Die Kunst des Präludierens

News & Infos

C'est ici que vous trouverez les dernières infos du moment, les utiles et moins utiles.

Temps actuel

Effectifs

• Eryllis: 3
• Ladrinis: 9
• Eclaris: 5
• Prêtresses: 5
• Cavaliers de S.: 5
• Nérozias: 6
• Gélovigiens: 3
• Ascans: 0
• Marins de N.: 4
• Civils: 15

Lien recherché

- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

Code par MV/Shoki - Never Utopia



 
AccueilAccueil  FAQFAQ  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  


-50%
Le deal à ne pas rater :
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
69.99 € 139.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 Die Kunst des Präludierens

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
:: Roi d'Eridania ::
Thimothée Mannus
:: Roi d'Eridania ::
Thimothée Mannus
MessageSujet: Die Kunst des Präludierens    Die Kunst des Präludierens  Icon_minitimeSam 6 Fév - 18:27


Le 5 Géxon 1305

Le souffle court, je jette sur mon épaule une serviette blanche. La lame jetée au sol restera là un moment, symbole d'une colère que j'étais bien incapable de canaliser, même dans un échange de passes amicales avec mon maître d'arme. Ce dernier était entrain de guetter mon assentiment à ce qu'il quitte la pièce ou si mon humeur me permettrait encore de poursuivre son cours. Je le congédie d'un vague signe de la main. Simplement habillé d'un pantalon souple et d'une chemise au tissu léger et fluide, désormais en grande partie plaquée contre ma peau transpirante, je passe la serviette de mon épaule à ma nuque. J'avais perdu patience, non pas contre ce pauvre maître d'arme qui n'avait rien à se reprocher mais contre cette faible constitution qu'était devenue la mienne.

Mon retour des abysses était encore trop récent, je le savais pourtant, la frustration n'en était pas moins grande. Peut-être avais-je trop haute estime de celui que je fus. Si mes muscles et tendons répondaient plutôt bien à ces nouveaux entrainements, il me manquait désespérément le souffle et l'endurance. Nous étions en pleine saison morte et je tâchais désespérément de ressusciter le corps de mes vingt ans. Sans doute était-ce vouer à l'échec mais cette activité physique intense me faisait malgré tout du bien, hysiquement peut-être, mentalement sans l'ombre d'un doute. Quand bien même je me laissai parfois emporter par un élan de colère.

Je rejoignais d'un pas rapide mes appartements, prenais un bain et me faisais présentable. Je devais après tout recevoir une duchesse. J'évitai le regard que me renvoyait ce gringalet aux joues creuses dans le miroir et vidait d'une traite un verre de vin qui trainait sur mon bureau. Une erreur, la tiédeur de l'alcool était déplaisante.

Un page annonça l'arrivée de mon invitée et je débarrassais soudain un peu convulsivement le désordre qui encombrait la table. J'eus la vive impression d'être un adolescent rangeant à la hâte sa chambre avant que sa gouvernante ne vienne en vérifier la propreté. Je maugréais dans une barbe inexistante mais finissait pourtant cette basse besogne. Lorsqu'on frappa à la porte, je n'étais en rien prêt à accueillir une gouvernante.. et l'idée d'avoir fais mener la duchesse à un autre endroit pour notre rendez-vous me traversa l'esprit comme un éclair de génie que j'aurai du avoir mais, bien plus tôt.

Je soupirai et remettant de l'ordre dans le pli de ma veste, j'indiquai à la porte de s'ouvrir, ce qu'elle ferait avec l'aide d'un serviteur sans doute. M'avançant d'un pas, j'accueillais la duchesse de Méphrit et générale en chef des armées du royaume.

- Générale Raikes, bon retour à la capitale.

J'utilisai sciemment son titre militaire plutôt que toute autre appellation civile, je me doutais de sa préférence pour ce dernier et d'une manière tout à fait pragmatique c'était avec la générale que je souhaitai m'entretenir. C'était une affaire militaire qui amenait ce rendez-vous. Je jetais un regard scrutateur sur son visage.

- Argyrei vous a-t-elle plut ?

Je laissai la porte se fermer sans allonger cette question d'une autre, évidente, si ce qu'elle avait trouvé dans le pays des sables avait valu tout ce déplacement.
Revenir en haut Aller en bas
:: Bras Armé d'Eridania ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Cassandra Raikes
:: Bras Armé d'Eridania ::
Cassandra Raikes
MessageSujet: Re: Die Kunst des Präludierens    Die Kunst des Präludierens  Icon_minitimeDim 7 Fév - 13:50

The art of preluding
Le sommet entre Hinaya et moi étant enfin bouclé, il me fallait maintenant aller voir le roi et lui faire mon rapport. Par messager -la distance était trop grande en l'état actuel de mes connaissances pour faire parvenir le message par voie magique- je lui fis simplement parvenir que le sommet avait été un succès. Le message était délibérément succinct afin de pas trop ébruiter ce qui s'était dit et qu'au cas où le messager tomberait entre de mauvaises mains, ils en sachent le moins possible. La nouvelle du sommet entre moi et la reine Hinaya n'était déjà pas connu de tous, la rencontre était pourtant non moins importante pour le royaume. Les Élusiens nous avaient formellement déposés une demande d'aide militaire et nous en avions défini les modalités. Nous venions aider, pas nous embourber à notre tour dans un conflit que nous ne voulions pas forcément à la base. Forte de tous ces résultats et considérations, je m'empressai de rentrer à la capitale afin de revenir auprès du roi. Mon armée quant à elle, serait sous le commandement d'Ela et de notre état-major pour rentrer en Méphrit. Accompagnée de ma garde personnelle et à cheval, nous nous hâtâmes en direction d'Hesperia et du roi d'Eridania, aussi rapidement et pressés que possible.

Au bout d'environ deux semaines de voyage, exténuant ma jument, nous arrivâmes enfin à destination un soir des premiers jours de Géxon. Je ferai bien mon rapport au roi le lendemain matin, pour l'instant, je voulais surtout goûter à un vrai repos voire même à un bon repas. Pendant que je me prélassai dans mon bain, seule avec mes pensées, je me ressassais ce qui s'était passé, mes aides de camp s'étant occupés de jouer les scribes et de m'avoir fait parvenir leurs notes. Elles étaient sur le bureau de mon logement à Hesperia mais je m'étais occupé de les mémoriser. Elusia acceptait notre aide et nos conditions non sans une certaine réticence mais c'était nécessaire. Dans mon esprit, la reine Hinaya revint une nouvelle fois. Sa tenue était excentrique à mon goût mais je ne pouvais pas m'empêcher de me dire à quel point je l'avais trouvé attrayante. Elle et sa seconde, cette Yepa... Les Élusiens m'avaient l'air d'être un peuple un peu sauvage et moins civilisé que le nôtre, moins citadins mais ils avaient des spécimens forts séduisants.

Le lendemain matin, entraînée, lavée et restaurée, j'étais prête à me rendre à mon rendez vous avec le roi. L'uniforme impeccablement nettoyé et lissé, les bottes parfaitement cirées, la coiffure présentable quoique habituellement ébouriffée, parfumée et propre, j'étais présentable à la royale personne dirigeante et je me présentai en avance au palais royal à quelques rues de là. Une partie de mes gardes restèrent à mon logement, une autre était repartie pour Méphrit tandis que le reste me suivirent au palais. À l'entrée sous haute surveillance, mes gardes me laissèrent à l'entrée, aux bons soins des soldats du Dernier Cercle qui savaient qui j'étais mais ne me lâchaient pas des yeux, derrière leurs casques. Un des serviteurs du roi me débarrassa de mon manteau et me demanda si j'avais besoin de quelque chose auquel je répondis seulement que je devais voir le roi et que j'avais un rendez vous avec lui. Je ne savais s'il était dans son bureau ou ailleurs, aussi, je laissai le dit-serviteur me mener à lui. Machinalement, je vérifiai une dernière fois ma tenue et ma présentation aux toilettes de l'étage avant que le serviteur ne m'ouvrit pour me laisser accéder au bureau royal. Nul besoin de dire que tout l'étage était bien gardé... Nous étions bien au niveau du bureau du roi Thimothée.

Majesté.

Dis-je simplement au roi lorsqu'il m'accueillit alors que la porte s'ouvrit sur le jeune souverain pendant que j'inclinai la tête en signe de salutation et de respect. Je relevai alors la tête pour le regarder directement et inconsciemment, je pris la posture de l'officier qui inspecte une recrue. Hm, il avait fait un brin de toilette, il était présentable, sa barbe naissante aurait néanmoins nécessité un petit rasage à mon goût. Il y avait aussi quelques plis sur sa tenue mais je n'étais pas là pour le sermonner comme une recrue. Je joignis mes mains dans mon dos, retrouvant un air plus neutre et pourtant préoccupé, mon uniforme un peu moulant comme spécifié pour les femmes militaires dans le règlement bruissant très légèrement.

Pas vraiment. Beaucoup trop de sable dans ce foutu pays. Je me demande encore comment des gens peuvent vivre dans un endroit pareil, même en étant des nomades. Je comprends que si les Eclaris voulaient être tranquilles, ils ont trouvé le bon endroit.

Déclarai-je sans équivoque et sans détour. Je n'avais guère goûté aux conditions climatiques et de voyage en Argyrei, seule la motivation militaire, diplomatique et la prouesse de mener des milliers de soldats par cette contrée me motivait, auquel cas je n'aurai jamais mis un seul pied en Argyrei. Ceci étant, je m'assurai bien que la porte était hermétiquement fermée et que nous étions bien seuls dans la pièce.

Cela dit, le résultat en valait la peine. La reine Hinaya est... au bas mot excentrique, c'est quelqu'un de particulier. Elle est certes dans le bain de la politique en étant propulsée à la tête de son peuple mais elle est plutôt jeune, elle doit encore faire ses armes. Elle n'a pas choisi le chemin le plus facile pour mener, en optant pour une guerre qui menace de déstabiliser toute notre frontière est. Nous ne l'avons pas évoqué mais je suis certaine que les Sindarins de Canopée sont également impliqués.

Je croisai maintenant les bras sous ma poitrine, la remontant légèrement avant de poursuivre, attendant un mouvement du roi, s'il restait debout ou s'il s'assiérait.

Les Élusiens ont acceptés nos conditions, non sans une certaine réticence. Comment pourrait-il en être autrement... La reine Hinaya est venue nous demander de l'aide mais elle déteste pourtant Eridania.

5 Géxon, Saison Riguéar, 1305 Ère Obscure
Codage par Libella sur Graphiorum


Die Kunst des Präludierens  Rmk5
Revenir en haut Aller en bas
:: Roi d'Eridania ::
Thimothée Mannus
:: Roi d'Eridania ::
Thimothée Mannus
MessageSujet: Re: Die Kunst des Präludierens    Die Kunst des Präludierens  Icon_minitimeMar 9 Fév - 15:10


Le 5 Géxon 1305

Je sentais glisser sur moi le regard de la générale et je ne me fis guère d'illusion, si j'avais été l'une de ses recrues, elle ne m'aurait pas raté. Je souris intérieurement et lui fais signe de s'installer dans le fauteuil qui lui plaira dans le petit salon. Il ne me semblait pas approprié de nous installer au bureau, la conversation pouvait être cruciale sans pour autant nous voir séparer par un meuble aussi imposant que symbolique. Je n'avais pas besoin de mettre de la distance avec la générale, ni même ne ressentais le besoin d'instaurer le protocole nécessaire à la bonne tenue du respect du à nos status respectifs.

Si la relation entre le roi et l'armée n'avait pas toujours été simple, je trouvais en la générale une personne franche et sincère avec qui je prenais plaisir à converser. La politique si elle était omniprésente dans la plupart de nos échange, n'était pour une fois pas entachée et alourdit de manigances ou de sous-entendus. La duchesse de Mephrit avait l'assurance et la sincérité d'une femme ayant accomplis ses ambitions par ses propres moyens et sans tordre le cou à ses principes. Une chose aussi rare que précieuse dans le cercle restreint et un brin concentrique de la noblesse de ce pays.

Un bref sourire s'invita à la commissure de mes lèvres en entendant les premiers mots de la générale. Elle n'était pas tendre avec le pays désertique mais marquait cependant un point. Les Eclaris s'étaient en partie retranchés du monde en allant s'installer au milieu des dunes, décision peu stratégique à mes yeux. J'aurai de loin préférer avoir ces intellectuels plus proches d'Hesperia, il aurait été bien plus aisé et rapide ainsi d'avoir accès à leurs informations et connaissances. Pour des érudits n'ayant pour but que la compréhension du monde et le partage des savoirs, ils avaient bien mal choisi où poser leurs valises pour accomplir leur mission.

Je proposai un verre d'alcool à la duchesse, en ouvrant un petit meuble adjacent contenant quelques unes des meilleures bouteilles du pays. Je l'accompagnai sans grand attrait pour le verre que je me servais, le laissant sur la table basse alors que m'asseyant, je ne quittai plus des yeux la dame qui me parlait désormais de la reine élusienne.

- Excentrique dites-vous. Je réfléchissais à ce mot qui pouvait dire bien des choses. Dites m'en plus. Vous semble-t-elle de confiance ? On m'a rapporté que c'était une yorka ailée et qu'elle était aveugle, bien que les rapports diverges étrangement sur ce dernier renseignement, la reine s'orienterait parfaitement dans l'espace sans aucune aide visible.

Je laissai à Cassandra le temps de répondre à ces questions ou de se déshydrater avant de reprendre.

- Avez-vous une idée de pourquoi elle déteste Eridania ? Loin de moi l'idée de plaire à tout le monde mais, si vous pensez que les sindarins sont ou seront aussi de la partie, je ne voudrai pas que cette animosité à notre égard s'étende à tout Cebrenia. Ce pourrait être problématique pour le futur. Enfin.. elle ne nous aime pas mais demande tout de même notre aide.

Mes phalanges tapotent distraitement l'accoudoir de mon fauteuil alors que mes pensées s'égarent sur l'implication probable de la nation sindarine. Elusia en elle-même et seule, ne me faisait pas peur, quand bien même sa reine ne nous porterait pas dans son coeur, cela n'avait que peu d'importance. Les Sindarins par contre, c'était autre chose. Si ils étaient moins nombreux, ils étaient aussi bien plus coriaces, leurs soldats avaient une réputation à nulle autre pareille, ce qui me tira une autre réflexion.

- Si Canopée soutiens Elusia, quelle utilité de nous demander de l'aide ? Les Sindarins peuvent aisément s'occuper des errants côté cébrenien. Si la reine Hinaya ne nous aime pas, quelle qu’en soit la raison, elle aurait pu tout aussi bien mener sa campagne avec les sindarins et nous laisser nous débrouiller avec les errants sur les terres éridaniennes.

Mes coudes posés sur mes genoux, je me penchai légèrement en avant, liant mes mains devant mon menton. Je ne voyais pas l’intérêt pour Elusia, d'impliquer Eridania dans une campagne qu'elle aurait pu mener avec la nation voisine de Canopée. Entretenir de bonnes relations avec Eridania était cependant toujours une bonne option, même si la reine ne nous aimait pas, elle devait bien se rendre compte que Eridania était une puissance montante. Peut-être cherchait-elle simplement à se faire bien voir ? Elle montrait surtout sa faiblesse militaire.

- Ont-ils accepté les entrainements conjoints ?

La générale Raikes avait évoquée cette idée avant de partir pour Argyrei, afin de faciliter l'harmonisation des armées et de donner la chance à nos recrues yorka de comparer et d'apprendre les techniques de leurs confrères. Ce n'était pas une mauvaise idée mais en réalité, il me semblait assez évident que c'était une main tendue très généreuse. Les soldats élusiens avaient, du moins de mon point de vue, plus à y gagner que les notres.

- Avez-vous parlé du terrain, quelle est la situation globale de la zone et des conflits en cours ?

Je m'arrêtai là pour le moment, j'avais de nombreuses questions et je me doutais que toutes ne trouveraient pas de réponse immédiate.
Revenir en haut Aller en bas
:: Bras Armé d'Eridania ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Cassandra Raikes
:: Bras Armé d'Eridania ::
Cassandra Raikes
MessageSujet: Re: Die Kunst des Präludierens    Die Kunst des Präludierens  Icon_minitimeJeu 11 Fév - 20:38

The art of preluding
Au moins, même si le roi n'était pas dans une tenue aussi présentable que la mienne, j'avais toute son attention et c'était quelque chose que j'appréciai beaucoup chez lui. Avoir l'attention de son patron au delà même de ses bonnes grâces était important. Même si nous pouvions diverger ou débattre, le roi m'écoutait et cela m'était inestimable, surtout lorsqu'il est question de quelque chose d'aussi crucial que l'armée. Je me fichai bien de ne pas avoir forcément les faveurs royales, tant que j'avais son écoute et son attention, cela m'allait. Lorsque le roi me proposa un verre d'alcool tacitement, je n'y touchai pas, le refusant poliment lorsqu'il me le posa sur son bureau, fut-il même un verre du meilleur hypocras eridanien. Je ne buvais normalement pas en service, j'avais supprimé d'ailleurs les verres d'alcool pendant les réunions d'état-major pour y mettre une eau spécialement traitée pour être potable à la place. D'ailleurs, je considérai qu'on ne devrait pas consommer d'alcool avant le repas de midi ou l'apéritif de fin d'après-midi. Mais le roi faisait très bien ce qu'il voulait, il était un grand garçon...

Le terme ne me paraît pas galvaudé, Majesté. D'ailleurs si vous voulez mon avis, toute sa délégation était plutôt chamarrée, on faisait tache avec nos uniformes et les tenues plutôt sobres du personnel détaché par les Eclaris. J'imagine que cela doit faire partie de leur culture... Et la reine Hinaya ne se prive pas de montrer les facultés animales de ses gens. D'où le côté, je dirai, un peu trop excentrique à mon goût...

Je fis la moue en lui répondant, espérant ne pas à devoir me justifier sur des considérations vestimentaires. La suite de sa question en revanche, était bien plus intéressante. Je pris quelques secondes de réflexion, regardant d'un air vide l'alcool devant moi... À voir la couleur, je suis sûre que ça ressemblait à de l'hypocras...

En effet, son essence animale est celle d'un volatile, c'est avec une de ses propres plumes qu'elle a signé l'accord militaire. Elle... semble en effet aveugle mais je ne me rappelle pas qu'elle se fasse guider à un moment ou à un autre. Si elle ne se sert effectivement pas de sa vue comme nous, elle a dû sacrément développer les autres sens. J'imagine qu'en tant que yorka, ça doit aider. Quant à si elle est digne de confiance ou pas...

Dans mon fauteuil à côté du roi, je croisai les mains, mes doigts entrelacés ensemble pendant que mon visage retrouvait rapidement ma sévérité naturelle...

La reine Hinaya est une nobliarde, qui plus est fait de la politique et est à la tête d'un pays. Par acquis de conscience, je ne lui fais donc pas vraiment confiance, vous connaissez mon aversion pour les politicards même de chez nous. Hinaya n'est pas différente.

Je fixai le roi pendant qu'il me répondit. Maintenant que j'y pensais, il était vrai que j'avais entamé cette correspondance avec la reine Viwien en amont... Et que le roi ne le savait pas encore. Qu'importe, je l'en informerai. Correspondance était un bien grand mot, échange sporadique serait plus approprié. Je repris la discussion.

Aucune idée, Majesté. Peut-être est ce simplement par xénophobie ou racisme envers nous. Les Élusiens ne sont pas les plus ouverts à ce que je sache. Je partage votre avis sur ce qui se passe à l'est. C'est pourquoi je souhaite pour le moment concentrer mes efforts dans cette zone du monde. Cebrenia doit être considérée.

Le roi était préoccupé, je le ressentais. Je ne répondis pas à sa question sur l'implication de Canopée, ne le sachant pas précisément moi même et ne m'avançant pas à la moindre hypothèse farfelue. Pour moi si Canopée était dans le coup, c'était forcément par l'entremise de la reine Hinaya pour des raisons connues d'elle seule mais une chose était certaine, Canopée serait sûrement de la partie.

Vous avez raison Majesté. Peut-être sait-elle que sa nation est faible militairement et qu'elle a besoin des deux puissances voisines à ses côtés mais c'est un jeu dangereux. Peut-être cherche-t-elle aussi à nous affaiblir par cette campagne d'épuration mais nos armées, la nôtre et celle de Canopée j'entends, sont bien supérieures à la sienne et nous avons les armes pour venir à bout des spectres. Si vous voulez mon avis, nous devons nous servir de cette campagne pour davantage coopérer avec les Sindarins. Je pense que si nous sommes en bons termes avec Canopée, nous pouvons davantage nous tourner vers l'ouest.

J'opinai à sa question sur le fait que des entraînements conjoints seraient d'actualité lorsque nos armées se rencontreront dans la campagne. Rien n'était défini pour le moment une fois cette dernière terminée cela dit. Je mis la main devant ma bouche en signe de réflexion à sa question, croisant mes jambes, la droite par dessus la gauche. J'avais une carte donnée par la reine Hinaya et c'était le seul document que j'avais pris avec moi. Soigneusement rangée et pliée dans une poche de mon uniforme, je la dépliai sur la table basse devant nous afin d'expliquer au roi. De ce dont je me rappelais, la situation n'était pas brillante. Les Élusiens avançaient à peine et évitaient soigneusement les marais des morts. Sans une aide extérieure, les Élusiens ne pourraient rien faire ni même bien avancer...

Les Élusiens nous ont donné cette carte pendant la rencontre. Ils sont passés entre les mains des Renardiers et rien ne nous laisse penser qu'ils veulent nous induire en erreur. Cependant, je vous conseillerai de rester prudent sur ce que vous voyez mais nous ne disposons pas d'autres éléments pour l'instant. En revanche, ce dont nous pouvons être sûrs, c'est que le terrain est propice à la bataille rangée car la Grande Désolation est une plaine avec un marais.

En même temps que je lui expliquais, je lui indiquai les points d'intérêt avec mon index, telle une générale expliquant son plan de bataille à ses officiers subalternes.

Les soldats renardiers sont déjà sur le coup, je les ai chargé de récolter du renseignement pour que nous soyons briefés le plus vite possible et que nous dépendions le moins possible des Élusiens. Bref, voyez ici que le gros de l'armée élusienne est dans la prairie des dormants. Ils ont à peine avancés en plusieurs semaines voire mois de combats. Ils ont quelques unités du côté du marais des morts ici mais c'est un coin qu'ils évitent soigneusement. Un marais est un cauchemar pour manœuvrer une armée et les manifestations spectrales y sont quasi permanentes au lieu de nuit comme pour le reste de la Grande Désolation.

Je le laissai regarder la carte dépliée avant d'appuyer mes coudes sur mes genoux.

Les Élusiens sont des yorkas ça nous le savons et c'est là qu'est leur faiblesse. Les spectres de la Grande Désolation n'ont... quasiment que faire des crocs, des griffes ou des coups de tête. D'après notre expérience depuis l'attaque des colosses notamment chez nous à Hesperia, il existe un moment exact pour frapper les errants. Le coup porté doit être fatal. Mais les spectres sont bien plus vulnérables à la magie, une lacune importante chez les Élusiens en plus de ne pas posséder une armée conventionnelle, comme la nôtre. À une attaque, nous pouvons y opposer un mur de boucliers avant de riposter à coup de magie dans la gueule des spectres. Les Élusiens en sont peu capables.

5 Géxon, Saison Riguéar, 1305 Ère Obscure
Codage par Libella sur Graphiorum


Die Kunst des Präludierens  Rmk5
Revenir en haut Aller en bas
:: Roi d'Eridania ::
Thimothée Mannus
:: Roi d'Eridania ::
Thimothée Mannus
MessageSujet: Re: Die Kunst des Präludierens    Die Kunst des Präludierens  Icon_minitimeMer 17 Fév - 11:20


Le 5 Géxon 1305

Je reste un moment dans cette position, coudes sur les genoux, menton appuyé sur mon poing fermé, à regarder dans les yeux de la générale puis à contempler la carte déployée. Le portrait que Cassandra faisait de la reine d'Elusia sonnait comme une énigme. Une femme-volatil, visiblement aveugle mais ne présentant aucun des traits de ce handicap, soit disant élue par le peuple mais "nobliarde" comme le nommait Cassandra et clairement engagée dans des manigances politiques. Quelle étrange femme. Cela attirait ma curiosité mais surtout attisait ma méfiance.

Je ne trouvai pas la réponse à ma question dans les propositions de la générale, concernant la motivation initiale de cette reine xénophobe. Je me renfrognai dans mon fauteuil, marmonnant à voix haute.

- Pourquoi saigner son armée à blanc pour récupérer un bout de marais qui ne sera sans doute pas même cultivable ?  

Il y avait forcément quelque chose qui m'échappait. Les Elusiens étaient déjà peu nombreux, réduits en esclavage, ils avaient chèrement gagné leur indépendance. Tout ça pour aller faire la guerre à des spectres qu'ils ne pouvaient pas vaincre. Un choix politique étrange pour une reine "élue" du peuple. A moins que les élusiens ne soient des acharnés du combat, réputation qu'ils n'avaient pas à ma connaissance. Je doutais sérieusement de cette élection aussi. Cela ne changeait pas grand chose à ma mécompréhension, élue ou non, c'était bien la reine qui avait décidé de lancer une campagne offensive qu'elle était sûre de perdre sans l'aide de la nation qu'elle semble ouvertement détester.

Je me masse le front avant de me pencher sur la carte que présentait la duchesse de Mephrit. Je n'avais pas toutes les pièces du puzzle Hinaya, inutile de faire venir la migraine tout de suite. Cassandra expliquait comment s'occuper des spectres et j’acquiesçais silencieusement pendant ses explications, je lui laissais volontiers la main sur les questions de stratégie militaire. Ce n'était pas sans raison qu'elle était à sa position actuelle et j'avais depuis longtemps cessé de douter sur ses capacités en la matière. Quand bien même voir une femme parvenir à ce poste m'avait dans un premier temps surpris, je dois bien l'avouer. Habitué à ne côtoyer que des femmes de la noblesse remplissant parfaitement leurs robes échancrées ou des femmes de petite vertue, pas moins charmantes, je n'avais certainement pas dans l'idée de voir une femme générale. Sans doute avais-je trop longtemps sous-estimer la gente féminine.

Je me redressai légèrement à la fin des explications stratégiques, machinalement je prenais le verre que je n'avais pas encore touché, faisant rouler le liquide rouge contre les parois du ballon.

- Il vous faudra donc faire le plein de pierres de sphène avant de partir, faites-le moi savoir si nos garnisons en manquent.

N'ayant rien à ajouter sur cette question je restai silencieux quelques secondes, si mes yeux se perdaient dans les méandres carmins du liquide mouvant, je n'y trempai pas les lèvres. Je repensais à deux éléments qu'avaient laissé filer la générale dans la conversation avant de reprendre la parole.

- Vous dites que nous devrions profiter de cette campagne pour nous rapprocher des sindarins de Canopée, comment comptez-vous réaliser cela ? Là où Elusia ne peut se passer de notre aide, Canopée me semble nous considérer de haut ou en tout cas de loin. Aucun de mes prédécesseurs n'a jamais réussi à s'allier durablement avec les sindarins et la reine Ñen'Silwë n'a pas laissé paraître davantage de curiosité à notre égard.

J'avais eu un mal considérable à retenir et prononcer correctement le nom de la reine sindarine mais c'était un exercice essentiel au vu de la longévité de sa race. Une coopération militaire, même partielle et même pour le compte d'une tiers nation, restait un premier pas significatif mais, je ne pensais pas cela suffisant pour entamer de réels échanges diplomatiques. C'était pourtant bien à cela qu'il nous faudrait parvenir si nous voulions, comme l'avait laissé filer la générale, pouvoir davantage nous tourner vers l'ouest.

C'était là le deuxième élément qui avait retenu mon attention. Je reposai finalement mon verre sans y avoir goûté. Le bleu glace de mes yeux se figeant à nouveau sur le visage de la générale.

- Que voyez-vous à l'ouest ?

La question était sciemment neutre et imprécise, je ne souhaitai pas orienter la réponse de la femme qui me faisait face. Je ne doutai pas de son libre arbitre, ni de son tempérament bien assez affirmé pour ne pas se laisser influencer, même par les suppositions de son roi mais, je voulais entendre ce qu'elle avait à dire, sans aucun biais de ma part.
Revenir en haut Aller en bas
:: Bras Armé d'Eridania ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Cassandra Raikes
:: Bras Armé d'Eridania ::
Cassandra Raikes
MessageSujet: Re: Die Kunst des Präludierens    Die Kunst des Präludierens  Icon_minitimeDim 21 Fév - 18:06

The art of preluding
Le roi était songeur, préoccupé et pensif par ce qu'il venait d'apprendre. Il n'était pas aussi présentable que moi mais au moins il m'écoutait et paraissait attentif. L'espace d'un instant, le doute me prit. Avais-je eu vraiment raison d'intervenir en faveur des Élusiens ? Néanmoins le doute fut de courte durée car ma logique reprenait le dessus. Il fallait que nos frontières à l'est soient les plus sécurisées possibles car si nous pouvions écraser Élusia, il n'en serait pas de même pour Canopée et savoir que les Sindarins étaient une menace potentielle ne me rassurait pas. Je faisais tout cela dans le cadre d'une coopération militaire, il valait mieux travailler avec ces pays et ça passait par cette intervention.

Sans doute pour montrer qui est la patronne du pays vu qu'elle en a pris les rênes depuis peu. Mais c'était un bien mauvais choix de sa part car elle n'aura bientôt plus d'armée...

C'était ma suggestion, d'un ton suggestif mais empreint d'un certain... dédain car je ne voyais pas une décision militaire mais bien politique et ce, malgré le ressenti que j'avais pour la reine Hinaya. Si j'avais été à la place de cette Yepa ou d'un quelconque décideur militaire de l'entourage de la reine, j'aurai tout fait pour l'en dissuader ou du moins d'attendre que le pays se remette pour ensuite essayer de reconquérir du terrain perdu. Le roi suivit mes explications stratégiques sans m'interrompre et bien que j'aurai préféré qu'il me pose des questions voire ne m'interrompe, je lui en fus reconnaissant qu'il m'écoute et ne trouve pas d'objection. Thimothée était certes un roi et un chef militaire mais il daignait écouter les professionnels. Le roi était moitié plus jeune que moi mais il s'était bien entouré. Je posai à nouveau mes bras sur les accoudoirs du siège, reconnaissante.

Bien, Majesté. Je vous remercie de vous en soucier. Il y aura un déploiement inédit du corps d'armée Corbeau pour cette campagne. J'ai déjà ordonné au corps Logistique de se préparer en conséquence et vous serez informé au moindre manquement.

Je me tus en même temps que le roi tandis que celui-ci fixait son verre. À quoi pensait-il... Ce jeune homme avait beaucoup souffert, à croire que la royauté ne lui convenait peut être pas. Il avait l'âge d'être mon fils si j'avais enfanté un jour. Aussi lorsqu'il avait proclamé sa reprise personnelle du pouvoir, comme beaucoup de monde j'avais accueilli la nouvelle avec joie, soulagement et espoir. Mais s'il décidait seul, il allait falloir une sacrée suite pour l'aider et le seconder et ce n'était pas sans une certaine satisfaction que je savais que j'étais l'un de ses bras droits les plus importants. Je ne rompis pas le silence, restant pour l'instant à ma place.

Mon visage se tourna immédiatement vers le sien lorsqu'il reprit la parole, mon regard perçant et mes traits sévères le fixant sans ciller. Il aborda cette fois la question de nos relations avec Canopée. C'était un sujet complexe, le roi le rappelait bien mais j'étais prête à lui répondre, j'étais convaincue du bien fondé de ma propre volonté et j'espérai que le roi la partage même un peu. Il me faudrait sans doute lui révéler davantage du fond de ma pensée même si en réalité, le roi n'était pas obligé de tout connaître... Je ne lui mentais pas de mon point de vue, j'essayai plutôt de lui exposer la meilleure situation possible pour l'aider à décider.

En effet Majesté... J'attire votre attention sur le fait que je ne me préoccupe que des questions militaires et non politiques. Même s'il est vrai que malheureusement, les deux peuvent être liés. Je souhaite initier des échanges ou des contacts voire des relations entre l'armée de Canopée et la nôtre pendant cette campagne. Peut-être même devrai-je donner de ma personne dans le cadre d'une correspondance avec mon homologue sindarin, dans le but d'avoir un contact. Il y en aura de toute façon un car lorsqu'une armée comme la nôtre est en mouvement, tous les voisins la regardent. S'ils se joignent en effet à la campagne, ce qui je pense arrivera, ils devront rejoindre le commandement unique qu'Elusia a accepté dans l'accord. C'est là qu'une coopération peut débuter.

Le ton péremptoire et non moins sérieux, je lui exposai mes intentions militaires.

Notre armée est différente, notre façon de combattre également. Ils ne connaissent pas encore l'armée telle qu'elle est actuellement. Je compte tout faire pour que les Sindarins nous regardent autrement et si cela doit passer par une démonstration de force contre les spectres, je le ferai. Ce n'est que mon avis mais je crois que quand une puissance orgueilleuse comme la leur voit une puissance rivale comme la nôtre se renforcer, ils ne feront pas grand cas d'Elusia et se concentrerons sur nous. Si cela après peut nous permettre quelque chose comme des ambassades ou des relations diplomatiques au lieu d'une guerre...

Ma phrase s'acheva sur cette idée en suspens mais ce n'était plus de mon domaine, c'était plutôt celui du roi. Ce dernier reposa son verre sans boire et me fixa à nouveau, en me demandant ma pensée sur ce qu'il y avait à l'ouest. Étrangement, pendant un instant, mes pensées se dirigèrent vers Samaléone, la pirate, qui vivait dans cette région de Phelgra ou plutôt dans les mers. Je ne savais pas ce qu'elle devenait, cela faisait longtemps... Je n'avais pas oublié notre nuit ensemble. Qu'aurait pensé le roi, me dis-je dans un sourire que je ne m'autorisai pas à esquisser, s'il savait que sa générale en cheffe des armées s'était envoyé en l'air avec une capitaine forban des mers ? ... C'est vrai que c'était drôle comme pensée... Bref, retour aux affaires, je me suis trop égarée. Le regard baissé, je le relevai vers le roi qui lui n'avait pas détourné ses yeux. Je repris alors la parole...

Les Cavaliers. Ce sont eux la vraie menace. Ils disposent d'un continent pour eux tout seul, sans résistance d'aucune sorte, sans forme de gouvernement centralisé ou d'État. Ils ont essayé de s'en prendre à Cimmeria, nous les avons repoussés mais pas détruits. Ils reviendront. Ils sont peut-être affaiblis pour le moment mais mes garnisons à la frontière redoublent de vigilance. Je n'ai que quelques bribes sur ce qui se passe chez eux, le renseignement de terrain est difficile à obtenir... Et puis le criminel Torenheim est certes sous les barreaux mais je serai bien plus tranquille si cette petite merde était six pieds sous terre.

Dans une pure démonstration de mépris et de dédain de fille de famille noble assortie d'un faciès marqué d'une arrogance cultivée par les Raikes depuis des générations, je crachai ainsi le nom de cet homme honni par tous, le "petite merde" était bien gentil en comparaison de toute la haine que ce type m'inspirait. Je m'assis donc plus confortablement dans le siège, les bouts de mes doigts joints.

Comptez vous faire quelque chose pour Tyrhénium, Majesté ?

Même ton que le roi sur ce que je pensais à l'ouest. Je n'avais pas d'a priori sur la question, je voulais surtout connaître sa pensée à ce sujet car si à l'ouest, il y avait Phelgra, Tyrhénium n'était que secondaire à mes yeux et n'était pas une menace.

5 Géxon, Saison Riguéar, 1305 Ère Obscure
Codage par Libella sur Graphiorum


Die Kunst des Präludierens  Rmk5
Revenir en haut Aller en bas
:: Roi d'Eridania ::
Thimothée Mannus
:: Roi d'Eridania ::
Thimothée Mannus
MessageSujet: Re: Die Kunst des Präludierens    Die Kunst des Präludierens  Icon_minitimeMar 23 Fév - 14:19


Le 5 Géxon 1305


Si la reine d'Elusia n'aimait pas Eridania et l'avait fait savoir ou sentir à la générale, la réciproque semblait être fidèlement rendue par la duchesse de Méphrit. Cassandra ne semblait pas non plus porter la reine dans son coeur. La générale parlait avec dédain des décisions de cette Hinaya, rien d'étonnant au vu de la dénomination de "nobliarde" qu'avait utilisée la duchesse pour désigner la yorka. Malgré le fait qu'elle soit issue de cette caste sociale, ou peut-être parce qu'elle en était issue, la femme qui se tenait devant moi avait en horreur la noblesse dans son ensemble. Plus certainement, elle n'appréciait pas les codes parfois sournois, qu'utilisaient les nobles. Elle regrettait visiblement que les questions militaires soient parfois liées, comme ici, à la politique. Je ne la reprenais pas sur cette question, pourtant, je ne partageai pas son point de vue. Oh je n'aimai pas plus qu'elle les manigances sournoises dont certains nobles étaient experts mais, à mon sens, tout en ce bas monde était politique.

Les questions militaires étaient, intrinsèquement, politiques. La générale était une soldat dans l'âme et j'appréciai particulièrement sa vision des choses, pragmatique et poussée par la seule stratégie efficace et mathématique d'une formation militaire. Elle savait pourtant que les faits et gestes de l'armée éridanienne étaient surveillés au-delà des frontières et que l'investissement dans un conflit ou dans un autre, serait in fine une affaire politique. Alors même qu'elle affirmait ne s'occuper que des questions militaires, elle évoquait aussi des accords diplomatiques et la construction d'ambassades. Comme tout bon soldat, et a fortiori en tant que générale, Cassandra cherchait la paix.

- C'est une représentation à double tranchants. Une démonstration de force face aux spectres prouvera, s'il était nécessaire, l'efficacité de notre armée, incitant les observateurs extérieurs a prudemment évaluer toute attitude belliqueuse à notre égard et, je l'espère, amenant les observateurs intérieurs à davantage accepter la réforme. Mais cette puissance pourrait aussi faire peur à nos voisins et les pousser à la méfiance.

Un problème insolvable mais auquel j'avais dors et déjà répondu. Entre être sous-estimé ou craint, j'avais choisi. Les dangers étaient plus nombreux à laisser croire ou espérer aux autres pays qu'Eridania était en situation instable. L'armée n'était certes qu'une part de la nation et ne pouvait à elle seule représenter toute la complexité du pays mais, je croyais bien qu'elle pouvait être ici l'étendard de la couronne. Une armée moderne et efficace pour représenter un pays fort et central a bien des égards.

Quand vint le moment d'aborder le sujet des cavaliers de Sharna, je me murais dans une réflexion intense. Je ne réagissais pas à l'évocation du criminel Torenheim, il avait été jugé et emprisonné, si ses actions avaient été notoires, il faisait désormais partie du passé. Je me concentrai sur le futur et dans ce futur, la générale voyait les Cavaliers.

- Les dernières informations provenant de Phelgra sont en effet éparses et laborieuses à obtenir. Leur nouvel Impérial, Sirion dit "Le Preux", ne ferait pas l'unanimité dans la caste qui dirige le pays.

A quel point il ne faisait pas l'unanimité ? Je n'en avais aucune idée et l'instabilité politique de cette caste était plus inquiétante en réalité que son unité derrière un seul leader. Les Cavaliers bénéficiaient d'une aura toute particulière, décrits par tous comme de redoutables adversaires, craints pour leurs compétences martiales.. ils n'en avaient pas moins été foulés du pied par une nation bien moins militarisée, même si nous avions donner un coup de main à cette victoire. Une défaite cuisante qui, pour ma part, me faisait sans doute sous-estimer cette caste. Ils ressemblaient plus à des animaux en rutes, des loups affamés mais incapables d'attraper une proie, qu'à une armée glorieuse. La générale ne faisait sans doute pas l'erreur de les sous-estimer, aussi lui prêtais-je attention.

Je laissai pourtant la surprise répondre en premier à la question de Cassandra. Tyrhénium ? Je hausse un sourcil en regardant la générale. Qu'entendait-elle par là ? La cité-état était indépendante depuis plusieurs décennies. Elle avait littéralement acheté cette indépendance aux anciens Rois. Le contexte était alors bien différent et le royaume se retrouvait sans un sou, ce qui du forcément peser dans la balance plus que l'avarice des anciens Rois. A moins que ce dernier point n'est en réalité été la cause de ses caisses vides. Dans les deux cas, je n'étais pas en mesure de revenir sur l'accord passé.

Pourtant, en y réfléchissant une poignée de secondes, je comprenais la suite logique dans les pensées de ma générale. Elle s'inquiétait de nos voisins à l'ouest et si Mephrit contrôlait une bonne partie des frontières avec Phelgra et était sans doute de tous les duchés le plus préparé à soutenir un assaut.. Thyrénium était la deuxième porte d'entrée en Eridania. Si les Cavaliers avaient, un jour, quelques intentions d'invasion ou d'attaque, ils devraient choisir entre les défenses de Mephrit et Thyrénium. Le détour par Cimmeria ou Argyrei étant les seules autres alternatives, peu probables vu le terrain de ces deux nations. Alors, oui, effectivement, si les Cavaliers tentaient une approche, ils choisiraient très certainement la cité-état, aisément corruptible, je n'en doutais pas.

M'emparant cette fois de mon verre, j'en buvais deux longues gorgées avant de soupirer.

- Tyrhénium n'a qu'une seule loi et c'est celle de l'argent. Tant que nos relations économiques leur seront davantage profitable qu'une guerre, ils resteront nos alliés. Je ne crois pas un seul instant à leur fidélité, quelque soit nos liens historiques. Le gouverneur actuel Fanel DeLannet ne m'inspire aucune confiance et sera de toute manière destituer par le prochain à faire fortune.

Je reprenais une gorgée de vin et reposais mon verre avant d'étendre mes jambes un instant.

- Je crains que nous n'ayons jamais les coffres pour racheter notre accord.

Un demi-sourire, un brin sarcastique, traversait mon visage avant que je reprenne le sérieux nécessaire.

- Nous aurons bien du mal à inférer, si cela était nécessaire, dans les affaires de Tyrhénium et la vénalité qui règne dans la cité nous contraindrais à des pratiques que j'interdis.

Il s'agissait de pots de vin, je ne cru pas nécessaire de le détailler davantage. L'idée ne me plaisait pas et je ne doutais pas que la générale la réprouverait tout autant.

- Cependant, Thyrénium n'est pas un lieu opaque comme peut l'être Phelgra. On m'a d'ailleurs très récemment soufflé qu'une certaine caste autrefois porteuse de lumière, y reprendrait peut-être bientôt ses quartiers. L'Ordre d'Oris pourrait être le levier d'un retour de l'ordre et de l'honnêteté à Thyrénium.

Je sentais bien dans le ton de ma voix que je n'étais pas moi-même convaincu.
Revenir en haut Aller en bas
:: Bras Armé d'Eridania ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Cassandra Raikes
:: Bras Armé d'Eridania ::
Cassandra Raikes
MessageSujet: Re: Die Kunst des Präludierens    Die Kunst des Präludierens  Icon_minitimeMer 3 Mar - 10:55

The art of preluding
La réponse du roi concernant l'intervention de l'armée me réjouit. Il avait compris notre intérêt à devoir intervenir en faveur des Élusiens et à orchestrer une démonstration de force qui ferait parler bien au delà de nos frontières. Je l'approuvai dans ses propos non sans rajouter une dernière phrase.

Il nous faut apparaître en position de force, Majesté, à la fois pour ceux du dehors et ceux de l'intérieur comme vous le dites. Personne n'acceptera une main tendue de la part d'une nation faible. Nous devons préserver notre leadership, ne serait-ce que d'un point de vue militaire avec cette réforme pour ensuite pouvoir traiter avec les autres.

Le roi me fit part de son accord à propos des Cavaliers. Vrai qu'ils étaient beaucoup moins unis que par le passé mais ils restaient une menace. D'où aussi ma question à propos de Tyrhénium. Le visage légèrement baissé mais fixant le souverain et les doigts joints par le bout, il me renvoyait mon regard en réfléchissant. Tyrhénium était secondaire dans mon esprit mais non moins un tampon bien léger entre Phelgra et nous. On était très loin d'un verrou impénétrable... et le roi verrait bien où est ce que je voudrais en venir. La cité-état était un point faible certain du périmètre. Je le voyais prendre son verre pour ensuite le déguster avant de reprendre la conversation que j'écoutais, silencieuse.

Je pense qu'il est inutile de vous préciser que si je dois monter une invasion de Tyrhénium, je suis prête à le faire sur l'heure et à convoquer l'état-major. Mais bien entendu, je ne le ferai pas.

Déclarai-je non sans une certaine ironie. La ville représentait plutôt bien ce que j'abhorrai. Policitards, corruption, effusion d'oseille à qui mieux-mieux... Bref, aucune morale ou la moindre vertu autre que celle du fric. J'aurai même rasé la ville si je le pouvais... Mais je n'en fis rien et tant que le roi ne me l'ordonnai pas, je laissai Tyrhénium tranquille. Pour moi, ils n'étaient pas des alliés, ce pouvait être des associés de circonstance mais je ne les ai jamais considéré de notre côté. Ils ne respectent qu'une chose à savoir le pognon mais même pour ça, ils sont prêts à s'entretuer. Ces gens là ne comprendraient rien d'autre et il était inutile de négocier avec ces foutus maîtres de la trahison, des complots et des pots-de-vin.

Nous sommes d'accord, Majesté.

Quelques uns de mes subordonnés en avaient d'ailleurs fait les frais, certains ayant essayé de m'acheter ou d'acheter leur siège à l'état-major. Ils n'ont pas fait long feu dans les rangs... En revanche lorsque Thimothée me parla de l'ordre d'Oris, mon expression changea subtilement. C'est vrai que j'avais entendu parler d'eux ou du moins entendu parler d'eux à nouveau... Moi qui croyait que les paladins d'Istheria avaient bien mis la clé sous la porte car ils étaient trop idéalistes pour notre monde. Mais qu'allaient-ils faire à Tyrhénium ? Il n'y avait pas pire endroit pour espérer reformer un ordre de chevalerie prônant la vertu et la rigueur morale.

J'en ai été informée également Majesté et si vous voulez mon avis, ce sont des conneries. Que l'Ordre d'Oris veuille renaître, je peux le comprendre, il y aura toujours des idéalistes quelque part, nous en avons mêmes quelques uns dans nos rangs. Mais Tyrhénium est le pire choix de base à mon avis. Cette cité est pourrie jusqu'à la moelle et je doute qu'un ordre de chevaliers vertueux puissent y faire quelque chose.

Je réfléchis un instant, main devant le menton, laissant le roi pendant quelques secondes avant que je ne lui expose mon point de vue sur les chevaliers d'Oris.

Si vous voulez mon avis, qu'un groupe tel que lui renaisse est à double tranchant. Ils peuvent être de bons alliés comme ils peuvent être dangereux. Nous pouvons partager des valeurs communes et combattre à leurs côtés si nous avons un ennemi commun. En étant de notre côté, nous aurions davantage de prestige auprès des populations. Et peut-être qu'une cure de vertu ne fera pas de mal à certains.

Je m'interrompis un instant, le temps de m'appuyer sur mon accoudoir gauche, la main sur la joue et mes jambes collées ensemble, faisant légèrement crisser le pantalon de mon uniforme. Nulle tentative de séduction non verbale envers le roi, je changeai de position inconsciemment. Mon expression n'avait pas très changé.

De l'autre côté, savoir qu'ils sont basés à Tyrhénium est problématique pour nous. Si leurs politicards veulent foutre la merde chez nous, ils peuvent s'en servir, peu importe leurs idéaux. L'Ordre est faillible, ils peuvent être corrompus c'est d'ailleurs en partie comme ça que l'Ordre s'est effondré. Les garnisons qu'ils entretiennent à leurs frontières sont déjà suffisamment préoccupantes si on doit en plus se soucier qu'une force armée indépendante se tienne à nos frontières.

5 Géxon, Saison Riguéar, 1305 Ère Obscure
Codage par Libella sur Graphiorum


Die Kunst des Präludierens  Rmk5
Revenir en haut Aller en bas
:: Roi d'Eridania ::
Thimothée Mannus
:: Roi d'Eridania ::
Thimothée Mannus
MessageSujet: Re: Die Kunst des Präludierens    Die Kunst des Präludierens  Icon_minitimeDim 14 Mar - 14:04


Le 5 Géxon 1305

Prête à envahir Tyrhénium, la générale esquisse une ironie que je partage d'un sourire de connivence. Je me doute de toute l'aversion que lui procure cette cité et de tout le sérieux qui pourrait en réalité être tiré de cette ironie. Reprendre Tyrhénium, ne serait en vérité, envisageable que par la force. La diplomatie échouerait, tant que la ville arrivait à être indépendant. Ce qu'elle parvenait parfaitement à faire, tant que l'argent coulait à flot. Si nous devions pourtant un jour entrer en guerre ouverte avec les Cavaliers et Phelgra.. Je ne pourrais laisser la cité-état assurée seule la protection de nos frontières.

En tant de guerre, peut-être que l'ironie de ma générale se transformerait en une demande on ne peut plus sérieuse. Il fallait bénir les temps de paix que nous traversions me disais-je, sans en être tout à fait convaincu. Si la guerre devait éclatée et que les Cavaliers s'infiltrait par les mailles ouvertes que présentait Tyrhénium, sans doute me reprocherait-on de ne pas avoir résolut ce problème avant.

L'heure n'était pourtant pas à l'offensive mais bien à l'élaboration de stratégies. Je souriais avec un brin d'amusement alors que j'entendais Cassandra assener un "ce sont des conneries" à l'adresse de ces pauvres chevaliers d'Oris pas encore ressuscités. J'avais bien de la peine pour ces pauvres bougres, à la recherche d'un idéal de justice pur et glorieux, qui avaient finis par sombrer dans la traitrise et le déshonneur. Difficile de savoir ce qui renaîtrait de ces cendres.

- Peut-être changeront-ils de chef lieu.

Je restais évasif, je savais que le comte de Béon était mêlé à cette histoire de restauration de l'ordre d'Oris mais je n'avais pas encore réussi à jaugé si c'était là une bonne ou une mauvaise idée. J'avais de la sympathie pour Walter Veldar et je le croyais fiable et très certainement plein de bonnes volontés. Il semblait qu'il veuille séparer cette initiative de son rôle de de Comte mais, d'une manière ou d'une autre, son nom et donc celui de son comté, se retrouverait associé à l'ordre. Et si un Comte devenait Chevalier d'un ordre qui se voulait indépendant, cela allait m'attirer de sacrées remarques. Des remarques qui se transformeraient bien vite en critiques et en défiance si les chevaliers faisaient un pas de travers.

Il me faudrait rencontrer le comte de Béon avant que toute cette histoire ne devienne trop officielle. Convenir avec lui d'un statut pour sa participation à cet ordre. Je ne comptais pas l'empêcher de mener à bien ses projets, ils pourraient être utiles, pour le bien du peuple et celui d'Eridania.

- Ne soyons pas trop enclin à condamner de belles initiatives, même si elles nous semblent naïves. Pour l'heure il ne s'agit pas d'une force armée mais d'une idée, plus tard peut-être, d'un groupe d'individus au nombre restreint. Des chevaliers qui devront bien être financés d'une manière ou d'une autre, qui devront acheter du matériel, parcourir des terres en respectant les lois qui les régissent. Voyons déjà comment ils comptent s'y prendre.

Je ne considérais pas les chevaliers d'Oris comme une menace, peut-être étais-je en cela influencé par la bonne opinion que j'avais de Walter Veldar. Pourtant, ma générale avait raison, ils avaient sombré une fois, rien ne pouvait les prévenir de retomber dans les mêmes abysses, des ténèbres qui avaient entrainés la chute de la plus grande cité qui fut, Taulmaril. Je devrais me rappeler la prudence un brin méfiante dont faisait preuve la duchesse de Mephrit.

- Quand pensez-vous que la campagne de Taulmaril sera terminée ? Je devrais me rendre sur le champs de bataille auprès de nos hommes avant que tout ne soit terminé et rencontrer cette reine Hinaya, peut-être la reine des Sindarins aussi.

Je ne pensais pas ma présence sur le champs de bataille utile pour le moment, cette campagne serait longue et je ne pouvais pas me permettre de passer mon temps dans la boue ou de faire des allés-retours incessants à travers le royaume. Que je sois présent lorsque le dernier errant serait exterminé, avait par contre son utilité, et que je rencontre finalement les reines des pays voisins enverrait un message plus respectueux que mon absence à toutes les discussions. Quand bien même je considérais Cassandra comme une digne représentante de la couronne, je savais qu'elle n'était pas devenue générale pour être diplomate ou porte-parole.  

Revenir en haut Aller en bas
:: Bras Armé d'Eridania ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Cassandra Raikes
:: Bras Armé d'Eridania ::
Cassandra Raikes
MessageSujet: Re: Die Kunst des Präludierens    Die Kunst des Präludierens  Icon_minitimeDim 4 Avr - 18:21

The art of preluding
Mon sourcil droit s'arqua en entendant la mansuétude dans la voix de mon chef à propos des chevaliers d'Oris. J'étais davantage préoccupée que lui à propos de cette résurgence éventuelle de cet ancien ordre de chevalerie mais j'avais déjà exprimé mon ressenti au roi. Si l'ordre d'Oris venait à ressusciter, il faudrait suivre cela avec beaucoup de précaution. Je restai assise à ma place, bras sur les accoudoirs, fixant le roi avec attention lorsqu'il changea alors de sujet.

La campagne revint sur le tapis et mon regard se détourna un instant vers la fenêtre la plus proche. La durée de cette campagne... J'espérai qu'elle dure le moins longtemps possible. Comme disait mon ancien officier supérieur, on commençait une guerre quand on la voulait mais on la terminait quand on la pouvait. Il fallait qu'elle se termine le plus rapidement possible. Ce serait d'ailleurs le premier engagement massif de l'armée sous mon mandat de générale en cheffe de l'armée, la première intervention militaire sous mon commandement. J'allais être scrutée, épiée, surveillée par mes confrères et mes subordonnés. En quelques secondes, le roi venait de faire peser sur mes épaules la masse des responsabilités qui m'incombaient... Mais c'était bien pour cela que je me levais tous les matins.

Le plus tôt possible, Majesté. Je ne peux vous donner de date précise. J'aimerai que cela soit rapide mais c'est un conflit... d'épuration si vous me permettez ce terme. Il ne s'agit pas de prendre des positions et de pousser un pays à la reddition, il s'agit d'un nettoyage et cela prend du temps. Cela a été l'objet d'une réunion avec les gradés du corps des Renardiers et leurs conclusions sont que la campagne, en comptant le temps du rassemblement et qu'on se coordonne avec les Élusiens, dure plusieurs mois. J'estime donc que nous en aurons fini à la fin de cette année si nous nettoyons comme il faut nos terres.

Je recueillis la réponse du roi sans me départir de mon expression sévère. Forcément, il ne pensait pas complètement comme moi et même en ce qui me concernait, attendre la fin de l'année pour annoncer la fin de la campagne était presque une éternité. De l'autre côté, je me rassurai en me disant qu'une bonne moitié de ce délai était occulté par le rassemblement des forces et un entraînement pour aguerrir les soldats avant les premiers véritables combats contre les errants.

Je serai en quasi permanence avec mes hommes et femmes, Majesté. Je laisserai un membre de mon état-major ici pour les affaires courantes qui commandera en mon nom mais je resterai avertie et prendrait n'importe quelle décision majeure moi même. Ma place est auprès des gens dont j'ai la charge, aussi bien en cantonnement que pendant la bataille.

Je me disais bien que cela pouvait faire frémir le roi et l'inquiéter de savoir que sa militaire la plus gradée allait se battre elle aussi comme le soldat qui allait être le premier rempart contre les spectres. Je croisai les jambes, faisant doucement crisser le tissu de mon pantalon moulant et ici croisant mes mains sur ma cuisse.

Rassurez vous Majesté, j'ai passé le grade et l'âge de me retrouver en toute première ligne, je serai d'ailleurs bien entourée. Je commanderai néanmoins mes légions en étant auprès d'elles et je verrai de mes propres yeux que la nouvelle organisation de l'armée que j'ai imposé sera efficace. De ça, j'en suis certaine.

En effet, je savais la valeur que j'avais d'un point de vue militaire. La cheffe la plus haute placée au milieu de ses soldats était un vecteur formidable de moral pour la troupe, surtout la voir combattre et donner des ordres pour tenir ses guerriers. Le moral, la discipline, tout cela était important surtout pour ce qui allait nous arriver.

Si je puis me permettre Majesté, je pense qu'il serait bon que vous veniez voir vos soldats pendant la campagne. Je ne vous demande pas de faire de multiples allers-retours mais bien de venir à la rencontre de ceux qui se battent au nom de ce pays. Comprenez moi bien, une partie de ces soldats ont connu l'ancienne armée, à devoir se battre pour un quelconque noble ambitieux ou un général zélé. Cela fait à présent des mois qu'on leur rabâche qu'ils se battent désormais pour leur pays et leur roi. Leur pays, ça se résume à leur ville, leur habitation, leur entourage, peut être aussi leur seigneur mais avant tout à ce qu'ils connaissent. Il ne leur manque plus que le roi. Ils savent qui vous êtes, peut-être qu'ils estiment que vous êtes un roi lointain ou faible, mais s'ils vous voient, si vous passez parmi eux et que vous prenez du temps pour eux, ils sauront davantage pourquoi ils se battent. Le moral est primordial dans l'armée, au même titre que la discipline. Ainsi qu'une solde augmentée...

Concluais-je non sans une certaine ironie laconique dans la dernière phrase à la fin de mon argumentaire auprès du roi pour le convaincre de venir faire un crochet par les terres mortes dans quelques mois. Une fois encore, mon but était militaire et l'impact sur le moral des soldats. Nous étions encore bien loin de la politique...

En revanche, je partage votre avis sur le fait de venir lorsque la campagne sera sur le point de se terminer. Les chefs des autres armées seront présents, la reine Hinaya d'abord et peut-être celle de Canopée si les Sindarins se pointent. Mais ma tâche sera achevée d'ici là. Si vous souhaitez que je reste lorsque vous discuterez avec elles, je le ferai. Peut-être pensez vous déjà initier des liens avec ces deux reines ?

Demandai-je au jeune homme d'un air neutre mais non sans une petite arrière-pensée. Cette rencontre pouvait être importante pour la suite dans ce que nous avions entamé et là, c'était à ce jeune roi de se distinguer auprès de ces dames...

5 Géxon, Saison Riguéar, 1305 Ère Obscure
Codage par Libella sur Graphiorum


Die Kunst des Präludierens  Rmk5
Revenir en haut Aller en bas
:: Roi d'Eridania ::
Thimothée Mannus
:: Roi d'Eridania ::
Thimothée Mannus
MessageSujet: Re: Die Kunst des Präludierens    Die Kunst des Präludierens  Icon_minitimeLun 12 Avr - 16:15


Le 5 Géxon 1305


Évidemment, je n’attendais pas de date précise à la fin des conflits dans la région de Taulmari mais une idée même vague, d'un calendrier à suivre. L'ennemi en question, ne risquait pas de changer de tactique, les Errants étaient sans doute redoutables mais leur intelligence restait limitée. Du moins, c'est ce que l'on m'avait rapporté avant la campagne. La générale me rappelait tout de même qu'un nettoyage de cette envergure prendrait du temps, d'autant plus si il fallait à cela ajouter le temps de coordination avec les armées étrangères d'Elusia et Canopée. L'estimation était cependant donnée, vers une sortie du conflit à la fin de l'année en cours. J’acquiesçai, en pleine réflexion alors que la générale affirmait que sa place était auprès de ses soldats.

Le calendrier serait peut-être finalement à ma faveur. Le conflit terminé avant l'année prochaine, je ne l'imaginai évidemment pas échoué, me permettrait une annonce triomphante auprès de la haute noblesse. Haute noblesse qui se réunirait toute entière pour l'anniversaire à venir de la jeune Pandora Vanes, fille et dernier enfant de Charles Vanes, duc du duché du même nom. Un homme qu'il me fallait convaincre si je souhaitai faire enfin taire les jérémiades des nobles.

Le départ de la générale pour plusieurs mois, à la frontière sud du pays ne me plaisait pas. Je préférai la garder ici, près de la couronne, nos positions respectives profitant de leur proximité. L'appui de la générale avait de la valeur, parce qu'elle était aussi duchesse d'une noble maison et par son rôle de générale elle se faisait porte-parole d'une armée renforcée et loyale à la couronne. En échange, la couronne faisait taire les critiques sur la réforme en appuyant la légitimité d'une réorganisation et la place de la générale à sa tête. Je n'avais aucun mal à nous imaginer comme les deux faces d'une même pièce et n'appréciait pas la savoir au-devant de dangers inconnus, je ne pouvais envisager la perdre. Des inquiétudes qu'elle semblait aisément percer à jour, tâchant dès lors de me rassurer en indiquant qu'elle ne serait pas en première ligne sans pour autant me donner l'opportunité de la faire revenir sur sa décision de partir sur le terrain.

- Je ne me risquerai pas à tenter de vous faire changer d'avis, je sais reconnaître quand une bataille est inutile.

Je levais les mains, paumes en avant, en signe d'abdication. Je ne doutais pas de l'expérience de la générale et de sa capacité à survivre aux pires ennemis mais je me sentais le devoir de lui rappeler son importance. Je n'avais pas besoin d'une héroïne de guerre tombée au combat pour la patrie, j'avais besoin d'une générale qui prenne les bonnes décisions en étant bien en vie.

La générale me rappela, elle, l'importance de mon apparition auprès des soldats et surtout, la fragilité actuelle de ma figure dans les rangs de l'armée. Autrefois sous l’allégeance des comtes et ducs, eux-mêmes loyaux à la couronne, le Roi n'avait pas tant à se soucier des soldats, seulement des têtes nobles qui les commandait. Je me devais aujourd'hui, de me soucier autant des premiers que des seconds. Une tâche démultipliée qui m'était, à tort, apparu simple lorsque j'avais donné mon accord à une réforme.

- Je me déplacerai en milieu et en fin de campagne. Je vous laisse le soin de lancer la campagne en collaboration avec les autres armées et lorsque les hommes commenceront à ressentir de la lassitude, je viendrai vous prêter main forte pour les motiver. Je reviendrai en fin de campagne pour les féliciter personnellement et m'entretenir des modalités à venir avec les reines.  

J'attendais le sentiment de la générale sur la question, je ne pouvais de toute manière pas faire de trop nombreux allers-retours, ma place était à la capitale et surtout dans cette période de troubles. Il me semblait tout de même important et opportun de ne pas simplement me présenter une fois le conflit terminé et le travail accompli.

- Vous serez la bienvenue à notre table, générale, je ne compte certainement pas vous spolier des négociations politiques qui suivront vos succès militaires.

Je souris, non sans ironie, connaissant l'amour de la générale pour les discussions politiques. Sa présence était cependant non négociable, d'une part parce qu'elle aura été l'interlocutrice privilégiée jusqu'à mon arrivé mais aussi parce qu'elle seule pourra me renseigner sur la réalité du conflit et la part à attribuer aux différents partis engagés.

- Initier des liens vous dites ? N'est-ce pas ce que nous faisons dors et déjà, en participant à cette épuration ?

Naïf sans doute, je ne voyais pas où voulait en venir la générale avec cette question.

- Qu'imaginez-vous pour la suite, une fois la campagne terminée, pensez-vous que nous pourrions avancer l'idée d'installer des ambassades en Elusia et en Canopée ? Il faudrait alors accepter la réciproque et ouvrir la porte aux services d'espionnages élusiens et canopéens.
Revenir en haut Aller en bas
:: Bras Armé d'Eridania ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Cassandra Raikes
:: Bras Armé d'Eridania ::
Cassandra Raikes
MessageSujet: Re: Die Kunst des Präludierens    Die Kunst des Präludierens  Icon_minitimeLun 3 Mai - 18:00

The art of preluding
Un simple signe de tête accueillit la réponse du roi quant à mes suggestions sur sa venue sur le front. J'étais déjà réjouie de savoir qu'il allait venir parmi ses soldats qui avaient besoin de voir leur roi et de savoir que même s'il ne se battait pas, il était avec eux pendant un temps. Thimothée n'aurait pas droit à un traitement de faveur particulier, il viendrait certes avec son escorte mais il logera dans une tente d'officier supérieur comme eux. Il l'aménagera comme il l'entendra mais on ne montera pas un camp spécialement pour lui. Comme je le pressentais, Thimothée n'était pas un roi guerrier. Cela ne me gêna pas outre mesure, les généraux que je servais et les membres actuels de l'état-major ne se battaient pas non plus d'ordinaire mais depuis le début de mon commandement, je voulais servir d'exemple et remettre les chefs de l'armée sur le front. Dans mon cas, je me tiendrai parmi mes hommes et femmes de l'armée et si l'ennemi arrivera jusqu'à moi... il verra une lame l'accueillir ou un bouclier le cogner fort.

Bien, Majesté.

Sa réponse lui attira une œillade ennuyée de ma part et je fermai mes paupières le temps de hausser les sourcils en détournant légèrement le regard pour marquer mon dédain silencieux. Bien sûr qu'il demanderait que je reste, les chefs militaires de Canopée et d'Elusia étaient aussi leurs dirigeantes avec qui j'aurai alors traité.

Cela me réjouit d'avance, Majesté...

Ma réponse sarcastique fut accueillie par l'ironie de mon souverain qui connaissait mon mépris pour les nobliaux politicards. Même si j'avais éprouvé un certain respect et une certaine... attention envers la reine élusienne ou encore que j'étais satisfaite de ma relation épistolaire avec la reine des Sindarins, traiter avec des chefs d'État ne m'enchantait guère. Traiter avec ses homologues militaires était une autre affaire car quelque part, nous parlions ensemble le même langage armé.

Je voulais dire, Majesté...

J'oubliai que j'avais en face un jeune homme de moitié plus jeune que moi et qui avait décidé de se prendre davantage en main. Quelle heureuse coïncidence pour le roi eridanien que les dirigeants avec qui nous traitions étaient de sexe féminin...

...qu'il n'y a aucun mal à nouer des relations personnelles avec les autres cheffes de nation. Je parle de vous personnellement et en tant que roi.

Un roi certes mais aussi un jeune homme dans sa vingtaine et force de l'âge avant tout... Bref, en revanche sur ce terrain là, je n'avais pas de conseils à lui donner ou même de soutien à lui témoigner, cela dépassait mes compétences. Je le laissai méditer là dessus, il comprendrait bien même avec sa petite naïveté de jeunesse.

Sa question suivante ne trouva pas de réponse. Elle était pertinente et je savais que cela avait déjà fait partie des discussions que j'avais eu avec la reine Hinaya. Elle n'était pas si emballée que ça dans mes souvenirs mais peut être que le roi ferait pencher la balance ? En tous les cas, le roi avait raison. Autoriser une ambassade étrangère en Eridania était à coup sûr laisser rentrer le renseignement étranger chez nous. Néanmoins, en mettre une chez eux était aussi un moyen pour nous d'en savoir plus officieusement. L'inquiétude de Thimothée fut bien entendue.

Je ne sais pas si on va se retrouver avec des nids d'espions ressemblant à des ambassades, Majesté... Je dirai que c'est surtout une question d'ordre politique. En ce qui concerne l'armée, nous allons collaborer avec des forces étrangères et il y aura des conseillers militaires mutuels donc assurément, ils en apprendront sur nous. Mais je peux restreindre les accès des soldats étrangers et ne leur permettre d'accéder qu'à des informations communes. Un moyen de pouvoir garder la collaboration et nous protéger. La formation d'un commandement unique ne changera pas grand chose, nous ne partagerons avec eux que des informations nécessaires. Ils ont le droit de connaître les déplacements de nos troupes sur la campagne, pas le détail de leur équipement ou de l'unité.

Je poursuivis toutefois, curieuse de savoir ce qu'en pensait alors le roi Thimothée.

Vous, Majesté. Seriez vous prêts à laisser des ambassades chez eux et les laisser en installer chez nous ? Il faudrait peut être faire cela selon des règles très précises ou selon nos conditions. N'oubliez pas que sans l'invitation d'Elusia, Canopée n'est pas dans le jeu et que c'est Elusia qui demande notre aide et si commandement unique il y aura, dans les faits, nous aurons la main car nous conduisons cette épuration. Peut-être que les Sindarins auront davantage d'influence en intervenant à nos côtés plus massivement que nous ne le pensions mais il est indéniable que nous sommes en position de force. Un avantage qu'il nous faut préserver, d'abord militaire que nous devons aussi transformer en avantage politique. Il ne manquerait plus qu'ils nous marchent dessus parce que nous avons ouvert nos portes...

Ma tête reposant dans ma main, le bras sur l'accoudoir, une main calée entre les hauts de mes genoux, je continuai, toujours sérieuse et un brin sarcastique à la fin.

La décision vous revient, Majesté. Si vous les laissez entrer chez nous, je prendrai des dispositions comme l'interdiction à leurs dignitaires d'accéder à nos zones militaires ou encore de renforcer le corps des Renardiers qui se charge du renseignement chez nous. Je renforcerai la protection militaire des nôtres chez eux. Si vous ne faites rien, le statu quo demeurera et les frontières, bien qu'allégées, resteront sous surveillance comme avant. Dans tous les cas, les choses doivent se passer comme nous l'avons prévu selon nos conditions. Et puis si vous voulez que j'expulse des nobliards étrangers de force ou encore que je purge un nid de clandestins, rien ne me fera plus plaisir, je le fais déjà faire contre ces salopards de Nérozias...

Je fis un sourire sinistre et assez évocateur à mon chef non sans conserver mon aspect sérieux... Puis j'exécutai un geste de la main pour chasser quelque chose.

Pardonnez moi, Majesté. Je me réjouis à chaque rouste infligée à ces terroristes qui ne méritent rien d'autre... Bien sûr je ne ferai rien sans votre accord et installer des ambassades relève de votre pouvoir. Si vous me demandez mon avis, je vous dirai de ne pas le faire, avoir des relations diplomatiques suffit, nous aurons bien de toute façon quelqu'un à qui parler, même sans ambassade. Et pour ce qui est du renseignement, je continuerai d'y travailler avec mes Renardiers.

5 Géxon, Saison Riguéar, 1305 Ère Obscure
Codage par Libella sur Graphiorum


Die Kunst des Präludierens  Rmk5
Revenir en haut Aller en bas
:: Roi d'Eridania ::
Thimothée Mannus
:: Roi d'Eridania ::
Thimothée Mannus
MessageSujet: Re: Die Kunst des Präludierens    Die Kunst des Präludierens  Icon_minitimeSam 22 Mai - 12:49


Le 5 Géxon 1305

La position de la générale avait le mérite d'être clair, cela sur presque tous les sujets d'ailleurs, ce qui me facilitait grandement la tâche. Même ses sous-entendus peinaient à être vraiment "sous" et se faisaient entendre aisément. Me rapprocher des reines, de manière plus personnelle. Ah, je ne m'attendais tout de même pas à ce que ce soit la générale qui ramène ce sujet sur le tapis. Je lui adresse un regard réprobateur, qu'avaient-ils tous à me parler de mariage, ces hauts gradés qui ne s'engageaient pas eux-mêmes ! La générale avait elle-aussi une place d'importance et pourrait nouer des alliances durables pour sa famille par le biais du mariage mais, je doutais qu'elle se plie si aisément à la tâche ou cela serait déjà fait. Mon menton décrit un léger mouvement négatif alors que je soupire, voilà un bel exemple d'un "faites ce que je vous dis, pas ce que je fais".

Que je sois sceptique ne m'empêchais pas d'entendre, évidement, elle n'était pas la première à me chuchoter à l'oreille que les deux reines d'Istheria étaient célibataires. Elles me semblaient pourtant bien inaccessibles, l'une m'apparaissait sauvage et l'autre avait déjà quoi, quatre cent ans ? Je pose un coude sur l’accoudoir et appuis nonchalamment mon menton, ne voyant vraiment rien d'attrayant dans ces deux figures royales. Tout du moins, personnellement. Quant à la couronne sur leurs têtes, c'était une autre histoire. Elusia et Canopée sous la coupe d'Eridania, le pays aurait enfin l'accès à l'océan qui lui manquait et gagnait un puissant allié si ils s'agissaient des sindarins. Je chassais ces calculs stratégiques de mon esprit pour me concentrer sur les réponses de la générale.

Elle ne paraissait pas trop inquiète pour la fuite d'information pendant la campagne mais, n'était pas spécialement emballée par l'idée d'implanter des ambassades étrangères.

- Il ne s'agit pas seulement de relations diplomatiques ou de renseignement.

Je relevais mon menton et redressai un peu ma posture avachie, croisant les mains devant moi d'une manière bien plus royale.

- Il s'agit de bâtir les fondations du futur, pour notre pays et pour ce continent. Que souhaitons-nous pour nos générations à venir ? Nous pouvons aisément devenir un géant de l'art militaire, effrayant nos ennemis et nos alliés, assez pour nous penser en paix. Est-ce une solution à long terme ? Je ne le pense pas. Il n'y a qu'à voir ce que sont devenus les cavaliers de Sharna.

Bien entendu, je portais de la valeur à l'art militaire et jusqu'ici, notre force militaire n'avait fait que se renforcer, je n'avais certainement pas freiné cette évolution d'ailleurs. Engageant le pays dans une réforme sans précédent. Pourtant, il me fallait voir plus loin, en tant que roi.

- L'économie sera le champ de bataille des prochaines générations. Nous devons bien sûr maintenir notre supériorité militaire mais, si nous voulons resté une puissance demain, nous devons étendre notre position centrale sur d'autres tableaux. Une ambassade est un point d'ancrage mais surtout un étendard et une porte d'entrée pour des relations commerciales stables. Actuellement, il est impossible à nos marchands de mettre un pied en Elusia et si les frontières de Canopée se sont entre-ouvertes ces dernières décennies, elles menacent de se refermer à tout moment. Nous devons nous rendre indispensable à ces pays si nous voulons garder notre reine sur l'échiquier et cela ne pourra pas toujours passer par la force militaire.

Certainement, je n'étais pas un roi-guerrier mais, il me semblait évident que ce n'était pas d'un roi-guerrier dont avait besoin Eridania. Nous pouvions être bien plus qu'un géant d'acier et je ne comptais pas être un demi-roi, je ferais entrer ce pays dans son âge d'or. Bien que je m’enorgueillissais d'être un homme de paix, je devais bien admettre que dans cet échiquier, il y avait une place pour la guerre.. Si Eridania voulait être centrale sur le plan économique, un accès à l'océan serait indispensable.

- Pour l'heure que nos Renardiers se concentrent sur Phelgra.

Je laissai mes pensées en suspend et l'échiquier en pause, peut-être Cassandra ne partagerait pas ma vision du futur mais, je ne m'attendais pas à être compris par tous mes ministres non plus, raison pour laquelle, je ne m'étais pas davantage ouvert de ce sujet avec aucun d'eux. La générale était la première à entendre autant, je suivrai ses réactions avec intérêt.

- Où en êtes-vous, par ailleurs, au sujet des Nérozias ? Avez-vous trouvé une planque, un "nid" comme vous l'appelez ? Pensez-vous que nous soyons débarrassé de cette vermine ?

Revenir en haut Aller en bas
:: Bras Armé d'Eridania ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Cassandra Raikes
:: Bras Armé d'Eridania ::
Cassandra Raikes
MessageSujet: Re: Die Kunst des Präludierens    Die Kunst des Präludierens  Icon_minitimeDim 13 Juin - 18:02

The art of preluding
Je laissai le roi discourir sans l'interrompre. Des propos un brin idéalistes en ce qui me concernait mais au vu de son âge et de son expérience en tant que roi, il n'y avait rien d'étonnant à cela. Il apprendrait bien vite que ce ne serait pas aussi simple. Son discours se tenait néanmoins, il avait des arguments ce qui me laissait à penser qu'il avait préparé sa réponse. On ne le conseillai peut être pas si mal que ça finalement ou alors il était bien prévenant. En tant que militaire, je restai muette devant mon patron et bien que son discours me semblait cohérent, je pense qu'il apprendra que malgré toute sa bonne volonté, il ne pourrait se passer de moi. Certes l'économie et la diplomatie prendront sans doute le pas sur la guerre entre les nations, d'autant plus que nous étions un monde de terres contiguës mais il se rendrait bien assez vite que l'armée demeurait une arme de diplomatie. Je continuai de ne rien dire, mes mains posées sur les accoudoirs.

Je comprends Majesté. Vous avez raison. Comme je vous l'ai dis, je prendrai des mesures selon votre action. J'entends bien ce que vous dites mais je suis une guerrière, Majesté, pas une politicarde malgré mon titre nobiliaire. Peut-être bien que les gens d'action comme moi auront une place moindre à l'avenir mais je m'emploierai à garder notre force militaire intacte. Nous devons être et rester la nation la plus forte militairement. Vous avez raison de dire que cela passera par l'économie et d'autres domaines. Mais quelqu'un m'a un jour dit que si les marchandises ne peuvent traverser les frontières, l'armée le fera.

Une manière de mettre une petite pression sur mon souverain et de le rappeler un peu à son discours idéaliste et le faire redescendre légèrement. Je ne savais pas s'il en était conscient mais pour son projet de monde idéal, il ne pourrait pas se passer de moi et de la force militaire. Certes nous ne soumettrions pas des marchands de force ni même un nom comme Canopée mais il fallait même seulement faire peser une menace. Peut-être était-ce ma manière de pensée conditionnée par mes années dans l'armée et qui pensait surtout en rapport de force mais si le roi avait un soupçon de bon sens et d'intelligence, ce dont je ne doutais pas une seconde, il saurait que si sa diplomatie ne marchait pas, il faudra passer par nous. Écraser un pays nous résistant par la force envoyait un message clair aux autres et nous laissait en position de force. Bref ces réflexions restaient miennes mais je voulais rappeler au roi que malgré ses aspirations, l'armée restait parmi ses options disponibles. Si elle ne combattait pas, au moins elle pourrait dissuader les autres.

Bien, Majesté.

Répondis-je simplement à son ordre concernant les Renardiers. Le redéploiement de ce corps d'armée se ferait donc selon de nouveaux ordres que je transmettrai bientôt. Puis, lorsque le roi se mit à m'interroger sur les Nérozias, mes yeux s'étrécirent davantage que tout à l'heure et pour la première fois depuis le début de mon entretien avec le roi, la colère prit place dans mon esprit. Je pris le temps de répondre en gardant la main. Peut-être bien que le roi sentait ma colère poindre, j'avais l'impression qu'elle remplissait la pièce. La seule manifestation de cette fureur à part mes yeux fut une longue expiration contrôlée pour rester calme.

Les Nérozias sont des ennemis comme je n'en ai encore jamais affronté, Majesté. Il n'y a pas de bataille rangée ni décisive. Nous remportons des victoires ponctuelles, nous détruisons des caches ou des nids mais...

Je ne tenais pas en place. Je devais me lever, c'était une nécessité. Je quittai mon siège pour faire quelques pas en direction du foyer de la pièce avant de me diriger vers une des larges fenêtres. Le visage fermé et irrité, je fis un soupir de dégoût.

On a beau les déloger de quelque part, ils reviennent ailleurs ou plus tard. On a beau éliminer des chefs et les priver de ressources, ils sont désorganisés pendant un temps avant de perpétrer à nouveau leurs attaques. Cette foutue rose noire est pire qu'une mauvaise herbe.

Les mains dans le dos, je regardai dans la cour intérieure où patrouillaient des soldats du Dernier Cercle, la garde personnelle du roi et seule force militaire du pays sur laquelle je n'avais pas d'emprise. Ils croisèrent des domestiques du palais qui avaient les bras chargés d'objets en tout genre, sûrement précieux, je n'en doutais pas. Je fis ensuite volte face pour me tourner vers le roi, toujours irritée.

Surtout, les têtes pensantes de ce groupe sont introuvables. Je doute même que nous ayons affaire à une organisation véritablement structurée... Depuis que je commande l'armée, j'ai passé une partie de mon temps à compiler toutes les informations disponibles sur eux. N'importe qui peut se revendiquer Nérozia et s'en prendre à n'importe qui. Mais ils existent et peuvent s'être infiltrés n'importe où, l'armée en première. Nous faisons une cible de choix pour ces anarchistes même parmi les institutions de ce pays car nous représentons précisément ce qu'ils détestent à savoir l'ordre établi et le gouvernement royal.

Je fixai le roi un instant avant de déambuler dans la pièce, les mains toujours dans le dos, la poitrine en avant. Je pensais pendant un instant à Guisor. Ce fossile de l'ancien temps pouvait être un Nérozia, de ce que j'ai vu de lui... Je n'en ai aucune preuve bien sûr mais l'apprendre ne me surprendrait pas. Fallait-il que j'en parle au roi ? ... Mieux valait l'éviter pour l'instant. C'est vrai que c'était une occasion en or de l'écarter définitivement mais ce n'était pas le bon moment. Guisor représentait un danger à mes yeux, à la fois pour moi et pour l'armée. Personne n'avait envie d'une lutte fratricide entre militaires alors que nous venions à peine de la réformer.

Je vais devoir repenser la lutte contre ces terroristes. Ils représentent un danger pour la stabilité du royaume et pour le peuple, même s'ils prétendent se battre pour lui. Se battre de manière conventionnelle ne fonctionne pas, j'ai beau mettre des unités occuper des zones voire les nettoyer, ils parviennent à revenir et à nous infliger des pertes. Peut-être vais-je devoir m'inspirer de l'unité du général Guisor Agésilas.

Les bras croisés debout devant le roi, je lâchai cette dernière phrase d'un air blasé avant de me rassoir élégamment, jambe l'une sur l'autre et les mains alors jointes.

5 Géxon, Saison Riguéar, 1305 Ère Obscure
Codage par Libella sur Graphiorum


Die Kunst des Präludierens  Rmk5
Revenir en haut Aller en bas
:: Roi d'Eridania ::
Thimothée Mannus
:: Roi d'Eridania ::
Thimothée Mannus
MessageSujet: Re: Die Kunst des Präludierens    Die Kunst des Präludierens  Icon_minitimeJeu 15 Juil - 23:46


Le 5 Géxon 1305

Cassandra était une des rares personnes m'entourant à qui je dévoilais sans crainte mais pas sans appréhension, mes pensées les plus profondes. Pas sans appréhension car la dame avait les mots aussi acérés que l'acier de sa lame, cela ne m'empêchait pourtant pas de lui confier des projets dont je ne parlais pas à d'autres. Son regard était franc et sa critique jamais acerbe, qu'elle se défie de la politique biaisait parfois sa perception mais d'une manière bien différente de tous mes autres conseillers. Je retirais souvent beaucoup de satisfaction de nos confrontations, pas que je me sente victorieux mais enrichis par un échange de points de vue vivifiant. J'appréciai donc qu'elle appui mon propos sans totalement adhéré à une utopie économique. Là où les marchandises ne traverseront pas les frontières, l'armée le fera, j’acquiesçais sans renchérir. Je n'avais pas l'intention de prouver la supériorité militaire de Eridania en envahissant des pays voisins, cependant, j'allais dans le sens de la générale, il nous fallait rester maîtres de l'échiquier.

Le sujet des Nérozias était épineux, à plus d'un titre et la générale était rarement aussi agacée que lorsque la Rose Noire entrait en jeu. Je la laissais me présenter toutes les difficultés de la situation et ruminer en faisant les cents pas dans mon bureau. Je réfléchissais alors qu'elle revenait vers moi, évoquant le nom de Guisor. Je n'étais pas certain qu'une tactique offensive soit la meilleure, pas tant que nous ignorions où était leur QG, si ils en avaient un..

- Vous dites que n'importe qui peut se revendiquer de cette organisation et qu'ils pourraient bien avoir infiltré l'armée.. Pourquoi ne pas prendre cela à notre avantage ? Si certaines de nos recrues se laissaient attirer par la Rose, nous pourrions avoir un oeil à l'intérieur de ce buisson de ronces. Évidemment, il faudra que nous choisissions avec soin ces agents doubles et que la Rose Noire morde à l'hameçon mais, nous n'avons rien à perdre à essayer.  

Je lançais la proposition à la générale, me doutant qu'elle avait sans doute due déjà réfléchir à ce genre de tactique.

- Si nous ne parvenons pas à couper la tête de l'hydre, nous pouvons toujours l’essouffler. La Rose Noire n'a de force que si le peuple la soutient et je compte bien faire changer cela.

Une politique plus équitable, plus juste pour tous, voilà qui déracinerait la Rose Noire, si les civils n'approuvaient plus leurs actions et ne leurs offraient plus refuge, les nérozias seraient à découvert et sans autre ambition que de semer le chaos. Un ennemi est bien plus simple à battre si il apparait à tous comme l'ennemi à abattre.

- En parlant de paix nationale...

Je me repenchais sur la carte étendue sur la table basse, pointant la zone des terres désolées qui appartenaient à Eridania.

- J'aimerai avoir votre avis sur le devenir de ces terres. Je souhaiterai en faire un nouveau comté ou les confier à la famille Vanes qui s'est déjà proposée de relever le défis. La terre ne sera pas fertile tout de suite sans doute mais, avec l'aide de mages et de nouvelles techniques, les Vanes promettent de leur trouver une utilité, en plus de la présence de l'armée. Ce dernier point n'est évidemment pas négociable.  

La générale n'avait sans doute pas besoin d'être rassurée sur ce point mais, connaissant, de loin, les tensions qui la liait aux Vanes, je préférais être clair.

- Dans le cas de la création d'un nouveau comté, je me demandais si vous aviez des noms à me proposer. Je suis certain que mon conseiller Abel Thorn, sera intéressé et l'idée ne me déplait pas, c'est un ami depuis plusieurs années, il est rapidement devenu familier de la cour bien qu'il n'y fasse pas toujours l'unanimité. Que pensez-vous de cet homme ?


Revenir en haut Aller en bas
:: Bras Armé d'Eridania ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Cassandra Raikes
:: Bras Armé d'Eridania ::
Cassandra Raikes
MessageSujet: Re: Die Kunst des Präludierens    Die Kunst des Präludierens  Icon_minitimeMar 20 Juil - 19:51

The art of preluding
À la mention de Guisor, je fis un "Hm" méprisant après m'être rassise, trahissant le dédain aussi bien pour l'homme qu'il était désormais que pour ce qu'il représentait à savoir l'ancien monde malgré le fait que je daignai bien lui avoir laissé un commandement important. Par le passé, je l'avais admiré car beaucoup dans l'armée avaient entendu parler de ses prouesses, certains même clamaient haut et fort en avoir été témoins. Le bonhomme en était presque un mythe à lui seul... un mythe que j'avais patiemment, calmement cherché à déconstruire. Pour être désormais aux commandes de l'armée entière depuis bientôt deux ans, cette dernière n'avait plus grand chose à voir avec celle que nous connaissions auparavant. Changement de doctrine, changement d'allégeance, changement de forme, changement de recrutement... Guisor devait s'adapter... ou être remercié pour son service. Ses "exploits" comme ils étaient présentés avant furent réduits à de simples lignes d'état de service dans son dossier militaire, servant à mes yeux davantage les intérêts d'un foutu nobliard si puissant était-il que ceux de la nation. Ça ne tenait des fois à pas grand chose une carrière exemplaire... Dommage que ce ne fusse pas suffisant pour être mis à mon poste.

Cela a été envisagé lors d'une réunion de l'état-major en effectif réduit et à huis clos pour cause de contenu classifié. Les experts des Renardiers ont dit la même chose que vous mais les conditions ne s'y prêtent pas encore. Les effectifs des Renardiers sont pour le moment à peine suffisants pour faire du renseignement classique acceptable et nous sommes encore en pleine période de réforme de l'armée, sans compter que la campagne qui s'annonce sera un test grandeur nature pour notre nouvelle armée. J'ai bien des idées pour former de nouvelles unités mais... il faut continuer de renouveler les effectifs car nous avons encore nombre de soldats qui ont connu l'ancienne forme. Au moins, lorsque ces unités verront le jour, une sélection drastique et pointue se fera sous ma supervision directe, je ne ferai pas le même processus de recrutement que pour les gugusses de l'unité... du général Guisor.

Répondis-je au roi toujours avec ce mépris dans la voix à propos de l'unité de Guisor au nom imprononçable que je ne voulus tout de même pas écorcher. Le roi continua et je l'écoutai avec intérêt mais malheureusement, ce n'était pas dans mes compétences même si l'intérêt de ce qu'il proposait était important. C'était de la politique et de la guerre psychologique à ce stade. On pouvait peut-être agir là.

Vous avez raison, Majesté. J'ai comme l'impression que pour exterminer les nérozias, nous allons devoir trouver de pair une solution politique en plus de l'action militaire. Vous les avez déjà déclaré hors-la-loi au même titre que les Eryllis mais le peuple n'aime rien de plus qu'un hors-la-loi châtiant les puissants au prétexte qu'il se bat pour le peuple. Nous devons mettre à bas cet état d'esprit. En plus de devoir infiltrer le mouvement, le combattre de l'intérieur, il nous faudra sans doute le discréditer par tous les moyens possibles.

Le roi venait de transformer ma colère en motivation pour lutter contre ces terroristes. Le cerveau presque en ébullition, je gardai néanmoins un calme olympien en assénant d'un ton pragmatique ce qu'il était possible de leur faire.

Infiltration par des agents doubles, fausses rumeurs, assassinats ciblés et attribués ou encore frappes ciblées et raids surprise. Le travail de renseignement va être primordial pour lutter contre eux mais nous avons en plus l'avantage de pouvoir bénéficier d'une force armée cohérente et disciplinée pour leur traque et leur élimination et si je puis me permettre Majesté, il faudra une politique de lutte impitoyable contre ces terroristes. Vous avez bien raison, si notre peuple commence à les voir comme les raclures qu'ils sont, ils n'auront nulle part où se cacher et si nous nous coordonnons bien avec les autres pays, même l'étranger ne sera pas un refuge. D'où l'intérêt de nos relations et des réformes...

Par cette déclaration, je venais de signaler à mon chef que je n'avais aucunement peur de me salir les mains si cela servait les intérêts d'Eridania. Un ennemi conventionnel avait plus de chances de s'en tirer honorablement alors qu'un ennemi comme les nérozias n'avaient qu'une seule issue dans mon esprit : l'extermination. Le roi devait penser comme moi, s'ils apparaissaient tous comme l'ennemi commun, si l'homme du peuple pensait que tous ses problèmes du quotidien étaient bien à cause des nérozias même si c'était son animal de compagnie malade, nous étions partis pour les anéantir. Mes phrases étaient détachées, contrastant avec la froideur du ton et le caractère implacable des mots.

L'attention du roi se porta désormais sur la carte d'Eridania et il montra la portion des terres mortes que nous allions nettoyer de toute présence surnaturelle hostile. Je fis un bref signe approbatif lorsqu'il me confirma ce que j'avais en tête, à savoir qu'une présence militaire serait imposée. Peut-être nous faudra-t-il créer une nouvelle légion, en concertation avec les Vanes envers qui je me montrerai plus conciliante que par le passé. Peut-être que cela serait un moyen de pouvoir de pouvoir apaiser les griefs que les Vanes avaient envers moi. Je ne regrettai en aucun cas ce qui s'était passé, cela était nécessaire car si j'avais attendu que les nobles me donnent leur accord, jamais nous n'aurions une armée opérationnelle et la campagne qui allait survenir n'aurait jamais vu le jour. J'écoutai les paroles du roi avant que mes yeux ne dévient lentement vers lui lorsqu'il évoqua le nom d'Abel Thorn. Je le fixai pendant une poignée de secondes de mon air sévère...

Vous demandez cela à la générale ou cela de façon personnelle ?

Je m'assis un peu plus confortablement dans mon siège, les jambes toujours croisées et mes mains ensemble. Je m'appuyai peu après sur mon coude droit.

Je ne le connais pas autant que vous mais par principe je me méfie de ce genre de personnage. Sans doute ma défiance viscérale de la politique. Je soutiendrai une revendication des Vanes sur les nouvelles terres car je connais le duc et je sais comment il fonctionne. Nous fonctionnons de la même manière, ce qui explique pourquoi il a toujours autant de mal à encaisser la perte de sa main-mise sur les soldats du duché. Pour un officier, être relevé de son commandement est une disgrâce, que l'on ait fait des conneries avec ses hommes ou non. Mais dans le cas présent, je n'ai eu aucun grief à reprocher au duc Vanes, il n'est pas sous mon commandement, c'était uniquement la raison d'État.

Voilà que je me mettais à parler comme si j'étais reine, c'était très inquiétant...

Je préfère que les Vanes placent l'un des leurs pour tenir ce nouveau comté s'il se monte ou qu'ils aident à tenir les terres ou encore que vous mettiez quelqu'un d'inédit de votre cour plutôt qu'un politicard comme Thorn. Vous devez avoir quelqu'un de confiance pour ces terres ou du moins quelqu'un que vous pouvez contrôler. Thorn ne m'inspire pas suffisamment confiance pour lui confier une telle responsabilité. Posez vous la question Majesté... Il est un conseiller très proche de vous, c'est peut être même bien lui qui vous a soufflé l'idée de le nommer à cette place... Un conseiller royal ? Propriétaire d'un domaine aussi particulier ? Il y a de quoi attirer l'attention vous ne trouvez pas ? ... Si j'ai seulement un conseil à vous donner, c'est de ne pas nommer vos amis à des postes clés mais bien à des gens compétents. Les généraux de mon état-major ne sont pas mes amis, certains sont mêmes des rivaux mais je connais leurs compétences et je sais quelle influence ils ont. Suffisamment pour diriger efficacement leurs troupes et pour ne pas me faire d'ombre afin qu'ils se rappellent qui commande et qui permet que leurs troupes soient ravitaillées, payées et équipées.

Le ton était clair, un brin sermonneur mais le roi m'avait demandé mon avis et je le lui donnai. Il était jeune, il devait apprendre et comme aînée, je devais l'épauler.

La décision vous revient, Majesté. Ce sont vos terres après tout. Je suppose que malgré votre question, vous avez déjà des noms en tête ? En ce qui me concerne, le clientélisme n'a pas sa place.

En un sens, par cette simple phrase au début de ma dernière intervention, je n'enviai pas trop la position du roi. Devoir prendre des décisions sachant que toute son équipe et sa cour ont des avis divergents... Il avait le pouvoir de décider mais avec un côté ingrat parce qu'il était le plus haut placé. Qui qu'il choisisse un jour comme reine, j'espérai que ça soit quelqu'un de puissant et d'influent. Pour sa tâche, le roi aura besoin d'un soutien indéfectible. En dehors de ça, je venais de mettre sur la table quelque chose ayant déjà été évoqué mais dont j'aimerai pouvoir parler clairement. Cela était dans le ton de notre discussion intéressante.

5 Géxon, Saison Riguéar, 1305 Ère Obscure
Codage par Libella sur Graphiorum


Die Kunst des Präludierens  Rmk5
Revenir en haut Aller en bas
:: Roi d'Eridania ::
Thimothée Mannus
:: Roi d'Eridania ::
Thimothée Mannus
MessageSujet: Re: Die Kunst des Präludierens    Die Kunst des Präludierens  Icon_minitimeMer 13 Oct - 16:28



Le 5 Géxon 1305

Je croisais les bras sans grande perplexité face au désamour de la générale pour le général Guisor, ni pour sa véhémence envers ses méthodes de recrutement. Je n'étais moi-même pas vraiment convaincu à l'époque mais, soumis à la pression de l'ancien état major et de la certaine ferveur populaire qu'évoquait le nom de l'ancien général, j'avais laissé carte blanche à l'homme. J’attendais des résultats à la hauteur de cette confiance et si, pour l'heure, je n'avais pas encore eu satisfaction.. peut-être que la chasse aux nérozias leur donnerait une occasion de dorer leur blason.

Je réfléchissai à notre problème d'effectif et à la sélection qui devrait se faire, m'interrogeant sur la supervision de cette tâche. La générale était qualifiée et j'avais confiance en elle, pourtant, devais-je me contenter de cette confiance ? Si l'armée devait accueillir une division dédiée à l'espionnage, par quelle voie hiérarchique les informations circuleraient-elles ? Mes sourcils se fronçaient sans que je ne m'en aperçoive. Si les espions intégraient l'armée telle qu'elle était constituée, ils devraient se plier aux mêmes règles, l'état major voudrait avoir leurs informations et la générale serait évidemment leur supérieure hiérarchique. J'appréciai la femme et la militaire, j'avais pleinement confiance en ses capacités et en sa fidélité à la couronne mais, pouvais-je laisser entre ses mains toutes les cartes ?

Je repoussai à plus tard cette réflexion, reprenant la générale ou ajustant son propos.

- Les Eryllis ne sont plus hors-la-loi.

Ce changement de statu n'avait sans doute pas changé grand chose dans la tête des éridaniens mais, cela changeait beaucoup de choses pour la diplomatie en direction de Noathis et de Canopée.

- Commençons par une campagne d'information, pour rappeler à tous ce qu'est cette organisation terroriste. Si nous trouvons des caches de nérozias, nous les éliminerons mais, ne soyons pas trop hâtifs à envoyer l'armée. Je sais votre implication et votre fierté d'appartenir à notre armée mais, cette dernière n'a pas encore bonne presse partout sur le territoire. Si nous devons lancer un raid punitif, nous enverrons l'unité de Guisor.

Pressentant la réaction de la générale, je ne lui laisse pas le temps de protester.

- Si ils font mouche, la gloire reviendra à l'armée éridanienne, luttant contre les terroristes et nous aurons trouver une utilité à cette unité. Si les résultats sont moins positifs... cette unité dépassant du cadre sera sévèrement punie et démantelée.

Je laisse cette fois le temps à la générale de réfléchir à sa réponse, en profitant pour conclure la question des terres abandonnées.

- J'entends votre avis sur la gestion de ce nouveau territoire et vous remercie comme toujours de votre franchise. D'ailleurs, vous faites bien de rappeler à notre état-major que c'est la couronne qui permet à nos troupes d'être ravitaillées, payées et équipées.

Je souris à demis, posant sur la générale un regard conciliant mais vif. Elle non plus, ne devait pas oublier qui l'avait mise à cette place et a qui elle devait allégeance. Je savais et je respectais tout le mérite qui devait lui revenir pour la réforme de notre armée mais, rien de tout cela n'aurait été possible sans mon aval. Elle était le gant de fer, j'étais la main.

Sans doute me faisait-on trop souvent la réflexion, verbale ou sous-entendue, pour que je ne m'attache pas à chaque fois, à corriger la relation hiérarchique entre l'armée, sa générale, et le roi. Je savais bien comment me voyaient les anciens généraux et quelques ducs, trop tendre, manipulable et certainement sot d'avoir confier les rênes de l'armée à un autre, une autre qui plus est. Je ne doutai pas que la générale connaisse très bien sa place dans la hiérarchie et la place que je lui laissai à mes côtés en tant qu'amie, sinon elle ne serait justement pas ici.

Je cessais de sourire cependant, préoccupé et sérieux quant au cas de mon ami Abel.

- Peut-être ai-je eu tort de le nommer si hâtivement conseiller royal. Il me semblait alors plus important d'avoir à mes côtés des amis capables de me soutenir sans me planter un couteau dans le dos que des hommes ayant une expertise en un domaine particulier.

Je m'ouvrais sans honte à Cassandra, il me semblait que la première qualité d'un dirigeant était de pouvoir se remettre en question.

- C'est cependant un excellent homme d'affaire si on en croit ses moyens financiers. Il sait monnayer n'importe quelle marchandise et son commerce de sphène est visiblement lucratif. Vous ne le portez pas dans votre coeur mais, c'est aussi l'homme qui a porté le projet de cet orphelinat en ville.

Me sentais-je le devoir de le défendre car il était mon ami ? Sans doute mais, en réalité, en essayant de le défendre je me rendais compte de tout ce que je ne connaissais pas sur cet homme. Je ne lui avais jamais demandé pourquoi ce qui lui avait fait quitter la cité céleste, ni comment il en était arrivé à faire du commerce de sphène et ni d'où elles provenaient. Abel était mon ami mais la réciproque était-elle vraie ? Je l'avais nommé conseiller royal, autant par amitié que par faiblesse et stratégie. Pouvais-je vraiment prétendre être son ami alors que je savais si peu de choses de lui ?

- Les Vanes sont plus compétents, leur ingénierie est performante...

Je ne finissais pas ma phrase, remplissant un verre d'eau cette fois, dans ma tête résonnait la suite "et puis comme ça je n'aurai pas à épouser leur fille pour faire plaisir à la haute et vieille aristocratie éridanienne".

- Je vais réfléchir à cette question, en attendant les terres libérées seront sous la régence de la couronne.

Je n'avais pas fait le tour des possibilités et la campagne s'écoulant de toute manière sur plusieurs mois, j'avais encore le temps de me décider. Je laissai une place à l'imprévu, n'excluant pas de me servir de ces terres pour conclure d'autres alliances.
Revenir en haut Aller en bas
:: Bras Armé d'Eridania ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Cassandra Raikes
:: Bras Armé d'Eridania ::
Cassandra Raikes
MessageSujet: Re: Die Kunst des Präludierens    Die Kunst des Präludierens  Icon_minitimeJeu 14 Oct - 18:09

The art of preluding
Je commençai à avoir l'habitude de ce genre de réunion avec le roi. Nous échangions beaucoup, nous arrivions à tomber d'accord sur pas mal de sujets et nous divergions sur d'autres. Je sentais d'ailleurs que le roi était plus réservé sur ce que je suggérai pour battre les Nérozias. Peut-être avait-il peur de se salir les mains... Pourtant il le lui faudrait bien. On ne peut vaincre des terroristes avec de bons sentiments, ils s'en contrefoutent. Mon index droit tapota contre l'accoudoir pendant que mon visage se baissa légèrement en le regardant.

En effet Majesté.

J'avais omis ce détail à propos de ces femmes hors la loi et qui ne répondaient à aucune autorité, si ce n'est la leur. Je n'avais que faire de cette bande de sauvages et cela ne me ferait rien si je devais un jour m'en débarrasser. Toutefois, je devais être d'accord sur une chose, mis à part une poignée de raids à la frontière, elles ne venaient pas jouer les terroristes chez nous comme les Nérozias. Le roi revint d'ailleurs à la lutte contre eux et enfin daigna me formuler une réponse qui eut le mérite de me hérisser les poils du corps. Si j'étais partante de lancer une campagne d'information -quitte à faire un peu dans la diffamation pour mettre leur sale nez dans la boue pour de bon- mes yeux s'ouvrirent lorsque je compris que Guisor serait dans le coup. Il espérait pouvoir peut-être me rassurer avec ces derniers propos, m'empêchant par ailleurs de lui répondre immédiatement mais j'étais préoccupée. Par discipline envers mon patron, je me tus avant de répondre.

L'armée est déjà impliquée, Majesté. Nous sommes déjà sur tous les fronts où il est possible de lutter et nous faisons une cible de choix pour eux. Je sais bien qu'elle n'a pas bonne presse, notamment depuis que je commande mais vous ne trouverez pas mieux que nous pour maintenir l'ordre et combattre, les nobliards ou les conseillers qui vous prétendent le contraire vous mentent. Je comprends ce que vous voulez me dire mais je n'ai absolument pas confiance en l'unité de Guisor.

Que pouvais-je bien dire de plus ? Il savait ce que j'en pensais, il se doutait bien que je préférai dissoudre l'unité immédiatement et en l'envoyant directement à la mort plutôt que de remplir à nouveau les geôles d'Umbriel ou pire, les relâcher dans la nature. Je remuai de sombres pensées envers le type qui servait de relique à l'armée, écoutant à peine ce que me disait le roi sur les terres mortes. Je me passerai bien de l'avis du roi... Si je me foutais éperdument du sort des hommes de son unité de bras cassés lorsque l'on ordonnera sa disparition, je réservai un sort au moins aussi peu enviable à leur commandant... Mais lui ne mourrait pas.

Merci Majesté.

Je relevai le regard à temps vers le roi pour l'entendre et le remercier pour... quelque chose que je n'avais entendu qu'à moitié mais suffisamment pour rester dans la conversation. Thimothée se justifia ensuite quant à celui qu'il appelait son ami, Abel Thorn. Je ne trouvai rien à lui redire, ce qu'il disait se tenait et était plutôt pertinent. Cela ne réfréna pas ma méfiance envers ce conseiller que je trouvai bien trop proche du roi mais il avait raison. Le type devait avoir des dias à ne plus savoir quoi en faire si en plus il se permettait au vu et au su de tous de monter un foyer pour les gamins sans parents de cette métropole qu'était Hesperia... Ma foi, s'il avait autant de blé à balancer à la plèbe, il pouvait bien aider pour autre chose, comme les projets qu'avait le roi. En réponse à ses dire, je me contentai d'un simple hochement de tête poli puis je répondis à sa dernière phrase.

Tout à fait, Majesté. Les terres de la Grande Désolation nettoyées vont devenir un enjeu important, les Vanes vont sûrement être utiles à la couronne et je leur fais un minimum confiance. Contrairement à ce que le duc Vanes doit penser, il n'y a rien de personnel et je ne le déteste pas.

Le roi se plongea à nouveau dans ses pensées et, chose étrange, il se servit un verre d'eau. J'arquai discrètement un sourcil en le voyant faire mais je ne fis pas le moindre commentaire. Je relevai le regard vers l'homme avant de comprendre que notre entretien était terminé. Depuis le temps que j'étais proche du roi, des habitudes tacites étaient instaurées entre nous et sa dernière phrase était à mes oreilles une manière polie de me dire "tire-toi". Ce n'était d'ailleurs pas la première fois qu'il s'adressait à moi de ce ton et avec ces mots... Je me relevai du siège avant de ponctuer mon départ par un simple "Majesté" et un salut, manière de le remercier de son temps puis je tournai vite les talons en quittant le bureau du roi.

5 Géxon, Saison Riguéar, 1305 Ère Obscure
Codage par Libella sur Graphiorum


Die Kunst des Präludierens  Rmk5
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé

MessageSujet: Re: Die Kunst des Präludierens    Die Kunst des Präludierens  Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Die Kunst des Präludierens
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Istheria, le monde oublié :: Eridania, le pays aux mille culturesTitre :: Hesperia, la Capitale :: • Le Palais Royal-
Sauter vers:  

(c) ISTHERIA LE MONDE OUBLIE | Reproduction Interdite !