[Mission]Trésor de capitaines [Solo]

Trésor de Capitaines

Je vous ais déjà raconté la vie que je menais à Mavro Limani, comme mon travail à la taverne de ma grand-mère et de mon habitude d’admirer le coucher du soleil. Mais, ce que je ne vous ais jamais confié, c’était mon cercle social. Eh oui, j’avais des amis à Mavro qui, comme moi, rêvaient d’être de grand pilleur des mers… ou de simples honnêtes marchands pour les moins ambitieux. Enfin, les moins ambitieux… De mes amis proches, il y en avait qui souhaitait devenir comme le commandeur Omério, le gérant de la Compagnie des Eaux Dorées. En même temps, je pouvais les comprendre, vu qu’il était à la tête de toute une flotte. Bon, c’était plus pour la marchandise, mais la perfection n’était qu’une chimère. Mais, j’avoue que, même si j’aimais bien des farces et des bêtises, je ne voudrais pas trop lui en faire… Je n’étais pas bête à ce point-là.

Mes amis ne venaient pas tout le temps au Couteau Sanglant. Ils avaient peur de ma grand-mère. Et je pouvais les comprendre. Chaque fois que l’un d’eux venait pour me voir, elle nous jetait des couteaux en criant que je me détournais de mon travail. Tout ce que je faisais dans cette taverne, c’était de jouer de la musique ou servir de l’alcool… et me servir aussi. Bah quoi ? Je n’avais pas de salaire alors que tout travail mérite salaire ! C’était ainsi que, pendant le service, je me noie dans l’alcool. Enfin bref. Mes amis évitaient, si possible, de s’approcher de la taverne. Du coup, s’ils voulaient me voir, me parler ou me tenir au courant d’une info très urgente, nous avions établi un code. Un code plutôt douloureux pour moi vu qu’il fallait prendre un lance pierre et à tirer sur ma tête… Et ces gibiers de potence réussissaient à chaque fois à viser juste !

Et ce jour-là, je n’aurai jamais imaginé qu’on viserait des gibiers aussi crétin… Malin, mais crétin.

C’était en plein après-midi. Ce n’était pas encore la fête au Couteau Sanglant, mais il y avait quand même du monde. Je jouais du piano, pour mettre au moins un peu d’ambiance dans ce pub. Sans vouloir m’en vanter, on adorait m’écouter pianoter. Je le faisais toujours avec joie, avec passion, avec ferveur et j’y mettais mon âme dans la musique !
…
…
Oui vous avez raison, j’en fais trop, c’est des foutaises. Je jouais bien. Mais on m’appréciait quand même. Disons que je n’avais jamais eu de plainte. Ou d’insulte. Ou autre quelconque rabaissement en rapport avec mon talent musical. A moins que l’on me critiquait derrière mon dos. Enfin, je divague. Je jouais tranquillement jusqu’à ce qu’une pierre traversât la fenêtre ouverte telle un projectile et percuta violemment la nuque. Oh, cette fois, ce n’était pas la tête… Mais cela faisait partie du haut du corps, sapristi !

- Hey, le mouse ! Pourquoi tu t’arrêtes ? cria un pirate ivre.

- Parce que j’ai fini, espèce de bois-sans-soif ! Allez, le prochain est pour moi !

Je ne savais pas comment il avait réagi vu que j’avais détalé en vitesse. Ah oui, j’avais oublié de vous dire ce qu’il se passe quand je recevais une pierre sur la tête. Je devais tout simplement aller au lieu de rendez-vous. C’était tout simplement une ruelle qui se trouvait juste à côté du port. Je courrais dans les rues de Mavro pour y aller, en évitant et en sautant sur les obstacles qui me barraient la route, comme des tonneaux par exemple. Une fois arrivée à la ruelle, mes amis gredins étaient là.

- Alors, c’est quoi l’urgence ?

Codage par Libella sur Graphiorum

Vous vous réunissez avec vos compagnons dans cette petite ruelle portuaire, devenu votre fief officieux à Mavro Limani. Certains d’entre vous espèrent qu’un jour, les ivrognes des tavernes de la ville parleront de vos légendes en disant qu’elle a commencé ici. Mais nous ne sommes pas dans une légende, encore moins dans un conte de fée…
Alors que vous demandez des explications sur cette convocation, vos compagnons vous racontent, avec moult détails et exagérations. Alors que vous peinez à vous retrouver dans ces histoires, votre bon ami le frondeur, chargé de convocation de Neal Salvatore, à chaque fois que c’est nécessaire, coupe la parole à tout le monde et vous explique la situation.

« T’as tes esgourdes bien ouvertes, barman ? Y’a des génies qui se sont retrouvés dans monture pour chevaucher les vagues, si tu vois ce que je veux… Intelligent comme y sont, z’ont rien trouvés de mieux que de se servir sur les entrepôts du port, dans la partie réservé aux grandes pontes, tu vois ? Crois le, Crois le pas, ils se sont démerdés comme des chefs ! Ils ont choppé un butin de vrai capitaine pirate en pleine bourre ! Et ils ont même réussi à sortir de la ville ! »

« Hé ho, tu m’écoutes bien ! »

« Le problème, bah, c’est qu’ils avaient toujours pas de bâteau pour se faire la malle ! Et comme on a affaire à une bande de génie du crime, les gus ont pillé l’entrepôt du Cap’taine Ferristan ! En plus de piqué deux trois bibelot à la Compagnie des Eaux Dorées… »

« Pour la faire courte, les mecs se sont carrapatés au nord de la ville dans les Terriers de Nagoillard, pour se planquer, le temps de se retourner et d’écouler leur butin ! Un sacré labyrinthe ces terriers, y sont pas les seuls à faire leurs trous là-bas comme tu sais ! »

« Bref, le Cap’taine Ferristan, il aimerait bien leur expliquer pourquoi on touche pas à Ferristan ! Pire, le Commandeur Omério a fait savoir qu’il soutenait l’initiative et participerait peut-être à la récompense.
Mais si la récompense, bougre de pianiste ivre ! Ferristan a mis la tête à prix des pirates de Nagoillard ! 300 par tête ! Mort ou vif ! De quoi commencer une affaire tous ensemble… Tu suis ? »

« Et tu sais comment on sait qu’ils ont pris racine dans les Terriers ? C’est mon beau-frère qui aurait repérer certains de ces génies du crime en train de faire la grosse commission sur la côte, pendant que le beauf relevait ses lignes de pêche. »

Après cette *courte* explication, les engrenages qui composent votre cerveau se mettent finalement en route ! Une aventure dangereuse et sanglante pouvant rapporter de quoi démarrer une légende comme on en voit qu’une fois par siècle !
Préparez-vous, jeune moussaillon, car votre destin pourrait changer du tout au tout si vous réussissez cette mission. Les pirates sans vaisseau tiennent le butin d’une vie entre leurs mains et ne se laisseront pas faire comme des putains de Mavro Limani. Ne partez pas la fleur dans le cabestan. Cette histoire risque de finir de s’écrire à l’encre de sang…

**Note de l’Animateur**
Vos compagnons sont en tenue de jeune classique de Mavro Limani, possèdent des couteaux et des dagues, celui qui vous a résumé la situation possède une fronde artisanale, un autre de vos compagnons possède un mousquet rouillé, une autre, plus âgée d’une année que vous autres, possède un sabre

Trésor de Capitaines

Combien de fois il fallait leur dire de ne pas parler tous en même temps ? Était-ce si compliqué de percuter que même l’oreille la plus fine ne pouvait rien entendre dans ce brouhaha ? Ah, les jeunes de nos jours, j’te jure… Puis, John, l’abruti qui m’avait lancé le caillou précédemment, se lança dans un monologue. Un monologue long et très détaillé. C’était tellement long que j’étais resté figé sur place. Je faisais mine de l’écouter attentivement en le regardant droit dans les yeux, mais la vérité, c’était que mon cerveau s’était éteint à moitié. Mais dans sa tirade, des noms ont attiré mon attention. Je vous avais parlé du Commendeur Omério ? Donc pas la peine de vous répéter qui il était. En revanche, le Capitaine Ferristan, je ne vous avais pas encore dit de qui il s’agissait. Autoproclamé le Roi des Mers du Sud, il était tellement à la fois craint et respecté que de nombreux pirates rêvaient de faire partie de son équipage. Je l’admets, je faisais partie de l’un d’eux. Après que John eut fini, je restais toujours de glace. Après avoir cligné des yeux plusieurs fois, le plus jeune de la bande, Dyn - il s’appelait Dynnal en vrai - s’approcha de moi et remua mon manteau pour attirer mon attention.

- Au fait, ce qu’il veut dire, c’est que des voleurs ont volé des butins du Cap’tain Ferristan et du Com’deur Omério et ils ont fui aux Terriers de Nagoillard. Et chacun de leurs têtes valent 300 Dias pour les Cap’tain et le Com’deur.

- MAIS C’EST UNE SUPERBE BONNE NOUVELLE CA ! POURQUOI NE PAS L’AVOIR DIT PLUS TOT ?!

Alors ça, c’était un vrai plan ! Non seulement c’était un moyen de se faire du fric, mais en plus si cela pouvait nous permettre de bien se faire voir aux yeux des deux mecs les plus puissants de Mavro, à part bien sûr, le Colosse ! Nos carrières dans la piraterie allaient commencer bien plus vite que prévu !

- Ok, les gars ! Préparez vos affaires, vos armes et tout ce qu’il faut pour aller se battre et affronter ces molastons ! Imaginez ce que l’on pourra faire avec tous ces Dias ! On achètera le plus effroyable et le plus imbattable de tous les vaisseaux des mers ! Et nous hisserons nos couleurs là où le vent nous emportera ! Pour les lâches qui n’osent pas encore quitter les jupes de leur catin de mère, retournez-vous donc aller pisser dans votre lit ! On se retrouve tous à la sortie de la ville dans un quart d’heure et quart ! C’est-à-dire, dans 30 minutes !

Il fallait bien se préparer pour aller saborder la base de voleur ! Et vite, dans le cas où il lèverait l’encre ! Je couru dans les rues de ma ville, larme à l’œil, la boule au ventre et je ne sais pas pourquoi je dis ça ! Je n’avais pas du tout l’arme à œil ! Mais la boule au ventre, oui ! J’étais excité comme une puce ! En arrivant chez moi, je montais au première étage, entrais dans ma chambre et, et, et… bah rien. J’avais déjà mon sabre et mon pistolet sur moi. Je regardais mes affaires et je tombai sur mon horloge de poche. C’était comme une boussole, mais elle n’indiquait pas le nord. Elle indiquait l’heure qu’il faisait. C’était un cadeau de ma mère. Quand je pense que j’allais bientôt la rejoindre, à travers l’horizon ! Mais, ce que j’aimais surtout, c’était la musique qui tournait quand on l’ouvrait. 30 minutes à rien faire équivalait à une éternité avec une fin lointaine. Pour patienter, je pris mon violon, j’ouvris l’horloge de poche et je jouais en étant synchronisé avec la mélodie.

Je n’avais pas de mot pour décrire cette sensation. C’était comme si le temps s’était arrêté et que seul la musique était la maitresse de ce monde. Je la rejouer en boucle et en boucle jusqu’à ce que je voie que 25 minutes étaient déjà passées. Je pris alors le strict nécessaire : mon sabre et mon pistolet qui étaient déjà sur moi, mon horloge de poche et, le plus important, une gourde remplie de rhum. Chacun ces priorités, ok ?

Après avoir rejoint le point de rendez-vous et que tout le monde répondait présent je leur criais :

- Camarade ! Mes chers amis ! L’heure est venue de faire nos preuves et de prouver que nous, aussi, nous pouvons affronter milles et milles dangers ! Allons-y et suivez Thomas ! Parce que c’est lui qui a une carte et une boussole.

Nous sortîmes tous de la ville et firent route vers les Terriers de Nagoillard. Je ne savais pas qui avait trouvé ce nom, mais c’était assez ringard.

Codage par Libella sur Graphiorum

Votre fine équipe se réunit à la sortie nord de Mavro Limani. Vos deux petits discours, celui sur les quais et celui juste avant de vous mettre en marche ont galvanisé vos maigres mais optimistes troupes. Si vous semblez être le leader de la bande, vous savez que celle qui est âgée de plus d’une année que vous se moque de vos grands airs. Cela n’aurait que peu d’importance si elle n’était pas si doué, un mousquet et un sabre dans les mains. Néanmoins, c’est plein d’espoir et de détermination que vos pas vous guident vers les terriers de Nagoillard.
Endroit hostile et difficile d’accès, tant à pied que par la mer, les terriers sont un endroit prisés de toute personne cherchant à échapper à la justice, à des créanciers ou à qui que ce soit voulant régler ses comptes. Il y est facile de se trouver une planque et de disparaitre un moment.

Heureusement pour vous, cette dizaine de pirates ne cherchent pas à disparaitre de la circulation mais à fuir la région et à écouler leur butin. De plus, un groupe d’une dizaine de personne se repère bien plus facilement qu’une personne isolée.

Derrière ce nom un peu étrange se cache de sombres histoires de vendettas sanglantes entre groupe pirates rivaux, d’assassinats et autres joyeusetés désagréables pour le commun des gens. Mais vous n’êtes pas commun, n’est-ce pas ? Vous êtes un futur pirate. Un brigand des mers ne reculant devant rien pour la liberté, la gloire et la fortune !
Après une marche qui vous prend une large partie de votre journée, vous arrivez aux abords des terriers. Le paysage est moins agréable : collines saupoudrés d’arbres aux branches mortes, buissons cachant la vue. Aucune route n’est en vue. L’avancée dans la zone sera difficile, comme prévu. De plus, vous savez, de par les ragots et histoires que l’on conte à Mavro Limani, que derrière ces collines de criques étriquées et traitresses, entrecoupés de falaises, vont rendre l’exploration difficile. Une atmosphère sombre et dérangeante émane de l’endroit. Le mauvais temps ne fait rien pour arranger les choses, les nuages gris et menaçants assombrissent votre aventure mais risque surtout de vous déverser une belle averse sur la tête d’ici peu.

Votre compagnon, Thomas, baisse sa carte et vous annonce que des cours d’eau tortueux traversent la région et qu’il sera peut être difficile de les traverser.

En vous mettant dos aux terriers, vous pouvez apercevoir deux silhouettes, qui semblent revenir des terriers. Ces dernières sont encapuchonnées et cherchent manifestement à ne pas faire d’histoire.
Votre groupe attend votre décision. Leur enthousiasme est toujours au beau fixe. Ces terriers ne leur font pas peur, encore moins les pirates à la tête mise à prix ! Dans le regard de certains, vous pouvez presque voir le reflet des dias que vous gagnerez à éliminer ces hommes.