Les Vêpres aux Chandelles

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_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
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 Les Vêpres aux Chandelles

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MessageSujet: Les Vêpres aux Chandelles   Les Vêpres aux Chandelles Icon_minitimeDim 18 Avr - 1:11


LES VÊPRES AUX CHANDELLES
MINI-EVENT – Le Temple de Kesha

◈ LA CÉRÉMONIE ◈



Ce soir de Ginik est un soir particulier pour toutes les prêtresses de Cimmeria. Comme chaque année, et malgré le climat étrange et brûlant qui anime les terres d’Istheria, l’évènement va se dérouler à Hellas, capitale de la froide nation Cimmerienne. Les vêpres aux chandelles sont une ancienne tradition ; dérivées d’une pratique intime que les croyantes célébraient au sein de leurs demeures. Une fois par an, les sœurs se retrouvent ensemble, dans l’intimité du cœur du temple, pour prier et célébrer Kesha, la toute mère de la féminité et de la médecine. Une occasion pour elles de pouvoir se retrouver à l’écart du monde et de la politique, et de retrouver, pour certaines, le calme et la foi.

Et en cette année sombre, ces vêpres promettaient d’être exceptionnelles. Pour l’occasion, le temple avait été finement organisé. Les malades et blessés qui s’y trouvaient avaient été placés en quarantaine dans une des ailes du bâtiment, laissant le champ libre pour les jeunes femmes qui y officiaient, leur permettant de retrouver un peu de calme et un le goût d’une paix qu’elles avaient presque oubliée. Dès que les soleils se couchent, et aux dernières lueurs du crépuscule, le temple va revêtir son allure magique qu’il ne portait qu’une fois par an. Dès que l’obscurité gagne les couloirs, dix prêtresses de premier ordre passent allumer une à une des centaines de chandelles, des bougies qui s’étendent à perte de vue à même le sol, révélant l’édifice sous un nouveau jour, teinté de piété et de merveilles.

Les Vêpres aux Chandelles Candle13


Quand cette tâche est finie, les prêtresses se séparent alors en deux groupes. Les prêtresses de premier ordre sont les premières à rentrer dans le cœur de la chapelle. Ensembles, elles se mettent à chanter de longues louanges, une polyphonie que l’on juge superbe et radieuse, mais que seules les pratiquantes mêmes ont la chance de connaître. C’est dans cette harmonie divine que les prêtresses de second ordre, les plus jeunes et les nouvelles arrivées sont ensuite invitées à rentrer, avançant les unes derrière les autres, encadrées par leurs sœurs, invitées à prendre elles-aussi part à la célébration.

Les chants s’enchaînent, succulents, époustouflants, divins. Et quand les dernières notes résonnent, et que le silence reprend sa place, toutes ont alors l’impression que Kesha a son regard penché sur elles, et qu’elle a également pris part au chant, faisant résonner sa voie impénétrable dans l’absence même de son.

Le bruit de tissu vint alors briser le silence. Près de l’autel central, ce sont trois silhouettes qui s’approchent et fendent la foule avec l’élégance et la douceur dont on auréole volontiers les membres du culte. Elles sont toutes les trois facilement identifiables, et vous les reconnaissez sans doute. Qu’elles soient triomphantes, au port bien droit, douces et irradiantes de pudeur, ou fortes et bienveillantes, ces trois figures forment à cet instant-là la plus sacrée des élites : les trois favorites à la succession d’Irina Dranis.

Parmi ces trois êtres, c’est d’abord une longue brune qui s’avance et tend ses bras vers le ciel. Ses gestes sont angéliques, fins : on la jurerait sylphide si elle n’était pas connue pour être mortelle. Tout transpire la perfection, jusqu’à sa voix qui résonne brusquement sous les voûtes de marbre.

Klowe« – Mes sœurs, mes amies. Soyez les bienvenues pour ces vêpres aux chandelles. Ce soir, Kesha est avec nous, et veille sur nous depuis les cieux comme elle le fait toujours. Klowe se fait une prophétesse aux bien beaux atours. Et elle paraît, en effet, sortir tout droit des vieilles écritures. Mais il est facile de lire derrière ses manières une intelligence rare, et une force sans pareille. Ces derniers temps ont été difficiles pour toutes ; et nous ne remercierons jamais assez celles qui parmi nous sont au contact permanent des malades. Ce soir est l’occasion de pouvoir prier ensemble, de nous réunir. Et plus que jamais, je crois en notre pouvoir. Kesha nous a fait forte, et ensemble, nous avons la puissance de vaincre la fièvre. Mes sœurs, nous nous devons de nous unir, et de prouver au monde que nous sommes l’instrument de notre déesse. »

Klowe marque une pause, regarde l’assemblée. Ses mots de miel résonnent avec l’absence de grande prêtresse, figure qui habituellement préside cette cérémonie unique. La seconde fille de la famille Sverkaïa est connue pour son ambition et ses principes parfois peu recommandables. Mais elle n’en demeure pas moins une cheffe née, une voix charismatique, et une femme de décision. Beaucoup ont vu en elle une héritière d’Elerinna, une femme au moins aussi forte qu’elle et capable de prendre des décisions, certes dures, mais qu’on jugerait presque nécessaires pour maintenir l’ordre dans un climat de puissance. Pour le maintenir intouchable.

Derrière elle, sous sa peau d’or, c’est une autre figure qui s’avance, et s’appuie contre elle. Cette grande femme est vêtue sobrement. Elle s'éclaircit la voix, et on voit ses yeux balayer l'assemblée alors qu'elle fait tourner un bracelet autour de son poignet.

Yemoja « – Mes chères consœurs… Ces derniers temps nous ont toutes éprouvées, et mon cœur se serre lorsque je pense à celles et ceux que la fièvre a emportés. Plus que jamais, l’unité qui caractérise notre caste est indispensable, à nous-mêmes comme au reste de la nation… Elle semble hésiter un instant, puis poursuit. Et du monde. Son attention paraît être attirée vers la droite, où ses deux filles se tiennent main dans la main. Je garde espoir, je sais que Kesha veille sur nous, et que sa confiance est parfaitement placée. Nous sommes capables de rester fortes et solidaires, d’user de toute notre foi et de toute notre ambition pour mettre fin à cette épidémie. Ce soir, notre regard se tourne les uns vers les autres, et vers les cieux. Que ce qui lie nos âmes et nous lie à notre déesse nous apaise et nous guide à travers l’adversité. Kesha nous garde. »

Yemoja Iya, la directrice de l’École, semble moins nerveuse que simplement mal à l’aise. Son discours, dans lequel on pourrait déceler quelque pessimisme, paraît être une simple expression de son état d’esprit. Une prise de parole galvanisante et joviale aurait été plus appropriée, mais aurait-elle été sincère ? Ce n’est un secret pour personne ; la Gardienne n’est pas amatrice de harangues et exècre être au centre de l’attention. Sa présence sur l’estrade est bien plus symbolique que désirée.

Finalement, avec une grâce toute évanescente, et une pudeur presque timide, une troisième silhouette prend place avec le charismatique duo.

Kennocha « – La déesse nous protège, mes sœurs. En ce soir si particulier, elle nous offre sa grâce et sa paix. Profitons-en pour nous reposer et pour célébrer ensemble. Kennocha se tient les paumes ouvertes, face à vous, une curieuse statue de marbre enveloppée d’une douceur angélique. Nous sommes mises à mal par cette maladie terrible, et plus que jamais, nous recherchons la force de notre déesse. Nous devons y voir non pas un mal, mais une épreuve qu’elle nous envoie pour prouver notre valeur. Mais si vous trouvez Kesha en votre cœur, tout ira bien. Car nulles ténèbres ne seront assez sombres pour nous aveugler, nuls maux assez douloureux pour nous abattre. Tant que nous croyons, nous viendrons à bout de cette épreuve, et nous en serons remerciées. Mes sœurs, je vous invite maintenant à prier. »

La sylphide semble rayonnante dans son habit de grâce. Kennocha est en effet un produit de sa foi : un être pur et pieux, que l’on dit soumis corps et âme à son adoration pour Kesha. C’est cette croyance inébranlable qui lui vaut, aujourd’hui, la position de troisième favorite à la nomination, après tant de siècles passés au sein de l’ordre. Une évolution logique pour celle qui n’a jamais failli ; mais on craint, en même temps, ses épaules trop pures et son caractère trop doux. Elle cristallise les espoirs de ses sœurs qui désirent connaître un ordre plus pieux et plus pure, en étant un parfait avatar de cette adoration.

Les Vêpres aux Chandelles Prayer13


Et c’est ainsi que vous êtes invitées à prier, ensemble, lors d’un moment d’introspection. Ces quelques minutes de prières permettent aux mots de résonner, et au silence de régner, le temps pour chacune de parler à la déesse dans l’intimité de son cœur – ou de s’adonner à ses pensées sans prière aucune. Cet ultime temps de croyance est également le dernier rempart avant que cette soirée ne réveille ses vrais couleurs. Si les vêpres aux chandelles sont connues pour elle un moment de piété et de réflexion, c’est également un moment de convivialité. Et quand le silence est brisé par une sœur de premier ordre en proposant à ses sœurs d’échanger, et de prier ensemble, une joie presque enfantine s’empare de l’assemblée : les regards s’échangent, les murmures grandissent, les lueurs des chandelles se transforment en éclats scintillants dans les prunelles des enfants. Des chants commencent à raisonner. Et les vêpres montrent alors leur vrai visage : celle d’une communion festive entre les prêtresses.

Vous aussi avez été invitée à faire votre prière avec vos consœurs, celle-ci se fait dans le silence et dans l’introspection. Mais quand la voix raisonne, vous savez que le moment est venu : vous vous retournez alors vers vos sœurs – il est de bon ton de se souhaiter la grâce de Kesha ; même si c’est souvent un prétexte à discuter et à échanger, l’amorce d’une soirée bien remplie pour les prêtresses de Cimmeria.


Spoiler:





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MessageSujet: Re: Les Vêpres aux Chandelles   Les Vêpres aux Chandelles Icon_minitimeDim 18 Avr - 1:16


LES VÊPRES AUX CHANDELLES
MINI-EVENT – Le Temple de Kesha

◈ LES PERSONNAGES ◈


Klowé KLOWÉ SVERKAÏA, feat Amazon A

SURNOM : de tous ; la Nymphe, de son ordre ; la Couleuvre
AGE : 27 ans
SEXE : féminin
PEUPLE : Terranne
RÔLE : Prêtresse de Premier Ordre, maître espionne







◈ DESCRIPTION ◈

Klowé est de ces jeune femme intrigante qui fait honneur à son ordre, et si elle se cache volontiers sous une fausse modestie, elle a tout à fait conscience de sa propre beauté. Beauté qu’elle entretient comme un jardin jalousé à grand renfort d’artifice, de baumes et de crèmes. Une arme reste une arme.
La jeune brune approche de la trentaine, et se garde bien de sourire pleinement pour ne pas ternir la lisseur de sa peau d’une ride mal placée. Un visage de marbre, une peau d’albâtre, de grands yeux de biche sous un front dégagé, une belle chevelure bouclée et soyeuse : l’intrigante a tout pour plaire et fait souvent se retourner les regards. Un atout dont elle use sans vergogne pour obtenir ce qu’elle veut… Sous de grands yeux doux, bien sûr.


◈ HISTOIRE ◈

Klowé a été placée très jeune chez les prêtresses de Cimmeria, et s’y est retrouvée non pas par vocation, mais par choix de carrière. Beaucoup ont vu dans son arrivée une volonté de ses parents, de riches bourgeois issus de la vieille noblesse cimmérienne, d’intégrer leur deuxième fille à l’ordre le plus influent de la cité après avoir fait un mariage riche et prospère de leur première engeance. Se faisant d’abord passée pour une sotte, la naîve petite Klowé a rapidement tissée autour d’elle une toile d’influence, se hissant à force de faux semblants vers les plus hautes sphères de l’ordre.
Car sous ses airs de Sainte, la jeune femme suit son propre plan, dans les dignes traces de son père. Les bourgeois respectés ont bâtis leur empire sur des fondations douteuses, prospérant dans le trafics en tout genre, et la contrebande d’alcool. Mais les dias ont rapportée : la jeune femme est connue de tous les puissants à Hellas, de la Mairie comme des familles influentes, et a appris la manipulation auprès des meilleurs. Sous ses traits de fille à papa se cache une volonté de carriériste, et une avidité dantesque pour le pouvoir. Elle ne s’arrêtera qu’à la tête de l’ordre, et ne reculera devant aucune des manipulations qui lui permettront d’accéder au trône de Kesha. Menteuse, elle est passée maîtresse dans l’art de l’espionnage, et se languit de la direction de l’ancienne grande prêtresse Elerinna : pour elle, la sindarine était un exemple, et elle songe avec nostalgie à l’époque où les prêtresses valsaient avec le pouvoir comme des lionnes. Et qui sait : pourra-t-elle un jour faire valoir le sang bleu qui coule, selon elle, dans les veines de sa lignée ?


◈ RELATIONS CONNUES ◈


PC LES PRÊTRESSES DE CIMMERIA
Bien plus qu’une famille, les prêtresses sont pour elle l’occasion parfaite de s’élever dans une hiérarchie, et de satisfaire ses ambitions sans fin. Il est difficile de dire si elle est réellement attachée à ses sœurs et à l’ordre, et plus encore si elle croit réellement dans le divin. Mais elle le laisse suffisamment croire pour qu’on lui prête maintenant une vraie petite armée de partisans, dans l’ordre ou les hauts cercles d’Hellas.

Mairie LA MAIRIE DE HELLAS
Grâce à ses parents, et son éducation, Klowé fréquente le gratin cimmérien depuis sa plus tendre enfance. Aujourd’hui une réelle petite lady, elle s’est constituée un solide carnet d’adresse dans les sphères riches de la nation de glace, jusqu’à la mairie où elle est particulièrement bien vue. Cela n’échappe à personne que le maire fasse pression pour qu’elle soit choisie comme nouvelle grande prêtresse, malgré un jeune âge qui puisse lui faire défaut.

Ladrinis LES LADRINIS
Anciens ladrinis, les Sverkaïa sont toujours proches de la caste hors-la-loie sous bien des aspects. Les rumeurs courent que Klowé entretiendrait dans l’ombre des liens avec eux, et qu’ils agiraient secrètement à lui tisser une meilleure réputation à grand renfort d’assassinats, mais ce ne sont que des mots… Non ?





❅❅❅







Yemoja YEMOJA IYA, feat superschool48

SURNOM : la Gardienne
AGE : 34 ans
SEXE : féminin
PEUPLE : Terranne
RÔLE : Prêtresse de Premier Ordre, directrice de l’École de Kesha







◈ DESCRIPTION ◈

Yemoja incarne parfaitement tout ce que les Prêtresses de Cimmeria veulent donner l’impression d’être. Bienveillante, sage et psychologue, elle veille intuitivement sur tout ce qui a une âme. Son instinct maternel lui permet d’être à la fois empathique et patiente, clémente et pédagogue. Elle ne manque pas de fermeté quand celle-ci est de rigueur mais elle inspire une confiance pleine et aveugle. Ses défauts ne sautent pas aux yeux : elle est obsessive mais fait toujours passer le bien des autres avant ses fixations ; elle est rancunière mais jamais envers ses consœurs (et encore moins envers ses filles) ; elle a des avis tranchés et rigides mais laisse toujours les autres s’exprimer malgré cela. Le carriérisme et l’agressivité de certaines Prêtresses la préoccupent et elle tente de lutter contre les convoitises de mauvais augure aussi humainement que possible, mais elle sait aussi que la frontière est mince entre l’ambition de donner à Kesha les moyens de veiller sur le monde et la folie de vouloir conquérir Cimmeria. Elle est directrice de l’École de Kesha, une institution qui fait à la fois office d’orphelinat et de centre éducatif. Les Prêtresses y accueillent les enfants seuls, les logent et leur inculquent les valeurs de leur déesse. Les garçons sont invités à devenir Gélovigiens de Kesha et les filles encouragées à rejoindre l’ordre, mais on ne les oblige à rien. Les prêtresses les plus jeunes et les vagabonds du monde entier peuvent y trouver refuge, à condition de participer à l’entretien des lieux ou à l’éducation des enfants.


◈ HISTOIRE ◈

Yemoja est originaire d’Argyrei. Quand elle avait une quinzaine d’années, elle fuit une vie de famille éprouvante pour rejoindre une caravane de marchands qui voyageait des côtes de Pharis à Tyrhénium. Elle s’intégra rapidement dans cette communauté fraternelle et y rencontra même le grand amour. Hélas, alors qu’elle venait d’avoir 20 ans et de tomber enceinte, les nomades subirent une attaque de bandits et la plupart d’entre eux furent tués, y compris le père de son enfant. Elle et deux autres survivants parvinrent à s’échapper. Tous les trois, ils rejoignirent Tyrhénium aussi vite que possible, mais la vie s’y fit rude car ils avaient tout perdu. Neuf mois plus tard, c’est une Prêtresse de Cimmeria de passage qui accoucha Yemoja, et il s’avéra que l’enfant était deux enfants ; deux filles. Les amis de la jeune femme lui ordonnèrent de rejoindre l’ordre des Prêtresses pour pouvoir y élever ses jumelles en toute sécurité. Le déchirement fut douloureux, mais Yemoja honora leur sagesse. À son arrivée au Temple, on lui parla de l’institut fondé une dizaine d’années plus tôt dans lequel elle pourrait placer ses enfants. Malheureusement, l’école manquait de moyens et les jeunes qu’on y éduquait ne restaient jamais très longtemps. Yemoja proposa de le réformer et de le diriger. Aujourd’hui, elle vit au Temple de Kesha avec ses deux filles, Iansa et Osun, quatorze ans, et œuvre pour protéger et former les enfants du monde sous la bienveillance de la déesse.


◈ RELATIONS CONNUES ◈


Filles IANSA & OSUN IYA
Les filles de Yemoja sont, bien évidemment, ce qu’elle a de plus précieux. Elles débordent d’énergie et peuvent faire preuve d'hyperactivité mais ce sont des jeunes filles bien élevées. Yemoja les protège sans leur mentir, les préserve sans les aveugler ; elle a tenu à ce que ses filles sachent tôt ce que leur statut de Prêtresse les pousserait à affronter, et elles seront d'ailleurs bientôt initiées. Lorsqu'elles étaient encore petites, la turbulente présence des jumelles n’était pas appréciée de toutes les consœurs mais connaitre Yemoja, c’est savoir que quiconque lèverait la main, ou même la voix sur ses filles, risque très gros. Depuis qu'elles sont devenues plus matures, rares sont les reproches qu'on leur fait.

PC LES PRÊTRESSES DE CIMMERIA
Yemoja est vite montée en grade au sein du Temple et on lui a laissé une grande marge de manœuvre pour réformer l’École, preuve qu’elle est très estimée et contribue grandement à l’épanouissement de l’ordre. Elle est très généralement appréciée, et même si ses filles n'ont pas toujours fait l’unanimité, une majorité des Prêtresses les considèrent comme des nièces. Yemoja doit beaucoup aux Prêtresses, elle se sent redevable envers elles et le leur rend bien. Cela dit, les sombres ambitions de certaines de ses sœurs ont été une surprise pour elle, et elle s’engage souvent contre les manigances avec toute la délicatesse qui fait sa réputation.






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Nasaq
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Nasaq
MessageSujet: Re: Les Vêpres aux Chandelles   Les Vêpres aux Chandelles Icon_minitimeMar 20 Avr - 21:54





Bien que la fièvre fasse rage et terrorisait la population, le Temple avait tout de même décidé d'organiser la fête annuelle des vêpres aux chandelles. Depuis la fin de mois de Gléno et sous l'égide de Sœur Sidonie, un petit groupe de prêtresses avaient décidé de former, ce qui aller s'appeler la deuxième section, un petit groupe qui s'occupait des plus nécessiteux dans les camps extérieurs au Temple, ceux que l'on désignaient comme les intouchables. Décrié par une majorité de leurs consœurs, elles avaient toutes choisies d'être au service des plus faibles, des sans abris, sans aucune distinctions d'espèce ni même de rang social. Œuvrant sans demander rétribution, elles s'adonnaient simplement à leur foi en toute sincérité. Cette unité, divergente à bien des égards, faisait jaser mais était pourtant soutenue par certaines des prêtresses. Car il était indéniable que Nasaq avait apportée une importante contribution avec ses renseignements sur l'évolution de la fièvre sans oublier certaines particularité magiques que lui avait octroyée Kesha. Déjà par sa nature de Gorgoroth, elle faisait l'objet de nombreux quolibets et brimades mais avec sa capacité énigmatique de soin, elle faisait figure d'anomalie au sein de l'Ordre. Sans oublier que tout le Temple était au courant de ce qu'elle avait fait, il y a deux mois de cela. Beaucoup la montrait du doigt, beaucoup ne comprenait pas non plus pourquoi elle n'avait tout bonnement pas été excommuniée pour avoir planté sa fourchette dans la main d'une autre prêtresse et de sang noble qui plus est. Quoi qu'il en soit, elle entra fièrement dans la nef derrière Sœur Sidonie avec ses consœurs pour prendre place dans la nef. Mais à la différence des autres prêtresses, la seconde section ne portait pas la tenue de réglementaire pour ce genre de cérémonie, même pas Sœur Sidonie, leur capitaine. La section qui était composée d'Aubérie, d'Anathalie, de Fleuriane, de Marion, d'Hermeline et de Nasaq alla s'installer sur les bancs de la nef aux cotés de Sœur Sidonie. Toutes les sept avaient revêtues leurs uniformes de travail, soignés et propres pour la circonstance tout de même.

 


En aucun cas elles n'auraient voulues se montrer irrespectueuses envers leur déesse Kesha, simplement qu'elles exprimaient à leur manière, leur foi profonde mais d'une manière quelque peu iconoclastes. Chaussées de rangers ferrées montantes impeccablement cirées, d'un pantalon large en toile épaisse teinté bleu cobalt serré aux chevilles, un large ceinturon à boucle de laiton, d'une chemise blanche en coton assez grossière et d'une ample veste de cuir, elle aussi aux couleurs de Kesha, elles avaient toutes l'air d'être issue un clan guerrier ou plutôt de fières paladins revenants d'une glorieuse campagne. Au dos de leurs vestes, tout comme sur leurs besaces en cuir, elles abhorraient fièrement le symbole de leur divinité. Puis chacune pris place sur les bancs de la nef. Leur arrivée dans le Temple ne manqua pas de provoquer de nombreux bavardages à mis-voix parmi les autres prêtresses, indignés ou révérencieux, elles étaient bien plus souvent la cibles de quolibets et de sarcasmes. Mais aucune d'elle n'en teint compte ni ne s'en formalisa et ce fut dans un pieux silence qu'elles s'assirent attendant la cérémonie. Nasaq qui n'avait connue que la nef occupée par de nombreux lits sur lesquels une large palette de souffrance et de détresse s'était peinte depuis de nombreux mois, fut sous l'admiration de ces lieux à cette lumière nouvelle. Elle n'en croyait pas ses yeux devant tant de majesté et de magnificence. Les innombrables bougies révélaient une architecture raffinée sans en dévoiler les mystères, plongeant les prêtresses du Temple dans une atmosphère de recueillement pleine de solennité. Les grands encensoirs pendus à la haute voûte en croisée d'ogive rependaient un parfum envoûtant d'ambre et de musc, mêlé aux essences de bois de santal et de cèdre. Très impressionnée par tout cela, Nasaq n'osait lever le regard ou même jeter un coup d’œil alentour et elle joint ses mains afin de prier pour remercier Kesha de chacun des jours qu'elle avait vécue dans le Temple. Elle n'oublia pas non plus d'adresser une prière pour Dame Othello ainsi qu'à sa sœur malade.




Ses prières finies, Nasaq se rendit compte que la nef s'était largement remplie et fut tout aussi impressionnée que ravi de voir autant de prêtresses réunies en un même lieu. Mais derrière elle, deux prêtresses chuchotaient juste ce qu'il faut pour être audible et être entendue par la petite troupe, se permettaient de critiquer vertement leurs tenues et par là même, leur manque de respect pour la cérémonie. Si au premier abords, Nasaq avait été trop impressionnée pour relever ce genre de réflexion, là elle n'y tint plus et comme à son habitude, s'emporta quelque peu. Se détournant, elle leur jeta un regard noir et sans plus élever la voix ni même s'énerver, conservant un calme froid leur dit:




-"Facile de porter de longues et élégantes robes de cérémonie lorsque l'on a pas de la boue jusqu'au genoux quand on vient en aide aux malades des camps. Nous, nous sommes toutes fières de notre uniforme et de notre travail. Et puis la soie, pas super pratique en cas de combustion spontanée, non ? Mais pour connaître cela, encore faudrait-il être sur le terrain."





Puis, sans un mots de plus, Nasaq les abandonna alors que Sœur Sidonie lui lançait un regard furibond et qu'Hermeline lui fit un large sourire, toute contente qu'elle leur ait rabattu leurs claquets. Et à voix basse Hermeline, espiègle comme pas deux, lança discrètement le leitmotiv de la section:




-"Division deux!"





En chœur:




-"Division anti-feu !"





-"Division deux !"





En chœur:




-"Division pour les plus nécessiteux !"





Bien entendu, cela ne passa pas inaperçu aux oreilles de Sœur Sidonie qui savait qu'il serait de bon ton de réprimander comme il se doit cette joyeuse bande. Mais au lieu de cela, elle sourit, complaisante, en entendant leur ritournelle. Car la petite troupe subissait d'importantes pressions de la hiérarchie pour le choix qu'elles avaient osé faire de travailler dans les camps extérieur pour les plus démunis, alors que le Temple manquait cruellement de personnel, sans compter qu'elles étaient parmi les plus jeunes prêtresses à exercer. Et pour couronner le tout, Nasaq qui ne faisait profiter de ses dons surnaturels qu'à ceux de l’extérieur... Certes la troupe pouvait sembler indisciplinée et constituée de cabochardes de premières mais malgré leur jeune age, elles étaient en première ligne sur le front. Chaque jours, elles se donnaient corps et âme pour soulager du mieux qu'elles le pouvaient les plus pauvres, ne refusaient aucune tâche aussi ingrate soit-elle et jamais ne se plaignaient. Devant la force de leur foi et de la détermination dont elles faisaient preuve chaque jour, Sœur Sidonie s'abstint exceptionnellement de les tancer en ce soir de fête. De toute façon la petite troupe était d'une manière générale, peu orthodoxe et cela lui convenait.




Mais toutes se turent respectueusement lorsque la cérémonie pour les prêtresses de second rang commença. De magnifiques chants résonnèrent dans la haute nef, splendides et envoûtants, expression de la ferveur enfouie dans le cœur de chacune des prêtresses. Beaux et sublimes, toutes étaient transportées par le même élan. Puis dans un pieu silence, trois silhouettes fendirent la foule pour se diriger vers l'autel central et Nasaq les reconnu de suite, il s'agissait de Klowe, Yemoja et Kennocha, toutes trois prétendantes au rang de grande prêtresse. En écoutant Klowe Nasaq ne fut pas étonnées par le coté électoral du discours tenu par Klowe. Cette arriviste de première se voulait fédératrice tant est si bien que l'on touchait au populisme vulgaire et par la suite, Nasaq ne put s'empêcher de penser:




/* Prouver au monde que nous sommes l'instrument de Kesha... C'est pas un peu abusé ça ?! A moins qu'elle ne fomente une guerre futur... Et puis parler d'unité alors qu'elle intrigue comme pas deux... pfff. */





Puis ce fut au tour de Yemoja de prendre la parole. Mais contre toute attente, son discours était encore bien plus mégalomaniaque que celui de Klowe.




/* Et ben, elle aussi manque pas d'ambition avec son reste du monde ! Et puis tant qu'à faire, c'est l'ambition qui mettra fin à cette fièvre ! On est bien barré là encore... Pourtant je m'attendais à un discours plus progressiste et même légèrement novateur, mais là... Vraiment, chui trop déçue. */





Tt en dernier, ce fut Kennocha qui s'adressa à l'assemblée. Grande favorite aux yeux de Nasaq, le discours de Kennocha reflétait ses plus profondes et intimes aspirations. Ce fut avec une joie indicible qu'elle bue chacune de ses paroles si sages et si justes. Aucune démesure, tout en humilité, Kennocha avait remplacé l'ambition par l'acte de foi, la calamité par l'épreuve. Nasaq, complètement subjuguée par la douce voix de Kennocha, brûlait du désir obsessif qu'elle fusse la prochaine Grande Prêtresse. Puis cette dernière les invita à une prière silencieuse. Un grand moment de calme ardent se fit dans l'immensité de la nef, chacune parlant muettement à la déesse. Ensuite les chants reprirent et Nasaq sentie une forte appréhension monter en elle au fur et à mesure des notes s'égrainaient. Car elle redoutait un moment à venir, celui qui ferait taire la musique avec l'échange des bonnes grâces et elle se demandait qu'elle attitude serait pour elle, la plus confortable ou tout du moins la moins embarrassante. Parce qu'une fois les bonnes grâces échangées avec son petit groupe, elle était inquiète et anxieuse à l'idée de devoir s'adresser à ses autres consœurs. Bien qu'elle ne fut pas timide par nature, on la qualifiait bien souvent d'iconoclaste, de dissidente et de forte en gueule. Ce qui faisait qu'après tout ce temps passé au Temple, seule une petite poignée de personnes la connaissait vraiment et l'avait acceptée telle qu'elle. Et même si elle travaillait dans les conditions les plus difficiles qui soient, ses choix étaient loin de faire l'unanimité car nombreuses étaient celles qui pensaient que soigner les indigents était une perte de temps. Alors que les riches bourgeois et les nobles devaient être leur priorité. Après tout, certains finançaient l'Ordre ce qui de facto était censé leur donner la priorité aux soins. Nasaq, elle, ne voyait pas cela du même œil. Et puis avec l'affaire de la fourchette, le ressentiment nourrit à son égard ne fit que s’accroître. Sans oublier qu'elle venait d’acquérir une réputation aux exhalaisons de soufre depuis que la bibliothécaire avait partagé son inquiétude sur ses lectures. S’intéresser à la nécromancie et aux rites païens sans avoir une étude diligenté par une prêtresse de premier rang, en laissait plus d'une perplexe voir même méfiante. Alors, une fois les grâces partagées avec sa troupe, le vilain petit canard préféra fixer ses rangers bien cirées et compter les œillets lentement en attendant que ce moment désagréable finisse par passer. L'unité promise était bien loin d'être acquise, surtout lorsque l'acceptation des différences n'est guère plus qu'un mirage... Mais bon, cette soirée se devait d'être festive et elle chassa rapidement son vague à l'âme.



   

snowflakes



Dernière édition par Nasaq le Sam 19 Juin - 16:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les Vêpres aux Chandelles   Les Vêpres aux Chandelles Icon_minitimeDim 2 Mai - 18:27

Les Vêpres aux Chandelles Banniz12



Un courant d’air taquina l’étoffe de sa robe et faillit découvrir ses mollets, arrachant un frisson à la menue Yorka. Tandis que le froid les rougissait sans vergogne, elle enfouit ses joues dans la fourrure qui lui ceignait les épaules, se recroquevillant ainsi dans un drôle d’amas de tissus dont surgissaient deux minuscules petites jambes. Elle ressemblait presque à un tas de lessive ambulant. Ocello se pressait de rejoindre le temple. Elle n’avait plus qu’à gravir quelques marches, à en traverser le parvis, puis à suivre la lueur des chandelles jusqu’à la chapelle. Les bougies jetaient déjà des taches orangées sur les vitres de l’édifice, et l’aura chaleureuse qui émanait du lieu s’apercevait de plus en plus loin. On aurait juré que ces grandes pierres anguleuses abritaient le cœur ardent de la déesse elle-même, et que pour se joindre à ses servantes dans leur folle ambition d’apaiser la fièvre qui faisait brûler Istheria, Kesha s’éveillait enfin. La demeure des Prêtresses s’entourait d’un halo aux couleurs fougueuses et luttait bravement contre la nuit grandissante qui dégoulinait sur les toits.

Le Papillon était un peu en retard, mais avant de pénétrer dans l’enceinte du temple, elle prit le temps de taper ses bottes l’une contre l’autre pour en chasser la neige. Elle remit sa cape en place, puis fouilla dans ses cols pour en sortir le pendentif qu’elle se devait d’arborer faute d’uniforme. Après s’être assurée qu’il était bien en évidence sur sa poitrine, elle poussa un soupir, puis se mit à trotter à travers les couloirs. Illuminé depuis le sol par d’indénombrables chandelles, le bâtiment prenait des allures inédites. Ocello découvrit certaines sculptures, et des petits détails dans les pierres qu’elle n’avait jamais perçus auparavant. À cette humble hauteur, les lumières ne révélaient pas les murs de la même façon que les torches et les lanternes. Elles soulignaient grossièrement des formes plus vastes et plongeaient certaines parties de la voûte dans une pénombre rare, que les vitraux perçaient avec d’autant plus de puissance comme si les lunes avaient rivé leurs immenses yeux sur les hauteurs de Hellas. L’Éphémère songea que cet éclairage déformait le temple de la même façon que placer une flamme sous un visage déformait ses traits. Les auréoles dorées des cierges avaient beau ressembler à un parterre de lucioles, l’ambiance entre ces immenses arches de pierres dont les sommets s’effaçaient dans le noir n’était pas enchanteresse aux yeux de la jeune initiée.

Le Syliméa aurait aimé échapper aux Vêpres aux Chandelles. D’après la description qu’on lui en avait faite, c’était une cérémonie longue et sans grand intérêt, centrée autour de la prière, de l’introspection et des bavardages. Il était curieux de poser les yeux sur des visages nouveaux, mais ce soir, il serait cerné de membres de sa caste, et donc d’autant d’individus auxquels il ne pourrait pas toucher… À moins de mourir d’envie de se jeter dans les Enfers. Autant dire qu’il avait rarement eu en perspective une réunion moins pertinente que cela. Et d’ailleurs, c’était Oscuro le mondain, pas Ocello, alors si elle avait été de ce genre de tempérament, la Yorka y serait allée en traînant les pieds.

Elle finit par rejoindre la chapelle, d’où provenaient d’ailleurs des mélopées d’une beauté indéniable. Les sœurs de Premier Ordre entonnaient des chants envoûtants dont on aurait dit qu’ils étaient émis par un chœur deux fois plus large. Quelque chose de divin et éthéré semblait donner à leurs voix une portée surréaliste, et contre toute attente, l’enthousiasme qui éclaira le visage de la nonne ne fut pas entièrement factice. Subrepticement, elle se glissa contre un mur et s’y appuya après avoir croisé les mains dans son dos. Le Syliméa avait veillé à rester proche d’une sortie, mais il devait admettre que pour le moment, les évènements avaient bien quelque charme.

Elle s’était également rapprochée d’un groupe de consœurs du même rang dont les expressions évoquaient beaucoup d’émerveillement pour la plupart, mais aussi de l’ennui pour certaines. Bientôt, les dernières notes se turent, leurs échos s’évanouirent au-dessus de la foule émue, et vint le moment des discours. Peut-être que s’il s’était longuement intéressé à la hiérarchie des Prêtresses, le Syliméa aurait été pendu aux lèvres des intervenantes. Hélas, si leurs noms lui disaient bien quelque chose puisque les rumeurs avaient cavalé sans mal jusqu’aux petites oreilles du papillon, il ne sut pas quelle réaction feindre à la fin des adresses. Des murmures agités suivirent celle de Klowé, on vit des sourcils se hausser ou se froncer et quelques têtes furent secouées de droite à gauche. Après que la directrice de l’École prit la parole, l’attention sembla plutôt se diriger vers les deux jeunes filles qu’elle avait fixées un certain temps, et les commentaires furent bien plus succincts. La dernière, la fameuse Kennocha, n’inspira que des réactions discrètes mais pas unanimes pour autant. D’ailleurs, la moue dubitative de l’héritière Sverkaïa n’échappa pas à Ocello qui s’était mise à la fixer distraitement.

Puis l’heure de la prière sonna. Là se trouvait un autre inconvénient des cérémonies de ce genre pour un Syliméa aux lourds secrets dont la foi n’était en rien dévouée à Kesha. Son alter ego aurait bien pu clore les paupières, joindre les mains et ne penser que quelques sottises pour faire passer le temps, mais lors d’un tel rassemblement, la présence de télépathes était probable, et la présence de télépathes intrusifs et voyeurs ne l’était pas moins. Alors il s’efforça de faire passer de bien nombreuses inepties dans son esprit.

« – Kesha, lumière de mon existence. Accorde-moi la force de lutter contre les maux qui déchirent cette terre, de vaincre les douleurs qui assombrissent les cœurs, et de surmonter les doutes qui blessent mon âme. Accorde-moi la confiance et la persévérance de mes vénérées aînées. Je te prie de veiller sur mon œuvre, de me guider dans ta miséricorde, et de bénir de ta main salvatrice tous ceux qui accepteront ta lumière. »

Tout au fond de lui-même, Oscuro sembla être parcouru d’un frisson de malaise. L’espace d’un instant, fugace comme un battement de cil, un dégoût viscéral secoua l’essence divine du Syliméa. La naïveté d’Ocello, sa pureté sans équivoque, son innocence inégalable, n’étaient plaisantes à feindre que devant un public. S’efforcer de penser de telles idioties sans que personne ne les entende, c’était à peu près aussi agréable que le son d’une fourchette raclant une assiette en porcelaine. Elle ouvrit un œil et observa ses consœurs. Elle était loin d’être la seule à avoir fini. Ses petites mains se refermèrent sur son pendentif, et elle se mit à parcourir l’assemblée du regard à la recherche d’une mine familière. Après tout, il n’avait rien de mieux à faire.


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MessageSujet: Re: Les Vêpres aux Chandelles   Les Vêpres aux Chandelles Icon_minitimeLun 21 Juin - 20:45

Les Vêpres aux Chandelles était un événement qu’Ellusie attendait avec impatience. Elle adoré cette célébration et même si elle a quelques réserves sur le fait de faire la fête pendant que la fièvre continue de faire rage, elle conçoit que tout le monde a besoin d’un peu de légèreté en ces temps obscurs.
Elle s'était fait un minimum belle, elle avait caché ses cernes du mieux qu’elle le pouvait avec du maquillage que lui avait donné Oldu’yellëw. C’est fou comme cette sindarine avait changée elle semblait plus mature et calme depuis qu’elle était tombée malade 3 fois d'affilée. A l’origine elle et Ellusie était loin d'être amie, mais les choses avaient changée depuis. Si le maquillage améliore un peu son teint en revanche elle ne peut rien faire pour les kilos perdus, déjà qu'à l'origine elle n’est pas bien épaisse la c'est pire.
La prêtresse lhurgoyf regarde avec émerveillement l'intérieur du temple de Kesha, la faible lumière produites par les chandelles crée une atmosphère douce et reposante, si reposante qu’elle commence à s'endormir, une tape a l’arriére du crane la sort de sa somnolence, Ellusie tourne la tête pour rencontrer le regard noir d’Oldu’yellëw, elle déglutit.

-Désolé Oldu…

-Essaie de tenir.

La lhurgoyf hoche la tête et retourne dans le silence. Elle fut attiré par des voix non loin, elle reconnut sans peine la "deuxième division” ses dernières n'avait pas revêtu la tenue réglementaire, elle portait à la place leur tenue de travail, tenue très bien soignée. La vue de ses courageuses jeune femme réveilla la guérisseuse.

-Oldu. Oldu. C’est la deuxième division. Elles sont trop cool. J’aurais bien aimé les rejoindre…

-Bha va les rejoindre ça me fera des vacances.

Ellusie fait la moue.

-Et qui va te soigner la prochaine fois que tu vas attraper la fièvre?

Le regard de colère que lui lance la sindarine lui cloue le bec, elle parle sans réfléchir et le regrette, Oldu’yellëw a beaucoup souffert de la fièvre et cela reste un sujet délicat à aborder avec elle. Ellusie est fatiguée et n’est pas dans son état normal mais cela n’excuse rien.

-Désolée sœur Oldu’yellëw, je n’aurais pas dû dire cela.

La prêtresse de premier ordre ne dit rien mais finit par lui caresser la tête, scène assez cocasse car Ellusie est plus grande qu’Oldu, avant de s'éloigner pour rejoindre le groupe des prêtresses de premier ordre, laissant Ellusie seule et honteuse.
Déçue d’elle même, Ellusie prêta un peu moins attention au reste sauf quand les chants commencèrent à retentir, la beauté des mélodies l'émerveillèrent et lui firent oublié quelque instant tous ses tracas.
Vient ensuite les discours des 3 prêtresses favorites. Le discours de Klowé n’est pas celui que la douce lhurgoyf préfère, non sa prêtresse favorite est la seconde Yemoja, pas forcément pour son discours même si elle aime sa sincérité. Non ce qui attire Ellusie chez cette femme est sa position et ce qu’elle a fait pour les orphelins, elle la respecte enormément pour ça.
Le discours le plus beau est sans conteste celui de Kennocha, une foi sincère et une pureté totale, cette femme est une véritable sainte. Mais parfois dans la vie la pureté n’est pas suffisante.

Vient la prière. Ellusie prie pour tous les malades et pour que Kesha leur montre la voie à suivre pour surmonter la fièvre. Elle repense a tout ceux qui n’ont pas pu être sauvé, ceux qu’elle a refusé de soigner car ils était trop atteint, le chagrin, la résignation et parfois la colère. A la fin de sa prière elle essuie une larme, ruinant par la même occasion son maquillage.

Puis vient le moment d'échanger les bonnes grâces, plusieurs prêtresses viennent échanger avec Ellusie qui s'est fait une petite réputation grâce au don que lui a offert Kesha, guérir les maladies et notamment la fièvre. Ellusie leur répond timidement mais toujours avec le sourire. Mais elle cherche d'autres personnes, les vraies héroïnes à ses yeux, les membres de la division deux. Justement elle en aperçoit une, la non morte qui ressemble à une enfant, Nasaq. Elle sait que cette dernière avait fait le sujet de ragots. Mais les rumeurs n’ont jamais été la tasse de thé de la lhurgoyf elle préfère connaître les gens d’elle même. Elle se dirige donc dans la direction de la jeune femme et lui adresse un sourire et s'exprime de sa voix douce.

-Je vous souhaite les bonnes grâces de Kesha, sœur Nasaq. Et je tenais à vous féliciter pour votre courage et votre altruisme en allant aider aux camps extérieurs. Vous avez toute mon admiration.

Elle était tout ce qui était de plus sincère en prononçant ses mots, aucune moquerie sous-jacente, juste de l’admiration pur. Elle aurait bien rejoint ses femmes si elle n'avait pas eu aussi peur, peur de ne pas supporter la pression et parfois la colère de ceux qui perdent un proche. Ellusie offre de l'espoir aux gens, mais quand cet espoir est brisé ils peuvent parfois devenir violents. Elle les comprend, mais elle a peur, autant pour elle que pour eux. Car qui sait quelle atrocité elle pourrait commettre si elle perd le contrôle dans un de ses lieux?
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MessageSujet: Re: Les Vêpres aux Chandelles   Les Vêpres aux Chandelles Icon_minitimeJeu 1 Juil - 14:12





A  peine Nasaq avait-elle soufflée sur les sombres nuages qui enténébraient son âme qu'une haute et indistincte silhouette s'était approchée d'elle et la fit sursauter lorsque cette dernière lui présenta les bonnes grâces. Quelque peu gênée de sa réaction, elle leva promptement la tête vers son interlocutrice et bredouilla, assez confuse de sa voix douce de baryton:




-"Heu, oui moi aussi, je vous souhaite les bonne grâces et que Kesha soit avec vous."





Posant ses deux grands yeux grenat sur la prêtresse qui lui faisait face, Nasaq ne put retenir un léger 'ho' d'étonnement aussi spontané qu'ingénu. Il faut dire qu'elle n'était pas trop habituée à un tel rapport de taille et que cette prêtresse devait bien la dominer d'au moins trois têtes et que même Hermeline, la plus grande du groupe, semblait toute petite à coté de cette femme. Mais sa grande taille n'enlevait rien à sa beauté naturelle aux courbes élégantes et distinguées bien que malmenées par le travail harassant de ces derniers mois que presque toutes avaient partagé au sein du Temple. Le regard de Nasaq s'attarda un moment sur le visage de la prêtresse, un peu plus peut-être que ne le permettaient les conventions sociales, mais ses yeux chamarrés d'éclats d'or avaient suscités chez Nasaq, une curiosité toute candide et enchantement tout aussi simple et sincère. Sans oublier la couleur de sa peau d'un blanc immaculé et ses cheveux de jais, seules caractéristiques physiques qu'elles partageaient d'ailleurs. Remarquant que son maquillage avait coulé sur son visage aux traits harmonieux, sûrement la cause d'une effusion larmes, Nasaq détourna pudiquement son regard et poliment lui tendit un mouchoir de coton immaculé qu'elle trouva au fond des grandes poches de sa lourde veste de cuir. Et lui chuchota avec une sympathie commisérative:




-"Je crois que votre maquillage a eu quelques soucis, cela devrait faire l'affaire..."





Par contre, elle ne cacha pas sa surprise d'être ainsi abordée par une prêtresse qui lui sembla bien plus ancienne qu'elle. Les seules qui lui avaient donné leurs respects, étaient les rares avec qui Nasaq avait partagé un labeur acharné. Et encore, sa réputation n'avait pas joué en sa faveur et avait fortement restreint ce cercle. Pourtant cette prêtresse ne semblait pas y faire cas et de surcroît venait de la complimenter pour ses actions extérieurs au Temple. C'était bien là chose peu commune. Une seule petite parole fit, tout de même transparaître sur son visage d’albâtre, fugacement une imperceptible moue désaprobative. Autant Nasaq pouvait comprendre le sens de la hiérarchie, avait apprise à ne pas se rebeller constamment face à l'autorité mais ne pouvait se résoudre à se faire désigner par le terme 'Sœur'... Elle y était allergique et définitivement obtuse. D'ailleurs, au sein de la deuxième division, toutes avaient abandonnées la sacro-sainte dénomination qui déclenchait chez elle colère brutale et flot d'insultes. Néanmoins, Nasaq se retint et fit bonne figure, ce n'était ni le lieu ni le moment et de plus, elle ne connaissait absolument pas cette prêtresse qui de plus c'était montrée aimable avec elle. Une question quelque peu contrariante, lui traversa rapidement l'esprit. Comme avait-elle su son prénom ? Mais en définitive, en aucun cas elle n'aurait voulu le savoir. Et lui poser cette question aurait sûrement rompue le charme de cette rencontre. Quoi que...




Bien que cette prêtresse fasse preuve d'accortes manières, Nasaq se devait de rester prudente même en ce moment de festivités, car le jeu politique continuait quoi qu'il advienne, un jeu aussi cruel qu'absurde et qui se jouait autant dans le secret des alcôves, les murmures planants sous les voûtes et tout autant que dans cette chapelle à cet instant précis. L’euphorie générale ne devait pas lui faire oublier que dans cette assemblée se tenaient des complotistes de tous bords, des intrigantes prêtes à tout et que c'était le moment idéal pour sonder ses adversaires, connaître les alliances, s'aviser des sombres desseins des conspirationnistes. La vigilance était donc de mise mais sous couvert d'un aimable enjouement. Il lui revint en tête les fâcheux évènements, encore récents, qui avaient presque réussis à entacher la réputation de Kennocha et la discréditer au yeux de toutes. Finalement, Nasaq qui pensait que se sœur pêchait par excès de de zèle et de prudence, fut bien satisfaite d'avoir, d'une certaine manière subit son influence et profité de son expérience.




Après avoir donné son mouchoir à la prêtresse, Nasaq remarqua du coin de l’œil une créature chétive portant une cape pourvue d'un col de fourrure, mais qui tout comme elle ne portait pas d'uniforme. Comme elle ne la voyait que de trois-quart dos, il lui était difficile de voir les traits de son visage et de savoir si elles s'étaient déjà croisées au Temple. Quoi qu'il en soit, cette petite prêtresse avait attiré son attention et pourquoi pas, faisant mine de rien, tout en discutant avec la grande prêtresse, en profiter pour s'en rapprocher subrepticement... Portant de nouveau toute son attention à son interlocutrice, d'une voix toute respectueuse:




-"Excusez-moi mais je n'ai pas eu l'honneur de connaître votre nom..."





Et tandis que Nasaq s'adressait à la prêtresse, dans la poche gauche de sa veste, quelque chose bougea, comme s'il y avait la-dedans une créature qui cherchait à en sortir. Et bien que Nasaq sentit l'animal bouger, elle pensa seulement que le petit animal cherchait une position plus confortable et ne remarqua pas que de sa poche pendait la longue queue à la fourrure soyeuse et blanche, dont seul le bout demeurait noir, d'Aunarpuq.




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MessageSujet: Re: Les Vêpres aux Chandelles   Les Vêpres aux Chandelles Icon_minitimeJeu 1 Juil - 19:58


   
LES VÊPRES AUX CHANDELLES
       MINI-EVENT – Le Temple de Kesha

     
◈ VERDIGRIS ◈


Verdigris
Partout autour d’elle, des visages inconnus. Des faciès d’anges, d’autres plus rugueux, certains de créatures vertes ou au teint gris déjà emporté par la mort. Comme le sien. Elle se tenait adossée contre une colonne, les épaules recouvertes d’une cape blanche comme beaucoup de ses nouvelles sœurs, les yeux dans le vague de cette salle beaucoup trop grande. Elle regrettait déjà le silence de la prière ; maintenant que les grandes têtes avaient brisé ces longues minutes de réflexion, voilà que partout, ça commençait à piailler.

Coincée dans ce terrier de lapin aux faux airs de saints, elle faisait tout pour fuir les regards. Elle n’avait pas d’intérêt à être là, après tout. Les jérémiades de ces dames l’agaçaient au plus haut point, à se répandre en perfection, en pureté, en piété, à parler du cerbère aux belles têtes avec crainte, envie ou fascination. Que des mots sur des mots, et rien de plus. Elle se languissait déjà de fuir. Fuir ? Elle n’était pas bête. Et si elle voulait rester discrète, alors il était de ces jeux qu’elle ne pourrait pas fuir.

« Verdigris, tu es là ! J’espère que tu as bien prié. C’est important pour tes premières vêpres. » Lui murmura une voix rauque derrière son épaule. Une sœur supérieure s’approcha d’elle avec un sourire bien trop grand pour être honnête, faisant ressortir les rides sur le côté de ses yeux. Elle avait dû ouvrir les yeux trop fort, être un peu plus visible qu’elle ne le voulait.

Des conseils creux, mornes… Et toujours la prière comme unique raison d’être, comme si en invoquant des noms au hasard, on pouvait se protéger, s’excuser de ses crimes en prononçant un mot saint. Un sourire tout aussi faux éclaira ses propres lèvres. Oh oui, elle devrait prier plus. Après avoir répondu à la petite dame que oui, elle s’était brisé l’esprit à force de trop réciter ses adjurations, elle l’observa s’enfuir, satisfaite. Quelle plaie.
Elle espérait sincèrement pouvoir s’enfuir et rester loin de ses masses grouillantes de bonté et de foi, des concepts qui lui échappaient parfois et qu’elle n’avait ni l’envie ni la force de théoriser. En ayant la sale impression d’être au mauvais endroit, au mauvais moment, la dénommée verdigris commença à balayer distraitement l’horizon des têtes pour se trouver un recoin suffisamment éloigné pour échapper aux questions et aux discussions banales, et insupportables, de petites nonnes en robe. Si on lui adressait encore la parole, elle ne passerait pas le soir.

C’était sans compter sur les antennes filamentaires et les yeux divagants qui croisèrent les siens de l’autre côté de la salle. Des yeux qu’elle avait déjà contemplés, et qui lui provoquèrent une nouvelle fois un spasme étrange, tant pour le spectaculaire de cette silhouette rocambolesque que pour ce qu’elles avaient communément compris. Elles se connaissaient. Et cela ne pouvait présumer qu’une chose. Plus de questions… La morte soupira. Son plan d’évasion n’était peut-être pas encore condamné aux oubliettes, si Ocello daignait feindre de ne pas l’avoir reconnue, ou mieux encore, vue. Détournant le regard avec une vitesse toute fausse, à grand renfort de regard prétentieux et ennuyés. Peut-être devrait-elle prier, finalement…
   


     



Les Vêpres aux Chandelles 744275Sanstitre1
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MessageSujet: Re: Les Vêpres aux Chandelles   Les Vêpres aux Chandelles Icon_minitimeJeu 1 Juil - 19:59

Les Vêpres aux Chandelles Banniz12



La foule était vaste, hétéroclite et mal alignée. On avait raconté à Ocello que les Vêpres aux Chandelles étaient un évènement solennel dont les préparatifs étaient longs et pendant lequel on escomptait une grande discipline. Visiblement, la fièvre n’avait pas permis une telle anticipation, car de bien nombreuses prêtresses semblaient respirer pour la première fois depuis trop de nuits. Les cheveux en bataille, les yeux cerclés de bleu et les vêtements brunis de boue, un large groupe de fidèles côtoyait une ribambelle de femmes en uniforme plus apprêtées que jamais, de l’or et de l’argent aux poignets, des pierres autour des doigts et des murmures sceptiques sur les lèvres. Le papillon aurait été plus assorti au sein de la première bande, avec sa raie mal faite, ses bottines encore humides et ses… Taches de sang ? Elle avait baissé les yeux sur son tablier et remarqué que le coin droit était moucheté de pourpre. Une main choquée sur sa poitrine, elle inspecta discrètement le reste de ses atours ; ces gouttelettes indiquaient qu’elle faisait son travail, mais elle abhorrait leur vue.


Il détestait qu’Ocello affiche des signes de culpabilité.


Plume poussa un grognement agacé, un son beaucoup plus caractéristique de son alter ego qu’elle regretta immédiatement d’avoir émis. C’était peut-être la présence d’une telle foule de prêtresses excitées qui déstabilisait le Syliméa. Il y avait quelque chose de menaçant là-dedans. Décidément contrariée, la Yorka frotta sur son tablier, mais ses moufles n’eurent aucun effet sur la toile souillée. Elle fit la moue, la lèvre inférieure brillante sous son petit nez froncé, puis reporta ses grands yeux sur l’assemblée alentour. La grande Haumea était là – elle se souvenait d’elle parce que de par sa taille, il lui était virtuellement impossible d’être oubliée – ainsi que Thesan, la Sindarine avec laquelle elle avait soigné des voyageurs surpris par les blizzards, et puis la Sylphide dont le nom lui échappait et envers qui il ressentait un mépris naturel, viscéral et justifié. Il y avait peu de chances pour que ces personnages l’abordent, et elle ne sut si cela l’arrangeait ou non. Après tout, une discussion aurait bien chassé son ennui, maintenant que l’heure n’était plus aux cantiques – d’un autre côté, elle ne souhaitait parler à aucune d’entre elles. Si Kesha était réelle et veillait bel et bien sur ses disciples, elle lui proposerait mieux que cela.

Le Syliméa se raidit. Un autre visage familier apparut, comme si on l’avait matérialisé promptement suite à ses pensées blasphématoires. Une large Zélos venait de s’écarter, dévoilant ainsi les traits cireux de Verdigris, cette recrue nouvelle dont la nature morbide n’avait pas échappé à Ocello. Elle était de ceux dont le statut de revenant frappait, non pas au travers d’une apparence choquante mais grâce à une aura singulière : un charme dont le docteur, bien que caché, mourrait d’envie de profiter. Les souvenirs de sa première – et dernière – rencontre avec la Gorgoroth n’importaient peu. Sa misanthropie avait été ostensible ; sa quête de solitude n’avait laissé aucun doute, l’austérité de son ton et de ses traits aucune ambiguïté. Mais rien n’arrêtait une Plume d’humeur amicale, pas même une mine renfrognée et un regard fuyant. Elle leva une main vers le plafond et la secoua, attirant ainsi l’attention de sa cible qui eut l’air de se maudire. Puis, se frayant un chemin à grands renforts d’excuses, elle arriva à hauteur de la brune dont les yeux essayaient sans honte de la frigorifier.

« – Quel plaisir de te revoir, Verdigris ! Comment te portes-tu ? Tu arrives à prendre tes marques ? »

Un sourire, aussi large que sa bouche minuscule pouvait offrir, illumina les contours poupins de la Yorka alors qu’elle se balançait d’avant en arrière en prenant appui sur la pointe de ses pieds.


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MessageSujet: Re: Les Vêpres aux Chandelles   Les Vêpres aux Chandelles Icon_minitimeVen 2 Juil - 9:12

La petite prêtresse gorgoroth semble surprise qu’Ellusie lui adresse la parole. Il est vrai qu’en faisant plus attention la lhurgoyf remarque aisément que la plupart des femmes présentes semble plus désireuse d'éviter Nasaq plutôt que la saluée. Et après les prêtresses parle d’unité…
Pendant qu’Ellusie adresse ses salutations et ses bonnes grâces, Nasdaq semble tiqué à un moment, c'était furtif mais bien présent. Ellusie s'interroge, a-t-elle dit une bêtise ? Elle ne croit pas… Elle est certe fatiguée mais pas jusqu’au point de ne pas savoir saluer une consœur correctement… Si? Elle commence à douter et décide de faire plus attention à ses mots.

La jeune gorgoroth fixe Ellusie quelque instant. La prêtresse aux yeux d’or se sent gênée par ce regard fixe, elles se regardent toutes deux droit dans les yeux et Ellusie commence à rougir. A t elle quelque chose sur le visage ? Des restes du gâteau qu’elle a mangés avant de venir ? Son maquillage a coulé ? Elle commence à paniquer même si elle s'efforce, avec un résultat mitigé, de ne rien montrer.

Nasaq finit par lui tendre un mouchoir tout en détournant le regard et la sentence tombe, le maquillage d’Ellusie a bel et bien coulé. Oldu’yellëw va la tuer, elle a pris un temps fou pour la maquiller. Ellusie ne réfléchit pas et ses mots s'échappent avant qu’elle n’est eu le temps de pensée, vieux réflexe du temps où elle vivait à l’orphelinat et dans la rue.

-Oh putain de mer…

Ellusie écarquille les yeux et pose ses mains sur sa bouche et dit d’une voix paniquée et étranglée.

-Désolé…

La fatigue et la sociabilité, quel cocktail infâme. En plus, elle a oublié de se présenter.

“Bravo Ellusie, tu a du faire la première impression la plus pourrie qui soit !”

-Je… Désolé… Je suis sœur Ellusie.

Elle ne remarque pas le mouvement dans la poche de Nasaq, trop occupée par sa propre honte. Elle a juste envie de pleurer tellement elle se sent nulle et ridicule.
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MessageSujet: Re: Les Vêpres aux Chandelles   Les Vêpres aux Chandelles Icon_minitimeVen 2 Juil - 15:39





Sœur Ellusie semblait ne pas être à son aise au milieu de cette assemblée, comme si le moindre regard posé sur elle remettait tout son être en question. Une chose était certaine, son manque d'assurance était flagrant, presque luminescent ce qui dans les conditions actuelles était de loin d'être avantageux. On eut dit une brebis égarée dans un troupeau de loups... et qui plus est, une brebis de grande taille. Bref, dans ce panier de crabe, elle était une proie toute désignée. A moins qu'elle ne feigne pour gagner la confiance de ses interlocutrices qui la voyant baisseraient leur garde facilement. Était-ce là une ruse pour mieux la manœuvrer ? Possible. Après, Nasaq ne s'était pas faite non plus d'ennemies désirant son trépas, enfin l'espérait-elle. Allez savoir ce que pourrait bien manigancer un père bien placé à la municipalité d'Hellas pour se venger de l'outrage fait à sa fille... Quoi qu'il en soit, après les nombreuses années où elle avait du survivre dans la fange des rues, elle s'était faite une carapace quasi impénétrable et assumait aux yeux de tous ses actes, quels qu'ils soient, même si au plus profond de son cœur, l'acide des regrets lui rongeait l'esprit. Être iconoclaste l'avait rendu détestable au plus grand nombre mais pour une minorité, elle en avait paradoxalement gagné en superbe. Assumé et même le revendiquer était la condition sine qua none pour exister, surtout lorsqu'on est pas très grande... et que l'esprit est dans un corps qui lui est bien mal assorti.




Nasaq fut jeté hors de ses errances introspectives lorsqu’elle entendit Sœur Ellusie enchaîner plusieurs noms d'oiseaux. Ce n'était pas tant la vulgarité de son langage qui l’offusqua, elle avait connue bien pire, mais le fait d'en faire usage dans ce lieu sacré au milieu de leur communauté, surtout lorsque l'on est sujette à l'appréhension, l'embarras et par la suite, la confusion. Ce qui ne manqua pas de se produire... Dans l'hypothèse où Sœur Ellusie ne jouait pas un rôle, Nasaq la prit en pitié. Surtout en observant son visage qui se fondait dans la fournaise intolérable de la honte et du ridicule. Nasaq mue par un élan de compassion, s'adressa à elle, sans condescendance aucune, en lui chuchotant:




-"Sœur Ellusie, ne vous inquiétez pas tant pour votre maquillage, vous pouvez le rafistoler en toute discrétion, personne ne vous observe. Regardez autour de vous, toutes sont occupées à bavarder et elles ne vous remarquerons même pas. Dommage que j'ai laissé mon nécessaire de maquillage au dortoir, c'est vrai qu'avant il ne me quittait pas... Mais plus maintenant. Et puis de toute façon, à travailler dans la boue jusqu'aux genoux et éteindre les feux dus aux combustions spontanées, je suis recouverte de la tête aux pieds de gadoue et de suie. Je vous raconte pas la couleur de l'eau du bain !"





Ces derniers propos, quoi que sûrement déplacés lors de telles mondanités, avait essentiellement pour but de mettre plus en confiance Sœur Ellusie. Pas tant pour lui soutirer des informations que motivée par sa bienveillance naturelle et son humanité, enfin pour ce que peut signifier ce mot pour une Gorgoroth... Nasaq en profita pour jeter un rapide coup d’œil en direction de la Yorka et se demanda si sa vue lui jouait des tours ou bien était-ce l'éclairage ? Elle était toujours de dos mais fait remarquable qu'elle avait occulté, de la tête de la prêtresse sortaient des antennes comme celles des lépidoptères. Nasaq trouva cela absolument charmant.




/* Mais c'est qu'elle est super choupi la p'tite Yorka ! C'est clair, faut que je la rencontre au cours de cette soirée... J'imagine déjà la tête d'Allaat lorsque je lui raconterais cela, elle va me jalouser grave, elle qui est complètement addict aux Yorka ! Bon, faut que j'arrête de jeter des coups d’œil même si elle est de dos, sinon elle finira pas me griller... En plus, elle à l'air d'être en pleine discussion avec ce qui semble être une vielle connaissance. Va falloir ruser ou pas ! hi hi ! */





Puis, d'une manière des plus désinvolte mais avec une légère touche de sérieux dans la voix:




-"A franchement parler, vous en avez pensez quoi du discours des prétendantes ? Personnellement, je ne pas trop si je reste sur ma faim ou bien si je suis décue..."





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MessageSujet: Re: Les Vêpres aux Chandelles   Les Vêpres aux Chandelles Icon_minitimeMar 6 Juil - 10:03


   
LES VÊPRES AUX CHANDELLES
       MINI-EVENT – Le Temple de Kesha

     
◈ VERDIGRIS ◈


Verdigris
Si il y avait un être supérieur, il devait avoir une dent contre son humble personne. Dans un vain espoir d’échapper aux regards, elle avait fini par attirer une curieuse. Le visage animal lui évoquait vaguement quelque chose – il fallait aussi dire qu’elle n’était ni investie, ni très concentrée depuis son arrivée au temple, quelques mois plus tôt. Se rappeler des visages était si pénible, et elle n’avait ni le temps ni l’ambition de s’impliquer dans de futiles relations avec ses pairs.
Aussi, quand elle regarda la petite chose fendre la foule pour l’atteindre, elle roula les yeux au ciel le plus discrètement possible, songea à la fuite, et sa ravisa presque immédiatement. Elle ne passerait peut-être pas la soirée, mais avoir l’air de sympathiser avec autrui était peut-être à son avantage…

Alors, comme l’araignée au cœur de sa toile, elle laissa la mite s’avancer jusqu’à elle. Elle faisait frêle et innocente, et contrairement à toutes ces saintes, ces poupées lisses et creuses, elle était peut-être la plus méritante d’entre elle. Et puis, elle avait un certain cran de se présenter dans ses tenus de travails – c’était visiblement le cas, avec son tablier encore souillé. Une tenue qui lui attira un brin de respect, et un sourire plus jaune que bienveillant. Et quand elle se présenta, maculé des souillures des malades, Verdigris ne se força pas à sourire. C’était suffisamment ironique pour qu’elle se passe d’hypocrisie.

« - Plaisir partagé. » Dit-elle assez froidement, bien plus froidement qu’elle ne l’imaginait. Mais elle restait persuadée qu’elle ne réussirait pas à froisser la petite yorka innocente pour si peu. Son nom… Elle avait dû entendre son nom. Elles s’étaient déjà croisées à son arrivée ; ou alors était-ce plus tard ? Ses souvenirs lui échappaient, et trop souvent rangés dans le désordre, arriver à trouver l’instant précis où elle avait déjà abordé la petite insecte n’était pas aisé. Aussi, elle abandonna rapidement, pas assez investie pour se rappeler des noms, et encore moins pour se forcer à le faire. « Je ne m’attendais pas à ce genre de petite fête, pour tout t’avouer. Mais c’est l’occasion de faire des rencontres… »

Ses lèvres sombres s’étirèrent, un rictus un rien nerveux agitant le coin de sa bouche. Kesha devait être une sacrée rombière, pour l’avoir sacrifiée. Mais c’était peut-être mérité, après tout. Bon pied, bon œil. Quitte à devoir faire la conversation, alors elle se plierait à ce lamentable exercice le temps de la soirée.
A en juger par la mine innocente et sage de la petite, elle devait être dévouée corps et âme à sa tâche, et quelque chose lui disait qu’elle n’avait pas passé une journée des plus gentilles. De la boue, des moufles… Une médecin en devenir ? Elle devait certainement avoir bien plus de conversation qu’elle ne pourrait jamais en tenir.

« Et toi, donc, comment vas-tu ? Tu travailles avec les malades, n’est-ce pas ? » C’était sûrement maladroit de sa part de jeter le sujet sur la table. Mais elle ne resistait pas à l’idée de prendre la température sur la situation. Après tout, la yorka était peut-être de celles qui étaient les mieux informées.
   


     



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MessageSujet: Re: Les Vêpres aux Chandelles   Les Vêpres aux Chandelles Icon_minitimeDim 11 Juil - 17:44

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La réponse de Verdigris fut telle qu’Ocello l’avait prédite : courte, tranchante, et saupoudrée de cynisme. Visiblement, il n’était pas nécessaire de fréquenter longuement la revenante pour saisir l’essence du personnage. Laconique et peu avenante, elle n’avait vraiment pas l’air d’apprécier la compagnie d’autrui. Bien malheureusement pour elle, cette aversion pour le mondain était un appel au jeu pour un Syliméa mesquin et égoïste. Importuner une pauvre âme en quête de quiétude n’est peut-être pas des plus amusants si on le fait de manière évidente, mais cela devient parfaitement grisant lorsqu’on ne peut être accusé d’aucun crime. Qui soupçonnerait Plume de vouloir torturer la misanthrope ? Même poussée à bout, la Gorgoroth elle-même croirait sa consœur sincèrement aveugle aux signes d’asociabilité. Elle pourrait bien lui tenir la jambe pendant une éternité sans jamais être soupçonnée d’une quelconque malveillance.

Plus surprenant, la mort-vivante fit l’effort de paraître à l’aise et ne mit pas immédiatement fin à la conversation. Le docteur était persuadé qu’il devrait faire preuve de talent pour garder sa proie prisonnière – et le ton qu’elle employait n’infirmait pas tout à fait cette supposition – mais il était manifeste qu’elle ne se laissait pas déstabiliser. L’Éphémère cessa de se balancer et agrippa la bandoulière de sa sacoche comme si elle s’accrochait à une corde. Elle acquiesça vivement.

« – Oh et bien pour ne pas te mentir, je suis fourbue ! Je fais de mon mieux pour me rendre utile, mais mes dons de guérison sont rudement mis à l’épreuve… Elle baissa le menton et haussa tristement les épaules. Enfin, ils ne servent à rien, en fait. Je cours partout pour porter du matériel et des messages, et je soulage autant que possible les sœurs supérieures en traitant les réfugiés qui ne sont pas atteints de la fièvre. Elles sont vraiment accaparées, les pauvres… Sa mine s’assombrit tandis que ses moufles se serraient sur la lanière de cuir. Ce n’est vraiment pas un cadeau, cette maudite fièvre ! Je ne peux pas croire que ce soit Kesha qui nous teste, elle n’est quand même pas si cruelle… Un long soupir signa cette prière déguisée, et puis elle releva le menton et se remit à sourire. Mais la foi ne me manque pas ! Nous arriverons bien à battre cette affreuse maladie. J'ai entendu dire que les recherches avançaient, et certaines de nos aînées parviennent à soulager grandement les malheureux ! Bientôt, ce ne sera plus que de l’histoire ancienne. »

L’engouement jeta de nouveau une lumière claire sur ses traits, ses joues roses percées de joyeuses fossettes. Maudire la fièvre était devenu un procédé populaire au Temple de Kesha. On s’accordait à dire que cela faisait un bien fou, même à ceux qui ne souffraient que de la sale ambiance.

La réaction de Verdigris ne fut pas celle escomptée.


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MessageSujet: Re: Les Vêpres aux Chandelles   Les Vêpres aux Chandelles Icon_minitimeSam 18 Déc - 18:05


 
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      MINI-EVENT – Le Temple de Kesha

   
◈ VERDIGRIS ◈


Verdigris
À chaque mot de la petite Yorka, le visage de l’intrigante s’assombrissait davantage. Son front se plissait, sa mâchoire se crispait et ses poings se serraient – tant et tant qu’elle finit par avoir l’air mal en point. L’adolescente ne sembla pas remarquer sa mine ténébreuse, et pourtant, son émoi était mal dissimulé. C’est le vocabulaire de l’insecte qui lui écorcha le plus les oreilles et le cœur. Maudite ? Affreuse ? Une création si dévastatrice, indomptable et obsédante ! Elle se sentit tout bonnement insultée, et on vit son honneur bafoué s’enflammer au fond de ses prunelles. Un long silence s’installa entre le papillon et la Gorgoroth. Quelque chose démangeait les lèvres de cette dernière. Elle semblait mâcher les mots qui lui restaient dans la bouche et se retenir de jurer… Mais ses paupières finirent par s’affaisser, fossilisant l’air hautain que la Yorka lui connaissait.

« - Je te trouve bien optimiste. Personne encore n’a trouvé de remède définitif, on ne fait que soulager les malades sans jamais vaincre la fièvre. Elle est plus coriace que tu n’as l’air de le penser, crois-moi. » Elle sembla siffler ses mots entre ses dents, beaucoup trop amèrement pour paraître plus défaitiste qu’agacée. L’insecte resta bouche-bée, pétrifiée par les paroles de sa consœur. Elle tenta bien de bégayer quelque chose, mais Verdigris ne lui laissa pas le temps de se recomposer. Après l’avoir toisée, elle haussa plutôt les épaules et poursuivit. « Navrée mais j’ai beaucoup à faire. Cette… Affreuse maladie ne va se soigner toute seule. À plus tard, peut-être. » Puis elle s’inclina aussi fugacement que si elle avait simplement esquivé un volatile qui lui passait au-dessus de la tête, tourna les talons, et contourna la foule à bons pas pour finalement disparaitre dans les ombres du temple restées épargnées par les cierges.

Voilà qu’Ocello était abandonnée, encore bouleversée par la façon dont on venait de la rembarrer. Elle porta une main à sa poitrine, les épaules basses, et une moue déchirante se dessina sur son visage poupin. Quel échange éprouvant pour une pauvre petite mite insouciante. Le départ brutal de Verdigris n’avait pas échappé aux prêtresses alentours qui ne tardèrent pas à remarquer que le papillon faisait désormais face à un mur. Charitable et attentionnée, c’est la douce Ellusie qui vint à son secours. Accompagnée d’une seconde sœur de taille minuscule, elle s’approcha de la Yorka qu’elle connaissait pour avoir été envoyée en mission à ses côtés.

« - Bonsoir Ocello… J’ai l’impression que Verdigris est particulièrement tendue ces derniers temps, je suis sûre que vous ne l’avez pas vexée. Je vous présente Nasaq :  Nasaq, Ocello, Ocello, Nasaq. » Elle sembla hésiter à poursuivre, marquant une pause dans son discours doux et soucieux. « Je vais voir si elle a besoin d’aide. » Souffla-t-elle timidement avant de trotter à la suite de la prêtresse mal lunée.

Cette valse des conversations, c’est à vous donner le tournis… Quoi qu’il en soit, c’est là que vous êtes rendues. Nasaq, Ocello… Il ne reste plus qu’à faire connaissance.
 


   



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MessageSujet: Re: Les Vêpres aux Chandelles   Les Vêpres aux Chandelles Icon_minitimeJeu 6 Jan - 7:14




Nasaq fut quelque peu décontenancée par la promptitude de ces présentations tandis qu'Ellusie en profitait pour s'esquiver à la suite de Verdigris. Si cette jeune Yorka c'était retrouvée subitement et sans ménagement face à un mur, dénotant par la-même un manque flagrant de courtoisie de la part de cette Gorgoroth, elle-même venait de subir un sort relativement identique et pas plus enviable finalement. Nasaq, tout comme l'ensemble de la Section Deux jouissait d'une réputation tout autant sulfureuse de par ses engagements auprès des castes les plus pauvres et oubliées de l'Ordre, qu'iconoclaste par son insubordination à la hiérarchie. Bref, avec une telle réputation, la laisser en plan face à une inconnue de l'Ordre, risquait rapidement de devenir déplaisant pour toutes les deux. Déjà que Nasaq avait été relativement excédée par les précédents discours des futur prétendantes, elle ne se sentait pas vraiment d'humeur à user de la carte de la diplomatie mais en étant moins brutale que Verdigris tout de même. Désabusée par cette ennuyeuse situation à laquelle elle voulait mettre fin le plus délicatement possible, elle posa un regard interrogateur sur la jolie petite Yorka. C'était là, la première fois qu'elle en rencontrait une de cette nature et cela eu pour effet de la radoucir quelque peu. Avec toute l'expérience qu'elle avait acquise à survivre dans les rues et ruelles les plus sombres de Gaéaf, certains détails retinrent son attention et lui permirent de reconsidérer sa position face à cette inconnue. Après tout, Ocello portait tout comme elle ses vêtements de tous les jours, ceux d'un labeur difficile, éprouvant et parfois paradoxalement ignoré des autres Prêtresses... Rien que pour cela, Nasaq l'estima un minimum, qu'elle fut honnête ou bien à la solde de l'une des factions usant de manigances et de stratagèmes pour accéder au pouvoir, au moins elle semblait avoir véritablement pris part à la guerre contre cette Fièvre. Tout comme Ocello, elle portait elle-aussi ses vêtements de travail, mais Nasaq avait tout de même prit soin de les laver du mieux qu'elle l'avait pu.




Ce n'était pas tant pour la réception en elle-même, mais juste par pragmatisme car pour travailler efficacement, elle devait entretenir son matériel et ses vêtements. Surtout avec toutes ces combustions spontanées... Déjà qu'être une non-vivante lui était assez pénible, porter sur elle et ses habits les reliquats de vivants qui moururent dans d'atroces souffrances, isolés dans de sordides et boueux campements de fortunes, cernant le Temple et pourtant demeurant dans l'indifférence la plus totale tant ils étaient invisibles aux yeux du plus grand nombre, lui était tout bonnement insupportable. Car ces cendres lui montraient, tout à la fois, l'image en miroir de sa propre condition tragique que ses échecs à pouvoir sauver ou du moins les soulager... Finalement, se nettoyer de ces stigmates était devenu une condition sine qua none à la conversation d'un minimum d'équilibre à sa santé mentale. D'ailleurs, elle se demanda comment Ocello vivait cela au quotidien... Comment arrivait-elle à supporter cette calamité ? Mais ce n'était ni le lieu ni le moment pour poser de telles questions et de plus, tout cela était bien trop intime pour une première rencontre. Sans compter que son penchant naturel à la prudence lui recommandait de rester extrêmement vigilente, cette assemblée devait être truffée d'intrigantes et d'espionnes de tous bords... Peut-être même pire, d'horribles Nérozias complotant pour anéantir le royaume tout entier ! A cette sinistre et plus que déprimente pensée, Nasaq remarqua de suite l'influence qu'avait eu sur elle sa grande sœur... A n'en point douter, elle aussi devenait lentement mais sûrement sujette à la paranoïa... Difficile dans ces conditions de faire connaissance avec une inconnue, alors Nasaq s'essaya à un p'tit brin d'humour, juste histoire de briser la glace.




-"Le seul avantage que j'ai en tant que Gorgoroth c'est que mes yeux sont toujours horriblement cernés. Comme ça si je fais la fête toute la nuit et que le lendemain matin je croise une Sœur un peu pète-sec, elle ne peux pas m'accuser de manquement au règlement !"





Une fois les mots sortis de sa bouche, Nasaq se rendit compte d'un potentiel manque de délicatesse face aux yeux fatigués du charmant petit lépidoptère et que son humour assez décalé risquait plutôt de la froisser que la mettre en bonne disposition pour engager la conversation. Mais à cours d'idée, Nasaq avait du se lancer malgré elle avant qu'un silence plus que gênant ne s'installe et ne mette fin à leur rencontre.




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MessageSujet: Re: Les Vêpres aux Chandelles   Les Vêpres aux Chandelles Icon_minitimeLun 14 Fév - 19:42

Les Vêpres aux Chandelles Banniz12


Un vent glacial sembla souffler sur le cœur d’Ocello. On ne la rejetait pas souvent avec une telle acidité, aussi avait-elle bien du mal à retenir ses larmes. Elle revécut l’entière conversation dans sa tête à la recherche de l’instant où tout avait chaviré. Avait-elle accidentellement insulté Verdigris ou son travail ? Pourquoi sa foi en Kesha avait-elle paru dégoûter la Gorgoroth au point qu’elle s’enfuie ?

Il était aussi sceptique que son alter ego, quoi que bien plus intrigué que la nonne n’était triste.

La voix cotonneuse d’Ellusie arracha Ocello à des pensées désordonnées qui mêlaient l’empathie soucieuse du papillon à la curiosité téméraire du scientifique. Elle tourna un visage pâle vers son amie, ses grands yeux luisants comme des cieux étoilés, l’émoi encore lisible sur sa moue enfantine. La grande brune n’était pas seule ; une gamine haute comme trois pommes au teint blême et aux vêtements crasseux se tenait à ses côtés. Et bien. Il y en avait, des prêtresses à l’aspect moribond. Cette petite fille avait l’air sortie d’une cave dans laquelle elle aurait séjourné des semaines entières… Sa nature n’était pas une certitude – elle aurait pu être vivante mais mal en point – mais le Syliméa sentit l’intérêt qu’il avait eu pour Verdigris lui revenir. Comme les embruns d’une vague déjà passée. Elle dévisagea celle qu’on lui présentait comme une certaine Nasaq alors que ses traits se réchauffaient, bientôt éclaircis par un sourire affable. Levant une main pour saluer sa nouvelle connaissance, la nonne sembla se recomposer progressivement. Elle maintint une once mélancolique dans son expression, histoire de ne pas paraître si facilement consolable, mais ses petits doigts ne s’agrippaient plus les uns les autres dans un nœud angoissé.

Ellusie se volatilisa, et la mite ne la poursuivit que d’un regard bref sans plus de désarroi. La jeune Nasaq avait quelque charme dont le Syliméa ne souhaitait pas s’éloigner tout de suite. L’ennui le guettait, prêt à bondir pourvu que le prochain échange ne constitue que des mondanités, or la fillette mal coiffée n’avait pas l’air du genre à vouloir parler du mauvais temps. Elle arborait une mine espiègle et ses atours boueux lui allaient finalement plutôt bien.

Ses mots confirmèrent immédiatement cette première impression. Et plus encore. Tiens donc. Le Syliméa se mit en alerte, pris de cours par une telle honnêteté. Cette nonchalance, cette aisance avec laquelle l’enfant venait de mentionner son statut de mort-vivante. Avait-il déjà fait face à une telle désinvolture ? Il avait lu la honte sur certains faciès émaciés, une fierté maladive dans les yeux gris et creux de certains autres, mais une simple badinerie ? Il en doutait. Il en doutait fortement. La surprise du docteur transparut clairement chez Ocello sans qu’il ne puisse rien contrôler, mais heureusement, cela était loin d’être incohérent. La nonne eut un petit hoquet, qu’elle fit ensuite muer en un rire discret et mélodieux. Elle pencha la tête sur le côté et élargit son sourire.

« – Hihihi, c’est habile... Moi c’est quand j’arrive en retard, je peux prétendre m’être perdue parce que le chemin n’était pas suffisamment éclairé, hihihihihihi… Elle plaça une mimine malicieuse devant ses lèvres comme pour mettre fin à ses propres plaisanteries, puis réajusta le pli d’un de ses châles. Tu as l’air d’avoir travaillé très dur, à quelle prêtresse de premier ordre réponds-tu ? »

Il espérait que Nasaq aime jaser. Il n’y avait rien de plus amusant à faire dans ce maudit temple.




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MessageSujet: Re: Les Vêpres aux Chandelles   Les Vêpres aux Chandelles Icon_minitimeMar 15 Fév - 13:31

« Tout doit être parfait. ». « Je m'en assurerais, ne vous en faites point. ». Un sourire sincère accompagna ces paroles tandis qu'Elvyna s'éloignait de sa consœur le cœur léger. Depuis plusieurs années la Sindarine participait aux Vêpres, s'affairait dans les coulisses de cette organisation qui parfois prenait des airs de camp militaire tant chaque détail se devait d'être ajusté avec minutie. Pourtant toute cette pression ne pesait point sur les épaules de la jeune femme. Elle se savait digne de l'amour de Kesha et ne s'inquiétait point de trouver son pardon si les festivités venaient à prendre une mauvaise tournure. Sa confiance en la déesse était aveugle et son humeur guillerette envahissait l'esprit des autres prêtresses qu'elle trouvait sur son chemin. Elle apportait un rayon de soleil dans une année plus que complexe, après des événements si durs que certaines ne semblaient capables de se relever. Elvyna s'en remettait à Kesha, s'appuyait sur sa foi afin de ne point céder à la panique ou  à la rancoeur. Elle se mordit les lèvres nerveusement, arrachant quelques bouts de peau à l'intérieur de ses joues, un tic nerveux apparu dans son enfance et qui ne l'avait jamais quittée. Douter de Délil l'avait poussé dans les bras de Kesha, elle ne pouvait se permettre de faire vaciller sa loyauté une fois de plus. Ses consœurs étaient épuisées par tout le travail qui leur avait été demandé, et dans un premier temps la Sindarine s'en voulut de ne  faire plus pour alléger leur fardeau. Cependant il fallait regarder la vérité en face : quitter le temple en ces temps apocalyptiques revenait à abandonner autrui. En restant à sa place, elle permettait de garder une certaine harmonie, d'instaurer une organisation fixe et rassurante. La jeune femme n'avait jamais été du genre à faire des vagues, et s'il y avait un seul événement où l'on pouvait être sûr qu'elle ne perdrait pas la face, c'était aux vêpres.

Elvyna prit son après-midi une fois ses activités quotidiennes terminées afin de s'apprêter pour rendre honneur à Kesha. Devant son miroir, elle s'examina sous le moindre détail, peaufinant chaque aspect de sa peau, faisant glisser son pinceau à maquillage sur ses paupières avec douceur. Elle ne serait jamais aussi belle que certaines de ses consœurs, mais ce n'était pas à elles qu'elle voulait plaire. Enfilant une robe bleutée faisant référence à l'emblème de sa déesse, la Sindarine prit le temps d'effectuer quelques retouches : couper quelques fils qui dépassaient, la cintrer au niveau de sa taille et nouer le nœud qui descendait en boucles délicates le long de son dos. La jeune femme s'empara d'une pince à cheveux et attacha sa chevelure dorée en hauteur sur son crâne, dévoilant une nuque ornée d'un pendentif cérémonial. Secouant la tête, ses cheveux vinrent chatouiller le bas de son dos et un sourire étira ses traits. Ce serait parfait. Elle enfila ses fins et petits talons avant de s'engager dans le couloir en direction d'une torche qu'elle s'empressa de saisir afin de combler l'obscurité qui venait de gagner le temple de Kesha.

Dans un silence religieux elle entreprit d'allumer chaque chandelle qui passait devant son regard attentif, le pas gracieux et félin d'une flamme à l'autre. Une fois cette étape terminée, Elvyna avala sa salive dans un élan de stress. Peu importe combien de fois elle avait pu participer aux Vêpres, l'idée de chanter devant tout le monde l'angoissait purement et simplement. Elle n'arrivait point à faire abstraction des autres pour se concentrer sur sa foi, le regard d'autrui pesait tout simplement trop lourd. Fort heureusement, sa voix frêle et douce se perdit dans celles plus fortes des autres prêtresses de premier ordre et elle se sentit presque s'effacer entre ses consœurs, ce qui lui permettra de se recentrer sur le but de sa présence : prier Kesha. Enfin elle s'écarta du centre du Temple pour se placer sur un côté et écouter les paroles des trois potentielles héritières. Cette position ne l'avait jamais intéressée, aussi Elvyna ne ressentit ni jalousie ni dédain. Ses sœurs avaient leurs propres idéaux, leurs propres façons de faire et elle ne se sentait pas en position de prendre parti pour l'une d'entre elle. Encore une fois, elle laissait le soin à la déesse de faire son choix. A ce stade de l'histoire, entre cette fièvre ravageuse et ces festivités organisés dans la précipitation, la Sindarine n'était en effet probablement qu'un instrument de Kesha. Une fois l'aspect cérémonial terminé et sa prière effectuée dans le plus grand des silences, Elvyna commença à se balader entre les différentes prêtresses, comme si elle cherchait quelque chose.

Arrivée proche d'un petit groupe qui avait le don de sortir du lot, elle s'inclina légèrement en guise de politesse. « Bonsoir mes sœurs. ». Le son de sa voix était si bas, si fluet que pendant un instant elle crut que personne ne l'avait entendue. A ce moment précis, l'enfant sembla s'amuser de pouvoir manquer au règlement sans représailles. Un petit sourire naquit sur le visage de la Sindarine. Si auparavant elle se serait mis en tête de la remettre sur le droit chemin, aujourd'hui c'était différent. Elvyna appréciait l'ironie du sort, et c'est pourquoi elle poursuivit ainsi. « Une sœur un peu pète-sec, c'est comme ça qu'on nous appelle maintenant ? ». Elle tourna ensuite la tête vers la Yorka, son sourire s'élargissant. « Je noterais d'allumer plus de chandelles afin que vous puissiez trouver votre chemin la prochaine fois. Vous faites bien d'attirer mon attention là-dessus. ». Enfin elle secoua la tête puis tendit la main à chaque personne du groupe. « J'en oublierais la politesse. Elvyna, enchantée. C'est toujours un plaisir de rencontrer de nouvelles têtes. ». Elle espérait que sa tentative d'humour lui vaudrait un peu de compassion. En s'approchant d'elles, elle n'avait pas manqué de sentir une certaine rancune et un ennui concernant la cérémonie. Peut-être arriverait-elle à les faire changer d'avis ?
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MessageSujet: Re: Les Vêpres aux Chandelles   Les Vêpres aux Chandelles Icon_minitimeVen 18 Fév - 16:08




Les quelques secondes qui précédèrent la réponse d'Ocello semblèrent à Nasaq, s'étendre sur toute une éternité. Encore une fois, elle avait cru lancer un trait d'humour et d'auto-dérision alors qu'il ne s'agissait que d'une simple et honnête franchise qui bien souvent mettait mal à l'aise son interlocuteur. Combien de fois en avait-elle fait les frais ? Bien trop souvent... Mais d'une manière étrange, au sein du Temple, elle n'était jamais parvenue à modérer ce trait de caractère alors que dans sa vie antérieur, elle était passée maître dans l'art pour dissimuler sa véritable nature. D'un autre coté, il s'agissait avant tout d'une question de survie alors qu'en ces murs, elle ressentait pleinement toute l'exaltation et une assurance nouvelle que lui procurait sa foi en la déesse Kesha. Pourtant cette spontanéité ne lui avait été que rarement favorable et ce fut avec appréhension qu'elle attendit la réaction du charmant petit papillon. Lorsqu'elle vit la surprise qui se peindre sur les traits gracieux du minois d'Ocello, Nasaq se demanda si effectivement elle avait réussie, soit à briser la glace ou bien si ses mots venaient d'ensevelir définitivement toute forme de relation sous une avalanche de neige... Mais contre toute attente, cette dernière émit un petit rire et puis lui sourit. Et lorsqu'elle lui répondit entre deux petits rires, Nasaq se sentie grandement soulagée, son interlocutrice semblait partager au moins son sens de l'humour, c'était déjà ça, mais peut-être aussi l'ennui de telles mondanités. Bien entendu, Nasaq n'éprouvait aucun ressentiment face à l'organisation des festivités des Vêpres en ces temps obscures, bien au contraire, car nombreuses des Sœurs ressentaient le besoin d'un moment de légèreté et d'insouciance, une petite parenthèse dans l'implacable réalité dans laquelle cette fièvre avait plongé le royaume de Cimméria et même au delà de ses frontières... Non, finalement ce qui dérangeait viscéralement Nasaq lors de cette soirée, c'était cette perfidie, cette hypocrisie et encore plus cette course au pouvoir pour désigner la future grande prêtresse. Sans oublier la cruelle déception en entendant le discours de celle dont elle attendait beaucoup, Kenocha. Tout cela n'avait pas sa place en ces lieux ni en cet instant. Heureusement, par sa bonne humeur, Ocello venait de lui apporter par ces quelques mots, un doux et caressant rayon d'ingénuité et de candeur. Et lorsqu'elle s'apprêtait à lui répondre, Nasaq fut promptement interrompue en sentant quelque chose qui frappait sur l'extérieur de la poche de sa veste en cuir.




Tout à la fois surprise et extrêmement embarrassée qu'Aunarpuq osa se manifester de la sorte, Nasaq posa un regard honteusement gêné sur Ocello. Et tandis qu'elle essayait de sa main remettre la queue de son incorrigible hermine à l'intérieur de sa poche, l'animal en profita sournoisement pour grimper le long de sa manche et venir se placer confortablement sur son épaule. D'un rapide et efficace coup de mâchoire, l'animal rompit avec facilité le nœud retenant les cheveux de Nasaq. Sa longue chevelure noir de jais se rependît sur ses épaules tel un coup de vent, masquant en partie le corps de l'hermine qui se lova contre de son coup. Nasaq aurait pu ressentir de la colère à l'encontre de l'animal mais elle savait trop bien qu'elle n'avait pas simplement agit par caprice. L’hermine avait été habituée dès le premier jour de son arrivée dans le Temple à demeurer invisible aux yeux de toutes, les animaux étant interdits dans l'ensemble des bâtiments et encore plus dans le lieu où elles se trouvaient actuellement. Un lien aussi particulier qu'étrange les unissait déjà depuis de nombreuses années et Nasaq sembla comprendre la raison de ses agissements. Alors même qu'elle s'apprêtait à répondre à Ocello, elle était tout bonnement sur le point de commettre un bévue dont les conséquences auraient pu être catastrophiques. Car le nom qu'elle avait sur le bout de la langue l'aurait sérieusement compromise et l'intervention de son familier venait de lui sauver la mise une fois de plus. Il eut été embarrassant qu'elle réponde par le nom d'Othello Lehoia... Reprenant un semblant d'aplomb dans cette scène désœuvrée aux allures grand-guignolesque, elle lâcha sur un ton légèrement désabusé:




-"C'est Soeur Sidonie."





Puis après une courte pause et mue par l'enjouement qu'Ocello lui avait montré, Nasaq continua sur le ton de la confidence faussement sérieuse:




-"C'est la seule qui a accepté de me prendre dans son ministère... Enfin, il serait plus juste de dire qu'elle m'a récupéré in extremis alors que la Soeur précédente qui avait ma charge ainsi que d'autre de ses consoeurs étaient promptes à me jeter hors des murs du Temple... Et tout ça pour un p'tit coup de fourchette mal placé ! Mais bien mérité tout de même. Alors dans cette sombre histoire Soeur Sidonie prit ma défense lors de mon passage en conseil de discipline tout comme la Soeur Bibliothécaire d'ailleurs. Il paraîtrait que j'aie un petit problème avec l'autorité et la discipline... M'enfin, c'est ce que le conseil a déclaré... Moi, j'vois pas."





Et poussé par son propre enthousiasme elle reprit de plus belle mais aussi en profiter pour jauger la position de son interlocutrice sur certains sujets et faits:




-"Y a un truc qu'a le don particulier de me mettre les nerfs en pelote ! C'est cette foutue appellation dont on nous affuble dès lors que nous croisons qui que ce soit ! Franchement, le terme de Sœur me semble bien inapproprié tout de même. Y a qu'a voir la course pour le poste de Grande Prêtresse, on a pas grand chose à envier au gouvernement civil cimmérien surtout lorsque l'on a su pour le complot qui visait Kenocha. Entre autre... Ou bien l'affaire qui concerne les soins apportés aux malades... Alors c'est peut-être vrai que je ne respecte pas toujours le règlement à la lettre mais c'est assez volontairement que je me suis placé en marge de ce système trop bien huilé à mon goût et qu'un peu de dissidence ne fait pas de mal. Pourquoi les meilleurs soins devraient-ils être réservés aux plus riches ? Ben moi, mon cœur me dicte le contraire ! Alors oui, chui p'têtre un chouilla iconoclaste, ça fait jaser parce que je suis pas dans le ton de la politique de l'Ordre et ses directives, que j'en fais sois disant qu'à ma tête, mais mon allégeance va tout d'abord et restera à jamais pour Kesha... Et puis, on est tout de même un certain nombre à partager cette pensée et c'est seulement à elles que je reconnais le droit de m'appeler Sœur. Bon bon, j'arrête de te parler de moi, sinon je vais finir par t'ennuyer !"





Mais à peine s'eut-elle tu qu'elle sentie quatre petites canines, effilées telles des aiguillons de glace, s'appesentir sur le lobe de son oreille. Esquissant une grimace de déplaisir, Nasaq s'adressa à son hermine:




-"Mais non, je ne t’aie pas oubliée... Et puis c'est quoi ces manières ?!"





Posant un regard consterné sur Ocello:




-"Bien je crois qu'il est temps de faire les présentations avant que mon oreille ne finisse dans la panse de cette petite gloutonne. Alors Ocello, je te présente Aunarpuq. Aunarpuq je te présente Ocello..."





Miraculeusement, son lobe d'oreille fut libéré mais l'hermine ne retourna pas dans la poche de Nasaq comme cette dernière l'escomptait et préféra rester en place sur son épaule. Nasaq se demanda bien qu'elle mouche avait bien pu piquer Aunarpuq qui semblait dévisager Ocello de ses petits yeux noirs. Puis l'animal l'ignora et se mit à jouer de ses pattes avants avec le ruban rouge qu'elle portait autour de son cou. Nasaq quelque peu désemparée, adressa une rapide et muette prière à Kesha. Elle nourrissait vainement l'espoir qu'elle puisse passer inaperçue dans cette foule au demeurant bigarrée, que personne ne fasse attention à elle et surtout qu'aucune autre Sœur ne vienne vouloir discuter...




Et tandis que Nasaq attendait tout aussi curieuse et impatiente la réaction d'Ocello sur ce qu'elle lui avait avoué précédemment, ce qu'elle redoutait le plus se produisit. Au premier abords, Nasaq se demanda si la voix qu'elle entendait s'adressait à elles ou non, tant son ton était évanescent et quelque peu perdu dans l'atmosphère enfiévrée de la grande nef. Mais avec la voix se tenait aussi une personne qui venait les aborder. Nasaq pressentit d'emblée la double rations de corvées dont elle allait bénéficier encore une fois... Affichant une mine aussi résignée que désappointée, elle posa son regard sur cette prêtresse soigneusement apprêtée, pendentif, belle robe, tout le tralala... Au demeurant, elle était d'une remarquable beauté. Mais cela ne changea pas le fait que Nasaq se sentait prise au piège. Cette prêtresse affichait un sourire mais elle ne savait comment l’interpréter surtout que cette dernière avait capté au moins quelques bribes de leur conversation. Peut-être avait-elle même tout entendu... Etait-ce là un sourire de bienveillance ou bien un sourire sarcastique qui masquait la férocité d'une pénitence futur ? Pourtant elle lui tendit sa main et Nasaq n'eut d'autre choix que de faire de même. Même s'il fut visible qu'elle n'avait fait ce geste qu'à contre-coeur, cette réaction ne visait pas à offenser particulièrement la prêtresse. Et bien qu'elle n'éprouva pas la même répugnance que sa sœur pour les contacts physiques, elle y était tout de même encore assez rétissante. Après tout, il n'y avait que peu de temps qu'elle avait finalement abandonnée le maquillage qui masquait habilement les stigmates de sa condition et qu'elle assumait pleinement le fait d'être une Gorgoroth. Mais elle préférait tout de même éviter de provoquer chez les autres une réaction de dégoût, certes légitime pour les vivants, mais qui l'aurait blessé tout de même. Cette prêtresse devait savoir ce qu'elle faisait après tout et Nasaq lui prit délicatement la main en lui souriant timidement. Pour une première approche, Nasaq s'était montrée bien maladroite et sur son visage pouvait se lire un mélange de gêne et de timidité. Mais l'auto apitoiement n'était pas dans sa nature et une fois que la prêtresse se fut présentée, retrouvant toute son assurance avec déférence et un brin d'espièglerie dans la voix:




-"Bonsoir. Moi c'est Nasaq et la p'tite bestiole qui n'a rien à faire là, se nomme Aunarpuq. Que la paix de Kesha vous accompagne."






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MessageSujet: Re: Les Vêpres aux Chandelles   Les Vêpres aux Chandelles Icon_minitimeLun 21 Fév - 19:28

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Le nom que Nasaq mentionna ne lui évoquait rien. À vrai dire, Ocello n’avait pas bonne mémoire, et le Syliméa ne considérait pas nécessaire de retenir trop de choses. Il s’agissait de cultiver une aura de petite nouvelle encore un peu perdue et parfois tête en l’air, après tout. La mite ouvrit de grands yeux en guise d’acquiescement, les mains désormais croisées devant son tablier souillé. Elle écoutait attentivement ce que la jeune Gorgoroth lui racontait, même si cela faisait beaucoup d’informations à la fois et qu’elle n’en avait pas demandé tant. Un vrai moulin à parole. Et par Kron, elle ne se taisait pas. Le Papillon ne laissa d’abord paraître aucune lassitude – du moins l’espéra-t-il – mais en son for intérieur, l’ennui devenait profond, abyssal, et dans sa descente, il emportait la tolérance d’un alter ego dont les nerfs devenaient fragiles. La Yorka finit par décrocher. Son regard s’affaissa comme si elle cherchait à se sauver à travers les dalles, son sourire s’amincit jusqu’à ne plus devenir qu’un rictus pincé, et ses petits doigts se mirent à triturer les pampilles de sa tenue. Nasaq évoqua bien Kennocha et le gouvernement de Hellas, mais les mots qui s’envolèrent et parvinrent à se faufiler jusqu’aux oreilles de l’insecte ne capturèrent pas son attention, même si le monologue prenait une direction vaguement polémique. Le Syliméa avait certes espéré quelque chose dans ce genre mais pas aussi verbeusement.

On finit par prononcer son prénom, alors elle posa de nouveau ses yeux sur la gamine et lui adressa une mine aimable en feignant de ne pas avoir frôlé l’assoupissement. Une créature à peu près aussi pâle qu’elle la fixait de ses deux petites billes d’obsidienne, perchée sur l’épaule de Nasaq. Curieux. L’Éphémère leva une main et pencha la tête sur le côté pour saluer la chose, mais elle ne produisit aucun son intelligible. Elle n’avait même pas eu le temps de répondre aux déblatérations de l’enfant, ni même de redescendre sur terre, alors elle émit un long « euh » discret et chevrotant. L’intervention d’une grande prêtresse plus apprêtée et visiblement nettement plus importante sembla la secourir. La mite serra nerveusement la main de l’élégante Elvyna et se râcla la gorge avant de se présenter.

« – Ocello Chiaro. Ce n’était qu’une plaisanterie bien sûr, je fais toujours de mon mieux pour être ponctuelle… Ajouta-t-elle en un souffle timide. Ses joues se rosirent à la vitesse de la lumière et elle creusa ses fossettes en un sourire terriblement gêné. Confuse et secrètement agacée par la situation, elle hésita un instant entre s’arrêter là et lécher les bottes de la Prêtresse de Premier Ordre afin de s’éviter les ennuis ; cette soirée avait déjà eu son lot de surprises et de tension, il n’était pas question de se mettre une haut gradée à dos. Le Papillon dégagea une mèche de sa vue et poursuivit. Les chants étaient superbes, vous avez dû vous entraîner longtemps pour atteindre une telle harmonie, n’est-ce pas ? »


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MessageSujet: Re: Les Vêpres aux Chandelles   Les Vêpres aux Chandelles Icon_minitimeVen 25 Fév - 10:48

Elvyna sentit instantanément que son arrivée n'était pas synonyme de joie ou encore de détente pour ses deux consoeurs. Instantanément, leurs corps s'étaient raidis, elles balbutiaient quelques mots dans lesquels la Sindarine notait sans grande difficulté de nombreuses émotions négatives. Parfois, son pouvoir agissait passivement et dans ces moments là, elle se sentait bien plus empathe que magicienne. Elle observa la dénommée Nasaq pendant plusieurs secondes. Son apparence détonnait énormément dans la foule, mais plutôt que la juger, la jeune femme fut intriguée. Il devait bien y avoir une raison pour que son apparence physique lui importe peu. Une pointe de jalousie vient alors la taquiner, elle qui se couvrait de maquillage, de bijoux, de différents artifices pour avoir confiance en elle. Lorsque la jeune fille prit sa main, elle put lire dans son regard un certain dégoût, qu'elle décida tout simplement d'ignorer. Cela ne servait à rien de se formaliser des expressions d'autrui, et Elvyna n'était pas venue aux Vêpres pour se faire des ennemis.

« Enchantée de vous rencontrer, Dame Nasaq. ». Elle posa ensuite son regard sur l'hermine, et son cœur se mit à fondre. La Sindarine adorait les animaux à un point ou cela devenait dangereux pour elle, et elle dut se faire violence pour ne pas approcher le mustélidé pour lui prodiguer quelques caresses. Cet animal n'était pas dangereux, de par sa nature silencieuse et pour être tout à fait franche, son côté peureux et opportuniste, cependant il restait un être vivant et elle n'aurait su forcer un contact non désiré. Elle se contenta de fixer ses petits yeux, alors que les siens se remplissaient d'un éclat et que son sourire s'élargissait au fur et à mesure de son observation. Elle secoua la tête et reprit ses esprits. « Elle est adorable. Il, peut-être ? Dans tous les cas ne vous en faites pas, votre hermine a tout a fait sa place auprès de nous, et auprès de Kesha. ». Elvyna se retourna vers la Yorka et se rendit compte assez rapidement que ses taquineries n'avaient pas eu l'effet escompté. « Je.. ». Elle s'arrêta sur les deux jeunes filles, tenant son menton avec une de ses mains, le bras posé sur son autre coude.

« Je suis désolée si j'ai pu vous effrayer. Ce n'était pas mon intention. Et pour l'histoire des chandelles.. Je plaisantais. Je ne tiens à réprimander personne, ce n'est ni ma place ni mon rôle. Aujourd'hui, je suis une prêtresse comme une autre. ». Elle se tritura les mains, montrant au final une bien plus grande nervosité que ses deux nouvelles connaissances. La Sindarine n'avait pas honte de ses émotions, elle ne craignait point de montrer qu'elle se fourvoyait régulièrement. Sa maladresse était connue parmi les Prêtresses de premier ordre, mais son image auprès des apprenties détonnait complètement avec ce qu'elle était réellement. « Je suis réellement enchantée de faire votre connaissance, Dame Ocello. ». Elle fit une pause avant de reprendre. « Si je puis me permettre, vous êtes magnifique. ». Encore une fois, Elvyna n'avait pas su fermer sa bouche ou tourner sa langue sept fois à l'intérieur avant de parler. Les Yorkas lui faisaient toujours cet effet : la fascination, l'admiration, peu importe l'animal auquel ils étaient associés.

Quand le sujet des chants arriva sur le tapis, la jeune femme se mit tout simplement à rire nerveusement. « Pour être honnête avec vous, je suis ravie que nous soyons autant à chanter. Les voix des autres Prêtresses couvrent assez bien la mienne. Peu importe l'entrain et la motivation que j'y mets, je ne suis pas faite pour chanter. Quant à l'entraînement, cela fait plusieurs années que je m'occupe des Vêpres, le tout est de ne pas s'oublier dans les prières. ». Elle se retourna pour observer ses autres consœurs d'un œil distrait avant d'en revenir aux deux jeunes demoiselles. « Je suis consciente que ce genre de cérémonie n'est pas fait pour tout le monde. Par ailleurs, je n'ai pas souvenir de vous avoir déjà croisé au Temple. J'imagine que vous passez la majeure partie de votre vie à l'extérieur de ces murs. Comme je vous envie. ». Son regard se posa plus intensément sur la Gorgoroth. « Que faites-vous, d'ordinaire ? Je suis curieuse d'en apprendre plus. Vous aussi Dame Ocello, évidemment. ». Elle leur montra ensuite du doigt quelques sièges disposés un peu plus loin, entourés de vivres divers et variés. « Que diriez-vous d'aller nous asseoir ? ».
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MessageSujet: Re: Les Vêpres aux Chandelles   Les Vêpres aux Chandelles Icon_minitimeLun 28 Fév - 7:15




Contre toute attente, cette prêtresse aux allures sophistiquées, sembla s'attendrir le plus naturellement du monde face à Aunarpuq qui la dévisageait pleine de curiosité. Cette spontanéité leva de suite les angoisse que nourrissait Nasaq et la crainte de se voir mettre à la porte du Temple pour avoir une fois de plus enfreint le règlement. Et comme si Elvyna avait deviné ses craintes, la prêtresse eut des mots à l'égard de son hermine, d'une bienveillance toute aussi inattendue que bienvenue. Apparemment, cette prêtresse n'était pas une prosélyte du protocole ce qui enchanta Nasaq et qui lui adressa en retour un large et franc sourire. L'atmosphère semblait se détendre agréablement. Mais tandis qu'Elvyna s'adressait à la jeune Yorka, Nasaq comprit qu'elle devait conserver un minimum de convenances tout de même. Aux mots qu'elle avait prononcé, ce ne devait pas être une simple prêtresse, peut-être était-ce une prêtresse de premier rang ? Ou bien une invitée toute particulière ? Pourtant Elvyna montrait des signes de nervosité certains en jouant avec ses doigts à moins que cela ne soit qu'une simple habitude. Difficile à dire lors du premier abords. Quoi qu'il en soit, sa spontanéité naturelle et rafraîchissante avait mise de favorable prédisposition Nasaq à son égard, chose relativement inaccoutumée ces derniers temps... Après ces quelques mots de présentation échangés, Elvyna les invita aimablement à s’asseoir toutes trois afin de poursuivre cette conversation. Et tout en se dirigeant vers quelques chaises encore libres, Nasaq remercia silencieusement Kesha pour son coup de pouce. Cette prêtresse qui lui était jusque là une parfaite inconnue, ne l'avait ni gourmandée ni fait cas de ses maladresses précédentes. De surcroît, elle lui montrait un intérêt non feint. Finalement, la soirée serait plus plaisante qu'elle ne l'avait espéré.




Par contre, Nasaq se demanda ce que voulait sous-entendre Elvyna en disant que ce genre de cérémonie n'était pas faite pour tout le monde... Le peu d'échange qu'elle avait eu avec cette prêtresse lui laissa à penser tout de même qu'il n'y avait dans ses propos rien de désobligeant et qu'elle n'avait sûrement pas voulue être blessante. Mais ces propos mi-figue mi-raisin la laissèrent légèrement dubitative. Très rapidement, Nasaq chassa ses bilieuses pensées qui trop souvent venaient s'immiscer dans son esprit et l'empoisonner. Si ça continuait, elle allait devenir comme sa sœur, toujours préoccupée et complètement paranoïaque. Nasaq s'y refusa tout net, elle voulait partager un bon moment et en apprendre plus sur ces deux consœurs. Comment toutes deux vivaient-elles cette Fièvre ?  L'une d'elle avait-elle eut connaissance d'un remède ? Ou du moins d'informations sur son élaboration ? Mais était-ce bien le moment d'aborder de tels sujets... D'un autre coté, partager son sentiment politique sur les prochaines élections pouvait s'avérer être délicat et même périlleux. Nasaq jugea donc plus prudent de ne répondre qu'à la question et d'éviter de se laisser porter puis largement déborder par son enthousiasme habituel...




Prenant place sur un siège, elle préféra ignorer la collation toute proche et qui pourtant lui faisait grandement envie. Cependant, Nasaq se doutait de ce qui pouvait se produire et elle voulait à tout prix faire bonne impression. Déjà elle devrait être attentive pour ne pas monopoliser la parole. Ensuite se concentrer pour utiliser un vocabulaire convenable pour une prêtresse et donc s'abstenir de ponctuer de-ci de-là ses phrases avec un juron blasphématoire. Sans oublier de se défendre des digressions acerbes qu'elle tenait assez aisément à propos de toutes choses qu'elle jugeait illégitimes ou injustes, bref plus généralement sur le pouvoir et son exercice. Le genre de conversation qui déplaisait fortement à de nombreuses de ses consœurs dans le Temple... Cet exercice exigeait déjà toute sa concentration, alors il lui était impensable de se laisser distraire par quelque nourriture, pire encore de parler la bouche pleine sans s'en rendre compte... Pourtant, une pensée éminemment coupable lui traversa furtivement l'esprit.




/* Fichtre ! Quoi qu'un p'tit godet de pinard de derrière les fagots serait le bienvenu... */





Nasaq posa sur Elvyna ses deux grands yeux noirs ingénus et francs, entourés de ses immuables cernes violacés. Au premier abord, elle se demanda bien quoi lui répondre. N'avait-elle pas entendu ses propos avec Ocello ? D'un autre coté, si elle les avait entendu, elle n'aurait sûrement pas posé cette question. Ayant remarqué qu'Ocello c'était lassée, devoir recommencer la mis quelque peu dans l'embarras. D'un autre coté, elle devait bien reconnaître que cette situation l'amusait. Et d'une voix étrangement grave et sourde pour sa corpulence, elle lui répondit spontanément mais avec politesse:




-"Je suis dans le ministère de Sœur Sidonie, prêtresse de premier rang, qui à crée la Section Deux. En tout et pour tout, nous sommes six moi y comprise. Y a Aubérie et Anathalie, les deux plus jeunes, ensuite Fleruiane la plus coquette de nous six, puis Marion, c'est elle la futée et en dernier Hermeline qui elle adore les sucreries mais est aussi la plus sage d'entre-nous. En fait, nous avons accomplis notre noviciat ensemble et une fois notre investiture obtenue, nous avons intégré la Section Deux. Notre mission depuis la Grande Fièvre est de nous occuper des pauvres et des indigents qui campent tout autour du Temple. Nous leur distribuons de la nourriture et quelques soins médicaux de première urgence mais tout cela est hélas sans comparaison aux soins dispensés dans le Temple... On fait de notre mieux avec le peu de moyen dont nous disposons. Le travail est particulièrement pénible et les conditions difficiles le rendent parfois dangereux, mais si nous pouvons les soulager un peu de leurs peines et de leurs douleurs, cela nous réchauffe tout de même un peu le cœur et nous redonne courage pour le lendemain. Voilà nos journées..."





Son ton avait changé sur les dernières phrases, la candeur s'était évaporée laissant place à la tristesse coutumière lorsqu'elle abordait ce sujet et son regard lui, reflétait un accablement terne et usé. Elle essaya de se ressaisir mais ne put qu'afficher un sourire émoussé à Elvyna. Nasaq fit tout son possible pour chasser au plus vite les images intolérable qui revenaient la hanter. En présence de ses consœur, elle refusait de se montrer faible et encore moins abattue. Elle ne s'en sentait pas le droit car pour toutes, ou du moins pour la plupart, c'était là aussi leur pain quotidien. Le pire sentiment à son égard aurait été d'éprouver pour elle de la compassion ou bien de la pitié. Cela lui aurait été intolérable. Un peu gênée, Nasaq sentie quelque chose sur ses genoux, Aunarpuq s'y était blottie. Décidément cet animal avait un don pour les diversions ! Caressant machinalement la douce fourrure blanche de l'animal, Nasaq jeta un regard curieux du coté d'Ocello. Elle attendait avec impatience ce qu'allait dire le petit papillon dont finalement elle ne savait rien, tout comme pour Elvyna d'ailleurs.




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MessageSujet: Re: Les Vêpres aux Chandelles   Les Vêpres aux Chandelles Icon_minitimeSam 5 Mar - 22:22

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Le compliment de la belle Sindarine enflamma ses joues déjà rosées par l’embarras, dessinant désormais deux grandes taches rouges sur son visage. Le papillon balbutia sans jamais prononcer un remerciement réel tant il était gêné. Il ne savait pas vraiment quoi faire de telles gentillesses. Le Syliméa, lui, savourait particulièrement la situation. Ce soir-ci, il ne pourrait pas en profiter, mais il ne pouvait que se réjouir de voir tout l’art qu’il avait mis dans la création d’Ocello porter ses fruits. La jeune Yorka sembla chercher à enfouir son visage dans sa propre fourrure ; elle aurait voulu disparaitre pour mieux fuir les flatteries, mais en se recroquevillant de la sorte, elle prenait le risque d’attendrir encore davantage. Comme c’était fâcheux.

Plume suivit ses deux consœurs quand elles allèrent s’installer sur des fauteuils non loin de là, mais elle demeura muette jusqu’à ce que les quatre yeux se posent vraiment sur elle. Ses collègues étaient bavardes et mourraient visiblement d’envie d’ouvrir leurs cœurs, quand bien même c’eût été auprès d’étrangères. Beaucoup ressentaient ce besoin. Ocello était habituée à jouer le rôle de réceptacle aux déversements verbaux d’inconnus éprouvés, aussi retrouvait-elle progressivement sa zone de confort. Il était si aisé de se confier à la mite fluette aux grands yeux attentifs, si facile de compter sur la douce infirmière au sourire lumineux. Cette atmosphère de franchise et d’intimité était littéralement ce pourquoi elle était née, alors elle se redressa, un bien-être moral tirant sur sa silhouette maintenant droite et fière.

Les mots de Nasaq étaient portés par une fatigue poignante, un ton diablement révélateur de la véracité de ses propos. Il aurait été bien difficile de certifier sur le moment que la Gorgoroth était réellement aussi fourbue qu’elle le prétendait, et qu’elle ne cherchait pas à invoquer l’apitoiement d’autrui par un efficace jeu d’actrice. Après tout, elle l’avait admis elle-même ; avoir l’air las était dans sa nature. Mais sans doute était-ce là le cynisme du docteur qui pointait. Ocello – l’essence d’Ocello – ne doutait pas. L’affliction de l’enfant était réelle, profonde, injuste et accablante. Une moue attristée jeta une ombre sur les traits de la Yorka, qui laissa cette expression persister une minute avant de l’effacer lorsqu’on se tourna vers elle dans l’attente de sa contribution.

« – En temps normal, j’exerce en tant que prêtresse itinérante. Je voyage avec les caravanes et autres convois entre Hellas et Tyrhénium et essaye de mon mieux de répandre la parole et les soins de Kesha au-delà des frontières. Je suis faite pour voyager, et je suis un peu frileuse… Elle rit amèrement et se remit à faire des nœuds avec ses doigts. Je ne suis initiée que depuis un an alors depuis le début de l’épidémie, on m’envoie faire tout ce qu’une prêtresse peu expérimentée peut faire ; livrer le linge, changer l’eau, décharger les arrivées de vivres et de remède, inscrire les patients dans les registres, aider à la documentation… Je ne sauve pas les vies, en bref, mais je fais en sorte de ne pas rester dans les pattes des aînées et de leur faire gagner un peu de temps ici et là. Elle se renfrogna, une mine nouvellement abattue chassant tout optimisme. J’aimerais être plus utile, mais je suis un peu dépassée. Et elle conclut sa présentation d’un reniflement discret. »


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MessageSujet: Re: Les Vêpres aux Chandelles   Les Vêpres aux Chandelles Icon_minitimeDim 8 Mai - 19:04

La prêtresse leva un sourcil suite aux déclarations de la jeune fille qu’elle venait à peine de rencontrer. Ainsi elle faisait partie du ministère d’une de ses sœurs de premier rang. Elvyna afficha une moue quelque peu déconfite, elle qui passait son temps au Temple ne parvenait pourtant à se souvenir des ministères de chacune de ses camarades. A vrai dire, elle-même actuellement ne trouvait pas le temps de s’occuper de ses secondes. La fièvre, envahissante et cruelle, mit un terme à ses divagations et aux cours qu’elle tentait tant bien que mal de prodiguer aux nouvelles recrues. La Sindarin se mordit les lèvres. Ses pouvoirs se manifestant parfois sans qu’elle n’y prête gare, la tristesse manifeste de la demoiselle aux yeux cernés l’accablait d’autant plus. Ne savait elle garder ses questions pour elle ? Sa curiosité semblait causer de la peine à cette nouvelle rencontre, provoquant un regret immédiat de la part de la prêtresse. Elle laissa quelques secondes passer pour réfléchir à ce qui serait la meilleure approche, avant qu’un soupir ne s’échappe de l’entre ouverture de ses lèvres. Il était trop tard pour rattraper sa maladresse, mais il n’était point trop tard pour réussir à y donner une issue positive.

Les paroles d’Ocello confirmèrent ce qu’Elvyna devinait déjà. Elle s’était approchée de ceux que l’on ne considère point, de ceux à qui on confie les tâches les plus ingrates sans pour autant leur accorder la reconnaissance nécessaire. Elle plissa les yeux, s’attardant sur le papillon qui ne cessait de l’émerveiller par sa nature fantasque. La mélancolie des deux demoiselles se glissait progressivement dans les pensées de la Sindarin qui redressa ses épaules et secoua brièvement la tête. Il n’était pas l’heure de se laisser dépasser par les évènements. « Je pense que vous êtes essentielles. ». Elle prit une pause de quelques secondes comme pour laisser ses mots s’ancrer dans leurs esprits, avant de reprendre. « Je regrette la situation dans laquelle nous sommes, et je regrette d’autant plus que tout cela retombe sur vos épaules. » Elle posa ses yeux sur Ocello plus précisément. « Vous sauvez des vies, à votre manière. Si personne ne s’occupait des tâches qui vous sont attitrées, l’élaboration d’un remède et le soin aux malades serait retardé considérablement. ». Un maigre sourire accompagnait ses paroles. « Bien sûr, il est facile pour moi de vous complimenter sur vos travaux alors que je n’en connais la nature que par vos mots. Je n’ai aucune idée de la difficulté des travaux que vous effectuez. Lors de mon apprentissage, il y’a quelques centaines d’années, nous n’étions pas dans une situation aussi précaire, aussi désastreuse. ». Elle passa une main dans sa chevelure dorée, comme pour si elle cherchait à s’empêcher de dissocier et tentait de reprendre la main sur son environnement. Son empathie avait tendance à prendre le dessus et à la dominer plus que de raison.

Son visage sembla enfin s’illuminer d’un sourire plein d’optimisme non feint. Elvyna, à sa manière, savait que la fièvre finirait par les quitter et que bientôt, tout cela ne serait qu’un amer souvenir ayant emporté des vies sur son chemin. Son âge lui donnait une sagesse parfois peu convenue dans des circonstances aussi funestes. « Je suis sûre que nous allons trouver comment endiguer la fièvre. Mes prières à Kesha ne vont que dans ce sens, et la Déesse saura nous récompenser de nos efforts. ». Elle montra d’une main les collations à sa droite, voyant que personne n’osait se servir, faisant signe de s’y intéresser avant de reprendre. « Pour ma part, je m’occupe des blessés ici au Temple. Je n’ai malheureusement plus vraiment le temps de m’occuper d’accueillir les nouvelles recrues, ce que je regrette énormément. C’était mon activité favorite. Il faut dire qu’aujourd’hui, toutes les mains désireuses de se rendre utile pour contrer la fièvre sont les bienvenues, cependant je préférais quand je pouvais prendre mon temps avec chacune d’entre elles. ». Une pointe de nostalgie dans la voix, la Sindarin s’arrêta pour saisir une coupe d’un breuvage ressemblant à du vin, le remuant dans son verre entre ses doigts fins. « J’imagine que pour beaucoup de sœurs ici présentes, cette fête semble être décalée par rapport à la situation actuelle. Cependant, je suis réellement ravie que celle-ci ait lieu, car elle m’aura au moins permis de vous rencontrer toutes les deux. ». Un sourire étendit ses traits alors qu’elle prit enfin une gorgée de sa boisson, le cœur plus léger après s’être confiée mais également après avoir pris connaissance de ce que les nouvelles prêtresses pouvaient bien avoir à faire durant ces temps difficiles. Ce n’était une surprise pour personne mais Elvyna n’avait jamais vraiment été du genre à donner les ordres, aussi elle appréciait ces instants avec les deux demoiselles, les savourant avec une béatitude non feinte, car elle savait malheureusement qu’ils prendraient rapidement fin.

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MessageSujet: Re: Les Vêpres aux Chandelles   Les Vêpres aux Chandelles Icon_minitimeLun 11 Juil - 11:31





les liens du sang sont quelque chose d'à la fois particuliers et imprévisibles, hors de toute raison et de compréhension à ceux qui ne le partagent pas. Nasaq avait été missionnée au sein du Temple pour espionner certaines Hautes-Prêtresses et maintenant elle parlait sans plus de retenues à des inconnues sans véritablement se méfier de qui que ce soit. Juste parce qu'elle avait besoin d'un peu d'humanité qui lui faisait si souvent défaut, d'attention ou bien d'un peu de considération, sachant que tout cela n'était juste qu'un mirage, l’expression même de sa vanité. Etait-elle en plein pêché d'orgueil ? Allaatkasik l'avait pourtant prévenue de ce genre de situation, mais elle ne voulait y croire, toutes ne pouvaient être aussi méchantes ou corrompues. Ce soir, elle avait enfin trouvée deux consœurs avec qui elle pouvait librement échanger. Grande était la tentation et aussi grande devait être sa méfiance. Cette piqûre, plus qu'un rappel à l'ordre, la blessa au plus profond d'elle-même, mais peut être cela lui sauverait-il le vie ? Ou bien bien même sa nation qu'elle aimait tant ? En aucun cas elle laisserait le sort de Cimméria se jouer sur sa faiblesse lors d'une soirée.




Tout premièrement il était urgent de savoir certaines choses avant d'aller plus avant. Qui était cette Elvyna finalement ? Bien entendu la raison m'aurait poussée à m'éclipser pour se je puisse renseigner au près des registres du Temple. Qu'elle ne me connaisse pas personnellement, c'était tout à fait probable. Mais ne jamais avoir entendu de la Section Deux ? Plus difficile à croire quand même. Sans oublier mon cumul de sanctions... Si véritablement elle résidait en ces lieux depuis plusieurs mois, il devenait difficile de croire en la véracité de ses propos. Par contre, peut-être voulait-elle simplement se protéger de ma réputation sulfureuse ? Ce qui est aussi à envisager... Mais là, j'étais toute seule...




Plus inquiétante, était cette prêtresse itinérante. L’itinérance ? Quel meilleurs moyen d’infiltrer un système... Des fois je maudis ma sœur pour me mettre de telles idées dans la tête mais intimement, je sais bien qu'elle à raison, qu'elle sait ce qu'elle fait. C'est dans ces moment là que je regrette d'avoir quitté mon patron à Gaéaf ! La vie y était plus simple et ma voie en tant que Ladrinis y été toute tracée. Pourtant, je ne regrette en rien ma vocation pour Kesha, sauf que j'aimerais vivre dans un monde plus simple et plus juste. Bon, il faut vraiment que je me reprenne, c'est pas le moment de craquer mais d’analyser la situation. Que puis-je savoir Elvyna actuellement ? Aucune connaissance de se qui passe dans le Temple. Elle ne sais même pas les taches effectuer pas ses autres consœurs et pourtant, elle nous parle d'un temps très ancien, remontant à plusieurs siècles... De plus, elle nous félicite de notre travail, ça c'est très étrange de la part d'une soi-disant prêtresse de premier rang. Finalement, elle cache peut-être son véritable rang. Quant à l'autre lépidoptère, ses paroles jettent un doute. Qu'est-ce qu'elle fait ici ? Elle craint le froid et la voici dans la nation des glaces... C'est limite tout de même... Et puis ce rire amère et sa manie de jouer avec ses doigts... Y a un truc qui cloche comme me le dirait ma sœur. Franchement orpheline, je m'en sortais bien mieux. Bon, sale soirée en perspective. Au pire, je rameute la Section Deux et là ça va être un foutoir pas possible, le danger est là mais je ne le vois pas...




Je regardais Elvyna sans vraiment la voir. A son sujet, je ne pouvais que rester dubitative. Par contre, c'est avec toute mon attention que je posais mon regard sur la Yorka, attendant la moindre de ses réactions.


 

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MessageSujet: Re: Les Vêpres aux Chandelles   Les Vêpres aux Chandelles Icon_minitimeSam 20 Aoû - 21:15

Les Vêpres aux Chandelles Banniz12


Plus aimable encore que ce que laissait supposer son apparence, la prêtresse de Premier Ordre entreprit de consoler ses consœurs moins gradées en soulignant la valeur de leur contribution. Ocello baissa des paupières timides et se tortilla de plus belle, ne sachant décidemment plus comment recevoir les louanges de son aînée. La Sindarine avait, de surcroît, toutes les bonnes manières, car elle faisait preuve d’une politesse et d’une démagogie remarquables. La noblesse qui émanait de ses moindres faits et gestes évoquait une admiration envieuse à la Yorka. Elle se sentait bien minable à ses côtés.

La soirée avait été longue et sportive, aussi le Syliméa commençait-il à crier famine. Les yeux globuleux du Papillon glissèrent vers des mets disposés sur un guéridon non loin de là, un meuble peu décoré qu’on avait vraisemblablement traîné ici depuis une cave. Les canapés avaient été soigneusement répartis sur un plateau au métal terne mais de nombreuses mains avaient déjà semé le chaos dans leur arrangement, certaines en ayant même extrait des ingrédients pour mieux les laisser de côté. La truite crue n’avait pas l’air de plaire. Ocello esquissa un sourire invisible ; c’était bien là la seule trace de chair animale, et on lui en avait laissé deux morceaux solitaires. Après avoir retiré ses moufles sans précipitation, elle tendit un petit bras délicat vers un amuse-bouche entier et, à la manière d’un prestidigitateur, fit glisser les pièces de poisson dans sa paume afin de s’en saisir sans que personne ne remarque sa cupidité. Son visage s’illumina d’une curiosité espiègle lorsqu’elle approcha le petit-four de ses lèvres ; elle n’aurait su dire ce qu’était la tranche verte, ni les petites baies qui couronnaient le tout, mais l’aliment dégageait une odeur fraîche et plaisante. Au lieu de le consommer d’une bouchée, elle croqua dedans, et ramena les mains sur ses genoux comme si elle comptait avaler la seconde moitié dans un petit moment.

La chose s’avéra plutôt fade, et puis de toute façon, des portions aussi minuscules ne risquaient pas de satisfaire le carnivore affamé. Ocello passa une langue discrète sur ses lèvres et fixa le demi-canapé qui lui restait dans les mains avec tristesse. Il n’était pas question de laisser paraître une trop grande frustration, cela dit, il n’était pas non plus nécessaire de feindre un estomac noué. Après tout, les trois prêtresses venaient d’échanger sur le travail harassant et les nombreux déplacements qu’elles subissaient depuis maintenant des semaines. L’Éphémère leva les yeux sur ses sœurs – qui devaient avoir remarqué l’état de méditation dans lequel elle se nourrissait d’une menue tartelette – et leur adressa un sourire gêné avant d’engloutir la seconde bouchée de son repas, non sans glisser un autre morceau de truite entre ses lèvres par la même occasion. Un rire mélancolique précéda ses mots.

« – J’ai l’impression de ne pas avoir mangé depuis des semaines… Elle se racla la gorge avant de poursuivre. L’ambiance m’affecte plus que ce que je pensais. Nous avons tant à penser… Elle accompagna ces dernières paroles d’un léger sourire, ne souhaitant pas se donner des airs de geignardes. Je n’ai jamais connu de Grande Prêtresse, mais j’ai l’impression que cette absence pèse sur les cœurs. Cette élection est importante… N’est-ce pas ? Son ton était presque craintif, très loin de celui d’une question rhétorique. Elle cherchait réellement à comprendre les enjeux politiques autour d’un rôle qu’elle n’avait jamais vu joué. »

Si seulement cette conversation pouvait prendre un cours controversé.


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MessageSujet: Re: Les Vêpres aux Chandelles   Les Vêpres aux Chandelles Icon_minitimeDim 12 Fév - 19:53


 
LES VÊPRES AUX CHANDELLES
     MINI-EVENT – Le Temple de Kesha

   
◈ INARI AWAI ◈


Inari
Une courte pause s’imposait – peut-être pour chercher les mots qui décriraient le mieux le vide laissé par Irina Dranis, ou peut-être simplement pour contempler ce vide en silence et apprécier sa profondeur, encore une fois. Cette respiration, elle suffit à invoquer un souffle nouveau dans cette scène trop sage et trop polie. C’est une voix suave, porteuse d’un accent hautain, qui répondit à Ocello. La Belle d’Opale surgit derrière elle, l’entrain de son pas exposant largement ses longues jambes blanches entre les pans de sa jupe.

« – C’est une question rhétorique, n’est-ce pas ? La sublime Sylphide jeta un regard agacé à une vieille dame qui avait tenté de l’alpaguer, puis elle réajusta élégamment son corsage avant de poser les mains sur le dos d’un fauteuil inoccupé. Les trois prêtresses levèrent de grands yeux sur elle, surtout les deux plus jeunes, à qui elle s’adressait pour la première fois.

– Dame Awai, je vous présente Nasaq et Ocello, intervint doucement Elvyna. Elle désigna les novices d’un geste courtois de la main, son sourire affable devenu immortel. Vraisemblablement, la nouvelle venue ne l’intimidait pas… Il y avait pourtant de quoi, car si son nom était rarement connu des plus fraîches recrues, Inari Awai restait une femme terrifiante de charisme. Son visage, digne de la plus belle des poupées de porcelaine, n’exprimait jamais qu’une noblesse dédaigneuse, et cela lui allait à ravir.

– N’est-ce pas malheureux ? L’élection se fait attendre depuis si longtemps que nos plus jeunes recrues sont incapables d’en appréhender l’urgence. Elle contourna la chaise à laquelle elle s’était ancrée et s’y assit en croisant théâtralement les jambes. Animée par un émoi profond, elle secouait la tête négativement en ourlant ses lèvres rouges. Vous n’avez jamais connu notre ordre sous la direction d’une Grande Prêtresse, je présume ? Elle s’était tournée brusquement vers Nasaq et Ocello et avait plongé ses yeux sombres dans les leurs, l’une après l’autre. J’admire votre courage. À votre place, j’aurais rejoint les rangs de Dame Lehoia il y a bien longtemps. Sur son siège, Elvyna sembla se raidir. Sa collègue avait levé un doigt dramatique pour souligner ses propos alors qu’ils flirtaient dangereusement avec le blasphème. L’elfe se racla la gorge avant de changer de sujet.

– Hrm. À ce propos, comment se portent nos invitées Gélovigiennes ? Inari haussa les épaules en fermant les paupières.

– Elles sont sur le départ. On dirait qu’elles ne sont pas venues pour papoter avec n’importe qui. Son ton restait fidèle à ses manières, détaché et méprisant, mais à en croire ses battements de cils, elle était légèrement contrariée. Elvyna savait pertinemment ce que cela signifiait ; la rencontre entre l’ambassadrice et les suivantes d’Othello ne s’était pas très bien passé. Elle bondit sur ses pieds, une main blessée sur sa poitrine.

– Je les ai à peine saluées ! Veuillez m’excuser, je ne peux faillir à ce devoir. À bientôt Nasaq, à bientôt Ocello. Et elle disparut d’un pas preste après s’être inclinée. »

Inari défit les plis de sa jupe avant de placer ses mains sur ses genoux et de toiser les jeunes filles qui lui faisaient face. Elle aurait sans doute aimé ruminer seule mais d’un autre côté, Kesha lui offrait là l’occasion de rencontrer des prêtresses naïves et ignorantes… Ce n’était pas le genre de cadeau qu’elle refusait sans réfléchir. Muettes, clairement désemparées par sa présence, la Yorka et la Gorgoroth paraissaient s’être statufiées. Le menton haut, elle lança un assaut de front.

« – Si vous en aviez l’autorité, demoiselles, pour qui voteriez-vous ? »
 


   



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