Nécare, l'intemporel [En cours]

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• Gélovigiens: 3
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Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 Nécare, l'intemporel [En cours]

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MessageSujet: Nécare, l'intemporel [En cours]    Nécare, l'intemporel  [En cours]  Icon_minitimeDim 24 Mai - 13:44



Nécare
« Les Dieux règnent toujours sur le monde. À moins que ton bellicisme ne t’ait donné de nouvelles ambitions... »




IDENTITE : Nécare
SURNOM :  l'Intemporel
AGE : 573 ans | SEXE : Masculin
PEUPLE :  Gorgoroth - Jadis un Terran
CASTE : Nerozias - Jadis un Gélovigiens
METIER : En attente de Background




DON : Résistance physique développée
SPECIALITES : Art de la Guerre & Camouflage
POUVOIRS :

La Peste de Tantale: ★★★★★✩
 Nécare  expulse sur sa cible une substance méphitique. Absorbée quasiment instantanément, le corps de la victime exsude alors un liquide noirâtre qui suinte perpétuellement provoquant famine, déshydratation et mort.

Les Traqueurs d’Ixion: ★★★✩✩✩
Nécare plonge ses yeux dans ceux du futur supplicié, entrevoyant les morts qui ont partagé leur vie passée avec lui (en bien ou en mal / Mais pas les événements). Soudainement des spectres aux visages familiers surgissent du Néant, harcelant leur “jouet” à coup de reproches, supplications, ou en lui faisant miroiter ses rêves les plus fous.


Le Sablier de Tithon: ★✩✩✩✩✩
Nécare fait surgir une fraction de son essence divine hors de son corps et la projette sur son adversaire.
Celle-ci dérègle le métabolisme de son nouvel occupant, lui faisant temporairement gagner des années de vie qu’il n’a toutefois pas vécues.


Description complète:Ici




Le Suaire de Taulmaril: Il est l’allégorie du triste sort qui frappa en l’An 800  la cité de la Terre. Incapable de faire face au flux toujours croissant de défunts, l’ouverture de fosses communes devint inévitable.
Les corps non identifiés enterrés à même le sol  se comptaient par nombres défiant la raison.
Un drap mortuaire leur fut confié, comme seul gage de respect,  un voile résistant, étouffant les malheurs et exploits de ceux qui avaient péri.

Une Cuirasse corrodée: Rongée par l’humidité et polie par temps, cette brigandine n’est plus que la sinistre parodie de l’armure somptueusement décorée qu’elle fut autrefois.
Encore ornée du symbole difficilement reconnaissable de la confession de son détenteur.
Chaque mouvement fait crisser le métal dans un bruit strident, menaçant de faire voler en éclat le métal dans une éruption de shrapnels rouillés.

Le Fauchard Traque-Vie: Une des très nombreuses armes de guerre de l’arsenal des adeptes de Kron.
Diaboliquement efficace pour se défendre, sa grande taille permet à son manieur de maintenir n’importe quel adversaire à bonne distance. L’apparence singulière du tranchant de la lame indique qu’il est fait d’acier damassé, une matière alliant souplesse et dureté, parfaitement adapté pour infliger de profondes plaies ou trancher des membres.



Nécare, l'intemporel  [En cours]  Scythe



Si vous avez du matériel important, un catalyseur, des biens précieux qui méritent d'être marqués.




 Corrompu pendant des éons par la mort, Nécare est à l’image des monstres narrés dans les contes de bonne femme. Chaque parcelle de son être est un cantique honorant la majesté de la déchéance.

Animé par les prodigieux présents de la non-vie, le Gorgoroth se meut-elle une carcasse fraîchement sortie du cimetière. Drapé d’un antique linceul partiellement consommé par les insectes au cours de son sommeil centenaire, il observe en silence le nouveau monde qui s’offre à lui.

Ses yeux sont d'un gris cendré et laissent voir à l'horizon de son regard une terre désolée et sans âme. Un paysage dément où il n'existe plus nulle vie, ni nulle joie. Le soupirail qu'il porte à ceux qui croisent sa route est inquisiteur, voyant en chacun d'eux les reliques de confrontations perdues dans les limbes du temps.

Coupé de la réalité pendant un instant qui lui semble ne jamais prendre fin, des mains squelettiques aux ongles mycosés sortent de sous les innombrables plis de sa cape, répétant continuellement les mêmes gestes, vestige d’un souvenir coriace.

Les secondes s’écoulent et il retrouve petit à petit son équilibre, non en éructant des jurons pour s’être permis une t-elle sensiblerie.
Alors que sa mâchoire carrée ne laisse pas dessiner sur sa face le moindre rictus, ses lèvres se rétractent et dévoilent au bord d’un trou béant, deux rangées de dents déchaussées et jaunies.

Le calme est total, puis, le timbre de sa voix rauque et caverneux retentit, semblable au râle d'agonie d'une personne plongeant dans l'Outre-Monde ou d’un mourant implorant que l’on mette un terme à son supplice.

Conscient de l’impératif actuel, il se met en marche, et passe sa main calleuse sur un front fortement ridé, creusé par des années de labeur et les affres du trépas. De longs cheveux grisonnants se balancent par à-coups dissimulant un visage glabre et une répugnante entaille qui lui coupe la joue gauche en deux.

Son rythme accélère et bientôt, la cacophonie engendrée par la friction répétée de son équipement devient insupportable.

Mais il ne s’en préoccupe pas, car son gorgerin vient de se détacher révélant un gésier en lambeau, la trachée perforée de part en part, presque à nu si quelques morceaux de peaux ne maintenaient pas maladroitement ce tableau de mauvais goût.
Le problème réglé, Nécare rentre dans l’échoppe, il n’y a plus aucune trace de sa présence, si ce n’est l’odeur rebutante qui la suivait jusque-là .





Enhardi par les heures les plus sombres de notre histoire, le Gorgoroth est sans aucune pitié au combat, ses talents martiaux sont notables mais restent largement surestimés malgré ce à quoi on pourrait s’attendre venant d’un tel être. L’unique disposition qui fait de lui un redoutable adversaire, est son attitude neutre qui ne laisse rien transparaître, jetant un voile de questions sur les réactions qu'il pourrait avoir.

Stoïque dans la vie, il est de marbre dans le trépas, marquant ceux qui l'entourent par une aura glaciale et pâle, comme si toute la chaleur du rapport “humain” s'évaporait à son contact.
A vrai dire c’est à peine si les piétons le qualifieraient comme tel. Les gens préfèrent s'écarter pour le laisser passer ne voulant pas supporter un instant de plus sa présence suffocante et demeurant toujours mal à l'aise même lorsqu'il a quitté la pièce dans laquelle il se trouvait.

Naguère il affectionnait le bien-être du petit peuple, loin de demeurer sourd au malheur des autres, il estimait qu'il était de son devoir de permettre à ces gens de profiter de l'œuvre de Ténéis. Mais l’esprit tordu qui occupe ce cadavre pourrissant ne saurait ressembler à l’être aimable qu’il fut un temps.

Avili par l’attrait surnaturel de la nécromancie, son esprit calculateur se muta en ruse fielleuse, ses cordes vocales malmenées menaçant de vomir des couleuvres à la moindre phrase balbutiée et ses yeux enfoncés de projeter des poignards au premier regard. Gonflé d’envie à l’idée de la douleur qu’il pourrait infliger, le macchabée a conscience que les mots ont un sens, et confèrent un pouvoir à ceux qui les utilisent sur ceux qui les écoutent. Il saura rapidement reconnaître les hommes capablent d'amplifier ses dires. Se délectant du spectacle de la populace sous l’emprise de ses paroles discordantes.


Sporadiquement, il est désarçonné par le flux constant d'informations qui lui arrive jusqu'au cerveau, entrevoyant des parcelles de son existence passée, anathème qui le poursuivra partout où il va car... En dépit de l’incroyable don qui lui a été offert, son esprit s’est brisé, incapable d’endurer l’impact provoqué par son brusque retour sur Istheria.

Déchirée pendant la collision entre le monde physique et l’empyrée, sa conscience n’arrive plus à suivre le fil du temps. Les souvenirs passés s'enchevêtrent tortueusement avec les événements présents, façonnant une conception déformée de l’existence. Nécare est devenu la victime du destin qui l’a fait prisonnier de la réalité qu’est sa nouvelle vie. Celle de ne pas voir le monde tel qu’il est, tout en étant en mesure de le percevoir sous un autre aspect. D’être au carrefour de la vérité sans savoir quel chemin emprunter.

C’est piégé au beau milieu de cette dualité anthologique que le Gorgoroth évolue socialement et psychologiquement. Par conséquent, une ère entière à végéter sous le sol n’a presque pas changé le non-vivant. Au contraire, deux cents ans après son réveil, la ruine de Taulmaril laisse un goût amer dans la bouche de l’ex-Terran, qui entretient une haine vive à l’égard des chevaliers de l’Ordre d’Oris, responsables de sa mort. Aveugle à cette problématique, vivants et morts trinquent à sa table, de grands pontes de l’ère obscure se présentent alors comme les lointains cousins de leurs ancêtres pourtant décédés depuis bien longtemps.

Ressuscité dans un état de décomposition avancé, il vit perpétuellement le supplice de contempler toute la mesure de la gravité de son aveuglement passé. La confiance en son Dieu tant adulé n’était pas parvenue à le sauver de la mort qui l’attendait, et son idéal à se substituer à l’engrenage trop bien huilé de la société.

A ses yeux la noblesse est hypocrite, pétrit d’ambiguïté, car elle se complaît dans le luxe et l’indolence, tandis que la populace essaie de se relever d’un fléau qui marquera de son empreinte le monde pour des générations. Elle s’est octroyée de son propre chef le rôle des Dieux, buvant à une coupe de décadence et savourant un pouvoir qui ne lui est pas destiné. Déboussolé au point de croire que l'équilibre entre toutes chose a été rompue, victime de la faiblesse des hommes.

Ambitions et espoirs fracassés sur l’implacable mur de la réalité, il s’est mis en tête de faire tomber les plus hautes sphères de la société pour bâtir une utopie nouvelle égalitariste en phase avec les êtres célestes, même si cela signifie transformer les prêcheurs en cadavre et la surface du globe en un charnier à ciel ouvert.
Comme la plupart des morts-vivants poussés par la vengeance et la haine, il s’entête à vouloir détruire la seule chose qui lui restera à jamais inaccessible : la vie.  

Ironie de l’histoire il finit par devenir l’émissaire désincarné de la force contre laquelle il avait lutté des années durant, se faisant l’instrument de la ruine de ses propres projets . Véridiquement ou non, Nécare patiente dans un silence de mort l’appel aux armes de son seigneur, poliçant à l’abri des regards les armes qui furent à l’origine de sa chute et ourdissant dans les ténèbres, les machinations de la croisade qui cèlera la fin de toute chose.

Toutefois, cette vision radicale n’est que l’ombre projetée par son âme moribonde, qui tente de donner un sens à un univers dénué de toute logique. Sans cela il disparaîtrait, car les notions les plus élémentaires deviendraient des concepts abstraits.






PRENOM : Arawn
RACE : Chien
SEXE : Masculin
POUVOIR: Aucun
DESCRIPTION : Arawn est un braque de Weimar quelque peu insolite.
Il est blanc comme les pics enneigés de Cimmeria ce qui n’est guère habituel pour un canidé, mais le plus troublant reste l’écarlate pelage de ses oreilles, présageant les pires maux.

Le Gorgoroth fit sa connaissance alors qu’il errait sans but dans les landes désolées de Phelgra, toujours fidèle à Kron, il crut que l’apparence de l’animal était un symbole, une bénédiction accordée à sa personne pour ses offices passées.
Depuis ce jour, jamais ils ne se quittèrent, le chien devenant l’infatigable traqueur de Nécare, poursuivant sans relâche les proies de son intraitable maître.



Décrire l'histoire de votre personnage ( En cours de correction orthographique.).

Pouvons-nous définir avec exactitude ce qu’est le temps ? Certains s’accordent à dire qu’il s’agit d’une notion abstraite à laquelle il ne faut pas prêter attention, après tout, les êtres sont suffisamment tourmentés pour daigner musarder sur une telle question…
D’autres en revanche prétendent que c’est une entité aussi ancienne que les étoiles, la loi qui prévaut sur toutes celles qui existent et qu’elle nous substituera. Entériner l’opinion des deux parties est futile, car sa conception est inextricable pour l’homme mortel, même les plus éminents penseurs n’oseraient s’avancer sur le sentier de l’infini.

Que la vérité puisse s’accorder avec une de ces tortueuses élucubrations ou soit tout autre n’a guère plus d’importance, voilà depuis bien des siècles que ceux qui gravèrent leurs pensées sur les grands ouvrages de notre histoire ne sont plus.

Intuitivement, nous concevons le temps comme un adversaire, il fait vieillir notre corps, ternir notre amour, conduit vers la mort et rend nos erreurs irréversibles. Pourtant, sa présence est également ce qui permet à la vie de se développer, à la connaissance humaine d’exister.

L’ordonnance fondamentale est que le temps domine sans partage sur ce qui fut, ce qui demeure et ce qui sera. A la civilisation naissante, succèdera son apogée et enfin son déclin. Collectivement, la moindre parcelle de l’univers y succombe avec une vigueur plus ou moins prononcée. Pourtant Isthéria compte une peuplade qui déroge à l’hégémonie du sablier suprême.

Surannée par la Grande Guerre, la resplendissance qui devait marquer l’histoire disparue, noyée par le sang de ceux qui furent pris dans ce jeu mortel aux conséquences cataclysmiques. Arriva alors ces êtres monstrueux, sinistre rappel de l’anéantissement d’une époque grandiose ou reflet du déclin de l’œuvre des puissances célestes. La prononciation gutturale qui frappe d’anathème ce peuple, sonne comme un avertissement, l’horreur de la difforme insulte crachée au visage de la nature : Gorgoroth.
Titularisé avec exactitude car, la brutalité linguistique de la nomination reflète avec merveille ou effroi les êtres décharnés qu’ils incarnent. Ils apparurent ….
Maudits par ceux qui voient d’un très mauvais œil l’émergence d’une quelconque forme d’existence par-delà le spectre de la mort, les Gorgoroth sont nés deux fois ; car au crépuscule de leur pénible vie, une bénédiction ou une malédiction leur fut octroyée pour de sinistres raisons. Refaisant surfaces, les illustres anonymes se dévoilent, drapés d’une apparence morbide, triste écho de la vitalité qui les animaient fut un temps.

Parmi ces créatures gît un personnage ô combien repoussant. Désormais connu comme l’Intemporel, vestige de la splendeur d’un âge dans une gloire ternis par le vice et la mortalité, aucun être vivant ne sait combien d’identités il endossa pour le compte de ses sombres maîtres : Le Traqueur, le Traître, le Septième.
Tous se rapportent à lui sans exceptions et chacun de ces titres au cours de la Grande Guerre furent frappés d’infamie.

Voilà bien des éons qu’il n’a pas entendu le doux murmure des syllabes qui forment son nom : -CA-RE.
Peut-être se rappelle-t-il encore pour qu’elle raison il fut nommé ainsi par ses parents, à moins que ce savoir morcelé ne se terre dans les méandres pourrissants d’un cerveau malade ravagé par le temps…

Naguère, quand la beauté pouvait encore être chantée et que l’obscurité n’avait pas recouvert de son ombre le ciel étoilé, le gélovigien qui serai bientôt oublié de tous, n’était pour l’instant pas damné. Natif des terres sauvages à la frontière entre l’actuelle Phelgra et Argyrei, les croyances païennes de sa communauté l’accompagnèrent du berceau à la tombe. Assurément forgé par ces dernières, le pieux sentier qu’il emprunterai un jour ne lui offrirai pourtant jamais la miséricorde qu’il attendait. Alors que les prêtres lui promirent un destin glorieux en échange de la servitude, il fut dupé et se noya dans les ombres d’un fanatisme débridé.
Le subtil endoctrinement le plaça ainsi dans les ordres militants, célèbres pour avoir commis les pires exactions au nom de la foi, traquant païens et hérétiques présumés.
Aveuglé par le zèle et toujours certain de rendre le monde meilleur en menant la quête de sa vie, Nécare ne fit rien pour empêcher l’épée de Damoclès de le frapper lorsque son heure finit par arriver. Probablement victime de son propre enchantement au pinacle de son existence, la victoire lui échappa et la chaleur de la vie se dissipa. Puis vint les ténèbres, dévorant et affamés.

(P I-Naissance à Jeunesse)



Dernière édition par Nécare le Dim 30 Aoû - 18:42, édité 12 fois
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MessageSujet: Maj:   Nécare, l'intemporel  [En cours]  Icon_minitimeJeu 4 Juin - 1:38

Bonsoir.

joy

Je voulais vous tenir au courant par rapport à ma fiche .
J'ai modifié mon histoire ainsi que le 1er paragraphe traitant de la morale de mon personnage qui se trouvent actuellement dans un GDocs. (encore en cours de peaufinage)
Je n'appréciais guère la tournure des phrases et le langage employé.
Cependant, je crains que je vais avoir du retard sur mes prévisions.

Premièrement, car je suis en période d'examen. (Culture des Mondes Antiques et Médiévaux)
Deuxièmement, suite à des troubles d'ordres familiaux et les problèmes logistiques qui vont avec.

93

Je vais tâcher d'achever cette entreprise au plus vite, je suis navré pour la gène occasionnée.
Merci, du temps que vous m'accordez.

bye
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MessageSujet: Re: Nécare, l'intemporel [En cours]    Nécare, l'intemporel  [En cours]  Icon_minitimeJeu 4 Juin - 18:06

Bonjour

Pas de problème! Tu as bien évidemment un délai à la vue de ta situation.
Bon courage avec tout ça et tiens-nous au courant dès que possible.

bg
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MessageSujet: Re: Nécare, l'intemporel [En cours]    Nécare, l'intemporel  [En cours]  Icon_minitimeMer 26 Aoû - 12:29

Bien le bonjour!

Quand est-il de cette fiche?
Toujours parmi nous?

Sans nouvelle, nous classons et supprimerons le compte.

bg
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MessageSujet: Re: Nécare, l'intemporel [En cours]    Nécare, l'intemporel  [En cours]  Icon_minitimeSam 29 Aoû - 2:13

Bonsoir, Bonsoir.
joy
Nous nous étions laissé il y a une petite éternité.
Entre bourdes informatiques à répétitions et disparition de gdocs, j'ai cru ne jamais pouvoir sortir la tête de l'eau.
Mais voilà, après 4 réécriture de texte à cause d'une mauvaise manipulation, j'y suis enfin parvenu. Mon histoire est achevée, il ne manque plus qu'à corriger le monstre qui doit pulluler d'erreurs en tout genre, fruit de nombreuses nuits blanches.

suchi

Certes, lorsque je suis concentré, je ne communique pas, toutefois, je n'ai pas oublié ce qu'il fallait terminer, ainsi voici donc un résumé de ce que j'ai pu faire durant mon absence:

-Histoire du PJ: Terminée (~30 000 mots / correction)
-Liste des pouvoirs & évolutions: Comblée (~40 pages)
-Nombre de chemins imaginés: 25
-Beaucoup de livres dévorés

1) Mon histoire:

La bête noire qui m'a donné du fil à retordre est matée définitivement.
De par mon manque d'attention, j'ai supprimé plusieurs fois le récit dans son intégralité, ce qui m'a forcé à reprendre depuis le début même si j'avais les lignes directrices. La réécriture a ouverte de nouvelles perspectives rallongeant d'avantage mon histoire qui ne devait pas être aussi longue à la base.

Le scénario est divisé en 6 parties comptant chacune entre 5000 & 6000 mots. Concernant celles-ci, je suis coincé, il semblerait que le quota maximal de caractère ou mots soit largement dépassé rien que pour l'ajout d'1 chapitre et demi . Je vais répondre à la suite de chaque poste, afin de ne pas surcharger un seul message.

Il faudra toutefois, je pense, déplacer ou supprimer, quelques messages pour ne pas couper le lecteur dans son marathon.

2) Les pouvoirs:

La Peste de Tantale semble être une faculté qui fait débat si mes souvenirs sont bon. En cas de refus d'intégrer ce pouvoir dans le RP, j'ai pris la liberté d'en imaginer de nouveaux. Ils seraient alors en mesure de remplacer celui qui fait défaut, tout en sondant les eaux troubles de l'avenir. L'ajout d'informations complémentaires est aussi d'actualité.

Je vous laisse y jeter un coup d’œil au cas où, le lien est toujours le même: I-Pouvoirs: conséquences & limitations


3) Les chemins:

Il est tant d'écrire sa propre histoire, de prendre des sentiers différents...Voilà de quoi il s'agit. Avec l'ajout de nouvelles matières scénaristiques et pouvoirs hypothétiques, vingt-cinq routes qui mènent toutes au même point sont sorties de terre. Chacune mélangeant l'emploi de divers pouvoirs et actions contextuelles.


4) Les livres:

Afin de me préparer et pour ne pas tout faire capoter le Jour J, j'ai lu en période de page blanche, des livres pour me renseigner sur la gestion administrative d'une prison, par exemple, ou la torture au temps du Moyen-Age, etc ....Des joyeuseries .


5) Conclusion:

Plus de la moitié du récit est corrigé (I,III,IV,V).
Un peu de relecture s'imposera mais la fin est là.
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MessageSujet: Re: Nécare, l'intemporel [En cours]    Nécare, l'intemporel  [En cours]  Icon_minitimeDim 30 Aoû - 18:29

(P II-Foi & Prédation)


Dernière édition par Nécare le Dim 30 Aoû - 18:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Nécare, l'intemporel [En cours]    Nécare, l'intemporel  [En cours]  Icon_minitimeDim 30 Aoû - 18:30

Groupuscule sectaire, « Le Conclave » s’établit sur la conviction que délivré des maux qui touchaient l’humanité, la religion faisait un mauvais usage de son autorité. En s’inscrivant dans la continuité décadente des hautes institutions majoritairement corrompues, le Clergé avait perdu de vue le sentier sacrée, l’or étant alors à leurs yeux plus importants que la parole des Dieux. Conséquemment et à l’abri des regards, fidèles et dévots venus de tous les horizons, convergèrent vers Taulmaril dans le but de fonder un ordre qui au nez et à la barbe des puissants réformerait la vie du peuple pour le salut de leur âme.
« L’Aéropage », entité administrative à la tête du mouvement été composé de neuf membres, chacun lié à une force Céleste. Prudent, le rite initiatique qui ne se révélait en être un qu’à la fin de ce dernier, consistait à faire une démonstration des dons de son seigneur. Les apôtres de Sharna jugés trop dangereux ne purent donc jamais s’infiltrer parmi les rangs des contestataires.
Au crépuscule de la dévastation, le conseil se tint en urgence afin de mettre la main sur la manière adéquate qui assurerai la préservation de l’ordre. Éborgné par le Grand Menteur, aucun ne vit l’épée de Damoclès s’apprêtant à tomber. Ainsi, le Conclave fut emporté comme fétu de paille et ses adhérents éparpillés aux grès des vents qui secouèrent la cité.

-Acte II-

Aux regards des Dieux, l’existence humaine n’est guère plus qu’un battement de cils à l’échelle de l’histoire. L’indicible note est engloutie dans une partition qui ne se parachèvera qu’à la fin des âges. Seulement, même le treillis complexe de la destinée ne pourrait prophétiser l’ampleur de l’influence des émotions mortelles. Alors que l’amour se dégrade avec le temps, que les illusions de la jeunesse s’étiolent en grandissant, l’entrelacement affectif demeure tel un écho qui se propage sans jamais perdre de sa force. Et l’heure approche où les vivants chambouleront le sort du monde pour le meilleur ou pour le pire.
Les sages s’accordent à dire que les peuples d’Isthéria vivaient au Zénith de leur civilisation. Seul mot d’ordre, le progrès guidait les masses toujours grandissantes de vivants à travers les méandres de l’évolution. Le perfectionnement n’était pas une ligne droite, il y avait bien des chemins pour parvenir à un même point. Ainsi, les prodiges architecturaux qui sortirent de terre auréolèrent le globe d’une resplendissante couronne, alors que les plumes des lettrés noircissaient les parchemins vierges au travers de fables et contes narrant la félicité d’une ère éternelle.
Toutefois, l’engeance des créateurs ne saurait être perpétuelle, à ce titre ou par un triste coup du sort, Sharna le trompeur se désigna à l’insu de ses pairs. Vaine est la quête des prétextes qui menèrent le dieu rageur à agir de la sorte, car ses pensées sont malignes et ajoutent d’adroites nuances dans chaque phrase crée, déformant la vérité en un millier de possibilités. Enrobés de vérité, les mensonges paraissent crédibles et les historiens s’éloignent davantage de l’authenticité qu’ils étaient venus chercher. Arrivée aux frontières du monde, sa présence perverse égraina la jalousie et Taulmaril, l’incarnation de cette époque serait le terreau fertile qui ferait germer la discorde dans le cœur de tous…



(Partie III-Conclave)


Dernière édition par Nécare le Mar 1 Sep - 0:06, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Nécare, l'intemporel [En cours]    Nécare, l'intemporel  [En cours]  Icon_minitimeDim 30 Aoû - 18:30

Vêtue d’une cape déchirée aussi sombre que les limbes de l’oubli, elle est décisive, imparable. Sa corpulence décharnée, putride, annonçait l’anéantissement de tout espoir, son toucher était aussi final que la lame du bourreau sur la nuque du condamné, la nouvelle de son arrivée présageait comme un ultime avertissement aux ambitions sans limite des vivants.
Bâtit par les mortels à partir de rien, ce domaine est source de richesses, symbole d’abondance, il clamait la domestication de la nature par l’homme. Et les puissants ont continué sur cette voie…
Au beau milieu du vide insondable, dont l’omniprésence retient ce qui n’est déjà plus et anticipe ce qui n’est pas encore, gît la Mort. L’éternité épouse les formes infantiles du monde matériel où cette union sacrée fait fleurir tel un cerisier sous la douce chaleur du printemps, les bourgeons de la vie. Arpentant les étendues glaciales elle cogite dans une pensée à peine dissimulée réverbérant l’immensité de sa frustration, la fonction qui est la sienne n’est guère de son cru, maintenir l’équilibre entre ce qui vit et ce qui dépérit n’offre que des perspectives déplaisantes car, c’est un devoir de tous les instants.

Mais en ce jour, elle s’apprêtait à agir sans retenue, le solennel interdit suspendu, puisque la soif de violence et de pouvoir des Isthériens causerai bientôt la damnation de tous. Frottant énergiquement son visage grisonnant, elle regarde une derrière fois le pitoyable spectacle qui se jouait un peu plus bas. Parmi les acteurs, se trouve un fidèle, le voilà dans une fâcheuse posture, inconscient du regard malsain que lui lance sa « protectrice ». Le fil de l’existence s’étire au zénith de l’instant, il craque. Peu de temps après la partition fracassante des armes ralentit, le concert s’achève avec une note rouge sang. Ce faisant elle descendit les innombrables marches qui séparent son domaine d’un Taulmaril disputé âprement par des vivants ignorants de ce qu’était la responsabilité, la Faucheuse allait la leur apprendre, l’événement qui va marquer l’histoire est sur le point de commencer.

Nacré d’une teinte vermillon, le ciel s’assombrit, alors que le Soleil vient s’écraser aux confins du monde. Progressivement, le règne de la nuit s’installe et à ses côtés se tint la Mort prête à accomplir une fois encore sa sinistre tâche. Elle marche d’un pas traînant en direction du champ de bataille qu’elle avait épié depuis que la première épée fut tirée et que le premier homme est tombé.
Le paysage subtilement éclairé se mouvait, mêlant avec délicatesse la chape en plomb déployé par le crépuscule et le ton anthracite d’un déluge cendré qui se renouvelait sans cesse. Drapée au sein de la brume sépulcrale, se tient Taulmaril qui brille d’une lueur infernale engendrée par l’incandescent brasier qui dévorait ce qui reste des quartiers marchands. Tout autour de la majestueuse métropole régnait le chaos et la décrépitude morbide qui suivait la bataille car lorsque les Fils de Sharna quittèrent cette ruine jadis immaculée, ne resterait alors plus que l’amertume des alliances passées dans toutes les pensées.
Les bâtiments effondrés ou calcinés ne sont que les vestiges de la splendide cité qui encore quelques heures avant la venue de Kron était le joyau du monde. Jalousée par le malin, la fortune de la cité tourna et avec elle, celle de ceux qui résidèrent entre ces murs lorsque les légions du dieu vicelard passèrent à l’offensive.
La fournaise ne saurait toutefois dissimuler aux yeux de la Faucheuse les milliers d’âmes damnées qui hantent toujours les allées sans vie de la plus grande ruine de son temps.
À la vue du majestueux tympan brisé qu’orne l’entrée principale, un aperçu du fléau qui s’empara des lieux s’affûta. Les immenses portes d’airain polies étaient méconnaissables, éparpillées en shrapnels de tailles et formes diverses , les fortifications latérales éventrées, les avenues semblaient plus pavées par les cadavres que de pierres blanches finement travaillées au burin. Pareil tableau ne pouvait exister dans un univers régit par la logique et le bon sens, quiconque poserait les yeux sur une œuvre aussi violente en perdrait aussitôt l’esprit, traumatisé par toute la minutie de l’horreur qui peinte dans le moindre détail, ferait comprendre sans le moindre écart toute l’ampleur du mot : Cauchemar.

Pourtant, en cet instant historique, le Dieu perfide prit grand soin d’offrir l’opportunité à ses adeptes de goûter à la palette diversifiée du carnage et ils ne s’en privèrent guère. Chaque bassesse, vilenie et acte de cruauté avaient été perpétraient et Kron auréolé de son esprit supérieur ne put qu’apprécier l’incroyable disparité responsable du trépas de toute une cité. Hommes, femmes, enfants, aucun ne furent épargnés et dans les rigoles creusées se mélangeaient sang et abats, affluant sans discontinuer vers les égouts qui finirent par déborder. En bas vers les niveaux inférieurs, les kilomètres de galeries souterraines, elles aussi n’arrivèrent pas à contenir en leurs seins les atrocités commises par l’humanité. Alors, des litres vermeils se jetèrent à n’en plus finir dans les affluents aux abords de la ville ravagée, polluant les eaux et souillant la terre pour des générations. A jamais les environs furent changés et le réveil d’un colosse en ces lieux bien des décennies plus tard n’amélioreraient pas l’état de la région.

Arborant un rictus maladif, l’entité cadavérique salive abondamment, jamais elle n’a vu autant de mortels périr en un même endroit. Le suffocant parfum de l’hémoglobine et l’enivrant musc du gigantesque brasero grillant la viande avariée contaminent l’air ardent, et ravivent son appétit endormit. Au travers des tuiles fondues et briques craquelées, elle distingue l’aura spectrale de chaque décédé. Sa vison submergée par les teintes orangées et jaunes de l’incendie était constellé de minuscules points émeraude qui par nombre défiants la raison décorait un paysage mobile incandescent. Bercé par le crépitement des flammes, le silence de mort qui pesait depuis sa venue est rompue par les pleurs et les prières des défunts, tous savent le sort qui va être le leur. Au milieu de cette clameur morbide, Nécare psalmodie des incantations et implore quiconque de le sauver de la finitude qui l’attend.

Sa dévotion l’avait poussé à croire qu’il serait préservé du destin que son dieu tutélaire réservait à l’ensemble des êtres de la création, mais le gélovigien avait tort. La vérité de Kron est tout aussi immuable que le temps, aucun pouvoir, aucune déférence n’est en mesure de faire fi à cette règle : la vie est inscrite dans la mort.

Quelle folie le poussa sur les pas du Seigneur de la Fin  ? Auparavant peut-être se serait-il questionné de la sorte quand les évènements l’eurent fait douter, mais le temps n’est plus aux élucubrations.
En cet ultime instant, il n’était pas l’une des grandes lames de la Foi comme ce fut le cas jadis, ni même le traître qui complota pour renverser le propre ordre qu’il avait si ardemment défendu et servi au cours de sa longue existence, non… Il n’était qu’un vieil homme mis à nu et dont la dernière heure allait sonner.

Tandis que le corps inanimé du vieux terran gisait sur un sol imbibé par son propre sang, le dieu dont l’aura d’inéluctabilité dévorait la lumière environnante se déplaçait à vive allure, zigzaguant de dépouilles en dépouilles afin de collecter les âmes. La chorégraphie se poursuivit pendant de longues minutes, du moins ce fut ce qu’aurait espéré Nécare dont le vain espoir lui faisait encore envisager la fuite, car tel ne fut jamais le cas. Ne reste désormais plus que le fidèle que Kron avait observé pendant un bref instant.
Pas à pas, il se rapproche de ce dernier et, se penche au-dessus de la carcasse détrempée du clerc. Le désarroi de l’ectoplasme est alors à son paroxysme, son existence entière avait été motivée par le semblant de sécurité qu’apportait la bénédiction du frère de Delil, ce sentiment illusoire l’avait poussé à prendre des risques inconsidérés, le manque de jugeote et le fanatisme le conduire tout droit dans les bras de ce qu’il cherchait à tout prix à éviter.
Sa vie inutilement gaspillée, les mots des précepteurs résonnaient dans son esprit et, la dévastation qui l’entourait ne reflétait que ses échecs. Voyant la fin arriver il rassembla ses dernières forces pour comprendre pour quelles erreurs il allait disparaître.

"Monseigneur, je vous en prie qu’aie je fais pour attirer votre courroux ?"
Murmura-t-il, scrutant les orbites vides de son interlocuteur en quête du moindre signe, de la moindre réponse. Alors, une main squelettique se posa sur son crâne, soudain les gémissements spectraux émis par l’humain s’arrêtèrent, l’image semblait douce, le résultat était d’une tout autre nature.
-L’heure est venue, il est temps pour toi de dormir.
Tes pas t’ont mené sur l’unique sentier que tu pouvais arpenter.
Tu es un de mes fidèles ,mais comme chaque être de cet univers, au trépas tu ne peux échapper. Alors pourquoi espérer fuir l’inévitable ?
Souffla le terrifiant dieu.

Un gouffre profond et sans fin s’ouvrit à l’intérieur de lui et, Nécare lutta avec l’énergie du désespoir contre la force maligne qui s’immisçait dans les moindres recoins de son être, cependant c’était sans espoir... L’étreinte glaciale de son funeste maître le faucha, son âme arrachée à son enveloppe charnelle rejoignit les innombrables soldats et civils qui périrent ce jour-là et ajouta une personne de plus à la liste déjà trop longue des victimes de cette guerre ….
La corvée sur le point de s’achever, le gardien fit le décompte de sa récolte tandis qu’il revenait lentement sur ses pas. La moisson devint si fructueuse qu’elle comptait à elle seule pour bien plus de la moitié des décès de la Grande Guerre, la minuscule part restante groupait les nombreux assassinats, et exactions perpétrées par les castes et nations avides de pouvoirs à l’insu ou non des populations. Des milliers de morts pour un unique meurtre…
Là tout au long du trajet, les âmes capturées tournoyaient autour de lui, celles qui tentèrent de prendre une direction opposée à la sienne s’étranglèrent sur des chaînes fantomatiques qui les maintenaient prisonnières. L’hégémonie qu’il exerçait sur le domaine le plus craint des vivants n’avait pas usurpé sa réputation de divinité de la Mort, bien au contraire. Même par-delà cet état d’existence, l’inéluctabilité de sa toute-puissance se lisait dans le moindre geste, par extension s’échapper devenait vain et tenter de défier ce postulat ne viendrait qu’à expérimenter la dure réalité.
Volontiers les religieux exprimaient les miles bienfaits de Kron, criant haut et fort à qui voulaient bien les entendre qu’entrer au service du divin décharné les immuniseraient aux maux du monde entier. Triste ironie que ce soient les dévots du seigneur des carcasses qui endoctrinent les masses, sans se douter un seul instant du sort qui les attend. L’humain se nourrit d’espoir même s’il s’avère être illusoire, il ne peut se résoudre à voir le sens de sa propre vie gaspillée aux noms de principes que son intellect est incapable d’appréhender.

Agglutinés autour du fossoyeur telle une nuée de mouches bouffies sur une charogne pourrissante, les esprits des trépassés hurlèrent d’angoisse constatant avec effroi que désormais toute échappatoire serait impossible, ils étaient liés à leur geôlier. La mélancolie du nuage éthéré tourna à la langueur mortifère lorsque Kron enserra de sa macabre poigne ceux qui avaient été récoltés par ses soins. De son autre main, il fendit l’air qui se contorsionna à son contact comme prit de convulsions, le stigmate d’une plaie surnaturelle apparut flottant à même le vide. La déchirure narguait les pitoyables règles de ce qui était et ce qui pouvait être.
Les extrémités de cette blessure intangible s’écartèrent progressivement pour laisser place à une tâche sombre qui gagnait du terrain à mesure que l’atmosphère agonisait soumis par une affliction divine. De longs filets d’énergies anthropiques prirent consistances, ondoyant et irradiant mortellement dans les airs souffreteux. Bientôt la marque obscure prit la symétrie de son créateur qui patientait calmement et alors que ce dernier plongea dans l'abîme insondable de ce portail, la faille béante se referma derrière lui, avalant sa sinistre moisson. Le dernier chapitre de l’horreur qui saisit Taulmaril venait de s’achever avec son passage. Mais les cauchemars de Nécare n’étaient qu’à leurs balbutiements.  


Lorsque une idée n’est ni claire ni distincte on ne doit pas établir de conclusions hâtives. La compréhension du monde s’est forgée via l’usage de la possibilité à partir de l’expérience vécue. Fort de la connaissance des lois élémentaires du monde physique, le langage catalysa le produit de l’observation et de la réflexion humaine en lui accordant un attribut qui le désignerait et le distinguerait de ses congénères. Cette savante classification fit émerger des groupes eux-mêmes fragmentés en branches plus minces. Mais dès lors que le vivant ne peut s’aventurer dans les recoins obscurs du cosmos, les mots qu’il tente vainement d’attacher à l’inqualifiable se trouvent n’être en fin de compte que le reflet déformé et dulcifié de la vérité.

On hésite alors à caractériser le sens premier d’un concept superflu, car le mystérieux voile impénétrable qui l’enveloppe est tout aussi inconstant, que mensonger, et finalement la quête du savoir devient inatteignable. Cependant de l’usage de moyens ésotériques et délictueux, l’observateur vigilant peut déterminer avec une certitude approximative l’ampleur de l’inconnaissable. En effet, tel le meurtrier, cette part d’ombre en chaque chose tend à se faire connaître d’autrui, même si elle devrait dans un avenir proche en payer amèrement le prix. Bien des personnes ont succombé à l’appel maladif du savoir interdit, poussé par une soif inextinguible de sagesse, frustrés par les complexités d’un problème philosophique ou scientifique pour peu qu’ils supportent l’attrition addictive de la folie humaine. Pourtant, il est une question qui n’a point de réponse qu’importe les méthodes employées…
Des myriades d’interrogations planent depuis plusieurs millénaires sur ce mystère de la création, bien des titres lui furent donnés : l’au-delà, l’outre-monde, etc … Aucun n’est suffisamment approprié pour effleurer l’indicible peinture de Kron et, personne n’est jamais revenu de ce plan de l’existence sans en payer amèrement le prix.

L’amas plasmatique vole dans ce qui semble n’être qu’un corridor abyssal, la dernière lumière qu’il aperçut est d’ores et déjà loin derrière lui. La Mort à ses côtés se meut à vive allure au travers d’un néant oppressif. Une émanation difforme exalte les échos d’un cauchemar sans nom, comme si la déesse Teneis avait choisi d’expulser dans les tréfonds de la création une chose qui exprimait toute la portée de l’appellation « abomination ».
L’influence abjecte se fait grandissante à mesure que la Faucheuse persiste dans ce vide insondable. Déjà, la torpeur gagne les désespérés qui voient leurs sens s’émousser pour ne céder sa place qu’à l’absolue présence du Silence. Kron noyé dans ses pensées remarque toutefois le mal qui accable ses proies et dont il ne ressent pas les effets. Dans un crissement insoutenable, les jougs des captifs se tendent, claquant âprement les uns contre les autres, nul ne comprend ce qui est en train de se passer. Soudain, sous la pression les maillons se brisèrent en d’innombrables cristaux azurés qui expirèrent aussi vite qu’ils venaient d’apparaître. Affecté par les intenses vagues d’énergies, le conglomérat explosa en milliers de feux follets qui invités à franchir le cap, s’engouffrèrent dans la faille sans savoir ce qui les attendaient.
Comme pour tant de choses que l’on connaît ici-bas, peu d’entre-elles reflètent réellement leur véritable nature. S’agit-il alors d’une existence empirique ou théorique ?

Par-delà le voile de la matière, existait un havre de mort, une dimension consacrée par la finitude, tissée à partir de la trame temporelle elle-même. Un domaine qui sonne le glas de la réalité, l’effondrement de toute rationalité, l’aboutissement de l’existence. Face à un tel portrait, les mots sonnent creux, incapables de donner forme à une entité qui dépasse tout ce que le genre humain à jamais connu, car ses visages sont multiples et son essence en constante évolution. La moindre description ferait passer pour fou à lier le plus cartésien des penseurs, même s’il disposait de preuves à l’appui. La perception est affaire de sens, or elle diffère d’un individu à l’autre, effaçant toutes explications ou études s’y rapportant. Là-bas l’impossible avait un aspect, le démentiel une raison. Ce lieu indéfinissable n'était pas seulement la demeure de Kron ou le sanctuaire des morts, c'était aussi l'antre qui accueillerait à l'aube du dernier jour, les créations portées par l'univers depuis sa conception. Le séjour aux proportions astronomiques n’est peut-être en fin de compte que le produit de l’imagination collective, de la psyché des défunts, peut-être pas, nulle ne le sait.

Nécare se réveilla et reprit peu à peu connaissance, mais à peine avait-il retrouvé ses esprits qu’il crut perdre aussitôt la raison, un paysage achromatique s'étirait à perte de vue, les frontières pourtant visibles de cet endroit étaient balayées par de lointaines, mais terribles tempêtes dont les échos tonitruant ne se faisaient point entendre. Même noyé par un flot ininterrompu de flammèches iridescentes, il constata que le silence régnait sur ces landes crépusculaires. Levant les yeux en quête de sens, il vit un ciel ébène, déchiré par les bourrasques et zébré par des éclairs de magies aux proportions gargantuesques, gorgées par le pouvoir de l'inexistence. A certains endroits, l’espace s’ouvrait pour laisser rentrer en cet antre impie ceux qui succombaient.
Tout autour de lui, les membranes translucides des feux-follets se tordaient reflétant des émotions aussi diverses que le spectre d’un arc-en-ciel. Que diable pouvaient-ils bien voir pour être ainsi émerveillés, terrorisés, insensibles ? Il parut évident que tous percevaient ce territoire de multiples façons et qu’aucun d’entre eux ne voyaient la même chose.
Jamais pareils paysages n’avaient été comptés dans les livres de son enfance, pour peur qu’il eut lu quelque chose durant sa jeunesse. Chaque seconde passée faisait miroiter l’antre de flash de non-couleur, altérant toujours plus les reliefs divers et incongrus de l’antre des damnés. Plus longuement l’on scrutait cet endroit, plus accentuée était la sensation d’être épiée.
Stupéfié par de telles révélations, il songea intérieurement.

« Serions-nous trop diminués pour voir au-delà de ces mirages ? Je ne suis moi-même pas capable d’imaginer de pareils choses. Mon esprit me jouerai-t-il des tours pour me préserver de la vérité ? »

Des flux au-dessus de sa tête, tournoyait furieusement en un vortex pourpre couronné d’amas de bâtiments en ruines de tailles et formes diverses. La structure grotesque s’ornait pourtant d’une logique géométrique non-euclidienne rendant l’ensemble terriblement cohérent et irrationnel en même temps. Les remparts se contorsionnaient dans tous les sens espérant probablement protéger un périmètre qui s’étalait à l’infini et dont les limites elles-mêmes se voyaient débordées par l’apport perpétuel de matières minérales exotiques. Là tournoyait une gigantesque forteresse, suivant les méandres d’un colossal tourbillon de magie pure. Si puissantes étaient les rafales que le mortier de la bastille s’évaporait et les briques s’émiettaient. Pourtant, tandis que les créneaux s’envolaient et que le mur d’enceinte faisait de même, rien ne paraissait changer une fois la rotation entière de la citadelle achevée. C’était à n'y rien comprendre, comment une place forte défoncée par une tornade pouvait-elle se rebâtir en moins de temps qu’il n’en fallait pour la démolir ?
La confusion harcelait le trépassé, la frontière entre la vie et la mort lui avait laissé un souvenir atroce, un silence interminable et dévitalisant, plus inflexible que le destin. Le royaume de Kron, tout aussi silencieux respirait la folie de la démarcation spirituelle entre l’humain et le divin. L’un insonore et vide, l’autre aphone ,mais assourdissant. Ni avait-il diable pas un entre-deux ? Il en existait un, mais désormais ce dernier serait hors de portée du gélovigien, doublement séparé par deux domaines qui s’opposent à leur compère.

Quelquefois, dans un excès de démence, les voisins translucides de Nécare s’automutilaient braillant à tue-tête qu’une abomination les agrippaient ou qu’ils prenaient feux spontanément, mais rien ne paraissait autour d’eux, rien hormis un vide incolore surplombé par une forteresse fuligineuse. Sous lui, l’ondulation d’un fleuve magique l’emmenait dieu sait où, murmurant spirituellement que se tiendrait au bout du voyage, un lieu d’une beauté sans pareil. Le chemin tortueux emprunté par cette conscience liquide exsudé un non-sens logique déconcertant, à mesure que le cours d’eau les tractait en arrière, les créneaux se dessinaient plus distinctement. A l’ombre invisible de la masse volante au-dessus d’eux, le courant se déchaina subitement, entraîné par le vortex affamé.
Empruntant les centaines de marches d’un escalier retourné menant directement au cœur de la demeure des damnés, tout s’effrita.
La citadelle était une merveille sans commune mesure, terrible ,mais grandiose. Chacune des pièces fermées à clef scintillaient de mille feux, il était incapable de percevoir les colossales cascades de pierres précieuses et monticules d’or juste derrière n’attendant que lui.
Le moindre écu valait plus que ce que Nécare aurait pu acquérir en travaillant pendant dix générations. Comme il parcourait les couloirs sans fin, les yeux rivés sur lumières chatoyantes et dansantes sous les portes scellées, la procession ralentit. Dans l’embrasure de chacune d’entre-elle, il vit un grand miroir monté sur des pieds en bronze chryséléphantin. La curiosité le poussa à fixer davantage le reflet renvoyé par la glace soigneusement polie et sans défaut. Son reflet lui apparaissait avec un décalage grotesque, conséquence probable de la distance qui séparait les deux êtres et la rotation continue de l’aile-ouest dans laquelle il se trouvait.
Tapis derrière le trépassé, un fantôme drapé d’une cape sombre lévitait à ses côtés. Terrifié, il se retourna pour faire face à l’entité ,mais personne ne l’épiait si ce n’étaient les millions de flammèches qui l’accompagnaient depuis un moment déjà oublié. De salle en salle, la distorsion s’accentua, alors que l’indésirable fantomatique le suivait toujours en une lévitation circulaire. Quelle que fût l’étrangeté de cet endroit, il était certain d’une chose, si tous ne partageaient pas sa vision du monde, chacun à sa manière était traqué par un hôte invisible aux multiples serviteurs. A l’extérieur le calme régnait malgré l’infernale tempête qui s’amusait à remodeler sans cesse la structure même de la bâtisse volante. A chaque pas, des fenêtres disparaissaient et des murs se bouchaient menant visiblement à nulle part. L’artère principale se fragmentait en de nombreux carrefours eux même subdivisés en passages plus étroits.

Le parterre craqua sournoisement à l’insu des damnés, et réfugié sur un unique pavé, Nécare flotta quelques secondes dans le cœur du cyclone attendant que la dalle retrouve sa place dans le nouvel agencement aléatoire déterminé par quelques forces supérieures. Il eut de la chance, car le ciel noirci et menaçant se montrait sans pitié. L'impact de la foudre fissura un sol intangible et nébuleux qui engloutit par centaines les lueurs affolées qui nageaient avec lui. Agrippé à la pierre taillée tel Ulysse aux branches du figuier, il lutta contre vent et débris pour ne pas finir dévoré par l’abysse, malgré l’électricité statique lacérant tout autour l’air insensible. Alors, enfin, le pavé reprit sa place dans une cour sans toits et la procession désormais éclatée en centaines de colonnes rejoua l’interminable pièce de théâtre.

La marche ne finira probablement jamais, coincée pour une durée indéterminée dans un lieu qui se faisait et se défaisait à volonté, à la fois si proche ,mais toujours éloigné de la tranquillité qu’ils réclamaient. Le paradis conçu dans nos esprits crache un poison caustique d’une volupté sans limite. Car l’Elysée n’est que désir, un bouillonnement furieux réclamant avec caprice ce que la réalité ne peut offrir. L’homme heureux a besoin de désirer, d’être insatisfait, car l’insatisfaction est l’unique moyen de jubiler sur les trésors que recèle le monde physique et de jouir pleinement du plaisir qu’il apporte. Mais qu’est-ce donc qui nous incite à agir de la sorte ? Quel écho en notre âme, nous a poussé, nous et nos prédécesseurs à répondre à cet appel débilitant ? Le vivant à l’aube du commencement connaissait-il la félicité absolue ? Est-ce de cette privation que nos cœurs saignent à la sensation de notre insatisfaction ? Existe-il encore un fragment de ce bonheur qui nous attire à lui, afin de le ressentir une énième fois ? Tout cela est fort complexe, car affranchi des pathétiques limites de la chair, tous réclament le repos sans parvenir à l’atteindre. Ce renouveau géographique perpétuel et cette inépuisable endurance torturent les âmes affligées sans qu’elles soient pleinement conscience du temps qui passe. Toutefois, la quête d’une finalité est ce qui motive le destin de chacun, Nécare ne perd donc pas espoir.
Dans la cour, un minuscule éclat de verre brille de façon surnaturelle. Intrigué l’ondulation blanchâtre, le réceptacle de ce qu’il reste du terran se tourne pour observer une fois encore les reflets apaisants, vestige d’un chef-d’œuvre. Les spectres sombres suivent la colonne d’esprits qui arpente l’atrium long d’un lieu et demi. S’entremêlant avec ses congénères, Nécare est poussé calmement par son gardien invisible. Alors qu’il ramasse le fragment de miroir à ses pieds, une idée lui traverse la tête. De son utilisation, il n’avait cherché qu’à voir son portrait, que verra-t-il en regardant ce royaume de folie au travers ?
Le bout de glace se tourne à droite puis à gauche, sans qu’il ne parvienne à visualiser quelque chose de cohérent quand soudain.

Si proche est l’œil de la tempête magique que le temps lui-même n’est plus perceptible. Le mouvement propre à l’univers, celui qui permet à la plus humble des créatures de voir les effets du sablier sur la réalité vient de s’estomper. Privé de ses sens, l’esprit du gélovigien se fige à son tour. Pourtant, une mélodie résonne au-dessus de lui. Elle l’enveloppait totalement, l’âme frissonna transit par un appel harmonieux et l’irrépressible envie de se rapprocher du chanteur, ne faire plus qu’un avec, rester pour l’éternité à ses côtés.
L’infime traction qui les avait menés jusque ici, ce son qui s’amplifiait à mesure que la bastille se dessinait, il est là, quelque part parmi les innombrables tours couronnant le plateau cristallin naissant de l’épicentre de la dépression climatique.

La consistance de l’environnement vient de changer, les sens lui reviennent, mieux encore, Nécare vibre en synchronisation parfaite avec le rythme de ce chant majestueux, il est audible derrière lui, il n’a plus qu’à se retourner pour…Goûter une fois encore au bonheur, à la vie.
L’atmosphère est critique, sordide, mortelle. Chaque once d’espace vide est emplie d’une énergie incommensurable, chaque sensation est aussi violente que le dernier instant d’un condamné. De la fumée inodore s’épanche des crânes encastrés à même l’onyx. Des orifices crâniens s’échappent un liquide coloré courant dans les rigoles taillées sur un sol crayeux. Là, un millier d’arches surgissent de colonnes cadavériques pour s’unir en une centaine de voûtes luisantes qui ne paraissent être que des astres dans une mer sombre, incertaine.
Jusqu’à la cime des vitraux loin au-dessus, tout décorés de scènes surnaturelles se disperse un amas obscur dévorant ce qui s’apparente à la lumière du spectre visuel. Nécare ne s’arrête pas pour contempler la majesté de ce qui est très probablement une cathédrale aux dimensions farfelues, l’appel exige sa présence, il se doit d’y répondre. L’air humide empeste le renfermé, des formations de larves et parasites nécrophages se terrent à la vue du visiteur esseulé.
Le long corridor se termine devant une porte cliquetant de toute sa hauteur. Elle peine à préserver les étrangers de ce qui se trouve de l’autre-côté. De part et d’autre, deux vigiles armés et encapuchonnés montent la garde. Ils ne disent rien, mais les portes s’ouvrent dans un murmure amplifié prononçant distinctement l’identité de l’inconnu :

-Nécare..care…care…care….

Il ne bouge pas malgré l’urgence de son désir. Et s’il s’agissait d’un guet-apens ?
Peu probable, après ce qu’il avait traversé, la mort aurait pu le prendre des millions de fois, alors pourquoi la situation serait différente ici ? Décidé, il entre.
Derrière lui, la porte paraît s’être changée en un mur impénétrable. La température froide dans le corridor est désormais arctique au niveau le plus haut de la forteresse. Le givre pend aux plafonds congelant dans la masse des flammes toujours mobiles. La glace crisse et craque à chaque pas qui résonnent de manière sinistre dans les hauteurs entre les colonnes. Alors que les minuscules cristaux gelés en suspensions transmettent les derniers instants de la lumière aussitôt dévorée par les ténèbres au centre de la salle. Au milieu de ce sanctuaire, gît un trône nimbé d’ombres, juché sur un monticule d’ossements couverts de champignons et autres moisissures.  Parcourant les murs une fresque retraçant l’histoire d’Istheria dans ses moindres détails. A l’extrémité de la tapisserie, des insectes régurgitent une substance inconnue similaire à des abats. De l’accumulation méphitique de ces sécrétions abjectes naît progressivement un nouveau millimètre décrivant l’histoire. Le siège de pouvoir taillé naturellement dans la masse d’un minéral indéterminé est enseveli sous d’épaisses volutes de fumées abyssales et vrombit étrangement. Il est bien plus massif que ceux conçus par les vivants. L’obscurité est presque totale. Toute la lumière et la chaleur ont été absorbées, drainées, comme une sangsue aspirerait du cruor en grande quantité.

Couvert par cette matière, l’œil distrait ne remarquerait pas que le siège est occupé. Son propriétaire lui, voit Nécare, alors qu’il arbore un sourire qui déchire l’harmonie funeste de son visage grisonnant, sa corpulence décharnée nageant dans des haillons beaucoup trop grands. C’est un cadavre aux proportions réellement monstrueuses. Sa chair livide, fripée se tend et se détend à chaque mouvement, tandis que la structure osseuse de ses maxillaires surgit à peine retenue par une peau desséchée et constellée de maques de vieillesse. Au fond d’orbites creusés se terrent des yeux noirs de jais pendant que dos voûté et démesuré pousse les maigres jambes de l’occupant vers la sortie.
Nécare est sans voix, pour la deuxième fois, il observe abasourdit son dieu tutélaire en chair et en os. L’écho qu’il percevait venait de son maître, désormais il est convaincu de rester à ses côtés jusqu’au trépas définitif de la réalité. A la lumière de cette révélation, il se prosterne plus bas que terre et attend que son seigneur daigne lui accorder la parole.
Kron respire lourdement, un gaz grisâtre sort de sa bouche à moitié édentée à chaque expiration. La présence du maître des lieux ravive la douleur du décès de Nécare qui sent continuellement un de ses flancs mouvants se faire lacérer. Il fixe du regard son adepte de ses yeux noircis. Seule Téneis sait ce que peut bien voir les dieux, le serviteur ignorant se le demande. Tendant des phalanges blanchies, Nécare prend le geste pour une invitation, il s’exclame :

-Monseigneur, je ne peux qu’exprimer à votre égard mon infinie gratitude. Être en votre compagnie me comble de bonheur, cependant, je tiens à vous informer que je suis en possession de ce que vous m’aviez ordonné de trouver. Il est encore sur Isth…

-Silence ! Hurla Kron coupant l’interlocuteur terrorisé pendant que l’ombre ambiante étouffait les échos du premier et les gémissements du second.

Sous le choc, Nécare ne sut comment réagir, qu’avait-il fait de mal ? Un grondement sourd, deuxième son ouï après les paroles du tout puissant se fit entendre. Toujours plus assourdissant, le décédé eu à peine le temps de lever la tête qu’une flèche géante d’énergie pourpre le transperça de part en part. La force de l’impact fût telle qu’il passe au travers des innombrables étages qu’il avait escaladés en moins de temps qu’il n’en fallait pour battre des cils.

A toute vitesse, la victime plongea vers la mer nébuleuse en contre-bas. Comme d’autres semblables, il allait probablement sonder le sol intangible pour le meilleur ou pour le pire. Déjà, les vagues de magies pures se soulèvent, rageusement bousculées par l’onde de choc qui se propageaient à la surface, tandis que Nécare essayait de s’extraire le projectile qui lui déchirait l’âme. La douleur sans nom s’accroissait proportionnellement à mesure qu’il luttait pour s’en sortir.
En contact direct avec le sol indicible, il eu à peine le temps de s’agripper de toute ses forces pour ne pas passer en dessous. L’écartèlement était insupportable, mais douleur ne se substitua pas à l’envie ,car plus que tout, il désirait retourner auprès du maître qui l’avait fait tant souffrir. Les morts appartenaient à un monde conçu pour eux et au plus profond d’eux-mêmes, le quitter devenait impensable. Le combat féroce qui se jouait déterminerait le destin du gélovigien, accrochant ardemment le petit bout de matière toujours sous son contrôle. Sans doute résista-t-il un moment, ou une éternité. Une belle tentative contrecarrée par l’énergie empirique qui découpait petit à petit Nécare en deux malgré une défense acharnée. La scission se produisit, à cet instant il plongea dans les abîmes, bien que la partie supérieure gauche déchirée était encore suspendue dans le vide. L’autre recueillit la grande majorité de la personnalité de Nécare puis s’engouffra dans un océan de ténèbres béant, accueillant à bras ouverts un nouveau locataire.

Les descriptions, sont-elles conformes à toute élaboration d’un plan compréhensible ? A la lumière de son expérience, pensez-vous que tout ceci était le fruit d’une de ses rêveries ou bel et bien un royaume irrationnel tel qui l’a vu de ses propres yeux ? Je vous laisse méditer là-dessus.


Dernière édition par Nécare le Lun 31 Aoû - 23:35, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Nécare, l'intemporel [En cours]    Nécare, l'intemporel  [En cours]  Icon_minitimeDim 30 Aoû - 18:33

Nous savons ce qu’ils sont, malgré tout, la raison de leur présence ici est une énigme. La peur suinte de nos corps à la vue de leur apparence, c’est idiot, j’en suis conscient ,mais est-ce parce que nous sommes confrontés au reflet de notre propre aboutissement ? Ou l’anxiété de ne plus jamais fouler le sol de nos pieds ?

Alors que les épidémies exhibées par les colosses ravagent les récoltes et altèrent, quiconque s’en approche. La famine éreinte les peuplades libres, réveillant l’instinct primitif de l’être humain. Matraqué par les affres de l’existence, une évidence verdit dans l’esprit détraqué des désespérés : La fin est inévitable.

Où que vous allez, le trépas marchera sur vos pas. Quoique que vous érigez, le temps ne laissera rien de plus qu’un reliquat. Peu importe ce vous pensez, l’échéance vous obnubilera.
La vie en personne commence à ployer sous la masse chaotique de l’entropie. Tandis que le grand œuvre se délite graduellement, la contagion guète, dévorant jour après jour les prodiges de son Némésis. L’inclination métaphysique gagne du terrain et relève les morts, sous une forme nouvelle appelée Gorgoroth. Enflée par la dégénérescence, cette engeance mène une existence contre-nature, parcourant le vaste monde pour des motifs qui échappent aux pensées mortelles. En proie au déclin inéluctable, les hommes abhorrent ces individus démoniaques ignorant l’aversion partagée par ces êtres dont la vie leur fut privée….

Istheria agonise, en proie à l’appétence névrosée des puissantes nations, quant à l’avenir de l’humanité, il fait face à ses propres démons. Les heures passent alors que les complots se fomentent et les poignards s’affûtent. Tout autour du globe, la clameur des vivants se renforce, mêlant dramatiquement terreur et appréhension.
Néanmoins, ce brouhaha exaspérant n’est que la prémices d’un futur ô combien plus sombre que les événements qui nous ont précédés. Le bruit avant-coureur d’une seconde guerre est dans l’esprit de chacun. Car la paix baignée dans une croissance éternelle est un luxe que les hommes répugnent à partager. Pour cela, ils écopent d’un sursis miraculeux grâce à la sagesse des rares personnes encore clairvoyantes. Mais l’Enfer est à la porte de chacun, son feu affamé lèche sans discontinuer les gonds de cette entrée interdite, espérant de toute sa malveillante attirer par sa chaleur mesquine les êtres pavés de mauvaises intentions.

Mais le cauchemar peut prendre bien des formes et celle du taureau ardent est la plus supportable. Car au bout du chemin se trouve le mal incarné et il n’a ni trait, ni ambitions. Si ce n’est d’attendre patiemment que tout cesse pour que règne sans partage : Le Silence.
Il est tel la finitude qui réduit tout en cendre pour effacer le passage des civilisations. Il est tel l’eau qui monte d’un glacier, qui engourdit autant qu’il tue. Il est l’absence, le vide, les ténèbres plus grandes que le gouffre entre les astres brillants.
Ce Silence est pire que la Mort. Là où il étouffe les hurlements des vivants et des mourants, il ne laisse qu’un abîme qui semble béer à vos pieds comme une tombe affamée.
La hantise d’un avènement aussi délirant est pourtant fondée, car il régit déjà un domaine, divisant deux opposés. Là-bas, nulle lumière, son ou stimulation. Un purgatoire pour quiconque s’y perdrait. Et il en est un qui se trouve en ce lieu.
L’opportunité d’une seconde chance a déjà été chèrement payée. Le Panthéon seul sait quel coût dérisoire cela fut malgré la perte de la moitié de l’essence spirituelle du gélovigien. Car en comparaison, une éternité de torture physique ou l’ablation de son âme ne voileraient même pas de son ombre le tourment infligé par le Silence.

Au sein de ce royaume, il est seul, en compagnie de l’unique forme indéfinissable qui manœuvre le vide. Mais à ses dépens, Nécare ne peut pas disparaître spirituellement. Dos au mur, et déboussolé à l’extrême, l’âme du captif emploi la moindre once de force restante pour survivre au néant certain qui l’attend; via l’autophagie. A défaut d’être capable de pouvoir tirer une forme ou une autre d’effets extérieurs, la psyché produit en masse à partir de sa propre existence ce qu’il est possible de concevoir. La folie de l’entreprise n’eut d’égale que le désespoir de cet unique recours.
Par ailleurs, la démarche suicidaire vouée à l’échec affecta grandement l’état du prisonnier, certains moments de sa vie s’amalgamant entre eux ou fleuretant avec l’attrait insatiable de l’abysse. Une coquille vide, voilà ce qu’il serait advenu de lui si à l’instant le plus critique de son séjour un écho hallucinatoire ne l’avait pas sauvé. Une voix, non plusieurs, elles parlent. Elles lui parlent… Elles articulent depuis peu. Non depuis longtemps, ou …

-L’heure est venue, il est temps pour toi de dormir.
Gisant sur le sol, baignant dans son propre sang, Nécare n’arrivait plus à soutenir la présence accablante et ravagée de Taulmaril, et il leva une dernière fois la tête vers les yeux brillants de son sordide maître. Ses mots semblaient avoir arrêté le passage du temps. L’incommensurable aura de Kron, vaste et à peine contenue, vibrait autour de lui.
Sa vue perçante transperça le gélovigien jusqu’à sonder les profondeurs les plus enfouies de son âme. La prise sur le fauchard de Nécare se raidit soudainement. Il ne voulait pas disparaître de la sorte, ce n’était pas le destin qu’on lui avait montré. Il ne voulait ….

"L’heure est venue, il est temps pour toi de te réveiller. "
Gisant sur un sol intangible, baignant dans sa propre essence torturée, Nécare n’arrivait plus à soutenir la présence accablante et mortifère du Silence, et il leva pour la première fois la tête vers les yeux décharnés du grand être qui accompagnait ce voyage de malheur. La formulation macabrement prononcée par l’inconnu faisait vibrer et résonner le vide. Un concentré d’énergie sombre voguait comme un tumultueux torrent qui noyait les abysses autour de lui.
Il sentit son âme convulser, sensation qu’il n’avait jamais expérimentée, jamais depuis…


-Tes pas t’ont mené sur l’unique sentier que tu pouvais arpenter, dit Kron dit l’entité.
Tu es un de mes fidèles tu es mon apôtre mais du trépas tu seras délivré mais au trépas tu ne peux échapper.
Le destin hurla dans un râle d’agonie extatique, pleurant sans discontinuer le décès temporaire de la réalité. Le temps frémissait , la structure même de la cause et de la conséquence se liquéfiait devant l’horreur de l’événement qui se perpétrait sans aucune moralité.

Il se trouvait là-bas, dans la cité de la terre, un fragment de l’histoire passé et il se trouvait ici, dans l’immensité d’un capharnaüm sans luminosité. Rassemblés et dispersés, dépérissant et ressuscitant.
Son Dieu, Kron le Seigneur des cadavres son nouveau maître, l’Invisible en appelaient à lui, offrant ce que Nécare ne pouvait refuser. Sa faiblesse révélée et son esprit brisé lui empêcheraient de prendre un tout autre chemin à compter de là.
Il était soumis aux lois qui régissaient la vie malgré les tentatives de s’y soustraire et il était soumis à la démence qui régnait dans cet antre dont il ne pouvait se défaire.
Ce fut un cycle interminable à travers une infinité d’existence avec le même résultat, Nécare sortait annihilé de cette dualité, car lorsque la boucle, enfin, fut brisée, le dernier mur de raison qu’abritait le palais de sa conscience dévastée venait de s’effondrer….

Alors que la psyché éparpillée triait les échos qui se reflétaient à l’infini dans le vide de sa propre réalité, essayant désespérément de déceler là où commençait la vérité et finissait le mensonge. Le prisme kaléidoscopique des éventualités réverbéra dans un indescriptible instant chaque possibilité. Il devint évident qu’il était impossible de séparer ce présent morcelé des dissonances d’un passé partie depuis longtemps en fumée.

-Pourquoi espérer fuir l’inévitable ? Lui dit le frère de Delil.
Le monde est train de pourrir, les mortels se sont trop longtemps accrochés à une vision déformée de la vie. Leur soif de domination et de richesse les a poussés à étendre leur empire sur terre comme sur mer. Pourtant, en ce jour, le cycle va s’amorcer et tu en seras la première victime.

-Pourquoi ne pas devenir le Héraut de l’inévitable ? Lui dit la voix.
L’univers pourrit, les mortels s’accrochent à une vision corrompue de la vie et ne partent que lorsque toutes les joies en sont parties. Ils ont étendu leur domination sur terre comme sur mer amassant pouvoir et richesses ,mais ne savant pas quoi en faire, si ce n’est se faire la guerre. En ce jour, le cycle va se terminer, un autre va lui succéder, et tu en seras le messager.

A ces mots, l’infime parcelle consciente qui demeurait encore dans ce royaume infernal capitulât sans aucune concession. L’intangible caressa les formes généreuses d’Istheria, grattant frénétiquement sa surface. De l’autre côté, l’air frémit dangereusement puis se déchira laissant place à l’insanité macabre qui se déversa de la brèche à vive allure tandis que le ciel taché d’une ombre noire léchait d’ores et déjà ses stigmates.

Dans l’implosion de la barrière métaphysique entre Istheria et l’autre-côté, Nécare crut renaître à nouveau...Qu’elle étrange sensation que celle-ci.
Une urgente envie d’inspirer emplit soudainement des poumons absents, alors que ses doigts fantomatiques, qu’il n’avait pas fait bouger depuis des éons, craquaient déjà d’empressement. La douce froideur de la non-vie souffla en guise de bienvenue sur une peau ectoplasmique d’une teinte lavée par le temps. Pendant le trajet, son esprit rejoint son corps pestiféré et enfin, il ouvrit les yeux sur la noirceur d’un monde à nouveau habité par sa présence.

Inconscient de la force prodigieuse qui l’animait depuis son retour, Nécare resta muet et immobile dans la terre meuble qui lui servait de tombe. Déblayer le mètre et demi d’épaisseur qui le séparait de la surface ne serait sans doute qu’une formalité cependant tel ne fut pas le cas. En effet, le processus de préservation autodestructeur de son esprit ne l’avait pas laissé indifférent et dans la foulée en dépit de l’absence du Silence, il ne pouvait interrompre le flux constant d’informations qui lui arrivait jusqu’au cerveau. Paralysé par ces visions, il vécut un rêve éveillé, l’éprouvant voyage avait bel et bien en mépris de l’incroyable résilience de Nécare eu raison de lui. Sa psyché doublement affectée par sa sortie du royaume des morts et son retour su Istheria confondaient tout, tissant une conception déformée de l’existence.

Le sol humide se mit à trembler sous l’impulsion d’une sonorité oubliée. L’orchestre se jouait avec seulement deux instruments alors que le Gorgoroth percevait de mieux en mieux les nuances conflictuelles de cette mélodie. Puis la voûte céleste s’abattit sur lui telle une flèche sur une cible et le résultat en fut aveuglant.
Des pilleurs de tombes pour une raison nébuleuse avaient trouvé l’emplacement de la fosse commune dans laquelle il avait été inhumé. Sous le choc, les hommes se mirent à le fouiller en quête d’artefacts de valeurs sans rencontrer de résistance ni se douter que le cadavre sur le point de s’animer achevait sa crise identitaire. Le Fauchard Traque-Vie du gélovigien après toutes ces années conservait son tranchant et sa superbe. Assurément, l’unique objet de valeur qu’il détenait attira l’attention des opportunistes malfaiteurs. Mais la poigne ferme de Nécare agrippait la hampe de son arme avec une telle vigueur que les voleurs ne réussirent pas à l’en  séparer. L’énergie se diffusa dans le corps méphitique de son propriétaire qui se redressa de toute sa hauteur faisant sursauter d’effroi les deux hommes.
Plusieurs secondes s’étaient déjà écoulées et dans cette stupeur collective aucun n’avait daigné faire le moindre geste. Les malandrins se dévisageaient avec des yeux éberlués ne savant pas comment agir au réveil inattendu de leur victime.
Fuir ou combattre ? La question angoissée se lisait sur leurs visages déformés par la peur, les récits de gens revenus d’entre les morts demeuraient rares, mais se colportaient vite de tavernes en tavernes. Si bien qu’au recensement du tout premier gorgoroth, la panique générale s’empara de la population locale avoisinant le lieu de maraude de la créature. Il ne s’agissait que d’un macchabée fraîchement ressuscité cette fois, la décomposition avancée de son cadavre attestait de sa vulnérabilité, mais si tel n’était pas le cas…

Pourrait-il riposter si ses biens étaient spoliés ? Perdu dans leurs conjectures, chaque voleur attendait que l’autre fasse le premier pas n’osant braver le courroux hypothétique de leur proie. Au centre de ce débat gisait Nécare qui se remettait progressivement de l’agression visuelle que lui infligeait le ciel. Ses yeux s’acclimatèrent et ses pensées se figèrent. Le paysage qui l’entourait ne lui était guère familier, probablement que les hommes lui donneraient les réponses qu’il cherchait. Il respira lourdement sans que cela ait une quelconque utilité si ce n’est de prendre le temps de trouver la force de parler, alors des lèvres fripées se rétractèrent laissant place à deux rangées de dents jaunies et déchaussées. Une voix caverneuse retentit figeant les pillards terrorisés par l’horreur de la vocalise, semblable au râle d’agonie d’un mourant implorant que l’on mette un terme à son supplice.

-Tout ceci n’était qu'un rêve ? Suis-je en domaine Cebrenien ? Pourquoi les blanches murailles ne m’apparaissent-elles pas ? Dit-il, s’adressant à un interlocuteur indéterminé.

Malgré la peur, le plus athlétique des vivants répondit non sans hoqueter d’anxiété.
-Nous…Vous êtes en Cebrenia, mais je ne connais pas de…

Pointant les hommes de son doigt mycosé, il l’interrompu avant de reprendre de plus belle.
-Vous, êtes-vous venus me délivrer un message du Conclave ? Où s’est-il établit ?

Le pillard enhardi recula confus, les paroles du mort-vivant n’avaient aucun sens. Tout aussi abasourdit par la situation son collègue lui murmura quelques sombres mots.
-Souffrez-vous donc de penser par vous-même ? Cracha Nécare qui s’impatienta du manque de loquacité de ces petites gens.

-Nous ne sommes que de simples voyageurs, monsieur. S’étrangla le couard venu à la rescousse de son partenaire.
A bien y réfléchir, le gorgoroth s’aperçu que ni l’un, ni l’autre ne détenait la carrure ou les insignes propres au Conclave.
-Quels sont ces étranges guenilles ? Vous semblez pauvres.  Êtes-vous des citoyens de la Cité de la Terre ? Des mendiants alors, en quête de biens matériels à dérober. Dites-moi, que faites-vous en pareil endroit ?

Mis à nue par les rêveries du ressuscité, les pillards couinèrent sentant le vent tourner en leur défaveur. Mais la tentative de fuite fut rapidement envolée par l’affirmation éructé de Nécare.
-Qui que vous prétendez être, vous devez respect et assistance aux défenseurs de l’ordre en ces temps troublés !

-Il parle de l’Ordre d’Orys. Murmura le premier.
-Tu penses qu’il s’agit de l’un d’entre eux ? Chuchota le second.

-Silence éphèbes ! Ne prononcez pas ce nom maudit en ma présence. Vipères, couleuvres voilà ce que sont ces faussaires. Ils nous ont tous trahis ! Expectora le mort-vivant.
Dirigeant vivement son fauchard vers leur direction, l’attitude de Nécare se mua, passablement énervé d’avoir été confondu avec l’un de ces infâmes traîtres. Le ridicule consommé de la situation ne lui plaisait guère et dans un mouvement d’une fluidité surnaturelle il se tourna vers la voûte céleste.

-Seigneur Kron, éclairez-moi. Quelle est donc cette sinistre comédie ? Pourquoi envoyer quérir des va-nu-pieds jappant à ma rencontre ? Que se passe-t-il ?
Déconcerté au plus haut point, Nécare espérer obtenir les informations auprès de l’unique personne en qui il avait confiance, mais…
La brise matinale acquiesça sans mots dire, plongeant d’avantage le ressuscité dans la confusion. Il reprit son monologue en plein transe lunatique :

-Longtemps j’ai cherché ce que vous désiriez. Par monts et par vaux j’ai arpenté les sentiers jusqu’aux confins du monde dans l’espoir de faire votre volonté. La récompense, elle… était empoisonnée. Vous m’aviez promis de partager le don de l’éternité mais ce sanctuaire était vide, froid et puis le Silence.

-Est-ce là, la gratification que vous comptiez offrir à votre plus fidèle serviteur ?
Tous ces événements dans la Blanche Cité était-ce prémédité ? Kron, Mon Seigneur, je vous en conjure répondez moi.


Encore une fois, aucune réaction ne vint de son interlocuteur, ce manque de répondant le frustra d’avantage, comment se pouvait-il que son dieu s’enferme dans le mutisme lorsque son champion autoproclamé l’implorait de venir à son secours ?
Il rechigna, mâchant difficilement sa consternation et faisant machinalement les cent pas pour se calmer sans grands effets. Après plusieurs minutes, il se plaça devant les voleurs toujours hésitant et dit :

-Braves gens, je dois impérativement me rendre à Taulmaril, il faut s’assurer que la cité n’est pas tombée entre les mains de l’ennemi.
Il scruta un ciel bleu baigné par la douce chaleur du Soleil et réfléchit sans piper mot. Une fois la solution trouvée, il exposa son plan :

-L’astre est à son zénith, cela signifie qu’une demi-journée sépare cet instant de ma présence dans la blanche citée lors de l’assaut initial. Les environs me laissent perplexe, guidez-moi là-bas et l’organisation vous récompensera comme il se doit….
-Si la ville n’est pas tombée. Murmura-t-il sombrement.

A ces paroles le temps parut se suspendre un court moment, les pillards n’en croyaient pas leurs oreilles, l’ignorance d’un homme, pouvait-elle éclipser le poids de quatre cents ans d’histoire ?
Plusieurs siècles séparaient ce jour à la tragédie de la Grande Guerre, comment une personne même morte ignorait un événement de cette ampleur ? A moins que ….
Les deux terrans comprirent le problème et le caractère lunatique de leur interlocuteur, mais étaient-ils capables de refuser pareille offre ? Un macchabée qui connaissait les moindres lieux et recoins cachés de la cité… L’opportunité était trop belle, ils acceptèrent de le mener sur ce sol maudit, grossière erreur …

Austère était la marche menant le petit groupe à travers les landes marécageuses, personne ne pipa mot durant le trajet. Nécare scrutait de façon prononcée ses compagnons de fortune, titillé par la mauvaise impression de leur premier contact. A cela s'ajoutait les hallucinations auditives et visuelles qui ne lui laissaient aucun répit. Nombre de fois il dévia du sentier boueux pour se jeter les yeux hagards dans les étendues vaseuses qu'il longeait depuis plusieurs heures. Proportionnellement, les voleurs vinrent à son secours, non pas pavés d'intentions bienveillantes au contraire, pour ne surtout pas perdre les précieuses informations qu'il détenait.

Décédé depuis des lustres, Nécare ne sentit pas le niveau de l'eau monter, totalement submergé, le gorgoroth conserva son calme en dépit de la situation dramatique. L'image floue à quelques pas de la berge, l'incitait à venir le rejoindre plus profondément. Il reconnut alors aisément le ton flamboyant et réconfortant d'Hjordohm , le Quatrième, représentant de Bor, mais avant qu'il ne put lui serrer la main, des appendices charnus se saisirent de lui, le remontant à la surface.
Offusqué, les pillards n'eurent que quelques secondes pour le lâcher et reculer avant que le fauchard de Nécare ne tranche l'air dans un avertissement strident.  Pendant bien des minutes, il blâma ses camarades pour cette interruption impromptu. Mais il dû finalement se rendre à l'évidence, nulles traces d'un représentant du Conclave dans ces eaux.
Trempés jusqu'aux os, tous accélérèrent la cadence de marche pour sécher plus vite, Nécare interdisant à qui que ce soit de s'arrêter, redoutant plus intensément chaque seconde passée, la mise en garde de son ancien camarade disparu.

Se sachant mort, son retour ne relevait pas de la providence, quelque chose d’autre se tramait, et il était déterminé à découvrir le fin mot de l’histoire. Cependant, le panorama ne bougeait pas, alors que ses souvenirs dessinaient des champs fertiles sous un fugace rayon de soleil, ne planaient ici que marais nauséabonds et brumes épaisses.

A l'abri des roseaux il invoqua quelques sombres malédictions à l'encontre de ses guides au cas où il devait lui arriver malheur. Trop longtemps, il attendit et alors qu'il visualisait déjà psychiquement les corps décapités de ses camarades pour leur faire payer cet acte de trahison, Nécare se retourna plus déterminé que jamais. Toutefois, le manteau nuageux planant au-dessus d'eux fut plus rapide et engloutit le groupe de son étreinte humide. Fauchant frénétiquement les silhouettes mouvantes dans un enfer grisâtre, il heurta une forme qui le fit reculer.

Sa posture de combat se réajustant, le sol changea subitement de consistance, il n’était plus flasque, mais solide, et la vase cédait sa place à des pierres de tailles diverses. Des pierres ?
Tâtonnant encore aveugle la masse avec laquelle il était entrée en contact, elle se distingua par ses arrêtes effilées et une froideur cimmérienne . Le gorgoroth s'entailla même par inadvertance la main droite, le volume s'avérait donc être une arme minuscule, une dague.
Le mur de brouillard se dissipa, accordant à Nécare une opportunité, celle de frapper à nouveau, or l'ombre dans son dos noircissait les environs. Piégé entre ses victimes et le nouvel adversaire, il balança son arme dans sa main droite pour faire face à l'ennemi. Sa main gauche, désormais libre ondulait, prête à faire vieillir les proies en cas de combat rapproché.

Il vit, une gigantesque ruine, à ses pieds, des morceaux de shrapnels rouillés plus ou moins grands. L'un d'eux luisait d'une couleur charbon, enduit du sang corrompu de l'ex-terran. Crispant des jointures blanchies sur la hampe de son arme, le vieux squelette ressuscité craqua de toute sa stature, le visage tordu par cette vision de désespoir. De là où il se trouvait,Nécare pouvait voir les pires craintes se matérialiser sous ses yeux effarés. L'endroit était clairement l'antre de cauchemars indicibles, écho des paroles horrifiques d'Hjordohm.
La tête levée, l’immense tympan de l’entrée principale abattu peignait une scène aux acteurs aussi tourmentés que le spectateur en contre-bas. Le fauchard Traque-Vie tomba au sol faisant sursauter les guides malsains, la vue du gélovigien s'altéra, écornée par les bribes d’un passé enterré qui remontait à toute vitesse et dont le dos accablé par la masse de souvenir, peinait à supporter les sensations refaisant surface. A moitié paralysé par la souffrance psychique, Nécare siffla de douleur, les orifices nasaux blanchies, déjà débordant d'un liquide noir poisseux et méphitique.

Bientôt, ce fut par litres entiers que la substance sombre se déversa sur un sol écœuré, mais assoiffé. L'infini flot s'échappa des moindres évasures, des orbites en passant aux plaies béantes recouvrant son corps, la matière s'écoula sans rencontrer de résistance, se frayant un chemin au travers des pavés éclatés et d'une terre déjà gorgée de ce jus purulent. Enfin remis de ce reliquat spirituel traumatique, l'agonie se dissipa lentement accordant un moment de répit au gorgoroth. Toujours embrouillées, ses pensées se cristallisaient follement et ses membres ne lui répondaient plus. Rampant comme un chien mouillé, le suaire lourd et détrempé se traînait derrière lui, prisonnier de cette tunique, vestige d'un passé putréfié, il se releva lentement non sans lâcher un juron pour s’être permis une telle sensiblerie.

Nécare huma l'air frais mais stagnant, remplissant des poumons perforés par la faim des larves de mouches appréciant ces humeurs tièdes. Pendant qu'il incitait ses camarades révulsés à reprendre la marche, ne prenant pas garde de s'écarter de la flaque noircie, il cogita.
Ses paroles résonnèrent dans les replis d’un cerveau pourrie engoncé dans une boite crânienne défoncée.
-Le Conclave, il faut sauver le Conclave. Répétait Nécare en silence.

Trop tard…Il était arrivé trop tard.
Mais peut-être pas pour rebâtir l’institution dissidente avec les bons outils. Il récupéra son arme et s’empressa de foncer à l’intérieur de la cité pour reprendre ce qui était encore récupérable. Depuis bien des années muets , les pavés craquelés résonnèrent une nouvelle fois, et l’écho se réverbéra comme une triste mélodie à travers la ville en ruine.  Mais sa résolution vola en éclats à mesure qu’il avançait, car aucuns bâtiments ne tenaient debout, la cité de la terre, la splendeur de l’Ancien monde, le flambeau d’Istheria s’était éteint. La désolation exsudée de partout, alors que pour de mystérieux motifs, la ville ravagée semblait avoir vieilli, la végétation débordait de part et d’autre des ruelles, ou du moins ce qu’il en restait. Arrachant quelques mauvaises herbes et racines pour localiser la source du rituel qui avait engloutit la ville sous la végétation, son attention moribonde se réveilla subitement. A la surprise du gélovigien, des civils sortirent de sous les décombres, silencieux et détachés.  La vue de la masse grandissante de vivants remplaça un temps soit peu le vide qui rongeait son cœur desséché par un espoir illusoire. Son sacrifice n’avait pas été vain, ils avaient évité le pire songea-t-il, permettant à son sourire de s’élargir quelque peu tout en dissimulant cette joie au plus profond de lui.  Enivré par le goût capiteux de l’espérance mortelle, il se permit à quelques rêveries, mais plus le temps passait, plus la tentation de relâcher sa garde grandissait.  Remontant les allées dévastées, il observait outré les deux pillards fouiller les ruines sans se soucier de ces pauvres habitants victimes des disciples de Sharna, mais que pouvait-il faire de plus ? Sa priorité demeurait de mettre la main sur les archives du Conclave pour le ressusciter et ainsi rassembler ses frères et sœurs.

Le flux croissant de civils rendait Nécare craintif, comment expliquer qu’un si grand nombre de personne avait survécu ? Les quelques fragments épars de souvenirs d'événements dépeignaient un carnage abominable. Sans parler de l’impact émotionnel inexistant visible sur les visages de chacun. Embrumé par des questions sans réponses, il se dirigea vers le quartier général de l’ordre à l’extrémité nord de la cité.
A l’approche du mort-vivant, un souffle véhicula le murmure hostile et inaudible du soldat montant la garde près d'un pont à moitié écroulé. Il abandonna sa « conversation » aussi rapidement qu’il l’avait initiée, mais bien que son mutisme fût abrupt, le défunt se sentit honoré, et non offensé.
Après pareil tragédie, l’évidence se lisait dans chaque centimètre carré, personne n’avait la tête à s’occuper d’étrangers, il y avait très probablement des morts à enterrer. Trop distrait, il perdit de vue les deux voleurs, la cadence de marche prononcée avait dû les semer sans qu’il s’en aperçoive. Toujours en mouvement, il cherchait activement le seul lieu capable de lui fournir des informations.Après un marathon interminable, puisque l’état méconnaissable de Taulmaril avait rendu difficilement repérable la position du centre névralgique de l’organisation, il le trouva. Il le trouva en plusieurs morceaux, un trou comblé par des gravats entourés par deux bâtisses... Les archives disparues, la salle du conseil effondrée, assurément, rien n’était à faire.

Revenant sur ses pas, il s'arrêta net, horrifié par la vue d’une silhouette qu’il ne connaissait que trop bien. Là, la neuvième apôtre de l’Aéropage affiliée à Téneis, déesse de la connaissance et des étoiles  se tenait parfaitement droite, exempte de toutes blessures. Nécare avait pourtant personnellement mis fin à ses jours en réponse à sa trahison commise peu de temps avant son propre trépas.  Abasourdi par la vision, il s’apprêta à rendre justice une nouvelle fois.
Révulsé par l’excès de confiance qui avait dû guider sa lame au moment de promulguer l’ultime sanction. Aveuglé par l’orgueil, il aurait pu manquer son coup ? Impossible !
Sans plus attendre, le fauchard trancha l’air, sifflant la complainte du tourment à l’approche grandissante du crépuscule de la vie de sa victime. Mais cette dernière esquiva sans trop de difficulté l'attaque. Dans une chorégraphie millimétrée, les combattants se déplaçaient avec grâce, la grande femme échappant chaque fois aux assauts mortels de son ennemi. Sous l'effet de l'adrénaline grimpante, il devenait de plus en plus anxieux. L'évasion surnaturelle de l'adversaire n'était pas le fruit du hasard ou de la chance, elle lisait très probablement dans ses pensées. Fermant les yeux et frappant à l'aveugle les alentours sans se fier aux cinq sens, le résultat demeura inchangé. Alors qu'il commençait à douter de parvenir à trouver une issue à ce combat sans fin, la femme s'effondra en un amas de fumée flottant. Ne restait que les pierres finement découpées et la poussière soulevée.

Accablé par la réalité, son esprit décharné n’envisageait pas le moins du monde pareil chose. Il pressa l’allure, suivit d’un orchestre braillard et dissonant qui le harcelait comme les hirondelles à la fenêtre d’une chaumière un beau matin d’été. Quelque chose ou quelqu’un tirait les ficelles dans l’ombre, le gorgoroth traversa les quartiers marchands, déterminé à quitter cette cité maudite au plus vite. S'époumonant à appeler ses camarades et éprouvé par l’inqualifiable, Nécare fit halte devant un renfoncement pavé en plein milieu de l’artère principale de la cité. Gisait dans le cratère poussiéreux, un vieil homme courbé. Tout de noir vêtu, il semblait prier quelconques forces le temps de regagner son souffle, conséquence d’un effort sans nom. A ses pieds, une faucille translucide de grande envergure maculée d'un fluide incolore. Désirant voir le visage de l'être encapuchonné, il lui fit face, mais le vieillard se retourna puis s’effondra, frappé à son tour par une entité invisible.Voilà qu’il se vidait d’un liquide transparent puis s’envola tels poussières sous le vent.

A l'emplacement désormais vide se cachait un chiffon rouge qu'il saisit.Adoucis par la texture familière, il nettoya lentement la lame de son fauchard. Résonnait derrière lui les pas pesant des pillards, les bras chargés de biens volés. Pensivement, Nécare lustra son fauchard damassé, chaque passage de sa main lustrait la lame, finissant ainsi par refléter à la perfection son visage décharné. Pourtant, il ne réagit pas car autre chose attira son regard sournois, aux extrémités de la lame se terraient deux soldats armés derrière les décombres d’une bâtisse effondrée. Un soleil ardent recouvrait le pavois du premier et le porte-étendard du second. L'Ordre d'Orys ....Dupé, il avait été, vengé, il serait.
Il beugla un ordre de retraite à ses guides, et empoignant furieusement son arme, le gorgoroth se rua sur ses ennemis ancestraux pour gagner du temps, hurlant comme un malade mental et insultant à tout bout de champ. La précision chirurgicale de ses coups trancha en deux le lancier, s’écroulant dans une gerbe de sang. Le croisé se prépara à riposter, mais son adversaire décédé, clairement plus rapide, le pris de vitesse et lui coupa la tête. Soulagé, Nécare se détourna des cadavres, cependant dans l’incompréhension la plus totale, ils se relevèrent comme si de rien n’était. Choqué par la vigueur malgré les blessures infligées, il tituba en arrière, perdant prise sur la faux.

-C'est impossible ! Cria t-il de terreur, ne sachant comment défaire des entités invincibles.
La pensée se forma dans l’esprit de Nécare, sur le point de saisir son arme. Celui tranché d’une extrémité du bassin à l’autre se tenait debout, aussi fringant qu’à la minute passée. Le décapité souriait bêtement la tête sur les épaules.

-Si je ne puis les découper, alors je les étranglerai de mes propres mains.
A cette réflexion, dans une grande poussée d’effort, il lança le Traqueur sur le templier et le chargea dans la foulée. Mais son arme lui passa au-travers et Nécare fit de même. S’écrasant lamentablement au sol et régurgitant le gravier qu’il avait dans la bouche, il se tint à genoux ébranlé par la situation. Dans une position désavantageuse, la mort pouvait frapper à tout moment, mais elle ne vint pas. Immobiles, les soldats le fixèrent sans broncher, bien qu’il approcha sa main de leurs gorges cuirassées, mais elle passa de l’autre-côté. A la révélation de leur intangibilité pacifique, ils s’évaporèrent comme sa précédente victime, dévoilant les corps sans vies des deux voleurs. Le premier dépourvu de tête, le second de jambes.

Sans se douter un seul instant qu’il s’était lui-même laissé envoûter par son propre sort, tuant par inadvertance ses guides, Nécare compris une leçon qu’il suivrait le restant de sa nouvelle vie. Personne ne connaissait le passé et ses illusions aussi bien que lui, et fort de ce coup de génie mensonger, il reprit sa route, laissant à jamais le présent derrière lui. Désormais définitivement coincé dans sa rêverie, la réalité s’apprêtait à en payer amèrement le prix.


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MessageSujet: Re: Nécare, l'intemporel [En cours]    Nécare, l'intemporel  [En cours]  Icon_minitimeDim 30 Aoû - 18:45

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