Lorsque la connaissance s’allie à la fourberie[Les ladrinis]

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• Eryllis: 3
• Ladrinis: 9
• Eclaris: 5
• Prêtresses: 5
• Cavaliers de S.: 5
• Nérozias: 6
• Gélovigiens: 3
• Ascans: 0
• Marins de N.: 4
• Civils: 15

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- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 Lorsque la connaissance s’allie à la fourberie[Les ladrinis]

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Anonymous Invité
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MessageSujet: Lorsque la connaissance s’allie à la fourberie[Les ladrinis]   Lorsque la connaissance s’allie à la fourberie[Les ladrinis] Icon_minitimeJeu 2 Juin - 4:09

Lentement mais surement, le joueur place ses pièces. Jouant une feinte ici, avançant subtilement une pièce par là, cachant son vrai dessein, il prend petit à petit le contrôle du jeu. La partie n’est qu’une question de patience. Le chemin de la victoire est une bute à la longue progression.

Cela faisait quelque année que j’avais créé les tussis. Usant de mes connaissances en chimie, des conseils de nombreux botanistes et, bien sûr, de ma spécialisation en médecine, j’avais créé ma première invention. Au départ, elle ne me servait que de protection. Un échappatoire d’urgence qui dormait sagement, prêt à être utiliser en cas de danger. Par contre, un jour, je réalisai le potentiel de cette création. C’était la première affirmation de mon savoir, la première preuve de supériorité. J’étais le seul à connaître cette invention, à savoir la produire. Il me fallait en profiter.

Je commençais lentement à préparer l’échiquier. J’allais enfin placer les jalons de ce qui deviendrait mon influence.

Le pouvoir social, devenir indispensable, cela se bâtissait sur plusieurs années, par des décisions à l’apparence anodines.

C’était pour cela qu’un beau jour, en la saison de Béamas, j’allai visiter une connaissance de longue date. Pour une des rares fois depuis sa mort, je me replongeais dans le monde de mon père.

L’homme en question se nommait Endril. Lorsque mon père l’avais connu, il n’était qu’un mendient, un orphelin, pour être plus précis. Il était très jeune, maigrichon. La misère préparait lentement l’enfant à la venue de sa mort. Cependant, l’enfant fut « sauvé». En effet, un bon jour, un homme lui proposa du travail. L’homme en question avait vu dans cet enfant un serviteur prêt à tout, un personnage naïf qui, bien vite, pourrait dépendre de lui. Ce sauveur était mon père.

Rapidement, il fit de l’enfant un employé fidèle et, par le fait même, un client. Alors que j’étais moi même plongé dans une certaine souffrance, dans une certaine misère, je voyais, plusieurs fois par semaine, ce jeune, plus vieux que moi de quelque année, rentrer dans ma demeure et profiter de la fausse générosité de mon père. C’était évident, Endril n’était qu’un pantin, un pauvre homme qui avait été plongé de plus en plus profondément dans la souffrance, dans la criminalité et son lot de substances illicites, de drogue, d’alcool et d’abus. Il en faisait atrocement pitié, c’était même déchirant à qu’elle point il n’avait aucune défense fasse à l’avidité des autres

C’était pour toutes ces raisons que je m’étais tourné vers lui pour qu’il rende, sans aucune redevance, un autre service à la famille des Olmir.

À mon arrivé dans sa misérable demeure, je découvris un Endril au teint encore plus cadavérique qu’il ne l’était avant. Sa consommation régulière et illégale et les diverses exploitations qu’il subissait encore avait creusé son visage, avait affaiblis son maigre corps. La silhouette de son squelette était plus qu’apparente à travers sa peau. Son visage toujours emplis de gêne, ses yeux trahissant sa soumissions, semblait bien surpris de me voir. S’il ne me reconnu pas tout de suite, sa surprise fut grande de réaliser à quel point le jeune Drayken semblait maintenant en santé, en pleine possession de ses moyens. Je ne m’attardai pas trop longtemps.


" Endril, j’aurais un service à te demander."

"Ou…oui?"

"Vois-tu, si je viens te voir, c’est que j’ai besoin de tes nombreux contacts. J’aimerais que tu propage la nouvelle qu’un éclaris à une invention à vendre, un outil qui pourrait s’avérer fort utile pour les ladrinis. J’aimerais que le plus de ladrinis envisageables soient au courant de mon offre de vente. Tout ça le plus rapidement possible. "

Endril semblait frappé par ma brusquerie. Je vis rapidement, dans son visage, naître une pointe d’hésitation. Il semblait en plein conflit moral.

"C’est que, vois-tu, on m’a chargé, ces derniers jours, d’une mission complexe et urgente, je n’ai pas vraiment le t…"

"Tu réfuterais donc d’aider le fils de monsieur Olmir. Tu hésiterais à lui rende service après tout ce qu’il a fait pour toi."

Il ne prit même pas cinq secondes pour céder.

"D’accords, tu as raison. Et même que…"

Son visage malade semblait soudainement s’illuminé. Une idée venait de naître dans son crâne verdâtre.

"Même que je pourrais demander à monsieur Generis s’il ne pourrait pas vous amener à Tyrhénium. Là-bas, vous pourrez directement vous rendre au Bazar condamné. Cela charmerait surement vos clients. Je sais qu’il part dans quatre jours."

Il me sourit, tout fier d’apporter cette aide, de payer une fois de plus sa dette.

Ce n’était pas pour rien que je ne m’étais aucunement forcé à user de la moindre politesse. Endril était si facile à manipuler.

Je m’assurai donc qu’il comprenne que je ne voulais pas que les ladrinis en question savent quoi que ce soi sur moi, même pas mon nom. Ensuite, je lui empruntai un sac de voyage et je reparti vers mon chez moi.

Quatre jours plus tard, comme convenu, j’entendis le noir carrosse de Jenkis Generis s’arrêter devant ma porte. Jenkis était un collège de mon père qui, maintenant, avait pris une majeure partie de son «commerce ». C’était le nouvel employeur d’Endril. Comme je mis attendait, le voyage fus long, car, si Jenkis avait accepté de je fasse le voyage avec lui, c’était pour me convaincre de travailler pour son compte. Bien entendu, mon refus était catégorique. Travailler pour lui signifiait la soumission. Mon but était de devenir indépendant, de dépasser les autres et de m’élever toujours plus haut dans ce monde de compétition. Je n’allais surtout pas accepter et devenir dépendant de Generis, stagner sous son service et me faire atrocement manipuler. Même s’il me promettait un haut statu, de toute façon, en travaillant pour lui, je devrais arrêter mes recherches. Pour rien au monde je m’éloignerais du savoir.

Lorsque le carrosse finis par s’arrêter, je me précipitai hors de celui-ci, dis poliment au revoir à mon hôte et partie vers la tanière des ladrinis.

J’étais très fébrile à cette rencontre.

J’avais rarement rencontré de ladrinis. En général, je n’avais qu’espionné à travers ma porte de chambre entre-ouverte, une discussion avec mon père et un assassin ou autre membre de cette caste. Tout ce que je savais, c’est qu’ils semblaient être l’élite du monde dans lequel j’avais vécu. C’était les rois de la criminalité, les chevaliers s’opposant à la loi et l’ordre. Mon père me parlait souvent d’eux, ventant ses ententes avec ses puissant personnages. Il m’avait souvent raconté, dans ses derniers jours avant sa mort, tout ce qu’il savait sur leur repère, le Bazar condamné. S’il l’avait fait, c’était pour flatter son orgueil, mais, grâce à cela, je pouvais facilement me repérer dans Tyrhénium et me rendre à ce fameux endroit.

J’étais donc arrivé devant le fameux bâtiment. Il semblait silencieux et cela ne clamait en rien mon anxiété.

Au fil du temps, j’avais appris à connaitre le monde par les yeux de mon père et, rapidement, par les miens. Grâce à cela, j’avais séparé le monde en deux catégories.

Pour moi, il y avait deux stades. Les gens qui se complaisaient dans leurs illusions, puis les autres, qui se savaient égoïste, qui l’avait enfin accepté. C’était les derniers qui étaient difficilement manipulables, qui représentaient le plus grand danger. Peut être à tord, j’avais toujours vu la caste des ladrinis comme un rassemblement d’homme qui avait réellement compris cette vérité. Des hommes ayant atteints, comme moi, le deuxième stade. Des hommes qui, de plus, avaient les moyens physiques d’être dangereux.

J’étais donc loin d’avoir le contrôle de la situation. S’ils seraient stupide de leur part de m’attaquer et ainsi de perdre la possibilité d’avoir de mon produit non pas seulement à court terme, mais bien à long terme, je pouvais m’attendre à tout. Je n’étais qu’un faible éclaris, au fond...

Le décor traduisait très bien la situation. Presque qu’aucuns nuages ne flottaient dans le ciel, comme c’était souvent le cas durant la saison de Béamas. Ce même ciel était d’ailleurs presque uniformément gris. De plus, la chaleur n’aidait en rien à l’ambiance déjà assez pesante.

Je tentai de prendre une posture décontracté, tentant de cacher mon énervement, et je m’adossai nonchalamment au mur de leur « forteresse ». Appuyé juste entre le bout de ce mur et la porte, je tentai d’être le plus à découvert, de minimiser les cachettes par où ces ladrinis pourraient sortir et me surprendre. Je mis le sac par terre, l’ayant fermement fermé avec la corde prévu à cet effet. Je mis la main sur l’ouverture, m’assurant d’aucun vol, puis je regardai, comme si de rien n’étais, les horizons. Je fis de mon mieux pour propager un sentiment de parfais contrôle.

C’était une chance en or de jouer d’influence et de contact, je n’allais surtout pas la gâcher.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Lorsque la connaissance s’allie à la fourberie[Les ladrinis]   Lorsque la connaissance s’allie à la fourberie[Les ladrinis] Icon_minitimeSam 4 Juin - 8:09

    Ici, les légendes les plus farfelues et les rumeurs fondées avaient le tour de semer la confusion. Que dire des informations dérisoires d'une pauvre mendiante ou encore des délires d'un troubadour égaré ? À Tyrhénium, chacun abusait de l'escroquerie pour s'enrichir. Ces tactiques mesquines n'étaient en réalité qu'au détriment de leur bonheur personnel. Parmi ces malhonnêtes, je restais sans doute l'un des pires qui soit. J'assouvissais les désirs meurtriers des autres, leur empêchant par le même d'avoir ce sentiment de satisfaction lorsque vengeance est accomplie. Démolis intérieurement par la haine, plusieurs rebroussaient chemin, se rétractaient aux derniers moments... Moi non. Je prenais les dias et me chargeait par la suite de poser les bons gestes pour les mériter. Ce jour-là, je les avais exceptionnellement refusés. La grande ville grouillante d'amour et de rancunes allait se passer de ma présence. Une petite voix intérieure m'avait susurré qu'il fallait observer plus loin que la possibilité qui nous est d'abord suggérée. Un terran dans la trentaine m'avait convoqué au poisson fringuant à boire un peu de délirium pour parler affaires. À mi-chemin vers l'établissement, je rebroussai chemin, suivant plutôt les déviations de mon subconscient. Cracher sur une somme qui valait peut-être le double de mes revenus mensuels... J'étais définitivement toujours aussi fou. La jeunesse avait donc raison d'être.

    Je marchais, aux côté de mon cheval, dans une ruelle un peu à l'écart, un chemin de pavés sombres où la lumière des soleils n'arrivait qu'à créer la pénombre. Tout me plaisait dans cette atmosphère délabrée, cette impression de désert en plein coeur de la métropole. Bientôt, je perçus le clopinement irrégulier d'une autre personne. Je m'arrêtai, laissant le temps au nouveau venu de réduire les distances qui nous séparaient. Un souffle rauque m'indiquait que j'avais affaires à un homme. Tout particulièrement un inconnu qui n'avait pas du tout la forme à en voir les longues expirations qui sortaient négligément de sa bouche à mesure qu'il approchait. Lorsqu'il fut à moins d'un mètre, à attendre patiemment que je me retourne, je passai directement par les grands moyens. Aussitôt retourné, ma main se plaqua contre sa gorge. Une quinte de toux quitta les lèvres de l'étranger, qui se calait déjà contre la façade de pierres ternes qui constituait l'une des nombreuses demeures.


    - Maissss sskkk AaaaRrrrghhh...

    La pression de mes doigts se resserra un peu autour du cou de l'inconnu pour l'aider un tantinet à parler. La peur le paralysait quelque peu. Cependant, j'étais convaincu qu'il pouvait expliquer la raison sa poursuite... Nul ne courrait à la suite de mon passage sans raison, je peux vous l'assurer.

    - Attendez, j'ai tenté de vous suivre monsieur Eihwaz. Vos jambes se sont rallongées et il y avait cette créature gwwAAAaaaaaoooOOwwwwu qui tentait de m'arracher de votre chemin.

    -Venez en aux faits voulez-vous ? , dis-je largement exaspéré.

    - Olmir... Oui oui vous devez absolument rencontrer cet alchimiste qui m'a ordonné de lancer l'annonce. Il prépare une chose abominable et souhaiiite la vennndre au bazzzar condammné.

    - Je ne parle pas aux subalternes ! D'abord comment connaissez vous mon nom ?

    - La créatttureuh Monsieur Eihwaz, gwwAA....

    Je ne laissai pas l'étranger me faire perdre mon temps une seconde de plus... Ni prononcer à nouveau le nom cassant - à l'oreille - du monstre qui le poursuivait abstraitement. Ce détraqué avait perdu, de toute évidence, la carte du sens même de la vie. Il se perdait dans un océan d'immondices et de substances troublantes. Poursuivre un assassin à une vitesse folle parce que l'on croit être pourchassé par un démon inexistant n'est certes, pas très recommandable. Pfff ! Si seulement cette chose existait j'aurais eu une preuve de la véracité des dires du subalterne. Hélas, je prenais avec incertitude le trajet le plus court vers le repaire des lardinis.

    ***

    Bien peu de lardinis semblaient avoir vu ou entendu parler d'un alchimiste. Mes recherches sur le nom d'Olmir avaient abouties sur des faits divers, mais aucun ne parlait d'un personnage se passionnant pour des domaines purement scientifiques. J'entrepris alors de monter par la « trappe » pour prendre le temps de réfléchir dans une certaine quiétude. Une fois le passage vers les souterrains refermé, je posai une bouilloire de thé à la menthe à la surface d'une petite table basse puis replaçai le tapis mystère. Les lieux restaient toujours cachés par cette décoration absurde, un vieux tapis coloré recouvrant au moins le quart de la petite cabane qui dissimulait bien le bazar.

    Il ne me restait plus qu'une chose à faire : attendre. Attendre cet inventeur aux plans diaboliques se manifeste concrètement. Je sirotais tranquillement mon thé lorsque je sentis sa présence. J'interrompis derechef la gorgée de liquide qui s'apprêtait à entrer dans ma bouche. L'individu n'était évidemment pas l'un des miens puisqu'il restait sagement à l'extérieur. Ma jument trottina lentement jusqu'à la porte dans le but de l'ouvrir. Kira vint se ranger auprès de moi alors que dans un grincement sonore l'entrée fut libre d'accès.


    - Entrez Monsieur Olmir ! , tonnais-je joyeusement.

    Des jets de lumières virent alors à l'encontre de l'obscurité qui envahissait la pièce. Mon visage pâle devint d'une clarté persécutant. Mon regard d'azur tenta alors de se frayer un chemin entre l'éclat éblouissant du jour et la silhouette de l'inconnu.

    - Je vous attendais avec impatience. Oh...fermez un peu la porte derrière vous si vous voulez bien.
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MessageSujet: Re: Lorsque la connaissance s’allie à la fourberie[Les ladrinis]   Lorsque la connaissance s’allie à la fourberie[Les ladrinis] Icon_minitimeSam 4 Juin - 20:48

Passer une enfance avec mon père et son univers avait forgé en moi un certain instinct de survie fort utile, maintenant que j'avais atteint la maturité. Voir Istheria et ses peuples comme un monde constamment hostile n'était pas sans conséquence. Avec le temps, j'étais devenu quelqu'un de bien prudent, de réfléchi. J'y pensais à deux fois avant de me lancer dans une situation risquée. Une situation comme celle qu'on me proposait...

Ce fut avec une forte attention que je regardai la porte de ce que je croyais être le Bazard s'ouvrir à mes côté. Je la fixais, aux aguets, utilisant tout mes sens pour découvrir qui allait en sortir avant que celui-ci ne le fasse. Durant ce moment d'écoute et d'attente, je me surpris à distinguer des bruits de pas... ou plutôt de sabots. Quelqu'un gardait donc un cheval dans ce bâtiment?


"Entrez Monsieur Olmir !"

Ce fut à ce moment que je figeai. En ces quelques mots, deux mauvaises nouvelles venaient de m'être parvenu. En effet, déjà deux mauvaises nouvelles et on avait à peine commencé. La première, la plus simple, était que je devais entrer dans cette masure et devenir ainsi encore plus à découvert, totalement à la merci des ladrinis. La deuxième, plus subtile, était que la personne qui venait de parler et que, à en juger par sa voix, je n'avais jamais rencontré, connaissais mon nom. Je jurai intérieurement contre ce foutu Endril. Ce con n’avait même pas réussis à suivre les ordres les plus simples. Pourtant, à mon souvenir, ce n'était pas dans ses habitudes. Il faut aussi dire que pendant les huit dernières années, alors que moi je tentai de développer mon cerveau en le remplissant de mille et une connaissances, lui, il le laissait dépérir en le remplissant de mille et un produits non recommandables…

Décidément, je ne pouvais faie confiance qu'à moi même...

Mais bon, j'avais présentement d'autres problèmes plus importants à régler. Je devais prendre une décision. Soit j'entrai et assumait les risque que cela comportait, soit je restai dehors, ce qui allait m'empêcher de peut être faire une bonne affaire. Pas question de lui demander de sortir par contre, car cela voudrait dire montrer à l'ennemi ma crainte.

J'étais venu pour une seule raison et, après tout, les chances étaient moindres qu’il m'arrive quelque chose…

C'était du moins ce que je tentai de me faire avaler lorsque j'entrai lentement dans la demeure.


À mon entré, ma prudence fixa toute mes attentions sur les dangers potentiels. Je ne pu dire si les murs étaient bruns, beiges ou roses, mais, par contre, j'aurai pu décrire les moindres détails physiques de la personne qui me faisait face. Les plus importants que je retenu : bonne carrure, grandeur non-négligeable et, surtout, une peau blanche, laiteuse…un peu comme celle d’un lhurgoyf. À ses côtés, comme je l’avais déduit quelques instants plutôt, un cheval. C’était donc vers cet étrange duo que je m’avançai, comme si de rien n’était. J’adoptai une attitude neutre, que des années à avoir côtoyé les pires malfrats avaient forgée. Je la faisais donc naturellement et je la savais convaincante.

Alors que je refermai la porte, je m’abstenu de le faire complètement. J’avais remarqué une certaine absence de source de lumière dans la pièce et je ne voulais surtout pas me plonger dans l’obscurité, où mon adversaire pourrait facilement s’y repérer alors que moi, non… Mais cela était apparemment trop simple comme décision…


"Je vous attendais avec impatience. Oh...fermez un peu la porte derrière vous si vous voulez bien.

Décidément, soit le ladrinis avait effectivement en tête de me faire un sale coup, soit il jouait avec mes nerfs sans même le savoir…

Je refermai donc la porte derrière moi complètement puis, adoptant un ton qui se voulait engageant :


"Bonjour, puis-je savoir avec qui ai-je… l’honneur de marchander aujourd’hui? "

Je me félicitai intérieurement avant d’enchainer. Faire route avec ce satané Jenkis m’avait au moins inspiré quelques phrases de politesses. Si mon manque d’habitude m’avait empêché de faire naitre sur mes lèvres sourire par peur de trop le forcé, j’avais au moins bien choisi mes mots. Je continuais donc, voulant poser une autre question avant que mon interlocuteur puisse répondre à la première.

" Hum… avant de continuer cet échange… y aurait-il une source de lumière quelconque dans cette pièce. J’aimerais y voir quelque chose… "

J’avais fait de mon mieux pour paraitre engageant, restait à savoir si cela avait fonctionné…
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MessageSujet: Re: Lorsque la connaissance s’allie à la fourberie[Les ladrinis]   Lorsque la connaissance s’allie à la fourberie[Les ladrinis] Icon_minitimeMer 8 Juin - 1:34

    L'étranger semblait se reconnaître lorsque que l'apostrophai par son nom. Je me questionnai, à cet instant, sur les indications que m'avait fournies, un peu plus tôt, le vieux fou dans la ruelle. Beaucoup de possibilités effleuraient le bout de mes doigts, me donnaient envie de créer un double qui explorerait chacune d'elles sous un angle nouveau. Qui sait comment je pourrais manoeuvrer mes plans malsains à distance ? Une position externe, m'aurait certes permise de me faire un portrait bien dessiné en profondeur de l'homme qui se trouvait à la sortie du bâtiment. Qu'attendait-il au juste si ce n'était qu'être surpris par un lardini ? Soit ! Son voeu avait été exhaussé... Mais à quel prix ? Les membres d’autres castes se faisaient rares dans ce petit coin où les commerçants ne faisaient qu’une bouchée des voyageurs avec leurs produits de toutes sortes. Les évènements avaient souhaité que je fus au courant de la visite de monsieur Olmir et que je devinai sa présence près du battant. Ce dernier entra à la minute même dans la double apparence du bazar condamné.

    Apparemment concerné, l’inconnu pénétra dans la petite demeure tel que je l’avais espéré. À présent qu’il s’était chargé de la porte, la pièce était faiblement éclairée par les petits trous ici et là qui donnaient une décoration lugubre à l’édifice. À entendre l’alchimiste, il n’était guère difficile de comprendre que son subalterne avertissait simplement les personnes figurant sur une liste de lardinis bien établie qu’il s’était procuré par un contact quelconque. Encore fallait-il savoir si l’homme était réellement au service de l’autre puisque peu de gens toléreraient un tel individu comme coursier ou banal esclave.


    - Ainsi cet hystérique personnage ne vous a pas fait part des noms auquels il proposait votre « chose abominable » comme il l’a si bien précisé ...

    Je portai systématiquement ma paume contre mon menton, comme dans une courte pause de réflexion. Le bilan initial de la situation : Olmir venait marchander quelque chose dont j’ignorais à proprement dit la nature et nous ne savions presque rien l’un sur l’autre. Je me levai de la chaise à bois à laquelle je m’étais précédemment installé puis tendis une main glaciale dans laquelle se dessinait un oeil mystérieux à l'invité.

    - Je suis Glanael Eihwaz. Comme vous vous en doutez je suis un lardini. Ce qui me pousse d’ailleurs à m’interroger sur la façon dont vous êtes parvenu dans le hall d’un repère secret puisque vous n‘êtes pas un habitué des lieux.

    J’entendais également par « habitué » la définition d’un individu qui n’attend pas la sortie d’un assassin ou d’un voleur pour le surprendre. Et je ne visais personne...
    Bientôt je compris à quel point la noirceur mettait mal à l’aise mon interlocuteur. La porte n’était pourtant pas fermée sans raison. Un portail entrouvert attirait toujours les regards indiscrets, les oreilles fines et bien d’autres curieux avides de nouvelles anecdotes. Une autre solution devait trouver sa place. Je remarquai alors une sorte de lampe électrique... Qui s’avérait considérablement inutile puisque je ne possédais pas la capacité d’utiliser l’énergie électrique. Derrière la théière je trouvai avec satisfaction une petite bougie depuis longtemps éteinte. Afin d’éviter qu’une odeur de poussière brûlée se propage dans la pièce, je soufflai délicatement sur la pellicule de saleté qui s’était glissée sur la bougie de cire blanche. Comme je l’avais fait au temple de Gréis, j’envoyai une boule de flammes mordoré au sommet de la chandelle. L’intensité était suffisamment forte pour que je puisse distinguer les traits jeunes de l’autre homme et les contours de la pièce derrière lui. Je revêtais ce jour-là un long manteau d’un rouge cramoisi sous lequel je portais l’ensemble d’une chemise déchirée suivie d’un pantalon en cuir noir. D’un geste de la main j’indiquai à Olmir qu’il pouvait prendre place sur l’une des chaises bordant la table basse.


    - J’aimerais également en savoir davantage sur votre personne et vos intérêts à marchander avec des êtres peu recommandables en tout genre si cela vous en dit.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Lorsque la connaissance s’allie à la fourberie[Les ladrinis]   Lorsque la connaissance s’allie à la fourberie[Les ladrinis] Icon_minitimeMer 8 Juin - 19:56

Je le réalisai tranquillement. C'était comme une évidence que j'avais repoussé vainement depuis que l'idée de vente m'était venue à l'esprit. En cette journée, devant ce personnage plus que dangereux, il fallait me rendre l'évidence: je venais de plongé encore plus profondément dans l'illégalité, dans le coté sombre d'Istheria, que je ne l'avais fait dans toute ma vie. Pourtant, je m'étais appuyé sur mon expérience dans le domaine, sur mon enfance entière, pour bâtir ma confiance face à la situation. Mais, devant moi, ce n'était ni un ivrogne, ni un vendeur de drogue à la psychologie instable, ni un "homme de main" profitant de tout moment pour prouver sa virilité... non, j'avais un ladrinis. Un ladrinis qui, à en juger par son physique, semblait prêt à tuer, si cela n'a pas été encore fait. Ce n'était pas un grand parleur, c'était un grand faiseur. Je me doutais que sa psychologie ne suivait pas la même logique que celle des briguant de bas fond que j’avais connu. Il fallait vraiment que je me rende à l'évidence: je n'avais aucunement le contrôle de la situation.

Ce raisonnement me frappa d'autant plus lorsque, en réponse à ma première question, le ladrinis en conclu:

"Ainsi cet hystérique personnage ne vous a pas fait part des noms auquels il proposait votre « chose abominable » comme il l’a si bien précisé ..."

Même en faisant de mon mieux pour garder mon interlocuteur dans l'ignorance, il réussissait à faire lui même ses conclusions... qui s'avéraient vrais, d'ailleurs.

À cause de cela, maintenant, le personnage qui me faisait face connaissait mon complet manque d'information sur sa personne. Il connaissait l'un de ses avantages... et ça ce n'était pas une bonne nouvelle.

Sur ce coup, j'avais foiré...

Je restai donc silencieux et n'apporta rien de plus à son observation.

Puis vint enfin la réelle réponse à ma question:


" Je suis Glanael Eihwaz. Comme vous vous en doutez je suis un lardini. Ce qui me pousse d’ailleurs à m’interroger sur la façon dont vous êtes parvenu dans le hall d’un repère secret puisque vous n‘êtes pas un habitué des lieux."

Je savais donc son nom... c'était déjà ça. Cependant, ce satané ladrinis en avait profité pour me relancer une question, indirectement. Je pris mon temps pour réfléchir, pendant que celui-ci cherchait une source de lumière, répondant ainsi à ma deuxième demande.

Alors que j'avais enfin trouvé une réponse adéquate, je fus cependant arrêté dans ma lancé. Glanael n'avait pourtant rien dit, n'avait fait aucun geste qui m'avait été destiné. Non, il n'avait fait qu'allumer la bougie... en faisant apparaitre une boule de feu.

Je le savais pourtant: les Lhurgoyfs avaient le don d'exploiter l'essence divine sans le moindre catalyseur. Cependant, il n'y a rien de mieux qu'une bonne démonstration pour vous rappeler dans quel fumier vous vous êtes mis les pieds...

Je doutais donc de plus en plus en mes moyens, et ce fus à cet instant précis que Glanael m'invita à m'assoir. Je le fis, lentement, en fixant le ladrinis. En fait, depuis que j'étais entré dans cette pièce, jamais je ne l'avais quitté des yeux.

J'étais assis, donc, tentant faussement de paraitre à mon aise, puis vint une autre remarque dont j'aurais pu me passer:


" J’aimerais également en savoir davantage sur votre personne et vos intérêts à marchander avec des êtres peu recommandables en tout genre si cela vous en dit. "

Non, cela ne m'en dit pas.

Mais puisqu'il le faut...

Encore là, je pris tout mon temps pour bien réfléchir à ma réponse. Un long silence tomba donc après les dernières paroles de mon interlocuteur. Un douloureux silence durant lequel je le fixai, "calmement". Cela dura trente interminables bonnes secondes, puis, relativement sûr de ce que j'allais dire, je me lançai, sans me pressé, pesant chaque mot:


"Pourquoi marchander avec des gens comme vous, des gens vivant dans l'illégalité, se complaisant, même, dans cette illégalité? C'est en effet une bonne question...une TRÈS bonne question... Voyez-vous, monsieur Eihwaz, j'ai, pour plusieurs raisons, moins aussi, une certaine aisance dans ce domaine. Comme vous avez pu le voir, j'ai certains contacts, d'ailleurs, me permettant de garder un certain lien avec les gens vivant encore à plein régime dans cette illégalité. Cela explique donc ma facilité à trouvé l'endroit et à vous contacter. Pour ce qui est de la raison, maintenant... c'est que, ayant créé, pour mes propres besoins, une invention qui peut s'avérer fort utile, j'ai cru voir le fort potentiel qu'il pourrait avoir aux yeux d'un ladrinis. J'ai donc tout de suite voulu faire affaire avec des gens de votre caste. "

Puis je pris une pose, avant de tenter de réparer les dégâts causé par cet imbécile d'Endril.

"Cependant, j'aimerais vous rassurer tout de suite: il n'y a rien d'abominable dans mon invention. Disons que je ne me proclame pas au niveau de Shorzen, lorsqu’il à inventer la catapulte, ou encore de Jasn, lorsqu'il s'est servis, pour la première fois, de l' »arracheur d'ongle », afin d'obtenir de l'information. Non, je n'ai qu'une simple invention que mes connaissances en médecine ont permis de mettre au point"

J'avais donc démontrez mon savoir, de quoi rappeler à l'ennemi MON avantage: si le médecin (non pratiquant) que j'étais avait tant de connaissances historiques, Glanael devait se douter de ceux que je pouvais avoir sur son corps... et les façons d'arrêter les rouages qui le gardent présentement en vie.

"Voyez-vous, monsieur Eihwaz, je ne sais si vous êtes voleur, usurpateur ou assassin, mais j'en déduis qu'il peut parfois vous êtes utile de vous enfuir, ou, à tout de moins, d'avoir quelque secondes d'inattention de la part de vos adversaires, n'est-ce pas?"

Gardant toujours un œil sur Glanael, je cherchai à tâtons, dans le sac que j'avais toujours, jusqu'ici, gardé au prêt de moi, quelques tussis. Je les sortis, trois belles tussis, trois belles billes qui semblaient être fait de feuilles, dans ma paume.

" Mon invention en question se nomme le tussis. Vous avez surement déjà entendu parler de billes qui, lorsque soumises à une grande force, lorsque lancées contre le plancher, explosent et laisse échapper un gaz noir et opaque, très utile à la fuite. Voyez-vous, mon invention en question se trouve à en être une version améliorée: non seulement laisse t'elle échapper le même type de gaz, mais en plus elle provoque une quinte de toux, ne cessant que dix bonnes minutes après la dernière inspiration du gaz. Mais le plus beau dans tout ça..."

Refermant la paume contenant les tussis, j’allai chercher dans mon sac, avec mon autre main, un grand pot, fait de glaise, tout ce qu'il y avait de plus normal. Laissant les tussis sur la table, j'utilisai la main fraichement libérée pour ouvrir celui-ci et en montrer son contenu : une poudre blanche, ou, plus précisément, un kilogramme de poudre blanche.

" C'est qu'en prenant une dose quotidienne de cette poudre, vous serez immuniser par votre propre arme, si celle-ci le devient. Vous pourrez respirer de ce gaz tant que vous voudrez, vous ne serez assailli d'aucune quinte de toux."

Je laissai le pot sur la table, juste à côté des tussis, puis enchainai:

"Voyez-vous, monsieur Eihwiz, si l'esprit est complexe, le corps ne veut, dans les fait, qu'une chose: sa survie. Je peux vous garantir, avec tout le savoir que j'ai accumulé, qu'un homme respirant de ce gaz aura sa concentration complètement aspirée par cette obsession: l'expulsion de la particule étrangère, contenu dans mon invention, qui s'est déposée dans ses voix respiratoires. De quoi vous donnez un fort avantage.

Puis, plaçant les deux bras de chaque côté des tussis et de son antidote, je plongeai volontairement mon regard, non pas juste sur Glanael, mais bien dans les yeux de celui-ci:

"Qu'est-ce que vous en dites, cher Glanael?"
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MessageSujet: Re: Lorsque la connaissance s’allie à la fourberie[Les ladrinis]   Lorsque la connaissance s’allie à la fourberie[Les ladrinis] Icon_minitimeVen 10 Juin - 21:00

    U n très long silence brisa la conversation. Chacun se plongeait dans ses propres réflexions, deux mondes bien distincts qui tentaient de s'accorder dans un bref échange de paroles. J'attendis patiemment la réponse de l'Eclaris dans la lumière douce de la chandelle. Je fixai longuement celle-ci, me perdant ainsi dans étang des flammes qui brûlait tranquillement... Aussi calmement que le monstre qui rongeait intérieurement ma chair. J'étais pourtant très patient, alors que la soif de sang me meurtrissait à petits feux. J'attendrais pendant une bonne quinzaine de minutes si cet étranger avait au bout du compte quelque chose de très intéressant à dire. J'avais du temps à tuer, mais il ne fallait pas en abuser !

    Je restai interdit alors que le jeune terran amorçait la discussion. Je croyais comprendre à son haussement de ton soudain que ma question l'agaçait probablement. Devais-je enfoncer le clou encore plus profondément ? Je me concentrai à nouveau sur ce qu'il disait. Il parlait d'un ton posé et se débrouillait plutôt bien pour quelqu'un qui discutait en compagnie d'un mercenaire. Peut-être baignait-il, lui aussi, depuis longtemps dans un monde où l'égalité était constamment corrompue. En l'écoutant, j'en déduisis qu'il y avait un peu de vrai et de faux dans les propos du fou. Des connaissances en médecine pouvait assurément faire de son possesseur un alchimiste créant des plans hautement diaboliques.

    Mon interlocuteur m'interrogea sur l'utilité de prendre la fuite de façon inaperçue. En général prendre la fuite sous l'invisibilité et la discrétion était plus utile à mes victimes que je poursuivais sans exception avec conviction.


    - En effet, j'imagine que cela pourrait être intéressant... un jour s'il m'arriverait d'être un peu trop amoché.

    J'attendis à nouveau qu'il poursuive, mais il alla plutôt chercher un sac, précautionneusement caché de façon à ne pas être volé. Ma curiosité s'agrandit lorsqu'il plongea mystérieusement la main dans celui-ci et en sortit trois petits objets sphériques. C'était la première fois que je voyais une chose pareille... S'agissait-il d'explosif ? Pendant un moment, je me figeai sur place, pensant à moyen de contre-attaquer une semblable invention au cas où Olmir prévoyait me les lancer en pleine figure. Mes bras se croisèrent puis l'un d'eux se glissa imperceptiblement à ma ceinture, la main posée contre le manche de mon saï. Mon regard suivait les moindres gestes de l'inventeur, mes oreilles captaient les moindres détails exprimé par ce dernier. Rien ne le trahit dans sa voix ou dans ses mouvements. Je détendis un peu mes muscles, prêts à donner l'assaut à tout moment.

    Bizarrement, une boule me vint à la gorge lorsque l'homme prononça « quinte de toux » . Mon visage n'en laissa cependant rien paraître, concentré dans l'explication du marchand. Lorsque l'autre eut le dos tourné, j'observai d'un air effrayé les trois billes, m'interdis de les effleurer de peur qu'elles s'écroulent sur le tapis. Un faible nuage de poussière blanche s'éleva du pot en glaise lorsqu'il fut ouvert. Cette chose ne m'inspirait absolument pas confiance, encore moins que les tussis. Nos regards, tous deux bleus, finirent par se croiser... Un océan d'interrogations, d'incertitude et de complicité. Je savais depuis lors de quel talent de génie emplissait sans doute la cervelle de celui qui plongeait ses prunelles dans les miennes.


    - J'en dis beaucoup de choses, mais...

    Je m'interrompis, faisant la navette entre les tussis et leur créateur.

    - Comment puis-je savoir que vous ne tentez pas de m'empoisonner en me faisant ingérer quelque chose de purement toxique ? Comment puis-je réellement juger un objet dont je n'ai aucune preuve certaine de son efficacité ?

    Étant moi-même un fin trompeur, il en fallait davantage pour me convaincre. Le prix n'avait pas d'importance pour le moment. Seul comptait la confirmation sous preuve vivante de l'invention tordue.

    Alors que je remplis délicatement ma tasse de thé à la menthe, je continuai à parler.


    - Savez-vous qu'un tel talent pourrait faire de vous un maître de la fourberie... Un peu de thé ?
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MessageSujet: Re: Lorsque la connaissance s’allie à la fourberie[Les ladrinis]   Lorsque la connaissance s’allie à la fourberie[Les ladrinis] Icon_minitimeLun 13 Juin - 4:22

J’avais vidé mon sac, j’avais tenté du mieux que j’avais pu de bien faire paraître mon invention, ou plutôt de faire réaliser au ladrinis à quel point elle pourrait lui être utile, et, à vrai dire, je m’étais moi même surpris.

Si j’avais une certaine avance sur le commun des mortels pour ce qui était de gérer une situation critique, en présence d’une personne capable de tout, en présence de la peur, je n’avais tout de même jamais eu de talent particulier en ce qui à trait aux relations interpersonnels. Je n’avais ce charisme, cet art de la parole et, pourtant, aujourd’hui, je m’en étais pas si mal sorti. La question était cependant de savoir si ça avait fait l’effet escompté. Pour ces raisons, j’attendais la réponse de Glanael avec appréhension. Puis elle vint.


"J'en dis beaucoup de choses, mais... comment puis-je savoir que vous ne tentez pas de m'empoisonner en me faisant ingérer quelque chose de purement toxique ? Comment puis-je réellement juger un objet dont je n'ai aucune preuve certaine de son efficacité ?"

Par ces paroles, mais aussi tout simplement par son langage non verbal, je pu sentir une crainte, une certaine réserve. Je n’étais pas un maitre pour lire dans les gestes d’autrui mais, ce genre de choses, cette perte d’assurance, par expérience, je savais le sentir. Ma première réaction fut donc un soulagement. Un soulagement intériorisé, bien entendu. Un soulagement venant directement de mon instinct de survie : depuis que j’avais sorti les tussis, je ne semblais plus être le seul à être plongé dans l’incertitude, dans la précarité. Sans vraiment sentir que je prenais le dessus, l’équilibre semblait tout de même se bâtir, lentement. Nous étions tout les deux méfiants.

Parfais, donc!

Ensuite, une fois ce soulagement passé, sa réaction provoqua en moi un certain amusement. Par contre, cet amusement était retenu en muselière par la réserve que j’avais devant ce personnage, par la crainte qui me tenait depuis mon entré en cette pièce. Mon interlocuteur ne pu s’en rendre compte. Cependant, cet amusement était bien présent. Je ne m’attendais à rien de moins. J’étais devant un homme qui, s’il n’avait atteint le deuxième stade, était au moins loin d’être naïf. Il avait connu ce dont l’autre était capable et avait appris à ne plus lui faire stupidement confiance.

Cette fois, la réplique me vint rapidement. Contrairement à mes réponses précédentes, cela me pris à peine quelques secondes pour former les phrases que j’allais lui envoyer. Cependant, il n’avait pas finit de parler. Le dangereux criminel se versa du thé, puis enchaîna.


"Savez-vous qu'un tel talent pourrait faire de vous un maître de la fourberie... Un peu de thé ?"

Et c’est sur cette surprenante phrase qu’il arrêta de parler.

Ah… cher Glanael…

Qu’on aye les meilleurs inventions, encore faut-il être habile. Bien sûr, mes connaissances me permettraient un jour de pallier à toute mes faiblesses, mais, pour l’instant, ne mélangeons pas les talents. Vous êtes fourbe, je suis savant.

J’enchainai, en copiant, encore une fois, quelques paroles de ce cher Jenkis.


"Je suis flatté que vous le pensiez… et non merci, je n’ai pas soif."

Ou… du moins… je n’ai pas encore inventé une méthode me permettant de vérifier que votre thé soit hors de danger…

Bref, maintenant, il fallait me lancer.


"Je comprends tout à fait votre… réserve. Cependant, pensez-y, cela ne me servirais à rien d’empoisonné un homme dont je ne connais le nom que depuis quelque secondes. Malgré cela…je veux bien vous le prouver… à commencer par la poudre."

Sans plus attendre, je mis délicatement mon doit dans le pot, porta ce doigt à mon nez et aspira tout d’un coup sec. Puis, réalisant la mégarde possible.

"Heu…ne… ne vous fiez pas aux apparences…. Cette poudre n’a… rien… non rien en commun avec la substance euphorique à laquelle vous pensez…"

Puis, essuyant les rebords de mon nez avec mon manche, je poussai encore plus loin la ressemblance que je voulais à tout pris éviter….

J’arrêtai subitement au moment où je m’en rendis compte.


"Bref…vous voyez… je ne me porte pas plus mal…"

Je refermai le pot, le mis dans mon sac et rajoutai :

"Pour ce qui est des tussis, j’aurais par contre besoin de votre aide. Vous connaissez plus la ville que moi. Sur qui et où pourrait-on, sans ennuis, et ça j’y tiens, tester mon invention? Cela pourrait même être sur une de vos connaissances, puisque mon invention ne provoque aucune blessure et est loin d’être létale. "

Je reniflai un petit peu et terminai en disant :

"Prenant moi même régulièrement ma dose de l’antidote, je serais la preuve que celui-ci fonctionne. Ainsi, il ne suffirait que d’un test pour prouver son efficacité. Alors, sur qui on le fait?"
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MessageSujet: Re: Lorsque la connaissance s’allie à la fourberie[Les ladrinis]   Lorsque la connaissance s’allie à la fourberie[Les ladrinis] Icon_minitimeSam 18 Juin - 23:22

    L ’inventeur déclina sans hésiter mon offre. Il disait n’avoir pas soif ou plutôt il craignait être empoisonné. Certes, cela se comprend quand vous êtes installé dans la pénombre à discuter avec un lardini. Si j’avais songé à tuer ce dernier, je m’y serais déjà attardé. Enfin, je préférais parfois discuter avec les carcasses puisqu’elle ne vous contredisaient jamais et qu’il était possible de la piller sans la moindre protestation.

    - Je comprends tout à fait votre… réserve. Cependant, pensez-y, cela ne me servirais à rien d’empoisonné un homme dont je ne connais le nom que depuis quelque secondes. Malgré cela…je veux bien vous le prouver… à commencer par la poudre.

    Je ne partageais pas vraiment son avis. Il y avait de nombreux avantages à tuer une personne que l’on connaît depuis peu . Beaucoup reculaient s’ils étaient forcés à commettre un meurtre sur l’une de leurs connaissances plutôt que sur un inconnu. La mort donnée dans une pareille insouciance allégeait par ailleurs la conscience. Tout ceci par le simple fait que l’on créait une absence de vie chez un être qui n’avait jamais pu s’avérer important à nos yeux. Personnellement, j’aimais davantage appréhender mes victimes, les mettre à nus de leurs secrets interdits. Étant un assassin hors pair, je devais également prendre en compte la gentillesse sans doute plus marquée du médecin qui se trouvait devant moi.

    La poudre que je désignais jusqu’à maintenant l’objet le plus louche que j’avais vu de la journée servirait au marchand. Il en prendrait lui-même pour tenter de faire tomber mes lourds soupçons. À mon tour, je devais utiliser de mon bon discernement pour savoir dans quel pétrin je risquais de me mettre le nez. Olmir pouvait aussi bien utiliser une quelconque forme de tromperie. Un fait plus ou moins réel pour un artisan perfectionné de la tricherie. Il pouvait aussi bien n’y avoir qu’un antidote à cette poudre blanchâtre dont il n’existait qu’un unique antidote...

    J’observai silencieusement le jeune homme aspirer l’antidote aux tussis par ses voies nasales. Il tentait d’immiscer en moi la conviction profonde que la poussière blanche était totalement inoffensive. Après quelques paroles destinées à me rassurez, il essuya son nez moucheté par l’absorption. Je commençais à comprendre le principe. Oui, l’étranger allait toujours bien et il ne regardait pas encore dans le beurre.


    - Rassurez-vous, je pensais à bien pire... Vous semblez vous porter très bien. Enfin, pour le moment... On ne sait jamais ce qui peut se produire en quelques petites minutes.

    Quelques gorgées brûlantes d’eau à la menthe coulèrent lentement dans ma gorge. J’humai le parfum exquis alors que mon interlocuteur m'adressait à nouveau la parole. Il souhaitait tenter son expérience sur des gens sans s’attirer d’importants ennuis. Quel ennuis ? ! Celui qui tentait de se venger d’un tueur à gages de la guilde restait toujours en imposture. Je crains quelques rares exceptions, mais je suis trop bête pour leur manquer de respect. Sortir intact d’un assaut toxique était en soi presque impossible. Les billes du terran étaient d’ailleurs censées permettre une fuite immédiate. Comment voulez-vous être pourchassées si personne ne sait que vous êtes l’artiste d’un tel massacre ?

    - Les ennuis autant mineurs que majeurs entourent notre vie. Les éviter serait une monstrueuse perte de temps. Les surmonter ne donne que du piment à notre quotidien.

    Un sourire malicieux accompagné d’un rictus se dessinait sur mes lèvres. Un autre chemin m’avait poussé à décliner l’offre de l’homme au poisson fringuant... Le même chemin qui formait une fourche à la rencontre de cet alchimiste. Maintenant fallait-il déterminer quelle suite allait prendre cette aventure hors normes.

    - Que dîtes-vous d’une ballade à Umbriel cher Olmir ?Je sais quel Phelgra est à un bon moment d'ici, mais il s'agit d'une belle occasion pour visiter du pays.
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MessageSujet: Re: Lorsque la connaissance s’allie à la fourberie[Les ladrinis]   Lorsque la connaissance s’allie à la fourberie[Les ladrinis] Icon_minitimeLun 20 Juin - 3:04

La discutions semblait aller de mieux en mieux. Mon sentiment de sécurité étant inversement proportionnel à celui du ladrini, je me sentais de plus en plus confortable. Le ladrini semblait accepté ma démonstration de la poudre et je pouvais déduire, peut être à tord, qu’il semblait aussi être intéressé par ce que j’avais à lui offrir. Cependant, tout cet optimiste tomba d’un seul coup, avec une seule réplique :

"Les ennuis autant mineurs que majeurs entourent notre vie. Les éviter serait une monstrueuse perte de temps. Les surmonter ne donne que du piment à notre quotidien."

Pour couronné le tout, l’homme, compagnons du danger, me fis un sinistre sourire. Cela n’augurait rien de bon. Cette discutions devait rester confidentielle, je ne voulais pas qu’on retrouve ma figure en première page du journal. Ni Llyrannia, ni les membres de la caste des éclaris, ni aucun être vivant doté de la moindre intelligence et ne baignant pas lui même dans l’illégalité ne devais savoir qu’est-ce que je manigançais. J’étais ici pour me faire des contacts, par pour briser ceux que j’avais déjà. Et ce même si au bout du compte je pourrais me faire un peu d’argent…

Mais la phrase qui suivit me fit changer d’idée:


"Que dîtes-vous d’une ballade à Umbriel cher Olmir ? Je sais quel Phelgra est à un bon moment d'ici, mais il s'agit d'une belle occasion pour visiter du pays."

À… Phelgra? Je n’avais de mesures précises en tête, mais Phelgra était bien loin d’Hesperia… À moins que le ladrini veuille défier Démégor lui même avec mes tussis, je doutais que l’information se rende jusqu’à Eridania. Surtout que, des affronts comme ça, c’était commun à Phelgra. Les risques que je me fasse remarqué étaient donc négligeable…

Cependant, si j’avais l’occasion d’éviter une situation risqué, on m’en proposait tout de même une autre. Glanael me proposait d’aller avec lui à Phelgra… alors qu’aucune personne fiable ne saurait où ce que je serais parti. J’allais faire un voyage avec un puissant ladrini. Surtout que, depuis qu’il m’avait dit son nom, j’avais de plus en plus l’impression de l’avoir déjà entendu. Glanael… n’est-ce pas un assassin notoire qui s’était fait remarqué par sa cruauté?

Je ne risquais plus ma réputation. Je risquais ma vie.


Mais, Glanael avait mentionné quelque chose d’intéressant: " il s’agit d’une belle occasion pour visiter du pays ". En effet, je n’étais jamais sortie, et je n’avais jamais eu l’occasion d’aller à Phelgra. Ce territoire était loin d’être un coin de pays en traversé en solo. J’avais l’occasion d’être accompagner par un dangereux criminel. C’était un peu comme un garde du corps… bien qu’il pouvait aussi m’être hostile…

Il y avait du pour, comme du contre. D’un autre coté, je m’étais déjà lancé.

Aller, pour une fois, je pouvais bien prendre un petit risque… mais, en même temps, j’allais en profiter.


"D’accords, je veux bien. Cependant, cela n’était pas prévu. En échange, il faudrait que vous propager la nouvelle des tussis à travers les ladrinis. Une rumeur partie par un drogué, c’est une chose, mais une recommandation de la part d’un camarade, ça en est une autre…"

J’en profitais mais, en même temps, je savais à quel point ma demande était ridicule. En quoi est-ce que je pouvais être sûr que Glanael respecterais ce marché? Car sinon il l’aurait sur la conscience? Les gens sont égoïstes, ils se foutent de ce genre de chose… surtout que, c’est à ce demander si un ladrini en avait seulement une, une conscience….

Donc je me levai, prêt à partir. Puis, soudainement, une pensée vint à mon esprit.


"Mais avant tout chose… pourrais-tu m’indiquer où est-ce que je pourrais trouver de quoi écrire et envoyer une lettre?"

Je n’avais pris congé que pour une journée. Si je partais pour deux ou trois jours sans prévenir, Llyrannia n’allait surement pas l’apprécier…
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MessageSujet: Re: Lorsque la connaissance s’allie à la fourberie[Les ladrinis]   Lorsque la connaissance s’allie à la fourberie[Les ladrinis] Icon_minitime

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Lorsque la connaissance s’allie à la fourberie[Les ladrinis]
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