[MISSION] Règlements de comptes à la pirate

C’est un long voyage jusqu’à la forêt de Sphène. Sur la route, Alil avait prévu trois points de ravitaillement, et deux ports de plus en cas de tempêtes. Bien sûr, elle surveillait la météo et et aidait à pousser son navire avec sa maîtrise du vent. Ce qui leur permettait d’atteindre ces points de ravitaillement exactement dans les temps.

Avant leur départ, elle avait estimé le temps que prendrait quelques rencontres avec des navires marchands, ainsi donc, le voyage de six que ses habilités avaient réduit à cinq leur prendrait un minimum d’un an à effectuer.

Il est temps, justement, de remplir la calle. Les provisions sont basses et le moral également. Après tout, la vie en mer n’est pas nécessairement facile pour les vivants,

Le navire s’amarre à Mavro Limani, leur deuxième arrêt en trois mois. Il fallait remplir la calle de vivre et d’eau. Il faut donc compter le temps d’acquisition et de chargement. Ils en ont pour quelques jours.

Alil pose le pied à terre calculant encore le dépense pour les vivres, faisant quelques projections pour estimer combien de temps le navire tiendrait avec ce qu’elle a commandé. Un soupire, tout ça lui donne trop mal à la tête. Au moins, ça lui gardait l’esprit lui faisant presque oublier qu’elle est sur terre et qu’elle déteste ça.

Relevant finalement la tête, son regard croise l’enseigne d’une taverne qu’elle connait bien. Le couteau sanglant. Elle n’éprouve donc aucune difficulté à mettre toutes ce pensées et ses calculs de côté pour la soirée. Elle allait boire son soûl, puis, elle gérerait les vivres. Parfois, même elle a besoin d’une pause.

Et après on dit : «je me reposerai quand je serai mort ! » Quel mensonge. Depuis sa mort, s’il y a bien une chose qu’elle n’a pas fait bien cela, se reposer. Bon, d’un côté, lorsque l’on possède un corps qui n’en nécessite pas, il est facile d’en oublier le concept.

Alil pousse la porte et va directement s’installer dans un coin un peu à l’écart. Elle n’a aucune envie de se retrouver à socialiser ou à gérer les membres de son équipage alors qu’ils ont tous quartier libre pour quelques jours.

Comme son habitude le lui dicte, elle commande quelques verres de leur plus fort breuvage et les avale un après l’autre, à une vitesse qui rendrait la plupart des terrans malades. Les regards se posent sur elle, Alil hausse les épaules avant de commander sa seconde tournée.

À peine a-t-elle le temps de recevoir ses boissons qu’elle se fait aborder par un petit terran, qui ne se gêne en rien de s’installer à sa table.

Bon qu’est-ce qu’on lui veut encore ? Ne peut-elle pas simplement savourer – d’accord savourer n’est pas exactement le bon terme, peut-être est-ce plus engloutir ? – quelques verres d’alcool sans se faire intercepter pour quelque raison que ce soit ?