The necessity before the storm

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 The necessity before the storm

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:: Bras Armé d'Eridania ::

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Cassandra Raikes
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MessageSujet: The necessity before the storm   The necessity before the storm Icon_minitimeJeu 16 Jan - 13:05

The necessity before the storm
Le déploiement de l'armée avait commencé, la campagne d'épuration de la Grande Désolation allait pouvoir se lancer. Les légions allaient pouvoir se poster sur leur base arrière, le camp de la 11e Légion en Nivéria mais il nous fallait pour cela traverser le duché. D'ordinaire, je considérai que je pouvais me passer de l'autorisation des comtes et ducs d'Eridania pour traverser leurs terres car l'armée royale avait priorité en cas de guerre pour se déployer et je considérai que la nécessité de guerre s'appliquait. Néanmoins, connaissant l'identité de la duchesse de Nivéria, il me semblait de meilleur aloi de devoir m'adresser à la duchesse de Nivéria. C'était aussi par une politesse tout à fait nobiliaire que je choisis de me rendre à la demeure d'Othello Lehoia avant que mon armée ne traverse le duché. Certes, l'armée avait déjà pénétré dans le territoire de Nivéria mais pour le moment, elle était arrêtée ce qui avait donné cours à beaucoup de spéculations pour les civils qui voyaient un déploiement sans précédent de l'armée. Qu'ils se rassurent tout de même, c'était une armée nouvelle qui avait été créée sous mon impulsion et elle possédait sa propre logistique sans devoir se reposer sur le pays et les exactions tout comme l'indiscipline et le pillage étaient sévèrement punis. Les militaires étaient à présent des guerriers entraînés, aguerris et professionnels, le temps des conscrits et de la levée de masse en temps de guerre pour garnir une armée royale était bien terminé. Ce furent sans doute des raisons que j'allais aborder avec Lehoia. Bien entendu, j'avais prévenu la nouvelle duchesse en amont de ma rencontre et j'avais ordonné que l'armée fasse davantage de communication envers les civils afin que les sujets de sa Majesté le roi ne soient pas surpris de voir l'armée débarquer sur leurs terres. Ils savaient que l'armée était en campagne aux côtés des Élusiens contre un ennemi qui pouvait s'en prendre au pays. Les raisons étaient suffisantes pour que l'opinion publique soit de notre côté selon moi et la population était alors suffisamment informée.

En effet, je ne pouvais divulguer entièrement le plan de la campagne, même pour les nobles que j'avais écarté de la chaîne de commandement voire même des affaires militaires du pays. Les officiers de l'armée étaient encore majoritairement des nobles et ils étaient bien les seuls à savoir qu'une campagne se préparait mais seuls les militaires au plus haut sommet de l'État savaient ce qu'il en était entièrement. Ils étaient tenus au silence sur l'opération qui impliquait non seulement des légions de l'armée mais aussi la nouvelle unité spéciale formée autour du général Guisor Agésilas. Les sujets du royaume savaient qu'une guerre se préparait contre un ennemi inconnu prêt à attaquer et que l'armée était déployée pour y faire face afin de protéger le pays, cela était suffisant. Les soldats apprendraient en temps voulu la vraie nature de leur ennemi et s'ils avaient un soupçon de jugeote, ils sauraient que nous allions nettoyer la Grande Désolation.

C't'une perte de temg couillong. Ong perd not' temg enn allang la voir, Cass. Il faut qu'ong fasse traverser l'armée au plus viteuh.

Je suis d'accord avec toi Ela mais c'est surtout par politesse et courtoisie envers cette femme. Cela aurait été un autre noble que je me serai contentée de lui envoyer un message avant de faire avancer l'armée. Cette femme m'a soignée lorsque le colosse a attaqué Hesperia, c'est la moindre des choses que je lui consacre une partie de mon temps.

Macarrel mais... c'est la p'tite qui t'as rafistolé ? L'espèce de haute-prêtresseuh ou j'sais pas quoi là ? Putaing, l'est dev'nue duchesse cong.

Je me sentirai mal de traverser ses terres sans lui rendre une visite après ce qu'elle a fait pour moi et nos soldats. Et puis, je suppose qu'elle voudra aussi réagir au passage de l'armée chez elle. Je déteste la politique, merde, j'espère qu'elle ne viendra pas m'emmerder parce que je fais traverser à presque 7 000 soldats son duché, elle a normalement été informée comme tout le monde. C'est uniquement par politesse que je me permet de faire ce détour, j'aurai très bien pu ne pas le faire.

T'y verras bieng. Si elle est pas cabourde, elle commprenndra. Onn vieng pas fout' le bordel chez elle, l'armée a channgé cong. J'suis sûre qu'nos gars se tienndrong. Et puis techniqu'meng onn est eng guerreuh hié ? J'pennse pas qu'onn aura le temg d'faire des simagrées si onn se prenait une attaqueuh des Cavaliers par exemmpleuh.

Ils se casseraient d'abord les dents sur nous. Il n'y a pas plus militarisé et fortifié que notre duché. Et tu as raison, les nobliards peuvent gueuler s'ils le veulent, ils n'ont pas à s'occuper de nos affaires. Je m'occuperai d'abord de stopper l'invasion avant d'aller leur botter le cul.

Je partageai un rire moqueur avec ma commandante en second pendant qu'en compagnie d'une partie de ma garde personnelle, nous nous dirigions à cheval vers la demeure qu'occupait la nouvelle duchesse de Nivéria. L'armée attendait plus au nord du duché et afin d'accélérer au plus vite le processus de transmission d'informations, l'ordre de mise en marche de l'armée serait donné via transmission magique de message aussitôt notre entrevue avec Lehoia terminé. Kennedy était resté là bas et avait reçu l'ordre de mettre en branle l'armée en compagnie des autres officiers commandants dès qu'il serait reçu. Si mes estimations étaient justes, nous serions très bientôt à destination, les habitations des paysans et des habitants de la ville ou se trouvait Lehioa se faisaient alors bien plus nombreuses.

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MessageSujet: Re: The necessity before the storm   The necessity before the storm Icon_minitimeJeu 23 Jan - 14:16

Nivalessa était resplendissante. Somptueuse, même. Bien que loin des autres cités ducales, la capitale de Nivéria rayonnait par sa droiture, par sa solidité renforcée par l’esprit du nord qui semblait avoir amené avec lui les zéphyrs froids de Cimmeria. La saison était rude, et les rues pavées couvertes de pluie. Le style rustique des maisons eridaniennes avait été optimisé par des toits de chaumes épais, des renforts en bois de factures nordiques. Nivalessa était devenu le fruit de l’union d’une tradition longue d’artisans nivériens, et celle rude et vigoureuse des émigrants du nord. Othello se sentait comme chez elle.

Le ciel était comme elle l’aimait : un vaste océan sombre où d’épais nuages voguaient comme de larges vaisseaux sans destination, ignorant les soleils pour dessiner de larges ombres torturées sur le sol, découpant les pins et les noyers en de larges toiles vertes et brunes. Un portrait sauvage et sylvestre, riche en dénivelés, en montagnes, en forêts. Depuis le grand balcon de sa bibliothèque, elle dévorait la vue : l’odeur de la mousse, de la terre fraîche et des sapins humides qui envahissait ses narines la remplissait de fierté. Nivéria était un duché magnifique et plein de promesse, et la Haute-Prêtresse épousait assez bien l’idée d’être à sa tête.
Sobrement vêtue d’une robe de velours carmin, le visage impassible et pure doucement encadré de ses boucles blanches et cendrées qui tombaient en cascades devant sa poitrine et jusqu’à ses genoux, Othello semblait avoir retrouvé toutes ses anciennes habitudes cimmeriennes. Une demi-cape de fourrure d’hermine nouée par un ruban de soie sur ses épaules, les cheveux et les mains réhaussés par quelques bijoux, elle ne ressemblait guère à l’infirmière en robe usée qui officiait un an plus tôt sur les camps de fortune éridanien. En apparence seulement. Car contrairement à d’autres qui vibraient de suffisance, la jeune femme irradiait plutôt de douceur et d’absence, s’abritant discrètement derrière les jeux de lumières et les pierres grises.


« - Ma Dame Raikes, et sa Seconde, viennent d’arriver, Madame. Elles vous attendent. » Le chambellan croisa ses mains devant lui : le terran d’une solide cinquantaine veillait sur le duché depuis sa plus tendre enfance, et veillait à ce que la nouvelle intendante trouve ses marques.

« Très bien, j’arrive. » Othello regarda une dernière fois la forêt en contrebas, certaine d’apercevoir un étrange reflet. Ce devait certainement être l’éclat d’une cuirasse…

Afin de respecter les usages, la cheffe et sa seconde avaient été conduites dans la salle d’audience. Elle était, comme le reste du château, assez vétuste. Nivéria n’avait ni l’argent, ni la prétention des autres duchés, et tout respirait une femme d’humilité millénaire, une rudesse toute simple mais stoïque. Chaque meuble, chaque pierre était issue de la même terre ducale, unissant son peuple autour d’une forte identité. Mais rien n’était luxe : hormis quelques ornements, comme d’épaisses tapisseries, tout aspirait à remplir sa fonction : le trône de chêne, quoique rarement emprunté, la commode, la console. Droit à l’essentiel.

Alors qu’elle descendait les marches suivies de son trop fier tigre blanc, la voix de Kesha eut l’air pourtant soucieuse. Le destin s’amusait souvent à faire et défaire les nœuds des rencontres, et à ramener sur des rivages des visages passés, parfois sous un autre nom, et parfois avec un nouveau titre. Quand elle avait quitté Dame Raikes ce jour-là, elle n’eut jamais imaginé la revoir, et surtout en de pareilles circonstances. Et aujourd’hui, elle redoutait autant les crocs de la lionne que les implications de sa venue. Les portes de la salle d’audience se dessinèrent déjà… Et derrière elles, les deux soldates. Ses souvenirs étaient encore vifs, mais elle n’avait plus rien de la jeune infirmière rompue de fatigue. Elle échangea un regard avec le terran, lui autorisant d l’annoncer et fit alors ouvrir les portes. Elle posa une main sur Drasha, sentant la douceur rassurante de sa fourrure, et ses yeux bleus qui veillaient sur elle. Le tigre lui fit signe : ils étaient prêts à se jeter dans l’arène.

Il régnait dans la pièce une froideur lourde et palpable, dû à la fois à la saison et à a plèbe. Le château étant situé à la pointe de la ville, elle-même en bout de falaise, il bénéficiait de l’air d’altitude qui n’aidait en rien la température, surtout avec la pierre ancienne mal colmatée. Mais l’attitude des nivériens n’était pas pour aider non plus. Le peuple, taillé d’un bloc hétérogène, avait tout de l’ours sauvage et impassable. Et si il pouvait se montrer chaleureux et accueillant, il fallait d’abord prouver sa valeur pour fissurer le mur de glace et gagner sa confiance. Othello bénéficiait d’un statut particulier, venant elle aussi de Cimmeria ; Un silence étouffant et des visages fermés, la dizaine de personnes présentes dans la salle n’avaient à première vue pas l’air des plus affables.
Et la naïade ne parvenait pas à les blâmer, car elle partageait, au fond, le même sentiment. La présence de l’armée, en très grand nombre, sur le territoire avait eut l’effet d’un blizzard imprévu. Le manque d’information avait surpris la majorité du peuple, tout en remuant, pour beaucoup, de mauvais souvenirs récents. Beaucoup avaient perdu quelqu’un ou quelque chose face à Phelgra, raison pour laquelle ils avaient rejoint Niveria, pour prendre un nouveau départ. Et pour eux, la simple vue d’une armure était un couteau dans une blessure encore ouverte : alors voir toute une armée… C’était pour porter ces souffrances et clarifier toute cette campagne qu’Othello se présentait, tête nue, face à Cassandra : la revoir solide et forte lui rappela une vague de souvenirs qu’elle parvint à tenir en laisse.


« - Mesdames. » Sa voix cristalline et son accent du nord rompirent le silence sans hostilité ni remontrance. A vrai dire, elle ne savait pas vraiment comment s’adresser à elles. Général ? Ma Dame Raikes ? Elle avait opté pour ce qui lui semblait la plus simple option. « Bienvenues à Nivalessa. Merci d’avoir bien voulu venir nous rencontrer. » Elle réfléchit un instant, mais poursuivit à voix plus basse. Même si avec le silence pesant, tout le monde aurait fini par entendre. « Pour tout avouer, je ne m’attendais pas à vous revoir si vite. Mais je vois que vous vous êtes bien remise. » Le tigre ronfla, et elle passa sa main sur sa tête imposante.
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Cassandra Raikes
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MessageSujet: Re: The necessity before the storm   The necessity before the storm Icon_minitimeJeu 30 Jan - 19:45

The necessity before the storm
Nos chevaux à la charge du personnel de maison de la résidence de Lehoia, je laissai une partie de mes gardes à l'entrée alors que quelques uns parmi eux firent leur entrée dans le hall et se placèrent de façon à me laisser passer avec Ela. Pour le coup, j'allais laisser ma commandante en second en compagnie de mes soldats d'élite, c'était une entrevue entre moi et la maitresse des lieux. Quoique... Finalement, j'allais autoriser Ela à venir avec moi, j'avais comme un mauvais pressentiment, quelque chose que Lehoia ne m'avait pas averti avant de venir chez elle. Un homme d'un certain âge dans un habit que je qualifierai de "domestique" nous accueillit d'un air affable. Son comportement inhérent aux gens de sa condition, je le laissais nous conduire jusqu'à la salle du trône qu'occupait la duchesse de Nivéria. Ela en profita pour me souffler assez bas.

Cass, t'y as pas l'immpressiong qu'le coing t'es familier ? Comme si... Onn était d'jà v'nues ici.

Hmmm... Peut-être. Maintenant que tu le dis, j'ai l'impression d'avoir déjà vu ça quelque part...

Nous échangeâmes un regard avec la blonde avant que l'on n'arrive dans la salle du trône. Bien sûr, Lehoia n'était pas là... Classique. La maîtresse des lieux voulaient donner la sensation que c'était elle qui décidait de l'entrevue et qui commençait quand elle le voulait, quitte à être en retard sur le timing. En revanche, je n'avais pas vraiment prévu de me retrouver face à toute la cour qui accompagnait la petite haute-prêtresse. Pour le coup, mon intuition avait vu juste et puis affronter cette bande de nobliards seule n'était pas pour me réjouir même si ces gens étaient différents des nobles que j'avais l'habitude de rencontrer. Comme l'architecture de la bâtisse, il émanait quelque chose de différent de ces gens, j'avais l'impression d'être devant des étrangers que des gens de mon pays. Mais je pouvais être certaine d'une chose, nous étions accueillies avec hostilité. Le comité d'accueil était loin d'être chaleureux et je me demandais si ce n'était pas la simple présence de l'armure militaire qui causait alors cette animosité silencieuse.

Mes Dames, mes Seigneurs.

Messieurs dameuh.

Des signes de tête recueillirent nos salutations mais cela ne suffit pas à détendre l'atmosphère. Le message était clair, nous n'étions pas les bienvenues. Autant devoir accomplir les formalités avec rapidité, je n'étais pas obligée de le faire mais par égard à ses actes passés, je voulus gratifier Lehoia de ma présence. D'ailleurs en parlant d'elle, cette dernière se présenta enfin, dans un accoutrement plus riche que la dernière fois que je l'avais vu mais également plein de sobriété. À l'image de ses gens et de sa demeure me disais-je... Par contre, j'écarquillai les yeux de surprise en voyant le tigre blanc qui accompagnait Lehoia. Ela n'avait encore jamais vu de tigre d'aussi près et lâcha un "putaing cong !" en reconnaissant l'animal. Le fauve ne nous lâcha pas des yeux et bien que mon adjointe fit un pas en arrière, je la poussai à rester à côté de moi. Devant tout le monde, je demeurai calme mais intérieurement, j'étais aussi stressée que la blonde. Quelle idée d'avoir un tigre ici comme animal de compagnie, merde. Pour le coup ça devait être autant pour en imposer que nous dominer psychologiquement. Je devais garder mon calme. Pour Ela ça serait difficile, à voir sa main crispée sur la garde de son épée.

Merci à vous... pour votre invitation, Comtesse Lehoia. Cela remonte à il y a plus d'un an, Comtesse et vous avez choisi d'accélérer ma guérison, je n'avais aucune raison de ne rester à rien faire. On avait besoin de moi.

Je gardai un œil sur le tigre aux pieds de Lehoia, la main sur mon épée et l'autre à la ceinture de mon armure avant de regarder à nouveau la petite comtesse. Je pouvais sentir l'attention de tous, celle du félin comprise mais aussi le léger malaise de ma guerrière blonde, pas rassurée par la présence de ce tigre blanc.

Comtesse Lehoia. Ma venue ici n'est pas qu'une visite de courtoisie. Si les messagers de Sa Majesté le Roi ne vous sont pas parvenus ou se sont perdus en route afin d'informer les sujets de Sa Majesté, je suis là pour vous apporter des nouvelles. Je ne peux croire qu'aucun de vos seigneurs et de vos dames ici présents et présentes n'ont pas reçu le message venant de Hesperia... L'armée royale se déploie et le camp de la 11e Légion déjà présent va grandir en activité. Je ne viens cependant pas porter la guerre en Nivéria ni attenter à la vie de nos sujets civils. Nos soldats vont se battre hors des frontières de notre nation.

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MessageSujet: Re: The necessity before the storm   The necessity before the storm Icon_minitimeMer 11 Mar - 14:48

L’air épais comme un voile sombre, le silence pesant et gras, les regards échangés sans parole : il y avait de quoi en inquiéter plus d’un dans cette salle, et quand Othello balaya l’assistance du bout de ses yeux d’ébènes, elle se demanda finalement si, à la place des deux femmes d’armes, elle n’aurait pas préféré tourner les talons et repartir aussitôt. Si elle n’avait pas connu tous ceux présents dans cette salle, pour beaucoup artisans, tanneurs, ou même simples chasseurs, elle aurait pu croire qu’il se préparait un vrai guet-apens. La réalité était toute autre : La stabilité économique du duché était si maigre et récente qu’il n’y avait aucune vraie hiérarchie, et qu’à part une tête faussement noble pour les représenter, tout le monde était égal, et libre de circuler dans le domaine ducal au même titre que n’importe lequel des comtes, ducs, rois ou princes de ce monde. Quoiqu’il était parfois difficile distinguer, dans cette terre verte et boisée, qui tirait du noble et qui tirait du fermier.

A la vue de Drasha, les deux femmes semblèrent fébriles, et l’une d’elle s’envola presque en découvrant le félin. Naïvement, la sirène tourna à son tour la tête vers l’imposant mâle, ne comprenant pas de suite d’où venait pareille réaction. Mais elle s’arrêta rapidement et laissa un sourire doux franchir ses lèvres pâles. Elle côtoyait le tigre depuis si longtemps qu’elle oubliait presque qu’il paraissait pour beaucoup dangereux et pour plus encore très exotique. Elle-même aurait sursauté devant un éléphant ou un hippopotame, aussi comprenait-elle bien la réaction de la jeune femme blonde, et son cri résonnant. Devant elle, l’assistance entière paru amusé, et pour un instant, l’ambiance parut enfin moins lourde et plus apaisée. En signe d’apaisement, la naïade caressa la tête du félin et frappa d’une main douce son flanc épais.


« - N’ayez craintes, Ma Dame Raikes, Madame. Drasha est un ami de longue date, le plus fidèle de tous. Mais il préférera bien plus le gibier et la volaille que les hommes : vous n’avez rien à craindre de lui, il ne fera rien qui pourrait vous nuire. » Secrètement, Othello pria pour que le tigre se fasse plus discret mais il n’en fit rien. Il était bien trop têtu et fier pour perdre la face aussi rapidement. Elle maudissait parfois cet orgueil, mais il n’aurait pas été le même sans.

Cassandra et la jeune femme gardait toutes les deux une main sur la garde de leurs épées, et cela n’échappa en rien à ses yeux sombres. C’était un bien mauvais signal à renvoyer à une cours à vif, et bientôt, un bruit de friction et de tissu traversa l’assistance. La sirène avait fait un pas en avant : il n’y aurait pas de passes d’armes devant leurs yeux aujourd’hui. Encore fallait-il que tous s’en aperçoive et le comprenne.


« - Et après la chute du colosse et les différentes plaies qui traversèrent le monde ces derniers mois, la couronne a dû avoir besoin de vous. »

Elle laissa filer quelques secondes tout en envoyant à droite à gauche des regards appuyés pour convaincre les quelques audacieux qui avait attrapé un couteau ou une fourche de la main de les lâcher, avant de tendre vers Cassandra une oreille attentive. Les messagers de la sa Majesté… Elle n’était en place que depuis peu après avoir reçu son aval, aussi en ces temps d’installation, elle reconnaissait très bien ne pas avoir reçu toutes les requêtes venant du reste du royaume, ni de les avoir traité avec le même égard. Et froideur cimmérienne oblige : si quelqu’un s’était présenté avec de mauvaises nouvelles, il était très possible qu’on eut décidé d’enterrer le parchemin sous un tas de boue près des cochons que sur sa console avec les autres lettres.
Là était toute la subtilité du duché : il n’y avait pas de seigneurs et de dames, seulement les artisans du renouveau de Nivéria. Mais dans un pays si codifié et unifié, ils passaient bien pour des exceptions et des tâches qu’il était bon d’oublier… Othello ne leur en voulait pas, et c’était, au fond, mieux comme ça. Pour réussir lentement, il était préférable de savoir courber un peu l’échine et rester discret.

Et tout ce qu’elle entendait était une assez bonne nouvelle, du moins de son point de vue. Si le conflit avait lieu hors de leurs frontières, c’était une assurance que le peuple serait en sécurité. Et si elle n’appréciait pas l’armée plus que ses pairs, elle n’était en rien hostile à leur présence sur le territoire, pourvu que cela soit encadré et nécessaire.


« - Je ne suis pas ici depuis suffisamment longtemps pour pouvoir expliquer l’absence de plus d’informations. Mais je pense parler au nom de tous pour vous remercier de vos efforts. » Elle savait la présence de cette réserve sur le sol Nivérien ancienne, et que le camps avait toujours été mobilisé, à plus ou moins d’importance. Bien sûr, c’était une première pour tous qu’il le soit autant. «  Tant que le duché et ses habitants sont garantis d’être en sécurité, et si cela est l’ordre de la couronne, vous pouvez être garanties de notre entier soutient. Nous vous apporterons toute l’aide nécessaire, qu’elle soit logistique ou matérielle, dans la mesure de notre possible. »

Comme dans un grand souffle, la salle entière sembla se détendre, comme si le masque d’argile et de glace que tous portaient s’effritait brusquement en un sable fin. L’annonce d’une bataille extérieur avait rassuré l’assistance qui craignait encore que le conflit ait lieu sur le territoire ducal. Chacun avait déjà vu coulé assez de sang dans la terre, et beaucoup devait encore voir le dessous de leurs semelles gorgées de carmins en fermant les yeux. Bien qu’il restait encore des questions en suspens, ils sauraient tous se contenter de cette première assurance. Pour les nivériens, il était nécessaire de construire le respect sur un pied d’équité, de faire un pas vers eux pour qu’ils en fassent un vers vous en retour. Cassandra ne venait visiblement pas être un oiseau de mauvaise augure, et Othello appréciait grandement qu’elle débute par les bonnes nouvelles. Quelques chuchotements courtois et décomplexés commencèrent à animer la salle, et bientôt la sirène pu reprendre leurs échanges appuyée par un tapis de murmures sereins.


« - Je ne vous cache pas que le sujet du conflit m’est encore étranger. Est-ce qu’il serait envisageable de savoir où le combat doit avoir lieu, et qui est l’ennemi qui mobilise tant de troupe ? » Elle avait encore dans le regard le scintillement des armures des soldats en mouvement dans ses routes terreuses. Ce devait être une guerre d’ampleur pour réquisitionner autant d’âmes, et à part un état voisin, ce qu’elle redoutait plus que tout, elle peinait à imaginer qui pourrait être les cibles de tant de menace. « Peut-être désirez-vous vous asseoir, Mesdames. Vous devez être suffisamment debout pour ne pas avoir à supporter de l’être quand il y a un toit sur votre tête. » Elle se ravisa un instant. « Tant qu’il tient encore – nos charpentiers travaillent encore à réparer toutes les tuiles... » Tout comme Nivalessa, Othello restait une créature simple ; Tout comme sa cours.
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MessageSujet: Re: The necessity before the storm   The necessity before the storm Icon_minitimeVen 12 Juin - 17:03

The necessity before the storm
Je fis un regard à la fois sévère mais qui se voulait apaisant pour Ela. Ce n'était pas le moment de déclencher une rixe ou l'ire d'un animal que nous ne connaissions pas. Je savais bien ce que c'était un tigre, Ela le savait aussi sûrement mais nous n'étions pas ici pour nous faire attaquer par un félin. Ela parut se détendre mais je la connaissais si bien pour savoir qu'elle n'était pas tranquille. Ce serait mentir de dire que sa présence m'était indifférente mais je faisais confiance à Lehoia. Elle paraissait avoir un contrôle certain sur le tigre. Du moins, je l'espérai intérieurement... Je fis de mon mieux pour rester concentrée.

Les déclarations de la petite brune reflétaient bien les pensées et l'état d'esprit général. Nivéria ne voulait pas d'un conflit sur ces terres. J'avais cru comprendre que la région avait suffisamment payé son tribut de sang pour ne pas qu'une énième guerre ne se déroule sur le territoire du duché... Ce que je comprenais néanmoins. Nivéria n'était en rien militarisé comme l'était Méphrit et si chez nous, un envahisseur devait se munir de forces écrasantes en nombre par rapport aux nôtres pour espérer pouvoir nous vaincre tant l'armée et l'état d'esprit martial était ancré en nos habitants, il aurait eu beaucoup plus de facilités à envahir un duché comme celui de Nivéria. En définitive, tout ce qui leur apparaissait comme guerrier n'était donc pas de bon augure pour eux. Mais comme Lehoia l'avait pressenti, l'armée n'était que de passage sur le duché, le camp de la 11e servirait de base arrière comme camp principal avant que la campagne de nettoyage ne se lance.

Vous présumez juste et bien, Dame Lehoia. Tant que l'armée sera sous mon commandement, la sécurité des éridaniens restera notre priorité ainsi que le maintien de l'ordre dans ce pays. Tout fautif sera sévèrement sanctionné. Je vous remercie au nom de tous nos militaires de l'aide que vous pourrez nous apporter. Cela signifie beaucoup pour nous.

Je savais aussi que si Lehoia nous accordait son aide, qu'elle ne serait sûrement pas gratuite. La logistique de l'armée sera peut-être bien au maximum de ses capacités pour cette seule campagne donc de l'aide civile voire militairement privée ne serait pas de trop. J'étais prête à accepter son aide mais pas à n'importe quel prix... En cas de guerre, je présumai que nous avions préséance ne serait-ce que pour traverser le duché mais je préférai aussi pouvoir un peu ménager les propriétaires des domaines octroyés par le roi. Pffffff... Moi qui détestait la politique voilà que je me mettais à vouloir ménager les nobliaux et les politicards... Lehoia était cependant un cas à part, elle m'avait soigné, sans doute sauvé la vie, il me paraissait donc normal d'être plus souple avec elle. Ela demeura calme et regardait de temps à autre hors du tigre. Fidèle à sa discipline militaire méphritienne, elle resta muette, sachant que c'était une discussion haute placée.

Lorsque la jeune duchesse demanda si nous voulions nous asseoir, je fis une légère moue comme première réponse avant d'interroger Ela du regard. Bien que cette dernière soit moins en alerte, je voyais bien qu'elle n'était pas plus tranquille. Mon regard insista un peu plus en me rapprochant près d'elle comme si j'allais l'embrasser ou lui murmurer à l'oreille mais je me contentai de lui donner un petit coup d'épaule pour la pousser à être un peu plus brave. Si elle flippait déjà en voyant un tigre, qu'est ce que ce serait face à une horde de spectres ? Visiblement le message fut passé et Ela n'eut comme seule réponse de s'éclaircir un instant la gorge. Je donnai ensuite mon accord d'un signe de tête à Lehoia afin que l'on nous apporte des sièges. Peu après, nous fûmes assises, les sièges étaient d'un confort simple mais je présumai que c'était ce que l'on avait de mieux à nous offrir. L'heure n'était pas venu de piquer une crise par manque de confort. Apparemment, le fait de s'asseoir sous les yeux de la cour de de Lehoia fut plutôt bien accueilli.

La Grande Désolation, Duchesse. Les spectres qui hantent ces terres n'ont que trop longtemps existé et l'expérience du colosse ayant attaqué Hesperia fait selon moi peser la menace d'une attaque spectrale par le sud-est du pays. Vous m'avez bien entendu messeigneurs, l'épuration spectrale de cette zone grande comme un duché est désormais en route.

Mes déclarations provoquèrent des réactions de la part de l'assistance mais il ne m'appartenait pas de tenir compte de leurs avis et jugements, c'était le travail de Lehoia. Les messagers qui auraient dû arriver jusqu'à la jeune duchesse portaient les mêmes informations que celles que je venais de dire. Je taisais pour l'instant la participation active d'Elusia et de Canopée, voire que c'était aussi à l'initiative d'Elusia et que c'était ce pays qui avait demandé l'aide d'Eridania. Ce n'était pas une information secrète et si Lehoia m'avait posé la question, je lui aurai répondu. Toutefois, assise noblement et droite de par mon éducation noble, je regardai directement Lehoia en ayant moins peur du tigre. La discussion était déjà sérieuse.

Toutefois... Avec la force expéditionnaire mobilisée sous mes ordres, nous ferons le nécessaire pour que cette menace n'existe plus et protéger Eridania. Il est... indéniable que le territoire de notre nation grandira mais le but n'est pas de conquérir ou d'empiéter sur les terres d'un pays voisin. La campagne qui se prépare a pour but de protéger Eridania dont le duché de Nivéria, pas d'assouvir des ambitions de conquête ou de ruiner le royaume.

D'une voix claire et autoritaire, je fis parler ma faculté à ordonner et à commander en tant que commandante de l'armée afin de calmer d'éventuelles velléités de protestation. Les gens présents devaient comprendre que j'agissais dans l'intérêt d'Eridania, donc à terme, des leurs. Ma volonté était clairement énoncée et le plus honnêtement possible dans mes propos pour alors faire passer mon message...

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MessageSujet: Re: The necessity before the storm   The necessity before the storm Icon_minitimeDim 21 Juin - 21:56

A présent docile et piaillante comme une gaie chambrée, les différents convives qui entouraient le trio féminin s’en allaient de leurs petits commentaires, faisant fi des usages pour discuter joyeusement entre eux. Le couvert sonore si froid et distant s’était muté en un joyeux fond où se mêlait rire, vieux cimmériens et réponses cinglantes. Et face à eux, à présent assises sur de vieilles chaises de bois, dont le confort avait été usés à force d’années ascètes et d’utilisation fébriles. Le bois sombres avait été poli, ressemblant à présent plus à la surface des galets au fond des rivières qu’à un travail d’ébéniste.
Drasha s’était assis à côté d’elle, étalant son énorme masse sur le sol de pierre. Il n’avait plus l’expression conquérante de son entrée dans la pièce : tout juste reposait-il son imposant visage sur ses premières vertèbres avec aplomb, les yeux à demis clos, observant distraitement le reste de la pièce sans plus s’occuper des deux soldates. On lui devait volontiers d’être un digne représentant ducal, mais pas celui d’être constant.

Depuis sa chaise, Othello semblait elle aussi détendue, essayant tant bien que mal de conserver une certaine aura, et une posture imposante malgré sa petite stature. Avec la distance, et malgré ses nouvelles responsabilités, elle peinait à toujours se croire à la place où elle se trouvait aujourd’hui. La crainte de la soldat ne lui échappait pas, et pourtant elle espérait pouvoir l’apaiser en gardant Drasha à ses côtés. Mais Cassandra prit sur elle de la calmer, d’une façon étonnement proche et familière. Peut-être cachait-elle une part plus intime sous ce masque martial ? La sirène trouva cette scène particulièrement touchante, et comprit que la blonde devait être plus proche d’elle qu’un autre soldat anonyme. Peut-être sa seconde, une officier de rang supérieure ? Les questions allaient bon train sous son front pâle, mais la pudeur et la politesse lui empêchèrent toute intervention.

Ainsi elle avait vu juste ; Othello devait admettre que l’idée d’une présence militaire bienveillante était plutôt rassurante, surtout par temps troublée. L’idée que l’armée n’était pas là pour occuper le territoire ni même pour mener une guerre obscure à un voisin troublant était une délivrance, et mettait un terme à de longues pensées qui tournaient dans leurs têtes comme des âmes en peine. Quelque part, elle ne doutait nullement des paroles de la cheffe des armées – quelque chose lui disait qu’aucune âme dans ses rangs ne souhaitaient risquer une insubordination et risquer au passage la potence. Cassandra était de celles faites du plus acéré des aciers, de la plus tranchante des lames. Et si elle paraissait, à cet instant, dans la lumière des dialogues mondains, elle devait arborer un visage bien plus froid quand il devait s’agir de diriger ses hommes.


« - Nous vous faisons une entière confiance pour diriger vos hommes, ma Dame. Mais soyez assurée que nous vous sommes reconnaissants de tout effort que vous faites pour éviter les accidents. Ces hommes et ces femmes que vous voyez autour de vous ont connus certains conflits par le passé, et si il est possible de leur épargner quelques douloureux souvenirs, je vous en serais gré. » Othello parlait en connaissance de cause, pour avoir connue la guerre de ses propres yeux.

Quand Cassandra énonça la véritable nature de leur opération, Othello se redressa subitement sur sa chaise, les yeux ronds d’une surprise palpable, alors qu’une exclamation tantôt surprise, tantôt admirative circula dans la salle de gens du peuple et des maîtres de maison. Le tigre, quant à lui, qui ne comprenait pas et qui n’en avait cure, se contenta de poser son visage entre ses pattes et soupira profondément. Ainsi, la cible de l’armée était la grande désolation… Assez spontanément, la sirène attrapa entre ses doigts fins son menton diaphane. Même si le territoire lui était obscur et qu’elle n’avait pas encore eu le temps de se rendre à sa frontière – tout juste eut-elle pu l’observer de très loin, des remparts d’un plateau ; la prêtresse n’ignorait pas sa nature profonde. Une terre rongée de sang, dont les sols ont bu tout ce qu’ils pouvaient de corps et d’ossement, rougissant jusqu’aux rivières qui coulent sous la surface. La Grande Désolation portait cruellement bien son nom.
De sa mémoire, personne n’avait encore tenté de s’opposer aux spectres qui la parcouraient – et elle ignorait même que ces entités sans but évoluaient comme une armée. A présent qu’elle en prenait conscience, cela pouvait, évidemment, impliquer que les hommes et les femmes qui habitaient ses terres pourraient courir un grand danger, en première ligne face à la menace.  

« - Votre raisonnement est bon, ma Dame Raikes. » Avoua-t-elle, toujours visiblement absorbée par ses pensées. « Toutefois, la tâche me parait énorme, peut-être même trop pour la simple armée éridanienne. J’imagine qu’il n’est pas question de démobiliser toutes les troupes pour cette bataille, est-il possible d'attaquer les spectres de front avec un effectif réduit ? »

En avançant sur ce terrain boueux, Othello avait conscience d’avancer les deux pieds dans la boue, une eau opaque qu’elle ne connaissait que mal. Nouvellement titrée, les relations entre la couronne et les autres pays lui échappaient encore. Mais elle savait que ce territoire bordait également d’autres nations, dont la grande Cebrenia. La terre était de berceau de civilisations millénaires, et il était également de leur devoir d’agir. Mais elle avançait peut-être sur des œufs. Après tout, il n’était pas à exclure que Thimothée ait personnellement décidé de prendre cette initiative, profitant de l’occasion pour étendre le territoire de la couronne et pourquoi pas redistribuer cette terre à un nouveau vassal. Les possibilités étaient multiples, mais Othello espérait sincèrement qu’il s’agirait là d’une occasion pour les nations de se rapprocher et de forger des alliances, plutôt que d’attiser des tensions.

Ce n’est qu’en relevant les yeux qu’elle constata que Cassandra la regardait à présent de façon appuyée, plantant dans son regard le sien, aquilin et piquant comme des serres. Elle finit par lui répondre spontanément, éliminant d’une main et d’une poignée de mots toutes les questions qui se posaient. La nouvelle duchesse était particulièrement soulagée de savoir que le but de cette expédition n’était pas l’expansion du royaume mais bien la sécurité de celui-ci. Mais elle savait également que pareille bataille occasionnerait bien des blessures. Et heureusement pour elles, la sirène avait connu son lot de camps de fortune, et d’expérience dans le domaine médicale. Si la bataille était menée depuis Nivéria, ils pourraient faire utilité de la croyance de Kesha en ces terres.


« - Cette mission est louable. La possibilité d’étendre l’influence de la couronne est évidemment une possibilité, mais il m’apparait plus important et primordial la sécurité de ses habitants. Ce n’est pas un nouveau comté qui sauvera la population si les pertes sont trop grandes. Et je devine que l’occasion est trop grande pour ne pas forger de durables relations avec nos voisins. » Othello s’adressait directement à elle avec une voix mesurée, comme si il n’y avait plus qu’elles en cette pièce, mais sans craindre les oreilles qui les entouraient de toutes parts. Il n’y avait nul ennemi en ces lieux, que des gens ordinaires ayant déjà connus la violence des combats et le goût du sang. « J’ai connu la guerre contre Phelgra, et la précarité des camps de fortune pour les blessés Cimmériens. Je ne souhaite pas cela à vos hommes. Même si la majorité des prêtresses sont encore dans mon pays natal, vous trouverez ici une foi en Kesha et ses préceptes sans égal. Nous déploierons tous les moyens nécessaires pour que les blessés reçoivent toute l’aide que nous pourrons apporter, dans les meilleures conditions. » Avec l’aide des gélovigiens et des prêtres de Kesha, la création d’hôpitaux itinérants ne serait pas trop dur, même si l’économie du duché était encore précaire.
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MessageSujet: Re: The necessity before the storm   The necessity before the storm Icon_minitimeDim 16 Aoû - 15:01

The necessity before the storm
La parole de Lehoia a été entendue, du moins je l'espérai. Je n'avais aucunement confiance en une cour de nobliards et même dans l'armée, il fallait parfois se méfier de son propre état-major. La petite duchesse était au moins intelligente et suffisamment futée non seulement pour comprendre les enjeux et la situation mais en plus pour même avoir le luxe de penser à un aspect plus militaire. Elle voyait juste, nous n'étions en effet pas seuls et jamais je n'aurai bougé l'armée si je n'étais pas certaine d'avoir le soutien de plusieurs alliés. Ela remua doucement à côté de moi et je sentis comme un rapprochement de ma guerrière blonde auprès de moi. Je me disais que si elle le pouvait, elle mettrait sa main dans la mienne... Toutefois, elle ne s'affola pas et parvint ici à rester calme.

Vous présumez juste, Duchesse. Je n'aurai jamais ordonné des mouvements de l'armée dans le pays si je n'étais pas certaine de trouver un soutien étranger et il est hors de question de laisser le pays sans défense alors que nous sommes une nation centrale.

Sous-entendu que nous étions certes un pays puissant mais pas moins dénué d'intérêts et donc d'ennemis potentiels... D'autant plus que notre position centrale au sein d'Istheria était l'une des positions les plus difficiles à défendre et les détracteurs d'Eridania le savaient bien. Lehoia devait le savoir aussi et elle avait très vite compris les enjeux de mon action. Elle a en effet connu la guerre et m'avait assuré du soutien sanitaire pour nos blessés. Je m'inclinai presque devant tant de mansuétude et de bienveillance envers nous, militaires. Beaucoup en Eridania seraient très inspirés de prendre exemple sur ce petit bout de femme...

Au nom de l'armée en entier vous avez tous mes remerciements, Dame. Votre aide ne sera pas de trop. Je vous mettrai en contact avec les soldats du corps d'armée Cervin qui sont nos médecins militaires afin de pouvoir coordonner les efforts sanitaires. Merci beaucoup, Duchesse.

Ela avait compris que cette tâche allait aussi la regarder car c'était sans doute elle qui orienterait Lehoia et son personnel vers nos soldats de soutien. Je la regardai pour tapoter doucement sur sa main avant de reprendre vers Lehoia, le tigre à ses pieds à présent bien plus inoffensif. Je la laissai répondre et aux membres de sa cour parler entre eux, profitant de ce léger moment de flottement pour jeter des regards ici et là. Cela se sentait, ils avaient peur... La nouvelle avait eu l'air d'avoir fait l'effet d'une bombe parmi ses gens mais je ne doutais pas que certains d'entre eux ne fussent déjà au courant avant mon arrivée. Je demeurai muette, Ela s'agitait doucement à côté de moi afin de masquer son stress mais cela me gênait un peu. Assise, mais droite sur mon siège, je tâchai de dominer l'assistance, peu m'importait s'ils étaient assis ou debout, je montrai que je n'étais nullement impressionné. Toutefois, ce serait faux de dire que j'étais tranquille. Outre la présence du tigre, l'entretien me donnait l'impression d'être une cour de justice.

Mesdames, messeigneurs.

Clamai-je d'une voix forte pour essayer de couvrir leurs conversations. Mes yeux perçants parcoururent les personnes présentes et chacun croisa mon air sévère.

Je sais ce que vous vous dites tous, vous avez peur et vous avez raison. Une campagne militaire n'est jamais anodine, surtout pour affronter un tel ennemi. Peut-être pensez-vous à votre propre domaine mais les enjeux aujourd'hui sont bien plus grands. Il est question d'Eridania. Nous ne pouvons pas nous permettre de rester sans rien faire alors que nos voisins nous scrutent voire nous demande de l'aide.

Sous-entendu que notre soutien militaire était en réponse à une demande étrangère... Même Ela échangea un regard avec moi un instant mais elle se tut.

Je veux donner un nouveau rôle à jouer et une nouvelle importance à l'armée royale de notre pays. Cela passe par un changement de comportement à l'égard de nos voisins, nous ne nous sommes que trop longtemps regardé en chien de faïence. L'heure est désormais à la collaboration et à l'assistance inter-armées. Le temps de se faire de multiples ennemis et s'enorgueillir d'être le pays puissant envers ses voisins les plus faibles est terminé.

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MessageSujet: Re: The necessity before the storm   The necessity before the storm Icon_minitimeLun 31 Aoû - 12:51

Alors que l’horizon humain s’était couvert d’un tapis de murmure, la jeune duchesse observait son aîné avec une profonde intensité. Son visage grave et ses yeux pleins ne pouvaient que trahir la profonde concentration dont elle faisait preuve : tout son être était tournée vers la générale, qui, quant à elle, dominait la foule. La jeune femme blonde à ses côtés se montrait parfois un peu agitée, mais Othello ne cherchait pas à l’inquiéter d’avantage. La foule cimmérienne pouvait se montrer bien plus rustre et sauvage que les natifs eridaniens, et à en juger par sa réaction face à Drasha, elle ne devait pas être dans les meilleures conditions nerveuses pour affronter la situation. Aussi la yorka ne cherchait pas à l’embarrasser d’avantage, et elle éviter le plus possible de la regarder, afin de ne pas l’indisposer. A vrai dire, elle n’avait pas à y réfléchir au-delà du raisonnable : son plus grand intérêt résidait dans les paroles de Cassandra.

Aussi, quand elle lui confirma une implication étrangère dans la bataille à venir, Othello en tomba presque des nues. Malgré une arrivée récente dans le cercle du pouvoir, et une entrée tout en discrétion, la sirène demeurait assez éclairée pour savoir qu’Eridania ne brillait pas encore pour ses alliances et ses relations heureuses avec ses voisins. La nation souveraine était enviée par beaucoup de frontalier, et sa position centrale en faisait une place forte qui attirait les convoitises. Si le roi n’avait encore pas marqué le siècle par de grandes implications guerrières, il n’en demeurait pas moins le gardien des frontières.
Plongeant dans une introspection mesurée, la blanche créature s’interrogea sur l’identité de ce fameux voisin. D’office, elle élimina Cimmeria. Après tout, elle était particulièrement bien placée pour savoir quand son pays s’impliquait, et elle imaginait mal la nation des glaces, bien qu’encore auréolée de sa victoire sur Phelgra, s’associer avec la couronne pour nettoyer les terres mortes. L’armée souffrait encore de la guerre, et ils avaient encore la tête assez froide pour ne pas envoyer au front des soldats blessés. Quand aux défaits, ils ne faisaient pas non plus de bon candidats. Outre une situation politique désastreuse, et des cavaliers encore bouillants, elle ne voyait pas la nation sombre s’allier avec le principal objet de leur désir.

Il ne restait plus que Noathis, une contrée trop sauvage, qui ne pourrait encore s’impliquer en l’absence d’un pouvoir en place fort et unifiant. Elle raya donc leur nom de la liste. Et c’est pour les mêmes raisons qu’elle élimina Argyrei : elle imaginait très mal les eclaris se lancer dans une campagne guerrière, eux qui maniaient plus facilement le verbe que l’épée. Il ne restait donc plus que Cebrenia… Et tous ses pouvoirs en place. Sylphide, Sindarins, yorkas… Les prétendants étaient nombreux, même si, pour chacun, leurs motivations pouvaient être particulièrement nébuleuses.
Et Cassandra semblait le lui confirmer à demi mots, impliquant discrètement qu’Eridania était, effectivement, une nation menacée et sous la pression constante de potentiels envahisseurs. Mais elle chassa d’une poignée de mots, accepta la proposition ducale de leur prêter main forte. Une nouvelle bienvenue pour Othello qui ne souhaitait qu’alléger leur venue et leur bataille à venir.


« C’est avec plaisir, ma Dame. Je suis impatiente de pouvoir leur parler, avec des efforts conjoints, nous devrions pouvoir vous assurer une campagne saine et victorieuse. »

En retour, Cassandra regarda la jeune femme blonde, qui serait sûrement sinon l’intermédiaire, alors la responsable de cet échange. Othello la regarda également avec bienveillance et reconnaissance, ignorant encore si elle était la cheffe de cette division ou simplement sa correspondante dans cet échange. Les deux femmes semblaient unies par un lien indéfectible, et la duchesse trouvait cela aussi admirable qu’appréciable.
Pourtant, la générale se redressa d’un coup, prenant la yorka et l’assistance de cours. D’un corps commun, ils se retournèrent vers la brune avec des yeux aussi curieux qu’imposants, un regard qui respecte, mais qui juge. Othello souhaitait profondément tempérer les tensions qui agitaient l’assistance, mais traiter avec eux relever plus souvent de l’exercice d’équilibriste que de la diplomatie. Et sans savoir ce que réserver Cassandra, elle ne savait plus sur quel pied danser. Un instant, elle hésita à se lever à son tour, mais la générale lui ôta l’occasion en s’adressant directement à la foule qui s’était faite un mur de silence.

Le publique, comme Othello, écoutèrent avec attention le discours de Cassandra, qui clamait avec fermeté et force les valeurs de son armée, qui prenait alors toutes les mesures et la tenue de son propre corps. Elle avait la froideur calculée du félin : ce n’était plus une duchesse qui parlait à une foule mais une lionne qui soumettait un ours rude. Si la yorka avait voulu un temps apaiser la situation de sa voix trop fluette, elle se ravisa avec sérénité. Cassandra n’en avait nullement besoin : elle avait dominé sa foule avec la facilité des puissants.
Mais, alors même qu’elle l’écoutait depuis sa chaise, elle fit le même aveu, et chercha des yeux Lazarre, le chef de sa garde, qui écoutait depuis la foule. Alors la demande provenait de l’étranger… Othello ne su si ce choix de mots était délibéré ou inconscient, mais c’était un aveu de poids. Il n’était plus question de défendre simplement la couronne, mais de répondre à une demande étrangère. Le nettoyage des terres mortes… La demande ne pouvait provenir que de Cebrenia. Mais pourquoi… ?

Sagement, la sirène attendit la fin du discours de la générale, qui était aussi rutilant que galvanisant. Beaucoup de ces auditeurs n’étaient pas natifs d’Eridania, des émigrés qui avaient fuit guerre, famine, pauvreté. Et encore trop nombreux à ne pas encore se sentir pleinement acceptés par la couronne. Aussi, quand elle eut fini, ce furent ces anciens cimmériens qui applaudirent les premiers : ils étaient enfin reconnus comme des sujets à part entière, des citoyens de la puissance eridanienne. Une vraie reconnaissance pour ce peuple qui jusqu’ici ne se sentait bien qu’à Nivéria. Les natifs eridaniens, eux, ne mirent que peu de temps à les suivre, également motivé par ce soudain élan national. Une belle marque de motivation de la part de ceux qui, jusqu’ici, étaient les plus sceptiques. Les rires et les exclamations réagirent alors au discours ducal, et reprirent rapidement entre eux. Aucun n’osa répondre directement à la dame de fer, mais elle avait su gagner leur confiance, assez pour briser la glace et permettre enfin à la foule de se détendre.
Cassandra put alors être témoin de la véritable apparence de la cours Nivérienne : un sourire sur les visages, l’hémicycle se brisa pour former une masse de petits groupes, qui avançait maintenant au hasard de l’espace pour s’installer là où le souhaitait. Il n’y avait plus de hiérarchie que le nom. Un homme à la soixantaine s’approcha alors qu’Othello, s’arrêtant à côté de son épaule, les deux bras dans le dos. Il s’agissait d’Ursa, dont la trogne disgracieuse brillait néanmoins d’un palpable respect, qui ne brillait que dans son regard clair.


« C’était un discours remarquable, votre altesse. » Marmonna-t-il. Il se pencha alors vers Othello, pour lui murmurer quelque chose dans l’oreille. « Votre assistance ne se pose pas encore beaucoup de questions, mais ça ne saurait tarder… Si j’étais vous, j’irai dans le cabinet, pour pouvoir discuter tranquillement. »

La sirène se tourna alors vers Cassandra et Ela. Les paroles du bougre étaient souvent marmonnées et rustres, mais emplies de sagesse. Elle avait fait des aveux qui dépasseraient bientôt les simples discours galvanisants ; et Othello comprenait facilement qu’elle devait éclaircir certains points avant de les présenter à la foule. En réponse au notable, elle se retourna vers ses deux invitées.


« Je suis navrée d’avoir à vous demander de vous lever, mais les paroles de Monsieur sont sages. Peut-être serait-il plus avisé de poursuivre cette conversation ailleurs. Si vous voulez bien me suivre. »

A ces mots, la jeune duchesse se leva, et pria les deux femmes de rester dans son sillage pendant quelques pas. Ursa lui fit discrètement signe qu’il serait là pour répondre à toutes les questions, et maîtriser ce tapis hétérogène qui clamait son allégresse retrouvée dans une vaste cacophonie. Elle les guida à quelques mètres, passant une petite porte de bois renforcée, peinte en rouge mais dont les années avaient eu raison de la première splendeur. Elles se retrouvèrent alors dans une petite bibliothèque, un espace en huit clos où se trouvaient parmi les trois étagères un bureau et deux sièges. Othello les invita à s’installer, avant de retrouver un air plus grave
.

« Cette campagne n’est donc pas de notre fait ? Qu’est-ce que cela peut bien signifier ? » Loin d’être paniquée ou inquiète, Othello trahissait pourtant une certaine incompréhension. Et plutôt que de se noyer en politesse et convenance, elle préférait sauter les deux pieds dans le plat. Certaine que Cassandra ne serait pas froisser de s’extraire des convenances, elle annonça enfin son jeu : une discussion honnête et pleine, de femme à femme, n’ayant plus à s’inquiéter du regard de la foule.
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MessageSujet: Re: The necessity before the storm   The necessity before the storm Icon_minitimeMar 5 Jan - 17:41

The necessity before the storm
Cette cour réagissait comme une troupe de soldats que l'on avait galvanisé avant une bataille, comme une assemblée de nobliards à qui on leur avait fait miroiter des profits et des moyens de consolider leur pouvoir sans porter atteinte à leurs intérêts et me permettant par là même de pouvoir avoir les mains libres en dehors de la supervision du roi. C'était devenu une habitude désormais, j'avais cette expérience à devoir être confrontée aux nobliards qui geignaient parce que le roi leur avait retiré le commandement de leurs troupes et voyaient leurs privilèges rognés alors qu'il n'était que justice qu'ils se souviennent à qui ils devaient répondre. Ils étaient pathétiques à réagir ainsi alors que le roi, prenant pleinement son pouvoir en main, rappelait à ces nantis leur statut d'assujettis à la puissance royale. Le roi symbolisait cette puissance nouvelle et j'étais la manifestation armée de cette volonté. Les applaudissements et les exclamations de joie de cette foule sonnaient à mes oreilles comme une victoire remportée sur la majorité de mes adversaires dans l'assemblée car je ne doutais pas un instant que certaines personnes de cette cour se seraient volontiers passé de ma visite. Néanmoins, je ne fis alors aucune manifestation de joie exubérante.

Ela avait un peu plus de mal à rester en place et ne manqua pas d'essayer de galvaniser un peu la foule malgré la présence du tigre. Elle ne continua néanmoins pas, se sachant sous ma surveillance. Lorsqu'un vieil homme s'approcha, un simple opinement de ma part lui répondit à son commentaire. Peu après, Othello me proposa de poursuivre notre conversation à l'abri d'oreilles trop indiscrètes. Cette proposition fut bien accueillie en ce qui me concernait, Ela ne devait être que trop heureuse de pouvoir s'éloigner du tigre. Nous suivîmes la maîtresse des lieux qui était plus petite que nous d'au moins une bonne tête et demie dans une petite bibliothèque. Un autre lieu bien plus propice pour des discussions plus importantes qu'un discours que d'aucuns trouveraient galvanisant quand d'autres le qualifieraient d'exaltant. La plupart des gens s'en contentaient pour leur horizon immédiat, pas moi ou Othello Lehoia. Dans un environnement plus familier que les salles de trône, Lehoia joua carte sur table en me posant une question directe, alors que d'autres nobliards se seraient embarrassés de plusieurs simagrées. Le petit bout de femme m'inspira davantage de respect par l'audace de sa question.

Ela.

Fis-je en ordonnant à mon bras droit de nous assurer que nous étions seules. Elle vérifia que personne ne se trouvait dans le couloir, referma soigneusement la porte. Nous nous assurâmes une nouvelle fois que nous n'étions que trois... puis Ela se rassit à mes côtés. Je considérai avec attention la question de la yorka...

Le royaume n'est pas en danger immédiat si ce dont vous vous souciez, Lehoia, ce serait même plutôt le contraire et ce malgré les derniers évènements que nous avons subis. Nous en savons quelque chose vous et moi... En revanche, nos voisins se sont mis en branle et par voisins, notre attention s'est notamment porté vers l'est.

Le regard direct, l'expression sévère et le ton autoritaire mais honnête, la duchesse de Nivéria apprenait ce qu'elle devait savoir en tant que dirigeante de domaine. Elle était autorisée à en savoir plus que ce qui lui servait de cour. Ela rapprocha sa chaise de la mienne... La blonde était plus tranquille maintenant, mains croisées.

La plupart des sujets du roi d'Eridania savent que leur armée se déplace pour aller nettoyer la Grande Désolation. Ce qu'ils savent moins, c'est que ce sont les Élusiens qui nous ont sollicités. Elusia possède une partie non négligeable de son territoire sous influence spectrale mais ils sont embourbés dans une guerre qu'ils ne peuvent gagner à long terme contre les spectres de la zone. Le conflit lancé par Elusia n'est pas de notre fait, nous n'avons exercé aucune pression pour que les Élusiens se lancent dans une guerre avec une armée qui selon nos informations, est inadaptée à cette guerre et peu préparée. Si les Élusiens savent utiliser leurs pouvoirs pour se battre, il va sans dire que leur lacune principale est le peu d'effectifs d'armée conventionnelle.

Je marquai une pause, croisant les bras sous ma poitrine, fixant tout droit Lehoia.

Les Élusiens ne sont pas moins en guerre contre le surnaturel et s'ils avancent, ils paient un lourd tribut. Il va sans dire que nous avons une portion sous influence spectrale et bien qu'il est vrai, que mon action militaire est avant tout pour garantir les frontière de notre pays, les Élusiens ont demandé de l'aide auprès de nous pour leur reconquête. C'est une occasion de mettre en action notre armée après sa réforme -comme avec le transfert du commandement de l'armée au quartier général à Hesperia et retirant par la même occasion, le droit de commandement qu'avait la noblesse- et de continuer de montrer notre leadership et notre force militaire. D'autant plus que Canopée est également dans la partie. Les Sindarins ont également répondu à l'appel de la reine Hinaya, ce qui fait sérieusement monter les enjeux du conflit.

Je m'adossai confortablement contre le dossier du siège sur lequel j'étais assis.

J'ai reçu une demande officielle d'intervention militaire de la part du peuple d'Elusia et de la reine Hinaya et... nous sommes également en contact avec les Sindarins de Canopée. L'opportunité est en or pour à la fois sécuriser nos frontières, regagner notre territoire perdu et tisser des liens avec les nations voisines ainsi que leurs armées respectives. Nous sommes certes une puissance militaire, Lehoia mais même en terme de puissance militaire, nous devons désormais raisonner avec les armées de nos voisins. Pour moi, la véritable menace pour Eridania ne se trouve pas à Canopée ou Élusia. Elle se trouve bien plus à l'ouest.

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MessageSujet: Re: The necessity before the storm   The necessity before the storm Icon_minitimeJeu 4 Fév - 19:53

Le loquet de la porte s’abaissa dans un discret bruit métallique, scellant leurs mots dans la bibliothèque et à jamais entre les pierres du domaine ducal. Sans s’y opposer, Othello regarda la jeune soldate blonde vérifier qu’elles n’étaient pas écoutées – elle n’en prit aucunement ombrage, bien au contraire. Cela lui signifiait d’avantage que les paroles échangées seraient bien lourdes, plutôt la possibilité que ses invitées ne se sentent pas en sécurité dans la vieille demeure. Ses oreilles animales étaient-elles devenues suffisamment bleues pour pouvoir tenir ces discours martiaux ? Elle avait encore du mal à se faire à l’idée. Mais les craintes d’une attaque imminente ou d’un danger en ses terres lui paraissaient bien plus vifs et grands que ses considérations secondaires. Ela, satisfaite, finit par retrouver sa place, non sans avoir vérifié une ultime fois qu’ils n’y avaient personnes d’autres qu’elles trois dans ce petit cabinet.

Et sans surprise, Cassandra put à son tour se lancer, et lui dresser les premières touches d’un tableau de guerre, de pais et d’accords militaires. Pendant qu’elle parlait, la prêtresse se laissait doucement retomber contre un mur de pierre, écoutant attentivement ses paroles en ignorant la sensation des dalles froides contre son bras. Sa façon de s’exprimer était plus directe, plus franche, et elle apprécia secrètement de pouvoir s’extraire à la formalité de leurs statuts – des manières dont elle avait beaucoup de mal à comprendre l’intérêt, et plus encore à appliquer au quotidien. Peut-être se sentait-elle plus à l’aise, ou simplement commençait elle à la considérer au-delà de son titre – une idée qui s’imposait tranquillement dans son esprit et qu’elle ne trouva pas déplaisante.

Coup de pinceau après coup de brosses, d’estompes en touche de couleur, les débuts de ce tableau étaient plutôt à l’avantage d’Eridania. Effectivement, elle n’était pas sans ignorer que le royaume était encore auréolée de sa victoire contre le colosse de Paramis, et brillait de bien des façons grâce à son économie florissante, et sa place centrale. Mais la duchesse avait naïvement imaginé que cela serait d’avantage source de convoitise que d’espoir, même si c’était une bien meilleure nouvelle que le contraire.
Ainsi cette lumière avait fini par briller chez leurs proches voisins… Istheria n’était pas un vaste monde, et pourtant les nations qui le composaient se targuaient toutes d’être différentes, uniques, et se complétant dans leurs diversités. Othello buvait docilement les paroles de la générale, consciente d’apprendre avec le meilleur professeur ce qu’il fallait savoir du monde qui l’entourait. Et quand celle-ci appuya sur l’est, la sirène comprit brusquement qu’elle parlait de Cebrenia. Son regard lourd de sens et son ton grave lui indiqua voir juste.

Et la main de fer d’Eridania n’attendit pas que la sirène ne barbotte dans ses pensées trop éparses et trop divisées pour venir mettre un nom sur le mystérieux commanditaire de cette campagne armée. Elusia, la légendaire cité de l’eau, le royaume yorka… Des souvenirs de la merveilleuse ville, vives comme des lumières, s’imposèrent à elle.


« Elusia a donc fait appel à Hesperia… C’est intéressant. Intelligent, même. La force martiale d’Eridania n’a plus rien à prouver. » Ponctua Othello, autant pour réfléchir que pour permettre à la Cassandra de respirer.

L’échiquier politique était en place, vaste et complexe, et la prêtresse restait sagement concentrée face à cette fresque épique. Il fallait dire que l’ennemi n’avait rien de conventionnel non plus… Et qu’elle comprenait bien mieux pourquoi, d’un coup, l’armée migrait vers le fond de ses terres pour réduire à néant une bande de spectres. Les yorkas voulaient simplement débarrasser leurs terres de la pression des morts, pouvoir enfin reconquérir ce que le trépas avait depuis trop longtemps souillé. Elle comprenait maintenant l’ampleur de la campagne à venir… Et saluait également l’altruisme de la souveraine. Après tout, elle ne pouvait se souvenir des années qui s’étaient déroulées sans qu’un accord n’ait uni son peuple à d’autres puissances, et elle voyait en cette requête les premiers pas d’une possible alliance.
Son sentiment d’union ne fut que galvanisé par les révélations de Cassandra par rapport à la souveraineté sindarine, qui était visiblement un autre des parties impliquées dans cette guerre. Othello remonta alors ses doigts avec sérieux pour pincer son menton. Est-ce que cela dessinait les contours d’une paix pérenne aux frontières sud et est du royaume ? La prêtresse gardait un souvenir vif du peuple de Canopée, surtout après leur concours pour évincer les Lanaetae.


« Les grands peuples de Cebrenia, unis… Qu’en est-il des sylphides ? Se sont-ils placés ? » A ce stade, la politique de tout le pays de Cebrenia était en ébullition, et qu’une telle campagne se déroule sous l’œil des immortels mais sans leur participation était étrange. Etrange ? Non, pas vraiment quand on connaissait la nature narcissique de ces être éthéré. Mais ils n’en restaient pas moins des membres fondateurs du pays, et risqueraient de ne pas apprécier être exclus des débats.

Les mots de Cassandra se firent ensuite plus vibrants, plus directes, mais aussi plus honnêtes ; et Othello réalisa alors que cette alliance était d’une part bien fragile, et d’une autre part les contours d’un tableau plus obscurs. Une autre couleur sombre venait empoisonner la fresque, un noir rougeoyant, peut-être aux couleurs de Sharna. La prêtresse ne pu réprimer une grimace bien amère
.

« Phelgra. » Nomma-t-elle avec un curieux automatisme, le visage tordu par un rictus sinistre comme si une vieille blessure encore douloureuse venait brusquement de s’ouvrir. « Ils n’ont certes plus la même puissance que jadis, mais c’est sans aucun doute qu’ils doivent bouillir. »

La guerre qui opposa brièvement Cimmeria à la nation obscure lui restait en travers de la gorge, et ceux malgré leur victoire et les évènements merveilleux qu’elle avait entraînés. Mais combien étaient morts pour cette bataille d’égo ? Pour les beaux yeux d’Elerinna et de son clan ? Sa mort avait créé une peste guerrière qui avait entrainé tout son pays dans son sillage.

« Les cavaliers et les forces militaires phelgrannes ont été cruellement impactés par leurs défaites – même si il est évident qu’ils n’ont pas pu mobiliser l’entièreté de leurs forces dans l’affrontement. Mais ce coup a dû être bien trop fort pour leur fierté. Et nous sommes le joyeaux le plus brillant à proximité pour redorer leur blason. » En d’autres termes, Eridania devait attirer bien des convoitises, surtout pour les perdants. C’était certainement un réflexe inconscient, mais son accent Cimmérien ressortait un peu plus à chaque mot prononcé. « Je pourrais agir en faveur d’Eridania en ralliant, je l’espère, Cimmeria à notre cause, dans la pire éventualité. » Ce disant, la sirène n’oubliait pas que la couronne s’était montrée hermétique à leur demande, deux ans plus tôt. Espérons que la nation des glaces ne demeurent pas éternellement rancunière.

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MessageSujet: Re: The necessity before the storm   The necessity before the storm Icon_minitimeDim 25 Avr - 12:30

The necessity before the storm
Je ne réagis pas immédiatement à la question de la petite duchesse à propos des sylphides et je fouillai un instant dans ma mémoire pour être sûre que je n'avais rien apprise à ce sujet. Un bref regard fut échangé avec ma blonde qui haussa les épaules sans réagir davantage. Je revins alors à mon interlocutrice sans bouger d'expression, au risque de la décevoir. Hmm peut être ?

Je ne peux pas vous répondre à ce stade. S'il y a des sylphides impliqués, on n'a pas jugé bon de m'en informer. Les connaissant... Je pense qu'ils seront au courant de ce qu'il se passe de toute façon mais à ma connaissance, ils ne sont pas partie prenante.

Répondis-je d'un ton péremptoire, ne voulant de toute façon pas qu'ils fassent partie du plan. Je m'embarrassai déjà assez avec les Sindarins et les Yorkas du coin, si en plus c'était pour me soucier de ce qu'en pensait une bande d'esprits quasiment immortels... Je ne serai sûrement pas là si je me préoccupai de ces êtres. Je ne voulais de toute façon pas faire dans le social, l'armée d'Eridania était déjà suffisamment cosmopolite et on avait déjà suffisamment d'ennuis d'ordre racial et social dans nos propres rangs. Au moins la discipline militaire et l'entraînement des troupes permettait de garder une bonne cohésion et de l'ordre.

Précisément.

Fut ma seule réponse qu'elle donna d'elle même avant que je ne la laisse poursuivre. Je ne répondis pas immédiatement lorsqu'elle nous apporta son concours pour essayer de rallier Cimmeria en cas d'éventuel nouveau conflit avec Phelgra bien que je sois satisfaite de la proposition. Si Cimmeria était de notre côté ou du moins neutre, nous pouvions mettre des troupes pour la protéger et garder une ligne de ravitaillement et avec Elusia et Canopée en paix, nous n'aurions qu'à nous soucier de ce qu'il y a à l'est. Méphrit serait en première ligne mais le duché s'y préparait depuis des siècles. Un envahisseur pouvait passer par Tyrhénium mais en pouvant masser des troupes le long de la frontière et une aide des voisins, je pouvais le stopper avant qu'il n'arrive à Hesperia par un affrontement alors décisif.

Je vous remercie de votre proposition concernant Cimmeria, je l'appuierai auprès du roi. Nous n'avons pas besoin seulement d'Eridania, nous devons reformer la coalition que nous faisions contre Phelgra, nous aurons besoin de nos voisins. Je vous remercie à nouveau... Avez vous d'autres questions ? Si non, duchesse Lehoia, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, la major et moi même prendront congé, nous ne voulons pas abuser davantage de votre accueil et notre armée nous attend.

Je me levai en même temps que la blonde, à l'écoute de la petite yorka ou prête à partir et à tourner les talons pour revenir auprès de ma jument si tout était clair.

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MessageSujet: Re: The necessity before the storm   The necessity before the storm Icon_minitimeMar 8 Juin - 19:46

A ses mots très conscients, la générale répondit par l’affirmative, un seul mot qui en disait pourtant long sur les véritables menaces qui étranglaient la nation – même si elle espérait secrètement que ces problèmes ne soient pour l’instant que des œufs à peine pondus plutôt que des lions rugissants. Othello se pinça discrètement les lèvres, maudissant intérieurement d’avoir percé à jour des vipères aussi titanesques – cependant, après cette entrevue, son opinion sur l’armée et les défenses d’Eridania s’était grandement amélioré, et elle avait à présent une grande confiance dans ce corps armé et particulièrement en sa dirigeante.

Après cela, Cassandra poursuivit, ayant visiblement apprécier son initiative de rallier Cimmeria à la cause de la couronne. L’entreprise n’était pourtant pas gagné d’avance, les tensions dans le pouvoir cimmerien étaient encore vives, et le manque de meneur rendant la démarche plus que complexe. Si les tensions entre les prêtresses et la mairie détruisaient jour après jour les possibilités d’une alliance, le manque de dirigeante pour la caste pieuse ne faisait que jeter de l’huile sur un feu ardent, celui de l’anarchie et du désordre. Othello devrait sillonner entre les couleuvres, déjà incertaine de l’état dans lequel elle retrouverait ses sœurs après tant de mois sans grande prêtresse pour les guider. Elle savait la nature hétérogène de la masse croyante, et la pression qu’elles devaient subir au quotidien, surtout face aux assauts de la Mairie. Sa situation était enviable, dans l’enclave gélovigienne et sur les terres de la couronne. Mais elle ne demandait que de pouvoir rentrer chez les siennes pour pouvoir enfin mettre fin à leurs souffrances.


« Mesdames, je vous remercie pour votre temps. » Finit-elle par répondre à la Duchesse et son bras droit, les invitant d’un geste à la suivre loin de cette petite cellule, qui pendant un cours instant s’était déguisée des habits des plus beaux quartiers généraux où se décident les guerres. « Je suis honorée d’avoir pu échanger avec vous, et soyez certaine de mon entière discrétion. »

Elle comprenait tout à fait que de plus grandes batailles allaient être menées à quelques encablures de là, et elle n’était personne pour retenir plus ces deux femmes qui s’en allaient pour diriger ces hommes comme personne d’autres. Avec un respect palpable, elle leur ouvrit la porte, et les suivit jusqu’à retourner dans la salle du trône, qui n’en était finalement pas une. Ursa les retrouva bien facilement, recouvrant sur sa protégée un regard bien paternel, alors que Drasha s’approchait en clopinant de la patte.

« Je vous souhaite le plus grand des courages face au combat qui est le vôtre. » La sirène avait retrouvé un port bien plus sûr, une droiture toute froide qu’elle arborait comme une ombre quand ses pensées s’apaisaient. « Je vais faire mobiliser nos médecins et nos prêtres guérisseurs, les faire converger jusqu’aux champs de bataille. Vos blessés auront des soins et des lits pour se reposer, soyez en assurées. »

C’était ainsi le moment des au revoir ; et Othello sentait en son ventre la force du respect. Lentement, elle tendit vers Cassandra et son bras droit sa main pour serrer les siennes. Cette entrevue avait été riche, et elle se sentait maintenant d’embraser la cause de la couronne. Chaque jour passant la rapprochait du véritable statut de duchesse éridannienne, et elle se retrouvait, à son tour, une autre pièce de ce vaste échiquier manipulé d’une main de maître par le roi Thimothée.
Et alors qu’elle regardait les deux dames partir, elle avait la curieuse impression qu’elle serait bientôt amenée à la revoir. Le destin était-il vraiment quelque chose d’aussi curieux ?
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MessageSujet: Re: The necessity before the storm   The necessity before the storm Icon_minitime

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