◈ DESCRIPTION DÉTAILLÉE ◈
Géographie générale Hauteurs au Nord du duché près de la grande désolationLe duché de Nivéria est situé au sud-est de l’état d’Eridania, et partage ses frontières avec le comté d’Odessa, à l’est, et du duché de Vanes, au nord. De plus, sur tout son côté Est s’étale la Grande Désolation, terre noyée de sang dont la funeste réputation ne fait qu’égaler la sienne. Comme destinée à subir le même sort, Nivéria ne fait pas partie des territoires que l’on apprécie de sillonner, bien que sa position aux frontières en font un passage oblige pour rejoindre Cebrenia ou le nord de Noathis, d'où il est le seul point d'accès. Les routes y sont nombreuses mais peu pratiques: pour beaucoup, elles sont en terre batture et à flanc de collines, quoique les axes principaux soient bien dessinés et fréquemment utilisés par les caravanes dans les vallées.
D’un point de vue typographique, le territoire est très largement traversé par la rivière Oxia et ses ramifications qui irriguent très généreusement les terres, et qui en font un des duchés les plus arborés, et sûrement le plus humide. Si le territoire est assez vallonné au nord, permettant aux bras de la rivière de circuler dans les vallées et offrant aux flancs de collines de belles forêts et des vergers ensoleillés, le sud du territoire est constitué de plaines humides, souvent marécageuses, qui n’en font pas de bonnes terres de cultures. Quelques falaises se dessinent çà et là au centre du duché, et on lui vaudra d’être particulièrement propice à la chasse, le territoire jouissant d’une faune sauvage particulièrement dense. Quant à la flore, on y trouve des espèces communes, allant des saules aux frênes, jusqu’aux conifères qui habitent les hauteurs des vallées. Un lac vaste, le lac d’Elvoria, se situe au cœur d’une vallée peu profond du centre du duché.
Le lac Elvoria sur les hauteurs, pendant la saison morte.On raconte que la saison de Riguéar y est particulièrement agréable, et que tout le territoire se part d’une belle couleur rousse, alors que le ciel est teinté de clair-obscurs francs et torturés. Dans les plaines, les espèces sauvages de fougères et de bruyères y sont nombreuses, tout comme les mousses et les lichens qui se prélassent sur les restes d’anciennes forêts. On y cultive le riz, les céréales et les cannes à sucre, et on lui vaut de posséder une grande culture d’arbre à fruits secs, comme des noisetiers ou des marronniers. Ces vergers sont principalement exploités dans les vallons. Le territoire offre aussi un grand choix de gibiers, et permet aux chasseurs de proposer un large choix de viandes, du sanglier au cerf, et de peaux. Le lac d’Elvoria permet aussi la culture de la truite et d’autres poissons d'élevage. Les collines les plus hautes sont aussi un lieu de prédilection pour les moutons, et animaux de pâturages.
Une forêt destinée au bois de construction.Une autre richesse du territoire est sa profusion de matériaux de construction, de bois précieux et solides comme le chêne et le sapin, mais également la présence dans les sols d’argiles, qui en fait un territoire de choix pour les potiers. Sa porcelaine est particulièrement réputée, quoique les années et la mauvaise gestion du territoire aient considérablement ralenti l’artisanat. Les falaises regorgent quant à elles de grès noir, une roche anthracite très sombre dont on s’est longtemps servi pour bâtir dans la région. Ironiquement, on lui a rapidement donné la réputation d’être la face sombre du duché de Vanes, et que cette obscurité raisonnait dans ses bâtiments gris.
Une cabane de berger sur les hauteurs. Il en existe de nombreuses le long des colines.Hormis ses roches, on trouve également dans les plaines des tourbières naturelles qui sont récoltées chaque année, et permettent aux habitants de s’en servir comme combustible ou pour la production de licheurs tourbées.
On trouvera également au pied des noisetiers profusion de truffes, qui font la joie des chiens du duché, particulièrement nombreux.
D'autres cabanes de bergers et d'éleveurs, parfois utilisés par les chasseurs.Les pâturages sur les flancs de collines sont propices à l’élevage des bovins et des caprins, et permettent à la population d’être largement autonome en production de viande, et même d’en faire commerce avec le reste du pays. Une autre étrangeté du duché est la présence d’une race sauvage de chevaux, les Nivériens. Ils font d’excellents chevaux de traits une fois domestiqués. La tâche est hardie, et rares sont les dresseurs capables de les dompter – nombreux sont ceux à y avoir laissé la vie, car ces colosses dépassent très fréquemment les deux mètres et sont particulièrement farouches. Mais leur caractère bourru va bien aux gens du nord, nouveaux expatriés, qui savent apparemment s’y prendre avec eux, redonnant vie à cette tradition.
Auberge de chemins comme on en croise dans les chataîgneries des vallées. Culture: Riz, céréales, cannes à sucre, fruits secs (noisettes, marrons, châtaignes), gibiers, peaux, truites d'élevage, viandes
Production: Bois de construction et ébénisterie d'art, grès noir, porcelaine et argile, fourrage, lait et fromages, chevaux d'élevage (Race Nivérienne), lichens et mousses, liqueurs tourbées
Artisanat: Poterie, ébénisterie, tannerie, maroquinerie
Nivalessa, la résistante Nivalessa, au coeur du duché.Au cœur du duché veille la vieille Nivalessa, la cité centenaire, construite sur le flanc d’une haute colline arborée. Etalée sur une large surface, mais désertée pour beaucoup, la vieille ville a conservé ses plus fidèles familles bien que la nouvelle duchesse espère attirer rapidement de nouveaux habitants.
La cité ne jouit pas d’une grande splendeur ni même de son architecture claquante, et peut paraître à première vue plutôt simple. Ses toits en chaumes et ses pierres anciennes sont tantôt grises, tantôt blanches, et pour beaucoup rongées par la mousse et le lierre. Assez vaste, on lui reconnait une structure par escalier : les demeures les plus modestes sont en bord de vallée, alors que la demeure du duc jouxte le fort à la tête de la falaise. Un rempart entoure la ville, mais ne semble là que pour accueillir la nature en son sein : la ville n’est une ville que dans la structure, car elle est autant habitée d’âmes que d’arbre, de roches sauvages et de rivières.
L'entrée dans la cité.Son architecture classique et droite en font une ville de simplicité plus que de fantaisie, et on lui vaut plus de fonctionnalité que d’artifice. Les moulins y sont des moulins, les silos à grains des silos, et aucun bâtiment ne semble plus riche que l’autre.
Le domaine ducal veille sur sa ville depuis les hauts remparts de la fortification, dont la construction éclectique semble là pour palier à toute éventualité : le palais, simple et haut, est construit à même deux tours massives, et visiblement sans fenêtre, qui servent de centre administratif au duché, et de hangars à vivre. On y amasse d’une part des réserves de viandes séchées et de grains, et d’une autres part un cachot, les appartements des notables et les bureaux, bien que tout tourne au ralenti depuis la renaissance du duché.
Domaine ducaleLes hauteurs du domaine, derrière les tours.Le palais du duc est aujourd'hui bien modeste, un vestige de ce qui fut un jour un palais somptueux. Si il n'est plus utilisé dans sa globalité, il fut un temps un joyaux de modernité pour son temps. Mais la végétation s'est installée avec les années d'abandon et de mauvaise gestion. Pourtant on peut toujours circulé sur les nombreuses passerelles qui le sillonnent, et qui mènent aux nombreuses tourelles d'où l'on peut observer tout le duché.
Constitué de grés pâle, il jouit d’une construction simple et efficace, gravitant autour de la grande salle, qui elle mène à une
salle du trône, longtemps oubliée au profit d’une salle de rencontre. Plutôt hauts de plafond, les murs sont striés de longues fenêtres ouvragées de vitraux colorés, ou pâle, laissant peu de place à la lumière naturelle. A l'intérieur, ils sont recouverts d’anciennes tapisseries pour permettre aux habitants de supporter les rudes Nivéria, et on ouvre les fenêtres pendant la saison chaude. Jadis somptueux, le palais a perdu petit à petit de sa superbe sous les ordres de Roderick. On lui vaut néanmoins la construction d’une chapelle qu’Irina Dranis puis Othello transformèrent en temple pour Kesha, d’où elles pratiquent le culte.
Les appartements du duc sont au dernier étage, sous le toit, et offrent une vue imprenable sur tout le duché. On lui vaut une chambre modeste, mais une bibliothèque radieuse, souvenirs de la piété de l’ancien seigneur.
La chambre ducale.Habitants et coutumesJadis un duché respecté et prospère, Nivéria a petit à petit perdu de sa superbe sous la gestion chaotique du précédent héritier des terres, le seigneur Roderick Gabriel qui a préféré se consacrer à la spiritualité plutôt qu’à la seigneurie. Gélovigien émérite, il n’en était pas pour autant un bon duc, et n’avait ni la main aux affaires, ni à la gestion d’un duché. Ses choix négligeant et son manque d’investissement ont conduits beaucoup à la ruine, et la grande majorité de ses habitants à fuit progressivement ses terres, laissant la place à la nature dans beaucoup de hameaux cultivés. Ce fut des années plus tard que le bougre disparut purement et simplement, ne laissant derrière lui aucun héritier ni aucun conseil. Le duché fut peu à peu laissé à l’abandon, la couronne ayant d’autres problèmes et personne ne pouvant prétendre à l’achat de la terre.
C’est Irina Dranis, alors prêtresse de Cimmeria puis Grande prêtresse qui racheta le titre et le territoire, emportant dans son sillage beaucoup de Cimmériens de petites vies, d’artisans et de vagabonds de tous horizons soucieux de commencer une nouvelle histoire sous de meilleures hospices. Entre temps, le duché s’était attiré de bien cruelles rumeurs, certains le jurant maudits, hantés. Les animaux sauvages prospéraient, les champs n’étaient plus cultivés, et tout était propice à la ruine. Irina reprit le lieu d’une main de fer, et chacun y mit du sien : le nombre d’habitants était encore fortement réduit, mais tout le monde donnait le meilleur pour reprendre de ci de là le travail abandonné.
Les habitants du duché de Niveria représentent une des masses les plus hétérogène du pays. Un mélange étrange entre des natifs d’Eridania qui tiennent les maisons séculaires de commerces et d’artisanat côtoient de nouveaux arrivants, principalement Cimmériens, apportant avec eux leurs coutumes et leur accent du nord. Et contre toute attente, leur accueil se fit assez bien. Les nouveaux venus furent bien reçus par la population locale – les bougres, assez pauvres, appréciant leur arrivée comme le signe d’un renouveau. De plus, ils ont fourni une main d’œuvre à ces anciennes dynasties qui ont pu reprendre un peu de leur fougue. Les cimmériens comme les autres expatriés ont également pu reprendre des terres à l’abandon, et petit à petit, le commerce de viande, de bois et de fruits secs à pu reprendre. Les mines sont de nouveaux exploités, comme les cultures possibles, le travail du cuir ; la chasse du gibier et le dressage des chevaux.
C’est à Nivalessa que la croissance est la plus lente, mais chacun y met du sien. Les habitations y sont encore très accessibles, et la duchesse met un point d’honneur à les rendre disponibles à quiconque désirerait reprendre de zéro, et s’offrir une nouvelle vie, un nouveau départ.
Le mélange de culture est particulièrement palpable : il n’y reigne pour l’instant aucune cohésion sinon une solidarité tacite qui pousse chacun à aider son prochain sans rien demander en échange. Les anciens bourgeois y côtoie repris de justice et voyous dans tous les corps de métier ; la police locale prend la forme d’un groupe hétéroclite et charmant, prêt à défendre coûte que coûte le nouveau blason. A première vue, les habitants sont hostiles envers les nouveaux arrivants, mais après quelques mots, ils savent se montrer très accueillant.
Après quelques années difficiles, administration a pu reprendre sur des bases solides, et pour l’instant, ce n’est qu’une poignée de téméraires qui tiennent le rôle de bourgmestres et de notables – tous vouant une ferveur presque sacrée à la nouvelle duchesse.
La présence de yorka est remarquable, par rapport au reste de la population, comme d’animaux de compagnie ou d’élevage. Le travail animal se fait dans le respect de la vie, que ce soit pour la chasse, l’élevage, le dressage – il est rare de rencontrer une famille sans chien, ou un fermier sans cheval. La maltraitance animale est particulièrement réprimandée, et la justice nivérienne est crainte : bien que le tribunal soit balbutiant et amateur, il n’en conserve pas l’esprit du nord, et ses accents cimmériens et bourrus murmurent une vérité noyée dans le silence… Tu peux faire justice toi-même, tant que tu sais rester discret.
Une majorité des fêtes cimmériennes sont célébrées au duché, dont celles dédiées à Kesha. Le mois de Nivéria est également sujet aux célébrations, les légendes prêtant à ce mois la naissance du territoire. C’est le premier jour de Nivéria qu’Othello instaura les trois jours du renouveau, une grande fête pour honorer Kesha, le duché et ses habitants. De nombreux festins y sont donnés, uniquement composés des bienfaits du duché, et des tournois sont organisés pour y promouvoir la cavalerie. Le dernier soir, une grande parade aux lumières illumine les rues de Nivalessa, et un bal propose y permet de faire se rencontrer les habitants, parfois éloignés les uns des autres. On raconte qu’en ce soir, il est de coutume pour les jeunes femmes d’y inviter l’élu de leur cœur, pour se voir accorder la bénédiction de Kesha.
EconomieLe duché de Niveria n’a de puissant que le titre et la hierarchie, car en réalité, il ne brille pas par ses richesses. Au contraire, il est particulièrement pauvre, en particulier à côté de certains de ses voisins. Mais chacun est unanime pour prétendre que ce n’est pas l’argent qui fait le bonheur, et tout le monde trouve une forme de paix dans cette économie balbutiante.
Le duché est relativement autocratique, et produit l’essentiel à la survie d’un honnête homme. Chaque famille possède au moins un lopin de terre cultivable, d’où il peut obtenir l’essentiel à sa propre consommation. Tout ce qui est produit en excès est souvent vendu aux terres voisines, et rares sont ceux qui s’aventure à vendre au-delà des frontières du duché.
Ces denrées là sont réservées à une poignée de familles qui se permettent d’exporter leur bien : fruits secs de saison, viandes de gibiers et venaisons, peaux et cuirs, céréales, riz, cannes à sucre. Les truites se vendent à un très bon prix, car elles sont encore peu nombreuses, tout comme la porcelaine et le fruit de l’artisanat. Le bois de construction est encore exporté en petite quantité, tout comme la pierre, pour beaucoup encore mobilisée pour reconstruire les terres ducales.
Quelques produits de luxe émergent cependant dans cette renaissance collective : alcool de riz et de noix, ébénisteries, pièces de vaisselles de maîtres.
Duchesse actuelleLa nouvelle duchesse de Nivéria est Othello Lehoia, reprenant la suite de sa mentor et amie Irina Dranis. Celle-ci possède toujours le droit de séjour sur le duché, et y réside paisiblement avec son fils. Tout juste arrivée à ce rang, Othello, yorka d'origine bâtarde et cimmérienne, n'a pourtant rien de noble, hormis son rang de Haute-Prêtresse de Kesha. Au plus haut de sa caste, elle ne fait pas l'unanimité auprès de la noblesse Eridanienne: son accent cimmérien dérange, et ses façons de faire parfois loin des étiquettes étonnent. Même si elle jouit d'un respect profond, surtout de la part des croyants, ses premières décisions sont encore scrutés, et sa présence étonne autant qu'elle impressionne. Fière de ses origines et soucieuse du bien-être de ses habitants, elle met le bonheur de la population avant les normes et l'économie du pays, et sait que ses terres sont devenues prospères grâce à l'immigration qu'elle respecte avant tout. De loin, le duché peut sembler fermé, voir hostile, et elle peine encore à améliorer pleinement cette réputation. Mais alors qu'elle est à peine nommée, elle a encore beaucoup de choses à apprendre.
Othello travaille maintenant à offrir un renouveau économique au duché, pour que chacun puisse vivre et manger à sa faim sous un toit correct. Mais l’esprit du nord prime : on se contente de peu, et les amoureux des dias sont souvent mal vus. La piété est de mise, et la duchesse compte bien offrir le nécessaire au peuple, tout en ne faisant pas briller le duché par sa richesse.