Contes, légendes et histoires d'autrefois

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 Contes, légendes et histoires d'autrefois

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MessageSujet: Contes, légendes et histoires d'autrefois    Contes, légendes et histoires d'autrefois  Icon_minitimeMar 27 Déc - 1:02



Étant encouragée par quelques personnes parmi vous, je me lance ici-même afin de vous présenter des petites histoires contant la vie de personnages divers et variés qui ont vécu sur Istheria, à des époques différentes, des peuples ou des castes différentes. Il se peut aussi que je reprenne des légendes Istherienne, à propos de la mythologie de cette univers.

Toutes les histoires seront indépendantes.

Elles ne sont pas forcément à prendre comme valeur historique et partie intégrante d'Istheria. C'est avant tout une façon pour moi de vous faire partager un peu plus ma vision de cet univers.


J'essaierais, parfois, de faire varier ma façon de conter les choses. Si vous souhaitez quelque chose de particulier, voir même me lancer un défi en m'imposant un contexte particulier, une race, une situation, n'hésitez surtout pas, ça pourrait être drôle! XD


N'hésiter surtout pas non plus à me faire des remarques, des suggestions ou tout autre commentaire dans la zone à cet effet. ^^


En espérant pouvoir vous divertir mes chers lecteurs!!!

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MessageSujet: Re: Contes, légendes et histoires d'autrefois    Contes, légendes et histoires d'autrefois  Icon_minitimeMar 27 Déc - 2:55

ARTS & SENTIMENTS

~ Légende d'un dieu ~



    Il existe des hommes bien mystérieux, mais nul autre ne peut l'être plus que ne l'est un Dieu. Parmi eux existait celui dont était épris toutes les femmes, les Grandes comme les moins nobles. On disait de lui que son sourire brillait d'une intensité solaire et que son regard pouvait briser le plus dur des cœurs lorsqu'il se posait sur vous : Fen, Dieu des Arts et de la Faune. Sa chevelure immense était d'un noir profond alors que ses yeux étaient d'un bleu des plus doux. Il était distingué, d'une belle stature et possédait la voix la plus enchanteresse que l'on pouvait entendre. Pour le plus grand bonheur de ses dames, ce dieu était un cœur à prendre, une qualité fortement remarquable pour toutes celles qui le convoitaient. Mais grand mal leur prenait, car ce dieu si beau ne trouvait bonne compagnie que dans sa solitude et ses animaux. Nombreuses furent les avances repoussées qui ne faisaient qu'écarter Fen du monde. Plus on le désirait, plus il s'éloignait, jusqu'à ce qu'il ne se retrouve qu'avec lui-même.

    Pourtant, malgré cette attitude qui ne lui offrait que pour seule distraction sa propre musique, il n'hésitait pas à rendre services à ses frères et sœurs divins quand le besoin se faisait sentir. Et, comme à chaque solstice, de grands cortèges cérémonieux étaient organisés. Celui de Fen était bien évidemment le plus attendu et celui que l'on appréciait le plus. En effet, le Prince des Arts jouait ses plus beaux morceaux le temps d'une longue marche où il était suivis par d’innombrables couples d'animaux, aussi beaux qu'impressionnants. Mais, comme toutes les merveilles attiraient jalousies et convoitises, il en fut une qu'il aurait été préférable de ne pas attiser, celle de Sharna. Si Fen était beau, lui était son contraire. Sharna méprisait les regards et l'attention que semblait accorder le monde à un être qui n'en paraissait que peu reconnaissant. Estimant qu'il ne les méritait, Sharna mènerait sa revanche, sa vilaine petite leçon, au solstice prochain.

    Vint alors le jour des grands cortèges. Si tout se passait dans les grandes traditions, Sharna dérogea à toutes ces habitudes guerrières. Contrairement à la fête dernière, le Dieu Discordieux se présenta en une nouvelle compagnie, une créature qu'il présenta comme étant l'une de ses plus belles créations. Il s'agissait alors d'une femme d'une grande beauté, assez pour attirer l’œil de tous les dieux et l'envie de toutes les déesses. Cette créature se dessinait alors avec des courbes fines, une somptueuse chevelure d'un blanc immaculé et des yeux dont la couleur était changeante et miroitante. D'un port altier, elle se tenait aux côtés de son créateur dans un grand silence, sans que son visage ne vienne à se froisser sous la moindre expression. Si cette créature attira toute l'attention, cela ne fut que la première surprise. Sharna lui demanda alors de chanter. Son chant fut si mélodieux qu'une larme coula le long de la joue de Fen lui-même. Certains prétendent qu'il aurait soupirer quelques mots à l'égard de la mélodie entendue, émue par la voix cristalline de l'énigmatique création de Sharna. Mais après cette cérémonie, personne ne revit l'étrange jeune femme.

    Peu de temps après cette évènement, l'attitude solitaire de Fen se transforma pour une bien plus avenante. En effet, lui qui fut toujours de nature discrète, semblait se montrer plus présent et visible à son entourage. Cela ne fut que pour le plus grand bonheur de ses dames qui pouvait à nouveau approcher l'inapprochable. Mais comme on pouvait s'y attendre, Fen les repoussa toutes. Toutefois, contrairement ses excuses habituelles, il avoua à toute que son cœur était épris. Quelle drame pour toutes ces belles dames qui tentèrent vainement de savoir qui pourrait être donc cette infâme qui brisait leurs espérances. Une personne savait, une personne s'y attendait : Sharna. Le plus bel homme qui se voulait inaccessible s'était enfin abandonné à éprouver des sentiments pour le genre humain. Pendant un temps, le dieu querelleur se plut à voir la détresse de son confrère qui guettait de revoir l'étrange créature à la voix de rossignol. Il jouissait tout aussi bien de toujours trouver une raison pour ne lui permettre de rencontrer sa création, se plaisant à voir que le bleu de ses yeux se ternissait à chacune de ses rencontres. Puis vint alors le jour, où curieusement, Sharna céda à la requête du Prince des Arts et le laissa en compagnie de la belle.

    La créature n'avait pas de nom, ni n'était capable de parler. Elle ne savait que chanter et se montrer d'une agréable compagnie. Étrangement, cela suffisait au bonheur de Fen et fit de cette femme, sa nouvelle muse. On dit qu'elle lui aurait inspiré ses plus beaux poèmes et ses musiques les plus superbes. Si cette personne aux blancs cheveux devint l’obsession de l'artiste, elle devint un objet de jalousie pour toutes les femmes pour qui il n'accordait ni regard, ni attention, alors qu'il daignait enfin se montrer en plein jour. Malheureusement, il était toujours au bras de cette femme et composait avec elle. Seulement, toutes les bonnes choses avaient une fin et elle arriva en compagnie de Sharna.

    Alors que Fen se devait de ne rencontrer que sa belle, il vit alors la silhouette imposante du Dieu querelleur, affichant un sourire carnassier. Pour la première fois, l'inquiétude se dessina sur le visage de l'artiste jusqu'à ce qu'apparaisse sa muse immaculée, le visage figé et froid.

    " Qu'il est risible de savoir que le dieu des arts eut été un homme si superficiel et si peu avisé. Là où tu as vu la beauté, tu n'as su percevoir la monstruosité. As-tu donc oublié qui je suis? Le maître des apparences. Regarde un peu ce que tu as aimé, regarde donc la poupée que tu as tant convoité. "

    Ce fut alors que sous les ordres de Sharna, la belle se transforma. Ce qui fut beau disparut. Ce qui fut blanc devint noir, ce qui fut brillant devint terne, ce qui fut fin devint grossier. Celle qui fut une muse n'était plus qu'une vilaine créature aux dents acérés, à la peau épaisse et aux regards vides. Ses mains laissaient place à de monstrueuses griffes.

    " Voilà ce que tu as toujours eu sous tes yeux. N'est-il pas amusant de savoir que ta merveilleuse musique n'eut été que le fruit de l'inspiration de ce que l'on peut trouver de plus laid? Et si tu penses un seul instant que cette chose eut pu t'aimer, il n'y avait là que mensonge. Elle n'est qu'une coquille vide, une marionnette incapable d'éprouver quoique se soit, un de mes soldats de chair. "

    A cette révélation, le désespoir s'empara alors de Fen qui comprit alors la hauteur de la tromperie dont il fut la victime. Mais si tout ne fut que mensonge, sa passion n'avait jamais été aussi sincère. Quand le dieu porta alors un regard brisé sur sa muse, un sentiment de dégoût le saisit, inéluctable face à la chose qui se présentait devant son regard. La blanche colombe n'était point là, mais ses sentiments ne pouvaient être balayés. Se jouant toujours de la détresse de l'artiste, Sharna ordonna à sa créature de reprendre sa forme la plus plaisante. Fen ne put la quitter des yeux, mais alors qu'il tendit sa main, cette dernière lui tourna le dos, ne daignant ne lui offrit un dernier regard... puis elle disparut.

    " Voilà la punition de ta vanité, Dieu Fen. Toi qui a tant brisé le cœur des jeunes femmes, voilà le tien émietté. Tu as toujours tourné le dos, maintenant aux autres d'en faire de même. "

    L'enseignement de cet évènement fut dès plus douloureux pour celui qui pouvait se vanter d'attirer à lui le cœur de toutes les créatures, de telle façon que le dieu se punit en se coupant du monde. Il ne participait plus aux cortèges, il ne s'accordait aucune présence autour de lui et on rapportait même qu'il ne jouait plus de musique. Le monde des dieux en fut plus chamboulé qu'il n'y parut car ils ne pouvaient jouir de la musique apaisante de Fen, laissant place à une étrange morosité sur leur univers. Mais comment un homme au cœur brisé pourrait-il jouer une belle musique? La seule qui sortait de ses instruments attisait ses larmes et les cendres de ses sentiments, l'enfermant dans un cycle qui ne pourrait avoir de fin. Alors, avec sagesse, il préférait laisser le temps faire et guérir de sa naïveté. Il espérait qu'il pourrait oublier cette muse qui avait fait pourtant naître de ses doigts les plus belles de ses mélodies.

    Mais un jour, alors qu'il s'était abandonné sous la voie céleste, un chant, une complainte, parvint à ses oreilles. C'était profond, lourd et animal. C'était une voix bien peu harmonieuse où il n'y avait rien de beau, et pourtant, ce chant l'attrista et fit naître des larmes sur son visage. Fen se saisit alors de l'un de ses instruments et accompagna cette voix. Il fit ainsi chaque nuit et se remit peu à peu à la musique, guettant toujours le nouvel air qui viendrait à lui. Curieusement, le Dieu se refusait à chercher qui chantait, mais ceux qui observait Fen racontait qu'un petit sourire venait à illuminer son visage, ainsi qu'une larme à chaque fois qu'il entendait ces chansons nocturnes.


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MessageSujet: Re: Contes, légendes et histoires d'autrefois    Contes, légendes et histoires d'autrefois  Icon_minitimeJeu 29 Déc - 4:13

LE MAÎTRE DES FORGES

~ Vie d'un Zélos ~


    " Il y a des vies que l'on considère misérable, et sans nul doute à tord. Les préjugés, la peur, l'ignorance, finissent toujours par attiser la crainte de l'autre, et inéluctablement à son rejet. Il est facile de mettre creuser un fossé plus profond lorsque les barrières vous paraissent évidentes, à cause d'une race, d'une manière de vivre, d'une différence sociale... pourtant cette même frayeur de l'autre est une voile qui vous empêche de voir, de comprendre et de découvrir des choses que vous n'auriez pas imaginé... mais faut-il seulement avoir la force de faire le premier pas. L'homme dont il sera question posséda ce courage.

    Il y a près de trois siècles déjà, la cité d'Umbriel possédait déjà une bien lourde réputation. Il y avait dans ses entrailles sans nul doute les pires criminels tout comme des âmes innocentes qui n'avaient pour seul péché d'avoir été au mauvais endroit, au mauvais moment. Toutefois, c'était cet univers carcéral qui faisait vivre la ville, ainsi que les grands maîtres forgerons qui se trouvaient là bas. Étonnamment, on pouvait y trouver un grand nombre de familles, et ce, de tous les statuts inimaginables. Il y avait les petits gens qui étaient souvent les femmes et enfants des nombreux geôliers, de puissants marchands et religieux. Mais ce qui était plus frappant était de savoir qu'au delà des frontières monétaires, les quartiers étaient aussi organisés en fonction des talents et des métiers. Il était fascinant de savoir qu'il y avait un coin pour les mages, ceux qui s'intéressaient à la magie pure et la connaissance divine, un autre pour les moines et les religieux, non loin du temple de Bor, le quartier des soldats qui entouraient bien évidemment la prison. Il existait même un quartier des voleurs, et autant dire qu'il fallait être fou pour s'y aventurer. Mais le quartier le plus fascinant était sans nul doute celui des forgerons, qui n'était pas loin non plus de la prison. Là bas, on pouvait y rencontrer les individus les plus ingénieux du monde, excellents dans leur domaine. Les gens venaient du monde entier pour passer commande ou même apprendre. C'était un art reconnu. Néanmoins, celui que l'on demandait souvent se nommait Dwarf Zogomore, et on le surnommait le Maître des Forges. Il était si doué que certains prêtres pensaient qu'il était l'incarnation du dieu Bor, ce qui paraissait-il, le faisait sourire. C'était un zélos, immense et qui avait les bras comme des jambes. Beaucoup de jeunes gens souhaitaient devenir son apprenti, mais il refusait toutes les candidatures. Ses camarades forgerons tentaient de le convaincre de dévoiler ses secrets, qu'il serait une pure perte de mourir en emportant avec soi tout cela, mais il était un homme buté. Cependant, la réalité était tout autre. Dwarf était un homme plutôt renfermé et solitaire. Il ne parlait pas beaucoup et se contentait de faire son travail dans le plus humble des silences. Comme toutes les célébrités locales, beaucoup de rumeurs circulaient sur lui, et on en pouvait pas dire qu'il faisait le moindre effort pour les faire taire. Quand il buvait, il était capable de se montrer plutôt bourru et agressif. Il en effrayait plus d'un. Mais d'un autre côté, il pouvait se montrer doux et délicat. Cependant, cela faisait des années qu'il ne se comportait plus ainsi. Cela remontait tout simplement à la mort de sa famille. Il avait une femme et un fils. Ce fut pour eux qu'il s'installa à Umbriel, car il était promis à un bel avenir et il espérait gagner assez d'argent pour mettre sa famille à l'abri de tous les besoins. Les premières années furent des plus prometteuses et il projetait même de faire de son propre fils, son apprenti. Tout lui souriait jusqu'au jour où le destin lui faucha femme et enfant dans la même année. Ces derniers étaient tombés gravement malades et à cette époque, Dwarf avait tout fait pour les sauver. Il avait travailler mille fois plus afin de gagner assez d'argent pour payer les meilleurs médecins et les meilleurs soins. Il pria en faisant de luxueuses offrandes les dieux pour les épargner. Il chercha même des magiciens... Rien n'y fit, et leur funeste fin arriva. Dwarf s'enferma sur lui-même, il se détourna des dieux. Il ne cherchait plus à se faire la moindre monnaie... mais il continuait à travailler, car c'était tout ce qui lui restait. Travailler, encore et encore. Ce fut à cette époque aussi qu'il se promit qu'il ne partagerait son savoir avec quiconque. Son seul et unique héritier était son fils, et puisqu'il n'avait nul autre descendance, alors tout se finirait avec lui. Puisque les dieux lui avaient enlevé ce qui l'avait de plus cher, il se refuserait à transmettre ses dons. On pourrait alors se demander pourquoi ce grand Zélos ne pouvait se résoudre à tourner la page, à peut-être trouver une nouvelle épouse et fonder une nouvelle famille. Tout simplement parce que cela n'était pas dans les traditions de ce peuple étrange. Bien que les lois pouvaient être divergentes entre clan d'une même race, dans celle de Dwarf, les hommes ne pouvaient ne posséder qu'une seule épouse, unique, à qui il jurait fidélité. L'héritage d'un zélos ne pouvait aussi se transmettre seulement à un parent direct : un père, une mère, une épouse ou les enfants qu'il eut de cette unique épouse. Si un zélos venait à se remarier, la loi lui interdisait de transmettre quoique se soit à cette nouvelle famille. C'était pour cette raison qu'aucun Zélos ne prenait la peine d'avoir de nouveaux rejetons. Tout était basé sur le principe étrange d'une sélection naturelle. Il ne pouvait choisir qu'une femme et il devait prendre garde à ce qu'elle soit la bonne - et cela était sans compter que la dite femme devait aussi acceptée car elle possédait son mot à dire si elle ne reconnaissait pas la valeur de son prétendant. Puisque l'homme avait fait son choix, il ne pourrait alors offrir que des zélos forts et dignes. Si ces enfants ou l'épouse mourraient, alors ils ne l'étaient pas. Puisque le zélos possédait un mauvais instinct, alors il n'y avait aucune raison pour que sa lignée se perpétue. Bien entendu, cela fonctionnait aussi pour les femmes qui perdaient un époux. Mais encore, ceci était une loi d'un certain clan et admises par certains Zélos. Dwarf en faisait partie.

    Bien que Dwarf faisait toujours honneur à sa réputation de maître forgeron, il offrait aussi ses services à la ville bien plus que nul autre. En effet, il faisait partie des rares hommes autorisés à pénétrer dans la prison d'Umbriel comme bon lui semblait. Pourquoi? Parce qu'il était celui qui avait forgé les portes, les chaînes, les menottes... tout ce qui était utilisé. Il n'était d'ailleurs pas impossible aussi qu'il eut été le créateur d'engin de tortures. Mais personne ne pouvait se vanter de cela. Régulièrement, le zélos passait afin de vérifier tous les rouages des portes. On le faisait même venir pour simplement dégraisser une porte qui grinçait. Il devait aussi régulièrement faire des doubles de clés que les matons perdaient de temps en temps... enfin perdaient... C'était ce que l'on disait pour sauver les apparences. Mais qu'importait, Dwarf s'occupait simplement de son travail, sans se soucier des individus qui se trouvaient derrière les barreaux qui l'avaient lui-même forgés. Et puis, avec son physique imposant, de quoi pouvait-il avoir peur?

    Néanmoins, un jour, alors qu'il était à moitié soûl chez lui, la fenêtre ouverte pour aérer une pièce qui sentait transpiration et charbon, il se surprit à n'entendre que le silence dans la grande cité. Cela était bien rare. Il y avait toujours quelques cris de prisonniers qui hurlaient à la mort, mais pas ce soir là. Mais alors qu'il appréciait alors cet instant, une petite voix chantonnait. C'était fin, délicat, et la mélodie était plutôt réconfortante. C'était une chanson connue qui étaient alors mélodieusement interprétée. Cela parlait d'un homme qui devait partir à la bataille qui devait laisser sa famille derrière lui, mais il trouvera la mort là bas. C'était une complainte, les derniers mots de ce guerrier qui pleurait de ne revoir sa femme et son enfant. Mais le dernier couplet serait les mots de son épouse qui guette le retour de son époux, mais elle aussi est morte, et ils se retrouvent alors dans le royaume des morts. L'ironie de la chose était de savoir que cette bien triste chanson était aussi la préférée de son propre fils. Alors, pendant un instant, il crut que son fantôme venait lui susurrer ces paroles pour le réconforter.

    Le lendemain, le grand zélos fut convié à faire quelques travaux dans la prison. Une des portes d'une cellule s'était malencontreusement coincée, et aucun des hommes n'arrivaient à bout de la chose. Ce fut donc quelque peu grogui que Dwarf s'attela à sa tâche. Mais alors qu'il assénait de lourd coup de marteau, il entendit le chant de la nuit dernière, mais cette fois, plus clairement. La petite voix venait juste de la cellule voisine qui semblait bien se moquer du bruit métallique. Pourtant, cela perturbait fortement notre zélos bourru.

    " Cesse de chanter, le prisonnier. Je dois travailler. Sinon ça sera sur ta tête que j'assènerais mes coups de marteaux. "

    La petite voix s'arrêta nette et une petite frimousse curieuse se plaqua contre les barreaux. Le cliquetis des chaînes prouva que la petite chose s'était hâtée. Là, il y a avait un enfant Yorka, visiblement d'un type canin, reniflant fortement. Il paraissait tout maigre et tout fragile, et cependant, guère impressionné par la menace de l'immense zélos.

    " De quoi tu te plains? Que je chante ou pas, tu pourras toujours donner tes coups de marteaux. Moi, je ne suis libre de rien, si ce n'est de chanter. "

    Dwarf se redressa soudainement afin de mieux regarder la chose impudente qui venait de lui répondre.

    " Je t'ai dis de cesser de chanter. "
    " Et moi, je vous dis que je fais ce que je veux. "

    Ce fut alors que la voix d'un maton interpella le forgeron, lui demandant ce qu'il se passait. Le geôlier semblait s'amuser avec son arme et n'avait l'air d'entendre qu'un faux pas d'un prisonnier afin de se défouler. Le petit Yorka parut alors effrayé et se roula en boule sur lui-même. Était-ce de la pitié? Mais Dwarf mentit en disant qu'il avait les membres engourdis et qu'il avait eu juste besoin de se lever. Il reprit d'ailleurs aussi le travail, dans le silence.... ou presque.

    " Merci, monsieur le zélos. "
    " Ne m'appelle pas comme ça. "
    " Comment dois-je vous appeler? "
    " Ne m'appelle pas, vermine Yorka. "
    " Vous ne voulez pas que je chante, mais je suis libre de parler. "
    " Est-ce donc parce que tu parles trop, que l'on t'as mis au cachot? "
    " Non Monsieur. Je suis un esclave. On a tué mes parents et revendus. Je me suis échappé et on m'a attrapé. "
    " Je n'attendais pas de réponse. Je préfère encore quand tu chantes. "

    Aussitôt dit, aussitôt fait. Alors que l'immense zélos assénait ses coups de marteaux, le petit chantait. Mais croyez-le ou non, cette rencontre fut décisive pour nos deux protagonistes. Ce qui n'aurait pu n'être qu'une horripilante rencontre pour le Maître forgeron fut en réalité ce qui lui permit de retrouver goût à la vie.

    En tant normal, Dwarf n'aurait jamais daigné prêter le moindre regard à un Yorka, surtout à un enfant Yorka. Ce n'était que de petites créatures qu'il considérait comme perfide. Il était aussi souvent utilisé comme esclave, à la fois parce qu'ils pouvaient être des mains utiles, mais aussi parce qu'ils pouvaient jouer les animaux de compagnie. Ils étaient une race qui était considéré à tord comme étant bien peu de chose. Malgré ses réticences et ses vieilles habitudes, le forgeron se surprit, au fil de ses visites, d'apprécier ses conversations avec la petite chose. Quelque part, il lui rappelait son fils alors la tendresse qu'il ressentait pour lui était naturel, bien que sa nature profonde aurait toujours nier ce fait. C'était un Zélos voyons. Mais plus il apprenait à connaître ce petit être, plus la condition de celui-ci et les mauvais traitements qu'ils subissaient le révoltaient. Alors, Dwarf allait dérogé à toutes les règles qu'ils s'étaient imposés. Par un moyen comme un autre, il fabriqua un passe-partout pour le petit Yorka qui lui glissa en passant devant sa cellule. Ni vu, ni connu. Jusque là, le forgeron s'était toujours montré fiable et désintéressé, mais les choses avaient visiblement changées. Pour la première fois, il ferait en sorte que sa connaissance puisse être synonyme de liberté. Le passe qui lui fit était des plus ingénieux. Il était discret et pouvait ouvrir toutes les serrures, celles des menottes mais aussi des portes. Un véritable petit trésor. Lorsqu'il lui donna, Dwarf ne lui adressa qu'un simple adieu, un peu froid, un peu sec, un peu zélos en somme. Le lendemain, quand il revint dans la prison pour continuer ses inspections, on lui reporta rapidement qu'un des prisonniers s'était échappé, et qu'il s'agissait d'un sale petit Yorka. Le forgeron fit mine de compatir à leur détresse et qu'il ferait en sorte de fabriquer des menottes plus solides et des verrous plus difficiles à défaire. Mais lorsqu'il tourna le dos à ces derniers, croyez-le ou non, mais un sourire de soulagement serait apparu sur ces lèvres.

    Là, vous vous dites. Mais qu'est-il arrivé à ce petit Yorka? Il avait prit la poudre d'escampette, c'était certains mais... ce n'était pas un ingrat. Par contre, il ne revint pas avant quelques années. Il n'avait pas oublié l'odeur de Dwarf, celui qui lui avait rendu sa liberté, il ne fut donc pas difficile pour lui de trouver sa forge. Quand il se présenta à lui, le grand Maître des forges ne le reconnut pas. Il fallait dire qu'il était adulte aussi, mais qu'importait. Après quelques questions par ci par là, le zélos comprit rapidement qu'il avait devant lui le petit fouineur d'autrefois. Comment? Parce que dès qu'il ouvrait la bouche, curieusement cela l'irritait. Il n'y avait que ce Yorka là pour avoir un tel effet sur lui.

    Il m'a été conté aussi, que ce Yorka là tint compagnie à Dwarf, pendant les dernières années de sa vie. Il lui était tellement redevable qu'il lui resta fidèle jusqu'au bout. Le zélos, lui, manqua une nouvelle fois à toutes les règles. Dans ces derniers instants, Dwarf confia au jeune homme un immense livre, épais et à la reliure abimé. C'était le secret de son travail et de quelques unes de ses inventions, son héritage. Il n'avait plus de fils mais le yorka était ce qu'il s'approchait le plus d'une relation filiale. Il serait la honte de son clan, mais cela lui importait peu. Il semblait heureux car il rejoignait sa famille. Et avant de s'éteindre, le yorka lui chanta sa chanson favorite, celle du soldat mort à la bataille. Telle fut la vie du plus brave des forgerons et du plus grand des Zélos.

    Enfin plus grand, c'était ce que l'on m'a toujours dit depuis ma tendre enfance. Qui je suis? Je porte le même nom que tous les premiers nés de ma famille : Dwarf Nomélone. Je suis le détenteur du secret du maître de la forge et le yorka chanteur était mon ancêtre. "
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