Un soupçon de couleur dans un tableau monochrome [PV Léna]

Cette saison, elle est certes parfaite pour les affaires Aux Milles Couleurs, elle nous apporte de nombreux hommes à la bourse bien remplis cherchant à tenter leur chance ou un peu de réconfort, pour cette raison, j’adorais cette saison. Oui Langdum pouvait être bien agréable, du moins lorsqu’on est bien à l’abri. Mais lorsqu’il s’agissait d’apprécier un beau moment, une balade dans la cité les sombres nuages dans les cieux masquaient les astres célestes du jour. Enfin… je devais y voir sans doute un coter positif à tout cela, cela me permettait de conserver mon agréable teint parfait. Rien de trop blafard non plus, il m’était important d’afficher certains signes de vie et de vigueur, car les sombres cœurs solitaires cherchent rarement un peu de chaleur chez les morts. Enfin, je disais cela… mais je connaissais certaines dames qui en étaient bien capable. Enfin, cela est un autre sujet pour un autre jour… cela n’a rien à voir avec ma personne alors ce n’est donc rien de bien important pour le moment.

C’était donc avec un parapluie en main, malgré aucune de pluie tombant des cieux, que je me baladais dans les rues de ma belle cité. Oui, elle demeurait belle cette cité malgré le temps maussade. Il faut dire que d’y trouver de tels personnages tels que ma personne apportait sans doute quelques agréables couleurs sous un temps sombre. Oui, j’apportais les couleurs et cela malgré mon long manteau de fourrure noire comme les plus d’un corbeau, ma présence à elle seule était un rayon de soleil. Ce n’était point sans raison que quelques regards se retournaient vers moi alors que je déambulais dans les rues tel un séduisant félin. Une posture parfaitement droite, un visage fier possédant un soupçon d’enchantement, je soulevais parfois le masque de la séduction légèrement. Oui, je levais que très légèrement afin de donner un avant-goût de ce qui est, ce qui pourrait être s’ils osaient venir me trouver. J’étais l’homme que les autres hommes enviaient, celui que leurs femmes désiraient dans certains cas. Dans d’autres, c’était le contraire… oui certains gentilshommes n’osaient point le mentionner haut et forts, mais ils me désiraient eux aussi. Les gens me percevaient parfois comme étant une fleur, d’autre comme étant le poison de la société… peut-être étais-je à ma façon un peu des deux, telle une orchidée. Oui, c’est sans doute cela, j’étais l’orchidée de la société, une belle chose certes, mais dangereuse sans l’ombre du doute. Du moins, je n’étais qu’une fleur dangereuse lorsqu’il était primordial de l’être… hormis cela j’étais qu’un simple et humble compagnon. Ah je ne pouvais même pas songer à une telle chose sans même rire un peu… moi, simple ! Cela aurait fait en sorte que j’étais tout comme le commun des mortels… alors ça non.

Parmi les masses et les soirées mondaines je pouvais certes démontrer le visage du plus commun des aristocrates, mais là n’était qu’un rôle joué. Un tel visage n’était qu’une façade, cette façade elle était partiellement présente en ce moment… mais que très peu. Elle aidait parfois dans le grand et mystérieux jeu de la séduction cette façade, je l’utilisais afin d’offrir une illusion de manque d’intérêt, afin de les faire courir jusqu’à moi, les faires travailler un peu avant d’obtenir leur récompense. Enfin, je l’utilisais aussi lorsque je n’avais nul intérêt, ce qui arrivait à l’occasion avec des gens que je jugeais très ennuyant… ordinaire, monochrome. Alors ces gens-là, la société en est remplie… Qui sait ! Peut-être qu’avec un peu de chance je vais y trouver en ce jour une personne capable d’attirer mon attention. C’est à ce demandé quel était la véritable raison pour ma balade dans les quartiers commerçant. Était-ce pour y acheter quelques produits ou y trouver quelqu’un avec qui m’amuser pendant un certain temps ? Pourquoi pas les deux ? Depuis quand étais-je le genre d’homme à faire des compromis sur ce que je voulais ? Je vois, je désir et je prends ! Tel était la suite logique des choses. Certes, je devais parfois faire quelque détour, me montrer un peu patient, mais le résultat final demeurait toujours le même.

Mes bottes claquaient donc sur le pavé alors que ma ravissante silhouette déambulait dans les quartiers commerçant de la cité. Quelques boutiques ici et là, quelque petites choses intéressantes en apparence, mais qu’après avoir regardé un peu plus attentivement, tout être possédant une certaine appréciation pour les produits de qualités allait finir par y perdre intérêt. La cité frontière, s’il y avait bien un endroit où je pouvais trouver quelque chose d’intéressant, c’était là. Peut-être allais-je rendre visite au garçon du bouché ou à la charmante fleuriste si rien n’attirait véritablement mon attention… il s’agit là d’agréable choses qui pourraient sans doute trouver une façon de me divertir durant un moment, qui sait. Je devais sans doute déjà me compter fort heureux qu’il ne pleuvait pas. Cependant, une balade jusqu’ici sans rapporter quelque chose, je trouvais cela un peu comme étant une journée gâché, non ?

Ce moment n’était qu’un interlude, qu’une façon de se distraire un peu entre deux actes, Ce soir, ma personne allait retourner Aux Milles Couleurs et divertir ! Afin d’être à nouveau l’objet de désir et de plaisir derrière les portes closes de l’établissement, l’hôte parfait et idéal pour la soirée. Mais puisque la vie ne devrait point tourner uniquement autour du travail, je me laissais un peu emporter par cet interlude avant le prochain acte. Je n’aurais pu me douter que cette distraction était à moins de deux pas de mon être et qu’il aurait suffi que je me retourne afin de la voir.

Si charmante était cette cité habituellement, cependant en cette journée des plus nuageuses, rien ne semblait être en mesure de suffisamment me divertir. Je sentais que j’avais besoin d’une distraction, de quelque chose frais, de beau, de nouveau ! Cependant, ma belle cité m’avait abandonné sur ce coup cette fois-ci. Oui, cette cité possédant tant de couleurs, tant de vie et tant de divertissement, en cette journée des plus grises, elle m’avait abandonné. Elle ne souhaitait plus me divertir, m’intriguer et m’offrait les mêmes délices qu’hier. Ma cité, elle ne semblait point chercher à me séduire, mais je ne pouvais pas trop lui en vouloir, elle m’avait été si fidèle jusqu’à ce jour et il m’était possible de voir qu’elle tentait malgré tout de faire des efforts ma belle ville, mais cela ne changeait tout de même rien. J’avais certainement une certaine jouissance à me balader ici et là, m’amuser à jouer un peu à l’accroche cœur sans rien offrir autre qu’un avant-goût de ce qui pourrait être, mais ce jeu allait éventuellement finir par m’ennuyer. Cela fait sans doute un peu partie de la saison. Avec le temps plus gris, les voyageurs venus de loin visite un peu plus rarement et avec eux apporte qu’occasionnellement des nouveautés. La saison des parfums exotiques tire à sa fin, des vêtements raffinés, des bijoux excentrique… tout semblait si monochrome en cette journée ! Même les beaux sourires que les gens m’envoyaient dans l’espoir d’attirer mon attention ne semblaient point être en mesure de m’intéresser au-delà du premier regard. Des visages familiers, des regards que trop connu qui furent posés plus d’une fois sur ma séduisante figure dans l’espoir de savourer ce qui se trouvait sous le magnifique manteau. Il existait la possibilité de m’amuser avec certains tels des il est possible de s’amuser avec une marionnette, mais lorsqu’il s’agit de la même chanson de polichinelle qui joue et rejoue, un homme tel que ma personne fini par y perdre un peu l’intérêt.

Peut-être qu’il ne s’agissait que d’une mauvaise journée pour une telle aventure ? Cependant, malgré le fait que cette possibilité existait, je devais sans doute garder espoir qu’à la prochaine intersection un nouveau délice de la saison m’attendait ! Je continuais donc de faire claquer mes bottes sur le pavé alors que ma personne déambulait toujours dans les rues. J’avais déjà passé plusieurs boutiques et je m’étais arrêté à quelque reprise, mais rien ne semblait m’inspire, me charmer et cela malgré les nombreuses efforts des divers marchands. Ils tentaient tous de m’offrir leur produit en me disant que tout m’allait comme un gant… mais il était évidant à mes yeux qu’ils n’y connaissaient rien de mes goûts des plus excentriques. Des charmantes robes aux vestons masculins, tout pouvait aller avec ma figure, mais rien qui sortait de l’ordinaire… qui allait détourner les regards. Non, non et non… quel malheur. Mais si seulement j’avais su que le bonheur que je recherchais était à quelque pas seulement… qu’il fut à quelque pas depuis fort longtemps. Que la nouveauté, la fraicheur recherché me suivait telle une ombre… est-ce que je m’aurais retourné pour l’accueillir ?

Sans doute, mais puisque je suis rarement le genre d’être à regarder derrière moi, voir ce que j’abandonne alors que je continue sur ma route, mon regard n’avait su se retourner et trouvé cette fraîcheur ! Non, mon attention ne lui fut point apporté, du moins pas avant qu’il ne m’était plus possible de l’ignorer. Il m’est difficile de dire ce que j’ai le plus aimé de ce moment… la nouveauté ou la surprise. Je ne pouvais réellement choisir. Il, quelqu’un en cette journée des plus monochromes avait su me surprendre, m’étonner et même un peu me séduire ! Alors que ma charmante personne continuait de déambuler dans les rues, sur ma tête, un chapeau avait su s’y déposer. D’où venait-il ? Alors là, il s’agissait d’un grand mystère ! Suite à avoir ressenti l’objet sur ma tête, je n’ai pu m’empêcher de m’arrêter durant un instant. Une expression d’abord un peu perplexe s’était affiché sur mon visage des plus délicats, puis à travers mes prunelles il était possible d’y lire une certaine fascination, voir une admiration pour l’œuvre qui se trouvait sous mes yeux. Moi qui n’avait nul souvenir d’appris pris un peu plus tôt dans mes mains cet objet, je n’arrivais point à comprendre d’où ce charmant chapeau pouvait venir ! Une œuvre d’art, si nouveau, si parfait… comme s’il avait été créé pour ma personne ! Qui avait pu me faire un tel cadeau ? Le quel de mes nombreux admirateurs avaient été en mesure de déposer ce couvre-chef sur ma tête à mon insu ?

Mes prunelles s’étaient alors mises à rechercher la personne capable d’une telle œuvre. Autour de mon être, il y avait certes quelques regards posés sur moi, mais nul d’entre eux semblaient être capable de créer un tel produit ! Je possédais certes l’habitude de recevoir divers présents, généralement de clients potentiels, d’admirateur de mon art, mais rien de tel. Mes prunelles continuaient donc de balayer l’horizon avant de se posé sur une jeune Sindarine. Nos regards s’étaient alors croisés, puis un petit sourire en coin avait su trouver son chemin sur mes lèvres. Je m’étais alors retourné vers elle avant de me diriger vers celle-ci d’un pas non chaland, tenant toujours le chapeau en main. Une jeune femme… une jeune fille plutôt, délicate, agréable à regarder à sa façon, se trouvait devant moi.

‘’Est-ce donc à vous que je dois l’honneur de ceci?’’ Lui avais-je alors dit doucement.

J’étais à moins de trois pas d’elle alors que je replaçais le couvre-chef sur ma tête avant de m’admirer dans le reflet d’une fenêtre. Déjà que ma figure était des plus agréable à regarder habituellement, je devais avouer que ce couvre-chef, cet accent de couleur sur ma tête était des plus magnifique. Le tout ne faisait qu’embellir la beauté naturelle de ma personne, ce qui me faisait sourire un peu plus. Enfin, bien que je puisse sans doute habituellement passer un long moment à me contempler, puisque j’étais en compagnie de la possible créatrice de l’œuvre d’art, il était donc courtois de ma part de retourner mon attention vers la jeune demoiselle. Elle ne devait pas avoir plus que cinquante printemps, enfin si elle était Terranne je dirais une quinzaine, mais par ses traits raffinés, voir un peu familier, il m’était possible de déterminer qu’elle ne l’était point. Certes, je suis un être plutôt perspicace, mais afin de connaitre le peuple auquel appartenait l’inconnue il ne fallait pas nécessairement être un grand génie. Si elle était celle qui m’avait offert ce chapeau, je me demandais bien quel était les intentions de celle-ci.

Cette journée m’avait semblé si monochrome, cependant mes recherches pour un peu de couleur dans ce tableau ne furent point en vain ! Alors que je me baladais dans les rues de la cité, rendant les masses jalouses de mon charme, alors que ma sublime personne allumait le feu du désir chez certains, je fus offert un magnifique couvre-chef ! Venu de nulle part, le sublime chapeau m’était venu comme une offrande à la divine créature que j’étais. Après m’être admiré durant un moment, portant fièrement le cadeau, mon regard c’était alors posé sur celle qui m’avait offert ceci. Certes, cela pris sans aucun doute un certain temps, mais que voulez-vous, il est parfois difficile de décrocher son regard de ma sublime personne. Je m’étais alors adressé à mon admiratrice et je devais avouer, qu’elle n’avait cessé de m’amuser ! Oh non cette charmante inconnue, elle allait sans doute trouver une façon de me divertir pour un certain moment.

L’observer ainsi, balbutier des paroles, presqu’incohérentes, je ne pouvais m’empêcher de lui sourire. Oui, je lui offrais un sourire à la fois amusé et charmeur et semblait-il que plus je me montrais charmant, ce qui n’était pas bien difficile pour ma personne, celle-ci semblait chercher un peu plus ses mots. Ah elle parlait, elle parlait, tentant de renier ce qui m’était évident, ne savait-elle pas qu’elle était l’une des pire menteuses ? J’avais rencontré de nombreuses personnes dans ma longue existence, des gens fourbes, menteurs et voleurs ! Cela avait su faire en sorte que je pouvais facilement les démasquer, de plus, très peu de gens était aussi habile que ma personne à ce genre de jeu. Je n’irais pas jusqu’à dire que j’étais maître dans l’art, enfin peut-être, car cela ne serait nullement un mensonge. Oui je possédais un talent pour la supercherie et l’illusion, mais si vous ne savez pas que vous vous êtes fait bernez, il n’y a aucun soucis dans ce cas. Une chose était certaine, celle qui se trouvait devant mes prunelles était bien loin d’être maitresse de l’art ! Je pouvais presqu’entendre son rythme cardiaque s’accélérer alors qu’elle tentait de renier le cadeau.

Cependant, elle avait sans doute sur lire sur ma figure amusée que je ne croyais pas un seul mot de ce qu’elle m’avait raconté jusqu’à présent puisqu’en un instant la chanson de celle-ci changea le refrain. À cela je n’avais pu m’empêcher de rire un peu, elle m’amusait bien celle-ci ! Elle était à sa façon la touche de couleur dont j’avais besoin en cette journée. Je m’étais tant ennuyé jusqu’à présent et voilà qu’elle m’était apparue ainsi ! Ah voilà ce qui avait su illuminer ma journée.

‘’Vous parlez trop ma chère’’ lui avais-je alors dis.

Cependant mes paroles étaient un peu en vain, car elle ne semblait point souhaiter arrêter de ce justifié pour son geste. Il est possible qu’une toute autre personne aurait eu une réaction bien différente de la mienne, mais étant un homme bon, parfois trop bon, je ne pouvais point être en colère ! Mieux valait la laisser continuer de balbutier maladroitement ses mots jusqu’à ce qu’elle ne possède plus le souffle pour continuer à parler ainsi. Je m’étais donc contenter de simplement la regarder, doucement. Cependant, avant que je puisse ajouter quelque chose de plus, cette dernière su me surprendre une fois de plus. Un second couvre-chef était apparu sur ma jolie tête. Je ne pouvais masquer ma surprise.

‘’Voilà un talent des plus particulier! Vous êtes une jeune femme très surprenante je dois l’avouer!’’

Je m’étais alors relever afin de mieux admirer mon sublime reflet avec ce nouvel œuvre d’art qui s’était posé sur ma tête. Magnifique, oui j’étais magnifique, comme d’habitude, mais ce chapeau ajoutai un petit accent de plus. Je lui offrit donc un grand sourire avant d’ajouter doucement.

‘’Si vous êtes capables d’autres prodiges, de bien plus que la création de couvre-chef, je vous engage ma chère amie! Dite moi, quel est votre nom ma chère amie ? ‘’