Petit détour [PV Conrad ]

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- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 Petit détour [PV Conrad ]

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Deirdre Luberym
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Deirdre Luberym
MessageSujet: Petit détour [PV Conrad ]   Petit détour [PV Conrad ] Icon_minitimeLun 13 Avr - 0:08

Dans les affaires, il y avait toujours un moment où certaines personnes se sentaient pousser des ailes, elles s'imaginaient avoir le vent en poupe, que tous leurs réussissaient et commençaient précisément à faire l'erreur de croire qu'une bonne étoile était de leurs côtés. Cette montée soudaine de confiance leur faisait croire subitement - et à tort - qu'elles étaient devenues les maîtres du jeux et qu'elles étaient particulièrement bien placées pour négocier. Quelle erreur! Quelle erreur quand on ne connaissait pas réellement la personne que l'on avait en face de soi.

Ce fut donc avec une petite forme de contrariété que Deirdre avait quitté la chaleur de son feu et la douceur de son fauteuil de cuir de Tyrhénium pour se rendre entre les murs crasseux de la ville corrompue pour laquelle elle trouvait difficilement des charmes, bien que, si elle était disposée à être de meilleures humeurs, sans nul doute qu'elle serait capable de porter un regard un peu plus clément sur la cité. Quoiqu'il en fut, quelques jours plus tôt, cette dernière avait reçu la très décevante lettre de l'un de ses partenaires commerciaux qui vivait à Ridolbar et qui, subitement, avait estimé que les vins qu'il lui fournissait avait pris soudainement de la valeur. Il voulait donc en faire montrer les prix, alors même que la jeune femme avait déjà passé commande quelques mois auparavant avec les anciens, pour à peu près une dizaine de caisses. Il avait subitement décidé qu'il ne ferait la livraison qu'en paiement du complément. Autant vous dire que la lettre reçue finit en lambeau et qu'un cheval fut rapidement apprêté pour la gorgoroth qui s'empressa de vouloir régler cette bien malheureuse affaire.

" Bien... Mon cher Zanor... reprenons-donc notre conversation... Vous disiez donc... comment déjà? Que c'était une bonne affaire? "

Un yorka aux grandes cornes de mouflon était assis sur une chaise qui grinçait, tenue par ce qui ressemblait à une chaîne métallique, à peine éclairé par la lueur d'une bougie. Ils étaient dans une cave, et plusieurs caisses et tonneaux se trouvaient là. L'endroit paraissait humide, tout comme le front luisant du dénommé Zanor. Devant lui, il y avait Deirdre qui faisait les cents pas devant lui, le visage sombre et les sourcils froncés d'agacement, se mordant la lèvre, les mains dans le dos. A ses côtés, il y avait deux hommes, l'un se tenait près d'elle, l'autre près de son camarade ficelé.

" Je suis très désappointée voyez-vous... très... jusque là, nous avions toujours bien travaillé, jusque là nous n'avons jamais eu de problème. Je vous ai toujours payé ce que méritait votre piquette et vous me l'avez toujours livré dans les temps... alors pourquoi? Pourquoi subitement ne jouez-vous plus le jeu? Pourquoi ne respectez-vous pas les termes de notre marché? "

La gorgoroth menue s'arrêta subitement devant le yorka qui tremblait. Ce dernier avait déjà reçu quelques coups sévères et on pouvait percevoir au travers de sa chemise quelques pointes rouges et sanguinolentes, provoqués par le jeu d'aiguilles de la commerçante.

" Pardon... Pardon je n'aurais pas du... je suis désolé, je n'aurais pas du.... vous avez raison... je ne sais pas ce qui m'a pris... je vous en supplie... ne me tuer pas... "

Deirdre pencha la tête sur le côté, prenant un air dubitatif.

" Vous... pardonnez? "

Un sourire carnassier se profila alors sur son visage.

" La confiance est comme une feuille de papier. Une fois froissée, vous aurez beau la tirer comme vous le voulez, elle ne retrouvera jamais sa forme d'origine parfaitement lissée. Et c'est ce que vous avez fait avec ma confiance Zanor... vous l'avez froissé. "

Brusquement, les chaînes qui entouraient le pauvre bougre se resserrèrent sur lui de plus en plus, il se mit à crier violemment de douleur jusqu'à ce que l'on entendit un craquement d'os. Le yorka tomba  finalement dans l'inconscience. Si vous vous demandiez si ce dernier était mort, sachez que non.

" Tssss.... Pathétique. Les hommes de Ridolbar sont décevants. "

Deirdre fit alors un signe aux deux hommes qui l'accompagnaient.

" Prenez les caisses qui sont les nôtres, et ramenez-les à Tyrhénium comme cela aurait dû être fait. Pendant ce temps, je vais voir si je ne peux pas me trouver un nouveau fournisseur. Ne m'attendez pas. Une fois que tout est chargé, partez immédiatement. "

Sur ces paroles la jeune femme s'échappa de chez son "ancien" fournisseur. Il lui fallait prendre l'air. A cet instant, elle demeurait toujours étonnamment en colère et agacée. Elle n'avait pas prévu ce contretemps, et bien que cela ne fut pas résolument fâcheux, c'était toutefois.. un agacement.

Rapidement, la gorgoroth se retrouva dans les rues de la ville corrompue et se mit à marcher sans trop se rendre compte la direction. Il lui fallait simplement se vider la tête, lâcher prise. Difficile pour une femme de sa nature. Mais elle marcha, encore et encore, jusqu'à ce qu'elle se rendit compte que la foule s'intensifiait un peu plus à chaque pas. Lorsqu'elle daigna lever la tête, son petit regard doré se posa sur ce qui semblait être... un temple. A cet instant, elle se demandait depuis combien de temps elle n'avait pas mis les pieds dans un lieu de culte. Voyant cela presque comme un signe, la curiosité la poussa à pénétrer dans le lieu sacré.

C'était un petit temple modeste, sombre, qui lui rappelait un peu celui de Kron que l'on trouvait à Lokram. Elle se laissa vagabonder jusqu'à trouver une petite chapelle avec un petit autel. Il y avait de nombreuses bougies allumées, certaines étaient éteintes, d'autres fondus à moitié avec la cire qui s'étalait sur la pierre. La jeune femme se tenait devant, stoïque avec son apparence un peu garçonne mais dont les traits du visage trahissaient sa féminité glacée dans l'éternité. Son regard se perdit dans le mouvement des flammes des bougies qui ondulaient lorsque quelqu'un entrait dans le temple. Elle demeura immobile pendant plusieurs minutes, pensives, l'air distrait, avant de subitement lever son bras mécanique et observer cette main de fer avec un étonnant dégoût.

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Conrad Ravensberg
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MessageSujet: Re: Petit détour [PV Conrad ]   Petit détour [PV Conrad ] Icon_minitimeLun 13 Avr - 22:38

Rude journée que celle où vous deviez écouter discourir des personnages à l'égo bien grand que tous leurs accomplissements. Il faut préciser que tous ces éminents politiciens siégeant au Conseil de la ville se sentent pris d'une frénésie de fausse grandeur.
L'annonce de la mort de l'Impérial Démégor avait causé une panique latente au sein de la société politique ridolbarienne. L'absence de Gouverneur de la cité rendait la position de la ville très précaire face aux changements à venir. Force était de le constater, la situation s'électrisait.
La silhouette élancée, fine et sombre de Conrad Ravensberg se découpait sur les marches du Palais du Gouverneur. Ce dernier quittait le bâtiment où plusieurs conseillers avaient tentés de le sonder pour obtenir son soutien politique, même si considéré comme minime. Chacun y allant de son argument fallacieux ou mensonger, de la promesse de richesse, de pouvoir. Conrad avait eut l'intelligence de réponse sans promettre quoi que ce soit à qui que ce soit. Il ne se compromettrait pas pour des incapables comme eux.

Descendant les marches avec une lenteur calculée, de l'inquiétude s'était installé derrière son masque de froideur. Le nouvel Impérial n'avait pas encore annoncée ses intentions futures mais l'on rapportait une grande activité autour de Thémisto, au nord. Mais il était fort probable que le nouveau Grand-Maitre des Cavaliers de Sharna renverse le statu quo établit à Phelgra.
Malgré les rumeurs d'agitation et de mutinerie, on ne pouvait pas écarter l'idée qu'une ingérence des Cavaliers dans les affaires de Ridolbar interviendrait tôt ou tard.

Marchant dans les rues de la cité corrompue, Conrad était escorté par un seul garde à sa solde. Il n'en n'avait pas énormément mais ce qu'il pouvait touché de richesse à son poste lui permettait d'entretenir quelques gardes. Il les avait affublés de tenues sombres sur lesquelles apparaissaient le Corbeau des Ravensberg.

Toutes ces interrogations mises de côté, cette journée se révélait positive pour sa position personnelle. Intégré au conseil de la ville pour occuper la très impopulaire fonction de collecte des taxes aux portes de la ville, il n'avait guère compter dans la vie politique. Aujourd'hui, ses pairs conseillers le prenaient en compte dans leur stratégies. Il avait même reçu plusieurs offres de groupes criminels cherchant à négocier des "privilèges" à l'entrée des villes.
Sans doute le prenait-on encore pour un pion facilement manipulable, mais cela lui indiquait qu'il gagnait en influence.

Le croassement d'un corbeau le tira de ses pensées. C'était le volatile qui l'accompagnait au gré de ses envies. Ce dernier disparaissait parfois sans prévenir et revenait quand cela lui chantait. Conrad le regarda un instant, puis reprit son chemin sans rien dire.
Il avait rendez-vous avec Torka, son homme de main et associé dans un temple de Sharna. Étrangement, Conrad se sentait en sécurité et bien plus à l'aise dans un tel lieu, comme si la nostalgie de sa jeunesse lui procurait du réconfort. Il en était fort aise car le lieu avait été choisi pour la possibilité de se rencontrer discrètement. Les prêtres de Sharna locaux l'appréciaient pour son passé au sein de leur clergé et le laissait continuer ses réunions.

Aux alentours du petit temple dans lequel Conrad avait rendez-vous, la foule était plus nombreuse. Poussé par les annonces de changements chez les cavaliers et par un regain d'intérêt pour la foi, suscité par la visite du Haut-Prêtre Alton quelque temps auparavant, les temples ne désemplissaient pas. Le clergé de Ridolbar était prospère et tendait à soutenir Conrad dans ses actions.

Son garde écarte quelques opportuns pour permettre au conseiller Ravensberg de se frayer un chemin. C'était un tâche aisé car les gens s'écartaient de lui quand ils croisaient son regard perçant.
Avant d'aller plus avant dans le temple, Conrad regarda le ciel sombre au-dessus de la Cité. Cela n'arrangeait rien à la situation des pauvres citoyens de cette ville. Déjà sombre par nature et par son histoire, la lumière du soleil était caché bien trop souvent ces derniers temps. Cela ne gênait aucunement Conrad qui appréciait les ténèbres et les ombres.
Avant qu'il ne puisse finalement entrer dans le temple, une femme d'âge moyen, terrane, à qui il manquait plusieurs dents et dont les vêtements ne pouvaient plus être décemment qualifié de loques se planta devant lui.
D'un geste, Conrad arrêta son garde qui s'apprêtait à dégainer. Il ne pipa mot se contentant de foudroyer du regard l'importune.

- S'il... S'il vous plait... Je vous en supplie, j'ai besoin de manger... implora-t-elle.

Il la dévisagea sans pudeur de la tête aux pieds. Et il n'en éprouva que de l'indifférence.

- Vous ne trouverez pas d'aumône ici, répondit-il d'un ton sans appel.

Il se tourna vers son garde et d'un hochement de tête lui permit d'écarter la femme. Cela fut fait avec une fermeté bien inutile tant la pauvre mendiante était à bout de forces.
Conrad n'avait aucun remords, la mendicité n'avait pas cours aux abords des temples. De plus, il avait des affaires bien plus urgentes en tête.

En entrant dans la pénombre du temple, il retrouva la sensation familière de l'habitude. Silencieux mais ne cherchant pas à se dissimuler, il profitait de ce moment de la journée où les fidèles quittaient le temple, laissant alors un calme agréable envahir les lieux.
Prenant une longue inspiration, il s'avança vers l'autel où Torka devrait le retrouver. Son garde resta à l'entrée du temple, connaissant le désir d'intimité de son maitre.
Des bougies en grand nombre éclairaient faiblement l'intérieur. Et à mesure qu'il s'approchait du lieu de rendez-vous, il distingua une silhouette. D'allure plutôt fine, Conrad ne pouvait pas distinguer les détails de cette personne occupant l'autel où il aurait voulu se retrouver seul avec son associé.
Torka, quant à lui, n'était nulle part en vue. Rien d'inquiétant car les retards étaient souvent arrivés. Ce dernier n'avait pas la ponctualité dans ses qualités.

S'avançant un peu plus près dans le dos de la silhouette, Conrad se tenait bien droit, comme à son habitude et faisait preuve de précaution sur ce qui l'entourait.

Il n'était plus qu'à quelques pas de la silhouette. De dos, il aurait juré qu'il s'agissait d'un jeune homme n'ayant pas atteint la fin de sa croissance. Silencieux, il observait cherchant à savoir si la personne quitterait bientôt l'endroit. Elle semblait perdue dans la contemplation des flammes des nombreuses bougies.

Il s'apprêtait à rebrousser chemin pour s'installer ailleurs, persuadé que Torka le trouverait aisément quand son corbeau vint se poser sur son épaule en croassant.

- Grain ! Grain ! Grain ! sembla reconnaitre Conrad qui ne bougea pas d'un pouce, ignorant son volatile.


Dernière édition par Conrad Ravensberg le Mar 14 Avr - 22:20, édité 1 fois
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Deirdre Luberym
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Deirdre Luberym
MessageSujet: Re: Petit détour [PV Conrad ]   Petit détour [PV Conrad ] Icon_minitimeMar 14 Avr - 0:16

Alors que les flammes de bougies vacillaient, le regard de la gorgoroth se perdait encore et toujours dans le reflet métallique de son bras. Cela faisait peut-être quatre cent ans, mais elle ne le supportait toujours pas. Ni cette vue, ni ce que cela représentait. Cette immonde vérité, cette sournoise trahison qui l'avait amené à mourir... pourquoi? Pour rien. Pour une risible histoire de pognon et de dette, elle avait servi de cobaye à un fou. Par une sordide volonté, on avait désiré annihiler la bête qui était en elle pour mieux lui faire perdre la raison. Dans quel but? Elle ne l'avait toujours pas découvert. Quatre cents années sans avoir découvert le moindre indice. Pas de puis Petrus Tyrell en tout cas.

Voilà maintenant que par le biais de cet imbécile de Zanor, c'était toutes ses frustrations qui paraissaient remonter à la surface. Toute une vie ou plutôt plusieurs vies à passer à accumuler richesse et influence, plusieurs vies à étendre son réseau afin de recueillir la moindre petite information. Oh, elle ne nierait pas qu'elle eut des années de relâchement, elle ne nierait que pendant un temps, elle eut cru même bon d'abandonner sa vengeance pour essayer de se construire la vie qu'elle rêvait. Sauf que Deirdre ne rêvait plus. Les rêves, ce n'était bon que pour les vivants, les optimistes, les heureux, les joyeux. Elle, elle n'était plus de ce monde-là mais y faisait illusion par les parades et le clinquant. Oh! Elle savait combler les rêves des autres, elle en tirait même quelques profits, tout en sachant pertinemment que les siens ne verraient jamais le jour. Car non... pour cela... il fallait avoir un cœur qui battait. Le sien s'était asséché il y a des siècles mais prônait encore quelque part dans sa poitrine, un vestige. Il ne lui laissait plus que les illusions de ses souvenirs, de vaines tentatives à essayer de ressentir quelques choses à nouveau, par l'extrême, par l'ignoble, par l'envie. Difficile à dire.

Les dias lui permettaient d'acheter ce qu'elle voulait mais ce bras... ce bras ne lui serait jamais rendu, ni même par la magie, perdu de son vivant pour la figer quelques minutes après dans la mort. Son coeur palpitant non plus ne lui reviendrait pas. Ni ses rires. Ni sa vigueur et sa joie. Il ne lui restait que la rancœur. Serrant subitement le poing, elle finit par laisser un soupir bien las et s'apprêta à quitter le temple.

Toutefois, à ce même instant, sans véritablement lever les yeux, au moment même où elle se retourna et qu'elle allait machinalement en direction de la sortie, elle se heurta brutalement à un individu. Un cliquetis de métal se fit entendre et résonna dans le temple, sa main contre le plastron du grand homme, alors qu'au même instant et dans une étrange ironie, un corbeau vint se joncher sur l'épaule du personnage en vociférant des mots étranges à la vue de la situation.

Là, Deirdre leva un peu la tête et ses yeux dorés se plantèrent dans ceux qui se trouvait derrière elle. Elle s'étonna même un peu de ne pas l'avoir entendu. Maudites sombres pensées.

" Mmmm... Veuillez m'excuser. Je ne suis pas habituée à avoir quelqu'un derrière moi. Je n'avais pas senti votre présence. "

Un petit sourire se dessina vaguement sur le visage de la jeune femme lui donnait présentement un peu de vie. Mais alors qu'elle allait tracer sa route, un oiseau débarqua brutalement dans le temple.

" Crôa !!! C'est en ROUUUUUUUUTE! C'est en ROUUUUUUTE! Crôa Crôa!!! "

C'était un corbeau qui ressemblait beaucoup à celui qui était jonché sur l'épaule de l'inconnu... mais celui-ci se percha sur une gargouille du temple en pointant son œil noir en direction de sa maîtresse qui se massa soudainement la tempe.

" C'est bien... c'est bien... mais va croasser ailleurs s'il te plaît. Attend-moi dehors. Tu me casses les oreilles. "

L'oiseau s'envola aussitôt, quittant le lieu de culte et bien que sa maîtresse allait en faire de même, elle ne put s'empêcher de s'arrêter subitement et se retourner vers celui dont elle ne connaissait pas encore le nom.

" Pardonnez ma curiosité mais... le blason que vous porter me dit quelques choses. "

Elle désigna alors le plastron qui ornait la poitrine de l'inconnu qu'elle avait pu voir de particulièrement prêt.

" Me serait-il possible de connaître votre nom? Vous mettrez ainsi fin à l'horrible torture à venir qui guetterait mon esprit à essayer de m'en rappeler. "

Deirdre tenta un sourire poli, c'était bien le minimum qu'elle pouvait faire après tout.

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Conrad Ravensberg
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MessageSujet: Re: Petit détour [PV Conrad ]   Petit détour [PV Conrad ] Icon_minitimeMar 14 Avr - 22:19

Alors que son corbeau croassait bêtement demandant du grain comme un enfant trop gâté et mal élevé, la silhouette se retourna brusquement pour s'en aller. Elle percuta Conrad en se retournant. Le bruit métallique se répandit dans le temple. En effet, la main de la personne était faite de métal et avait rencontré le plastron d'armure que portait le conseiller. Conrad préférait garder une allure martiale pour intimider les gardes et les gens du peuple. C'était également bien pratique en cas d'attentat contre sa personne, ce qu'il n'avait pas eu à subir pour le moment.

Il baissa la tête pour foudroyer du regard l'importune. A voir son visage, il s'agissait certainement d'une femme. La pénombre l'empêchait de la détailler plus et, de toute façon, il n'y voyait pas d'intérêt. De toute évidence, cette personne au manque d'attention flagrant s'en allait et il aurait enfin la tranquillité nécessaire pour son rendez-vous.
Cette dernière présenta des excuses précisant ne pas être à habitué à avoir quelqu'un dans son dos et ne pas avoir senti sa présence. Tout en s'excusant la femme avait un petit sourire. Conrad ne dit rien et n'exprima aucune émotion en particulier.
C'est alors qu'un autre volatile intervint en croassant sans aucune pudeur ni autre forme de respect pour la sacralité du lieu. Un autre corbeau aimant s'exprimer bruyamment et apparemment pressé de repartir. Bien, qu'elle s'en aille avec son corbeau, il n'avait pas que ça à faire.

Le corbeau de la femme était similaire à celui qui accompagnait Conrad. A ceci près qu'il ne se posa pas sur l'épaule de sa maitresse mais sur une gargouille du temple.
Cela éveilla un brin de curiosité dans son esprit mais il ne posa aucune question, continuant de transpercer du regard la femme l'ayant percutée. Les corbeaux ne le gênait aucunement. Le domaine familiale avait la particularité d'être un lieu de rassemblement pour de nombreux corbeaux et bien qu'il ait passé une grande partie de sa vie loin de ces terres, il en avait gardé une affinité pour les sombres volatiles.

La femme à la main métallique réprimanda son volatile en l'invitant à aller croasser dehors pour apaiser ses oreilles. L'oiseau de Conrad était resté silencieux depuis sa demande de grain, mais s'il s'y mettait également, cela deviendrait pénible.
L'oiseau impatient de reprendre sa route repartit et sa maitresse s'apprêtait à le suivre quand elle s'arrêta subitement et se retourna vers Conrad qui commençait à s'avancer pour prendre possession de l'autel.

Avec un ton plein de curiosité cette dernière fit la remarque que le blason inscrit sur le plastron de Conrad lui était familier. Désignant ledit blason, elle se permit de demander son nom à Conrad afin, soi-disant, de soulager son esprit de sa curiosité.
Conrad regardait désormais la femme d'un oeil bien plus attentif et méfiant. Peu nombreux était ceux qui connaissaient bien les blasons de l'aristocratie phelgrane. Et si Conrad employait quelques gardes portant l'emblème des Ravensberg, ils ne paradaient pas dans la ville. D'autant plus que cela faisait un moment que la lignée des Ravensberg n'était plus la puissante dynastie ridolbarienne qu'elle fut jadis.

La femme souriait poliment et Conrad consentit à afficher un léger sourire afin de ne pas provoquer cette personne. Il n'avait aucune raison de se méfier de cette inconnue, toutefois à Ridolbar la méfiance était la meilleure des alliées.

- Je me nomme Conrad Ravensberg, déclara-t-il. Je vous retourne la question. Comment vous appelez-vous, vous qui voyager avec un oiseau aussi ennuyeux que le mien ?

Il était logique de lui demander son nom en retour. C'était de la politesse basique. Mais la situation n'avait rien de basique. Peu de personnes se permettait d'aborder Conrad sans raison apparente. Le sombre conseiller n'était pas homme à attirer les gens pour de mondaines conversations. Il savait parfaitement que son regard et sa froideur mettait mal à l'aise les gens.

- Conrad ! Conrad ! Crôa ! Crôa ! croassa le corbeau sur l'épaule de Conrad.

Se tenant parfaitement droit et continuant d'ignorer l'oiseau noir à côté de sa tête, il avait une main posé négligemment sur le pommeau de son épée. Il était intéressé d'observer la réaction de cette femme. Il n'était pas très important dans l'esprit des gens mais en tant que conseiller son nom était connu des plus au fait des affaires politiques de la ville. Surtout ceux qui avaient dû payer pour entrer dans la ville, d'autant plus s'ils avaient du payer encore plus pour leurs marchandises.
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MessageSujet: Re: Petit détour [PV Conrad ]   Petit détour [PV Conrad ] Icon_minitimeMer 15 Avr - 19:53

Voilà un bien sombre personnage qui se profilait devant la gorgoroth mais malgré sa petite taille, elle ne paraissait pas le moins du monde impressionnée. Elle en avait vu d'autre et ce n'était pas un jeu de mauvais regard qui pourrait la faire trembler. D'ailleurs, le sien ne faisait que briller d'autant plus de provocation à le regarder et le soutenir. N'était pas né l'homme qui pourrait la faire ployer.

Lorsque ce dernier accepta de lui fournir son identité - et lui offrir même un sourire à son grand étonnement - le nom lui fit tilt à l'esprit. Elle se rappelait soudainement d'en avoir entendu parlé à l'entrée de la cité lorsqu'elle s'était agacée des nouvelles restrictions de passage. Du coup, elle ne le remercierait pas. Toutefois, ce nom lui évoquait tout de même quelque chose de plus.

" Ha? Un sourire? Voilà qui vous sied bien plus monsieur Conrad Ravensberg! Maintenant je crois me rappeler. C'est lorsque je suis entrée ce matin à la cité. Il me semblait que des hommes à vous parlaient de votre famille. "

L'esquisse de Deirdre s'étira un peu plus sur son visage et son regard regarda brièvement le corbeau.

" Sannon ne m'est pas si ennuyeux d'habitude, mais il n'est pas toujours de la plus agréable compagnie. "

La jeune femme osa alors s'approcher de l'inconnu et le salua alors dans une révérence digne de la noblesse.

" Je me nomme Deirdre Luberym. Une humble femme d'affaires de Tyrhénium qui est venue pour chercher de nouveaux fournisseurs. Certains vins de Ridolbar semblent très appréciés par ma clientèle. Et en me promenant mes pas m'ont conduit dans votre temple. "

Là, le regard amusé de la jeune femme passa au crible le fameux Conrad, et sans aucune gêne qui plus est. Négligemment, elle chercha alors quelque chose dans l'une de ses poches, un bout de papier cartonné avec un nom et une adresse qu'elle tendit serré entre le bout de ses doigts - sa main de chair - à son interlocuteur.

" Je dirige le "Aux mille couleurs" à Tyrhénium. Il s'agit d'une maison de jeux qui fait aussi office de restaurant. Voici l'adresse. Si un jour vous venez par là-bas, n'hésitez pas à me rendre visite. J'aurais plaisir à vous voir sourire un peu plus. "

La gorgoroth fit un clin d’œil avant de laisser échapper un petit rire. Elle ne cherchait pas à se moquer, mais c'était sa façon de savoir si Conrad était capable... de se dérider un peu.

" Bon et bien... je suppose que je vais vous laisser à vos prières, en vous souhaitant qu'elles soient entendues. Et si vous vous ennuyez, sachez que je passe ma soirée dans l'une de vos merveilleuses tavernes. Une autre compagnie que celle de mon corbeau serait très appréciée."

Joueuse, Deirdre ne donna pas d'adresse exacte mais si Conrad connaissait sa ville comme sa poche, il ne pouvait lui échapper le petit indice donner par la commerçante. En effet, il existait un établissement d'un petit standing pour ceux qui possédaient quelques moyens, une taverne pour petits bourgeois dirons-nous, répondant au nom de "La table des merveilles".

Elle lui tourna rapidement le dos, faisant un signe de la main pour lui dire au-revoir ou bien adieu, tout dépendrait de ce qu'il ferait. Elle quitta naturellement le temple avec un petit sourire aux lèvres, et passa devant une vieille femme qui parut pleurnicher. Deirdre s'arrêta quelques instants, observant cette dernière avec dédain, mais elle lui jeta subitement une pièce. Générosité, quand elle vous tient! Elle partit le pas léger et bizarrement amusée, plus détendue que lorsqu'elle était arrivée. Il semblerait qu'elle eut trouvé quelqu'un d'intéressant sur lequel se renseigner...

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Conrad Ravensberg
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Conrad Ravensberg
MessageSujet: Re: Petit détour [PV Conrad ]   Petit détour [PV Conrad ] Icon_minitimeJeu 16 Avr - 22:55

De toute évidence, la femme était bien plus bavarde que Conrad Ravensberg. Avant même de lui décliner son nom, elle essaya de le complimenter - était-ce réellement un compliment ? - sur son sourire puis expliqua qu'elle avait entendu son nom à l'entrée de la ville, ce qui n'était pas étonnant. Toutefois, elle expliqua que des hommes à lui parlaient de sa famille. Cela en revanche l'étonnant. Il n'était pas sûr d'apprécier cela. Les histoires sur la famille Ravensberg était rarement conter pour la mettre en valeur. Étant le dernier de cette lignée, il imagina sans peine la teneur de ces ragots. Son sourire s'estompa aussi vite qu'il était apparut.

Elle excusa son corbeau en expliquant qu'il était bien moins ennuyeux à vivre en temps normal, bien que pas toujours agréable à vivre. Le regard de la femme revint sur Conrad après avoir observé briévement son corbeau. Elle s'avança d'un pas en se présentant finalement. Deirdre Lunerym.
Conrad nota bien mentalement ce nom pour ne pas l'oublier. Les rencontres inopinés comme celle-ci pouvait toujours se révéler intéressantes à l'avenir et il sentait quelque chose chez cette femme. Comme une aura ou une présence qui la faisait apparaitre importante au yeux du conseiller.

Et en effet, elle expliqua être une femme d'affaire venant de Tyrhénium à la recherche de nouveaux fournisseurs pour des vins de Ridolbar. Quelle drôle d'idée... Conrad n'était pas porté sur l’œnologie, mais les vins de Ridolbar n'avait jamais était en odeur de sainteté pour son palais. Après tout, l'offre cherche à rencontrer la demande et si cette femme avait de la demande...
Dirigeant un établissement de jeux à Tyrhénium, Deirdre l'invita à passer chez elle s'il venait un jour dans sa ville.
Tout en terminant son invitation sur une remarque sur son sourire, elle lui fit un clin d’œil en riant. Conrad ne réagit pas. Il comprenait que la femme cherchait à le tester pour en savoir plus sur lui. Cela l'intrigua et éveilla sa méfiance encore plus.

Toutefois, la femme d'affaire ne s'arrêta pas là. Elle finit par déclarer qu'elle le laisserait à ses prières tout en précisant qu'elle passerait sa soirée dans une taverne merveilleuse. Insistant sur le fait qu'elle aimerait bien une autre compagnie que son corbeau, elle l'invitait clairement à le rejoindre. C'était une proposition intéressante. Car si elle cherchait à en savoir plus sur lui, lui-même était curieux d'en apprendre plus sur cette étrange femme.
D'un signe de la tête, il la salua, réalisant seulement après qu'elle ne se soit mis à partir qu'elle n'avait pas préciser l'adresse ou le nom de la taverne.

Conrad se retourna vers l'autel et s'y dirigea d'un pas vif. Il se mit à genou en position de prière. Les formules sacrées furent prononcées dans un murmure et il se mit à patienter.
Quelques minutes plus tard, Torka s'agenouilla à ses côtés avec lenteur et en silence. Conrad ne l'avait pas entendu arriver comme d'habitude. Au-dessus d'eux, le corbeau du conseiller voletait de perchoir en perchoir, brisant le calme du temple.

- Tu es en retard, murmura Conrad.
- C'est que je n'ai que de petites jambes pour me porter, répondit le nain.

Torka avait été un terran affligé de nanisme depuis sa naissance. Il s'en accommodait fort bien, toutefois.

- Thémisto est en pleine agitation. Depuis la mort de l'Impérial Démégor et la prise de pouvoir de l'Impérial Sirion, l'avenir de l'ordre est dans le flou. Les cavaliers noirs semblent diriger les choses désormais. Logique vu que le nouvel Impérial est leur ancien commandant. Les cavaliers en général sont perplexes. Wode, l'ancien second de Démégor, est toujours en vie et il ne serait pas étonnant qu'il se retrouve à la tête d'une mutinerie ou rébellion ouverte.

Le murmure du nain n'était perceptible que par Conrad. Néanmoins, ce que lui annonçait son homme de main n'était pas frais. Il avait déjà déduit qu'un fort risque de conflit entre chef pourrait advenir.

- Rien d'autre sur les Cavaliers ?
- L'information est cadenassée de tous les côtés. Mes informateurs ne sont pas informés. Je peux juste dire qu'un grand nombre de cavaliers sont rassemblés aux abords de Thémisto et que leur loyauté n'est pas si certaine envers le nouveau Grand-Maitre. Démégor restait populaire. Les rumeurs de réformes ne sont pas fiable selon moi, mais elles propage inquiétude et colère, peu à peu. On ne peut rien faire de plus qu'attendre.
- Bien. Concentrons nous sur ce qui nous intéresse.
- Ridolbar, hé ! Toujours le chaos. Des projets de coups de forces vont et viennent. La changement à la tête des Cavaliers inquiète. Mais aucun camp de veut risquer de briser le statu quo, car cela pourrait tourner à l'avantage de tout le monde et de personne en même temps. Dans les milieux ladrinis, on continue à corrompre, à faire avancer les affaires. Certains s'accommodent de la vacance du pouvoir, d'autres appuient un parti un jour, un autre le lendemain.
- Torka ! Parle de choses que je connais pas ! explosa Conrad.

Torka était un serviteur de longue date des Ravensberg. Il avait été tué à leur service avant de se réveiller comme gorgoroth peu après. C'était l'une des rares personnes à voir Conrad sortir de ses gonds. Sans doute, le dernier des Ravensberg se permettait de baisser la garde avec lui au vu de leur relation de confiance absolue.

- Hé ! Hé ! La situation n'a pas changé à Ridolbar. Tu es toujours à un poste impopulaire et seul l'Eglise de Sharna te soutient, les autres te voient comme un pion manipulable à loisir qui arrive à remplir les caisses de la ville.
- Exact, répondit froidement Conrad. Nous devons trouver des alliés, des soutiens. Un politicien, un fonctionnaire, ça se retourne aisément. Mais la pègre, c'est une autre histoire... Charge toi de trouver des contacts qui pourraient nous servir. Je vais voir s'il n'y a pas moyen de trouver des informations utiles.

Il se leva sans saluer Torka et s'en alla. Ces réunions régulières avec son homme de main était importantes, même si la situation ne changeait pas trop. Garder le contact avec Torka le gardait l'esprit au clair.

****

La Table des Merveilles n'avait pas été compliqué à trouver. Deirdre avait laissé un indice dans ces dernières paroles au temple et Conrad avait pris sur lui de connaitre la majeure partie des établissements de la ville. Il entra dans la taverne, laissant son garde à l'extérieur. Son corbeau avait encore disparu, à la recherche de quelques personnes à enquiquiner sans aucun doute.

L'entrée de la sombre silhouette de Conrad provoqua un instant de silence suivit de deux autres instants d'inquiétude. Beaucoup de gens dans cette taverne avait à faire avec des marchands ou étaient des marchands eux-même. Il était fort possible qu'il eut forcé le paiement de taxe sur la plupart d'entre eux dans les semaines précédentes. Il entendit murmurer sur sa gauche un vieux marchand.

- Voilà l'Oiseau de mauvais augure...

Surnom péjoratif donné au conseiller depuis qu'il avait entrepris de collecter scrupuleusement les taxes sur tout le monde. L'intérêt public ? Bien sûr ! L'intérêt privé ? Tout à fait. Conrad avait à coeur l'ordre et la grandeur de la ville. Il n'en n'oubliait pas le nerf de la guerre, cependant. Il était loin d'être riche, même avec ce qu'il se reversait. S'il voulait assurer le maintien d'un réseau d'obligés et de soutiens, il lui fallait de quoi les entretenir.
De son regard froid, il observa la salle à la recherche de Deirdre Luberym. D'un signe de tête au tenancier derrière le comptoir, il montra qu'il n'y avait rien à craindre et les conversations reprirent peu à peu.

Repérant celle qu'il cherchait, il la rejoignit.

- Madame Luberym, salua-t-il d'une voix neutre. Ma curiosité l'a emporté sur mon indifférence. Les gens de Tyrhénium peuvent se révéler fascinant.

Tyrhénium n'était pas si éloignée de Ridolbar et pourrait être source d'intéressants alliés, tant marchands, que mercenaires. Ridolbar à travers son réseau de marchands et de groupes criminels Ladrini entretenaient sûrement des liaisons avec la cité-frontière éridanienne. Peut-être pourrait-il profiter des ces liaisons à son avantage à la faveur d'un accord avec cette femme, si elle possédait une telle influence. Déterminer cela était un des objectifs de Conrad ce soir.
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MessageSujet: Re: Petit détour [PV Conrad ]   Petit détour [PV Conrad ] Icon_minitimeLun 20 Avr - 16:29

Aux yeux de Deirdre, Ridolbar était une ville fort ennuyeuse. A vrai dire, à part des malfrats qui venaient faire leurs affaires, cela manquait cruellement de cachet. Quant à ses gens, il fut bien rare qu'elle en rencontra digne d'intérêt... si ce n'était ce curieux Ravensberg. Après lui avoir subtilement indiqué qu'il pourrait peut-être, si le cœur lui en disait, passer la soirée avec elle, elle ne resta pas sans rien faire à la sortie du temple.

Outre le fait qu'elle chercha un nouveau fournisseur, la gorgoroth se mit à être plus à l'écoute des ragots et des rumeurs, mais surtout n'hésita pas à poser quelques questions curieuses par-ci et par-là afin d'en savoir un peu plus sur le personnage. Ce fut ainsi qu'elle apprit que cet homme faisait partie du conseil de la ville, en attendant qu'une nouvelle élection se profila pour la direction de la cité. Un homme important? Ses pas la guidèrent vers d'autres lieux et comme elle avait tout son après-midi, elle finit par apprendre où habitait le fameux Conrad. Il était un aristocrate? Déchu apparemment, mais il profitait toujours d'une bien intéressante demeure devant laquelle elle passa.

Plus elle en apprenait, plus elle se surprenait désirer pouvoir le rencontrer à "la Table Merveilleuse", mais est-ce qu'elle avait à son tour piquet son attention? Elle espérait que oui, sinon la soirée allait être particulièrement déprimante. Et puis, sans doute que son égo entrait également en jeu. Il serait diablement triste pour elle de constater que ses charmes intimidants ne fonctionnaient plus.

Le temps finit par défiler à grande vitesse et emmena la surprenante commerçante jusqu'au lieu promis. Là bas, elle y croisa un bon nombre de "confrères" qu'elle salua avec d'agréables sourires sournois et de prendre une table dans un petit recoin tranquille des lieux. Prévenante, elle commanda la meilleure bouteille de vin que pouvait offrir ces lieux... et deux verres. Deirdre se révéla optimiste et les dieux parurent de son côté car en effet, peu de temps après, un silence de mort s'installa dans la taverne. Si on vous disait que l'on entendit les mouches voler, ce serait un euphémisme. Ce fut l'illustre et sombre Conrad qui venait de montrer le bout de son nez et visiblement, il était victime de son succès.

" Monsieur Ravenserg! Quel plaisir de vous revoir! Je suis heureuse de constater que j'ai gagné le pari que j'ai fait avec moi-même. "

Un large sourire se dessina sur le visage de la jeune femme alors que ses yeux montraient les deux verres sur la table.

" Je me suis permise de prendre les devants et commander le meilleur vin que semble posséder cet endroit. J'espère que vous me ferez l'honneur de m'accompagner? "

Sans se faire prier et laissant son invité prendre un siège, elle commença à déboucher la bouteille et d'en servir aussitôt le contenu. Elle fit glisser la coupe d'un geste délicat en direction de Conrad, sans le quitter des yeux, ni même effacer son grand sourire.

" Alors ainsi, vous me trouveriez potentiellement fascinante? Quel charmeur! "

La gorgoroth se mit à rire.

" Mais que devrais-je dire lorsque j'ai appris à la sortie du Temple que vous étiez l'un des conseillers de la ville. Quel noble métier que celui de se consacrer aux autres."

A cet instant, Deirdre leva son verre, fit un signe en direction de Conrad. Voilà un homme qu'il allait être difficile de dérider mais elle acceptait le défi... il fallait juste espérer qu'elle y arrive sans avoir à utiliser sa magie. Ce serait bien dommage et un forfait terrible. Après avoir bu une gorgée et reposer son verre, la jeune femme reprit tout aussi vite la parole.

" Oh! Et puisque cette rencontre n'a rien de bien officielle, oubliez donc les usages en ma compagnie. Appelez-moi simplement Deirdre. "

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MessageSujet: Re: Petit détour [PV Conrad ]   Petit détour [PV Conrad ] Icon_minitimeMer 22 Avr - 21:58

Deirdre Luberym était quelqu'un d'expressive et d'enjouée, en tout cas elle l'était ce soir. Cela n'affecta pas Conrad le moins du monde, habitué qu'il était à côtoyer les personnalités exubérantes des politiciens et autres ambitions de Ridolbar.
Visiblement, elle l'avait attendu avec impatience et avait même craint de ne pas le voir venir. Cette petite victoire la mettait dans une bonne humeur. Conrad s'assit en face d'elle tandis qu'elle avançait deux verres tout en servant du vin. Selon elle, c'était la meilleure bouteille de l'établissement. Il resta silencieux à regarder le liquide remplir le contenant. Il n'était pas particulièrement porté sur l'alcool, mais il pourrait boire s'il le fallait. Ne serait-ce que par politesse. Quand elle lui demanda - pour la forme - s'il l'accompagnerait dans la dégustation du breuvage, il hocha la tête.
Comme il l'avait déjà remarqué plus tôt dans la journée, elle était bavarde. En tout cas bien plus que lui ne l'était. Etait-ce par amour de la conversation ou amour de sa propre voix, cela restait à voir... De toute évidence, elle voulait s'adonner à un jeu oratoire. Elle rebondit sur la remarque de Conrad en le prenant pour un compliment qu'il lui avait fait à elle. Toutefois, elle ne quittait pas des yeux le conseiller et ce dernier se tenait sur ses gardes. Cette femme lui était mystérieuse et bien qu'il ait profité de la journée pour demander des informations à ses hommes ou à ceux de la milice, il n'avait pas pu découvrir grand chose d'autre que sa qualité de marchande en provenance de Tyrhénium. On l'a disait assez impitoyable en affaires et en cheville avec des ladrinis. Rien de concret, bien entendu, mais il était là pour en juger sur pièce.

Après un rire, Deirdre Luberym reprit en dévoilant qu'elle avait elle-même fait sa petite enquête sur lui. Elle savait le poste qu'il occupait. Elle lança une petite pique sur la vocation de se consacrer aux autres de son métier. Il ne réagit pas, la laissant continuer. Au lieu de continuer à parler, cette dernière leva son verre en sa direction comme pour l'inviter à participer plus activement à la conversation. Néanmoins, elle rajouta tout de même que leur rencontre pouvait bien se passer du formalisme officiel et qu'il pouvait l'appeler Deirdre.

- Comme vous voudrez, madame Luberym, répondit-il laconiquement.

Il observa attentivement son verre en faisant tourner lentement le vin à l'intérieur avant de consentir à en boire une gorgée. Pas mauvais, pas exceptionnel non plus.
Après cela, le regard de Conrad détailla la petite femme devant lui. Elle n'était pas bien impressionnante au premier regard. Les informations recueillies lui avait appris qu'elle était une gorgoroth. Son petit visage et sa petite taille devait sans doute amener beaucoup de personne à la sous-estimer. Une erreur que ne commettrait pas Conrad. Il remarqua une main en fer.

- Madame Luberym, quels sont les affaires qui vont ont conduit à Ridolbar ? Une femme d'affaire aussi installée que vous doit bien pouvoir trouver des fournisseurs sans avoir à faire le chemin depuis Tyrhénium. Non pas que cela me gêne que veniez, tant que vous vous acquittez du droit d'entrée pour les étrangers.

C'était une entrée en matière plutôt neutre. Il cherchait à savoir s'il avait juste affaire à une marchande impitoyable ou à quelqu'un ayant développé un réseau plus... informel, et susceptible de lui apporté un soutien ou des alliés parmi les groupes ladrini qui vivaient à Ridolbar. Il soupçonnait que ces groupes avaient sans aucun doute des liens étroits avec leurs homologues de Tyrhénium. Après tout les deux cités n'étaient pas si éloignées l'une de l'autre.
Depuis qu'il avait repris en main le contrôle aux portes de la ville, les criminels et contrebandiers lui vouaient une certaines rancune pour avoir gêner leurs affaires qui passaient auparavant par la grande porte. Désormais, ils devaient faire preuve d'un minimum d'imagination pour ne pas payer.
Oh, Conrad se gardait bien de saisir la contrebande, il la taxait simplement quand il tombait dessus et laissait repartir les contrevenants. De fait, cela remplissait quelque peu les caisses de la ville - et les siennes - tout en laissant les groupes contrebandiers écouler leur marchandises. Mais il était conscient que sans négocier tôt ou tard avec ces derniers, la situation finirait par dégénérer. Or, s'il pouvait mettre en place le projet qu'il mijotait depuis quelques semaines, cela pourrait lui offrir un argument de poids dans ces négociations et le rendre indispensable à bon nombre de gens de la pègre ridolbarienne.

- Je me demandais... Avez-vous déjà exploré les tunnels du mépris, cette zone fort dangereuse de la cité ?

N'ayant pas rebut dans son verre, il regarda fixement Deirdre Luberym, guettant ses réactions. Il n'avait pas de sourire aux lèvres mais il offrait à voir un visage neutre, sans animosité et avait composé un regard plein d'intérêt. Si l'intérêt était tout calculé, il s'était exercé longtemps pour donner l'air d'être sincèrement intéressé, sans aucune intention malhonnête.
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MessageSujet: Re: Petit détour [PV Conrad ]   Petit détour [PV Conrad ] Icon_minitimeLun 27 Avr - 0:43

Ce Conrad ne serait définitivement pas commode, Deirdre le comprit très vite lorsqu'il refusa de faire preuve de moins de distance en l'appelant par son prénom. Toutefois, ce n'était pas quelque chose qui pourrait l'offenser. A la place, elle haussa les épaules en guise de "faite comme bon vous semble" et prit une gorgée de son vin. Par la suite, elle se sentit un peu observer, jauger même à l'intensité du regard de son invité. Était-elle troublée? Grand dieu non! Irritée? Elle ne le devenait que lorsque l'on posait avec un peu trop d'insistance son regard sur sa prothèse. Heureusement pour le conseil, cela ne fut que bref et ne gâcha pas l'enthousiasme de Deirdre.

" Haaaa! Je me demandais quand vous alliez me poser la question. Vous avez tenu une minute de plus que ce que je croyais. "

Un large sourire s'afficha sur son menu visage alors qu'elle s'accouda sur la table. Dans son autre main, elle tenait son verre dans lequel elle faisait tournoyer sa boisson alors que ses yeux ne quittèrent pas le ridolbarien.

" Il est vrai qu'à la vue de ma position sociale et commerciale, j'aurais pu me dispenser de me déplacer. Cependant, voyez-vous, j'aime à savoir que mes clients soient satisfaits en tout point et comment pourrais-je me permettre de les satisfaire si je ne connais pas moi-même les produits que je vends, ni même rencontrer ceux qui me le fournissent? Je serais bien imprudente de laisser cette tâche à un autre. "

A ces paroles, elle but une nouvelle gorgée de son verre.

" J'aime à me faire ma propre opinion. J'aime connaître ceux avec qui je travaille. Ma clientèle est assez exigeante et elle en a le droit à la vue de ce que je lui vends. Pour perdurer, il faut savoir faire quelques maigres sacrifices et me déplacer de temps à autre en fait partie. "

Deirdre se redressa nonchalamment et se remplit son verre, ainsi que celui de Conrad bien qu'il ne fut pas encore complètement vide.

" Pour tout vous dire et aller plus loin dans mes explications, il existe quelques curieux amateurs de liqueur ridolbarienne et puisque mes négociations avec mon ancien fournisseur n'ont pas abouti à quelque chose de concluant, je suis venue en chercher un nouveau.  "

Est-ce que la gorgoroth en disait beaucoup? Sans doute, et cela était volontaire. La commerçante ne dévoila que ce qui l'arrangeait et étrangement et aussi paradoxalement, il s'agissait des vérités enrobées. Rien de ce qu'elle disait n'était faux. Elle omettait simplement certains détails.

Une fois que la commerçante eut fini de répondre à la première question, notamment afin de balayer celles qui pourraient tourner autour du sujet, elle fut surprise par la nature de la seconde. Là, elle écarquilla un sourcil surpris. Les Tunnels des mépris? Voilà une zone que généralement empruntait ceux qui ne désiraient pas être vus. Un sourire apparut sur son visage.

" Oh? Quelle bien étrange question. Il n'y a que des gens malhonnête qui traversent cette zone ou bien des personnes qui désirent être invisible à quelques yeux. Et moi, comme vous le voyez... "

Elle ouvrit grand les bras.

" ... J'aime que l'on me remarque. "

A cet instant, on pouvait clairement apercevoir sa prothèse puisque sa manche remontait, mais elle se mit à rire comme si elle faisait preuve de cynisme. Preuve? Non. Elle en faisait clairement et puis, Deirdre était plutôt partisane du "plus c'est gros, plus ça passe".

" Pourquoi un homme tel que vous s'intéresse à cet endroit? Auriez-vous des choses à cacher... Conrad? "

Un nouveau sourire se dessina sur ses lèvres.

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MessageSujet: Re: Petit détour [PV Conrad ]   Petit détour [PV Conrad ] Icon_minitimeLun 27 Avr - 23:29

Toujours aussi enthousiaste quant à cette conversation, Deirdre fut heureuse de la question qui lui avait été posée. Elle s'avança en s'accoudant sur la table. Toujours son verre à la main, elle semblait apprécier le vin qu'il contenait.
Elle expliqua qu'elle aimait se déplacer en personne pour régler des affaires d'ordres contractuelles ainsi que pour s'assurer que ces partenaires et clients soient tous satisfaits. Elle verrait cela comme une imprudence de laisser d'autres qu'elle s'occuper de cela. Conrad était sceptique, mais chacun menait sa barque comme il l'entendait, après tout.

Continuant de boire le breuvage ridolbarien, elle continuait à converser, répondant et développant son point de vue. Elle expliqua aimer avoir la possibilité de se faire une opinion en personne et connaitre précisément ceux avec qui elle travaillait. Son exigence était assez élevée, soi-disante, étant donné le prix que ces clients payaient. Un simple petit sacrifice pour elle, affirma Deirdre, que de devoir voyager de temps à autre.
Conrad connaissait bien le principe de sacrifice, il en avait pratiqué quand il était encore membre du clergé de Sharna. Les sacrifices animaux et parfois humains que l'Eglise de Sharna pratiquaient étaient d'une toute autre nature que les simples tracas d'un voyage imposé par des contraintes professionnelles.
Cette pensée lui arracha un maigre sourire et rappela à lui certains souvenirs de sa jeunesse.

Deirdre se leva pour se resservir et resservir Conrad par la même occasion, bien que son verre fut quasiment plein. Tout en remplissant les verres, elle expliqua avoir eut des déboires avec un fournisseur de liqueur qui avaient conduit à la rupture de leurs négociations commerciales. Conrad s'imaginait bien le genre de conclusion possible. Aucune accusation ne sortit de ses lèvres, ni aucun sermon moralisateur. Ridolbar connaissait des drames. Elle y était habituée et chaque jour voyait son lot de malheureux, malchanceux tomber face à plus fort, plus malin ou plus opportuniste.
Et puis, rien ne disait qu'il ne s'agissait pas d'honnêtes négociations commerciales...
Conrad comprenait qu'elle avait un besoin urgent de trouver un fournisseur de confiance pour remplacer son ancien partenaire afin de maintenir son approvisionnement en boissons de Ridolbar. Peut-être y avait-il là une occasion à saisir ? Le conseiller pouvait aisément la diriger vers un autre fournisseur qui ne poserait pas de soucis ou qu'il pourrait tenir en laisse afin que les affaires de la Dame Luberym soient tranquilles. Certes, mais il n'était pas un bon samaritain offrant de bon cœur ses services. Aussi attendit-il. Il avait déjà une petite idée derrière la tête et malgré son expression neutre, son regard luisait d'une lueur attentive, comme un oiseau prédateur guettant une opportunité.

Enfin, la marchande de Tyrhénium en vint à répondre au sujet des tunnels du mépris. Elle avait haussé un sourcil, un peu surprise, quand Conrad l'avait interrogé sur ce sujet. Probablement car elle ne se souciait guère de cet endroit malfamé et dangereux de Ridolbar.
Jouant les personnes sans rien à se reprocher, elle indiqua qu'elle n'y avait rien à faire car seuls ceux qui aiment à se dissimuler trainer autour de ses tunnels et, annonça-t-elle dans un mouvement des bras un poil théâtral, elle appréciait être remarquée.
Conrad s'en rendait compte à l'instant même. Car en écartant les bras et en haussant un peu son ton, Deirdre avait fait se retourner quelques regards vers. Cependant, bien vite, tout le monde retourna à ses affaires et à son verre. Toutefois, ce mouvement permit au conseiller d'apercevoir la prothèse métallique de son interlocutrice. Ainsi, il ne s'était pas trompé, c'était bien une main en fer qu'il avait vu en observant la marchande.
Rigolant devant son effet de manche, Deirdre ne souciait que très peu de la discrétion. Conrad compris que cette femme était assez cynique sur la vie en général et ne se souciait que peu de l'avis des autres. Difficile de cerner une femme aussi mystérieuse en à peine une seule conversation, mais c'est ce qu'il lui semblait. Il avait toujours été doué pour deviner les caractères des individus autour de lui. Cette qualité lui avait souvent valu des louanges de la part de son tuteur et mentor, Alton Zolond, le Haut Prêtre actuel de Sharna.

Deirdre demanda alors la raison de l'intérêt de Conrad pour ces tunnels et s'il avait des choses à cacher.
Le conseiller eut alors sans doute la première émotion véritable qui lui traversa le visage, un sourire fourbe avec un regard malsain.

- Nous avons tous des choses à cacher, madame Luberym, dit-il sur un ton de comploteur.

Très vite, son expression repassa à quelque chose de plus neutre, mais il était évident que Conrad Ravensberg s'intéressait de près aux tunnels du mépris. D'ailleurs, il repris la parole, décidant qu'il était temps d'aborder des choses plus concrètes.

- Votre petit soucis de fournisseur d'alcool ne devrait pas être un trop grand problème, commença-t-il. La cité grouille de distilleurs au moins aussi doué que votre malheureux ex-associé. J'ose affirmer qu'une aussi honnête femme d'affaires que vous doit être en règle concernant le paiement des charges, dîmes et autres taxes commerciales et douanières.

Marquant une pause calculée, il lança un regard perçant à cette marchande de Tyrhénium, croisée par hasard dans un temple de Sharna et qui avait eu l'audace de l'invité dans une taverne. Quelle étrange rencontre que celle-ci. Une rencontre ouvrant des possibilités plus qu'intéressantes. Le destin était-il à l’œuvre ? Sharna avait-il enfin décidé de bouger les pions en cette période chaotique et incertaine comme Il les aimait ?

- Le Conseil, et moi en particulier, est conscient du poids imposé aux citoyens, et spécialement les marchands si important pour la vitalité de notre Cité. Mais il faut bien assurer l'entretien et la défense de la ville et cela faisait longtemps que le recouvrement des taxes, notamment sur les liqueurs entrant et sortant de la ville, étaient au mieux laxiste.

Nouvelle pause. Conrad était sûr que son interlocutrice n'était pas dupe de son petit discours idéaliste et faussement naïf. Mais la proposition qu'il voulait commencer à mettre sur la table pour sonder la marchande était délicate, parler à mots couverts était un gage de prudence, surtout lorsqu'on se trouvait dans une taverne que l'on n'avait pas choisit soi-même. Le conseiller était l'homme à qui l'on avait confié l'ingrate tâche de ces taxes douanières, charges sur les biens et personnes entrants et sortant des murs de Ridolbar. Dédaignant son impopularité et profitant de cette position ô combien stratégique, il connaissait les rouages et les failles de Ridolbar. Il en avait comblé énormément à son avantage rien qu'en étant un peu rigoureux.

- S'il existait un moyen pour vous d'échapper à ces taxes, je suis sûr que vous ne feriez rien d'illégal. La dernière lubie des contrebandiers est de chercher un passage à travers le labyrinthe des tunnels du mépris, qui s'étendent bien au-delà du sous-sol de Ridolbar même. L'on n'a jamais vraiment pu les cartographier à cause de leur dangerosité.

Quinze hommes. Il avait envoyé trois équipes de cinq hommes, payé par un intermédiaire déniché par Torka. Ils étaient partis d'une entrée - ou plutôt une sortie - des tunnels du mépris au-delà des murs de Ridolbar avec pour mission d'atteindre la ville basse de la cité corrompue. Après deux semaines, Conrad avait perdu espoir d'avoir des nouvelles, mais un matin Torka avait amené son sourire mauvais aux appartements de Conrad à Ridolbar et annoncé, dansant presque sur la table, que deux des gars étaient arrivés avec un plan et des repères laisser derrière eux. Aussi, Conrad disposait d'un chemin "sûr" mais surtout identifiés et connu permettant de sortir de la ville. Il comptait l'utiliser un jour d'une manière ou d'une autre. Même si s'en servir de monnaie d'échange n'était pas ce qu'il avait envisagé en premier lieu, c'était une utilisation comme une autre... Et puis, il ne lâcherait pas le contrôle de ce chemin pour autant.
Encore fallait-il que Deirdre Luberym soit intéressée par une telle entreprise. Conrad ne doutait pas qu'elle avait compris son sous-entendu.
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MessageSujet: Re: Petit détour [PV Conrad ]   Petit détour [PV Conrad ] Icon_minitimeMer 6 Mai - 17:24

Ce fut la première fois que Deirdre vit le visage de son invité exprimer autre chose que la froideur du marbre. Ainsi, comme tout le monde, celui qui tentait de faire bonne figure avait aussi ses petits secrets. La gorgoroth aurait néanmoins pu le deviner. Comme il le disait si bien, tout le monde avait des choses à cacher, elle comprise. Après tout, n'était-elle pas toujours dans la comédie? N'était-elle toujours pas dans le rôle de l'impudente commerçante? Le monde était sa scène et elle jouait chaque seconde.

" Vous m'en direz tant. "

La jeune femme lui rendit son sourire, avant de s'accouder nonchalamment sur la table. Là, elle écoutait avec attention, toujours habillée de sa petite esquisse en coin.

" Il serait malvenue de ma part d'affirmer le contraire, surtout en m'affichant devant l'homme qui gère ce genre d'affaires. "

Aussi étrange que cela parut, Deirdre avait toujours été quasiment en règle et quand elle ne l'était pas, elle pouvait toujours affirmer le contraire. Comment? Parce qu'elle était la meilleure faussaire de tout Isthéria et son talent était sans égal. Elle était capable de fournir n'importe quel papier comme s'il s'agissait d'un original, elle était à même de copier n'importe quelle écriture, n'importe quelle signature de par ses talents artistiques. Un tableau de maître? Aucun problème. Elle vous en faisait une copie. Besoin d'une lettre de noblesse? Elle vous falsifiait cela en moins de temps qu'il vous en faudrait pour le dire. Mais son coup de maître était sans doute dans les fausses pièces de monnaie. Vous manquez d'argent? Pas de problème, elle pouvait vous apporter de faux dias autant que vous le souhaitez, à condition de lui fournir une matière première.

En tout cas, Deirdre laissa Conrad exposé sa vision des choses, de son métier, de son extraordinaire intérêt pour la ville et de la manière de la tenir, avec ironie et tout le cynisme qui se dissimulait derrière ces paroles à double sens. Elle jouait nonchalamment avec son verre avant d'en boire une petite gorgée et porter son regard sur son acolyte.

" Et bien, les contrebandiers de votre cité manquent cruellement d'imagination. Les tunnels du mépris, pour ce que j'en sais, sont terriblement dangereux. Prendre autant de risque pour éviter quelques taxes me semblent être l'apanage des désespérés.. ou bien des individus très proches de leur porte-monnaie. "

Deirdre se mit à rire. Oh, bien sûr qu'elle avait compris que Conrad tentait de l’appâter avec de potentielles économies, mais il lui prouvait aussi qu'il ne se rendait pas compte de la fortune qui était la sienne.

" Il serait bien malheureux de tout perdre plutôt que de sacrifier quelques centaines de dias de taxes. Personnellement, j'ai l'avantage que cela ne représente que peu de chose pour moi et je suis très loin de la ruine. De plus, il existe des méthodes beaucoup moins dangereuses pour contourner les lois. Heureusement pour moi, je n'ai jamais eu à faire cela. "

Le sourire carnassier de la jeune femme s'étira.

" Ce n'est pas pour me vanter mais je possède un casino qui tourne fort bien à Tyrhénium, ainsi qu'un hôtel de luxe à Hesperia. Mon amour des arts et mes profits m'ont même permis d'acquérir un musée à la capitale. Un investissement que je ne regrette pas bien qu'il ne rapporte pas beaucoup. J'ai toujours aimé les belles choses et je prend plaisir à le partager avec les connaisseurs. Ma chance m'a offert la possibilité de pouvoir jouir de beaucoup de chose tout en demeurant dans la lumière. "

Tout était une pièce de théâtre, même les affaires. Il suffisait parfois d'avoir assez de bagout et de culot pour convaincre. Deirdre avait aussi parfaitement compris qu'il était facile de corrompre les plus grands de ce monde à leur présentant aux pieds les vices faciles sous le couvert d'une légalité apparente. Ils fermaient les yeux tant qu'ils pouvaient jouir des pains et des jeux. Le client était roi et tournait la tête pour ne pas connaître la manière dont on lui amenait ce qu'il désirait.

" Enfin... tout ça pour dire que je n'ai pas peur de la dépense. Je préfère prêter mon attention aux petites choses que les autres ne regardent pas. La valeur d'un objet ne réside pas toujours dans celle de son prix en dias. "

Deirdre fit un petit clin d’œil presque complice mais surtout amusée. A vrai dire, elle avait techniquement plus de chose à offrir à Conrad que lui ne pourrait le faire pour elle actuellement. Il lui faudrait quelque chose de beaucoup plus intéressant à offrir qu'une petite ristourne sur des taxes ou bien le nom d'un nouveau fournisseur.

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Conrad Ravensberg
MessageSujet: Re: Petit détour [PV Conrad ]   Petit détour [PV Conrad ] Icon_minitimeMar 12 Mai - 22:05

De toute évidence, la marchande n'avait guère d'intérêt pour la contrebande. En tant que conseiller, Conrad ne pouvait que s'en féliciter car cela signifiait que la Cité pourrait contrôler et taxer toutes les marchandises impliquées dans les affaires de Deirdre Luberym. Mais pour le cas présent, cela le mettait dans une impasse.
Il avait mal jugé cette femme. Il pensait avoir affaire à quelqu'un versant des activités illégales et pouvant être intéressée dans des moyens de réduire ses coûts.

Sans montrer son raisonnement, il acquiesça aux réponses de la marchande sur le manque d'imagination des contrebandiers et leur nature avare et proches de leurs sous. Elle soulignait le dangers des tunnels du mépris et ça aussi, il ne pouvait être que d'accord. Le chemin que ses hommes avaient réussi à trouver était établi, mais le parcourir nécessiterait des mesures de protection renforcées. Chose qu'il n'avait pas encore mis en place, par manque de moyen et de temps.
Tant pis, il utiliserait cette carte une autre fois.

Cependant, il se retrouvait désormais dans une impasse. Tandis que son interlocutrice expliquait ses possessions sensées impressionner le noble ridolbarien qu'il était, il réfléchissait sur la suite à donner à cet échange entre eux.
A entendre les richesses que possédait Deirdre Luberym, elle n'avait absolument besoin de rien. Et Conrad ne possédait pas grand-chose à offrir si ce n'est les avantages qu'il pouvait octroyer à certains de par la position qu'il occupait au sein de la Cité Corrompue.
Elle aimait les belles choses, allons bon... La belle affaire que voilà. Conrad Ravensberg ne tenait pas une boutique de curiosités ou de joaillerie...

Aussi quand elle expliqua ne pas avoir peur de dépenser des fortunes, Conrad ne fut pas surpris. Son amour pour les petits choses dont la valeur ne se mesurait pas en dias ne le surprit pas outre mesure. C'était chose courante chez les personnes fortunées que de se blaser de leur propre richesse jusqu'à s'intéresser aux choses de valeur mesurables sur d'autres échelle que quelques monnaie que ce soit.

Le clin d’œil qu'elle lui fit alors qu'elle terminait son petit discours exposant sa richesse et ses réussites confinait à l'arrogance. Il ne répondit pas à ce qui était sans doute une simple provocation tenant plus du jeu que de l'insulte.

- Sachez que votre réussite en affaire me remplit d'allégresse, fit Conrad d'un ton neutre qui soutenait plus l'indifférence sarcastique que la joie.

Il n'avait rien d'autre à dire. Il était l'invité ce soir. Il avait proposé à mots couverts les bases d'un accord en insinuant ce qu'il pouvait offrir, et il avait vu sa proposition dédaigner de l'équivalent verbal d'un revers de la main.
Que pouvait-elle bien vouloir cette marchande ? Il aurait pu faire l'effort de concentrer l'essence divine qui lui permettait de tenter de sonder l'esprit et les pensées de ses interlocuteurs, mais il ne voulait pas risquer de tomber sur plus fort que lui et se retrouver dans une situation plus qu’embarrassante. Aussi la regardait-il d'un oeil fixe dénué d'émotion en particulier. Son sourire était bien loin, désormais.

Devant lui, son verre était toujours rempli, délaissé par celui qui aurait dû lui faire honneur.

Conrad Ravensberg avait bien compris que la femme de Tyrhénium était plus intéressé par des choses sortant de l'ordinaire, des raretés ou curiosités que pouvait lui fournir le conseiller de la Cité. Mais il n'avait pas grand chose à sa disposition à proposer et il n'avait pas tellement envie de brader les quelques objets de valeurs qui restait péniblement à la famille Ravensberg.

- J'espère que vous trouverez votre bonheur dans le peu de temps que votre séjour à Ridolbar durera encore. La ville doit sans doute détenir ce genre d'objets que vous recherchez.

Le ton était celui d'une fin de conversation, indiquant que Conrad envisageait de mettre fin à la discussion. Il était évident, et pas seulement ce soir, que Conrad se retrouvait confronter à un problème majeur lors de négociations comme celle-ci. Il n'avait rien à offrir. Ses réussites, il les devait à lui-même et pas à un marchandage. Il avait espéré pouvoir s'attirer les bonnes grâces d'une marchande qu'il croyait vénale - tous les marchands ne le sont-ils pas ? - et s'en faire une alliée, ou au moins une intermédiaire.
Tyrhénium était le genre d'endroit où il cherchait à trouver des appuis. Notamment chez les banquiers et les nombreux mercenaires qui avait élu domicile au sein du territoire de la cité marchande. Toutefois, confronté à son manque d'argument de poids, il apparaissait que Deirdre Luberym n'était pas encline à l'aider. Et pour cause, il n'avait rien à lui offrir. Il ne se mettrait pas à quémander de l'aide comme un vulgaire débiteur ayant besoin d'un délai.

Faisant mine de commencer à se lever, il attendait quand même à ce que la marchande précise ses volontés, si elle en avait. Sinon, il s'en irait et retournerait dans les appartements qu'il occupait en ville sans regret. Des opportunités se présentent régulièrement, parfois elles ne se concrétisent pas et Conrad Ravensberg savait que se morfondre sur un échec ne servait à rien.
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MessageSujet: Re: Petit détour [PV Conrad ]   Petit détour [PV Conrad ] Icon_minitimeDim 31 Mai - 16:52

Deirdre s'amusait beaucoup, plus qu'elle ne l'aurait cru bien qu'elle était un peu déçu que le conseiller manqua d'humeur. Il était si sérieux qu'il ne faisait qu'attiser le désir de la jeune femme pour le débrider un peu. Plus il se refroidissait, plus elle avait envie de le titiller pour lui arracher une expression sur son visage de marbre. Seulement, elle finit par se rendre qu'au final, elle ne parvenait qu'à blesser un peu son égo. Il avait voulu l'impressionner par l'influence qui était la sienne sur la ville ou plutôt celle qu'il espérait gagner, mais la gorgoroth n'avait fait que rejeter cette main tendue et incertaine.

Lorsqu'il lui répondit avec sarcasme, cela arracha un rire franc à la ladrini. Mais c'était qu'elle avait piqué au vif le petit Conrad?

" Hahahaha! Comme vous y allez! Vous devriez pourtant vous réjouir car vous auriez tout à gagner à avoir une amie qui possède un réseau qui s'étend dans tout Istheria. Vous ne trouverez pas beaucoup de gens comme moi. Enfin... des gens enclins à vous écouter en tout cas. "

Alors que la jeune femme commença à jouer avec son verre de vin, elle comprit bien vite que son invité n'était pas de la même humeur que cette dernière, fort d'hommage. Les hommes trop sérieux devenaient bien vites forts ennuyants, mais d'un autre côté, on pourrait tout aussi bien lui reprocher son manque d'attention qui pourtant n'était que feint. Deirdre était le genre de femmes qui épousait les détails et pousser un homme dans ces retranchements et voir jusqu'où il était près à aller avec son je-ne-sais-quoi d'intéressant. Pour Conrad? Il sentait l'orgueil à plein nez. Il était de ces êtres qui préfèreraient peut-être garder le visage enfoncé dans la boue plutôt que de réclamer la clémence.

Ce dernier menaça de mettre fin à leurs échanges, près à se lever alors qu'un nouveau sourire carnassier se profila sur les traits fins de la gorgoroth.

" Ralalalala, mon pauvre ami. Vous manquez cruellement d'imagination. C'est peut-être ce qui a fait défaut à votre famille, si vous me permettez Monsieur Ravensverg. "

Elle sourit d'autant plus qu'elle fit un signe à son invité de rester à table.

" Je me suis permise de trainer un peu cet après-midi après notre rencontre. Je me suis un peu renseignée, j'ai tendu l'oreille. Pour qu'une famille aussi illustre se voit déchue de cette façon, je n'y vois que deux raisons : l'orgueil ou bien la trahison. Voire même les deux en même temps.  "

Deirdre enfonça son regard doré dans les pupilles sombres de Conrad.

" Loin de moi le désir de vous critiquer, mais des hommes comme vous, j'en ai vu des centaines car oui.... j'ai peut-être un agréable visage mais il a vu passé bien des décennies.  "

La gorgoroth prit son verre et se décida enfin à boire un peu avant de se mettre à soupirer.

" Vous savez... dans les affaires, il n'y a pas de secrets. Tout est une question de savoir jusqu'où vous êtes prêts à aller pour atteindre votre objectif. Et.... je sais que vous ne possédez rien de valeur, Conrad Ravensberg... mais encore une fois, je ne cherche pas à vous humilier, je ne fais qu'énoncer les faits que vous connaissez déjà. Donc ma question sera la suivante : jusqu'où vous seriez prêt à aller pour servir vos ambitions, monsieur le conseiller? "

La commerçante posa son verre et le regarda avec curiosité.

" Je suis toujours partie du principe que tant qu'un homme est en vie, il n'a pas encore tout perdu. Si vous ne pouvez me contenter avec quelque chose de substantiels, alors faisons fonctionner notre imagination. Le monde n'est pas constitué que de dias mais aussi de service. Si je vous met à disposition quelques aides pour vous soutenir, je vous demanderais tout simplement un service à mon tour. Mais... parce qu'il y a toujours un mais, je ne vous en indiquerais ni le jour, ni la nature. Je viendrais simplement vous le réclamer le jour où cela me sera nécessaire. "

Le sourire carnassier de la jeune femme malicieuse s'étira.

" Vous savez que je peux faire beaucoup pour vous et je peux être l'alliée que vous espérez tant. A vous de décider si le risque mérite d'être pris ou non? "

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MessageSujet: Re: Petit détour [PV Conrad ]   Petit détour [PV Conrad ] Icon_minitimeDim 31 Mai - 22:44

Ses rires l'agaçaient. A croire qu'elle ne prenait rien au sérieux. Et en conjuguant cela à des remarques sur sa défunte famille, elle ne se rendit pas plus agréable pour Conrad. Il ne montra pas plus qu'un froncement de sourcil en réaction.
De toute évidence, toute cette conversation semblait continuer de grande l'amuser tandis que Conrad considérait cela comme du temps perdu. Il n'avait rien obtenu et avait même vu sa proposition implicite rejetée. Aussi, si la marchande ne lui proposait rien d'un tant soit peu concret, il quitterait cet établissement sans regret.

Il l'écouta attentivement, surtout quand elle parla des Ravensberg et de la presque extinction de leur lignage. Lui-même y avait longuement réfléchi à son retour de l'Eglise de Sharna. Quand il avait reparu à la demeure ancestrale de sa famille, son grand-oncle, qui s'occupait du domaine et avait longtemps garder un contact épistolaire avec Conrad, gisait encore devant la porte d'entrée. Il avait été tué par un cavalier de Sharna avec qui il avait eu la mauvaise idée de se quereller. Et personne, pas même les fidèles serviteurs entretenant la demeure, n'avait eu le courage de toucher au corps.
Aussi le cadavre putride gisant dans une flaque de sang séché qui l'avait accueilli lui avait donné matière à réflexion.

Deirdre Luberym avait sans doute vu défiler nombre d'hommes et de femmes pétries d'ambition, de projet et en avait sans doute vu échouer tout autant. Cela ne la rendait pas forcément plus sage ou digne de confiance aux yeux de Conrad. Cela lui donnait néanmoins le droit d'être écouter attentivement. Aussi quand elle expliqua savoir que le conseiller Ravensberg n'avait rien à offrir, il commença à se dire que la marchande allait enfin entrer dans le vif du sujet.
Oh, elle expliqua bien ne pas vouloir humilier son invité mais simplement énoncer des faits. Conrad ne vécut pas ça comme une humiliation, bien que le rappel de cette condition ne lui fasse pas vraiment plaisir...
Cela dit, les choses s'amélioraient lentement pour lui. Ses attributions lui donnaient l'occasion de s'enrichir et les projets conjoints avec le clergé de Sharna et de Bor lui permettaient également de placer des hommes à lui et de récolter des richesses à la marge des profits qui tombaient dans les caisses de la Cité.
Il n'avait pas voulu capter trop de richesse. Son projet était de redonner une force de frappe à l'administration de la ville, mais de siphonner ses ressources.

Enfin, une question intéressante. Jusqu'où Conrad Ravensberg était-il prêt à allé ? Il avait déjà fait nombre de choses dans sa vie, des choses peu morales selon le point de vue.

Laissant continuer dame Luberym, Conrad vit enfin se dessiner une offre. Les termes ne lui plaisaient absolument pas, mais cela méritait réflexion néanmoins.
Deirdre Luberym se disait prête à mettre au service de Conrad Ravensberg des aides pour soutenir ses projets et ses plans. En échange, elle ne demandait qu'une dette de service. Un service qu'elle se garda bien de préciser. Elle viendrait un jour le réclamer quand elle en aurait besoin

L'inconnue inquiétait Conrad, bien qu'il se garda de réagir. Son regard se fit plus intense sous le coup de la réflexion. Il n'écouta presque pas l'argument bien marchand de Deirdre qui se vantait de pouvoir lui fournir beaucoup et d'être une alliée puissante pour lui.

- Je vais être honnête, répondit-il de nouveau assis. Je n'aime pas ce genre de dette dont le montant est inconnu. Je ne vous fais pas confiance, bien évidemment.

Visiblement, son interlocutrice attendait son avis ou qu'il réponde de manière plus développée. Toujours en pleine réflexion, il décida de faire un peu la conversation. Ce n'était pas ce qu'il préférait mais il était doué pour cela s'il s'y mettait.

- Je suis prêt à bien des choses... J'ai déjà fait beaucoup quand j'étais au sein du clergé de Sharna, au service du Haut-Prêtre. Et bien que je ne doive ma nomination au conseil qu'à l'apparente faiblesse de ma position, ne croyez pas qu'un conseiller puisse taxer de manière aussi impitoyable dans la ville de Ridolbar sans avoir su imposer sa volonté à tous, par tous les moyens.

Ce n'était pas terrible comme conversation, il était rouillé.

- Ce dont j'ai besoin, ce sont des fonds afin de pouvoir payer mes réseaux d'influence dans la ville, de financer des projets pour renforcer la position de la Cité et j'envisage d'engager des compagnies de mercenaires pour soutenir la Milice de la ville. Enfin, j'ai besoin d'établir des accords avec les différents groupes de Ladrini qui gardent mainmise sur la pègre pour éviter un conflit ouvert avec eux.

La milice était sous contrôle du Conseil de Ridolbar, et malgré une corruption notoire comme dans toutes les autres institutions officielles ou civiles de la ville, elle restait fidèle à la Cité. Cependant, ses effectifs étaient à peine suffisant pour accomplir ses missions et les capitaines se gardaient bien de prendre parti pour qui que ce soit jusqu'à présent. C'est pourquoi Conrad souhaitait renforcer cette milice, tout en se constituant une force qui obéirait à sa personne et non au Conseil. Une fois qu'il y arriverait, il serait tout à fait en position d'imposer nombre de conditions aux autres conseillers et le fauteuil de Gouverneur ne serait plus très loin.
Mais il était surtout concerné par les rapports en provenance de Thémisto indiquant une volonté des Cavaliers d'imposer l'autorité de leur Ordre sur la ville en supprimant l'autonomie dont disposait la Cité. Pour le moment, l'élection d'un Gouverneur ne dépendait que de la Cité de Ridolbar et Conrad entendait bien maintenir cette autonomie quitte à déclencher un conflit diplomatique. C'est pourquoi un renforcement militaire s'imposait...
Quand aux ladrinis... Ridolbar disposait bien d'un Conseil mais les Ladrinis disposaient d'une influence aussi grande sur la ville, voire plus grande encore.

- Si vous pouvez m'aider à acquérir de tels outils, alors je veux bien vous rendre un service dans le futur.

Voilà, il avait accepté. Peut-être cette marchande était-elle capable de lui octroyer une grande influence et les moyens d'imposer sa puissance sur le Conseil, peut-être pas... Seul l'avenir le dirait. Cet accord était déjà quelque chose.
Sans exprimer joie, ni déception, il avait donné son accord au marché que proposait la gorgoroth. Après tout, le futur est incertain et tout pouvait arriver en ce moment et le jour où Deirdre nécessiterait qu'on lui rende un service... Aujourd'hui, il avait besoin de soutiens, elle lui en prodiguait. Si ses demandes futures était au-delà de ses moyens ou qu'il n'en n'appréciait pas les termes ou principes, il trouverait bien un moyen de s'arranger. Demain est imprévisible.

- Notez bien que je ne m'inféode pas à votre volonté ou à vos caprices.
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MessageSujet: Re: Petit détour [PV Conrad ]   Petit détour [PV Conrad ] Icon_minitimeJeu 16 Juil - 21:55

Voilà qu'enfin la langue du Sir Conrad Ravensberg se détendit un peu. Alors qu'il avouait clairement qu'il n'avait pas confiance en elle, la gorgoroth se mit à sourire de plus belle. Il fallait dire qu'elle ne s'attendait pas à moins. Un homme qui désirait se tailler une place en politique ne pouvait se permettre d'être un naïf aveugle. Toutefois, pour gagner gros, il fallait accepter de prendre des risques et cela impliquait de se lier avec des gens pour qui nous n'avions aucune confiance. Après tout, Deirdre le faisait souvent. Il ne fallait pas imaginer que la jeune femme accordait son amitié à tout ce qui travaillait pour elle, bien loin de là. Elle comptait principalement sur le fait que les deux parties avaient quelque chose à gagner de relativement équivalent.

" Voilà qui est un aveu intéressant. "

Le sourire carnassier de la jeune femme s'étira, surtout lorsqu'il mentionna les ladrinis. Il fallait dire que bien qu'elle ne fut pas très proches de ces camarades, elle profitait clairement du réseau de sa caste. Autrefois, de son vivant, elle n'avait pas hésité à travailler pour les comptes des uns ou des autres mais sa mort l'avait assez transformé pour éviter de prendre un réel parti au sein même de la guilde. C'était sa pomme avant tout. Elle décidait et ne devait des comptes à personne. Toutefois, le réseau restait toujours ouvert surtout aux informations.

Alors qu'elle se recula sur son siège, Conrad se décida à accepter à condition bien sûr qu'elle lui céda ce dont il avait besoin. Voilà qui la mettait en joie.

" Et bien, et bien.... engager des mercenaires et financer des projets qui pourraient remettre cette ville sur les rails, cela demande une assez grosse somme à débourser. "

La commerçante se rapprocha de la table et commença à prendre une petite moue qui lui donnait l'air de réfléchir. A vrai dire, c'était déjà calculé depuis longtemps.

" Mmmm.... si vous jouez de votre harangue, vous devriez être capable de jouer de compromis pour ne pas gaspiller un dias inutilement... si je prend cela en compte... Mmmm.... je pourrais vous avancer déjà 10 000 dias dès demain, et vous en apporter 10 000 de plus d'ici trois semaines. "

Sur ces paroles, la main métallique de la jeune femme sortit de l'ombre pour se tendre en direction de Conrad pour serrer la sienne en gage de "contrat".

" Si cela vous convient? "

Un nouveau sourire mais le regard de Deirdre se durcit autant que ses doigts de fer sur la main du conseiller.

" Notez... cher collaborateur... qu'en cas de non-respect de notre accord, je causerais votre ruine aussi vite que j'ai pu vous rendre riche aujourd'hui. "

La rancune était le plus vilain défaut de la demoiselle et elle était tenace. Aussi surprenant que cela pouvait paraître pour une Ladrini, et malgré tous les mensonges dont elle abusait pour son travail ou ses affaires, lorsqu'elle s'engageait, elle était ironiquement honnête et femme de parole.

" Oh et bien évidemment, je ne vous prête pas tous cet argent sans y mettre quelques intérêts mais je vous rassure, je vous les fait assez bas. Considérez que je crois en vous. "

Chose à ne pas forcément prendre aux premiers degrés, hormis l'histoire des intérêts. On ne rigolait pas avec Deirdre dès qu'il s'agissait d'argent, sinon, elle ne serait pas devenue maîtresse de Casino.

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MessageSujet: Re: Petit détour [PV Conrad ]   Petit détour [PV Conrad ] Icon_minitimeLun 20 Juil - 16:04

Son interlocutrice se délectait visiblement de la situation et apprécia qu'il explique enfin ce qu'il désirait d'elle. Elle fit remarquer, à juste titre, que les projets du conseiller demandait une très large somme. Conrad en était conscient, bien entendu.

Elle prit un air de réflexion tout en pensant à haute voix et après avoir peser certains arguments, elle annonça être en mesure de prêter pas moins de 10 000 dias dès le lendemain. Il faut avouer qu'une telle puissance financière est tout à fait respectable. Ce qui est d'autant plus étonnant pour une citoyenne de Tyrhénium. Voyageait-elle avec sa fortune ?
Conrad leva un sourcil, un peu surpris quand elle annonça pouvoir renchérir de 10 000 autres dias quelques semaines plus tard.
D'où tirait-elle donc cette richesse ? Peu à Ridolbar pouvait rivaliser avec cette femme... Cela alluma des feux d'alarmes dans l'esprit du noble. Il faudrait être d'autant plus méfiant. Cette femme semblait se ficher comme d'une guigne des affaires politiques et autres querelles triviales. Cela jouait donc en sa faveur. Il n'aurait qu'à être précautionneux et à ménager cette alliée pour se garantir un soutien puissant.

La main métallique de Deirdre sortit de l'ombre pour se tendre vers Conrad. La bonne vieille méthode pour sceller un accord commercial. Il dévisagea la prothèse un instant. En réalité, il ne la regardait pas, son esprit se concentrait sur les implications qu'un tel accord pourrait avoir. Déjà, il envisageait comment se rallier une clientèle dans toute la ville pour se gagner des soutiens intelligents et cruciaux pour prendre le contrôle de la ville. Avec son âme damnée, Torka, ils avaient déjà repéré plusieurs compagnies de mercenaires susceptibles de servir au mieux les intérêts du Ravensberg. Il jouissait d'une petite popularité parmi la Milice de la ville après avoir créé et offert certains postes lucratifs au niveau des "à-côtés" du métiers.

Revenant au moment présent, il releva son regard vers Deirdre. En la regardant droit dans les yeux, il tendis sa propre main, pleine d'assurance et de fermeté et serra le métal.

- C'est d'accord, dit-il.

Mais cette dernière durcit sa poigne d'acier pour appuyer son propos. Une menace déguisée en avertissement. Conrad comprenait bien que flouer cette femme ne serait pas aisé. De plus, il n'avait pas intérêt à la défier et si ses projets fonctionnaient, trouver la somme pour rembourser avec les intérêts serait tout à fait faisable.

- Je ne suis pas homme à oublier une dette, déclara Conrad.

Il n'y avait pas grand-chose d'autres à dire. Il n'avait pas grand chose à mettre en gage qui puisse intéresser celle qui se trouvait désormais être sa banquière. Une fois qu'il aurait prit le contrôle de la ville, il aurait tout le loisir de faire fructifier ses intérêts pour rembourser cette dette.
Quand à savoir, si Deirdre "croyait en lui", cela était bien évidemment de la poudre aux yeux.
La conversation avait établie clairement qu'aucun des deux ne se faisaient confiance.

Lorsque les deux mains se séparèrent. Conrad avait un regard mauvais. Non pas destiné à Deidre mais tourné vers ses prochaines actions. Maintenant qu'un financement massif était assuré, il allait pouvoir faire bouger les choses avec plus de force. Ses petits arrangements avec le clergé de Sharna et de Bor, ainsi que dans la Milice, l'avait bien sûr bien placé politiquement. Tout cela au grand étonnement des autres conseillers, qui ne voyaient encore qu'un jeune noble sans soutien, ni pouvoir.
Conrad saurait garder cette image, le temps que les deux factions présentes au Conseil se détruisent mutuellement. La situation venait de prendre un tournant tout à fait intéressant grâce à une rencontre fortuite dans un temple de Sharna. Un léger sourire apparut sur le visage de Conrad en y repensant. Sharna ne lui en voulait donc pas d'avoir quitté son clergé... Ou peut-être lui avait-il envoyé une calamité ?

- D'une certaine manière, me voici, comme les autres conseillers, lié à une faction ladrini, lança Conrad.
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