[Terminer] Le mérite d'une liberté recherchée

Après tout cela, le regard déterminé du mérite d'une liberté recherchée vint à venir beaucoup plus tôt qu'on ne le pensait. Homme de foi et homme de liberté, Duscisio se voit faire deux ou trois missions afin de rendre se qui doit être rendu aux femmes le méritant, une liberté emmurée par une marionnettiste dont le nom fut prononcé par deux femmes appartenant à la même castre.
Il est temps de laver se qui a été souillé par l'âme noir de cette femme.

Le mois suivant le départ d'Othello, l'albinos devenu donc Gelovigien avec pour particularité de prier Kesha. Ce choix n'étant rien d'un hasard allait lui permettre d'approcher plus facilement de son temple. Et puis, il ne faut pas oublier qu'il l'avait vu lors d'un rêve fantasmagorique à Lokram. Rien que cela lui suffisait à penser que les divinités, ancienne comme nouvelle, existaient bel et bien offrant à ceux qui les croyait une force que l'on ne pouvait nier. La force de Duscisio à croire en Kesha résidait à libérer un groupe de femme qui était oppressé par une autre portant un grade des plus important entre toutes. Il aurait très pu citer Delil, mais les principes de féminité et de médecine le concernait tout à fait. Car après tout, bien qu'il soit un homme, Duscisio se révèle être un être complexe prenant partit des femmes. Par voyeurisme ? Sûrement pas. Nul ne sait plus que nul autre, que les femmes sont source de vie dans le monde.

Othello lui avait dit, elle voulait que ses sœurs soient heureuse. Son vœu, comme cela qu'elle voyait l'avenir. Afin de la satisfaire et par acte d'amour, Duscisio sera prêt à tout pour que cela se fasse. Et pourquoi pas dans les plus brefs délais ? Les premières phases de son plan d'action était achevé. Le but donc de son voyage était principalement de trouver les informations donc il avait besoin pour ses projets. La personne la plus adéquate pour ceci était bien Irina. La rousse, enceinte n'était pas en état de voyager et la venu de son enfant était encore inconnu. Par contre elle avait bien les mêmes  besoins qu'Othello et que les autres prêtresses de Cimmeria. Par contre, elle possédait les informations dont lui avait besoin pour affiner ses prochaines actions. Savoir comment procéder.

Sortant de son herboristerie pour une journée, il mit au repos les plantes qu'il possédait dans sa serre. Son épée – Toribrioé – ne le quittant jamais engainée à sa ceinture, plus aucune pierre de sphène n'était sur lui à présent. Sa cape cachait son arme et la Pistilose restait caché dans son corps, calme mais prête à agir si nécessaire. La plupart des brigands connaissaient Duscisio pour sa renommé de maître herboriste mais aussi celui de mage et d'épéiste talentueux. Il ne les craignait donc plus. Les créatures n'ont pas spécialement l’intérêt de l'attaquer car une flore réside en lui.
Le bout du chemin était donc se qui semblait être la résidence d'Irina. Celle-ci en travaux depuis qu'elle possède le duché de Nivéria, il redécouvrait sa splendeur d’antan et avec la saison d'Enkilil qui commençait, les plantes, graines et fleurs allaient pouvoir recommencer à se montrer sous un nouveau jour. Par contre Duscisio n'appréciait guère cette saison... il y faisait trop chaud. Sa vulnérabilité au soleil allait être de plus en plus apparente, d'où le fait qu'il avait déjà sa capuche de sa cape verte sur la tête afin de s'en protéger.
Traversant les jardins d'un pas lent, regardant droit devant lui, les portes à sa portée de vue. Ses bras caché sous sa cape, une main sur le manche de son épée, l'autre balançant secrètement et librement. Cette fois-ci, il ne porte aucun sac pouvant contenir de remèdes ou de plantes. Une simple sacoche par-dessus son épaule contenait le minimum syndical de l'anti-douleur qu'il a besoin quotidiennement.
Deux ou trois personnes vint à sa rencontre pour savoir se qu'il désirait, il répondit simplement.


J'ai besoin de voir Dame Dranis pour affaire personnelle. Elle est ici ?

Sans attendre la moindre question une autre personne vint ouvrir la porte pour l'inviter à entrer en attendant que la personne demander de venir d'elle-même où qu'on le guide vers une pièce où elle se reposait.
Attendant sur l'un des tapis qui décorait l’immense pièce, son regard ne portait que sur les environs sans changer son regard. Ses iris rouge d'impatience restait fendue à tout instant comme s'il préparait quelques choses de terrible.

La journée commençait à peine et pourtant la fatigue se faisait déjà ressentir. Ce n'en était encore que plus frustrant pour quelqu'un d'aussi actif et énergique qu'Irina, ce qui avait une incidence déplorable sur son humeur qui l'était tout autant. Cet enfant n'était pas ce que la plupart des gens auraient pu croire, et ça dans un sens, c'était rassurant. Les choses étaient déjà suffisamment compliquées pour que de nouvelles difficultés viennent s'ajouter à la liste déjà interminable. C'était sans doute pour cette raison que la prêtresse exilée n'était pas seule, et que ses rares proches refusaient de la quitter. Juniel sa principale servante ainsi qu'Alix se relayaient à lui tenir compagnie, ou plutôt à la surveiller. Toutes deux semblaient craindre qu'elle ne fasse une folie ou ne se laisse aller à des efforts qu'elle ne pouvait fournir. Cela lui donnait l'insupportable impression d'être en prison, assignée à résidence sans voir l'extérieur. Ses fenêtres n'avaient pas de barreaux mais c'était tout comme. Elle n'était plus qu'un oiseau en cage, une poupée de porcelaine contenue par l'attention et l'affection de ses sujets, qui chaque jour ne manquaient pas de demander des nouvelles de leur bienfaitrice.

Tentant vainement de garder sa concentration sur le livre de médecine qu'elle avait entre les mains depuis une demi heure, Irina le referma d'un coup sec. Son soupir à en fendre l'âme coupa le silence, avant qu'elle ne saisisse son bâton de prêtresse pour se lever avec peine. Juniel accourut pour l'aider, avant d'être refoulée pour la énième fois, au milieu de plusieurs invectives bien senties. Et dire qu'elle en était contrainte de se servir de ce bâton comme d'une canne... c'était ridicule, complètement pathétique. Mais son ego déjà malmené ne pourrait supporter d'autre idée, qui serait de toute façon encore plus risible. Cet état de faiblesse la révoltait plus que tout, surtout qu'elle n'avait pas choisi de se retrouver ainsi. Seulement que lui restait-il comme options ? Elle n'allait tout de même pas se défaire de cet enfant, surtout pas après l'avoir porté presque jusqu'à terme. Posant une main sur son ventre, elle se leva et déambula lentement dans sa bibliothèque, son nouveau refuge.

Regardant par la fenêtre, elle voyait deux hommes travailler dans le jardin. Ils étaient comme tous les autres, des bénévoles qui refusaient de toucher un sou, et qui venaient ici de leur plein gré afin de « rétribuer ce que dame Dranis avait fait pour eux ». C'était assez embarrassant d'être traitée avec autant d'égards, cependant elle ne pouvait se mentir. L'affection de ce peuple qui la voyait comme sa protectrice était touchante. Ils la traitaient comme une reine, c'était le cas de le dire, et ce malgré le fait qu'elle coupe court à toute tentative de leur part de lui donner des surnoms honorifiques. Nivéria était certes un duché à l'origine, mais désormais la serpentine voulait que ce soit simplement une petite ville tranquille et prospère. Une tranquillité qui était reposante mais aussi un peu... ennuyante. C'était dur de s'y faire. Les yeux perdus dans le lointain, Irina fut ramenée à la réalité par la douce Juniel.

« Maîtresse, quelqu'un vous demande. C'est un beau jeune homme fringant, aux cheveux aussi immaculés que les sommets de plus hautes montagnes. Je ne crois pas l'avoir déjà vu et il ne s'est pas présenté. Voulez-vous que je le fasse quand même entrer ? »

« Oui, fais donc... Et prépare aussi de quoi le recevoir comme il se doit. Nous avons un invité. Oh et ne réveille pas Alix, elle a besoin de se reposer. »

Juniel semblait interrogative, se demandant sûrement de qui il s'agissait. Néanmoins comme à son habitude elle acquiesça et s'exécuta sans poser plus de questions. Cela faisait des années qu'elle secondait Irina, et elle savait quand rester en retrait. Heureusement pour elle d'ailleurs, car cela lui évitait bien des ennuis inutiles. Et puis la description qu'elle avait donnée semblait avoir suffi à ce qu'elle reconnaisse leur visiteur, qui n'avait pas donné son nom. Dans tous les cas, la jeune brune sortit pour recevoir Duscisio le temps que sa maîtresse s'apprête.

« Soyez le bienvenu chez dame Dranis. Elle se repose dans la bibliothèque et souhaite vous voir. Cependant je vous demanderai de faire preuve de tact et de mesure dans ce que vous aurez à lui dire. Elle refuse de l'admettre mais son état est extrêmement fragile et fatigué. L'accouchement peut avoir lieu d'un moment à l'autre maintenant. Veuillez me suivre, c'est par ici. »

Malgré sa timidité, la jeune femme lui faisait face farouchement. On pouvait facilement remarquer que bien qu'elle soit intimidée par cet inconnu, Juniel agissait comme une lionne dès qu'il s'agissait d'Irina... tout comme Alix d'ailleurs. En temps normal elles n'avaient toutes deux rien contre les visites, mais en ces circonstances elles avaient tendance à se méfier de toute personne qu'elles n'avaient jamais rencontrée... ce qui n'était que légitime.
Le trajet ne fut pas long, et permit à l'albinos de voir l'intérieur douillet mais point luxueux de ce manoir seulement rénové en partie. La décoration était celle d'origine après rénovation, et les tableaux et autres tapisseries étaient anciens et cadraient parfaitement avec l'architecture... dans un style ancien mais non ostentatoire. Arrivés devant la bibliothèque, Juniel frappa à la porte et le fit entrer après avoir eu l'accord de la rouquine. Ensuite elle s'éclipsa assez rapidement, afin de s'occuper des rafraîchissements tout comme on lui avait demandé. De son côté Irina attendant debout devant une des immenses fenêtres de la pièce, les mains posées sur l'appui en marbre, le dos vers l'entrée. Elle devait une drôle de mine...

« Soyez le bienvenu en ma nouvelle demeure, Duscisio Balibe. »

Oui elle n'avait pas besoin de se retourner pour savoir de qui il s'agissait. Déjà parce que peu de personnes connaissait l'endroit où elle avait choisi de se retirer, et d'autre part parce que la description de Juniel avait été des plus fidèles. Se retournant enfin pour lui faire face, elle sourit. Ce petit moment avait servi à ce qu'elle mette une tenue un peu plus digne ; et cette longue robe lie de vin la rendait déjà plus présentable. Ce n'était rien de très sophistiqué, mais elle était jolie et confortable, le tissu soyeux épousant l'arrondi de son ventre proéminent. Ses cheveux eux étaient tressés et de plus en plus longs, ce qui lui donnait un air encore plus fragile, bien malgré elle.

« Je suis heureuse de voir enfin un visage familier. Comment allez-vous ? »

Elle se doutait bien qu'il n'était pas venu là pour discuter de banalités, mais s'enquérir de son état ne pouvait pas faire de mal, si ? Oh et voilà qu'elle devenait sentimentale. Non, décidément la grossesse ne lui réussissait vraiment pas. Hormis peut-être pour gagner des formes féminines qu'elle n'avait jamais vraiment eues. Enfin, ça c'était une toute autre histoire. L'invitant à prendre place dans l'un des nombreux canapés de la pièce, Irina fit de même pour reposer ses jambes fatiguées.

« Entrez et mettez-vous à l'aise. Dites-moi... Quel bon vent vous amène ? »

Peu après sa propre question sur la disponibilité de la personne qu'il demanda, la jeune femme qui se chargea de l’accueillir ne lui soumit l'action d'attendre un instant. Sur ce temps, Duscisio ne pouvait que regarder autour de lui. La demeure était encore en travaux mais montrait tout de même se que le temps avait fait de lui. La rénovation du duché se faisait petit à petit mais aucun employé – s'ils le sont – n'avait lésiné sur ce bâtiment pour que celui ci accueille la propriétaire actuelle. Irina avait bien eu une petite aubaine que d'avoir cet endroit. Comparer à celle-ci la demeure de Duscisio passait pour une simple maison de campagne aussi grande soit-elle.
Vint le tour de la servante qui revint le chercher, Irina va le recevoir. Suivre la demoiselle était donc la seule chose à faire. Le son des bruits de pas sur l'escalier remit en état neuf n'avait aucunement atteint ses oreilles. Parfaitement restauré, aucun grincement ne semblait y provenir. Chaque pas était atténué par un tapis déposer sur chaque marche pour veiller au silence agréable mais pesant de la demeure encore vide de vie. Durant la marche, la demoiselle lui précisa de rester délicat à l'égard de la propriétaire.

Je suis au courant.

Il ne chercha pas la conversation avec elle. Mais prendre preuve que la demande sera prise en compte était déjà un bon point. Le détail sur l'accouchement ne lui posait pas vraiment de préoccupation, si se n'est espérer qu'elle ne perde pas les eaux en sa présence. Ça serait gênant, sachant qu'il ne la considérait que comme une personne de confiance. Une amie si se n'est plus car elle lui avait fait quand même apprendre et confirmer bien des choses, notamment sur Othello, son amante qu'il n'avait pas vu depuis un mois. Il prenait son mal en patience. Elle possédait les clés pour entrer dans sa maison qui était maintenant aussi la sienne.

Chez la seconde, Duscisio sentait une certaine protection à l'égard de celle qu'elle servait. Comme si elle se méfiait de lui. Sa tenue ou simplement le fait qu'elle n'ait jamais vu l'albinos qui par son regard n'indiquait rien de bon en venant ici ? Quel que soit la raison, Duscisio n'avait aucun intérêt à lui faire du mal, au contraire. Il était ici pour un objectif bien particulier qui la concernait également.
D'où la raison de sa visite.
A son entrée dans la bibliothèque fut accueillis en lui tournant le dos. La jeune femme qui était chargée de venir le chercher lui avait sûrement donner sa description et donc soumettre l'idée qu'il s'agissait bien de lui et de personne d'autre. La description de ses cheveux argentés avait dû suffire.
Se retournant pour lui sourire, la robe qu'elle semblait propre et d'être mise à l'instant car aucun pli ne se montrait. Son ventre était bien plus proéminent que leur dernière rencontre et les faits annoncé par la seconde était donc des plus vrai : elle n'allait pas tarder à donner la vie.
Il ne pouvait que calmer sa détermination et ouvrit une parenthèse pour que la rencontre ne soit que plus agréable. Son visage amical revint alors de plus belle et paru plus clair qu'à sa venue.

Occupé, fatigué, préoccupé mais heureux.

Sa demande d'entrée n'en fut qu'accepter. Il passa sa main sur le manche de son épée, essayant de la dégainer mais ne bougeant pas d'un pouce – la lame était aimanté au fourreau par magie électrique – avant de la retirer de sa ceinture en même temps que sa cape afin de se mettre à l'aise comme demander. La pièce était bien chauffée et être habillé d'une cape semblait inapproprié. Son armure thoracique était absente, se qui était le cas de ses gantelets également. Le reste on aurait dit un noble en déplacement pour affaire. Autrement dit, il était très bien habillé et dépourvu de pierre de sphène à sa ceinture, une nouveauté.

Prendre de vos nouvelles en partie. La seule lettre que j'ai eu de votre part est celui du lieu où vous résidez par l'un de vos coursiers. Mais il semblerait que vous vous portez bien. J'ai eu la visite d'Othello après l'affaire de la maladie de pierre, durant deux jours et deux nuits dans laquelle je lui ai montrée bien des choses. Mon amour pour elle en premier lieu.

Il prit une pause en fermant les yeux et sourit avec plus d'évidence. Ses pensées de ses moments de joie se garde au plus profond de son cœur.

Mais durant un mois... si je ne m'abuse, j'ai dû reprendre mon travail dans la cueillette de la saison douce qui vient peu à peu se terminer. C'est pour cela que je n'ai pas eu le temps moi-même de me déplacer plutôt, ni de vous prévenir de ma venue.

Marquant une seconde pause, plus longue et son sourire disparu soudainement pour laisser place à un certain sérieux que l'on avait l'habitude de voir chez lui, mais plus marqué aujourd'hui. Il prit place sur l'un des canapés libres, son épée poser à côté et sa cape sur l'un des bras de celui-ci.

Je suis aujourd'hui, un maître herboriste, votre ami mais également votre frère de foi. En effet, je viens ici sous la tutelle de Kesha en tant que gélovigien.
Je viens également ici pour vous demandez des informations sur le fonctionnement des prêtresses de Cimmeria. Je n'ai eu guère l’occasion de me rendre au temple d'Hellas pour confirmer ma croyance pour la divinité de la féminité et de la médecine auprès de la grande prêtresse.

Le point qui vient à venir parler d'Elerinna semblait le marquer. Il n'aimait pas l'admettre mais c'était une nécessité. Il fallait lui parler malgré le fait de savoir se qu'elle avait fait des femmes qu'elle avait sous ses ailes, toutes les femmes de Cimmeria vivant dans ce temple. Mais pas respect pour elle, il vint à questionner Irina sur sa propre personne.

Avant d'en discuter, dites-moi comment vous vous portez ? Vous êtes bien choyez ici apparemment.

C'était une surprenante description, mais un regard à l'expression du jeune homme sembla confirmer ce qu'il venait de dire. Quelque chose chez lui semblait avoir changé, bien qu'elle ignore quoi au juste. D'un autre côté les explications qu'il donna comblèrent en partie le manque d'information, permettant à Irina de comprendre ce qui se passait dans les grandes lignes. D'après ce qu'il venait de dire, cela lui donnait une idée de ce qui avait pu se passer. Certes elle ne tenait pas à connaître les détails qui ne la regardaient nullement, mais d'un autre côté elle continuait de s'inquiéter pour Othello, surtout maintenant qu'elle ne pouvait pas être présente physiquement.

« Alors les choses entre vous semblent s'être confirmées et stabilisées. C'est une bonne chose. Je suis heureuse d'apprendre qu'Othello va bien. »

Bien entendu Irina nourrissait toujours le même instinct protecteur à l'égard de son apprentie, et continuait de se méfier des effets qu'une relation de ce genre pouvait avoir sur elle. Trop de fois elle avait vu des chagrins détruire des hommes et des femmes de l'intérieur. C'était un mal contre lequel elle ne pouvait rien, ce qui en rajoutait aussi à son appréhension. Il était assez surprenant de voir le nombre de patients qu'elle avait soignés après des tentatives de suicide, et une grande partie d'entre eux en était venue à un tel extrême par amour. L'Amour... Irina sourit tristement à cette idée, pensive. La joie sur les traits de Duscisio la ramenait indubitablement à sa propre solitude. Mais là n'était pas le sujet et elle ne voulait pas ternir sa bonne humeur.

« Ce n'est rien. Vous êtes le bienvenu chez moi. »

Seulement qu'il l'ait remarqué ou non, son expression se fit soudainement plus grave. Il lui annonça alors son affiliation aux Gélovigiens, ce qui la surprit quelque peu, mais pas tant que ça. Elle avait déjà remarqué que l'albinos était plutôt croyant, peut être même davantage que la plupart des gens qu'elle connaissait. Son choix se portant spécifiquement pour Kesha fut quant à lui assez... inattendu. L'influence de la jeune sirène sans doute ? Quoi qu'il en soit il était bon de savoir qu'il avait intégré l'ordre... Cela lui ferait également un autre lien avec eux. D'un coup ses pensées se portèrent vers Simalia, une gélovigienne qu'elle avait connue et qui depuis un moment ne donnait plus du tout signe de vie. Son regard descendit vers Exanimis à son doigt, et son regard se fit triste. Néanmoins le sujet abordé ensuite la fit relever la tête en haussant un sourcil. Il voulait parler des prêtresses ? Était-ce par envie d'en savoir plus sur le culte auquel il avait choisi de se vouer, ou bien était-ce quelque chose d'autre ? Méfiante par nature, Irina se demandait quelle direction prendrait cette conversation.

« J'imagine que je suis bien placée pour vous répondre, cependant la question est assez vague. Il y a quelque chose qui vous intéresse en particulier au sujet de l'ordre ? Sa hiérarchie, Ses cérémonies officielles ou privées, son histoire ? »

Irina craignait de comprendre où il voulait en venir, mais n'étant sûre de rien, elle allait le laisser s'exprimer librement. D'un autre côté si en parler ne la dérangeait pas, il n'était pas question d'en dire trop à quelqu'un d'extérieur. Car être devenu religieux ne suffisait pas à apaiser ses interrogations... après tout c'était un homme, et ce n'était pas un secret, les hommes c'était la deuxième chose dont les prêtresses de Cimméria se méfiaient le plus, après le maire bien sûr.
Faisant rapidement entrer Juniel avec du thé glacé, et des plateaux de nourriture sucrée comme salée, Irina regardait son invité. Elle nota sa subtile façon d'en revenir à un sujet privé pour ne pas la vexer, ce qui la fit sourire. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'était plus aussi susceptible. En outre, le mot « choyée » la fit grimacer. Oui si on veut... Mais ne dit-on pas que lorsqu'une personne vous manque, la foule autour de vous paraît secondaire ? C'est exactement comme ça qu'elle se sentait, bien que la pudeur l'empêche de l'admettre. Servant deux verres de thé, elle sirota le sien en se rasseyant.

« On peut dire ça, j'imagine. Ici je suis bien traitée et je n'ai pas de raison de me plaindre. Cependant ingratitude mise à part, j'en ai marre de tourner en rond. Ne rien faire n'a jamais été dans ma nature, si vous voyez ce que je veux dire. Hellas et son froid me manquent, ainsi que les gens qui y sont restés. »

Ses prunelles émeraude se perdirent à nouveau dans le vide, alors qu'elle revivait certains souvenirs plus ou moins agréables. Une conversation au coin du feu, un visage hésitant, de la maladresse... Et une porte qui claque. Depuis ils n'avaient pas eu l'occasion de se reparler en privé, à son grand regret. Avait-il oublié sa promesse, ou bien avait-il simplement choisie de passer à autre chose ? Déglutissant à cette idée, Irina secoua la tête pour ne pas dériver. Non, pas à nouveau. Levant les yeux vers son invité, elle se força à sourire.

Bien qu'elle devait s'en douter, en tant que femme, future mère et mentor d'Othello, la dame rouge fit l'ignorance de se qu'il aurait pu se passer entre eux durant ses deux nuits et jours. Le couple naissant avait des points à éclaircir et Duscisio restait le plus ignorant. Tant de question lui trottait dans la tête et l'une d'elle était plutôt facile à s'en souvenir : le sujet était déjà devant lui et cela concernait une prêtresse en vie congénitale. Comme Irina devait se douter qu'ils avaient dû partager le même lit et s'exprimer par corps et caresses après de tel aveux et retrouvailles, bien que le premier soir fut coupé par des visions mal venus de quelque qu'Irina ignore peut-être. Jusqu'à que la situation ne change, il n'avait aucune raison de lui donner nouvelle du pacte afin de ne pas l'inquiéter davantage. L'important était qu'elle garde en mémoire la bonne santé d'Othello le temps qu'il aille annuler l'odieuse promesse en sa compagnie. C'était une priorité avant de passer à l' »étape principale ».

Étant bienvenue chez elle, Irina accepta les excuses de l'albinos pour être venue sans prévenir. Le sujet de la conversation se portant en premier lieu sur la vie du temple de Kesha avant de pouvoir y pénétrer sans y provoquer la panique alors qu'il va se dire de sa divinité Istherienne de prédilection. Il savait beaucoup de chose, d'où l’intérêt de prendre beaucoup de précaution, sans oublier se qu'il avait en tête. Sa recherche d'information sous la question qu'il avait posée était un peu flou. Sur ce fait, la rousse dame précisa les différant sujets à connaître.
Il répondit qu'il voulait absolument tout savoir, appuyant correctement le mot « absolument » en séparant les syllabes une à une par intervalle d'un quart de seconde. Après quelques instants il continua par lui poser question sur son état de santé. Cachant pleinement ses intentions futures, il laissa l'expression changer un temps soit peu afin d'exprimer se qu'l avait à montrer. La nostalgie d'Irina signalait qu'elle manquait de quelques choses d'important. Cela devait être lier à sa grossesse.
Par compassion Duscisio passa sa main sur la sienne afin de la rassurer, un très bref instant dans le dos de la servante  après que le thé fut servis. Il était totalement compréhensif car après tout son seul désir pour le moment était de reprendre sa demoiselle dans ses bras comme d'un bouclier à se qui pouvait la tourmentés.
Malgré tout il fallait en revenir à la question principale, il ne tarda pas à y revenir. Reprenant l'expression qu'il affichait quand il commença à en parler.

Pour en revenir aux innocentes créatures, vous n'êtes pas sans savoir que je n'ai pas été manchot ses derniers temps. Entre la recherche de plantes j'ai également chercher dans la Bibliothèque de lumière et les archives du Haut-monastère. Je connais les grandes lignes. L'histoire du temple n'a pas beaucoup de secret à me dévoiler mais je sais parfaitement que la politique interne à changer quand une certaine grande prêtresse y a prit les rennes. Et par de votre source propre, je sais que la dernière connu les manipulent jusqu'à la limite du vice quitte à provoquer un acte meurtrier.

Il le savait donc. Cela ne devait en étonner Irina. Rien que le fait que les prêtresses soient manipulées était de sa propre source comme il l'avait entendu, par la vision qu'elle lui avait donné lors de leur dernière rencontre. Quant aux actes meurtriers, il le savait quand son amante lui en parla après avoir quitté le temple de Kron pour aller chercher la lance qu'elle était venue prendre à un prix trop coûteux pour être ignoré.
Il étala se qu'il savait pour savoir se donc Irina avait à parler prochainement.

Les écrits parlent de beaucoup de choses ce pourquoi les hommes vous font peur. L'histoire du temple changea à partir de ce moment précis et deviennent parfaitement flou. Les secrets des prêtresses sont soigneusement cachés, gardés et maintenus dans l'ignorance de tout le monde afin qu'elles gardent l'image des douces femmes au service du peuple.

Marquant une pause pour que la dame puisse noter se qui avait déjà été dit, Duscisio prit la tasse à son service pour en boire une gorgée. Se calmer était le principal problème de la situation. Autre que sa moitié, Duscisio ne supportait pas que ses femmes soient traité comme il le sait. C'est un idéaliste, mais un idéaliste qui pousse ses idées à en faire des actions précises comme il l'a déjà prouvé en parlant de son projet altruiste au niveau des plantes à Othello la soirée où elle est arrivé. C'est à ce moment que de nouvelle idée lui apparu.

Je suis désolé d'avance pour les prochaines questions car elles peuvent vous touchez personnellement. En effet j'aimerai connaître les possibilités d'une prêtresse pour aimer quelqu'un sans pour autant quitter les siennes... Tout en ayant la possibilité de porter une vie comme vous le faites actuellement.

Le premier sujet concernait donc bien sur le fait d'avoir une prêtresse amoureuse, enceinte et donc par ce biais privé d'un vœu de pureté qu'elle avait souhaité en entrant dans la castre. Il devait y aller étape par étape...

Irina ne fut qu'à moitié surprise par la réponse de Duscisio. Il voulait tout savoir... oui dans un sens c'était compréhensible pour diverses raisons, mais cela ne l'aidait pas à trouver par quel bout commencer. Car entre l'image que donnaient les prêtresses et ce qu'elles étaient vraiment il y avait une grande différence, en bien comme en mal d'ailleurs. Elle n'avaient pas toujours été des femmes manipulatrices sachant tirer le meilleur parti de chaque situation, et de chaque homme. Tout comme ce n'était pas forcément le cas à l'heure actuelle. Irina pour sa part n'avait même jamais touché ou été touchée par un homme jusqu'à ce jour et ce malgré sa grossesse... Bien qu'elle se voie mal expliquer ce genre de particularités à son hôte.

« Notre hiérarchie est simple. En premier viennent les prêtresses de second ordre, soit les acolytes. Elles sont celles qui viennent d'intégrer l'ordre. Leur rôle est principalement de seconder une prêtresse de plus haut rang, et de s'occuper des tâches les plus basiques. Elles sont en apprentissage, que ce soit de l'art de la médecine comme de leur statut de religieuse. Ce sont les ouvrières de la ruche.
Ensuite viennent les prêtresses de premier ordre, duquel je fais officiellement partie, bien que mon statut soit spécial. Après le passage d'une épreuve rituelle, les prêtresses sont considérées comme confirmées, ce sont celles qui à terme peuvent organiser des cérémonies ou officier au nom de Kesha. Chacune est prise sous l'aile d'une consœur plus âgée et expérimentée qui est sa mentor, qui la protège, la conseille et lui apprend ce qu'elle sait. C'est le cas d'Othello et d'Alix, que j'ai décidé de prendre pour apprenties, comme vous le savez sans doute. Ces novices ont différents niveaux et restent à ce stade souvent pendant des années. Ce sont les soldats de la ruche, les membres les plus actifs, qui répondent toujours à la grande prêtresse ainsi qu'à sa seconde. Évidemment en interne elles sont souvent investies de tous types de missions, venant de la grande prêtresse, et sur lequel personne n'a son mot à dire. La plupart du temps ces ordres n'arrivent même pas à nos oreilles.

Ensuite je citerais un grade intermédiaire, celui de la prêtresse de premier ordre qui est le bras droit de la dirigeante en fonction. C'est le poste que j'occupe. Elle est aussi appelée l’Œil de Kesha, car elle est censée surveiller ses cadettes, les couvant de sa bienveillance et les dirigeant vers la lumière. C'est aussi la femme qui doit préserver l'ordre de toute menace, de toute attaque ainsi que de toute dérive. J'imagine que l'on peut appeler ça le frelon de la ruche... » Elle rit sarcastiquement, continuant calmement de lui expliquer. « Et enfin vient la reine de la ruche, celle par qui passe tout... des choses les plus insignifiantes aux décisions les plus importantes. La Haute Prêtresse, rang qu'occupe son altesse sérénissime Elerinna, depuis de nombreuses années. On l'appelle la Bouche de Kesha, car elle est censée incarner la femme la plus proche de la déesse, celle qui est son envoyée et nous répète ses saintes paroles. Mais ça vous le savez déjà, n'est-ce pas ? »

Ce n'était pas spécialement qu'elle veuille éviter le sujet le plus épineux, mais elle essayait simplement d'accéder à sa demande comme elle pouvait. Résumer le tout de manière concise n'était pas très évident, surtout qu'elle ne faisait pas ça tous les jours. En réalité elle n'était pas une prêtresse extrêmement populaire, et le peuple la cherchait pour ses talents de médecin, pas en tant que guide spirituel. Elle n'avait sans doute passez de compassion ou de patience pour faire ça trop longtemps. De plus malgré son âge elle ne connaissait pas grand chose aux relations humaines, ce qui ne lui facilitait pas la tâche. Par ailleurs Irina avait volontairement parlé d'Elerinna en dernier, afin de laisser la porte semi ouverte à d'autres questions. C'était sûrement le sujet qui le rendait le plus curieux, et quelque part c'était un peu de sa faute pour lui avoir provoqué des visions en la matière.
Une fois encore, sa mémoire la renvoya à cet épisode, et la façon lamentable qu'elle avait eu de faiblir juste au mauvais moment. Son regard se voilà une nouvelle fois, se couvrant de tristesse. Elle se mordit la lèvre inférieure par frustration, mais n'osa lever les yeux même quand il lui toucha amicalement la main. La rouquine faisait de son mieux pour ne rien trahir, surtout que cela n'avait pas de rapport avec ce qu'il voulait savoir. Souriant faiblement, elle continua.

« Les légendes sont vraies. Le temple a été jadis souillé, et depuis les prêtresses ont changé de regard sur le monde qui les entoure. La méfiance et la lutte pour préserver leur influence est constante, et bien que l'idée me répugne, participer à des intrigues politiques c'est devenu le pain quotidien nécessaire à notre survie. Du moins la survie de l'ordre tel qu'il est aujourd'hui. En réalité je n'aurais rien contre le fait de séparer complètement religion et politique, seulement c'est un mal nécessaire. Si nous ne le faisons pas, le maire dont l'honnêteté et l'honneur sont plus que contestables prendra le pas, et fera de nous ce que son esprit capricieux lui dictera. Il se fiche pas mal de notre situation, de ce que nous faisons pour son peuple, ou ce à quoi nous renonçons pour la communauté. Tout ce qui l'intéresse c'est de gagner cette fichue guerre invisible contre Elerinna, et d'accaparer un pouvoir qu'il n'aurait jamais dû obtenir. Après tout quelle espèce d'abruti sans cœur va jusqu'à chasser les malades atteints de la Sarnahroa d'entre leurs propres murs ? »

La colère avait refait surface en mentionnant ce dernier épisode, qui avait été la goutte d'eau faisant déborder le vase de sa patience. Irina avait été tellement révoltée qu'elle avait décidé de quitter la ville pour emmener les réfugiés lors d'un pèlerinage jusqu'au temple de Delil, suivie par Othello. Un pèlerinage que beaucoup espéraient se solder par une lente mort collective, à commencer par Elerinna et le maire Bellicio. Tous deux étaient désireux de se débarrasser de ces indésirables... mais ça aussi, Duscisio l'avait sans doute déjà compris. Enfin ce n'était là qu'un seul exemple relativement récent des méthodes de ces deux pourritures.
Quoi qu'il en soit, Irina aimait à croire que les prêtresses n'étaient pas une cause perdue, loin de là. Seulement des mortelles comme tant d'autres qui avaient momentanément été incapables de se guider grâce à la lumière de Kesha. Mais comme à chaque fois dans l'histoire de leur ordre, elles finiraient par retrouver le bon chemin, tôt ou tard. Prenant une inspiration, la jeune femme regardait par la fenêtre, l'air las. Cependant lorsque l'albinos lui posa d'autres questions, elle comprit mieux où il voulait en venir, du moins sur le plan personnel et moins théologique et idéologique.

« Les prêtresses de Cimméria ne sont pas tenues à des vœux de chasteté. Si vœux il y a, ils sont d'ordre personnel et n'engagent que celle qui les a prononcés. Il est donc possible pour une prêtresse d'avoir une famille ou un enfant. Certaines des aînées et autres conservatrices le verront certainement d'un mauvais œil, mais je suppose que ce sont les aléas des traditions séculaires. »

Irina était terriblement sérieuse à ce sujet, qui la touchait de très près. C'était plutôt ironique en réalité. Elle qui avait effectivement prononcé ces vœux de pureté à Kesha se retrouvait enceinte sans jamais avoir connu un homme de toute sa vie. À tel point qu'elle avait même du cimenter une explication platement crédible aux yeux de tous. Certes on ne lui avait pas vraiment posé de questions sur le père, ce qui était en soi assez étonnant, mais cela viendrait forcément. En fait elle redoutait énormément le moment que choisirait Elerinna pour essayer de la discréditer aux yeux de tous... ou pire... pour essayer de s'en prendre à son enfant pour l'atteindre. Il était donc possible qu'elle fasse la même chose à Othello, pour les mêmes raisons. Après tout elle n'était pas du genre à digérer que qui que ce soit parvienne à se soustraire à son joug.

« Vous et Othello devriez attendre avant de rendre cela public... ou du moins avant de penser à fonder une famille. » Son cœur se serra à cette idée, car elle savait que de son côté c'était impossible. Elle serait mère célibataire, en dépit de tous ses espoirs. « Laissez les gens se faire à l'idée d'abord, et laissez-moi le temps de suggérer cette idée auprès des plus réticentes d'entre nous. Je ferai en sorte qu'elles l'acceptent, mais cela demande du temps. Elles diront sûrement que j'ai une drôle d'influence sur mon apprentie, mais qu'importe, je ne suis pas à cela près, étant donné ce qu'on dit déjà à mon sujet. »

Lorsque les explications commencèrent, Duscisio était mentalement prêt à recevoir toutes ses informations. Le fait de commencer par la hiérarchie lui fit dessiner mentalement un arbre basant sur le fait qu'Elerinna soit au sommet de celui ci. Dessinant un rond de son doigt sur la table, écrivant mentalement son nom pour finir par tapoter dessus à plusieurs reprises comme de la personne principale dont il devait avoir des informations. Ses informations-là, il va les devoir les demander par intermédiaire une fois que toutes premières explications seront terminées.
Commençant par les apprenties, l'albinos vint à poser son doigt assez loin sur la table sans bouger la main pour dessiner plusieurs ronds à nouveau, de plus petites taille comme d'un minuscule point même pour désigner qu'elles étaient nombreuses comme Irina le citait, par des ouvrières de la ruche.
Une autre série de petit rond vint se dessiner un peu au-dessus des ouvrières pour y mettre les prêtresses de premier ordre. Irina en faisant partie il tapota également dessus, mais avec moins agressivité. Puis vint deux ronds supplémentaires entre les ouvrières et Irina sur le schéma dont l'un d'eux fut même caresser signalant la présence d'Othello dessus. Quand il comprit que malgré qu'elle soit sous la tutelle d'Irina, cette Elerinna avait le dessus sur elle à lui fournir informations et missions sans pouvoir les discuter. Avec se qu'il sait, certaine d'entre elles, ne sont pas si pure qu'on ne le pensait. En plus d'être manipuler, elles étaient trompées et utilisées. La question était de savoir si des prêtresses le faisaient de bon cœur...
Irina vint à son propre rôle de protectrice de l'ordre. Empêcher toutes menaces de parvenir jusqu'à elle où au temple. Duscisio avait bien fait d'aller la voir avant. Maintenant qu'il connaît sa position dans l'ordre, encore une seule question demeure. Cette question restera muette jusqu'à que son intention soit divulgué et rien ne dit que ce moment viendra aujourd'hui.
Quand la rousse passa au sujet d'Elerinna, les mots qu'elle utilisa n'avait rien à voir avec la certitude. Elle était censée prononcer les belles paroles de Kesha... Mais après tout, tout le monde peut prendre ce rôle en divulguant mensonge et tromperie pour faire croire au plus influençable que cela est juste. La raison serait un payement pour avoir souillé le temple jadis ?

Après sa propre question il eut la confirmation de ses propos sur se qu'il avait lut durant ses recherches. Approfondissant le tout par des mesures qui ne semblait pas plaire à la future mère. Mais un détail importait. Elerinna n'était pas seule, le maire semblait la suivre d'après se que Duscisio avait compris. C'était un peu plus compliquer qu'il ne l'espérait mais cela ne semblait pas l'ébranler. Le maire était une connaissance, un ami ou voire l'amant de la grande prêtresse ? Rien ne saurait le dire et il n'en voyait pas importance. Si passer par lui devait être nécessaire, l'albinos le fera. Sa priorité concernait le temple de Kesha et de ses prêtresses, toutes ses prêtresses.
A fur et à mesure, le Rosier Blanc apprit pour les circonstances mener par Elerinna à abandonner ses malades pour sa propre survie. Que la honte l'étouffe pensait Duscisio qui montrait un visage dont la bouche cachait ses dents serrer se grincer entre elles. Mais voilà que le détail que le maire et la grande prêtresse n'était pas si amis que ça. Une guerre invisible entre eux. Il laissa Irina finir, pour passer à la question des vœux de chasteté qu'avait prononcé Othello.
Sur une vie que pouvait avoir une prêtresse divergeait selon les opinons de chacune cela à cause des traditions. Irina devenait sérieuse à ce propos. Comme prévu, cela la touchait à cause de sa propre situation dont Duscisio n'avait pas d'information pour pouvoir en juger.
Donnant conseil à propos de leur couple, comme celui d'attendre avant de le rendre public, ne l'étonna pas. Il lui assura même qu'il n'avait pas l'intention de le faire.

Je prends déjà tout le temps nécessaire à prendre beaucoup d'informations il ne s'agit pas de tout gâcher maintenant.
Je récolte ses informations pour entrer au temple sans avoir de panique si je leur dis que je suis sous l'aide de Kesha... Sans oublier un but bien plus personnel dont j'en vois pour l'instant qu'une seule issue.

Il tamponna la table comme s'il s'agissait du rond ou se trouvait la grande prêtresse et d'un autre rond mental pour celui du maire. Les liens entre les deux semblait beaucoup trop flou. Après un très cours instant il continua.

Mais dans votre récit il y a un point qui me chiffonne. Quel sont les intentions d'Elerinna et en quoi le maire entre en scène ? C'est quoi cette « guerre invisible » dont vous parlez ? Je pensais que lui était alliés avec elle d'après se que vous m'avez dit.
Après, il y a les prêtresses. Combien d'entre elles obéissent sans montrer le moindre désaccord à leur dirigeante ?

Duscisio allait de plus en plus droit au but, tout en gardant ses idées bien en tête. Montrant hésitation et incompréhension dans ses paroles, il pourrait très bien avoir manqué quelque chose qui le dépasse complètement. Ce maire semblait l'inquiéter au plus haut point. Un imprévu très désagréable qui – avec espérance – soit moins grave qu'il ne le pense actuellement.

Cela ne posait pas problème à Irina de révéler le fait qu'une guerre invisible faisait rage dans les hautes sphères de Hellas, après tout ce n'était pas un secret en soi. Le peuple en avait bien conscience, mais prenait soigneusement garde de ne pas interférer. Et ils avaient bien raison de faire preuve de bon sens. Être pris à parti dans ce genre de lutte n'était pas du tout une bonne idée, et ils en subissaient déjà suffisamment les conséquences, sans même chercher à y mettre leur nez. Cependant pouvoir expliquer la complexité de la situation à quelqu'un d'extérieur était une autre paire de manches, même avec la meilleure volonté du monde. Comment pourrait-elle résumer des années de rivalité et d'intrigue politique à quelqu'un qui n'avait jamais habité en terres nordiques ?

Servant deux tasses du thé qui poussait dans cette région fertile, Irina n'était pas surprise de la réaction de Duscisio. Il n'avait pas l'air de quelqu'un d'immature, donc il était normal qu'il ait déjà pensé à pas mal des conséquences de ses actes. D'un autre côté ce n'était pas l'implication religieuse qui risquait d'être problématique. En fait il serait sûrement bien accueilli tant et aussi longtemps qu'il saurait être respectueux et rester en dehors des affaires internes. Hors c'était justement ce dernier point qui risquait d'être problématique. Saurait-il faire la part des choses et protéger Othello sans céder à la tentation de faire justice de ses propres mains ?

« Quel but plus personnel ? »

À nouveau assise, Irina avait tendu une tasse à Duscisio avant de s'adosser à nouveau. Parler à l'albinos ne lui posait pas de problème, mais il était évident qu'elle voulait aussi savoir ce qu'il avait en tête. Ce n'était pas un hasard si elle était l’Œil de Kesha. Les secrets de son Ordre seraient préservés quoi qu'il arrive, autant qu'il lui serait possible. Informer sans rien révéler était une discipline que l'on apprenait bien vite aux suivantes de la Lumineuse.

« Malheureusement je ne peux avoir la prétention de connaître tous ses desseins, cependant j'en connais certainement la plus grande partie. J'imagine qu'elle veut régner sans partage, dirigeant les prêtresses comme elle l'entend, sans rendre de comptes à personne. Le maire est dans ce sens un obstacle sur son chemin, bien qu'il soit extérieur à l'Ordre. À terme je suppose qu'elle voudrait que les prêtresses de Cimméria soient le pouvoir en place à Hellas, guidant le peuple spirituellement, mais aussi leur moteur sur le plan politique, militaire et économique. » Son ton était froid. Elle ne voyait pas l'intérêt de mélanger les choses ou de mener de telles querelles. La seule raison qui lui semblait légitime pour combattre le maire, c'était de rétablir un pouvoir juste, bienveillant et dépourvu de corruption.

« Les méthodes de la Grande Prêtresse ne sont pas celles que l'on croit, et pendant qu'elle amuse la galerie avec son spectacle d'illusionnisme, beaucoup de sombres choses ont lieu en coulisses. De la poudre aux yeux, tout simplement. Enfin ce n'est pas un secret qu'elle a découvert que j'œuvrais dans l'ombre pour saper son influence et libérer les gens qu'elle a manipulés. On peut dire qu'Elerinna a très mal pris la trahison de celle qu'elle pensait être l'un de ses plus efficaces pions. C'est pour cette raison qu'elle a envoyé de nombreux assassins à mes trousses, qu'elle m'a envoyée à une mort quasi certaine au temple de Delil, et que même maintenant elle joue de tous les moyens possibles pour m'atteindre.
D'autre part, le peuple est reconnaissant pour ce que j'ai fait... Les malades savent que j'ai tout quitté pour les accompagner et les soigner, là où tous les hauts placés les ont abandonnés. Et elle ne le digère pas non plus. Bien que je ne l'ai jamais cherchée, cette affection ne s'achète pas et elle rage de perdre des fidèles prêts à la vénérer. Par conséquent, je ne serais pas étonnée que des tueurs à gage me poursuivent jusqu'ici. Après tout il est prévisible qu'elle essaye de se débarrasser de moi alors que je suis physiquement vulnérable... »

Dans sa voix il n'y avait nulle peur, ni tristesse. C'était juste un fait indéniable, qu'elle avait depuis longtemps accepté. Les tentatives d'assassinat ne dataient pas d'hier, et elles étaient une des principales raisons qui l'avaient amenée à s'exiler à Nivéria. Ici elle était loin de Hellas, et il serait plus compliqué pour Elerinna de mobiliser des ressources. Tous les habitants du duché étaient soient des rescapés de la Sarnahroa, soit des paysans de la région qui recherchaient un endroit pour prendre un nouveau départ.

« Je sais juste que le Maire et elle coopèrent selon les moments, quand ça les arrange. Néanmoins leurs intérêts divergent et lorsque c'est le cas, tous les coups sont permis. Il m'est avis que la grande prêtresse tient des informations compromettantes qui lui permettent de le faire chanter. Autrement je ne vois pas pourquoi il se serait gêné pour utiliser l'armée et ses espions. J'ignore ce dont il s'agit, mais je suis sûre que ces informations existent.
Concernant les effectifs... Je dirais que d'après mes calculs, les prêtresses doyennes étant dans leur large majorité acquises à ma cause... Plus de la moitié de mes consœurs est de mon côté, après les derniers mois d'acharnement et de discussions. Les événements et les mauvaises décisions de sa majesté, ainsi que l'aide d'alliés comme Othello y sont pour beaucoup. Néanmoins j'estime que parmi celles qui continuent de la suivre, très peu continuent de le faire par conviction. Disons qu'elles n'ont pas vraiment le choix... Ce qui ne veut pas dire qu'elles lui tourneront le dos. Elles ont trop peur pour faire quoi que ce soit qui pourrait la mettre en colère. »

Alors qu'Irina reprenait place après les avoir servir d'une nouvelle tasse de thé dont le parfum n'arrivait pas aux narines du maître herboriste bien que lavé de toutes odeurs de plante. Une question qu'il soupçonnait arriver sorti enfin de la bouche de la jeune femme : quel était son but ?
Cela va sans dire qu'il n'était pas là uniquement pour récolter des informations sur le temple de Kesha et sa dirigeante. Il avait un objectif bien à lui qu'il se gardait plus ou moins parfaitement. A cette question, ne pouvait répondre, le tapotement à peine commencé sur ses deux cercles imaginaires sur la table lui vint à répondre simplement.

Cela n'est pas important.

Quel monstrueux mensonge que voici. Bien sûr que si, cela était important. Mais noyer par ses propos suivant, elle ne peut avoir que d'autres choix que de lui répondre. Peut-être avec méfiance se qui n'avait rien d’impressionnant. Aussi bon était le rosier blanc, celui ci avait des desseins plus impressionnant encore que n'importe qui. Une goutte d'eau qui pouvait faire déborder le vase. Mais il manquait encore quelques informations.
Le maire, semblait en premier lieu un obstacle. Fort heureusement d'après se qu'elle put lui dire et se qu'il avait compris, c'est que celui ci n'avait aucunement la place d'un mur pouvant lui brider ses actions, bien au contraire. Les futures actions lui serait même bénéfique en tout point. Intérieurement, l'homme aux yeux rougeoyants brûlait d'une lueur de victoire crier bien trop tôt.
Quant à Elerinna elle voulait que les prêtresses de Cimmeria soit au centre du pouvoir d'Hellas, tout en étant la cheftaine politicienne de la ville. C'était une simple soif de pouvoir comme il le pensait dès le début.
Il fit une croix sur le rond du maire comme s'il n'avait plus d'importance dans ses plans, et continua de tapoter celui de la grande prêtresse pendant qu'il écoutait la suite des informations. Par la même occasion, il en savait plus sur les actions même de la prêtresse qui se trouvait devant lui. Ainsi donc elle n'était pas restée les bras croisés durant les temps passés. Pour remonter aux actions la plus récente, ceux du temple de Delil avait bon train d'être compter aujourd'hui pour reconnaître certaines choses. Elerinna n'avait pas bonne conscience dans la cause de l'envoie d'assassin contre Irina, elle qui était physiquement faible à cause de sa grossesse.
Pendant le milieu de ses explications, il se leva, marcher quelques pas pour aller vers la fenêtre fermée et regarder les environs comme l'entrée d'où il était arrivé par lui-même, puis peu de temps après dans l'un des rayons de la bibliothèque pour voir si un ouvrage ne lui serait pas intéressant du premier coup d'oeil. Simple habitude à cause du mois qu'il avait passé la moitié du temps dans les livres à rechercher ses dites informations sur l'histoire des prêtresses.

Durant ce temps il écouta le reste du récit sans prononcer le moindre mot pour ne rien manquer, prenant un livre totalement au hasard dans la rangée à portée de main. La fin s’avéra intéressant quant aux actions du maire pouvant faire appel à se qu'il avait sous la main.
Finissant par les effectifs qui étaient le plus important de toutes les informations, il était question de plus de la moitié des femmes du temple rallier à sa cause. Othello n'en était pas innocente. D'où le fait d'avoir compté son vœu lorsqu'elle était chez lui. Tout était donc lier. Elle avait même commencer à l’exaucer depuis bien avant leur rencontre au temple de Kron. Elle voulait donc de la puissance pour tenir tête à Elerinna ? Le lien semblait tenir.
L'autre moitié était la plus intéressante, encore, car c'était la moitié la plus gênante et il pu fait la conclusion quand elle sortit la phrase qu'il voulait entendre : Elles ont peur de faire une action qui pourrait la mettre en colère.
Sur cette information, il ferma le livre dont il survolait les lignes d'un coup sec et d'un sourire satisfait.
L’échiquier est en place, il ne manquait plus qu'à faire bouger les pièces.
Ses lèvres indiquaient un mouvement répétant à plusieurs reprises la même chose. Calmement, tout en paraissant étrange dans ses propos.

Bien, bien, bien... Je pense que...

Il posa le livre là où il l'avait prit et se retourna pour changer radicalement de sujet, sans appuyer dessus.

J'ai entendu par celle qui ma menée ici, que l'accouchement pouvait arriver sous peu. Vous avez une personne de confiance pour vous assister ?

Ses pensées étaient surtout poser justement sur la servante en question qui semblait vouer corps et âme. Un médecin aurait été parfait mais il ne semblait en avoir vu dans les parages. Si des assassins pouvait l'attaquer justement durant ce moment elle aurait besoin de personne de confiance, au moins pour garder la porte pendant qu'elle criait de douleur pour donner vie à son enfant.

Il ne faudrait pas que l'un de ses assassins entrent à ce moment-là...

Le fait qu'il refuse totalement que Duscisio réponde de ses réels intentions aussi franchement qu'il pouvait parler à Othello, laissait l'ardente jeune femme dubitative et ne manqua pas de lui faire savoir. Elle avait également des plans mais l'un comme l'autre ignorait se qu'avait l'autre en tête pour pouvoir se coordonner. Mais il n'était pas question de tout dire maintenant. Laissant ceci dans son esprit jusqu'au moment propice, au temple lors qu'ils seront face à la personne visée.

Iina
Non

Ce simple mot dont la compréhension était peu logique, il dut se résigner par contre à continuer en lui accordant bien une certitude de sa part sur les projets d'Irina.

Il se trouve que vous êtes également concerner par cette histoire. J'aurai besoin donc de vous et d'Othello pour se faire. Si vous avez des alliés qui intervienne dans les vôtres, il serait judicieux de les laisser à l'écart.

Oui, ses plans risquait d'être en effet délicat et dont la magie aurait sûrement sa place durant la discussion. Comme Irina l'avait dit, les suivantes avaient peur qu'elle ne se mette en colère. Ce n'était par pour rien. Une intervention divine et de magie ne sera pas de trop. Et au point de vue magie, Duscisio n'était pas quelqu'un à prendre à la légère avec le potentiel qu'il avait à ce niveau.

Je serai le seul à parler en un premier temps pour m'introduire auprès de Kesha une fois au temple. Après...

Il aurait pu terminer par « seul la réaction d'Elerinna corrigera ses gestes » mais il n'était sûr de rien. L'analyse de toutes les situations possibles étaient encore en travaux. S'il était intégré, il n'aurait pas bougé de sa place et aurait continué de la dévisager pour commencer ses plans. La dévisager, voir lui adresser un regard défiant irraisonnable de ses actions pour l'objectif qu'il s'était fixé. Les traits, les paroles, les gestes de la grande prêtresse allait définir de la manière d'agir et de lui annoncer la chose dont il était question :
Le vœu d'Othello.

C'est à ce moment-là qu'il ferma le livre pour le poser et lui poser questions sur l'accouchement dont il avait entendu parler par la servante qui apparemment ses paroles semblaient bien lui gêner. Trop bavarde, mais détails qui pouvait importer car emmener l'enfant au temple serait une option. Duscisio ne laissait rien au hasard, si Irina devait emmener son enfant quelque soit sa raison elle serait en difficile mesure de se défendre par exemple.
L'aide qu'elle avait, était une personne qu'elle connaît sur une longue date. Elle en sourit, se remémorant peut-être que de se qu'elle avait fait pour elle n'était pas une mauvaise chose. La laissant dans la nostalgie un petit instant, elle continua dans la lancée concernant sa sécurité par une garde qu'elle aurait engagée et de la magie employée. Othello semblait être présente pour l'accouchement. Il sera donc juste d'attendre avant d'aller au temple de Kron avec elle dans un premier temps. Même avec toutes ses précautions elle ne savait que faire de plus, et laissa une phrase s’échapper de ses pensées dont les oreilles de Duscisio en avait compris les sens par le mouvement de ses lèvres et la faible voix.

Et qui est-il ?

La question était délicate. Duscisio était dépourvu d'information sur sa grossesse et ne cherchait pas à en savoir de trop. La question en elle-même lui échappa. Le fait qu'elle regrettait à voix basse que le père ne soit pas là pour l'accouchement était un sujet difficile. Quand Duscisio se rendit compte de se qu'il avait demandé il ne tarda pas à se corriger avant qu'elle ne répond, ne l'y obligeant donc pas à le faire et proposer une quelconque aide supplémentaire.

Si je peux être utile en quoi que se soit, un onguent où autre je peux préparer ça dans les jours qui viennent. Je retourne dans ma boutique une fois notre entrevue terminée. Gratuitement bien entendu.

Après tout, Duscisio était un herboriste et Irina le savait. La précision qu'il lui offrait se dont elle aura besoin était dans ses habitudes.

Étant donné que Duscisio n'avait pas donné le moindre détail concernant ses plans, Irina devait s'en remettre à ses suppositions... Et à vrai dire son instinct lui disait de se méfier, car ce à quoi il pensait entrerait sûrement en conflit avec ses propres desseins. Il était certes compréhensible qu'il prenne des précautions, cependant son silence et ces mystères ne lui plaisaient pas le moins du monde. C'est pourquoi, avec calme mais inflexibilité, elle lui expliqua les choses simplement.

« Cela fait des années que j'attends patiemment, que j'étudie la situation afin de régler les choses tout en causant le moins de dégâts possibles. Je suis désolée, mais je ne vous laisserai pas débarquer tel un héros des romans anciens et tout gâcher. J'ai conscience que vous voulez bien faire, et que vos intentions sont sûrement de protéger celle que vous aimez. Toutefois je ne resterai pas en dehors de ça, et je ne garderai pas non plus les cartes que j'ai dans ma manche pour la simple et bonne raison que vous le demandez. Que je sois enceinte, malade ou sénile n'y changera rien. Je n'ai pas fait tout ces sacrifices en vain. Je ne laisserai pas quelqu'un la mettre à mort, peu importent les raisons. Se salir les mains avec son sang, directement ou indirectement, ce serait descendre à son niveau de rampant. Je refuse d'être mêlée à ce type de chose, tout comme je refuse que vous y mêliez quelqu'un d'aussi pur qu'Othello. Elle mérite davantage que d'être ainsi souillée par un sang qui a déjà trop coulé. »

Les poings serrés, Irina était sérieuse comme jamais. Il était évident qu'elle désirait voir cette femme odieuse disparaître, plus que personne en ce monde... Seulement les années de préparations et de calculs lui avaient largement laissé le temps de réfléchir et de jauger les conséquences de ses actes potentiels. Ce n'était pas seulement par haine qu'elle voulait rayer Elerinna de la carte, ce n'était pas seulement par désir de vengeance ou par motivations personnelles. C'était devenu tellement plus compliqué et vaste que ça, qu'il lui serait trop difficile de l'expliquer, surtout à un homme qui lui était presque étranger. Les événements les avaient rapprochés par la force des choses c'est vrai, mais ce n'était pas suffisant pour qu'il puisse la comprendre.

« Nous la ferons chuter, c'est une certitude... à ma façon. C'est à la fois mon envie et mon devoir, seulement c'est aussi un besoin collectif. Lui trancher la tête serait bien plus simple, mais ensuite que ferait-on ? Vous pensez vraiment qu'Othello sera heureuse seulement parce qu'un démon de son passé finira par disparaître ? Ou ne pensez-vous pas qu'il s'agit d'une expression de votre naïveté. Cette femme n'est pas le seul mal de ce monde. Quand bien même il m'en coûte de l'admettre, elle est un mal qui a parfois été bénéfique, et nécessaire à l'Ordre. Indépendamment de ses manipulations, de ses chantages et de tout le reste, Elerinna est une figure publique. Le peuple la vénère et croit en elle. Peut être moins maintenant, ce qui n'est pas figé pour autant. Si elle tombe, elle entraînera beaucoup de monde avec elle, et pas seulement des corrompus et des verreux. »

Son regard se fit pensif, tandis qu'elle pensait à tous ceux qui étaient compris dans cette catégorie. Prêtresses accomplies, apprenties pleines d'espoir, soldats séduits ou simplement croyants et dévoués, et enfin... le peuple. Tout le peuple qui depuis des décennies, suivait cette idole sindarine et qui buvait chacune de ses paroles comme si elle était la réincarnation de Kesha elle-même. Irina n'était pas prête à les abandonner, à les trahir, à perdre leur foi si durement mise à l'épreuve. Si jamais ils apprenaient qui était réellement Elerinna, ils tourneraient injustement -et définitivement- le dos à la religion. L'Ordre perdrait alors ses fidèles en même temps que sa raison d'être... réduit à un simple hôpital de fortune dans les terres nordiques. Non. C'était inconcevable. Laisser faire ça ce serait donner la victoire à Elerinna.

« Cependant si vous êtes déterminé, je peux toujours mettre votre aide à contribution. »

Tout dépendait de sa capacité à laisser tomber toute idée trop radicale... Dans tous les cas une chose était sûre, Irina ne lui donnerait aucun soutien s'il n'était pas prêt à entendre la voix de la raison. Duscisio avait une personne à protéger... Irina avait un peuple entier sous son aile. Il lui était impossible de le laisser entreprendre quelque chose d'aussi égoïste et irréfléchi... Pas comme ça. Soupirant de lassitude, elle sourit tristement, sachant quelle serait sa position dans tout cela. Et dire qu'elle était encore contrainte de penser à toutes ces choses alors que l'enfant qu'elle portait risquait de naître à n'importe quel instant. S'en était presque triste, mais c'était ainsi. Il ne lui était jamais venu à l'esprit de se dérober à ses responsabilités quelles qu'elles soient, et ça n'allait pas commencer maintenant.

Quand Duscisio rebondit sur sa demi-confidence, Irina sourit. Un rictus sarcastique qui était insuffisant à dissimuler la peine. Devait-elle lui répondre sincèrement et donc se perdre en des explications qu'il ne croirait probablement pas ? Non, autant se contenter de la réponse la plus simple. Posant une main sur son ventre, elle lâcha la bombe qui n'allait peut-être pas surprendre tant que ça.

« L'officier Veto Havelle, de la garde Cimmérienne. Vous vous êtes brièvement croisés, je crois. »

Pourquoi avait-elle pris la peine de répondre ? C'était une bonne question, en soi. La fatigue, la solitude, la frustration ? Un peu de tout cela, sans doute. D'un autre côté, la rouquine n'avait pas donné plus de détails là dessus, vu qu'il n'en avait pas demandé. À quoi bon l'assommer avec des sujets qui ne l'intéressaient pas ? Haussant les épaules, elle posa sa tasse après avoir bu une grosse partie de son contenu. Prononcer ce nom n'était pas sans raviver certains souvenirs, plus ou moins agréables et souvent teintés de regret. Mais qu'y pouvait-elle ? Raven avait déjà pris son envol afin de délivrer une missive rapportant l'imminente future naissance. Elle avait déjà fait ce qui était à sa portée pour l'amener à venir la voir, alors les dés en étaient jetés, pour le meilleur et pour le pire.

« C'est gentil, mais je pense que j'ai tout ce qu'il me faut. J'ai eu tout le temps de préparer le nécessaire durant les derniers mois. Par contre vous êtes libre de rester autant de temps que vous voulez avant de repartir. Hespéria n'est pas si loin, mais la route n'est pas si praticable dernièrement. Voyager dans ces conditions difficiles devient vite fatiguant. »

Elle ne proposait pas cette alternative par pure politesse, ni ne cherchait à le faire plus longtemps qu'il ne le voudrait en faisant jouer son état. Simplement elle faisait preuve d'hospitalité envers quelqu'un qui avait jusque là toujours été bienveillant à son égard. En outre, leur conversation n'était pas encore terminée, du moins en ce qui concernait les projets qui touchaient à Cimméria. Car que ce soit contre lui ou contre un autre, Irina demeurait celle qui ne dormait jamais. L'Œil de Kesha.

Ne donnant aucun détail, il n'eut bientôt plus le choix quand celle ci commença à expliquer sa situation concernant ses propres plans. Cela ne lui plaisait pas d'être dans l'ignorance. Pour cause, quand ses projets finissent par tomber à l'eau juste parce qu'un homme joue les héros venue soudainement portée secours à un groupe de personnes. Des années, cela faisait des années qu'elle attendait le bon moment. Comment être calme avec une situation pareil où un simple imprévu se montrait soudainement devant elle comme si un mur était en train de se construire soudainement. Duscisio ne pouvait qu'écouter se qu'elle avait à dire. Ne voulant sûrement pas être laissé de côté juste parce qu'elle était enceinte lui paraissait insupportable, insoutenable même. Elle aussi avait des cartes en mains qu'elle était prête à utiliser à bon escient. Par contre quand elle passa au passage où il était question de mettre quelqu'un à mort il ne pût s'empêcher de la couper d'un seul coup avant qu'elle ne continue ses propos. Posant sa voix d'un ton fortement grave, élevé et sérieuse tout en mêlant un regard qui en disait long sur se qu'il allait dire.

Je n'ai jamais parler de porter un coup mortel à qui que se soit !

Duscisio paraissait presque en colère. Il avait beau avoir ses épées et sa magie sous la main, il était hors de question de se tacher de sang pour se mettre au même niveau que les manipulations d'Elerinna. Duscisio est un altruiste, il pense uniquement pour le bien de tous. Il posa sa main sur le front, légèrement furieux mais également dégoutter de ne pouvoir en rester là sur les détails.

Rah. Je n'ai jamais dis que quelqu'un allait être tuer. Il en est même hors de question. Puisque vous vous fourvoyer complètement...

Il prit une profonde inspiration, ferma les yeux avant de réfléchir à savoir comment il allait le dire. Pour y aller correctement, il commença d'une manière assez... impressionnante.

Je ne veux que le bonheur d'Othello, en accomplissant le vœu qu'elle m'a cité le premier soir de sa première visite dans ma demeure... Je compte libérer les prêtresses de Cimméria d'un poids qui n'aurai jamais du peser sur leurs épaules.

Manipulation, exploitation, passée souillée, cérémonie qui sortaient hors du culte de Kesha... Beaucoup de détails était encore à détailler sur la vision qu'avait pu voir de la part de la personne qui lui avait montrée la personnalité d'Elerinna. Tout se basait là-dessus. Le manque d'information qu'il était venu chercher ici était uniquement pour approfondir voir modifier ses actions futures. La maigre pause entre la première et seconde phrase n'avaient que durer quelques seconde, le temps d'inspirer chez Duscisio et d'étonner chez Irina si elle l'était. Mais maintenant qu'il y pensait, un partage d'action futur allait s'organiser. D'un seul coup, Duscisio se rendait compte qu'il aurait du en parler dès le début sans cacher quoi que se soit.
Comme il l'avait dit, la mort d'Elerinna n'était aucunement nécessaire. La libération commençait en premier lieu par le passé souillé du temple pour en comprendre les effets, et les corriger comme prononcer les vœux propres de la divinité Istherienne de la féminité et de la médecine. Ce n'est pas comme si les femmes aimaient être dirigées comme elle l'était, s'il ne faisait pas fausse route. Comment il allait faire, c'était encore une question sans réponse, mais peut-être en parlant un peu plus avec cette femme en face de lui allait affiner quelques réponse et donc quelques actions futurs, sur les mots qu'il allait employer, les gestes qu'il allait effectuer...

Ses alliés si elle en avait ne se nommait que sous un seul nom. Celui du garde qui les avait aidé à chercher les fleurs servant au remède qu'Irina avait elle-même conçu ou aider à concevoir.
Il fit un signe de tête pour confirmer cela sans ajouter de détails. Duscisio connaissait plus ou moins donc les trois autres personnes prévue dans les plans d'Irina.
Sa grossesse vint alors encore au sujet quand elle refusait presque son aide par simple politesse. Elle avait déjà tout se qu'il faut et n'avait rien besoin d'autres. Si c'était le cas, il allait pouvoir avancer. Non pas qu'il se soulageait d'un poids mais qu'un voyage allait avoir lieu après cette rencontre, une fois qu'il aura tout se qu'il faut pour continuer sur la bonne voix. Elle lui proposa même de rester pour se reposer car les conditions difficiles sont vite épuisant.

Je suis obligé de refuser cette invitation. Je dois me rendre à la cité d'Hellas pour affaire après notre entretien. Inutile de vous en dire davantage cela ne concerne en rien le sujet de cette discussion. Je dois me préparer pour y aller car c'est un pays qui nécessite... pas mal de ressources à cause de la Pistilose.

Ayant vu une annonce qui l'intéressait particulièrement, Duscisio allait devoir se rendre là-bas pour une mission d'une femme demandant de récupérer deux artefacts. Rien de bien méchant en somme.

On pouvait dire qu'elle avait réussit. En touchant ses propres principes, Irina avait suscité chez Duscisio une attention particulière de préciser qu'il n'allait aucunement retirer une vie pour en sauver d'autres. Non bien au contraire, quand il disait sauver les prêtresses de Cimmeria se n'était uniquement les petites apprenties et leur mentor. L'albinos était assez trouble pour cacher ses véritables intentions envers elle pour lui laisser quelques mauvaises surprises comme des bonnes se qui allait lui faire prendre jugement le jour venu. Un mystère qu'il gardait mais qui faisait toutes la différence. Ne rien faire savoir était la clef de son succès. Malgré que le point principal soit maintenant dévoiler par une magnifique manipulation de principe. Aussi maline qu'elle était, tomber dans un piège aussi grossier lui ressemblait bien.
Maintenant que la colère était passée, le Rosier Blanc devait absolument se reprendre, surtout que la Pistilose avait ressentie ce pic d'énervement et commençait déjà à se manifester par l'ondulation des tiges qui entourait ses muscles, signe qu'elle voulait sortir et pousser vite pour le défendre de se qui l'énervait. La grimace qu'il ne pouvait que cacher par un sourire en coin, les gémissements de douleur à travers son corps eux était difficilement gérable. Cela fait mal, atrocement mal, même malgré la potion qu'il avait réussie à concentrer avec Othello ne suffisait point. Utilisant un peu de ton essence divine pour la calmer, laissant l'herboriste perplexe et silencieux le temps que la jeune femme lui répondit de sa franchise et à savoir qu'il n'allait pas s'abaisser à tuer quelqu'un pour rendre justice. Les conditions suivantes l'intéressaient également.

J'allais justement vous proposez ceci, rester en contact nous permettrais d'avoir une meilleure organisation sur nos plans respectifs. Sans compter que je compte bien sur votre présence le jour où je compte agir.
Je veille à mon courrier tous les jours, au vu que la plupart de mes commandes viennent de là et se qui me permet de survivre dans cette société.

Ne portant aucun sac sur lui, il aurait bien donné quelques choses de plus, un imprévu qu'il aurait dû prévoir également. Ses potions étaient l'une des raisons pour laquelle il ne pouvait rester, il devait en boire une par jour, jusqu'à qu'il trouve un moyen d'augmenter la durée de l'effet de cette dernière.

Je crois savoir également que vous avez quelques talents en herboristerie à créer des remèdes. Je n'en possède pas sur moi, mais je vous enverrai par courrier une recette et quelques ingrédients que vous n'aurez que par mon biais. J'aurai besoin d'un petit truc en plus qui aujourd'hui se porte plus comme une nécessité qu'une envie.

Il marqua une pause pour prendre un peu son souffle et ainsi continuer ses explications.

Cela concerne la Pistilose, la fleur que je vous ai offerte la dernière fois. Dans la limite du possible essayer de me communiquer votre possibilité à venir dans ma boutique. J'aurai besoin de quelqu'un d'autres pour m'aider dans la tache qu'est d'augmenter le temps d'effet de la potion... Il faut dire que je dois en prendre une ou deux fois par jour, en partie pour cela que je ne peux rester...

Cela lui soumettait un point qui l'affaiblissait dans ses déplacements, réduire le poids des commandes pour pouvoir porter ses propres fioles personnelles. Pourvoir s'en débarrasser durant un jour voir deux. Même une semaine dans le meilleur des cas lui serait très favorable. Par contre, lui dire comment il pouvait avoir l'un des ingrédients était à proscrire, Othello en avait déjà eu l'amère expérience.
Précisant qu'elle ne voulait en aucun cas le retenir dans ses actions, avec un sourire cette fois tout en lui accordant la bénédiction des dieux. Il se releva pour se préparer à partir, reculant doucement sa chaise puis reprenant son épée et sa cape qu'il ne tarda pas à attacher pour affronter le soleil qui tapait encore.

Les dieux ont toujours été avec moi. Encore plus depuis que je porte cette plante en moi. Je prierais Limiria pour qu'elle vous protèges, vous et votre enfant.

Il porta sa main à son cœur, et baissa la tête tout en fermant les yeux. Et puisque maintenant elle était au courant :

Si vous voyez Othello, portez lui mon cœur à son égard. Je désire plus que tout de la revoir mais je dois accepter la séparation actuelle qui nous éloigne pour porter de meilleurs jours prochainement.
Je vous porterai un premier courrier dans quelques jours, ainsi que quelques bénédictions de mon cru pour vous portez bonne santé.

Il se releva droit comme un I, se dirigeant vers la porte pour commencer à rentrer chez lui.

Irina n'était pas aussi dupe qu'on pourrait le croire. Aussi affaiblie mentalement et physiquement soit-elle, il ne fallait pas oublier que c'était grâce à sa perspicacité et sa finesse qu'elle était encore là aujourd'hui. Survivre dans un milieu aussi retors et impitoyable que le sien n'était pas donné à tout le monde, et à ce niveau là tout du moins, Duscisio avait encore beaucoup à apprendre. C'était bien d'avoir des principes et des convictions, mais cela n'était pas suffisant pour autant. En devenait Gélovigien, et surtout en s'affiliant à Cimméria, le jeune homme avait fait un grand pas. Mais ce pas n'était-il pas plus grand que sa jambe ? Seul le temps le dirait. Dans tous les cas Irina tirait quelques informations de cette conversation, des données qui lui permettraient d'agir en conséquence. Avoir conscience des gens qui l'entouraient, c'était le premier pas précédant les décisions. Connaître les pièces sur l'échiquier, qu'elles soient alliées, ennemies, ou comme dans ce cas, neutres et indépendantes. C'était ainsi qu'elle considérait le jeune albinos... comme un élément à surveiller, car il pourrait être assez précipité pour tout compromettre.  

D'un côté elle n'avait rien contre lui, mais d'un autre sa méfiance était aussi présente, si ce n'est encore plus qu'avant. C'était un sentiment qu'elle ne pourrait expliquer rationnellement, mais qui sans nul doute avait une raison d'être. C'est aussi à cet instinct inexplicable qu'elle devait la vie, après tout. Observant son invité qui était sur le point de prendre congé, elle sourit. Il avait du potentiel, elle le reconnaissait. De lui émanait quelque chose de profond et mystique, qu'elle n'arrivait à déterminer. Elle l'appréciait d'une certaine façon, et espérait sincèrement que le moment venu, leurs intérêts convergeraient.

« J'espère que votre action, quelle qu'elle soit, donnera origine à plus de paix que de trouble. Dans le cas contraire, soyez sûr que je serai sur votre route, avec ou sans l'approbation d'Othello. »

Irina aimait Othello comme sa fille, elle l'avait protégée et transmis son savoir bien avant qu'elle ne le rencontre. Cependant son Ordre et la préservation de ses membres passait avant les éléments extérieurs. C'est pourquoi dans sa voix calme il n'y avait nulle menace, juste l'énonciation d'un fait évident qu'ils savaient déjà tous les deux. Ce n'était pas le genre d'Irina de jouer les hypocrites, et d'ailleurs le fait qu'elle ne s'encombre pas de faux semblants était un gage de son respect pour Duscisio.

« Faisons comme ça, dans ce cas. Envoyez moi une liste de ce dont vous avez besoin ainsi qu'une explication exacte des symptômes que vous voulez contrer. Il est tôt pour parler de guérison, bien sûr, mais je vais voir ce que je peux faire. Je viendrai lorsque ce sera à ma portée, et en attendant si vous me donnez suffisamment de détails, je pourrai faire des recherches histoire de ne pas perdre de temps. Après tout en ce moment j'en ai à revendre... »

Professionnellement parlant, le cas de la Pistilose était intéressant. Irina n'avait jamais vu une telle chose ailleurs, mais sa curiosité de médecin la poussait à vouloir en savoir plus. Cependant dans l'immédiat le moment était mal choisi pour se pencher sur la question. Qu'importe. Ce n'était que partie remise. Le voyant s'apprêter à sortir, la jeune femme se leva lentement. Ses jambes lui pesaient énormément, mais sa dignité l'empêchait de le montrer.

« Merci. Je lui transmettrai, si elle vient assister à l'accouchement, ou bien lorsque nous nous verrons plus tard. Soyez prudent. »

Droit et sérieux, l'Ascan s'en fut en refermant la porte derrière lui. Juniel l'accompagna alors jusqu'à l'entrée, avant de revenir rapidement s'enquérir de l'état de sa maîtresse. Épuisée, cette dernière se tenait toujours au même endroit, près de la fenêtre. Le livre qu'elle lisait était toujours au même endroit, et son visage était figé dans une intense réflexion. Cette visite avait été des plus étranges, et encore maintenant elle ne savait quoi en penser. L'avenir était mystérieux, et l'idée de faire face à l'inconnu la terrifiait. Son esprit était confus par tout ce qui se passait, mais une seule chose était sûre. S'il lui avait été possible de ressentir de la peur... en ce moment, elle aurait déjà perdu la tête.