[TERMINER][Event] Rose bleue

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Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
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 [TERMINER][Event] Rose bleue

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MessageSujet: [TERMINER][Event] Rose bleue   [TERMINER][Event] Rose bleue Icon_minitimeDim 26 Avr - 11:17

Suite direct au sujet [Event] Appel au rassemblement


Liquescimus - Houseki no Kumi


Dès l'instant où le conte de Béon quitta la pièce, le tête à tête avec Othello avait à enfin lieu. Dans le sens où la revoir n'était pas un mal en soi, mais plutôt quelques choses qu'il redoutait dans le sens où il s'était éloigné d'elle pour elle et pour personne d'autres.

La revoir aujourd'hui lui fait du bien, mais malheureusement ce n'est pas ce qu'il souhaite. Il ne voulait en aucun cas qu'elle lui revienne pour la simple et bonne raison qu'il n'était plus – pour lui – une personne communément fréquentable. C'est pour cela qu'il garde ses distances avec absolument toute personne qui le rencontrait, qui lui parlait. Il n'était pas question de nouer des liens à cause de son propre corps qui se transformait, l'éloignait de plus en plus du genre humain pour se rapprocher de la flore Istherienne, plus que n'importe qui d'autre.
Bien qu'elle soit la plus au courant de cette transformation, elle n'avait en vue que la partie visible, le col ne laissait visible que quelques ronces bourgeonnantes et ses cheveux par contre en était recouvert sur une bonne partie, se mêlant aux mèches comme s'il s'agissait de ses propres cheveux avec une légère différences épineuses. Après avoir poussée à l'intérieur, elle pousse à l'extérieur afin de paraître comme la plus attirante des roses, comme n'importe quelle plante.
Cette facette, il l'avait accepté. Ce qu'il redoutait maintenant, c'est le regard malsain des autres êtres humanoïdes qui n'accepterait pas cette différence et le traiterai comme un monstre en voyant que cette plante n'avait pas que l'extérieur comme lieu de vie, ou encore celle de reconnaître la dangereuse plante qui avait sévit autrefois en se propageant comme la peste.

Bien que la jeune femme semblait plus apaisé, ce n'était pas le cas de son ami albinos. Seul à seul, son masque indifférent avait détourné le regard pour ne plus la regarder, la culpabilité à nouveau visible. Tuanio et lui restait silencieux, un silence pesant malgré tout. Le silence durera quelques instants. Ils devaient aller ensemble à cet atelier pour partager ce qu'il avait découvert sur la maladie. Le silence fut coupé par la jeune femme pour lui faire part qu'elle le suivait jusqu'à celui-ci, un sourire aux lèvres qu'il ne put regarder.
Fermant les yeux, le visage baissé il prit une profonde respiration afin de reprendre un élan et contourner le bureau pour prendre le chemin le premier, ouvrant la porte, pour l'inviter ensuite à sortir sans dire un mot
Tuanio les avait logiquement suivi. Posé sur l'épaule, il regardait la jeune femme les suivre. Lui non plus n'ouvrait pas le bec.

Qui serait le premier à parler durant le chemin vers l'herboristerie du haut-monastère ? Qui sera le premier à engager ?
Tournant la tête pour la voir du coin de l'oeil, les mains jointes devant lui se tortillaient en permanence, gêné par le fait de vouloir être le premier à dire quelques choses.
En retournant son regard vers la direction prise, Tuanio fit de même en étirant une aile, en tendant le cou pour que son ami puisse le voir du coin de l'œil comme d'une question silencieuse.
Il l'ignora en baissant à peine la tête au nouveau pour montrer qu'il n'y arrivait pas encore. Il n'arrivait pas à engager le sujet de cette fausse disparition. Sur ce fait, on n'a pas entendu parler de lui durant les neuf mois précédents ce retour au haut-monastère, avec ce nouveau rôle, ce nouveau titre.
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MessageSujet: Re: [TERMINER][Event] Rose bleue   [TERMINER][Event] Rose bleue Icon_minitimeLun 27 Avr - 10:38

A l’instant où ils se retrouvèrent seuls dans cette petite pièce studieuse, comme il l’eut fait plus tôt, le prêtre détourna le regard et l’enfouis dans les murs, cherchant, elle le croyait, du réconfort dans le corbeau qui l’accompagnait. Celui-ci commença à se mouvoir et à bouger une aile, et ils semblaient communiquer bien plus qu’avec elle. Laissée pour compte, la sirène commença à voir se tisser sous ses yeux les coutures de cette tapisserie douloureuse, de ces suppositions qu’elle avait faites plus tôt en arrivant là. Les dimensions réelles d’un jeu de dupes, de fuite et de crainte, alors qu’elle pouvait voir sur son visage la culpabilité naissante. Pendant un instant, elle le regarda sans comprendre, le regard figé dans une voûte de givre, et dans un battement de cil, elle reporta son propre masque. Un masque absent et froid, et la pièce s’effaça alors pour les renvoyer quatre ans plus tôt dans la ruelle d’Hellas, sous une neige épaisse, deux étrangers au milieu des flocons.

Puis le temps repassa, le corbeau croassa et il s’en alla en direction de la porte, sans un mot, sans un regard. La jeune femme sous son épaisse chevelure de cendre le regarda d’abord sans bouger, avant de se résoudre à le suivre dans cette mascarade ridicule. Ses poings se serrèrent discrètement sur la marque de Kron… Mais elle ne dit rien. Ce silence lui apparu soudain comme une eau noire et sombre dans laquelle elle évoluerai, elle glisserait dans l’onde et nagerait dans son sillage comme un vaisseau fantôme et creux, hanté.
Il la fuyait à demi, le visage gêné par quelque chose, ses mains bougeant sans cesse dans une étrange danse. Quelque chose semblait le travailler sans parvenir à sortir. Ses lèvres restaient désespérément fermées et closes, et le regard de l’oiseau qui l’observait sans plus mot dire, de ces yeux noirs et intenses. Une vision d’anticipation et de doute, puis d’abandon. Le mécanisme refusait de se mettre en action, les engrenages n’étaient pas encore en place. L’alchimie était rompue.


« - Duscisio… » La sirène ralentissait le pas, regardant son dos avec amertume. La situation était si pesante, alourdissait l’air qu’elle peinait à respirer et qui coulait dans ses poumons comme un goudron épais. En réalité, si ce n’était l’apparente culpabilité du jeune homme, c’était cet insupportable silence qui lui faisait le plus mal. Et elle ne comptait pas persister ainsi. Marcher comme si de rien était autour de l’éléphant dans la pièce, et prétendre qu’il n’existait pas. Si l’albinos parvenait à l’ignorer, elle ne le pouvait pas.

« - Je me répugne d’en arriver là, mais je ne continuerai pas tant que vous ne m’aurez pas expliqué ce qu’il vous arrive. » Elle s’arrêta brusquement en plein milieu du couloir désert où ils avançaient dans le silence. Elle ne se serait pas permise de l’appeler ainsi dans une salle remplie de pèlerin, et le hall était si proche. La cathédrale de silence qui raisonnait dans la pierre serait leur scène et leur témoin, et elle jura de n’avancer plus tant qu’il y avait entre eux ce secret, ces non-dits. Ce voile difforme et insidieux, invisible et pourtant altérant sa vision.

« - J’ignore ce qu’il s’est passé pour vous depuis tout ce temps, ni même ce qui vous pousse à me fuir ainsi. Et si j’ai pu vous causer du tort, je vous présente mes excuses. » Avoua-t-elle désespérée. Ses mains unis devant son cœur, elle persistait néanmoins, et espéra pour se battre suffisamment pour briser ce masque, tous ces ressentiments et ces émotions qu’il portait avec fierté, mais qui n’était rien de plus qu’un poison. « Mais si vous avez quoique ce soit sur le cœur, quelques reproches à formuler, quelques douleurs, je suis là pour les étendre. »

Ainsi debout au milieu de la pierre, Othello s’était figée, et était prête à attendre. La fièvre pourrait attendre, les malades pourraient attendre, le monde pourrait s’arrêter quelques secondes, quelques minutes, ce qu’il faudrait pour que ce silence et cette culpabilité s’évanouisse et rejoindre le néant. Elle refusait de croire que c’était peine perdue, et qu’il était dans des limbes inatteignables. Quelque part sous ce masque, il était encore présent.

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MessageSujet: Re: [TERMINER][Event] Rose bleue   [TERMINER][Event] Rose bleue Icon_minitimeLun 27 Avr - 13:39

C'est comme deux draps accrochés sur deux lignes différentes dans un courant d'air, si l'un tenait à s'approcher, l'autre restait à bonne distance. Arrêtez le courant d'air et il n'y a plus de raison de s'éloigner de l'autre.
Le couloir vide apportait un silence pesant que la sirène ne supportait pas, un silence provoqué par un seul protagoniste qui ne savait comment le briser.
Quel mot fallait-il utiliser ? Quelle formule était la plus appropriée ? Il ne le savait pas. Lui qui pourtant trouver les mots à des sujets qui semblaient bien plus complexes ne trouve pas ceux utiliser pour exprimer ce qu'il ressent.
Bien qu'elle avait arrêter le pas, il continua sur quelques foulées avant de se retourner net sur le fait qu'il puisse avoir des reproche à lui faire. Duscisio la regarda avec peine, le corbeau avait la tête baissée en se grattant sous l'aile droite.

Je n'ai rien à vous reprocher... Fit-il cette fois à la première personne.

Depuis sa nomination, il se nommait que très rarement, préférant parler à la première personne du pluriel pour nommer lui et la pistilose – ou Lui et Delil pour les croyants – montrant ainsi qu'il n'est pas la seule personne à parler en face de vous. Cette fois-ci, la pistilose n'avait rien à voir avec la jeune femme, alors il parle de lui avec « je ».
Bien qu'il reste sur place, éloigné, il voulait se rapprocher un peu plus. Cette chaîne de culpabilité l'en empêche, intérieurement il tirait dessus pour la briser, mais elle ne cède pas.

C'est uniquement de ma faute... C'est moi qui vous ai abandonné aux mascarades après avoir passé l'anneau à cet homme. Je ne voulais plus vous importuner ni vous mettre en danger.

La mettre en danger. C'était le principal argument à cet éloignement. Malgré le fait indéniable que la pistilose ne lui causera le moindre tort. Mais si ce n'était pas que ça ?
La vue que l'on pouvait avoir de lui si la pistilose était connue de tous entre les réactions imprévisibles de l'être humain et leur compréhension pour la différence. Cette osmose pouvait être vu comme contre nature et lui porter alors préjudice, autant qu'à lui qu'à son entourage.

Je tiens toujours à vous. C'est la raison pour laquelle je garde mes distances...

S'il n'était pas prêt, c'était à lui dire cela. Cela semblait pourtant si facile de lui dire qu'il avait encore des liens avec elle. Il ne pouvait se résoudre à les oublier ni à les briser. Se tenir éloigner était donc sa vision pour sa sécurité. Ainsi, il ne serait responsable d'aucune blessure physique. À contrario, la douleur psychologique était bien présente, pour l'un comme pour l'autre.
Depuis que Sighild lui a fait la remarque que quoi que l'on fuit, cela finit toujours par nous rattraper. Il fallait donc bien se faire une raison qu'il reverrait et parlerait à nouveau avec la haut-prêtresse de Kesha quel que soit le temps que ça prendra. Le tout était d'y préparer ce qui n'était pas le cas au début, puis maintenant ce sont les mots qui ne venaient pas.
Il a fallu qu'elle parle la première pour qu'il lui réponde enfin.
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MessageSujet: Re: [TERMINER][Event] Rose bleue   [TERMINER][Event] Rose bleue Icon_minitimeLun 27 Avr - 19:31

Sa stratégie était loin d’être la meilleure. Certains pourraient l’appeler bancale, maladroite même. Mais payante. Même si il était resté sourd à tous les mots qu’elle avait pu formulé dans l’intimité de ce couloirs, sa dernière phrase semblait avoir percé ses défenses, et l’albinos se retourna alors brusquement, lui présentant son faciès pâle où une visible tristesse s’était glissée dans le moindre de ses traits. Elle ne savait toujours pas ce qui avait causé son amerturme, mais à présent qu’il lui faisait face, elle pouvait l’espérer.
Comme pour une joute, chacun se faisait face, et seul subsistait le corbeau blanc qui abritait discrètement son bac dans le creux de son aile.

Ses premiers mots quittèrent enfin ses lèvres, des oiseaux légers qui s’égarèrent au travers des pierres du couloir. Quand ils finirent par arriver à ses oreilles marines, ils furent accueillis par des sentiments contraire, oscillant entre la peine et la culpabilité, et la joie de savoir qu’il n’y avait pas de problème. Quelque chose l’empêchait d’être pleinement rassurée, néanmoins : l’expression inscrite sur le visage familier, tordu par les remords et une apparente lutte intérieur. Une fois de plus, l’envie de déclencher les flammes de Kesha crépita dans la pulpe de ses doigts, mais cette fois-ci elle se résolu à ne pas se reposer sur ce pouvoir béni. Cette douleur qu’il ressentait devait être exhortée d’elle-même, et non pas simplement camouflée, apaisée temporairement par la magie. Quoique ce soit qui le ronge, elle devrait en trouver le chemin et l’arracher elle-même, de ses mains… Si il ne parvenait pas à le faire de lui-même. Mais ses premiers mots étaient un premier pas, le début du progrès, peut-être.


« Je suis rassurée. » Avoua-t-elle finalement, baissant malgré elle ses yeux vers le sol, mordant ses lèvres pour ne pas lâcher prise.

Peut-être que si elle avançait, si elle persévérait… Elle entrouvrit les lèvres quand finalement, le début de la lumière lui parvint comme un flot inconstant. Duscisio avait finalement décidé de lui-même de craqueler le masque, de laisser passer les réponses par petites bribes. La sirène les accueillit avec patience et sérieux, les laissant couler comme des pierres lourdes dans les profondeurs de son esprit. Ainsi, ce n’était pas des accusations, mais de l’auto-flagellation. Il n’avait jamais été question d’elle, mais de lui : il n’était pas rongé par la colère, mais par la culpabilité. Othello resta droite, et brusquement plus sereine. Elle comprenait à la fois sa propre erreur, et ironiquement, celle de l’homme qui lui faisait face.

Pendant des années, elle l’avait découvert et l’avait vu à tous les stades de cette curieuse métamorphose. De sa rencontre avec la plante, ses premiers pas avec elle, son refus, d’abord, de la maîtriser. Ses tentatives pour la contraindre et l’effacer, jusqu’à ensuite faire les premiers pas envers elle et apprendre à vivre à ses côtés. A créer une réelle symbiose avec cette être de chlorophylle. Il n’aurait jamais pu devenir celui qu’il était aujourd’hui sans elle : ces deux yeux d’or, ses élégantes fleurs blanches éparses, bourgeonnant à même ses cheveux pâles, les racines s’enroulant autour de ses poignets. La prêtresse n’avait plus peur de la plante depuis bien longtemps, ayant compris que la plante ne pourrait rien lui faire. Et quand bien même, Othello n’était plus de celles que l’on tétanise par la peur, ou la crainte de souffrir.
Elle pouvait presque voir de ses propres yeux la peur de l’albinos enserrer tous ses membres : tel des racines épaisses qui l’entraverait, il s’imposait à lui-même la crainte constante de faillir, d’être mal vu et mal accueillis. Et malgré qu’il soit aujourd’hui au plus haut des sommets, cette crainte le parasitait plus que la plante qu’il accueillait, et lui empêchait d’être vu de peur de partager ce fardeau.

Quand il avoua finalement qu’il tenait encore à elle, elle ne pu s’empêcher de sourire. Un sourire bienveillant, reconnaissant. Il fallait maintenant s’attacher à dénouer tous les problèmes, à apaiser tous les mots pour qu’enfin il ouvre les yeux.


« Vous n’avez rien à vous reprocher. » Avoua-t-elle finalement avec une douceur presque maternelle. Elle passa à l’évocation des anneaux qu’elle gardait encore, et à Fenris, dont le souvenir planait encore au-dessus d’elle et vibrait encore dans son cœur. « Les Fanélides sont loin derrière nous aujourd’hui, et je ne pourrais jamais vous en vouloir d’être parti ce soir-là. Tel était le chemin que vous deviez suivre. »

Au fond d’elle-même, la sirène hésitait encore si elle devait être amusée ou affligée par tant de douleur distillée dans le temps, alors que quelques mots auraient pu empêcher cela depuis le début. Finalement, elle s’approcha, fit plusieurs pas dans sa direction pour combler l’écart qui les séparait. Elle se tenait maintenant debout face à son ami, souriante et apaisée.


« Merci de tenir encore à moi, Duscisio. Mais vous n’avez plus à vous en faire pour moi depuis longtemps : si je me tiens face à vous, c’est parce que j’en ai envie. Vous ne m’importunez ni ne me mettrez en danger jamais. » Ces derniers mots franchirent ses lèvres avec force. Il fallait qu’il comprenne, qu’il réalise : il était assez fort et brave, assez altruiste et bienveillant pour s’élever au dessus de ses détracteurs. Elle était persuadée que Delil ne l’avait pas choisi par hasard, qu’il était là pour montrer au monde une nouvelle voie vers la tolérance et l’acceptation. Et dans cette entreprise, malgré les menaces, malgré les dangers, Othello ne bougerait pas, ni ne ploierait. Elle était l’infante de Kesha, et la vie lui avait apprise à ne plus craindre les jugements ou les mauvaises langues. Cette force, elle l’avait conquise elle-même, et personne ne pourrait prétendre devoir la protéger. « Et il n’existe personne en ce monde pour me contredire. »
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MessageSujet: Re: [TERMINER][Event] Rose bleue   [TERMINER][Event] Rose bleue Icon_minitimeMer 29 Avr - 11:20

Utiliser le discours du chemin à suivre ne semblait pas marcher. Le jeune homme était toujours en clin au doute que jamais elle ne serait touchée indirectement par l'avis néfaste des êtres humains. Il ne fallait surtout pas oublier non plus, qu'il comptait partir de la capitale sans pour autant se rendre au temple de Delil pour répondre à l'appel de la nomination du prochain haut-prêtre.
Ce que pensait Othello devait être justement qu'il avait suivi ce chemin dans ce but-là alors qu'il n'en était rien. Son but premier était bel et bien d'aller vers le temple, mais c'était surtout de passer de la vie civile à celle de l'ermite au fond de la forêt pour ne plus croiser aucun être humanoïde et rester avec la faune et la flore. Disparaitre totalement était l'idée de base. Si le test de Delil l'avait appelé et nommé ce n'était que par curiosité. Il aurait très bien pu répondre et disparaitre dès la première épreuve durant laquelle il a marché vers les terres profondes de Noathis pour rechercher une plante des plus rare, la panacée à cinq pétales.
La question était maintenant de savoir ce qui l'avait poussé à continuer. Le lien social qu'il avait travaillé ne devait pas vouloir disparaitre comme ça pour l'avoir poussé sur le chemin du retour et suivre les prochaines épreuves.

Si elle lui disait qu'il ne la mettrait jamais en danger, il avait encore du mal à y croire. Car si la rose parasite devait engager une sorte de psychose et mêler la jeune femme, il ne saurait comment il réagira. Si la colère s'y mélange, la pistilose se manifestera et pourrait causer des victimes, même si ce ne sont que des blessés cela pourrait avoir de lourde conséquences. Malgré qu'il soit souvent suivi d'une garde qu'il a lui-même mise en place pour éloigner les personnes de lui et si nécessaire de la pistilose en isolant le haut-prêtre si un sentiment beaucoup trop fort l'envahissait.
Non il n'y avait rien à faire, peu importe comment il le voyait, il était un danger pour elle et risquait de la mettre en danger si cela tourne mal.

Si seulement c'était aussi simple... murmure-t-il.

Ce sentiment restera, le tout était maintenant de le combler par autre chose. Son regard face à la jeune femme resta donc inquiet. Il aimerait pouvoir croire qu'elle ne risque rien... en tant qu'ami ou en tant que femme.
Malgré tout, il était heureux de la revoir. Pouvoir rester encore un peu à ses côtés maintenant que cette crise inexpliquée de panique était passée.

Restons-en là. Des malades attendent une guérison prochaine. Nous ne devons pas les décevoir.

Afin de mettre tout ceci de côté, il laissait émergé le côté altruiste qui lui n'avait jamais disparu. Bien que le calmant ne soit qu'une première solution, rien ne disait qu'il allait faire effet longtemps.
Se retournant afin de reprendre le chemin vers l'atelier, il garda un oeil sur Othello afin de voir si elle le suivrait. Il devait toujours partager les informations et de son côté devait tester plusieurs combinaisons avec la poudre de racines et de pétales de Faluviria Filaé, en espérant qu'il ait vu juste et que ses propriétés semblaient diminuées celle de la fièvre tenace.

Parlez-nous plutôt de ce que vous avez pu découvrir. Si le conte de Béon semblait avoir meilleure mine entre votre solution et la nôtre, leur combinaison pourrait être travaillée.

Il y avait encore une bonne centaine de mètres avant d'arriver à l'atelier. S'il se remit à parler plus ou moins normalement, autant en profiter pour échanger l'un et l'autre d'un sujet commun qui les préoccupe.
Sa connaissance parfaite de la flore combiné au talent curateur de la jeune femme était à mettre à profil.
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MessageSujet: Re: [TERMINER][Event] Rose bleue   [TERMINER][Event] Rose bleue Icon_minitimeMer 29 Avr - 14:34

Duscisio eut l’air peiné, et elle pu comprendre en lisant dans ses yeux que son tourment ne prendrait pas fin aussi facilement. Mais elle fut rassurée de voir qu’il était visiblement un peu plus apaisé. Il ne lui en faudrait pas plus pour le moment, elle ne comptait pas le pousser plus. Et si tout cela n’était que vain et qu’il avait réellement franchis des frontières hors de sa portée, il valait peut-être mieux ne pas insister.

« Soit. Vous avez raison. »

En reprenant la route, Othello se résolu finalement à laisser à l’albinos son mystère et ses doutes. Après tout, il avait ce droit à ses craintes. Et si il n’était pas prêt, alors le sujet était clos, fut-ce pour l’instant ou pour toujours.

Dans le long couloir vide et frais, les murs et les pierres pourraient à jamais affirmer que son pas fut alors plus résolu et affirmé. Tournant la page de ces soucis humains, la sirène prit un étrange plaisir à plonger de nouveau dans le monde du travail concret, celui de la science et de la médecine. Son air se fit plus las et plus consciencieux, ses sourcils gris légèrement arqués, ses lèvres rosées pincées doucement par la concentration. Sous son front opalin se rencontrèrent alors milles pensées, une liste complexe et étudiée de toutes les questions auxquelles ils devraient trouver réponses. A commencer par la nature même de la maladie. Si elle persévérait à croire qu’elle était d’une nature inédite à tout ce qu’elle avait pu rencontrer par le passé, la sirène avait des doutes quant à son origine exacte. Un problème concret qu’elle ne se voyait pas encore exposer aux yeux du monde, pas avant d’avoir expérimenté un peu plus. Et le Haut-Monastère lui offrait le parfait terrain pour s’adonner à cela

Sans même s’en rendre compte, elle pressa le pas, finissant par devancer le Haut-Prêtre de quelques foulées. Ses mèches bouclées et sélènes voletant derrière elle comme une cape battaient la mesure de sa démarche : si son cerveau avait pu fumée, elle était presque certaine que la vapeur pourrait être visible au-dessus de son crâne. Le tout était d’avancer avec logique s’ils voulaient trouver un remède.


« La question que je me pose, c’est comment agit votre calmant. » Son ton plat trahissait une profonde introversion. « Quand le seigneur Veldar s’est présenté, il était brûlant, mais semblait ne pas ressentir l’intensité de sa température. Auquel cas, la boisson apporte un réconfort au système entier, il permet au corps de poursuivre son activité sans se soucier des symptômes. » Elle trouvait cela prodigieux, d’ailleurs, car ça apporterait aux malades un réel réconfort.

Et si cela était vrai et que la combinaison entre le calmant et le froid était efficace, alors ils auraient un profond gain de temps sur la fièvre pour pouvoir élaborer un traitement. Mais toujours en proie à un scepticisme professionnel, Othello était consciente qu’il était possible que même ainsi, la maladie pouvait encore évoluer paisiblement sous couvert de leurs efforts combinés, et du camouflage que leurs calmants apporteraient.


« Les cas qu’il m’a été donnés d’examiner à Nivéria et Eridania m’ont permis d’éliminer plusieurs hypothèses. D’ores et déjà, je n’ai pas encore pu créer de produits permettant de combattre, à proprement parlé, la fièvre. Par manque de moyens, surtout, mais aussi car ma priorité était de permettre à mes patients de tenir le coup. Mais j’ai pu rapidement comprendre que la seule chose à proprement efficace pour faire chuter la fièvre était le froid. » A ces mots, elle lui présenta sa main gantée pour bien lui faire comprendre qu’elle avait d’abord mis son don magique à profit.

« La magie reste le plus efficace pour réellement faire baisser la fièvre, même si c’est temporaire, comme tout le reste. Mais je suis parvenue à tenir les symptômes en laisse assez bien en obligeant les malades à prendre deux bains glacés par jour. »

Bientôt, ils croisèrent un petit groupe de croyants qui les regarda tous yeux écarquillés, la bouche entrouverte. La jeune femme leur adressa un sourire poli, tout en s’empêchant de poursuivre en leur présence. Il était évident que leur conversation était de l’ordre du privé, et qu’elle ne tenait pas à ce que leur discussion devienne un bruit de couloirs qui finirait en quelques minutes à agiter tout le monastère. Les rumeurs et les fausses paroles pouvaient être aussi redoutables que du poison, et elle ne tenait pas à ce que leurs propos soient détournés et déformés, et que les croyants et malades se mettent à adopter de mauvaises méthodes pour trouver du réconfort.
Quand ils furent suffisamment loin, elle finit par se détendre, et reprit un air plus sérieux. Peut-être qu’ils leurs seraient possible de combiner le calmant avec une potion de froid, pouvant alors baisser la fièvre tout en accordant au corps la permission de se mouvoir sans faiblesse ni entrave
.

« La priorité, à l’heure actuelle, est de gagner du temps. Nous jouons une course contre la montre, mais dont on ignore le parcours. » Son ton se perdit à la fin de sa phrase, mettant en lumière la grande inconnue : le manque d’informations quant à l’évolution de la maladie était un problème majeur. D’abord car ils ignoraient jusqu’à la réalité de la chose : était-ce seulement une maladie mortelle ? Peut-être qu’ils déployaient tous les efforts du monde pour batailler contre le premier rhume ? Si la sirène était intimement persuadée qu’ils combattaient un dragon léthal, rien ne l’indiquait encore, et il était possible qu’au lieu d’un dragon, ce ne fut qu’une souris aux dents pointues. « Il faut que nous parvenions à en savoir plus sur l’évolution de la maladie, sur l’aboutissement de celle-ci. Puis que nous comprenions comment la tuer, au lieu de simplement adoucir les symptômes. »
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MessageSujet: Re: [TERMINER][Event] Rose bleue   [TERMINER][Event] Rose bleue Icon_minitimeJeu 30 Avr - 10:49

La page tournée, mais restait marquée le temps qu'un souci plus urgent soit réglé. Cette maladie avait trop de mystère. Avant tout il fallait étaler ce qui était connu.

La Faluviria Filaé est une fleur qui pousse à Noathis. Le problème c'est qu'elle sécrète un léger poison qu'il nous faut diluer dans une quantité d'eau assez importante. Cinquante grammes de poudre de ses pétales pour six à fois son volume pour ne pas intoxiquer le patient et à un intervalle assez important. Malheureusement, ses effets ne couvrent pas assez de temps par rapport à cet intervalle.

Sans ajouter que prendre trop de ce calmant pourrait faire dormir définitivement le malade. Ce qui n'est pas l'effet recherché, par contre son principe actif est intéressant dans le fait qu'il calme l'effet sensitif plus que n'importe quelle autre plante. Le thym et le tilleul sont là pour la fièvre proprement dit.

Le prochain indice fut apporté par Othello. Si elle ne pouvait avoir de produits comme l'avait travaillé Duscisio dès le début grâce à son talent principal, de son côté, elle utilisait la ressource que tout le monde possède dans une certaine mesure : l'essence divine.
Cette nouvelle était très bonne, comme mauvaise. Contrairement à la Sarnahnoa, elle ne semble pas déprendre de la magie pour se rependre ce qui laissait une petite marge de manœuvre. La mauvaise nouvelle par contre :

Hum... Si la magie du froid est d'une aide, tout le monde ne la possède pas. Même dans notre cas...

Il se coupa afin de prendre la main de la jeune femme, sans trop de gène, dans un but purement professionnel. Dans un silence, il prit d'une concentration. S'il on se demandait ce qu'il faisait, la pierre de sphène bleue de la haut-prêtresse s'illuminait intentionnellement. Il s'agissait bien sûr de la voix de Delil qui faisait appel à l'un de ses pouvoirs et la condition de devoir toucher une personne ne pouvait être que l'un de ceux que la sirène connaissait.
Après une dizaine de seconde, la même magie apparu dans sa propre main, du froid.

Alpha stigma ne nous permet que de copier une magie par contact direct, mais nous ne connaissons pas l'énergie magique autant qu'un possesseur de la magie originale... Qui plus est, nous n'aimons pas le froid.

La baisse de température poussa par contre la rose blanche à se manifester silencieusement. Sans oublier le fait qu'il ne maîtrisait pas encore très bien cette capacité, il allait être dépendant d'une personne possédant cette magie s'il devait l'utiliser souvent.
Un bain glacé... Un traitement rude dont Duscisio était content de ne pas à avoir affronté lui-même la maladie. La saison froide finie à peine, la pistilose commence à faire quelques bourgeons, un bain froid la rendormirait aussitôt ce qui n'était bon ni pour elle ni pour lui qui ne supportait pas le froid. L'osmose a autant de bon que de mauvais côtés, ses derniers se comptent facilement s'il on connaît le principe de vie même d'une plante.

Mais comme vous le dites, nous devons voir si combiner le calmant et le froid peut être un plus. Un bain froid et une infusion de la plante peut-être... Où alors nous allons devoir abandonner l'idée d'utiliser la Faluviria Filaé pour autre chose à cause du danger qu'elle représente.

Il se mit à réfléchir un instant. L'importante commande passée était pour combiner plusieurs plantes à la Faluviria Filaé par leur propriété. Si la magie du froid calme la fièvre, essayer un autre chemin n'ai pas à exclure. Par contre, il avait un léger doute.
Il caressa légèrement d'un doigt le ventre du corbeau qui était resté sur son épaule en regardant partout et tout le monde qui passait sur son champ de vision.

Tuanio, va me chercher Adriel. Ramène-le à l'herboristerie.

Et le corbeau blanc s'envola aussi vite à sa recherche.
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MessageSujet: Re: [TERMINER][Event] Rose bleue   [TERMINER][Event] Rose bleue Icon_minitimeSam 2 Mai - 20:47

En même temps qu’ils avançaient dans le couloir, Othello écoutait attentivement les dires de l’albinos avec un mélange de curiosité et de sérieux. A le voir devant la foule et avec ses suivants, cela ne faisait aucun doute qu’il n’avait pas chaumé depuis la déclaration de l’épidémie. Et le calmant s’était avéré efficace, et pouvant être réalisé à grande échelle pour pouvoir ainsi le proposer systématiquement aux nouveaux arrivants. Un exploit d’ors et déjà impressionnant en seulement deux mois.
La faluviria… Ce nom ne lui était familier qu’à l’oreille, et elle n’avait jamais pu l’utiliser pour ses propres recettes. Mais à entendre Duscisio et son explication sur les propriétés de la plante, il devait exister une bonne raison pour qu’il n’augmente pas la dose moyenne. Peut-être que le poison sécrété était plus fort qu’il ne voulait bien le dire, et qu’il était tout simplement impossible d’en prescrire plus, au risque de tuer les patients avant que la fièvre ne le fasse.


« - Hm… » Soupira-t-elle, le regard dans le vide en pinçant son petit menton pâle entre ses doigts gantés. « Peut-être qu’il serait possible d’augmenter la dose pour nos patients les plus forts, comme les zélos… »

Même si elle se refusait souvent de traîter ses patients selon leurs origines, elle était consciente que les corps ne réagissaient pas de la même façon selon la provenance. Si une petite dose suffisait à intoxiquer un terran dans la fleur de l’âge, cela ne suffirait certainement pas à traîter un zélos, ou même à lui chatouiller le foie.
Dusiciso parût ensuite plus intéressé, avant de s’arrêter brusquement pour lui attraper la main. D’abord sans comprendre, Othello observa attentivement ses gestes et son attitude, n’y décelant rien de menaçant ou d’extravagant. Seulement un sérieux professionnel, aussi elle le laissa aller au bout de son intention. Quand sa pierre de sphène s’illumina, elle comprit alors que le but de la manœuvre était d’origine magique, et qu’il lui livrerait tôt ou tard la clef du mystère. Quand il relâcha sa propre main pour la lui montrer, et qu’elle décela dans sa paume un éclat de givre, la sirène resta admirative.


« Curieuse magie… » Dit-elle en regardant vers cette main d’où, elle le comprenait, résidait maintenant un fragment de son pouvoir. Son regard sombre semblait doucement hypnotisé, jusqu’à ce qu’elle ne relève ses pupilles jusqu’au prêtre. « Ce sera un atout dans notre manche, c’est certain. Cependant, si le froid n’est pas votre fort, n’en faites pas trop. C’est un maigre effort et je pourrais assurer plusieurs applications par jour sans trop de mal. » Elle avait pu mettre en pratique cette expérience dans les hopitaux de campagne nivérien, et l’expérience était plutôt concluante. « Mais si vous le souhaitez, je peux vous apprendre les ficelles de ce pouvoir. »

Malgré cette nouvelle arme, la sirène restait très perplexe quant à l’utilisation de la magie même comme arme contre la maladie. Comme Duscisio l’avait dit, la magie du froid était loin d’être très répandue, bien au contraire. Les praticiens dotés de ce don n’étaient que trop peu nombreux, et il serait difficile de mobiliser assez de magiciens pour s’occuper de tous, surtout avec un nombre de malades en hausse perpétuelle. Si ils pouvaient trouver ensembles un moyen de réaliser cette opération sans l’aide de magie, ce serait une vraie ouverture dans la lutte contre la fièvre. Et un gain de temps partagé, qui leur permettrait de tester la fièvre lors d’expérience plus poussée. Le cerveau ronflant d’idée qu’elle gardait pour l’instant sous clef contre ses lèvres, Othello disparut de nouveau sous son front de verre.

Un bain froid et infusé pourrait être une piste, tout comme une réelle potion de froid, dont elle connaissait heureusement la recette… Le mieux serait à présent d’appliquer cela à un vrai terrain, un champ de manœuvre pour mettre à l’épreuve les mystères de cette maladie. Au moins, il ne manquerait pas de malades pour expérimenter, même si Othello se répugnait à devoir passer par de telles méthodes. Une idée avait germé dans son esprit depuis son arrivée au Monastère, et plus les secondes passaient, plus elle était consciente de la marche à suivre.
Pendant qu’elle réfléchissait sous couvert de ses mèches grises, Duscisio avait fait appel à son apprenti par le pied de son corbeau. Un sourire amusé passa sur ses lèvres, alors qu’elle regardait l’oiseau blanc disparaître à la poursuite du jeune homme
.

« C’est certainement plus pratique qu’un tigre. » Ses pensées s’envolèrent jusqu’à Drasha qui attendait sereinement son retour au duché de Nivéria. « Même si je voulais faire la même chose avec Drasha, je ne suis pas certaine qu’il serait aussi bien accueilli que Tuanio. »

Bientôt, ils arrivèrent à l’atelier, et la sirène reconnut immédiatement les odeurs de plantes entêtantes et de fleurs séchées. En poussant la porte, le bain olfactif fut si puissant qu’il enveloppa sa tête depuis ses narines comme un nuage cotonneux, la rendant sourde à tous ses autres sens. Une sensation profonde qui la ramenait des années en arrière, et lui procurait une joie profonde. Entrer dans cette forêt de senteur était comme retrouver un foyer familier, un royaume de sécurité qu’elle avait trop longtemps délaissé. Avec une main habituée, elle passa le bout de ses doigts sur les différents pots, parcourant les aspérités de l’argile avec un délice à peine retenu. Le bout des feuilles lisses, les pétales recourbés, les couleurs vives, la terre humide. Dans un réflexe trop naturel, elle rassembla de ses deux mains son épaisse crinière pour les nouer en une grossière queue de cheval, révélant les écailles luisantes et argentés qui parcouraient sa nuque.

« Nous devons trouver un moyen de ne pas recourir systématiquement à la magie. Je vais essayer d’élaborer une potion de froid avec ce que vous avez là, ne serait-ce que pour essayer d’avoir une base de travail plus vaste. » Elle soupira en regardant Duscisio. « Si il nous faut nous reposer sur l’essence divine, nous serons morts bien avant nos malades. »
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MessageSujet: Re: [TERMINER][Event] Rose bleue   [TERMINER][Event] Rose bleue Icon_minitimeLun 4 Mai - 11:01

La réflexion sur la dose augmentée pour les peuples les plus costaux était à envisager. Bien qu'il reste prudent sur la question.

Cela pourrait être possible. Mais au-dessus d'une certaine dose, il pourrait avoir des complications suivant la corpulence de l'individu.

Dans sa démonstration magique, Othello s'est proposé à s'occuper de cette tâche. Seulement, il n'a pu utiliser une partie de la magie du froid, car elle l'avait utilisé à l'instant. Autrement il ne pouvait pas. À l'heure actuelle, Alpha stigma n'était pas l'un de ses pouvoirs les plus aboutis bien qu'il y ait de très bon potentiel. Avant tout, il constituait une bonne forme de mise à l'étude de la magie qu'il aimait l'étudier. Il l'utilisait de temps à autre pour certaines fonctions, comme montrer comment agir. Ce qu'il a beaucoup fait avec sa garde personnelle pour les gestes d'urgence. Ce qui a - d'une certaine manière – lui permit de comprendre un peu plus le fonctionnement même d'Alpha stigma, bien qu'il y ait beaucoup à apprendre.
La haute-prêtresse lui proposait de lui apprendre les ficelles de la magie du froid.

Pas sûr que ça lui plaise, mais ça sera avec joie.

Il lui fournira le nécessaire pour que son pouvoir fonctionne un autre jour, en privé et loin d'un regard trop curieux. Cette occasion lui permettra autant d'étudier la magie et de se faire une idée de son propre fonctionnement d'un pouvoir à un autre tout en facilitant l'utilisation d'Alpha stigma.

Tuanio allant chercher Adriel pour une raison bien spécifique, la jeune femme mentionna que Drasha ne pouvait faire la même chose. Un tigre c'est beaucoup plus massif et connaissant l'animal, Duscisio s'imagine brièvement le grand félin à la fourrure blanche servir de messager local. Il pouffa légèrement en guise d'amusement avant d'ouvrir la porte de l'herboristerie.
Si sa consoeur semblait retrouver quelques souvenirs lié à ce métier qui est également le sien si elle le pratiquait encore, l'albinos en profita pour échanger au maigre nombre d'herboriste présent comment ce sont passés les mélanges.
Si certains semblent inefficaces, d'autres trop, ce qui pourrait mener au résultat contraire. La compatibilité avec la Faluviria Filaé était limité, le principal critère à prendre en compte étant la toxicité avant le soin fourni par la fleur.
C'était compliqué de manipuler une plante comme celle-ci. Bien que ça ne soit pas la première fois qu'il rencontre ce cas de figure, utiliser une plante présentant un poison dans sa structure végétale est quelques choses qu'il préférait éviter. Les effets varient d'un végétal à un autre et une mauvaise dose peut entraîner la mort, ce qui est loin d'être le résultat escompté pour une herboriste aussi altruiste que lui.

Il fit sortir tout le monde en les remerciant de leur travail. Sans l'énoncer, les deux compères avaient besoin de tout l'espace pour travailler. De leur côté, il allait pouvoir aller concocter le calmant actuel en faute de mieux.
Plusieurs idées lié au froid ont été énoncées, par contre celle de la potion de froid semblait l'intéresser, pour se mettre soudainement à réfléchir un peu plus.
Afin de se mettre à l'aise, le haut-prêtre retira sa robe de fonction. L'habit révélé dessous n'avait rien d'extraordinaire, un ensemble élégant. Si la jeune femme montrait les écailles de sa nuque, Duscisio lui mettait un pied d'égalité avec un large collier de ronces bourgeonnant sous le cou en plus de ceux se trouvant dans ses cheveux. Quelques petites roses immaculé commence même à s'ouvrir.
Sans attendre, il utilisa l'une de ses ronces en la faisant pousser en plusieurs parties afin qu'elle soit suffisamment solide pour soulever la sacoche contenant les graines à l'autre bout de la pièce et les lui apporter. Chose qu'il faisait généralement quand il était seul. Mais a défaut, Othello étant une personne en qui il avait confiance, cela se fit naturellement. Elle qui venait de lui dire qu'il ne fallait pas trop dépendre de la magie, il venait de correspondre le contraire par ce geste simple. Seulement, il savait parfaitement que ce geste pourtant simple pouvait couter cher en essence divine pour quelqu'un qui n'était pas habitué. Pas pour lui, en réalité ce geste dépense autant d'énergie que l'avoir fait avec ses propres mains, voire moins. Ceci prouvait donc que l'osmose dont il faisait partie n'avait rien de banal. Sans compter qu'il allait utiliser davantage dans peu de temps.

Nous vous laissons faire cette potion de froid. Faites-en en bonne quantité, s'il vous manque les ingrédients garder une graine des plantes nécessaires et mettez-la dans un pot. Nous nous chargeons du reste.

S'il précisait de mettre une graine dans un pot, c'est qu'il faisait exactement la même chose avec les graines de Faluviria Filaé, en disposant celle-ci en grand nombre dans chacun des pots en terre cuite dont le terreau avait déjà été mis et remplacer par du neuf. L'ancien étant remis en composte pour s'enrichir à nouveau.
Concentrer dans sa tâche avec une idée en tête, l'idée était d'utiliser la potion de givre et la fleur comme ingrédient. Adriel lui devait apporter un livre bien particulier pour ôter ce doute et lui fournir une information concernant les mélanges de plantes.
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MessageSujet: Re: [TERMINER][Event] Rose bleue   [TERMINER][Event] Rose bleue Icon_minitimeLun 4 Mai - 21:00

Rapidement, le prêtre avait fait évacuer les lieux, leur laissant l’espace à leur plein potentiel. Dans cette intimité, elle eut la nette impression qu’il était plus à l’aise, en enlevant son pardessus et en révélant à son tour ses propres parures. Si elle portait discrètement ses atours d’hybride, elle constata rapidement qu’à présent, Duscisio faisait de même et avec un naturel surprenant. Il semblait ne pu s’embarrasser d’être aperçu avec ses ronces, ses tiges et ses fleurs, et au contraire s’en servait avec élégance et simplicité. Sans trop se risquer à faire des commentaires, Othello apprécia simplement, réalisant alors le chemin parcouru depuis le début de cette symbiose. Il devait être assez confiance pour pouvoir s’exposer, et cette pensée seule lui était satisfaisante.

Après quoi il la laissa à son travail, l’invitant simplement à créer à son tour la potion de froid pour, elle le devinait, créer une potion qui leur permettrait de mélanger les vertus du calmant pour apaiser le corps et celle du givre pour faire tomber la fièvre. De quoi leur accorder suffisamment de marge pour gagner du temps face à la maladie.
Sérieuse, Othello s’exécuta, prenant d’abord quelques secondes pour prendre note de ce nouvel environnement de travail. Son front pâle parcouru de nuage profond, elle sembla vite absorber par ce qui l’entourait. Les plantes et leurs noms lui revinrent à l’esprit, les mouvements et les gestes finement inscrits dans le bout de ses doigts comme une partition mémorisée par cœur à force de pratique et de répétition. Elle connaissait la liste des ingrédients par cœur, à force de l’avoir réalisé à Cimmeria. Et même si elle n’avait pas pu pratiquer autant qu’elle l’aurait voulu depuis son accession au poste de haute prêtresse, sa mémoire restait vive et alerte.

Rapidement, elle eut réuni l’ensembles des ingrédients, présents çà et là sous leur forme de plante ou de poudre, n’ayant besoin de l’aide de Duscisio qu’une seule fois pour une petite violette sauvage qui poussait sur les plaines Cimmériennes. Alors qu’elle s’affairait silencieusement, elle regardait de temps en temps l’herboriste du coin de l’œil, constatant en même temps à quel point sa magie s’était renforcée. Il semblait la maîtriser avec une fluidité toute nouvelle, comme une extension de lui-même. Une force qu’elle ne lui connaissait pas encore quelques mois auparavant.

Son travail dura peut-être deux heures, pendant lesquelles elle s’affaira silencieusement au-dessus d’une large marmite remplie d’eau salée qu’elle avait mise à bouillir. De temps en temps, elle y jettait une poignée d’algues, de feuilles et de poudres, donnant à la mixture une teinte ocre, pourpre, et finalement bleu nuit. Elle avait passé les dernières minutes à concocter un absolu issu de plusieurs algues séchées, qui une fois mélangées produisait la réaction refroidissante, une puissante décharge à l’origine du froid. Avec précision, elle vint verser dans le chaudron une demi-douzaine de gouttes, ce qui serait probablement assez pour l’entièreté de la production. A cet instant, l’eau bouillante et fumante sembla se figer, et tout autour du métal froid des petites plaques de givre blanches et crépitantes apparurent. C’est alors que la sirène commença à touiller avec ardeur une cuillère en bois dans le liquide qui n’en était plus vraiment un. La contrepartie de l’absolu était qu’il agissait également comme un puissant gélifiant. Si le liquide n’était pas agité cinq minutes, il risquait d’abord de geler, ou de devenir aussi dure qu’une brique.


« Cela ne devrait plus durer. » fit-elle à l’intention de l’herboriste. « La potion devrait être prête dans quelques minutes, après quoi il nous sera possible d’essayer un mélange avec le calmant. »

Alors qu’elle tournoyait encore le long tige de bois, elle se retourna vers l’herboriste. Après tout, elle était curieuse de savoir ce qu’il avait préparé pendant ce temps, et si les résultats étaient à portés de main, ou à la hauteur de ses attentes. C’était seulement le début d’un long travail, mais ils avaient déjà un point de départ solide sur lequel s’appuyer.

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MessageSujet: Re: [TERMINER][Event] Rose bleue   [TERMINER][Event] Rose bleue Icon_minitimeVen 8 Mai - 12:32

Et un long travail commença.
Au début, la procédure n'avait rien de bien extraordinaire, si planter des graines sont monnaie courante pour avoir la fleur que l'on désire à une période, comme d'un légume dans son jardin, les nombreux pots dont Duscisio utilisa pour ses propres cultures furent un a un, inondé de graines qu'il possédait en grande quantité à force d'en faire. Avec cette technique, le fait que ce soit une plante rare n'est plus d'actualité. Reproduite en série pour la demande, sa qualité est à peine moins élevé. Grâce aux connaissances du haut-prêtre sur la flore, celle-ci s'en revient à effet original à un degré près.

Donc une fois que la plupart des graines furent planté, en plus de la fleur nécessaire pour la potion de froid, le jeune homme vint à rester immobile durant quelques secondes. La pierre d'Othello vint à s'illuminer encore une fois, pas par besoin, mais pour témoin. Sa magie n'avait pas seulement été travaillé, elle avait évolué. Si l'essence divine inondait à présent l'atelier c'est qu'il parlait directement avec les graines. Le visage inspirant la concentration, les mains ouvertes l'une dans l'autre, l'échange entre elles et lui se furent courte et un souhait fut énoncé ce qui donnait vie aux graines arrosées dans leur terre. Ainsi tous les pots furent envahis de cette fleur qui n'avait plus rien de rare dans les mains de la voix de Delil. La fleur dont la potion de la jeune femme avait poussé aussi dans l'élan. En quelques secondes seulement, ils avaient le nécessaire pour travailler pendant de longues heures.
La prochaine tâche fut donc de séparer le pétale du reste, une à une, à la main avant de les broyer. En plein milieu, Adriel était arrivé comme convenu pour lui demander de rapporter le manuscrit de Varom, ouvrage qu'il garde précieusement. L'idée était simple : trouvé parmi les plantes du livre, celle qui pouvait être utilisé pour le calmant ou bien mieux encore, pour le remède définitif. Avec le descriptif détaillé, la jeune femme allait pouvoir discuter de ses points en cherchant par elle-même les plantes qui pourraient servir.
Adriel qui était revenu un peu plus tard avec l'énorme manuscrit, se fit rejoindre par Tuanio qui voulait quitter la pièce. En vue qu'il n'aurait pas besoin de lui durant un moment, il laissa faire, un sifflement particulier lui permettait de l'appeler en cas de besoin.

Au bout de deux bonnes heures, les pétales furent mise en poudre, bien assez pour faire une dizaine de calment à vue de nez, la quantité de fleur étant tout de même bien moindre comparer à ce qu'il fait d'ordinaire et qu'il ne fait pas seul à présent. La demande étant trop importante.
Lorsque Othello annonça que sa potion sera prête dans quelques minutes, l'herboriste mesura une quantité de poudre de manière précise, plusieurs quantités furent mesurer pour d'éventuel autre essaie afin de ne rien laisser au hasard. Il tendit plusieurs récipients.

Bien. Prenez ces bols pour les remplir. Une fois fais, saupoudrer ceci dedans en mélangeant bien le tout.

Il pointa du doigt par la suite le manuscrit d'un millier de pages posé sur un établi.

Vous pouvez le lire afin de trouver éventuellement une plante qui pourrait nous être utile. La Faluviria Filaé se trouve à la page 324 si vous voulez en savoir plus. C'est un vieil ouvrage et unique en son genre. Faites attention en le manipulant.

Malgré le fait de dire ça, ce dernier était plutôt solide, en vélin et d'une taille imposante. Une seule page fournissait une plante, mais chaque plante était décrite de manière précise. Le fait qu'il soit fait d'un millier de pages n'est pas une légende, il suffisait de l'ouvrir à la fin pour en voir l'index dont chaque plante était listée en tout petit, mais suffisamment lisible. Une loupe pouvait être utilisé si besoin. L'auteur n'avait rien laissé au hasard.
On y trouvait également la Pistilose blanche sur l'une des pages, ainsi que la Dame blanche qui soigne les symptômes ressemblant à celle de la plante parasite. Il n'a jamais trouvé la dernière plante.

Sous quelques minutes, le mélange devrait pouvoir faire effet. Il ne manquera plus qu'à la tester. Avec prudence évidemment.
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MessageSujet: Re: [TERMINER][Event] Rose bleue   [TERMINER][Event] Rose bleue Icon_minitimeMar 12 Mai - 16:38

Il y avait dans cet atelier un silence religieux, comme si la petite pièce n’était en fait qu’un refuge, une cathédrale sacrée seulement troublée par la friction de la tige de bois et du chaudron de fer. Le lieu exiguë devenait alors une forêt luxuriante, un territoire à l’abri du monde et des regards, une terre d’abondance pour ceux qui recherchent le calme et le travail.
Quand elle eut finit, Duscisio s’approcha, lui présentant le fruit de son propre ouvrage. Il avait soigneusement préparé assez de poudre pour leurs essais, et la sirène regarda un instant la farine pâle, vestiges d’anciennes fleurs colorées. Il l’invita à remplir plusieurs bols sur le côté avec sa propre potion, puis de mélanger poudre et liquide afin d’avoir un premier prototype. Appliquée, la sirène obtempéra, attendant le bon moment pour ralentir ses mouvements circulaires et s’appliquer à répartir devant elle les récipients.

C’est alors que l’herboriste lui indiqua la présence d’un ouvrage ouvert non loin d’eux, silencieusement posé dans l’attente d’être découvert. De son point de vue, elle ne pouvait que constater la taille massive du livre, bien titanesque par rapport à ce qu’elle avait pu lire jusque là. Il dépassait de très loin tous les documents présents dans sa propre bibliothèque, et dans celle du temple de Kesha où elle avait fait ses premières armes, vagabondant pendant des heures au milieu des rayons pour parcourir les pages silencieuses des recueils et études. Du bout des yeux, elle parcourut les lignes qui le tapissait pour comprendre qu’il s’agissait d’un compendium d’herboristerie, et très détaillé. Lâchant ses bols et abandonnant quelques secondes sa tâche, elle glissa, absente, jusqu’à l’ouvrage pour le regarder de plus près.

Alors que Duscisio commentait en même temps la vieillesse du document et sa richesse, Othello en dévorait le contenu, tournant distraitement une page puis deux avec une extrême précaution. Un tel document était un réel trésor, une rareté dans le monde de la connaissance. Ses études étaient finement détaillées, très précises, abordant non seulement la physiologie des plantes cités, mais également leurs particularités et leurs effets sur le corps. C’est avec des yeux admiratifs qu’elle resta absorbée par la lecture pendant quelques secondes – et ce ne fut pas un mal, car la potion de froid eut le temps de reposer.

« - Fascinant… » Ses mots franchirent ses lèvres comme des papillons voletant plus que comme un message destiné à d’autres oreilles. « C’est remarquable. » En tournant une nouvelle fois la page, elle se retourna finalement vers son compère. « Qui en est l’auteur ? »

L’albinos devait certainement le savoir, mais elle un besoin vif de connaître à qui elle devait ce travail minutieux, et l’idée de mettre un nom sur ce scientifique l’aiderait à diriger son admiration.
Quand elle l’eu su, et après quelques autres secondes à rêvasser sur ce creuset du savoir, elle s’attaqua de nouveau à son travail, reprenant avec minutie son ouvrage là où elle l’avait laissé. D’une main habituée mais stable, elle récupéra délicatement le liquide dans une louche et en rempli cinq gamelle jusque sous le rebord, pour ensuite venir y soupoudrer les pétales en poudre. Elle agita quelques instants, et ils attendirent ensemble que le mélange se stabilise… Si il devait se stabiliser. Il avait prit une étrange couleur et une texture plus fluide, mais la sirène commençait à croire que quelque chose n’allait pas.


« - Il nous faudrait un volontaire… Nous devrions pouvoir le tester, mais je refuse que ce soit dans l’ignorance d’un patient. » Elle savait très bien que l’herboriste penserait la même chose qu’elle, aussi elle demanda à un des gardes si il était possible de questionner les malades.

Rapidement, une femme en arme, du temple d’Aléa, se présenta à eux. Elle présentait les symptômes de la fièvre depuis deux semaines, à un stade encore précoce et maîtrisable. Une sujette parfaite pour Othello, qui accepta son concours avec beaucoup de gratitude. Elle lui présenta la potion servie dans un fond de verre, l’équivalent d’une gorgée. Une ration suffisante pour constater des effets sur le court terme, et surtout sur l’immédiat. La terrane s’exécuta, et la pâle yorka lança en même temps quelques regards magnanimes vers l’albinos. Ils irradiaient d’un grand professionnalisme, mais Othello ne pouvait s’empêcher de la couver d’un regard maternel. Quand elle eu fini sa gorgée, ils attendirent quelques secondes, avant de constater que leur volontaire se faisait plus pâle. Voir… Bleutée ?


« Comment vous sentez-vous ? » La prêtresse s’approcha et, avec une familiarité toute professionnelle, posa une main sur son front.

La soldat lui répliqua qu’elle avait froid, très froid même, mais qu’elle se sentait toujours faible et douloureuse. Avec un visage impassible et dans une profonde introspection, Othello l’invita à s’assoir tout en l’examinant avec un sérieux intense. L’effet du froid semblait être bien plus fort que ce qu’elle avait pu imaginer. Mais ce n’était pas non plus l’alchimie qu’elle imaginait entre les ingrédients. De toute évidence, ce premier essai n’était pas concluant, et demanderait un second jet. Quand elle eut fini d’inspecter la jeune femme, elle se retourna vers Duscisio, soucieuse de lui faire part de ses conclusions. Au moins, elle n’était pas empoisonnée.


« La fièvre est retombée. » Dit-elle d’abord, constatant au moins un aspect positif. « Mais ses effets, d’un point de vue nerveux, ne sont pas apaisés. La potion de froid n’a que trop bien fonctionné, et heureusement, les pétales en poudre ne l’ont pas intoxiquée. Mais je crois que nous venons de mettre le doigt sur un problème : la Faluviria galvanise la réaction de ma potion, et au lieu de se mélanger pour traiter les deux problèmes, elle ne fait que renforcer le froid. » Elle se retourna vers lui, et parla plus doucement. « Une dose plus forte serait dangereuse. Il nous faut repenser le mélange, adapter les doses… Ce premier essai n’est pas concluant. »

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MessageSujet: Re: [TERMINER][Event] Rose bleue   [TERMINER][Event] Rose bleue Icon_minitimeJeu 14 Mai - 9:24

Le livre que lisait Othello la laissait émerveiller par ce trésor de connaissance. Si Duscisio n'a lui-même pas fini de le lire, il en a parcouru une grande partie des pages qui l'intéressaient pour en connaître des effets plus précis venant d'une autre personne pour en avoir le cœur net. L'herboriste n'avait pas eu son titre de « maitre » par les confrères du métier par hasard. En plus de prouver ses connaissances, l'efficacité de ses gestes et la faculté à citer absolument tout effet positif et négatif d'une plante. Le fait d'avoir ce manuscrit, lui ôtes les doutes et l'informe de détails dont il n'est pas encore au courant, car un maître aussi bon soit ses connaissances, continue de les enrichir pour en savoir toujours plus.
Quand la jeune femme demanda le nom de l'auteur, il donna par la même occasion le nom d'un grand apothicaire.

Varom Bricbrac.

Il n'avait fait que citer un nom qui se trouvait sur la première page qui contenait également le titre du manuscrit. Au vu de la qualité de l'ouvrage, cette personne voulait absolument que ce savoir soit gardé et de là à le retrouver dans ses étagères, c'est qu'il devait avoir lien avec sa famille.

En restant observateur lors du test du produit, Duscisio eut plusieurs réactions. Le mélange lui donnait l'effet d'être un tout petit peu surpris comme s'il savait qu'un effet dans le liquide serait produit. Le tout était de savoir quoi. La potion de froid est une première pour lui, mais il n'en ignorait pas moins les possibilités de celle-ci avec la poudre de Faliviria.
Quant aux effets de celle-ci, le doute se confirmait une fois qu'il parcourut lui-même le manuscrit en allant sur la page de la fleur de Noathis qu'ils utilisaient pour le mélange. Si la fleur ne supportait pas le froid, ce dernier devait avoir une faculté d'atténuer les effets même de la plante et dont celui du poison qui est pourtant le principal actif au remède.
S'il a fallu deux doses pour le patient, c'est que l'information se confirme, seulement il ne sait pas quel effet cela pourrait produire d'augmenter la dose. Comme le concevait Othello, c'était beaucoup trop dangereux d'essayer.
Quant au fait de galvaniser les effets de la potion de froid cela ne l'étonne guère, c'est l'effet qui est aussi utilisé avec le thym et le tilleul, c'est pour cela que la fièvre est très vite calmée avec la prise du calmant.
Duscisio alla à la porte pour appeler l'un de ses membres du clergé, puis regarde la jeune femme qui s'était porté volontaire.

Donnez-lui une chambre. Installez la le temps qu'elle se réchauffe, puis appelez un autre volontaire.

Une fois qu'elle fut prise en charge, il ferma la porte et regarda la sirène.

Les effets concordent... Comme nous le pension, la fleur augmente les effets du liquide avec qui il est mélangé. C'est assez attendu seulement la fièvre n'est tombé qu'après la seconde dose.
Comme vous l'avez signalé, c'est trop dangereux de l'augmenter.


Marquant une pause en retournant directement au stock d'herbe en poudre, saisissant deux doseur en métal, il refit pousser deux ronces de son poignet qui les attrapa. Les doseur entre les tiges épineuses, il tendit à nouveau un bras pour l'allonger vers les stock de thym et de tilleul avant de les ramener à lui. À croire qu'il aimait montrer à quel point il vivait en symbiose avec la Pistilose auprès de la jeune cimmériane.

Essayons avec le calmant au complet. Les effets de calmant et de votre magie de froid fonctionne séparément, mais nous n'avons pas essayés dans une seule et même solution.

Le problème avec cette solution, c'est qu'elle n'est que temporaire tant que nous en savons pas plus sur la maladie.
Il se retourna pour se mettre au travail. Bien entendu cela ne lui prit que le temps de doser les poudres des trois ingrédients et de diluer le tout dans de l'eau pour atténuer l'effet de la Falivira Filae avant de présenter le calmant tel quel afin de les mélanger avec la potion de froid. Sans dosage en premier temps.
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MessageSujet: Re: [TERMINER][Event] Rose bleue   [TERMINER][Event] Rose bleue Icon_minitimeSam 16 Mai - 18:01

Alors que Duscisio faisait son propre examen et envoyait la sauvée mais frigorifiée volontaire, la sirène, de son côté, devait avouer avec amertume un certain désappointement. Même si il était probable, et même nécessaire, qu’ils échouent au premier essai, il n’en restait pas moins pénible de constater la chute d’une théorie. La recherche, la médecine, l’herboristerie : toutes ces disciplines partageaient une même mécanique. Une course perpétuelle faite de chutes, où l’essentiel était de toujours se relever, et de toujours apprendre à chaque fois qu’ils mordaient la poussière. Une éternelle leçon où chaque pas était utile. Se murant dans un silence profond, la pâle blanche laissa son dos parler pour elle alors qu’elle se retournait vers les petits pots. Quelque chose dans la proportion, peut-être, ou même dans la formule en elle-même…

C’est l’albinos, en fermant la porte, qui la ramena jusqu’à lui, en lui exposant sa théorie. Elle n’était pas sûre qu’ils aient noté la même chose, cependant, mais ne pris pas la peine de le lui exposer. L’essentiel était qu’il y avait un problème notable, que ce fut l’absence d’une baisse chez la fièvre ou celle de l’insensibilité à la douleur. En se frottant le menton, Othello réfléchit.
A ce moment, Duscisio se remit à l’ouvrage, se saisissant des outils avec une dextérité surprenante, et employant la plante qu’il habitait pour l’aider habilement. Il semblait tout à fait à l’aise, et l’homme et la plante semblaient avoir atteint un point de fusion parfait. Il n’avait plus la même impulsivité dans sa relation avec la pistilose, la même fougue maladroite. Ce n’était plus ses émotions l’inducteur des réactions de la parasite, bien au contraire : elle aurait pu étudier ce phénomène des heures pour bien comprendre le secret de cette symbiose. Mais il avait l’air si heureux et maître qu’elle n’aurait jamais pu se permettre la moindre recherche.

En travaillant, il lui exposa son idée. Plutôt que d’essayer seulement la poudre le Filuviria, il proposa d’utiliser le calmant au complet. L’idée était bonne, et il était possible que les autres ingrédients, en plus d’apporter un apaisement certain pour le patient, puissent désamorcer le phénomène de renforcement. Si ils parvenaient à court-circuiter cette réaction exacerbée de la poudre sur le froid, il aurait peut-être une potion dont l’alchimie froide et calmante serait parfaite – et si non, au moins elle offrirait un certain confort aux patients, à l’image de Walter qui n’avait retrouvé son absolu puissance qu’après le calmant de Duscisio et sa magie du froid.
En repartant mélanger la potion pour qu’elle ne fige pas, elle laissa le Haut-Prêtre de Delil à l’ouvrage, en sachant très bien qu’il n’aurait pas besoin d’aide pour exécuter une recette qu’il devait connaître sur par cœur et maîtriser sur le bout des doigts.

Quand à elle, Othello se demanda si il ne serait pas plus sage de diluer sa potion, pour diminuer les risques d’exagération. Si sa propre potion présentait moins de risques, ils pourraient effectuer le mélange sans crainte. A la gelée fine, elle ajouta doucement une louche d’eau et remua énergiquement. La texture fut bien plus liquide, heureusement pour le malade, et elle devina au givre sur le chaudron que l’effet de froit fut moins efficace. Au fond, ce n’était pas un mal. Peut-être qu’un froid léger mais régulier et continu permettrait de baisser la fièvre et apaiser le corps en même temps.

Bientôt, Duscisio avait fini et lui tendit le calmant fini. La solution légèrement trouble dégageait de fortes odeurs de tilleul qui embaumèrent alors toute la pièce, et Othello devina déjà que le mélange, fort d’algues et de bois n’aurait ni doux fumet, ni goût merveilleux. Au contraire, il risquait d’être particulièrement pénible à avaler. Mais l’essentiel n’était pas là, mais dans son efficacité. Dans un verre très haut, elle attrapa une cuillère large et très creuse qu’elle plongea d’abord dans la potion de froid qu’elle transvasa avec attention, tapissant avec le verre translucide.

« - J’essaye d’abord avec un rapport un pour un. » Dit-elle tout en transvasant exactement la même quantité de calmant. « La potion de froid est légèrement diluée, peut-être aurons nous plus de succès… »

Secrètement, la jeune yorka pria Kesha pour qu’elle leur accorde son intuition. La porte s’ouvrit alors en grand sur le petit Adriel qui était cette fois-ci accompagnée par un sindarin entre deux âges, au charisme indéniable malgré une apparente faiblesse. Il leur expliqua qu’il venait d’arriver au monastère, et n’avait pas encore eu le temps de prendre le moindre calmant. Cependant, il était heureux de pouvoir participer aux essais, pour le bien de son peuple et celui des autres croyants. En l’écoutant, Othello attrapa une tige de bois pour remuer et homogénéiser la solution qui prit alors une profonde couleur bleue, et, comme elle l’avait deviné, une couleur infâme.

« - Vous sommes désolés de vous imposer pareille infâmie. » Elle arborait un sourire désolé en lui présentant le verre, qui n’avait guère l’air ragoutante et dont la puanteur commençait à se répandre gaiment au milieu des odeurs de genièvres, de cèdres et de lichens. « Il va falloir que vous buviez ceci. »

Le sindarin eut brusquement l’air brave, courageux même, auréolé d’une force profonde en attrapant le verre et en le buvant d’une traîte. La yorka échangea un regard avec Duscisio, espérant secrètement une amélioration. Elle attendit quelques minutes, avant de s’approcher du patient avec la même proximité toute professionnelle des gens de soins, ne prenant guère le temps de rompre les barrières physiques, et posa une main alerte sur son front. La fièvre… Elle avait effectivement baissée, et d’une chute très prometteuse. En posant ses deux mains autour de ses mâchoires, elle pivota sa tête, regarda dans ses yeux, observa ses réactions, avant de lui demander de décrire rapidement ses sensations. Il ne ressentait plus de faiblesses, plus de douleurs… Et bien au contraire, il lui semblait avoir retrouvé de sa force.

Ses mots furent comme de la musique aux oreilles animales de la jeune femme qui ne prit pas la peine de dissimuler une ébauche prudente de satisfaction, un sourire discret mais sincère qui déploya ses lèvres diaphanes, et qui plissa un peu ses yeux sombres. L’alchimie avait fonctionnée. Ils avaient réussis. Elle le renvoya se reposer auprès des prêtres de son Eglise, avant de se retourner vers Duscisio.


« L’équilibre est le bon : nous devrions le faire surveiller, mais jusqu’ici tout concorde. » Elle s’imposer d’agir avec prudence et de ne pas prendre de conclusion hâtive, mais elle devait admettre que le résultat était satisfaisant au-delà de ses attentes. « Il n’y a pas eut de surréactions au niveau de la potion de froid, qui était juste assez intense pour baisser sa température… Et les effets du calmant on permis à son corps de retrouver sa force, d’atténuer la douleur… Nous devrions en faire plus, l’essayer sur d’autres patients. Mais c’est prometteur. » Mis à part l’odeur pestilentiel du mélange, ils avaient peut-être enfin trouvé une première clef pour lutter contre la fièvre, ou pour, au moins, gagner du temps.
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MessageSujet: Re: [TERMINER][Event] Rose bleue   [TERMINER][Event] Rose bleue Icon_minitimeMar 19 Mai - 10:27

Le couple d'herboriste se trouvant dans l'atelier prouvait leur indépendance autant que leur compétence.
S'il n'avait pas le même degré de maitrise, chacun savait parfaitement ce qu'il y avait à faire.
Se forçant à avoir l'air professionnel à l'instant en utilisant des artifices comme les ronces pour étendre ses bras par moment, ce n'était que pour se concentrer sur une seule et même chose. Depuis qu'il discutait avec la jeune femme, il avait l'air tout aussi troublé. Car une question se pose toujours et ce n'est pas le genre de question qu'il a l'habitude de traiter et surtout qu'il a avoué directement qu'il tenait à elle.
Le tout était de savoir de quel degré d'affection il s'agissait.

En ce qui concernait leur activité depuis le début de leurs retrouvailles, dans l'atelier rien ne dépassait l'activité professionnelle, il y tenait bien qu'il y ait sans doute beaucoup à dire sur ses derniers instants. Durant lequel il s'est forcé de rester loin d'elle, maintenant ses propos basé sur ses propres peurs.
Les idées vont et viennent, dilué la potion de froid pour augmenter les chances de succès afin qu'elle ne refroidisse de trop le corps du patient comme le précédent, amené dans une chambre par un suivant.
Le prochain essaie se fit sur un sindarin. Othello, habitué à s'occuper d'autrui, se charge de tester la nouvelle solution constituée de son calmant et de sa potion de froid. Se contentant d'observer les effets, Duscisio qui s'était caché grossièrement dans une cape le temps du test, prit place sur une chaise et ordonna silencieusement à Adriel d'approcher pour retranscrire les résultats. Comme attendu, le haut-prêtre de Delil se faisait moins dynamique. Bien sûr, Adriel savait déjà pourquoi, ce qui n'était pas le cas des deux autres personnes présentes dans la pièce. Les premiers signes visibles ne devrait pas tarder à se faire remarquer.
Quand la constatation du succès fut observée, c'est Adriel qui prit le relais. Une tâche simple dont il pouvait s'occuper.
En premier lieu, ils prirent un moment pour écrire sur un parchemin propre les tâches effectuées pour un tel résultat, qui n'avait rien de sorcier à première vue, encore fallait-il connaitre la recette de la potion de froid qui allait être demandé à la jeune femme.
Une fois la recette écrite, Adriel s'adressa au sindarin.

Suivez-moi, monsieur. Nous allons vous conduire à une chambre pour vous remercier d'être venue.

Le petit garçon prit une attitude plutôt mature, habitude dont il fit preuve à force de travailler pour le rosier blanc dont il en était le page.
Duscisio, quant à lui, se releva lentement de sa chaise pour remettre sa robe de fonction. La première remarque que l'on pouvait observer c'était en effet la lenteur de ses mouvements. Si on regardait bien, après avoir retiré la cape qui servait à cacher les roses dans ses cheveux et son col, ses dernières commençait à se refermer par endroit. Bien entendu, il écoutait Othello dans ses constatations finales et vint même à lui répondre.

Le tout est de savoir le temps de l'effet de ce nouveau calmant...

La voix lente et lasse qu'il laissait entendre énoncerai logiquement la fatigue qu'il supportait à l'heure actuelle. Ce qui pourrait étonner c'est le temps qui était passé il y a quelques minutes alors qui semblait parfaitement en forme avant que le sindarin n'entre. Un changement notoire qui n'étonnait plus Duscisio depuis le temps qu'il vivait avec la rose blanche.

Ce n'est que temporaire malheureusement... Le vrai remède à cette fièvre doit encore être recherché... Mais nous en savons pas beaucoup sur cette maladie... Pour pouvoir le faire...

Une fois sa robe correctement mise, la constatation précédente se voyait très clairement : plus de la moitié des roses blanches présentes dans ses cheveux argent et son col s'était refermées. La mine du haut-prêtre se faisait également très fatigué.

Vous voulez bien nous accompagner à notre chambre ?...

C'était un service qu'il demandait. Actuellement, il était seul avec la jeune femme. Habituellement, il restait dans l'atelier où il s'enfermait à ce moment de la journée. Au vu qu'il lui restait encore un peu de temps, il essayait d'en gagner un peu pour pouvoir se mettre, pour une fois depuis plusieurs jours, dans ses quartiers.
Et puis, c'était une occasion supplémentaire de discuter, si les pensées de l'un comme de l'autre se dénouait.
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MessageSujet: Re: [TERMINER][Event] Rose bleue   [TERMINER][Event] Rose bleue Icon_minitimeMer 20 Mai - 11:06

Alors qu’elle s’occupait de leur volontaire qui semblait retrouver une seconde jeunesse, la sirène n’avait pu s’empêcher de remarquer que le haut-prêtre qui officiait à ses côtés était bien moins dynamique qu’il ne le fut précédemment. Tout en gardant un œil maternel sur le malade, elle surveillait discrètement l’état de son pair, dont la lenteur devenait pesante, visible, comme si chacun de ses gestes était multiplié par cent, par mille, et qu’elle l’observait à travers un prisme. Sans surprise, c’est le petit Adriel qui avait prit sa suite et qui consignait docilement dans ses pages le résultat des expériences. Celui-ci se retourna vers elle a un moment afin de s’enquérir de la recette de sa potion, et elle s’abaissa alors pour être à sa hauteur, lui présentant un sourire fier et amusé. Si Othello n’était guère la plus à l’aise au contact des adultes, elle avait pour les enfants une attitude ouverte et claire.

Il ne lui fallut pas plus d’une poignée de minutes pour lui transmettre la recette exacte, et la façon de l’exécuter. Pendant ce temps, elle avait observé le petit homme s’enfouir sous une attitude formelle et mature, lui rappelant étrangement un certain albinos quelques années plus tôt. Duscisio l’avait formé à un point tel qu’elle ne doutait plus qu’en grandissant, il serait extrêmement similaire. Puis, sans autre cérémonie, le jeune garçon se releva, déposa ses notes sagement consignées, et se retourna vers le sindarin qui observait la pièce avec des yeux apaisés. Il l’emmena alors, entouré d’une aura sérieuse et profonde qu’elle lui enviait presque, et ils disparurent tous en laissant les deux avatars seuls.

Finalement, l’albinos se releva, et tout en lui parlant, la yorka le regardait, et constatait à chaque mot la lenteur efflorant les mouvements de l’herboriste et rendant chacun de ses gestes alourdis par un poids invisible qu’elle ne saisissait pas. Il passa son habit, et c’est alors qu’Othello remarqua que les fleurs pâles qui le recouvraient étaient pour une partie d’entre elles fermées, et elle ne pu s’empêcher de noter ces détails et de les lier à sa propre connaissance des plantes. La journée était bien avancée… Si avancée qu’ils devaient être extrêmement fatigués, lui et la plante. A moins qu’il ne s’agit là d’un phénomène qui la dépasse et dont elle ignorait encore tout.
Il prit tout de même la peine de lui répondre, parlant du même ton lent et las qui trahissait une profonde fatigue. Plongeant une dernière fois la tête dans le travail, Othello lui répondit avec une vivacité contrastant avec sa lenteur :


« - Je surveillerai cela avec attention, et mettrait des médecins à ses côtés pour consigner la durée d’action de notre nouvelle potion. » Contrairement à Duscisio, la sirène ne ressentait pas une once de fatigue, grisée par une arrivée tardive et la réussite de leurs recherches. Elle se savait encore assez forte pour travailler quelques heures, et tenait encore à visiter les malades du monastère avant de trouver du repos, si elle n’avait le temps de consacrer un office du soir. « Si nous savons que nous pouvons compter sur un sursis, je pourrais mener à bien mes expériences et mes études pour comprendre cette maladie et lutter contre elle jusqu’à son éradication. »

Après tout, c’était pour cette raison qu’Othello était là : Kesha était déesse de la médecine, et elle tenait à suivre ses préceptes en mettant tout son savoir à l’épreuve. Mais à cet instant, elle devait admettre que la fièvre n’était plus sa première priorité. Duscisio semblait extrêmement impacté par un mal inconnu – inconnu ? Il ne devait l’être que pour elle, et elle en avait cruellement conscience, tant il semblait habitué et serein par rapport à son état. Cela devait être un phénomène naturel, se dit-elle, quoiqu’en le connaissant, elle envisagea qu’il avait passé bien trop d’heures debout pour travailler dans le monastère, et qu’il avait négligé sa santé depuis son arrivée.
L’un comme dans l’autre, Othello restait soucieuse de cette apparente et brusque fatigue. Elle l’observait avec des yeux intrigués, et il n’était pas dure de lire sur son visage une certaine inquiétude mêlé d’un sérieux tout professionnel et tout maîtrisé. Les fleurs sur son être étaient maintenant presque à moitié closes, et elle était prête à parier qu’il n’était question plus que de minutes avant qu’elles se mettent toutes en sommeil.

Si ce n’était pour ce phénomène, la demande de Duscisio aurait était plus que surprenante. Et pourtant, quand il lui demanda de l’accompagner, elle comprit qu’il s’agissait plus d’une supplication qu’un rendez-vous libertin. Mais au lieu d’avoir l’air outré, Othello sembla alors s’adoucir, et elle comprit que cela tenait plus du service que de quoique ce soit d’autres.


« Si je peux vous aider jusque là, je vous y mène. » Dit-elle, lui présentant une épaule pour l’aider à se tenir si il en avait besoin. « Un peu de repos vous fera du bien, à vous aussi.
»
Dans ce vaste lieu, peuplé de pèlerins et d’hommes et de femmes de foi, elle n’avait pas peur ni cure des bruits de couloirs et des interprétations. Même si cela pourrait être mal perçu ou même interprété par les gardes qu’ils croiseraient, Othello n’avait pas peur : Duscisio était visiblement prit de fatigue, et sa tâche était avant tout d’aider son prochain, fussent-ils simples malades où Haut-Prêtre. Et puis, tant que c’était pour le mener jusqu’au seuil pour qu’il puisse enfin trouver le sommeil, quel mal il y avait-il ? En poussant la porte, elle entreprit de l’aider, connaissant maintenant le chemin. Et sans non plus le charger de dialogues et de mots non voulus, elle laissa la porte ouverte pour le dialogue, si jamais il le désirait.
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MessageSujet: Re: [TERMINER][Event] Rose bleue   [TERMINER][Event] Rose bleue Icon_minitimeVen 22 Mai - 10:34

Ce n'est pas comme si nous avions le choix...

C'est un signe distinctif qui a autant ses avantages que ses inconvénients. Les roses qui se ferment sont un signe distinctif qu'il s'apprête à devoir lever le rideau plus tôt qu'un terran lambda. Fort heureusement, dans les moments les plus dangereux cette fatigue a su se faire retarder par instinct de survie. Le temps du retour au calme, d'éloigner le danger, se mettre en sécurité, se cacher puis enfin de se reposer.
Si le haut-monastère était en endroit calmé et en sécurité, ce n'était pas toujours le cas des routes de campagne ou de la forêt elle-même.

Dans ses cas là, un cocon de ronce se formait toujours pendant que Duscisio commençait à s'endormir pour de bon. Avec le temps, il arrivait par moment que ce cocon se fondait dans la masse, un camouflage de ses propres feuilles à travers la végétation pour se cacher aux yeux de n'importe quel être vivant n'y prêtent pas une trop forte attention. Et dans les cas les plus extrêmes, le réveil de la Pistilose qui usait d'elle-même l'essence divine de son hôte pour se défendre. Réduit à des mouvements simples ou a simplement poussé un peu plus vite que la normale comme pour enrouler l'agresseur de ses ronces, les séquelles défensives se font souvent remarquer au matin. Ce cocon si épais qu'une lame pouvait difficilement transpercé. Si cela arrivait, Duscisio était immédiatement réveillé et prenait de lui-même le contrôle de la défense.
Ce dernier cas était très rarement arrivé, des bandits trop curieux ou des voyageurs insoucieux, assez rarement pour s'en retrouver à des cas extrêmes.
Dans le haut-monastère, le calme et la sécurité n'étaient pas parfaits certes, mais suffisamment pour se passer de ce cocon protecteur, les fleurs se contentaient alors de se fermer une à une et de laisser la fatigue naturelle s'emparer de lui jusqu'à qu'il soit dans un endroit adapté à dormir jusqu'à l'aube. Sur une chaise, un lit ou à même le sol, cela n'avait que d'importance à son réveil où il se levait avec de simples difficultés à bouger un membre.

Ce soir, Duscisio avait donc senti que le moment était venu de s'endormir et commença à prendre la direction de ses quartiers en sa compagnie. Ses derniers temps, ses journées et ses nuitées se passaient dans l'atelier à chercher un remède à cette fièvre, afin de se trouver en dehors tout en pensant prendre le temps de discuter avec la jeune femme le temps du trajet. Pour cela, il fallait trouver un sujet de conversation et le temps passé à s'occuper de soi et de son environnement ne l'aidait pas. Mais, il y avait bien un sujet dont il se souvenait qui concernait leur séparation aux Mascarades.

Comment s'est passé... Votre voyage en Argyrei ?

Chaque mot était soumis à la lassitude. Lent, difficilement distinctif, il tourna la tête pour répéter la question s'il allait l'avait pas entendu.
Ce voyage concernait ce pacte dont la marque se trouvait sur sa main en temps normal, mais il ne l'avait pas vu. Ne pas y prêter attention serait plus exacte. Sans chercher à regarder la main en question, il préférait poser directement la question et à lui répondre de sa propre voix.
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MessageSujet: Re: [TERMINER][Event] Rose bleue   [TERMINER][Event] Rose bleue Icon_minitimeVen 22 Mai - 13:46

Ils se mirent en route jusqu’aux quartiers de l’herboriste et du Haut-Prêtre fraîchement installé à son rôle. Alors qu’elle faisait de son mieux pour ralentir le pas et passer à un rythme plus lent pour ne pas hâter la marche et indisposer son compère, Othello surveillait l’albinos pour s’assurer qu’il pourrait faire le chemin sans risque. A chaque pas, il lui semblait qu’il redoublait de lassitude, et qu’il risquerait de s’assoupir rapidement. Elle commencer à redouter qu’il ne tombe de sommeil sur le chemin. Tout en réfléchissant, elle s’imposa qu’il devait connaître le fonctionnement de son rythme, et qu’il devait tout à fait savoir ce qu’il lui arrivait.

Sagement, elle avança à ses côtés, s’adaptant à son rythme fatigué. Alors qu’ils s’échappaient de l’atelier, la prêtresse réalisa brusquement que la lumière était tombée sur le monastère. Alors qu’il n’y avait que quelques heures à peine, la journée éclairait encore chaque parcelle de pierre, la nuit était maintenant seule reine, et c’était le feu des torchères qui éclairait leur passage. La population encore active avait largement décrue. Des gardes, principalement, circulaient encore en vadrouille rigide, alors que quelques prêtres de différentes églises discutaient ensembles. La foule compacte qui avait secoué le hall quelques minutes plus tôt s’était dissipée, certainement relogée dans divers cellule ou dans le dispensaire pour les plus malades d’entre eux. Le couloir ne raisonnait plus des bribes de conversations mais de l’échos de leurs pas, un calme bienvenu après une journée mouvementée. Un instant, Othello apprécia le silence jusqu’à ce que Duscisio ne l’interroge.


« Je ne m’y suis pas rendue, finalement. » Elle lui répondit assez rapidement, sans vraiment réfléchir, et sans regrets audibles au fond de sa voix claire.

Il était vrai qu’elle l’avait informé de sa volonté de revoir le pacte qu’elle avait scellé avec la mort. Mais à l’heure actuelle, sous son gant de soi, le sceau de Kron noircissait toujours sa peau. Et elle le ferait encore de longs mois certainement : avec la fièvre et Nivéria, il n’y avait certainement pas de possibilités de retourner tenter sa chance dans les sables du désert de ci tôt. Peut-être qu’un jour elle pourrait se séparer de sa promesse, ou peut-être pourrait-elle simplement y laisser du temps. Mais à cette heure là, ses priorités étaient toutes autres. La perte de Fenris avait coupé net son élan, et elle se voyait sombrer corps et âmes dans les projets et le travail, préférant prier pour un renouveau meilleur que de se noyer dans le chagrin.


« Mais à la place, je fus appelée par Irina Dranis pour prendre sa place au duché de Nivéria. » Avoua-t-elle finalement pour ne pas l’ennuyer, mais aussi pour converser un peu. Elle avait la sensation d’avoir vécu milles aventures, et d’avoir encore milles choses à entendre de lui. Finalement, son histoire de sirène en perdition n’avait que peu d’intérêt, et elle était bien plus curieuse d’écouter son récit à Noathis plutôt que de parler d’elle. Si il avait encore un peu d’énergie pour se confier, elle espérait en profiter, avant que le sommeil ne soit définitivement plus fort.

« Mais dites-moi plutôt comment il est possible que je vous retrouve ici en Haut-Prêtre, et comment vous en êtes arrivé là. » Elle se retourna vers lui, l’examinant du coin de l’œil pour s’assurer qu’il soit encore assez vivace. « Si vous en avez encore l’énergie, cependant. Sinon, j’attendrai volontiers notre prochaine séance de travail pour en apprendre d’avantage ».
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MessageSujet: Re: [TERMINER][Event] Rose bleue   [TERMINER][Event] Rose bleue Icon_minitimeSam 23 Mai - 9:44

Sa réponse le surprenait intérieurement. Au point de chercher à voir discrètement la fameuse marque pour ne constater qu'elle fut cachée par un gant de soie, comme il cachait lui-même la pistilose par quelques artifices ou excuses.
Un silence s'installa, aucune remarque ne sortit. Se rappelant qu'il était là le jour où elle reçut de son plein gré cette marque qui – de son point de vue – entache la pureté de son être pour acquérir une lance portant le nom du dieu de la mort. Si aucun d'entre eux n'a pu s'y rendre, l'occasion se présentera alors d'y aller ensemble.
Si Duscisio n'a pas grand-chose à dire au haut-prêtre de Kron ou à son sous-fifre, accompagner la jeune femme au temple aurai été pour laver ses fautes passées et constater que le nouveau haut-prêtre de Delil avait changé avec le temps afin d'essayer de se faire pardonner à son frère de foi. En espérant qu'il ne soit pas accueillit par ses servants comme à sa dernière visite avant de se rendre pour la première fois au Temple de Delil et demander l'avis de son prédécesseur, Shiva, sur la rose blanche.

La raison du report de son voyage fut tout autre. Irina Dranis, cela faisait longtemps qu'il n'avait pas entendu parler d'elle. Si cette femme s'était retiré des affaires cela devait être pour s'occuper de son fils qui doit avoir un an, voire deux s'il ne se trompait pas. La mesure du temps a été bien perdu depuis que certaines faits n'ont plus de date précise. Il s'en souvient juste. Othello s'occupait donc du domaine à sa place, en plus du titre de représentante de Kesha, la voilà duchesse de Nivéria. Que de responsabilités sur ses épaules.
Afin de ne rien préciser de plus, le sujet de la discussion revient très vite à son propos. Son regard se posa et se croisait au sien encore mêler entre la somnolence et la peine. Quelques fleurs supplémentaires s'étaient refermées.

C'est une longue histoire... Commença-t-il à quelques pas de la porte qu'ils allaient empruntées pour se rendre dans sa chambre.

Il cherchait ses mots et la poignée pour continuer cette fameuse histoire. En ouvrant la porte, il invita la jeune femme à passer devant lui. La chambre allait les isoler, un bien comme un mal afin de raconter une histoire dont il voulait absolument passer les oreilles indiscrètes d'écouter.
Avançant au milieu de la pièce pour retirer sa robe de titre une nouvelle et dernière fois au court de cette journée, le jeune homme continua de sa voix fatiguée.

Nous avons été appelés... par une lettre du temple de Delil... annonçant... la disparition de Dame Shiva... en revenant des festivités masquées...

Il se posa, assis sur le bord du lit. Afin de satisfaire son souhait d'en savoir plus, il se restait autant éveillé qu'il le pouvait, bien que cela ne devrait tarder à être coupé d'un moment à l'autre.

Nous nous sommes donc rendu... à Noathis quelques jours après... notre arrivée... Afin d'en savoir plus...

Comme Shiva était son guide par les paroles qu'elle avait prononcées en constatant la Pistilose, son attachement à Delil, que sa main était sur lui. Sa disparition eu un effet le poussant à savoir quand et pourquoi.
Néanmoins, alors qu'il pensait continuer son récit, il eut un très long silence. Duscisio assit sur le matelas restait immobile. Figé, toutes les roses visibles s'étaient refermées comme si le compte à rebours qu'elles affichaient par le nombre de fleurs encore ouvertes s'était terminé.
Les mains jointes, les poignets posés sur le haut des cuisses, ses cheveux tombant le long de ses épaules et la tête baissée, Duscisio ne bougeait plus.
Bouche et yeux fermés, la respiration silencieuse, l'albinos dormait.
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MessageSujet: Re: [TERMINER][Event] Rose bleue   [TERMINER][Event] Rose bleue Icon_minitimeSam 23 Mai - 20:37

Ils venaient de franchir le seuil de la chambre après que le prêtre eut difficilement tourner la poigné, peinant visiblement à trouver les mots. Il lui avait annoncé une longue histoire, et elle ne doutait pas de la véracité de cela : après tout, bien qu’il ne fut que neuf mois, elle eut l’impression qu’ils avaient chacun eut le temps de vivre milles vies, et qu’ils n’avaient jamais eut autant de choses à se raconter qu’en cette séparation. Elle le suivit jusque dans ses quartiers, fermant la porte sur leur sillage. A vrai dire, cela faisait quelques pas qu’elle ne disait plus un mot, soucieuse d’en savoir plus et de voir se clore une à une les fleurs qui ornaient son crâne. Se retrouver seul avec lui, dans ses quartiers et à une heure tardive ne l’inquiétait pas, et lui rappelait même des souvenirs agréables. Contrairement à lui, elle ne redoutait pas la promiscuité, mais ne désirait pas non plus s’imposer trop longtemps.

Une fois la porte fermée, la sirène alluma au bout de ses mains la flamme de Kesha – non pas pour apaiser l’herboriste avant le sommeil, quoique ce serait le cas, mais pour la lumière qu’elle leur apporterait le temps de leur discussion. Au son de tissu qui envahit ses oreilles, il avait du se défaire de son habit d’appart, et elle constata en se retournant qu’il avait prit place sur son lit. Ses yeux à demi clos, il commença son récit, mais elle comprit très clairement maintenant qu’elle n’aurait probablement pas la fin. Elle s’approcha néanmoins pour écouter ses premiers mots.
La disparition de Shiva… La rumeur avait couru jusqu’à son église, à ce moment là, et ce sont ses suivants qui lui avaient appris que l’ancienne prêtresse avait été aperçu quittant le temple pour ne plus jamais donner signe de vie. Elle avait prié pour son retour, et se souvenait encore des longues minutes qu’elle passait dans la vénération entre deux longues psalmodies. C’était une femme qu’elle avait eut en respect, et elle comprit tout de suite pourquoi Duscisio fit parti des premiers appelés pour lui trouver un successeur.

Alors qu’elle devinait déjà la suite de l’histoire à sa position actuelle, elle se retourna vers lui, ses yeux clos, tout comme l’ultime fleure qui couronnait son front. La fatigue avait eut raison de lui, à moins que la vérité fut ailleurs, dans la nature même de l’être qu’il était. Ses mains s’éteignirent à son tour, et dans un silence respectueux et un sourire doux qu’elle quitta la pièce sans un bruit, laissant l’herboriste à ses songes et à un repos bien mérité.
Pendant encore trois heures, elle se remise au travail, retrouvant finalement sa suite qu’elle n’avait plus revu depuis son arrivée. Ensembles, ils partirent au chevet des malades, découvrant les premiers infectés, et faisant un état large des symptômes de tous pour déterminés une moyenne par rapport à l’avancée de la maladie. Les plus précoces des atteints avait déjà une température élevée, ce qui n’était pas bon signe. Mais elle gardait espoir qu’avec la potion qu’ils avaient trouvée, ils pourraient contrôler plus positivement la masse atteinte. Profitant donc de cet instant studieux, elle fit quérir des nouvelles de leur dernier patient. Celui-ci se sentait toujours sous l’effet du calmant malgré les deux heures écoulées, un signe positif de l’efficacité de leur découverte. Othello consigna l’information dans ses propres notes, et se promit d’en parler à son confrère le lendemain. Après cela, elle repassa rapidement vers l’herboristerie pour préparer des doses testes de leur nouvelle création avec les restes de leurs travaux, espérant sauver un peu de temps à son confrère.

Pendant les dernières minutes de la journée, elle consacra en petit comité une messe à Kesha dans une chapelle consacrée. Un dernier vœux de foi avant de retrouver ses propres quartiers où se trouvaient maintenant l’intégralité de ses bagages. Avant de fermer définitivement la porte sur le monastère, Othello prit le temps d’écrire doucement tout ce qu’il s’était passé lors de la journée, écrivant en de longues phrases complètes l’intégralité de leurs péripéties, rencontres, éléments. Mais elle prenait en même temps pleinement conscience du travail qu’elle devait accomplir, et de ce qu’il en incombait. Doucement, elle posa sa plume à côté du parchemin, regardant longuement les derniers mots qu’elle avait inscrits. Sa mission au monastère venait de prendre un tournant différent, et ses prochaines expériences seraient toutes décidées.

***

Les deux soleils étaient levés depuis déjà quelques heures, et dans la lumière dorée du matin, une ombre blanche et bouclée s’affairait déjà dans le dispensaire. De nouveaux malades étaient arrivés dans la matinée provenant de Vanes et Nivéria, arrivés dans leur sillage. Tout ce monde créait une certaine agitation, une animation plus forte encore que la veille, comme si la fourmilière qu’était ce monastère s’était brusquement réveillée. On racontait que de nouveaux émissaires arrivaient des temples de Soulen et de Kron, et que la présence de ces derniers tendait à inquiéter les fiévreux présents. Et au cœur de cette fête étrange, Othello, sous sa crinière de cendre, passaient contre les malades pour refroidir les crânes et dispenser ses potions. Quand tous furent sous contrôle, elle put rapidement s’enquérir de l’état du seigneur Veldar, avant de retourner rapidement à l’atelier pour, peut-être, y retrouver son compère.

Quand elle poussa la porte, elle distingua sa silhouette, et retrouva alors son poste de travail.


« Bonjour, Duscisio. » Lui dit-elle simplement, encore sous l’agitation de la matinée qui donnait à son front et à ses yeux un sérieux tout grave. « J’espère que vous avez bien dormi. » Elle s’illumina néanmoins d’un sourire amusé, se souvenant de la façon dont ils s’étaient quittés la veille.
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MessageSujet: Re: [TERMINER][Event] Rose bleue   [TERMINER][Event] Rose bleue Icon_minitimeMar 26 Mai - 17:19

Le premier soleil se lève, les premières roses s'ouvrent en même temps que les yeux du haut-prêtre.
Prit de courbature au cou sans en sentir la moindre souffrance que la gêne de la raideur de la partie qui joint la tête au torse. Quelques mouvements circulaires de la tête à son réveil et il se leva de sa position assise qu'il avait gardé toute la nuit.
Quelques étirements pour se dégourdir les membres sont nécessaires comme chaque matin, vérifié que tout son corps lui obéissait correctement. Une cruche l'attendait sur l'une des tables de chevet de la pièce, apporté dans la nuit par l'un de ses suivants comme Adriel qui connaissait les conditions de l'albinos.
Le temps de quelques heures, le temps que toutes les roses s'ouvrent et que les diverses plantes se réveillent dans le haut-monastère au complet, Duscisio se retrouva dans une aile pour une messe à l'écart pour les personnes déjà réveillées, mais cette messe pour ceux qui n'avaient jamais participé, la trouveront très silencieuse.
Ce n'est pas le point fort de Duscisio, ne savant pas comment le faire et ne sachant toujours pas, il improvisait en laissant généralement le temps aux plantes environnante, qui ne l'était pas encore, de se réveiller à la lueur des soleils, suivi d'une discussion silencieuse avec elles. Le silence était maître.

Suivi d'une apparente méditation, ce moment était réservé à une discussion entre lui et la Pistilose. La discussion entre les plantes est lente, elle demande du temps et de la patience. Tous les critères lui sont acquises. Une bonne heure lui fut réservé cette fois-là, moins que d'habitude. La rose blanche, lui a avoué simplement qu'elle ne ferait jamais aucun mal à cette présence rassurante. L'hôte saisit immédiatement de qu'il il s'agissait, bien que deux personnes restaient à ses yeux. La fleur le senti aussi, concernant l'autre femme, elle ne savait pas encore quoi en penser.
Cela n'était guère surprenant, il n'avait parlé que durant une demi-journée seulement et sa vision sur cette personne restait encore flou. Duscisio lui avait un seul avis sur cette personne : c'est une très belle femme.
Othello est une très belle femme aussi. Le fait qu'il tient toujours à elle et l'a avoué devant l'intéressée. Comment jugé son attache envers elle ? Il ne le savait pas lui-même.
Sur cette discussion finie, il semblait encore y réfléchir en se rendant dans l'atelier pour continuer les recherches sur le remède. C'est à ce moment-là, qu'elle arriva dans la pièce.

Bonjour, Othello.

S'il était concentré dans ce qu'il faisait en manipulant plusieurs produits en même temps, il s'interrompit dans ses pensées aux multiples facettes.

Comme une fleur.

Comme on pouvait le constater, toutes les roses visibles sur le corps était pleinement ouverte. Le blanc de la rose formait de beau bouton qu'il était difficile à ignorer si rien n'était caché par sa cape ou sa robe de fonction.
Dans l'atelier, il ne porte ni l'un ni l'autre et se trouve seul avec la jeune femme pour cette partie de la journée s'il n'y a pas de changement.
À son arrivée, Duscisio était en train de broyer une plante en poudre afin de l'utiliser pour un essai. Partant sur la base du calmant afin de prolonger les effets temporaires de quelques heures à plusieurs jours voir un remède permanent qui soigne complètement la fièvre. Toutes les solutions, toutes les plantes à proximitées sont utilisées. Possédant déjà une belle panoplie de graine avec lui pour les utiliser. Une collection qui ne pourrait tarder à faire étendre cette réputation de semeur de graines qui commençait déjà au temple.

Aujourd'hui nous voulons essayer trois des plantes qui nous sont arrivées hier. Infusion, poudre, toutes les combinaisons possibles en se basant sur le calmant.

Il marque une pause et termina sur un petit détail.

Et la suite de la discussion d'hier éventuellement.
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MessageSujet: Re: [TERMINER][Event] Rose bleue   [TERMINER][Event] Rose bleue Icon_minitimeVen 29 Mai - 17:40

Le jeune homme semblait au comble de la fraîcheur : autour de son crâne, les fleurs blanches, bourgeons ou reines, étaient toutes ouvertes, éclatantes sous les soleils. Le redoux se confirmait jusque dans la pierre du monastère, qui elle-même se réchauffait avec l’air du renouveau. La fièvre tombait ironiquement au meilleur moment de l’année, et Othello s’interrogea brusquement sur les effets qu’Enkilil pouvaient avoir sur l’albinos. Son destin paraissait indissociable de celui de la plante, et intimement imbriqué au rythme de vie d’une créature chlorophyllienne. Où s’arrêtait l’homme et où commençait la plante ? Cette symbiose soulevait bien des questions, et elle se promit d’en discuter avec lui quand la possibilité serait là, en espérant avoir pu éradiquer toutes traces de la maladie d’ici là.

« Vous m’en voyez ravie. » Ses mots étaient sincères, et la sirène trouvait effectivement très positif que Duscisio ait pu trouver un peu de repos parmi ce rythme de vie surchargé.

Il avait visiblement du pain sur la planche, et des idées en tête sous ce front pâle, sagement dessinées sous ses yeux dorés. Et même si il s’était interrompu en vol, elle constata d’un regard qu’il avait déjà commencé ses manipulations. Il était visiblement en train de réduire une nouvelle fois une plante en une poudre fine, et à l’odeur, elle devina qu’il s’agissait de l’une de celle qu’elle avait pu sentir dans le hall la veille. A le voir agir, il devait avoir une idée derrière la tête, une qu’il lui avoua quelques secondes plus tard.
Ainsi, ce n’était pas une, mais trois nouvelles plantes qu’il désirait ajouter à leurs mixtures. Ce n’était pas une mauvaise idée, bien au contraire. Mais la sirène ne pouvait s’empêcher de croire qu’il leur faudrait suivre une méthode stricte, et mettre au point un protocole expérimentale à partir du calmant qu’ils avaient mis au point.


« A ce propos, j’ai des nouvelles de notre patients. » En même temps qu’elle lui parlait, ses mains rassemblèrent son épaisse crinière, attachant le tout pour être plus à l’aise. « Je lui ai rendu visite ce matin. La fièvre était remontée, mais il m’a confirmé avoir passé une excellente nuit. Cette version du calmant nous offre environ six heures par patients, peut-être même plus en fonction du gabarit. Mais si nous partons de là, nous pouvons viser plus loin. »

Bien sûr, ce n’était que de simples constats, et qui s’avéraient encore incomplets. Il faudrait probablement encore observer le calmant et son fonctionnement sur les patients pour une avoir une vision global. Mais c’était d’ors et déjà un bon début.
Mais elle restait néanmoins à sa disposition, prête à réaliser cette étude en parrallèle. Alors qu’elle constatait simplement ce qu’il faudrait faire, et qu’elle se préparait à se montrer utile, elle remarqua qu’il avait déjà fait ses semis, et ses préparations. Son influence sur les plantes alentours étaient remarquables, et ses pouvoirs extraordinaires. Mais celui-ci ajouta alors, comme pour ponctuer leurs travaux naissants et la remettre sur la voie de mots passés, qu’ils pourraient reprendre leur discussion de la veille.

« Je suis à votre disposition, si vous voulez de mon aide. » Dit-elle, prête à mettre la main à la patte et à suivre ses directives. « Alors… Votre voyage à Noathis ? »

Elle avait sur les lèvres un sourire malicieux, le reguidant vers la suite de son récit avec douceur. Elle n’oubliait pas là où il s’était arrêté, et même si elle avait deviné les contours de son histoire, il restait à connaître le tableau dans son ensemble. Curieuse, elle attendit d’en savoir plus, et qu’il lui indique par quoi commencer.

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MessageSujet: Re: [TERMINER][Event] Rose bleue   [TERMINER][Event] Rose bleue Icon_minitimeDim 31 Mai - 11:24

Si la journée suivante n'était plus qu'un lointain souvenir, ce matin fut la renaissance d'un lien avec la connaissance la plus précieuse que Duscisio possédait. Exprimer qu'il s'était endormi comme une fleur était donc une très belle image sur le ressentie actuel. Bien plus encore à l'entendre répondre d'une voix la plus agréable qui lui est donné d'entendre.
Le fait qu'il passe du sourire à la surprise après l'annonce de la tâche d'aujourd'hui et de l'effet de la nouvelle solution fut soudaine. L'arrêt spontané de ses gestes prouvait bien cette surprise. La raison ? Son calmant n'avait que deux heures d'effet. Le fait que le nouveau calmant fasse oublier la fièvre pendant six heures d'affilées était bien trop parfaite pour ne pas avoir quelques questions à se poser.

Impressionnant...

Le calmant de base y était pour quelque chose, mais pour que la potion de froid triple le temps d'action était bien trop étrange.
En repensant à ce qui avait été dit hier à propos du bain d'eau froide, ou de la magie du froid appliqué directement sur le malade, ce facteur avait un effet bien trop important pour qu'on l'ignore. Reprenant lentement son activité tout en réfléchissant à la question, il rassemblait toutes les informations connue sur cette fièvre.
En y ajoutant le froid comme principe actif – une chose qui lui était loin évident de faire – l'évidence d'utiliser ce critère pour cibler la maladie d'un point faible est apparu comme par enchantement.
Il posa le mortier qui sert à broyer les feuilles sèches quand la jeune femme se dit prête à offrir son aide... et entendre la suite de son histoire.

Si vous êtes prêtes, nous allons avoir besoin de votre potion de froid. Faites en un maximum.

Sans donner de réel explication, il passa de l'établi au manuscrit qu'il avait laissé dans l'atelier, loin de penser à un vol, Adriel était néanmoins chargé de s'occuper de ses affaires quand il ne s'y trouvait pas. Trouver fermer à clef à son arrivée, le page lui avait laissé les clefs dans ses quartiers durant la nuit.
En ouvrant l'énorme livre, il semblait chercher une plante particulière, mais ses pensées étaient sans dessus dessous, passant d'une idée à une autre, il abandonna le manuscrit. D'un seul coup, il pensait que se concentrer sur la potion de froid pourrait être une première étape.

Où j'en étais sur mon récit... commença-t-il en réfléchissant. Donnez-nous la recette de cette potion, nous allons la faire ensemble. Des conditions de conservations à retenir ?

Retrouvant ce qu'il avait raconté avant de s'endormir brusquement, il attendit la fameuse recette avant de commencer à son tour de produire la dite potion, sans oublier qu'une autre présence ne va pas aimer manipuler cette solution à cause de son effet décrite dans le nom en lui-même.
Restant professionnel, il cherchait les mots pour continuer son histoire. Les gestes fluides pour préparer les premiers ingrédients. Le tilleul et le thym étant déjà en poudre, la production de Faluviria Filaé n'était pas très longue si les bras étaient suffisant, il pourrait passer une après-midi complète à en faire pour concocter le nouveau calmant pour soulager plus longtemps les malades.
Les prochaines journées vont être longues, mais l'avancée sur les solutions contre la maladie pourrait être déterminante. C'est en combinant le travail et son récit que le temps sera plus agréable à passer. Il continua donc.

Je disais donc... hier... Nous avons été appelés au Temple à Noathis. Leur convocation avait pour but premier d'en savoir plus sur la disparition de Dame Durgas. Sa disparition nous a laissé un vide dans le cœur de tout le monde. Dans le mien, celui d'un guide.

En effet, la disparition de Shiva l'avait laissé dans l'inconnu, dans une opinion de lui-même et de Delil qui le perturbait encore. Il avait avoué à Sighild un détail concernant sa foi, quelques mois auparavant. Ne plus avoir l'avis de son prédécesseur est un manque. Il est remplacé par une croyance qui ne l'aide pas du tout. Savoir qu'il présente tout d'un haut-prêtre de Delil a être aussi proche de la nature n'est pas suffisant. Il manquait des avis réalistes qu'il ne pouvait donc que constater par lui-même.

Puis, je fus désigné comme l'un des candidats aux épreuves pour prendre sa succession.
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MessageSujet: Re: [TERMINER][Event] Rose bleue   [TERMINER][Event] Rose bleue Icon_minitimeMer 3 Juin - 17:19


Aussi surprenant cela fut-ce, elle était parvenue à arracher un air surpris à l’albinos, qui la regarda avec de grands yeux dorés depuis l’autre extrémité de la pièce. Quoiqu’elle ne comprenne pas encore le pourquoi d’une telle passion, elle se doutait que ça avait un rapport avec l’efficacité de la nouvelle formule ; Une formule redoutable mais dont elle voulait encore optimiser la durée. Plus les effets seraient pérennes, plus ils pourraient économiser des ressources, et produire plus. Il était donc de la première importance qu’ils parviennent à cristalliser les effets du remède.
Aussi accueilli-t-elle sa demande avec un sourire ambitieux, prête à reproduire l’exercice de la veille avec un rendement plus grand. Avec les pouvoirs de l’herboriste sur les plantes, elle ne craignait pas de pouvoir en faire en quantité suffisante pour mener à bien toutes les expériences.

« Vous pouvez compter sur moi. » Dit-elle simplement, en s’approchant des divers outils dont elle aurait besoin.

Pendant ce temps, Duscisio sembla frapper d’une énergie nouvelle et commença à s’affairer, attrapant ustensiles pour brusquement se rendre jusqu’à son énorme livre pour y découvrir quelque chose qu’elle ne pouvait deviner. Il semblait bien plus détendu que la veille, retrouvant un engouement et une force qu’elle redécouvrait. Les tensions que fourmillaient sous ses yeux et sa peau semblaient dissoutes, disparues, et elle espérait maintenant que l’orage avait été chassé pour de bon. Même si elle savait qu’il subsistait probablement encore des petits éclairs et des non-dits, elle priait pour que cette bonne humeur et cette ferveur commune se poursuive.

Mais à cet instant, il semblait surtout se disperser sur des dizaines de pensées, et elle le suivait du regard dans l’atelier sans trop comprendre où allait son esprit, comme son corps. Mais heureuse pour elle, sa parole suivait le même cheminement, et lui permit de suivre sa réflexion à haute voix. La formule de sa potion… Othello sembla un instant pensive. Elle connaissait le nom des algues dont elle avait besoin en ancien patoi cimmérien, et sa transmission serait probablement le fruit de quiproquo. Une idée surgit toutefois après quelques secondes de réflexion, et en même temps qu’il regardait l’ouvrage, Othello s’approcha pour tourner délicatement les pages, regardant attentivement les illustrations pour se repérer et ne pas se tromper. Quand elle eut trouvé les bonnes pages, elles les pointa simplement du bout du doigt, lui expliquant à l’oral les quantités et les manipulations pour chaque ingrédient.
La potion, en elle-même, n’était pas complexe, et heureusement pour eux, une fois qu’ils auraient bien maîtrisés chaque étape de sa concoction, l’entreprise irait plutôt vite, même si il fallait bien respecter la cuisson.


« Quant à la conservation, il faut la garder dans un flacon fermé, en veillant à n’y laisser que le minimum d’air. » Conclu-t-elle après avoir fini son explication. La potion était telle qu’elle risquait de geler les fines gouttelettes d’eau présentes dans l’air, et elle avait fréquemment le malheur de retrouver des bouchons de glace dans les pots mal rempli.

Ils se mirent donc au travail, othello écoutant attentivement le récit de voyage de l’albinos en même temps qu’elle opérait, ayant la chance de pouvoir agir par réflexe et instinct, sa mémoire musculaire lui permettant de rester concentrée sur le monde extérieur en poursuivant la concoction de la mixture. Rapidement, elle s’aperçu qu’il avait déjà achevé ses propres préparations, et le guida poliment dans les premières étapes de la préparation. Une fois que les gestes furent bien en place et qu’ils purent proprement se concentrer sur leurs travails, il ne rester plus qu’à écouter la suite de l’aventure de Duscisio, son histoire qui reprit là où il l’avait laissé : à Noathis.
Othello ne connaissait guère cette contrée ; elle le situait volontiers sur une carte, et pouvait citer quelques uns des lieux qui la jalonnaient. Et pourtant, la plus grande nation du monde lui était aujourd’hui bien nébuleuse. Un problème alarmant car elle veillait maintenant sur sa frontière, un infime fragment de cette terre qu’elle partageait avec Nivéria. Aussi son attention était acquise quand il commença à raconter.

La disparition de Shiva… Elle se souvenait encore de leur dernier échange. Une femme forte aux yeux d’or, jadis yorka, mais dont la beauté ne fana jamais. Pour la sirène, novice dans l’exercice de la fonction, elle avait eu une aura forte et bienveillante, et une parole sainte. C’est à Mavro Limani qu’elle entendu parler de sa disparition, un inquiétant évanouissement qui provoqua un séisme au sein de la caste. Entre elle et Tekum, de nombreux noms s’étaient effacés du cercle des gélovigiens, comme ci l’attentat au Monastère avait fait trembler tout l’édifice, et supprimait sur son sillage certaines des personnalités les plus imminentes. Et cela ne promettait rien de sûr pour eux qui étaient encore là : allaient ils subir le même sort ?


« - Cela ne me surprends guère. » Ponctua-t-elle. « Bien avant que votre symbiose avec la pistilose ne soit reconnue, votre réputation en tant qu’herboriste vous précédait. Qui plus est, vous veniez d’entrer dans la prêtrise. C’est bien la preuve que leur choix fut judicieux. »

Elle lui adressa un sourire amusé, constatant qu’au vu de son actuelle position, le conseil des gélovigiens avait bien fait de faire figurer son nom sur la liste. Elle attendit la suite de ces aventures, tout en surveillant d’un regard la préparation.
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MessageSujet: Re: [TERMINER][Event] Rose bleue   [TERMINER][Event] Rose bleue Icon_minitimeLun 8 Juin - 18:07

Le récit de son histoire fut mise de côté le temps de connaître la recette de cette potion de froid afin d'en faire une priorité sur le moment. De plus, cela était une corde de plus sur sa harpe.
Les ingrédients manquant allaient être produite comme si elles poussaient normalement. Ce qui était également le cas pour les algues. Si la grande bassine qui se trouvait dans l'atelier avait quelques spécimens c'était dans ce but là. La terre et la vase se trouvant au fond leur servait de support comme la terre pour une plante terrestre. S'il n'y avait pas besoin de beaucoup d'effort pour faire pousser une plante, une algue n'était pas un problème dans le sens ou c'était une plante comme une autre. Seul l'environnement change.
En sachant cela, il passa d'une seule algue à un petit nombre qui va permettre au couple d'herboriste de continuer leur tâche sans peine. Quand elle lui précisa ne pas pouvoir la nommer qu'avec le livre de Varom Bricbrac, à cause de son nom cimmerien. Il fut transit de curiosité.

Et comment on nomme cette algue en cimmeria ?

Attendant la réponse en faisant pousser l'algue pour la potion de froid, il laissa faire la jeune femme les récolter. Le bain lui-même gelé pour permettre à la plante de pousser, il préférait éviter d'y tremper le bras, la Pistilose ayant déjà eu assez froid en Niveria, ne voudrait en aucun cas ressentir cet effet là alors qu'elle se réveille depuis quelques semaines. Cette tâche fut alors confiée à la jeune femme.

Le fait qu'il ait été désigné comme candidat n'étonnait pas Othello. Elle avait raison de dire que la Pistilose y était pour quelques choses. Une année avant sa disparition, il lui avait rendu visite pour avoir son avis sur cette plante et le fait qu'il y soit attaché aussi parfaitement. Si elle ne devait être encore une notoriété publique, celle de l'herboriste était tout autre. Avec cet avis, il passa le récit sur les épreuves qu'il dût passer pour compte directement la dernière qui le nomma à ce titre.

Quand nous sommes entrés dans la salle de l'épreuve, il fut un temps où des questions et des réponses se posaient, voyant par nous-même ce que nous pensons par des visions de notre opinion. Au final, nous avons pu constater que nous ne parlions pas à Delil en lui-même... Enfin... Si indirectement. Pour être plus précis, nous communiquons avec les plantes.

Pour lui, c'était ce qu'il attendait depuis longtemps : la confirmation de sa propre théorie sur les plantes et la magie qui établit un lien. Ce qui mène à la capacité d'échanger avec la flore sous la forme d'un langage spécifique.
Comme pour attendre qu'une fleur éclose, il faut du temps pour échanger avec elle-même. Dès cette découverte, il sorti après avoir fait illuminer les multiples pierres de sphène de la salle de l'épreuve. C'est ainsi qu'il fut nommé.

Après notre nomination, nous avons demandé plusieurs études. Beaucoup de leçons et de devoirs nous attendaient en conséquence. Sur l'apprentissage de notre nouvelle fonction, de nombreux points furent discuter, mais rapidement, les calamités que nous savons maintenant lié à la convergence se manifeste...

Marquant une pause dans son récit, il fit pousser quelques algues supplémentaires pendant qu'il parlait.

Vous pouvez cueillir les algues ? Nous prenons votre place.

Peu importe la tâche qu'elle effectuait, Duscisio prit rapidement le relais pour que la concoction ne soit pas interrompue.

C'est pendant ses événements que nous déménagions l'herboristerie à Hespéria et toutes nos affaires au temple.
À cause de cela, maintenant plus ou moins tout le personnel du temple fut mis au courant pour la Pistilose. À cet instant, on forma une garde pour assurer la sécurité de notre entourage. Pour que la rose blanche ne se sente pas menacée.
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