_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades. _ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose". _ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.
Sujet: Re: Un Skirnir paie toujours ses dettes Jeu 28 Juil - 17:00
Son regard changeant et aux pupilles désormais fendues se posa sur la rue avec une forme de résignation face à la journée qui s'annonçait... Marchands et passants s'invectivant de façon bon enfant, marmots se faufilant en courant au milieu des jambes de leurs aînés, des doigts plus ou moins agiles délestant les imprudents des maigres piécettes qu'ils avaient la bêtise de laisser traîner à portée, bref la faune locale semblait en pleine possession des lieux. Les rues étaient un étrange mélange de nouveau et d'ancien, les couleurs des étals ou des nouvelles façades ne masquant pas toujours avec beaucoup d'efficacité les cicatrices d'une période bien plus sombre. En somme la bourgade était vibrante de vie, présentant tous les éléments permettant de dire qu'elle allait bien mieux et se relevait fièrement de ses récents traumatismes.
Pour autant un courant de méfiance teintait la vision qu'elle avait de Dalma. Bien que cela soit un mal bien nécessaire pour leur économie , ses habitants n'appréciaient pas vraiment d'être ainsi envahis par les étrangers, encore plus avec leur position stratégique. Et Kalysta comprenait leur position, vraiment... Habituée à éveiller la suspicion auprès de ceux qu'elle croisait, la jeune femme avait une certaine expérience de ces regards et attitudes gardées et avait apprit à faire avec en se faisant relativement discrète. Cela ne voulait pas forcément dire qu'elle appréciait ce type de situation. Surtout quand elle était plus ou moins obligée d'occuper le devant de la scène, comme ici à cause de son « compagnon »...
Fut un temps où la nérozia était encore jeune et innocente. Techniquement parlant, c'était toujours dramatiquement le cas... Mais les rencontres qu'elle faisait chaque jour, les épreuves qu'elle parvenait à surmonter lui permettaient de grandir. Si ce n'était pas forcément visible au premier regard, ceux qui la connaissaient bien sentaient qu'elle avait parcouru un sacré chemin depuis qu'elle avait consommé son hôte. Et si, régulièrement encore, elle arborait un comportement juvénile, certains avaient même tendance à la qualifier de sale gosse, on aurait presque pu la qualifier d'adulte. Cela étant, il restait encore pas mal de marge et la demoiselle avait encore tendance à se sentir comme une enfant lorsqu'elle était confrontée à certaines situations, notamment les plus injustes. Aussi, lorsqu'elle découvrit ce qu'on attendait d'elle cette fois-ci, parvint-elle tout juste à ravaler un grognement de désespoir et toute forme de jérémiade. Mais c'était de peu...
Kalysta était étonnamment fière d'elle aujourd'hui. En fait, depuis les dernières 72 heures, la syliméa avait l'impression de se redécouvrir sous un jour nouveau, présentant une jeune femme plus forte, patiente et mature. Qualités dont elle se pensait dépourvue quelques jours avant encore... Et il en fallait de la patience et de la maturité pour que son employeur actuel ne finisse pas avec une dague entre les deux omoplates. Raoul Orland, marchand de son état, semblait bien décidé à remplir tous les clichés concernant sa profession. Le terran était gras comme un cochon, physiquement comme mentalement, n'hésitant pas à exposer aux autres sa réussite pécuniaire. C'en était d'ailleurs arrivé à un point tel que Kaly se demandait comment il avait fait pour survivre jusque-là... Elle partageait complètement la frustration que ne manquait certainement pas de ressentir chaque malheureux qui venait à croiser sa route.
Normalement, ce Orland ne faisait pas partie des gens pour qui elle travaillait habituellement. Certes, il lui était arrivé de transmettre des messages entre marchands et clients mais jamais elle n'avait eu à autant s'impliquer avec l'un d'entre eux en se mettant directement sous ses ordres. Elle était désormais obligée de rester collée au bonhomme alors que ses préférences personnelles l'auraient placée à une bonne centaine de mètres de lui. Le plus loin possible de ses mains un peu trop baladeuses si on voulait jouer la précision. Mais on lui avait donné une mission et la jeune femme n'avait pas vraiment le choix, n'étant pas du genre à ainsi se désister. Elle devait collecter autant d'informations qu'elle pourrait sur la façon dont les uns et les autres se relevaient après les récents affrontements. Et pour cela, on lui avait réservé une place de choix au service de ce rebut de terran...
Ravalant un nouveau soupir désespéré et l'envie grandissante d'écraser la trachée de son employeur, Kaly esquiva une nouvelle main un peu trop entreprenante avant d'adresser à Orland un sourire aussi faux que glacial, probablement proche de ceux que les locaux lui adressaient. Cela ne sembla pas doucher l’enthousiasme du marchand... Probablement à raison puisqu'il s'apprêtait à conclure une juteuse affaire en confiant deux charrettes de marchandises à un envoyé royal. Si tout se passait bien, chose dont elle avait partiellement la charge, celui lui ouvrirait de nouvelles voies de commerce et lui permettrait de se remplir d'autant plus les poches, non qu'il en ait réellement besoin.
Pour l'instant Kaly n'avait pas à se préoccuper de la sécurité du convoi mais plus de son actuel propriétaire. Les lieux n'étaient peut-être pas malfamés mais cela ne voulait pas dire qu'ils ne pouvaient pas tomber sur un désespéré. Ou un habitant dont la patience venait d'atteindre les tréfonds... Et la façon dont Orland s'affichait avait tendance à attirer une attention dont la syliméa se serait largement passée. D'où une certaine résignation teintée de lassitude de sa part... au moins pouvait-elle compter sur les deux éléments positifs de sa journée. Non seulement elle s'était découvert un contrôle de soit admirable, à ses yeux, mais elle serait débarrassée de lui puisqu'il resterait ici alors qu'elle accompagnerait le convoi.
Non sans un certain soulagement de sa part, Orland les mena enfin au « Panier de Rosa », établissement tout à fait respectable au demeurant et lui offrant surtout un certain répit... Il allait y rencontrer son contact, marchanderait probablement pour essayer de gratter encore quelques dias de plus par rapport à un contrat qu'il avait déjà plus ou moins signé et finirait par laisser derrière lui les deux charrettes de vivres accompagnés d'une sécurité supplémentaire en vue du voyage, à savoir elle. Et une fois le convoi arrivé à destination, et ses informations collectées, elle pourrait retourner faire son rapport et oublier jusqu'à l'existence même du terran. Jamais taverne n'avait autant airs de terre promise… Dès que son employeur fut installé, un ridicule foulard rouge autour de son cou massif,, elle fila vers le comptoir sous prétexte d'aller chercher de quoi se désaltérer, ignorant complètement les possibles serveuses…
Et c'est ainsi qu'elle se retrouva à fixer un dos puis une tête qui lui disait étrangement quelque chose. Adossée au comptoir alors qu'elle attendait qu'on lui apporte son verre de vin sindarin, elle avait laissé ses yeux scanner les clients déjà installés jusqu'à ce que l'inconnu ne l'intrigue. Enfin… Inconnu… La syliméa était presque certaine qu'elle l'avait déjà croisé quelque part. Restait à déterminer où exactement… Visiblement lui aussi devait chercher quelqu'un car il observait les autres occupants de la pièce commune avec intentions. Ce ne fut que lorsqu'il lui présenta son profil que la jeune femme fit brusquement le lien, sa mémoire se révélant enfin efficace. La Cote Dorée et la désastreuse découverte d'un colosse qui servait d'île. Il avait fait partie des rares courageux qui avaient essayé de protéger les habitations côtières…
Elle se souvenait d'un solide gaillard possédant un sens de l'humour et de la répartie comme elle aimait. Les jours qui avaient suivi l'attaque du colosse n'étaient plus vraiment très clairs dans sa tête. Elle ne s'en était pas trop mal sortie, tout bien considéré, mais il lui avait fallut un peu de temps pour être à nouveau au mieux de sa forme et elle avait du s'éloigner de pas mal de monde pour pouvoir se reposer sans craintes. Et au final, elle n'avait jamais eu l'occasion de tenir sa promesse, quittant les lieux sans vraiment revoir ceux qui avaient tenu le coup avec elle. Fenris semblait s'être plutôt bien remis... Etait-ce aussi le cas des autres ? Kalysta s'apprêtait à commander un second verre de ce que prenait le lhurgoyf lorsque des éclats de voix se firent entendre. En un instant elle réalisa qu'Orland était en train de faire une esclandre après que l'une des serveuses l'ait remis proprement à sa place. La demoiselle semblait avoir une solide droite mais le marchand en avait encore suffisamment sous la ceinture, hélas, pour essayer de se faire passer pour une malheureuse victime...
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Sujet: Re: Un Skirnir paie toujours ses dettes Mar 23 Aoû - 20:16
Sujet: Re: Un Skirnir paie toujours ses dettes Sam 27 Aoû - 13:07
Pendant un instant la jeune femme avait espéré que la soirée se passerait bien. Qu'elle pourrait abandonner Orland à ses affaires pour pouvoir passer un peu de bon temps en renouant avec l'un de ces héros anonymes qui avait protégé la population de la côte... Elle était curieuse de savoir ce que le lhurgoyf était devenu depuis et si, par hasard, il n'avait pas aussi des informations sur ceux qui avaient partagé cette aventure avec eux... Kaly ne cherchait pas vraiment la gloire mais ce qui s'était passé ce jour-là était l'un des rares événements où elle pouvait parler librement de sa participation sans craindre des représailles, contrairement à ce qu'elle accomplissait au sein de la Rose...
Abandonnant, à regrets, toute idée de tournée, la syliméa s'empressa de rejoindre son employeur temporaire afin de tuer dans l'oeuf tout potentiel débordement. La serveuse avait l'air d'avoir suffisamment de caractère pour tenir tête à Orland mais elle ne voulait pas non plus qu'elle s'attire inutilement des ennuis, le marchand n'en valait vraiment pas la peine. Elle soupçonnait que le tenancier était suffisamment protecteur de ses filles pour pouvoir se montrer juste mais elle préférait éviter tout quiproquo. Depuis qu'elle bossait pour le marchand, elle avait apprit les meilleurs moyens pour détourner son attention... Ce n'était peut-être pas systématiquement efficace mais cela valait le coup d'essayer. Visiblement elle n'avait pas été la seule à estimer qu'il ne valait mieux pas laisser la situation s'envenimer car elle constata, non sans un certain soulagement, que sa connaissance du bord de mer s'était levée...
En quelques pas Kalysta avait rejoint le petit groupe, croisant au passage la serveuse peu mécontente de les abandonner à leur sort. Elle était maintenant suffisamment proche pour pouvoir entendre ce qui pouvait se dire entre Fenris et le marchand. Et elle ne s'attendait pas à ce que le lhurgoyf soit en fait le contact qu'Orland cherchait à rencontrer à la taverne. Ses perspectives d'avenir venaient d'en devenir d'autant plus intéressantes puisqu'elle aurait enfin la chance de rattraper sa dette sans pour autant faillir à son « devoir »... Pour une fois que la syliméa jouait un peu de chance, elle n'allait certainement pas cracher sur son plaisir.
Prenant soin de ne pas croiser trop longtemps le regard de Fenris, la jeune femme lui adressa tout de même un immense sourire lorsqu'il la débusqua derrière le marchand. Orland n'avait pas besoin de savoir que son « employée » était plus que ravie d'être bientôt débarrassée de lui, pour l'instant elle restait un élément neutre dans leurs possibles négociations... Pendant un instant Orland sembla perdu, pensant que le lhurgoyf était en train de s'adresser à lui avant de comprendre et de se retourner pour trouver Kalysta juste dans son dos. Le terran fronça légèrement les sourcils, visiblement mécontent de ne pas être l'unique centre d'intérêts de son contact.
-Vous vous connaissez ?
Orland les désigna tous deux d'un mouvement du doigt dégoulinant de condescendance et la jeune femme sentit la suspicion poindre à travers le ton du marchand. Il n'aimait pas ce genre de coïncidences... En temps normal, elle aurait été tout à fait d'accord avec lui mais, pour une rare fois, il s'agissait bel et bien d'un heureux hasard et non d'un complot mal orchestré destiné à le dépouiller. Enfin, elle préférait encore une bonne dose de paranoïa à de possibles sous-entendus grivois à la légèreté pachydermique. En tous cas, la façon dont il réagissait ne lui plaisait guère et cela se sentit puisque son sourire se fit bien plus crispé. Mathématiquement elle avait peut-être passé moins de temps avec le lhurgoyf qu'avec le terran mais elle savait lequel des deux elle préférait avoir à ses cotés dans les jours à venir. Elle ne daigna même pas lui répondre, lui lançant juste un rapide regard glacial.
Son langage corporel était bien plus ouvert et détendu lorsqu'elle se tourna vers Fenris, ignorant complètement le marchand. De toute façon il n'avait rien à dire sur le fait qu'elle connaissait son contact, il n'avait pas vécu ce qu'ils avaient traversé ensemble. D'ailleurs, connaissant la bête, il aurait probablement été parmi les premiers à fuir s'il s'était retrouvé sur place à devoir faire face à ces maudites vagues. Il avait donc tout intérêt à se faire discret pendant les prochaines minutes car elle n'était pas certaine que sa patience soit suffisamment « mature » pour supporter ses allusions, quelle qu'en soit leur nature...
-Heureuse rencontre oui ! Je suis désolée de ne pas avoir pu rester plus longtemps... Mis Dame Fortune me sourit aujourd'hui puisque je vais pouvoir vous payer ma dette, non ?
Personnellement, elle aussi avait envie qu'Orland se dépêche d'en finir afin qu'ils puissent partager tranquillement un verre sans que le terran n'impose sa présence. Malheureusement il ne semblait pas vraiment décidé à accélérer les choses. Non seulement il n'était pas parvenu à ses fins avec la serveuse mais Kaly avait, involontairement, reporté l'attention de son contact sur elle... La mentalité d'enfant gâté du marchand eut donc un retour de flamme qui lui fit bomber le torse avant de pousser la syliméa de côté, lui tapotant l'épaule comme un père concédant une friandise à sa fillette.
-Oui, oui, c'est merveilleux pour vous Kalysta. Fantastique même. Vous n'aurez qu'à rattraper le temps perdu une fois que nous en aurons fini, hein ?
Kalysta s'agrippa aux derniers lambeaux de sa patience et s'abstint de lui faire ravaler ses paroles condescendantes de force. Ce n'était qu'un dernier mauvais moment à passer puis ils seraient débarrassés de lui sans pour autant flirter avec la loi. De toute façon il y avait trop de témoins pour pouvoir l'étrangler, même si ce n'était pas l'envie qui manquait. La jeune femme fit signe à un tavernier, lui faisant comprendre qu'elle commandait trois pintes qu'elle irait chercher elle-même histoire d'éviter tout nouvel ennui à une serveuse. Orland claqua brusquement des mains avant de se les frotter, posant un regard avide sur le lhurgoyf...
-Je m'en voudrai de retarder encore la Couronne mon cher... J'imagine que vous êtes au courant des termes initiaux de notre accord... ?
La façon doucereuse de faire d'Orland en disait long sur le personnage, il comptait bien essayer de grappiller encore quelques dias. Tout dépendrait de Fenris, s'il se laissait faire et s'il était suffisamment informé pour pouvoir lui tenir tête. De son côté Kalysta savait que tout était en règle et que la rencontre n'était qu’une simple formalité, un simple échange de bon procédé qui ne devait pas durer une éternité. Le problème était que, même si elle était prête à épauler le lhurgoyf, elle était dans une position telle qu'elle ne pouvait pas le faire de façon explicite...
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Sujet: Re: Un Skirnir paie toujours ses dettes Mer 31 Aoû - 16:22
Sujet: Re: Un Skirnir paie toujours ses dettes Mar 13 Sep - 19:31
Une chose pour laquelle la jeune femme était naturellement douée, c'était mentir. Entre sa race et ses allégeances, elle avait rapidement dû apprendre à s'adapter et à faire attention à ce qu'elle disait. Aussi, lorsque Fenris parla d'une banale grippe, la syliméa masqua sa surprise et emboîta le pas au lhurgoyf sans battre un cil. Si lui aussi ne voulait pas s'étendre sur les circonstances de leur rencontre devant son employeur actuel, elle n'allait certainement pas le contredire. De toute façon elle n'avait pas envie de teinter cette expérience avec l'avis biaisé d'Orland. Il ne saurait probablement pas voir au-delà de l'idée de profit et de sa propre préservation...
En tous cas, vu ce qu'il s'était passé, elle ne doutait pas que la dite grippe avait tout du doux euphémisme. Si elle avait joué de chance et n'avait pas trop souffert, elle savait que ce n'était pas le cas pour tout le monde. Les quelques contusions et lacérations qui avaient vite guéri n'étaient rien en comparaison de ce qu'elle avait pu voir une fois que l'excitation de se retrouver en vie était retombée. Malgré la digue improvisée et vaillamment maintenue en état, elle se souvenait d'un village ravagé par l'eau et des blessés partout dans les rues. Et il valait mieux ne pas penser à ceux qui n'avaient pas eu la chance de bénéficier de l'ouvrage de Brom et de ses acolytes improvisés. Ou ceux qui avaient vécu sur le colosse en le prenant pour une île...
Repoussant le souvenir des vagues venant s'écraser sur eux avec la force d'une montagne, la jeune femme se focalisa à nouveau sur ce qu'il se passait devant elle. Orland, comme à son habitude, essayait de grappiller toujours plus de dias mais elle sentait bien que Fenris n'allait pas se laisser faire aussi facilement. Il avait déjà un bon point pour lui, contrairement au marchand, il était naturellement intimidant de par son calme et sa carrure. On avait certes pas envie de trop le chatouiller de peur de rencontrer un peu trop précipitamment ses ancêtres. Or, Orland étant d'un naturel lâche, la syliméa ne doutait pas qu'il allait très rapidement lâcher l'affaire sans chercher à renégocier les accords au dernier moment. Ou du moins de façon légère, sans l'acharnement dont elle le savait capable. Un coup sur la table et quelques menaces savamment susurrées et le tour serait dans le sac, il prendrait probablement ses jambes à son cou. Enfin... Autant que sa constitution le lui permettrait. Mais avec un peu de chance, le lhurgoyf n'aurait pas à en venir à de telles extrémités...
La jeune femme fut bien contente de voir qu'Orland avait déserté les lieux, même temporairement, lorsqu'elle revint les mains pleines. Elle déposa délicatement les chopes sur la table avant de s'installer avec un soupir de soulagement... Quelques minutes de répits dans une journée qui ne faisait que s'éterniser. Elle étira ses jambes sous la table tout en jetant un rapide coup d'oeil vers les chambres, s'assurant ainsi que son employeur n'allait pas revenir plus rapidement que prévu. Pour l'instant rien en vue, Fenris et elle pouvaient discuter tranquillement sans avoir à s'inquiéter. L'observation du lhurgoyf arracha un sourire fatigué à la jeune femme avant qu'elle ne se penche vers lui pour pouvoir discuter en toute discrétion.
-Tu n'as pas idée ! Et encore... Tu es un homme, tu n'as pas à t'assurer qu'il se transforme en poulpe dès que tu t'approches un peu trop de lui...
Kaly fronça le nez, laissant paraître tout le dégoût qu'elle éprouvait pour lui. Ce genre de comportement justifiait à lui seul la méfiance que la jeune femme éprouvait pour lui et Orland n'avait pas attendu bien longtemps pour démontrer que cette méfiance était tout à fait légitime. La nérozia entrechoqua sa chopine avec celle de Fenris, affichant une attitude bien plus détendue maintenant que son employeur n'était pas à proximité.
-Aux secondes rencontres en effet ! Plus heureuses et paisibles que les premières.
Elle prit une gorgée de sa boisson en réprimant la grimace qui ne manquait jamais de naître sur son visage quand elle consommait de l'alcool. Malgré le temps qui passait et sa fréquentation, irrégulière certes, des tavernes elle n'était jamais parvenue à apprécier pleinement les alcools quels qu'ils soient. La bière coupée à l'eau était encore ce qu'elle supportait de mieux. Mais quant au reste... Elle devait systématiquement lutter contre des réminiscences de son hôte, une puissante addiction qu'elle subissait sans avoir eu à profiter des effets « positifs » qui l'avait créée. Elle subissait donc encore tous les inconvénients sans en avoir les bénéfices et devait donc soigneusement contrôler ce qu'elle consommait. Et comment...
-Enfin... Paisibles... Je crois bien qu'on est parti pour faire un bout de chemin ensemble vu qu'il m'a embauchée pour sécuriser le convoi jusqu'à son point d'arrivée. Mais ça devrait bien se passer, non ?
Si on faisait abstraction de la chance phénoménale dont elle faisait régulièrement preuve, la livraison devrait se passer sans encombres et relativement rapidement. Les bêtes qui tiraient les caravanes avaient déjà été en contact avec elle et s'étaient montrées suffisamment calmes pour faire leur boulot. Elle resterait juste en arrière pour ne pas trop les paniquer. De toute façon elle avait prévu en grande quantité la potion qu'elle avait élaboré pour ce genre de situations... Le seul risque était en fait une mauvaise rencontre mais à eux deux ils devraient pouvoir s'en sortir sans trop de dégâts. Normalement...
-Tu sais ce qu'il est advenu des autres ? J'ai toujours regretté de ne pas avoir pu rester plus longtemps et je n'ai jamais eu l'occasion de glaner des nouvelles à leur sujet...
Techniquement parlant elle aurait tout à fait pu se tenir informée du devenir de ses compagnons de misère, ce n'était pas exploit lorsque l'on considérait dans quel département elle travaillait. Mais le temps lui avait sérieusement manqué et sa bonne volonté avait été engloutie par les différentes tâches qui lui avaient été confiées. La seule chose dont elle était à peu près certaine c'est qu'ils n'avaient pas eu à décompter de morts. Du moins pas au moment où elle avait du partir... Elle espérait sincèrement que cela n'avait pas changé depuis...
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Sujet: Re: Un Skirnir paie toujours ses dettes Jeu 22 Sep - 23:36
Sujet: Re: Un Skirnir paie toujours ses dettes Sam 1 Oct - 17:13
Il y avait un certain honneur parmi les rufians, du moins la plupart de ceux que la jeune femme connaissait... Comme Fenris, Kalysta n'aimait pas ceux qui étaient prêt à tout pour leur simple profit personnel. Il y avait certaines limites à ne pas franchir, certaines choses qui resteraient à jamais injustifiables à ses yeux. Si jamais Orland avait le malheur de trop frôler cette limite, elle n'hésiterait pas à prendre le problème à bras le corps. Pour l'instant, il était seulement amoureux de sa bourse et faisait tout pour rester le plus riche possible sans pour autant tremper dans certains commerces qui ne manqueraient pas de signer son arrêt de mort.
D'ailleurs c'était en partie pour vérifier cela qu'elle s'était retrouvée à travailler pour lui. Bien que l'expérience ait été déplaisante, cela lui avait permis d'accéder à certaines informations qu'elle n'aurait pas pu trouver autrement... Notamment l'identité de ses fournisseurs et les marchandises qu'ils proposaient. Avant tout elle avait cherché à voir si ces marchandises n'étaient pas des êtres pensants... Orland flirtait bien avec les limites de la légalité, profitant de ses affaires officielles pour jouer un peu avec la contrebande, mais rien de plus. Kaly savait qu'elle le garderait à l'oeil, mais pour l'instant, il était libre de continuer ses petits commerces sans trop s'inquiéter. Cela changerait si son appât du gain devenait trop grand ou s'il s'adonnait à d'autres vices...
Cela ne rendait pas le personnage plus sympathique à ses yeux... Malheureusement, son flagrant manque de respect envers la gent féminine n'était pas une raison suffisante pour l'étouffer dans son sommeil, ne lui en déplaise. Elle prenait donc sur elle et savourait chaque instant durant lesquels elle était privée de sa face rubiconde. Comme en ce moment même. D'autant plus que la compagnie était agréable et ne manquait pas d'intérêt. La jeune femme esquissa un sourire en coin en entendant Fenris... Elle leva à nouveau son verre en lui faisant un clin d'oeil complice.
-Oh, j'espère que je ne te décevrai pas trop. Normalement je ne suis pas du genre à me cacher en poussant des hauts cris si jamais on croise des ennuis sur la route... Même si ça ne m'aurait pas étonnée si Orland m'avait embauchée pour ça...
Ca aurait bien été dans le genre du bonhomme de prendre une jeune demoiselle juste pour qu'elle lui saute dans les bras dès le premier souci venu... Mais ce n'était pas vraiment le genre de la maison et elle le lui avait fait comprendre dès les premiers instants de leur association. Le terran espérait bien pouvoir un peu profiter d'elle mais il commençait à accepter le fait qu'il n'y parviendrait jamais et que s'il continuait à essayer, il risquait de le payer plutôt cher. Cela dit, ce n'était peut-être pas un état de fait qui pouvait se lire sur elle, ce qui était en soit un avantage comme un inconvénient.
-Ca dépend, le mauvais temps peut tout aussi bien rebuter une tiers partie et changer de route au dernier moment peut aussi éviter toute tentative d'embuscade.
La jeune femme haussa les épaules... Elle avait appris à subir stoïquement toute forme de mauvais temps qu'elle pouvait croiser sur la route. Etant donné qu'elle avait été condamnée à se déplacer à pieds durant ses premiers temps de messagère, elle avait rapidement compris qu'il ne lui servirait à rien de pester contre la pluie, la neige, le froid ou le vent. Voir le soleil. La syliméa avait donc développé la résistance de ceux qui étaient obligés de subir ce genre de désagréments...
-On pourra étudier les différents itinéraires avant de partir demain, selon la météo qui s'offrira à nous...
Et aussi selon ce qu'elle aurait pu glaner d'ici là... En laissant un peu trainer ses oreilles elle serait à même de voir quelles routes avaient la préférence de la racaille du coin. Et puis elle avait aussi quelques noms d'informateurs potentiels dans la ville, elle ne doutait pas qu'ils sauraient eux aussi lui fournir quelques judicieux conseils sur les coins à éviter de préférence. Ensuite tout dépendrait de leur discrétion... Si elle avait parfaitement confiance en Fenris sur ce point-là, elle nourrissait de sérieux doutes quant à Orland. Moins de gens savaient qu'ils allaient faire affaire et prendre la route, plus grandes seraient leurs chances d'atteindre leur destination en un seul morceau...
Pendant un court instant, la syliméa eut un serrement de coeur en entendant que la famille du lhurgoyf avait été sur place au moment des inondations. Mais elle fut rapidement rassurée lorsqu'il annonça qu'ils étaient parvenus à s'enfuir à temps... La notion de famille était quelque chose d'à la fois étranger et précieux pour la jeune femme. Après tout, elle n'avait pas eu l'occasion de véritablement connaître ses parents, très certainement pas sa mère, et les siens étaient considérés comme des monstres à abattre...
-Je suis heureuse que tes proches s'en soient sortis...
Et elle était profondément sincère en disant cela. Ils avaient peut-être subis quelques blessures et de graves dégâts matériels mais ils étaient vivants et c'était bel et bien le principal au final... La jeune femme joua avec sa chopine, fronçant légèrement le nez. Même s'ils s'en étaient sortis, les quelques jours après le réveil des colosses avaient été plutôt durs.
-Même si j'aurai voulu, je n'aurai pas pu rester. J'avais à charge de délivrer un message important et du moment que je pouvais me déplacer, je n'avais pas d'« excuses» pour délayer sa remise... Et une chose entrainant une autre, j'ai enchaîné les contrats sans avoir l'occasion de revenir vers la côte.
Autant dire que le chemin du retour avait été particulièrement douloureux mais Kalysta ne pouvait pas vraiment se permettre de rester trop longtemps sous le regard perçant d'un soigneur. Il y avait trop de risques à ce qu'elle laisse échapper quelque chose d'étrange qui lui mette la puce à l'oreille. Elle avait donc fait de mauvaise fortune bon coeur et avait travaillé en tandem entre sa maîtrise des plantes et sa régénération... Au moins en avait-elle appris sur elle-même et développé un nouveau baume qui faisait des merveilles sur les contusions. La nérozia pencha la tête sur le coté, perplexe, réalisant brusquement quelque chose...
-Tu es originaire de l'île ? Je ne m'en doutais pas ! Je suis désolée, j'imagine que tu as du perdre ta maison du coup, non?
Pour ne pas dire tout perdre... Mais la jeune femme n'osa pas développer, ne sachant pas si n'allait pas rouvrir brusquement des blessures douloureuses... Pour autant sa question était innocente et teintée de prévenance pour le lhurgoyf. Elle aurait voulu lui en demander plus, comment il s'en sortait du coup, s'il avait trouvé une nouvelle maison même, mais elle ne savait pas si demander autant de détails serait le bienvenu... D'ailleurs comment offrait-on ses condoléances pour la perte de ses terres natales et de tout ce qui y était rattaché ? Ni son hôte, ni les personnes qu'elle avait croisé depuis sa sortie de l'urne ne semblaient en avoir la moindre idée... En tous cas, le point positif était qu'il ne semblait ni à la rue, ni miséreux. Voir même en bonne santé. Il était donc probablement retombé sur ses pattes...
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Sujet: Re: Un Skirnir paie toujours ses dettes Sam 29 Oct - 19:55
Dernière édition par Fenris Skirnir le Mer 11 Jan - 22:49, édité 1 fois
Sujet: Re: Un Skirnir paie toujours ses dettes Mer 16 Nov - 19:01
Les propos de Fenris firent sourire la jeune femme. Nuls doutes qu'Orland avait du être rangé dans la catégorie « lâcheur en temps de crise ». A raison d'ailleurs... Elle ne lui aurait certainement pas confié sa bourse, encore moins sa vie. Par contre, il était assez agréable de savoir qu'elle pourrait compter sur le lhurgoyf pour surveiller ses arrières. Peu de personnes étaient considérés comme suffisamment de confiance pour qu'elle puisse se permettre de leur tourner le dos. En fait, elle les comptait sur les doigts d'une main et, étrangement, aucun n'était de sa race. Cela dit, elle n'en était pas encore à se demander si elle pouvait se permettre d'être complètement franche avec lui. Même si lui aussi connaissait les joies de l’ostracisation à cause d'un petit défaut génétique héréditaire, rien ne lui disait qu'il serait suffisamment ouvert d'esprit pour voir au-delà d'une découverte catastrophique et des contes de croquemitaines...
Inconsciemment elle porta la main à son visage, calant son menton dans sa paume alors qu'elle plantait son coude sur la table. C'était un tic qu'elle avait parfois lorsqu'elle pensait à son « vrai » visage... Dans l'ensemble, elle avait mis quelques jours à maîtriser son don pour changer d'apparence mais, au début, elle avait eu de vilaines surprises lorsque ses sentiments prenaient le dessus. Fort heureusement l'apparence qu'elle avait adopté comme sienne était très proche de celle qu'elle avait au naturel et il suffisait qu'elle porte un foulard sur le bas de son visage pour éviter de se faire bêtement repérer. Bien que cela fasse un certain temps qu'elle n'avait plus subi ce genre d'accidents, c'était pour cela qu'elle avait tendance à ainsi se « masquer » lorsqu'elle savait qu'elle allait voir un peu d'action... Elle avait beau avoir un entraînement militaire et la chance d'avoir pris forme relativement rapidement, elle n'était jamais vraiment à l'abris d'une rechute, surtout si elle devait lutter pour sa vie.
Cela avait d'ailleurs profondément choqué Vykas la rare fois où son contrôle lui avait échappé et qu'il s'était retrouvé nez à nez avec une Kalysta aux crocs protubérants. Ce n'était certainement pas le plus fier, ou le plus agréable, de ses souvenirs. Non seulement elle n'était pas parvenue à maîtriser ses sentiments et ses pouvoirs lui avaient échappé mais, en plus, elle avait dévoilé une partie d'elle-même qu'elle n'appréciait pas du tout. Ce n'était pas que Kalysta soit suffisamment vaine pour se préoccuper principalement de son apparence... C'était plus que cela lui rappelait la sinistre réputation des siens et, bien que cela soit en partie irrationnelle, que cela donnait raison à leurs détracteurs. Si on avait l'apparence d'un monstre c'est que l'on devait en être un, non ? Fenris était bien placé pour savoir que ce n'était pas forcément le cas...
La jeune femme haussa les sourcils d'étonnement en entendant ce qu'il avait à dire sur l'île devenue colosse. Il n'y avait pas de femmes sur ses rives ? Etrange... Dommage que plus personne ne puisse aller dessus... Elle aurait bien aimé essayer d'y aller juste pour voir ce qui aurait pu se produire. Une barrière magique se serait-elle brusquement dressée pour l'empêcher d'aborder ? A moins qu'une subite inspiration ne l'ait poussée à faire demi-tour sans qu'elle ne puisse s'y opposer.... ? Voir, pire, elle aurait disparu en un simple flash dès la première foulée... Et était-ce une particularité du colosse en lui-même, étrangement misogyne, ou cela venait-il d'autre chose ? Peut-être qu'un fragment du géant possédait les mêmes particularités... ? Tant de questions et si peu de réponses. Bizarrement la jeune femme se garda bien d’inonder son compagnon de ses étranges questions. Elles auraient probablement été les malvenues.
D'ailleurs, il estimait peut-être s'emballer mais elle trouvait que son discours était un peu nostalgique, plus encore que romantique, pour quelqu'un qui avait fait le deuil de ces terres. Leur perte avait tout de même dû se faire ressentir... Ce ne devait pas être si facile que cela. La jeune femme lui offrit un rapide sourire, essayant de lui transmettre qu'elle pouvait comprendre ce sentiment. Dans son cas c'était plus un peuple et une culture qu'une île mais ce n'en était pas si loin toutes proportions gardées...
-Qui sait oui ? Peut-être que certains éclaris ont cherché... Peut-être que cela s'était déjà produit par le passé et que l'île ne revient qu'à certaines périodes... ?
C'était une théorie, capillotractée, comme une autre après tout. Une qui pouvait donner une petite lueur d'espoir... La jeune femme observa la pierre, ne ressentant pas une soudaine envie de se lever et de quitter la table. Le fait qu'il n'y avait pas eu de femme sur l'île ne venait donc pas de sa composition. Probablement...
-Et si ce n'est pas le cas tu peux toujours la transporter avec toi. Comme ça... Dit-elle en désignant l'étrange fragment d'un mouvement du menton. Ou comme ça... Dit-elle en portant une main sur son cœur...
Ce n'était pas vraiment une discussion aux tons légers et la jeune femme s'en voulut d'avoir ainsi alourdi l'ambiance alors qu'elle avait été ravie de retrouver Fenris. Elle lui offrit à nouveau un sourire avant de se perdre quelques instants dans sa choppe, laissant le silence balayer les restes du sujet de l'île perdue. C'était un peu étrange de presque sentir la présence du colosse à leur table alors que les autres tablées étaient plutôt bruyantes et joyeuses. La nérozia posa résolument sa choppe sur la table.
-En tous cas je suis sûre que tu as plus de succès avec les femmes que ton île n'en avait !
Kalysta sentit le haut de ses oreilles chauffer et sauta promptement à un tout autre sujet, essayant de sauver le peu de dignité qui lui restait et se résolvant à ne plus toucher sa choppe.
-Que dirais-tu d'une partie de fléchette ?
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Sujet: Re: Un Skirnir paie toujours ses dettes Mer 11 Jan - 22:46
Sujet: Re: Un Skirnir paie toujours ses dettes Dim 15 Jan - 13:39
Visiblement le sujet de son île le touchait plus à cœur qu'il ne voulait bien le dire, ce qui pouvait se comprendre en un sens... Voir sa mère patrie considérée comme un sujet de seconde zone, qui ne méritait pas l'attention particulière des grands esprits de ce monde... Cela pouvait être vexant, voir blessant, pour ne pas dire désespérant une fois qu'on était privé de la dite mère patrie... Et c'était sans compter toutes les rumeurs, les fausses histoires, qui devaient courir sur les lieux. La jeune femme eut un sourire en coin un peu involontaire en songeant avec quelle facilité on pouvait manipuler les masses avec quelques bonnes histoires. Suffisamment pour que l'on en vienne à ignorer les premiers intéressés au profit de ces histoires fantastiques... Suffisamment pour qu'on en vienne à éviter toute une île ou pour considérer toute une race comme des monstres, le tout sans leur donner la moindre chance.
Kalysta était curieuse de nature, elle pouvait difficilement le nier et l'histoire de cette île étrange, et de ces colosses qui semblaient bien décider à semer le chaos de façon régulière, l'intriguait au plus au point. Elle regrettait juste de ne découvrir certaines choses que maintenant... Elle aurait voulu voir l'île du temps de sa gloire, pouvoir vérifier par elle-même la véracité de certaines de ces légendes. Mais, probablement comme beaucoup de monde maintenant, elle ne pouvait qu'alimenter ses propres regrets pour ne s'y être intéressée qu'une fois qu'il était trop tard... Cela ne l'empêcherait pas de faire quelques recherches à l'occasion. Sur l'île mais aussi sur les colosses car elle partageait complètement le sentiment de Fenris, ces soudaines apparitions ne pouvaient qu'augurer de quelque chose de bien plus sinistre encore...
Sa remarque sur son âge la fit légèrement rire et elle posa sur lui un regard, bien que rapide, qui disait clairement qu'elle n'achetait pas une seconde son discours de vieil homme. Et de toute façon, elle était à peu près certaine qu'elle le battait sur ce point, théoriquement parlant s'entendait... Elle en était venue à se considérer comme une sorte d'hybride, une femme-enfant qui avait dû apprendre à s'adapter rapidement. Pour autant, il n'y avait pas un moment de cette fabuleuse expérience qu'elle regrettait. Elle non plus n'était pas une grande optimiste, et elle n'avait certainement pas besoin de nouveaux dangers isthériens pour porter un regard sombre sur son espérance de vie, mais elle n'en aurait pas échangé une seule seconde... La syliméa fronça brusquement les sourcils, penchant légèrement la tête alors qu'elle venait de noter quelque chose qu'il venait dire...
-Comment ça « quand tu auras retrouvé ta liberté »...?
Qu'entendait-il exactement par-là ? Avait-il rencontré des soucis tels qu'il était maintenant obligé d'accomplir les quatre volontés de quelqu'un ? Mais sa soudaine inquiétude fut balayée par le rire de Fenris... Il y avait quelque chose de libérateur dans ce son, comme si cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas permis pareille exubérance en publique. Cela fit naître un sourire sur ses lèvres... Il n'avait probablement pas conscience de l'image qu'il renvoyait à cet instant et si sa remarque pouvait faire rire, la jeune femme trouvait sincèrement qu'elle n'était pas vraie. Il y avait quelque chose chez le lhurgoyf qui attisait sa curiosité. Elle appréciait réellement sa compagnie…
Et c’était bien là le problème car, en bonne femme-enfant qu’elle était, Kalysta ne savait pas toujours comment elle se devait de réagir. C’était dans ces moments-là qu’elle regrettait d’avoir utilisé un homme comme hôte, certaines choses lui auraient probablement moins parues difficiles si elle s’était choisi une femme. Lorsque Fenris se leva et passa derrière elle, la jeune femme sentit les fins cheveux sur sa nuque se hérisser, comme lorsqu'elle se retrouvait non loin d’un danger potentiel. La sensation d’être devenue la proie était assez déconcertante, d’autant plus que ce n’était pas exactement la même sensation… Cela faisait plutôt naître un frisson le long de son échine plutôt que la furieuse envie de s’emparer de son arme…
*Si tu montes au troisième étage et que tu fais bien ton boulot, je t'emmènerai en rendez-vous galant. *
C’était un flash de ces premiers instants lorsqu’une poignée d’inconnus avait décidé de s’associer pour sauver le plus grand nombre face à un phénomène dont ils ne pouvaient comprendre tous les tenants et les aboutissants. Légèrement perdue, il lui avait fallut quelques secondes de plus que d’habitude pour que son cerveau veuille bien lui fournir la signification de la phrase du lhurgoyf à travers ce souvenir. Remise dans le contexte, la syliméa sentit le rouge lui monter aux joues au point où Fenris dut voir le haut de ses oreilles virer au cramoisi… Bizarrement sa première pensée fut pour Elië… L’autre syliméa aurait su réagir à l’instant, elle n’en doutait pas. Mais elle n’avait rien de la courtisane et plus de la jeune fille qui découvrait encore certaines choses…
Il ne fallait pas non plus la croire complètement ignorante… Elle avait « vampirisé » un homme qui avait eu une vie bien remplie et elle avait aussi eu l’opportunité de faire ses propres expériences. Toutes mineures fussent-elle. Cela dit, il y avait toujours quelque chose qui parvenait à la déstabiliser, envoyant aux quatre vents toute forme de confiance qu’elle pouvait avoir, ou simplement afficher… Il suffisait que cela ne soit plus un jeu, que cela devienne sérieux… Et à ce moment-là, elle ressentait toujours le besoin de prendre un temps de réflexion pour se calmer et étouffer dans l’oeuf cet éternel réflexe qui consistait à vérifier si c’était bien à elle que l’on s’adressait avant de s’en étonner…
Elle ne put empêcher ses doigts de légèrement se contracter autour de sa choppe, se raccrochant à cet objet solide et anodin dans l’espoir d’y puiser un peu de courage. Ou d’esprit, elle n’en était pas trop sûre… Mais elle ne pouvait rester indéfiniment sans réactions, ce ne serait certainement pas très « correct » de sa part. Et c’était sans compter qu’elle avait envie de lui répondre, il suffisait juste qu’elle parvienne à retrouver sa personnalité de jeune femme confidente et d’étouffer celle d’innocente qui ne savait pas trop avec quoi elle jouait...
-Ca tombe bien, je ne me suis jamais vue faire fortune...
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Sujet: Re: Un Skirnir paie toujours ses dettes Mer 7 Juin - 18:25
Sujet: Re: Un Skirnir paie toujours ses dettes Ven 9 Juin - 20:21
La jeune femme eut une légère grimace en apprenant qui étaient les réels patrons de Fenris. Effectivement, les agents du roi n'étaient pas connus pour être les plus faciles à vivre et il n'était pas rare que les agents de la Rose se retrouvent contre eux. Techniquement parlant, cela faisait de l'ascan un potentiel ennemi... Enfin, ce n'était pas comme si elle ne savait pas avec qui Orland était associé et elle savait qu'il y avait une différence entre le fait de travailler pour quelqu'un par conviction et le fait d'avoir tout simplement besoin d'argent. Et ce, lorsque l'on avait le choix, ce qui n'était pas forcément toujours le cas...
-Franchement, certains agents royaux valent bien Orland... Peut-être pas exactement pour les mêmes domaines mais travailler pour l'un est aussi agréable que de travailler pour l'autre...
Et ce tout simplement parce que les agents du Roi avaient parfois tendance à s'approprier formalités et procédures en les personnalisant à leur avantage. C'était contre ça que la Rose luttait et c'était pour cela qu'elle était vue principalement comme un ramassis de hors-la-loi... Parmi ces agents bien propres sur eux il y en avait qui étaient certainement pire que Orland et, malheureusement, avaient aussi bien plus de pouvoir que lui... La jeune femme haussa légèrement les épaules, affichant clairement qu'elle s'était fait une raison depuis longtemps...
-Nécessité fait loi. Je n'ai pas toujours le choix de pour qui je dois travailler malheureusement... Cela dit je vais pas me gêner pour la facturer plein pot pour un service minimum. C'est pas une grande rébellion mais ce sera toujours ça de pris ! Et puis une fois que le contrat était signé, je pouvais difficilement le désister, aussi exécrable soit-il...
La jeune femme laissa son regard s'attarder un peu sur Fenris... Jusqu'où allait-elle oser pousser sa chance ? Elle ne déniait pas qu'elle appréciait l'ascan. Il avait un charme un peu brute qui ne la laissait pas indifférente mais elle n'était pas vraiment une habituée de ce genre de comportement. Elle s'empara des fléchettes, évaluant leur poids et si elles avaient encore un minimum d'équilibre après être passées entre les mains d'une armée d'hommes soûls... A se demander si elle ne soupesait pas ses options au travers des fléchettes.
-Et bien tout dépend... La première fléchette vint se planter avec un bruit sec à mi-distance du centre, en plein dans la zone triple du 20. La jeune femme haussa un sourcil, probablement aussi surprise que Fenris par ce résultat. C'était bon signe. Probablement. Peut-être ? En tous cas cela annonçait une partie difficile car elle ne doutait pas un seul instant que son adversaire serait à la mesure. ...la partie où nous partageons un verre se passe déjà bien, non ?... La seconde fléchette fut moins chanceuse, même si elle parvint à rester sur la cible et à obtenir un petit bonus. La jeune femme fit comme si c'était le résultat attendu et qu'elle n'avait pas visé le 19... ...La suite... La troisième fléchette vint marquer un nouveau double mais la valeur était beaucoup plus satisfaisante. La jeune femme alla récupérer les trois fléchettes, notant son score sur le tableau se trouvant à côté, avant d'offrir les petits projectiles à Fenris avec un sourire.
-...Au gagnant le choix !
Kalysta recula pour laisser le champ libre à son adversaire. Elle finit adossée au mur, les bras croisés, à l'observer.
Spoiler:
J'ai 20% de chances de lancer à côté (de 01 à 20 sur un D100). Au delà je peux lancer les dés pour déterminer où ma fléchette se plante. Si j'ai obtenu au-dessus de 95% (de 95 à 00 sur le D100) j'ai le droit de décaler un chiffre des prochains lancés d'un cran (soit le D6, soit le D20. Exemple J'ai fait 97 sur mon D100 puis 4 sur le D6 et 20 sur le D20. Je peux dire que j'ai fait un 3 ou un 5 sur le D6 OU que j'ai atteint la zone à 5 ou 1 (par rapport à la cible et au 20 que j'ai obtenu))
Pour déterminer dans quelle portion la fléchette se plante, j'ai lancé un D6.: 6 = Bulle à 50 points 5 = Demie-bulle à 25 points 4 = zone simple, on lance un D20 3 = zone triple *3, on lance un D20 2 = zone simple, on lance un D20 1 = zone double *2, on lance un D20
Je suis partie sur ces règles : http://darts44.com/spip.php?article35 (J'ai lancé mes dés physiques mais si tu préfères qu'on passe par autre chose, dis le moi ^^) Après tu fais comme tu veux, j'avais juste envie de rajouter un élément aléatoire à mon post !
Invité Invité
Sujet: Re: Un Skirnir paie toujours ses dettes Jeu 29 Juin - 16:52
--- Très bon système, j'ai mis un peu de temps à comprendre mais je garde ! ^^
Sujet: Re: Un Skirnir paie toujours ses dettes Ven 14 Juil - 2:55
Il était étrange à quel point la jeune syliméa se sentait à l'aise aux côtés du lhurgoyf… Ce dernier parlait de confiance, personne n'étant au-dessus de tous soupçons, mais elle réalisait que bien qu'elle ne le connaisse à peine, elle se permettait bien plus de libertés qu'avec d'autres. Et pourtant elle était loin d'être la dernière à avoir des secrets à préserver… Entre sa race et sa caste, elle aurait dût vivre en ermite et ne jamais se mêler aux autres. Cela dit ce soir semblait différent en beaucoup de points pour la jeune femme et elle comptait bien en profiter au maximum… Et déjà, pour cela, il était certainement plus prudent d'abandonner toute forme de discussion concernant la politique. C'était encore le meilleur moyen de finir en plein milieu d'une bataille rangée...
-Oh, je ne doute pas que tu sauras me surprendre si tu gagnes. Et dans le bon sens du terme...
Ce n'était pas tous les jours que la jeune femme se permettait autant de libertés… Fenris était de bonne compagnie, et la population de la taverne pas encore trop imbibée pour que la soirée s'annonce sous les meilleurs augures. Il y avait juste la question de ce qu'elle avait mis en jeu… Le lhurgoyf avait raison, elle avait tendance à envoyer des messages plutôt contradictoires, n'étant pas vraiment sûre elle-même de ce qu'elle cherchait à atteindre. Bref, elle ne savait pas trop ce qu'elle voulait pour une fois qu'on lui laissait vraiment le temps de pleinement décider. D'habitude elle avait tendance à faire passer sa race ou son organisation en premier quand elle n'avait pas à prendre une décision dans l'urgence.
Comme la gamine qu'elle était, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir attirée par Fenris, son côté un peu rugueux et indépendant… De là où elle était, elle avait un peu une vision « romantique » de ce qu'il était… Elle avait beau en avoir conscience, cela n'empêchait pas Kalysta de s'être énamourée de l'image qu'elle s'était faite de lui. Le grand gaillard, un peu mauvais garçon mais ayant un bon fond, libre de ses actes et de ses opinions… La réalité était peut-être toute autre, voir même bien plus sordide, mais la syliméa était encore bien jeune. Malgré l'expérience qu'elle avait pu cumuler au travers e son hôte et de ses propres péripétie, son coeur restait encore celui d'une toute jeune fille… Nuls doutes qu'elle se serait attirée un ricanement dédaigneux de la part d'Elië si elle venait à l'apprendre…
-Jolis lancés… Je savais bien que tu serais un adversaire redoutable...
La jeune femme accompagna sa répartie d'un sourire en coin, voulant se montrer plus sûre qu'elle ne l'était vraiment… S'emparant à nouveau des fléchettes la jeune femme se demanda si elle allait vraiment devoir prendre une décision au final… Fenris se montrait un redoutable adversaire à ce petit jeu finalement… Jusqu'à maintenant elle avait fait preuve de chance mais elle n'était pas sûre qu'elle n'allait pas finir par planter une fléchette dans une chopine plutôt que dans la cible. Soit par manque de talent, soit à cause de la pression. En attendant, cela restait bon enfant et elle décida qu'elle allait en profiter au maximum. Elle s'inquiéterait de qui demande quoi en récompense une fois qu'elle se retrouverait devant le fait accomplit…
Essayant de faire abstraction du bruit ambiant, et des tentatives de déconcentration de son adversaire, Kaly visa à nouveau la cible. Oeil fermé, un petit bout de langue pointant entre ses lèvres, elle lança la première fléchette de sa seconde volée. Cette dernière percuta la cible avec un bruit sourd et les discrètes acclamations de la petite poignée de personnes commençant à suivre sérieusement ce qu'ils étaient en train de faire… Ne voulant pas attirer le mauvais sort sur elle, la syliméa se refusa de célébrer cette excellente première fléchette avant de lancer les deux suivantes en une rapide succession, s'attendant presque à entendre quelqu'un pousser un cri de douleur. Là, et seulement là, la jeune femme se permit-elle un sourire ravie en constatant que non seulement personne n'était devenu borgne par sa faute mais qu'en plus elle avait fait un score tout à fait honorable...
-Ben ça m'a pas l'air trop mal parti finalement!
Le peu de spectateurs qu'ils avaient sembla de cet avis puisqu'elle eut droit à quelques claques amicales dans le dos ainsi que quelques sifflements approbateurs. Si le bruit ne la dérangea pas, elle manqua tout de même être propulsée dans une table voisine à cause de l’enthousiasme un peu trop vigoureux de l'un des clients. Elle parvint à se rattraper avec souplesse, évitant ainsi qu'un bête accident ne dégénère un peu trop rapidement en bataille rangée. Alors qu'elle offrait les fléchettes à Fenris après avoir noté son nouveau score elle se fit la remarque de soigneusement éviter la zone où se trouvait le gros balourd...
-Oh, il est tout à fait capable de s'être perdu dans les couloirs pour peu qu'une jolie serveuse y soit passée devant lui...
La jeune femme ne se faisait pas beaucoup d'illusions quant à son employé. Si jamais un joli minois lui avait proposé de se perdre quelques heures dans l'une des chambres, il avait probablement suivi sans se poser la moindre question et en oubliant toute forme de professionnalisme. Aussi agaçant et frustrant que cela soit, elle pouvait difficilement aller le chercher pour le ramener en le tirant par l'oreille. Déjà, elle n'était pas non plus sa mère, ensuite, cela sous-entendait entrer dans une chambre avec lui et c'était un risque qu'elle ne comptait certainement pas prendre. Elle avait déjà suffisamment eu à faire avec ses mains baladeuses pour éviter de provoquer une rechute...
-Si t'as envie d'aller le chercher par la peau du cou dans sa chambre, libre à toi… Mais moi je passe mon tour. Il y a des choses sur lesquelles je veux pouvoir conserver une once d'innocence...
La jeune femme eut un sourire en coin, laissant l'image potentiellement déconcentrer son adversaire maintenant que c'était à nouveau son tour de tirer. Imaginer Orland en train de fricoter avec quelqu'un avait certainement de quoi traumatiser plus d'un esprit…
-Après, si tu as vraiment peur de perdre, je peux essayer d'aller le chercher...
Kaly prit un air faussement innocent alors qu'elle restait adossée au mur, attendant de voir quel score il allait faire...
Spoiler:
Je soupçonne que les dés ont cherché à compenser la merdasse que j'ai IRL...
Sujet: Re: Un Skirnir paie toujours ses dettes Mar 21 Nov - 16:48
C'était une première pour elle… Et elle réalisait que même si elle ne sentait absolument pas maîtresse de la situation, cela n'était pas si désagréable que cela. Il n'était pas impossible que cela vienne en grande partie du fait que ce petit jeu se jouait entre Fenris et elle. La syliméa réalisait qu'elle appréciait énormément le bonhomme. Cela tenait tant à sa façon de faire que son caractère. Elle n'en était pas encore à placer sa confiance en lui comme elle l'avait fait en Irina mais, avec le temps, ce n'était peut-être pas une option impossible. Pour l'instant elle en était au stade où elle sentait qu'elle pouvait se permettre plus de libertés avec lui qu'avec d'autres. Et c'était sans compter le fait qu'elle pourrait se reposer sur lui lors de l'escorte du convoi…
La jeune femme ne put s'empêcher de ricaner en entendant sa remarque. Il y avait certes plus agréable à regarder que leur employeur actuel… En tous cas se l'imaginer en train de batifoler la déconcentra suffisamment pour que ses tirs ne soient plus aussi efficaces qu'avant. Elle esquissa une rapide grimace en comptant ses points avant de se retourner vers Fenris. Dans tous les cas, elle sortirait de leur petit jeu gagnante, ne serait-ce que parce qu'elle aurait passé un bon moment en sa compagnie. Et puis ce n'était pas comme si elle avait parié sa vie ou sa fortune… Elle inscrivit son nouveau score avant de rendre les fléchettes à son compagnon de jeu.
-Voila ce que je propose...
La nérozia s'empara de son verre, constatant qu'il était quasiment vide, et entreprit de ne pas en laisser une goutte. Elle ne l'abandonna pas pour autant, se sentant plus à l'aise avec quelque chose entre les mains pour continuer leur petite discussion. Sans compter que le peu d'alcool qu'elle venait de consommer lui donnait la dernière pointe de courage dont elle avait besoin.
-La tournée est pour celui qui perd…
Kalysta haussa un sourcil pour le mettre au défi de refuser cette offre. Effectivement, ce n'était pas vraiment bien folichon après tout ce qui venait de se passer. C'est pour cela qu'elle leva un doigt pour signifier qu'elle n'en avait pas tout à fait fini. Ce n'était, après tout, que pour régler l'aspect technique de leur compétition impromptue. Elle avait quelque chose d'autre en tête pour la suite...
-… C'est tout de même un gage plus réaliste étant donné qu'on a l'air d'avoir envie de la même chose ? Non ?
Elle ne put s'empêcher d'avoir un peu le rouge aux joues. Visiblement, elle aurait probablement eu besoin d'un verre un peu plus grand pour pouvoir se lancer franchement. Mais c'était déjà un bon début!
-Parce que j'estime que le rendez-vous est dû depuis que la vague s'est retirée et qu'on était en vie tous les deux… Quant à un baiser...
Elle attrapa vivement Fenris par le devant de sa chemise, bien obligée de l'attirer à elle pour pouvoir combler la différence de taille, avant de se mettre sur la pointe des pieds. Puis elle planta un baiser sur ses lèvres. Ce fut court et pas vraiment délicat mais l'intention était bien là… Elle le relâcha après quelques secondes, l'interrogeant rapidement de son regard de chat à la pupille dilatée avant de se décaler légèrement, libérant ainsi la route vers la cible. Son rouge aux joues s'était accentué et elle semblait presque étonnée d'être parvenue à agir de la sorte, comme si elle s'était attendue à se dégonfler au dernier moment...
-A ton tour… ?
Libre à lui d'interpréter cela comme il le désirait. Et si elle était parvenue à un peu le déconcentrer au passage, elle n'allait pas non plus s'en plaindre !
Volée : 167-81= 986 (Je propose que celui qui est le plus proche l'emporte. Mais avec ton avance et mes lancer pourris, je pense que t'as largement gagné xD)
Sujet: Re: Un Skirnir paie toujours ses dettes Lun 29 Jan - 16:44
Fenris aurait très bien pu très mal réagir à ce baiser volé… Déjà, il n'avait peut-être pas envie de se faire molester de la sorte mais, en plus, ils n'étaient pas à l’abri d'un mauvais réflexe. L'un comme l'autre avaient déjà eu des expériences désagréables où les gestes vifs dans leur direction étaient plus destinés à les blesser qu'à leur apporter un quelconque réconfort. Elle ne put s'empêcher de porter ses doigts à ses lèvres, essayant de cacher sans grand succès son sourire amusé. Son adversaire du moment semblait maintenant troublé mais elle se doutait bien qu'il faudrait bien plus pour désarçonner un grand gaillard comme lui. Cela dit la réaction que cela provoqua chez leurs spectateurs était plutôt bonne enfant, ne faisant que renforcer la bonne humeur générale.
La jeune femme s'amusait et elle ne se sentait pas en danger aux cotés de Fen, qu'elle gagne ou non à leur jeu de fléchettes. Elle se permit donc de se décontracter encore un peu, laissant son coté plus joueur et innocent ressortir. Cela ne lui réussit pas vraiment pour ses jets suivants… Si Fenris avait eu quelques loupés qu'elle pouvait mettre sur le trouble qu'elle lui avait causé en l'embrassant, elle n'était pas beaucoup plus brillante. Ses trois premières fléchettes ne touchèrent même pas la cible. La première vint se loger dans le mur, à quelques centimètres près et la seconde rebondit lamentablement sur le cerclage de fer avant de rouler au sol… Mais la troisième…
La troisième vint se planter dans la chopine en bois de l'un de leurs spectateurs après avoir une fois de plus rebondit sur le bord de la cible. Un grand silence tomba sur la petite troupe alors que le malheureux tournait sa chope dans un sens puis dans l'autre afin de comprendre ce qu'il s'était passé. Il finit par hausser les épaules avant de prendre une grande lampée de son contenu. Cela sembla réveiller l'assemblée qui explosa en rires et en moqueries, Kalysta elle-même ne pouvant résister à l'hilarité générale. Elle fut prise à partie par l'un des occupants de la table la plus proche.
-Ben alors ? On sait plus viser ?
Elle jeta un regard vers son adversaire avant de se retourner vers son interlocuteur. Elle avait un peu le rouge aux joues, ce score étant tout de même déplorable, mais elle prenait la chose avec plutôt bonne humeur. Et humour...
-Un cas d'arroseur arrosé !
Cela pouvait être complètement pris comme un compliment. D'ailleurs elle fit mine de s'éventer un peu comme si elle luttait pour ne pas tomber en pâmoison, provoquant de nouveaux éclats de rire de la part de l'assemblée. À nouveau armée de ses trois fléchettes qu'une âme charitable avait ramassé pour elle, la jeune femme se remis en position de tir et entreprit de viser la cible avec un petit peu plus de concentration. Ce qui lui demanda finalement un réel effort… Elle avait réellement sous-estimé les conséquences de son geste impulsif !
-Planquez-vous, elle recommence !!
La syliméa jeta un regard faussement courroucé dans la direction de la voix qui venait de s'exprimer… Les rires et les gentilles moqueries qu'elle entendait ne faisaient que renforcer sa déconcentration. Et pour une fois elle avait vraiment envie de gagner ce satané pari ! Yeux plissés, langue légèrement sortie, elle prit son temps avant de lancer sa première fléchette. Cette dernière, à son plus grand soulagement, vint se planter dans la cible. Ce n'était pas énormément de point mais cela lui évitait surtout de se couvrir une novelle fois de ridicule. Cela suffit à la remettre d'aplomb et les deux fléchettes suivantes vinrent se planter avec un « tac » satisfaisant en plein centre de la cible. La nérozia se retourna pour saluer leur publique avec une pointe de théâtralité avant de se planter devant Fenris…
-Alors ? Qu'en dis-tu ? On continue ou tu t'avoues vaincu ? Ou on fait d'autres victimes… ?
Elle désigna sa dernière victime du pouce. Le bonhomme ne semblait pas avoir été dérangé par les événements, il continuait à siroter sa chopine sans faire attention à son environnement. Il y avait fort à parier que la fléchette serait encore plantée dans son verre si Kalysta n'en avait pas eu à nouveau besoin...
-Ou on s'accorde sur un match nul, on boit un dernier verre et on abandonne la galerie là. Je pense qu'elle est suffisamment amusée...
Partager la tournée générale ne la dérangeait pas… Ils étaient du même niveau après tout. Ensuite… Il était peut-être temps qu'ils se retirent pour la soirée. Ensemble ou chacun de leur côté...
Spoiler:
12(1D100) --> A coté !! 16(1D100) --> A coté !! 3(1D100) --> A coté !! Cinquième volée = 140
Sujet: Re: Un Skirnir paie toujours ses dettes Mer 21 Fév - 16:52
Si, sur le papier, un match nul n'était pas vraiment une défaite, cela en avait tout de même le goût. Avec une pointe d'amertume en moins puisque l'on pouvait tout de même sauver les apparences. Si Fenris avait la compétition dans le sang, la jeune femme était d'une nature plus joueuse, acceptant gracieusement sa défaite. Surtout qu'elle n'avait pas grand-chose à perdre. Fenris avait tendance à lui inspirer confiance et payer une tournée générale ne revenait qu'à perdre quelques dias. Rien de bien grave en somme… Et elle n'était pas suffisamment attachée à son honneur et sa réputation pour prendre un jeu de fléchettes trop au sérieux.
Cela dit cela ne l'empêcha pas de rougir un peu en entendant sa réponse et, surtout, le ton qu'il utilisa. Elle avait beau essayer de prendre les devants et son courage en main, il y avait toujours une certaine candeur sous-jacente chez elle. Une candeur qui avait tendance à se manifester au moment où elle ne s'y attendait plus, pour ne pas dire le moins oportun. La jeune femme le laissa l'entraîner loin de la masse des clients, abandonnant ses fléchettes à un nouveau groupe de joueurs dont les membres ne manquèrent pas de lui adresser force clins d'oeils et coup de coudes dans les cotés en affichant un air entendu.. Elle se serait d’ailleurs bien passée de ce regain d'attention, surtout de la part de la vaste majorité largement imbibée des lieux...
Fort heureusement, les nouveaux joueurs se montraient bien moins doués que Fenris et elle, attirant ainsi bien plus l'attention sur eux. C'en était presque une question de survie si on ne voulait pas malencontreusement finir avec une fléchette entre les deux yeux ou dans une partie plus délicate de son anatomie. Loin de provoquer une bagarre générale, les nombreux ratés avaient tendance à renforcer l'hilarité générale et la propension du tavernier à vider ses fûts de bière. Elle se laissa profiter du spectacle à son tour jusqu'à ce que son compagnon ne revienne de son expédition au comptoir… C'était d'ailleurs pour cela qu'elle fut prise par surprise par son retour et, surtout, son geste.
Si Kalysta se raidit durant les premières secondes, elle ne tarda pas à se détendre sans pour autant se laisser faire. Elle rendit « coup pour coup » en espérant que sa relative inexpérience n'allait pas trop transpirer. En tous cas Fenris avait réussi son coup car lorsqu'ils se séparèrent, la jeune femme avait le souffle court et on pouvait difficilement mettre sur le coup de la luminosité la dilatation de ses yeux de chat… C'était bien joué de sa part. Et elle afficha un sourire en coin alors qu'elle posait sa main sur son torse.
-Ton terrain ou le mien?
Elle resserra légèrement sa prise sur le haut de Fenris et l'entraîna vers l'escalier... Enfin... Elle n'allait certainement pas le traîner derrière elle si ce dernier ne la suivait pas de son plein gré.