A l'ombre du soleil levant [PV Dolan Kane]

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 A l'ombre du soleil levant [PV Dolan Kane]

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MessageSujet: A l'ombre du soleil levant [PV Dolan Kane]   A l'ombre du soleil levant [PV Dolan Kane] Icon_minitimeJeu 19 Fév - 0:39

L'aube se levait, rouge sur les quais endormis, avec des zig zag violacés et des reflets roses dans l'horizon pâle. Le ciel était zébré, sabré par des des lumières fortes, par des luminescences surréalistes; Les mâts se détachaient nettement dans l'azur blême, et se balançaient lentement, soulevés par le roulis des vagues, les voiles remontées, jetant sur le pont des navires des cordées rêches et tendues qui vibraient mollement. L'hiver finissant jetait sur les coques et les proues une petite bise agaçante, férocement mordante, qui soulevait méchamment les vêtements et qui glaçait les corps.  Dans l'ombre qui noyait encore les bords embrumés de l'océan, des lanternes flambaient encore faiblement et répandaient une frêle clarté sur le pavé inégal.

A l'angle du passage de trois maraîchers, qui donnait sur le côté ouest du port, à proximité du quai numéro trois, Elerinna s'était jetée dans l'ombre d'un large portail qui projetait une obscurité pénétrante sur la travée. Elle s'était pelotonnée dans un coin, et avait enfouie son visage dans la fourrure de la large pelisse qui la recouvrait entièrement, comme si elle désirait prendre le moins de place possible. Depuis peu, elle répétait fréquemment ce geste, méticuleusement, obsessionnellement même. A dire vrai, depuis que Léogan l'avait sauvagement assassinée.

Désormais, elle aimait les coins d'ombres, le refuge de l'obscurité tenace, la présence terne et rassurante de la pénombre. Lorsque les ténèbres la recouvrait, elle se sentait enfin en paix; l'angoisse s'apaisait en elle. Elle n'était plus personne, elle était comme la nuit, solitaire et paisible. Son cœur s'adoucissait. L'amertume et le désespoir qui l'étreignait s'enfuyait, et laissait place à une douce mélancolie, une mélancolie simple et calme, comme une mollesse tranquille de l'âme. Elle cessait d'être tourmentée, étranglée par la haine, brisée par douleur, exhortée par l'affliction à la destruction et à la rancœur. Elle retrouvait un peu de cette candeur de naguère, des ces élans doux et naïfs qui emportent parfois les rêveurs. Elle cessait un peu de haïr.

Bientôt, l'aube éclaira l'ombre de son refuge. Des nappes de lumières ténues vinrent tachetées le sol et le mur de brique qu'un crépis de chaume écaillé recouvrait vilainement; l'air frais sentit le jour nouveau, ce parfum de rosée, de foin et d'égouts qui sent fort et qui embaume l'air du petit matin. Elerinna respira une grande goulée d'air, et s'assura de la présence de son petit poignard à la ceinture. Le contact de la garde de l'arme, froide et hostile, la surprit; elle n'avait pas l'habitude de porter des armes.

Elle avait rendez-vous à l'aube, avec Dolan Kane, Chef des Nérozias, à l'angle de l'embarcadère numéro trois. La chose avait été décidé très rapidement, en quelques jours à peine. Des contacts Nérozias avaient arrangé l'affaire discrètement, sans que cela se sût par l'entremise de nombreux plis, et s'assurant avec une rapidité surprenante de la sécurité de l'affaire; néanmoins, la chose n'était négociable qu'à la condition qu'ils se rencontrât tout à fait seul. Bien que cela la terrorisât, Elerinna avait accepté, maussade et résignée, déterminée à ne montrer aucune faiblesse. D'ailleurs, il lui était impossible de refuser. Une alliance avec les Nérozias était inespérée, et ne pouvait qu'être bénéfique à l'entreprise qu'elle souhaitait entreprendre; elle n'avait pas le loisir de tergiverser.

Vivement, elle sortit de la pénombre et obliqua vers le port. Elle descendit rapidement le passage des trois maraîchers, qui filaient en diagonale vers l'embarquadère. A l'angle, elle tourna vers le quai numéro trois qu'éclairait l'aube naissante. Fréquemment, elle jetait des regards en arrière; une ombre la faisait frissonner. Elle s'imaginait des sottises. Le moindre recoin obscur devenait un repère de voyous, un nid de calamités sordides. En un mot, l'angoisse lui tournait la tête. Dans son œil triste brillait une peur franche, qui la talonnait sans relâche et qui ne s'en allait pas. Au bout du quais, elle distingua une silhouette, comme une ombre dans la clarté solaire.

Elerinna s'approcha d'elle à pas lent et mesuré. Lorsqu'elle parvint à sa hauteur, elle tâcha de paraître parfaitement maîtresse d'elle-même, l'allure fière, l'air calme et paisible. Elle sortit lentement de sa poche le médaillon qu'on lui avait demandé de remettre en main propre à Dolan Kane et le lui tendit. Du regard, elle le jaugeait; l'aube ne cessait de croître dans le ciel rougeoyant et blême.
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MessageSujet: Re: A l'ombre du soleil levant [PV Dolan Kane]   A l'ombre du soleil levant [PV Dolan Kane] Icon_minitimeJeu 19 Fév - 22:17

- Quelle belle journée qui s'annonce mes chers enfants !

Dit-il à l'équipage du Colombia. Le juge aimait le grand large à bord de ce grand trois mâts de 1200 tonneaux. Il y sentait une grande liberté sans contrainte, une liberté sans égale qui reposait son esprit tourmenté par les événements de ces dernières années. Cependant la mélancolie n'était point de mise, l'aube approchait à grand pas.

Un rendez-vous important était sur le point d'arriver. En effet quelques jours fût nécessaire pour organiser cette rencontre entre le révolutionnaire et une femme avide de vengeance. Cette Elerina, ancienne chef des prêtresse de Cimméria fut évincé, déclaré morte selon ses renseignements. Cette fiction n’intéressait pas forcément le sindarin mais le pays de Cimméria était en pleine confusion ces temps-ci, et le juge noir y voyait une opportunité de pouvoir renforcer cette confusion et pouvoir peut-être renverser le gouvernement en perdition et Belicio par la même occasion. Et puis avoir les prêtresses de son côté n'est pas forcément une mauvaise chose.

Alior l'avait prévenu par le biais de ses espions que l'impérial avait des vues sur cette alliance, ce qui n'enchanter guère le chef des nérozias. Il se fit violence pour s'y rendre tout de même, pour négocier cette alliance car pour le sindarin, ce qui comptait était le résultat.

Alors que le navire fendait les vagues dans une  brume matinale non loin du port de Mavro Limani, le bruit assourdissant des deux ancres du bâtiment s'enfoncèrent dans les fonds marins, dansants dans l'eau  sombres pour se reposer doucement sur le lit de sable. Les marins escaladaient les mâts pour rabattre les voiles tandis que d'autres affrétaient une barque afin de rejoindre la terre.

Debout, avec l'allure d'un conquérant,  à la proue de la barque, sa silhouette si singulièrement fine, haut de forme sur le crâne et canne vestimentaire sous le bras détonnait quelques peu dans la brume disparaissant au jour naissant.

La barque se cogna dans un bruit bref contre un des pontons du quai n°3, au lieu dit de la rencontre. Le juge noir mis pied à terre, pris une bouffée d'air avant de soupirer lentement et posa le pied de sa canne sur le bois légèrement vermoulu de l'embarcadère.

Le juge aperçu une silhouette féminine s'approchait de lui avec un pas plutôt hésitant. Le sindarin avait un don pour ressentir le sentiment des gens de par son expérience. Un léger rictus apparut sur le visage de Dolan tandis qu'une femme au teint arriva en face de lui tendant un médaillon à son égard.

Il le prit en main et engagea la discussion avec un ton légèrement enjoué tandis que son petit animal de compagnie pris place sur son épaule :

- Elerinna Lanetae je présume ? C'est une belle journée qui s'annonce, j'espère que cela sera le cas pour notre possible collaboration.


N'attendant pas vraiment de réponse de sa part, il donna le médaillon à son petit capucin qui le croqua comme une pomme avant de réaliser un petit couinement comme s'il parlait à son cher maître.
Cela peut paraître étrange, cependant le juge noir avait bel et bien un certains langage avec Spike : un mélange d'interprétation du cri et de la gestuelle qu'il avait appris à ce malin petit singe.

Ce bref langage de cet animal prouva au sindarin que cela était bel et bien la bonne personne.

Les négociations allaient donc enfin commencer.
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MessageSujet: Re: A l'ombre du soleil levant [PV Dolan Kane]   A l'ombre du soleil levant [PV Dolan Kane] Icon_minitimeSam 21 Fév - 0:17

Il avait l'air d'un aristocrate, avec son chapeau qui lui mangeait la moitié du visage, et sa canne vestimentaire. Sa silhouette filiforme se découpait nettement dans le soleil naissant. Elerinna peinait à deviner les traits de son visage; la clarté de l'aube l'éblouissait. Elle ne distinguait, tout au fond, là-bas, sur l'embarcadère, qu'une ombre qui l'attendait, fermement campée sur le bastingage, et qui devait la regarder sans ciller. Et elle la regardait, elle aussi, fixement, avec une certaine angoisse dans les yeux, et une certaine curiosité aussi. Elle se demandait si l'homme qui l'attendait -car certainement c'était un homme- éprouvait le même intérêt envers elle qu'elle avait à son égard. Déjà, elle s'imaginait mille choses; N'étant pas à contre-jour, il devait très bien la distinguer, lui, et avait pu l'observer tout à loisir. Lui avait-il trouvé le teint pâle, de ce teint cireux et blême des Gorgoroths? Avait-il deviné son trouble et son inquiétude? Lui avait-il déjà prêté quelques intentions, l'avait-il évaluée en quelques rapides coups d'oeils, comme font certains hommes, avec une morgue hautaine et suspicieuse?

Mais, déjà, elle était à sa hauteur. Elerinna ne parvint pas davantage à distinguer son visage; le chapeau lui cachait la figure, mais ne dissimulait pas ses oreilles, fines et pointues. C'était un sindarin. Comme la chose était cocasse! Ils étaient là, tous les deux, à se regarder en chien de faïence, méfiants, et leur destin était si semblable! Ils étaient tous les deux les membres déchus d'un peuple immémorial dont la race fière et orgueilleuse s'était réfugiée dans la passivité ennuyeuse et le commerce embourgeoisé et mollasson. Il y'avait de quoi rire très franchement, de s'esclaffer un bon coup. Pour une rigolade, ça pouvait en être une, et une belle. Les grandes âmes finissaient toujours par se rencontre, disait-on parfois, il fallait croire que c'était vrai.

Mais Dolan semblait guilleret, insouciant. Sa voix était bonhomme. Il avait le ton du commerce, ce ton désinvolte et content qui signale les bonnes affaires. Il parlait avec assurance tandis que son petit singe aux yeux vifs et aux gestes rapides croquait hargneusement dans le médaillon. Et il y allait, le bougre, il fallait voir! A bon coup de dents, à coup de machoir presque! Elerinna était certaine qu'il était prêt à se les briser, ses dents, en couinant très fort; il n'émit qu'une série de piaulement et n'eut pas l'air d'éprouver la moindre douleur. Pour une surprise, c'en était une.

Seulement, Elerinna n'avait pas le temps d'être surprise. Lorsqu'on est surpris, on se distrait, on n'observe plus les choses essentielles; les petits détails vous échappe. Les expressions inopportunes vous semble familières. Les négociations deviennent un vrai désastre par négligence et par vanité. Tout ce qui devrait être mené à bien échoue . Cela finit toujours en carnage inutile; Elerinna, elle, en avait assez, des carnages inutiles. Elle avait même finit par y passer; Et depuis ce temps là on ne pouvait pas dire qu'elle avait bonne mine.

Elle se contenta d'observer que, selon toute vraisemblance, le singe et le maître se comprenait fort bien, et parvenait à converser entre eux sans difficulté. A les voir, comme ça, on pouvait d'ailleurs supposer qu'il s'entendait mieux que la plupart des êtres humains: Souvent, tout le monde braillait dans tous les sens, à qui mieux mieux, sans s'écouter, jusqu'à ce que quelque hurlât plus fort que tout le monde et mît fin aux bavardages. C'était un joli pandémonium, une belle tripotée de Jean-foutre, qui s'encanaillaient sans coup férir, jusqu'à ce qu'on leut trouvât un maître. Alors commençait les sourdes méchancetés, les messes basses, les calomnies et les putsch. Entre l'homme et le singe, les choses étaient plus clair: l'un demandait silencieusement, l'autre répondait en piaillant; les choses étaient mieux réparties

-Je suis certaine, susurra doucement Elerinna après avoir confirmé son identité, que notre collaboration sera très fructueuse. Vous et moi voulons la même chose, et nous sommes prêt à y mettre le prix, n'est-ce pas?

En parlant, Elerinna le regardait franchement, fixement, sans ciller. Elle voulait qu'il sache combien elle était sincère et qu'elle s'adressait à lui en toute franchise. Il ne fallait pas qu'il la prît pour un mouchard, pour une taupe, pour une espionne. Cette angoisse là lui travaillait dans le ventre, lui nouait les entrailles; le moment, après tout, était d'importance.

- Mais j'imagine que vous voulez en savoir davantage hein? Que vous ne voulez pas vous lancez dans une telle entreprise sans savoir de quoi il retourne au fond, que vous voulez des garanties? C'est normal, c'est normal...

Elle s'arrêta brusquement, ayant répété deux fois ces derniers, mots, comme une litanie. Puis, elle reprit, parlant vite, et avec assurance, volubile, tout à coup:

- Alors, que voulez-vous savoir? Je répondrai à toutes vos questions, toutes! Mais soyons honnêtes et francs des deux côtés. J'aurai très certainements quelques interrogations moi aussi. Passons un marché: répondons chacun notre tour. Qu'en dites-vous?

D'un coup, elle s'était faite très animée. L'angoisse qui la taraudait depuis tout à l'heure n'avait pas disparu, mais la rendait très vive, malgré elle, et la poussait à se découvrir. Elle parlait d'une voix forte, qu'elle voulait assuré, et qui était emporté violemment par la bise du matin. En face d'elle, le soleil pâle l'éblouissait encore.
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MessageSujet: Re: A l'ombre du soleil levant [PV Dolan Kane]   A l'ombre du soleil levant [PV Dolan Kane] Icon_minitimeMar 24 Fév - 16:56

Le soleil se levant derrière lui, le juge observa la jeune silhouette pâle qui se dressait devant lui. Ce teint ne lui était pas familier, il s'agissait d'une gorgoroth. Alors, les renseignements d'Aliore étaient donc vrai. Une chef déchu en quête de revanche quémandait de l'aide auprès des factions clandestine afin de regagner sa place.

Le juge la regarda attentivement, décelant une pointe d'hésitation, d'embarras dans sa plaidoirie pour rentrer dans le vif du sujet.


- Une question une réponse n'est-ce pas ? Cela semble raisonnable pour moi. dit t'il avec assurance.

Il remarqua néanmoins quelle était sincère dans son regard qui, pour le juge noir, importait plus que de simples mots. Les discours, le paraître, la corruption que peuvent avoir les mots si on ne sait pas lire entre les lignes est néfaste en cette époque et les dirigeants de ce monde le savent bien. Ils entretiennent et motivent leur peuple par leur seule bonne parole tout en s'enrichissant sur son dos sous couvert de fausse gloire ou encore de fêtes afin de détourner la foule des véritables problèmes.

Cependant, Dolan ne savait que trop bien que cette alliance, si futile qu'elle soit à ses yeux, peut être utile à la cause. Le désordre que cela engendrerait en Cimméria plongera leur gouvernement dans le chaos jusqu'à sa destruction. Le juge et les autres chefs du clan pourront rallier un peuple mécontent  à leurs cause et recruter de nouvelles recrues par la même occasion.

Quel plan machiavélique le chef des nérozias avait t'il concocter dans son esprit ?
Qui sait ? Pour ma part, et pour la plupart des gens d'ailleurs, Dolan Kane était très difficile à cerné. Ses humeurs changeante, sa désinvolture, sa nonchalance et son impétiosité y étaient sûrement pour quelques chose. A moins que cela ne soit du fait que je l'ait rarement vu sobre ?
what what suchi 93

Mais revenons à l'histoire que je vous raconte. Le juge réfléchit quelques peu et fini par s'exprimer d'une voix claire avec un sérieux des plus glacial :

- Venons en donc au fait. Il est en effet très pertinent de votre part que le clan ne se lancera pas dans cette grande action sans contreparties.
Je tiens à vous préciser que mon service de renseignement nous a prévenu que vous aviez prévu de rencontrer l'impérial. Ma première revendication et de ne pas mélanger mes hommes à ces maudits cavaliers si bien sûr ils venaient à participer.
Si je puis me permettre: envoyez les en première ligne, cela leurs fera les pieds !
J'en viens donc à ma première question. dit t'il en tendant la main vers son petit singe.


Spike vit aussitôt le mouvement de son maître et escalada sa fine carrure pour atterrir dans la besace de Dolan. Il est récupéra une pipe sculptée avec deux magnifiques motifs parallèlle en étain, en forme de rose, puis la tendit à son maître. Dolan récupéra quant à lui du tabac et un vieux briquet en bronze de sa poche. L'ombre du soleil couvrait encore son visage fin aux yeux noisette tandis que le juge commença a allumé sa pipe dont la faible combustion du tabac laissait entrevoir son visage angélique avec ce regard froid, toujours ce regard froid.

Il reprit enfin la parole tout en extirpant une fumée épaisse se mélangé à la brume marine :

- Comme je disais, ma première question est comment comptez-vous organiser votre attaque en compagnie de factions diverses et ayant sûrement des intérêts différents ?

En effet, le taux de réussite de cette opération dépendra en partie de la coordinations des différentes armées sinon c'est l'échec assuré. De plus si ces cavaliers noirs s'en mêlent, je doute qu'il resteront inactifs lorsque l'opération sera synonymes de victoire ou d'échec. En cas d'échec, il pourrait se retourner contre nous et en cas de victoire, ils pourraient en profiter pour nous achever à la fin de la bataille et récolter tout les fruits de cette manœuvre.

Il pris aussitôt après une autre bouffée de fumée et en profita pour continuer la conversation :

- Par ailleurs, et si toute fois cette opération est une réussite, quelle en sera votre intérêt ? J'aime bien savoir dans quoi je m'engage et j'attendrai de vous une confiance inébranlable concernant nos tactiques de combat, je n'entrerai pas dans une guerre ouverte où les pays voisins se mêleraient de nos affaires.
J'attends également une alliance militaire et logistique en contrepartie de notre contribution. Un libre accès aux frontière cimmérienne serait un bon début ainsi qu'une aide à quiconque se présenterait avec un tatouage de notre clan.


Le juge se voulait ferme, convaincant voire légèrement déstabilisant car il prenait l'opportunité très au sérieux. Une grande victoire comme celle-ci pourrait raviver la flamme de la révolution....................................
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: A l'ombre du soleil levant [PV Dolan Kane]   A l'ombre du soleil levant [PV Dolan Kane] Icon_minitimeMar 3 Mar - 14:49

Le soleil se levait avec des éclats d'étoiles noire, d'astre maudit, de poussière d'univers mort; il s'élevait sur l'horizon pâlissant, avec des airs de sphère d'apocalypse dans sa lumière éclatante, dans son triomphe sans tâche dans le ciel sans nuage. Elerinna, le regardant, connaissait l'air de la douleur; elle avait avalé les médicaments du malheur, les pilules du désastre, le remède de la fourberie. Ca faisait mal dans sa poitrine, quand elle inspirait l'iode de la mer. A l'intérieur, ça bouillonnait; elle n'écoutait que d'une oreille, très distraitement, avec agacement. Des bombes jetait dans ses yeux des explosions qui avaient des allures de brasiers. A l'emplacement de son coeur, il y'avait un missile, enfermé dans une cage thoracique froide de la froideur des morts, enfermé entre des côtés souffreteuses et bancales, et qui cherchait à s'échapper par tous les moyens, à s'enfuir de ce corps tordu par les remords, à sortir de cette bouche qui ne parlait plus que pas bravade, rarement, et avec des accents d'angoisse.

Dolan avait entamé sa harangue. Elle l'écoutait en regardant la mer, avec de rares battements de cils, de lents soulèvement de fronts; un tic secoua sa lèvre supérieur, sur le coin gauche, lorsqu'il évoqua les cavaliers avec dédain. Sa morgue lui déplaisait; elle le trouvait léger, badin. Il évoquait les sacrifiés à venir comme un noble parlait du bétail. Elerinna, elle, aurait aimé avoir été sacrifié pour de bon, s'être vidée de son sang dans la neige, une bonne fois pour toute et n'avoir plus de gueule pour parler encore, plus de cerveau pour penser; elle eut voulu avoir la cervelle brûlée, la gorge tranchée, les yeux fixes dans la nuit mortuaire, les veines assêchées, ayant accompli son ouvrage jusqu'à son terme. Elle eut voulu que Léo soit devenu son meurtrier, ou qu'il l'eut laissée, seule, avec son regard de mépris outragé, sa voix rauques de sinistrés de l'existence, de suicidés maladifs, de colonels souffreteux qui donnaient la leçon comme un prince, et avec beaucoup d'aplomb, comme dans son bon droit. Elle eut voulu que Léo soit là, devant elle, et qu'il la toisât de toutes ses forces, avec sa tête à claque de juste sans vergogne, ses raisonnements de pit bull offensé qui joue les pauvres hères dans la fratrie du pouvoir, ayant pactisé avec la prêtresse rouge, lui qui avait plongé son sexe comme une épée dans son ventre de femme, qui l'avait fait jouir jusqu'à la crispation, et qui lui avait fait un gosse, le bougre! Elle l'eut haï sans retenu, au moins autant qu'elle se haïssait elle-même. Mais Léogan pavanait avec ses troupes, désormais, libre de tout, libre d'elle surtout, pouvant siroter le parfum de justice que lui donnait Irina. La désillusion n'avait pas fait long feu; Lui qui ne croyait en rien allait défendre chèrement sa vie pour faire triompher l'ordre et la sécurité. Au fond, c'était un jaloux qui arrivait au pouvoir.

La silhouette d'homme de Dolan lui rappelait ce regard qui s'était posé sur elle, quand elle mourrait, ces épaules larges qui l'avaient jetés à terre et ces poings qui l'avaient frappées pour lui défoncer le crâne et lui briser les os. L'adrénaline lui affolait le cerveau à chaque fois qu'elle y songeait; elle avait la gorge qui brûlait
, l'échine roide à force d'y repenser. Dans sa tête, sous son large front, comme un zézaiement continu, comme une petite musique de fête foraine, les cri hargneux de la douleur lui revenait sans cesse.

Mais Dolan en avait terminé; Il lui fallait répondre. Elerinna eut un ricanement bizarre puis, dit d'une voix grave et lente:

- Des intérêts différents, vous croyez? Pas tant que ça. Vous savez, nous voulons tous que ce monde change. Nous voulons tous renverser l'ordre des choses. Vous
appelez ça des différents? Je nomme cela bannière, rassemblement, capacité d'action. Pour mener une guerre d'aussi grande envergure, c'est à cela que je pense. A ce fait que, à un moment donné, chacun d'entre nous souhaite autre chose que ce qu'il vit tous les jours, et que cele passe par un affrontement sans merci, par un changement brutal, par une révolution. Voilà comment je compte unir les bannières.


Elerinna considéra Dolan d'un oeil amusé; son âme, si froide et si tourmentée, se divertissait de son inquiétude. Ils étaient tous ainsi: à souhaiter ardemment la révolution, mais n'osant pas franchir certaines extrémités, hésitant, pinaillant, doutant, recomptant tout au dernier moment, à l'instant fatidique; il était toujours question de préserver quelque chose, en définitive. Elerinna, elle, n'avait plus rien à sauver. Elle était déjà morte

-Vous savez, continua-t-elle, une guerre de cette envergure, ou une révolution des mœurs, appelez cela comme vous voulez, cela ne se fait pas seul. Des alliances sont nécessaires. Sinon, au bout du compte, vous ne trouverez que l'échec et la mort. C'est à ça que vous aspirez? A mourir misérablement, parce que vous n'aurez pas voulu passer la moindre alliance ? Est-ce que ça n'est pas absurde?

Lorsqu'il évoqua ses intérêts, elle se crispa, puis ricana méchamment:

-Oubliez-moi, jeta-t-elle hargneusement. Oubliez mes intérêts dans cette affaires, oubliez jusqu'à ma personne. Je ne compte pas dans tout cela. Ce n'est pas pour moi que je le fais. Que chacun soit libre de disposer de sa propre existence, c'est tout ce que je demande. Le reste n'a pas d'importance.


Elle avait jeté ces mots avec violence, avec rage même. Est-ce qu'il ne comprenait pas? Tout cela lui était tout à fait égal; elle qui avait perdu la vie souhaitait la rendre aux miséreux du monde qui ne pleurait plus que des larmes sèches. Elle voulait rendre au peuple a raison d'être/ Il n'y avait rien de plus à ajouter.

-Quoiqu'il en soi, dit-elle après un silence, c'est à mon tour de poser une question n'est-ce pas? (elle n'attendit pas de réponse) Alors jouons franc jeu: maintenant que vous savez mes intentions, acceptez-vous de vous lier à nous, et de jeter vos forces dans la bataille? Après tout, c'est bien là l'essentiel. Et, si nous sommes triomphants... ma foi i nous sommes triomphants...

Du bras droit, qu'elle tenait jusque là contre contre son flanc, très raide, elle fit un large geste désignant l'horizon. De la main elle désignait l'idéal, et ce soleil qui était comme une étoile noir dans le ciel pâlissant.
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