Lucius Aelianus

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 Lucius Aelianus

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MessageSujet: Lucius Aelianus   Lucius Aelianus Icon_minitimeLun 10 Déc - 13:02



Lucius Aelianus
« Dispensez avec largesse vos dons. »




IDENTITE : Lucius Aelianus SURNOM :
AGE : 24 ans | SEXE : Masculin
PEUPLE :  Terran
CASTE : Ladrini
METIER :  Chef de pègre




DON : Agilité développée // Grande adaptabilité
SPECIALITES : Discrétion et Escroquerie.
POUVOIRS :
Mentalisme ★★★★★★ : la fascination morbide qu’éprouve Lucius pour l’esprit et son fonctionnement s’est notamment traduite par le développement d’une magie à même de l’aider dans ses études. Capable d’influencer les esprits pour convaincre ses interlocuteurs de la véracité de ses propos ou de les troubler, il peut également exercer sur eux une influence plus permanente en utilisant des rituels aussi complexes qu’ésotériques. S’il dispose de suffisamment de temps, Lucius se targue de pouvoir remodeler n’importe quelle psyché à son gout.

Télépathie ★★✩✩✩✩ : capable d’utiliser son esprit pour directement communiquer avec ses pairs, Lucius peut au fur et à mesure qu’il progresse dans le perfectionnement de son art communiquer sur de plus vastes distances avec des personnes dont il a enregistré la signature mentale.

Métamorphose ★✩✩✩✩✩ : Lucius peut modifier sa forme physique. Si ce pouvoir est au début lent à utiliser et ne permet que des modifications mineures de son visage et de son corps, il lui est possible après s’être perfectionné de totalement changer d’apparence et de taille, voir même de modifier sa signature magique, et ce presque instantanément.



Couteaux de lancer.
Epée de duel.



Un catalyseur monté sur un bracelet large enserrant son biceps.




Lucius est un personnage imposant, long et droit comme une rapière. Culminant à un peu plus d’un mètre quatre-vingt dix, son enveloppe charnelle est un assemblage noueux de muscles compacts recouvrant des membres élancés, lui donnant facilement l’apparence d’un gymnaste ou d’un acrobate professionnel. Il soumet quotidiennement son corps à une série d’exercice rigoureux, l’entrainant avec la passion froide qu’un horloger à pour la mécanique sur laquelle il opère. Ses gestes sont lents et mesurés, et il se déplace avec une grâce désincarnée, semblant presque flotter d’endroit en endroit. De nombreuses cicatrices (pour beaucoup anciennes et partiellement effacées) constellent son corps, principalement au niveau de son torse et de son dos.

Il s’habille généralement simplement, choisissant des habits qui lui permettront de passer inaperçu dans la foule : une tunique de travailleur, des habits de paysan ou de marchand, il s’adapte en fonction de ses besoins. Ce n’est que lorsqu’il travaille à ses affaires les plus importantes ou qu’il sait devoir apparaître devant les ladrinis qu’il revêtira les vêtements pour lesquels il est connu : une large tunique complétée par une capuche, souvent dans des tons gris ou noirs, et un masque lui recouvrant la partie supérieure du visage, ne laissant apparaître que deux yeux d’un bleu d’orage. Il garde en permanence à son côté une épée de duel, et dissimule dans ses vêtements d’innombrables couteaux de lancer.

Son visage est quant à lui assez étrange, reflétant pour ses détracteurs le côté perturbé de son propriétaire. Tranchants, comme taillés à la serpe, ses traits sont aigus et marqués. Ses pommettes hautes et ses joues creusées lui donnent un air de rapace, et seul son nez, droit et fier, vient quelque peu briser ce tableau curieux. Son front large et plissé par quelques rides d’expression trahit sa nature d’érudit, et ses lèvres fines semblent disparaitre lorsqu’il esquisse un sourire suffisamment large pour dévoiler deux rangées de dents blanches et tranchantes comme des poignards. Si sa face n’est globalement pas l’exemple le plus marquant de la beauté classique, elle reste néanmoins suffisamment marquante pour s’imprimer durablement dans l’esprit de ce lui qui l’observe.



L’esprit de Lucius est une construction curieuse, un empilement chaotique de parties a priori déconnectées les unes des autres. Sa vision du monde et sa philosophie sont pourtant assez simples, et finalement assez communes. Survivre, et assouvir ses pulsions. Simplement, il ne semble pas exister chez lui ces restrictions qui limitent normalement ses pairs. Sa conscience est à ce point atrophiée qu’il est compliqué de reconnaître son existence, et des émotions comme la culpabilité ou le remord sont chez lui totalement absentes. De la même manière, il éprouve de grandes difficultés à se lier à autrui, ou à simplement faire preuve d’empathie. S’il comprend le concept d’un point de vue purement intellectuel, ce dernier reste pour lui une notion particulièrement abstraite, ayant à peu près autant de sens que l’idée d’avoir mal quand quelqu’un d’autre se blesse. La seule chose qui freine au moins partiellement ses pulsions est son instinct de survie, chez lui particulièrement développé. A ce niveau plus proche de l’animal que de l’humain, il est en permanence sur ses gardes, son esprit aiguisé lui fournissant une myriade d’informations, qu’il analyse avec un soin maniaque. Malgré le fait qu’il comprenne que la plupart de ses congénères ne fonctionnent pas comme lui, il ne peut s’empêcher d’éprouver une méfiance très forte à leur égard, parfois difficilement différenciable de la paranoïa.

Les pulsions qui gangrènent son cerveau ne font rien pour arranger sa situation. Doté d’une fascination particulièrement développée pour l’esprit humain, Lucius est fasciné par l’idée de pousser dans leurs derniers retranchements ses pairs, quelque soit la méthode. Là où les animaux dévorent leurs semblables pour se nourrir, le plaisir que ressent Lucius lorsqu’il satisfait ses désirs tabous est bien plus intime, comme s’il annihilait totalement sa victime, et en même temps la sublimait en lui. Il a de fait bien du mal à éprouver un véritable sentiment de plaisir quand il n’associe pas une forme de violence suffisamment directe à ce dernier. C’est sans doute pour cette raison que malgré sa fréquentation régulière du sexe opposé, il n’a laissé derrière lui aucune progéniture, ses partenaires se rendant souvent trop tard compte que ses attentions les plus intimes se concluent invariablement d’une manière tragique et définitive. Il apprécie également la chasse, et est un visiteur régulier des bas-quartiers des diverses villes, où il est souvent repéré accompagné de son corbeau Il est pour lui vital de pouvoir régulièrement apaiser ses démons, sous peine de perdre petit à petit contact avec la réalité, ses délires intérieurs et ses désirs se faisant de plus en plus impérieux, jusqu’à ce qu’ils prennent le pas sur son bon sens et sa prudence.

Malgré ses travers déviants, le jeune homme est loin de n’être qu’une brute soumise à sa nature animale. S’il a par exemple la colère facile – son entière existence étant imprégnée de cette fureur diffuse, sans réelle cible – il est parfaitement capable de se contenir, de la laisser couver en lui, froide et retenue, même s’il gardera une rancune tenace et n’hésitera pas à se venger de tout affront, réel ou perçu, si l’occasion se présente. Plus étonnant, c’est un lecteur avide, et un personnage érudit, même s’il cache souvent ce fait, estimant qu’il est plus profitable de prendre l’apparence d’une brute facilement contrôlable que d’un monstre éduqué et retors. Il considère que l’apprentissage est une arme supplémentaire à ajouter à son arsenal, et s’il considère avec mépris les auteurs de romans et de fictions, ne voyant pas l’intérêt de s’immerger dans des fantasmes inassouvis quand la réalité fournit un terrain bien plus fécond, il dispose chez lui d’une véritable bibliothèque regroupant des volumes traitant de sujets variés, allant de l’anatomie aux traités stratégiques, en passant par la botanique ou la cuisine.

S’il ne recherche pas la compagnie de ses semblables pour le plaisir de leur conversation, il est néanmoins parfaitement à son aise dans les situations sociales. Doté d’un esprit particulièrement apte, il a une maîtrise singulière du langage, et il est capable de moduler autant sa manière de parler que ses expressions ou son attitude, se faisant l’exemple type du caméléon social. S’il préfère en général s’exprimer de manière détournée et posée, il est parfaitement capable de prendre un ton plus agressif si le besoin s’en fait sentir.

Malgré sa prudence et la solidité de son schéma mental, sa carapace n’est pas sans faille. Lucius est quelqu’un de naturellement impulsif, et si l’expérience est venue avec le temps tempérer sa nature, elle reprend parfois le dessus. Il supporte difficilement la contradiction ou le fait qu’on lui ordonne de faire quelque chose lorsqu’il pense être plus à même de décider de la bonne marche des opérations. Il est par ailleurs prompt à la colère, cette dernière ayant tendance à s’exprimer de manière particulièrement violente s’il pense qu’il ne risque rien en le faisant. C’est avant tout un opportuniste, et son ascension fulgurante à la tête de la pègre est pavée par les sacrifices innombrables de ses rivaux et de ses ennemis. Il s’est installé avec une aisance insolente dans son nouveau rôle, et partage maintenant la plupart de son temps entre son travail et ses distractions, ayant souvent du mal à faire la distinction entre les deux. Il ne voue pas un culte particulier aux dieux, se contentant de les laisser tranquille tant que ces derniers lui rendent la pareille.




PRENOM : Argo
RACE : Grand corbeau
SEXE : Masculin
POUVOIR : Télépathie

DESCRIPTION :  Argo est un corbeau tout ce qu’il y a de plus classique, faisant soixante centimètres de long pour une envergure d’environ cent-quarante centimètres. Disposant d’un beau plumage de couleur noir, sa pierre de sphène est incrustée au niveau de son torse, généralement camouflée par ses plumes. Comme tout corbeau, Argo est une créature intelligente, la pierre de sphène venant encore renforcer ce trait. Couplé à ses dons télépathiques lui permettant de comprendre des ordres simples et de retransmettre les informations qu’il recueille à son maître, il n’est pas étonnant de constater que ce dernier est souvent utilisé pour accomplir certaines missions de reconnaissance ou d’espionnage.


PRENOM : Lio
SEXE : Masculin
DESCRIPTION : Lio est un cheval à la robe noire lustrée et au caractère placide que son maître utilise pour voyager. Issu d’un processus rigoureux d’accouplement, c’est une bête descendant d’une lignée des plus nobles et au maintien exceptionnel. Aussi à son aise pendant les longs voyages que les défilés, elle fait l’envie de nombreux connaisseurs.




Très honorable Madame Aelianus,

Je vous écris aujourd’hui pour vous remettre de manière officielle ma démission. Ces quelques années passées à enseigner les rudiments académiques au jeune maître Lucius ont été pour moi l’occasion de parfaire ma formation de professeur, mais aussi et surtout de découvrir un esprit vif et sympathique. Lucius a été un élève modèle, apprenant avec une dévotion louable et à vrai dire presque frénétique tout ce que j’avais à lui enseigner. Plus que cela, il a été un compagnon précieux et un ami sincère. Ses dons intellectuels m’apparaissent comme évident, et après avoir correspondu avec mes collègues d’Ectalion, il m’apparait comme évident de le recommander pour le programme que nous avons pour les jeunes enfants doués. N’ayez crainte : les éclaris n’ont pas pour habitude de pratiquer le prosélytisme, et nous respecterons votre volonté de le voir prendre la succession de la charge paternelle.

La rentrée des classes se faisant dans deux mois, je me tiens à votre disposition pour toute question que vous pourriez avoir sur l’académie elle-même ou sur tout autre sujet. N’hésitez pas non plus à me contacter lors de votre visite à la capitale. Je me tiendrai à votre disposition pour rendre votre voyage aussi facile que possible. Je pense sincèrement que le jeune maître bénéficierait grandement du contact avec d’autres enfants partageant avec lui sa disposition si particulière.

Dans l’attente de votre réponse, votre dévoué serviteur,
Asther Erwin.


Le ballet régulier des fourmis s’activait avec une frénésie de métronome. La charogne ailée qui s’étendait devant elles était pour elle une montagne prolifique et méphitique, un charnier bienvenu dans lequel elles pouvaient prélever les bénédictions de la nature. Elles s’agitaient sur le cadavre de l’oiseau en une nuée grouillante, pénétrant ses orifices pour le découper de l’intérieur. Elles arrachaient ses plumes, une à une, pour révéler la chair encore fertile qui se cachait en dessous. Le doigt de Lucius se posa sur l’une d’entre elle, et il sentit ses petites mandibules écorcher sa chair, délivrer une dose homéopathique de venin, à peine suffisante pour qu’il ressente un léger picotement. Il éleva son index, et le porta au niveau de son visage, étudiant soigneusement l’insecte qui déjà tentait de s’échapper, tournant et se retournant furieusement sur son doigt. Il l’écrasa sous son pouce, et regarda ensuite de nouveau la créature. Morte. Immobile. Un tressaillement furtif parcourait encore de manière intermittente ses pattes de danseuse, mais qui bientôt s’éteint lui aussi. C’était curieux. Les fourmis ne semblaient pas s’être rendu compte de ce qu’il venait de faire, alors qu’il n’avait nul doute que son acte devait avoir pour elles des proportions cataclysmiques. Il envoya valser le petit corps de sa victime d’une pichenette, et se replongea dans l’étude du curieux spectacle. Il pouvait à peine distinguer les morceaux de chair que transportaient entre leurs pinces les fourmis lorsqu’elles rentraient chez elles, et il remonta la piste des ouvrières. Il observa un court instant l’entrée de la fourmilière, un petit talus à peine remarquable de terre à l’apparence toujours humide. Il se saisit d’une petite pierre, et en boucha l’entrée principale, se demandant se qu’allaient faire ses nouveaux compagnons de jeu. Désorientées, les insectes se mirent à tourner autour de la pierre. Lucius s’apprêtait à continuer ses expérimentations quand une voix familière le tira de sa transe.

Sa mère l’appelait. Il se leva, et s’épousseta brièvement, enlevant la poussière qui tentait ses genoux. Il pourrait continuer plus tard. Il se dirigea docilement vers la source de la voix, son visage se parant rapidement d’une expression enjouée et charmante. Il arriva rapidement devant la femme, étudiant un instant son visage. Il avait souvent du mal à distinguer le sens des expressions qui déformaient la face de ses congénères. Il arrivait facilement à discerner la colère, la surprise et la joie, mais les nuances les plus subtiles des émotions lui échappaient souvent. Il regarda la tête de sa mère, notant le pli rieur de ses lèvres et l’éclat de ses yeux. Elle était belle, très belle, lui disait-on souvent. Il avait hérité de ses cheveux de jais et des traits élégants de son visage. Il n’aimait pas entendre cela. Pour lui, sa face ressemblait à un masque de cire menaçant de fondre au soleil. Son teint lui paraissait jaunissant, et ses dents trop blanches. S’il ne doutait pas de son affection pour lui, il était souvent embarrassé par ses manifestations les plus ostentatoires, ne savant pas réellement comment lui répondre. Elle le souleva et le prit dans ses bras, sa bouche s’ouvrant sur un rire de crécerelle et dévoilant des crocs invitants. Elle posa ses lèvres sur son front, et se mit à gazouiller. Il savait qu’il ne ratait rien en refusant dans ces situations de l’écouter, et son babillage avait trop souvent tendance à faire chez lui naître un profond mal de tête. Elle finit rapidement par le remettre au sol, et il remercia son propre corps d’avoir suffisamment grandi pour l’empêcher de le garder prisonnier de ses insistantes étreintes trop longtemps. Même si cela voulait dire que le tapis de peau qui recouvrait ses organes fournissait chaque jour un terrain de jeu un peu plus vaste à sa génitrice, c’était un échange qu’il consentait volontiers à faire. Il n’appréciait que peu les longs moments qu’il passait avec elle, à échanger des litanies profanes et à l’écouter proférer tout l’amour qu’elle avait pour lui. Ils étaient ennuyeux, et il peinait à réellement comprendre ce qu’il se passait alors.

"Tu es si grand maintenant, mon petit Lucius, fit-elle de sa voix chantante, son visage comme illuminé de l’intérieur. Tes professeurs sont très fiers de toi, et tu as appris d’eux tout ce que tu pouvais apprendre. Et moi aussi, je suis très fière de mon garçon !"

Il étudia un instant son visage, se demandant ce qu’elle voulait lui communiquer. Echanger avec ses pairs n’avait jamais été son point fort, et ses proches n’échappaient pas à la règle, bien au contraire. Quelques secondes longues et inconfortables s’écoulèrent, étirant le temps et modifiant subtilement l’expression faciale de sa mère. Le jeune Lucius finit par comprendre qu’il devait répondre, et un large sourire dévoila deux rangées blanches de crocs luisants, sa face encore poupine se déformant en un mouvement de joie sincère et pure.

"Merci, maman !

-C’est bien. C’est très bien, Lucius ! Nous avons parlé avec ton père, et nous comptons t’envoyer à l’académie d’Hespéria. Tu es content ?"

Encore une fois, il ne sut pas trop quoi répondre. Sa mère semblait aujourd’hui d’humeur particulièrement joueuse, à vouloir ainsi le piéger et le questionner alors qu’elle connaissait parfaitement ses difficultés. Si l’idée d’échapper (même temporairement) à son père sévère et à sa mère trop insistante était pour le moins plaisante, il lui semblait impossible de réellement formuler une quelconque forme de joie à l’idée de se plonger dans un environnement inconnu. Trop de facteurs lui échappaient encore pour pouvoir réellement se former un avis, mais il savait que son interlocutrice attendait de lui une réponse. Il fut cette fois plus prompt à la lui fournir, et il se répéta une fois de plus, sa voix fluette se teintant d’une mesure parfaitement convaincante d’anticipation et de contentement :

"Oh oui Maman ! C’est le plus cadeau d’anniversaire que tu puisses me faire !"

Cette dernière le jaugea du regard, cherchant à percer l’expression transie de son rejeton, avant d’hocher la tête de manière satisfaite, jugeant visiblement que la performance de ce dernier était suffisamment satisfaisante.

"Petit bout, ton anniversaire, c’est demain ! Déjà douze ans !"

Elle lui prit la main, et ils se dirigèrent à l’intérieur du manoir familial, passant les escaliers de marbre blancs et les hautes et épaisses portes de bois noir. Lucius savait qu’il n’échapperait pas non plus à la séance de tout à l’heure. Il avait appris à reconnaître les signes avant-coureurs qui annonçait chez sa mère la recrudescence de ses appétits les plus féroces. Il était probable qu’elle trouverait au cours de la journée une excuse pour le discipliner et lui dispenser ses leçons, afin qu’il devienne, selon les mots qu’elle prononçait parfois entre deux déclarations d’amour lors de leurs échanges, un membre honorable et fonctionnel de la bonne société. Ils se dirigèrent à table, et il vit que son père était déjà assis. Le jeune garçon s’installa en face de lui, observant attentivement son visage rondelet. C’était un homme d’une quarantaine d’années, qui respirait toujours par inspirations nasales profondes et amples. Son crâne légèrement dégarni lui faisait penser à un nid d’oiseau, et ses petits yeux rapprochés brillaient d’une malice agricole que l’on ne pouvait manquer. En ville, il était un magistrat respecté, qui dispensait la justice au petit peuple avec rigueur et droiture. Mais ils n’étaient pas en ville. Cette maison était le domaine de sa mère, qui avait planté ses griffes soigneusement manucurées dans leurs chairs respectives. Depuis sa naissance, le jeune garçon avait remplacé son père comme récipient principal des attentions de la matrone des Aelianus, et il lui semblait que ce dernier avait accueilli la nouvelle avec un mélange confus de rage impuissante, de jalousie et de soulagement. Cela ne le préoccupait que peu, tant qu’il ne le confrontait pas directement. Il avait rapidement compris que le personnage était condamné à jouer dans leur foyer un rôle très subalterne, et que les conditions de vie du jeune Lucius dépendaient directement du bon vouloir de sa mère. Cette dernière prit à son tour place au bout de la table, et signala le début du repas d’un geste rapide de la main. Le jeune homme se saisit de ses couverts avec une grâce pratiqué, et commença à découper la viande, s’émerveillant de trouver encore une fois cette dernière tendre et docile sous la lame de son couteau, ses sucs juteux se répandant en petits ruisseaux sur la porcelaine immaculée de son assiette, formant autour de sa viande un halo liquide et rougeoyant. Ecoutant d’une oreille distraite la conversation entre ses deux parents (sa mère reprochait d’un ton doucereux à son père d’avoir regardé de trop près une autre femme lors de la dernière réception, et ce dernier semblait fasciné par son bouton de manchette, jouant d’une main mal assurée avec le petit rond cuivré), il mastiquait consciencieusement le cadavre, se demandant si lui aussi avait l’air d’un insecte besogneux, et où s’arrêtait sa ressemblance avec les fourmis qu’il avait observé il y avait de cela à peine cinq minutes. Il s’imagina manger le cadavre du petit oiseau, et calma ainsi ses nerfs. Quand enfin l’échange unilatéral entre ses deux géniteurs se termina, sa mère reporta sur lui son attention écrasante, le couvrant de son ombre tentaculaire. Sa bouche se fendit en deux comme une plaie béante sur son visage, et elle parla, sa voix arrivant jusqu’aux oreilles de l’enfant comme un écho lointain et sous-marin :

"Lucius. Tu es arrivé au bout de ce que peuvent t’enseigner tes percepteurs. Il est temps pour toi d’aller à l’académie. Tu vas me manquer, mais tu continueras d’exceller, fit-elle en appuyant sur ce dernier mot. N’est-ce pas ?

- Oui, maman.

- Bien. Bien."

Il termina son repas en silence, répondant aux éventuelles questions de sa mère par des réponses aussi monosyllabiques que possible, son esprit occupé à planifier le reste de son après-midi. Si le fait d’étudier à la capitale représentait pour lui une chance inespérée de s’échapper de sa cage, même temporairement, il savait qu’il n’avait pour le moment pas le loisir de se perdre dans ce genre de rêverie bienheureuse. Sa mère voudrait certainement profiter de lui une dernière fois avant qu’il ne parte, et il devait s’assurer de bien se cacher. Il passa en revue tous les havres de silence et d’ombre qu’il connaissait, des dessous oubliés des escaliers aux placards profonds des chambres d’amis. Aucun n’était satisfaisant. Il lui fallait mieux. Il se leva de la table dès qu’il y fut autorisé, ses petits pas résonnant dans les couloirs hauts comme les gouttes d’eau d’une pluie mourante. Peut-être la cave, normalement interdite, lui fournirait-elle une cachette.

Rapport de fin d’année
Nom de l’étudiant : Lucius Aelianus
Nom du professeur : Hilda Svengard
Observations : le jeune Lucius montre un esprit vif, même parmi ses pairs, et une volonté d’apprendre que je n’ai jusqu’à présent jamais prise en défaut. Doté d’un caractère un peu lunaire et excentrique (comme nombre de ses petits camarades), il est malgré tout d’un tempérament doux et égal, et est très apprécié des autres élèves. Il a fait montre d’une capacité à prendre des initiatives louable en montant par lui-même un groupe d’études avec ses camarades de classe. C’est également un magicien semblant plein de promesses, avec un don particulier pour les arts les plus subtils. Je n’ai rien à reprocher au jeune homme, qui s’est montré un élève modèle et des plus agréables.


Cela faisait maintenant quatre ans qu’il étudiait à la capitale. Ses années s’écoulaient lentement, selon un rythme bien établi. Il rentrait chez lui pendant les congés d’été, et retrouvait alors la présence insistante qu’il ne connaissait que trop bien. Mais maintenant qu’il avait vu autre chose que les dédales labyrinthiques de son étreinte, maintenant que son esprit s’était ouvert à un nouveau monde, il ne recevait plus ses dons tentaculaires avec la même détresse qu’auparavant. Il se contentait de rester là, silencieux, replié en lui-même, comme un bloc de marbre insensible. Elle n’en avait cure. Ce qu’elle désirait était simplement sa présence, la sensation de son corps jeune et vibrant. Le reste n’était que détails. Cela faisait maintenant quatre ans qu’il était loin de son foyer. Il s’était fait des connaissances, il avait étudié avec attention les manières des autres enfants de son âge. Il ne les comprenait pas toujours, mais il avait en tout cas compris qu’il convenait de les imiter, de se fondre dans la masse et devenir comme eux, son visage se faisant un reflet pur et juste de leurs propres expressions. Il y avait certes eu certains incidents, mais rien qu’il ne pouvait rattraper avec quelques paroles bien placées, et, dans les cas les plus extrêmes, avec un peu de magie.

Il regarda au loin, ses yeux contemplant le domaine qui commençait à se dessiner sur l’horizon. Sa maison. Son antre. Il revenait aujourd’hui différent. Il avait assez grandi, il avait assez poussé pour que les choses soient différentes. Du charnier maternel, il avait tiré les nutriments essentiels à sa croissance. De l’exemple paternel, il avait compris ce qu’il ne devait pas être. Il était prêt. Quelques minutes de chevauchée plus tard, et il descendait de sa monture, avant de se jeter dans les bras de sa mère, trop heureuse de le retrouver. Le coucher de soleil jetait sur les pierres ancestrales de sa demeure une lueur sanguinolente et poisseuse, qui semblait le suivre même après qu’il ait franchi ses hautes portes pour pénétrer le spacieux hall d’entrée. Il retrouva ses parents, et le soir venu, l’intimité promise par sa mère. Mais ce soir devait être différent. Alors que son corps nu s’unissait à celui de sa génitrice, alors que ses ongles se teintaient de la pourpre de son hémoglobine, que leur étreinte dégénérait lentement en cette dévoration rituelle qu’elle semblait tant apprécier, la porte de la chambre s’ouvrit, dévoilant la figure hagarde de son père. Ses yeux verts rougis par la colère et le désespoir, sa bouche grasse entrouverte et laissant s’échapper de sa poitrine haletante un souffle irrégulier, ses mains tremblantes, tout chez lui indiquait qu’il était arrivé au bout de ce qu’il pouvait supporter.

Sa mère resta un instant figée là, ne sachant trop que faire. Elle savait que son mari était au courant de ses jeux pervers, mais avait toujours pensé qu’il était suffisamment bien dressé pour respecter son intimité et feindre l’ignorance. Ce n’était visiblement pas le cas. Elle se sépara de Lucius, et enroula un drap autour de son corps, avant de se lever et de pointer vers l’intrus un doigt accusateur. Sa bouche fine s’ouvrit, mais aucun son n’en sortit jamais. Les mains épaisses de l’homme se refermèrent autour de son cou gracile, l’enserrant dans un étau puissant. Guidé par l’éclat intermittent de la lune, Lucius observa la scène avec une fascination toute particulière. Il se passait en ce moment quelque chose d’incroyablement pur, quelque chose de sacré, et il voulait faire de toute cette violence une couverture dans laquelle il s’enroulerait pour trouver la paix. Il vit le visage à la fois aimé et haï de sa génitrice se contorsionner et changer de couleur, un filet de bave ruisselant à la commissure de ses lèvres. Il vit ses yeux se retourner dans leurs orbites, et ses ongles se briser en tentant de griffer son assassin. Elle finit après une minute de lutte par cesser de se débattre, et après encore une minute par rendre l’âme. Le jeune homme se leva du lit, s’approchant doucement du corps encore chaud, observant sa forme dénudée et s’assurant de l’imprimer dans sa mémoire, de la conserver comme une précieuse relique à laquelle il devrait chaque jour rendre hommage. Son père se retourna vers lui, ses deux yeux exorbités toujours habités par la même lumière ahurie, et le jeune garçon le regarda, avant de prendre la parole :

"C’est bien. Tu as fait ce qu’il fallait. Repose-toi, maintenant."

L’homme s’effondra au sol comme un pantin désarticulé, victime de l’influence magique du garçon. Après des années passées à subir ses assauts psychiques, son esprit était pour lui un champ dans lequel il pouvait semer ce qu’il voulait et récolter à loisir le fruit de son labeur. Il regarda ses deux parents, avant de crier au secours, rameutant rapidement les serviteurs encore présents dans la maison à cette heure tardive. Il les endormit de la même manière, avant de tranquillement rassembler ses affaires et d’incendier sa demeure. Lucius mourrait aujourd’hui, pour renaître. Libre. Emancipé. Grandi. Il se séparait des attaches putrescentes qui le reliaient à son ancienne vie, et brûlait dans un grand sacrifice propitiatoire les derniers artefacts de son enfance. Il regarda les flammes hurlantes monter jusqu’au ciel en grandes gerbes orangées, maculant la toile nocturne d’une lumière éclatante, et un large sourire fleurit sur son visage, l’empourprant légèrement. Il était heureux, sans doute pour la première fois de sa vie. La suite de son aventure est somme toute assez classique. Il ne lui fallut que peu de temps pour rentrer en contact avec les ladrinis, ses dons et son esprit retors lui permettant de rapidement se hisser à une position de pouvoir prédominante. Aujourd’hui encore, l’on évite même chez ces gens pourtant dotés de peu de scrupules d’évoquer le sort de l’ancien chef de la pègre remplacé par le jeune homme. Lucius est aujourd’hui libre d’utiliser la pègre pour assouvir ses desseins et ses pulsions, et règne sans partage sur sa bande.



Dernière édition par Lucius Aelianus le Mar 11 Déc - 23:38, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Lucius Aelianus   Lucius Aelianus Icon_minitimeMar 11 Déc - 21:45

Hop là l'ami!!!

Passons à l'étude de ta fiche sans plus attendre!!
J'adore l'histoire de ton personnage, c'est particulièrement bien tourné, on suit parfaitement le processus de sa relation perverse familiale jusqu'à une conclusion bien menée.


Par contre, il y a un hic, et c'est juste au niveau de tes pouvoirs:
_ le premier pouvoir : Pour moi, il y a deux pouvoirs en un, c'est à dire Illusion et Manipulation mentale. Ici, ton pouvoir d'hypnose comprend trop de chose. Il te faut choisir entre les illusions pures qui font croire temporairement des choses à ceux qui subissent ta magie (c'est purement visuel) et l'influence mentale/pouvoir de suggestion comme un mentaliste. Je suppose que toi, ce serait plutôt le second cas. Bien évidemment, ce pouvoir doit comporter des limites car il te faut te rappeler que la magie est consommatrice. Il y a forcément un malus dans l'utilisation.

_ le deuxième pouvoir : Une fois de plus, pour moi, il y a deux pouvoirs en un : la télépathie et le côté sonar mental. La télépathie, c'est que de la pure communication et pas un détecteur de présence. Il te faut choisir entre les deux. Soit tu fais de la télépathie générale dans un certain rayon, soit tu cibles précisément un individu que tu aurais pu "marquer" d'une certaine manière, mais cela te prive de communiquer avec quelqu'un de lambda par télépathie.

_ le troisième pouvoir : je souhaite juste une précision sur ce que tu appelles "modifier ta signature magique, et ce presque instantanément". Je n'ai pas saisi en fait! XD


Voilou!!

Dès que tu auras fait tes choix, indique le moi, normalement tout le reste est ok. Tu peux me mp ou discutailler du sujet sur discord avec moi si tu veux!
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MessageSujet: Re: Lucius Aelianus   Lucius Aelianus Icon_minitimeMar 11 Déc - 23:45

Hop là!


Le retour bis!
Nous nous sommes entendus sur le sujet par discussion discord, tu as modifié les pouvoirs en conséquence. ^^ Et éclaircis ce qu'il y avait à éclaircir donc.... TADAM!

Fiche validée!


Je suis sure que ton personnage fera des choses intéressantes en tant que ladirni, cela promet!


Les terrans étant en "promo", tu bénéficies des 50 points exp bonus!


Tu vas pouvoir dès à présent te rendre dans la " GESTION DES AFFAIRES " afin d'ouvrir ton compte en banque, ton journal et ton inventaire.

Tu pourras également faire une demande de rang personnalisé JUSTE ICI.

Pour ton avatar, tu peux "réserver" une image particulière dans notre bottin ICI.


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MessageSujet: Re: Lucius Aelianus   Lucius Aelianus Icon_minitime

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Lucius Aelianus
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