Le Jour de la Rose - Heldor - Page 2

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_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 Le Jour de la Rose - Heldor

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Walter Veldar
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Walter Veldar
MessageSujet: Re: Le Jour de la Rose - Heldor   Le Jour de la Rose - Heldor - Page 2 Icon_minitimeVen 10 Juil - 13:50

Le comte de Béon était un homme simple et qui n'avait pas l'habitude de prendre ombrage d'une petite attente dans ce genre de situation, surtout quand il s'agissait d'attendre une telle personne. Le spectacle lumineux se termina sur une victoire du cracheur de flamme qui semblait être le seul à avoir voulu entrer dans une confrontation. Walter ne pouvait s'empêcher de penser qu'Othello n'avait juste pas forcé. Après tout, il s'agissait de faire la fête, pas d'entrer en conflit avec qui que ce soit.

Les pâtisseries circulèrent parmi la foule et il s'en félicita. Lui même avait déjà dévoré deux beignets fourrés à la confiture de pomme en attendant la belle haute-prêtresse.
Cette dernière s'approcha de lui alors que les flammes disparaissaient peu à peu sur la rétine de tous les spectateurs. Elle s'inquiéta de l'avoir fait attendre. Il lui sourit avec un signe de dénégation indiquant qu'il n'y avait aucun problème tout en lui présentant les douceurs qu'il avait gardé afin de les partager avec elles. La duchesse reprit le petit jeu en vantant le butin de guerre du comté de Béon.
Jouant la fausse modestie, il souriait.

- La fortune sourit aux audacieux, comme l'on a coutume de dire. Mais ce succès n'aurait été possible sans toi, il est donc temps de réclamer ton dû et de prendre ta part.

La musique et les attractions avaient reprit autour d'eux. La fête continuait, tout simplement. Au milieu de celle-ci, Walter et Othello ne dénotait qu'à peine. Après leurs aventures de la journée, ils n'avaient plus l'allure des grands seigneurs d'Eridania qu'ils se trouvaient être par leurs titres. Là, sur cette place des quartiers marchands d'Heldor, ils étaient juste comme les autres, profitant des festivités, emplis d'envies, de doutes et de joie.
Et alors qu'il s'apprêtait à reprendre la parole, inspiré par l'esprit du moment, il aperçut un visage dans la foule non loin d'eux. Une jeune femme aux cheveux roses, dégustant l'une des pâtisseries qui avaient été distribués. Il fut interloqué par le regard de la fille. Il avait déjà rencontré cette personne. Et même si la mode des cheveux teints en rose avait envahis la ville à l'occasion de son anniversaire, Walter ne se trompait pas.
Là, au milieu de la foule se trouvait Pandora Vanes, la récipiendaire de toutes ces festivités qui traversaient le duché de Vanes. Elle semblait différentes, mais Walter ne sut pas trop dire pourquoi...

La réalisation de sa présence avait coupé la chique au comte de Béon qui s'apprêtait à faire le genre de déclaration que les hommes font quand ils sont euphoriques avec une femme qui semble les apprécier.
Le regard de Walter et de Pandora se croisèrent un instant et il sut qu'elle l'avait vu. Il lui fit un signe de tête bienveillant et surpris. L'instant ne dura pas. Une brouhaha joyeux monta rapidement dans les rues.
La grande parade partit du village venait enfin d'arriver et se dirigeait vers le centre de la ville et le Palais des Vanes.
Othello fut happée par le spectacle et entraina Walter avec elle à la suite du défilé comme nombres d'habitants. Les chants et les musiques s'entrechoquèrent dans un chaos euphorisant. Tout en remontant les avenues de la cité, la haute prêtresse lui fit remarquer que les fenêtres étaient remplies de spectateurs. Ces derniers étaient le haut du panier d'Heldor. Des bourgeois et aristocrates peu habitués à se mêler au peuple. Ils observaient, amusés, le spectacle inhabituel qui défilait sous leurs fenêtres. Il y avait de l'arrogance et de la condescendance dans leurs regards malgré la sincérité de la joie qui parcourait leurs rangs en ce jour. Walter ne put s'empêcher de mépriser ces gens à ce moment. Sans doute étaient-ils comme n'importe qui, mais leur petit air hautain ne joua pas en leur faveur. Aussi, il préféra se concentrer sur sa compagne.

Toutefois, Walter avait une impression étrange. La musique avait diminuée à mesure que le défilé arrivait aux abords du Palais. Comme une mélodie ânonné par une voix enfantine. Mais cela restait diffus et il devait se concentrer pour l'entendre. Perturbé par cela, par la vision de Pandora au milieu de la foule, seule et sans surveillance, et un peu gêné par le trop grand nombre de gens, il se dit qu'il serait sans doute mieux de prendre un peu de distance.
La parade était à l'arrêt désormais, et elle attendait. Quoi ? Walter n'en n'avait aucune

- Il commence à être tard, Othello, lui dit-il à l'oreille pour dépasser le vacarme des conversations de tout le monde autour d'eux. Peut-être devrions nous rentrer nous changer pour le bal de ce soir.

Il se doutait qu'elle devait avoir envie de continuer la fête dans les rues toute la nuit, de profiter de la cité scintillante, mais l'impression bizarre persistait chez lui, réveillant un instinct défensif. Ils pourraient profiter à loisir de la ville le lendemain, se disait-il.

- A moins que tu ne veuilles aller danser à ce bal dans nos tenues pleines de suie et de sueur de la journée, ajouta-t-il souriant et ironique pour atténué la gravité de sa proposition précédente.


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MessageSujet: Re: Le Jour de la Rose - Heldor   Le Jour de la Rose - Heldor - Page 2 Icon_minitimeJeu 16 Juil - 23:18

« Le monde est un grand bal où chacun est masqué. »

Le jour de la Rose

S'il y existait bien une chose qui frustrait Calixte plus que tout, c'était bien l'ignorance. Elle se sentait un peu honteuse de ne pas être apte à répondre d'elle-même. Pire! En tant que Comte d'Odessa! Voilà qu'elle semblait être un bien piètre noble éridanien. Toutefois, elle avait à son avantage qu'elle était naturellement reconnu pour être un bourgeois loufoque et on lui pardonnerait bien ce petit raté. Après tout, le Comte n'était pas un "sang pur" et cela ne serait qu'un défaut de plus à son curriculum vitae. Cela ne vexait en réalité que la femme et l'éclari. Pour soulager sa conscience, elle se mit à grignoter comme un petit écureuil les gourmandises précédemment achetées. Que la grâce des sylphides soit louée! Elle ne prendrait jamais un gramme.

D'ailleurs, il ne fallut qu'un simple regard échangé avec Baltor pour que son ami comprit l'agacement de la conseillère.... et puisqu'il commençait à la connaître, il lui était facile de reconnaître ses petites manies dès qu'elle fut embêtée : les sourcils froncés, le grignotage ou bien le tapotage des doigts sur une table. Dans les plus grands moments, c'était l'ébourrification de sa chevelure qui traduisait une grande irritation face à un problème non résolu... ou une mauvaise sieste.

Du coup, le Comte d'Odessa espérait aussi que le prêtre terran vint à leur rescousse et il s'y réussit presque. Heureusement pour chacun d'entre eux, l'humeur des habitants n'était pas à la vexation et on pardonna rapidement les étrangers incultes qu'ils furent pour retomber dans l'allégresse de la musique. Dans le même élan, le haut-prêtre abandonna les deux sylphides pour préférer l'attention du conseiller de Vanes fraîchement arrivé qui n'éveilla en Calixte que de la curiosité... sur la couleur de ses cheveux.

" Mon cher Baltor, il semblerait que nous ayons pas pris en considération qu'il eut un dress-code à respecter. La majorité de ces gens ont les cheveux rosés ou violacés. Croyez-vous qu'il soit déplacer de notre part que nous restâmes à notre état naturel? Je n'ai pas souvenir qu'il en fut question dans l'invitation. "

Voilà donc la seule interrogation superficielle qui traversa l'esprit pourtant si clairvoyant de la sylphide. Oh, bien sûr, fallait-il y voir aussi une sorte de trait d'humour car son sourire s'étira alors qu'elle donna un petit coup de coude amical à son camarade comme pour lui montrer qu'elle le taquinait un peu. Puis finalement, elle lui proposa ses petits gâteaux ou plutôt le fond du paquet parce qu'il n'en restait pas beaucoup.

" Je crois que si nous restons là, nous sommes bon pour nous laisser surprendre par la fanfare! Nous entendons déjà le bruit des tambours! Que ces merveilleusement bruyants! Haha! "

Calixte adorait la musique, elle jouait elle-même du violon à ses temps perdus, si rares aujourd'hui. Cependant, elle désirait se promener et découvrir la merveilleuse ville d'Heldor dans laquelle elle se saurait si peu invitée. Toujours enjouée, même sous le visage du Comte, sa voix grave résonna rapidement en direction du conseiller.

" Et si nous profitions encore du temps qui nous est imparti pour visiter la ville? D'ici deux heures, nous serons au bal et nous aurons à nouveau de la musique. Autant découvrir de la nouveauté que la redondance des tambourins! "

Toujours animée par son esprit de découverte, le Comte ouvrit la marche et laissa à loisir les gens de la ville profiter de la musique alors que les deux amis jouiraient des autres cadeaux de la cité.




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MessageSujet: Re: Le Jour de la Rose - Heldor   Le Jour de la Rose - Heldor - Page 2 Icon_minitimeSam 25 Juil - 22:23


Le Jour de la Rose - Heldor - Page 2 C7w1

Hé bourgeois, entends-tu
Passer dans ta rue, une parade de scandale.

Le cortège s'était formé à une vitesse folle, visiblement, la population avait grande hâte de faire son entrée. Une certaine appréhension commençait à la gagner. Elle qui avait toujours agit seule, profitant des opportunités s'annonçant à elle... Organiser une infiltration, avec deux inconnus était un tout autre monde.
Oui, en effet, elle ne connaissait que très peu de ces deux compagnons de mission. Elle, semblait être une jeune terrane tout à fait intelligente et douée d'une grande capacité d'adaptation. Lui, n'écoutait à priori pas souvent la voix de la sagesse et de la modération, mais il n'était sans doute pas là par hasard, notre petit souris supposait qu'il devait être une lame hors paire, et pourquoi pas un révolté permanent.
Elle avait beaucoup de questions à leur poser. Sans doute que la fin de cette visite mondaine le permettrait, et avec un peu de chance, elle pourrait les aider à obtenir quelques informations intéressantes.

Avec les années, elle avait appris que les Nérozias pouvaient être interpellés par le moindre détail : les fréquentations, les secrets plus ou moins anodins, les habitudes de chaque grande famille. Tout pouvait servir de piste ou encore dans des cas exceptionnels, de preuve.

Ce blason gravé sur l'écluse le revint en mémoire, elle n'y avait pas prêté plus d'attention que cela, mais il était tout de même mystérieux. Elle en toucherait deux mots à ses camarades une fois le calme revenu.

Un musicien passait non loin de son oreille, la sortant de ses pensées.
Le bruit ambiant plongeait ce beau monde dans une ambiance joyeuse et presque euphorique. Il fallait le reconnaître les vanésiens avec le don pour improviser de belles déambulations et cette frénésie apaisait notre amie. Avec le monde présent, aucun doute, ils parviendraient à se faufiler. Sans compter sur les moyens déployés par la jeune brune, entre le pendentif et l'invitation, dont Frelsì préférait ignorer totalement l'origine pour le moment, ainsi que sa familiarité avec les lieux, tout devrait bien se passer. La fête était masquée, leur laissant une opportunité de plus pour s'introduire dans le palais sans choquer au milieu de ces bien-nés.

Les masques, oui.

C'était ça qu'il leur fallait. Elle en avait laissé quelques uns sur le plan de travail de la roulotte mais il était trop tard pour y retourner. Tant pis, l'avantage de connaitre les petites rues par cœur, c'était de savoir ce qu'on y trouvait, où et surtout qui cela pouvait attirer.

En effet Manat, il se trouve qu'une connaissance a une petite échoppe dans le quartier marchand où nous pourrons en trouver facilement. Et je ne veux même pas savoir où tu as attrapé ce papier. Mais il faut dire que tu m’impressionne.
Oh et... Connaissant notre jeune amie, je pense que nous avons une chance de l'apercevoir dans ce coin.


Elle repensait à ce que disait le Nérozias aux cheveux blancs avant toute cette agitation. En effet, il y avait du beau monde ce soir, et sans aucun doute les retrouveraient-ils au bal, c'était même évident qu'une personne comme cette fameuse Madame Lehoia, et son accompagnateur bien trop élégant pour être un vulgaire et anonyme porte lame, n'étaient pas venus ici pour passer par la petite porte ou faire une promenade touristique. Et son collègue n'était peut-être pas si impulsif que ça.

Plus les portes de la ville s'approchaient plus le volumes sonore semblait monter autour d'eux. à vrai dire, elle avait l'impression que la foule se démultipliait tous les 10 pas.
Et là. On y était. Heldor.
Cette vague dense s'engouffrait comme une coulée de lave,  se serrant au passage des portes, s'émerveillant, hurlant, soupirant, sifflant, à la découverte des bâtiments.
La population, à ses fenêtres, regardait tantôt d'un air amusé, tantôt d'un ton hautain le cortège. Une chose était sûre, ce fourmillement de gens du peuple illustrait parfaitement ce principe du nombre contre le pouvoir. Le grondement des flammes des cracheurs de feu et l'odeur de l'alcool pour projeter celle-ci vint comme une réponse à ce sentiment de satisfaction qui gagnait notre amie. Les cigales sont dans la fourmilière.

La meute les emmenait dans grande artères de la ville, le quartier marchand arrivait sur leur chemin Frelsì scrutait les rues sur leur droite, c'était dans l'une d'elle que son vieil ami tenait sa fameuse boutique. Elle avait prit comme point de repère une vieille enseigne bleue, très vive, d'un cordonnier qui devait être aussi vieux que la façade de sa boutique vu la courbe de son dos.  C'était juste après cette pâtisserie qu'elle avait découvert dès son premier voyage en tant qu'apprentie, et qui depuis, n'avait pas cessé de séduire les gourmands.

Sur le côté, devant des boutiques et des étals colorés, des jeunes yorkas vendaient des couronnes de fleurs roses, toutes avaient la chevelure de cette même couleur. La petite souris se rappela qu'elle n'avait pas eut le temps de préciser à ses collaborateurs ce détail. Mais elle était heureuse de voir que le plan échafaudé avec Pandora pour assurer son anonymat avait marché. Elle se tourna vers Manat et Ifan et parla discrètement avant qu'ils ne se posent la question du pourquoi et du comment autant de jeunes gens aux cheveux roses .

Oui... Nous avons employé les grands moyens.

Elle leur adressa un clin d’œil avant de leur désigner d'un geste de la tête les vendeuses de fleurs.
Non loin, vers la pâtisserie, un silhouette qu'elle connaissait désormais sous toutes les mesures lui apparu, on reconnait son travail entre mille contre-façons, il n'y avait pas de doute. Contre le mur, les mains sur le visage, la jeune Vane était visiblement en difficulté. Le spectacle pyrotechnique non loin ne devait pas y être totalement innocent. C'était l'occasion rêvée de faire des présentations non officielles. Dans ce quatuor, tout le monde avait un rôle ce soir. Ce rendez-vous d'acteurs et faussaires pouvait être très intéressant. Mais à vrai dire, elle s'inquiétait aussi de la santé et de la sécurité de la jeune terrane.

Frelsì agrippa les bras de ses comparses pour les pousser en direction de la fine créature. Elle s'empressa de rejoindre son ancienne cliente. Elle trouva au dernier moment une façon de signaler l'identité aux Nérozias sans pour autant que la jeune fille ne comprenne que son secret n'en n'avait déjà plus que le nom.

Mademoiselle... Daphnée, tout va bien ?


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Othello Lehoia
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MessageSujet: Re: Le Jour de la Rose - Heldor   Le Jour de la Rose - Heldor - Page 2 Icon_minitimeLun 27 Juil - 13:53


Comme le cœur bouillonnant d’un volcan sous pression, le palais ducal était devenu l’épicentre de toute l’attention urbaine, une couronne posée sur un front fiévreux. Il parvenait, de toutes les rues et les ruelles qui palpitaient comme des artères ouvertes, des masses vivantes par centaines, des processions joyeuses qui devaient parvenir de tout le duché. Musiciens suivaient danseurs qui suivaient artisans : tous les habitants d’ordinaire si anonymes, si invisibles, s’offraient quelques minutes de paradis, eux pour qui la scintillante n’était qu’un lointain mirage dansant sur l’horizon. Et à l’abri des regards, noyée dans l’ivresse de la fête et des chants, Othello attirait Walter dans son sillage, l’entraînant derrière elle jusqu’à cette brillante illusion. Pour les aristocrates et autres bourgeois amassés aux balcons, ils ne devaient guère être plus que deux points fans la foule.

Avec toute cette agitation et ces mélopées entraînantes, la sirène aurait presque pu se perdre dans la joie et les délices de la fête. Mais heureusement pour elle, un cavalier attentif veillait, ayant troqué son armure pour un visage à demi sérieux, portant fièrement ses couleurs sur du tissu souillé de sui et derrière deux yeux azurs. Quand finalement, ils arrivèrent à hauteur du palais, il se retourna vers elle pour lui souffler dans le creux de l’oreille quelques mots, rendus confus et distants à cause des bruits de la foule. Se rapprochant pour mieux entendre, elle leva alors vers lui ses yeux sombres. Il y avait dans le creux de sa voix un trémolo nerveux, trahissant un rictus fébrile.
Quoique surprise, la jeune femme prit quelques secondes pour méditer sur cette proposition. Même si elle aurait volontiers profité de la suite des festivités, se plaisant à partager ces instants volés avec Walter et le reste des habitants, elle ne devait pas ignorer le temps qui les avait pris en chasse, ni même leurs responsabilités communes. Et puis, la gravité des mots du comte, quoiqu’ils furent allégés par une remarque plus douce qui lui arrachèrent un sourire amusé, trahissait peut-être d’autres états d’âme. Leur guenilles parfumées de la fumée d’alcool et tâchées de sui risqueraient effectivement de jurer avec le décor.


« Même si nous sommes remarquables d’odeur et d’aspect, ce ne serait pas faire honneur à nos hôtes de nous présenter ainsi. Tu as sûrement raison, nous devrions rebrousser chemin. » Elle jeta par-dessus son épaule un regard alerte sur la foule qui s’était massée derrière eux, un groupe comme un seul corps qui les pressait de plus en plus contre les portes du palais. Si ça ne tenait qu’à elle, elle n’aurait eu aucune honte à se présenter avec pareille haillon, mais devant une famille de si noble éducation et aux si bienveillantes attention, elle ne concevait pas de pouvoir ainsi leur manquer de respect. Et puis, elle savait que ses pairs gelovigiens veilleraient attentivement à ce qu’elle les représente dignement.

Après tout, elle avait tout intérêt à faire ses preuves avec le bal de la soirée. Si elle était une étrangère pour la plupart de ses voisins et des nobles de terres lointaines, elle n’ignorait pas que les Vanes tenait en haute estime la filiation de la noblesse et la richesse du sang. Et alors qu’elle venait d’un monde très humble et loin de toute forme de titres, sa race, considéré par certain comme vulgaire et inférieur, n’aidait en rien à la justifier à ce poste. Mais Othello devait admettre que même si elle comptait défendre sa nouvelle position, par égard pour sa nouvelle maison, il y avait avant tout une autre raison à son enthousiasme. Au Haut-Monastère, elle avait eu le plaisir de discuter avec le messager ducal, qui lui avait appris les efforts intenses que la famille, et particulièrement son héritière, avait déployé pour maîtriser l’épidémie et venir en aide aux malades. Une initiative qui méritait, sinon l’égard divin, les félicitations de son ordre.

Mais ce n’était pas la principale concernée qui se trouvait devant elle, mais une foule de plus en plus compact. Ce ne fut qu’alors que l’hybride pâle, abritée sous une crinière bouclée et sauvage, dans une robe abîmé par la chaleur de la journée et les fumées, prit conscience de la périlleuse situation où elle les avait conduits. Même si elle brûlait de savoir ce que la foule attendait, elle commençait à croire que si ils ne parvenaient pas à s’extraire maintenant, ce corps carnassier finirait par les coincer là. Et la mine prudente et tracassée du chevalier finit par la convaincre.
La réaction du comte était, pour la prêtresse, d’autant plus inquiétante qu’elle l’avait vu rayonner d’allégresse et de bravoure plus tôt dans la journée, et que pareil avertissement ne pouvait être que le signe d’un danger proche ou d’un mal silencieux. La fièvre refaisait elle des siennes ? Effaçant son sourire au profit d’une moue attentive, elle espéra trouver dans les prunelles claires un quelconque signe d’un regain de la maladie, ou une réponse muette à ses interrogations.

Mais l’idée de lui imposer la moindre question ou de se montrer trop pressante lui déplaisait plus encore. Aussi, elle se ravisa de lui demander quoique ce soit concernant son état : elle avait suffisamment confiance en lui pour savoir qu’il pourrait lui dire, si il le désirait, ce qui lui causait de l’inquiétude. D’un regard bienveillant, elle lui fit silencieusement comprendre qu’ils pouvaient s’en aller, et qu’il était le bienvenu si il désirait s’exprimer. Mais la priorité maintenant était d’échapper à la foule ; et le jeu n’était pas gagné tant elle était compact.


«- Nous ne devrions pas avoir du mal à retrouver notre chemin, si toutefois la foule nous laisse passer. » Les habitants se collaient joyeusement les uns contre les autres, et partageaient une vibrante excitation, palpable, trahissant l’expectative commune. Elle se sentit pressée vers l’avant par le torse imposant d’un villageois qui festoyait là, alors que le coude abandonné d’une zelos couverte de fleurs s’enfonçait dans ses côtes. La proximité de tous ces êtres lui donnait brusquement le tournis, et elle comprenait mieux la hâte de son compagnon, contre laquelle elle devait lutter pour rester proche. « Je connais un chambellan qui sera soulagé de nous revoir. »
L'idée de reprendre la route au contre sens des festivaliers avaient également ses charmes, et elle espérait encore pouvoir regarder en marchant les beautés des marchands.

Proche de Walter, Othello commença a tenter de leur frayer un chemin à travers la foule, jouant de sa taille menue pour passer entre les passants et les festivaliers comme elle l’avait fait au Monastère il n’y avait pas si longtemps que ça. Mais l’entreprise s’avéra plus hardi qu’initialement pensé, les vanesiens peu enclin à comprendre pourquoi on cherchait à s’enfuir vers l’extérieur alors que, visiblement, le clou du spectacle était dans l’autre sens. Rapidement elle se retrouva piégée face à un immense dos, celui d’un forgeron ou d’un danseur peut être, et comprit que sa stratégie n’était peut-être pas la bonne. En se retournant pour inviter le comte à ouvrir la voie, elle découvrit avec surprise qu’il n’était plus derrière elle. Dans son entêtement, elle avait dû le semer dans la foule. Blemissant alors, la prêtresse tenta de poursuivre son chemin, déployant ses oreilles pour mieux percevoir les sons. Avec un peu de chance, ils se retrouveraient à la sortie de la masse, ou elle parviendrait à l’entendre à travers les corps… silencieusement, elle pria tout de même discrètement entre ses lèvres pales, psalmodiant dans sa lutte pour un chemin ouvert.


Dernière édition par Othello Lehoia le Lun 3 Aoû - 22:46, édité 1 fois
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Walter Veldar
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MessageSujet: Re: Le Jour de la Rose - Heldor   Le Jour de la Rose - Heldor - Page 2 Icon_minitimeMer 29 Juil - 18:56

Othello avait été tout à fait happé par l'euphorie collective de la grande parade. De toute évidence, elle aurait aimé resté plus longtemps pour vivre ce moment, mais Walter réussit à la convaincre qu'il fallait sortir de la cohue. Il ressentait une inquiétude instinctive et préférait prendre e la distance avec la foule. Ils auraient tout le loisir d'apprécier les festivités. Bourdonnante et capricieuse, la population vivait une grande fête populaire. Qui a déjà vu une foule agir, même dans des circonstances aussi joyeuses, sait que cela peut vite tourner à l'aigre pour des raisons parfois anodines.

Aussi, ils finirent par changer de direction afin de retourner vers les appartements qu'ils occupaient. Mais la marée humaine qui s'étendait derrière eux les laissa perplexe. Les gens ne prêtaient guère attention au couple nageant à contre-courant du défilé. Entre les mélodies, chants et autres musiques qui s'entrechoquaient, les cris de joies et d'impatience, et tout simplement les conversations de tout un chacun, cela faisait l'effet d'une ruche humaine se mouvant selon des règles propres et implicites.

Othello lui avait offert une regard compréhensif quand il lui avait suggéré de rentrer, il espérait ne pas lui avoir trop transmis d'inquiétude. L'impression qui lui nouait les entrailles n'était sans doute pas grand chose. Walter était tranquille vis à vis des symptômes de la fièvre depuis qu'il avait put reprendre du calmant en revenant à Heldor.
Une discussion à propos de son inquiétude instinctive et de sa maladie attendrait qu'ils soient sortis de cette masse humaine. La haute-prêtresse voulut ouvrir la voie en se faufilant entre les gens, et Walter se dépêcha de la suivre pour éviter d'être distancé. Vu le nombre de personne présente, la foule était trop compacte pour une telle approche. Ils avancèrent tant bien que mal en sens inverse de la totalité des vanesiens. L'esprit de Walter galopait à toute allure. Pourquoi se sentait-il en danger ? Etait-ce simplement un effet de l'immense foule ? Pourquoi Pandora Vanes se trouvait-elle seule au milieu de la ville et d'une population dont énormément de membre s'était teint les cheveux en rose ?
Serrant le dents en repoussant un gaillard déjà éméché de son chemin, il regrettait de ne pas l'avoir interpeller... La jeune fille était peut-être perdue ou en danger. Elle n'était pas habitué à se déplacer seule dans une grande ville. Alors une grande ville en pleine effervescence comme aujourd'hui...

Soudain, il sentit une main tenter de fouiller une de ses poches. Vif comme l'éclair, il attrapa le poignet du tire-laine. Un jeune terran au teint pâle et aux cheveux gras. Le regard du voleur était pétrifié sur celui du chevalier. Sa main, emprisonnée dans celle de Walter, tirait pour se dégager.
Le comte de Béon, lui tordit le poignet d'une torsion simple et vit qu'il ne s'était rien fait dérobé. Il repoussa le jeune homme, qui trébucha et réussit à se relever en sautillant jusque dans un recoin sombre d'un pallier de porte.

Walter se détourna et fut bousculé par plusieurs gens qui avançait toujours dans le sens de la parade. Cet incident n'avait duré que quelques instants, mais cela avait été suffisant pour qu'il se retrouve séparé d'Othello. Pendant un moment, la panique s'empara de lui. Son regard tourna un peu partout, et il se mit sur la pointe des pieds, pour essayer de repérer sa cavalière. Rien n'y fit, la masse grouillante d'individu lui cachait la position de la prêtresse.
Il ne chercha pas à crier son nom, le bruit ambiant était bien trop grand pour que cela fonctionne efficacement.
Reprenant ses esprits, il continua à avancer dans la direction qu'Othello avait prise vraisemblablement. Elle était assez forte pour prendre soin d'elle-même. La situation n'était pas périlleuse en soi.
Repoussant sur le côté une femme qui ne prêtait pas attention à ce qu'il y avait devant elle, trop occupée à cancaner avec une amie, il fendit la foule en sens inverse de la parade. A coup sûr, il finirait pas retrouver Othello. Elle n'a pas dû avancer tellement. Il craignait surtout de passer à côté d'elle sans la voir.
Son gabarit lui permit de se frayer un chemin bien plus facilement qu'elle. Il sourit en la revoyant essayer de se faufiler entre les passants. Quand ce moment de flottement et de panique serait passé, ils pourraient en rigoler.

Pour le moment, il avançait, aux aguets, pour la retrouver au milieu de tous les vanesiens. A un moment, il crut bien avoir réussi, mais il s'agissait juste une femme avec le même genre de chevelure. Il s'excusa vaguement et reprit son chemin.

Finalement, après un moment à évoluer à contre courant, il arriva en queue de cortège où la foule se faisait bien plus éparse et où le bruit était bien moins assourdissant. Un peu plus inquiet de ne pas l'avoir déjà retrouvé. Il aperçut sa belle silhouette sur un côté de la rue. Sans doute l'attendait-elle. Othello avait dû se dire qu'ils se retrouveraient une fois sortit de la parade.
En posant son regard sur elle, Walter ne put s'empêcher de remarquer la beauté de la haute-prêtresse. Il émanait d'elle une aura de douceur et de fermeté à la fois. Il ne savait pas trop comment décrire la sensation qu'il avait, mais cela lui plaisait.
S'approchant d'elle, soulagé de la retrouver pour la seconde fois de la journée, il lui souriait, tout en sachant que le désir qu'il ressentait pour elle ne pouvait pas passer inaperçu. Il espérait ne l'embarrasser.

- Excuse moi, je t'ai perdue dans la foule, annonça-t-il en arrivant à ses côtés. J'ai dû me défaire un tire-laine qui a tenté de me faire les poches. Tu n'as pas eu de problèmes à t'extraire du défilé ?


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MessageSujet: Re: Le Jour de la Rose - Heldor   Le Jour de la Rose - Heldor - Page 2 Icon_minitimeLun 3 Aoû - 22:10

Entourée de toutes parts par des corps chavirant et des festivaliers à la dérive, la sirène se débattait doucement pour s’extraire de la merci de la masse, espérant pouvoir rapidement rejoindre les rivages les plus proches. Bien qu’elle ne fut pas vraiment inquiétée par sa survie ni même par sa crainte, Othello se rendait tout de même compte que la situation aurait été plus facile à vivre si elle avait été d’affiliation buffle ou rhinocéros. Bien que l’idée d’avoir une corne au lieu du nez ne l'enchantait guère, elle reconnu que ce serait plus utile — ou dissuadant — qu’une poignée d’écailles au hasard de sa nuque et ses hanches.
Alors qu’elle se frayait un passage maladroit entre deux femmes hilares, des flûtes à la main, elle jeta des regards alertes au dessus de son épaule, espérant repérer une épaule noircie par la suie ou une mèche blonde familière ; ou même apercevoir parmi le rose et les robes fleuries une étoffe jaune et bleu. Mais sa stratégie ne s’avérait guère payante. Il serait plus sage d’attendre Walter depuis l’extérieur de la foule.

Essayant de se faire plus discrète, la duchesse approuva secrètement sa stratégie et s’engouffra tête la première dans le cortège, passant au plus près du défilé pour mieux en ressortir. Heureusement, elle s’aperçut rapidement que, plus elle avançait, plus la foule était décousue. Bientôt la masse compact se faisait poreuse, suffisamment pour qu’elle puisse poursuivre sans entraves jusqu’à échouer à quelques pas de là, se trouvant un abri dans un petit renfort, sous un balcon. Se faisant patience, elle espérait que Walter ait pu s’en sortir sans problème, même si elle n’avait pas particulièrement peur d’une foule un peu capricieuse, se doutant bien qu’il ne courait pas un très grave danger. Même si son expérience en foule s’était parfois montré plus menaçante qu’initialement prévue.

Heureusement, elle n’eut que peu de temps à attendre avant de croiser les yeux clairs du chevalier qui s’extrayait à son tour de la foule. Et, quand l’écume de ce regard croisa le sien, la sirène en fut un instant troublée, happée. Transportée vers des souvenirs tendres, et pourtant pas si lointains que cela. Il y avait dans l’azur de ces prunelles une étincelle brillante, une lueur belle et familière qu’elle reconnaissait pour l’avoir déjà vu briller dans d’autres yeux. Se pourrait-il… ? Cette lumière douce qui venait éclairer le visage souriant du comte l’absorba une seconde, pendant laquelle elle retint instinctivement son souffle. Il était sûrement difficile de lire en elle, et plus encore pour elle de lire en son cœur. Mais elle distingua, au travers des passions volubiles et des affects discrets, une profonde reconnaissance, pudique, et l’ombre d'une… attraction, affection ? Elle-même n’aurait pas su le dire, ni même oser le comprendre.

Mais quand elle remonta brusquement à la surface en libérant son souffle chargé de sucre et de lavande, elle accueillit Walter avec un sourire rassuré et complice, heureux de le recroiser à présent hors de la foule. Il lui raconta alors ses déboires, s’étant retrouvé pris au piège avec un voleur. Ce dernier devait se sentir comme un poisson dans l’eau, les rassemblements étant un excellent terrain de chasse pour ceux qui sentent les dias dans les bourses. Les petites gens occupés à faire la fête ne devaient pas sentir les mains expertes qui passaient de poches en poches. Mais étrangement, elle n’avait aucune inquiétude pour le comte, et se trouvait même à peindre le pauvre voleur qui avait dû croiser sa route.

« - Vous n’avez nullement à vous excuser, mon Seigneur. » Dit elle, amusée. « Il ne faisait pas de doute qu’il n’aurait pu défaire le comte de Béon lui-même. » Elle mima avec maladresse ce qui se voulait être un combat d’anthologie, mais qui eut tout juste l’air d’une petite estoc. Puis, chassant la pantomime d’un battement de cil, elle laissa son visage apaisé et ses épaules détendues parler pour elle. « Je suis heureuse de te retrouver, Walter. Heureusement, je n’ai pas eu à faire de mauvaises rencontres. Tout va bien ? Tu semblais soucieux dans le cortège. »

En lui posant la question, elle amorça le pas pour qu’ils remontent la rue jusqu’aux appartements qui leurs avaient été dédiés. Ils ne les avait quitté que le matin, et pourtant, elle avait l’impression que cela faisait plusieurs jours déjà. Et le visage emprunt de sérieux du comte lui laissait un sentiment étrange en travers de l’esprit : elle était curieuse de savoir quel danger il avait bien pu sentir au sein du cortège. La rue, bien qu’elle soit toujours chargée en son centre, restait praticable pour peu que l’on passe par les côtés. Ainsi, en longeant le bord de route, ils purent s’octroyer un passage respectable.
La sirène écouta attentivement ce que Walter avait à lui dire, si il désirait se confier. Ses ouvertes, fines pointes unies par des membranes rosées et translucides, étaient ouvertes et déployées, tournées vers lui alors que ses yeux surveillaient doucement les alentours. Les festivaliers lzs croisaient à contresens pour la grande majorité, des lanternes fleuris encore éteintes entre les mains. Certains les regardaient discrètement, les toisaient du regard- pour l’état de leurs tenues, elle l’espérait, plus que par reconnaissance, mais elle ne leur prêta pas beaucoup d’attention.

Alors que la place était à portée de vue, encore plus animée que comme ils l’avaient laissée, Othello remarqua sur le côté une étale richement garnie de tissus en tous genres, d’étoffes nobles ou de matières colorées. Derrière la table, un sindarin entre deux âges et à l’élégance irradiante se tenait assis, un énigmatique sourire accroché sur la face. Il avait dû remarquer les yeux sombres de la yorka s’attarder plus que de mesures sur ses marchandises, et devinait qu’il n’aurait pas à l’attirer par de belles paroles. Et effectivement, Othello ralentit un peu le pas, traînant le regard plus que de raison, savourant à distance les plis et les motifs. Elle s’était promise de ramener des présents à ses amis et proches restés à Niveria, et que la crise avait tenu à lointaine distance. Elle pourrait bien en profiter pour récupérer certaines étoffes, surtout en connaissant la réputation du tissage vanesiens. En dévorant les produits, elle remarqua alors un carré de soi jaune rayé de bleu discrètement abrité par des rouleaux de lins colorés.


« - Regarde, il est à tes couleurs. » A ces mots, elle lui indiqua l’étoffe sans oser la toucher, riant presque de ce hasard du destin. Elle ferait une cape remarquable, digne de lui, mais la prêtresse n’osa laisser les mots franchir ses lèvres. Pendant un instant, elle regarda Walter, curieuse, se demandant si il lui accorderait ces quelques secondes pour qu’elle s’attarde un peu. Et si non, elle ne manquerait pas d’y retourner le lendemain.
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MessageSujet: Re: Le Jour de la Rose - Heldor   Le Jour de la Rose - Heldor - Page 2 Icon_minitimeSam 15 Aoû - 1:51



Le Jour de la Rose - Heldor - Page 2 Jg7tvt10
Le Bal de la Rose - Heldor

Alors que les Nerozias suivaient le cortège de danseurs et d’artiste censé les amener vers Heldor, il semblait que la gente féminine n’avait pas chômé durant l’incendie. Manat avait glissé dans la poche du narquois un étrange pendentif qui selon elle, lui permettrait d'infiltrer facilement la Garde du duché de Vanes, un atout de poids pour la suite de la grande fête qui s’annonce. Le chasseur de tête des Nerozias sortait de sa petite bulle lorsque Frelsi vint parler de l’étrange symbole qu’elle avait remarqué sur une écluse, des ronces entremêlée, laissant songeur le Terran. Des ronces entrelacées. “Et si cet étrange symbole n’était que les prémices de quelques choses encore plus sombre que cet étrange incendie au village ?” Ifan levait les yeux au ciel. “Et si une secte secrète avait pour but de s’en prendre à La Rose d'Eridania ?!” Ifan se mit subitement à frapper l’air tout en imitant des mouvements de boxe. “Cela rendrait cette festivité encore plus intéressante avec un peu plus d’action de ce genre ! En plus, on pourrait sauver Pandora et passer pour les héros !” Le jeune homme était totalement excité d’une telle idée, bien qu'extrapolé à l’extrême. Bien entendu, il ne souhaitait du mal à personne et clairement pas à cette Pandora que Frelsi semblait porter dans son cœur, mais la simple perspective d’un peu d’action et de combat suffisait à rendre cet homme joyeux.

Les voilà maintenant déambulant dans les rues festoyant de Heldor, l’ambiance qui y règne est semblable au village que les trois compères venaient de quitter. Comme pour le village, de nombreux marchands s'étaient installé à travers les voies, Ifan prenait plaisir à s'arrêter à presque chacune des échoppes quitte à faire perdre un peu de temps au groupe. Son air enjoué facilement discernable malgré son bandeau laissait clairement penser qu’il tirait un amusement certain de cette escapade, inspectant surtout les créations d'artisans. Puis petit à petit, le Nerozia remarquait une étrange chose, nombres de gens arborait une chevelure à la teinte rose, une couleur normalement peu répandu se trouvait partout où il posait ses yeux de saphir. “Dis donc, c’est la nouvelle mode cette couleur de cheveux ?” Ifan s’approchait de bien trop près de toutes ces personnes pour observer longuement leur chevelure, le prenant même dans ses grandes mains. Tout ceci lui semblait surréel, limite exagéré, bien trop pour être vrai. Voilà pourquoi il était si familier avec ces personnes, trouvant cela bien trop suspect. Les intéressées réagissent avec stupeur face à tant de désinvolture, certaine étaient tout simplement estomaqué quant à d’autres, plus agressives n'hésite pas à envoyer leur plus belle claque dans la face du grand gaillard sans manière. Ifan n’y réagissait quasiment pas, voir pas du tout, il considérait de lui-même l’avoir bien cherché. “Bon dieu, les femmes ici ont la main leste” disait-il, tout en se frottant les joues rougies par les gifles reçus.

C’est alors que madame Tisane agrippa son bras pour le tirer et l’amener proche d’une femme qui semblait déboussolé. Ifan la regardait avec suspicion, est-ce encore une autre de ses femmes ayant teint ses cheveux en rose ? Et si c’était le cas, pourquoi nous amener vers elle ? Après tout, qu’est-ce qu’il pouvait bien avoir à faire ? À moins qu’elle faisait cela pour qu’il l’inspecte elle aussi quitte à se prendre encore une belle baffe ? “Frelsi … Je ne te pensais pas si perfide…disait-il tirant une tronche de dépit alors qu’elle n’avait aucun contexte pour expliquer sa phrase. Mais avant de faire la moindre chose, la Teranne aux cheveux d’ivoire présentait la jeune fille maintenant face à eux comme étant “Daphné” ce dont ne comprenait pas Ifan. “Daphné ? Mais c'est pas ton nom de code à toi ça normalement ?” Disait-il avec toute naïveté. Puis lui vint un éclair de lucidité. Comme il était très peu probable qu’elle se salue elle-même, cette Daphné ne pouvait être qu’une seule personne. Retirant immédiatement son bandeau, sortant une nouvelle paire de lunette noire, Ifan changea d’attitude et pris ses meilleurs airs. Il était temps de sortir une nouvelle facette, factice comme à son habitude, de lui-même. S’approchant de la jeune fleur de cerisier en tournoyant sur lui-même avec la grâce d’un danseur, il s'arrêtait juste face à elle, un genou posé face à elle et la fixant profondément avec ses prunelles de saphir.

- Mademoiselle, il était temps pour votre prince charmant de faire son entrée en scène afin de se présenter à vous. Ifan Ta’ora, grand artiste de rue, ayant organisé un magnifique bal aérien dans un village voisin, fidèle chevalier qui sauve la veuve et l’orphelin durant un terrible incendie dans ce même village. Le ton qu’il emprunte était un brin romantique et chevaleresque. Je me présente devant vous afin de vous proposer ma main. Avec moi pour époux, je vous délivrerais de cette cage qui vous retient ! Nous deviendrons riches et aiderons les misérables à se soulever face à l'oppression de ce système qui les étouffe, nous deviendront leader du mouvement protestataire et ensuite... Nous dominerons le monde ! Finissait-il sa tirade avec un rire machiavélique.

Ifan était fier de sa petite scène, il n'avait jamais eu la chance de rencontrer une personne de si haute noblesse isolée comme elle l’était, il ne pouvait donc pas manquer une telle occasion pour orchestrer pareille saynète qu’il avait tant hâte de jouer, surtout avec de tels spectateurs. Il se relevait ensuite et s’approchait encore une fois d’elle avec un petit sourire railleur. “Alors mademoiselle, comment tu as trouvé ma prestation ?” Lui demandait-il tout en arquant un sourcil. Lorsqu’il mit fin à sa bouffonnerie et reprit enfin le sérieux qu’il devrait arborer face à une personne de tel prestige, elle était après tout, le personnage principal de cette histoire, ses yeux remarquait une chose singulière à propos de la jeune femme. Il n’y avait guère fait attention lors de sa comédie, mais la jeune noble dégage une aura d’essence magique différente de celle qu’il a l’habitude de voir. Pour être plus clair, la magie qui imprègne ses yeux lui permet de voir l’essence divine des gens sous forme d’aura. Ainsi, il peut distinguer quand la magie est utilisée et voir la forme qu’elle prend par la suite. Sauf que celle observée par Ifan à cet instant semble différente de toute celle qu’il a pu observer. Il voit distinctement celle émise par la jeune au rose cheveu, mais plus floue, plus diffus, comme-ci elle était perturbé ou superposé sur une autre. Cette particularité l’intriguait au plus haut point, qu’est-ce qui pouvait causer cela ? Ifan avait concentré toute son attention dessus et approchait son regard sur la jeune noble.

- Dis moi jeune fille. Qu’est-ce que tu es ? Pourquoi ton aura est-elle si particulière ?

Son timbre de voix était cette fois-ci bien plus austère qu’à l’accoutumé, ayant que très rarement pris un ton comme celui-ci, lui qui est d’habitude si léger dans sa façon d’être.

Hrp:

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MessageSujet: Re: Le Jour de la Rose - Heldor   Le Jour de la Rose - Heldor - Page 2 Icon_minitimeSam 15 Aoû - 23:06

Othello fut soulagée de le retrouver mais ne semblait pas avoir eu d'inquiétude particulière. Le léger ton de ses paroles et le mime d'une fausse bataille épique contre le voleur qui s'en était pris à lui le fit sourire. Il avait découvert au fil des jours depuis qu'ils s'étaient rencontrés au Haut-Monastère que la haute prêtresse était une femme pleine d'esprit et de vie. Il fallait bien avouer que son charme opérait parfaitement sur le comte de Béon.
Aussi, il la regardait avec intensité quand elle repassa à un ton plus normale pour exprimer les quelques soucis qu'elle s'était faite pendant leur séparation dans la foule. Elle fit remarquer que Walter avait eu l'air soucieux au moment de la pousser à quitter le cortège.

- Ne t'inquiète pas trop, commença-t-il avant d'hésiter sur la formulation de sa réponse. Je ne sais pas trop, je ressens une impression diffuse, comme si un danger nous guettait, comme si l'on nous observait. Une espèce de poids qui pèse sur la ville. Mais je suis sans doute fatigué ou la foule m'a juste sur les nerfs.

Il termina avec un petit sourire et un haussement d'épaules, signifiant son incapacité à vraiment expliquer la raison de son inquiétude. Tout en parlant, Othello l'avait entrainer dans la direction des appartements dans lesquels ils résidaient. Il remarqua qu'elle était véritablement curieuse vis à vis de la réaction de Walter, aussi s'évertua-t-il à lui expliquer ce qui le dérangeait plus précisément.

- Il y a comme un genre de vrombissement lointain dans l'air, si je me concentre, j'ai presque l'impression d'entendre une mélodie enfantine... C'est comme si quelque chose trainait à l'orée de mon angle de vision et se dérobait à chaque fois que je me tournerai pour l'apercevoir. Toujours à peine perceptible du coin de l'oeil. Et cela m'a donné une impression de danger.

Il se tenait côte à côte, comte et duchesse, chevalier et prêtresse, discutant. Walter était tout proche d'elle et ressentait toujours le besoin de la protéger de cette impression de menace...

- Et puis, dans la foule, il aurait difficile de faire face à quoi que ce soit qui nous aurait menacé. Alors, je me sens bien plus tranquille avec une plus grande liberté de mouvement.

Si des assaillants s'en prenait à la populace, la difficulté aurait été de dégainer son épée et de se mouvoir sans risquer de blesser les passants. Repérer précisément l'ennemi aurait sans doute été également une tâche ardue. Mais maintenant qu'ils remontaient la rue en sens inverse, le flot de festivaliers s'amenuisait peu à peu. Il était simple de déambuler sans se cogner aux autres.

- C'est sans doute le chevalier errant habitué aux grands espaces qui n'est pas habitué à autant de foule d'un coup qui a voulu retrouver un terrain plus confortable, lâcha-t-il avec un petit gloussement pour détendre un peu l'atmosphère.

Il n'écartait pas la sensation étrange de son esprit, mais pour l'instant rien ne lui montrait qu'un réel danger s'apprêtait à fondre sur eux ou sur la ville.
S'approchant de la place où ils avaient dégustés les pâtisseries, la sirène eut son regard attiré par un étal d'étoffes. Les tisserands vanésiens étaient réputés dans tout le royaume pour leur talent et la qualité des tissus qu'ils utilisaient pour leurs réalisations. Walter suivit donc Othello jusqu'à l'étal. Il observa la grande quantité de tissus. S'il réussit à distinguer plus ou moins les tissus de grandes qualités, force était de reconnaitre ses lacunes en ce domaine.

- Je saurais sans doute te conseiller sur des pièces d'armures, une arme ou une monture..., fit-il d'un air léger tout en essayant de repérer des tissus de jolies couleurs.

Ce fut sa compagne qui s'arrêta sur un magnifique tissu de soie aux couleurs du Béon : jaune et bleu. C'était visiblement un tissu de haute qualité. Walter n'aurait pas su évaluer sa valeur. Les vêtements qu'ils avaient achetés dans sa jeunesse avaient toujours été simple et il les gardait longtemps. Il prenait soin d'une tenue pour les grandes occasions surtout. Et même cette dernière se retrouvait bien vulgaire à côté des chevaliers membres d'une maisonnée noble. Depuis son accession au titre de comte, il pouvait compter sur la garde robe de la forteresses et sur la vieille tisserande et tailleuse qui régnait sur l'entretien des habits au sein de la demeure des Comtes de Béon.

- Exactement les mêmes nuances, répondit-il à Othello.

Il resta un instant silencieux, regardant le beau visage de la duchesse. Son regard pétillait d'une bonne humeur et d'une envie de vivre débordante. Sans même y penser, il posa sa main sur la sienne. Cette dernière lui désignait le tissu et il l'enserra avec douceur tout en lui souriant. Walter se rendit compte de son audace après coup. Le rouge lui monta doucement aux joues, mais il garda sa main où elle était. Son intention n'était absolument pas de la brusquer, il avait d'ailleurs agi tout naturellement et avec douceur.
Mais son esprit tournait à une vitesse infernale. Jamais il ne s'était retrouvé dans la position de faire une vraie cour à une vraie dame. Une dame qu'il désirait véritablement, pour son esprit, sa gentillesse et sa beauté. Les affres des premiers amours ressurgissaient en lui. L'angoisse face à la réciprocité ou non de ces sentiments...
D'un revers mental caractéristique d'un guerrier pragmatique, il balaya ses angoisses et interrogations pour se recentrer sur le moment présent.

- Avec nos vêtements couverts de suie et sans doute d'un peu de sueur, nous devrions pouvoir nous offrir ce petit plaisir.

Se tournant, vers le marchand, il lui indiqua qu'il prendrait le tissu qu'Othello avait déniché.

- Je serais honorer de te retourner la faveur de te découvrir un tissu remarquable, mais mon œil est peu aguerri. Il va donc falloir m'apprendre... Déjà, as-tu une idée sur ce que je pourrais faire de ce tissu à mes couleurs ?

Il écouta avec attention, très curieux d'entendre l'avis de la douce prêtresse et attentif aux tissus qui lui plaisait particulièrement.
Se rendant compte qu'ils avaient encore un peu de temps - leur sortie du cortège s'était déroulée plus rapidement que prévu, finalement - ils purent déambuler devant l'étal, discutant tissus avec bonne humeur et humour. Le marchand se faisait un plaisir des les conseiller, sentant les bonnes affaires et des gens avec des moyens.

Sur la place, un peu plus loin, Walter était loin de se douter que Pandora Vanes se trouvait abordé par trois individus qu'il avait croisé au petit village qui avait failli brûler plus tôt dans la journée. D'ailleurs, dans son esprit, il était sûr que la jeune fille, cadette d'une des plus puissantes familles du royaume, avait sans doute profité du cortège pour s'aventurer soit plus avant dans la ville afin de l'explorer, soit pour rentrer auprès de ses femmes de chambre afin de se préparer au bal donné en son honneur.


Le Jour de la Rose - Heldor - Page 2 1550329792-ai8hbr85iqh01
Image tiré des artworks de Kingdom Come Deliverance
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MessageSujet: Re: Le Jour de la Rose - Heldor   Le Jour de la Rose - Heldor - Page 2 Icon_minitimeDim 16 Aoû - 14:47


L'heure était aux réjouissances et la masse compacte des joyeux vanésiens se dirigeait presque comme un seul homme vers le palais. Nyx s'interrogea sur cette destination, c'était le centre de la ville certes mais, pourquoi aller tous là-bas ? La ville était grande et sa réputation loin d'être usurpée. Toute la puissance de la noblesse en place suintait de ces pierres blanches, trop lisses, trop parfaitement alignées. Heldor. Levant les yeux sur une énième statue de lion ailé, la danseuse écoutait ses compères avec intérêt.

Ifan fit quelques hypothèses sur l'étrange symbole détecter par Frelsi. Une secte secrète qui voudrait s'en prendre aux Vanes ? L'écluse serait un point de rendez-vous ? Ou une cache peut-être. Cela pouvait se tenir. Tout autant que la simple gravure faite par un enfant en mal de distraction. Cependant, alors que le terran parlait de sombres desseins autre que les leurs, Nyx tendit l'oreille. Il y avait comme une mélodie, différente de celle des troubadours qui continuaient leur avancée. C'était plus lent, plus rêveur, à peine perceptible d'ailleurs. Il y avait quelque chose de dérangeant dans cette mélopée mais la syliméa n'arrivait pas à déceler quoi exactement. Puis son attention fut attirée par le son de claques qui s'enchainaient sur les joues du terran un brin invasif et la mélodie lui sortit de la tête.

Lorsque Frelsi ralentit le pas, l'argyrienne fit de même, suivant son regard jusqu'à une jeune fille en mauvaise posture. Une rose esseulée, se soutenant à un mur comme une vulgaire plante grimpante. L'image fit sourire la sombre créature, autant que les bouffonneries du nérozia qui se pliait à un jeu presque touchant de chevalier servant éperdu de romantisme. Est-ce cela que souhaitait les femmes distinguées ? Une cour bienséante, un joli garçon policé, rien surtout, qui ne sorte de la banalité de leur condition. Une romance comme on en lit cent. Un amour comme on le leur à vendu, dix gils le tome.

Le sourire de Manat se dissipa aussi rapidement que celui du terran. Il était sérieux tout à coup et cela ne lui ressemblait pas. Surtout, ses yeux dévoilés percevaient quelque chose. Une aura particulière ? La syliméa fronce les sourcils. Immédiatement elle pense à sa propre condition mais, s'il était capable de discerner les races il l'aurait déjà interrogé ou suspecté au moins autant que la jeune femme en face de lui. Que pouvait-il voir ?

- Arrêtes tes âneries, tu vois bien que tu la mets mal à l'aise !

Une tape derrière la tête rappel à l'ordre le nérozia trop insistant. Manat s'avance d'un pas de plus et s'incline légèrement devant la noble ascendance de son interlocutrice.

- Nous sommes enchantés de vous rencontrer Mademoiselle.. Daphnée. Ne prêtez pas trop attention à notre ami, sous ses airs polissons il est tout à fait inoffensif.

Il ne faudrait pas effaroucher la noble damoiselle. Manat se glisse à la gauche de la Rose, sans animosité mais sans hésitation non plus, se saisit délicatement de sa main.

- Vous semblez bien pâle, pouvons-nous vous porter quelconque assistance ?

Le contact est bref, semble tout à fait bienveillant bien qu'un brin trop tactile pour le goût des heldaris ou des nobles gens en général. Malgré son apparente innocence, il n'a rien de naturel. Nyx n'a pas besoin de prolonger davantage le contact. Elle peut la sentir, cette aura si particulière.. Elle la connait.

Sous la bonté d'un sourire plein d'empathie qui s'affiche sur le doux visage de l'exotique danseuse, se cache le sourire du dragon oublié qui reconnait l'un de ces congénères.. encore à venir. Pandora Vanes, fille du duc de Vanes, bien aimée des Dieux et du peuple, douce rose aux effluves royales, attendait un heureux évènement.
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MessageSujet: Re: Le Jour de la Rose - Heldor   Le Jour de la Rose - Heldor - Page 2 Icon_minitimeDim 16 Aoû - 20:01

Dans le sens où ce n'était que la deuxième fois qu'il parcourait la ville, trouver son chemin ne semblait lui poser aucun problème. Caché sous sa robe et la capuche de sa cape, le maitre herboriste avait parcouru les rues en direction du tailleur auquel il avait prit commande sans le moindre défaut. D'un sens d'orientation très intuitif, si la forêt ne lui posait aucun problème, un labyrinthe de maison et de boutique n'était pas plus difficile. Ce qu'il n'avait pas prévu par contre, c'est de prendre quelque chose pour transporter la tenue de bal ou la robe qu'il portait déjà sur lui.
Ce qu'il avait encore moins prévu... c'était d'avoir le coup d'oeil pour plusieurs tenues qu'il avait demandé de faire les ajustements après un premier essai.
La mode d'Heldor avait quelque chose de très agréable à l'oeil. Rien d'agressif comparé aux armures de la garde des lions, très élégant donc certaines ressemblaient fortement à sa tenue de haut-prêtre qu'il portait quotidiennement lors de ses déplacements ou de représentation officielle.
Le choix de l'habit qu'il allait porter lors du bal avait donc une très grande importance.

Allait-il porter un habit Hesperian ?
La dominante couleur du marron de la tête au pied était divisé en plusieurs parties. Le gilet de satin ou de soie uni allait être recouverte d'une veste à queue de pie, l'ouverture bordeaux décoré de motif en satin broché le donnerait l'allure d'un noble d'Hesperian. Ses fleurs allaient être caché par un foulard à jabots et ses jambes d'un pantalon long également décoré de motif en satin.
C'est la tenue qui serait le plus approprié pour le masque qu'il avait reçu de Vane Pandora lors de sa lettre qui l'invitait au bal d'anniversaire. La rose blanche qu'il y avait sur l'un des bords le représentait bien. Il avait même songé à la remplacer par une authentique fleur de pistilose pour la parfaite illusion d'authenticité. Sa chevelure étant elle-même argenté et parsemé de fleurs de manière naturelle, cela aurait pu être de trop.

C'est également ce détail qui le faisait chaviré pour son autre choix.
La tenue dominante verte de nuance très claire a très sombre avait attiré son regard par la ressemblant avec sa robe de fonction. L'extérieur tenant plus de la transparence que d'un vert très clair, les multiple couche n'allait pas le changer ses habitudes. Multiple couche qui d'ordinaire le protège des rayons nocifs des soleils. Les col croisé en V avait un charme qui allait lui laisser le choix de décorer naturellement cette partie par ses propres roses minuscules qui le recouvrait depuis le début de la saison douce.
De soie ou d'organdi, la tenue qui avait tout du prêtre avec une touche dont il ne pourrait en déterminer l'origine. Les manches semi-transparentes avait un petit motif de silhouette de feuille pour décoration. Très ample, le couvrant des épaules au pied, il avait un coup de cœur pour celle-ci qu'il pourrait porter comme seconde tenue officiel par ses gouts vestimentaires. Même si cette dernière le féminisait davantage.

Au vu que les deux lui plaisaient beaucoup, il prit donc les deux pour faire son choix de lui-même une fois de retour à l'herboristerie de la ville. Il avait très peu de temps pour prendre cette décision. La besace qui contenait les tenue une fois pliées et ajustées. Il prit soin de cacher ceci sous sa robe de haut prêtre avec la gourde dont le liquide restait toujours un mystère pour celui qui le regardera en boire lors du bal.
Les temps du trajet de retour allait être tout aussi rapide. Le chemin de l'herboristerie était proche de celle du château, il n'aurait donc aucun mal à retrouver cette dernière jusqu'à que ses oreilles soient attirées par une conversation dont il n'entendait que des bribes pour s'en approcher.

Si un homme faisait un long discours, prendre part à ce qui semblait être quatre personnes discutant comme pour proposer à se rendre au bal pourrait être impoli de sa part. Si ce n'est qu'il semblait avoir remarqué une apparence familière qu'il reconnut en observant attentivement son visage.
Confirmant que c'était bel et bien la jeune Pandora, accompagné de trois personnes qui formait apparemment un groupe. Ils n'avaient pas l'air méchant, mais voir quelqu'un qu'elle connaissait pourrait la rassurer.

Mademoiselle ?

Effectivement, énnoncer son nom de famille ne serait pas approprié avec des inconnus. Pour l'interpeler, sa voix qu'elle avait entendu par le passé devrait suffire. Sans compter qu'elle ne devait pas être à l'extérieur en tant qu'unique fille du duché, prononcer son nom pourrait être dangereux pour elle.
Cacher sous la capuche de sa cape, sa présence très marquante par son apparence singulière attirera sans doute tous les regards sur lui.
Le haut-prêtre de Delil ne s'attarda pas sur la robe qu'elle portait, mais plutôt sur sa présence ici. De multiples questions l'envahissaient. Il posa la question la plus appropriée :

Que faites-vous ici ? Votre famille va se mettre à votre recherche si vous ne vous rendez pas au bal.

Jouant les protecteurs tout en restant à l'écart, il mit une main sur sa poitrine en guise d'inquiétude et l'autre main tenant toujours ce qui se trouvait cacher en dessous. Puis une dernière question qui était cette fois adressé aux trois autres personnes, la tête penchée sur le côté avec une expression interrogative afin de ne pas paraître hostile à leur présence. Ses yeux d'or les regardant l'un après l'autre.

Qui êtes-vous ?


Le Jour de la Rose - Heldor - Page 2 Htp8
Handicap. Faculté magique grandement réduite.
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Pandora Vanes
MessageSujet: Re: Le Jour de la Rose - Heldor   Le Jour de la Rose - Heldor - Page 2 Icon_minitimeLun 17 Aoû - 22:38


Éblouissant était ce monde si plein de vie qu'il en déborde en mille et une couleurs. Les prunelles délicates de la demoiselle, sensibles artefacts d'une altération qu'elle voudrait en vain effacer, brûle son corps d'une réalité qu'elle nie : elle ne devrait pas être là. Ce monde, de joutes enflammées, de danses endiablées, de hurlements joyeux, de tambours tonitruants, ce monde d'odeurs alléchantes et de foule, ce monde là, n'était pas le sien. Elle n'était pas faite comme étaient faits les autres. On le lui avait répété pourtant à maintes reprises. Elle appartenait à un monde de sophistication, de délicatesse, de bienséance et de bienpensance. Une rose sous une cloche de cristal.

Ses yeux brûlaient, sa tête tournait, son corps chancelait. Pourtant, dans cette liesse qui n'aurait jamais du être la sienne, qui ne serait peut-être qu'un rêve d'ivresse passagère, Pandora Vanes souriait. Elle riait même, une main sur ses yeux douloureux, aveugle à ce monde qu'elle avait tant hâte de voir. Si bas que sans doute personne jamais ne l'entendrait et peut-être était-ce dans la discrétion de ce secret qui ne serait jamais gardé que d'elle, que son rire était le plus sincère. Qu'importe si elle ne faisait pas partie de ce monde. Était-ce si important ? Si ses souliers étaient de cristal, ne pouvaient-ils pas fouler le même pavé que ces souliers de cuirs et de suies ?

Le rire se tarit pour devenir un sourire serein alors qu'elle appuie son dos contre la froide pierre blanche d'Heldor. Elle retire sa main mais garde les paupières closes. Aveugle, peut-être mais, toujours là. Ses autres sens prenaient peu à peu le relais. Il y avait la fraicheur de la pierre dans son dos, la brise délicate qui se frayait un chemin à travers les ruelles pour soulever avec légèreté robes de soie et chapeaux élégants. Il y avait l'odeur des étals de gourmandises, le parfum des fleurs et ce petit quelque chose, cette épice qu'amène la tombée des soleils sur cette terre bénie des dieux. Il y avait aussi le goût du sucre, encore sur ses lèvres, le goût de ce regard volé puis partagé, de cet homme qu'elle avait peiné à reconnaître alors qu'elle avait encore les joues rondes. Ce n'était pas pourtant qu'il ait changé. Non, il était toujours le même, un chevalier bien avant d'être un comte. C'était rassurant quelque part, que l'homme soit resté, malgré ces quelques mois à gouter le pouvoir, l'influence, les jeux de politique. Il n'avait pas changé, c'était elle, qui avait changé.

La petite fille perdue dans l'obscurité qu'il avait rencontré, avait-elle vraiment disparue ? Pandora elle-même ne saurait l'affirmer pourtant, aveugle au milieu d'une foule inconnue, secrètement enfuit de sa tour d'ivoire.. Sans doute, n'était-elle plus tout à fait là même qu'alors. Les monstres qui la hantait n'étaient jamais loin, l'ombre de la guerre ne saurait jamais tout à fait quitté ses pas mais, au lieu de la craindre, elle la combattrait. Elle pouvait faire le bien autour d'elle. Elle pouvait, avec ses propres armes, se battre.

Ses pupilles ne souffraient plus qu'elle gardait encore un instant les yeux clos, profitant de cet instant arraché aux mondes. Le sien pouvait attendre. Celui là était peut-être douloureux, dangereux, elle allait l'apprécier. Lorsqu'elle rouvrit finalement les yeux, un visage connu s'approchait. Un charmant ovale encadré de mèches blanches qui la fit presque bondir en avant. Elle qui cherchait pourtant l'anonymat et le dépaysement, se trouvait si heureuse de voir ce visage familier. Sans doute parce que celui-ci partageait son secret et qu'il ne serait pas sévère.

À deux pas de sa couturière Pandora s'arrête, la femme aux doigts d'or était entourée de deux autres personnages. La jeune rose n'eut guère le temps de rendre ses salutations codés à sa complice que l'homme qui devait être son ami mit genou à terre. Se déclarant prince charmant et.. artiste de rue ? Il lui déclarait une flamme pour le moins inattendue et singulière. Il voulait devenir son époux et ensemble ils deviendraient riches. Pandora ne rêvait guère de richesse, sa situation actuelle était déjà plutôt confortable.. Le reste aurait pu être attirant, aider les plus démunis, c'était bien ce qu'elle comptait faire. Mais dominer le monde ?

Un brin décontenancée par cette déclaration grandiloquente d'un parfait inconnu ayant ployé le genou, la jeune demoiselle reste cois. Aucun homme n'avait jamais osé se montrer aussi entreprenant. Nul ne se risquerait à pareille déclaration sans être assuré d'une réponse positive de la demoiselle, ou plus exactement, de son père. La seule fille des Vanes avait bien imaginé cette scène des centaines de fois mais, pas une fois elle ne l'avait envisagé se dérouler ainsi. Ses prunelles roses se posaient avec désarrois sur le jeune homme à genoux. Il était plutôt joli garçon et même si elle n'était pas assez naïve pour ne pas comprendre qu'il se fichait un peu d'elle, elle ne put rien contre les rougeurs qui teintèrent bientôt la porcelaine de ses joues.

Lorsqu'il se relevait pour approcher et questionner la jeune femme sur sa prestation, Pandora préférait regarder ailleurs. Jamais aucun homme n'avait ainsi jouer avec elle, ou plutôt ne s'était jamais jouer d'elle ainsi. Elle avait pourtant affronté plus difficile question et moins subtile agression verbale. Les haut nobles et même quelques nobles nouvellement inclus dans les soirées mondaines l'avaient déjà mises à l'épreuve de plus ardues discussions, se croyant plus malins, plus cultivés qu'une enfant en pleine adolescence. Ils avaient ravalés leurs langues sans que jamais elle ne froisse l'étiquette. Si cet homme ci n'avait rien d'un noble si ce n'est quelques stéréotypes de chevalerie, pourquoi dérogerait-il à la règle ?

Pandora gonfla sa menue poitrine et redressa le menton pour affronter de face les verres teintés de son faux prétendant. Pour toute gifle, elle offrit un sourire aimable, de celui qui est à toute épreuve.

- Avec pareille prestation nul ne pourrait douter de votre talent de grand artiste de rue. Pourtant Monsieur, je me dois de répondre par la négative à cette belle démonstration. Voyez, je n'ai nul besoin d'être délivrer.

La noble demoiselle ouvre légèrement ses bras, libres de toute entrave, dans cette rue où personne n'irait la chercher, où personne ne l'attendait et dans laquelle elle était venue par ses propres moyens. Ses ailes, personne ne les porterait à sa place.

Toute à son sourire appliqué, le papillon qui déployait à peine ses propres élytres ne s'attendait pas à voir l'acteur se rapprocher dangereusement, une toute autre lueur dans le regard. L'avait-elle vexé ? Allait-il s'en prendre à elle ? Pandora recule d'un pas précautionneux. Il s'arrête finalement pour lui demander ce qu'elle était. Une question aussi rustre qu'elle lui volait presque son statut d'être humain. Une aura particulière ? La rose ne comprenait pas. Elle allait tourner la tête vers Frelsi pour y chercher des réponses mais surtout de l'aide quand la troisième personne qui accompagnait la couturière mit une claque à l'arrière du crâne du terran aux cheveux blancs.

Sa complexion et son habit semblaient indiquer que la jeune femme venait des déserts d'Argyrei mais rien dans son accent ne laissait deviner ses origines. Elle rassurait Pandora sur les intentions de son camarade et si son intervention fit redescendre un peu la pression dans les épaules de la jeune Vanes son approche fut presque aussi intrusive que celle de son camarade. Sans même s'en rendre compte, la rose se voyait déposséder de sa dextre. Il fallait dire qu'elle aussi, avait des yeux très particuliers qu'il était difficile de quitter. Elle était belle, sa silhouette et la forme parfaite de son visage semblaient tout droit sortis d'une peinture. Elle ressemblait à ces femmes mystérieuses et charismatiques dépeintes dans les romans d'aventures. On pouvait presque sentir le sable glisser entre ses doigts et l'encens parfumer ses cheveux d'ébène.

Pandora dégageait cependant sa main rapidement, non sans se départir de son sourire, elle hochait négativement de la tête.

- Je crains qu'il s'agisse là de mon teint naturel.

L'albinos n'était pas dépourvue d'humour sur sa propre condition et pour une fois, cela pouvait lui servir. Elle reprenait peu à peu contenance et s’apprêtait à interroger Frelsi afin qu'elle lui présente ses atypiques amis quand elle fut interrompue, fauchée presque en plein élan, par un coupable "Mademoiselle". Ses lèvres entrouvertes se refermèrent mais elle ne se tourna pas vers la voix masculine. Elle espérait qu'il ne s'agisse que d'une coïncidence, comme plus tôt avec la vieille femme.. Ou même que ce mot ne s'adresse pas à elle. Surtout, elle espérait qu'il ne s'agisse pas d'un Lion. Par les Dix, elle et sa complice avait mis tant d'ardeur et de minutie à préparer cette courte escapade, toutes ces chevelures roses, ces jours de préparation, cette robe qu'elle n'aurait jamais pu porter si elle ne s'était pas un instant défaite de son nom.. Tout cela ne pouvait avoir été fait en vain !

Hélas, les Dieux avaient leurs propres voies et la suite accabla la jeune femme d'une culpabilité qui était sienne, quand bien même elle tentait de lui échapper.

- Que faites-vous ici ? Votre famille va se mettre à votre recherche si vous ne vous rendez pas au bal.

Pandora accuse le coup, ses prunelles s'arrêtent un instant sur le visage de Frelsi, avec l'espoir fou d'y voir une porte de sortie qu'elle était bien incapable d'imaginer. Nulle échappatoire cette fois alors, lentement, la rose se tourna vers celui que les Dieux avaient envoyé pour la rappeler à l'ordre. Un dieu se tenait bien là, sur l'épaule de son élu, il avait du lui murmurer où aller. Pandora n'aurait pas cru que Délil soit finalement son chaperon. Elle n'eut aucun mal à reconnaître le Haut-Prêtre malgré sa large capuche et sa longue cape. À vrai dire, elle fut même soulagée que cela soit lui, et non un Lion. Elle s'avança sans crainte vers l'homme pieux, un sourire sincère éclairant son minois ravi.

- Vous avez pu venir ! Vous m'en voyez fort honorée.

L'honnêteté transparaissait aussi simplement que les soleils à l'aube sur le visage ouvert de la jeune demoiselle. Elle devait cependant faire attention, le Haut-Prêtre avait une certaine stature et il n'était pas vraiment le plus habile pour ne pas se faire remarquer.. C'est bien innocemment pourtant que la jeune femme porta un index sur ses lèvres roses.

- Je serais au bal sans faute, je vous en fais la promesse. Je ne fais rien de mal, je voulais simplement profiter des festivités et de mon peuple sans que personne n'épie mes moindres mouvements. Pourriez-vous alors.. garder ce petit secret, pour moi ?

Qui pourrait refuser de garder un petit secret pour la Rose d'Eridania ? Si son minois de femme gardait encore quelques traces de sa jeunesse, nul doute désormais qu'il n'était plus celui d'une enfant. La rose s'épanouissait sous les soleils d'Heldor et dans la chaleur d'un anonymat qu'il ne tenait qu'à un rosier blanc de faire voler en éclat, ou de protéger.


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MessageSujet: Re: Le Jour de la Rose - Heldor   Le Jour de la Rose - Heldor - Page 2 Icon_minitimeMar 18 Aoû - 1:02


La joyeuse parade venue des villages aux abords de la belle Heldor s'échoue au bas de la volée de marches qui mènent au palais ducal. Une vague qui ne se retirerait pas de sitôt et dont l'écume chantante attendait patiemment un écho. Cet écho, certains d'entre vous l'ont entendu. Charmés, indifférents ou méfiants, vous n'avez pas su identifier cette mélodie qui semble s'évanouir au creux de vos oreilles.

Inconsciemment vous ralentissez le pas, où que vous souhaitiez vous rendre, vous avez le temps, rien ne sert de vous presser. Si il y avait urgence l'instant d'avant, désormais caressé d'une paisible paresse, il vous vient l'envie de ralentir et de prendre ce temps qui jusqu'alors filait entre vos doigts. Quelque chose caresse votre bras. La brise de ce début d'Enkilil ? La main délicate de votre compagnon ou de votre compagne ? Vous baissez les yeux sur la douce sensation pour découvrir ce qui vous semble être un insecte lumineux. D'or vêtue vous vous rendez bien vite compte que ce n'est pas un insecte mais une minuscule méduse. Elle déploie son ombrelle et s'envole au-dessus de votre tête avec volupté. Si vous regardez autour de vous, vous verrez des centaines de ces petites créatures s'élever, pailletant le ciel qui s'assombrissait d'une myriade de points luminescents.

Le spectacle est aussi ravissant qu'il pourrait vous paraître chimérique mais captivés, vos yeux suivent la danse hypnotisante de ces créatures aquatiques flottant à quelques mètres au-dessus de votre tête. La mélodie qui guide vos pas ne cherche plus à se cacher alors que se dessinent comme autant de poétiques mirages, des nuées de poissons multicolores qui filent entre les spectateurs. Certains s'écartent sur leur passage, d'autres essaient de les attraper. Dans le ciel qui se teint d'or, un banc de raies déploie ses ailes en direction du palais.

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Vous les suivez jusqu'à ce qu'un nuage se détache du ciel. Une immense baleine projette son ombre sur la foule en contre-bas alors que d'un coup de queue, elle frappe un nuage qui semble s'évaporer en un millier de bulles défiant la gravité.

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Les plus sensibles d'entre-vous sentiront évidemment l'essence divine à l’œuvre derrière ces créations chimériques. Les plus observateurs, se douteront que cette manipulation de vos sens à sans doute quelque chose à voir avec cette mélodie qui vous envoute. Les créatures éthérées se dirigent toutes vers les marches du palais ducal. Si votre regard les suit et si vous vous rapprochez, vous verrez bientôt qu'une jeune femme se tient désormais assise sur ces marches. Ses lèvres laissent filer la mélodie qui vous étreint le coeur d'une douce poésie. La berceuse vous emporte dans ce monde onirique, à la frontière du réel, un voile féérique se pose sur votre âme charmée. Brusquement un sifflement vient perturber la mélodie, perçant le voile chimérique qui distrayait vos sens, une volée de flèches bien réelles menacent la chanteuse solitaire.

La foule n'a pas le temps de s'exclamer et les plus vaillants guerriers dans l'assemblée, sans doute un peu ralentis par la magie qui les entoure, n'ont guère le temps que de porter la main à leurs armes, qu'un homme en armure de lion s'interpose entre les flèches et la chanteuse. D'un mouvement ample du bras, il semble balayer les projectiles qui s'échouent sur les marches autour du couple. Dans sa main, les yeux les plus aiguisés pourront discerner l'éclat d'un catalyseur. Alors que la foule s'interroge sans pourtant arriver à percevoir d'où proviennent ces flèches et où peuvent bien se cacher ces agresseurs, la chanteuse se lève et entonne une toute autre mélodie. Vous comprenez, en entendant le rythme plus soutenu et guerrier de cette nouvelle chanson, que l'agression est certainement factice, orchestrée pour alimenter la suite du spectacle.

Une seconde volée de flèches transperce le ciel et c'est un mage, vêtu de rouge et d'or, arborant la tenue officielle des mages guerriers de Vanes, qui s'interpose. Il écarte les bras et une aura de flammes bleues s'élève, carbonisant littéralement les projectiles en vol. Cette fois, la foule comprend qu'elle n'a rien à craindre et applaudit, comme si elle avait devant elle de talentueux acteurs. Ceux qui auront les yeux plus aiguisés douteront pourtant du jeu d'acteur des interprètes, tous bien trop sérieux et appliqués tenaient plus à des combattants disciplinés ne se mettant en scène que pour mieux prouver leur valeur.

La chorégraphie bien orchestrée aurait pu se suffire à elle-même mais le challenge ne semblait pas assez élevé pour les fiers Lions. Sur la gauche de la compacte assemblée, des cris annoncent l'arrivée d'un adversaire bien plus redoutable qu'une volée ou deux de flèches meurtrières. Sur la pierre blanche d'une maison bourgeoise se dessine de bien sombres arabesques. Des serpents végétaux viennent enlacer les barreaux en fer forgés du balcon, au troisième étage. De l'angle de la rue on vit bientôt se détacher deux formes monstrueuses. De lianes et de végétations, animés, pour sûr, de funestes intentions, les deux terrifiantes créatures s'approchaient dangereusement de la foule qui oscillait entre panique et fascination.

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La nature avait-elle pu produire pareille horreur ? Par souci de rassurer la populace les mages actuellement à l’œuvre se trouvaient en réalité à la vue de tous, à quelques mètres derrière leurs créations. Des capes grises ne cachaient que peu l'habit officiel des mages de Vanes. Les golems végétaux ne s'attaquèrent d'ailleurs pas aux multiples cibles qui les regardait passer avec un mélange d'anxiété et d'envoutement. Ceux d'entre vous qui sont au fait de la politique Vanésienne, sauront sans doute dénicher derrière ces avatars de nature sauvage, agressive, ennemie des Hommes, le but recherché et la cible visée.

Les terrifiantes créatures se dirigent elles aussi vers l'innocente chanteuse qui ne cesse guère son chant. Il résonne dans votre crâne comme si elle usait de télépathie. Votre cœur s’emballe sur la moindre de ses intonations. Les fouets de lianes et les craquements des branches se font entendre jusqu'aux derniers rangs de la foule amassée au bas des marches alors que les golems lancent leurs attaques contre des Lions en armure. Ces derniers protègent un cercle de mages qui incantent. La psalmodie qui s'élève des voix masculines rejoint la mélodie entêtante de la chanteuse solitaire dans un concert qui vous laisse haletant. Vous pouvez le sentir, quelque chose va se produire, comme si l'essence divine se rassemblait en un seul point. Dans l'or du ciel, une forme se dessine quand soudain le grondement du tonnerre s'abat sur vous dans un  flamboyant rugissement.

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Le ciel explose alors que s'impose le lion rugissant qui vous domine de toute sa férocité. La nuit recule, sur les visages des spectateurs, une même lumière, une même chaleur, comme si ces flammes étaient bel et bien réelles. Son immense patte s'écrase sur le premier golem, il disparait dans les flammes, sans laisser aucune trace. Le second finira happer dans l'immense gueule du félin. Entre ses crocs, les branches et les lianes fondent comme le métal dans un fourneau, avant que le gigantesque animal ne referme violemment sa gueule sur la créature, le bois explose comme une buche dans le feu. Des étincelles dorées quittent la gueule du lion alors que sa silhouette s'efface non sans laisser une image persistante sur votre rétine. De ces étincelles naissent des feux d'artifices qui s'élèvent haut dans le ciel avant de s'ouvrir en corolles colorées.

Alors que vos yeux sont accaparés par le ciel, les Lions et la chanteuse quittent les escaliers qui leur avaient servis de scène. La mélodie entêtante a quitté votre esprit depuis le rugissement tonitruant du lion enflammé. Vous admirez le spectacle des feux d'artifices, visible jusqu'au Village que vous avez quitté quelques heures plus tôt.

Les feux s'éteignent dans le ciel sombre qui vous surplombe. Les soleils à l'horizon auront bientôt disparus. C'est un bruit sourd qui ramène votre regard sur les marches. Tout en haut de cette longue volée, les lourdes portes du palais s'ouvrent lentement, clôturant définitivement le spectacle. Les deux lions ailés qui gardent cette majestueuse entrée vous semblent désormais bien plus dangereux, ne pourraient-ils pas, eux aussi, prendre vie ? Ils resteront pourtant silencieux et immobiles alors que les murmures de la foule redeviennent rapidement des conversations excitées.

N'était-ce pas exceptionnel ? Comment les Lions pouvaient-ils faire tout cela ? Cette mélodie, cette fantaisie, une seule chanteuse pouvait-elle vraiment la mettre en place ? Et si ce n'était qu'une chanteuse et que d'autres mages se cachaient pour répandre la magie ? Mais que dire de ces golems, de ce lion, de cette explosion finale ? Qu'importe qu'ils se questionnent ou se perdent en exclamations conquises, tous parlent de ce spectacle qu'ils n'oublieront pas de si tôt !

Autour de vous, des visages anonymes se sourient et les premiers masques apparaissent. Ils sont peu nombreux au début et encore plus rares sont ceux qui se dirigent véritablement vers les marches. Vous comprenez avec le nombre grandissant de masques vous entourant que tous ne sont pas des invités. Dans la parade, les musiciens prennent le relais de l'envoutante chanteuse, sur des notes festives, les danseurs masqués ou non, reprennent où ils en étaient.

Sur les balcons, des applaudissement ponctuent les coups sur les tambourins. Si vous levez les yeux sur ces nobles visages, vous verrez que demoiselles et damoiseaux ont abandonnés leurs verres de vin et peut-être un peu de leur airs hautains pour taper dans leurs mains en rythme avec la foule. La ferveur de ces festivités extraordinaires est partagée et cela se ressent dans toute la ville.

Partagerez-vous quelques pas de danse avec les joyeux artistes venus du village et de tout Vanes ou bien, paré de vos plus beaux atours, gravirez-vous les marches jusqu'au Palais ducal ?

~✿~
Partie HRP

Voilà qui sonne l'heure du bal ! Les portes viennent de s'ouvrir, vous n'êtes pas obligez de vous y engouffrer tout de suite si vous souhaitez profiter encore de la ville ou si vous n'avez pas fini vos préparatifs. Les festivités continuent dans la ville, si vous ne souhaitez ou ne pouvez pas participer au bal, ne vous inquiétez pas, vous aurez aussi de quoi festoyer.

Pour ceux qui souhaitent entrer, je vous invite à rejoindre ce nouveau sujet : Le Bal de la Rose - Palais ducal N'oubliez pas de lire les règles avant de poster.

Pour ceux qui souhaitent rester dans la ville d'Heldor, je vous invite à poursuivre vos rps dans ce sujet.

Vous pouvez évidemment aussi décider de retourner au village !

En vous remerciant encore de votre participation ! N'hésitez pas à me contacter si vous avez la moindre question.

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MessageSujet: Re: Le Jour de la Rose - Heldor   Le Jour de la Rose - Heldor - Page 2 Icon_minitimeDim 23 Aoû - 18:45

La chaleur évanescente d’une paume, d'une peau qui se pose et étreint doucement et sans violence. Alors que la sirène montrait distraitement l’étoffe colorée au chevalier, il vint enrober sa main par la sienne, la serrant avec une douceur délicate, tendre, un touché qu’elle accueilli avec bienveillance et surprise. C’était une sensation chaleureuse et paisible, la rigueur sage des doigts usés par les lames et le cuir, une peau martelée mais surprenant douce.
Dans le piège de ses côtes, le cœur de la sirène se fit tambour, un tam-tam battant au rythme de la parade qui couvrait à plein poumon les compressions de ses artères. Pendant une seconde, elle regarda leurs mains unies, et comme pour freiner son cœur, elle laissa dans l’ambre de ses yeux le temps s’arrêter. C’était une vision qu’elle n’avait plus connue depuis de longs mois, une sensation paisible et protectrice, un bouclier digital qui enveloppait sa main. Et pourtant… Pourtant elle ne pouvait se résoudre à laisser partir ses souvenirs qui se faisaient maintenant plus vifs que jamais.

Lentement, elle libéra son souffle pris en otage par ses lèvres, son regard captif de leurs mains jointes, le sang qui vint envahir ses pommettes rosées, et elle se retourna vers Walter, dont les yeux crépitaient d’étincelles et de feu, de vie. Cette lueur… En réponse à l’azur de ces prunelles, son propre visage se teinta de frissons et de douceur, d’un sourire reconnaissant et bienveillant, camouflant adroitement les vagues hurlantes qui tapissaient son cœur, tiraillé par la présence trépassée de Fenris qu’elle n’arrivait toujours pas à pleinement laisser partir. Et qu’en était-il de des propres sentiments ? Troublée au-delà de sa compréhension, la prêtresse sentait le poids de ses émotions sous les battements de sa tempe, mais la main sur la sienne l’aidait à s’ancrer dans un présent festif : ce serait une honte de gâcher ce moment avec des considérations nostalgiques. Othello se ressaisit bien vite, chassant l'imbroglio de sentiments qui tourbillonnaient dans son cœur pour revenir au tissu, à Walter, et à leurs doigts entremêlés.


« - Une cape, une écharpe… Un pourpoint peut-être, avec l’aide d’un bon couturier. » En même temps qu’elle imaginait atours et vêtements, ses doigts parcouraient distraitement le tissu, le regardant du bout des yeux sans vraiment le voir. La soie avait la vertu de la douceur, un touché élégant et noble que l’on ne pouvait associer qu’à la richesse, le nom d’une grande maison ou les jeux de pouvoirs. « Tu pourrais même en faire une chemise, si tu aimes les costumes un peu bigarrés. »

C’était vrai que le motif et les couleurs ne se prêtaient pas vraiment à une pièce d’importance, mais cette audace serait très certainement remarquée et remarquable, et signerait presque l’aube d’une nouvelle ère de l’habillement. Walter, qui irradiait de simplicité et d'une humilité cavalière, n’avait pas l’air de se préoccuper des derniers caprices de la mode ou de la vie mondaine. Elle appréciait d’ailleurs ce détachement sincère, dans lequel elle voyait une forme d’abnégation. Amusée par l’idée du chevalier arborant fièrement pareil habit, elle laissa volontairement planer un nuage de doutes autour de sa dernière idée, ne voulant pas facilement vendre la mèche sur le sérieux, ou non, de ses propos. Après tout, la vie réservait bien des surprises, et il n’était pas exclu qu’un soudain besoin de couleurs se manifeste brusquement.

Le sindarin face à eux finit par se mêler avec finesse à la conversation, devinant l’exploration oculaire et parfois digital qu’ils entreprirent parmi sa cargaison. Il avait l’explication sérieuse et raffinée, et ne manqua pas de leur livrer des détails sur la provenance de tel ou tel tissu. Othello écoutait avec attention ce qu’il leur murmurait, tout en appréciant les efforts que le comte faisait pour découvrir cet univers qu’il avait avoué ne connaître que très peu. Pendant quelques minutes encore, ils échangèrent joyeusement, alors que la sirène cherchait attentivement l’heureux élu.

« - Que penses-tu de celui-ci ? Quoi ce carré là serait aussi très beau. » Au terme de ses pérégrinations, elle présenta au cavalier un carré de velours d’un profond bleu nuit, et un autre, de soi également, du bleu royal du cobalt. Attentive aux conseils que lui ferait le cavalier, elle choisirait le fruit de ses réflexions. Avec cela, elle se décida subtilement pour une demi-douzaine d’autres étoffes, flanelles, cotonnades, et tulles, s’assurant que les niveriens puissent profiter de quelques nouvelles parures. Ils échangèrent encore pendant quelques minutes avec le sindarin affable, heureux d’avoir pu trouver des clients à la hauteur de ses marchandises, et de pouvoir écouler un peu plus son stock.

Mais le temps de rejoindre leurs suites et leurs tenues de bal arrivait vite, et ils durent se séparer du marchand pour disparaître dans la foule. Au moment de prendre la fuite, Othello eut la très net sensation qu’on lui ravissait la main- le comte aurait il choisi de changer de côté ? Pour s’en assurer, elle baissa discrètement les yeux, pour découvrir à la place un majestueux scarabée d’or. Ses prunelles s’écarquillèrent brusquement, rondes de surprise et d’émerveillement pour la créature féerique, aussi scintillante que le ciel du soir qui chavirait enfin vers la nuit. S’abandonnant à la contemplation de ce curieux spectacle, elle avança distraitement, se préparant à être surprise à chaque pas, s’assurant du bout des yeux ne de plus perdre, cette fois, le chevalier dans la foule.

Bientôt, le ciel tout entier se para de vastes et grands animaux d’or, se détachant nettement dans le ciel nacré de rouge, fruit d’une magie d’illusion, certainement, mais qui n’en était pas moins magnifique. Dans sa robe à présent tachée, grise et effacée, la sirène se sentait vivre un conte éveillé, déambulant dans une fresque enchantée et musicale où chaque acteur était un personnage de plus d’une peinture mythologique. Quelques masques fleurirent au hasard des visages, signe que leur échéance arrivait bientôt à son terme. Les lanternes fleuris s’allumaient aussi de ci de là, une guirlande vacillante et safranée qui charriait derrière elle des parfums de cires et d’encens. Les sourires étaient sur toutes les lèvres, et Othello n’était pas une exception. C’était un point d’orgue, l’épitaphe d’une journée enchanteresse.
Au loin, au bout de la rue qu’ils avaient remontée, elle percevait distinctement la mélodie enfantine que Walter avait évoqué, et elle comprit alors qu’il avait dû entendre sinon une répétition, au moins les premières notes de cet étrange spectacle. Des gerbes et des lumières rythmaient lumineusement cet horizon mondain, à présent, alors que les vives exclamations de la foule indiquaient qu’ils devaient manquer un spectacle passionné.

Pourtant, Othello ne le regrettait pas. Elle appréciait d’être loin du cœur de la foule, à déambuler dans les méduses flottantes et l’or des lanternes, deux êtres parmi les hommes sans couronnes ni auréoles. Sur la place, une gigue joyeuse avait débuté au son d’une mandoline et d’une flûte, et elle voyait encore quelques gens se lécher les doigts, signe qu’ils avaient au moins pu offrir aux habitants un peu de joie supplémentaire. Ses yeux sombres pétillaient avec amusement, profitant une dernière fois de Walter pour parler sans entrave, discutant tranquillement, ne se cachant pas d’être émerveillée par le spectacle qui leur était donné de voir. Elle complimenta d’ailleurs tout ce qu’elle voyait, une enfant candide devant un conte de princesse, échappant une dernière fois à la fatalité de ses fonctions.


« Le Duc doit aimer sa fille de tout son cœur. » Finit-elle par avouer au bout de leur périple. « C’est à couper le souffle. »

Arrivés devant leur hôtel particulier, Othello balaya une dernière fois l’horizon de la fête. Et avec surprise, il lui sembla distinguer la crinière blanche et désordonnée du danseur trop cavalier qui l’avait soulevée un peu plus tôt. Il semblait s’être découvert une nouvelle bonne amie, petite pervenche fluette et rosée adossée à un mur. La foule l’empêcha de distinguer le reste de la masse, et bientôt un groupe de danseurs finit d’occulter complètement sa vision, laissant aux amants le reste de la soirée. Avec le sourire amusé d’une mère, Othello se dit innocemment que le monde n’était au fond qu’un bien petit endroit, avant de poser une main pesante sur la poignée de la porte.


« Heureusement pour nous, ton intuition ne s’est pas réalisée. » Othello lança à Walter une ultime boutade, finalement soulagée qu’ils n’avaient pas eu à subir d’assauts ou d’attaques. Elle ouvrit discrètement la porte sur l’effervescence de leurs accompagnants, débordés, fatigués et peut-être un peu ivres, une troupe qui les accueillit avec des yeux ronds de surprise en voyant leurs états respectifs. Déjà, une prêtresse de Kesha, une zelos de plusieurs centimètres plus grande qu’eux, la dévisagea avec sévérité pour l’inviter à la suivre, employant un ton bien plus impératif que les mots employés. Se retournant une dernière fois vers le chevalier avant de monter vers les étages, elle lui sourit, peu certaine d’être prête à laisser la féérie derrière eux pour entrer dans l’arène. « A toute à l’heure, Walter. C’est une autre partie qui va se jouer maintenant. »
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MessageSujet: Re: Le Jour de la Rose - Heldor   Le Jour de la Rose - Heldor - Page 2 Icon_minitimeDim 20 Sep - 12:23


Le Jour de la Rose - Heldor - Page 2 Xdd1

Chez ces gens-là...On n'vit pas, on triche.


Notre amie était sans doute passée par l'intégralité des émotions en entendant son compère. Vraiment, et définitivement, il ne percutait absolument pas le sous entendu et le langage codé, en plus de donner dans le grotesque avec sa prestation frôlant l'insulte et la misogynie. Si le but était de les griller définitivement auprès de la perle du jour, c'était chose faite.
Pandora avait régit avec toute l'élégance dont elle savait faire preuve, mais ce cher Ifan avait vraiment eut le tact et la discrétion d'un éléphant dans une maison en verre.
Mais à peine avait-elle eut envie de l'étriper sur place qu'un intrus vint mettre son grain de sel.

Un mélange d'austérité, de paternalisme, d'arrogance, arrosé d'une bonne dose de suspicion.

Si Dame Royeli, cette gargouille qui servait de suivante à la Rose, paraissait avoir eu une porte de geôle pour guide en terme de sympathie et de tout ce qui touche à l'amabilité, elle était presque plus avenante que cet inconnu qui venait d’interrompre la discussion entre les trois Nérozias et la jeune Vanes.
Frelsì mourrait d'envie de le voir partir, vite. Ses remarques et questions embarrassantes avaient fait leur effet sur notre amie. Elle été parfaitement agacée par cet individu moralisateur au discours paternaliste. Elle prit cinq secondes afin d'observer un peu mieux ce spécimen de noble beaucoup trop curieux. Son allure quelque peu particulière, quasiment cérémonieuse lui parlait vaguement. Il devait être un ami de la famille Vane et sans doute très bien placé pour lui parler de cette façon, et Pandora semblait le connaitre, et dans cette situation précise, le craindre. Non, ce n'était pas n'importe quel noble qui avait eut un peu plus de chance à la naissance, il était de toute évidence de ces gens très instruits et très estimés. On lui avait parlé d'un certain herboriste avec cette allure particulière, mais impossible de se souvenir de son nom.
Peu importe. Il ne manquerait pas de l'annoncer prochainement. Elle se tourna vers lui, prenant son plus sincère air de diplomate. Il faut dire les années au service de ces dames de la "haute" ne lui avaient pas été inutiles. Des armes dramaturgiques indispensables aujourd'hui dans ses fonction auprès des Nérozias. La tête haute et l'air courtois et s'adressa à ce nouvel interlocuteur.

Nous sommes des amis de Mademoiselle... Ces charmantes personnes qui m'accompagnent et moi-même sommes venus célébrer ce grand jour avec Mademoiselle. Si vous le permettez nous nous assurerons que notre amie commune respecte son devoir et arrive à temps pour honorer ses convives.

Elle sourit à l'inconnu, avant de se pencher pour lui toucher l'épaule. Frelsì lui glissa discrètement :

Soyez clément, nous avons tous eu cet âge là... Ce n'est pas comme s'il était dans les habitudes de notre Pandora de désobéir et de se mettre en danger.

Elle se redressa, le fixant dans les yeux, avant d'incliner poliment la tête.

Mademoiselle Heilagt, et... Vous monsieur ?

Elle accorda un regard complice à la jeune Vanes, qui avait l'air d'une enfant suppliant pour que l'on ne lui reproche pas sa bêtise du moment. La terrane aux cheveux roses attendrissait toujours autant notre oreille baladeuse. Malgré tous les efforts que son monde lui demandait, malgré toutes les exigences qui pesaient sur ses épaules, elle était traitée ici et maintenant comme une vulgaire adolescente par un personnage qui de toute évidence avait oublié le fait d'avoir été sans doute, un jour, lui aussi un rêveur. Notre amie trouvait la situation tout à fait injuste et surtout irrespectueuse pour sa nouvelle protégée. Elle aimerait pouvoir lui proposer mieux qu'un avenir à devoir justifier de tous ses faits et gestes, à devoir composer avec de vieux aigris.

Une chose lumineuse vint détourner son attention de sa rêverie. C'était là à deux pas. Elle fixa la chose avant d'y reconnaître une créature dont elle avait vu le descriptif dans un de ces nombreux livres.  Mais là, elle n'était de toute évidence pas "réelle". Son œil suivait la méduse, qui voguait vers un spectacle tout à fait unique et inattendu.

C'était peut-être là leur chance de sortir de cette conversation qui lui semblait durer depuis des semaines. Elle se tourna vers ses deux acolytes et la jeune Vanes. Attendant de savoir ce qu'ils en pensaient.

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MessageSujet: Re: Le Jour de la Rose - Heldor   Le Jour de la Rose - Heldor - Page 2 Icon_minitimeSam 26 Sep - 11:50


La délicieuse enfant n'était qu'un bourgeon dans un monde de ronces acérées. Une rose en devenir, peut-être. Si ses pétales ne se déchiraient pas en tentant de s'épanouir. Si on ne posait pas sur elle, une cloche de verre sous laquelle, elle suffoquerait. Si elle ne préférait pas devenir ronce, pour se fondre dans la masse de ses congénères. Si. Tant de Si. Et pourtant, le danger le plus persistant restait invisible.

La délicate écarte ses doigts de porcelaine de la main chaude qui l'enserrait. Le dragon range ses griffes, elles ne sont pas pour aujourd'hui. Manat sourit bien sagement à la remarque de la noble demoiselle sur sa pâle complexion. Elle avise du coin de l'oeil, la capuche qui s'approche bien trop directement vers eux. Un homme qui ne tardera pas à faire irruption dans leur conversation. Quel rustre que voici. N'apprend t-on donc pas aux nobles à ne pas interrompre les conversations auxquelles ils ne sont d'ailleurs, pas conviés ?

Mais l'homme n'est pas noble de naissance. Il n'est peut-être même pas noble du tout. Il peut bien cacher son visage sous une capuche, son vêtement parle pour lui. Voilà donc venir un apôtre envahissant de la branche des croyants invétérés et potentiellement décérébrés. Nyx n'a que peu de considération pour les Dieux et leurs adorateurs. Les croyances des hommes ne sont que de vagues chimères, les aveuglants plus souvent qu'elles ne les illuminent.

L'homme portait en tout cas les chaines auxquelles la rose fugitive cherchait à échapper. Elle ne se défendait pas si mal, l'enfant chérie des Vanes serait-elle une rebelle dans l'âme ? Sa plaidoirie serait cependant interrompue par le passage impromptu d'une.. méduse ? La petit chose lumineuse flottait là, comme en plein océan. Un instant interloquée, l'argyrienne suivit du regard l'étrange et féérique balais qui réunit bientôt une dizaine de boules lumineuses. Quelque chose se dessinait sur l'horizon, comme un parfum d'éther, la mélodie d'un spectacle.. Il n'en fallait pas plus. La danseuse glissait subtilement entre le prêtre et la pieuse petite rose, une ombre féline, gracieuse, que la suie ne saurait que doter d'une touche de charme sauvage. La panthère et ses yeux d'émeraude scintillants glissait un regard à la jeune Pandora.

- Vous ne voudriez pas manquer le clou de ces festivités, n'est-ce pas ?

Puis, l'exotique créature se tourna vers le mystérieux chaperon.

- Vos intentions sont nobles et vous ne voulez pas gâcher le plaisir si rudement acquit de votre protégée, j'en suis certaine.

Le ton était doux, bienveillant, agrémenté de l'accent discret mais chantant du désert argyrien. Les yeux de biche de la danseuse avaient déjà captivés plus d'un homme mais, Manat ne comptait certainement pas que sur les charmes de son joli minois. D'ailleurs, ses yeux quittèrent bientôt l'ombre du visage de l'homme pour pointer le ciel avant qu'elle ne lève le bras pour désigner une ombre dans le ciel.

- Serait-ce.. une baleine ?

Que l'homme regarde le ciel ou non, il était de toute manière trop tard pour stopper le mouvement de foule qui avait débuté avec l'apparition des méduses. Tous à présent se pressaient vers les marches du palais pour voir la suite du spectacle et la maligne créature comptait bien profiter de ce bain de foule. Sans attendre la réaction du prêtre, elle se détourna, empoigna les poignets de Frelsi et Pandora et s'enfonça dans la foule en direction du palais. Au milieu des chevelures roses, celle de la jeune Vanes serait rapidement anonyme. Manat ne doutait pas un instant qu'Ifan avait suivi le mouvement.

Les nérozias disparurent dans la foule compacte, la frêle silhouette de la jeune Vanes n'était pas difficile à dissimuler dans cette masse grouillante et fébrile. Manat se déplaça légèrement vers Frelsi pour lui murmurer quelque chose à l'oreille, puis, libérant la captive petite rose en la laissant aux bons soins de la blanche daphné, elle s'évapora dans l'ombre de la foule.
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MessageSujet: Re: Le Jour de la Rose - Heldor   Le Jour de la Rose - Heldor - Page 2 Icon_minitimeMar 29 Sep - 11:31

La réaction première de la jeune femme, paniqué d'avoir été découvert à l'extérieur du palais, fut à penser qu'un garde l'avait reconnu.
Le ton qu'il avait employé n'était pas forcement le meilleur. Le détail qui lui échappait était surtout si ses interlocuteurs qui se trouvaient avec elle à son arrivée, connaissait son identité. Faire exprès de ne prononcer ni son nom, ni son rang était donc intentionnel.
En s'approchant, elle se retourna pour faire face au destin qui se trouvait n'être qu'une connaissance et non un garde. Visiblement rassurée et s'avança vers lui, ravie qu'il ait pu répondre à sa lettre, en sachant qu'il avait déjà été invité pour son anniversaire lors de leur première rencontre qui avait pour sujet la maladie qui se joue à l'heure actuelle.
Aujourd'hui donc il était également là pour les deux raisons.

Nous ne pouvions pas refuser l'invitation.

Le faible sourire caché sous la capuche. Le fait que la jeune femme fit silence sur sa position et aussi le fait qu'elle soit en secret ici pour une raison qu'il pouvait bien comprendre. La liberté de mouvement dont elle était privée dans le palais était une raison bien suffisante, malgré tout ce qui l'interpellait c'était le fait qu'elle soit seule en compagnie de personne qu'il jugeait lui-même inconnu et donc potentiellement dangereux.
Malgré tout, la première à avoir réagi dans la demande d'identité confirma deux faits : elle connaissait Pandora, le nom et possiblement son titre. Ce qui voulait dire qu'elle connaissait la jeune fille. Restant pourtant méfiant sur les deux autres malgré ses dires et ne put que correspondre au vœu de la rose d'Heldor de garder ça secret.

Tant que vous ne risquez rien, nous resterons silencieux tel un buisson de roses...

Avant de se tourner vers mademoiselle Heilagt qui s'était présenté et attendait de l'inconnu encapuchonné le même retour.

Balibe, herboriste. Ne vous en faites pas. Nous voulons seulement qu'il ne lui arrive pas malheur.

Ne donnant que son nom de famille comme son interlocutrice et ses intentions, il laissa ses yeux et visages caché. Non pas par méfiance, mais parce qu'il se trouvait avoir la même caractéristique de la jeune Pandora sans avoir fait le nécessaire pour se protéger du soleil comme elle l'avait fait. Protection qui était pourtant de son cru.

À cet instant, feu et couleur envahissent le ciel. Si dans les premiers lieux, il continuait d'observer les trois inconnus et la jeune Vanes, les deux qui avaient prises la parole laissait le dernier sans voix depuis qu'il était arrivé. Si l'homme paraissait quelques peu fanfarons au début, il ne bougeait plus. Le fixait-il ? Peu importe son regard, il semblait appuyer sur Duscisio comme s'il voyait quelques choses que les autres ignoraient. Portant le regard sur le fanfaron silencieux durant une à deux secondes, il se détourna sur la princesse avant de regarder brièvement le spectacle par simple curiosité, les explosions de lumières l'attirant volontairement à contempler le ciel.
La foule qui suivait alors à ce moment fut partie prise à l'évaporation du groupe féminin, ne laissant que leur compagnon sur place.
Duscisio n'eut le temps que de les voir se faufiler dans la masse rose qui permettait déjà de confondre la fille de la duchesse et la population. Stratagème qui l'avait déjà troublé avec le ménestrel quand plusieurs filles et femmes s'attroupaient autour d'eux.

Se retrouvant alors seul, il resta un très court instant immobile, le regard surprit et pria pour que la jeune Vane retourne au palais sans la moindre égratignure.
Ne sachant que faire, le retour à ses affaires semblait le plus judicieux. Même s'il avait tout de même une certaine inquiétude pour la jeune femme qui fêtait aujourd'hui son anniversaire, il devait lui aussi se préparer pour le bal.
En direction de l'herboristerie où il avait posé ses affaires, il salua l'homme qui se trouvait derrière lui par politesse, d'un bref signe de la main.


Le Jour de la Rose - Heldor - Page 2 Htp8
Handicap. Faculté magique grandement réduite.
Le Jour de la Rose - Heldor - Page 2 Ogp4
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MessageSujet: Re: Le Jour de la Rose - Heldor   Le Jour de la Rose - Heldor - Page 2 Icon_minitimeSam 3 Oct - 12:53


Que les Dieux soient loués, la voix de Délil était conciliante, prête à garder le silence sur le secret de la rose. Ses mains liées devant sa poitrine, la jeune femme acquiesce avec reconnaissance face au Haut-Prêtre compatissant. Elle n'était pourtant pas certaine de comprendre l'inquiétude qui régnait autour de la sécurité de sa personne. Sa talentueuse couturière et le Haut-Prêtre semblaient tout deux contrariés par le sujet. Que pouvaient-ils bien craindre ainsi ? Elle n'était qu'une anonyme au milieu de la foule et nul à Heldor ne devait craindre pour sa vie. Quand bien même elle serait, comme à l'occasion, reconnue, elle ne risquait jamais qu'une remontrance de la part de ses parents. Ce n'était certes pas agréable et elle ne connaissait que trop bien les punitions que l'on pourrait lui infliger mais, jamais, elle n'avait crains pour sa sécurité.

Pandora n'avait jamais eu peur pour sa vie, ni vraiment craint qu'on puisse la blesser. Même un intrus dans sa chambre n'avait réussi qu'à la surprendre. Un malandrin à qui elle avait tenté des heures durant de faire la conversation, sans grand succès certes, mais sans jamais non plus se sentir menacée. L'idée même, qu'on puisse volontairement lui vouloir du mal, peinait bien à se faire une place tangible dans son crâne sans doute trop policé par sa bonne éducation. Qu'il lui arrive malheur, en plein Heldor, au coeur de son duché, cela paraissait grotesque. Ils n'étaient pas dans un de ces pays aux moeurs barbares, ne régnait pas ici la loi du plus fort et la violence n'était pas tolérée. C'était en tout cas la vision de la petite princesse du pays.

Elle n'aurait cependant pas l'occasion d'interroger ses interlocuteurs car déjà le spectacle commençait. Une minuscule boule de lumière vint frôler son bras, la Rose s'émerveillait de voir la délicate méduse virevolter autour d'elle. Ce monde était si plein de merveilles, comment croire qu'il pouvait être violent et cruel. La chimérique apparition s'élevait dans le ciel crépusculaire, bientôt rejointe par des dizaines de ses semblables. Le balais lumineux se complétait de raies et d'animaux marins. Leur place n'était certainement pas là, pourtant, qu'ils semblaient libres là-haut. Comme d'autres dans la foule, la jeune femme lève timidement une main, essaie de caresser du bout des doigts, ces rêves devenus réalité. Elle croit sentir les écailles d'un poisson qui glisse le long de sa paume, avant de s'enfuir vers le palais.

La demoiselle n'écoute plus vraiment les conversations qui l'entour, sous l'emprise d'un charme irréel, elle s'imagine nageant au milieu de ce chatoiement vivant. Elle ne redescend de ses rêveries que lorsqu'une main se saisit de son poignet pour l'attirer dans la foule. Sans chercher à résister, elle jette cependant un regard en arrière, pour voir que le Haut-Prêtre de Delil s'est laissé un instant subjugué, lui aussi. Un sourire serein s'empare de ses lèvres roses, même les plus sérieux personnages pouvaient se laisser aller à la rêverie et c'était une bonne chose.  

Bientôt, elles ne furent plus que deux, mêlées à la foule impatiente. La jeune Vanes lança un regard à sa complice, elle ressemblait plus à une enfant surexcitée qu'à une jeune fille de noble lignage mais, ici et maintenant, elle n'avait rien ni à prétendre, ni à cacher.

- N'est-ce pas fantastique ?

Un sourire béa aux lèvres, des étoiles étincelantes plein les yeux, Pandora était visiblement aux anges. Son attention fut à nouveau attirée vers les marches du palais alors que s'élevaient quelques cris de tout devant. La fluette demoiselle ne parvenait pas à tout voir, même en se hissant sur la pointe des pieds, il y avait devant elles de trop grandes têtes. La frustration renfrognait le visage sans doute trop ouvert de la jeune femme qui, avisant les rues adjacentes, cherchait à repérer une position qui leur serait plus favorable.

- Je sais ! La jeune femme sembla bondir sur place, traversée par un éclair qu'elle espérait tenir du génie. Venez, suivez-moi.

Pandora marquait un temps d'arrêt dans sa fièvre rêveuse, échangeant un regard et un sourire avec Frelsì, elle lui tendit la main. Le geste était simple, anodin, mais pour la précieuse enfant Vanes, c'était tout un symbole. Elle que personne ne devait toucher impunément et qui ne devait tendre la main qu'aux baisers les plus chastes, offrait sa délicate dextre à une simple couturière, ou plutôt, à une amie.

En quelques minutes, les deux jeunes femmes réussirent tant bien que mal à s'extirper de la foule pour entrer dans les jardins du centre ville. Difficile pourtant de croire que c'était là une idée de génie, en effet les arbres cachaient en grande partie le spectacle qui se jouait devant le palais. Il n'y avait d'ailleurs pas âme qui vive dans le parc, les heldaris ne s'y étaient sans doute pas trompés. Pandora ne connaissait peut-être pas si bien la ville.

- Je suis bien désolée que nous ayons perdu de vue vos amis, vous vouliez sans doute passer la soirée ensemble. J'aurai été ravie de faire leur connaissance, ils avaient l'air.. haut en couleurs.

La jeune demoiselle sourit en repensant au chevalier servant improvisé qui s'était déclaré à elle. S'approchant du centre du parc, elles approchaient d'un gazebo de grande taille au pied duquel trônaient deux des emblématiques lions ailés de la cité. Pandora s'arrêta là et prenant son courage à deux mains en même temps qu'elle se saisissait de ses jupons, elle remonta sa robe jusqu'à ses genoux, non sans avoir jeter un regard aux alentours. Quelle disgrâce tomberait sur ses épaules si quelqu'un venait à colporter que la demoiselle Vanes retroussait ainsi ses habits. Mais il n'y avait personne et elle n'était pas la demoiselle de Vanes, juste une jeune fille avec une idée saugrenue mais maligne.

Ses petits mollets à l'air, Pandora grimpait non sans difficulté, sur le dos du lion sculpté avant de se servir de sa tête fièrement dressée comme d'un vulgaire marche-pieds pour arriver à s'accrocher au toit du gazebo. Se hisser ne fut pas aisé mais ses bras finir par plier et soulever sa frêle silhouette jusqu'à destination. Sa belle robe était dans un bien piètre état alors qu'elle tendait la main pour aider la terran aux cheveux de neige à la rejoindre. Toutes deux sur le toit, elle purent souffler et profiter cette fois, d'une vue dégagée. Pandora essaya bien de s'épousseter, elle ne put qu'adresser un regard désolé à la couturière avant qu'une lumière vive ne vienne disperser les ténèbres du ciel nocturne.

Le majestueux lion prenait tout l'espace du ciel, brillant dans le coeur des vanésiens avec fierté, sa chaleur comme celle de tout un peuple. Aussi beau qu'il était féroce, magnifique pourtant si brutal. Dans sa gueule de feu et de flammes, il déchiquetait ces avatars de la forêt venus menacer la cité. Pandora était fascinée pourtant, son visage n'avait plus rien de celui de l'enfant surexcitée. Elle comprenait que le spectacle n'avait plus rien de la féérie marine, que même, il n'avait rien à voir avec elle, quand bien même il se tenait le jour de son anniversaire. Elle n'avait rien à voir avec sa conception et maintenant qu'elle le voyait, elle saisissait pourquoi sa famille avait mis un point d'honneur à l'organiser. Son coeur se serrait alors que la gigantesque gueule se refermait sur le golem végétal pour en faire des confettis éclatants.

Le feu d'artifices était beau et la nuit douce, pourtant, le lion ne quittait pas les prunelles roses, longtemps après qu'il ait disparu du ciel. La politique s'invitait à la fête, qu'elle le veuille ou non, elle était l'instrument d'un jeu d'orgueil et de stratégie. Le message était clair pour tout ceux qui savaient lire les métaphores. Vanes en conflit avec les habitantes de Noathis depuis des décennies, ne concédait aucune victoire à leurs ennemis de la forêt. L'ordonnance royale qui limitait les revendications territoriales de Vanes sur la région frontalière, n'avait pas réussi à apaiser les tensions entre les deux peuples. Si le lion était symbolique et le combat de toute manière faussé, n'en restait pas moins que la démonstration était moins artistique que martiale.

Un frisson vint faire trembler les épaules de la demoiselle sans qu'elle ne puisse incriminer la température. Un instant, elle resta silencieuse, si elle regardait le ciel, elle ne semblait plus vraiment captivée par le spectacle. Elle cherchait les étoiles, loin derrière se voile d'artifices. Elles restaient invisibles.

- Je vous remercie, Frelsì. Je n'aurai jamais pu être là sans vos efforts.

Profondément reconnaissante, Pandora se tournait vers sa complice. Elle souriait sans faux semblants. Qu'importe si le clou du spectacle avait pour elle un gout amer, la soirée qu'elle avait passé à vagabonder dans les rues comme une simple inconnue, profitant de la vie et de son peuple, valait toutes les punitions qu'elle puisse imaginer.

Se relevant, la jeune demoiselle s'approcha précautionneusement du bord du toit.

- Je suppose qu'il est l'heure pour moi de rejoindre le bal.

La descente semblait plus risquée que la petite escalade pour monter mais, Pandora n'avait pas dans l'idée de remettre pied à terre tout de suite. Il fallait bien dire qu'à l'instant, elle ressemblait à nouveau à une enfant s’apprêtant à faire une bêtise. C'est donc avec malice qu'elle lança à la couturière :

- Je n'ai jamais rien essayé de tel mais.. je n'avais rien essayé de tout ce que j'ai fais ce soir.

Elle s'accroupit alors, puis, portant une main à ses lèvres, elle mima l'envoi d'un baiser volant. Alors qu'elle soufflait sur le bout de ses doigts, la forme gracile d'un papillon s'envolait dans la nuit. La créature évanescente disparut en décrivant une courbe vers le sol. Un craquement lourd suivit la disparition du papillon, le sol se mit à vibrer et un courant d'air qui n'avait rien de naturel fit sursauter quelques tuiles sur le toit du gazebo. Pandora recula d'un pas alors que devant elle apparaissait la silhouette trapue et puissante d'un lion ailé. L'animal sculpté dans de la pierre tendre était massif et ses battements d'ailes lourds et puissants. La jeune femme tendit la main vers son museau, froid et lisse, elle frotta un peu.. pour retirer la marque poussiéreuse qu'avait laissé sa propre semelle lorsqu'elle avait utilisé la statue comme marche-pieds un peu plus tôt.

La statue vivante se posa lourdement sur le toit du gazebo et toute la structure se mit à grincer mais tint bon. Pandora dut à nouveau faire fit de la bienséance pour grimper sur le dos de l'animal et le chevaucher sans gêner l'ouverture de ses ailes. Elle se tournait, un peu fière il fallait l'avouer, vers son amie.

- Souhaitez-vous que mon noble destrier et moi-même, vous déposions quelque part, ma dame ?

Son imitation de chevalier servant était sans doute aussi réussi que celle de son ami artiste de rue, quand bien même sa voix fluette ne faisait pas ombrage à celle de l'homme. Pandora riait bas mais, bien volontiers de son piètre jeu d'acteur. Elle pouvait sans doute conduire Frelsì plus près du palais si elle le désirait et si le vol sur le dos d'une statue ne l'effrayait pas. Il leur fallait cependant faire vite, profiter de l'obscurité et de la fumée des feux d'artifices pour se glisser dans le ciel comme un oiseau nocturne. Un oiseau improbable certes qui ne volerait que le temps d'un souffle de vie.


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MessageSujet: Re: Le Jour de la Rose - Heldor   Le Jour de la Rose - Heldor - Page 2 Icon_minitimeSam 13 Fév - 23:23

"Le jour de la Rose"





Bien qu'il s'agissait là d'une boutade de la part de l'érudite, Baltor frissonna l'espace d'une seconde à l'idée voir la chevelure incandescente de son amie être se teinte en rose. Pour lui cela aurait été très difficile à supporter, cela représenté à ses yeux le miroir même de la personnalité de Calixte.

Machinalement, le conseiller passa sa main dans ses propres cheveux pour les contempler à leur tour. Un peu comme si la mention de cette possibilité l'avait transformer en réalité. Il s'abîma un instant dessus avant de sourire enfin à son amie tout en la dévisageant.


« Espérons que non, tu es beaucoup plus jolie ainsi. » Répondit l'ancien chevalier en cachant sa bouche du revers de sa main afin que seule son amie puisse l'entendre dans ce brouhaha.

Baltor s'écarta en faisant mine de se masser les cotes suite au coup de coude de Calixte avant de lui offrir clin d'œil complice. Cette dernière lui proposa ensuite l'un de ses derniers biscuits, qu'il accepta sans pouvoir s'empêcher de la soupçonner vouloir lui faire gagner du poids.

Le comte d'Odessa fit part de son envie de visiter un peu plus la ville et de s'écarter du passage de la parade, chose qui étonna le sylphide. Baltor aurait cru que ce genre de festivités aurait été quelque chose que son vis-à-vis apprécierait avec des yeux d'enfants. Peut être que participer à l'anniversaire d'un noble n'était pas une nouveauté pour son amie en fin de compte.


« Je m'attendais plutôt à ce que tu m'obliges à me joindre à la parade. » S'exclama-t-il en riant.

Voilà pourquoi il appréciait les petits moments qu'il passait avec Calixte. C'était un être étrange, imprévisible et tellement humain par moment. Impossible de s'ennuyer en sa compagnie.

Avant de la suivre à la découverte de la ville, l'ancien chevalier regarda l'attroupement à la recherche du Haut prêtre mais il l'avait perdu de vue. La journée n'était pas au travail, seulement l'amusement était permis aujourd'hui. Il aurait l'occasion de questionner un peu plus la conseillère sur cette mystérieuse maladie lors du voyage retour.


« Alors dis moi, qu'est ce qui te ferait plaisir maintenant ? Hormis me faire prendre du poids bien entendu. » Demanda Baltor tout en mordant dans le biscuit précédemment obtenu. « Vraiment bons ces biscuits, faudra que j'essaye d'en faire une fois rentré à Cimmérium. »



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