[Quête]L'anneau de longévité

Sujet: [Quête]L'anneau de longévité Dim 9 Déc - 22:20

On ne pouvait pas avoir assez d'une vie... C'était une pensée qui assaillait régulièrement la syliméa depuis qu'elle avait pris une apparence plus "normale". Tant de choses à découvrir, à comprendre même parfois pour elle. Fort heureusement, pour l'instant, elle avait pris les bonnes décisions. Ainsi ses emplois, tant légaux qu'illégaux, lui permettaient de voir pas mal de pays mais aussi de rencontrer toute sorte de personnes. La complexité des émotions, des liens que pouvaient entretenir ces personnes était parfois fascinant et, si elle ne comprenait pas toujours pourquoi on l'envoyait faire certaines choses, la jeune femme appréciait cette immersion. Un peu comme si d'avoir été privée si longtemps de tels contacts et expériences l'avait presque rendue avide de les expérimenter ou, tout du moins, de les observer... C'était une sensation assez étrange d'ailleurs. La jeune femme chérissait donc chaque instant de cette liberté, sachant pertinemment qu'elle pouvait ne pas durer.

L'arrivée de la maladie avait été un coup dur pour son moral. Une sorte de mauvais tour de la part du destin... A peine libre, née, enfin à même d'agir comme elle l'entendait, le spectre d'une mort prochaine et fort désagréable planait non loin d'elle. C'était assez frustrant en fait ! Alors, forcément, déjà qu'elle frisait plus que la paranoïa, son état ne s'était pas amélioré. Il était désormais quasiment impossible de voir sa peau, hormis autour de ses yeux... Du moment qu'elle savait qu'il risquait d'il y avoir un peu de monde, elle s'équipait de pieds en cape. Au point que certains en étaient venus à la penser contaminée... Elle n'avait pas cherché à confirmer ou infirmer ces rumeurs, cela lui aurait fait perdre son temps... Mais elle s'était lancée dans des recherches, histoire de voir s'il n'existait pas quelque chose à même de la protéger. N'importe quoi... Kaly était même prête à accomplir les rituels les plus bizarres qui soient du moment que cela lui permettait de s'en sortir sauve !

Et certaines rumeurs étaient donc remontées jusqu'à elle. Au sujet d'un possible artefact destiné à protéger la santé des gens... Inutile de dire qu'elle avait immédiatement entreprit des recherches plus poussées pour essayer de localiser le dit artefact. Et aussi pour en apprendre plus... Sauf que jusqu'à maintenant elle n'avait pas eu l'occasion de se rendre à Ridolbar. Du moins jusqu'à maintenant !! Une bonne étoile devait veiller sur les quelques rares syliméas actifs car l'un de ses contacts venait de l'embaucher. Pour l'escorter à Ridolbar. Dans le tunnel des mépris. Juste où il fallait ! si l'endroit n'avait pas été aussi dangereux, et contaminé, elle en aurait presque sauté de joie !

Kaly attendait maintenant sa cliente. Rendez-vous avait été pris dans une taverne à quelques mètres de l'entrée du tunnel... Equipée avec soin, elle n'avait même pas pris la peine de découvrir son visage pour faire semblant de boire la bière frelatée qu'elle avait commandé en attendant. Comme d'autres personnes d'ailleurs. Ridolbar était ainsi faite que les coupe-jarrets étaient légion et qu'une personne masquée ne choquait même plus personne. Mais elle n'allait certainement pas s'en plaindre aujourd'hui... Pour l'instant elle restait aux aguets, peu désireuse de se retrouver avec une dague entre les omoplates. Cela ne ferait pas très professionnel...

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Spoiler:

La suite de cette enquête allait s'avérer une gageure pour ce cher procureur Edge. Et comme il ne s'attardait qu'aux faits autant dire que c'était impossible. De plus Edge inspirait la peur, donc dans cette ville sans loi, on chercherait ou à le fuir ou à le tuer. Dans tous les cas, il n'y aurait pas d'infos à en tirer. Enfin si Edge ne pouvait pas obtenir ces informations, Rick avait d'autres atouts.

Devant le miroir de métal poli, la silhouette du plus grand aventurier disparut pour laisser la place à une jeune fille aux longs cheveux blonds. Celle-ci approcha son visage doux aux yeux du même azur qu'un ciel dégagé.. Ses mains fines et délicates arrangèrent sa parure dorée. Satisfaite,elle sourit devant la plaque de metal et se dénuda de cet habit vraiment trop grand pour elle et fouilla dans la malle à la recherche d'une tenue qui lui irait. Quoi qu'elle en avait déjà une idée.
Elle commnca donc par enfiler des jambières couleur lilas qui lui remontaient à mi-cuisses. Puis afin d'éviter les mauvaises surprises en cas d'action, elle mit en premier lieu une tunique. Puis elle ajouta une robe blanche au liseré bleu, découverte au niveau des épaules et aux manches longues. Elle enfila ensuite un poncho assorti.
Il fallait maintenant s'occuper de modifier Trickster. Elle la sépara en Spade et Stella. Spade étant à la base une ame de jet, elle pouvait fort facilement servir de dague vu le gabarit de son utilisatrice. Quand a Stella qui était aussi une arme de jet, une sorte d'helice formée de plusieurs étages de 4 lames chacun; quand on repliait les lames, on en obtenait 3 anneaux séparables. Dont un avec un recéptacle pour le catalyseur. Étant d'un naturel poétique ell les baptisa du nom des trois lunes qui peuplaient le ciel d'Istheria, Maara, Ignias et Talum. Elle enfila Maara, l'anneau au receptacle, autour du cou et attacha une ceinture de soie sous sa robe, sur sa tunique. Elle glissa ensuite Spade sur son côté droit, Ignias et Talum sur le gauche. Elle rabattit et lissa sa robe par la suite.
Cela aurait peut-être été suffisant pour Edge ou Rick. Mais sous cette apparence, la demoiselle perdait en force.De plus, il s'agissait de Ridolbar. Et comme le disait le proverbe deux précaution valaient mieux qu'une. Elle allait certe attirer l'attention, mais il fallait être naïve pour croire que ce serait forcémentpour des renseignements. Elle se décida donc à mettre l'étrange catalyseur qu'elle avat trouvé à Tyrrhénium. Elle compnserait ainsi par une plus grande puissance magique son manque de force.

Maintenant qu'elle était enfin prête. Il lui restait une dernière chose à faire. Car cette métamorphose et ce grimage n'étaient rien d'autre que la partie externe. Alors qu'au naturel, Rick était un personnage haut en couleur, impulsif, arrogant et parfois colérique, le personnage devant le miroir était doux, respectueux avec une génerosité et une abnégation à la limit de la servilité.
Il lui restait donc à devenir ce personnage.
Le temps d'un clignement d'yeux et l'air préoccupé de la personne disparut pour laisser place à une expression tendre et concernée. C'était comme si Ridolbar était devenu un lieu où les gens seraient assez humains pour lui indiquer getiment où chercher. Comme si les malades attendaient seulement qu'on s'occupe d'eux.Comme si ce monde avait perdu la dimension arbitraire de son mal pour n laisser que le fléaux et maladie qui viennent perturber un monde en paix et en harmonie.
Ce personage c'était Scale.
La demoiselle regarda ses cheveu sommairement arrangés et prit une brosse pour en déméler avec application les noeuds. Quand cela fût fait, la question de sortir aussi lourdement armée se posa. Après tout, les gens ne pouvaient pas être aussi méchants qu'on le racontait. Cependant, elle hésitait fortement à contrarier sa logique précédente.

-Bah! Au moins ça se voit pas et puis ça me fait un joli collier.

De toutes façons, porter une arme ne signifiait en aucun cas avoir à l'uiliser. Et si Scale avait le choix, Spade, Ignias et Talum ne verraient pas le jour. Maara, en revanche... Loin de déparailler, elle semblait compléter sa tenue avec goût. Sa main caressa la pierre de sphène enchassée ddans.

Pauvre petit animal qui avait trouvé une fin horrible. Son visage exprima une peine certaine devant le miroir. Elle joignit les deux mains en fermant les yeux et pria Kron de lui accorder la paix. Tant de gens qui devenaient poussière et tout ça pour orner des colliers. Si elle avait trouvé que la situation nécessitait de porter ce catalyseur, alors elle le porterait, mais uniquement parce que c'était nécessaire. Cette pierre froide contre son cou, elle lui rappelerait que des gens souffriraient tant qu'aucun antidote n'aura été trouvé!

Eh bien elle, elle le trouverait cet antidote, parce que personne ne méritait de souffrir et de mourir de la sorte. Déterminée, une lueur de courage animant son visage doux. Elle se dirigea avec détermination vers une paire de bottines nacrées. Malheureusement qui vise le ciel, devrait regarder le sol. Elle ne vit pas la latte vermoulue du plancher.

SPLAAF!

-OOW!

***

-Courage Scale, il n'est plus bien loin!

Une main fût tendue dans la direction de la jeune fille. Une main gantée bien évidemment. D'ailleurs elle avait été facilement aperçue dans son ensemble clair au milieu des piles de vêtements sombres. Et elle était aussi une des rares à avoir son visage découvert. Comme si elle n'était pas concernée par la contamination. Finalement, elle fût abordée par un homme complétement dissimulé par un turban, une cape et des gants. Le même homme qui lui tendait maintenant la main pour l'aider à escalader.

Sans aucune réserve Scale prit la main offerte et lui offrit un sourire lumineux.

-Merci Aris'

Aris' s'était montré secourable à tous les points de vue. D'abord c'était lui qui lui avait indiqué qu'elle trouverait des informations dans le Tunnel des mépris, lui qui lui avait servi de guide, lui encore qui la protégeait des monstres, et lui enfin qui l'aidait à se relever quand elle trébuchait. Et puis il avait une voix chaleureuse, douce et agréable presque hypnotique. Et puis marcher si longtemps dans le noir l'avait épuisée. Comme dans un rêve, elle avait suivi son guide dans un dédale de chemins d'escaliers de montées et de descentes.
Elle commençait à dodeliner de la tête, s'assoupissant par instant durant leur conversation. Son merveilleux guide finit par s'en rendre compte et l'amena dans une alcove où il la fit s'asseoir.

-Tu as l'air épuisée. Je pense que l'on devrait faire une pause.

Elle réunit ce qu'il lui restait d'énergie et répondit d'une voix chantante avec un sourire.

-Non Non! Tout va bien!

-Je peux voir que tu es fatiguée. Allonge toi sur mes genoux, je te protège.

Pourquoi mentir? Ca semblait le contrarier . Et puis là maintenant, elle ne voyait pas d'inconvénient à poser sa tête sur ses genoux si comfortables. Et puis elle était i fatiguée. Avec un sourire de reconnaissance elle accepta l'offre de son compagnon et se coucha sur ses genoux, ses yeux se fermantt en quête du repos. Mais il faut croire qu'elle n'était pas si fatiguée, car le sommeil tardait à venir.
Elle sentit quelque chose l'effleurer et descendre a l'interieur de sa robe. Par instinct elle agrippa la chose, les yeux toujours fermés.

-Laisse toi aller. Tu sais toi-même que c'est ce que tu veux.

Était-ce ce qu'elle voulait? Il était vrai que la voix si suave, si profonde, si douce d'Arris' la faisait frissonner. Et puis quelqu'un avec une aussi jolie voix devait forcément être beau garçon. Et puis il était si prévenant avec elle, elle n'allait pas se montrer ingrate tout de même. De plus, elle était si fatiguée qu'elle ne pensait pas être capable de l'empêcher de quoique ce soit. Malgrès tout, une petite voix lui disait que cela ne se faisait pas. À contrecoeur, elle entrouvrit son oeil gauche.

-Aris'.. Pas maintenant... s'il te plaît!

-Allons Scale, pourquoi resister. Tu peux me faire confiance non?

Oui, elle lui faisait confiance... Et puis il avait une si...belle...voix... Mais... ça... ne... se faisait pas. Elle ne le connaissait... pas assez. Elle ne l'avait rencontré qu'aujourd'hui. Même si elle ne voulait pas le contrarier, il y avait tout simplement des choses qu'on ne faisait pas. Elle n'avait même pas vu à quoi il ressemblait.

-Écoute Aris' je t'aime beaucoup, mais on se connait à peine.

-Mais ça n'a aucune importance, laisse toi aller.

L'impatience perçait dans sa voix mais Scale ne fût même pas influencée par ses propos. Curieusement, la fatigue semblait la quitter maintenant et il devenait plus simple de penser. Elle se releva, oubliant son interlocuteur ou plutôt sa position et heurta douloureusement son menton du sommet de son crâne.[/]

-OWW! Oh non, je suis...

[i]Ce qu'elle voulait dire se noya dans sa gorge. Elle avait enfin vu ce que cachait toutes ces couches de vêtements. Enfin en partie, et il n,y avait qu'un mot qui lui venait à l,esprit. Rouge. Le rouge de sa pupille la fixait et semblait écraser toutes ses défenses. En même temps, le contrôle de son corps lui échappa complétement.

-J'espère bien que tu l'es espèce d'idiote! Me forcer à employer cette technique! Tant pis tu aurais pu en profiter. Maintenant déshabille toi!

Avec horreur, elle se sentit bouger et retirer lentement son poncho pour commencer. Elle ne pouvait vraiment pas permettre ça. Mais comment l'empêcher, même ses pouvoirs semblaient pris par sa volonté. Tout ce qui lui restait était son esprit. Impuissante spectatrice des actes de son corps.

'Ok Scale, reste calme. Si tu paniques, tu ne pourras pas t'en sortir. D,abord je me déshabille lentement, quelque chose en moi doit le ralentir. J'ai froiiid!'

Son corps avait fini de retirer son poncho et passait à sa robe.

'NON! STOP! ARRETE!

Son corps ralentit d'avantage, mais la robe se décollait.

'C'est mon corps. C'est pour ca qu'il ralentir,nos deux volontés clashent. J'aime pas contrarier les gens, mais je ne veux pas non plus qu,il en profite. De plus sa voix m'a hypnotisée, ce qui veut dire que je ne l'aime pas et là il me fait peur. Je ne veux pas qu,il profite de moi! Je ne le connais pas et je ne l'aime pas! Mais il va me figer des que je briserai son contrôle, je ne peux donc faire qu'une action. Mais comment être sûre que ce que je vais faire va marcher? Non je ne peux pas être sûre. Donc la meilleur des choses à faire, c'est de trouver un moyen de prolonger mes actions. C'est possible, mais la probabilité que ça marche est trop basse!

-AU SECOUUUUUURS! À L'AAAAAAIDEE!

-MAIS TU VAS LA FERMER OUI!

Une droite puissante l'envoya rouler par terre, mais au moins elle avait de nouveau contrôle de son corps. Par contre, elle ne pût en profiter d'avantage car déjà il était sur elle. Elle était bien trop paniquée pour faire de la magie et lui bien trop près pour qu'elle puisse attraper ses armes. Tout ce qu,elle pouvait faire était se débattre et appeler à l'aide.

Ridolbar était une ville intéressante, quand bien même elle ne pouvait être comparée en rien à sa Hellas natale. Ridolbar était bien sombre, plus sinueuse, plus laide et aussi plus dangereuse. Il lui avait donc paru assez vite évident que Irina Dranis, Seconde Haute Prêtresse, n'était pas la bonne personne pour se rendre en ces lieux. Mais comme envoyer quelqu'un d'autre faire son travail et potentiellement l'obliger à se salir les mains, elle avait pris le taureau par les cornes et s'était organisée autrement. Elle deviendrait quelqu'un d'autre, la personne idéale pour ce genre de déplacement, tout simplement.
Grâce à ses connaissances en plantes elle avait aisément teint ses cheveux à la rougeur ardente trop aisément reconnaissable. Ensuite avec une série de décoctions elle avait réussi à assombrir la couleur de ses yeux, jusqu'à ce qu'ils deviennent presque noirs. Même la couleur étrange de ses cheveux tirant sur le violine ne pouvaient la contrarier, car au moins le résultat était convaincant. Un peu de maquillage -qu'elle ne se donnait jamais la peine d'utiliser dans le cadre de ses fonctions- et le tour était joué.

Spoiler:

Irina était devenue Freiyah, l'assassin mercenaire. Pourtant la transition n'était pas aussi compliquée que l'on pourrait le croire, puisque depuis toujours elle avait poursuivi un entraînement draconien aux armes blanches, principalement les poignards et couteaux de lancer. Une fouet/rapière trônait pourtant à sa ceinture, enroulé sur lui même comme un serpent. C'était un objet unique qu'elle ne sortait que rarement, et il n'était connu que par ses consœurs de toute façon. S'en servir ne représentait donc pas un risque, et elle s'en congratulait. Finissant d'ajuster tous les couteaux qui était gardés à peu près partout sur corps, plus ou moins visibles, Freiyah était descendue dans la rue, se dirigeant vers la « Chope sans Fond » pour le rendez vous avec son contact de Ridolbar. Une cape recouvrait ses épaules et dissimulait son corps mince aux regards avides. Le premier qui oserait la toucher verrait sa main coupée dans l'instant, en cela il n'y avait nul doute.
Serpentant donc parmi les ombres des ruelles mal éclairées, elle s'écarta de plusieurs mendiants sans leur adresser un seul regard. Par le temps qui couraient, non seulement elle ne pouvait pas les aider, mais se laisser toucher n'était pas sans dangers. Qui plus est elle était ici pour affaires, et en affaires il n'y avait pas de place pour la compassion. Du moins c'était ce qu'elle pensa jusqu'à ce qu'elle entende les cris de ce qui semblait être une fillette. Les souvenirs de son enfance passée dans la rue l'assaillirent alors, lui rappelant ce qu'on ressentait en étant jetée en pâture à des adultes que la bienveillance n'étouffait pas. Légèrement à contre cœur, elle se rendit compte que dans ses mains se trouvaient déjà plusieurs couteaux de lancer, dont un qui sifflait dans l'air. Il finit par se ficher dans le biceps de l'homme au turban, qui s'arrêta net.

Frapper d'abord, questionner ensuite. C'était la loi numéro un à Ridolbar, et pour une fois, Freiyah accepterait de respecter les traditions locales. Elle ignorait ce que cette gamine avait fait pour mériter un tel sort et cela lui importait peu. Rien, absolument rien ne pouvait être assez abject pour justifier un viol, là en plein milieu de la rue et devant des badauds qui trouveraient une amusement pervers à ce spectacle désolant. Peu lui importait donc que cet homme cherche à la tuer pour se venger, ou que d'autres prennent sa défense. Dans cette ville il n'y avait ni police ni milice, les quelques gardes étant trop effrayés pour agir. Dans le pire des cas elle devrait se battre, mais cela... ce n'était que sa routine depuis qu'elle avait mis les pieds à Phelgra. Cela ne pouvait pas être plus sordide que ce qu'elle avait vu dans les souterrains d'Umbriel de toute façon.
Interpellant le violeur, elle lui donna une chance de partir... La seule qu'il aurait.

« Je ne répéterai pas. Lâche-la, ou je finis ce que j'ai commencé. »

Etait-ce parce qu'elle était paranoïaque et que son instinct s'en était développé? A l'affût du moindre signe, la jeune femme réagissait au moindre soucis susceptible de se rapprocher d'elle… Elle avait déjà du changer de table une paire de fois afin d'esquiver de courtes rixes entre clients particulièrement bien imbibés. Au moins la manœuvre lui avait-elle permis de ne pas se mêler aux combats, de préserver sa bière d'alibi et, surtout, de se rapprocher de la porte. L'ambiance à la Chope sans Fond commençait à devenir difficilement gérable, même pour les trois gros bras qui avaient été engagés par le tenancier. Ces derniers commençaient d'ailleurs à trancher dans le gras, distribuant généreusement les coups de gourdin pour calmer la populace. Et, comme de bien entendu, cela eut l'effet tout à fait contraire…

Kaly se baissa vivement alors qu'une chopine sifflait au-dessus de sa tête. La fenêtre derrière elle explosa littéralement… La situation commençait vraiment à tourner au vinaigre, la taverne n'était finalement pas le meilleur endroit pour retrouver quelqu'un. Prête à esquiver le prochain coup perdu, la syliméa préféra quitter sa table, serrant toujours sa chopine… Son geste n'était pas tant l'expression d'une passion soudaine pour la hale qu'un simple indice sur sa façon d'envisager la situation. Si elle se mettait à faire couler le sang, elle n'en aurait pas fini avec ces imbéciles. La chope, par contre, compenserait parfaitement en masse ses poings frêles. Dos au mur, elle était prête à se défendre…

Elle jetait un dernier regard à la ronde, repoussant d'un vigoureux coup de pied, une masse de deux, non trois, individus essayant de s'étouffer mutuellement. Ils allèrent bouler droit sur l'un des videurs qui les prit pour cible, assénant de vigoureux coups de gourdin dans le tas. Non, c'était définitif, la situation allait certainement encore empirer et sa cliente n'était pas là non plus. Autant quitter les lieux maintenant et faire en sorte de l'intercepter… Un cri viril, et passablement aviné, lui parvint de sa droite, l'avertissant que quelqu'un était en train de la charger. Esquissant un pas de danse, Kaly se déporta sur le coté juste à temps avant d'abattre sa chope sur l'arrière du crâne de son agresseur. Le bonhomme finit sa course dans les tables toutes proches, faisant voler le mobilier. Sans même chercher à vérifier si cela avait fonctionnait efficacement, la jeune femme utilisa les restes du malheureux récipient pour faire tomber les derniers bris de verre de la fenêtre…

L'instant d'après, la nérozia se rétablissait avec souplesse dans la rue, laissant les cris et les fracas de la bagarre derrière elle. Des badauds commençaient à se regrouper, qui cherchant à voir par les fenêtre, qui se demandant s'il restait une petite place à l'intérieur… Sa cliente ne semblait pas non plus présente dans la foule de curieux et, plus le temps passait, plus il lui serait difficile de la repérer. Il n'y avait pas vraiment à craindre une quelconque intervention de la garde, qui devait prendre grand soin de regarder ailleurs pour leur propre bien, mais plus que la bagarre finisse par se porter dans la rue. La syliméa finit par s'éloigner de ce joyeux bordel, espérant que sa bonne étoile lui faisait prendre la bonne direction…

Et elle se dirigea, justement, vers l'entrée du tunnel. Il lui fallut un certain temps avant de distinguer des cris typiquement féminins, le temps de s'éloigner du tumulte bruyant de la taverne… Kaly fronça légèrement les sourcils, la voix lui paraissait jeunes mais, plus choquant, c'était ce qu'ils sous-entendaient. Ridobar abritait une faune bien peu fréquentable et les ruelles étaient souvent les seules témoins de toutes sortes de crimes… A ses yeux, le pire restait le viol et elle ne s'en préservait que parce qu'elle faisait en sorte d'avoir l'air aussi dangereuse que les autres habitants des lieux. Elle aurait peut-être passé son chemin si la voix ne lui avait pas parut aussi jeune… Faisant échos à sa propre jeunesse cachée. Avec un grognement de frustration, car cela augmentait ses risques de rater son rendez-vous, la jeune femme se fondit dans les ombres pour rallier le lieu du crime…

Lorsqu'elle arriva sur place, ce fut pour découvrir qu'une autre âme charitable l'y avait précédée. A moins que ce ne soit juste qu'une question de solidarité féminine… En tous cas l'inconnue semblait largement maîtriser la situation aussi se contenta-t-elle de garder un œil sur d'éventuels nouveaux arrivants afin qu'elle ne se fasse pas prendre à revers. Une flèche était enclenchée dans son arc mais elle ne l'avait pas bandé à fond… Kaly s'était faite aussi discrète que les lieux le lui permettaient, peu désireuse de se faire remarquer, mais si jamais Irina venait à le faire, il ne lui serait pas difficile de comprendre que son attention était clairement portée ailleurs que sur elle. Et qu'elle ne représentait pas une menace directe…

Maintenant, si jamais l'agresseur cherchait à faire du mal à la jeune fille blonde plutôt que de suivre le judicieux conseil de la prêtresse, elle n'hésiterait pas une seconde à lui tirer une flèche entre les deux yeux…

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Peut-être que son message n'était pas assez explicite en fin de compte. Elle n'excluait pas la probabilité que dans sa façon de se débattre ou dans ses appels desesperés à l'aide, il y ait moyen de trouver une invitation à continuer dans son entreprise, mais il faut bien l'avouer, elle ne voyait vraiment pas où. Bien sûr, elle se sentait flattée qu'il jeta son dévolu sur elle, bien qu'elle ne comprenne pas pourquoi. Oh elle pouvait concevoir qu'avec son corps d'environ 16 ans d'apparences elle ait quelques appâts comme son visage angélique ou sa voix douce. Néanmoins il faudrait vraiment faire preuve d'une absence complète de sens commun pour ignorer qu'il y avait des domaines qui lui faisaient défauts.
Quoi qu'il en était, Aris' semblait quelqu'un de vif et d'ardent dans ses entreprises, ce qui n'était pas un trait condamnable mais fort louable en soi. Néanmoins, ce genre de comportement ne pouvait que lui nuire dans ses...interactions avec des membres du sexe opposé. Son visage vira au rouge à ce moment précis. Non, cette diligeance ne devait pas être encouragée. Elle était fortement reprouvée par la société et était tout aussi fortement réprouvée par ses ancêtres. D'ailleurs si elle osait le dire, elle qualifierait cela d'empressement.Elle se sermonna intérieurement pour autant de séverité.
De plus, outre l'aspect inorthodoxe de cette interaction, c'était aussi une interprétation...erronée de ce que la jeune fille désirait. Sa voix chaude et comfortable la faisait bien sûr fondre. Mais elle estimait que si il y avait un...interêt mutuel. Alors la bienséance préconisait une...relation privilegiée... qui pourrait... Non, elle ne pouvait vraiment pas aller plus loin! La proposition d'Aris' était donc par définition à la fois par le lieu de la...du... pour la réalisation de l'offre et la durée de leur affinité...inaproprié.
Tout cela constituait un argumentaire qui elle en était sûre tempérerait la diligeance de son guide et leur permettrait de reprendre leur odyssée. Et peut-être dans les bonnes conditions... une relation privilegiée pourrait=être envisagée. Parce qu'il fallait bien l'avouer, elle se demandait ce que cachaient tous ces vêtements non sans une certaine anticipation.

-AAAAAAAARGH!

« Je ne répéterai pas. Lâche-la, ou je finis ce que j'ai commencé. »

Le jeune homme avait oublié la blonde à ses pieds qui en profita pour s'éloigner. Enfin il devait être jeune, vu la voix qu'il avait. Il tentait en vain de déloger le couteau dans son bras. Il valait mieux qu'il le laisse là. S'il le retirait, il risquait de perdre beaucoup de sang. Scale venait juste de remettre son poncho quand l'implication de ce qui venait d'arriver la frappa.
Sans réflechir elle se mit entre la jeune femme aux cheveux violets et aux couteaux de lancer et l'homme à la voix de velours. Les bras en croix, elle apportait une vaine protection à son guide face aux couteaux de celle qui l'avait sauvée. Ses yeux azurs brillant de détermination rencontrèrent ceux sombres de sa sauveteuse.

-J'ai conscience de ce que vous venez de faire pour moi, et pour cela, vous avez toute ma gratitude. Non d'avantage encore. Il n'existe pas de mots pour décrire ce que je vous dois. Mais... mais... Je ne pourrais pas supporter que quelqu'un d'autre soufre à cause de moi. Alors je vous en supplie, épargnez-le. Et.. et si... s'il vous faut livrer à Kron une âme aujourd'hui, prenez la mienne!

Un sourire triste se dessina sur son visage.

-Aris', merci pour tout ce que tu as fait pour moi. Et désolée de t'avoir causée tant d'ennuis. Pour ton bras, je te conseille de consulter. Ce serait vraiment terrible s'il s'infectait et que tu le perdais à cause de moi.

-Attends, tu me protège là! Mais pourquoi?

La jeune fille eût un sourire doux, si doux que si un oiseau se serait posé sur le bout de son doigt, un faon mis a ses genoux et une rivière mise à couler sous un arc en ciel et tout cela simultanément, personne n'aurait trouvé cela hors contexte.

-Les dieux nous ont fait don de tant de choses, à manger, à boire, un sol sous nos pieds, un ciel sur nos têtes, ils nous ont offert un monde à peupler et comme si cela ne suffisait pas, ils nous ont donné la vie. Pour la rendre encore plus précieuse, ils la rendirent éphemère et fragile. Ainsi nous avons obtenu le privilège d'apprécier pleinement chaque moment pour ce qu'il est. Alors dis moi, est ce que je pourrai m'octroyer le privilège de ravir ce miracle qu'ils ont accordé? Ne devrais je pas plutôt protéger ces dons pour permettre aux créatures des dieux d'apprécier ce présent? Voilà ma raison Aris', je te protège parce que les dieux t'ont accordé de vivre.

-Tu tu! Raah! C'est juste tellement stupide. De toute façons t'as pas arrêté de me causer des problèmes.

Son guide partit s'égarer dans une ruelle, la laissant digérer le fait qu'elle avait été un travail pour
son compagnon et que las de la souftir il avait fini par la délaisser. Des perles salées roulèrent sur ses joues. Elle avait échoué. Comment pouvait-elle soulager les malades si elle incombait tellement ;a une personne aussi patiente et attentionnée qu'Aris'?

La foule de son côté avait vu que le spectacle était terminé et avait donc fini par se disperser. Il ne restait plus que deux ou trois individus avec elle et celle qui l'avait sauvé. Elle se passa donc son bras sur ses yeux et sourit tristement à la jeune femme aux cheveux violets.

-Je suis désolée de m'être interposée de la sorte. C'était vraiment indélicat de ma part. Et tout à fait contre ce qu'il serait attendu comme réaction envers ma bienfaitrice.

Son sourire se fit plus lumineux.

-Souffrez de m'accorder un peu de temps pour que justice vous soit rendue. Je vous serai éternellement reconaissante pour ce que vous avez fait pour moi. Permettez moi de m'introduire. Je me nomme Scale.

Elle accompagna ses paroles d'une gracieuse révérence.

-Y a t il un titre sous lequel il m'est possible de désigner ma bienfaitrice?

Les yeux de l'assassin n'avaient pas tardé à repérer une autre personne dans son champ de vision, une personne qui était armée et avait l'homme au turban en ligne de mire. Toutefois elle ne la connaissait pas et ne lui faisait aucunement confiance. Ce fut donc tout naturellement que Freiya dit un pas sur le côté afin de pouvoir se défendre en cas de besoin. Pour l'instant la garder à l’œil lui suffirait, mais si jamais la situation venait à dégénérer, les choses pouvaient changer rapidement et lui faire perdre le contrôle. D'autres couteaux de lancer attendaient dans sa main, et suivraient le premier si le moindre besoin s'en faisait ressentir. Cependant ce fut la personne qu'il voulait défendre qui s'interposa, lui faisant lever un sourcil d'incrédulité.
Elle ne comprenait pas cette réaction, surtout étant donné les mauvaises intentions manifestes de cet Aris'. Selon son point de vue c'était de la pitié mal placée, de la stupidité de jeunesse peut être, mais en tout cas ce n'était pas un choix qu'elle approuve. Mesurant rapidement le pour et le contre, alors qu'elle bougeait à nouveau sur le côté pour garder une bonne ligne de mire. Rien ne lui garantissait que l'homme ne les attaquerait pas quand elle baisserait sa garde, ce qu'elle ne comptait pas faire de toute façon. Elle assista à la conversation entre la jeune fille et ce dernier, un peu abasourdie. Quelqu'un d'aussi altruiste n'était pas destiné à survivre longtemps.

Le fait que Aris' puisse perdre un bras lui indiffère totalement y était peut être pour quelque chose, mais la vérité c'est qu'elle ne supportait pas ce genre de personnes. Voler et tuer lui paraissaient presque honorables à côté de ce qu'il avait fait, ou tenté de faire. D'un autre côté la vipérine ne tenait pas à ce que Scale soit mise à sa charge, ce qui allait probablement arriver. Ce fut le sentiment qui l'envahit tandis que le violeur s'en fut, clopin-clopant, vers le labyrinthe de ruelles.
C'est donc avec une expression où ne se lisait aucune empathie ou émotion que la mercenaire avait répondu à l'adolescente.

« Indélicat non. Stupide, certainement. Les dieux ne te protégeront pas si tu ne luttes pas pour ta vie par toi-même. »

La jeune femme avait vu trop de gens bien intentionnés se faire tuer pour s'extasier bêtement devant une personne dénuée de malice. Si ce n'était pas en soi un défaut, cela le devenait rapidement dans certaines circonstances. Et puis pourquoi une adolescente apparemment innocente venait dans un endroit pareil ? Il y avait quelque chose là qui ne tournait pas rond. Mais Freiya ne voulait pas savoir pourquoi. Au plus vite elle se détournerait, au mieux ce serait. Les scrupules qu'elle aurait à la laisser là pourraient lui coûter cher, surtout qu'elle devait toujours rencontrer quelqu'un.

« Un titre ? Non. Je ne suis personne et me connaître moi ou mon nom ne te servirait à rien. Viens avec moi. Je te conduirai aux portes de cette ville et te donnerai une monture. Tu partiras d'ici et te mettras en sûreté, le plus loin possible. Je n'ai pas le temps de t'accompagner, j'ai des choses à faire et des gens à voir. »

Lui tournant le dos elle avait commencé à marcher sans attendre, s'attendant visiblement à ce qu'on lui obéisse. En même temps rester là n'était pas une solution et le danger risquait de venir d'ailleurs maintenant. Du coin de l'oeil, la demoiselle vérifia que la femme à l'arc ne les visait pas, avant de tendre le bras. Un grand corbeau vint alors s'y poser, avant de monter sur son épaule, d'où il ne descendit plus. C'était son compagnon et son messager, celui-là même qu'elle avait utilisé pour envoyer les missives à Kalysta.

La nérozia sentit qu'elle avait un peu trop attiré l'attention de la jeune femme à la façon dont elle se décala légèrement, juste assez pour pouvoir la garder à l'œil et réagir si jamais elle était finalement une menace. Elle ne put s'empêcher d'admirer la rapidité et le sang-froid avec lesquels elle s'était adaptée à la situation… Cela dénotait une grande expérience en comparaison d'elle. Car si Kalysta avait tout l'enseignement théorique dont elle avait besoin, elle péchait encore un peu dans la pratique. Contrairement à tout ce beau monde, elle n'avait pas eu des années pour s'habituer à ce corps qu'elle occupait.

La syliméa en était à se demander s'il ne valait mieux pas abréger rapidement la vie du violeur quand la petite demoiselle se mit tout simplement en plein sur sa trajectoire, même si elle cherchait initialement à gêner Irina… Cela provoqua quelques instants de flottement chez l'archère qui avait de réelles difficultés à suivre son raisonnement. Il était évident que le ruffian avait essayé d'abuser d'elle et qu'il était une menace directe. Tout comme il paraissait assez clair qu'il aurait largement eu le dessus sur elle. Et pourtant elle persistait à le protéger. Si elle pouvait comprendre, très vaguement et sur le papier, qu'il existât des personnes assez bonnes pour se soucier de préserver chaque vie sur cette terre, que ces personnes avaient le pardon facile et avaient tendance à tendre l'autre jouer, là, ça frôlait le ridicule. Ce ne fut pas tant le laïus de la demoiselle destiné à sauver la vie d'Aris' qui la désarçonna complètement que l'escalade dont elle fut témoin.

Non seulement elle offrait sa vie en échange, et Kaly était à peu près sure qu'elle devait être du genre à mourir le sourire aux lèvres, mais en plus elle se souciait de sa santé tout en s'excusant de la gêne occasionnée. Pire, et cela la dégoutta quelque peu, elle le remercia. La syliméa laissa son bras retomber le long de son flanc, sa flèche retournant à ses sœurs dans son carquois de hanche… Pour ne rien cacher, il arrivait parfois que la jeune femme ait un peu de mal au sujet de sa renaissance, et c'était d'ailleurs pour cela qu'elle avait prit autant de soin à choisir sa malheureuse victime désignée… Mais là… N'importe quel syliméa pouvait se présenter à Scale, elle était presque sûre qu'elle serait assez touchée pour se laisser parasiter. Avec un total mépris pour sa propre vie. Il y avait vraiment une frontière tenue entre le martyre et la sainteté…

Comment aider quelqu'un qui semblait désireux de se perdre ici? Car cela dépassait l'inconscience et l'innocence. Combien de temps avant que Scale ne se laisse à nouveau piéger en connaissance de cause? Irina était déjà bien méritante d'essayer de l'éloigner d'ici… Sauf qu'elle doutait que la demoiselle se laisse ainsi raccompagnée à la porte. En fait, elle ne paraissait pas assez soucieuse de sa propre vie pour avoir la bonne idée d'avoir peur, donc d'apprécier à sa juste valeur les dangers de cette ville. Non… Cet angelot blond masochiste allait rester ici et se mettre probablement encore plus en danger… D'un autre coté son quasi fanatisme avait aussi ses chances de lui sauver la vie… Il suffisait de voir Aris' qui avait jeté l'éponge, frustré…

Elle en était à ce stade de réflexion, se demandant s'il en existait beaucoup d'autres comme elle, quand elle vit le solide corbeau venir se poser sur le bras de sa maîtresse… Et là, pendant une fraction de seconde, elle essaya de déterminer si elle avait eu de la chance ou, au contraire, une belle poisse. Peine perdue. Elle ne pourrait le dire que si Scale répondait à la proposition d'Irina… Kaly' toussota légèrement pour faire officiellement part de sa présence, s'avançant d'un seul et unique pas vers la prêtresse en espérant qu'elle ne se sentirait pas trop acculée.

-Excusez moi mais j'ai bien peur que ces gens aient fuit le lieu de rendez-vous, non pas attirés par les cris d'une jeune martyre en devenir mais plus pour éviter d'avoir à rembourser le mobilier de toute une taverne à cause d'une bête bagarre…

La jeune femme croisa les bras, prenant soin de tourner le haut de ses gants afin que sa cliente puisse les voir. Sur la bordure de ces derniers un fin liseré avait été brodé, reprenant le motif de ronces dorées. C'était le signe distinctif qu'elle avait signalé dans son dernier message, celui-là même qui avait conclu l'organisation de leur petit rendez-vous à la Chope Sans Fond… Par contre la présence de Scale l'inquiétait un peu… Un peu comme si elle se trouvait à coté d'un pot de miel alors qu'un essaim d'abeilles se trouvait non loin… D'autant plus que, malgré tout cela, elle savait qu'elle ne parviendrait pas à rester indifférente à son sort. Probablement parce qu'elle s'estimait pas beaucoup plus jeune qu'elle...

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Si la première impression était vraiment la bonne, alors elle risquait fort de decevoir sa bienfaitrice à tout jamais. Quel dommage, elle aurait tellement préféré apparaître sous un meilleur jour pour quelqu'un d'assez génereux pour aider une personne dans le trouble. Certes, la méthode avait été assez expéditive, mais les dieux avaient créés différents caractères. Qui pourrait-elle être pour ne pas les accepter et leur souhaiter la meileure des vies possibles. Non pas la meilleure, puisque les dieux décidaient du destim de chacun, elle ne pouvait que souhaiter qu'ils soient le plus heureux possible dans cette vie. Elle le savait hélas, certains ne pouvaient apprécier le don que leur faisaient les dieux.
De plus, les dieux seuls décidaient de la mort de quelqu'un. Donc l'argument de sa bienfaitrice était et cela lui causait une certaine douleur erroné jusque dans ses prémisses. Oh elle l'aurait accepté si son interlocutrice avait été athée ou agnostique. En partant de l'idée que les dieux n'existaient pas, alors la mort ne pouvait être donnée que par des facteurs externes et il était en effet possible d'y échapper par la prudence. Mais la femme au couteau avait clairement parlé des dieux. L'argument énoncé plus haut ne comvenait plus.
Si on reconnaissait que des forces supérieures régissant toutes choses existaient, alors la mort était aussi implicite. De ce fait, les dieux décidaient de quand, où comment et pourquoi les gens mouraient. Il n'y avait donc tout simplement rien à faire contre. Tout ce qui pouvait être fait était de profiter à chaque instant de la vie qu'il restait.
Naturellement, elle ne fit pas part de ses observations à sa bienfaitrice, il ne manquait plus qu'elle ait l'impolitesse de laa contrarier.

« Un titre ? Non. Je ne suis personne et me connaître moi ou mon nom ne te servirait à rien. Viens avec moi. Je te conduirai aux portes de cette ville et te donnerai une monture. Tu partiras d'ici et te mettras en sûreté, le plus loin possible. Je n'ai pas le temps de t'accompagner, j'ai des choses à faire et des gens à voir. »

Et elle prit les devants. Sa démarche était rapide, assez pour que la jeune fille ait du mal à suivre. Naturellement Scale ne souhaitait nullement partir d'ici. Mais elle ne pouvait pas non plus laisser sa bienfaitrice partir seule, cela aurait été de la plus grande impolitesse. De la même manière, elle attendrait que cette personne s'arrête pour lui exposer ses réserves. Elle ne semblait après tout pas souffrir des discussions. Il était donc inutile d'argumenter dans son dos en tentant de conserver son rythme. Et s'imposer devant elle serait extrêmement déplacé.
De pllus elle prenait le temps de l'amener aux portes de la ville, si ça ce n'était pas de la generosité! Encore mieux, elle allait lui donner une monture. Sa bienfaitrice avait le coeur sur la main. Une telle génerosité était une chose si rare chez ses contemporains. En même temps, elle était sûre que c'était par manque d'occasion.
Cela la peinait d'avantage, parce qu'elle se sentait profondément inhumaine d'avoir à la contrarier.

L'occasion arriva dans une personne couvertes de vétements jusqu'à ses yeux bleus gris. Une femme probablement si on se fiait à sa démarche et à la finesse de la silhouette par rapport a l'épaisseur de celle d'un homme emmitouflé. De plus, ses gants semblaient adhérer à des doigts fins sur des mains de petite taille. L'épaisseur des bras était dissimulée par des voiles superposés. Tous ces éléments permettaient une certaine réponse, mais elle était encore loin de la réponse certaine. Sa voix effaça ses doutes.

-Excusez moi mais j'ai bien peur que ces gens aient fuit le lieu de rendez-vous, non pas attirés par les cris d'une jeune martyre en devenir mais plus pour éviter d'avoir à rembourser le mobilier de toute une taverne à cause d'une bête bagarre…

Cette jeune femme connaissait sa bienfaitrice, sinon pourquoi parler de rendez vous? Toutefois, elle n'aurait pas employé le terme de martyre pour parler d'elle. Un martyre était quelqu'un qui se sacrifiait et subissait des tourments venu de la cruauté. Mais la diligeance d'Aris' ne pouvait pas être de la cruauté. Tout au plus n'avait-il été que victime d'une mauvaise interprétation de son attitude vis à vis de lui. Après tout, elle s'était montrée plutôt proche.
Elle ne fit pas part de ses réserves à l'amie de sa bienfaitrice.. Cela aurait été indélicat et de plus interrompre une conversation était très impoli. Elle attendrait donc patiemment que la conversation sit terminée ou que l'on l'invite à parler avant de s'introduire et de régler ce malentendu avec sa bienfaitrice. En attndant, elle profiterait de ce temps pour admirer l'oeuvre des dieux0

Dans son habitude à se faire obéir, ainsi que dans sa détermination à ne pas perdre plus de temps que nécessaire à escorter une jeune inconsciente, Freiya n'avait pas attendu. Elle comptait faire exactement ce qu'elle avait dit sans tarder, cependant les paroles de la jeune fois qui les avait épiées la firent s'arrêter brusquement. Elle ne connaissait pas vraiment cette voix, cependant ce qu'elle avait dit était intéressant. Cela expliquait certaines choses, et en plus du reste cela lui évitait de devoir faire des aller-retours dans la ville, ce qu'elle éviterait si c'était du domaine du possible. En se retournant la jeune femme ne tarda pas à observer celle qui l'avait interpellée d'un œil critique. Ce ne fut que lorsqu'elle aperçut les ronces dorées qu'elle se détendit un peu. Cela se traduisit simplement par un signe de tête approbateur.

« Cela tombe bien que nous nous croisions maintenant, au moins nous ne repartirons pas sans nous être rencontrées. » Un regard fut échangé entre les deux « adultes », avant que les yeux de la mercenaire ne se posent sur Scale. Elle affichait ouvertement un air dubitatif face à cette situation, et un pressentiment lui disait que ce n'était qu'un début. Le tout était de s'affranchir des affaires qu'elle avait à régler sans avoir la gamine dans les pattes. Se tournant donc vers la petite blonde, elle lui demanda franchement, quitte à laisser ses manières au placard.

« Au fait, pourquoi tu es venue dans une ville pareille ? »

C'était réellement quelque chose qu'elle ne comprenait pas. Que des assassins, des mercenaires ou des voleurs viennent ici c'était assez logique, mais qu'une adolescente apparemment innocente et sans défense fasse de même, cela la dépassait. De deux choses l'une... Soit elle était complètement idiote et n'avait pas idée du danger encouru, soit elle cachait très bien son jeu. Dans le second cas les surprises étaient à redouter, et quelque chose lui disait qu'elles ne seraient pas très bonnes. C'était aussi pour cela que dans la mesure du possible elle travaillait en solo.
Rien que l'idée de voir quelqu'un d'aussi vulnérable qu'Alix dans pareil bourbier lui faisait tourner la tête. Personne de sensé ne laisserait quelqu'un d'important à ses yeux venir à Ridolbar.

« Tu n'as pas de famille, personne pour te protéger hormis un lâche pervers ? »

Les bons sentiments ce n'était pas vraiment son truc, et si elle lui avait sauvé la vie c'était par principe et non par empathie. Sa conscience n'était pas un élément très gênant, à supposer qu'elle existe. Le tout était juste d'agir en accord avec son code moral, rien de plus. Il ne fallait donc pas que Scale s'attende à ce qu'elle la prenne en charge plus que nécessaire. Freiya était là pour des choses bien plus importantes que de faire de la garde d'enfants. Son bon cœur avait des limites, et il était probable que le quota soit épuisé pour la journée. Regardant Kalysta en croisant les bras sur la poitrine, elle lui demanda de but en blanc.

« A ton avis, qu'est ce qu'on en fait ? » Nul besoin de préciser qu'il était question de la jeune martyr...

Pendant un instant, elle avait craint que cela ne se passe mal… Après tout Irina pouvait fort bien ne pas la reconnaître, agir par pur instinct de survie, ou la jeune demoiselle trouver une nouvelle façon de se mettre en danger de façon tout à fait inconsidérée. Le fait qu'elle laisse les "grands", bien qu'elle soit de loin la plus jeune des trois, parler ensemble fut aussi grandement apprécié. Elle n'était pas encore tout à fait certaine de ses réactions face à cette déconcertante jeune fille. Il y avait quelque chose en elle qui la rebutait profondément… C'était une forme de rejet tout à ait irraisonné, comme lorsqu'un infime détail pervertissait toute une œuvre, comme la très légère touche de moisi contaminant insidieusement le goût d'un plat gastronomique. Ce n'était pas sa nature, qu'elle ne remettait pas en cause, c'était plus sa façon d'être. Trop gentille, trop bonne, trop idéaliste. Surtout pour quelqu'un qui avait vécu l'esclavage avant de voir le génocide des siens pour finir enfermée 1 000 ans. Le vieil adage du "c'est trop beau pour être vrai"… Kaly aurait été bien en mal de verbaliser tout cela, cela flottait tout au plus à la périphérie de son esprit, comme un moucheron bourdonnant avec une insistance aléatoire à son oreille… N'eut-elle été d'une nature paranoïaque qu'il lui aurait seulement fallu accepter le fait que Scale était folle pour se débarrasser de cette sensation…

La nérozia rendit donc son signe de tête à sa commanditaire, un accord tacite passant entre elles. La jeune femme se sentit déjà bien plus détendue d'être ainsi reconnue… Elle n'était pas certaine de ses chances de survie si la prêtresse l'avait prise pour une adversaire potentielle… Il n'était même pas question de savoir si elle serait parvenue à la blesser mais bel et bien de fuite. Kaly n'avait aucune forme d'ego mal placé, elle tenait trop à sa vie et à sa liberté pour cela, et savait donc estimer quand la fuite devenait la meilleure stratégie à suivre. L'honneur ou la gloire servaient fort rarement à titre posthume. Ainsi, même si elle se trompait lourdement, elle estimait Irina potentiellement dangereuse. Et pas Scale…

Les questions de sa commanditaire étaient non seulement fort légitimes mais tout à fait pertinentes. Kaly était curieuse d'entendre les réponses de la jeune martyre… Bien entendu, elle avait déjà une petite idée du fond de son futur discours mais ce serait toujours intéressant de l'entendre exposer sa pensée. Des fois que cela lui permette d'un peu mieux comprendre les personnes comme elle. Même si elle n'était pas certaine d'avoir envie d'en recroiser souvent… Par contre la question qu'Irina lui adressa la déstabilisa quelques instants. Etant "l'employée" dans l'histoire, elle ne s'attendait pas à devoir donner son avis… Son regard se perdit sur Scale durant quelques instants. Un regard froid qui essayait de jauger ce que valait la jeune fille alors qu'elle en savait si peu sur elle.

-Honnêtement, je ne sais pas. De prime abord je dirai que ses chances de survie sont relativement faibles si elle reste seule ici. Elles grimpent en flèche "si" elle accepte de faire preuve de sagesse et de partir…

Le regard qu'elle jeta à Scale signifiait clairement qu'elle nourrissait des doutes raisonnables à ce sujet là… Elle n'avait pas l'air d'avoir assez peur pour avoir un éclair de lucidité et quitter Ridolbar. En fait elle paraissait aussi calme qu'un enfant qui dit oui à sa mère pour ne pas être gourmandé avant de ressortir par la fenêtre quelques secondes plus tard…

-Et si elle cherche à venir avec nous elle deviendra un danger potentiel, soit en devenant une charge, soit parce que nous ne savons rien d'elle…

Car c'était vrai, elle ne savait rien de Scale… Si l'impression qui se dégageait d'elle au premier regard était une forme de vulnérabilité et de faiblesse, il y avait peut-être quelque chose derrière. Sa présence même dans la ville était incongrue, anormale. Un peu comme si elle avait vu passer l'ennemi public numéro 1 en train de faire la nounou. En fait, la demoiselle avait tout intérêt à être très convaincante si elle voulait conserver le bénéfice du doute.

-Je suppose que la conscience est sensée nous dicter le fait de ne pas l'abandonner ici… Mais je suis à votre service, je me plierai donc à votre décision…

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Ce qu'il y avait de passionnant quand la patience n'était pas une vertu qui faisait défaut, c'était ce moment approprié, voire d'harmonie où la chose arrivait. En effet, la discussion avait été plutôt brève et le moment qu'elle attendait était enfin arrivé. Pourquoi elle était venue dans une ville pareille? La réponse était plutôt simple, pour la même raison qu'Edge avait enquêté à Tyrrhénium et à Themisto, pour en savoir plus sur la Sarnahroa et trouver une façon de la soigner.
Enfin c'était ce qu'elle voulait dire, mais elle fût interrompue avant de commencer.

« Tu n'as pas de famille, personne pour te protéger hormis un lâche pervers ? »

Ses yeux se mirent à briller et ele sentit une douleur à la poitrine en entendant le qualificatif peu élogieux qu'avait reçu son ancien guide. Le pauvre avait été victime des apparences et resterait en disgrâce aux yeux de sa bienfaitrice jusqu'à ce qu'il trouve un moyen de faire amende honorable. Les dieux lui avaient accordé un destin bien éprouvant. Elle espérait qu'il l'appréciait tout du moins.
Quand à sa famille, elle pouvait affirmer avec certitude qu'il n'y avait aucun membre de sa famille ici pour la protéger. Même si, elle ne voyait pas vraiment de quoi ils devaent la protéger. Elle ne pouvait pas faire réference à ce quiproquo n'est ce pas? Enfin, elle se montrerait moins extravertie, ainsi, il n,y aurait plus de malentendus.

« A ton avis, qu'est ce qu'on en fait ? »

Le malentendu était évident, bien sûr elle vouait une reconnaissance sans borne à la femme aux cheveux violets. Toutefois, elle n'allait pas lui imposer sa présence si elle lui était nuisible. Et nuisible elle l'était sûrement, puisque sa bienfaitrice avait clairement fait comprendre qu'elle n'avait pas de temps à lui accorder. Elle allat le faire vraiment, mais l'amie de sa bienfaitrice fût plus rapide.

-Honnêtement, je ne sais pas. De prime abord je dirai que ses chances de survie sont relativement faibles si elle reste seule ici. Elles grimpent en flèche "si" elle accepte de faire preuve de sagesse et de partir…

Oui, elle pouvait bien mentionner des chances de survies, elle avait presque raison. Mais après ce qui était arrivé à Verna, et la discussion de Maverick avec son double, pouvait on vraiment parler de chances? À première vue, il était vrai que c'était la somme de tous les actes et paroles produits qui permettaient de tisser le futur. Et leur nombre était tellement infinitésimal, que calculer ce qu'une action pouvait engendrer devenait quasi impossible. Mais la logique et une bonne évaluation de la situation permettaient de creer des probabilités à peu près respectables. Toutefois, comme il était impossible de voir précisément la conséquence et l'impact des actes tout comme il était impossible de défaire une action passée alors cette notion de choix n'était qu'une illusion.
En toute logique, dans une situation donnée, et dans les mêmes conditions une personne devrait toujours répété le même choix. Si on établit que ce choix se fasse au même endroit et au même instant par la même personne. Si un des éléments se retrouvait alteré, le choix pourrait être différent. De la même manière, si quelqu'un décide de se conformer à la décision du hasard, en tirant à pile ou face par exemple. S'il était possible de retourner au même instant et refaire exactement le même geste encore et encore dans les mêmes situations, rien ne changerait dans la rotation de la pièce. Cette pièce retomberait invariablement au même endroit, au même moment, sur le même côté.
Et il était ainsi prouvé que le destin existait, qu'au final le libre arbitre n'était rien de plus qu'un songe. Comment les gens pouvaient ils décider puisqu'ils ne faisaient que donner la réponse que les conditions leur permettaient de donner? Pour s'affranchir de cette "liberté forcée" il fallait nécessirement pouvoir voir les conséquences d'un acte.
Scale faisait partie de ces rares personnes élues. En effet, elle était capable, après avoir vu les conséquences d'un acte, de changer son choix et de réecrire une nouvelle réalité où les conséquences de ses actes affecteraient les causes des actes du monde autour d'elle. Il était donc facile de dire que les individus comme Scale étaient les maîtres du destin de tous puisqu'ils étaient les seuls à être capabele de vrais choix.
Facile, mais ce ne serait pas pousser le raisonnement assez loin. Bien évidemment, la question qui remettait cette suprématie en question était la raison de l'existence d'individus capable de jouer avec le temps. Il y avait deux hypothèse aussi inverifiables l'une que l'autre qui pourraient expliquer la présence de ces êtres capables de choix. Ou bien l'on pouvait se réferer aux dieux et décreter que c,était par leur volonté que ces êtres existaient et donc que le réel flot du temps n'avait pas été altéré mais suivait son cours normal. Ou bien, ces êtres sont apparus en conséquence d'une cause antérieure et dans ce cas le flot du temps suivait aussi son cours normal.
Dans les deux cas, les rencontres et les choix, les actions modifiées restaient toujours quantifiables, encore fallait-il prendre en compte absolument tous les facteurs de décision. Voilà pourquoi il était impossible de prouver non seulement l'absence de décisions chez les gens dénués d'affinités avec le temps, mais aussi l'absence de décisions chez ceux qui pouvaient l'influer. Le raisonnement pouvait par contre servir de preuve, et avec ça Scale prouvait que le libre arbitre n'existait pas et que le destin était inflexible.
En suivant ce raisonnement, la notion de chances de survies était pour ainsi dire complétement inappropriée et la sagesse de même. Elle n'était que le pantin du temps et suivait l'illusion de décider d'enquêter sur la Sarnahroa. Mais cette pensée était négative. Le plus simple était de dire qu'elle pourrait tout aussi bien se casser le cou en trébuchant sur une ornière. On ne pouvait rien contre la mort, donc autant apprécier la vie jusqu'à la fin.

-Et si elle cherche à venir avec nous elle deviendra un danger potentiel, soit en devenant une charge, soit parce que nous ne savons rien d'elle…

Là dessus rien à dire, elle ne comptait pas s'imposer. Elle attendait poliment que ce soit son tour pour les remercier de leur sollicitude et apaiser leurs craintes.

-Je suppose que la conscience est sensée nous dicter le fait de ne pas l'abandonner ici… Mais je suis à votre service, je me plierai donc à votre décision…

Elle attendit que la jeune femme aux cheveux violets réponde, mais manifestement, elle semblait attendre une réponse de sa part à elle. Soit, le moment était donc venu.

-Je suis profondément emplie de gratitude pour tout ce que vous avez fait pour moi, et quand rester en aussi bonne compagnie que celle de ma bienfaitrice et de son amie, je crains que ma présence à vos côtés ne nuise à votre entreprise, de plus je serai vraiment un monstre d'égoïsme de m'imposer quand je ne suis clairement pas invitée. J'apprécie aussi grandement votre invitation à m'escorter en dehors de Ridolbar... Malheureusement je me dois de decliner, j'ai des raisons de rester ici qui sont liées avec le dernier don que les dieux nous ont prodigué.

Un sourire lumineux se greffa sur son visage, sourire qui lui permettait de ne pas faire de peine à ses interlocuteurs

-Je suis heureuse d'avoir pu faire votre connaissance à toute deux. Mais je ne voudrais pas abuser de votre générosité. Je souhaite que le succés de votre entreprise soit dans les plans des dieux. Alors jusqu'à ce que nos chemins se croisent à nouveau...

Elle fit une dernère réverence et partit en direction des tunnels. D'apres Aris', il y avait quelqu'un qui savait quelque chose de plus sur la Sarnahroa. Ce serait une bonne place pour débuter son enquête.

Avec ou sans engagements religieux, Irina était une femme décidée qui perdait très peu de temps à peser l'impact que pouvaient avoir ses paroles une fois qu'elle était sur le terrain. Cela lui jouait parfois des tours -voire souvent- mais elle ne pouvait pas changer ce qu'elle était. D'un autre côté cela ne voulait pas dire qu'elle ne savait pas quelles pouvaient être les conséquences de sa franchise abrupte, au contraire. En parlant de Scale comme si elle n'était pas là en des termes très détachés, elle avait espéré que cette dernière se réveille et réagisse... mais cela n'avait pas été le cas, à son grand dam.
D'autre part la manière dont elle attaquait le violeur en devenir en disait long sur sa façon de combattre ce genre de problématique. Quand elle était en danger de mort elle n'hésitait pas à tuer pour s'en sortir, et elle ne blâmerait personne qui fasse le même choix. En ce moment même elle déplorait que Scale ne fasse pas preuve d'un peu plus de sang froid et de jugeote, à défaut de posséder le courage nécessaire pour se défendre.

Écoutant les remarques de Kalysta, Freiya réfléchissait à ce qu'il serait bon de faire pour la suite. Le raisonnement de son acolyte était logique et cela se tenait. Leurs interrogations et leurs doutes étaient les mêmes, et c'était un fait appréciable. Leur collaboration serait d'autant plus fructueuse si elles voyaient les choses de la même façon.

-Je suppose que la conscience est sensée nous dicter le fait de ne pas l'abandonner ici… Mais je suis à votre service, je me plierai donc à votre décision…

La nérozia était professionnelle et prête à laisser de côté les jugements moraux communs si c'était nécessaire. Une bonne chose à savoir. Ses yeux se posèrent sur la petite blonde avec un air interrogateur. C'était étrange qu'elle ne réponde pas et qu'en plus elle ne prenne pas non plus position. Si elle était si décidée à rester dans le coin elle aurait aussi pu demander de l'aide, puisqu'elle n'était clairement pas capable de continuer seule. Son attitude lui paraissait de moins en moins compréhensible.

-Je suis heureuse d'avoir pu faire votre connaissance à toute deux. Mais je ne voudrais pas abuser de votre générosité. Je souhaite que le succès de votre entreprise soit dans les plans des dieux. Alors jusqu'à ce que nos chemins se croisent à nouveau...

Son sourire n'était pas suffisant pour la convaincre, pas plus que ces paroles soit disant bienveillantes mais lui sonnant plus creuses que la tête de sa rivale Elerinna. De plus son attitude irresponsable et insouciante était très loin de la gratitude qu'elle disait leur manifester. La prêtresse réprima une grimace de mépris, suivant malgré elle l'adolescente. La curiosité de savoir pourquoi elle était ici était plus forte, d'autant plus que malgré toute sa douceur et sa docilité, elle n'avait répondu à aucune de ses questions. Elle cachait quelque chose, c'était évident. Et comme elle n'était probablement pas une bonne menteuse, elle avait préféré garder le silence pour ne pas se trahir. Pas de chance... Cela ne la rendait que plus suspecte. S'adressant à Kalysta, elle lui dit simplement.

« Je pense que notre entretien privé devra attendre. Tu es libre de faire ce qu'il te plaît. Me concernant... … Je ne peux pas envisager l'idée d'avoir écarté cet homme pour laisser un autre finir son sale boulot. » Ses yeux noirs se posèrent sur Scale qui s'éloignait, et elle lui emboîta le pas avec aisance. « Je vais la suivre, et je verrai bien ce qu'elle dissimule derrière son minois angélique. Avec un peu de chance, je trouverai quelque chose pour dédommager mon accès de bon cœur en cours de routes. »

Non, vraiment, la jeune fille restait un mystère entier pour la syliméa. Déjà, elle ne comprenait pas la moitié des choses qu'elle disait, surtout quand elle se mettait à parler des dieux, de leurs dons ou de leur désirs, quand ce n'était pas le grand plan universel que d'autres appellent "destin"… Ensuite, sa façon de faire dépassait largement son entendement… Elle avait la vague impression que quoi qu'Irina, ou elle, puisse faire la martyre continuerait à faire comme elle l'entendait. Même si ses actions allaient à l'encontre du bon sens le plus élémentaire. Un peu comme si elle suivait une logique qui lui était propre, complètement étrangère à celle qui régissait la vie de plusieurs milliers d'autres personnes…

-Mais…

De prime abord, Scale avait tendance à déclencher un sentiment protecteur chez n'importe quel adulte possédant au minimum un embryon de conscience… Parce qu'elle semblait innocente, ingénue, perdue… Mais Kaly réalisait que maintenant elle avait une furieuse envie de la prendre par les épaules pour la secouer à lui en faire claquer les dents, jusqu'à ce que ses idées sottes et grenues tombent de sa cervelle. Pour ensuite la ligoter sur un canasson à qui l'on claquerait la croupe pour le faire fuir loin d'ici… Sans compter que son sourire qui se voulait ingénu ne comptait pas comme une réponse. Elle n'avait toujours pas dit pourquoi elle était dans l'une des pires ville d'Isthéria. Ni comment elle était parvenue à survivre jusqu'à aujourd'hui finalement…

La nérozia ne pouvait pas s'avancer sur le fond de la pensée d'Irina mais elle pensait ne pas trop s'avancer en estimant qu'elle ne devait pas être bien étrangère au sien… Il suffisait de voir sa réaction au petit discours illuminé de Scale… Elles nourrissaient les mêmes doutes au sujet de la demoiselle. Par contre, pour bien connaître les lieux, Kalysta comprit rapidement qu'elles allaient devoir faire avec la petite. Elles allaient au même endroit… D'un pas vif elle rejoignit Irina, laissant la jeune fille continuer à avancer en tête. Son "innocence" était son bouclier non?

-Il serait dommage que je me sépare de ma commanditaire aussi tôt, surtout lorsque nos intérêt semblent converger…

D'un rapide mouvement du menton, la jeune femme désigna l'entrée des tunnels, un gouffre noir qui exhalait une odeur peu ragoûtante avant de lui faire un clin d'œil. Elle allait essayer de faire d'une pierre deux coups en faisant converger leurs intérêts communs. S'il y avait eu un système de fermeture auparavant il n'en restait que des reliefs difficilement identifiables… Il n'était pas bien difficile de comprendre d'où les lieux tenaient leur sinistre réputation. Dès l'entrée l'imagination dressait des coupes gorges camouflés dans chaque ombre. Et Scale faisait un étonnant contraste, debout devant cette bouche ténébreuse prête à la croquer toute crue…

-Hey! Scale !

Il lui avait semblé plus naturel de l'appeler "Martyre" mais la nerozia estimait qu'un minimum de diplomatie pouvait très bien leur éviter un long discours qui ne ferait que la crisper un peu plus… Ainsi invectivée, la jeune femme estimait qu'elles pourraient la rejoindre en quelques secondes…

-Si j'ai bien suivi, tu comptes aller dans les Tunnels, quoi que l'on puisse te dire…

Elle l'observa quelques secondes, laissant flotter un silence qui n'appelait pas de réelle réponse. Kaly doutait grandement que la demoiselle allait brusquement changer d'avis juste pour ses beaux yeux, même s'ils se décidaient à lui faire un son et lumière. Pour l'instant ces derniers semblaient se tenir tranquilles, sa tenue permettant de ne pas s'attacher à ces détails…

-Et je suppose que ton petit copain devait t'aider non? A moins que tu caches bien ton jeu et que tu connaisses en fait ces tunnels comme ta poche, tu n'as aucune chance d'arriver à tes fins toute seule. Même si tu sembles dire ne pas vouloir déranger, le mal est fait maintenant et, visiblement, on est destiné à faire un bout de chemin ensemble. Du coup il serait peut-être raisonnable que tu nous dises enfin ce que tu cherches exactement là-dedans afin que nous puissions collaborer…

Hormis une mort douloureuse ou l'extinction du peu de patience que les autres pouvaient avoir pour elle… Kaly avait parlé avec le ton posé des personnes qui savaient ce qu'elles allaient faire. Si Scale persistait à ne rien dire et, ainsi, à lui compliquer la tâche, elle allait probablement envisager la solution du saucissonnage avec nettement plus de sérieux…

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Se faire interpeller était littéralement la dernière chose à quoi s'attendait la demoiselle. Aussi avec un eep et un croc en jambe, venu de l'intention de se tourner et marcher vers la voix alors qu'elle avancait, elle se retrouva à plat ventre par terre. Quel spectacle elle donnait à sa bienfaitrice et à l'amie de sa bienfaitrice. Oui, maintenant qu'elle s'était retournée, il lui était facile de voir les cheveux violets de celle qui l'avait sauvée d'un quiproquo qui aurait pu mal finir et sa compagne plus en phase avec l'environnement qui elle était reconnaissable parce qu'elle l'abordait.
Qu'elle pouvait être stupide, évidemment que sa bienfaitrice aurait suffisamment de coeur pour vouloir la protéger. Et après certains osaient dire que le monde était mauvais. Les pauvres avaient eu de mauvaises expériences et se fiaient à celles-ci. Pour la jeune fille, il ne faisait aucun doute que les prochaines expériences que ces personnes vivraient changeraient complétement leur vision. Après tout, il existait en chacun une part de bonté qui permettrait à tous de vivre en bonne entente. De cela, elle était certaine. Même si elle ne pouvait pas le prouver.

-Désolée..

[i]Elle se redressa et verifia son integrité physique. Sur sa peau blanche, au niveau du genou une trainée écarlate contrastait et descendant tranquillement. Comme pour s'assurer de sa veracité, elle remonta sa main le long de la jambe et ferma les yeux en froncant les sourcils ne pouvant empêcher une petite larme de couler. Elle l'essuya et répondit avec un autre sourire.

-Je ne sais pas quoi dire. Je vous suis vraiment reconnaissante pour tant de sollicitude. Quand à mes raisons pour être ici, il n,y a vraiment pas de mystère. Aussi sûrement que les dieux ont donné la sarnahroa, ils ont prodigué une facon d'y résister ou de la faire disparaître. Je ne prétend pas être la personne destinée à cette découverte, mais je ne peux non plus prétendre le contraire. Et comme il m'est impossible de rester chez moi pendant que d'autre souffre, mon destin est de chercher ici. Car quelqu'un a recu une science ici sur cette epidemie et saura la transmettre. Je souhaite permettre cette transmission.

Elle se tourna vers cette obscurité et s,apprêtait à avancer, son sixième sens prêt à s,éveiller quand elle se rendit compte d,un léger détail. Mainenant qu,elle était accompagnée, sa façon de "regarder" serait inutile à sa bienfaitrice et à l,amie de sa bienfaitrice.
Elle se retourna et demanda ingénument.

-L'une de vous possède une torche?

Rattraper Scale n'avait pas été très compliqué, sa cadence étant limitée par ses petites jambes. Ce qui inquiétait plus Irina, c'était le genre de pétrin dans lequel Kalysta et elle allaient se fourrer à cause de leurs bons sentiments. Le fait même qu'une Nérozia prenne la peine d'escorter une adolescente trop idiote pour se rendre compte où elle mettait les pieds en disait pourtant long sur elle. Dans sa carrière de médecin elle avait du soigner des assassins de nombreuses fois, et pourtant jamais elle n'en avait rencontré qui se laisse aller à de l'empathie. Sûrement parce que ce n'était pas très utile dans le métier... tout comme dans le sien. Enfin bon en ce cas précis elle logeaient toutes deux à la même enseigne. Se jurant de ne pas écarter l'option du retour en arrière, elle fronça les sourcils avec gravité et regarda Scale se relever sans ébaucher un geste pour l'aider. À peine commençait-elle à avancer qu'elle se blessait déjà. Ça commençait bien. Mais il n'était pas question de se laisser attendrir par une gamine étourdie, sa patience n'y résisterait pas. Sa réponse fut donc chargée d'un certain piquant, selon elle bien mérité.

« Si il t'est impossible de rester chez toi pendant que d'autres souffrent, tu aurais pu trouver d'autres moyens, plus pragmatiques d'aider ton prochain. »

C'était peut être sa conscience de médecin qui parlait, mais dans l'absolu leurs divergences idéologiques étaient trop profondes pour qu'elle se taise. Ou peut être que cela lui était simplement impossible de croire qu'une petite chose fragile comme Scale puisse avoir le moindre succès dans une tâche aussi importante. Qu'importe, maintenant qu'elle était là, cela ne coûtait rien d'essayer. Soupirant d'exaspération, la prêtresse sous couverture fouilla dans sa sacoche et lança une torche à la jeune fille. Elle était celle qui en aurait le plus besoin étant donnée son étourderie. Ce ne fut que lorsque cette dernière la prit dans ses mains que le bout s'enflamma d'une flamme blanche avec des reflets bleutés. Clairement pas une torche normale, ou plutôt si, contrairement à l'énergie utilisée pour sa combustion. Tant que Irina serait là, cette dernière ne s'éteindrait pas, car c'était son pouvoir qui la faisait brûler. De même, elle se servit d'un caillou gros comme un poing ramassé sur le moment pour une autre source improvisée de lumière. Et maintenant que les détails logistiques étaient somme toute réglés, elle pouvaient en venir au vif du sujet.

« Tenez vous prêtes à dégainer si nécessaire. Cela ne m'étonnerait pas que des gens peu fréquentables nous attendent quelque part dans ce tunnel. Au fait, Scale, qui est cette personne qui aurait reçu un traitement pour la Sarnahroa ? »

La probabilité pour que cela soit vrai était plus qu'infime, mais au moins c'était une raison plus motivante de mettre sa vie en danger qu'une aventure pour la gloire ou la protection d'une fillette...

Honnêtement, la jeune femme ne s'était pas attendue à ce que Scale trébuche aussi lamentablement. Sur le coup, elle resta un moment interdite, n'esquissant pas le moindre geste pour la relever. Elle avait un peu du mal à analyser les sentiments que cela faisait naître chez elle… Un mélange d'agacement et de lassitude peut-être. Etait-ce cela d'être blasée? Car, en un sens, cette maladresse complétait avec une certaine logique le portrait qu'avait dressé la jeune fille… Et cela aurait très bien pu être la goutte d'eau apte à faire déborder le vase, déjà bien plein, de leur patience. Mais cela ne fut pas le cas… Si Kaly admira le sang-froid de la prêtresse, elle constata que chez elle c'était plutôt un forme de fatalité qui lui permettait d'afficher un certain stoïcisme.

Et ce stoïcisme lui permit de supporter la situation. Elle laissa la petite se relever seule. Elle ne vint pas s'assurer que son genou soit propre. Elle ne chercha pas à lui dire que si elle ne prenait pas garde, elle finirait par attraper une vilaine surprise étant donnés les lieux dans lesquelles elles allaient traîner. Elle ne fit rien et attendit patiemment la réponse de la demoiselle… Une réponse qui n'était pas dénuée d'un certain panache mais qui enfonçait le clou dans l'esprit de la syliméa qui la voyait déjà comme une martyre: toute dévouée à sa juste cause quitte à se jeter au devant du danger sans grandes considérations pour ce qui pourrait advenir…

La remarque d'Irina sonnait tout particulièrement juste… D'un autre coté, elle pouvait presque comprendre ce besoin de se rendre utile. Peut-être que la jeune fille ne savait pas du tout comment aider et soulager les malades, préférant donc se lancer à la recherches d'informations à la place…? Mais le fait de presque comprendre ses motivations ne justifiait pas pour autant qu'elle tolère qu'elle prenne autant de risques inutiles. Elle fourrageait déjà dans son sac lorsque la prêtresse remédia au problèmes des torches, pour le plus grand plaisir de la nérozia. Cette dernière eut d'ailleurs toutes les peines du monde à ne pas avoir l'air émerveillée, ou pour ne pas submerger la pauvre femme de questions enfantines.

-Voilà un tour fort utile… Est-ce que cela résiste à l'eau?

En fait elle aurait voulu savoir comment elle avait fait, combien de temps le sort serait maintenu, si on pouvait s'en servir comme d'une arme, si ces flammes étranges continueraient à brûler sous l'eau, si elles produisaient autant de chaleur que des flammes normales. Pour ce qui était de la chaleur, elle supposait que non, sans cela sa cliente n'aurait pas "enflammé" une pierre qu'elle tenait à pleine main… Mais elle s'abstint de poser toutes ses questions. Irina avait déjà une enfant sur les bras, autant éviter qu'elle en ait une seconde. D'office elle se plaça devant Scale, sans lui laisser le moindre choix. Elle n'aurait qu'à décrire la personne qu'elle cherchait et elle verrait bien si la syliméa parvenait à la trouver…

-Tu resteras entre nous….

Ce n'était pas que pour la sécurité de la demoiselle, c'était aussi pour la leur. Kaly prenait la tête du groupe car elle était payée pour cela après tout, de tous elle était celle qui étai sensée le mieux s'y retrouver dans ce dédale. N'était-ce pas là la fonction du guide après tout? Partant de cet état de fait, Irina aurait déjà du fermer la marche… Mettre Scale entre elles leur éviterait de mauvaises surprises comme se demander si la jeune fille suivait bien et n'avait pas d'ennuis ou bien si elle ne les menait pas vers une mort certaine en se trompant de couloir…

Attendre la réponse de la demoiselle de les empêchait pas d'avancer. Main sur la garde de son épée courte, qui révélerait tout son potentiel dans ces tunnels étroits, la jeune femme s'engagea donc dans la première partie du tunnel, sorte d'antichambre avant les tunnels en eux-mêmes. Ils exposaient bien ce à quoi elles devaient s'attendre. Kaly ne les aimait pas du tout à cause de leur plafond bas et de leurs murs rapprochaient, plein de coins et recoins propices aux embuscades. Une eau putride stagnait à leurs pieds, charriant toutes sortes de choses qu'il valait mieux ne pas identifier… Les rats, occupants principaux des lieux, poussaient de petits cris stridents d'alarme en détalant devant elles. Trop de lumière, de bruit, malgré les efforts évidents et relativement efficaces de la syliméa, et de monde pour eux. Et peut-être un petit quelque chose d'autre qui leur déplaisait.

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« Si il t'est impossible de rester chez toi pendant que d'autres souffrent, tu aurais pu trouver d'autres moyens, plus pragmatiques d'aider ton prochain. »

Scale baissa la tête. Elle avait sans doute raison, mais elle manquait d'élément. Après tout, le procureur Edge devait enquêter et Rick était du genre à se jeter à corps perdu dans l'action, peu importe quel danger l'attendait. Alors évidemment de par son lien avec les deux personnages, elle devait se trouver ici à chercher l'origine de ce mal ou un remède. Le fait qu'elle devait cacher tout ça à sa bienfaitrice l'ennuyait, mais les efforts mis derrière la mort du plus grand aventurier que cette Terre ait jamais porté étaient bien trop important. Elle devait en quelque sorte son existence à ces efforts. Alors non elle ne pouvait vraiment pas tout dire aux deux femmes. Et tant pis si cela lui provoquait plein de drames internes.

Elle manqua de peu de recevoir la torche sur la tête. Mais sa bienfaitrice n'avait pas cherché à lui faire du mal, elle pût donc rattraper la torche sans trop d'effort. Le fait que celle-ci s'alluma entre ses mains la prit au dépourvu, si bien qu'elle faillit la perdre. Elle s'agrippa dessus, tentant de comprendre comment diable elle avait réussi à allumer cette torche. Et surtout comment elle allait l'expliquer, mais en voyant que les deux femmes semblaient calmes, elle déduisit que ce phénomène était attendu,ça et sa bienfaitrice tenait une pierre avec la même flamme.

-COOOL!

« Tenez vous prêtes à dégainer si nécessaire. Cela ne m'étonnerait pas que des gens peu fréquentables nous attendent quelque part dans ce tunnel. Au fait, Scale, qui est cette personne qui aurait reçu un traitement pour la Sarnahroa ? »

Elle posa son doigt sur ses lèvres pour réflechir. Le nom de cette personne qui avait été soignée, Harris avait beaucoup parlé, et il en avait eu des histoires passionnantes, Maos elle était sûr que son nom avait été prononcé. En desespoir de cause elle soupira.

-Je suis désolée, je n,ai pas été assez attentive quand Harris me l'a dit... Je crois que c,était un nom comme Riechtag ou quelque chose de proche.

L'amie de sa bienfaitrice vint se mettre devant elle et initia la marche.

-Tu resteras entre nous….

Elle n,acquiesca même pas et prit sa place, vraiment il n'y avait rien à ajouter, elle avait été invitée à se joindre au groupe, elle n,allait pas non plus se mettre à diriger.

Le trio se mit donc en route, les ténèbres lutant contre la luminosité surréaliste tentant de dévorer les intrus. Chaque bruit était amplifié et se repercutait à l'infini rendant chaque son détestablement trop proche. Et l,odeur, l,odeur! Imaginez les relents douceâtres des fruits pourris combinés à la chair en décomposition et au relent d'urine, vous serez bien loin de comprendre ce que Scale ressentait en progressant dans ce boyau tortueux.
Son coeur battait à cent à l'heure à chaque bruit et elle se sentait la proie de ces ténèbres qui lui avaient été amicales pourtant dans le passé. Y avait il un monstre qui l'attendait au détour? Une goutte de sueur froide coula le long de sa nuque et son souffle était saccadé. Et puis cette odeur...
Son pied s'enfonca dans quelque chose de liquide et de nouveau relent s nauséabonds s'élevèrent. La jeune fille se tétanisa, et sentit ses cheveux se dresser sur sa tête. Au prix d'un immense effort de volonté, elle pataugea dans le cloaque immonde qui lui montait jusqu'aux cheville et semblait vouloir garder avec lui ses bottines. Elle serra plus fort la torche de ses deux mains, se collant presque à celle-ci.

'Tout va bien scale! Ne panique pas. T-tu as déjà connu pire! Et p-p-puis rien ne peut t'arriver! T-u n,es p-p-pas seule!'

-EEEEEEEEEK!

Quelque chose venait de lui frôler la jambe! Mais qu'est ce que ça pouvait-être! Ca avait été rapide, une caresse, mais elle était distinctement là, et comme preuve, l'eau était troublée par le passage de quelque chose. Quelle sorte de monstre se tapissait dans les ténèbres! Qu,est ce qui lui avait caressé les jambes, un bras décharné! Un tentacule? La queue du loup qui l'avait terrifiée enfant?

Elle hyperventilait, le regard fou. Là quelque chose d,autre avait bougé, et là baws aussi. Y en avait-il plusieurs? Les ténèbres l'oppressait et elle sentait ses jambes ramollir comme si elle allait tomber et finir dévorée par ce démon tapis dans les ténèbres, elle pouvait sentir son regard sur sa nuque. Elle simple proie exposée par la lumière de la torche qu'elle tenait comme dernier refuge de sa sanité , ca qui la scrutait attendait le moment où elle relâcherait sa garde et la happerait bien à l,abri derrière ses ténèbres.

Elle devait s'en protéger. Elle devait savoir où il était! Elle devait le voir.

Alors malgrès son état évident de panique, elle tenta de ralentir son souffle et de se concentrer. Elle devait aussi être forte pour ne pas gêner son groupe. Il y avait quelque chose qui palpitait comme la flamme d,une chandelle. Elle ressentit par à coup. Elle allait trouver la position du monstre juste encore un peu et...

La réalité fût modifiée, enfin c,est commee ça que l'on pourrait interprêter la chose si tous les repères acquis basculaient. D,abord, il n,y avait pas de monstres justes de nombreuses formes de vies alentour. Ensuite, sa bienfaitrice avait une essence familière mais d'où? Enfin l,amie de sa bienfaitrice avait une essence très similaire à celle de la prêtresse de Keisha. Elle faillit échapper Syliméas, mais cela aurait surtout stressé leur guide. Bien puisqu'elle pouvait "voir" mieux que quiconque, elle pourrait les aider.

Avec un sourire dux et qui ne possédait plus aucune trace de crainte elle reprit.

-Je suis désolée, la surprise! Mais ca va mieux maintenant.

Le manque de réaction de la part d'Irina ne devait rien au hasard. C'était en fait une réaction molle dans un mixte d'indifférence et d'exaspération qui lui donnait cet air grave. Depuis le début elle n'avait pas compris ce qu'une enfant faisait dans un endroit pareil, et plus le temps passait, plus ce sentiment se confirmait. En tant que prêtresse, cet esprit altruiste ne lui était pas inconnu bien sûr, mais la façon que la jeune fille avait de le brandir en étendard lui sonnait très faux. C'était par inconscience et non par risque calculé que Scale se jetait dans la gueule du loup avec peu ou pas de moyens de survie. Approuvant le réflexe de Kalysta de garder la petite entre elles, Irina fronça les sourcils et projeta la même énergie bleutée de sa main afin d'éclairer le passage.

« Cela résiste à à peu près tout tant que je suis à proximité, et que je ne dors pas ni ne perds conscience. »

Marchant en tentant d'illuminer le chemin pour la gamine devant elle, Irina ne semblait pas troublée par l'obscurité ou les choses douteuses qui flottaient sûrement dans cette eau putride. Son passé d'enfant des rues des bas quartiers de Hellas l'avaient préparé à ça et à bien pire. Car dans des endroits pauvres et mal fréquentés comme Ridolbar il était assez compliqué de trouver des gens bien, au delà de tout concept d'honnêteté de toute façon absurde en ces lieux. Cependant trouver une personne en particulier était à leur portée, quand bien même la tâche puisse être compliquée. Enregistrant mentalement les noms de Harris et Riechtag, la jeune femme se promit de les trouver, avec ou sans l'aide de Scale, qui le temps passant perdait de plus en plus ses moyens.

Les trois femmes avançant prudemment, le silence s'installa rapidement, car chacune de leur côté elles étaient prêtes à toute éventualité. Néanmoins un bruit étrange parvenait aux seules oreilles de la serpentine. Un bruit caractéristique accompagné d'un halo rougissant qu'elle seule percevait. La peur. La peur émanait de Scale sans qu'elle puisse le contrôler, parvenant de chaque pore de sa peau en flots continus. Kalysta elle n'était certes pas à l'aise, mais cela n'avait absolument rien de comparable.
Ce fut alors qu'un cri lui déchira les tympans, résonnant en écho dans le tunnel. Ce fut la goutte de trop. Irina empoigna alors Scale par les épaules, la secouant comme un prunier sans pitié aucune. Cette fois s'en était trop... elle en avait marre de jouer les nounous. De plus si la blondinette était incapable de se contrôler face à un rat, qu'est ce que ce serait face à un réel danger ? Voyant qu'elle était toujours absente, elle la ramena à la réalité en la giflant. Un aller-retour de la main qui lui avait rougi les joues, mais eut aussi pour effet de lui ramener les pieds sur terre.

« Non ça ne va pas mieux maintenant. Je refuse de continuer à gâcher mon temps ici, à chercher je ne sais qui pour on ne sait quels motifs. J'ai mieux à faire que de courir après des chimères inventées par ton imagination ou on ne sait quelles informations, dont je ne peux m'assurer la provenance. Si tu veux mourir, ce sera sans moi. Mais aussi longtemps que je serai là, tu fileras droit et rentreras en sûreté. »

Sans autre forme de procès la jeune femme arracha la torche des mains de la fillette, toujours allumée, et la lança à Kalysta... avant de soulever Scale comme un sac de patates qu'elle jeta sur son épaule. Alors elle fit demi tour et revint sur ses pas, afin de ramener sa « captive » à l'entrée de la ville.

« Si tu te débats, je t'assomme. »

Son ton n'admettait aucune protestation, et dans le doute, elle usa de ses pouvoirs pour amplifier les peurs de Scale afin que celle ci se retrouve littéralement pétrifiée, incapable de réfléchir. S'infiltrant dans ses craintes déjà présentes, elle n'eut aucune difficulté à créer chez elle une peur panique de Ridolbar ainsi que des sombres surprises qui y siégeaient. Il était également probable que la seule vision de Freiya ou de son alter ego Irina, lui donne des crises de panique incontrôlables...

La marche ne fut pas très longue puisqu'elles avaient peu progressé dans le tunnel. Hormis la saleté sur ses bottes le tout se passa sans encombres et une dizaine de minutes plus tard elles se retrouvèrent à leur point de départ. Échangeant un regard de connivence avec Kalysta, la demoiselle escorta Scale jusqu'à sa monture et se baissa pour lui parler dans les yeux.

« Maintenant tu vas m'écouter attentivement. La solution qui mènera à la cure de l'épidémie n'est pas dans un endroit pareil. Si tu souhaites participer au soulagement des malades, cherche un médecin dans une autre ville loin d'ici et propose toi comme son apprentie. C'est le mieux que tu puisses faire si tu souhaites aider ton prochain et en même temps t'acquitter de ton devoir envers les dieux que tu chéris. À présent prends ce cheval et va-t-en. Éloigne toi le plus vite que tu peux et fuis les problèmes. Nous tâcherons de faire de même. Considère que ta vie en dépend. »

Aidant la jeunette à monter en selle, Irina la regardait d'un air dur. S'approchant elle lui murmura à l'oreille une phrase qui lui resterait probablement en tête pendant des heures. « Si je te revois... Je t'arrache les entrailles et les donnerai à manger à mon corbeau. » Pour bien imprimer cela dans sa mémoire et la faire obéir, Irina créa chez elle l'impression d'être suivie par d'innombrables paires d'yeux aussi verts que les siens. Des yeux démoniaques et profonds, semblables à ceux qu'elle avait vus chez le démon Exanimis. Alors et alors seulement elle recula, mettant de l'espace entre elles. Ce qui devait être fait était fait. Maintenant c'était à Scale de prendre une décision.

« Viens. Nous avons encore un repas à prendre. »
Dit-elle simplement à Kalysta, se demandant toutefois si elle ne serait pas trop effrayée pour continuer de la suivre.

[HRP: Je quitte donc le topic à la fin de ce tour. Si il y a un souci avec mon post, ma boite à MP est ouverte ;) ]