Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.

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_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.

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Pandora Vanes
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MessageSujet: Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.    Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.  Icon_minitimeMar 17 Mar - 19:04

Il ne restait plus qu'une dizaine de semaines avant la grande célébration annoncée par le duché de Vanes. Le Bal de la Rose comme on l'avait nommé, se tiendrait le jour de l'anniversaire de celle qui serait à l'honneur. Pandora Vanes, à l'origine pourtant de l'idée d'étendre cette évènement à un cadre plus large permettant à tous les habitants de Vanes de se détendre à cette difficile période.. sentait à présent tout le poids des responsabilités s'abattre sur ses frêles épaules.

La fièvre qui s'était emparée des certains vanésiens n'était pas encore totalement disparue mais, grâce à l'établissement de "camps de soin" dans tous le duché et les recettes du Haut-Prêtre, les cas restaient peu nombreux. La jeune Vanes avait accordé toute son attention à cette potentielle épidémie, se montrant bien davantage qu'à son habitude, auprès des vanésiens et vanésiennes et surtout, à la tête d'initiatives et de responsabilités. La petite princesse d’apparat semblait peu à peu se dévoiler comme une véritable duchesse en devenir.

- Mademoiselle, ce n'est pas une option.

Comme à son habitude, Dame Royeli, intendante de la noble demoiselle, la rappelle à l'ordre d'un ton sec et impérieux. Assise à un bureau couvert de valons et montagnes de papier, ses doigts délicats noircis d'encre, la jeune fille qui se fait ainsi rouspété affiche une moue déconvenue. Face cependant au regard sévère de la femme qui la surplombe, elle finit par reposer sa plume sur le côté et se redresser de sa chaise. Elle avait mal au dos. Mais ne s'en plaindrait pas. Elle avait après tout choisi de travailler jusqu'à tard la veille et de se lever tôt pour continuer ses recherches. Ses notes partaient sans doute dans tous les sens mais, il lui semblait avoir fait quelques découvertes qui pourraient enrichir les mesures d'hygiène qu'elle avait commencé à instaurer dans les camps de soin.

Enfin, elle devait à présent se détacher totalement de ce sujet, une toute autre affaire réclamait son attention. D'un pas un peu trainant puis à nouveau mesuré et léger, la jeune femme suivit son intendante à travers le palais ducal.

- J'ai pris l'initiative de réunir les meilleures couturières du pays et celles qui voulaient tenter leur chance..

Le ton de cette fin de phrase était un brin agacé, ce qui ne fit qu'élargir le sourire naissant sur les lèvres de la jeune Vanes. Si la demoiselle se cacha bien, en détournant la tête peu naturellement, de montrer sa joie à son intendante, elle ne pouvait que se réjouir de voir la femme appliquer, d'elle-même, des principes que Pandora souhaitait porter. Heldor possédait sans nul doute les plus talentueuses couturières de tout Eridania.. évidemment, des dires des vanésiens. Cependant, loin de se satisfaire des couturières traditionnelles de la famille ducale, Pandora voulait donner leur chance à toutes les couturières d'avoir, par son biais, droit à un peu de notoriété.

Une posture qui n'était pas toujours comprise, surtout par les plus traditionalistes qui ne souhaitaient certainement pas qu'on change une seule des coutures de la robe traditionnelle des vanésiennes.

Dame Royeli avait donc prospecté toute la journée de la veille et la matinée, pour rassembler à l'heure du déjeuner, près d'une dizaine de couturières. Beaucoup apportaient des créations déjà réalisées pour montrer leur travail, d'autres avaient des croquis de ce qu'elles aimeraient faire. La plupart des visages étaient familiers à la petite princesse qui avait pour cela une excellente mémoire. Elle leur adressa un respectueux mouvement du menton.

- Bonjour mesdames, je vous remercie d'avoir fait le chemin jusqu'ici.

Il n'y avait aucune raison pour la fille Vanes remercie de simples couturières de s'être donnée la peine de venir, c'était pour elles une occasion unique à la fois d'entrer à l'intérieur du palais ducal et de faire leur preuve. Pandora les remerciait pourtant, sans aucune arrogance, alors qu'elle s'avançait vers elles. Dame Royeli reprit la parole, bien moins douce que sa maîtresse.

- Chacune de vous aura dix minutes pour exposer son travail et la création qu'elle se propose de réaliser. Soyez concises et précises.

Le ton était militaire, peu avenant mais avait le mérite de délivrer une information précise. Évidemment, les couturières présentes savaient pourquoi elles étaient là, la création d'une robe pour la jeune fille Vanes portée à l'occasion du bal, mais, décrire cela en moins de dix minutes, pouvait être stressant. Les jeunes femmes furent rapidement misent en ligne en face de Pandora et de son intendante. La première s'avança.
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MessageSujet: Re: Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.    Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.  Icon_minitimeSam 21 Mar - 13:47

Frelsì était arrivée deux jours plus tôt. De passage à Heldor, pour quelques matières reluisantes et dans l'espoir de vendre certaines créations que seules les populations nobles accepteraient même de porter, elle avait entendu parler de l'appel de la famille de Vanes concernant la création de la robe de sa "Rose" pour un événement très particulier.

Notre couturière poussa un soupir rieur. "La Rose"... Qui pouvait bien surnommer sa descendance ainsi, à part de ces gens qui se pensent bien supérieurs aux autres ?

Elle avait entendu parler de la jeune femme de nombreuses fois. Elle n'était pas encore tout à fait corrompue par la maladie de bourgeoisie et de pouvoir dont sa famille était victime. C'était une très bonne chose. Elle pourrait soit être une source d'informations, ou encore le maillon qui viendrait casser la chaîne de décadence des générations passées. La terran avait tout intérêt à se rapprocher du cercle cette fameuse Pandora, et l'occasion rêvée se présentait.

Notre amie avait travaillé toute la nuit précédente sur des croquis et un échantillonnage de soieries toutes plus belles les unes que les autres.
Lorsqu'elle avait évoqué le pourquoi elle cherchait des étoffes d'une telle qualité, l'intégralité des vendeurs spécialisés qu'elle avait croisés lui avaient présenté les plus riches, fines matières qu'elle n'ait jamais vues. L'idée de fournir ce qui fera l'hypothétique future robe de la jeune Pandora, pour une occasion aussi importante, dépassait tous les rêves raisonnables, et leur assurait en cas de réussite, un marché prospère sur les saisons suivantes. Pour le reste, ils connaissaient Frelsì, et lui faisait confiance quant à la mise ne valeur de leur marchandise.

La jeune femme aux cheveux blancs regarda autour d'elle. Elles étaient une dizaine. De toutes provenance, au premier coup d’œil, on pouvait reconnaître celles du pays, et les étrangères... Comme elle. Frelsì avait choisi avec soin sa tenue. D'une matière très semblable à celle proposée, elle pourrai ainsi projeter son interlocutrice sur le rendu du tombé. Elle avait misé sur un gris perle pour correspondre aux teintes de ces chers Vanésiens.

On les fit entrer. Une femme, au blond terne, aussi aimable qu'une porte de prison se tenait aux côtés d'une frêle jeunesse aux cheveux roses. On ne lui avait pas menti. Et elle avait bien fait de suivre les description qu'on lui avaient faites.
Pourquoi les remerciait-elle ? Décidément, celle-ci était pleine de surprises, peut-être même de modestie. Le monde tourne vraiment rond, vous croyez ?  Il ne fallait vraiment pas que notre oreille baladeuse passe à côté d'une telle opportunité.

La voilà en tête de file. Elle n'aimait pas cette place. C'est toujours la pire, aucun recul sur ce que les autres vont avancer comme arguments, et la mémoire moyenne a tendance a favoriser les trois dernières personnes que l'on voit. Tant pis, il fallait tenter. Rester naturelle, surtout. Avec un peu de chance cette jeune femme aimera l'exotisme du peuple.   Elle enfila son éternel sourire avant de s'avancer.

Mademoiselle et madame. Bonjour.

Elle accorda un mouvement de tête aux deux femmes en guise de salut. Elle fit glisser une feuille vers la "Rose" d'un geste simple.  
croquis:

Je ne me ferai pas longue, vous m'avez l'air un peu fatiguée. Voici ma proposition. Avant toute chose, nous partons de la tenue traditionnelle de Vanes, il ne faudrait pas contrarier les convenances n'est ce pas ? ... Mais, pour une personne comme la votre, le traditionnel n'est pas assez, qu'en pensez vous ? Évidemment, je reste ouverte à toute demande de votre part pour des modifications.

Elle posa une petit planche, sur laquelle était fixées grâce à des crochets en métal, les matières sélectionnées.

Pour les matières, j'ai privilégié les artisans locaux, ils font un travail formidable. Voici un crêpe de soie* particulièrement fin et travaillé. J'ai supposé que vous apprécieriez les nuances rosées, voyez, elles sont très discrètes, le tissu parait blanc mais avec le mouvement, on le redécouvre.
Pour les parties brodées, je vous ai fait un échantillon. Le fil est en soie également, et cette fois d'un joli rose vif. C'est un couple d'une petite rue marchande perdue, tout à fait charmant, qui me fourni depuis plus de 5 ans. Il ne casse pas, et supportera toute une soirée à danser même sur le bas de la robe, sans aucun souci.


Elle la fixa droit dans les yeux en souriant. Elle avait terminé son introduction.



*Le crêpe est une étoffe dont les fibres ont été frisées. Il a souvent un aspect très mat, et une certaine lourdeur dans le tombé, idéal pour les tenues longues, et les effets de drapés. Il est très doux et a un touché plus agréable que la traditionnelle toile.
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MessageSujet: Re: Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.    Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.  Icon_minitimeMer 8 Avr - 16:06

La première candidate s'avance, simplement avec une certaine décontraction que lui envieront certainement les suivantes. Une simplicité dans le geste qui fut rapidement suivi par la parole. Il n'était pas difficile pour les yeux observateurs de la jeune Vanes de reconnaître les origines plus ou moins modestes de ceux qui se présentaient à elle. C'était là le fruit d'une éducation aux détails et aux tromperies aussi. Il n'y avait guère de prétention dans la manière dont s'était apprêté la femme qui s’avançait et une réelle honnêteté transparaissait au travers de ses premiers mots. Une sincérité qui fit froncer quelques sourcils. Qui osait dire à la petite princesse qu'elle avait l'air un peu fatiguée. Une Vanes ne saurait être autrement qu'impeccable.

La principale concernée jeta un regard à sa gouvernante, dont le sourcil courroucé la poussa bien plus à sourire qu'à se sentir prise en défaut par l'honnête couturière. Pandora se concentra sur le croquis et, s'emparant du papier, se rendit compte qu'elle y avait involontairement apposée l'empreinte de ses doigts tachés d'encre. La demoiselle laisse cependant la dame poursuivre l'explication de ses choix. Traditionnel mais aussi plus que cela. Si la gouvernante n'avait pas apprécié le ton de la prise de parole, elle semblait se radoucir en observant le dessin. La robe ne laissait que peu de peau à découvert, c'était un bon point au regard des standards heldaris.

- Il faudrait réhausser un peu les couleurs.

Dame Royeli n'était certes pas du genre à faire des commentaires positifs. Pas le premier soir. Le fait qu'elle n'est cependant que cette requête, était pourtant très positif.. pour qui connaissait un peu le personnage. Pandora quant à elle, rendit le dessin à la couturière.

- Pardonnez mon étourderie, je crains avoir tâché le papier par mégarde.

A peine eut-elle avouée sa faute qu'une autre candidate tendit un morceau de tissu à la gouvernante.

- Si mademoiselle Vanes peut en avoir l'utilité.

La gouvernante s'en empara avec un léger geste du menton comme seul remerciement et sans plus de considération, se saisit des dextres de sa jeune maîtresse pour les débarrasser de l'encre encore présente. La jeune femme adressa un sourire à l'adresse de la couturière puis poursuivi, les mains propres cette fois.

- J'apprécie que vous fassiez appel aux artisans locaux et j'espère que vous avez pu ainsi trouver de nouveaux fournisseurs bien que vous ayez apparemment déjà d'excellents fileurs de soie. C'est une jolie proposition que vous présentez.

Est-ce que cela plaisait à la jeune Vanes ? Difficile à dire. Pandora ne voulait pas donner son avis personnel avant que toutes les couturières n'aient présentés leurs projets. C'était à la fois cordial et tactique. D'une part elle évitait de froisser qui que ce soit et laissait à chacune une chance égale, d'autre part, elle pouvait jeter un oeil à toutes les candidatures avant de donner son avis et de choisir selon des arguments qu'elle aura pu travailler pendant un peu plus longtemps. Un travail hautement nécessaire pour peser contre les arguments de sa gouvernante. Les deux femmes étaient de moins en moins en accord sur la toilette de la jeune femme. Surement, y avait-il dans l'air ambiant, l'avènement d'une femme bien plus assurée que la petite fille que Dame Royeli avait jusqu'ici habillée dans la plus pure tradition Vanésienne. Une femme qui prenait en assurance et qui ne craignait plus tant de s'écarter des attentes de la tradition..

Elle incline légèrement la tête à l'adresse de la couturière et se dirige vers la prochaine. Un bal au rythme lent qui se poursuivra pendant encore deux longues heures. Toutes les candidates n'étaient pas aussi brèves que la première. Les projets présentés étaient souvent très respectueux des coutumes, seuls quelques uns se permettaient des modernités un brin sulfureuses, souvent en lien avec les décolletés plongeants à la mode à la capitale. Des idées saugrenues qui ne plurent pas du tout à la gouvernante. Et il était évident, que c'était à la gouvernante et non à la petite princesse, qu'il fallait ici plaire. Du moins, cela avait été ainsi pour tous les bals de la jeune Vanes. A la limite, pouvait-elle faire le choix final, si la gouvernante retenait deux candidates, ce qui était rarement le cas.

Il y avait parmi les couturières, certains habituées de la cour ducale qui avaient pour elles, tout l'arsenal de couturières royales, les meilleurs artisans, les plus beaux tissus, les plus belles pierres, elles présentaient jusqu'aux bijoux qui s'accorderaient avec la tenue proposée. Un avantage de poids.

Les deux femmes se retirèrent un moment après la dernière présentation. On ne pu entendre leur délibération mais, cela dura encore vingt bonnes minutes.. De quoi faire durer le suspens et peut-être aussi agacer les plus pressées. La jeune Vanes revint vers les candidates, suivi par sa gouvernante dont l'expression semblait à mi-chemin entre l'agacement et le soulagement, teinté d'une légère suspicion. Difficile déchiffrable donc.

- Je vous remercie toutes pour vos merveilleuses propositions, vous avez toutes un talent certain.

Oui mais, il n'y en aurait qu'une. Des regards s'échangent. Vifs. Inquiets ou inquisiteurs.

- Nous avons choisi de nous tourner vers la première proposition, élégante et respectueuse de la tradition de notre duché tout en étant originale.

La révélation ne se saura au moins pas trop faite attendre. La surprise, plus encore que la déception, se dessine sur les visages de celles qui s'étaient pensées favorites. Malgré quelques murmures, les couturières s'inclinent respectueusement avant de quitter la pièce, accompagnées par la gouvernante. Un instant, la couturière et Pandora se retrouvent seules dans la large pièce.

- J'espère que vous prendrez plaisir à travailler dans nos ateliers. Tout ce dont vous aurez besoin vous sera fournis, n'hésitez pas à m'en faire la demande directement.

Un sourire affable sur les lèvres de la jeune femme, un visage parfait, étudié mais, des mots bien suspects. Pourquoi faudrait-il que la couturière passe directement par la jeune Vanes ? Cela devrait être du ressort d'une suivante, de la gouvernante au mieux. Il y avait, dans le rose de ses grands yeux, une lueur étrange, presque comme si elle cherchait à faire passer un message subliminale à la couturière.

- Je ne crois pas vous avoir déjà vu auparavant, pourtant vous semblez connaître les artisans heldaris, seriez-vous originaire de la région ? Aussi.. vous avez déjà du le dire à Dame Royeli mais, quel est votre nom ?

Pandora fait la conversation, naturellement. Pourtant, de temps à autre, ses prunelles dévient vers la porte, guettant visiblement le retour de sa gouvernante. Elle n'avait pourtant pas l'air mal à l'aise. Ni ne semblait être impatiente du retour de Dame Royeli. Ce serait, plutôt, tout le contraire. Sans doute, avait-elle quelque chose à dire à la couturière et qu'elle ne voulait pas être entendu de sa gouvernante.


Dernière édition par Pandora Vanes le Dim 26 Avr - 20:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.    Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.  Icon_minitimeLun 20 Avr - 14:54

Frelsì semblait avoir quelque peu déstabiliser la gouvernante. En même temps, seule une nature morte semblait pouvoir ne pas la déranger. En encore. Elle répondit avec un hochement de tête poli à ses remarques et lâcha un sourire bienveillant à la jeune femme, avant de se retirer, et de suivre la scène d'une oreille distraite.
Il y avait ces traditionnelles dames de grande couture, très à cheval sur la tradition et le protocole, les jeunes, tremblantes qui osaient faire des propositions plus contemporaines. Notre amie retrouvait ici tous les profils que l’on rencontrait habituellement lors des divers regroupement de la profession, et reconnaissait même un ou deux visage, familiers des étals de textiles.

Le verdict était tombé, rapidement, bien plus rapidement que prévu. Elle se voyait déjà attendre dans une salle dans le silence avec ses consœurs pendant des heures, où seule une bête à aile bruyante venait meubler le vide. En fait, non. Tant mieux. Elle poussa discrètement un soupir de satisfaction mêlé à un certain soulagement à l'annonce du résultat.
A vrai dire, elle n'y croyait pas vraiment. Elle était bien trop loin de l'état d'esprit des Vanésiens, et savait que sa capacité à s'intégrer trouverait un jour ses limites. Visiblement, pas pour cette fois.

Les autres étaient sorties, les voilà seules, la "Rose" et elle. Chose surprenante, notre amie s'attendait à une sécurité omniprésente, mais parfait, c'était l'occasion de converser sans la présence de la gouvernante. Elle se tourna vers la jeune femme et lui adressa un sourire.


Toutes, mes excuses, j'en ai oublié les grandes bases de politesse. Je ne voulais pas vous encombrer d'informations inutiles mais vous avez sans doute envie de savoir avec qui vous conversez, cela semble normal.
Frelsi Heilagt. Je suis d'un peu partout, je parcours tout le pays, et je reste là où l'on me propose du travail. La région offre des matières de qualité reconnue, je viens souvent pour y trouver quelques merveilles, et à force... J'ai mes habitudes.


La jeune Vanes était vraiment intrigante. Elle sortait de l'image que l'on se fait de l'héritière choyée d'une grande famille. La question était... Comment ? La vie doit être si simple dans ce contexte, et si des générations se sont succédé dans le mépris de la classe populaire, ce n'était sans doute pas pour une raison aussi bête que l’Égoïsme des grands de ce monde. Non,une éducation toute particulière devait en être la cause.
On a connu des souverains et décideurs divers de nature plutôt clémente et généreuse. Mais ils restent des cas isolés, et souvent, finissent oubliés dans l'ombre de leur famille ou encore de façon tragique. Il serait dommage qu'une telle chose arrive à cette demoiselle qui semble être une formidable opportunité pour le peuple. En fait, Frelsì pouvait peu-être même l'apprécier un jour si elle ne changeait pas radicalement de chemin.

En tout cas, je suis ravie de faire votre connaissance mademoiselle. On m'a dit grand bien de vous en ville, je vois que l'on ne m'a pas menti. Et... Pour la trace d'encre, ne vous en faites pas, on m'a éduquée avec le principe suivant : Il n'y a que les personnes qui ne font rien qui ne tachent pas.

Elle pensa à la raison de la commande un court instant. Faire partie d'une famille dont la nom est aussi inconnu que celui du mendiant du coin, avait ça de bon : Personne ne vous obligeait à vous marier. Pandora était bien plus jeune, et déjà, son entourage la poussait à penser au fait de se "sécuriser" avec un homme qu'elle devra sélectionner dans un "panel" de personnes assez dignes de son rang, afin de faire perdurer un sang qui ne veut pas dire grand chose. Elle ne connaitrai sans doute jamais le plaisir de voyager seule sur les routes, de vivre un an avec homme juste parce qu'il la fait rire, ni la liberté de pouvoir partir quand elle en aura assez.
Frelsì culpabilisait presque à l'idée de participer, même indirectement, à toute cette valse de convenances.
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MessageSujet: Re: Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.    Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.  Icon_minitimeDim 26 Avr - 21:35

La couturière se présentait sous le nom de Frelsi Heilagt. Difficile de dire d'où ce nom pouvait provenir, à l'exception de quelques cas, les noms étaient rarement porteurs d'indicateurs géographiques clairs. La diversité des peuples qui parcouraient Istheria et des dialectes connus, engendraient naturellement beaucoup de métissage. La dame avouait volontiers être une voyageuse, allant là où ses services pouvaient répondre à un besoin. Pandora écoutait avec l'attention qu'on les enfants curieux de tout. Elle ne pouvait que bien mal cacher sa fascination pour les voyages.

A l'évocation des richesses reconnus de son duché, la demoiselle sourit avec une fierté assurée avant de se reprendre, ne voulant pas paraître arrogante. Elle aimait son duché et ses richesses, ne pouvaient pas être détachées du peuple vanésien. Les terres de Vanes n'étaient pas très généreuses comparées à celles voisines d'Arghanat qui bénéficiaient de minerais rares et même d'une mine de sphène. Ce qui faisait principalement la richesse de Vanes, se trouvait très exactement entre les mains des vanésiens. La couture, l'orfèvrerie, la viniculture, étaient toutes trois des richesses produites par les Hommes. Leur savoir-faire, désormais reconnu, valait bien plus que la mine de sphène de leurs voisins.

La jeune Vanes aime son duché et ce qu'elle considère comme son peuple. Un amour qui semble réciproque à en croire les paroles de Frelsì. Une pointe de rose teinte les joues trop pâles de Pandora qui incline légèrement le menton, remerciant humblement de ce bien beau compliment. Quant à la tâche d'encre.. La jeune Vanes n'avait guère eut souvent l'occasion de se tâcher. A vrai dire, cela lui arrivait bien plus souvent ces derniers temps et il fallait bien avouer que c'était en grande partie parce qu'elle faisait bien plus de choses par elle-même. Une sorte de liberté qu'il lui avait fallut conquérir. Alors, quelque part, cette empreinte de doigt encré, c'était une belle signature de celle qu'elle essayait de devenir.

Voilà qui mettait la demoiselle rose d'une humeur lumineuse, elle qui ne voulait pas se détacher de ses papiers était bien heureuse maintenant d'avoir été obéissante. La gouvernante semblant retenue à l'extérieur, elle commençait à se détendre.

- Je suis aussi ravie de faire votre rencontre madame Heilagt.

L’honnêteté auréolait ses mots d'une chaleur salvatrice dans cette trop grande et trop froide demeure pleines de protocoles et de faux semblants. La jeune femme jeta un dernier regard à la porte entre-ouverte de la pièce.

- Peut-être.. pourriez-vous m'aider ?

Le ton était plus bas, comme une enfant qui cherchait à partager un secret alors que ses parents risquaient d'entrer à tout moment dans sa cachette. Le bruit d'une porte voisine se refermant tend brusquement ses épaules, elle se redresse comme un i, vérifie à nouveau la porte. Pas d'ombre inquiétante à l'horizon, pour le moment. La jeune femme, qui ressemble plus à une adolescente pour l'heure, semble hésiter sur la marche à suivre avant que son visage ne s'éclaire.

- Je sais, si nous allions visiter votre nouvel atelier ?!

Le ton était bien trop enjoué pour être vraiment une question. Visiblement la demoiselle cherchait un moyen d'échapper à la surveillance de sa gouvernante et quoi de mieux que de changer de cachette ? Puis, c'était tout à fait naturel que de montrer à la nouvelle couturière le lieu où elle allait pouvoir travailler. Si ce n'était pas vraiment la tâche d'une fille de duc que de faire la visite.. c'était là un détail insignifiant qui n'avait apparemment aucune prise sur la Rose déjà presque arrivée à la porte.
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MessageSujet: Re: Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.    Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.  Icon_minitimeLun 4 Mai - 21:13

La mine ravie de son interlocutrice confirma à Frelsì qu'elle avait visé juste dans sa présentation et les arguments concernant  sa venue. Les attentes de la jeune n'étaient plus si difficiles à cerner. En tout cas, cela rassurait bien notre cousette. D'habitude, dans cette région, elle travaille souvent pour une noblesse beaucoup moins sympathique. Oui, à côté de certains noble de Vanes, et en général en Eridania, la gouvernante de la Rose était une personne absolument joviale et fort avenante...

Elle se rappelle une de ses premières venues dans le pays, dans le comté de Dalma. Elle avait eut affaire à une certaine dame de bourgeoisie quelconque, du nom de Uzvisen. Elle utilisait les essayages comme prétexte pour se plaindre de sa dure vie de femme entretenue. "J'ai fais remercier la cuisinière de la maison, elle cuisinait bien trop, et j'ai pris quelque peu de poids, cela n'est pas convenable ! On doit faire en sorte que ses maîtres restent présentables.".
Mais ma pauvre dame, des gens aimeraient bien pouvoir grossir, à commencer par votre cuisinière qui doit bien mourir de faim. La précédente avait été elle aussi mise à porte, parce qu'elle avait fait une fausse couche en cuisine en portant une marmite*. Et que ça non plus, "ce n'est pas convenable". Une fois elle avait même assisté à la scène qu'elle n'aurai jamais pu imaginer : Une réunion entre femmes avec les amies de Madame pour exhiber les créations de Frelsì en s'en attribuant tous les méritent parce que "c'est évident que les pauvres ne peuvent avoir le sens de l'esthétisme". Notre amie avait passé tout la journée à essayer de ne pas lever les yeux de façon trop visible.

Là on changeait radicalement de registre ! En plus, on lui fournissait un atelier... Chose très rare. En même temps, nous n'étions pas chez n'importe quelle famille de la "Haute"... Cela semblait plutôt logique en fin de compte. Notre amie était surprise que ce soit la jeune femme qui l'y mène. Elle n’attendait pas le retour de son adorable suivante ? Quelle idée... L'absence de cette chère dame Royeli convenait bien à Frelsì. Elle ne l'appréciait pas, elle incarnait tout ce qui pouvait être désagréable : le mépris, la bêtise, le protocole ancestral et démodé. Et Pandora avait l'air d'être beaucoup plus à l'aise et encline à communiquer sans elle.
Très bien.

J'ai grande hâte de voir cela ! Je vous suis.

La jeune rose semblait elle aussi enjouée par cette rencontre, et impatiente de la conduire à l'atelier. C'était particulièrement étonnant qu'elle prenne l'initiative de l’y conduire elle-même. Encore une fois, elle était visiblement pleine de surprises.
Frelsì se revoyait à son âge.... Elle n'avait pas le teint aussi joli, et encore moins des vêtements aussi propres. C'était la fin de sa période bénie d'adolescente. Elle vivait encore seule avec son père, qui habillait déjà les riches individus de sa génération. Il coupait, elle brodait, il cousait, et elle faisait les finitions. Ce duo marchait très bien, et elle a tout appris à cette époque là, même que les riches dominaient le monde et asservissaient les plus faibles. "Le pouvoir au peuple" répétait le vieil homme à longueur de journée. Il aurait fait un formidable Nerozias, il avait l'audace des grands inventeurs et l'éloquence des plus savants de ce monde.
Oui, à l'âge où son interlocutrice semblait découvrir la simplicité des rapports humains sans hiérarchie, notre amie, elle, apprenait la complexité des rapports politiques et économiques qui donnaient une valeur à certains, et la moitié de celle-ci à d'autres.

Elle fit quelques pas vers Pandora comme pour finir sa réponse. Et lui revinrent en tête les mots suivants : le pouvoir au peuple.




Note de l'auteur :
* Inspiré de faits réels
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MessageSujet: Re: Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.    Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.  Icon_minitimeVen 8 Mai - 17:44

La soie glisse entre les couloirs du palais ducal comme un brise rafraichissante qui voudrait se faire discrète, de peur qu'on referme sur elle une fenêtre jusque là entre-ouverte. Sans hésitation, Pandora arpente les couloirs interminables, ouvrant sur des galeries non moins interminables. Le palais était grand, partout décoré de statues majestueuses qui se détachaient des murs, attendant de prendre vie. Dans ses murs, des milliers d'histoires, gravées ou murmurées, de conversations anodines et décisives. Un univers de faux semblants pour beaucoup, un théâtre pathétique, inutile, trop souvent cruel.

La soie tourne à l'angle d'un nouveau couloir. Pandora se retourne, soucieuse que sa désormais officielle couturière, ne se perde pas. Au milieu des statues de marbre et des colonnes s'élançant vers un plafond bien trop haut, la Rose est pourtant à l'aise. Elle salut les Lions qui croisent son chemin d'un sourire chaleureux, congédie avec bienveillance ceux qui lui proposent de l'accompagner. Sa maison est de marbre et d'or, sans doute certains diront que c'est une cage, une jolie cage mais, toujours une cage. Faite de barreaux de pierre et de convenances, enchainée par des règles innombrables et futiles d'une société qui se complexifie pour ne pas laisser paraître sa faiblesse.

Pourtant, c'est là que grandit la Rose. Là où se dressent ses barreaux, elle voit des piliers sur lesquels s'appuyer, là où se tiennent les règles de politesse et de convenance, elle voit la richesse d'un langage et d'un peuple. Si le théâtre de la politique et des mondanités peut-être cruel ? Oui. Si il est injuste ? Trop souvent hélas. La Rose le sait, sans doute avec moins de précision que d'autres, sans doute avec moins d'effroi qu'elle le devrait mais, la rose sait aussi, que dans ce théâtre, aucun acteur n'est irremplaçable. La politique n'est pas injuste, les mondanités point cruelles, elles ne sont que le reflet de ce qu'en font des acteurs plus ou moins adroits.

Une dernière porte finit par s'ouvrir et, non sans y jeter un rapide coup d'oeil, la jeune Vanes s'y engouffre finalement. Il y avait là près de soixante mètre carré dédié à la seule activité de couture, sous les hauts plafonds, des étagères par dizaines, chargées de tissus, contre un mur, soigneusement rangées, des centaines sans doute, de bobines de fils. La jeune Pandora ne saurait décrire la moitié des instruments et outils présents mais elle se rappelle bien la dernière fois qu'elle a porté la robe entreposée sur un mannequin, trônant au milieu de la pièce.. Visiblement les couturières avaient laissé un message à la nouvelle recrue. Pandora ne saurait trop dire si c'était une sorte de défis, de mesquinerie ou de message de bienvenu.

Pandora se tourna à nouveau vers la jeune femme, désignant la pièce d'un mouvement du bras.

- Voilà votre espace de travail.

L'oeil expert que portait la couturière sur ce nouvel environnement fut bientôt suivi de celui bien indécis de la rose demoiselle.

- Est-ce que cela répond correctement à vos attentes ?

Nul doute que tout serait mis en oeuvre si ce n'était pas le cas.

- Bien entendu, vous pouvez faire appel aux autres couturières afin de vous aider dans l'élaboration de la robe du bal et je suis certaine que vous recevrez de fréquentes visites de madame Royeli.

Tout autant pour vérifier l'avancement du projet, que sa conformité et les délais de fabrication, que pour réellement s'enquérir des besoins de la couturière mais.. c'était un détail auquel devait s'attendre Frelsì. Pandora se dirige vers les rubans, de toutes les couleurs, suspendus non loin des bobines.

- Avez-vous travaillé dans beaucoup de maisons madame Heilagt ?

Ses doigts délicats effleurent les tissus, semblent chercher quelque chose à saisir sans créer trop de désordre. Ils finissent par s'emparer d'une paire de ciseaux aussi dangereusement grands que pointus. Visiblement, la jeune demoiselle ne prête guère d'attention à l'objet, ses pensées sont entremêlées autre part.

- Il vous est sans doute déjà arrivé d'avoir des commandes un peu.. inhabituelles ?

La jeune Vanes était certes curieuse mais, cette question sonnait étrangement et elle s'en rendait compte. Se reprenant avant qu'on ne lui prête quelques penchants pour le commérage, elle manque une première fois de faire tomber l'objet tranchant. Mal à l'aise, la jeune demoiselle ne l'est pas si souvent et certainement pas aussi visiblement.

- Je veux dire.. des commandes auxquelles vous ne vous attendiez pas ?

Était-ce vraiment mieux que sa première question ? Rien de moins sûr.
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MessageSujet: Re: Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.    Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.  Icon_minitimeSam 9 Mai - 12:32

Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.  Cal1

Perdue, là, dans la fourmilière.

La couturière suivait sa nouvelle cliente dans les couloirs qu'elle aurait à arpenter durant les semaines à venir. Toute surface était étudiée pour mettre en valeur les moyens et goûts propriétaire des lieux, enfin ses goûts... Non, ceux que les autres nobles voyaient comme "bien". Ils arrivaient à influencer jusqu'au peuple sur les critères de beauté et tout le monde faisaient en fonction pour se fondre dans la masse. On leur dit "ça c'est beau", ils disent "d'accord", afin de s'éviter tout problème. C'est fou.
Notre artisane se sentait bien étrangère à tout ce décor artificiel et beaucoup trop correct et ordonné, elle observait les galeries par lesquelles la jeune Vane la faisait passer, avec une pointe d'incompréhension, et une bonne part de mépris.
Dehors, elle souriait, un sourire de ceux qu'on arbore pour ne pas se trahir, fixe, au final, inexpressif.

La voilà dans l'atelier qu'elle aurait à disposition. La pièce était immense. Elle avait pour habitude de travailler dans un espace dix fois plus petit. Une sentiment presque euphorique la saisit. Ici, il n'était pas nécessaire de sortir la moité des meubles pour couper le tissus. Au moins un point positif à tout cela. Du matériel était déjà sur place. Notre amie travaillait rarement avec autre chose que les matières qu'elle avait elle-même choisies. Peu importe. Si on lui imposait vraiment, ce qui l'étonnerait fort, elle ferait avec ce qu'on lui proposerai. Le risque était faible, les familles aussi fortunées préfèrent "acheter pour" que "faire avec".

Elle s'assit au milieu de la pièce, sur une chaise de travail, pour observer les lieux avec attention, puis se tourna vers son interlocutrice , l'air enjoué.



Il ne manque rien. Enfin... Si. Il va me falloir un plan des lieux pour revenir ici ! Comment faites-vous pour vous y retrouver ? C'est immense !

Elle rit poliment, comme pour finir sa phrase. Le bâtiment était particulièrement grand, et tous les couloirs qu'elles avaient empruntés se ressemblaient. Cela changeait un peu de la roulotte où l'on est à fois dans la chambre, la cuisine, l'atelier et la salle de bain. Tout cet espace lui donnait le vertige à vrai dire.


J'ai travaillé pour une trentaines de familles haut placées, en général je vends beaucoup sur les marchés, mais très peu aussi bien que la vôtre, Mademoiselle.

Elle se releva pour se rapprocher de son interlocutrice, et vint s'appuyer sur la table de coupe à côté d'elle. Cette attitude détendue se voulait la plus communicative possible. La jeune femme avait l'air préoccupée par ce qu'elle venait de dire. Si notre amie voulait que cette perle d'opportunité lui porte assez de confiance pour s'exprimer librement, il allait falloir instaurer une ambiance légères dans leurs discussions.
Elle observa la paire de ciseaux. Elle était gigantesque. Des ciseaux de coupeur, poste souvent occupé par des hommes dans les ateliers de confection.  Ce n'était pas étonnant de les trouver là. Elle ramènerait sans doute les siens pour être plus à l'aise. Et de toute façon, comme elle avait toujours entendu dire " Les paires de  ciseaux Frelsì, sont comme les brosses à dents. On peut emprunter celle des autres, mais tout le monde préfère avoir la sienne. "
Elle revint sur la question posée. Une question atypique certes, mais qui faisait paraître la curiosité de l'héritière. C'était l'occasion de montrer qu'elle n'avait pas à se contenir avec la couturière. Les Nerozias ne sont pas les individus qui font le plus dans la dentelle, il y a des gens très instruit à l'humour raffiné, mais aussi des bouchers sans convenances, qui ne connaissent les filtres. Elle s'y était faite depuis longtemps, ce n'est pas une question "maladroite" d'une adolescente tremblante qui allait la faire bondir.


Des demandes inhabituelles... Oui, cela peut arriver. Déjà, les costumes, de bals à thèmes. Des fois, les sujets imposés sont très... Surprenants. Je me suis retrouvée à faire une robe "choux" pour une petite fille, elle se trouvait affreuse, la pauvre. J'ai tout essayé pour convaincre ses parents, elle ne voulait vraiment pas être un légume vert, quand toutes les autres enfants seraient des fleurs. C'était à mes tout débuts en tant qu'apprentie , je devais avoir quatorze ans, ça m'a empêché de dormir pendant une semaine ! Pour me faire pardonner auprès de la petite, je lui ai offert une robe pour tous les jours, bleue, parce qu'elle aimait le bleu. C'est vrai qu'ils m'avaient marquée...

Elle prit un court instant pour réfléchir, avec un léger sourire aux lèvres,

Après, il y a aussi pour les mariages. Dans certains contextes, avec des tensions entre les familles, les invités... On me demandait de cacher un support pour une arme dans les tenues des mariés "au cas où". C'est assez  rare, mais c'est arrivé. L'ambiance au mariage ne devait pas être des plus sympathiques... Mais les commandes très extravagantes viennent surtout des artistes. Il y a des contraintes très particulières, certains doivent pouvoir déchirer leur costume au cours de la pièce, d'autres jonglent avec le feu, et donc je ne peux pas utiliser n'importe quelle matière, des fois, je travaille même avec des ferronniers pour faire des structures immenses pour les échassiers. Il y a deux ans, j'ai fais une crinoline, ces fameux paniers sous les robes, qui devait cacher 7 jongleurs. 7. Qui en sortiraient au cours de la pièce, c'était très drôle à faire.

Elle se releva, songeuse, s'avança dans la pièce et regarda le plafond avec admiration. Elle se tourne à nouveau vers Pandora, en posant les mains sur hanche, motivée.


En tout cas j'espère que vos couturières aiment rire !  
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MessageSujet: Re: Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.    Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.  Icon_minitimeDim 10 Mai - 17:21

La nouvelle couturière semblait convaincue par les lieux au grand soulagement de la jeune Vanes qui aurait eu bien du mal à la combler davantage, ne connaissant de la couture que les séances d'essayages. Quant au plan du palais, Pandora sourit à la demande légitime, elle lui dessinerait un plan des couloirs a emprunter avec plaisir.

- Si par mésaventure vous vous perdez, demandez votre chemin à un Lion, ils ont l'air intimidants mais ils sont très gentils vous verrez.

La jeune demoiselle sourit avec assurance et, écoutant avec attention les aventures que décrivaient Frelsì, reposa finalement les grands ciseaux sur la table où elle les avaient trouvé. Pandora se demandait l'âge que pouvait avoir son interlocutrice. La femme qui lui faisait face n'avait certes pas l'air vieille, malgré ses cheveux blancs, pourtant, elle avait déjà servi une trentaine de familles, en plus de ses ventes sur les marchés. Elle racontait être apprenti et déjà au service d'une famille à ses quatorze ans, la jeune Vanes se sentait bien incompétente de ses dix doigts en comparaison.

Absorbée par les récits de Frelsì, la Rose écoutait avec l'intensité d'une élève assoiffée de connaissances. Elle imaginait des dagues cachées sous les jupons de la mariée et des jongleurs cachés entre les jambes d'un échassier haut perché. Elle buvait les paroles de la couturière, tant et si bien, qu'elle semblait avoir tout oublié de ce qui la préoccupait depuis l'officialisation de Frelsì comme couturière pour sa robe de bal. Dès lors que la jeune femme aux cheveux blancs eut fini, la studieuse élève la questionna.

- Y a t-il un moyen de voir ou de deviner ces armes cachées ? Je n'avais aucune idée que cela puisse exister.

En effet, Pandora avait plutôt intérêt à apprendre à repérer une arme dissimulée si elle le pouvait. Elle ne se sentait guère menacée, sinon elle ne serait pas seule avec une inconnue dans un atelier regorgeant d'outils potentiellement mortels, mais, elle pensait au bal organisé. Les armes n'y seraient évidemment pas autorisée et elle ne s'attendait pas à ce que des nobles se mettent à garder une dague dans leurs chausses mais.. après ce qu'avait dit Frelsì, certains étaient bien capable d'en avoir pour leur mariage alors, tout était possible, en tout cas, envisageable.

- Quant aux autres couturières, elles viendront sans doute vous saluer rapidement. Je ne saurais trop vous répondre concernant leurs personnalités, je crains de ne les côtoyer que pour des séances d'essayages où elles se montrent très professionnelles. Il faut bien dire que Dame Royeli n'aime guère les bavardages.

La gouvernante était presque toujours présente lors des essayages et se montrait souvent intransigeante avec les petites mains qui s'affairaient de leur mieux. Ce n'était sans doute pas une personnalité très aimée des servants du palais mais, il n'en restait pas moins qu'elle dirigeait cette armée de serviteurs avec un brio certain.

- Si je vous questionnais sur des demandes inhabituelles c'est que j'en aurais moi-même une à vous soumettre.

La demoiselle fit quelques pas dans la large salle, jeta un regard à la porte fermée, tendit l'oreille à l'affut de bruit de pas et prit une petite inspiration avant de se tourner vers Frelsì.

- Cela n'a rien d'aussi extravagant que ce que vous avez pu me rapporter mais, cela doit resté secret. Surtout, Dame Royeli ne doit rien en savoir. Puis-je vous faire confiance là-dessus, madame Heilagt ?

Pandora avait inconsciemment joint ses mains devant sa poitrine, elle priait sincèrement la jeune femme à peine rencontrée de garder un secret pour elle.

- C'est une demande très égoïste de ma part et je ne voudrais surtout pas que cela vous cause du tort, évidemment je comprendrai un refus de votre part.

Elle tergiversait un peu mais avec honnêteté elle s'inquiétait de ne pas mettre en défaut la couturière qui pouvait tout à fait ne pas vouloir prendre le moindre risque pour sa position nouvelle acquise. La Rose lui laissa le temps de répondre avant de poursuivre sur un ton plus bas, presque de confidence.

- Pensez-vous pouvoir me confectionner une seconde robe ? Une robe dont personne ne connaîtra l'existence et que je pourrais porter sans que nul ne me reconnaisse. Je voudrais pouvoir profiter des festivités moi aussi.. m'échapper le temps d'une soirée.

Les yeux brillants de ce rêve qu'elle sent accessible, là, tout proche, entre les doigts de sa nouvelle couturière, la jeune femme se tait et attend son verdict. Elle voulait une robe de bal conventionnelle, répondant à tous les critères de Dame Royeli et de la bonne société qu'elle représente, et une autre robe de bal, plus légère, libre du poids des convenances qu'elle pourrait porter sans se soucier d'être vu et jugée. Elle ne serait dès lors plus qu'une danseuse masquée dans la foule. C'est en tout cas ce qu'espérait Pandora. Si ce plan n'était pas sans faille, il avait au moins le mérite de la faire rêver un peu.
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MessageSujet: Re: Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.    Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.  Icon_minitimeLun 11 Mai - 0:18

Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.  Xdd1

J'ai rencontré ce matin, devant la haie de mon champ...

Frelsì mit quelques secondes à réaliser que la demande de l'adolescente était réelle. Pour le coup elle s'attendait à bien des choses, mais pas à ça. Cette information lui serait cruciale pour la suite avec ses amis à la rose noire. Cette était risquée pour Pandora, une couturière ordinaire aurait sans doute filé en parler à cette dame Royeli, aux gardes ou à n'importe qui pour ramener la Rose "à la raison". Mais notre amie n'était ordinaire, et comprenait beaucoup mieux pourquoi elle était dans cet atelier et non renvoyée dans les rues d'Heldor pour privilégier une professionnelle plus sûre.
Elle était exactement là où elle devait être, à vrai dire. Tout se déroulait à merveille, et notre infiltrée espérait bien que ça resterait le cas.
Cette nouvelle tâche allait lui demander du temps en plus, elle allait avoir du travail pour deux au moins, tant pis, elle ne perdrais pas de temps en divagation le soir, c'était bien aussi. De plus, c'était l'occasion rêvée de gaganer la confiance de sa cliente
Elle lui sourit avec tendresse et amusement.


Je serais ainsi discrète qu'une... souris sur ce projet. Elle baissa la voix avant de poursuivre. Et si vous le permettez, je le ferais sur mon temps libre dans mon atelier nomade afin d'éviter toute fuite d'information... Vous me direz ce que vous voulez, c'est vous qui choisissez, je ferais tout mon possible pour que ce soit exactement comme l'imaginez.


Cela lui donnait également un prétexte pour s'absenter et demander à un camarade messager un contact pour le bal. Les Nérozias seraient forcément de la partie, c'était évident, il y avait beaucoup trop de choses à voir et à entendre, des amitiés et rapprochements entre certains nobles qui se manifesteraient... Pour qu'ils n'en profitent pas. Et elle serait ravie de partager cette lueur d'espoir pour un changement allant dans le sens du peuple.
Elle repensa à la remarque sur la femme qui la suivait presque comme son ombre. Si elle n'aime pas les bavardages... Elle serait sans doute déçue. Frelsì ferait en sorte de lui montrer que l'on peut être bien plus efficace dans une équipe qui s'amuse au travail. Cette austérité et ce sérieux dans les tâches professionnelles était bien digne de cet univers plein de convenances et de principes contre la nature même de chacun. Il faudrait pour cela user de sympathie et la ménager tout de même un peu. Si elle pouvait détendre un peu cette porte fermée qu'était dame Royeli, ce serait un confort supplémentaire durant les semaines à venir, non négligeable.

Les gardes sont donc les "Lions", très bien. Le fait de se perdre pourrait être un bon prétexte à la discussion, en plus du contact humain plus agréable, faire connaissance avec les gardes serait idéal si les Nerozias venaient au bal. Certains d'entre eux ont le sang chaud, très chaud, une patience et une diplomatie limitée, un garde trop insistant ou pénible serait un déclencheur pour une catastrophe générale tout à fait plausible. Il valait mieux ne pas prendre ce risque. Elle nota l'information avant de repenser à l'histoire des armes. De toute évidence, cela avait interpellé la jeune Vane. Se sentait-elle menacée ? Ou était-elle seulement curieuse ? Difficile de savoir...


Il a beaucoup de façon de les cacher, je n'en connais sans doute pas la moitié. Mais certains sont moins malins que d'autres, et donc beaucoup moins discrets. Si vous vous inquiétez vous le bal, ceux-là seront vite repérés par les Lions vous savez, ils doivent être bien plus attentifs chacun qu'avec nos deux paires d'yeux réunies pour observer cela.

C'était une réalité. Les gardes expérimentés pouvaient être de véritables lynx sur ce genre de choses. Il y aurait forcément des tentatives pour faire rentrer des armes, et elle avait déjà sa petit idée sur les premiers susceptibles de le faire.
Toute ça lui donnait à la fois un grand sentiment d'angoisse et d'euphorie, mêlés. Sa petite cliente rebelle l’intéressait de plus en plus, en plus de voir, elle osait. elle avait réellement de l'avenir dans cette mission qu'est la gestion du duché.
Une interrogation lui venait : Pourquoi voulait-elle se promener anonymement et sans prévenir personne ? Elle prenait beaucoup de risques avec cette initiative, et l'enjeux n'était pas bien évident pour notre amie. Il serait compliqué pour la jeune femme de se retirer de la surveillance de ses gens, elle aurait beaucoup à faire. Sans compter sur ses cheveux qui était reconnaissables entre mille...


Je peux me permettre de vous demander... Pourquoi voulez-vous vous joindre aux simple citoyens ? Beaucoup de jeune femmes rêveraient d'être à votre place ce jour là, je suppose... Tout ce monde réunit rien que pour vous... Des prétendants éduqués, et fortunés... Vous voyez ?

Elle l’observa longuement, à la recherche d'une façon de contourner cette histoire capillaire. Une teinture avec des terres et des plantes tiendrait trop longtemps pour disparaître avec un simple rinçage avant de reprendre son rôle de reine du bal , une perruque ? Pourquoi pas... Encore faudrait-il en trouver une discrètement, et souvent ce genre de chose était fait sur mesure. Compliqué, mais pas impossible... Une coiffe ? ça pourrait être possible,

En tout cas... Il faudra que l'on trouve une solution pour vos cheveux mademoiselle, si vous voulez passer inaperçue... Ils sont splendides, mais bien peu commun, j'ai peur que vous soyez de suite reconnue...

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MessageSujet: Re: Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.    Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.  Icon_minitimeMar 12 Mai - 10:37

L'idée était-elle trop farfelue ? La surprise qui se lisait sur les traits de la couturière inquiétait la jeune fille qui la fixait avec intensité. Allait-elle refuser ? Courir avertir sa gouvernante ? Pandora savait bien que c'était là un des premiers risques mais, elle ne pouvait guère faire autrement que de confier son projet à au moins une personne si elle voulait le voir réaliser. Il lui fallait un habit différent de ses robes traditionnelles ou de celles qu'elle avait déjà portés, sans quoi, il était certain qu'elle ne réussirait pas même à sortir du palais. C'était en tout cas ce que la jeune femme imaginait.

Quant au choix de la personne choisi pour recueillir sa capricieuse idée folle, Frelsì, parce qu'elle était inconnue du palais, semblait en réalité sa meilleure option. De plus, Pandora par son éducation ou par l'exercice de la chose, avait l'impression de pouvoir jauger rapidement si une personne était digne de confiance. Une prétention qui se retournerait sans aucun doute contre elle un jour mais, pour l'heure, Frelsì lui avait fait la meilleure impression. Elle avait l'air d'une femme qui savait garder des secrêts. Ce n'était sans doute pas tout à fait faux..

Elle accepte d'être une discrète et laborieuse petite souris, se cachant dans son antre pour confectionner la déjà sulfureuse robe. La tension qui habitait la jeune rose semble soudain se disperser, laissant ses épaules retomber un peu en arrière, soulagées. Pandora commençait à croire que tout cela était bien possible. Elle avait beau préparer ses petits plans, les imaginer et les rêver surtout, depuis plusieurs semaines, elle n'était pas encore bien persuadée d'arriver à les concrétiser. Avec l'aide de sa couturière, cela semblait tout à coup plus facile.

Frelsì rassure la jeune femme sur la détection des armes cachées, les Lions devaient être entrainés à ce genre de chose. Pandora acquiesce, effectivement, ils le devaient. Elle se sentait un peu bête de ne pas vraiment savoir ce genre de choses. Elle connaissait le moindre couloir de l'immense édifice mais les véritables rouages du palais lui étaient inconnus. Sans doute la Vanes aurait aussi aimé connaître comment repérer ce qui est dissimulé, c'était après tout une compétence tout à fait essentielle en société. Elle maîtrisait déjà en partie cet art pour débusquer les faux-semblants et les discours vides mais, repérer une dague sous des jupons, cela ne semblait pas inutile.

Cependant, Pandora ne s'attarda pas davantage sur cette intéressante compétence, elle rêvait déjà de cette robe qui lui promettait des escapades anonymes et donc, forcément, exceptionnelles. La jeune Vanes n'avait pourtant jamais eu de problème à assumer son nom et son titre, elle n'avait jamais essayé de fuir ou de se dérober à sa fonction. Plus encore ces derniers mois, la jeune femme avait fait parlé d'elle en prenant des responsabilités jusque là réservées aux membres masculins de la familles ou à la duchesse. Pourquoi, cette soudaine envie d'anonymat ? La question de la couturière était pertinente et naturelle, Pandora prit pourtant quelques secondes avant de répondre. Dans ses prunelles roses, brille l'éclat d'une vérité inéluctable, dans sa voix, la mélodie douce mais implacable d'un destin tracé d'or.

- J'aurais dix-huit ans, madame Heilagt. À minuit, lorsque le quinzième jour du mois de mirios se sera totalement écoulé, je ne pourrais plus être considérée comme une enfant.

Ce n'était plus le cas depuis longtemps évidemment, on ne se risquerait pas à dire que Pandora était une enfant, quand bien même par certains aspects, elle le restait. Ce qui était sous-entendu ici, c'est que la jeune femme ne pourrait plus bénéficier de ce dernier rempart qu'était sa relative jeunesse.

- Je sais bien que c'est égoiste et je serais bien ingrate de me plaindre de ma position. Je ne veux pas m'enfuir face à mon devoir, je sais depuis longtemps quel est le chemin qu'il me faudra emprunter pour le bien de ma famille et de mon duché.

Elle disait cela sans animosité ni amertume, elle ferait, c'était certain, tout ce qui était en son pouvoir pour assurer le bien de sa famille et le bien-être de son peuple. Quant aux prétendants.. ils n'étaient en réalité pas si nombreux. Du moins, ceux qui pouvaient réellement prétendre à un regard du Duc. Il était connu, au moins de la sphère haute de la société éridanienne, que la Duc de Vanes attendait un mouvement du Roi en sa direction. A côté du Roi lui-même, peu se sentait à la hauteur. Cependant, le Roi ne semblait guère interessé. Ce qui laissait la jeune Vanes dans une position délicate, il était commun qu'à leur dix-huit ans, les jeunes filles de bonnes familles soient dors et déjà fiancées à un bon parti. En étant encore libre de tout engagement, Pandora se sentait coupable, comme si, quelque part, elle avait failli à ce qui semblait être sa plus simple tâche ; plaire à un homme.

Cette culpabilité se mêlait d'une urgence déraisonnée de faire ses preuves, d'être celle qu'elle voulait, et vite, avant que cette liberté conditionnelle ne lui soit plus offerte.

- Avant minuit, je voudrais, un instant seulement, n'être qu'une enfant qui s'amuse à sa fête d'anniversaire, une dernière fois.

Une première fois peut-être aussi. Pandora ne se rappelait pas avoir passer un anniversaire autrement qu'entourée de protocoles. Ces derniers mois lui avaient offerts des rencontres qui se défiaient bien souvent des convenances et, si elle avait perçu toute la dangerosité de cet état d'esprit, elle en percevait aussi l'enthousiasme.

- Je ne ferais évidemment pas l'affront à mes invités de ne pas être au bal.

Ce n'était qu'une parenthèse que la jeune femme demandait. Un moment arraché à sa future vie. Une escapade dont elle pourrait se rappeler plus tard, avec un sourire un peu coupable d'une enfant ayant fait une bêtise sans s'être fait attrapée. Evidemment, Pandora ne comptait pas se faire prendre mais, à l'expression qui se peignait sur son visage aux derniers mots de Frelsì, elle n'avait visiblement pas penser à tout.

Il semblait même que la rose s'effondrait à l'évidente réalité que Frelsì venait de lui rappeler. Ses cheveux roses ne passaient pas inaperçu, c'était même très certainement ce qui démarquait le plus la jeune femme, ce qui lui avait valu son surnom de Rose d'éridania et.. elle n'y avait pas pensé. Elle, qui vivait avec cette couleur depuis des années, avait simplement oublié à quelle point elle était particulière et identifiable. Pandora est obligée de se poser contre une table, s'appuyant d'une bras fébrile. Comment avait-elle pu ne pas prendre en compte ce "détail" ? Son autre main passe dans ses cheveux comme si cela allait chasser ce mauvais sort.

- Que je suis sotte..

Le murmure est dur et dans ce soupire dramatique s'envolent des éclats de rêve. Pourtant ses méninges s'agitaient, se pressaient de trouver une solution à ce problème jusqu'alors ignoré. Elle ne pouvait pas abandonner si près du but. Des idées similaires à celles qui traversèrent un peu plus tôt la tête de la couturière s'imissèrent dans l'esprit de la jeune Vanes. Avec les mêmes réponses, les teintures étaient trop contraignantes, elle ne pourrait pas s'en défaire avant de bal. Elle n'avait jamais porté de perruque et ne voyait pas où s'en procurer, ni même si elle ferait vraiment illusion, il était certain qu'elle tomberait.. Une coiffe, serait sans doute idéale, mais la jeune femme avait les cheveux si longs qu'il lui faudrait un véritable chateau sur la tête, difficile de croire que cela passerait inaperçu. Une capuche ? En plein Mirios.. à moins que la pluie ne se mette à tomber, elle aurait l'air bien bête et louche qui plus est.

L'escapade semblait bien compromise et Pandora commençait à envisager l'inenvisageable.. couper ses cheveux. Son regard se perdait, hagard, sur la paire de ciseaux qu'elle avait reposé un peu plus tôt.. Quand une idée encore plus farfelue illumina son visage. Touchée par la grâce d'un dieu bien rocambolesque, la jeune femme se redressa, comme un pantin dont on aurait relâché les fils et qu'on reprenait soudain en main.

- Il suffit que je ne sois plus la seule !

La jeune femme qui se comprend sans doute toute seule, se met à faire les quatre cent pas dans la pièce, ses méninges travaillant visiblement à plein régime sur cette drôle d'idée.

- Si mes cheveux sont reconnaissables, c'est parce que je suis la seule à les avoir de cette couleur, enfin, à Vanes en tout cas.

Il y avait très certainement d'autres personnes avec des cheveux à la couleur comparable. Les races peuplant Istheria étaient trop diverses pour qu'elle soit réellement unique en son genre.

- Si je n'étais pas la seule, si d'autres à Vanes, en nombre conséquent, avaient, au moins le temps d'une journée, des cheveux roses ou rosés.. je passerai dès lors inaperçue !

Inaperçue peut-être pas mais, la couleur de ses cheveux ne serait plus aussi discriminant. Cela étant, si la théorie était probablement correcte, la pratique elle, n'était pas aussi simple à présenter. Comment faire en sorte que des vanésiens, et le plus possible, se teignent les cheveux en rose ? La journée de festivités était bien dédiée à la rose et sa couleur, et l'idée pourrait être en réalité bien accueilli par les vanésiens, c'était amusant et inédit. Serait-ce suffisant ? Comment faire circuler l'idée dans la population ? Comment la rendre virale et attirante ? Allant de gauche à droite et de droite à gauche, Pandora était en plein questionnement. L'idée farfelue, était-elle folle ?
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MessageSujet: Re: Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.    Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.  Icon_minitimeJeu 21 Mai - 0:26


Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.  3x62


Une fille bien plantée sur ses deux jambes,
et qui traîne en liberté où bon lui semble



Notre couturière écoutait avec attention, et un certain attendrissement les raisons qui poussaient la jeune femme à chercher un anonymat tant détesté et redouté par d'autres. C'était logique, et tout à fait compréhensible. Comme elle se l'était précédemment imaginé, cette place d'héritière d'une grande famille ne devait pas être fait uniquement de repas copieux et de luxes divers. Il y avait de ça, mais pas seulement. Pour convenir aux exigences et attentes de son entourage, il faudrait à la jeune Vanes, bien des sacrifices. Personne ne pouvait lui en vouloir de caresser l'espoir d'avoir une soirée à elle, quelques heures pour juste s'amuser. Sans gardes, sans gouvernante boudeuse, sans parents exigeants, sans prétendants qui roulent des épaules, sans les hypocrites qui font des pieds et des mains pour attirer l'attention.

Au cours de sa carrière, Frelsì avait vu quelques fois des nobles craquer. Exclusivement la gente féminine à vrai dire. Les inégalité sont également dans ce que la nature ou une quelconque divinité a choisit pour nous : Donner la vie ou la propager. Cela impliquait beaucoup de choses annexes à ce simple coup du hasard (ou d'une destiné programmée ? La question se pose ). De plus, elle avait toujours été facilement dans les bonnes grâces de ses clientes, et gagnait leur confiance sans trop d’effort. Cela avait été bien utile dans ses missions pour les Nerozias, mais aussi simplement dans son objectif personnel : permettre un bout de bonheur à tous si elle le peut. Elle s'était rendue complice de quelques dérogations à la règle, jamais de l'ampleur de celle-ci, on parle tout de même d'un événement extrêmement important dans la vie locale, impliquant un nombre d'individus divers, avec des intentions de même, assez important, et de la personne au centre de l'attention de tous. Mais elle n'allait pas frémir à l'idée de pousser cette limite.  


Ce n'est ni égoïste, ni ingrat. On veut tous être quelqu'un d'autre, une journée. Surtout dans des moments qui parquent la fin d'une étape de vie. Vous êtes loin d'être la seule à en rêver, il n'y a pas de mal à ça.

Elle repris place sur le plan de travail qui lui servait d'assise ponctuelle plus tôt. Croisa les bras, et se mit à réfléchir quelques instants à toute cette histoire. Tout cela demanderait beaucoup de rigueur, de sa part, mais surtout de celle de la jeune femme, avait-elle prévue une bonne excuse pour disparaître des regards de son entourage au beau milieu de la journée qui lui était dédiée ?
Comment sortir sans risquer de soulever quelques interrogations du personnel du palais ? Comment revenir de même ?
Ces questions sonnaient comme l'élaboration d'un plan lors des réunions de la caste de la rose noire? Ce côté familier amusait notre amie, c'était un jeu auquel elle aimait se prêter. Ses yeux, glissèrent vers le sol en même temps que ses pensées le faisaient dans l'espace prévu pour cela. Il faudrait que tout soit parfait, oui.

Cette idée de répandre la couleur de cheveux de Pandora dans toute la ville, comme la dernière mode à ne pas manquer, était sans doute la meilleure. Pourquoi se cacher, au final ? Elle se releva rapidement avec une idée en tête.



C'est pourquoi, il serait important que les choses soient bien faites. Histoire que vous puissiez vraiment en profiter ! Je peux lancer la rumeur dans les commerces. Vous savez, les commerçants sont bavards, cela ira très vite, et certaines racines teignent très bien les cheveux blonds ou... blancs, comme les miens, en rose. Donc techniquement il serait possible de le faire sans trop de souci. Je pourrais laisser entendre que vous seriez heureuse de voir d'autres jeunes filles vous ressembler pour cette journée. Ce serait une façon de vous célébrer, tout ayant le costume le plus admirable : Celui de celle que l'on honore ce jour.  

Rien ne l'empêchait de suivre l'évolution de l'information par la suite, si aucun retour n'était évoqué, il serait toujours temps d'envisager autre chose...

Elle fouina dans son sac en cuir quelques secondes, à la recherche de son calepin. Un petit coup d’œil à la porte lui permis de vérifier si l'absence de la gouvernant était toujours d'actualité. Elle en sortit une petite branche de saule carbonisée, précieusement emballée dans une chute de coton qui était maculée de taches noires à cause de son contenu. Le calepin en cuir un fois sur ses genoux, elle l'ouvrit avant d'écrire avec son éternelle écriture allongée " Robe Conti" Elle donnait toujours des noms hasardeux à ses créations, surtout pour se retrouver dans les documents divers, le mesures, les notes, et les patronages. De plus, dans le cas présent il n'aurait pas été très habile d'évoquer le nom de sa demandeuse... Autant lui attribuer un nom tout à fait extérieur à la situation.


Alors, cette robe, à quoi ressemblera-t-elle ?


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Pandora Vanes
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MessageSujet: Re: Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.    Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.  Icon_minitimeDim 31 Mai - 18:04

La compréhension et l'empathie dont faisait preuve la jeune femme aux doigts d'or libéraient un poids des frêles épaules de Pandora. Ne pas être jugée, ni n'être condamnée, était une bénédiction. Si la jeune Vanes ne pouvait guère abandonner tout sentiment de culpabilité, elle le faisait fort bien taire, mieux même que ce qu'elle se pensait capable. Elle enterrait sa fierté de Vanes pour arroser des fleurs rebelles. C'était tout à la fois terrible et grisant. L'enfant trop sage se jouerait des chaînes et des protocoles de sa condition, pour une seule journée de liberté volée.

Etait-ce, vraiment, une seule journée ? Depuis quand, rongeait-elle ces chaînes qu'elle clamait avoir docilement adoptées ? Pourquoi, ce soudain désir de liberté ? Elle qui avait tout et qui promettait se contenter de ce que le destin lui donnerait, ne le défiait-elle pas en se frayant un chemin que nul autre ne tracerait pour elle.

La demoiselle ne se questionnait pas davantage, ou sans doute, évitait-elle trop d'introspection. Puisque ces questions étaient dangereuses, elle les enterrait, au côté de sa culpabilité d'enfant sage. En lisant dans le regard de sa désormais confidente, une énergie similaire à la sienne, un sincère désir de l'aider dans son sulfureux projet, Pandora se remit à croire, qu'elle avait trouver là ses ailes. Tissées de secrets, cousues de fils magiques, des ailes comme les voiles d'un navire, prêtes à s'ouvrir et à prendre le vent, quelque soit sa direction.

- Ce serait parfait !

Réagissait la jeune femme à la provision de sa couturière de faire passer le mot sur cette extravagante nouvelle mode. Du rose pour toutes. Pour tous même ! Pourquoi pas ? La rose demoiselle souriait en imaginant tout Heldor habité de têtes parme et magenta. Elle redevint bien plus sérieuse lorsque Frelsì l'interrogea sur cette fameuse robe qui devait lui octroyer l'anonymat quelle cherchait. Pandora l'avait imaginé, sous des centaines de formes différentes sans jamais s'arrêter sur une idée précise.

- Il faudrait quelque chose.. qui ne ressemble pas à ce que porterait une heldarinne.

Quelque chose d'exotique, de moderne peut-être même. Cependant, la jeune Vanes n'était pas prête à porter ces décolletés plongeants à la mode à Hesperia. C'était pourtant là un bon moyen de s'écarter de ce que porterait une Vanes.. La mode Heldari réprouvait que l'on dévoile trop de peau, surtout chez les femmes, évidemment. Pandora ne se voyait pourtant définitivement pas en comtesse Hesperanne. Une autre idée lui trottait dans la tête, elle hésitait encore deux secondes avant de s'ouvrir à sa complice.

- Que pensez-vous des robes ouvertes dans le dos ? Rien de trop.. plongeant, bien sûr, juste un dos nu. Je ne crois pas avoir déjà vu cela à Heldor.

Pandora questionnait du regard sa couturière à la chevelure blanche, trouvait-elle cela trop extravagant ? La demoiselle cherchait l'approbation de sa complice, elle était après tout couturière puis, désormais un peu aussi, sa confidente, la seule à pouvoir juger de ces choix audacieux.

- Pour le tissu je vous laisse..

La porte qui s'ouvrit dans son dos fit sursauter Pandora, interrompant sa phrase alors qu'elle se mordait la langue. Entrant en trombe dans la pièce, Dame Royeli, passablement agacée, s'approchait à grands pas du duo un brin trop proche à son goût. Face au regard acéré de sa gouvernante, Pandora se cru un instant perdu. Avait-elle tout entendu de leur conversation ? Cachée derrière la porte, attendant le bon moment pour rappeler à l'ordre sa maîtresse égarée. La jeune Vanes fuyait le regard de l'intendante.

- Mademoiselle, vous ne devriez pas partir seule ainsi.

Le ton était sec mais, ce n'est certainement pas ce que dirait Royeli si elle avait connaissance de la nature de la conversation qu'elle avait interrompu. Pandora se reprit rapidement, pas assez sans doute pour éviter les suspicions mais assez pour éviter les questions.

- Pardonnez-moi Dame Royeli, j'étais si heureuse de montrer à notre nouvelle couturière son environnement de travail que j'en ai oublié mes propres devoirs.

La jeune femme prenait soin de ne pas nommer la couturière, connaître son nom pourrait laisser l'idée à sa gouvernante qu'elle souhaitait se rapprocher de la terrane. Le masque de convenance avait reprit place sur les traits de la demoiselle, avec une rapidité et une facilité déconcertante, la jeune Vanes serait-elle finalement devenu une habile menteuse ? Certainement pas. Elle n'avait rien dit de faux après tout, elle était effectivement heureuse de conduire sa couturière dans ses nouveaux locaux. Nul mensonge ici. La jeune Rose, si elle n'était peut-être pas si bonne menteuse était en tout cas habile en conversation. Elle reprenait déjà, ne laissant guère le temps à sa gouvernante de s'interroger ou d'analyser davantage sa présence ici.

- Vous avez raison cependant, je ne devrais pas me balader ainsi, nous avons encore du travail à accomplir.

Acquiescer docilement, accepter ses fautes et aller dans le sens de son interlocuteur, Pandora savait faire. Elle se dirige vers la sortie, se tournant une dernière fois vers Frelsì.

- C'est un plaisir de vous savoir ici, faites savoir à Dame Royeli si vous avez besoin de quoi que ce soit. J'espère vous revoir bientôt, pour les essayages.

Un sourire affable, bienveillant, mesuré et pourtant, en sous-titre, bien malicieux, comme le serait celui d'un enfant qui sait avoir dupé l'adulte à côté de lui. Suivi de sa gouvernante, Pandora disparait à nouveau dans les couloirs du palais ducal, laissant entre les doigts d'or de la couturière, une aiguille en diamant et des rêves d'évasion.
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MessageSujet: Re: Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.    Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.  Icon_minitime

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Une aiguille de diamant ne vaut rien sans des doigts en or.
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