En quête de vérités... [Pv Kalysta Elyomar]

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_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 En quête de vérités... [Pv Kalysta Elyomar]

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MessageSujet: En quête de vérités... [Pv Kalysta Elyomar]   En quête de vérités... [Pv Kalysta Elyomar] Icon_minitimeVen 18 Sep - 17:10

A la faveur de la lueur de l'astre vespéral, je me prélassais paisiblement, si ce mot m'était un temps soit peu permis, sur le balcon à l'étage de cette somptueuse demeure, assis sur le rocking-chair de celle qui était ma mère. Les yeux semi-clos, je me laissais bercer par la dance de cet objet si cher à mon cœur et empli de souvenirs d'une vie qui fut si heureuse, la vie d'un petit garçon aimant, aimé et choyé par celle qui était pour lui la plus belle et la plus parfaite des mères du monde. Quelques mouvements de balancier de plus et je me relevais, m'étirant de tout mon long, les poings fermés et brandis haut, très haut vers le ciel, prenant une longue et profonde inspiration, me figeant un instant durant avant de tout relâcher. Béat, je me rapprochais du garde-corps, m'y accoudant pour profiter de la vue magnifique qui s'offrait à moi. C'était là, le panorama de ma vie. Ma maison était perchée sur un arbre, pour ne pas dire greffée à lui. De facture Sindarine et Yorka en même temps, elle avait été construite de manière à épouser parfaitement l'anatomie de l'arbre qui la supportait. Encerclée par ses feuillages, elle donnait la sensation d'avoir toujours été là. Pour moi, c'était à n'en pas douter, la meilleure des habitations de ce monde. La nature y était omniprésente et pour tout amoureux d'elle, elle était une merveille. Cela pourrait paraître présomptueux mais j'avais la sensation que Fen lui même bénissait les lieux. Je n'étais pas à plaindre, loin de là.

Toutefois, je n'étais pas serein. Au pied de l'arbre, dans la partie de la maison qui  était construite tout autour du tronc de l'arbre, dans la cave, reposait un être qui chamboulait mon esprit. J'avais depuis peu obtenu un semblant de liberté de mouvement avec Irina et profitant de cela, j'avais pu lui demander l'autorisation de retourner chez moi afin d'essayer de recoller quelques pièces égarées du puzzle de ma mémoire. Elle avait accepté, me laissant même aller seul, à la condition que je lui rende comptes de manière régulière, chose que je fis. Elle en profita également pour me donner une nouvelle mission, ce qui ne fut pas long à accomplir. Trouver des plantes médicinales en ces lieux était chose aisée pour moi, malgré ma mémoire défectueuse car mon enfance, elle, était toujours bien présente et la forêt, à cette époque, même si un peu changée de nos jours, n'avait déjà plus de secrets pour moi aux vues des entraînements rudes que ma mère m'y faisait passer. Tout allait pour le mieux, jusqu'à ce que m'en allant chasser, je tombe sur le cadavre du premier oiseau messager que j'avais pu envoyer. Je me dis alors qu'il avait dû lui arriver mauvaise fortune, d'autant plus que le message à délivrer lui était toujours rattaché. L'examinant de plus près, je changeais radicalement de point de vue. Il avait été abattu, salement.  Après tout, quel animal irait le tuer pour l'abandonner ainsi sur le sol ? Il me paraissait fort probables que tous les autres messagers aviaires avaient subi le même sort. Des tonnes de scénarii s'imposèrent à mon esprit encore troublé et il me fallut un certain temps afin de retrouver un semblant de calme. Rentrant chez moi, j'avais alors écrit un nouveau message à l'intention de ma maîtresse, codé, que j'envoyais sans plus attendre via Quenhia, la seule en qui je pouvais avoir réellement confiance. La femelle faucon, sachant ce qui lui incombait de faire, ne s'était pas faite prier, prenant aussitôt son envol.

Neuf jours s'étaient écoulés depuis son départ, Neuf jours de réflexions paranoïaques à me triturer les méninges encore et encore, neuf jours qui nous amenaient à la journée actuelle, cette fameuse journée. Alors que je m'étais décidé à livrer chasse en forêt pour me rassasier, j'eus la fâcheuse et désagréable surprise de me retrouver, tout guépard que j'étais, dans la position de la proie traquée, contraint à la fuite. En effet, alors que j'avais pu trouver le cerf pisté tout le début de journée durant, tapis dans un bosquet et paré à bondir d'un instant à l'autre, ma chasse fut écourtée par une flèche qui vint se ficher dans le sol à quelques centimètres de moi. Vu la force de l'impact, je n'eus aucun doute sur l'intention meurtrière qu'elle colportait. La fuite fut instantanée, mais pas de tout repos. Sur ce terrain désolé, je ne pouvais m'élancer au maximum de ma vitesse et mon poursuivant semblait maîtriser son sujet. A chaque fois que je me sentais plus ou moins sûr, une nouvelle flèche sifflait prêt de moi, ne ratant de justesse que par chance ou par un réflexe venu d'un autre monde. Je me plais encore à penser que ce n'était clairement pas le jour de ma mort choisi par les dieux. Au bout d'un moment, je parvins à le semer, me terrant dans le tronc creux d'un défunt arbre, couché sur le sol. Y reprenant mon souffle, je n'osais point bouger plus que ce que m'imposait ma respiration. Après un temps qui me semblait une éternité, je me décidais enfin à sortir de là, pour finalement me faire cueillir comme un lapin, une flèche sifflant dangereusement en fendant l'air avec vélocité pour venir se ficher dans le sol tout près de ma patte postérieure droite. Ce n'était point un tir manqué, ni même un coup de chance pour moi, mais un acte volontaire. L'intention était claire, l'ordre également, j'y obéis sans broncher. Posant ventre à terre, je me mis alors à scruter la zone d'où venait le projectile, essayant d'y déceler la présence hostile de cet être qui m'avait chassé tout ce temps durant. Bientôt, sortant de derrière un tronc, un homme encapuchonné ne tarda pas à se pointer, un sombre sourire de satisfaction victorieuse ancré sur le seul morceau de visage que je pouvais percevoir, mais ce n'était pas ce qui retint mon regard azuré. En effet, dans sa main levée, exposé comme un vulgaire trophée  de chasse, pendait un rapace, tête en bas et couverte d'un sac et pattes prisonnières de son poing ganté, tel un vulgaire poulet. Mes babines se retroussèrent, dévoilant une dentition meurtrière, promesse d'une mort imminente, mes muscles se bandèrent tandis que mes griffes se plantaient profondément dans le sol humide de la forêt. A l’instant précis où j'esquissais un semblant de mouvement vers l'avant, il sortit un couteau de chasse dont la lame sinistre vint finir sa course à quelques centimètres du volatile inerte.

" Si j'étais toi, je ne bougerai pas d'un pouce ! Cette chose t'est semble-t'il précieuse si je ne m'abuse, ne serait-il donc pas fâcheux qu'il lui arrive malheur ? "

Un simple grognement fit réponse à ses propos alors que je prenais posture assise, la tête basse. En avait suivi un discours quelque peu haineux mais trouble et quoi qu'il disait, tout me semblait fantasque, comme s'il me racontait la vie d'une tierce personne. Me confondait-il ? Possiblement, du moins, j'essayais de m'en convaincre, mais bientôt, plus aucun doute ne serait permis. Durant son monologue, l'homme avait avancé vers moi et ce faisant, je ne l'avais à aucun moment, quitté du regard plus de temps qu'il n'en fallait pour un battement de paupière.  Nous n'étais désormais plus qu'à un misérable petit mètre l'un de l'autre, peut être même moins, lorsqu'il dissipa le doute en moi en un seul mot.

" [...], n'est ce pas Le Gourmet, ou devrais-je dire... Mon cher Tatanka ? "

Le sang n'avait fait qu'un tour dans ma tête et mon corps avait agit d'instinct, avec force et vélocité. Je mis quelques secondes à retrouver un semblant d'esprit. J'étais debout sur lui, les pattes sur sa poitrine, le dominant de toute ma féline stature. Visiblement, la chance m'avait sourit et la surprise l'avait entravé, l'empêchant de tenter quoi que ce soit face à mon assaut soudain.  Alors qu'il gisait sur le sol, inerte, je me précipitait vers Qenhia qui était bien trop silencieuse à mon goût. Soulagement. Elle était simplement endormie, probablement grâce à une drogue. Me recentrant sur l'individu peu accommodant, je constatais qu'il était encore en vie, avec un certain soulagement emprunt de déception et de peur. Qui était-il ? Que me voulait-il et à quel point me connaissait-il ? Tant de questions auxquelles je souhaitais trouver réponses et pour se faire, je ne voyais qu'un moyen, le ramener chez moi et l'interroger dès que possible...

...

Ouvrant les yeux au sortir de ma silencieuse méditation, je poussais un nouveau soupir alors que mon regard se posait la partie terrestre de la demeure, en contre-bas. L'heure était venue m'étais-je dis. D'un saut de chat, je me jetais dans le vide pour disparaître dans une petit volute de fumée azurée et réapparaître avec le même effet, sur le plancher des vaches. Balançant ma queue féline de droite à gauche, je me mis en marche, direction la porte d'entrée avec la ferme intention d'en découdre avec ce foutu assassin une bonne fois pour toute. Je n'avais pas énormément progressé lorsque je fus interrompu par une voix mentale que je connaissais bien.

* Tatanka !? *

Je levais alors la tête, mon regard s'arrêtant sur la petite forme sombre qui se dessinait à l'endroit même où je me tenais quelques instants plus tôt, là-haut dans l'arbre. Quenhia, mon faucon pélerin.

* Qu'est ce que tu fais là ? Je t'ai pourtant demandé de te reposer, tu dois reprendre des forces, nous ne savons pas ce qu'il t'a administré alors il serait plus prudent que tu restes au calm... *

* Ca pas être problème, Qenhia forte, ça Tatanka sembler oublier... Problème plus urgent ! Nous avoir visite, chose être très proche, possible observer nous ! *

* Encore ? Un ennemi ? Un compagnon de l'autre énergumène ? *

* Qenhia pas savoir, Qenhia juste entendu pensée fugace, mais Qenhia esprit trop emplumé, elle pas pouvoir lire pensées convenablement. *

* Embrumé, Qenhia, on dit em-bru-mé, mais merci pour ton aide. Tiens ta position et ne fait rien de stupide tant que pas nécessaire. *

Je me retournais alors, balayant les alentours du regard. Les bras grands ouverts, je me mis à tourner lentement sur moi tout en prenant la parole, paré à activer l'un des sceaux de mes paumes de mains au moindre signe de danger.

" Je ne sais pas qui vous êtes mais sais que vous êtes là à m'observer, tapi quelque part, je peux vous sentir... " Ce qui était faux pour le coup. " Qui que vous soyez, vous pouvez sortir en toute quiétude, je ne tenterai rien de stupide. Après tout, en pareille situation, m'est avis que vous avez l'ascendant sur moi... "
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MessageSujet: Re: En quête de vérités... [Pv Kalysta Elyomar]   En quête de vérités... [Pv Kalysta Elyomar] Icon_minitimeSam 26 Sep - 21:11

Kalysta se passa la main sur le visage, essayant de balayer les dernières traces de fatigue et de lassitude. Si certains jours elle appréciait la liberté que lui offrait sa profession officielle, il y en avait d'autres où elle souffrait vraiment des limitations qu'elle était obligée de s'imposer. Elle avait certes développé certaines astuces pour se faciliter la vie mais elle devait déployer bien plus d'efforts que le reste de la population. Un simple voyage avait donc tendance à lui prendre bien plus de temps et d'énergie. Et étant donné ce qu'il s'était passé récemment, la jeune femme aurait préféré retourner se terrer dans un endroit sûr, le temps de maîtriser au mieux ce qu'elle venait d'acquérir...

Au lieu de cela, elle avait du faire un stock de potion... Sans mauvais jeu de mot, on pouvait dire qu'elle était droguée jusqu'aux yeux. Sans cela ses céphalées étaient telles qu'elle était incapable de fonctionner normalement, étant obligée de rester dans l'obscurité... Avec ce qu'elle avait ingéré, on aurait pu la couper en petits morceaux qu'elle n'aurait probablement rien ressenti de plus qu'un vague picotement. Cela la rendait aussi un peu plus pliante, plus ouverte d'esprit et certainement moins paranoïaque et réservée que d'habitude. Une partie de son esprit savait que se déplacer dans cet état n'avait absolument rien de prudent mais elle n'avait malheureusement pas le luxe du temps. Elle s’acquitterait donc de ses tâches du mieux qu'elle pourrait...

Et puis la syliméa n'avait pas pu refuser la requête d'Irina. Non seulement la prêtresse était l'une des très rare personne qu'elle considérait comme une amie mais, en plus, elle lui était clairement débitrice suite à leur petite aventure dans le cimetière. Et puis leur récente conversation avait soulevé certains points qui ne pouvaient que renforcer encore sa volonté de répondre positivement à ses désirs. Cela éviterait des soucis à toutes les parties concernées... Si elle avait besoin qu'elle aille à un endroit précis pour parler à quelqu'un, alors elle le ferait. Même si elle avait l'impression qu'une créature munie de serres essayait de ramper hors de sa tête en passant par ses orbites... Se frotter les yeux à répétition ne la menait visiblement à rien et elle poussa un soupir de frustration.

Irina semblait avoir la particularité d'attirer des personnes qui pouvaient potentiellement se révéler dangereuses pour elle. C'était un peu naturel étant donnée sa position et sa renommée chaque jour grandissante mais elle pouvait comprendre que la jeune femme cherche à prendre un certain nombre de précautions. Elle avait déjà toute une légion dédiée à sa protection mais une paire de bras armés n'était pas toujours suffisant. Surtout sur le long terme... Kohâ semblait « intéressant » de ce point de vue là... Quelqu'un de dangereux, potentiellement pour elle, qu'il fallait mieux connaître. Quelqu'un à apprivoiser en définitive, ce qui était assez amusant lorsque l'on songeait qu'il était question d'un yorka... Kalysta n'était pas spécialement confiante à cause de ce léger détail. Si sa relation au monde animal était désastreuse, celle qu'elle avait avec les yorkas n'était pas toujours beaucoup plus glorieuse. Ils étaient tellement proches de leur côté animal qu'ils avaient tendance à se montrer encore plus méfiants envers sa personne...

Trouver la demeure de Kohâ ne fut pas spécialement difficile, Irina ayant bien assez d'informations et de détails pour faciliter le voyage de la syliméa... Mais même si elle l'avait prévenue, l'architecture épousant l'arbre la surprit quelque peu. Pas forcément dans le mauvais sens du terme, l'ensemble lui paraissant étrangement harmonieux et particulièrement bien adapté à la nature de son occupant, mais ce n'était vraiment pas quelque chose qu'elle avait eu l'occasion de régulièrement croiser. Elle prit d'ailleurs le temps de vraiment admirer les lieux, même si elle se gardait bien de rester plantée au milieu du chemin comme une touriste baillant aux corneilles. Cela lui permis aussi de se préparer à la rencontre qu'elle s’apprêtait à faire…

Le yorka lui avait été présenté comme un nérozia ayant cherché à tuer Irina, ce qui n'était pas une mince affaire en soit. Kalysta n'était pas assez haut placée dans sa caste pour avoir vent de toutes les missions d'importance mais avec les récents développements dans le contexte politique d'Isthéria, une tentative axée sur la prêtresse lui paraissait un événement suffisamment important pour que la rumeur se propage facilement parmi les membres de la Rose. Or, elle n'en avait pas spécialement entendu parler… C'était d'ailleurs à se demander si ce n'était pas une bonne chose car la jeune femme s'était retrouvée pour le moins divisée en apprenant la nouvelle…

Irina était quelqu'un de vraiment particulier à ses yeux, elle tenait une place de choix parmi les très rares personnes qu'elle appréciait. La syliméa la considérait comme une amie proche, un modèle qu'elle aimerait pouvoir suivre. Quelqu'un d'important pour elle… Si c'était elle qu'on avait approché avec ce contrat, qu'elle aurait été alors sa réaction ? Son allégeance à la Rose aurait-elle primé sur ses allégeances personnelles ou aurait-elle cherché à protéger la rousse jeune femme en se retournant contre l'organisation dont elle avait décidé de faire partie… ? Il s'agissait bien du genre de dilemme que la jeune femme appréciait guère. Les nérozias représentaient un idéal proche de ce en quoi elle croyait et il ne se passait pas un jour où elle ne regrettait pas que ce genre de personnes n'aient pas existé à l'époque où les sylphides décidaient de se débarrasser de leurs esclaves comme s'ils étaient de simples outils à jeter au fond d'un puits. Car elle restait persuadée que les membres de la Rose auraient compris qu'il s'agissait d'une injustice. Le même type d'injustice qu'ils cherchaient à éradiquer. Certes, leurs moyens n'avaient rien de bien légaux et jouaient bien trop souvent avec les frontières de la morale mais de quelles autres armes disposaient-ils ?

La jeune femme secoua légèrement la tête, essayant une fois encore sans grande efficacité de chasser ses pensées contradictoires mais aussi son mal de tête persistant. Elle avait tout intérêt à garder une bride serrée sur son esprit si elle voulait que cette rencontre se passe bien. Après tout, elle n'avait aucunement envie de finir avec un second sourire et elle soupçonnait que la réciproque serait d'autant plus contre-productive, surtout aux yeux d'Irina… En somme elle allait devoir se montrer sympathique, chaleureuse, sociable et pas du tout suspecte. Ce n'était pas du domaine de l'impossible, puisque même elle était parvenue à se faire une poignée d'amis, mais de ce qu'elle avait pu comprendre, rien n'était gagné avec le yorka. Probablement à raison en connaissant sa condition. Si elle-même avait ses moments de paranoïa suite à ses propres expériences, cela devait être une broutille à coté d'un amnésique…

Considérant que cela ne servirait à rien de retarder l'inévitable, la jeune femme entreprit de traverser les derniers mètres, ignorant qu'une sentinelle l'avait déjà remarquée. Eut-elle remarqué la présence de Qenhia qu'elle n'aurait pas changé son comportement pour autant. Après tout elle venait seulement pour rencontrer son compagnon de façon civiliser. Pour parler. Pas pour l'éliminer. Une approche directe éviterait probablement un quiproquo potentiellement mortel pour l'une des deux parties. Cela dit chasser le naturel n'était pas non plus chose aisée et Kalysta se retrouva à avancer de façon plus prudente que prévu, étudiant le terrain et préférant se faire discrète pour mieux voir où elle mettait les pieds.

Prudence qui ne servit pas spécialement à grand-chose puisque dès son arrivée le yorka semblait la chercher… La jeune femme prit sa décision en quelques secondes, refusant de rester cacher plus longtemps que nécessaire puisque ce ne ferait que desservir son propos… S'assurant qu'elle faisait des gestes lents, et non menaçants, la syliméa s'avança donc bien en vue vers Kohâ. Sa tenue de cuir sombre s'était légèrement éclaircie avec la poussière de la route. Ses cheveux longs étaient encore attachés en une queue de cheval lâche et basse mais elle avait pris soin de baisser le foulard qu'elle avait habituellement sur le bas du visage. Le yorka put voir qu'elle portait son arc en bandoulière et que son épée courte était au fourreau… Il pouvait discerner le pommeau d'une dague qu'elle portait dans son dos mais pas d'autres potentielles armes.

Si elle avait les mains levées, dans le geste universel des personnes qui cherchaient à montrer qu'elles venaient « en paix », Kalysta n'était pas non plus complètement sans défense. Tous deux en avaient parfaitement conscience mais elle préférait tout de même faire preuve de bonne foi pour ces premiers instants. C'était un jeu risqué car le nérozia ne semblait ni être du genre rapidement confiant, ni calme… Et ce n'était certainement pas parce qu'il disait qu'elle avait la main haute sur lui qu'elle allait le croire. Le yorka semblait vraiment au diapason avec sa moitié animale et elle savait qu'elle devait se montrer prudente.


-Désolée, je ne voulais pas faire une entrée aussi désastreuse...

La jeune femme eut un sourire en coin quelque peu dépréciateur tout en le saluant d'un léger mouvement de l'une de ses mains toujours brandies. Maintenant qu'elle estimait qu'il avait bien eu le temps de voir qu'elle n'avait aucune arme en main, elle reprit une position plus normale et détendue. Même si elle prenait garde de ne pas laisser sa main traîner trop à proximité de son arme, elle savait que Kohâ lirait sans peine qu'elle n'était pas non plus sans défense.

-Je m'appelle Kaly… Je ne suis pas sure que vous ayez été prévenu mais Irina m'a demandée de passer vous voir.

Ce qui était tout à fait vrai… Il n'avait pas besoin de savoir tous les tenants et les aboutissants qui se cachaient derrières les raisons de la prêtresse, ou des siennes. Et comme il était probablement aussi méfiant qu'elle, Kalysta savait qu'il allait se poser des questions tant sur la véracité de ses dires que sur ses véritables intentions. Pour l'instant elle n'avait d'ailleurs rien contre lui, elle ne le connaissait pas encore pour ressentir la moindre envie de meurtre à son encontre. Le peu de choses qu'elle savait de lui la rendait plus curieuse que meurtrière. Prudente, certes, mais tout de même curieuse…

-Maintenant je suppose que ce serait trop vous demander de prendre ma parole pour argent comptant… ?

La syliméa laissa une pointe d'espoir transpirer dans le ton de sa voix. Personnellement, s'il pouvait la croire sur parole, cela leur permettrait de faciliter les choses et d'aller plus vite. Elle n'avait pas vraiment envie de perdre leur temps en devant montrer patte blanche… Pour autant, elle savait qu'elle n'y couperait pas. Tout simplement parce que si elle avait été dans la situation de Kohâ, elle aussi chercherait à s'assurer que l'inconnu se tenant devant elle disait la vérité… Elle se prêterait donc à l'exercice avec autant de bonnes grâces que possible.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: En quête de vérités... [Pv Kalysta Elyomar]   En quête de vérités... [Pv Kalysta Elyomar] Icon_minitimeJeu 15 Oct - 12:38

Il n'avait pas fallu bien longtemps à attendre avant que mes propos ne fassent effet et ce, à juste titre. Quelques secondes après mes derniers mots, un bruissement non étouffé se fit entendre et de la végétation, une silhouette avait surgit, accaparant alors intégralement mon attention, tout autant, j'en été convaincu, que celle de mon amie Qenhia là-haut postée. Deux paires d'yeux, voilà ce qui la fixait inexorablement. Mes pupilles semblèrent s'allumer une fraction de seconde et pour cause. J'analysais rapidement la dame qui me faisait face, s'avançant vers moi. Nulle magie offensive n'était en cours, je désactivais donc instantanément celle en cours dans mes yeux afin de ne pas attirer son attention inutilement. Les bras toujours en l'air, je soupirais brièvement, quelque peu soulagé, mais ne baissais pas pour autant ma garde. N'ayant toujours pas quitté l'inconnue du regard, je me laissais donc aller à une analyse détaillée de cette dernière.
Ses gestes étaient lents et mesurés, me donnant l'impression qu'elle ne voulait en aucun cas me paraître suspecte, ce qui de mon côté, était pareil. Sur ce point, nous étions dans la même barque. Je réprimais un sourire quelque peu amusé. Sa tenue de cuir sombre attira d'abord mon attention. Non pas que le corps qu'elle cachait tout en le mettant savamment en valeur m'attirait charnellement, même si plutôt agréable pour une humanoïde, mais simplement parce que la poussière qui la recouvrait semblait communiquer des informations importantes. En effet, tout indiquait que la jeune femme avait longuement cheminé et ce, loin du confort d'un assise de noble fainéant. Un foulard lui servait de collier, me laissant présager qu'il devait trôner, généralement, sur le bas de son visage. Cache poussière  ou identité ? Trop tôt pour le déterminer pour l'heure... Je laissais mes yeux glisser sur elle, notant son arc en bandoulière et l'épée au fourreau. Mes orbes remontèrent aussi sec vers son épaule de laquelle dépassait un pommeau qui me semblait être celui d'une dague. Arme de lancer ? Probablement ! En tout cas, elle était bien équipée et nulle doute qu'elle était une combattante aguerrie. Tout ceci n'était pas pour l’esbroufe. Je pouvais aisément le sentir à sa démarche tout autant qu'en me plongeant dans son regard. Il m'était évident qu'elle et moi étions du même côté de la barrière, des prédateurs nés et entraînés, des armes de mort vivantes et dotées de conscience. Effrayant. Un frisson me parcourut l'échine. Peur ? Non, loin de là ! Excitation ? Oui, pleinement ! Toutefois, je réprimais toute pensée malsaine. Initier une bataille ne serait pas très avisé pensais-je. Je n'avais nulle envie de livrer combat pouvant être visiblement évité et j'appréciais donc de ce fait, d'autant plus l'attitude de l'être qui me faisait face, appréciant son intention de me signifier son pacifisme notoire pour cette première prise de contact.

* Je te laisse le reste Qenhia *

* Qenhia bien reçu ! *

Un petit sourire mental destiné à mon amie à plumes et me voila qui baissait les bras, adoptant une allure décontractée. Je n'avais pas baissé ma garde, mais j'étais beaucoup plus serein. Ma sentinelle veillait au grain de son perchoir et je voulais à mon tour montrer à mon impromptue invitée qu'elle n'était pas la seule à vouloir faire preuve de civisme. Sur le point de reprendre la parole, elle me coupa l'herbe sous le pied et de manière plutôt agréable. Sa voix me surprit quelque peu, mais en y regardant de plus près, elle lui allait bien. Pour une quelconque raison, je m'étais attendu à quelque chose de plus rauque et percutant, mais c'était bien là une voix douce et féminine qu'elle me présentait. Malgré tout, on pouvait y sentir un certain vécu empreint d'assurance et de tout un tas d'autres choses encore.

-Désolée, je ne voulais pas faire une entrée aussi désastreuse...

Je ne pus m'empêcher de noter son sourire dépréciateur. M'était-il destiné ou illustrait-il ses dires récents ? Je décidais de pencher pour le second, évitant ainsi de trop méditer inutilement pour ne pas finir par céder à mes pulsions animales. Ses mains s'abaissèrent à leur tour et une fois de plus, mes pupilles azurées irradièrent intensément. Cette fois-ci, je ne cherchais pas à le dissimuler, m'attardant longuement sur la jeune femme. Pour le moment, rien à signaler, magicalement ou physiquement et vu le silence de la demoiselle aviaire qui nous surplombait, le mental devait être dans les mêmes tons.

-Je m'appelle Kaly… Je ne suis pas sure que vous ayez été prévenu mais Irina m'a demandée de passer vous voir.

Kaly ? Charmant... Je n'avais jamais entendu pareille appellation, mais cela lui allait plutôt bien. Continuant de la scruter, je tiquais à l'entente de ce prénom lourd de significations. Irina ? Avait-elle bien dit Irina ? Je me crispais alors, grinçant des mes dents félines. Venait-elle vraiment de sa part ? C'était fort probable, mais il se pouvait aussi qu'elle soit une complice de l'autre énergumène qui avait voulu me faire la peau plus tôt dans la journée. Ma méfiance grimpa de plusieurs crans, mon regard s'assombrissant alors que je tentais, avec brio, de réprimer la bestialité qui étais sur le point de me submerger et qui m'aurait poussé à lui sauter à la gorge. Mieux valait ne pas tirer de conclusions à la hâte et écouter ce qu'elle avait à dire. Si elle était bien une coursière de ma Maîtresse, il m'en coûterait cher de l'abîmer, ou du moins, d'attenter quelque fâcheuse action que ce soit.  Avait-elle intercepté le message de mon amie avec l'autre ? Prenant le temps de la réflexion, j'en déduisit que non car Qenhia m'aurait à coup sûr déjà alerté.

-Maintenant je suppose que ce serait trop vous demander de prendre ma parole pour argent comptant… ?

Je fermais un instants les yeux, soupirant longuement. Lorsque ces derniers s'ouvrirent de nouveau sur le monde et plus particulièrement sur mon interlocutrice, ils avaient retrouvé leur éclat habituel. Une note mentale du faucon télépathe, je soupirais une fois de plus. La dénommée Kaly semblait plutôt sincère. J'allais donc la croire, mais pas pour autant boire ses paroles comme un enfant en pleine éducation.

" Prendre votre parole pour argent comptant ? Je ne pense pas que ce soit quelque chose que je puisse faire actuellement mais bonne nouvelle pour vous, j'ai décidé de vous croire. Je vais donc partir du principe que nous sommes amis liés par Sa Seigneurie Dranis. Je ne le vous cacherai donc pas, je vais vous sonder encore quelques temps, jusqu'à se que mes doutes se soient dissipés donc je vous déconseille de tenter quoi que ce soit qui puisse susciter une réaction violente de ma part. Et puis... Il y a ce je ne sais quoi en vous qui me met réellement mal à l'aise... "

En effet, depuis que j'avais croisé son regard, je n'avais eu de cesse de frémir intérieurement. Mon instinct animal me hurlait de fuir mais ma raison humaine m'en empêchait. Fuir pour aller où ? J'étais ici chez moi de toute manière. Elle m'intriguait au plus haut point. Quelle était cette étrange aura qui émanait d'elle ? Je n'avais jamais rien ressenti de tel auparavant, j'en étais convaincu. Comme Irina, elle dégageait quelque chose d'inhumain qui contrastait avec son apparence banale. Une femme appétissante dans tous les sens du terme mais impossible pour moi de m'en approcher. Pour être franc, je n'étais pas mécontent qu'elle se soit arrêtée car plus elle avançait et plus j'avais envie de déguerpir, son dernier pas étant celui qui avait atteint mes limites nerveuses. Un de plus et j'aurais probablement décampé à vitesse grand V... Cette fois-ci, ce fut à mon tour d'arborer un sourire dépréciateur, me moquant de moi-même. Me raclant la gorge, je poursuivis cependant.

" Enchanté Dame Kaly. Si vos propos s'avèrent exacts, je ne pense plus avoir besoin de me présenter... Je vous souhaite toutefois la bienvenue sur mes modestes terres. Puis-je vous demander la raison de votre venue en ce lieu si reculé ? Ma demeure n'est pas un lieu que l'on trouve en s'égarant dans Elusia si vous voyez ce que je veux dire...  Que me voulez-vous et qui êtes-vous exactement ? "

Je notais un temps de pause. Après hésitation, je me lançais.

"... Et... Si ce n'est pas indiscret... Quelle est cette magie qui semble opérer de manière chaotique au niveau de vos yeux ? Dois-je craindre quelque chose à propos de cela ? "

Je posais alors sur elle un regard inquisiteur, la mettant pour ainsi dire à nu, tentant de garder une quelconque contenance alors que les poils de ma queue, immobile derrière moi, étaient hérissés.
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MessageSujet: Re: En quête de vérités... [Pv Kalysta Elyomar]   En quête de vérités... [Pv Kalysta Elyomar] Icon_minitimeSam 24 Oct - 23:07

La syliméa aurait vraiment préféré être au mieux de sa forme pour traiter avec Kohâ… Il n'était pas difficile de voir que le moindre faux pas risquait de leur coûter fort cher à l'un comme à l'autre. Étonnamment, elle trouvait aussi l'expérience particulièrement excitante et rafraîchissante. Une toute nouvelle expérience qu'elle n'était probablement pas prête de reproduire. S'approcher ainsi du yorka, bien qu'elle fasse tout pour montrer patte blanche, avait tout d'approcher un animal sauvage… Elle n'en était pas encore à l’apprivoiser et si elle se fiait à son incroyable expérience avec la faune, elle n'y arriverait probablement jamais. Mais tout de même… Elle avait l'impression qu'elle ne serait jamais aussi proche d'une relation « civile » avec une créature autant au diapason ses instincts primaires.

Résistant la tentation de se frotter les yeux, la jeune femme nota la présence d'un autre être dans les branches… Un oiseau probablement s'il se baisait sur la taille. Depuis qu'elle avait ses « nouveaux » yeux, elle avait comprit que les étranges halos de couleurs qu'elle percevait parfois correspondaient en fait à l'aura des êtres qu'elle croisait. Cela dit, elle ne maîtrisait pas encore complètement cette vision, toute pratique soit-elle. Elle se retrouvait donc parfois à subir des assauts imprévus d'étranges associations de couleurs, le tout saupoudré de violents mal de tête. Et c'était sans compter sa pupille qui se découvrait une sensibilité à la lumière beaucoup plus développée qu'avant et pouvait parfois « s'emballer » quelque peu. L'effet rendu rappelait un peu le lapin sous myxomatose et lui donnait l'impression d'avoir absorbé le mauvais mélange de plantes…

Elle ne savait pas si le nérozia possédait les mêmes facultés qu'elle mais il semblait lui aussi posséder un regard des plus particuliers. La jeune femme ne chercha pas à formuler à voix haute les questions qu'elle se posait, se laissant plutôt calmement observer des pieds à la tête, bien qu'elle prenne bien garde de ne pas trop croiser son regard. Même si ses yeux avaient drastiquement changé depuis son passage au cimetière, elle ne pouvait toujours pas se permettre d'attirer l'attention sur eux et leurs brusques changements chromatiques. Certes, elle avait désormais une excuse en or mais cela n'enlevait rien des risques associés à sa race…

Si elle n'était pas encore tout à fait au point pour l'interprétation des couleurs qu'elle percevait, le langage corporel de Kohâ était tout à fait clair. Lui aussi semblait bien déterminé à faire en sorte que cette entrevue ne se finisse pas dans un bain de sang, chose dont elle lui était extrêmement reconnaissante. Elle sentait bien une forme d'excitation sous-jacente, une énergie qui ne demandait qu'à être libérée, mais le yorka faisait tout pour se montrer poli et civilisé plutôt que de se jeter tout simplement à sa gorge, même si elle se doutait que s'il décidait de finalement l'attaquer, ce serait de façon terriblement efficace et rapide.

Ses paroles ne la mirent pas vraiment à l'aise mais la détendirent suffisamment pour qu'elle se permette un sourire plus franc et un petit mouvement de tête en guise de remerciement. Elle se laisserait scruter et observer tout son soûl si cela pouvait le détendre à son tour. La syliméa sentit d'ailleurs sans mal jusqu'à quel point elle pouvait se permettre d'avancer, la réaction qu'elle provoquait immanquablement chez les animaux faisant finalement son apparition chez le yorka. Soit Kohâ finirait par fuir, soit il chercherait à l'attaquer… La jeune femme fit donc quelques pas en arrière afin de diminuer un peu la tension mais aussi en signe de bonne volonté…


-Je vous en prie, après tout c'est moi qui envahie votre territoire…

Kaly avait bien un peu froncé le nez lorsqu'il avait librement exprimé le fait qu'elle le mettait mal à l'aise mais elle ne lui en tint pas rigueur. Il avait au moins le mérite d'être honnête, ce qui était étrangement rafraîchissant…

-Et enchantée de faire votre connaissance en chaire et en os. Effectivement, on m'a un peu parlé de vous mais si j'apprécie votre politesse, je ne suis en rien une « dame », il n'y a nul besoin d'être aussi formel avec moi…

Et effectivement, même si elle connaissait l'étiquette en vigueur, elle ne la mettait pas toujours en application. Et si elle traitait Irina avec énormément de respect et d'admiration, elle devait être beaucoup plus franche et directe avec elle si elle se fiait à la façon dont Kohâ parlait d'elle… D'un autre coté, elle se considérait plus comme une amie, elle l'espérait, que comme une employée. La différence était tout de même de taille… Mais pour l'instant, elle n'était qu'une messagère, une personne susceptible d'aider le yorka à qui la prêtresse avait demandé un service. Il n'avait vraiment pas besoin de la traiter comme quelqu'un du même niveau social qu'Irina…

Kalysta n'était peut-être pas « vieille » au sens classique du terme, mais elle avait une certaine expérience lorsqu'il était question de cacher ses sentiments. Par exemple, la panique qui la saisit à la question du yorka concernant ses yeux ne put absolument pas se lire sur son visage. Un nez affiné pouvait probablement sentir la soudaine bouffée de peur qui émana d'elle, réaction ô combien naturelle, et un œil averti pouvait aussi remarquer une certaine tension dans ses épaules mais tout cela était bien plus discret que sa réaction normale aurait dû être. Comme prendre ses jambes à son cou et se cacher dans le coin le plus reculé qu'elle pourrait trouver… Elle savait que ses yeux étaient le point faible de sa race, toujours à fluctuer hors de leur contrôle, trahissant leur nature et c'était bien pour cela qu'elle avait élevé l'art de parler aux autres sans les regarder dans les yeux à un niveau exceptionnel. Malheureusement, elle n'était jamais à l'abris d'un accident. Un observateur un peu trop attentif, la nécessité de montrer patte blanche comme ici ou, pire, un simple coup de malchance…

Kohâ avait-il remarqué une fluctuation de teinte dans son iris… ? Après tout, la syliméa était tellement conditionnée à se méfier de cela qu'elle avait sauté à cette conclusion sitôt la question posée. Pour autant, ce n'était pas non plus la première fois qu'on remarquait ces changements, cela ne voulait pas dire qu'elle devait s'admettre vaincue dans l'immédiat. Et, pour une rare fois dans sa vie, elle avait une excuse toute trouver pour justifier son étrange regard. Ce que lui avait offert ce maudit félin avait peut-être certains inconvénients mais ses avantages les contrebalançaient suffisamment pour qu'elle ne regrette rien. Pour l'instant… La jeune femme ravala donc sa panique, offrant un ton toujours aussi posé et amical malgré la tension toujours présente dans ses épaules.


-Il n'y a rien à craindre… J'avoue que c'est un changement récent dont je ne maîtrise pas encore toutes les subtilités ce qui provoque probablement ce petit coté « chaotique ». Pour l'instant c'est plus susceptible de me donner une migraine que de nuire à une tiers personne...

Elle lui offrit le sourire las du migraineux, celui qui se traduisait aisément par « la lumière est trop forte et j'ai envie de m'arracher les yeux à la petite cuillère mais ce n'est pas grave, je fais avec »… Avec un peu de chance Kohâ se contenterait de cette explication et ne resterait focalisé que sur ce pouvoir récemment acquit et non sur les bizarreries inhérentes à son espèce… Restait maintenant à expliquer les raisons de sa présence. Et qui elle était. En partie tout du moins. Pour le coup la jeune femme se demanda comment elle allait pouvoir se présenter exactement. Si elle se considérait comme une amie d'Irina, elle avait conscience de l'immense fossé social qui les séparait. Ce n'était donc pas forcément quelque chose qui pouvait paraître crédible aux yeux d'une tiers personne.

-Je suis ici parce que sa Seigneurie Dranis me l'a demandée. Elle a estimé que je pourrai peut-être vous aider avec vos « récents » problèmes… Probablement parce que j'ai énormément voyagé et ainsi vu et entendu un certain nombre de choses. Elle a estimé que je pourrai peut-être vous apporter quelque chose de plus et cela me suffit pour suivre ses directives et arriver jusqu'au pas de votre porte.

Appeler Irina « sa Seigneurie » avait quelque chose d'un peu étrange mais, après tout, elle avait déjà du se plier à ce genre de protocole lorsqu'elle avait été officiellement engagée pour sa sécurité. Même si elle avait plus fait office de soutient moral que de garde du corps lorsque l'on considérait la quantité d'hommes qui l'avaient entourée à ce moment-là…

-Maintenant je suis curieuse d'entendre votre histoire car je ne doute pas qu'elle sera des plus intéressantes. Si vous voulez bien la partager avec moi bien entendu. Il n'y a aucune obligation, il s'agit juste d'une proposition d'aide.
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