Les premiers pas d'une future entente [Pv Irina Dranis]

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_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 Les premiers pas d'une future entente [Pv Irina Dranis]

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Anonymous Invité
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MessageSujet: Les premiers pas d'une future entente [Pv Irina Dranis]   Les premiers pas d'une future entente [Pv Irina Dranis] Icon_minitimeMer 16 Sep - 12:21


    Mois de Moomé, année 1304.~ S'il vous plait, s'il vous plait ! Mesdames et Messeigneurs, un peu de silence je vous prie !La foule rassemblait au coeur du palais royal, le véritable centre politique du pays, tout du moins ce que l'on souhaitait faire penser, n'en faisait pas silence pour autant. Le héraut royal s'époumonant à gorge déployée afin d'obtenir un calme tout relatif. Ils s'avaient tous qui devait bientôt traverser les doubles portes condamnant l'entrée de la salle. Qui devrait s'avancer jusqu'au trône sous leurs regards et tous avait un envie sur la question, souhaitant bien évidemment le faire partager à ses voisins.Beaucoup se plaisaient à supposer qu'il s'agissait d'une convocation royale, la femme disposant de plusieurs manteaux pour l'ensemble de ses fonctions, le titre par lequel elle serait nommé signifierait beaucoup de chance et notamment sous quelle auspice se déroulera la rencontre. Encore une fois, tous avaient un avis sur la question et une nouvelle fois... Souhaitait le faire partager à ses voisins.Tout cela expliquant bien évidemment les problèmes du héraut royal à se faire entendre malgré la cohue. Du moins en avait-il jusqu'à ce que résonne le bruit d'autres portes. Plus petites, moins imposantes, elles s'accompagnaient néanmoins du fracas métallique des armures résonnant sur le pavé parfaitement lustré de la salle du trône.Les armures blanches qui venaient d'arriver par une porte adjacente fendirent la foule sans efforts, chacun s'écartant rapidement devant les chevaliers du Cercle, la véritable garde royale. Enfermés dans leurs carcans ne nacres, leur visage dissimulés derrière la fente impassible de leurs heaumes, ils avançaient sans une parole, connaissant leur rôle à la perfection pour l'avoir pratiqué à de nombreuses reprises.Venait d'abord une dizaine d'homme, en une formation rappelant une tête de flèche, ils fendaient la foule comme une unité de cavalerie fendait à travers la masse de l'infanterie sur le champ de bataille, les opportuns et les plus lents étant écartes de force avant que ne paraissent les Quatre.Commandaient par la tour, les Quatre composé la dernière unité du Cercle, le dernier rempart entre sa majesté et les dangers du monde, si tous n'étaient pas constamment à ses côtés, se trouvant être aussi bien agents de la couronne que véritable forteresses mobiles capables de donner leur corps pour protéger leur roi, aujourd'hui tous étaient présents, encerclant le souverain d'une barrière aussi blanche que la neige, marquant une forme de différence entre lui et le reste de la foule, pourtant composée de la fine fleur de la noblesse Eridanienne.Certaines personnalités du royaume n'étaient néanmoins pas présente, au nombre de celles-ci pouvaient-on compter le duc d'Arghanat dont les rumeurs voulait qu'il n'ait pas été invité à ce qui allait se dérouler aujourd'hui. Une chose bien étrange d'après certains puisqu'il avait lui-même entamé des relations diplomatiques avec Cimmeria.La vague blanche ne dura pas, elle s'écrasa bientôt sur les marches menant au trône tandis que les hommes la composant se dispersaient autour, formant une nouvelle barrière, mais cette fois-ci beaucoup plus représentative entre le trône surélevé et le reste de la salle. Le roi escalada les marches avec raideur, certains pensaient qu'il ne se remettrait jamais véritablement de la longue période de trouble qui l'avait écarté du pouvoir au profit de ses ministres, laissant libre cour au Maire d'étendre sa corruption. Cette perception était peut-être fausse pour certains, pour d'autre la royauté ne se trouvait alors clairement pas en position de dicter la conduite du royaume.A tous ceux présents, qu'il s'agisse de partisans ou de détracteurs, il fit face avant de prendre place sur le siège royal, resté immobile avant de lentement plier les genoux, comme une sorte de défi lancé à ceux qui oseraient venir lui en disputer la légitimité. Pareil symbole n'était pas rare dans le règne de Thimothée, la cour commençait à se faire à son goût pour le théâtre et pour les effets de manches, car, qu'ils le veuillent ou non, aucun n'avait osé faire un pas face au geste royal. Il les tenait sous sa coupe. *Pour l'instant* pouvaient bien penser certains, mais cela ne changeait rien au présent.L'attente de la tête couronnée ne fut pas longue, les couvertures couvrant le trône n'ayant pas encore eu le temps de se réchauffer que le héraut réapparaissait dans la salle par une petite porte, marquant une seconde pour reprendre son souffle avant de faire signe aux musiciens. Aussitôt, trois notes claires furent tirées successivement des trompettes royales avant que les lourdes portes de la salle de  ne s'ouvrent, révélant une escorte réduite et une femme à sa tête.~ Irina Dranis, Grande Prêtresse de Kesha, Duchesse de Nivéria, sauveuse du myste rouge, Fléau des Lanetae.Les Renardiers en faction dans la salle du trône relevèrent leurs hallebardes au passage de l'ambassade qui avançait tranquillement, le roi lui-même quittant le siège royal pour descendre une unique marche et prononçait distinctement dans la salle, où les rumeurs reprenaient de plus belle à l'écoute des titres.~ Eridania vous souhaite la bienvenue.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Les premiers pas d'une future entente [Pv Irina Dranis]   Les premiers pas d'une future entente [Pv Irina Dranis] Icon_minitimeMer 23 Sep - 6:16


Les premiers pas d'une future entente

Thimothée . Irina

Irina n'avait jamais aimé serpenter entres des silhouettes endimanchées de soie, ni sourire à une ronde de visages inconnus et avides de la moindre once d'attention. Néanmoins il y avait plus pénible encore. L'obligation de se montrer aimable envers ces étrangers qui ne connaissaient d'elle que des rumeurs mondaines, aussi fantasques que leurs poitrines n'étaient bouffies d'orgueil. Faire semblant de compatir à leurs préoccupations pathétiques, agir comme si leur opinion avait une quelconque importance. En définitive concéder un déplacement diplomatique alors que mille affaires pressantes l'appelaient ailleurs lui apparaissait comme une perte de temps, aussi elle se faisait violence pour ignorer sa pressante envie de tourner les talons et laisser quelqu'un d'autre la remplacer. Comme quoi les contraintes les moins dures moralement n'étaient pas forcément les moins agréables.
Pendant que certains levaient leurs verres et dansaient ensemble, d'autres voûtaient le dos pour reconstruire ce qui avait été perdu. Irina baissa le regard et inspira profondément. Cette idée pesante bourdonnait dans un coin de sa tête comme une urgence qui ne pouvait attendre, et pourtant il le fallait. Elle n'avait d'autre choix que de se plier à ce grand jeu d'acteurs, remettant à plus tard ce qu'elle jugeait prioritaire. Il lui fallait accepter de jouer les attractions pour une paire de jours, afin d'en tirer le meilleur pour l'Ordre. Car que pouvait-elle bien être d'autre aux yeux de tous ces nobles qu'elle avait si soigneusement évités, si ce n'est le vilain petit canard d'une élégante aristocratie ?

Certes elle était une étrangère fortunée, une femme discrète qui se trouvait souvent au mauvais endroit au mauvais moment. Tout au plus pouvait-on lui accorder les ressources et la chance de ressortir vivante de ces épreuves que les dieux ne cessaient de mettre sur son chemin. Cela mis à part elle était un médecin et une chercheuse reconnue, mue par des idées un peu trop excentriques et modernes pour une personne de foi. Or la foi et son engagement envers Kesha, c'étaient sans doute les éléments qui lui assuraient l'admiration des présents. Des éléments solides que personne -pas même ces sceptiques d'une roturière devenue duchesse- n'osaient remettre en question. Tous connaissaient déjà son nom depuis qu'elle avait racheté et entrepris de rebâtir un duché laissé à l'abandon, il y a quelques années. Mais c'est depuis les dernières semaines qu'il était murmuré avec plus de ferveur et de curiosité.
Irina Dranis. La remplaçante d'Elerinna Lanetae, grande prêtresse à Cimméria depuis les cinquante dernières années. Dame Dranis la Miraculée. Maintes fois miraculée, de fait. La prêtresse qui s'était faite vecteur de Lumière divine, afin de protéger le village de Gaeaf du Colosse qui était sorti des entrailles marines... Pour la première fois, une de ces curieuses créatures avait trouvé la mort. Malgré les pertes, sous l'égide de Kesha les Hommes avaient enfin vaincu... et la nouvelle s'était répandue comme une traînée de poudre à travers tout le continent.
Une version embellie et répandue de faits avérés -en réalité moins héroïques et plus désespérés- que les officiers Eridaniens avaient sûrement déjà rapporté à leur suzerain. Des circonstances qui n'avaient aucun rapport direct avec l'invitation que Thimothée lui avait envoyée, mais qui avaient de quoi l'accompagner des meilleurs auspices. Duchesse, roturière, cimmérienne... peu important. Elle était avant tout l’Œil de Kesha, à la fois main et parole de la sainte patronne nordique. Peu lui importait le cumul de titres et de rôles qu'on pouvait bien lui trouver, cette fonction-là était celle qui la définissait le mieux.

Les yeux perdus dans le vague elle laissa Clypsène organiser son escorte, sans protester. Tout cela prenait des allures de cortège plus qu'autre chose, et ce genre de subtilités courtoises étaient un langage qu'elle ne maîtrisait pas, ni ne cherchait particulièrement à apprendre. En fait tout cela l'ennuyait profondément, tout autant que les atours somptueux et la coiffure délicate qui tenait par on ne sait quelle magie sur le haut de sa tête. Les petites fleurs blanches soutenaient sa lourde chevelure flamboyante comme si elle ne pesait rien, entrelacée en de multiples nattes complexes. Cela lui donnait un air fragile et féminin, comme une couronne sanguine qui encadrait ses traits de quelques mèches ondulées. Des traits aussi anormalement calmes que ses yeux n'étaient fébriles, voyageant rapidement entre les visages de ses proches pour y trouver une force dont elle ne se sentait pas capable.

L'énergie dont débordait Isköld lui fit l'impression d'une douche froide. Ce dernier était plus beau qu'elle ne l'avait jamais vu, très droit dans sa tenue de gentilhomme qui avait du mal à contenir sa curiosité. C'est avec peine qu'il contenait son enthousiasme, discutant de banalités avec Kohâ, fort mis en valeur avec le charme exotique de sa peau sombre et son regard félin. Kallen, resté en retrait, avait opté pour une tenue typiquement sindarine que lui avait dégotée sa compatriote Clypsène, et observait avec attention les salles environnantes ainsi que les moindres mouvements de la garde royale. Toujours aussi zélé, ce dernier avait du mal à entièrement confier la sécurité à quelqu'un d'autre, aussi il restait aux aguets plus que jamais, en dépit de la garde prétoriale qui se tenait toujours à proximité.
Sire Davos lui, avait fière allure avec sa barbe blanche et ses cheveux coiffés en arrière, mais paraissait plutôt mal à l'aise malgré l'uniforme militaire Eridanien et les divers galons suspendus à ses épaules. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait plus fréquenté la cour, et le moins qu'on puisse dire, c'est que ça ne lui manquait pas. À côté de lui et comme par contraste direct Clypsène était tous sourires, comme à son habitude. La doyenne multi-centenaire n'était plus aussi belle et jeune qu'autrefois, mais sur son visage ridé se lisait toujours la même bienveillance désintéressée qui faisait l'image originelle des prêtresses de Kesha. Irina se força à lui sourire afin de la rassurer, même si le cœur n'y était pas. Clypsène était son amie et la mère qu'elle n'avait jamais eue, son garde-fou en ces situations horribles où le moindre geste pouvait ruiner les efforts d'une vie. Finalement, la rouquine s'approcha d'elle pour échanger quelques mots et recommandations de dernière minute, avant que le colonel Arthwÿs ne les aborde d'un salut impeccable.


« L'officier Noyan m'a averti que allons être reçus. Nous y allons dès que vous serez prête, Dame Dranis. »

Pour toute réponse l'intéressée soupira, peu convaincue. En outre c'était absurde de remettre le supplice à plus tard, par conséquent il valait mieux en terminer rapidement. D'un signe de tête, Irina acquiesça sans ouvrir la bouche, et laissa Vilenya et son second prendre la tête. L'excentrique soldat était l'émissaire venu porter le message royal jusqu'en terres cimmériennes, et bien que ses manières laissent souvent à désirer elle et ses hommes avaient aidé à porter secours aux civils, ce qu'Irina n'avait pas oublié. Se plier à ces protocoles débiles c'était sa manière de rendre la pareille, même s'il n'avait jusque là jamais été question de remerciements en règle.

Les trompettes retentirent bruyamment, lui froissant les tympans d'un vacarme désagréable qui lui fit froncer les sourcils. Deux porte-étendards suivaient de près les Eridaniens qui les guidaient, et soulevaient bien haut le bleu cimmérien d'un côté et le corbeau et le serpent nivériens de l'autre. Le bruit cadencé de leurs bottes sur la pierre donnait un je ne sais quoi d'hypnotique à la scène, d'autant plus que cela faisait bien des années qu'une grande prêtresse n'avait pas été invitée à une cérémonie aussi solennelle... ce qui loin de la rassurer, lui donnait un mauvais pressentiment.
Toutefois Irina s'engagea dans le couloir qui menait à la salle du trône, flanquée de part et d'autre par des soldats prétoriaux. Leurs armures claires brillaient sous les chandeliers, et sur leurs boucliers ronds était gravé le blason de Kesha. Son cœur battait plus fort. Les suivant sans un bruit grâce à ses souliers à bas talons, la nordique avait un port altier et une démarche assurée. Ses pieds étaient entièrement recouverts des pans de sa robe immaculée, retombant en cascades fluides parées de quelques dorures brodées. Un châle de soie blanche recouvrait ses épaules frêles et dissimulait pudiquement sa peau blanche des yeux curieux. De même, bien que sa robe soit cintrée et assez juste au corps, la jeune femme n'arborait pas ces décolletés affriolants tellement en vogue auprès des grandes dames. Pour tous accessoires elle portait deux boucles d'oreilles en forme de goutte d'eau, et un pendentif en verre, l'Étoile. Des bijoux modestes qu'elle possédait depuis des années sans jamais les avoir réellement portés.

Ses titre retentirent lorsque les grandes portes s'ouvrirent sur la salle du trône, manquant de lui faire lever les yeux au ciel. C'étaient parmi les choses les plus théâtrales et ridicules qu'elle aient entendues de toute sa vie. Le dernier titre lui resta particulièrement en travers de la gorge, puisque il lui paraissait de bien mauvais goût de faire référence à une mort de laquelle elle n'était pas responsable. Irina serra les dents et ravala son envie d'ironiser. Voilà qui était une bien maladroite façon de la mettre en de bonnes dispositions... Car il s'agissait aussi de cela, après tout elle était également chef d'état, et pour l'avoir ainsi mandée et faite venir en grande pompe, il n'y avait nul doute que le roi avait une ou plusieurs idées derrière la tête. Irina se crispa imperceptiblement, silencieusement apaisée par un commentaire télépathique de son cavalier.
Le colonel Arthwÿs suivait effectivement à son bras, faisant à la fois office de protecteur et d'accompagnateur à ce qui tenait plus d'un bal dansant que d'une réception privée. Lui-même était un militaire plus bel homme que beaucoup des nobliauds présents, et ses manières irréprochables faisaient de lui la personne idéale pour la seconder en ces circonstances. Irina se permit un petit rictus d'amusement lors d'un regard en coin. Il n'en montrerait jamais rien, mais il détestait sûrement cette situation au moins autant qu'elle, ce qui n'était pas peu dire. Son expression se fit plus détendue au fur et à mesure qu'elle avançait. Son mauvais pressentiment n'avait pas disparu, mais se faire du mouron n'allait pas l'aider à être garder les pieds sur terre.
De plus le cliquetis régulier lui indiquait que ses autres alliés ainsi que ses gardes du corps suivaient de près, en un noyau dur qui se tenait entre elle et tout ce monde empaqueté dans cette salle énorme pourtant pleine à craquer. Dieux qu'elle haïssait les foules. Ce fut sa dernière pensée avant que tout ne s'efface devant le moment présent. Thimothée se trouvait légèrement en hauteur, l’œil perçant d'un conquérant, également entouré de son lot d'hommes en armure. Les porte-étendards se postèrent sur les côtés en même temps que les Eridaniens, la laissant passer en premier et être reçue par l'autorité suprême en ces lieux. Leurs regards se croisèrent et bien des choses semblèrent se dire avant qu'elle ne prenne la parole, d'une voix basse et claire. S'inclinant dans une respectueuse révérence plus raide qu'elle n'en avait l'air, la rouquine ne le quitta pas du regard, mais ne mit pas non plus genou à terre. Elle n'était peut être pas reine, mais elle était chef d'État.

« Je vous remercie de cet accueil chaleureux, votre Majesté. » Elle se redressa, debout à une relative distance, comme le suggérait la bienséance. « Votre missive ne mentionnait pas une réception de cette envergure, je ne m'attendais donc pas à tant d'honneurs. J'espère être en position de correspondre à vos attentes. » Elle le regardait à nouveau de ses yeux de jade, cherchant à lire dans les traits de cet homme qu'elle n'avait jamais vu d'aussi près. Oh elle l'avait déjà entraperçu quelque fois et était même présente lors de l'annonce officielle de sa prise de pouvoir, ce qui aujourd'hui encore lui laissait un arrière-goût étrange dans la bouche. Seulement aujourd'hui les choses étaient différentes... et pour l'heure il avait les cartes en main. Les mains jointes à moitié recouvertes de ses longues manches, Irina attendit, un sourire suspendu à ses lèvres rouges. Le premier pion revenait à Thimothée.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Les premiers pas d'une future entente [Pv Irina Dranis]   Les premiers pas d'une future entente [Pv Irina Dranis] Icon_minitimeMer 9 Déc - 22:54

Le monarque observait l'ambassade approcher du haut de ses marches, n'esquissant pas un geste alors que les chevaliers du cercle à l'image des renardiers pour laisser un couloir à la femme qui avançait vers eux, un couloir menant directement au roi. Aucun sourire, pas même narquois, ne vint se peindre sur la bouche de Thimothée alors qu'il observait celle qu'il attendait. Loin des standards de la cour, sa seule présence impacterait longuement la mode hespériane. Le monarque ignorait si elle avait conscience, si elle n'accordait même qu'un soupçon d'intérêt à des choses si matérielles, mais il n'avait pas besoin de tourner la tête pour voir tous les poignards dans les yeux des dames de la cour. Par sa seule parure elle leur lançait à tous un défi, elle leur adressait une morale, elle remettait à sa place l'élite de la plus grande nation du monde. Elle n'avait pas besoin de bijoux, elle n'avait pas besoin de montrer sa peau en des élaborations de tissus toujours plus provocants, elle n'avait besoin que d'une robe et d'un châle pour être le centre de l'attention de toutes les personnes présentes.

Les mots sortirent de sa bouche, protocolaires, calculés, exprimés sans joie ni haine. Et pourtant la voilà qui qualifiait l'ensemble de courageux. Qui aurait crû qu'une enveloppe corporelle aurait pu connaître autant de courage ? Fi des regards de haine et d'envie des dames, des regards conspirateurs des seigneurs, elle leur adressait un nouveau pieds de nez et ce sans déranger au protocole. Les lèvres du monarque frémirent, évoquant pour ses plus proches conseillers un sourire involontaire. Pour autant il ne tarda pas à retrouver son visage royal alors qu'elle continuait sur sa lancée. La réception dépassait ses attentes ? Ses envies peut-être ? Le classicisme de sa tenue évoquait-il une absence de faste dans le nord ? Un manque de plaisir à l'étalement au luxe ? Ou peut-être un simple commandement de son ordre ?

Les secondes s'écoulaient, il ne bougeait pas pour autant, déjà la voilà qui se redressait après une brève salutation maîtrisée, mais manquant de naturel. Il était temps pour lui d'agir, d'imposer son autorité, de montrer à tous qui avait préséance en ce lieu, qu'Eridania ne s'inclinait pas devant le nord.

~ Ma dame, nous vous prions de nous pardonner. Ce n'est en aucun cas à vous incliner en ce lieu.

Tout comme pour marquer ses mots de plus de poids, chacun s'accompagnait d'un pas en sa direction pour finalement arrivait à son niveau. Les murmures gagnèrent en intensité parmi les nobles rassemblés, le protocole était évidemment brisé, violé. Jamais un roi n'avait à descendre au niveau d'un émissaire, d'un ambassadeur durant une audience, pas même si la personne fut duchesse. Mais Thimothée n'arrêta pas la transgression là. Son pieds se stabilisant enfin sur la même marche qu'Irina, il recula le gauche avant de plier le genou droit, s'inclinant de manière tout aussi raide que son interlocutrice, une leur amusée brillant néanmoins dans son regard.

~ Nul roi n'est au dessus des dieux et vous êtes ici la plus proche d'eux parmi nous. C'est à Eridania de s'incliner devant la voix de Kesha.

Quittant enfin sa flamboyante voisine du regard, le monarque posa les billes courroucés de son regard sur sa coeur estomaquée. Un léger malaise balaya l'assemblée, tout murmure mort sur les lèvres qui aurait voulu le prononcer avant que finalement les nobles ne suivent l'exemple de leur tête couronnée. Tous à l'exception des chevaliers du cercle et de l'ambassade plièrent ainsi le chef devant la duchesse de Nivéria.

Satisfait, le roi revint à celle qu'il aurait maintenant à convaincre avant de lui tendre le bras.

~ Nous nous excusons de cet étalage de vanité et comprenons bien entendu que vos propos ne se réservent qu'à des oreilles averties. Nous ferons vous l'honneur de marcher à nos côtés pour atteindre un lieu plus propice à nos échanges ?

Sans un regard pour le roi les chevaliers du cercle bougèrent d'un même mouvement. Les Quatre se groupant derrière leur souverain alors que le gros de la troupe s'échinait à dégagé un passage pour le monarque et l'ambassade de son invitée.
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MessageSujet: Re: Les premiers pas d'une future entente [Pv Irina Dranis]   Les premiers pas d'une future entente [Pv Irina Dranis] Icon_minitimeJeu 17 Déc - 18:13


Les premiers pas d'une future entente

Thimothée . Irina

On pourrait supposer que la minutie d’Irina la pousserait à investir sur le luxe superflu afin d’asseoir son prestige et convaincre ses semblables de sa position légitime, ce qui ne lui ressemblerait pas. Pas comme ça, du moins. Certes il serait hypocrite de dire qu’elle n’avait pas été tentée de céder à cette mascarade de façon à ne pas se faire remarquer ; de façon à faire le moins de vagues possibles auprès de ces gens qu’elle ne reverrait jamais si on lui en laissait le choix. Bien sûr qu’elle avait considéré sculpter cette première impression critique de façon à se défendre dans ce milieu raffiné et agressif, évoluant aux marées changeantes de modes et de renversements dans l’ombre. Néanmoins après avoir accordé au sujet plus de pensées qu’elle n’aurait dû, la demoiselle avait fini par se faire une raison. Elle était et resterait une tâche dans ce décor mondain qu’elle avait si soigneusement évité toutes ces années, en dépit des occasions et des invitations. Elle ne serait jamais l’une d’entre eux.

Si certains avaient fini par comprendre -notamment à la lumière de ses actes- que toutes les vies avaient la même valeur à ses yeux, d’autres avaient encore des réserves quant à ses intentions. Oui, c’était ingrat de constater pareille méfiance, seulement il fallait se rendre à l’évidence. Quoi qu’il arrive et en dépit des risques encourus, aux yeux de certains citoyens elle ne serait jamais Eridanienne, ce qu’elle pouvait comprendre, au fond. La jeune femme n’avait jamais caché l’attachement qu’elle avait envers sa terre natale et ce quand bien même elle ait choisi d’accoucher de son fils Aemyn à Nivéria ; le deuxième foyer dans lequel tant de ressources et d’efforts avaient été déposés, jusqu’à enfin faire renaître le duché de l’abandon. Un travail de longue haleine qu’elle se ferait un plaisir de rappeler à toutes ces paires d’yeux qui la scrutaient derrière les masques de fausse courtoisie.

En outre sa philosophie de vie -incompréhensible pour beaucoup- avait toujours été éloignée du faste. Non seulement parce qu’elle avait grandi dans un univers où la nourriture avait plus de valeur que l’or, mais aussi parce que le serment d’une vie modeste faisait partie de ses vœux auprès de Kesha. Il était une chose de posséder des terres pour en faire un refuge, il en était une autre de parader dans les tenues les plus en vogue dans le seul but d’attiser les convoitises. Et puis en plus du reste elle avait tout simplement horreur de sentir décorée comme une guirlande de fêtes, tout simplement. Redressant la tête, elle dût regarder vers le haut pour compenser sa petite stature. La couronne sanglante sur sa tête s’enflamma sous la lueur des chandeliers, alors qu’elle échangeait un premier regard avec le roi. Les murmures se levèrent dans la salle, sans qu’elle n’y prête vraiment attention.

La rouquine ne s’était jamais prétendue puits de vertu et bon conseil, ce qui la rendait sans doute plus terre-à-terre et moins charismatique que celles qui l’avaient précédée à ce poste, elle en avait parfaitement conscience. Irina n’avait rien de la beauté parfaite et la douceur d’Elerinna Lanetae. Si la sindarine avait été un saphir aux angles arrondis et travaillés, d’une brillance colorée sous tous les angles ; celle qui lui avait succédé était un joyau encore à moitié brut, un jade moins fascinant mais mille fois plus solide. Ces différences étaient notoires à Cimméria qui les avait vues grandir et changer, beaucoup moins évidentes à l’étranger toutefois. Le fait est qu’après la trahison et les tensions avec Phelgra, Irina ne voulait lui être associée en absolument rien, et tous ses gestes le laissaient clair.
Enfin au moins les divergences éthiques et morales qui les avaient séparées étaient de notoriété publique depuis longtemps, c’était tout ce qui lui importait. Pour le reste seul le temps parviendrait à conquérir le soutien du peuple, qui était infiniment plus haut dans sa liste de priorités que cette assemblée en costume. Ce qui ne voulait pas dire qu’elle négligerait cette chance. Tout commençait ici, en communiquant depuis l’épicentre du royaume, depuis cette réception qui pour le moment ne lui suscitait pas de grandes expectatives, si ce n’est peut-être celles de diplomatiser et satisfaire un peu sa curiosité. Cela faisait déjà un moment qu’elle n’avait plus grand chose à prouver à titre personnel, ce qui lui donnait un semblant de tranquillité concernant le reste. Une tranquillité pour l’instant recouverte d’une bonne couche d’appréhension.

Un sentiment qui n’allait pas en s’arrangeant tandis que le suzerain s’approchait de plus en plus, jusqu’à finalement descendre à son niveau et plier le genou à ses pieds, dans une attitude qui ne ressemblait en rien au Thimothée défiant et fier que connaissait le monde entier. L’initiative la laissa probablement encore plus confuse que le reste des présents, qui déjà se laissaient aller à des conversations sous cape, à peine déguisées telle fut l’ampleur du choc. Prise de court par ce qui semblait être une mise en scène fort théâtrale dont elle ne pouvait saisir le but, Irina resta calme en dépit de ses sourcils froncés d’incompréhension. C’était loupé pour le respect du protocole, et le plus ironique c’est que ce n’était pas sa maladresse qui avait tout fichu en l’air.
Elle ouvrit promptement la bouche pour l’inviter à se relever, mais n’eut pas l’occasion d’articuler. Lorsque toute l’assemblée suivit le mouvement dans un froissement de velours, la jeune femme ne put s’empêcher de se sentir très mal à l’aise. Égale à elle-même elle pesta intérieurement, contre tous ces nobliaux, leurs manières inexplicables et leurs manipulations à deux ronds. C’était comme si on la pressait de questions dans une langue inconnue, de telle sorte qu’elle ignorait comment répondre ou de quelle façon se comporter. Son instinct lui dictait de se retourner pour trouver une indication ou un indice auprès de Clypsène, mais au fond Irina savait qu’elle ne devait pas céder. Pas pour si peu, quoi que ça puisse bien signifier. Son expression était tendue, mais habituée qu’elle était devenue à devoir se tenir sur scène, sa langue n’hésita plus, donnant une réponse à double-tranchant qui lui paraissait à la hauteur.

« Un guide qui n’aspire qu’à recevoir l’admiration de ceux qui le suivent n’est pas digne de son rôle. Pas plus qu’une divinité forçant la piété de ses fidèles n’est digne d’être honorée. C’est pourquoi bien que cette marque de profond respect soit fort estimable, je me vous demande à tous de bien vouloir vous relever. » Elle se tourna à demi vers les présents, accompagnant ses paroles de quelques léger gestes des mains. Ses manches s’agitèrent doucement avec ses bras, comme une paire d’ailes blanches. Avec le temps cette femme misanthrope avait appris à parler aux foules, qui généralement se laissaient diriger par son autorité naturelle. Peut-être aussi parce qu’elle leur parlait d’égal à égal autant que possible, plutôt que de les bercer de sermons condescendants et de longs discours moralisateurs. « Comme vous le savez tous Kesha représente la Santé et la Lumière. Cependant il n’est pas dans sa volonté que nous nous l’adorions aveuglément ou à tout prix, en laissant les faux préceptes, la peur ou la haine obscurcir notre jugement. Je suis sa voix, oui... mais avant tout et comme tous ceux qui croient en elle, je suis sa fidèle servante. »

Tous ceux qui souhaitaient y croire et non ceux qui y s’y sentaient forcés. C’était une Liberté qu’il fallait respecter quoi qu’il advienne, car Irina refusait de tomber dans la tyrannie de l’obligation spirituelle ou la contrainte sociale. Sharna était loin dans le sud, et il était bon que les pratiques de son temple y restent. De plus bien qu’elle ne méprise point la divinité originelle, il était difficile de tolérer ses fanatiques ou d’adhérer à ce que ses prêtres en avaient fait. Un extrémisme conservateur dont il lui fallait éviter la propagation, tout en n’étant pas elle-même diabolisée pour son approche. Ce n’était pas facile de se retrouver dans cette position, mise en porte-à-faux quelle que soit sa position sur la question, au fond. Seulement Irina n’était pas femme à reculer ou à céder sous le poids de l’opinion publique. Sûrement parce qu’au fond rien ne la rendait plus folle de rage que de voir les Phelgrans lever le fer au nom de leur dieu. Après tout la religion n’avait jamais prôné la guerre dans le but d’assouvir l’ivresse de conquête... contrairement à ce que pouvaient en dire certains illuminés.

Ses paroles furent entendues de presque toute la salle qui, brûlant probablement de voir comment se déroulerait la suite du feuilleton diplomatique qui avait lieu sous leurs yeux, s’était soudainement scrupuleusement tue. Évidemment les murmures reprirent de plus belle lorsque la Grande Prêtresse marqua une pause, ce qui ne lui disait d’ailleurs pas quel genre d’accueil ils réservaient à ses mots. De fait bien que la formulation du roi soit sévère, au fond Irina appréciait l’occasion de diminuer l’avide public assistant à leurs échanges. Si se présenter devant ce beau monde était une étape incontournable, il n’en demeurait pas moins absurde d’éternellement reporter leur entrevue. Aussi plus vite ils en viendraient à l’essentiel, mieux elle s’en porterait. Quoi qu’il en soit, elle leur accorda une dernière attention, tentant d’effacer au moins en partie les erreurs commises.


« Vous ne m’avez nullement offensé aussi vous ne me devez aucunement des excuses, Majesté. » Irina prit une inspiration, sentant qu’elle regretterait plus tard ce qu’elle s’apprêtait à dire. « Pour ceux qui le souhaitent, demain je présiderai à une modeste cérémonie à la résidence Davos. Ce sera l’occasion de bénir vos objets personnels et faire protéger vos enfants et familles de la maladie. Ce n’est pas grand chose, alors voyez cela comme ma façon de me faire pardonner pour le peu de temps que je vous aurai accordé ce soir. » Elle s’inclina une nouvelle fois, un peu plus adroitement cette fois. Enfin, après un échange de regards avec Clypsène qui approuva d’un léger sourire, Irina se tourna vers son hôte, au bras galamment tendu. Doucement elle y logea sa main comme le voulait la bienséance et se laissa guider, moins nerveuse à l’idée de se retrouver en plus petit comité. Enfin... aussi petit que le permettrait la présence des gardes du corps, qui pour des raisons évidentes n’allaient probablement pas être tous dispensés. Suivant le pas de la tête couronnée, Irina soupira imperceptiblement.Ils en viendraient enfin à ce qui les intéressait tous les deux et c’était une bonne chose. Ainsi lorsqu’ils furent enfin capables de discuter sans être entendus, elle lui susurra.

« Je vous remercie de m’épargner plus d’opprobre en public. Je m’en serais voulue de tâcher ma position, mon nom, ainsi que le titre de duchesse. Néanmoins la patience n’ayant jamais été une de mes vertus, je suis on ne peut plus curieuse concernant ce que votre Altesse a à me dire. »
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MessageSujet: Re: Les premiers pas d'une future entente [Pv Irina Dranis]   Les premiers pas d'une future entente [Pv Irina Dranis] Icon_minitimeVen 8 Jan - 12:15

    Tout débuta avec un mince sourire, qui s'élargit rapidement alors qu'ils s'éloignaient à pas mesurés du centre de la salle. Les habits d'apparats ne rendaient pas leur progression plus aisée, mais le sourire du monarque ne s'en trouva pas atteint, engoncé dans les lourds manteaux qui lui permettaient de se prémunir du froid même en plein de la douce saison il avançait sans presser son hôte, laissant bientôt derrière eux une foule aux yeux ronds des dernières facéties du roi. Pas de séance publiques ? Une obligation de présence pour la plupart d'entre eux ? Pour beaucoup il s'agissait encore de l'un des étranges caprices royaux qui se succédaient depuis le couronnement de Thimothée, pour d'autres, plus instruits, un moyen pour le roi pour replacer la cour à sa juste position, entre ses mains, soumise à son bon vouloir. Pour une petite quantité enfin, les proches de la couronne ou les plus fins psychologues une manipulation à seule fin de leur invitée.

    Quel que soit l'opinion qui occupent les esprits, le départ de la salle provoque presque l'hilarité du monarque, son sourire ayant réussir le miracle de rougir ses joues pâles d'un voile de bonne santé, l'éclat de ses yeux se faisant rieur alors que le souvenir des bons mots de la duchesse rejouaient sans cesses en sa mémoire. Il en appréciait la teneur, mais également la portée et ne se priva pas de le lui faire silencieusement remarquer avant de lentement reprendre son sérieux, un murmure ne tardant pas à se faire un chemin jusque dans son oreille.

    ~ S'il ne nous est pas désagréable de vous voir ainsi soupirer à notre oreille, nous n'avons pour autant rien à cacher à nôtre escorte, vous pouvez vous exprimer haut et clair sans avoir peur de voir vos propos rapportés, nous vous rassurons. Quand à leurs teneurs, à vous voir ainsi, aussi brillante et ce visiblement sans y adjoindre une certaine rouerie dont nous sommes devenus bien lasse à la cour. Nous pouvons dire sans hésiter que dussait-il se poursuivre encore une heure durant, l'opprobre jamais vous ne vous seriez attirée.

    Pour autant, malgré sa déclaration sur la fidélité de son escorte, il ne fit pas tout de suite mention de la suite des propos de la haute-prêtresse, laissant l'écho de son compliment se répercuter lentement le long des murs alors qu'il orientait adroitement leur course en direction d'une porte déjà cernée par quatre membres du Dernier Cercle, leurs armures reflétant l'éclat des flambeaux environnement pour luire sur la porte d'un léger hâle neigeux.

    Continuant sur le ton du secret tout en baissant la voix, il tendit la main en direction de la porte avant de s'arrêter tranquillement afin de laisser à sa compagne le temps de prendre des décisions concernant son escorte.

    ~ Si l'absence de patience n'est peut-être pas une vertu, la curiosité en est une selon nous, mais je ne saurais me livrer à de plus amples renseignements sans être cerné de murs plus épais, les sujets qui vont nous occuper auront à faire vous réfléchir je n'en doute et si votre environnement immédiat n'est pas sans nous dérouter, nous préférons avoir le loisir de vous découvrir en face de nous pour discourir de l'avenir de nos pays.

    Lui laissant un bref moment pour organiser son escorte, le souverain ne souhaitant accueillir qu'un garde par personne au sein de la salle, il l'entraîne ensuite d'un mouvement impérieux vers la porte de celle-ci, rapidement ouverte par les chevaliers en armure nacrée, sans un regard pour les visiteurs.

    Un petit salon se révèle alors rapidement à leur regard, comme en de nombreuses occasions le mobilier affiche un bois blanc qui n'est pas sans rappeler une forme d'omniprésence de cette couleur dans les environs du monarques. Deux canapés aux coussins de soie se faisant face de part et d'autre d'une table basse, seule tâche sombre de la pièce avec son bois noueux, située devant un âtre occupé par une mince flamme. Suffisante pour éclairer l'ensemble de la salle, celle-ci ne présente aucune ouverture vers l'extérieur, nulle fenêtre, nul puits de lumière, la seule sortie se faisant par la porte par laquelle ils se trouvaient être entrés.

    Accompagnant la duchesse vers le canapé de gauche, il la laisse partir avec un sourire diplomate avant de se diriger vers celui lui faisant face, des bannières aux armes de Nivéria et d'Hespéria marquant le mur dans le dos de chacun des dirigeants.

    La Tour, se plaçant derrière lui, croise ses gantelets dans un silence métallique alors que la couronne prend place avec aisance sur le canapé, quittant la raideur qui l'avait marqué sur le trône, laissant reposer son sa mâchoire contre un poing plié, coude en appui sur l'accoudoir du mobilier.

    ~ S'il vous ait visiblement ennuyeux d'attendre le sujet dont je souhaitais vous entretenir, permettez-moi néanmoins de débuter notre véritable entrevue par une question. Qu'attendez-vous de moi ?


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MessageSujet: Re: Les premiers pas d'une future entente [Pv Irina Dranis]   Les premiers pas d'une future entente [Pv Irina Dranis] Icon_minitimeLun 1 Fév - 22:51



Les premiers pas d'une future entente

Thimothée . Irina


‘Rien au monde, après l’espoir, n’est plus trompeur que l’apparence.‘ pensa-t-elle en remarquant les yeux presque rieurs de Thimothée, qui semblait beaucoup s’amuser de cette comédie de pompe et circonstance. Irina accepta donc volontiers son invitation à s’entretenir en privé, bien que ses appréhensions ne soient guère apaisées. Du coin de l’œil elle étudia son profil de grand enfant espiègle, dont les traits plutôt fins dégageaient une force de volonté inattendue. Ses pas accompagnèrent sans mal les enjambées masculines, dans un rythme volontairement mesuré. Ce n’était pas son genre de perdre du temps en trivialités comme la promenade ou les longues nuits de sommeil, seulement ici il lui fallait jouer le jeu et prendre des habitudes qui lui demeuraient étrangères. Enfin après tout pourquoi pas, quitte à jouer le jeu autant y trouver un tant soit peu de divertissement.
Il fallait le reconnaître, le Roi était un homme intriguant et plein de petites subtilités difficilement imaginables de la part du prince volatile qu’il avait été. Irina n’était pas vraiment dans la meilleure des positions pour reprocher la moralité de quiconque ; pas avec un passé si tumultueux derrière elle, quoi que ses travers soient d’une toute autre catégorie. De plus elle n’avait pas non plus la prétention d’avoir connu le suzerain personnellement, de quelque façon que ce soit.
Les secrets de ses ambitieuses motivations demeuraient entiers, néanmoins il était impossible d’ignorer les excentricités de sa vie de démesure. Vraies ou amplifiées, ces dernières étaient connues de tous les Eridaniens -voire même au-delà des frontières- ce qui avait terni sa réputation désormais à refaire. Si l’on rajoute à cela les péripéties dignes d’un mauvais roman qui avaient eu lieu au procès de Torenheim et la majestueuse auto-proclamation qui marquerait la postérité, on pouvait avoir une idée d’où provenaient sa prudence et son scepticisme.

Le commentaire sibyllin sur les murmures la fit presque rougir, tant elle n’avait que peu de malice dans ce qui pourrait être vu comme un jeu de séduction. Irina n’avait pas pour habitude d’attirer les regards masculins, desquels elle n’avait pas forcément conscience. Après tout la vie de vestale et ses vœux l’avaient tenue éloignée du sexe opposé. Dire que maintenant elle progressait dans des sphères qu’elle avait si longtemps méprisées, quelle ironie. Un sourire apparut sur ses lèvres, mais légèrement marqué de sarcasme il était un pied de nez indirect à l’attitude insouciante des uns et à l’envie revancharde des autres. Il y aurait toujours des mauvaises langues pour critiquer chacun de ses pas de plébéienne qu’importent ses efforts, il fallait s’y faire. D’un autre côté qui serait assez grossier et courageux pour ouvertement cracher sur le dos d’une femme anoblie et figure de proue de Kesha ? Insulter le nom Dranis devenait aussi dangereux que de se prononcer en faveur ou contre la couronne.


« Votre Altesse est bien aimable de tolérer ainsi mes lacunes. » Sa voix était toujours basse, en dépit de la légère provocation. Son regard avait fui celui de son interlocuteur, et comme elle l’avait déjà fait elle murmura une nouvelle, sans jamais briser la barrière d’un contact proche sans y avoir été invitée. Ses yeux suivirent le changement de décor, qui ne cessait de défiler dans une succession de couloirs et de portes. Le palais lui paraissait immense, bien plus grand qu’il n’était réellement nécessaire de fait. Cela dit elle mit les dimensions et le confort sur le compte du caprice des générations régnantes et ne se posa pas plus de questions. « Ce n’est pas tant que je ne fasse pas confiance aux vôtres, Majesté. J’ai simplement... Du mal à briser la barrière de ma timidité. » C’était incroyablement honnête et en même temps elle avait envie de voir ce qui se cachait derrière le masque de courtoisie, elle tenait à découvrir ce qui se cachait derrière le sceptre et le poids d’un nom. Aussi sa réserve luttait avec sa témérité, toutes deux parties intégrantes de sa personnalité. La rouquine parlait toujours distinctement mais pas fort, bien qu’elle ne murmure plus. « Et peut-être à défaut d’audace suis-je débordée de la volonté égoïste de profiter de ces quelques rares moments en privé, où nous ne serions épiés par une assistance sévère et avide de sujets de conversation. »

Son expression était plus tranquille désormais, sans doute parce qu’elle se trouvait plus à l’aise en petit comité. C’est pourquoi ce fut le colonel Arthwÿs qui fut choisi pour l’accompagner dans le petit salon, Kohâ et Kallen recevant pour ordre de garder l’entrée. Ainsi se refermèrent les portes sur la pièce, qui garderait l’échange à venir. Cela ressemblait plus à du territoire connu, bien que cette rare lumière lui rappelle une entrevue sombre en des circonstances différentes et tout aussi déterminantes. Irina prit place sur le siège qu’on lui indiqua, Arthwÿs debout quelques mètres dans son dos. Le soldat aux cheveux blancs impeccablement plaqués en arrière ne croisa pas les bras et resta droit comme un I, dans une posture aussi martiale que celle de La Tour. Sans montrer la moindre once d’émotion, il reste immobile sans ciller, les sens en alerte, dans une perfection aussi habituelle qu’elle était déconcertante pour Irina.
Toutefois avec le temps et les épreuves traversées en commun elle faisait lui faisait pleinement confiance. Ses talents et son sang-froid étaient les meilleures des armes, ce qui lui permettrait de se concentrer sur des choses plus importantes. Siégeant droite avec le châle toujours sur les épaules, elle frissonna imperceptiblement. Le changement de température était flagrant entre la salle de trône bondée et ce petit espace somptueux et si officiel. Ses yeux se perdirent un instant sur les blasons au mur, qui laissaient très clair que sa présence ici était synonyme de requête et de pourparlers. Une certaine déception plus qu’une surprise de fait, ce qui ravivait ses soupçons ainsi que sa curiosité.


« Discourir l’avenir de nos pays,... voilà qui est une introduction intimidante. » Désormais le vert de ses yeux était posé droit sur le Roi, avec la profondeur observatrice de quelqu’un qui a vu bien plus que ne le laisserait croire son âge. L’Œil de Kesha portait bien son nom, ne fusse-t-il pas également Exanimis réincarné. Le feu de l’âtre se refléta sur la pierre solitaire et discrète de la bague d’obsidienne à sa main. D’un côté Irina avait envie de s’engager sur le boulevard que venait de lui ouvrir son hôte, mais de l’autre il lui paraissait précipité d’attaquer le cœur du sujet. Haussant un sourcil inquisiteur, elle croisa les mains qu’elle déposa sagement sur ses genoux, pesant la question qui lui avait été posée. Ses cheveux devinrent lave en fusion sous les flammes.

« Votre question est à la fois légitime et terrible vaste, si vous me permettez. » Il la laissait sûrement interpréter ses mots comme il lui semblerait de façon volontaire, ce qui n’éclairait pas sa lanterne. De quel type d’attentes parlait-il ? De sa réception ? De son règne ? Des relations diplomatiques ? C’était bien trop vague pour qu’elle puisse se prononcer, surtout que ses expectatives étaient très modestes pour ne pas dire nulles. Le Maire et le Prince n’avaient jusque là jamais collaboré directement avec elle, aussi il n’y avait eu jusque là pas de raison que cela change. « Comme vous le savez j’ai été conviée en votre demeure par l’officier Noyan qui m’a transmis votre missive. Sachant que cela fait bien longtemps que je n’ai eu le plaisir de vous voir en personne, il est naturel que je me pose des questions quand aux circonstances de cette soirée. » Irina lissa machinalement les pans clairs de sa robe, ses mots ne trahissant aucune exaltation. Elle était calme et ses pensées étaient claires. « Si votre question est d’ordre plus général, je dirais que je l’ignore. N’ayant eu aucune explication j’en suis réduite à supposer ce qui peut m’avoir valu tel honneur. En outre je doute que cette invitation soit une coïncidence, comme ça, tout à coup, juste après l’attaque et l’élimination du Colosse qui est apparu dans le grand nord. Et à notre victoire. » Elle se laissa aller à un demi-sourire, puis en vint à sa conclusion. « Si je suis ici j’imagine que c’est parce que votre Altesse attend quelque chose de moi, et non l’inverse. N’est-ce pas ? »

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MessageSujet: Re: Les premiers pas d'une future entente [Pv Irina Dranis]   Les premiers pas d'une future entente [Pv Irina Dranis] Icon_minitimeJeu 18 Fév - 17:43

    Tout débuta avec un hochement du chef. Le monarque, un air de gravité peint sur le visage écouta avec attention ce que son interlocutrice avait à répondre à une question aussi ouverte. Il est tout autant question d'en découvrir plus sur celle qu'il avait en face de lui que sur les éventuelles idées qui l'avaient poussé à accepter son invitation. Des propos intimidants ? Une question vaste ? Il ne fallut pas attendre longtemps alors que les mots de la flamboyante emplissaient sans peine l'air ambiant pour voir un sourire amusé venir remplacer le visage de tragédien du monarque. Puisqu'on la lui laissait, il prendrait avec plaisir la main sur l'échange.

    « Je vous remercie pour ce concis rappel de mes ordres à ce talentueux officier ma dame et s'il est d'après vous un honneur pour vous de répondre à mon appel, sachez que vous m'en faîtes un plus encore en acceptant d'entamer un voyage aussi long sans que le sujet du déplacement n'ait été mentionné. Il m'est maintenant aisé de comprendre en quoi votre ordre connaître de profonds bouleversements avec vous à sa tête, vous ne ressemblez guère à la description que l'on m'avait fait de votre prédécesseur. »

    Croisant les mains dans une attitude calme, sa tête accompagna son discours sur l'honneur qui lui était fait d'un nouveau mouvement. Derrière lui l'ombre projetée par La Tour continuait d'engloutir une grande partie de la salle alors que les flammes vacillaient faiblement sous l'effet d'un léger courant d'air. L'ensemble aurait pu être le sujet d'un tableau représentant une discussion amicale autour d'un foyer, ou les prémices d'une guerre sur une moindre insulte. Pour autant Thimothée ne se figurait pas la suite de la rencontre par son plus triste scénario. Rassuré sur les dispositions, mais aussi la personnalité apparente de son interlocutrice, il ne manquait pas d'essayer de réduire au maximum les tours de manches auxquels son père l'avait habitué. La royauté est tout autant affaire d'esprit que de théâtre lui avait-il enseigné et cela se trouvait d'autant plus vrai lorsque celle-ci se trouvait assujettie à la poigne d'un régime faible et corrompu. Sa reprise du pouvoir devait au contraire l'invitait à accroître la vision dont tout un chacun, citoyen comme voisin, se faisait de la dynastie réhabilitée. Consciente d'elle même et de son prestige recouvré, mais pas pour autant dangereuse ou méprisante, Eridania n'avait pas les moyens de faire face à une coalition, il était l'heure de se trouver des alliés et non de se faire des ennemis.

    Estimant ayant suffisamment fais attendre son interlocutrice le roi effaça son air joueur au profit d'une mine plus affable, amicale, mais respectueuse pour les sentiments visiblement encore troubles de la prêtresse.

    « Nous n'avons en effet pas été sans entendre parler de l'étendue de votre réussite face à ce Colosse. Il s'est d'ailleurs étrangement présenté au moment le plus opportun pour vous si je puis l'avancer ainsi. Forte de cette nouvelle aura de gloire, telle un guerrier blessé rentrant du champ de bataille, votre exploit ne sera pas sans susciter l'admiration et la sympathie des autres nations, ainsi que d'instiller la peur dans le coeur des Phelgrans. Après tout comment vaincre une nation qui ne craint pas ces Choses ? »

    Lui-même ignorait jusqu'où se portait la main du Destin dans cette affaire, pour n'en percevoir que le faible reflet de la volonté des huit au coeur de ses nuits les plus sombres. Il n'était pour autant pas question d'ignorer un signe aussi puissant de la faveur que ceux-ci accordaient aux disciples de Kesha et à leurs concitoyens. Confortait dans son projet par ces brillantes auspices, le monarque leva la main en signe de concession devant le triomphe annoncé et repris à propos plus modéré.

    « Seul un idiot oserait désormais douté que la restructuration de votre ordre sous votre règne est vu d'un bon oeil par votre déesse tutélaire. Aussi en arriverais-je à la proposition qui m'a fait vous inviter à nous visiter au coeur de cette guerre. »

    Marquant une brève pause, Thimothée détailla avec attention son interlocutrice, attendant une éventuelle preuve de fébrilité ? D'impatience ? Les secondes s'égrènérent lentement avant qu'il ne consente à reprendre parole, accompagné par un craquement du bois en train de se consumer dans l'âtre.

    « Nous souhaitons laver notre royaume de la corruption qui s'y est installé. La faiblesse et la cupidité ont pris place dans le coeur de certains de nos plus éminents concitoyens et il est hors de question de laisser plus longtemps celle-ci vivre en Eridania comme en territoire conquis. Nous souhaitons que Hespéria devienne le joyeux d'une nouvelle croisade de la bonne morale dans notre royaume et afin de lui redonner son éclat, notre premier mouvement sera d'entamer une vaste construction. Nul besoin de vous faire attendre plus que cela, je ne doute pas que votre esprit aiguisé aura déjà fait le rapprochement alors que je me perdais en circonvolutions linguistiques. Ce temple se verra dédié à Kesha. »

    Laissant un instant ce dernier mot envahir la pièce, il s'empressa de reprendre d'un ton posé, soucieux de ne pas lui laisser le temps d'intégrer l'information avant d'en avoir fini.

    « Et votre ordre semble, selon nous, le plus approprié pour en prendre la direction. »

    Marquant sa phrase d'un sourire bienveillant, il baissa finalement la main qu'il avait utilisé tout du long pour ponctué la force de ses propos. Insouciant du fait d'avoir monopolisé la parole, il marquait par là la reprise d'une conversation plus égalitaire, curieux de voir si l'ego de son interlocutrice en serait gêné.


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MessageSujet: Re: Les premiers pas d'une future entente [Pv Irina Dranis]   Les premiers pas d'une future entente [Pv Irina Dranis] Icon_minitimeMer 16 Mar - 16:30


Les premiers pas d'une future entente

Thimothée . Irina


Sobrement assise sur le siège qu’on lui avait assigné Irina était d’un calme absolu, plus posé que calculateur, bien que ses yeux d’un vert félin transpercent l’homme qui lui faisait face. Ce n’était pas la première fois qu’elle se retrouvait dans une situation étrangère et ce ne serait pas non plus la dernière fois qu’elle s’en tirerait de quelques mouvements stratégiques sur l’échiquier. De fait elle n’appréciait pas cette danse rituelle de l’étiquette, mais elle ferait avec afin de ne pas perdre le nord. Ce qui était par ailleurs plutôt difficile avec l’introduction royale, méticuleuse et plus directe que ce qu’elle avait imaginée. C’était amusant de pouvoir observer un puissant de près, surtout après ce qui s’était passé.

« Lorsqu’on on reçoit des demandes d’entrevue des quatre coins du continent il est important de distinguer lesquelles sont vraiment importantes, même si parfois il s’agit d’un simple pressentiment. Je n’ai après tout jamais été conviée à titre officiel après ma nomination à Nivéria, alors j’ai été tentée de voir ce qui me vaut ce changement. »

Contrairement à la plupart de ses homologues Irina se portait très bien avec ce contact quasiment nul si ce n’est quelques sporadiques missives, pour la plupart purement administratives et identiques à celles des autres nobles à la tête des domaines Eridaniens. Le titre qui lui avait été légué avait été un remerciement et un moyen de continuer à se montrer solidaire envers le peuple, aussi ça l’arrangeait de ne pas devoir se plier aux manœuvres et autres cérémonies de la cour. Sans parler du fait qu’elle passe plus de temps en tant que médecin de terrain qu’à parader dans sa nouvelle robe de soirée. Et grands dieux il ne lui viendrait pas à l’idée de se plaindre si les choses restaient en l’état...
D’un léger signe de tête elle le remercia de son compliment, quoi qu’elle se demande ce qu’il savait exactement sur les bouleversements qui avaient secoué Cimméria. Entre les rumeurs ridicules et la réalité parfois absurde, il y avait de quoi être perdu. Néanmoins il en venait doucement au point principal de la conversation, aussi elle se garda de l’interrompre de quelque façon que ce soit. D’un autre côté son expression se referma à la mention du Colosse. Voir une calamité de cette ampleur comme un événement opportun lui semblait une plaisanterie de très mauvais goût. Oui bien sûr... un monstre s’éveille dans les eaux en ravageant le deuxième port de pêche du pays, mais à part ça c’était une occasion tombée du ciel, un cadeau divin visant à les faire sortir grandis de l’expérience. Oui, évidemment. Un soupir las quitta ses lèvres rouges.

« Comme n’importe qui d’autre, la nation Cimmérienne craint ces créatures sorties les dieux seuls savent d’où. C’est notre unité face à l’adversité qui a fait la différence. La ténacité gagnée dans une lutte constante pour la survie et notre foi en la Déesse sont notre force, plutôt qu’une supériorité résolument inexplicable. »

Il n’était pas question de s’attirer la gloire d’une réussite conquise au prix fort, car à titre personnel elle ne cherchait ni approbation ni reconnaissance publique. La seule chose qui l’intéressait était de marquer un tournant dans sa succession au sceptre de Lumière et de faire ce qu’il fallait pour remettre l’Ordre sur le droit chemin. Et quoi de mieux que de laisser ses actes parler d’eux-mêmes ? Bien sûr que l’issue positive de cet affrontement avait posé une première pierre angulaire sur les bases de sa crédibilité, lui offrant un soutien populaire sans précédents. Toutefois ce n’était pas son genre d’agir avec des arrière-pensées. De fait bien sot était le praticien qui se lançait dans le métier avec la reconnaissance et la célébrité pour seul objectif. Il finirait forcément déçu devant l’ingratitude de la majorité de ses patients, sans même mentionner le reste des difficultés qui allaient de pair avec cette carrière de sacrifice.

La victoire, une bonne augure divine ? Irina n’y avait jamais réfléchi sous cet angle, mais peut-être oui... En tout cas l’issue n’avait pas été aussi catastrophique qu’on aurait pu s’y attendre. Un instant son regard se perdit dans les flammes crépitantes, s’envolant vers d’autres lieux et un autre temps. Par vagues insidieuses et lentes elle se remémora la vue des corps bleuis charriés par l’océan, la peau à vif des marins qui avaient été brûlés par le sang corrosif de la bête. Elle déglutit au souvenir des modestes maisons inondées, les cris des pêcheurs désespérés, la tourbe qui s’infiltrait partout, les hurlements stridents du Colosse et les visions étranges qu’il lui avait provoquées. Son cœur s’emballa au souvenir de ces choses qu’elle avaient vues sans comprendre. De nombreuses vies avaient été perdues ce jour-là, personne n’était ressorti le même de cet affrontement contre l’inconnu, et même sa magie avait été fortement affectée lors du rituel de protection. Un instant Irina regarda sa paume ouverte avant d’y faire surgir une légère flamme blanche et intangible, ce qui en un geste totalement inoffensif eut le don de la rassurer. Depuis ce jour elle vivait dans l’appréhension d’être à nouveau privée de ses capacités magiques. Son expiration fut lente et silencieuse tandis qu’elle retrouvait sa paix intérieure.


« Je vous écoute. » Ce ne fut qu’une brève ponctuation signalant qu’elle était bien attentive malgré son court trouble. D’une expression impassible elle écouta les explications qui faisaient enfin lumière sur le vrai motif de sa venue, en dépit du côté étonnamment pieux des paroles du suzerain. Une ‘croisade de la bonne morale’ ? Oh dieux, dans quoi s’embarquait-elle au juste ? Sceptique quant à cet excès de zèle, elle haussa un sourcil emprunt d’une certaine dose de sarcasme. Dans l’absolu l’idée de la construction ne lui semblait pas mauvaise pour plusieurs raisons évidentes, principalement pour le libre accès au culte et aux soins prodigués par l’Ordre à titre gratuit... et ce en dépit de la formulation plutôt maladroite et stéréotypée. Cela dit c’était une décision qui n’avait pas de précédents dans l’Histoire d‘Eridania, par conséquent il était difficile de jauger la réelle portée d’un tel choix. Le monarque ne s’attendrait certainement pas à ce une réponse immédiate, et naturellement elle n’était pas non plus prête à déroger à cette logique. Irina s’éclaircit la gorge.

« Je dois admettre être surprise de la nature de ce projet pour le moins ambitieux. » Elle se mit à machinalement jouer avec son anneau, le faisant tourner autour de son doigt. « J’avais bien eu vent de rumeurs au sujet de plusieurs chantiers royaux de grande envergure mais j’étais loin de me douter qu’ils étaient d’une telle nature. » Lentement ses prunelles retrouvèrent celles de Thimothée, cherchant en lui ce qu’il n’était pas prêt à verbaliser.

« Vous imaginez bien que je ne peux pas me prononcer sans en savoir davantage, d’autant plus que l’issue d’un tel projet aurait des répercussions conséquentes non seulement pour nos deux pays, mais aussi pour l’écosystème des divers organismes religieux. » Les Gélovigiens faisaient aussi partie de l’équation et il serait bon de les prendre en considération, bien qu’il soit appréciable et logique que les Prêtresses de Cimméria aient une place privilégiée aussi longtemps qu’il s’agirait de leur déesse tutélaire. Néanmoins établir un temple supplémentaire à Eridania serait synonyme de négociations avec les Gélovigiens afin d’obtenir leur soutien et éviter tensions et malentendus, surtout qu’elle était tout récemment arrivée à la tête du culte.
« J’aimerais en apprendre plus sur les détails de ce que votre Majesté a prévu. L’emplacement, la taille et l’organisation du temple à venir, tout cela est important. D’un autre côté j’aurais une question plus indiscrète à vous poser avant tout cela, si vous le permettez. » Elle attendit qu’il acquiesce puis finit par poursuivre, sourire aux lèvres, légèrement penchée en avant. « Je crois noter une flamme inhabituelle dans votre regard depuis que vous avez entamé ce sujet et j’ai le sentiment que tout cela vous tient vraiment à cœur. Naturellement je n’ai pas la prétention d’avoir vu juste, aussi je préfère m’en remettre à vous pour défaire le fruits de mon imagination si nécessaire. »
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MessageSujet: Re: Les premiers pas d'une future entente [Pv Irina Dranis]   Les premiers pas d'une future entente [Pv Irina Dranis] Icon_minitimeMer 13 Avr - 17:25

    Le monarque retenait un rire depuis un petit moment déjà, occupé à enfin exposer l'objectif de l'audience, il avait mis ce sentiment de côté, mais de nouveau son interlocutrice le surprenait d'une manière inattendue. Elle ne souhaitait pas se servir de la victoire sur le colosse comme d'une preuve de la justesse de sa position ? Serait-il possible que pour une fois il n'ait une politicienne en face, mais bien quelqu'un qui chercherait à remplir les objectifs de sa position ?

    En réalisant cela il ne put s'empêcher de se sentir une appréciation grandissante pour cette femme, elle n'était certes pas dénuée de charme, mais ce côté volontaire, maladroit et quelque peu déplacé éloignait bien vite ses vieux démons charnels de son esprit pour ne laisser qu'une forme d'admiration envers son flamboyant vis à vis. Cette femme était arrivée à la tête d'un des ordres religieux les plus importants du pays, mais elle ne s'amusait à aucune révérence, elle semblait exprimer ce qu'elle pensait et même laisser paraître lorsqu'elle était soumise au trouble. Le bref épisode magique avait intrigué le monarque, n'y ayant en apparence accordé qu'un oeil alors que sa main gauche se rapprochait imperceptiblement de sa chevalière, prêt à convoquer une barrière. De même il avait senti La Tour se figeait bien silencieusement derrière lui, en l'attente du moindre mauvais tour. Mais l'épisode était passé et voilà qu'était venu le temps des questions.

    La femme jouait la prudence, réservant sa réponse, préférant bien saisir l'ensemble des détails, les tenants et les aboutissants, tout le poids que sa décision risquait de prendre. Elle démontrait ici que malgré son absence apparente de calcul, elle se trouvait bien loin d'être sotte et l'estime du monarque grimpa d'un très léger cran. Il le supposait bien avant, une idiote n'aurait pas abordé les choses ainsi.

    « Nous imaginons aisément que ce ne soit pas réponse à donner à la légère, vous ne démontrez que votre juste position à travers ce recul bienvenue que vous semblez vouloir adopter. »

    Non sans un sourire narquois, il s’amusait à tenter de déchiffrer les yeux légèrement troublés de la prêtresse. Son projet semblait modifier certaines de ses opinions, ou peut-être de ses plans qui sait ? Il était en effet possible que derrière cette approche franche se dissimulait en effet un profond calcul et une performance admirable d’actrice, mais l’instinct du monarque lui dictait qu’il n’en était rien. Il écoutait les conseils qu’on lui avait prodigués, ILS étaient supposés savoir et il les écouterait.

    Du recul nous passions à l’hésitation, au questionnement, elle souhaitait les détails de l’affaire. Qu’à cela ne tienne, elle les aurait en temps voulu, il ne serait pas question des coûts et de logistique, il serait ici question de foi et d’opportunités.

    S’arrêtant un bref instant, elle fit ensuite la remarque de trop, il aurait pu se retenir, continuer d’arborer un visage de marbre pour tenter d’accroître la nervosité de son interlocutrice, mais devant de telles libertés il ne restait plus que la bonne humeur.

    Son éclat de rire fut franc et sonore, résonna dans la salle presque vide dans un étrange écho qui lui revint aux oreilles comme une plainte funeste. Il pouvait sentir son garde du corps derrière lui réagir avec surprise. Le monarque n’était pas connu pour sa bonhomie et son rire se révélait une denrée rare au sein du palais.

    Bien que franc, l’éclat s’arrêta vite, sans larmes ni rougissement du visage, on aurait presque pu lire la bonne humeur du monarque dans ses yeux réjouit s’il n’avait été l’étrange retour de ce rire. Reprenant son sérieux en abandonnant la raideur qu’il avait entretenu jusqu’à présent il s’expliqua avant que l’autre parti n’en prenne ombrage.

    « Nous vous prions de nous excuser vôtre sainteté. Il est simplement tellement rare de rencontrer votre pareil à la cour que nous ne pouvions vous insulter en dissimulant notre gaieté à cet égard. Il est bien dommage que vous n’eussiez guère plus souvent l’occasion de paraîtres en nos parages, vous apporteriez un courant d’air rafraîchissant à cette morne assemblée. »

    Penchant légèrement la tête sur le côté, il s’abstint d’en rajouter dans les instants qui suivirent, conscient de l’inélégance de sa dernière tirade.

    « Et nous voilà, vous remerciant pour cette bonne humeur passagère avec possessivité, dédain et supériorité. Pour la seconde fois, nous vous présentons nos excuses. »

    La chose était entendue, les paroles avaient été énoncées. Il était à présent trop tard pour les reprendre, tout ce qu’il pouvait faire était amende honorable en répondant à sa question. Il était tenté sur l’instant de lui répondre la vérité. De lui parler des ombres, de ses rêves. De lui dire à quel point il pouvait être heureux d’avoir été choisi, lui faire comprendre que c’était eux qui l’avaient aidé à sortir du puit de bassefosse dans lequel le sort l’avait jeté. Il entrapercevait un avenir radieux où son fils aurait pu vivre, mais il ne pouvait pas, pas encore, on le prendrait pour fou et il perdrait ses chances d’accomplir LE projet.

    « Nous vous ferons transmettre l’ensemble des détails sur parchemin dans vos quartiers au cours de la soirée afin que vous puissiez vous pencher dessus à tête reposée. Concernant cette ‘’flamme’’ que vous percevez dans notre regard, nous avons peur de ne pouvoir vous éclairer. Vous êtes celle qui l’a décelé après tout. Peut-être s’agit-il d’un signe destiné à vous aider à prendre votre réponse ? Peut-être n’est-ce que votre imagination ? »

    Il lui sourit avec un brin de paternalisme, avec cet éclat dans les yeux qui ne se voulait pas du mépris, mais l’impossibilité de dire certaines choses. Comment expliquer cela après-tout ?

    « Le cœur du sujet ayant été abordé, vous avez certainement beaucoup à penser pour l’instant. Nous allons de ce fait vous laisser un moment de paix. Si d’aventure vous souhaitiez continuer notre entrevue plus tard ou simplement discourir aimablement, n’hésitez en aucune façon à en faire passer le message à mon chambellan, nous nous arrangerons dès lors pour vous accorder du temps. »

    Sa tirade achevée, il attendit quelques brefs instants encore avant de se lever et de s’incliner devant son invitée, signifiant par là-même la fin de leur entrevue.
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MessageSujet: Re: Les premiers pas d'une future entente [Pv Irina Dranis]   Les premiers pas d'une future entente [Pv Irina Dranis] Icon_minitimeJeu 28 Avr - 2:13



Les premiers pas d'une future entente

Thimothée . Irina



Son anneau s’arrêta de tourner suite à l’hilarité qui avait été déclenchée, cependant Irina ne trembla pas. Il était plus fort qu’elle de jouer avec les limites, de flirter avec la ligne rouge qui la tenait du côté de la sûreté,... et aussi de l’ennui. Les risques faisaient partie intégrante de sa vie, de cette connaissance de cause lucide et presque agaçante de ceux qui ne connaissent pas la peur. C’était probablement la cause de son outrageuse prise de libertés, quoique son regard ne montre qu’un certain amusement face à la situation. Peut-être avait-elle lu dans l’esprit du monarque comme dans un livre ouvert, peut-être n’était-elle qu’une énième sotte pleine d’impudence. Peut-être les deux à la fois.
Elle sourit doucement en réaction bien que ce dernier ne monte pas jusqu’à ses yeux. Difficile à dire ce qu’il y avait de si drôle dans sa question. À vrai dire elle s’était préparée à tout, y compris à l’agressivité et au dédain, les chevaux sur lesquels la plupart aurait misés. Qu’au final elle ne récolte qu’un rire cascadant et profond tenait presque du miracle... et apparemment elle n’était pas la seule à penser de la sorte. L’expression interloquée du garde du corps royal en disait long, et contrastait fortement avec la neutralité immuable d’Arthwÿs.


« Vous êtes bien bon de prendre mon impardonnable indiscrétion avec tant de bonhomie, Votre Majesté. » Une étincelle espiègle brillait dans son regard de jade, en cette facette joueuse que peu lui connaissaient. C’était sans doute impardonnable, mais ça ne l’empêcherait pas de recommencer si l’occasion se présentait. Le message et la pirouette verbale étaient passés, aussi elle ne se formalisa pas davantage de ce qui passait sous silence. C’était une non réponse, mais une réponse tout de même. Son sourire s’élargit imperceptiblement avant de faner petit à petit. Quelque chose dans leur échange sortait de l’ordinaire et elle ne saurait au juste déterminer pourquoi. Bien entendu il était peu commun de venir discuter du jumelage d’un temple, une première historique... mais c’était quelque chose de différent qui retenait son attention et son sens critique.
Souvent son regard papillonnait entre la bienséance des mains posées dans son giron et le visage intouchable de son interlocuteur, en une bravade timide mais farouche. Il lui faisait miroiter une myriade de possibilités et bien qu’il soit possible qu’il se moque secrètement des conclusions hâtives qu’elle pourrait en tirer, le tout avait de quoi l’intriguer d’avantage. Leur conversation tenait plus d’une espèce de jeu subtile et étrange que des échanges sensuels et faussement triviaux qui étaient monnaie courante à la cour. C’était rafraîchissant pour elle aussi, quoique de façon différente, sûrement.


« Bien, je n’abuserai pas plus du précieux temps de Votre Majesté, pas avant d’avoir pu étudier ces parchemins. Peut-être cette réflexion aidera-elle la Déesse à m’éclairer sur les mystères que nous réserve l’avenir. » Elle inclina brièvement la tête, laissant planer le doute sur le sujet de sa phrase. « J’aurai certainement besoin d’une paire d’heures afin de m’immerger dans le projet et ses implications. Néanmoins... » Elle leva le visage rosi par les flammes pour lui faire face. « Si d’aventure Votre Altesse a du temps à m’accorder dans la soirée, je pourrai sans doute poursuivre cette entrevue avec de meilleures connaissances. Si cela vous convient, je passerai le mot au chambellan royal comme vous l’avez proposé, afin de m’enquérir de vos disponibilités. »

Il serait bête de reporter à plus tard ce sujet. Non seulement ses affaires nécessitaient qu’elle retourne dans le nord sous peu, mais le suzerain était également peu susceptible de pouvoir la recevoir à un date ultérieure. En plus du reste la curiosité de vérifier le bien fondé de son intuition la poussait à saisir l’opportunité qu’on lui tendait. Se levant en même temps que son hôte, elle saisit ses jupons pour ne pas trébucher et resserra son châle autour de ses épaules. Restait à savoir mis à part les détails techniques de ce projet, quel genre de conversation une femme comme elle pourrait bien trouver à faire à un roi. Suite à une révérence pleine de légèreté elle se laissa escorter hors de la salle et prit congé sur des remerciements, convenant de le rejoindre plus tard, aussitôt qu’il accepterait de la recevoir. Des idées germaient déjà au sujet de cette ambitieuse entreprise, mais il serait bien dommage de les présenter avant qu’elles n’arrivent à maturité...
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