Cavalière Rouge et Conseiller Noir

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_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 Cavalière Rouge et Conseiller Noir

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Conrad Ravensberg
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Conrad Ravensberg
MessageSujet: Cavalière Rouge et Conseiller Noir   Cavalière Rouge et Conseiller Noir Icon_minitimeMer 17 Juin - 23:38

Lettre à l'attention de la commandante des Cavaliers Rouges:

Revenir sur les terres des Ravensberg n'était jamais une expérience particulièrement plaisante pour le dernier représentant de cette ancienne et illustre lignée noble de Ridolbar. Accompagné d'une dizaine de garde lui servant d'escorte, il avait entrepris ce court voyage hors les murs de la Cité corrompue afin d'y rencontrer une personne importante tant pour lui que pour l'avenir de Ridolbar.
Lorsqu'il arriva aux abords du domaine, il n'éprouva rien de particulier. Les terres étaient sinistres et la plupart des habitants était pauvre et vivotaient bon gré mal gré. Les mines qui avaient fait la fortune des premiers Ravensberg avaient fini par s'épuiser il y a longtemps déjà. Et les nombreux revers de fortunes, mauvais choix d'alliés et combats perdus avaient fini de presque exterminer la maison du Corbeau.

Ils traversèrent sans s'arrêter le village, puis enjambèrent le petit cours d'eau sur un pont de pierre bien arrogant au regard du faible flot aqueux. Puis enfin, la tour fut visible. Sombre et à l'architecture ancienne, les merlons qui la couronnaient étaient érodés par le temps et les vents et les fenêtres restaient sombres, barrés depuis longtemps.
Après un bosquet, ils pénètrèrent dans l'enceinte délimité par un muret symbolique qui formait une large cour. L'ancien donjon était inhabité depuis bien avant la naissance de Conrad. Le château avait été remanié à un moment bien plus fortuné de l'histoire de la famille. Ainsi, il s'agissait bien plus d'un grand manoir de pierre. Le bâtiment se présentait comme un angle droit dont la tour était l'articulation. Trois étages et un rez-de-chaussée sur chaque aile. Il y avait assez de place pour accueillir beaucoup de monde mais de telles réceptions n'étaient plus que de lointains souvenirs pour ces murs.
En face de l'une des ailes, de l'autre côté de la cour, comme pour former un carré, se trouvait les appartements destinés aux serviteurs et esclaves. Non relié au corps principal, cela tenait plus d'un grand corps de ferme. Adossé à ce bâtiment, se tenait un pigeonnier où logeait nombre de volatiles sans aucun contrôle. La plupart étaient des pigeons mais les corbeaux étaient nombreux. Toutefois, ces derniers préféraient nichés dans le grand chêne qui trônait au milieu de la cour. Immense et décharné, il semblait encore avoir de la vie en lui, comme si l'arbre s'agrippait à la vie avec une volonté de survie unique. Conrad y voyait la parfaite métaphore de sa famille. Presque éteinte, juste une dernière étincelle de vie.

La petite cohorte s'arrêta devant le grand chêne, accueillie par les deux vieux serviteurs de toujours. Bilde et Gundur vivaient dans le bâtiment des serviteurs, plus simple à entretenir et se contentait de faire le ménage dans le château. Une tâche impossible vu le nombre de pièce et l'âge des deux servants des Ravensberg.

- Ravie de vous revoir, monseigneur, lança la vieille Bilde de sa voix croassante. Je vous ai préparé les appartements seigneuriaux.

La vieillarde mettait un point d'honneur à traiter son maitre dans les règles de la bienséance. Elle avait grandi sur le domaine à l'époque pour les Ravensberg, déjà en déclin, restait une fière maison et avec des membres prompt à châtier les manques de respect.

- Mes hommes s'installeront dans le château, ils s'occuperont de leurs appartements eux-mêmes, montre leur ce dont ils pourraient avoir besoin.

Conrad avait brièvement regardé sa servante avant de fixé son regard sur le vieux donjon sinistre. Repère des corbeaux les plus vieux et les plus vicieux. Ces derniers toisaient la cour et le grand chêne comme les véritables seigneurs du domaine.
Corbac, le corbeau qui suivait Conrad un peu partout alla se joindre à ses congénères sur la tour, déclenchant une cacophonie de croassement et de battements d'ailes. Observant le ballet aérien bien singulier des sombres oiseaux, le seigneur des lieux mis pied à terre, tendant ses rênes au ténébreux Gundur, mari de Bilde. Il avait l'air soucieux, voire même anxieux. Difficile d'être sûr, les deux serviteurs et même les gardes ne savaient pas vraiment distinguer les émotions du conseiller de Ridolbar.

- Nous avons reçu la visite de dame Viktoria la semaine passée... lança la vieille servante avec un ton doucereux.

Conrad stoppa sa marche vers le manoir instantanément. Les deux vieux serviteurs savaient bien l'effet que l'héritière des Dragušin avait sur lui.

- Elle cherchait après vous, continua Bilde. Par pur caprice et ennui, je dirais.

Conrad se contenta d'un grognement et d'un hochement de tête avant de reprendre son chemin.

Installé au bureau attenant à ses appartements, Conrad consultait sa correspondance. Les choses suivaient leur cour à Ridolbar et le conseiller s'en félicitait. Grâce à ses accords avec les clergés gélovigiens de Sharna et de Bor, il avait accru son influence et acquis de précieux soutiens politiques. Toutefois, ses approches envers les différents chefs ladrinis influent de la ville n'avançaient guère.
C'est pourquoi, il avait tenté sa chance avec les Cavaliers. Les contacts locaux n'avaient guère de poids dans la décision finale prise au plus haut de l'ordre. Aussi, il avait dépêché Torka, son homme de main. Le nain gorgoroth était retors, rusé et débrouillard. Chargé d'un message invitant des officiers et surtout la commandante des Cavaliers Rouges à le rencontrer pour discuter de l'avenir de Ridolbar et de Phelgra, ce dernier avait réussi à contacter la commandante.
Conrad avait esquissé un sourire devant la réponse positive qui lui revenait. La rencontre avait été fixé sur le domaine des Ravensberg, éloigné des murs de la Cité, par soucis de discrétion.

C'était la raison de sa venue dans la demeure ancestrale de ses aïeux. Il ne cessait de se répéter que seule la politique l'amenait ici. Mais une petite voix arrivait à percer son esprit calculateur et froid pour lui souffler la présence non loin de Viktoria Dragušin...
Chassant cette femme de son esprit, il se concentra sur des documents concernant des informations diverses et variés au sujet de la milice de la ville et la récolte des taxes.
Il ne savait pas trop quand la commandante Kreen arriverait, mais il l'attendrait.
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MessageSujet: Re: Cavalière Rouge et Conseiller Noir   Cavalière Rouge et Conseiller Noir Icon_minitimeLun 22 Juin - 19:08

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Depuis son ascension au rang de Commandante, Kreen n’avait reçu que peu de missives de la part de qui que ce fut d’influent en dehors des Cavaliers et de Themisto. Les rares lettres qui lui avaient été adressées n’étaient d’ailleurs que de simples félicitations dans l’espoir de l’avoir à la botte ; soudainement, de nombreuses familles nobles souhaitaient renouer avec l’aberrante fille des Aurashaar. Certains messages la suppliaient presque de venir dîner mais personne n’avait eu de solides raisons de la faire se déplacer. Celui du Seigneur Ravensberg, Conseiller de Ridolbar, avait donc été une première dans son genre : arrivé bien des semaines après sa montée en grade, il l’invitait à le rencontrer chez lui afin de s’entretenir de sujets bien plus sérieux que la possibilité de mettre deux ou trois Cavaliers Rouges au service de garde d’un foyer endetté. La Gorgoroth l’avait lue avec une once de perplexité mais elle y avait aussi trouvé une opportunité de tâter un terrain convoité.

Les projets de l’Impérial ne cessaient de préoccuper Kreen, particulièrement parce qu’elle ne savait pas encore tout à fait comment aborder sa propre place de Conseillère. Les puissants auxquels elle s’était référée pendant plus d’un siècle avaient perdu leurs postes tandis qu’elle avait été projetée aux côtés d’un meneur qu’elle connaissait peu. Elle avait d’ailleurs bien du mal à croire qu’il lui accordait une quelconque confiance. Si elle avait exprimé ses doutes quant aux bienfondés d’une dispersion telle que l’envisageait Sirion, elle n’avait pas insisté auprès de l’Impérial, et ce par prudence. Non contente de ressentir une méfiance évidente envers lui et tous ceux qu’il avait pistonnés, elle était plus à l’aise au commandement de ses hommes qu’au soutien de cet ancien Noir étrangement sanguin. Ainsi, elle avait décidé qu’à moins qu’une action réellement insensée soit entreprise, elle se contenterait de manifester son opposition un peu plus bas dans la chaîne décisionnelle ; juste avant que l’on envoie ses soldats faire des sottises. Elle n’userait de sa toute nouvelle influence qu’une fois qu’elle aurait plus que son avis à donner.

Le courrier du Seigneur Ravensberg était donc tombé à point nommé. On lui proposait d’obtenir des informations dont Sirion aurait besoin mais qu’il n’était peut-être pas forcément décidé à aller chercher. Les affrontements entre Rouges et Noirs semblaient s’être un peu calmés et Kreen avait encore l’intention de réorganiser la garnison de Ridolbar : les pourpres qui y étaient stationnés étaient mal dirigés et leur hiérarchie n’avait, selon elle, aucun sens. Le domaine des Ravensberg étant sur la route, elle avait accepté dans une réponse sobre qu’elle avait laissé Silvaesh rédiger.

Les Ravensberg et les Aurashaar n’avaient que peu de rapports mais il fut une époque où leurs fortunes étaient à peu près égales, et en grand opportuniste, le père de Kreen avait pris soin de nouer autant de liens que possible quitte à les défaire plus tard. La mort-vivante se souvenait vaguement d’une rencontre avec une jeune fille de son âge et des jeux auxquels toutes deux s’étaient adonnées dans le jardin de son enfance jusqu’à ce que l’autre l’accuse de l’avoir poussée dans les buissons. La lettre laissait entendre que ce qui devait être un descendant direct de cette enfant était prêtre de Sharna (ou du moins membre du clergé d’une façon ou d’une autre, Kreen était bien placée pour connaître les facéties d’Alton et de ses pupilles bien trop jeunes pour avoir une quelconque utilité) : cela l’avait fait froncer du nez mais ne l’avait pas surprise. À Phelgra, bien trop de nobles au bord de la déchéance croyaient pouvoir assurer un destin meilleur à leur progéniture – ou à leur fortune – en confiant leurs fils et leurs filles au Haut-Prêtre. Au temps de Kreen, c’était déjà plus par tradition que par espoir de grandeur que les Aurashaar lui avaient réservé ce sort, mais c’était bel et bien pour leur salut que ses aïeux avaient commencé à intégrer l’Eglise.

La demeure des corbeaux était une véritable allégorie, parfaitement représentative de la noblesse Phelgranne dont la richesse était très fluctuante, les ambitions trop grandes et les goûts un peu glauques. L’architecture différait en bien des façons de la mode de Themisto et donc de la structure du manoir où la Commandante avait grandi, cela dit, les deux bâtiments portaient les mêmes stigmates d’une longue existence durement façonnée par les aléas subits autant par les murs que par leurs occupants. En accord avec l’ambiance qui devait y régner, cet édifice-ci se dressait au milieu de terres mornes où la vie semblait passer en coup de vent. Quand les quinze Cavaliers Rouges se dispersèrent à pied dans le village autour du château, leurs larges silhouettes se fondirent alors plus aisément dans les ombres humides que parmi les habitants chétifs. Certains disparurent, d’autres restèrent bien en vue ; tous gagnèrent un poste stratégique afin de pouvoir monter vers la forteresse dans les plus brefs délais au cas où ils percevraient le signal d’alarme du Seigneur Bleylock qui accompagnait Kreen. Lui, le capitaine Silvaesh et l’immense Rakja suivaient la Commandante de près sur leurs chevaux de guerre. Les destriers du reste de l’escorte étaient restés en dehors du village avec leurs palefreniers ; la troupe totale ne passait pas inaperçu mais restait du domaine du discret selon les critères de Sharna.

Quand les quatre guerriers passèrent l’enceinte du château, on se rua vers eux avec fébrilité. Ils demeurèrent perchés sur leurs montures jusqu’à ce qu’on leur propose explicitement de les garder à l’écurie : la réputation des Cavaliers de Sharna était qu’ils ne descendaient pas volontiers de cheval et beaucoup se plaisaient à entretenir la légende. Au moment d’enfin rencontrer le fameux Conrad, Kreen n’adressa qu’un regard assez vide à ses accompagnateurs : ils savaient déjà ce qu’ils avaient à faire. Bleylock et Rakja se postèrent de façon à monter la garde tandis que Silvaesh se fit l’ombre de sa supérieure. Elle annonça d’ailleurs d’office la couleur :

« – Seigneur Ravensberg. Voici mon capitaine, le Cavalier Silvaesh Cartha. Il ne me quittera pas une seconde. Elle n’en dit pas plus, désireuse de laisser son hôte lui faire un exposé clair d’entrée de jeu sans qu’elle n’ait à lui tirer les vers du nez. »


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MessageSujet: Re: Cavalière Rouge et Conseiller Noir   Cavalière Rouge et Conseiller Noir Icon_minitimeVen 3 Juil - 16:08

Le jour suivant son arrivée dans la demeure ancestrale de sa famille, Conrad fut informé qu'une troupe d'une quinzaine de cavaliers étaient en approche. Ils furent rapidement repéré depuis le haut du vieux donjon.
Un des gardes qui avaient accompagnés le conseiller depuis Ridolbar vint le prévenir. Le seigneur des lieux se trouvaient dans un bureau et écrivait des lettres et instructions à l'attention de plusieurs responsables aux portes de la ville et à ses associés dans les clergés locaux.
Il prit le temps d'enfiler des vêtements un peu digne pour ne pas manquer de respect à ses invités. Des vêtements sombres, comme toujours, et une cape noire. Il ne passa pas son épée à sa ceinture, préférant ne pas apparaitre comme une menace potentielle. Il ne craignait pas d'affrontements mais la dernière fois qu'un Cavalier de Sharna s'était présenté en ces lieux, le grand-oncle de Conrad avait été tué. Hektor Ravensberg avait eu la mauvaise idée de chercher querelle à la mauvaise personne et il l'avait payé au prix cher. Depuis lors, Conrad était le tout dernier membre de la lignée Ravensberg en vie.

Le conseiller se poster dans la pénombre d'une fenêtre offrant une vue sur la cour du château. Il n'y eut que quatre cavaliers à se présenter. Les autres avaient sans doute dû se déployer dans le village. Cela allait effrayer les gens, sans aucun doute. A moins qu'il ne s'en fiche complètement, ce qui était tout à fait possible étant donné le caractère des gens du pays.
Gundur s'approcha avec prudence pour offrir aux cavaliers de guider leurs montures vers les écuries. Sur le pallier du corps de ferme que les deux serviteurs habitaient, Bilde les toisaient d'un oeil noir, sans pour autant faire montre de s'approcher. Les deux gardes présent dans la cour vinrent prêter main forte au vieux serviteur.
Conrad avait demandé à ses gardes du corps d'être sur le qui-vive au cas où les choses tourneraient mal. Il ne connaissait pas vraiment le genre de ces cavaliers. Aussi, certains d'entre eux était positionné à certaines fenêtres, dans une pénombre qui les dissimulaient, avec des arbalètes. Ils avaient ordre de ne prendre aucune initiative. Les quelques autres gardes qui restaient était à l'intérieur et attendaient la suite des événements.

Conrad Ravensberg sortit dans la cour avec lenteur. Au-dessus de leurs têtes, les corbeaux, les freux et autres corneilles croâssaient face à toute cette agitation ? Qui donc osaient se présenter chez eux ? Avec l'arrivée du seigneur Ravensberg et de ses gardes hier, et aujourd'hui des cavaliers, cela faisaient bien trop de monde à fouler le sol de ce nid géant ?
Le vacarme produit par les volatiles ne gênaient aucunement le conseiller de Ridolbar. Il s'avança respectueusement vers les quatre nouveaux venus afin de les saluer.
Aucun des Cavaliers de Sharna n'étaient descendus de leurs montures, ce qui avaient quelque peu déstabiliser le vieux Gundur et les deux gardes qui lui prêtaient main forte. Le vieil homme n'avait pu que désigner l'écurie.

La cavalière qui se tenait en avant de petit groupe présenta une de ses subordonnés comme un Capitaine, sous le nom de Silvaesh Cartha. Il ne quitterait pas sa commandante d'une semelle, d'après l'exigence de la commandante en question.

- Je suppose que vous êtes la commandante Kreen, commença Conrad d'un ton neutre après avoir jeté un regard froid au capitaine. Je vous souhaite la bienvenue. Je suis honoré de votre réponse favorable à mon invitation.

Marquant une légère pause, il jeta un oeil aux corbeaux qui voletaient au-dessus de la cour. L'indignation des volatile face à l'invasion qu'ils subissaient depuis quelques jours ne se calmerait pas de sitôt de toute évidence.

- Je vous propose de me suivre à l'intérieur, nous serons sans doute mieux pour aborder les sujets qui ont présidé à votre venue ici. Il est très important pour la cité de Ridolbar de garder un dialogue ouvert avec votre ordre. Les derniers changements qui ont traversé le pays ont été quelques peu ... brutaux. Et j'ai bien peur que la tension ne monte de toute part à cause de l'inquiétude que peuvent susciter des changements de politiques trop radicaux.

Tout en faisant ce petit discours introductif, Conrad s'était tourné à demi pour désigner la porte d'entrée. Cette dernier donnait sur l'aile nord, placé à la perpendiculaire du bâtiment des serviteurs.
Il n'avait accordé que peu d'attention aux accompagnateurs de la commandante. A peine avait-il regardé la capitaine. Sur son visage, aucune émotion n'avait parue, si ce n'est le sourire d'accueil clairement artificiel.
Oh, bien sûr, Conrad était satisfait de cette avancée. Rencontrer une haut-placée dans l'Ordre des Cavaliers était déjà une réussite en soi, mais l'expression de ses émotions était minime. Une nouvelle manche s'ouvrait dans la partie qu'il avait débuté à sa nomination comme Conseiller de Ridolbar.
Peut-être que les discussions qui allaient avoir lieu au cours de cette journée influenceraient-elles l'avenir de la cité corrompue et même de Phelgra dans son ensemble. La vigilance et l'attention étaient donc de mise.

Il avait fait préparé l'un des salons de l'aile nord. Il ne s'agissait de rien de trop ostentatoire. Il n'en n'aurait pas eu les moyens de toute façon, même s'il avait voulu en mettre plein la vue. Non, ce serait une salle spacieuse avec des tables, des chaines et faiblement éclairé par les quelques fenêtres qui avait été nettoyé et dé-condamné pour l'occasion.
Conrad attendait maintenant de voir quelle serait la réaction de la commandante Kreen à l'invitation à poursuivre à l'intérieur. Elle ne semblait pas du genre à s'embêter de ce genre de détails. Toutefois, il n'avait aucune certitude sur les raisons de sa venue. Peut-être était-elle tout simplement à la recherche de traitres ou présumés traitres à soumettre devant l'Impérial ? Il serait vite fixé.


Dernière édition par Conrad Ravensberg le Mar 18 Aoû - 17:10, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Cavalière Rouge et Conseiller Noir   Cavalière Rouge et Conseiller Noir Icon_minitimeMar 18 Aoû - 16:06

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Le fils Ravensberg était plutôt proche de l'image que Kreen s'en était fait ; un homme pâle de peau mais sombre d'allure dont le regard plus que la silhouette semblait aspirer à davantage de grandeur. Elle l'avait simplement imaginé un peu plus vieux, ou peut-être ne faisait-il pas son âge. À moins d'être Gorgoroth, cela n'aurait pas été très Phelgran, or ledit Conrad semblait tout de même bien vivant ; il devait véritablement osciller entre le quart et le tiers de siècle. La Commandante fixa un moment le visage lisse du noble, un peu perturbée par la mauvaise perception du temps dont elle souffrait. Depuis qu’elle avait deux âges, ce n’était vraiment pas son fort, mais la voix claire et vive du Terran finit par confirmer ses suppositions. Elle commença par hocher la tête un peu impatiemment, puis répondit avec franchise.

« – Elle tombait très bien. C’était vrai, l’invitation en question l'avait arrangée d’un point de vue logistique et diplomatique, mais la guerrière manqua de peu d’avoir l’air menaçant. C’était là son habitude à la sévérité qui transformait un peu ses mots. »

Son hôte sembla scruter les alentours avant de reprendre, et la mort-vivante attendit qu’il eût fini pour descendre de son cheval. Elle adressa de nouveau une œillade furtive à ses hommes, puis mit pied à terre. Silvaesh et les deux autres firent de même, toujours fidèles à leurs rôles respectifs, tandis que leur Commandante répliquait.

« – C’est une évidence. Les projets de l’Impérial ne peuvent satisfaire tout le monde. Elle croisa les bras dans son dos, sous sa cape, et leva le menton vers Conrad. Je vous suis. Elle prononça ces mots comme si elle énonçait une conséquence logique à sa première déclaration. Et c’était le cas : elle n’allait tout de même pas discuter politique au milieu d’une basse-cour. »


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MessageSujet: Re: Cavalière Rouge et Conseiller Noir   Cavalière Rouge et Conseiller Noir Icon_minitimeMar 18 Aoû - 23:07

Les Cavaliers mirent pieds à terre en suivant l'exemple de leur commandante dans une démonstration de respect et de discipline qui leur faisait honneur.
La Commandante Kreen croisa ses mains dans son dos, derrière sa cape. Les réponses qu'elle donnait était laconique et neutre. En aucune manière, Conrad ne pouvait y dénicher matière à deviner son avis sur le nouvel Impérial et sur ses politiques. Ce simple fait lui rendit la Cavalière agréable. Il retrouvait une caractéristique qu'il s'employait à mettre en œuvre le plus souvent possible dans ses rapports avec les autres.

Conrad ouvrit la marche vers l'intérieur. Il les fit passer par la porte qu'il avait emprunter en venant à leur rencontre. Au-dessus d'eux, les volatiles piaillait toujours leurs croassements incessants. L'entrée était bien entretenu, la porte en bon état et le couloir avait été nettoyé de sa poussière et des moisissures. Ils se trouvaient dans la partie la plus récente du château. Les murs étaient lambrissés de blancs, avec des finitions et gravures en argents. Cependant, l'on pouvait distinguer des traces carrés plus claires à l'endroit où s'était tenus des tableaux et des tapisseries. Certaines des oeuvres d'art étaient entreposés dans quelques salles, à l'abri de l'humidité et de la pourriture, mais Conrad savait que la majeures partie d'entre elles avaient été vendues il y a longtemps déjà. Et pourtant, les traces n'en persistaient pas moins à apparaitre, comme les fantômes des anciens Ravensberg.

Le salon qui avait été préparé fut vite atteint. La porte était de très bonne qualité. Indices de la fortune qui avait autrefois été celle de la maison du Corbeau. A l'intérieur, une longue table simple, entouré de nombreuses chaises, pouvait accueillir bien plus que le petit comité qui allait se réunir aujourd'hui.
Aucune nappe ne venait recouvrir le bois de la table, ce qui rendait l'ambiance bien plus brut que dans les jours de fêtes qui avaient vu ce salon recevoir des réceptions bien plus huppées et sophistiquées.

Sur la table se trouvait un pichet contenant du vin, d'une qualité tout à fait médiocre mais qui était satisfaisant faute de mieux à disposition. Des verres étaient à disposition.
Le conseiller invita les cavaliers à s'asseoir s'il le désirait et referma la porte derrière eux. Prenant son temps, il se dirigea vers une chaise et s'y assis, faisant face à ses invités. Les murs du salon était gris mais une agréable lumière éclairait la pièce. Conrad observa avec contentement les fenêtres nettoyés. Il y avait longtemps qu'elles n'avaient pas laissés la lumière pénétrer dans le salon comme cela. Sur un mur, opposé à la porte d'entrer, se tenait sans doute le dernier tableau exposé sur un mur du Château Ravensberg, une représentation du donjon avant l'agrandissement du château. Comme il se devait, des corbeaux tournoyaient autour et au bas de la tour, le tableau avait représenté une assemblée d'hommes d'armes et de cavaliers arborant le blason des Ravensberg.

Fixant sur regard froid sur la Commandante Kreen, Conrad entama enfin la discussion.

- Commandante, débuta-t-il, les remous au plus haut sommet de l'ordre des Cavaliers de Sharna en ont provoqué dans tout le pays et Ridolbar n'y échappe pas.

Il avança son buste et croisa ses mains devant lui, appuyés sur la table.

- Plusieurs mouvements et, en majorité des rumeurs, font courir l'histoire que l'Impérial souhaiterait prendre le contrôle direct de certaines cités en supprimant l'autonomie dont elles pourraient jouir.

Il marqua une pause pour observer la réaction de son interlocutrice et de son capitaine, avant de continuer.

- Ridolbar est fidèle à l'Impérial et à Phelgra, annonça-t-il. Mais la tutelle des cavaliers devient de plus en plus lourde. Il est normal qu'après les défaites subies par les Cavaliers, un besoin plus important en ressources soit nécessaires pour rebâtir ses forces. Si des mesures attentant à l'autonomie de Ridolbar devaient être prises, le Conseil de la Cité ne peut pas garantir que cela ne provoquerait pas un soulèvement généralisée. Plusieurs incidents ont déjà eu lieu à l'encontre des cavaliers qui sont en ville. Cela n'est que des injures et des manques de respect, pour le moment, mais les choses peuvent évoluer très vite. La population semble mieux supporter l'autorité de la milice locale du Conseil et nous nous efforçons de la mettre en avant afin de calmer les tensions.

Il se leva et prit un air ombrageux avec un soupçon d'indignation. Sa posture était calculée parfaitement pour donner l'impression d'une colère contenue et respectueuse. Conrad avait apprit très tôt à se donner les humeurs qui convenaient le mieux à son intérêt, et ce don avait été travaillé assidument sous la tutelle d'Alton.
A présent, il s'apprêtait à tenter un des paris qu'il avait envisagé de faire dans cette rencontre.

- Et voilà que nos informateurs nous rapporte que l'Impérial aurait reçu une sindarine sortie de nulle part et l'aurait chargé de déstabiliser la ville afin d'ouvrir la voie à une annexion totale de la cité !

L'indignation qui sous-tendait sa voix était presque parfaite. La vérité était que cette histoire ne pouvait bien évidemment par être vérifiée par les ridolbariens. Aussi, Conrad tentait-il sa chance pour placer la commandante face aux actions de l'Impérial. Cela servait de prétexte facile pour jouer l'indignation face à une autorité centrale et lointaine qui abusait de son autorité.
Reprenant une posture plus arrangeante et ouverte, il termina d'un ton bien plus conciliant.

- C'est pourquoi je serais très heureux de pouvoir rassurer mes collègues quant aux intentions des Cavaliers lorsque je retournerai en ville. Je suis persuadé que vous pouvez me confirmer que les Cavaliers laisseront Ridolbar fonctionné comme ils l'ont toujours fait, pour le bénéfice mutuel de nos deux partis ainsi que de Phelgra.
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MessageSujet: Re: Cavalière Rouge et Conseiller Noir   Cavalière Rouge et Conseiller Noir Icon_minitimeLun 24 Aoû - 1:30

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Le quatuor suivit son hôte, muet mais non silencieux. Les armures tintaient, surtout dans les couloirs assez nus de la demeure Ravensberg qui faisait résonner le métal et les semelles. Dans la salle de réception, Bleylock et Rakja se placèrent de part et d’autre de la porte à la manière de gardes royaux. Leurs larges carrures encombraient le passage et la lumière qui filtrait courageusement à travers les carreaux ne suffisait pas à disperser l’ombre que les deux colosses jetaient sur les murs comme pour avoir l’air plus grand encore. La Commandante tira une chaise et s’y assit ; elle croisa les jambes et les bras sur ses cuisses dans une posture décontractée. Silvaesh se posta juste derrière elle, prêt à rester debout pendant des jours s’il le fallait. Kreen balaya enfin la pièce du regard ; elle leva même les yeux vers le plafond. Elle ne s’attarda ni sur la décoration sobre, ni sur les fenêtres, ni même sur les coins d’ombre ; ses trois hommes avaient déjà eu le temps de le faire plusieurs fois pour elle. Elle finit par poser des yeux profondément dénués d’expression sur Conrad. Elle le fixait, le cou bien droit, de façon à ce que son casque n’ombrage pas ses iris neutres.

Le jeune noble avait un discours direct et transparent, des qualités que la Gorgoroth salua d’un très léger sourire dès qu’il eut terminé de prononcer son accroche. En voilà un qui n’allait pas lui faire perdre son temps. Jusque-là, ses mots ne la surprenaient pas non plus : elle ne s’attendait pas à ce qu’un conseiller de Ridolbar ait des sources solides, mais elle se doutait également que les rumeurs qui parcouraient Phelgra n’étaient pas totalement éloignées de la vérité. Le fils Ravensberg avait des raisons de s’inquiéter, et même si sa façon de dire les choses était peu nuancée, elle devait bien refléter l’état d’esprit dans lequel les autorités de toutes les grandes villes du continent se trouvaient. Le politicien poursuivit, un peu plus offensif.

Kreen pencha légèrement la tête sur le côté quand il mentionna les affronts que les Cavaliers stationnés à Ridolbar avaient subis ces derniers temps, mais elle ne montra aucun autre signe d’émotion. Ce n’était pas une nouvelle qu’on lui apprenait, qui sait ce que geste pouvait bien signifier de sa part... Quand le conseiller laissa entendre que la milice de la ville était forcée de maintenir l’ordre entre le peuple et les soldats de Sharna, en revanche, la guerrière laissa passer une très furtive ombre de frustration sur ses traits ; elle la chassa juste avant que Conrad ne se lève un peu théâtralement. Bleylock et Rakjar dégainèrent aussitôt mais restèrent immobiles, et on vit les larges oreilles de Silvaesh s’incliner vers l’avant. Kreen ne cilla pas, mais son regard se durcit. Le Ravensberg ne sembla en rien perturbé par cette soudaine tension, ou il le cacha bien. Il poursuivit, et cette fois, Kreen leva haut les sourcils avant de les froncer.

Elle-même savait très peu de choses de l’étrangère que Sirion avait rencontrée, et la teneur de leur entrevue avait été sujet à débats. Les choses se clarifiaient encore à ce propos : il était inquiétant que la rumeur se soit répandue si vite, et si Conrad avait apparemment adopté la plus probable des suppositions, ces dernières restaient nombreuses. Le mécontentement de la commandante n’échappa pas à ses soldats : les deux sentinelles ne mouftèrent pas, mais le Yorka gonfla sensiblement le torse. Kreen adoucit très rapidement son expression en repassant de nouveau à la surprise et continua d’adopter une attitude de plus en plus décontractée jusqu’à ce que son hôte ait terminé sa déclaration. Elle finit presque par avoir l’air amusé, mais elle demeurait en réalité contrariée. Elle fit mine de prendre sa respiration et regarda ailleurs le temps d’une seconde avant de rétorquer.

« – Vos informateurs ont de l’imagination. Vous avez l’air d’un homme intelligent, vous devez bien imaginer la façon dont l’Impérial s’y prendrait s’il voulait se faciliter une annexion de Ridolbar, je me trompe ? Elle ne faisait aucun sous-entendu : peu importe ce que Conrad envisageait pourvu que son esprit était détourné de l’hypothétique agent secret Sindarin envoyé semer la zizanie dans toute la cité. Il finirait bien par trouver ça ridicule, tout de même. Elle marqua une courte pause. Votre désarroi ne m’étonne en rien, Conseiller, le décret de l’Impérial indique clairement un projet de déploiement des Cavaliers de Sharna jusque ici, et je sais bien à quel point cela pourrait vous déplaire. Mais je crois que vous faites montre d’un grand pessimisme ; l’armée de Sharna n’a en aucun cas pour projet de destituer les autorités déjà présentes. Le Conseil de Ridolbar est composé de géopoliticiens compétents qui travaillent dur à la stabilité de cette cité qu’ils connaissent bien ; nous Cavaliers avons intérêt à conserver et respecter votre œuvre. La collaboration est au cœur de nos ambitions. Intérieurement, les quatre Cavaliers éclatèrent de rire. Dites-moi, que craignez-vous, très exactement ? Qu’appréhendez-vous d’une association politique avec les Cavaliers de Sharna ? Kreen avait très hâte de savoir sur quel pied elle pourrait danser avec cet homme dont elle partageait en réalité bien évidemment les réticences. »


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MessageSujet: Re: Cavalière Rouge et Conseiller Noir   Cavalière Rouge et Conseiller Noir Icon_minitimeMar 25 Aoû - 17:31

La commandante Kreen était assise, bien droite, sur une chaise en face de Conrad. Le conseiller scruta ses réactions avec attention, et à part quelques réactions minimes, il dut se rendre à l'évidence qu'il avait en face de lui une personne aussi maitre de ses émotions que lui, ou presque.
Cependant, il remarqua avoir touché un point sensible lorsqu'il avait parler de l'agente sindarine engagé par l'Impérial.
Cette petite brèche lui ouvrit tout un éventail de déductions probables. Des tensions et des suspicions étaient donc présentes au sein de l'Ordre. Cela était certain, comme dans toutes organisations. Néanmoins, Conrad pressentait quelque chose de plus clivant encore. La Commandante des Cavaliers Rouges n'était peut-être pas dans le secret, ni dans les petits papiers de la nouvelle tête des Cavaliers de Sharna...

Ses gardes était bien moins maitres d'eux-mêmes que leur commandante. Le simple fait qu'il se lève les avait pousser à dégainer. Conrad ne s'inquiéta pas. Tant qu'il ne se montrerait pas menaçant ou agressif, ces soldats n'avaient pas de raison de s'en prendre à lui. Encore que... Si la cavalière qui les dirigeait décidait de simplement se débarrasser de lui, il serait sans aucun doute le premier à tomber, avant que ses hommes ne viennent tenter de sauver leur peau.

Enfin, la Commandante des Cavaliers Rouges prit la parole, expliquant simplement que les informations que le Conseiller Ravensberg n'étaient que de l'imagination d'espion en mal d'action et surtout en rappelant que l'Impérial disposait de moyens autrement plus expéditif pour annexer Ridolbar.
Conrad resta impassible, mais il était bien conscient de cette possibilité. Il y avait d'ailleurs longuement réfléchi. Le pouvoir militaire à disposition de l'Ordre des Cavaliers rendait toute cette histoire d'agent, de déstabilisation et d'espionnage bien ridicule. De plus, les informations étaient difficile à confirmer. Mais il y avait là une affaire bien plus sérieuse que l'on pourrait imaginer. L'Impérial Sirion était l'ancien chef des espions et du renseignement des Cavaliers. Le grand ordonnateur des actions de l'ombre. Assassiner, espionner, saboter, déstabiliser... Telles avaient été ses méthodes jusqu'à ce qu'il ne se décider à défier Démégor et à remporter son trône...

La Commandante Kreen continua en essayant de le rassurer, expliquant que malgré le projet de déploiement de l'armée des Cavaliers, même jusqu'à Ridolbar, il n'y avait aucune volonté de destituer les autorités locales. Si seulement cela pouvait être sûr...
Cette dernière conclut en lançant un compliment plein d'hypocrisie à l'attention du Conseil de Ridolbar et de ses membres et en assurant de son profond respect pour la stabilité assurer par les élites de Ridolbar et autres poncifs diplomatiques. Enfin, elle lui demanda ce qu'il craignait et quelle était sa position vis-à-vis d'une association politique avec les Cavaliers de Sharna.

- Oui... Mes collègues sont des êtres tout à fait... compétents, répondit-il. Nul doute que certains se montrerait charmés par les formidables assurances que vous venez de me donner.

Marquant une pause, soulignant la légère ironie qu'il avait instillé dans ses propos, il balaya ses invités du regard avant de revenir sur la commandante et de la fixé toujours de son air froid.

- Ma crainte est que l'Impérial ait d'autres visions vis-à-vis de Ridolbar que vous, que l'Impérial en vienne à penser que les gouvernements locaux ne sont que des obstacles à son pouvoir, qu'il n'en vienne à penser qu'installer un gouverneur issu de ses propres rangs et assurant l'ordre à la manière d'un Cavalier ne lui soit plus profitable.

Son regard s'était graduellement plus intense à mesure qu'il parlait.

- De telles entreprises de la part de votre ordre ne serait que des entreprises voués à l'échec à long terme et extrêmement coûteuses pour tout le monde. Oui, l'Impérial pourrait passer en force et mener le gros de ses forces sous les murs de Ridolbar, briser les portes et soumettre la Cité Corrompue. Mais pour chacun des défenseurs qui périra, deux voire trois membres de votre Ordre périront. Son armée sera brisée et Phelgra sera alors vulnérable à toutes les menaces possibles.

Il s'était quelque peu emporté, mais ses paroles reflétait globalement le fond de sa pensée. Il avait supervisé lui-même le renforcement et la rénovation des murs, ainsi que le recrutement d'hommes dans la Milice. Et sur son bureau, il y avait plusieurs lettres encourageantes quant à la signatures de contrat avec des compagnies mercenaires.

- L'objectif de cette entrevue est d'obtenir des garanties quant à la non-interférence de votre Ordre dans la politique de la ville, comme il l'a toujours fait. Si une telle neutralité pouvait être assurée et mise en œuvre avec votre nouveau chef, alors il n'y aurait aucun obstacle à quelque forme de collaboration entre les autorités de Ridolbar et les Cavaliers. Après tout, nous travaillons tous déjà plus ou moins ensembles et nous sommes loyaux à Phelgra.

Après une courte pause, il reprit.

- Mais vous-mêmes, seriez-vous prête à donner des gages de confiance, ou des garanties pour cela ?

Il aurait pu suggérer nombre de choses qui ferait l'affaire, mais cela aurait donné l'impression de lui forcer la main et il avait l'impression que cela aurait braqué la Commandante contre lui. Et puis, la situation de Ridolbar ne devait guère convenir à l'ordre. L'absence de gouverneur était problématique car cela donnait l'impression d'un vide d'autorité à la tête de la Cité.

- Si nous pouvions trouver un arrangement clair et solide entre nous, représentants de la Ville et de l'Ordre, cela pourrait apaiser la situation et accélérer certains processus qui n'ont que trop duré.


Dernière édition par Conrad Ravensberg le Ven 28 Aoû - 16:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Cavalière Rouge et Conseiller Noir   Cavalière Rouge et Conseiller Noir Icon_minitimeJeu 27 Aoû - 0:25

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D’humeur un peu taquine, Kreen ne tenta même pas de réprimer le sourire qui étira ses lèvres quand le Corbeau commença à lui répondre. Sa réjouissance n’était pas flagrante, mais ceux qui la connaissaient bien auraient relevé cet évènement insolite. L’héritier Ravensberg répondit sincèrement à sa question, dressant une liste de craintes bien justifiées qui firent discrètement acquiescer la Commandante. Elle entrelaça ses doigts sur son ventre.

Le noble poursuivit avec un discours plus sévère. Une menace, pour ainsi dire. La Gorgoroth plissa légèrement les paupières et leva le menton. Derrière elle, elle perçut l’amusement de Silvaesh qui baissa le front pour qu’on ne le voie pas sourire. La foi de Conrad en sa milice était touchante, et sa mise en garde semblait transmettre une peur sincère. Kreen n’avait encore aucune certitude quant au patriotisme du jeune homme mais elle supposait que, comme tout aristocrate Phelgran, il rêvait de préserver jalousement cette nation si sublimement permissive. Si la présence des Cavaliers dans sa ville lui était une perspective désagréable, celle d’une guerre que Phelgra perdrait à cause d’une armée bêtement affaiblie devait soit lui être épouvantable, soit l’enchanter. Or s’il était un traître, il n’aurait très probablement pas demandé à la voir, elle. La guerrière pinça subrepticement les lèvres et le laissa continuer. Impassible jusqu’au bout, son ton ne s’égaya pas beaucoup au moment de rétorquer.

« – Aah, je préfère ça. Un instant, j’ai vraiment cru que vous m’aviez faite venir pour des promesses. Elle feignit l’exaspération à cette idée, puis se redressa sur son siège et baissa les yeux sur ses cuisses pour les épousseter d’un geste leste. Son regard fila nonchalamment vers une fenêtre, comme si elle n’était que moyennement intéressée par la conversation. Je crois avoir compris quelle serait ma part du marché dans cet arrangement clair et solide, mais quelle serait la vôtre ? Ses yeux pâles plongèrent de nouveau dans ceux du Conseiller tandis qu’un petit air satisfait redonnait vie à ses traits. Vous ne devez pas avoir des propositions très alléchantes pour ne solliciter qu’un commandant et non l’Impérial lui-même… »

D’une façon ou d’une autre, elle trouverait le moyen de soutenir le Seigneur Ravensberg et de lui faciliter l’accès au gouvernement de Ridolbar, si c’était ce qu’il voulait, mais pourquoi le gracierait-elle d’un tel renfort ? Il était temps d’apprendre à le connaître pour savoir ce qu’il méritait.


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MessageSujet: Re: Cavalière Rouge et Conseiller Noir   Cavalière Rouge et Conseiller Noir Icon_minitimeVen 28 Aoû - 17:14

Son invitée maitrisait parfaitement ses réactions et joua l'exaspération à merveille. Tout en se levant de son siège, elle s'épousseta les cuisses. Il fallait avouer que la commandante était dotée d'une certaine présence. Là, au milieu du salon, elle attirait le regard par l'autorité qu'elle dégageait. Conrad ne sut dire s'il s'agissait d'un effet des hommes qui l'accompagnaient ou si c'était une aura naturelle. Cette dernière laissa errer son regard sur l'une des fenêtres, mais le conseiller devina qu'elle ne regardait pas vraiment dehors. Sans doute réfléchissait-elle à la situation de la ville vis-à-vis de son ordre. C'était une position délicate qu'ils occupaient tout deux. Certains esprits malveillants auraient pu voir cette entrevue et cette discussion comme un acte de trahison, ou comme la préparation d'un acte de trahison.
De telles subtilités ne changeraient pas grand chose en cas de comparution devant le jugement de l'Impérial. Toutefois, il ne s'agissait pas là de trahir l'Impérial, mais d'assurer la stabilité de son règne.

La commandante expliqua avoir compris de quoi il parlait avec l'arrangement évoqué par Conrad. Cependant, elle désirait savoir quelle serait la part que prendrait le conseiller de Ridolbar dans cet accord. Les yeux de la cavalière vinrent se poser sur lui. Il soutint le regard sans ciller.
Beaucoup de paroles avaient franchi ses lèvres jusqu'à présent, ce qui n'était pas dans son habitude. Sa position l'exigeait. Il avait besoin de gagner la confiance de la commandante.
Cette dernière appuya sur une faille de son beau discours en déduisant que les propositions qu'il pourrait faire ne devait pas être très intéressantes, autrement il les aurait faites à l'Impérial en personne et pas à une simple commandante.
Conrad resta muet pendant un instant, lança un regard froid et fixe à son interlocutrice. Il lui fallait présenter les choses de manière avantageuse car, en effet, il ne possédait pas grand chose à proposer aux cavaliers. A vrai dire, le changement à la tête de l'Ordre lui posait problème. Pendant des années, Démégor avait eu un comportement prévisible vis-à-vis des cités phelgranes et avait volontiers laisser ces villes se gouverner de manière autonome en échange d'un tribut et d'hommes pour ses armées. Sirion était bien différent, il semblait animé d'une vraie volonté de modeler les choses selon sa vision et son bon vouloir. Et à moins qu'on ne le vainc en combat singulier, sa parole avait valeur de loi...

- Ne vous dévalorisez pas, commandante, reprit Conrad. Vous êtes tout à fait importante et avez sous vos ordre une large part de cavaliers.

C'était là un compliment facile après la dernière parole de la Commandante Kreen, mais il aurait été désobligeant s'il ne l'avait pas fait. Il n'avait pas pris la peine d'agrémenter ses paroles d'un sourire faux pour appuyer la bienveillance affichée du propos. Elle saurait voir que ces formules diplomatiques étaient creuses pour lui et simplement une apparence.

- J'aurais bien voulu traiter avec votre chef en personne, continua-t-il, mais il semble difficile d'accéder à lui. De plus, les rumeurs et histoires rapportées par nos informateurs n'enjoignent pas à négocier avec lui sur le statut de notre Cité.

Engager une conversation avec l'Impérial sur ce sujet serait reconnaitre implicitement qu'il avait droit d'influencer ou de modifier le statut de la Cité Corrompue. Autrement dit, cela serait lui faire une fleur pour ses projets de centralisation du pouvoir.
Conrad n'avait pas bougé d'un pouce depuis un moment et il continua à garder son immobilité, hormis sa bouche pour parler.

- Notre proposition va vous sembler bien humble. Je vous offre d'obtenir le vrai tribut que Ridolbar devrait payer, ou presque. Sans perte inexpliquée dans la somme versée. Cela devrait aider grandement votre ordre.

Il ne donna pas plus d'explication, mais cela lui semblait évident. Il était notoire que la corruption régnait en maitresse sur Ridolbar. Et entre toutes les mains qui vérifiaient le tribut de la ville aux Cavaliers, les cavaliers eux-mêmes en contact avec des ridolbariens... Des choses disparaissaient. Conrad avait vite cerné le petit manège après avoir intégré le Conseil de la Ville. Jamais il n'avait sali ses mains mais il avait profité pour impliqué des personnes de valeurs dans le circuit qui lui devait donc des faveurs pour leur enrichissement soudain.

- Ridolbar pourrait obtenir une stabilité avantageuse grâce à votre soutien. Et elle pourrait retourner ce soutien plus aisément, dans les projets que vous pourriez avoir. Cela serait très utile pour miner le pouvoir des pègres qui prennent de plus en plus d'importance et sapent le pouvoir légitime des autorités de l'Ordre et de la Cité.

Conrad avait pour ambition de reprendre la main dans la Cité Corrompue. Les différentes factions ladrinis possédaient bien trop de pouvoir à son goût. Sans doute plus que le Conseil de la Ville si elles se décidaient à agir de manière coordonnées. Il fallait les frapper fort pour rappeler à tous qui avait le vrai pouvoir. Et pour cela, des Cavaliers de Sharna était tout désigné. Cela leur apporterait gloire et réputation et cela permettrait à quiconque aurait le pouvoir de poser en négociateur avec eux pour stopper le massacre. Enfin, il aurait l'occasion de passer un accord de bonne intelligence avec les ladrinis. Il ne se faisait pas d'illusion, les éliminer de Ridolbar n'était pas possible, mais on pouvait établir un nouveau rapport de force.
Il avait bien conscience que ce qu'il avait poser comme "proposition" à la commandante était bien peu et paraissait même ridicule à quelqu'un qui ne regarderait pas plus loin que le bout de son nez. Mais Ridolbar avec une stabilité retrouvée pourrait changer énormément de choses dans la politiques plus globale de Phelgra.

Ses collègues conseillers avaient trop peur des Cavaliers pour tenter de traiter avec eux, c'est pourquoi Conrad s'était démené pour trouver un interlocuteur au sein de leur Ordre.

- Le problème avec les Cavaliers, c'est que l'on ne sait que rarement ce qu'ils veulent, fit Conrad d'un ton neutre.
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MessageSujet: Re: Cavalière Rouge et Conseiller Noir   Cavalière Rouge et Conseiller Noir Icon_minitimeLun 31 Aoû - 1:24

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Fidèle à la froideur naturelle qu’il exaltait, le Terran donna une réponse franche ; et sûrement fidèle à ses habitudes de politicien, il la donna verbeusement (du moins s’exprima-t-il plus que ce qu’un Cavalier ne l’aurait fait). Sa proposition était simple et, tel que Kreen l’avait présagé plutôt ironiquement, très modeste. La Commandante ne put retenir un haussement de sourcils ; ne connaissant que très peu le jeune homme, elle avait évité de faire des pronostics, mais le sachant tout de même aristocrate à Ridolbar, elle s’était attendue à des tentatives de corruption, ou du moins d’alliances secrètes. Il se présentait là comme un homme honnête, désireux de faire respecter l’ordre et la loi et d’éradiquer les échanges immoraux. La Gorgoroth songea que ses ambitions étaient honorables, plutôt en accord avec ses propres fantasmes, mais difficilement réalisables. L’espace d’une seconde, son esprit divagua. Conrad lui exposait de nouveau les bienfaits d’accords pacifiques entre le gouvernement de Ridolbar et l’armée de Sharna, et elle en vint à se demander comment elle rapporterait cet entretien à ses supérieurs. Le ferait-elle seulement ? Annoncerait-elle à Sirion qu’un Conseiller de la cité corrompue chercherait à remédier aux malversations dont les Cavaliers étaient victimes à condition que l’Impérial laisse Ridolbar aux ridolbariens ? Elle n’avait que peu de raisons de penser qu’il accepterait le marché : après tout, rétablir l’autorité des Cavaliers et veiller à ce que leur respect soit inconditionnel dans tout Phelgra faisait déjà partie de ses projets, alors il y travaillerait avec ou sans la coopération des autorités civiles. D’un autre côté, elle était bien placée pour savoir que la somme d’argent que lui faisait miroiter Conrad ne serait pas de trop. Elle ne pouvait pas prétendre avoir les chiffres en tête mais il était bien connu que, de toutes celles qui étaient destinées aux coffres du Manoir Cavaleri, les pièces qui disparaissaient dans des poches cachées représentaient un trou béant dans le budget de son armée. C’était une des raisons pour laquelle la garnison de Ridolbar logeait dans un bâtiment dont certaines ailes étaient en ruines depuis un siècle.

C’est le mot « pègres » qui arracha la Commandante à ses réflexions. Le grand combat de sa vie. Même à l’époque où elle était sous la tutelle d’Alton, elle essayait de participer de loin à la neutralisation des terroristes qui semaient le chaos à Themisto. Les opposants au régime des Cavaliers de Sharna n’étaient bien sûr pas aussi nombreux dans le reste de Phelgra, mais ils avaient des points communs avec la vermine qui menait la vie dure aux gouverneurs des autres grandes cités. Ladrinis d’un côté, Nérozias de l’autre : tous ne cherchaient qu’à mettre fin au règne des puissants et à les remplacer. Si Kreen ne les mettait pas dans le même panier, elle les mettait dans la même fosse à ordures. Et le fils Ravensberg avait raison : mater les rebelles et autres importuns dans une ville aiderait à les mater dans l’autre, or les Cavaliers de Sharna n’étaient pas assez nombreux pour le faire partout dans des délais qui ne laisseraient pas aux parasites le temps de renaître de leurs cendres. C’était là une des principales causes de sa réticence vis-à-vis du décret de Sirion, et constater que son hôte partageait ses préoccupations éveilla son intérêt. Le noble conclut son exposé sur une pique assez inoffensive à laquelle Kreen ne réagit pas sur le moment. Elle laissa un silence gênant s’interposer, le visage tout à fait vide.

Elle finit par tourner la tête vers Rakja et Bleylock pour les toiser et leur adresser un signe de la main. Ils rengainèrent immédiatement leurs armes et la guerrière continua à les fixer un moment avant de répondre enfin. Silvaesh réajusta sa posture. Il savait que quand Kreen était pensive, elle était facilement irritable.

« – Il existe un décret en neuf points qui vous l’indique très clairement, Seigneur Ravensberg. Si vous tenez à ce que je vous le résume, l’idée est de rendre à l’armée de Sharna ce qu’elle perdu en guerriers, en ressources et en prestige, et de lui assurer une plus grande influence sur le pays qu’elle défend et représente. Cela implique la discipline de tous les dirigeants de la nation dans une ambition commune de redresser Phelgra. Si vous vous reconnaissez dans cette entreprise, vous avez tout intérêt à vous lier à notre Ordre ; raison pour laquelle je suis ici, me semble-t-il. Et si vous souhaitez réellement mettre fin aux détournements pécuniaires qui portent atteinte à l’Ordre de Sharna, je n’ai aucune raison de penser que nous Cavaliers nous opposerions à votre… Promotion. Elle choisit de ne pas dire explicitement ce que Conrad n’avait pas exprimé non plus, mais elle n’allait pas nier l’évidence : le jeune Corbeau ne pouvait que lorgner sur le poste de gouverneur. Cela dit, vous comprenez bien que toute association doit être bénéfique aux deux partis. Votre proposition est vertueuse, et elle soulagerait évidemment notre Ordre, mais elle repose sur un besoin que l’Impérial a l’intention de satisfaire d’une façon ou d’une autre. Elle fit mine de prendre une profonde respiration, se pencha en avant et posa enfin ses mains sur la table. Elle courba légèrement l’échine, sévère. Son intention de reprendre était claire, mais elle prit son temps. Seigneur Ravensberg. De toute évidence, l’indépendance de Ridolbar vous est vitale. Et de toute évidence, vous la garantir n’est pas ma place. Elle lui adressa un regard sans équivoque ; elle le déplorait mais ne voulait pas le dire à voix haute. Pourtant, je ne crois pas que vos désirs et ceux de ma caste soient incompatibles. Même sans parler de compromis. Selon elle, la différence était négligeable entre mettre un des siens à la tête de Ridolbar et choisir le civil à mettre à ce poste. Avant tout, les guerriers devaient s’assurer que les actions du gouverneur les serviraient, et l’étiquette de Cavalier ne suffisait pas à promettre une telle cohésion. L’essentiel était de laisser quelqu’un de confiance aux rênes de Ridolbar plus que quelqu’un qui ne leur était qu’officiellement favorable... Du moins interprétait-elle le décret de Sirion ainsi. Vous voulez maintenir l’ordre dans votre ville natale et le faire sans interférence de la part de quiconque. Nous souhaitons également l’obéissance populaire de Ridolbar, pour le bien de Phelgra. Si vous voulez arriver à vos fins, vous n’avez qu’à vous mettre en valeur auprès de l’Impérial. Le séduire, en somme. Plus que votre concurrence. Elle insista sur ses derniers mots et, d’une œillade lourde de sous-entendus, indiqua qu’il ne s’agissait non pas d’un conseil mais bel et bien d’une prière. »


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MessageSujet: Re: Cavalière Rouge et Conseiller Noir   Cavalière Rouge et Conseiller Noir Icon_minitimeLun 31 Aoû - 22:37

La commandante finit par lancer des regards à ses hommes pour qu'ils rengainent leurs lames. Conrad n'avait pas réagi, mais il avait noté ce comportement dans un coin de sa tête. L'insulte pouvait facilement être oublié, mais le conseiller préférait ne rien oublier, au cas où. Sortir le fer dans la demeure d'un hôte ne montrant aucune hostilité, ni agressivité. Il n'en prit pas ombrage non plus. Il s'était attendu à ce genre d'attitude de la part de Cavaliers. Ces hommes ne comptaient pas. Seule la commandante l'intéressait. Et elle semblait avoir redoubler d'attention quand Conrad avait mentionné les groupes criminels qui gangrénaient Ridolbar. Sa réaction fut très discrète toutefois et ce fut seulement parce qu'il observait de près son interlocutrice qu'il décela un intérêt à ce sujet.
Peut-être pouvait-il avancer plus avant sur ce terrain ? La définition d'un ennemi commun est toujours un puissant vecteur d'alliance.

La commandante Kreen laissa planer un silence assez long pour qu'une gêne inévitable s'installe. Elle finit par répondre. Ce fut habile de sa part, bien qu'assez aisé pour elle. Se cacher derrière le fameux décret de l'Impérial. Ce texte avait été publié par Sirion après sa prise de pouvoir et dessinait les grands lignes de ses projets politiques. Bien évidemment, il ne se souciait guère des volontés des gouvernements locaux. Même dans la forme... Les conseillers de Ridolbar avait dû prendre connaissance du décret en récupérant les informations par les cavaliers stationnés à Ridolbar, l'Impérial ne s'étant pas embêté à prévenir les premiers concernés par certaines des mesures les plus importantes.
Ce décret était largement inappliqué à Ridolbar, pour le moment, faut de pouvoir pour forcer sa mise en œuvre. La loi martiale n'était qu'un lointain fantasme à Ridolbar et la Cité n'avait envoyé aucun conseiller pour siéger à ce Conseil de Phelgra annoncé par l'Impérial.

La cavalière lui exposait en d'autres termes, les mêmes demandes que celles inscrites dans le décret de l'Impérial : ressources, hommes, loyauté. Rien de plus normal pour un Ordre militaire fragilisé par un changement brutal de tête dirigeante et par une défaite militaire humiliante.
Conrad ne voyait pas de problèmes à s'associer à ces conditions. Ce qu'il voulait éviter était les autres mesures que la commandante évitait de rappeler. Loi martiale, stationnement d'un nouveau contingent renforcé de cavaliers dans la ville.
Le seigneur Ravensberg resta de marbre en écoutant son invitée. Cette dernière lui assura que leurs objectifs et intérêts convergeaient. Elle se positionnait même en sa faveur, si l'on lisait à travers son discours. Mais elle déclara ne pas être en position de pouvoir garantir l'indépendance et l'autonomie de Ridolbar et qu'il devrait rentrer dans les grâces de l'Impérial. Mais pouvait-on négocier ou même dialoguer avec un tel homme ?

Les rouages de l'esprit de Conrad tournaient et tournaient. Il devenait urgent d'utiliser les fonds empruntés à Deirdre Luberym. Il lui fallait conclure les contrats pour engager ces compagnies de mercenaires au plus vite, afin de renforcer sa position dans la ville et la position de la ville elle-même. Mais s'il le faisait de manière trop belliqueuse, il y aurait sans aucun doute une perception hostile de la part des autorités des Cavaliers.

Elle conclut en mentionnant une concurrence qui se serait déjà employé à séduire l'Impérial Sirion. La fameuse sindarine. Conrad ne se faisait guère de soucis pour cette personne. Ridolbar avait brisé bien des étrangers et même un très grand nombre de natifs. Cette femme sortie de nulle part serait une proie facile pour quiconque voudrait l'éliminer. Le danger était qu'elle réussisse à attiser les conflits latents de la cité.

- Je vois... lâcha Conrad Ravensberg froidement.

Il laissa s'écouler un silence aussi long que celui que la commandante avait laisser avant de parler.

- Je puis vous garantir que les ressources que la ville doit à votre Ordre seront versés. Je puis garantir la loyauté de la Cité et de ses autorités en échange d'un contingent de cavaliers inchangés. Quant à l'apport d'hommes pour vos armées... Vous ne semblez pas attiré les vocations parmi mes concitoyens et les forcer à vous rejoindre ne fait que les pousser vers les factions occultes qui dirigent la criminalité.

Jetant un œil glacé aux autres cavaliers présents dans la pièce, il prit le temps de peser ses mots.

- Je serais ravi de tout mettre en œuvre pour maintenir le lien entre Ridolbar et l'Ordre des Cavaliers de Sharna. Vous avez tout à gagner à concentrer vos forces ailleurs que sur le maintien de l'ordre dans la Cité Corrompue. La Tour Sud et la Citadelle de Tindell sont des points beaucoup plus stratégiques pour vous. Une force compacte et efficace comme garnison de Ridolbar suffirait, en complément des forces de la ville sous le contrôle d'un Gouverneur loyal.

Il laissa planer un silence qui permit aux chants des corbeaux de leur parvenir de l'extérieur. Le conseiller se leva lentement, le regard fixé sur la commandante.

- J'aimerais vous montrer quelque chose, annonça-t-il d'une voix douce et amicale. Suivez-moi, s'il vous plait.

Le seigneur des lieux conduisit ses invités à travers les couloirs de sa demeure. Il les mena vers le vieux donjon, la tour qui surplombait le reste du château et partie la plus ancienne de la demeure des Ravensberg.
Pour y entrer, il poussa une vieille porte de chêne noir dans laquelle était sculptée la représentation des arbres trônant dans la cour. Les salles de la tour était bien moins luxueuse et leur architecture trahissait une orientation plus martiale et ancienne que le reste du château. Le froid régnait ici. La tour n'était plus guère utilisé que pour stocker des vivres, des meubles et autres antiquités hérité de la longue histoire des Ravensberg. Au sous-sol de la tour avait été remisé quantité d'armes qui jadis servait à la garde qu'entretenait la famille du Corbeau.
Conrad leur fit emprunter l'escalier qui montait jusqu'en haut de la tour. Sur les derniers étages, il était très étroit et sur toute sa hauteur, les marches étaient irrégulières. Une vieille technique de construction destinés à ralentir d’éventuels envahisseurs.

Ils finirent par déboucher tout en haut, sur le toit, à l'air libre. Les corbeaux, les freux et les corneilles déclenchèrent un tonnerre de protestations en s'envolant. Il s'agissait de lieu de nidification des plus forts et des plus vieux d'entre eux. Néanmoins, ils laissèrent la place au seigneur Ravensberg. Ce dernier s'avança lentement vers le rebord. Au-delà, l'on pouvait apercevoir le village, ainsi que le tracé irrégulier du cours d'eau qui le séparait du château. La région ne brillait pas par sa prospérité mais il émanait du paysage une certaine majesté sauvage et désolée.
Dans le dos de Conrad, dans la direction opposée, les collines et montagnes imposaient leurs présences. Les mines qui faisaient autrefois la fortune de sa famille était épuisées depuis longtemps désormais et le chemin qui partait du donjon à travers la cour extérieur, invisible depuis la cour principale, n'était plus emprunté.

- Voyez, commandante, déclara Conrad. Phelgra dans toute sa splendeur. Une contrée désolée et fière. Voilà sans doute un endroit plus digne de notre discussion. Pourquoi notre pays serait-il laissé en dehors de ça, après tout ?

Il réalisa qu'une telle théâtralité lui faisait ressembler à Alton. Il ne sut que penser de cela. Il avait fui la tutelle du Haut-Prêtre pour choisir son propre chemin et voilà qu'il adoptait certains de ces traits de caractère...
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MessageSujet: Re: Cavalière Rouge et Conseiller Noir   Cavalière Rouge et Conseiller Noir Icon_minitimeDim 6 Sep - 17:32

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Les répliques du jeune Ravensberg s’alignèrent avec celles qu’il avait données jusque-là ; nuancées quoi qu’un peu amères. Il lui suggéra une stratégie déguisée en évidence, ce à quoi la Commandante répondit d’abord en baissant des paupières affligées sur ses iris froids. Silvaesh secoua même la tête de surprise, et on entendit Rakja souffler sèchement par le nez. Kreen fit mine d’acquiescer modestement pendant le silence qu’avait invité son hôte dans la pièce. Elle aurait pu avoir le sentiment que le Corbeau lui disait comment faire son travail, mais elle n’était pas assez orgueilleuse pour condamner l’insolence d’un bureaucrate avec lequel elle était d’accord.

Le jeune homme émit le souhait de la mener autre part, ce que la Commandante accepta simplement d’un geste de la tête. Ses soldats la suivraient où qu’elle aille, elle ne serait vulnérable nulle-part et Conrad le savait. L’idée de se méfier ne lui traversa l’esprit que par habitude. Elle prit la suite du noble d’une démarche sûre mais assez peu martiale. Alors que la petite troupe s’enfonçait dans un couloir, le Yorka vint glisser quelques mots à l’oreille de sa supérieure. Il le fit dans un dialecte du nord qu’il maîtrisait depuis l’enfance et que Kreen s’était efforcée d’apprendre afin de l’utiliser comme un langage codé dans la mesure du possible. Il y glissa également quelques mots de zinonien, que tous deux avaient appris auprès de Greld. Il n’y avait qu’à espérer que les ridolbariens n’étaient pas des grands polyglottes.

« – Faut qu’on s’inquiète des fuites ? C’est plutôt gros.

– Difficile à dire. Qui nous dit que ce n’est pas l’Impérial lui-même qui laisse fuir des choses volontairement ? J’ai du mal à croire à… Elle fit un geste agacé de la tête, à cours de mot. Tout ça.

– Tu veux pas essayer d’en savoir plus sur ses « informateurs » ?

– Si. Mais pas auprès de lui. Son ton signala que la conversation était terminée. Le coyote siffla, taquin.

– Vous êtes trop honnête, Madame la Commandante. Kreen tourna la tête pour lui adresser une mine réprobatrice, mais Silvaesh sut tout de même y lire l’once d’amusement qu’il avait su susciter. »

Arrivés au sommet de la tour, les deux larges guerriers se placèrent de manière à pouvoir contrôler les escaliers et les points culminants alentours. Le renfort du capitaine fut sollicité, et il dut tourner le dos à Kreen pour mieux surveiller les toits. La Gorgoroth, elle, se plaça aux côtés de l’héritier Ravensberg et posa d’abord le regard là où il posait le sien. D’un solennel nouveau, il flatta pompeusement la vue qu’il offrait à ses invités, alors la Commandante fit migrer ses yeux vers le visage éclairci de l’aristocrate. Elle le fixa intensément, de ses pupilles à la fois surprises et contrariées. Encore une fois, elle préfaça sa réponse d’un silence cruel.

« – Je vois qu’Alton a laissé son empreinte. Je me demandais justement jusqu’où allait votre dévotion à Sharna. J’espère que ce n’est pas là la réponse. En réalité, elle ne s’était pas vraiment posé la question jusqu’à ce que l’attitude de Conrad lui rappelle qu’il avait désigné le Haut-Prêtre de Sharna comme son tuteur. Et pourtant, la conversation prenait un détour intéressant ; peut-être que la spiritualité du Conseiller s’avérerait révélatrice de ses ambitions politiques, et peut-être que sa position vis-à-vis du clergé fournirait à Kreen de meilleurs arguments pour attirer l’attention de l’Impérial sur le Corbeau tel qu’elle l’espérait. Un dernier geste de la tête incita le Terran à prendre cela comme une question. »


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MessageSujet: Re: Cavalière Rouge et Conseiller Noir   Cavalière Rouge et Conseiller Noir Icon_minitimeLun 7 Sep - 17:51

Le regard de la commandante était perçant et elle laissa à nouveau planer un silence pesant avant de prendre la parole. Elle semblait un peu surprise, voire peut-être contrariée.
Elle déclara voire l'empreinte d'Alton Zolond sur Conrad Ravensberg. Cela la fit s'interroger sur la dévotion du conseiller vis-à-vis de Sharna. Il plaqua une expression solennelle et respectueuse sur son visage en réaction à cette interrogation de la commandante.

- Ma dévotion à Sharna est sans doute aussi grande que celle des plus éminents Cavaliers de Sharna, répondit-il un brin provoquant. J'ai passé une majeure partie de ma vie au sein de son clergé et j'aurais tout à fait pu être un prêtre de Sharna, aujourd'hui.

Il n'en dit pas plus. Il ne tenait pas à trop parler de sa vie, ni de ses croyances personnelles et intimes. Toutefois, il ne montra pas qu'il n'aimait pas le tour que prenait la conversation. Conrad préféra détourner le sujet sur un terrain plus impersonnel et politique.

- J'entretiens d'excellentes relations avec le clergé de Sharna, et même de Bor, à Ridolbar. Nos associations se révèlent pleins de profits mutuels. Et le Haut-Prêtre en personne s'est montré pleinement satisfait en nous encourageant à continuer sur cette voie.

Un corbeau noir et de belle taille arriva en croassant à toute vitesse. Il ne ralentit qu'au dernier moment et vint se poser sur l'épaule de Conrad. Ce dernier changea de position et fit partir l'oiseau dans un geste de la main. Ce dernier s'envola en lançant des cris mécontents.

- Mais vous-même, Commandante ? reprit-il comme si de rien n'était. Êtes-vous une pieuse fidèle de Sharna ? Les plus médisants n'hésitent pas à railler les Cavaliers pour leur manque de dévotion envers leur divinité tutélaire. Comment vivez-vous votre foi ?

Le ton qu'il employa se mua peu à peu en celui d'un prêtre s'adressant à un fidèle, non pas à la manière d'une caricature, mais de manière parfaitement réaliste. Conrad avait depuis longtemps appris à s'adresser aux fidèles et s'il n'avait jamais porter officiellement le titre de prêtre, il y avait été formé parmi tous les autres enseignements reçu sous la tutelle d'Alton Zolond.
Même sa posture s'était légèrement modifié pour apparaitre plus clérical. Son expression du visage arborait le petit sourire confiant d'un prêtre zélé et sûr de lui. Une chose n'avait pas bougé cependant : son regard froid. Cela lui faisait paraitre un peu plus inquiétant ou étrange et pouvait en déstabiliser certains. Oh, il n'espérait pas perturber la commandante, mais ce petit numéro lui montrerait bien qu'il n'était pas juste un politicien opportuniste. Ou bien l'amuserait. Ou alors ne lui inspirerait que mépris.

- Les temples de Sharna à Ridolbar sont très agréables, notamment le plus grand et siège du clergé local. Je suis sûr que vous pourriez y passer pour y prier en étant reçue à la hauteur de votre rang.

Il reprit sa posture habituelle, bien droite, ainsi qu'une expression froide et neutre.

- Je ne doute pas qu'un renforcement d'une coopération nous serait profitable à tous, malgré les quelques points d'accroches qui apparaitront inévitablement. Puis-je compter sur votre soutien ?

Il ne lui fit pas l'affront de lui demander de lui faire confiance. La confiance était un luxe qu'on ne pouvait guère se permettre en ces temps troublés, d'autant plus à Ridolbar. D'ailleurs, Conrad n'accordait sa confiance à personne. Il surveillait tous ses alliés autant que ses opposants. Il jugeait sur les actes et non sur des mots. Bien sûr, les mots étaient bien utiles, pouvaient être utilisés comme des armes, des outils. Mais à la fin des fins, seuls les actes et les intérêts comptaient.
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MessageSujet: Re: Cavalière Rouge et Conseiller Noir   Cavalière Rouge et Conseiller Noir Icon_minitimeDim 20 Sep - 16:13

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Kreen leva le menton pour feindre l’intérêt mais accompagna le geste d’un haussement de sourcils caustique. Connaissant Alton, elle avait deviné que le statut de Conrad n’était pas nécessairement celui de prêtre, mais sa façon de se présenter donnait presque une impression de complexe. Le jeune Ravensberg regrettait-il d’avoir quitté le clergé ? Elle prit sa déclaration comme une tentative de se justifier auprès d’elle. Une égratignure abrasive sur la surface jusqu’ici si polie qu’était le Corbeau.

Le maître des lieux insista également sur ses liens plus diplomatiques avec les Gélovigiens de Phelgra, sans doute pour continuer de rétablir le lustre entaché de son blason mais aussi dans l’espoir de ramener la conversation sur le terrain initial. L’information était pourtant intéressante et répondait plutôt bien aux espérances de Kreen ; Sirion n’était pas réputé pour être le plus pieux, mais la caste religieuse était puissante et influente alors refuser toute association avec elle au lieu de chercher son soutien serait ridicule. Le nouvel Impérial ne s’était pas encore exprimé à ce sujet, et la Gorgoroth n’aurait su qualifier la relation qu’il entretenait avec Alton, mais elle ne pouvait pas imaginer qu’un Cavalier de Sharna aux ambitions si grandes ne tende pas une main solliciteuse sinon pacifique au clergé de son Dieu – et compte tenu des personnalités respectives des deux grands chefs, un maillon civil entre eux ne présenterait que des avantages.

Peut-être pour reprendre la main dans ce dialogue devenu discrètement cinglant, Conrad renvoya sa question à la Commandante en redoublant d’acerbité dans ses mots. Son ton, lui, s’adoucit paradoxalement, et prit une texture un peu plus mielleuse. Ce qu’il perdit en noblesse, il le gagna en démagogie, et ce qu’il abandonna en sévérité, il le retrouva en cérémonieux. Encore une fois, Kreen reconnut son propre passé dans ces gestes, et elle ne se fatigua même pas à le cacher. Elle toisa le jeune homme avant de poser la main sur le pommeau de Circé. Elle répondit ce qu’elle répondait toujours à quiconque évoquait ce douloureux problème d’impiété dans le seul but de la déstabiliser.

« – Sharna est Dieu de la guerre, Seigneur Ravensberg. »

Alors, qui l’honore le plus ? Les guerriers ou les prêtres ? Cette riposte lui laissait généralement le temps de quitter les lieux sans se presser. Aujourd’hui, elle se contenta de le faire avec les yeux, en reportant froidement le regard en contrebas. Elle ignora ainsi la réaction du Corbeau et ne fit qu’acquiescer distraitement dans le vide en réponse à son invitation aux temples ridolbariens. Elle les connaissait et n’y avait aucun souvenir impérissable. Au même titre que le Temple de Themisto, c’était un lieu auquel elle se rendait avec amertume parce qu’elle n’en connaissait que trop bien les secrets. Il y avait plus d’un siècle qu’elle avait cessé de rendre hommage à Sharna par les mots et avait commencé à le faire correctement. Elle n’acceptait même pas les très rares louanges qu’on lui consacrait en ces lieux malsains. Alors quand, poussée par un Conrad redevenu naturel, la discussion en revint à son ton d’origine, la combattante salua le changement. Elle daigna revenir à lui.

« – Votre situation vous profitera, Seigneur. Si vous êtes prêt à vous ouvrir aux Cavaliers de Sharna et à entretenir des rapports raisonnables avec eux, vous obtiendrez beaucoup.  Nous n’en avons peut-être pas toujours la réputation, mais la fidélité est généreusement récompensée au sein et autour de notre Ordre. Je rapporterai vos dires à l’Impérial, scrupuleusement, et lui donnerai mon opinion de vous. Continuez de maintenir des relations favorables avec les forces politiques locales et à anéantir les indésirables dans votre cité, et vous n’aurez strictement rien à craindre. Elle toisa de nouveau Conrad, mais d’une manière plus sympathique cette fois, et ajouta d’un air presque badin : vous souhaitez bien devenir Gouverneur de Ridolbar, n’est-ce pas ? »


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MessageSujet: Re: Cavalière Rouge et Conseiller Noir   Cavalière Rouge et Conseiller Noir Icon_minitimeJeu 24 Sep - 17:40

Visiblement, l'opposition entre les prêtres et les cavaliers de Sharna était un débat qui lassait la commandante des Cavaliers Rouges. Conrad pouvait aisément comprendre cela. La querelle de chapelle était l'objet de nombre de railleries dans les tavernes mais c'était également une source de tension politique.
Il savait bien que les relations entre Alton et les autorités des Cavaliers n'était pas toujours cordiale, loin de là. Combien de fois avait-il assister à ces disputes et conflits diplomatiques entre l’Église de Sharna et l'Ordre des Cavaliers ?
Son invitée se détourna de lui pour regarder le paysage, le temps de le laisser finir. Quand reprit sa posture habituelle et cessa de jouer au prêtre de Sharna, elle se retourna à nouveau vers lui. Cette fois-ci, elle se montra plus loquace qu'au début de leur entretien.

La commandante Kreen expliqua qu'il aurait beaucoup à gagner en s'ouvrant aux Cavaliers. Drôle d'expression, qui pouvait laisser entendre beaucoup trop de choses, trop sujettes à interprétation. Conrad resta de marbre, mais ne put s'empêcher que la cavalière mentionna tout de même une notion de raisonnable dans les rapports avec l'Ordre. Peut-être était-ce là une concession aux demandes de Conrad... Difficile à dire, l'Impérial avait sans doute beaucoup plus d'ambition que cela.
La cavalière annonça qu'elle rapporterait les demandes du conseiller à l'Impérial en personne et lui donnerait son opinion. Une opinion favorable, espérait Conrad. Il n'avait pas de raison de penser que leur entrevue se déroulait mal. Mais des raisons innombrables pouvaient amener à mener un double jeu, aussi le seigneur Ravensberg resta méfiant derrière son masque froid sans émotion.
Pour finir, il se vit conseiller par la Commandante de continuer à maintenir des relations favorables avec les forces politiques locales. C'était enfoncer une porte ouverte... Conrad avait l'intention de conserver son réseau d'alliés et d'obligés tout en affirmant son autorité, au besoin d'actions fortes si besoin. Il avait réussit à rentrer énormément d'argent récemment et avait donc désormais les moyens de ses ambitions. Elle conseillait également d'éliminer les indésirables... Voilà qui correspondait bien à la vision politique de Conrad sur le long terme. Il n'avait pas l'intention de se trainer les incompétents et les barons de la pègre plus longtemps que nécessaires. Certes, les conseillers seraient facile à éliminer contrairement aux chefs ladrinis, mais chaque chose en son temps.

- Vos paroles sont la sagesse même, rétorqua Conrad d'un ton neutre mais aux propos un brin provocateurs. Un vrai programme politique.

La commandante le toisa finalement pour lui poser une question finale mais cruciale.
Derrière elle, le paysage de Phelgra convenait parfaitement avec sa silhouette de Cavalière expérimentée. Il y avait là un tableau terriblement vrai à peindre pour représenter l'Ordre des Cavaliers. Dans le dos de Conrad, la foule de corbeaux, freux et corneilles s'agitait à nouveau dans un espèce de ballet chaotique aérien. Les bruits de leurs croassement semblaient même s'harmoniser pour ressembler à un chœur.

Gouverneur de Ridolbar ? Voilà un titre qui sonnait fortement. Empli de puissance et de responsabilité. Même si les deux derniers possesseurs du titre avaient connus un destin funeste.

- Il n'y a personne d'autre pour vraiment endosser cette cape, fit-il d'un ton un rien sibyllin.

Il s'avança d'un pas vers la commandante, le regard intense et assuré.

- Un vent se lève sur Phelgra... Déclenché par le coup d'épée fatal de Sirion sur Démégor. Bientôt Sharna nous confrontera tous à des choix, des choix qui scelleront le destin de notre pays. Et j'ai bien l'intention de faire en sorte que Ridolbar conserve et renforce sa position.
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MessageSujet: Re: Cavalière Rouge et Conseiller Noir   Cavalière Rouge et Conseiller Noir Icon_minitimeVen 25 Sep - 17:10

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Sans surprise, le Corbeau répondit avec emphase. Un oui franc emballé dans toutes les soieries du monde, orné de perles métonymiques, serti de métaphores. Un instant, Kreen ouvrit de grands yeux pour faire mine d’être impressionnée, mais l’ironie était évidente. Elle fixa Conrad pendant un petit moment avant de se remettre à fixer l’horizon, une main sur Circé et l’autre à sa hanche, dans une posture volontairement caricaturale.

La Commandante n’aimait pas tourner autour du pot ; elle finissait toujours par poser les questions le plus simplement possible, et rarement après des heures de discussion. Bien qu’un peu longue, la réponse positive du Conseiller lui avait donné l’appréciable confirmation qu’il partageait sa préférence pour l’honnêteté. Cela faciliterait le travail des Cavaliers ; ils sauraient au moins que Conrad Ravensberg avait admis rêver du gouvernorat et était prêt à dialoguer avec l’armée de Sharna. Sirion avait beau être espion jusqu’aux os et visiblement amateur de marionnettes, son décret transpirait une véritable ambition d’unifier officiellement et administrativement, ce qui laissait entendre qu’un candidat qui se présenterait à lui comme capable et volontaire aurait le mérite de retenir son attention. C’était du moins ce que supposait – ou espérait – Kreen, hélas sans en être entièrement certaine. C’était là sa propre vision des choses, mais l’Impérial avait effectivement sollicité une étrangère, et il pouvait y avoir un gouffre entre ce qu’il déclarait et ce qu’il avait réellement l’intention de faire. Peut-être que ses gouverneurs idéaux étaient moins des partisans du régime de Sharna qu’ils n’étaient des pantins idiots et des hommes de paille. Peut-être qu’un Conrad Ravensberg, déjà Conseiller et déjà ouvert aux partenariats, était en fait son pire cauchemar. Si c’était le cas, alors elle serait obligée de s’opposer davantage à ses supérieurs.

Cette scission entre Sirion et elle n’avait pas encore fait d’étincelles, et la Gorgoroth était loin de se sentir impuissante ou seule de son côté de la question. Des compromis étaient même envisageables : après tout, il n’était pas impossible de trouver, quelque part dans les grandes villes de Phelgra, trois politiciens favorables aux Cavaliers et facilement influençables. C’était d’ailleurs bien dans l’espoir de dénicher un tel personnage que Kreen avait accepté de rencontrer le Seigneur Ravensberg. Elle ne pouvait pas encore savoir combien de cases il cochait, mais son profil était engageant ; il était loin d’être déraisonnable, et trouver des moyens de pression n’était jamais bien difficile pour un enfant de Sharna. Mais si le Preux visait bel et bien des bouc-émissaires manipulables de loin, et qu’il n’envisageait pas sa conquête de Phelgra autrement, alors Kreen était en train de parier contre lui.

Tant pis ? Oui. Kreen était têtue.

Il était temps d’être un peu plus sincère, plus utile. Que celui sur lequel elle s’apprêtait à miser sache ce qui le menaçait depuis Themisto. Qu’il puisse se préparer à la sombre éventualité qu’on le devance. Elle choisit ses mots soigneusement, encore un peu vague et ambigüe malgré tout. Il ne s’agissait pas d’aller à l’encontre de Sirion, ni de promettre quoi que ce soit à Conrad, mais de pousser ces deux hommes dans son sens à elle. D’un côté comme de l’autre, cela nécessiterait de les embrumer un peu. Et si elle aimait qu’on lui réponde franchement, elle ne se sentait jamais obligée de le faire elle-même.

« – Il s’agirait surtout de nommer un nouveau gouverneur dans les plus brefs délais. Ridolbar a tendance à chuter bien bas, quand elle est laissée à l’abandon, et l’Impérial ne tardera pas à s’impliquer directement si personne ne s’empare du poste très bientôt. Or pour l’instant, il ne vous connait pas. Je peux vous être d’une aide précieuse, Seigneur, mais de votre côté, ne perdez pas de temps. »


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MessageSujet: Re: Cavalière Rouge et Conseiller Noir   Cavalière Rouge et Conseiller Noir Icon_minitimeSam 26 Sep - 15:06

La commandante était du genre à bien dissimuler ses émotions et ses cheminements intérieurs, mais Conrad avait depuis longtemps appris à discerner tout cela même chez les personnes les plus fermées qui soit. Certes, il ne saurait pas dire à quoi pensait la cavalière, sauf à mobiliser l'essence divine au moyen de son catalyseur, ce qu'il se refusait à faire. Ce serait vu comme une agression, à n'en pas douter.
Aussi, il ne put que déduire que son invitée était largement préoccupée par ses affaires et semblait déterminée à agir.

Ces déductions étaient logiques mais Conrad se convainquait qu'il apparaissait comme un allié pour elle. Peut-être ne le voyait-elle pas comme un allié... C'était une cavalière, après tout, elle avait la domination et le pouvoir bien ancrés dans sa façon de voir le monde. Non, elle devait voir Conrad Ravensberg comme un pion, un relai pour sa propre influence. Grand bien lui fasse, se dit le conseiller. Lui aussi la considérait d'une manière assez proche. Tout cela n'était qu'affaire d'apparence, de symbole. D'illusion en somme.
Quand il aurait atteint son objectif, il lui faudrait consolider sa position et agir à un niveau impliquant de traiter bien plus étroitement avec ces butors de Cavaliers. Celle qui se tenait devant lui, en haut du vieux donjon des Ravensberg avait l'air plus intéressante que les autres, et digne d'une alliance de long terme.

Le visage du conseiller était redevenu de marbre. Il s'était bien amusé pendant quelques minutes, mais cela l'ennuyait désormais. L'accord qu'ils étaient en train de mettre sur pieds était en bonne voie et il s'agissait de ne pas le faire capoter en étant trop arrogant et trop sûr de soi-même.
Quand il avait déclarer qu'un vent se levait, il ne mentait pas. Nombres de ses informateurs lui rapportaient l'agitation qui secouait le pays. De Mavro Limani à Ridolbar, les Cavaliers tentaient d'asseoir leur autorité. La loi martiale avait beau être en vigueur partout dans les grandes villes. Le Conseil de Ridolbar n'avait pas vraiment beaucoup bougé en ce sens. La vie avait continuée comme avant, avec plus de contrôle de la part de la milice, ce qui rendait les tensions en ville bien plus électriques. La garnison de Cavalier ne posait pas de problème, pour le moment.

La Commandante des Cavaliers Rouges lui répondit que la vacance du pouvoir à Ridolbar était trop problématique pour continuer longtemps. Elle n'avait pas tort, mais la situation politique était bloquée sur un statu quo. Un statu quo que Conrad comptait bien faire voler en éclat à son avantage. Les paroles de Kreen lui confirmèrent ce qu'il redoutait. L'absence de Gouverneur excitait les ambitions de l'Impérial et il devenait urgent de pourvoir au poste dans les plus brefs délais. La cavalière sous-entendit qu'il était désormais temps d'agir, sinon son aide pourrait bien être vaine.

- Le processus suit son cours, commandante, dit simplement Conrad qui ne voulait pas trop en dire sur ses intentions. M'est avis que les choses vont bientôt s'accélérer.

Conrad Ravensberg était en passe de renforcer sa poigne sur la ville. Ses alliés cléricaux et ses obligés dans l'administration et la milice de la ville lui permettrait de retourner le conseil en sa faveur. Les autres conseillers étaient aveugles à sa montée en puissance. Ces derniers avaient pensé pouvoir garder en cage le dernier des corbeaux. Quand il aurait passé un accord avec la compagnie de mercenaire qu'il avait contacté, il n'aurait plus qu'à trouver un moyen de la faire entrer dans la ville en toute légalité, et sous le sceau des autres conseillers, pour refermer le piège sur ses pairs.
Pour cela, les décisions autoritaires et de plus en plus belliqueuses de l'Impérial était tout à fait bienvenue, même si préoccupante quant à l'avenir. Les conseillers craignaient les cavaliers, et ils craignaient qu'ils ne se saisissent de leur pouvoir et source de richesse. Le Seigneur Ravensberg se présenterait alors comme un sauveur pour eux, un sauveur qu'ils penseraient pouvoir manipuler à leur guise...

- Si nous sommes d'accord pour nous soutenir dans nos entreprises mutuelles, je pense que cela profitera à tous, et surtout à Phelgra. Je puis mettre en branle une série d'action débouchant sur la nomination d'un Gouverneur, mais si des agents de l'Impérial en personne agissent contre moi, cela pourra réduire à néant mes efforts. Je crains que mon nom ne pèse pas grand-chose face à celui de Sirion le Preux.

Il lui fit signe pour retourner à l'intérieur. L'entretien touchait à sa fin, sauf si la commandante souhaitait aborder d'autres sujets. Sans trop y réfléchir, Conrad lança une question, destinée à entretenir une conversation, dans une vision purement diplomatique, sans réel intérêt.

- Au fait, commença-t-il. Je ne voudrais pas paraitre désobligeant, mais avez-vous un nom de famille, commandante ?
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MessageSujet: Re: Cavalière Rouge et Conseiller Noir   Cavalière Rouge et Conseiller Noir Icon_minitimeDim 27 Sep - 15:22

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La guerrière chassa une poussière invisible sur son épaulière. Elle avait fini de dire à l’héritier Ravensberg tout ce qu’elle s’autorisait à lui dire pour ce jour. Elle avait également obtenu les informations qu’elle pouvait se permettre d’extraire sans se mettre qui que ce fut à dos. Son enquête ne s’arrêterait pas là, mais elle était satisfaite. Le jeune homme ferait l’affaire. S’il devenait gouverneur et donc membre du Conseil des Cavaliers, elle se faisait un allié et plaçait un pion sur l’échiquier qui l’opposait à la politique de Sirion. Un précieux premier pion. Mais pour le moment, la balle était plutôt dans le camp de Conrad ; elle avait intérêt à ce qu’il soit promptement promu mais ne pouvait être d’un renfort que limité. D’ailleurs, elle venait de faire miroiter au Terran l’indépendance et l’autonomie qu’il réclamait, alors même si elle avait été Impériale elle-même, elle n’aurait pas pu se permettre de se contredire en imposant le Corbeau à Ridolbar sans feindre une certaine impuissance. L’utilité de l’entretien avait touché à sa fin. Le politicien la trouverait bien moins loquace désormais.

Elle le suivit silencieusement et son escorte fit de même. La demeure des Ravensberg fit de nouveau défiler sa sobriété. Kreen passa des yeux distraits sur les murs. Elle n’avait pas particulièrement hâte de quitter l’endroit mais elle aurait bientôt l’impression d’y perdre son temps. On lui posa une dernière question, et cela la tira d’une introspection non pas profonde mais confortable.

Elle ne comptait plus les fois on lui avait demandé son nom. Les premières années, elle s’interdisait de le donner par symbolisme. Les Aurashaar constituaient une longue lignée de prêtres et de prêtresses, une vie qu’elle avait puissamment rejetée et mise derrière elle. Elle avait d’ailleurs mis bien longtemps à renouer les liens avec sa famille ; à l’époque, ses frères et sœurs étaient déjà décédés, à l’exception de Throd qui était devenu presque complètement sourd. Au fil du temps, elle s’était mise à rayer son patronyme par habitude et ne voyait plus dans son refus de l’utiliser qu’une valeur pragmatique. Depuis peu, pourtant, cela était redevenu plus fort, parce que sa promotion incitait à la sollicitation et qu’elle tenait réellement à faire de son appartenance à la noblesse de Themisto une anecdote passée sans importance. Et même si les Aurashaar étaient des plus inoffensifs, elle aimait qu’on en sache le moins possible sur elle. Elle toisa Conrad alors que Silvaesh faisait une grimace éloquente.

« – Aucun qui ne vous sera utile. Elle marqua une courte pause, rien qui n’aurait laissé au Conseiller le temps de rétorquer poliment. Seigneur Ravensberg. Je vous remercie de votre invitation. Nous sommes appelés à nous revoir. Jusqu’à ce que jour arrive, que Sharna vous garde. »


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