Rencontre avec une vieille connaissance [Kenian]

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 Rencontre avec une vieille connaissance [Kenian]

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MessageSujet: Rencontre avec une vieille connaissance [Kenian]   Rencontre avec une vieille connaissance [Kenian] Icon_minitimeDim 20 Mai - 23:51

    Cela faisait plusieurs jours que Calixte avait reçu la lettre qu'elle tenait dans les mains, plusieurs jours où elle réfléchissait assise devant son bureau, à Hesperia, dans son modeste cabinet médical. Que devait-elle faire? Pourquoi maintenant après tant d'années? Elle qui avait quitté et tourné le dos à sa cité, elle qui avait fait le sacrifice de ne plus y être mêlée, voilà qu'on venait à la solliciter mystérieusement? De plus, ce n'était guère n'importe qui mais le Grand Maître de la cité lui-même, Kenian. La jeune femme avait été remarquablement surprise de voir l'un des siens patienter devant sa maison, stoïque, silencieux et intriguant. Mais lorsque ce dernier lui tendit le fameux courrier et qu'elle reconnut le sceau apposé sur celui-ci, son visage se décomposa un instant, juste un faible instant... puis elle était simplement rentrée sans un mot.

    A présent, elle se tenait assise, les lèvres parfaitement closes, ses yeux balayant pour la centième fois les mots qui étaient inscrits. Il y avait tellement longtemps qu'elle n'avait plus confiance en son peuple qu'elle ne pouvait s'empêcher de penser que chaque phrase devait dissimuler une arrière pensée.

    " Alors ainsi vous suivez mon parcours Grand Maître... "

    Si Calixte se laissait emporter par ses simples émotions, elle déchirerait la lettre sans aucun scrupule, allant jusqu'à la brûler dans le feu de la cheminée... Mais elle n'était pas terrane, elle était sylphide. Bien qu'elle n'était pas effrayée par les sentiments qui pouvaient la traverser, elle avait aussi cet étrange sang-froid propre à sa race. Toutefois, si la lettre de Kenian sonnait comme une invitation courtoise et une sollicitation, elle avait aussi l'amertume impression d'y entendre la musique d'un conseil qu'il serait fortement préférable qu'elle suive... ou peut-être une manœuvre comme une autre pour titiller sa légendaire curiosité. Quoiqu'il en fut, elle ne sut quelle décision prendre jusqu'au dernier moment. La prochaine lune.

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

    Aux yeux des siens, Calixte était une femme et ce fut en femme qu'elle vint en chevauchant Magnus, son fidèle étalon. Bien que l'hiver était toujours présent et tenace, sa nature faisait en sorte qu'elle pouvait se permettre de porter quelques vêtements légers - du moins, ce qu'une femme terrane ne s'aventurerait pas à porter à basse température. Dans tous les cas, les fous qui connaissaient son jeu du travestissement diraient sans nul doute qu'il était dommage qu'une personne comme elle ne gâche autant sa silhouette sculpturale aux travers de vêtements masculin, car par tous les dieux, Calixte s'avérait être une bien jolie femme. Faisant alors honneur enfin à son titre de noblesse, la sylphide avait pris le soin de se vêtir d'une élégante robe blanche, accompagnée de quelques dentelles de même couleur, ainsi qu'une ceinturon de couleur doré où se tenait le fourreau de La Dame de Cœur, son épée. Ses cheveux flamboyants, rouges comme le sang, tombaient délicatement sur ses épaules, ondulant au grès du vent qui insufflait ses caresses. Il était évident pour elle, qu'elle était ici en visite officielle, une des raisons sans doute - car il n'y avait aucune vanité derrière sa belle allure - qui l'avait poussé à se vêtir de cette façon.

    Ce fut avec une étonnante détermination qu'elle déambula dans la cité, sans se retourner, ni même saluer des visages qu'elle pouvait connaître. Il était même fort à parier qu'elle dût en étonner quelques uns... il était si rare qu'elle apparaisse entre ses quatre murs. Munie de son passe, gracieusement offert par le Grand Maître, Calixte se fraya un chemin directement vers les quartiers de ce dernier, toujours enfermée dans un étrange mutisme. Dans tous les cas, la promesse qu'elle ne serait arrêtée par aucun garde avait été tenue. Mais à quoi pensait-elle? A tant de chose en réalité... mais ce qui la troublait le plus était que Kenian désirait la voir... n'était-il pourtant pas parmi ceux qui avaient refusé d'entendre ce qu'elle avait à dire autrefois? Quelle ironie qu'aujourd'hui il fut désireux d'écouter sa voix ou ses conseils... ou comme il disait si bien, sa sagesse.

    Mais ce fut alors que ses pas ralentirent jusqu'à ce qu'ils s'arrêtèrent devant une immense porte blanche. Les fameux quartiers du Grand Maître. Quel plaisant privilège que de vivre dans l'opulence de cette immense tour blanche.... Prenant une grande bouffée d'oxygène, Calixte finit alors par toquer trois fois.

    " Vous m'avez fait demandé Grand Maître. Me voilà. "
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MessageSujet: Re: Rencontre avec une vieille connaissance [Kenian]   Rencontre avec une vieille connaissance [Kenian] Icon_minitimeLun 21 Mai - 16:27

Kenian était un homme de parole droit, franc et honnête il n'avait jamais fait de promesses en l'air et c'était peut être pour cela qu'il avait été si souvent réélu au poste de Grand maître de l'ordre. Peut être aussi pour son grand âge et sa sagesse. Quoiqu'il en soit depuis qu'il avait envoyé le courrier à Calixte il restait chaque jour sur la haute tour de la prote principale à attendre son arrivée. La prochaine lune était bientôt là et toujours aucune nouvelle, pas étonnant, il ne s'attendait pas à ce que celle qui avait choisit l'exil viendrait le voir bien avant le jour J. Mais il était confiant, il connaissait peut être mieux que quiconque la nature des sylphides et même exilé aucun d'eux ne pouvait réellement se détacher de Cimmerium car aucun d'eux ne pouvait vivre sans Cimmerium et les sages qui créait les corps, des secrets aussi grands que Kenian lui même.

Kenian était là lorsqu'elle passa les immenses portes de la citée désormais ouvertes aux étrangers. La citée blanche rayonnait comme un joyau de glace au milieu de cet hiver tenaces et aux nouvelles sombres. Le grand maître eut un sourire de consentement quand il vit l'étalon franchir la muraille. Sans un mot il se rendit jusqu'à sa tour, prenant soin de passer par les rues de la citée, le Grand maître n'était pas du genre à ne pas vouloir se mêler à son peuple et le faire était le meilleur moyen de prouver aux sylphides que même portes ouvertes, la citée de Cimmerium ne craignait rien des étrangers. L'armée sylphide était une force suffisamment convaincante et présente, le guide des sylphides y avait tenu, pour rassurer la paranoïa des siens.

Il était vêtu de grand vêtements entièrement blanc comme à son habitude cachant jusqu'à ses pieds. Sa tiare, symbole de sa fonction posée sur sa tête, sa main droite munie de son impressionnant gantelet de mithril, sa main gauche avec sa chevalière et tenant la canne épée du maître des secrets. Ses cheveux solidement attachés à l'aide d'une pique en or blanc. Son visage parfaitement maquillé, sur son front à l'encre rouge, le symbole de sa charge, ses yeux entourés de Khôl, noir sur le bas, rouge sur le haut et grandissant le regard de Kenian en forme d'amande. Même les ongles du grand maître étaient maquillé à l'aide d'une encre noir de divers symbole en sylphide ancien. Le tout dans une démarche lente et qui laissait presque penser qu'il se déplacait sans toucher le sol, son visage fin et beau androgyne comme il l'avait toujours été.

Il arriva derrière Calixte, en effet cette dernière était arrivée aux appartements avant le Grand Maître, alors qu'elle frappait en s'adressant à la porte, Kenian lui répondit dans son dos à deux mètres de distance...


"Je crains être le seul à ne pas être à son poste alors..."

Il lui sourit, de ce sourire si énigmatique et pourtant si envouteur dont il avait le secret, plissant ses yeux...

"Je suis heureux que vous ayez répondu à ma missive Calixte, cela faisait trop longtemps que nous ne nous étions vu... et vous êtes toujours aussi resplendissante"

Il s'approcha de la porte et sortit de la manche ample de sa tenue une clef aux dessins spéciaux et en forme de papillon. Quelques tours et l'immense porte blanche s'ouvrit, découvrant le bureau de celui qui avait pour mission de guider les sylphides dans leur éternité. Une immense pièce, entièrement blanche, au mobilier plus qu'épuré, sur les murs d'immenses bibliothèque remplies à ras bord de livre et de parchemins. Mais également des fenêtres qui rendait son aspect lumineux à la pièce. Le bureau du Grand Maître surplombait le Cimmerium lui offrant une vue magnifique. Un cri attira leur attention, l'aigle Albinos de Kenian se faisait entendre alors que le maître lui offrait son gantelet pour venir se poser, l'oiseau ne se fit pas prier.

Kenian s'approcha alors de Calixte en lui prenant la main pour la faire entrer il déposa ses lèvres sur le front de la jeune femme, geste d'affection rare venant du Grand Maître. En se relevant il lui sourit et alla s'asseoir près de son bureau qui était à quelques centimètres du sol, il s'assit comme en position de prière, genoux aux sols, c'était ainsi qu'il aimait travailler. Son aigle rejoint un perchoir un peu plus loin dans la pièce. Il l'invita à faire de même et lui proposa un verre de ce qui semblait être une délicieuse boissons froide et sucrée...


"J'espère que votre voyage s'est déroulé sans encombre. En espérant également que votre citée est à vos yeux toujours aussi resplendissante."


Il lui tendit une coupe de cristal avec le liquide à l'intérieur, il s'en servit un également...

"Mais le temps presse comme vous l'avez certainement sentit dans ma missive, j'ai appris que le maire d'Hespéria avait été assassiné, chose regretable si l'on pense aux luttes de pouvoirs qui vont en découler. Avez vous entendu des choses concrètes à ce sujets? Mais pardonnez moi, je manque à tous mes devoirs... comment vous portez vous?"
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MessageSujet: Re: Rencontre avec une vieille connaissance [Kenian]   Rencontre avec une vieille connaissance [Kenian] Icon_minitimeSam 7 Juil - 15:37

    Pour les sylphides, ce n'était guère un secret de savoir que leur sœur Calixte avait quitté la cité volontairement, chose qui pouvait paraître étonnante, si ce n'était presque hérétique. Elle n'était que très peu souvent revenue à Cimmerium et était de ces personnes qui affichaient clairement sa position. Elle ne s'était jamais cachée dans son désir d'intervenir dans la guerre de Taulmaril, ni même dans sa volonté de défendre les autres races afin de les aider à s'élever à leur tour.... mais il était tout aussi connu que cette opinion étaient partagée par très peu de personne... et dans ce cas là, pourquoi vouloir résider avec des individus avec qui vous passeriez votre existence à être en conflit? Le choix et la décision de ses proches avaient si bouleversée Calixte qu'elle avait préféré les quitter tout simplement pour une vie où elle mettrait sa nature véritable de sylphide entre parenthèse, chose qui n'était guère compris de son peuple. De ce fait, il existait deux clans : ceux qui ne pouvaient la pardonner ou la comprendre, et ceux qui lui excusaient ses incartades et attendaient d'elle plus qu'elle ne leur donnerait. Mais dans quel camp se trouvait Kenian, le Grand Maître?

    Alors que notre médecin avait pris tout son courage pour parvenir en cette cité qu'elle avait désiré laisser derrière elle, de cette même ironique façon, la voix de celui qui l'avait demandé raisonna, la surprenant sur le pas de la porte. Se retournant dans un mouvement lent, ses cheveux rougeoyants tournoyèrent, comme si elle dansait. Ses yeux dorés se posèrent alors sur la silhouette de Kenian mais l'expression de son visage afficha une forme de contrariété qu'elle ne chercha pas le moins du monde à dissimuler.... même si son interlocuteur se conduisait de façon charmante.

    " Je vois que vous pratiquez toujours la flatterie avec élégance, Grand Maître. Je vous remercie pour cette considération. "

    Calixte semblait désireuse de garder une certaine distance avec Kenian, même si l'un et l'autre étaient bien loin d'être des inconnus. Toutefois, elle s'évertuait à demeurer aimable même si il était aisée de noter quelques pointes d'ironie dans sa voix grave. Est-ce que cela avait un lien avec leur position hiérarchique? Sans nul doute que non. Elle n'était pas ce genre de femme qui s'était souciée de ces détails qui auraient pu lui valoir le bannissement en des époques différentes ou des sociétés autres. Non... c'était quelque chose de plus personnel.

    Ce fut donc dans cette brève introduction que Kenian daigna alors ouvrir la porte de ses quartiers, invitant la jeune femme à entrer. Lui saisissant la main, il alla jusqu'à lui baiser le front avec affection. Calixte ne recula étonnamment pas, mais son visage se renfrogna comme une enfant qui avait honte de cette attention ou était gênée par elle. Mais ces joues de sylphide ne rosirent pas, ni sa peau ne tressaillit face au contact du jeune homme. Ce geste était certes exceptionnel pour autrui, mais bien moins pour la doctoresse. Puis naturellement, il invita la jeune femme à prendre sa place tout près de là, à même le sol devant le bureau du grand maître, et lui servit un verre remplie d'une liqueur sucrée. Pliant sa robe soigneusement, Calixte s'assit, acceptant ainsi sa proposition mais préféra poser sa boisson devant elle, plutôt que de la boire immédiatement.

    " Pourquoi? Pourquoi me posez une telle question? Souhaitez-vous m'exposer avec vanité les talents de notre peuple pour cette cité ou essayez d'entrevoir ma loyauté pour les miens? "

    Le ton était donné. Le visage de la jeune femme affichait une mine pleine de gravité et son sourire n'était pas apparue depuis le début de la conversation. Calixte ne se sentait pas prête à jouer le jeu des mondanités et du conventionnel avec Kenian, mais elle restait respectueuse dans son attitude, même si ses mots pouvaient sonner de façon cinglante. C'était aussi cette personnalité qui faisait la richesse du médecin et sa franchise.

    " En ce qui concerne la mort tragique du maire d'Hesperia, je n'en sais pas plus que les rumeurs et les commérages. Mais il semblerait que cet homme eut de mauvaises fréquentations et qu'ils manquaient à certains de ces devoirs. Quant à moi, je ne pense pas manquer au miens, et je continue à exercer la médecine comme je l'ai toujours désiré. "

    Le défiant presque du regard, la jeune femme se permit à son tour de questionner Kenian.

    " Et vous, Grand Maître? Que me vaut l'honneur d'une telle invitation? Désirez-vous me rapporter quelques nouvelles de la cité et des changements à prévoir?

    Ce ne fut qu'à cet instant que la doctoresse se saisit du verre et commença à le porter délicatement à ses lèvres, mais elle ne se permit de ne boire qu'une infime gorgée, puis le reposa immédiatement comme si le breuvage ne lui convenait pas. Ce n'était bien évidemment pas le cas, mais cela faisait bien longtemps qu'elle n'était plus habituée à la nourriture sylphide.
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MessageSujet: Re: Rencontre avec une vieille connaissance [Kenian]   Rencontre avec une vieille connaissance [Kenian] Icon_minitimeLun 13 Aoû - 19:30

« Flatterie ? »
Kenian eut un léger sourire, il ne flattait pas Calixte et ne l'avait jamais fais avec quiconque, il parlait sincèrement, peut être contrairement à la plupart des sylphides de la citée et d'ailleurs. C'était une des qualité qui lui avait été reconnu lorsqu'il avait été nommé Grand maître pour la première fois. Il ne jouait pas, il ne surenchérissait pas, il était simplement lui même, présent pour son peuple et par la volonté du peuple, c'était bien là, la seule chose qui comptait à ses yeux.

Il ne prit pas ombrage de la remarque de la jeune femme, non pas parce qu'ils se connaissaient, mais parce que les critiques volaient au dessus de lui comme une simple brise matinale. Parce qu'il savait ce qu'il pensait de la citée et de l'éclat qu'elle donnait au monde. De la vanité ? Kenian n'en voyait aucune que se soit dans ses paroles ou dans son comportement. Ni même dans cette citée qui se voulait simplement à l'image du peuple, belle, précieuse, épurée.


« Vous avez donc une si piètre opinion de moi, Calixte ? Un être n'est vaniteux que lorsqu'il se sent en danger ou veut faire croire à autrui qu'il possède plus que ce qu'il détient réellement. Quant à votre loyauté, ne puis je pas simplement vous poser la question ? A aucun moment vous ne vous êtes donc dit que je vous demandais cela pour que vous puissiez me juger moi, le conseil et le peuple et non l'inverse. »


Kenian était un être éternellement calme, qui ne haussait jamais la voix, peu de sylphide pouvait se vanter d'avoir un jour entendu sa voix plus haut que celle qu'il avait en ce moment même avec la femme médecin. Il n'avait jamais été un de ces politicien véreux ou même l'un de ces aristocrates boursouflé par leur argent, et encore vendu pour un quelconque partit, non. Kenian s'évertuait à rester neutre tout en essayant de rendre les choix et les décisions les plus justes possible. Il n’avait pas atteint un mandas aussi long par une quelconque manigance, il avait été élu par le peuple et pour le peuple.


« Et vous le faite comme il se doit je n'en doute pas. J'ai rencontré moi-même il y a peu une terran, une médecin tout comme vous, qui s’intéresse de près à notre peuple et semble désireuse de nous aider à étendre nos connaissances sur la médecine de nos corps. Son tempérament est très proche du votre finalement. En ce qui concerne les tragédies en dehors de la citée, j'ai reçu un avis du Conseiller, récemment nommé, Lorindiar, sur le sujet, je vais me rendre en personne sur place afin de pouvoir assister au procès de cet homme que l'on nomme Torenheim, je pourrai ainsi voir par moi même de quoi il retourne. »


Kenian n'avait jamais douté des qualités de médecin de Calixte, il regrettait juste qu'elle exerce cet art en dehors du Cimmerium alors qu'elle pourrait être utiles aux siens. Mais elle avait fait le choix de s'égarer en dehors de la citée, il ne l'avait ni retenu, ni poussé à partir, tout en sachant que son comportement pour Taulmaril était encore en cause, même après tout ces siècles qui ne défilaient pas comme ceux des simples mortels. Une rancune vieille de 500ans qui avait encore des conséquences sur le présent... dommageable mais compréhensible.
Il reposa sa coupe devant lui, l'oiseau sur le perchoir s'envola pour le rebord de la fenêtre, les changements il y en avait eut en l'absence de la médecin, bien plus qu'elle ne pouvait le penser. Hélas le conseil se mourrait, Ision était le seul membre vivant et Kenian désirait trouver d'autres conseiller pour maintenir l'équilibre et la démocratie, il ne voulait pas des pleins pouvoirs et ne comptait pas non plus les laisser entre les mains d'un homme comme Ision.


« En l'honneur du passé, le peuple a décidé par l'intermédiaire du conseil et avec mon appuie, que les portes de la citée demeure ouverte afin que les marchands étrangers puissent y vendre leurs produits. Peut-être désiriez vous m'y accompagner tout à l'heure pour vous faire votre propre idée. Voilà plus d'une année déjà que nous agissons ainsi, dans une harmonie qui, je dois l'admettre me plaît énormément. Il semblerait que les années noires durant lesquelles nous devions nous protéger sont désormais révolus. Soyons clair, je ne regrette pas les décisions qui ont été prisent par le passé, sans elle, la citée, le peuple lui même ne seraient peut être plus en ce jour. Et j'ai été élu pour les préserver Calixte, tous autant qu'ils sont... les résidents, tout comme les exilés »

Voilà longtemps désormais que Kenian ne faisait plus de différence entre eux, mais voilà, il avait été celui qui avait fait le premier pas pour ramener vers lui les sylphides égarés. Il ne jugeait pas cela comme un signe de faiblesse, mais au contraire, comme une forme de sagesse qu'il trouvait dans le pardon.

« Vous manquez à votre citée et à son peuple Calixte, je vous sait engagé après des terrans, je ne vous en ai jamais empêché... »

Même durant al crise de Taulmaril, fermer les portes de la citée avait été une décision prise par le conseil et ce à l’unanimité... il se leva et se dirigea vers la fenêtre, croisant ses mains dans son dos, il regarda à l'extérieur, sous lui s'étendait l'immense citée des sylphide, construite sur plusieurs niveaux et avec de nombreux piège pour pouvoir retenir les envahisseurs en cas d'attaque, Kenian avait tout donné de lui même pour cette citée, jamais il n'avait demandé ou s'était octroyé quelque chose, cela Calixte pouvait l'ignorer si elle ne s'était pas renseigné sur la citée depuis tout le temps qui s'était écoulé.

Il restait de dos, contemplant le ciel toujours bleu de Cimmerium, il aimait être là, il aimait pouvoir sentir et apprécier chacun des moments passés ici auprès des siens. Oui Kenian était un patriote et plaçait les sylphides avant tout autre chose dans la liste de ses priorités, mais après tout, n'était ce pas le rôle du Grand Maître.


« Que feriez vous, Calixte, si vous étiez à ma place ? »

Avait il simplement dit sans changer de ton ou de posture.
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MessageSujet: Re: Rencontre avec une vieille connaissance [Kenian]   Rencontre avec une vieille connaissance [Kenian] Icon_minitimeMar 23 Oct - 0:20

    L'univers sylphide pouvait paraître bien nébuleux pour quiconque ne le connaissait pas. Parfois même, il pouvait l'être pour son propre peuple. Trop de sombres secrets, trop d'étranges manières, un monde à part en somme. C'était une des raisons nombreuses aussi qui avait fait que la jeune femme avait choisi de s'en éloigner. Toutefois, sa fuite ne pourrait être éternelle, et elle le savait. En attendant, elle devait faire face à l'homme qui était au sommet de la hiérarchie sylphide. Ce qu'elle pensait de lui? Tellement et si peu en réalité. Il était d'une nature complexe et il lui avait toujours été étrangement difficile de le cerner comme il se devait, et c'était peut-être cette frustration qui lui imposait naturellement d'être distante vis à vis de lui. Seulement, Calixte était un être qui ne fuyait pas ce qu'elle ignorait, bien au contraire, elle voulait toujours comprendre... mais parfois, elle se heurtait à ses propres contradictions.

    " Je ne peux me permettre d'avoir la moindre opinion arrêtée sur vous. J'en serais bien mal avisée si cela avait été le cas. Mais en ce qui me concerne, je ne peux dire non plus que tout a été fait pour que ma vision en soit plus agréable et plus douce. Quant à mes opinions, vous les avez déjà jugé autrefois... vous avez fait un choix, moi j'eus fait les miens. "

    La rancune de la jeune femme était visiblement tenace et son orgueil blessé n'avait pu se cicatriser. Que folie fut cette triste période, que de douleur dans sa mémoire... Serait-elle néanmoins capable de faire l'impasse sur un évènement qui avait aujourd'hui plus de cinq cent ans? Quoiqu'il en fut, la jeune femme fut étonnée que celui que l'on avait nommé Grand Maître vint à lui parler de chose aussi banale que ses rencontres ou même ces projets. Une terrane médecin? Voilà qu'aujourd'hui, les sylphides daignaient leur apporter de la considération pour les étudier? Que cela était ironique et curieux. Quant au procès, la doctoresse ne se sentait guère impliquée. Non pas qu'elle n'était pas touchée par la tragédie des meurtres inconsidérés d'un fou, mais la justice d'Hesperia trancherait.

    Ne quittant du regard Kenian, Calixte écoutait attentivement son congénère, et plus celui-ci parlait, plus elle comprenait qu'il essayait... de la séduire. Non pas dans le sens littéral du terme, mais en lui vantant le vent nouveau qui soufflait sur son peuple. En effet, c'était comme si une nouvelle ère se dessinait et balayait ce que la jeune femme avait considéré comme un défaut chez les siens, leur manque d'ouverture. Mais est-ce que si peu pourrait lui faire changer d'avis?

    " En l'honneur du passé? Quelle étrange formule... "

    Calixte était bien évidemment ironique et se saisit alors de son verre pour boire une gorgée, comme si elle était désireuse de marquer une pause. Mais elle reprit aussitôt la suite de la conversation.

    " Nos années noires? Nous protéger? Mais de quoi? Nous n'avons jamais été visé, nous n'avions jamais été en danger!!! Vous parlez comme si notre peuple avait été menacé d'extinction mais cela n'eut jamais été le cas! Jamais! L'histoire nous prouve aussi que les guerres qui ont été menées n'ont jamais conduit à l'anéantissement d'une civilisation. Ho mais bien entendu, vous me tiendrez l'argument que l'on doit cela qu'aux sages décisions de notre conseil.... et bien évidemment, je ne pourrais nier que cela aurait pu être vrai... comme faux. Mais je n'ai jamais remis en question le souhait de protéger les nôtres, mais son inaction. Comment, comment avons-nous pu rester si passif! Pourquoi n'avons-nous jamais essayé d'étouffer les tensions du monde qui nous entourait! Si nous ne prenons directement part à la guerre, nous aurons pu au moins tenter quelque chose mais... non. Nous ne sommes malheureusement guère un peuple doué d'un grand altruisme. Mais qu'importe aujourd'hui... qu'importe... "

    Pendant son monologue, la jeune médecin avait eut étonnamment beaucoup de mal à contenir son émotion. Tout ce qu'elle essayait de refouler était remontée à la surface, tous les reproches qu'elle avait à faire était encore vivace. Cependant, elle se reprit rapidement, desserrant les poings qu'elle tenait ainsi pendant son discours, sur les pans de sa robe.

    " Je m'égare... il n'est plus question du passé après tout mais l'avenir visiblement. "

    Ce fut alors que la jeune femme laissa échapper un petit rire, léger, jaune. Les propos de Kenian l'amusaient... il ne l'avait jamais empêché... Comme cela était bien formulé. Et peut-être qu'il ne s'agissait là que d'un défaut de la jeune femme. Elle et l'autorité n'avaient jamais fait bon ménage.

    " Je manque à ma cité et à mon peuple.... Je ne pense pas me rappeler que ces derniers m'aient retenu lorsque j'ai choisi de tout quitter. Mais bien au contraire, du soulagement quand le mouton noir a sauté son enclos.... mais que dire, je n'ai même pas eu à sauter, la porte avait été laissée ouverte une fois que le mal était passé. "

    Ce fut alors que le calme retomba dans la pièce, Kenian se redressant, partant en direction de la fenêtre. La doctoresse, quant à elle, resta stoïque quelques instants. Puis d'un geste machinal, elle repoussa ses cheveux couleurs de feu derrière son oreille, presque de façon mutine. Son visage était si doux mais son tempérament de flemme. C'était plutôt rare chez les individus de son espèce... mais peut-être avait-elle fréquenté trop d'humain, peut-être était-ce le résultat de son don de vision qui lui infligeait généralement de grandes émotions.

    Reprenant alors une bonne bouffée d'air, Calixte redressa alors la tête, impérieuse et sérieuse. Il ne lui fallut guère de temps pour répondre à l'étrange hypothèse du Grand Maître.

    " Heureusement pour moi, je ne le suis pas. Ainsi, je ne peux répondre à votre question. Je ne pense pas pouvoir être objective en formulant les souhaits qui seraient les miens, et peut-être serais-je même trop égoïste pour cela. J'ai bien peur de devoir reconnaître que votre place ne me conviendrait guère. "

    Calixte n'était pas faite pour être une meneuse, elle le savait. Elle était juste un énigmatique électron libre, d'esprit et de corps. Néanmoins, même si elle ne l'avouait pas, elle ne pouvait que reconnaître que Kenian était eut-être le mieux placé au poste qui était le sien... après tout, elle faisait partie des sylphides qui le soutenait autrefois...
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