Petit traquenard nocturne

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• Civils: 15

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- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 Petit traquenard nocturne

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Anonymous Invité
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MessageSujet: Petit traquenard nocturne   Petit traquenard nocturne Icon_minitimeMar 17 Mar - 19:27

Thémisto. Jamais la cité ne m'avait semblé aussi lugubre et miteuse qu'aujourd'hui. Murs lépreux, ordures jonchant la terre battue des ruelles, chiens faméliques et hargneux rôdant en quête de pitance, la ville suintait la misère. Sentait la misère, littéralement. Rien de nouveau bien sûr mais, jusqu'alors, je ne m'en étais pas vraiment soucié ; bien qu'y résidant depuis de nombreuses années cela n'avait jamais été "ma" ville. Je voyais les choses différemment, maintenant que j'avais pris la tête des Cavaliers de Sharna. Un poste que j'avais longuement hésité à endosser, le pouvoir ne m'avait jamais intéressé et j'étais bien trop vieux pour changer à ce niveau, mais l'idée de ce que cette caste pourrait devenir si elle tombait entre de mauvaises mains - comprenez par là pires que celles de Démégor, si difficile que cela puisse sembler cela n'avait rien d'impossible - m'avait finalement décidé. L'une des conséquences de cette décision était que Thémisto était devenue "ma" ville et sa population "mon" peuple. De quoi en perdre le sommeil, compte tenu de l'état dans lequel ce dément de Démégor et son malveillant de second avaient laissé les choses. Mais le premier était mort, définitivement mort cette fois, et je n'avais pas attendu pour virer cette mesquine crevure de Wode. La situation allait pouvoir changer, enfin.

La nuit n'allait plus tarder à étendre son sombre dais sur la cité. Cela ne la rendrait pas plus accueillante, au contraire, surtout avec la sale petite bruine qui, depuis l'aube, ajoutait une touche délicate à l'ambiance déjà morose des lieux. Les rues les plus mal famées allaient devenir de véritables coupe-gorges, avec les ténèbres c'était toute une faune dangereuse, aux abois et prête à tout du fait de sa misère noire, qui se répandait dans les quartiers pauvres de la ville. Malheur alors à qui s'y aventurait, s'il n'était pas capable de défendre férocement sa bourse et, bien souvent, sa vie. Mais je ne craignais pas les nuits de Thémisto, nombre des plus dangereux prédateurs qui y rôdaient faisaient partie des hommes que je dirigeai depuis une éternité et je n'avais rien d'une proie facile. Et ce soir plus que jamais les Cavaliers Noirs étaient de sortie, avec pour mission d'éliminer toute contestation d'une manière assez spectaculaire pour calmer les ardeurs des plus téméraires. Certains s'étaient crus à l'abri, du fait de leur position sociale ou parce qu'ils pensaient avoir été discrets. Ils apprenaient maintenant à leurs dépens à quel point le commandant des espions des Cavaliers de Sharna pouvait être bien informé.

Pour autant, il n'était pas question de laisser toute la sale besogne à mes hommes. D'une part parce que l'apparence jouait un rôle crucial dans l'autorité d'un Cavalier, il était donc impératif que les gens me voient et se rappellent qu'il était sage de me redouter, et d'autre part parce que certains vieux comptes se doivent d'être réglés personnellement. Indifférent à la bruine, harnaché une fois n'était pas coutume de ma lourde armure de plate et de mon inquiétant heaume, juché sur mon destrier équipé pour la bataille et accompagné de deux fidèles Cavaliers Noirs, je m'engageai sans hésiter dans une ruelle minable au sol boueux et traîtreusement glissant. Les façades décaties des maisons penchaient tant les unes vers les autres qu'elles semblaient sur le point de s'écrouler, portes et volets étaient soigneusement clos et, quoi qu'il advienne, ne s'ouvriraient pas avant le lever du jour. Une bande de clébards galeux dérangée par l'avance de mon massif étalon jappa agressivement avant de détaler en grognant, démontrant si besoin était que leur sagesse était supérieure à celle de bien des êtres. Ma cible ne fuirait pas, pourquoi l'aurait-elle fait alors qu'elle ignorait tout de ma venue ? Enfin, je l'espérai du moins.

Il s'agissait d'une espèce de chef de gang qui s'était enrichi tout d'abord grâce au vol, puis en tant qu'usurier ; particulièrement connu dans le milieu pour les intérêts éhontés qu'il exigeait des pauvres bougres contraints de faire appel à ses services, il n'hésitait pas à faire trucider ceux qui ne pouvaient le payer. Et c'était cela qui m'amenait ce soir dans cette ruelle : il avait commis l'erreur de faire assassiner l'un de mes hommes quelques semaines plus tôt et je venais d'apprendre par l'un de mes espions où il se terrait. L'heure des comptes était venue, et l'addition allait être salée.

Mais les plans avaient ceci de fâcheux qu'ils ne se déroulaient presque jamais comme prévu. Alors que nous n'étions plus qu'à une vingtaine de mètres de la masure constituant notre destination, quelque chose me frappa rudement à l'épaule et l'un de mes compagnons lâcha soudain un cri de douleur. Un coup d'oeil me suffit à comprendre ce qui se passait : le malheureux venait de se prendre un carreau d'arbalète dans la jambe et je ne devais qu'à ma massive armure de ne pas avoir également un trait planté dans les chairs ! Simple question de malchance, ou un traître avait-il renseigné ma cible ? Aucune idée, mais si je voulais avoir une chance de le découvrir un jour il allait falloir que je me sorte de ce traquenard et fissa ! Embusqués sur les toits, les tireurs rechargeaient déjà leurs arbalètes et, pire, des petits groupes de malandrins apparurent aux deux extrémités de la ruelle. Cette fois le doute n'était plus permis : nous étions tombés dans un foutu piège...

Sans hésiter je dégainai ma lame et, hurlant à mes comparses de me suivre, talonnai mon destrier pour lancer une charge dévastatrice contre les quatre marauds qui prétendaient nous interdire le passage côté nord. Restait à prier Sharna que nous soyons assez rapides pour prendre les arbalétriers de vitesse, ce qui était loin d'être gagné...
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Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Petit traquenard nocturne   Petit traquenard nocturne Icon_minitimeMer 25 Mar - 23:14

Le froid, le vent, la pluie, les orages... cette ville, Thémisto, aussi lugubre qu'elle puisse être reste malgré tout la Capitale de Phelgra et donc je dois y faire un tour. Tout le monde sait que ceux qui vivent ici ne sont ni enchantés, ni capables de partir. On dit que ceux qui sont nés ici, y meurts aussi.... J'ai dû mal à comprendre cette façon de penser car quitte à mourir, autant le faire ailleurs qu'ici sérieusement. Les Cavaliers de Sharna y sont les dirigeants, utilisant la force et surtout la peur pour faire régner un semblant d'ordre et de justice dans ce qui semble être oublié du monde. Une fois que j'aurai repris la direction de Ridolbar, il est hors de question que ma ville devienne le repère des pourritures comme ici. Je sais très bien que je ne pourrais pas tout gérer, mais... je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour garder ma ville accueillante et agréable à vivre pour tous.

Les rues sont boueuses, les odeurs qui remontent dans mes narines m'ont d'abord donné envie de vomir, puis finalement comme tout le monde je m'y suis habituée. J'ai marché pendant des jours pour arriver jusqu'ici et même si tout le monde racontait les mêmes choses sur cette ville, la arpenter me donne presque des frissons dans le dos. Mes sens sont en éveils permanents depuis que j'ai mis le pied ici et les moindres gestes autour de moi sont des ennemis. Je pourrais être assassinée pour deux pauvres pièces... non... UNE pauvre pièce alors forcément.

J'ai traversé le vieux cimetière, celui réservé aux condamnés qui finalement sert à tout le monde, j'ai vu au loin la fameux quartier de Drys contaminée par le titan et j'ai aussi vu le Manoir des Cavaliers. On dit beaucoup de chose sur eux, j'ai entendu beaucoup de mal pour être honnête mais qui sait, peut être que le nouveau Grand Maître sera plus visionnaire... on a le droit de rêver. Je ne souhaite pas juger sans connaître, c'est trop traître. La seule auberge que l'on a pu me conseiller c'est celle où la populace se rend..... Le Discordieux, quel nom réjouissant. Assise en plein milieu de se bordel sans nom je ne suis pas très à l'aise et je guette mes arrières. Je suis peut être un peu folle de venir ici exposer mes oreilles et mon physique plutôt typique de ma race. Même cachée sous ma capuche on peut me reconnaître si on s'attarde sur moi, il faut dire que je dénote non pas par ma couleur de peau qui rappelle celle de Gorgoroths mais plutôt par mon élégance qui leur fait évidemment défaut. Leur côté " démoniaque ", c'est ça qui me met mal à l'aise je crois, c'est assez étrange comme sensation, c'est plutôt un ressenti. En parle de ça, je sens quelque chose se glisser dans ma poche discrètement. D'un mouvement vif j'attrape le petit voleur en me redressant pour le surprendre. Mais que vois je ? Un jeune enfant, probablement un natif Terran vu sa tête.

" Raté sale garnement ! Soit plus discret la prochaine fois ou tu pourrais perdre ta main ! "

D'un mouvement de bras je l'éloigne de moi et lui jette un regard sombre. S'il croit que je vais avoir de la pitié pour lui c'est dommage, car je ne me laisserais surtout pas avoir. Pas ici, pas maintenant. Le gamin sort de ce trou en courant, attirant par la même occasion les regards sur moi, forcément. Je m'immobilise un instant scrutant les être vivants, à moitié morts pour certains tellement imbibés par l'alcool ou alors même morts pour d'autres en me demandant ce qu'il va m'arriver. Un faux pas et je déclenche...

" T'es qui toi ? T'es une petite nouvelle ? Tu t'es perdue ? "

Et merde.... pourquoi moi ? Je jette un regard à Tao à mes pieds, lui demandant pardon d'avance pour ce qui va se passer.

" Non, je ne suis pas perdue. Je suis juste venue boire un verre et je m'en vais à présent. "

" Et je m'en vais à présent, comment qu'elle parle celle là ! T'envoies chier un gosse de chez nous et maintenant tu te barres ? "


Pourquoi quand ils boivent de l'alcool, les gens deviennent forcément mauvais, agressifs et complètement idiots ? Je n'ai vraiment pas envie de me battre, j'ai juste envie de partir sans faire de vague mais je crois que c'est trop tard pour moi. Quelques instants après, me voila en train d'échanger des coups à la volée contre plusieurs adversaires en même temps. J'arrive à esquiver, donner des coups mais voila, j'en prends aussi. Cette bagarre déloyale me donne envie de glacer cet endroit mais au lieu de ça, je bondis sur une table et après une belle impulsion je passe par une fenêtre tête la première pour fuir. Je sais, cela peut paraître lâche à première vue mais parfois faut savoir mettre sa fierté de côté pour éviter les ennuis.

Je cours à travers les rues inconnues, cherchant à semer tout poursuivant qui aurait la bêtise de me suivre, puis, au détour d'une ruelle je m'arrête. Dans un tonneau de bois rempli d'eau froide, j'y plonge mes mains pour y laver le sang et soulager mes phalanges. Je ne suis pas faite pour le combat de rue, de taverne, enfin tout ce qui est au corps à corps finalement. J'apporte un peu d'eau à mon visage légèrement tuméfié pour soulager un peu la douleur et nettoyer la coupure sur ma lèvre. Cette ville est véritablement pourrie jusqu'à la moelle ! Mais je pense pouvoir y trouver de l'aide dans ma quête de Ridolbar, sinon pourquoi le destin m'aurait-il conduit jusqu'ici ?

Maintenant que je n'ai plus d'endroit ou dormir, j'erre dans les rues sombres et humides à la recherche de mon destin. La bruine a finit de me tremper jusqu'à l'os et même si le froid fait parti de moi, j'ai besoin d'un peu de chaleur et surtout d'une bonne nuit de sommeil. Tandis que j'arpente l'inconnu accompagnée de Tao, ma petite renarde blanche, je suis attirée par une ombre étrange sur les toits. Lors d'un saut, j'entends sa mauvaise réception et instinctivement je me mets sur mes gardes. Un large sourire s'affiche sur mes lèvres, mon coeur s'emballe, mon rythme cardiaque réchauffe mon corps brutalement et la curiosité finit par me faire suivre cette... ou plutôt ces ombres. Ca tombe bien, le boulot d'espionne ca me connaît. Aussi discrète que les ténèbres, agile comme le félin, je poursuis les assassins (c'est surement des assassins vu leur allure) en espérant trouver des réponses auprès d'eux, qui peut être me guideront jusqu'à d'autres Ladrinis ! Ils m'apporteront probablement de l'aide.

Ils finissent par s'arrêter sur un bâtiment pour y prendre position, tout semble organiser et d'ici, j'ai bien le sentiment qu'ils préparent une sorte de traquenard. Mais à qui ? Et si jamais je me fais repérer ? Trop tard, j'y suis j'y reste. Mes réponses trouvent rapidement leurs réponses lorsqu'une petite troupe de cavaliers débarque. Ils semblent bien armés, bien équipés et c'est probablement des Cavaliers de Sharna... qui pourrait être aussi assuré à cheval dans cette ville pourrie ? Mais pourquoi est ce qu'ils attaquent les Ca.... Ahhhh !!!! Ils lancent l'attaque !!!! Merde ! Les premiers carreaux sont lancés et à peine s'en rendent-ils compte qu'ils lancent une charge sur l'ennemi, talonnant leurs fières montures de guerre. Tout se passe très vite, j'entends des cris, des carreaux qui fusent et des arbalètes qui se rechargent. Fait chier !

Je décide d'intervenir rapidement avant que cela ne dégénère de trop, sans savoir si je fais le bon ou mauvais choix. Je bande mon arc, encoche une flèche et... dans le mile ! Le corps tombe du toit flèche en pleine poitrine. Seconde flèche, troisième, quatrième.... un carreau me blesse le bras, j'en lâche mon arc qui glisse sur le toit et tombe au sol. Sans tarder, j'entame une course folle vers mon ennemi qui recharge déjà son arbalète. Au plus rapide et....ca sera moi ! De tout mon élan je lui rentre dedans, comme une sauvage et l'emporte avec moi dans une chute dans la boue en contre bas. C'est assez violent comme réception mais dans l'urgence j'ai fait au mieux ! Je me redresse le souffle court et concentre mon essence en une fraction de seconde pour lui créer une sorte de tombeau de glace pour l'immobiliser au sol. Seule sa tête est épargnée afin qu'il puisse parler. C'est vraiment pas de chance pour lui, car dans cette cité détrempée par la pluie, mon pouvoir est franchement pratique et efficace. Décidément cette journée n'aura pas été de tout repos ! Vivement que je dorme ! Quoi que là, un bon bain serait le bienvenu !  

Je me tourne alors vers les Cavaliers, voir si tout est en ordre de leur côté avec les adversaires au sol.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Petit traquenard nocturne   Petit traquenard nocturne Icon_minitimeMar 31 Mar - 14:26

Si les malandrins qui sévissaient à Thémisto étaient prompts à tendre embuscades et autres traquenards aux passants, soutenir une charge de cavalerie était une toute autre histoire. Les quatre gueux qui prétendaient nous interdire le passage, quoique munis de cottes de mailles et d'armes plus ou moins acceptables, firent néanmoins courageusement front avec, sans doute, l'espoir que leurs comparses arbalétriers nous abattent avant que nous arrivions au contact. Le dos et la nuque crispés dans l'attente du carreau qui risquait fort de m'atteindre, je n'en focalisai pas moins toute mon attention sur mes adversaires directs. Me soucier de ce contre quoi je ne pouvais rien, en l'occurrence les tireurs n'étaient pas à portée de mon arme, n'avait jamais été dans mes habitudes.

Arrivé quelques maigres secondes plus tard au contact, je parai férocement une hache visant mon destrier, lequel percuta de plein fouet l'un des pauvres hères de son poitrail protégé de mailles. Le bougre fut projeté au sol, sous les sabots d'Altaron qui, en bon cheval de guerre, ne chercha nullement à l'éviter comme l'aurait fait tout canasson non dressé pour la bataille. Une ébauche de hurlement provint du maraud, interrompu dans un ignoble craquement d'os lorsque ma monture le piétina sans pitié. Mes deux hommes avaient suivi le mouvement et arrivèrent à leur tour contre le "barrage", qui céda comme une digue sous une crue soudaine alors que deux de nos adversaires étaient rapidement mis hors combat par mes comparses. Quant au troisième, Altaron pila aussi net que le lui permettait la terre boueuse et glissante puis, avec une agilité déconcertante qui aurait mis à bas nombre de cavaliers, se cabra et boxa littéralement le dernier survivant de ses antérieurs, le blessant sans doute à mort vu la puissance des coups. Quoi qu'il en soit il s'effondra et, ne faisant qu'un avec ma monture, je la ramenai au sol en douceur et la fit pivoter pour la remettre face à la ruelle dont nous venions avec une question lancinante en tête : pourquoi n'avions-nous pas subi d'autres tirs ?!

Interloqué, je découvris une scène pour le moins étrange : une femme, crottée de la tête aux pieds, se tenait au milieu de la ruelle avec, devant elle, le corps de l'un des arbalétriers semblant coincé par une espèce de gangue de glace. Le deuxième tireur n'était pas en meilleur état car il gisait non loin, désarticulé, une flèche dépassant de sa poitrine. Quant aux malandrins qui avaient occupé l’extrémité sud de la rue, ils avaient apparemment trouvé plus judicieux de décamper au vu de la manière dont leur embuscade avait tourné. Restait à savoir pourquoi l'inconnue nous était venue en aide, les âmes charitables n'étaient guère nombreuses à Thémisto et l'aide rarement désintéressée, même si je devais bien admettre qu'elle avait été plus que bienvenue dans le cas présent. Je me tournai vers mon compagnon blessé, l'enjoignis à retirer le trait qu'il avait reçu dans la jambe et usai d'un peu de magie pour refermer sa plaie avant d'ordonner aux deux cavaliers en leur désignant du menton la maison où était censé se trouver notre cible :

"Fouillez cette bicoque et voyez si vous pouvez mettre la main sur ce maudit Harkel. Prenez-le vivant si possible."

Pour ma part je rengainai ma lame, me dirigeai vers l'inconnue et, parvenu à quelques pas d'elle, descendis souplement de mon destrier et retirai mon heaume tout en l'observant avec attention. Quoique de petite taille, il s'agissait indubitablement d'une Sindarine, probablement assez jeune, aux longs cheveux blancs soigneusement nattés. Ses yeux étaient peu communs, l'un étant bleu-gris tandis que l'autre arborait un vert émeraude, mais son regard semblait plutôt franc et direct pour autant que je puisse en juger. Je m'inclinai légèrement avec un léger sourire, de façade car je restai sur mes gardes malgré tout, avant de m'adresser à elle :

"Le bonsoir, Dame. Nous vous devons une fière chandelle, à ce qu'il semblerait."

J'indiquai les deux corps à terre d'un petit signe de la main avant d'ajouter :

"Permettez que je me présente : Sirion, nouveau "grand-maître" de ces fieffés coquins de Cavaliers de Sharna."

Mon regard se fit plus incisif alors qu'il se rivait sans détour dans celui de la Sindarine que j'interrogeai poliment :

"Puis-je vous demander qui vous êtes, et pourquoi vous nous êtes venue en aide, Dame ?"

Je fis appel à mon pouvoir d'empathie pour tenter de déceler une éventuelle tentative de me mener en bateau dans sa réponse ; même si de prime abord elle me faisait plutôt bonne impression on n'était jamais trop prudent en ces lieux où trahisons et mensonges étaient devenus un art de vivre.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Petit traquenard nocturne   Petit traquenard nocturne Icon_minitimeMar 31 Mar - 18:20

Dressée de toute ma hauteur, j'attends que les Cavaliers viennent à moi non sans être prête à une éventuelle attaque. J'ai bien compris qu'ici seule la trahison et les traquenards comptent. Ma Cité me manque finalement, tout n'était pas si terrible en fait, il manquait juste un peu d'aventure et autant dire que depuis mon départ, je suis servie. Ce monde est visiblement qu'aventure.... Celui qui semble être le chef se rapproche de moi après avoir soigné une blessure sur son compère et descend de sa superbe monture. Il s'approche et là incline légèrement le haut de son corps. Je fais un pas en arrière craignant une ruse mais en fait je me ridiculise car c'était vraisemblablement qu'un simple salut. Faut dire aussi que depuis que j'ai mis le pied ici je me fais agresser ! On est jamais trop prudent. En tout cas, je ne sais pas s'il me doit une fière chandelle mais il peut me remercier oui.  

"Permettez que je me présente : Sirion, nouveau "grand-maître" de ces fieffés coquins de Cavaliers de Sharna."


Mon sang ne fait qu'un tour et j'ai un léger sursaut en entendant son nom. Sirion, j'ai entendu parlé de lui un peu partout et surtout dans la taverne de tout à l'heure où les gens racontait son histoire. Ils le décrivaient comme un monstre sanguinaire au regard de fou furieux et à la carrure redoutable mais en fait.... ce n'est absolument pas cela. Et puis tuer son supérieur ce n'est pas non plus si ..... bref. Si je suis déçue ? Absolument pas au contraire, il me semble beaucoup plus abordable et "humain" que monstre. On pourrait le confondre avec l'un des miens, grand et élancé, la peau claire, les cheveux blancs et le regard si froid.... je ne vois pas bien d'ici mais ils semblent clairs et surtout perçants dans leur manière de me regarder. C'est toujours très déstabilisant quand quelqu'un essaie de lire à travers le regard, lorsqu'il plonge à l'intérieur de soi pour trouver et décrypter le moindre signe de duperie. Mais franchement, pourquoi je mentirai sur mon nom et la raison de mon intervention ? Je ne me laisserai pas troubler, surtout pas par lui.

" Je me nomme Enkara. Je suis intervenue car je préfère me retrouver du côté des Cavaliers plutôt que du côté de ces...cadavres."

Je montre du menton les pauvres agresseurs réduits en bouillie de l'autre coté de la ruelle. D'un côté, ce que je dis est vrai même si moi même je fais partis du clan des Ladrinis. N'oublions pas cependant que si j'ai fait ça, c'est uniquement pour me permettre d'atteindre mon but, non pas parce que je soutiens ce qu'ils font. Disons que j'en profite. Bref. Là, je suis seule en pleine nuit dans une ville que je ne connais pas, face au célèbre Cavaliers de Sharna et qui plus est leur Grand Maître, c'est franchement assez sensationnel. Je ne pense pas qu'ils me feront du mal, mais si je fais le moindre faux pas je risque peut être de me faire chasser. Je peux contrairement grimper sur les toits mais.... s'ils ont le contrôle de l'essence je ne sais absolument pas quelles utilisations ils en font. Et une chose est sûre, les légendes et les on dit ne sont jamais totalement fausses.

D'une main assurée, je rabats une mèche de cheveux derrière mon oreille et..... me tartine bêtement de boue. Mais ce n'est pas possible ! Je suis désespérante ! Mon regard qui alors le sien et se pose sur moi, calculant à se moment là que je ne suis pas très présentable. La boue recouvre toute mon armure et mes affaires, j'en ai dans les cheveux et sur le visage. Si je souhaite être dans leurs bonnes grâces et faire bonne impression, je vais devoir faire mieux. Je me penche un peu plus loin et ramasse mon arc tout sale aussi, avant de reconcentrer mon attention sur mon interlocuteur.

" Si vous souhaitez me remercier Sirion, j'accepte volontiers un bain et une nuit au chaud. J'ai eu quelques.... différents à l'auberge qui m'empêchent à présent de pouvoir y dormir. On dirait qu'on n'aime pas trop les étrangers ici."

Mes doigts caressent le bord de ma lèvre ouverte. C'est en effet une petite attaque sous entendant clairement que sa ville n'est pas encore au point concernant la sécurité en pleine nuit, mais bon, vu l'attaque qu'il vient de recevoir, j'imagine qu'il le sait déjà. Disons aussi que j'appuie et insiste bien sur le fait que je suis à la rue pour cette nuit. Je n'oublie pas de lui sourire au passage, dévoilant alors mes dents blanches :seule partie encore propre sur moi après cette altercation musclée.

" Et celui ci ? On en fait quoi ?"

Le pauvre tireur est toujours coincé sous ma glace.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Petit traquenard nocturne   Petit traquenard nocturne Icon_minitimeMer 1 Avr - 15:20

La jeune femme recula hâtivement d'un pas lorsque je lui adressai une légère révérence, puis sursauta à l'énoncé de mon nom. Je ne m'en étonnai pas outre mesure, la situation que nous venions de vivre, sans même parler de l'ambiance délétère qui sévissait en ville, avait de quoi rendre nerveux et suspicieux le plus flegmatique des êtres. Et puis, qui pourrait prétendre diriger les Cavaliers s'il n'était craint comme la peste? Bien des rumeurs circulaient sur moi et, si beaucoup n'étaient que pures affabulations, suffisamment d'autres étaient véridiques pour justifier ce genre de réactions. Dire que je n'avais rien d'un enfant de coeur était un doux euphémisme, on ne commandait pas les assassins et espions des légions de Sharna des décennies durant sans se salir les mains.

Toutefois la Sindarine, j'étais maintenant certain que c'en était une, n'eut aucune hésitation pour répondre aux questions que je venais de lui poser. Elle déclara se nommer Enkara et, pragmatique, ajouta qu'elle avait simplement préféré se ranger de notre côté plutôt que de celui des cadavres qui jonchaient désormais la ruelle miteuse. Je ne décelai aucune trace de duperie dans ses mots ou son expression malgré l'usage de mon pouvoir, ce qui n'était pas une garantie absolue bien sûr : je ne le maîtrisai pas assez bien pour cela et il existait des magies capables de le contrer. Mais le solide bon sens de sa réponse m'incitait à la croire, sans compter que j'aurais été malvenu de la suspecter de je ne sais quoi alors qu'elle venait de nous apporter une aide précieuse. Non, pour autant que je pouvais le sentir elle était surprise, un peu méfiante et sans doute un peu intriguée ; rien que de très naturel en somme, aussi mon sourire se fit-il plus sincère, et un brin amusé, lorsque je lui rétorquai :

"Eh bien, à voir l'efficacité avec laquelle vous avez éliminé ces gêneurs je préfère que vous vous soyez rangée de notre côté plutôt que du leur."

Voulant sans doute se redonner une contenance, elle replaça une mèche de sa chevelure derrière son oreille effilée...avec pour effet imprévu de répandre un peu plus de boue sur son fin visage. Je m'abstins de lui demander si elle comptait ainsi parfaire son camouflage, après tout c'était pour nous être venue en aide qu'elle s'était ainsi encrassée et, bien que maintenant l'amusement soit sans doute clairement perceptible dans mes prunelles couleur d'acier, l'observai sans un mot tandis qu'elle récupérait son arc dans la fange. Ceci fait, elle me refit face et ajouta avec un bel aplomb :

"Si vous souhaitez me remercier Sirion, j'accepte volontiers un bain et une nuit au chaud. J'ai eu quelques.... différends à l'auberge qui m'empêchent à présent de pouvoir y dormir. On dirait qu'on n'aime pas trop les étrangers ici."

Tout en souriant, elle passa un doigt sur sa lèvre qui, je le remarquai alors, était ouverte, probablement suite aux quelques "différends" qu'elle avait eus dans l'auberge en question. Je distinguai aussi des traces de sang frais sur son bras, provenant d'une plaie semblant de peu de gravité qu'elle avait subie je ne savais trop quand, aussi lui répondis-je tout en faisant à nouveau usage de mon pouvoir de régénération pour résorber ces deux blessures :

"Cette ville est devenue un vrai cloaque, étranger ou résident personne n'est en sécurité une fois la nuit tombée. Cela va changer, mais il faudra un peu de temps."

Je haussai légèrement les épaules, ne venais-je pas de me faire agresser alors même que j'étais à la tête des Cavaliers ? Thémisto n'avait jamais été une cité très reluisante, mais les choses avaient clairement empiré sous le règne de Démégor, qui voyait dans le chaos ambiant un prétexte très commode pour laisser libre cours à ses instincts sanguinaires et ce n'était de loin pas le seul. Par ailleurs les récentes épidémies n'arrangeaient rien, mais je chassai ces pensées moroses et ajoutai avec une petite moue légèrement sarcastique en observant brièvement la Sindarine de la tête aux pieds :

"Quant au bain, il s'impose, de fait. Et vous avez oublié une chose importante dans votre requête : un bon repas chaud. Je serai ravi que vous soyez mon hôte durant votre séjour ici, bien sûr, je vous dois bien ça pour m'avoir évité d'être transformé en porc-épic."

Elle me demanda ensuite que faire du maraud terrifié et toujours coincé par l'étrange gangue de glace que je supposai issue de l'un de ses pouvoirs. Je haussai à nouveau les épaules avant de lui répondre, d'un ton dénué de la moindre émotion cette fois :

"Je vais l'interroger, il pourrait avoir des informations utiles, puis je le ferai pendre."

Indifférent aux suppliques qu'il m'adressa alors, je tournai mon regard vers la maison que mes deux hommes avaient fouillée, en vain apparemment car ils en ressortaient justement d'un air maussade. Cela ne me surprenait pas, notre cible avait dû être alertée par le vacarme de l'altercation et un type dans son genre prévoyait toujours une voie de repli. Mais ça n'avait guère d'importance, il me suffirait de mettre une prime conséquente sur sa tête pour qu'on me l'apporte dans la semaine, aussi lançai-je à mes compagnons en leur désignant le captif :

"Ramenez-moi ce maraud au Manoir et jetez-le dans une geôle, je m'en occuperai demain."

Puis je me retournai vers Enkara et ajoutai tranquillement :

"Venez, allons-y, vous avez l'air épuisée..."


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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Petit traquenard nocturne   Petit traquenard nocturne Icon_minitimeLun 13 Avr - 0:04

"Quant au bain, il s'impose, de fait. Et vous avez oublié une chose importante dans votre requête : un bon repas chaud. Je serai ravi que vous soyez mon hôte durant votre séjour ici, bien sûr, je vous dois bien ça pour m'avoir évité d'être transformé en porc-épic."

J'ai pensé au repas chaud, mais il était évident qu'il allait avec le reste, où du moins cela le semblait pour moi. Et pour lui aussi on dirait. Un sourire naît alors sur mes lèvres lorsque j'entends cela, un sourire franc et honnête en réponse également à son air amusé de me voir ainsi encrassée. Etre autant boueuse ne me dérange pas en soit lorsqu'il s'agit d'effectuer une mission, mais me présenter devant lui me met terriblement mal à l'aise. Je tente de garder la tête droite et haute mais je dois paraître si peu crédible... bref, j'ai gagné un bain, un repas et un logis donc autant dire que j'ai tout gagné. Enfin presque, il me reste sa confiance.

"Venez, allons-y, vous avez l'air épuisée..."


Epuisée, moi ? Oh non pas du tout, j'ai juste envie de dormir trois jours de suite mais sinon tout va bien.

" Cela se voit il tant que cela ? Je dois avoir une mine vraiment affreuse. "

Je siffle doucement et bientôt on voit apparaître une boule de poils blancs, les pattes pleines de boue elle aussi. C'est Tao ma petite renarde qui vient me rejoindre. Je sens que s'être éloignée de moi l'a quelque peu inquiétée et qu'elle me bouderait presque de ne pas l'avoir appelé plus tôt. Quel caractère de cochon alors celle ci !

" Voici Tao, elle ne vous ennuiera pas si vous m'autorisez à la garder près de moi. Elle me servira de garde du corps au cas ou l'un de vos aurait la bonne idée de venir me tenir compagnie durant mon bain ou ma nuit. "

J'adresse un regard à Sirion et un sourire en coin pour appuyer ma pointe d'humour qui malgré tout, fait passer un message plutôt vrai. Je me méfie toujours des hommes et ce qu'importe leur race, qu'il soit séduisant ou non. J'ai le sentiment que leurs intentions sont toujours mauvaises.

" J'imagine que vous avez beaucoup de travail, que vos responsabilités sont très prenantes mais est ce que vous accepteriez de prendre du temps pour moi ? J'aimerai que nous parlions tous les deux lorsque vous en aurez le temps. "

J'ai une chance incroyable d'être tombé sur lui, sur le Grand Maître des Cavaliers de Sharna. Je sais que leur réputation n'est pas très bonne, mais s'ils sont le pouvoir sur ce territoire, il vaut peut être mieux les avoir comme alliés, que comme ennemis. Les Dieux ne m'ont pas mis sur sa route pour rien, il est évident que lui et moi, nous avons quelques chose à faire ensemble. A nous d'en découvrir la raison. A présent,je n'ai plus qu'à le suivre dans son sinistre manoir.
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Petit traquenard nocturne
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