De flammes et d'hérésie [Event "Fièvre de cendres"]

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• Eryllis: 3
• Ladrinis: 9
• Eclaris: 5
• Prêtresses: 5
• Cavaliers de S.: 5
• Nérozias: 6
• Gélovigiens: 3
• Ascans: 0
• Marins de N.: 4
• Civils: 15

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- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

Code par MV/Shoki - Never Utopia



 
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 De flammes et d'hérésie [Event "Fièvre de cendres"]

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Pandora Vanes
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Pandora Vanes
MessageSujet: De flammes et d'hérésie [Event "Fièvre de cendres"]   De flammes et d'hérésie [Event "Fièvre de cendres"] Icon_minitimeMer 21 Avr - 19:49




D'une Rose à une autre.

Enfant des Lions, si tu lis ces mots c'est que ton chemin croise aujourd'hui nos desseins. Que la crainte te quitte, que l'histoire qui te fut enseignée ne soit pas ta seule vérité, la Rose Noire ne souhaite pas utiliser ses épines mais offrir son savoir. À toi qui cherche le bien du peuple, à toi qui le soigne de ces maux inconnus, à toi qui te penche à l'oreille des invisibles, la Rose Noire t'offre un cadeau.

Enfant des Lions, nous ne craignons pas les crocs de tes ainés, nous ne frémissons pas à leurs rugissements et si le même sang coule dans tes veines, nous ne te tiendrons pas coupable de leurs défauts. Fille d'Istheria, c'est dans notre main tendue que tu trouveras le savoir qui te manque. Nous ne demanderons en retour que l'utilisation de cette connaissance pour le bien de ceux que tu appelles ton peuple.

Enfant des Lions, ton chemin n'est pas encore tracé et si les statues de lions ailés cernent ton destin, sache qu'il y aura toujours à leurs pieds, des roses qu'il ne tient qu'à toi de cueillir.

D'une Rose à une autre,

La Rose Noire


Le mot était posé ouvert sur un coin de la coiffeuse devenue bureau de fortune, comme si il avait été oublié là, à côté d'un monticule de parchemins et de livres ouverts. Non loin se trouvait la rose aux pétales noirs qui l'avait accompagné, entre les doigts pâles d'une jeune femme qui faisait rouler la tige, distraitement, comme un nouveau tic. Ses long cheveux roses en désordre sur ses épaules, toujours vêtue comme la veille, si ce n'étaient quelques ceintures et ornements qui avaient rejoins le sol ou pendaient mollement sur un paravent, Pandora se tenait devant la fenêtre de sa chambre. Les yeux dans le vide, elle avait regardé sans les voir les lunes s'éteindre alors que l'aube n'avait pas encore teint le ciel des couleurs de cette nouvelle journée. Les traits tirés et l'air tout à fait absente de son enveloppe corporelle, celle qu'on avait appelé "l'enfant des Lions" s'était égarée.

...

Lorsqu'elle était arrivée dans sa chambre et qu'elle avait trouvé la rose, elle avait hésité. Elle aurait pu appeler la garde et faire fouiller sa chambre et le palais à la recherche de celui qui avait pu s'introduire ici sans être remarqué. Un nérozia se baladant dans le palais ducal, c'était inadmissible mais un nérozia s'introduisant dans la chambre de la fille du duc, c'était le déshonneur pour tous les gardes en poste cette nuit là. Ce n'était pourtant pas pour épargner les gardes du châtiment qui les attendait que Pandora n'avait pas crié. Elle avait été curieuse. Un mot et une fleur, ce n'était rien après tout. Un message des Nérozias, elle n'aurait sans doute pas du y toucher mais lire ne l'engageais à rien, lire était innocent et sans conséquence. Elle savait avant même d'ouvrir le pli, qu'elle se mentait à elle-même, lire avait toujours une conséquence.

À la première lecture, elle avait été rassurée, les nérozias ne cherchaient pas les ennuis et elle s'était attendu à un discours bien moins poétique de leur part. Peut-être n'étaient-ils finalement pas les loups sanguinaires qu'on lui avait décris ? Ils voulaient aider le peuple et pensaient que lui donner certaines connaissances pourrait l'aider elle qui poursuivait le même objectif. Le mot était posé sur une pile de livres mais, cette pile était déjà là la veille, elle était constituée des derniers ouvrages qu'elle avait pu recueillir de la bibliothèque des Lumières, de l'académie de Luminéa mais aussi de la bibliothèque ducale, il fallait bien avouer qu'elle ne se souvenait plus vraiment, d'où provenaient chaque livre. Sur cette pile avait été ajouté un petit carnet sur lequel elle avait trouvé le message de la Rose Noire.

Poussée par la curiosité, Pandora prenait la pile de livres et s'installait à son bureau. Lorsqu'elle ouvrit le carnet le sommeil l'avait quitté, poussé à la porte par l'excitation de nouvelles découvertes et de secrets dévoilés.

...

Le carnet était ouvert sur le bureau, en parti recouvert d'autres livres et parchemins, comme si il n'était qu'une pièce du puzzle déconstruit qui s'étendait dans toute la chambre de la jeune femme. Un puzzle macabre que l'apprentie éclari avait essayé d'assembler, avec fougue d'abord, puis gagnée par la panique et finalement avec l'énergie du désespoir.

Statufiée devant la fenêtre de sa chambre, la silhouette presque sans vie de la petite princesse de Vanes n'était pourtant pas gagnée par l'apathie. Sous son front couvert de mèches contrariées, elle couvait la fièvre d'une réflexion intense.

Le savoir que lui offrait la Rose Noire était terrifiant et trop lourd à porter seule. Elle avait eu l'intention de réveiller ses parents désormais couchés, de leur révéler l'affreuse fin vers laquelle se précipitaient tous les malades atteins de la fièvre et même si elle devait être rabrouée pour avoir touché à une lettre des Nérozias, ce n'était rien en comparaison de son silence. Voilà plusieurs heures maintenant, qu'elle s'était levée avec cette intention mais elle n'était pas encore sortie de sa chambre.

...
Lorsqu'elle s'était levée, le carnet en main, un paquet de feuilles manuscrites lui étaient tombées sur le pied. En les ramassant, elle ne pu empêcher ses yeux de lire, presque par automatisme, les quelques lignes qui se trouvaient désormais devant elle. Elle ne se souvenait pas d'où lui provenait ces notes mais, en les parcourant, elle eut l'étrange sensation de les avoir déjà lu, il y avait de cela longtemps. Peut-être était-ce cet étrange sentiment ou l'apparition du mot "maladie" qui la fit poursuivre sa lecture alors que l'urgence faisait encore battre son coeur. Ses doigts de porcelaine tremblaient et elle dû se rassoir.

C'est sans doute à partir de ce moment, que tout devint sombre autour d'elle. Le savoir de la Rose Noire était terrifiant mais, ce qu'elle avait trouvé par la suite, était abyssal.

Elle n'aurait sans doute pas cru à la théorie que contenait ces quelques feuilles manuscrites si toutes les pièces du puzzle qu'elle avait méticuleusement réunies jusqu'à ce jour, ne s'emboitaient pas parfaitement avec elle. Sans avoir besoin de relire les mots, ils flottaient autour d'elle, comme autant d'indices indiscutables.


"... il avait étudier des couples mixtes, issus de races différentes et leur rapport à une même maladie. Si généralement, il était assez concevable que la transmission se faisait de par la proximité de la vie commune, avec peut-être plus ou moins de résistance ou de symptôme, un certain pourcentage, bien que maigre, était épargné au sein même du couple, et ceux sans distinction de la race. Ainsi, il mis en évidence une immunité commune entre plusieurs genres."


On lui avait rapporté des cas similaires d'immunité à la fièvre, observés à Deux Moulins. Elle n'avait pas eu le temps de véritablement se pencher sur ces cas, la préparation du bal l'avait accaparé mais les médecins sur place n'avaient pas pu déceler la raison de cette immunité qui paraissait alors individuelle. Si personne ne parvenait encore à la comprendre, cette nouvelle était pourtant encourageante.. Cependant, les conclusions qu'en tirait l'auteur des notes, avait laissé Pandora dans un profond désarrois.


"De ce postulat, si nous étions si catégoriquement différent, il me semblait curieux que nous puissions partager cette capacité immunitaire si parfaitement commune, car c'était ce que pointait du doigt les travaux de Délion."


Les êtres peuplant Istheria avaient été créés par les Dieux, chacun donnant à sa race une caractéristique unique. Le Yorkas étaient les enfants de Greis, les Sindarins ceux de Kesha, les lhurgoyfs les démons enfantés par Sharna.. Cela ne pouvait être autrement. Toute autre hypothèse remettait en question l'origine même des êtres peuplant Istheria et l'existence des dieux.


"Bien que son but était de créer un remède efficace, j'y ai personnellement vu un indice à mes travaux : nous aurions pu avoir un ancêtre commun."


Ce n'était qu'une théorie, issue de l'esprit trop imaginatif d'un éclari en mal de reconnaissance.. Pandora ne pouvait hélas pas se réconforter ainsi, parce qu'elle connaissait l'auteur de ces manuscrits et parce qu'elle avait passé la nuit à étudier les travaux de Délion. La fervente croyante qu'elle était se trouvait aux prises avec de terribles doutes alors que l'éclari en elle trouvait une cohérence indéniable avec les faits qu'elle avait elle même recueillis à Deux Moulins.

- Mademoiselle, êtes-vous éveillée ?

On avait frappé à sa porte mais Pandora ne l'avait pas entendu. Elle restait un long moment silentieuse et immobile alors que ses servantes attendaient une réponse derrière la porte close. Etonnées de ne rien entendre, elles ouvrir doucement, pour découvrir leur jeune maîtresse comme momifiée devant sa fenêtre.

- Mademoiselle ? Que faites-vous dans votre toilette de la veille ?

La voix était inquiète et provoqua enfin un mouvement de la part de Pandora dont les lèvres se délièrent pour la première fois depuis plusieurs heures.

- Préparez les chevaux, nous nous rendons à Deux-Moulins dans l'heure. Faites prévenir le haut-prêtre de Delil, qu'il nous retrouve aux appartements de dame Lehoïa.



Dernière édition par Pandora Vanes le Lun 24 Mai - 14:53, édité 4 fois
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Pandora Vanes
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Pandora Vanes
MessageSujet: Re: De flammes et d'hérésie [Event "Fièvre de cendres"]   De flammes et d'hérésie [Event "Fièvre de cendres"] Icon_minitimeMer 21 Avr - 19:52



Les servantes se regardaient sans trop comprendre, elles acquiescèrent mais s'avancèrent tout de même vers la jeune fille pour l'aider à se changer. Pandora les chassait d'un geste brusque du bras et sa voix s’éraillait alors qu'une colère froide s'emparait d'elle.

- Faites ce que je vous dis, maintenant !

Choquée par le ton de sa propre voix et la violence de son geste, la jeune femme se sentit immédiatement coupable et son ton s'apaisa alors qu'elle contemplait ses suivantes désemparées.

- Pardonnez-moi, mesdames, je ne sais pas ce qui m'a prit.. Mais faites-vite, je vous en prie, des vies pourraient être perdues si nous ne nous hâtons pas.

Les jeunes et moins jeunes femmes qui la servaient acquiescèrent à nouveau mais cette fois comprenant l'urgence, elles s’éclipsèrent toutes en courant. Seule, Pandora se changea tout de même, elle n'irait pas loin avec cette robe traditionnelle qui l'empêchait de faire de grands pas. Oubliant tout protocole, la jeune Vanes s'empara du seul pantalon de sa garde robe et de la tenue qu'elle utilisait habituellement pour ses entrainements clandestins. Ses longs cheveux attachés en une queue de cheval haute, elle ressemblait davantage à une bretteuse qu'à une princesse. Une bretteuse qui aurait oublié son épée cependant.

Avant de quitter sa chambre, elle mit dans sa poche la lettre de la Rose Noire et dans un sac toutes les affaires dont elle aurait besoin ou qu'elle ne pouvait pas laisser derrière elle, notamment le carnet et les notes manuscrites. La décision n'avait pas été évidente à prendre, à qui devait-elle parler de ces découvertes ? Ses parents auraient condamnés et doutés, ils ne l'auraient pas laissé agir sur la base de renseignements qu'avaient donnés des ennemis de la couronne. En regardant par la fenêtre, les étoiles lui avaient tracés un chemin vers Argyrei et son ancienne professeure.. Elle aurait aimé que Phyrra Brynelis ne soit pas si loin, elle qui avait su concilier savoirs savants et croyance, sans doute aurait-elle pu la guider à nouveau dans ce désert d'incertitudes.. Mais la haute-prêtresse de Ténéis était plusieurs dizaine de jours de voyage et même le plus rapide des oiseaux ne lui délivrerait que trop tard ces informations, des informations qui se mélangeaient encore avec la violence d'une tempête dans sa tête.  

Le visage bienveillant de la haute prêtresse de Kesha s'était alors dessinée dans son esprit. Avant même celui du haut prêtre de Délil. Pourtant, elle ne connaissait que bien peu Othello Lehoia et ne savait pas comment la prêtresse accueillerait les paroles impies qui peuplaient désormais la tête de Pandora. La haut prêtre de Delil travaillait depuis aussi longtemps sur la maladie et peut-être que ces informations résonneraient avec ses propres conclusions.. mais l'homme était si imprévisible et Pandora encore si indécise, qu'elle ne pensait pas pouvoir faire face à toutes les conséquences qui se présenteraient devant elle une fois Duscisio Balibe mit au courant.

Alors que ses croyances les plus profondes se trouvaient malmenées par l'inexorable chemin que se traçait en elle une vérité jamais envisagée, une étrange hypothèse se mêla au cyclone de ses pensées. Sur le trajet qui la menait aux appartements confiés à la haute prêtresse de Kesha, Pandora restait plongée dans d'intenses réflexions, ses doigts triturant machinalement le bord des manches de sa chemise blanche. Elle avait été malade, alors qu'elle quittait Amaryl, elle avait eu de la fièvre, des vertiges et des pertes de mémoire, des symptômes proches voire similaires à ceux de la fièvre de cendre. Pourtant, peu à peu, les symptômes avaient disparus, sans explication. Avait-elle pu se guérir par un quelconque moyen une fois arrivée à Vanes ? Avait-elle pu s'immuniser à la maladie en la contractant sous une autre forme, un an plus tôt ? Dans ce cas là, combien comme elle, avaient transportés la maladie sans s'en rendre compte ? Pouvait-elle être le patient zéro de l'épidémie en Eridania ?

Assaillis par ses propres questions et une culpabilité irrationnelle, Pandora se retrouva bien plus vite qu'elle ne le pensait devant la porte de la duchesse de Niveria.

- Mademoiselle Vanes ?

Le lion qui l'avait accompagné dès sa sortie du palais, l'interrogeait du regard depuis déjà plusieurs secondes alors qu'elle restait les bras ballants devant la porte, sans réponse de la part de la jeune femme, il devait sans doute sérieusement se questionner sur son état de santé mental. Se ressaisissant, la jeune femme qui n'avait pas pris la peine ni le temps de chercher à cacher les cernes qui naissaient sous ses yeux roses, secouait inconsciemment la tête et se redressait avant de frapper à la porte.

- Je vous remercie, sir Orvald.

L'homme en armure de lion penchait légèrement la tête vers Pandora, sans comprendre de quoi exactement il était remercié mais lorsque la porte s'ouvrit et qu'elle lui fit signe de rester, il obtempérait. C'est donc seule qu'elle pénétrait dans les appartements de la haute prêtresse, demandant aux prêtresses ou servantes qui accompagnaient la duchesse de bien vouloir la réveiller sans tarder. Elle refusa de s'assoir mais apprécia la proposition d'une tasse de thé, dès que la haute prêtresse fut arrivée, la jeune Vanes s'inclina rapidement et prit la parole.

- Pardonnez ce réveil brutal madame, je dois vous entretenir immédiatement d'informations cruciales concernant la fièvre. Je n'ai que trop conscience de l'impolitesse de ma demande mais, pourriez-vous faire sortir vos gens de compagnie ?

L'air alarmée et la tenue peu protocolaire de la jeune femme appuyaient une demande tout aussi peu conventionnelle. Les mains jointes, Pandora priait silencieusement pour trouver les mots justes. Lorsque les accompagnantes de la duchesse furent toutes sorties, Pandora déposa enfin son sac sur le sol et en sortit les feuillets manuscrits.

- Je ne sais comment vous présenter cela autrement qu'avec une brutalité qui me désole mais, cela pourrait sauver des vies et c'est dans ce seul but que je me présente ainsi devant vous.

D'une main tremblante, la jeune femme tendit à la haute prêtresse les notes manuscrites contenant la théorie sur l'origine des peuples et les immunisés. Elle laissa le temps à la duchesse de lire et relire le texte avant de reprendre la parole.

- Cela doit sans doute vous paraitre insensé et plus encore déraisonné mais, par les Dix, trop d'éléments concordent avec cette théorie pour qu'elle soit totalement farfelue. Nous avons ici aussi, le cas de couple dont l'un est infecté et l'autre semble totalement immunisé. Peut-être que ce n'est pas ni la chance, ni le hasard, qui choisis ces quelques immunisés mais une raison bien plus scientifique. Un lien, une particularité, que nous pourrions alors peut-être analyser différemment ?

Elle n'osait toujours pas évoquer clairement et à voix haute la théorie qu'elle avait pourtant remise entre les mains d'une haute prêtresse mais, surtout, cet aveu ne semblait pas avoir délivré la jeune femme du fardeau qui faisait trembler ses épaules.

- Ce n'est pas tout..

Pandora avalait difficilement sa salive et il y avait dans la fébrilité de sa voix une inquiétude sourde, une panique qu'elle contenait avec moins de brio qu'elle ne l'aurait voulu.

- La maladie, ne s'arrêtera pas à la fièvre, elle consumera les malades.. Elle.. Ils..

Comment exprimer l'indicible alors que dans le rose de ses prunelles Pandora voyait danser les flammes fatidiques qui attendaient son peuple et tous les malades rassemblés à Deux Moulins.. Le village entier pourrait partir en fumée, avait-elle commis une terrible erreur en les isolant là-bas ? Les avait-elle tous condamné ? Alors que ses yeux se brouillaient de larmes qu'elle refusait de verser, la jeune femme se mit à serrer les poings. Lorsque la douleur de ses ongles plantés dans les paumes de ses mains l'arracha à ses pensées macabres, elle reprit, non sans frémir à chacun de ses mots.

- Les malades s'enflammeront. C'est ça, le dernier stade de la maladie.. la combustion spontanée des malades.

Ainsi commença à résonner le tic tac incessant d'une course contre la montre effrénée.


De flammes et d'hérésie [Event "Fièvre de cendres"] Yi9y
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Othello Lehoia
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Othello Lehoia
MessageSujet: Re: De flammes et d'hérésie [Event "Fièvre de cendres"]   De flammes et d'hérésie [Event "Fièvre de cendres"] Icon_minitimeDim 2 Mai - 17:02

La nuit avait été courte, sifflée en grande partie comme le valédor dans le fond de sa coupe, et volée par des danses interminables et des éclats de rire. À l’abri de vastes draps satinés, le corps trop lourd et pas assez nerveux ne cessait de se débattre, embarrassé par un sommeil de surface et des songes sans sens, qui n’étaient que les coquilles vides de rêves pas encore nés. On aurait facilement pu la confondre avec le poisson qu'elle fut un jour, à se retourner autant dans le filet de sa chevelure, à chercher de l’air dans la moiteur de sa chambre, le matin encore trop jeune baignant dans la rosée d’Enkilil. A se noyer dans une fatigue de fête, la sirène se perdait avec grand fracas dans le labyrinthe de son inconscience, de son semblant d’ivresse et de ses souvenirs dansants. Les premières lumières du jour ne semblaient pas réussir à l’atteindre à travers les voilures des fenêtres. Même si, derrière les fenêtres, la ville devait reprendre peu à peu vie et ouvrir les yeux après une nuit de fête.

« … ia…. Ohia… Dame Lehoia ? » Une voix l’appelait par delà ces voiles endormis. Une voix mûre et profonde, caverneuse, qui finit par lui faire ouvrir un œil, avant qu’il ne se referme péniblement sans grande volonté. « Ma Dame, je suis navrée mais… vous êtes demandée. »

Les mots d’Athema, puissante prêtresse zelos, finirent par atteindre son esprit avec une fougue surprenante, mettant un coup de pied dans son éveil encore absent, la forçant brusquement vers le point du jour. Sillant difficilement, Othello se redressa, s’appuyant sur un coude encore faible, rassemblant ce qu’elle pouvait de conscience pour bien comprendre ce qu’on lui demandait. Et dire qu’elle était du matin, un spectre pâle et translucide qui sillonnait vaporeusement les couloirs du monastère aux premières heures du matin. C’était difficile de le croire, en voyant ses traits tirés, de larges cernes profondes et creuses qui coulaient sous ses yeux sombres comme deux tranchées. Son interminable crinière de suie enroulée autour de ses chevilles et de ses genoux, ses boucles se chevauchant avec chaos dans une joyeuse anarchie, donnant l’impression qu’elle était plus folle que prêtresse, évadée d’une prise ou d’un asile. Athema arbora en la voyant un demi-sourire coupable ; que la sirène n’était pas encore capable de distinguer, ni de juger.

« - Vous êtes rentrée très tard, ma Dame. Je peux vous apporter un verre d’eau, si vous voulez. » La zelos rangea rapidement son sourire amusé ; même si elle savait déjà qu’on ne lui en tiendrait pas rigueur.

Faute de force, la prêtresse acquiesça sans lui répondre. Plus qu’une autre sœur, Athema était une amie sincère, sur laquelle elle pouvait compter. Et si elle rougirait peut-être de se présenter ainsi devant autrui, elle savait qu’elle ne serait jamais jugée par la prêtresse à la peau verte. Celle-ci s’en alla doucement jusqu’à la porte de la chambre, prenant un soin tout particulier à ne pas faire de bruits, une opération rendue compliquée par sa taille impressionnante avoisinant les deux mètres, et sa musculature qui la rendait plus proche des guerrières que des croyantes. Et pourtant elle excella dans l’exercice ; ce n’est que devant la porte qu’elle se retourna vers la duchesse, un peu penaude, cherchant ses mots pour ne pas la troubler plus la jeune endormie.


« - Hmm… C’est Mademoiselle la jeune duchesse de Vanes. Elle voudrait vous voir au plus vite. » Roulant ses yeux de gauche à droite à la recherche des meilleurs mots, elle finit par ravaler ce qu’elle put de politesse pour mettre l’accent sur ce que cette visite lui inspirait. « Navrée de vous le dire ainsi, mais c’est urgent. Mieux vaut ne pas traîner… »

Si le commentaire pouvait surprendre, et aurait était fort mal venu en sortant de n’importes quelles lèvres, fussent-elles d’un confrère ou d’un roi ; Entendre ces mots d’Athema n’avait rien de surprenant. Elle brillait par son honnêteté, sa fermeté et son franc parlé, mais c’était avant tout une aînée. Son ton avait tout de celui de la mère qui couve sa progéniture, et qui l’invite doucement à se réveiller sans perdre de temps à rêvasser dans le lit. Sans demander son reste, elle referma la porte derrière elle, laissant à la yorka le temps de rassembler ses pensées fragmentés et ses souvenirs de la veille.

Pendant quelques secondes encore bien trop flottantes, Othello resta le regard entre ouvert, immobile, perdue dans la naissance d’une lumière matinale et le silence d’une chambre endormie. Les mots de la zélos ne lui parvenaient pas encore tout à fait à l’esprit, et elle barbotait encore dans des réflexions floues et bégayantes, sans doute non loin des gazouillis innocents des nouveaux nés. Mais comme l’adrénaline qui s’immisce dans les veines avec la force d’un cheval fou, les paroles d’Athema s’élevèrent au-dessus de ce qu’il lui restait de sommeil pour la tirer brusquement vers une réalité romanesque : Pandora Vanes demandait à la voir, maintenant.
Avec une violence toute animale, les oreilles qui ornaient son crâne se dressèrent douloureusement, essayant de capter par un réflexe tout primaire les bruits qui venaient de par derrière cette porte, alors que ses prunelles encore assoupies s’agrandissaient comme des soucoupes. Son sang ne fit qu’un tour, et elle s’échappa des draps vigoureusement pour se retrouver debout, surprise par le poids de ses jambes et les courbatures qui hantaient ses muscles frêles.

Une multitude de questions vinrent s’imposer à elle, chassant aisément toutes ses pensées innocentes et ses souvenirs joyeux. Toutes gravitaient autour de la rose d’Eridania, qui venait la trouver de bon matin à l’aube de sa dix-neuvième année. Son visage ingénu teinté d’élégance et de fraîcheur lui revint, se gravant derrière ses iris avec une netteté surprenante. Elles n’avaient échangé que quelques mots… Cela ne pouvait être pour de simples échanges de courtoisie, des mots de couloirs et des politesses de cours. Si ce n’était l’invitée au bal de la rose qu’elle venait trouver, cela ne pouvait laisser présager que de plus graves réflexions encore. Car si ses pensées étaient juste, cela signifiait que son titre ou son statut était impliqué, et l’un comme l’autre n’engageait rien de paisible à une heure aussi fraîche.
Faisant quelques pas maladroits, Othello peina à se retrouver dans cette chambre qu’elle ne connaissait guère, croisant du coin de l’œil la robe pourpre qu’elle avait porté la veille, posée sans cérémonie sur le dossier d’une chaise. Ce n’était pas cela qu’elle cherchait ; à vrai dire, elle ignorait tout de ce qu’elle pouvait bien vouloir. Prestement, elle attrapa une robe de chambre qu’elle passa dans cérémonie ; cachant sous ce saut-de-lit de soi jade sa robe de nuit clair. Sa tignasse encore sauvage à présent piégée sous l’habit, elle s’engagea sur la voie de la discussion, dégageant devant elle une longue boucle grise qui vint tomber jusqu’à son genou. Si ses pensées étaient exactes, il n’y aurait guère de monde pour juger de son habit ; et elle préférait répondre de sa convocation plutôt que de se montrer plus présentable.

En poussant la porte, elle ce furent une poignée d’yeux qui se braquèrent sur elle, dont les deux quartz rose de la jeune noble qu’elle avait croisée la veille. Elle ne l’aurait presque pas reconnu tant elle semblait différente : plus de longue robe tissée par la main d’un artiste, plus de coiffure élaborée, plus de masque rosé ; La jeune femme revêtait à présent une queue de cheval haute, brave, ses cheveux rassemblés certainement rapidement et dans la précipitation ; et contre toute attente, elle se présentait dans un pantalon cavalier, avec tout l’air d’une jeune baroudeuse, son visage angélique tranchant nettement avec le désinvolte de son apparence. Une vision étrangement humaine ; et curieusement rassurante pour elle et son habit de nuit. Un tableau drapé d’urgence, où les protagonistes n’avaient dans le cœur que l’urgence et les secrets, au-delà de tout rang, de tout titre et de toute apparence. Othello ne craint plus, à cet instant, de mal se présenter devant sa voisine de la plus haute éducation ; de déplaire à ses nouveaux voisins. Au regard de la rose, quelque chose de plus grand était en jeu.

Et sa demande fut sans appel. Les mots se déversèrent en un flot intense de sa bouche ; une longue cascade inarrêtable qui lui somma de faire partir les membres de sa suite. La fièvre de cendre ? Alarmée par le mot, et par l’aplombs de son interlocutrice, la sirène se hâta d’obtempérer sans sommation. Elle échangea un regard avec les prêtresses qui l’entouraient, peu nombreuse, et dans un état d’éveil au moins aussi mitigé que le sien. Les femmes saluèrent Pandora en s’inclinant doucement, ou en acquiesçant silencieusement, avant de disparaître vers les autres pièces de l’appartement.


« - Vous êtes toute pardonnée, mademoiselle. » Dit-elle une fois qu’elles furent toutes les deux réunies. Elle ne voulait pas l’interrompre plus alors qu’elle pouvait sentir les mots se précipiter contre ses lèvres. « Il est des sujets qui nous dépassent, et qui méritent d’être réveillés aussi tôt. » Elle réfléchit un instant avant de la laisser commencer. « Merci d’être venue me trouver. »

Malgré son état plutôt discutable, son sérieux était palpable ; son visage était de marbre malgré les apparences marques de fatigue qui ternissaient ses traits. Traits qu’elle ne pu s’empêcher de remarquer chez les la jeune rose, qui semblait cruellement manquer de sommeil, des cernes naissants également sous ses yeux poudrés. Elle semblait exténuée, même, déboussolée par ce qu’elle s’apprêtait à lui dire. Ou à lui tendre ; plutôt. Timidement et du bout de mains tremblantes, Pandora lui tendit une liasse de parchemins, recouvertes de notes manuscrites complexes et élégantes. Sans réfléchir, Othello récupéra d’une main habituée les documents, les rassemblant simplement avant de les lire, le front plissé d’une ride consciencieuse et impliquée. L’urgence de la jeune femme lui dit comprendre que le texte était de la plus haute importance, et par ces temps de crise, un miracle était plus qu’espéré.
Et c’était peut-être ce même miracle qu’elle parcourait avec un intérêt grandissant, une rage croissante qui faisait bondir son cœur dans sa poitrine, la poussant à relire une fois, deux fois, toujours avec plus d’ardeur, et plus de foi. Ses yeux s’ouvrèrent, s’écarquillèrent. Était-ce le signe qu’elle attendait tant ? Les prunelles noyées d’espoir et de doute, elle se retourna vers Pandora comme si elle voyait une sainte, une envoyée du destin pour lui montrer la voie – ou peut-être était ce simplement un caprice du destin.

Une dernière fois, elle lit le texte, lentement, sûrement. Si elle avait été, et resterait piquée, à juste titre, par la préface, c’est le deuxième paragraphe qui constituait le cœur du débat. Et elle comprit d’où venait l’étrange et palpitante explication de Pandora ; et en même temps le doute qui l’assaillait. Comme tous ses confrères et comme un grand nombre de pèlerin, Othello avait été introduite à la théorie de la création par ses consœurs ; sa foi reposant sur les préceptes de la religion, et sur les enseignements universels de la création. Les Dix auraient créé le monde, et ses habitants. Mais s’il y avait bien un aspect du culte de Kesha qu’elle avait apprit et éprouvé, les mains plongées dans des entrailles ou pencher sur un front brûlant, c’était qu’il fallait parfois voire au-delà de ses propres convictions ; poser les bonnes questions sans se contenter d’une seule hypothèse. Un pragmatisme qui unissait beaucoup d’entre eux mais qui ne faisaient, malheureusement, pas encore l’unanimité. Pourtant, elle aimait à croire que l’avenir appartenait aux audacieux – et l’histoire leur avait de nombreuses fois donné raison.

Aussi, en parcourant les lignes de l’eclaris, Othello était rongée par une curiosité furieuse, et un scepticisme saisissant. Et pourtant… Pourtant, elle ne demandait qu’à croire. Et sa théorie, bien qu’à l’encontre des préceptes gélovigiens, demeurait saisissante de similarité avec ce qu’ils vivaient en ce moment. Si cela était vrai, cela supposerait que certaines âmes, par linéarité et héritage, seraient miraculeusement épargnés par la fièvre ? Dans un réflexe concentré, la yorka se pinça le manteau entre les doigts. Les Isthars… Cela semblait si invraisemblable, et pourtant, une part d’elle-même parvenait à concevoir qu’un tel phénomène soit possible. Et que les Dieux, dans leur infini sagesse, pourrait être à l’origine de ce peuple ; ou de bien d’autres merveilles encore.
Ses neurones étaient en effervescence, et elle pouvait sentir son cerveau bouillir, en flamme sous la boîte pâle de son front tendu. Et quand elle releva les yeux vers Pandora, elle lui lança un regard interloqué ; quoique ce fut plus le reflet de ses propres doutes qu’une mise en accusation de quelque sorte que ce soit.

Mais alors là même qu’elle allait la remercier, la jeune demoiselle poursuivit. Elle semblait elle-même douter, s’avançant prudemment sur cette voie sans pourtant oser s’y engouffrer. Elle la comprenait bien ; la science et le culte semblait deux mondes qui tout opposent, et pourtant… Othello se mordit la lèvre. Elle était intimement persuadée qu’ils n’étaient pas incompatibles, et que l’un comme l’autre pouvait même être interdépendants. Que seraient-ils sans les eclaris pour leur ouvrir les yeux ? Kesha, déesse de la médecine, aurait-elle pu soigner sans opérer, avec de belles paroles mais sans remèdes ? Elle aurait faite une piètre prêtresse si elle s’était enfoncée en bon discours sans jamais considérer la science comme amie. Il lui fallait taire les doutes de la jeune femme, avant qu’elle n’en soit consommée. Et pourtant, alors qu’elle allait lui répondre, elle sembla se tendre brusquement. La terrible vérité faisait trembler ses mains encore candides, et ses yeux pivoines devinrent brusquement bien plus difficile à discerner sous un voile humide. Qu’avait-elle sur le cœur pour ainsi se fermer ?

Quand les mots, d’une violence inouïe, quittèrent ses lèvres, la sirène ne pu empêcher un frisson douloureux de traverser tout son dos. Si cela était vrai… En première réponse, elle se mordit les lèvres, détournant le regard, voyant passer devant ses yeux tous les visages qu’elle connaissait affectés, et tous ceux qu’elle ne connaissait pas encore, le continent entier… Si elle pensa d’abord à Walter, ce fut ensuite toutes les âmes du monastère qui s’imposèrent à elle, ses sœurs à Cimmeria. Son cœur lui paru s’arrêter, comme frappé au centre par une flèche de feu. C’était une bien douloureuse nouvelle – et même si, à en juger par l’évolution des symptômes, elle comprenait que la maladie était léthal, elle ne pouvait se résoudre à imaginer pareille dénouement.
Plus que jamais, elle sentait l’urgence couler dans ses veines, les aiguilles de l’horloge qui tournait au-dessus d’eux. Un long soupire douloureux s’échappa de ses lèvres. Trop penser ne mènerait nulle part. Et à cet instant, le sort d’une autre rose l’interpelait tout autant.
Elle la voyait debout, tremblante au milieu de cette antichambre vide de vie. Une nouvelle fois, elle rassembla les pages, et les lui tendit avec précaution, posant une autre main sur un fauteuil non loin. Elle devait se calmer, remettre ses propres pensées en ordre : l’enjeu était grand, mais elles avaient heureusement quelques minutes pour respirer. Et elle ne souhaitait plus que la jeune princesse puisse retrouver un esprit calme ; et dans la mesure du possible, un peu de paix.


« Je vous en prie, asseyez-vous Pandora. » Son ton n’était pas dure ni autoritaire, mais d’une douceur infinie. Avec prévenance, elle partie récupérer la théière fumante et la déposer devant elle, lui servant une tasse pleine avant de s’assoir non loin. « Je n’ose imaginer le poids que vous devez supporter sur vos épaules en ce moment. »

Née dans une famille déchirée, ayant grandit parmi les prêtresses à l’heure des manigances et des manipulations obscures, elle avait appris à force de détachement à ne plus ressentir que ce qu’elle voulait bien, à affronter les vagues en ondulant dedans, restant la tête sous la houle avec une froideur méticuleuse. Mais Pandora ne devait pas encore connaître cela ; et devait prendre la tempête du revers de la main. Elle n’était pas surprise de la voir ainsi déstabilisée, et admirait son courage, et la témérité qui l’avait levée si tôt pour venir partager ses découvertes. Et ces cernes… Elle se demanda brusquement si elle n’avait pas, tout simplement, pas dormi. Pendant quelques secondes, elle garda le silence, la laissant recouvrer ses esprits. Le temps leur manquait, malheureusement, mais elle voulait lui accorder au moins cette liberté. Et finalement, quand elle sentit que le moment était venue, elle fut contrainte de poursuivre.


« Je suis navrée de devoir vous poser la question si abruptement. Mais il faut que je sache d’où vous tenez ces informations. Si c’est une source sérieuse, c’est l’avenir d’Istheria qui peut s’écrire maintenant. » Ses mots se faisaient fermes, mais accueillants. Elle ne cherchait pas à la contraindre, ni à la menacer, et encore moins à la remettre en doute. Elle n’était personne pour juger et encore moins pour faire des reproches. Elle regarda la pièce vide, et leurs deux tasses fumantes devant elles. « Nous sommes seules ; et leur origine m’importe peu. Croyez-moi, seule le sort des malades m’importe. »

Ils n’avaient pas la possibilité de laisser naître les doutes. Ils ne pouvaient pas avancer dans l’ombre, et marcher sur des œufs. Si cela était possible… Si seulement cela était possible, Pandora était peut-être en train de leur pavé un chemin d’or.


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MessageSujet: Re: De flammes et d'hérésie [Event "Fièvre de cendres"]   De flammes et d'hérésie [Event "Fièvre de cendres"] Icon_minitimeDim 16 Mai - 18:08


Un instant, les deux jeunes femmes qui se faisaient face partagèrent un même frisson d'horreur. Pandora était bien désolée d'avoir tendue la main pour attirer la haute prêtresse dans la tourmente qu'elle avait subis la nuit durant mais, elle savait que sans soutiens, elle finirait bientôt par se noyer. La tempête qui faisait rage en elle comme au dehors avait beau être invisible, elle n'en était pas moins violente et la frêle demoiselle vacillait à chaque bourrasque. Othello Lehoia était d'une autre nature, bien moins frêle que son corps ne le laissait paraître, elle abritait une force tranquille mais puissante, un roc auquel la jeune Vanes espérait pouvoir se tenir. Elle s'assit quand on le lui proposa, obéissante comme le serait un enfant tout juste secouru d'un terrible cauchemar. Ses deux mains devinrent minuscules en enserrant la tasse de thé et il sembla que la jeune femme, adulte depuis la veille, était aujourd'hui plus que jamais, une enfant apeurée recroquevillée dans un fauteuil trop grand pour elle. Une mèche parme tombait le long de sa joue alors que la vapeur chaude tentait en vain de remettre un peu de chaleur sur son visage blême. Pandora eut soudain envie d'un bain chaud et d'une sieste, oublier la tempête, lui tourner le dos comme si elle n'existait pas, s'enfuir et se cacher dans son palais, retrouver le confort et l'ignorance. Ne plus se poser de question, ne surtout pas chercher de réponse, laisser à d'autres ces problèmes insolubles.. Etait-ce pour cela qu'elle était venu ici ? Confier à la haute prêtresse le poids qui pesait sur ses épaules, tout laisser ici et s'en aller ?

Pandora se demanda si elle avait le droit. Pouvait-elle simplement abandonner sa charge, la transmettre à quelqu'un de plus compétent, peut-être était-ce plus sage. La fatigue tirait ses traits alors que la culpabilité venait la piquer, comme une fourchette se plantant dans le bas de son dos arrondit. Elle ne savait pas si c'était sage mais, elle savait en revanche que c'était lâche. Pourtant, au lieu de se redresser, cette vérité de fit que courber un peu plus son échine. Elle ne se sentait pas à la hauteur et lorsque la haute prêtresse de Kesha reprit la parole, pour lui demander d'où provenait ses informations, Pandora était prête à lui répondre, à tout lui confier. Lorsqu'elle redressa la tête de sa tasse où se noyaient ses yeux depuis déjà de longues secondes, Pandora ne dit rien pourtant. Il lui semblait entendre un murmure.

Pouvait-elle vraiment faire confiance à cette femme ? Elle était peut-être haute prêtresse de Kesha mais elle était aussi duchesse, le roi lui-même l'avait présenté à la cours. Elle semblait si douce et bienveillante, une sainte parmi les mortels. Une apparence qui pouvait être trompeuse, Pandora devrait le savoir, c'était une femme de pouvoir qui se tenait devant elle, ayant réussi à devenir à la fois la personne la plus éminente d'un culte important et la dirigeante de tout un duché. Sa beauté et sa douceur ne pouvaient être ses seuls atouts pour avoir accomplit tout cela en une vie de yorka. Elle était influente et sa voix serait entendue, soutenue. Pandora se rappelait très bien les regards que lui portaient le haut prêtre de Delil et le Comte de Béon, une femme capable de séduire deux hommes aussi influents qu'elle, n'était-elle pas une formidable stratège ?

Soudain, le visage angélique de la haute prêtresse lui parut bien moins bienveillant. Peut-être se jouait-elle d'elle ? Si elle venait à lui révéler que cette information provenait d'une lettre que lui avait adressé les Nerozia, rien ne l'empêcherait de la dénoncer, à ses parents, au roi. Une Vanes portant du crédit à une information Nérozia, pire, entretenant une correspondance avec l'ennemi du pays, que deviendrait-elle ? Quel déshonneur pour sa famille, quelles conséquences terribles sur leur réputation et leur nom. Elle serait pendue haut et court pour trahison.

La fièvre gagnait brusquement Pandora alors qu'elle reposait la tasse pour venir entourer son visage de ses mains tremblantes. Une bouffée de paranoïa venait la submerger, une vague qui lui avait fait perdre de vue le roc sur lequel elle avait espéré se reposer. Elle était seule, à se débattre dans une tempête bien trop grande et violente pour elle, menaçant à chaque instant de se noyer. Le visage couvert par ses mains, Pandora se mura dans l'obscurité et le silence. Son désarrois face à une si simple question était sans doute révélateur.

Si elle ne parvenait pas à faire confiance à Othello Lehoia, comment pouvait-elle faire confiance à une information venant des Nérozia ? Ne s'était-elle pas emballée toute seule en donnant trop de crédits à cette lettre et au contenu de ce carnet ? Les Nérozia pouvaient se jouer d'elle, comme ils se jouaient le plus souvent de la noblesse. Peut-être cherchaient-ils simplement à la tourmenter, à la tourner en dérision, à lui faire perdre toute crédibilité. Qui pouvait vraiment savoir comment ces terroristes pensaient ? Pourtant, cela semblait être une farce trop élaborée et dont le motif lui échappait. Ce n'était pas sans réflexion, sans raison, qu'elle avait fini par croire cette information. Elle l'avait éprouvé, comme une éclari, elle avait recouper les informations, de différentes sources, émit de nombreuses hypothèses et si rien ne valait l'expérience, elle en était tout de même venue à la conclusion que cette information, que ce carnet, pouvaient être vrais. Ce n'était pas une certitude certes mais, devait-elle attendre que le feu calcine Deux Moulins ?

Un long soupire fila entre les deux mains que Pandora avait refermé sur son visage, une lente expiration pour ralentir la saccade de son cœur et le tremblement de ses mains. Elle se souvint des ombres et des démons qui peuplaient ses nuits alors que la guerre avait agrippé ses mains osseuses sur son esprit après la Convergence. Elle se souvint de la panique et de la terreur qui l’immobilisait, de cette suffocation qui enserrait sa poitrine à chaque fois qu'elle se souvenait de ce petit garçon dans les décombres. Elle n'avait rien oublié pourtant, elle avait trouvé un chemin. Au-delà des cauchemars et de la terreur, elle avait trouvé une force que personne n'aurait pu lui enseigner et la volonté de ne pas sombrer. Alors, elle s'agrippa à nouveau à cette force, comme un chevalier empoignerait la garde de son épée.

- Je ne peux pas vous révéler cela, dame Lehoia.

Les mots glissèrent de ses lèvres alors qu'elle retirait ses mains de son visage, ses traits restaient marqués par l'anxiété et la fatigue mais, elle avait cessé de trembler. La jeune Vanes se redressa doucement, reprit la tasse de thé et but deux longues gorgées avant de reprendre, calmement.

- Cela ne serait pas prudent, ni pour moi, ni pour vous.

Aucun mensonge ne pouvait franchir les lèvres de Pandora alors qu'elle pesait ses mots. Si elle révélait que les Nérozia étaient derrière cette information, cette vérité devrait aussi peser sur les épaules de la duchesse de Niveria, alors coupable de la même trahison si on venait à le découvrir.

- Croyez-bien que je ne serais pas venue ici si je pensais cette information fausse ou la situation moins grave que je ne vous l'ai décrite.

La jeune femme reposa la tasse et se leva pour faire un pas vers la haute prêtresse de Kesha.

- M'accorderez-vous votre confiance ?

Les prunelles roses brillaient encore des larmes retenues et de l'espoir tout juste extirpé du coeur de la tempête, de ne pas être seule face à l'orage qui s'annonçait.

- Je ne peux vous dire qui me l'a donné mais..

Pandora se détournait un court instant, pour tirer de son sac un petit carnet à l'aspect anodin, elle le tint un moment entre ses deux mains.

- Je peux vous confier son terrible savoir.. peut-être vos connaissances de médecin sauront reconnaître des indices que je n'ai pu déceler.

C'était son acte de foi, elle tendait le carnet à Othello, si il n'était pas signé et ne contenait pas d'indice sur la personne qui avait pu l'écrire, il n'en restait pas moins sa source d'information. Il lui semblait un peu trop propre pour être original et Pandora pensait bien qu'il s'agissait d'une copie mais, elle ne saurait dire si il manquait ou non des passages de l'original. Les expériences et observations qui y étaient décrites étaient déjà trop horrifiques pour que Pandora puisse imaginer qu'on ait pu épargné de cette copie des paragraphes plus terribles.

Attendant que la haute prêtresse parcours les quelques pages noircies par l'encre, Pandora se tenait debout à quelques pas, ses mains liées avec espoir et peut-être aussi pour les empêcher de se remettre à trembler. Il lui semblait toujours qu'elle était insignifiante et bien trop frêle pour cette bataille mais, elle ne fuirait pas. Impuissante et sans repère, elle se maintenait seule à la surface d'un océan houleux, elle avait désespérément besoin d'une amie dans cette tempête et si elle espérait que son cœur ne se soit pas trompé en la menant ici, elle ne pouvait faire preuve de naïveté en projetant ses désirs sur le noble visage de la duchesse de Niveria. Jamais il ne lui avait tant coûté, de ne plus être une enfant.


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MessageSujet: Re: De flammes et d'hérésie [Event "Fièvre de cendres"]   De flammes et d'hérésie [Event "Fièvre de cendres"] Icon_minitimeMar 8 Juin - 19:49

Sa question était sensible, et c’est en toute conscience que la naïade s’était néanmoins aventurée sur ce chemin à ses risques et périls, ne sachant encore si ces mots allaient faire éclater un équilibre précaire pour les renverser toutes les deux dans le précipice, ou si au contraire, elle parviendrait à apporter à la jeune Rose un peu plus de clarté. Après avoir jeté la balle dans le camp adverse, Othello se retrouva pourtant bien vite mortifiée, ayant pleinement lâché prise sur la maîtrise maladroite qu’elle avait de la situation – ou du moins, c’était ce qu’elle espérait maigrement. En réalité, il n’y avait pas une once de cette scène qu’elle pouvait maîtriser, et pire encore, comprendre. Elle n’avait guère plus de corps que la vapeur capricieuse qui s’échappait de son thé, et qui embuait sa vue.

Par le prisme de la fumée, elle voyait se distendre la pâle figure, se demandant presque si c’était le voile inconstant qui déformait ses traits, ou ses propres affects qui lui donnait l’impression qu’elle tremblait. Elle ne pouvait que percevoir sa détresse sans pour autant prendre conscience des images qui devaient défiler sous son front, des mots qui passaient à toute allure sous ses yeux poudrés, des tempêtes qui se levaient pour bercer cet esprit d’éclairs. Pendant de longues secondes, Pandora s’enferma dans un silence profond, semblant bien seule au fond du fauteuil de sa propre maison. C’était en pleine conscience que ses mots avaient franchis ses lèvres… Et pourtant, elle le regrettait presque, l’introspection de la jeune femme en disant long sur l’étendu de ses connaissances. Mais sans vouloir se jeter dans des suppositions hâtives, Othello se tut également, n’insistant pas, ne s’interrogeant pas plus.

Les vieilles habitudes avaient un cuir tenace, et ne courait jamais très loin quand elles étaient chassées par les rouages de la politique, les moules d’un titre et les étaux d’un blason forgé dans l’or et la noblesse. Depuis sa sortie d’un monde d’abysse et de glace, on lui avait rapidement appris qu’il ne valait mieux pas poser de questions, que le savoir était une lame tranchante qui appelait la gloire comme l’infortune. Qu’il était des faits devant lesquels il valait mieux fermer les yeux et tourner les talons. On lui avait appris à reconnaître ce qu’il était bon de savoir, et quels antiques connaissances ou secrets sombres il valait mieux éviter, au risque de se retrouver à danser avec de trop obscurs adversaires, sur un tapis de braise. Le temple de Kesha, à Hellas, n’était-il pas bâtis de secret ? Elle n’avait aucun droit de tirer les verres du nez de cet enfant, et elle connaissait bien trop son intelligence pour respecter ses choix.

D’autres pensées éclairaient son propre cerveau engourdis, rendus sauvage et délirant par l’adrénaline et le poids du savoir. Tiraillée entre un désir ardant de faire confiance et le culte du secret qu’une longue éducation chez les prêtresses avait attisée des années durant jusqu’à la hisser sur le toit de son église, Othello se remettait entièrement aux lèvres pâles de la fleur ; se sentant déjà coupable de laisser le poids de son destin sur les épaules d’une enfant. Avait-elle raison de lui demander ainsi des comptes, elle qui n’avait pourtant rien demander et qui était venu la chercher aux premières lueurs de l’aube ? Se pinçant les lèvres, elle laissa à ces pensées informes le temps de s’incarner, et de réveiller le creuset de son ventre qui se tordait de remords. Pandora ne déliait pas sa langue, et elle commençait à comprendre qu’elle avait sans doute franchis la ligne rouge qui coupait court à tout débat.

Mais alors que la sirène commençait à se résoudre, Pandora finit par prendre la parole, lui opposant le refus qu’elle redoutait. Comme si la demoiselle avait accepté son sort ou renoué avec son fort intérieur, elle semblait brusquement remise, pleine d’aplomb et d’assurance. La nymphe tremblante était sortie de sa chrysalide pour devenir une majestueuse créature tissée de force, et en constatant que l’étincelle de trouble qui tapissait ses prunelles avait pris une fuite précipitée pour être remplacé aussi tôt par un caractère plus franc, Othello comprit qu’il n’y aurait plus aucun mot pour la convaincre du contraire.
Et alors que les mots fusaient hors de cette bouche encore candide, qu’elle plaçait devant elles les pions d’un jeu sinueux, la prêtresse commençait à s’inquiéter des possibles implications que pouvaient signifier un tel choix de langage. Même si elle ne l’avait encore pas rencontré, la sirène avait déjà pu entendre les talents de la plus jeune lionne de la famille Vanes, réputée pour sa grande douceur, son intelligence polie par une longue et dure éducation, ses actions dans le désert Argyreen. Formée à la diplomatie, à la négociation, avec une culture digne des plus beaux esprits, la jeune duchesse ne choisissait pas ses mots par hasard, et cela ne pouvait signifier qu’une chose ; que l’origine de ces documents demeurait obscure. Pourtant, Othello n’avait pas peur. Et plus curieusement encore : ses mots si habilement choisis l’apaisaient presque. Mais ce qui la poussait vers elle n’était ni ses belles paroles, ni le contenu des savoirs, mais bien la volonté inébranlable qui semblait animer la jeune femme. Celle de vouloir faire le bien, quitte à manier les ombres et à pactiser avec le monde du mal.

C’était un acte noble, et plus encore quand elle lui tendit un feuillet épais et perclus d’encre noir pour qu’elle puisse les parcourir. Pendant une seconde, elle contempla ce savoir interdit, ces mots qui pesaient tant qu’ils semblaient faire trembler à eux seules l’intégrité d’une enfant de la couronne. Avec le même aplomb, Othello tendit la main, récupérant les documents en lui lançant un regard reconnaissant, vibrant d’une intensité rare, celle du respect et de la confiance. Pandora n’était pas seule ; en acceptant de lire ces lignes, elle se dévouait aussi sceller le secret sur leurs origines.
Et quel secret cela deviendrait, alors qu’elle commençait à parcourir des mots de sang, d’horreur et d’expériences cruelles. Ce n’était pas un rapport d’expérience ou une étude pleine de bonnes volontés. C’était une abomination. Avec de plus en plus de fièvre, son visage se tordant d’un rictus de dégoût, elle souleva page après page, se forçant à lire les immondes actes jusqu’à arriver à la dernière page, le compte rendu d’un produit fini, et prêt à tuer. Sans même s’en rendre compte, elle retourna le livre, la main tremblante.


« Merci beaucoup Pandora. » Elle ne parvenait pas à maintenir le sourire rassurant qu’elle se forçait à revêtir pour calmer sa jeune interlocutrice, encore secouée des horreurs qu’elle venait de lire. Elle referma le livre maudit, la bile lui mordant la gorge et la forçant à lutter contre une nausée soudaine. « C’est… C’est monstrueux. »

C’était un savoir maudit, l’œuvre damné d’un esprit tordu, infâme, le tisseur du fléau, le père des monstres. Tout ce qu’elle venait de lire n’était que blasphème, cauchemar, le résultat d’un travail de longue haleine dans un royaume de mort. Et pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de lire entre les lignes les contours d’un savoir terrible mais géniale, lié par une peau qui lui échappait encore.
Doucement, elle reposa les notes face à elle, n’osant dérober le bien à son actuelle détentrice. Il y avait dans ces notes les clefs pour décoder le mystère, et sinon la contre-attaque, alors la recette originelle du fléau. Avec une étude minutieuse, elle parviendrait à comprendre comment était bâtie la fièvre, et comment ils pourraient mieux s’en prémunir. Cela, et la possibilité de l’existence des immunisés constituait déjà un arsenal riche, trop d’astres s’alignaient sur une même ligne et commençait à éveiller les bourgeons de l’espoir. Mais Othello devait rester froide, ne pas s’embraser devant de premières promesses. Pandora lui faisait toujours face, arborant son calme remarquable et élégant. La yorka soupira un instant, retrouvant alors un souffle plus doux, un air plus serein.


« Quoique que l’on vous dit, quoi que l’on vous demande ; il ne faut rien dire. Personne ne doit savoir d’où vous viennent ces notes. » Murmura-t-elle, brusquement saisie des implications que pouvaient avoir de telles lettres, et de ce qu’elles pouvaient signifier dans la bibliothèque candide d’une jeune femme de cours. Ce n’étaient plus les mots de la Haute-Prêtresse, ni celle de la duchesse, ni celle de la yorka fraîchement levée. C’étaient les mots de la sœur, la jeune prêtresse encapuchonnée qui parcourait les ruelles d’Hellas sous les étoiles alignées, que l’on envoyait quérir des informations dans les recoins obscurs. Les conseils d’une vie, maigre et maladroite, pour une autre histoire qui commençait à peine et qu’elle ne voulait pas voir tâcher de nuages. « Soyez certaine que je ne vous le demanderais plus jamais. »

Il lui fallait à tout prix recouvrer un esprit clair et des pensées moins sinueuses. Son esprit commençait à divaguer, poussé dans des retranchements terribles, devant un dédale de chemin qui lui en donnait presque le vertige.
Ces notes étaient vraisemblablement la création du père de la fièvre, l’œuvre d’un génie dans le domaine médical et qui, pour des raisons terribles, voulait en finir avec le plus grand nombre en déversant sur le monde sa maladie. La fièvre n’avait rien à voir avec un fléau naturel, avec les maladies qui les affligeaient déjà. C’était une création de toute pièce ; Les notes que Pandora détenait devaient être le carnet de recherche du médecin. Pourtant, les lignes semblaient très nets, trop, peut-être. Elle doutait fortement qu’il eut s’agit de l’original, et cette pensée la rassura bien plus qu’elle ne pouvait l’anticiper.

A présent que la pilule était passée et que ses poumons s’ouvraient plus facilement, que ses pensées s’organisaient autour d’un but précis, il lui apparaissait nécessaire de devoir s’y replonger. Dans ces lignes devaient se cacher la clef, et elle ne comptait pas la laisser filer, malgré les horreurs qu’elle pourrait lire. Pandora avait fait preuve d’énormément de courage pour oser s’aventurer sur un territoire si infâme, et plus encore pour oser le partager. Et il était certain que l’hybride qui lui faisait face était maintenant acquise à sa cause. Que Pandora n’était plus seule pour affronter la tempête ; d’ailleurs, grâce à elle, il se pourrait même que l’horizon qui se découpait derrière les nuages arbore un contour doré et filé de lumière. Soupirant une dernière fois, la prêtresse absorba d’une traite le liquide encore chaud ; une force nouvelle poussant sous sa peau comme un lierre épais.

« - Si cela est vrai, la fièvre que nous subissons n’est le fruit d’aucun fléau ni d’aucun Dieu. » Elle ne voulait pas encore s’aventurer à dire les mots à haute-voix, se mettant brusquement à douter des cloisons et de l’épaisseur des murs. « Il va me falloir plusieurs lectures, mais il est certain que nous pourrons avancer. » Elle l’avouait volontiers, enthousiasmée par l’idée d’avoir enfin une arme dans leur camp. « Vous en avez déjà fait beaucoup, et je comprendrai si vous préfèreriez en finir avec cela. Mais Duscisio m’a vanté vos mérites, et… Je serai heureuse de connaître votre avis. » Un dernier sourire ponctua son visage, teinté d’émotions contraire qu’elle n’était pas prête à démêler. « Après tout, vous venez certainement de changer le cours des choses

Elle ne faisait pas cet aveu à la légère, Pandora venait effectivement d’apporter au monde la possibilité d’un demain. Unies par le lien du savoir, Othello se jura de sceller ce savoir au fond de son esprit, et de laisser au secret les questions et les doutes.
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MessageSujet: Re: De flammes et d'hérésie [Event "Fièvre de cendres"]   De flammes et d'hérésie [Event "Fièvre de cendres"] Icon_minitimeMar 8 Juin - 21:20

Pendant ce temps...


C'est embêtant...

Pendant ce temps à l'herboristerie non loin du palais d'Heldor un homme s'est réveillé depuis plus d'une demi-heure.
L'avant-bras droit sur le front, le poing serré, la manche de sa chemise qu'il portait lors du bal encore sur le dos,
Seulement, il ne se lève pas. Pour être plus précis, il s'est rallongé après avoir attrapé une petite pierre d'intra fermement dans sa main.
Le bras gauche le long de son corps, les jambes bien étirées sur toute la longueur du lit qui lui avait été offert par le propriétaire de l'herboristerie dans son humble demeure.
Il s'en trouve immobile depuis que les oiseaux commencent à chanter et les soleils à se lever. Prit d'une insurmontable bouffée de chaleur, se doutant que cela allait arrivé, le premier réflexe fut de prendre la petite pierre dans sa main en entendant son amie végétale hurler intérieurement de ses envies en sentant cette nouvelle énergie débordée.
Il ne l'entend plus depuis, il supporte malgré tout quelque chose qui lui était inconnu, mais soupçonné.
Buvant à grosses gorgé, il n'en était pas moins mal en point. Le front humide de sueur et le corps plus chaud qu'une pierre aux soleils hauts dans le ciel, sa respiration haletante lui donne des signes que l'on ne pourrait prendre comme celui d'un malade.
Est-ce vraiment le cas ?
Si l'envie est présente avec l'impression de trouver le temps long, il n'ose se lever et se contente de regarder le plafond de bois au-dessus de sa tête. L'homme qui l'avait hébergé s'était lui-même étonné et frappa à la porte pour demander si tout allait bien.

Apportez-moi de l'eau s'il vous plaît...

La première action qui lui venait à l'esprit était de se débarrasser de cette bouffé de chaleur qui l'envahissait et malgré la pénibilité de l'action, il se leva.
Afin de garder le secret le mieux gardé du continent, il resta en position assise le temps que son hôte lui apporte l'eau qu'il avait demandée. Ses exercices de respirations étant là pour calmer l'intégralité de son corps à un effort qu'il allait devoir subir toute la journée jusqu'à que la crise soit passé, la pierre d'intra toujours à la main. Le ruban dans laquelle elle se trouvait, fut également récupéré afin de l'attacher correctement à sa main.
L'eau mise à disposition, il demanda à ce qu'on ne le dérange sous aucun prétexte, aussi important soit-il.
Fiévreux, il retira la totalité de son costume de bal. Le corps dont la musculature robuste mais fine se trouvait perlé de sueur. Il avait chaud, beaucoup trop chaud.
Volontairement endormie, la côte de maille végétale composé de fine ronces couvertes de petites rose blanches couvraient toujours ses épaules. Les roses qui ne s'étaient pas encore ouvertes malgré la matinée déjà bien commencé.
Les autres parties de son corps étaient bien sûr en apparence normale à part quelques points précis. Entre l'arrière de ses épaules où se trouvait les premières sorties en même temps que ses clavicules qui formaient le haut fleuri et l'arrière de son cou caché par sa chevelure argentées avec de fines ronces entre ses mèches. Poignets, hanche et chevilles. Les points les plus visibles se trouvent là. Semblable à des bourgeons, il s'agissait du secret qu'il voulait garder le plus longtemps possible pour ceux qui sont extérieurs au temple et à son entourage. Actuellement à Heldor, seule la haut-prêtresse de Kesha était au courant.

Néanmoins, il devait se hâter. Laissant de côté son état, il commença sa toilette en prenant un tissu qu'il humidifia pour le passer sur toute la surface de sa peau, avant tout pour retirer cette sueur et refroidir son organisme. À ce moment-là, la jeune apprentie frappa à la porte pour annoncer que quelqu'un est venu le chercher avant d'ajouter qu'il s'agissait de la duchesse Pandora Vanes qui avait envoyé une servante.
Restant immobile quelques instants dans un mutisme réfléchit avant de tourner la tête vers la porte.

Dites-lui d'attendre. Nous arrivons.

Pandora devait se trouver au palais, quant à Othello il l'ignorait. Il était donc logique d'avoir un guide pour le mener à elle. Le rendez-vous prit la veille pour se rendre à Deux-moulin était une obligation au vu qu'il était principalement présent au Duché de Vanes pour cette raison. Problème étant maintenant de se comporter comme si rien n'avait changé.
La soirée du bal lui aura donné quelques leçons.
Maintenant, il devait faire vite, pointant du regard la tenue qu'il avait acquis la veille soigneusement pliée et prête à être porté. Il se leva en sa direction pour se préparer, mettant une à une les couches légères du plus foncé au plus clair. Alignant un à un les cols en V, qu'il tirait légèrement pour bien ajuster derrière la nuque le premier et deuxièmes tissus dans le ton vert profond. Tout n'était qu'une harmonie de tissus d'un dégradé de verts qui lui avaient tapé dans l'oeil. S'il était consciencieux, il se posait des questions sur la difficulté de l'habillage heldorianne. Si Pandora avait été assisté pour le bal, ce n'était pas son cas. Il ne pouvait donc que retenir les conseils du tailleur local qui lui avait vendu cette nouvelle tenue qui sera une tenue de haut-prêtre.
Après une bonne demi-heure, il put sortir de la pièce. Bien qu'il avait été demandé il y a un moment déjà, il avait pris son temps afin de ne rien oublier. L'apprentie de son hôte avait même eu le temps de le rejoindre et l'attendait également.

De flammes et d'hérésie [Event "Fièvre de cendres"] Fhad

Le maître et la jeune femme fut étonné de voir le haut-prêtre, son apparence proprement dite. La robe de haut-prêtre étant trop lourde à porter aujourd'hui, il s'était vêtu du même genre de vêtement, à un détail près.
Si le dégradé de vert était d'une harmonie parfaite, les manches aussi grand était une nouveauté pour l'albinos. Très ample, la légèreté était bien plus flagrante quand il commença à marcher, couvert du coup à la tête de tissus et d'une parure d'argent autour du cou, de la tête et sur les épaules. Si la perfection avait un défaut ici ça serait sa coiffure. Les ronces qui envahissaient ses mèches ajoutaient du vert et du blanc, mais cassaient les cheveux qu'il avait naturellement lisse par un enchevêtrement de kératine et de chlorophylle qui allait plus vers le foin par des ondulations anarchiques que le tissage droit que l'on pouvait attendre.

Tout est correctement mis ?

Il y eu silence. Ce n'était pas parfait, il y avait quelques ajustements à faire, mais la surprise était au rendez-vous. Qui aurait cru que le haut-prêtre de Delil se serait vêtis d'une robe cérémonielle heldorianne ? Il voulait faire bonne impression ? Essayer quelques choses ? Dans les deux cas, c'était chose faite.

Mais à peine sorti de la pièce de repos qu'il s'effondra de ses deux jambes en prenant appuie sur ce qu'il pouvait. Il s'est pris les pieds dans sa propre robe ? Non.
Très vite soutenu par le vieil homme, il remarqua aussitôt ce qui n'allait pas. Duscisio se trouvait transpirant, le front perlait toujours de quelques goûtes.

Ça va... Tout va bien...
Bien ? Sauf votre respect, vous n'êtes pas dans votre état normal...


Quand il le toucha, celui-ci était chaud, beaucoup trop chaud pour être normal. Si l'albinos prétendait que tout allait bien, il ne s'agissait que d'un réflexe normal que de rassurer l'entourage direct, témoin d'incidents.
Il ne mentait qu'à moitié. S'il se portait bien physiquement parlant, il n'en était rien de l'autre facette de la pièce qu'il voulait présenter.
Sans compter qu'il avait déjà la solution pour s'occuper de son cas, mais qu'il ne pouvait le faire maintenant. Il pouvait aussi le présenter comme une aubaine face à la tâche qui l'attend dans la journée. S'il avait du mal à se maintenir debout, c'est que cette fièvre n'était pas naturelle en premier lieu. Avec la maladie qui sévit en ce moment ou pourrait même la confondre avec celle-ci. C'est ce qu'il se passe actuellement avec son hôte et son apprenti présent dans la pièce.

Je vais bien... C'est une réaction normale à la soirée d'hier... Je suis resté trop longtemps éveillé après le couché des soleils.

Sans cité la boisson ni la pistilose qui en était responsable, il était difficile d'y croire. Une gueule de bois peut-être, accompagné d'un mal de crane, mais une fièvre. Cela semblait irréaliste.
Toujours haletant, Duscisio dégluti avant de se mettre à respirer profondément quelques petites secondes. Objectif : ne rien laisser paraître.
Il se releva, aider par l'herboriste local avant de lui faire une petite tape amical sur l'épaule pour lui montrer que tout allait bien.

Donnez-moi mon fourre-tout. Merci de votre accueil, cher collègue. Nous ne reviendrons pas qu'après avoir trouvé un remède à cette fièvre. Tâchez de bien vous porter.
Merci, votre sainteté. Je n'y manquerai pas.


Si le sac en bandoulière cassait l'apparence heldorienne que lui donnait la robe d'un dégradé de vert, il lui laissait toujours son grade d'herboriste. Sifflant pour appeler son corbeau qui se posa sur sa tête sans dire un mot, les trois herboristes rencontrèrent alors la personne qui se présenta comme servante personnelle de Dame Vanes Pandora.
La jeune femme répéta alors ce qu'elle avait dit à l'herboriste de la ville : appeler le haut-prêtre de Delil pour le guider aux appartements de Dame Lehoia.

Bien hâtons nous, nous vous suivons mademoiselle.

Faisant un effort surhumain pour qu'aucun signe de faiblesse ne soit décelé de sa part. Il ne fallait pas qu'il s'effondre à nouveau, ou cette servante aussi pourrait remarquer sa fièvre surnaturelle, qui plus est, le rapporté comme un cas supplémentaire à l'épidémie actuelle.
La marche d'un quart d'heure fut longue et pénible, ce n'est qu'arrivé à quelques mètres des appartements de la haut-prêtresse de Kesha, qu'il fit part à la servante qui lui avait indiqué le chemin à suivre, le fait de préparer sa propre voiture sans donner la précision qu'il reviendrait à Heldor après ça.
Alors que le voilà à la porte, il se trouve arrêter. Les gardes qui lui avaient laissé le champ libre le regardait immobile à la porte et décida d'entrer une fois que son prénom a été prononcé.

Par quel bon coup du sort, la donne a changée ?

Tuanio toujours sur sa tête, Duscisio regarda les deux jeunes femmes en fermant la porte derrière lui, le bras tendu.
Son visage ? Il semblait fatigué bien sûr. Ce n'était la marche, mais cette fièvre qui l'affaiblissait. La pierre d'intra qu'il avait attaché, caché dans la paume de sa main, sous les multiples tissus de sa nouvelle tenue de haut-prêtre.

Excusez de notre retard... Au vu de la situation actuelle et de votre appel, nous pensons que vous avez de nouvelles informations à nous faire parvenir, Dame Vanes. Commença-t-il d'un ton grave, hâtif d'en savoir toujours un peu plus pour pouvoir avancer. En ce qui nous concerne, cette fièvre n'est pas naturelle. Si vous voulez notre avis...

Il ne l'avait jamais vraiment énoncé. Pour Duscisio, le fait qu'elle ne soit pas naturelle n'est qu'une hypothèse. Comme pour la maladie de pierre, une fièvre ardente pourrait très bien avoir été fabriqué par quelque chose ou quelqu'un. Une origine magique qui plus ait qui pourrait expliquer le fait qu'elle réagit aussi vite par le froid.
Afin de ne pas rester devant la porte et pour ne pas devoir hausser le ton sur des informations importantes voir confidentielle, le haut-prêtre de Delil avança de quelques pas vers les jeunes femmes déjà dans la confidence. Mais il resta suffisamment éloigné, voulant à tout prix leur cacher la chaleur qu'il dégageait sur un contact direct.


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Handicap. Faculté magique grandement réduite.
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MessageSujet: Re: De flammes et d'hérésie [Event "Fièvre de cendres"]   De flammes et d'hérésie [Event "Fièvre de cendres"] Icon_minitimeLun 28 Juin - 12:18


L'horreur qui parcourait les yeux de la Haute Prêtresse alors qu'ils s'aventuraient sur les lignes obscures de l'indicible, eut l'étrange effet de rassurer Pandora. Retrouvant le reflet de son expression sur le visage d'Othello, la bouffée de paranoïa qui l'avait gagné un moment plus tôt, s'éloignait doucement. Les mots résonnèrent avec justesse, désignant comme monstrueux ce qui ne pouvait être appelé autrement, la jeune Vanes acquiesçait gravement. Lorsque la Haute Prêtresse lui enjoignait de ne jamais révéler la provenance de ces notes, c'est les lèvres serrées que la demoiselle aux lions acquiesçait à nouveau, consciente que la clé du mystère était aussi lourde qu'une enclume et qu'elle pendrait peut-être à jamais à son cou. Elle devait le savoir en venant ici mais, l'entendre de la bouche de la femme yorka, lui imposait de reconnaitre cette vérité en même temps qu'elle s'engageait à garder un secret pesant plusieurs milliers de vies.

Les mains délicates de la petite princesse se tendirent vers le carnet alors qu'il reposait sur la table, elle le rangea à nouveau, le faisant disparaitre comme si sa seule vue lui était douloureuse. Elle était encore fébrile mais ses mains avaient cessés de trembler, parler de ce cauchemar avec quelqu'un lui avait fait du bien, quand bien même elle se sentait coupable de faire peser sur la duchesse de Niveria le poids de la vérité, Pandora se sentait un peu moins seule dans la tourmente. Moins désarmée aussi, maintenant que sa pensée était partagée, qu'elle voyait en Othello un cheminement similaire au sien se dessiner. Le carnet était l'objet d'un Mal innommable mais c'était aussi le recueil d'une recette maléfique qui, une fois déconstruite, pourrait les mener au remède tant espéré. Pandora n'avait cependant pas l'impression d'être celle qui changerait le cours des choses, elle n'avait fait que soutenir le poids de ce carnet jusqu'ici. Elle n'était que la messagère et si elle savait qu'elle mettait sa tête sur un billot, elle ne se sentait guère héroïque et la peur lui étreignait les entrailles alors qu'elle avançait.

- Je n'ai rien..

La porte s'ouvrit avant que la demoiselle ne finisse sa phrase, laissant entrer un homme qu'elle mit une seconde à reconnaitre tant son allure lui semblait différente de la veille. Il ressemblait à un heldari pur souche habillé ainsi, cela lui allait bien mieux que les habits de la capitale, pensa Pandora avant de le saluer d'un léger signe du menton. Sa bouche était sèche alors qu'il lui fallait répondre, elle n'était pas prête à révéler au Haut Prêtre de Délil la raison pour laquelle la donne aurait changé. L'homme était bon et Pandora ne doutait pas de ses capacités mais, elle le savait aussi maladroit et rien ne pouvait être laissé au hasard concernant le carnet. Encore chamboulée, les traits tirés par la fatigue et les yeux rougies, la jeune femme fit mine de resserrer le ruban qui nouait ses cheveux roses en une couette haute, s'octroyant de précieuses secondes pour réorganiser ses pensées.

- C'est vrai, je vous ai appelé car je pense avoir de nouveaux éléments.

Elle se penchait sur les feuillets de Lomion, les réunissant pour les tendre à la voix de Délil.

- Sans m'avancer sur la solidité de cette théorie, ou ses implications sur notre genèse, je crois que nous pourrions découvrir davantage d'immunisés en nous servant des registres généalogiques. Si tous les membres d'une même famille ne sont pas immunisés, peut-être y a-t-il tout de même davantage de chance d'en trouver parmi les parents proches. Nous savons déjà que certaines caractéristiques familiales peuvent sauter une ou plusieurs générations, peut-être que les grands parents d'un immunisés, le seraient aussi.

Pandora laissait quelques minutes à Duscisio pour lire les conclusions de Lomion, profitant de la distraction du Haut Prêtre pour échanger une regard avec Othello. Elle aurait aimé avoir davantage de temps avec la femme yorka, lui parler de certains passages du carnet, avec elle, arriver à décrypter de manière scientifique les différentes étapes qui avaient menées à ce chaos.

- Je dois aussi vous dire.. selon mes calculs, si la température des malades continuent à augmenter sur la même courbe et avec la même intensité, les malades risquent de mourir déshydratés ou pire.. par combustion spontanée.

Le mensonge mordait sa langue comme un serpent venimeux alors qu'elle se tenait droite, ses traits ne trahissaient que sa fatigue et son inquiétude, sa voix était bien plus calme que lorsqu'elle avait annoncé la vérité. Pandora se surprenait, avec la dérangeante sensation d'être douée, à mentir avec aplomb. Elle se rassurait en se persuadant que c'était un mensonge pour le bien de tous, l'important n'était pas l'origine de l'information mais l'urgence de cette réalité à venir.

- Si nous arrivons à trouver ce qui lie les immunisés, nous aurons peut-être la possibilité d'isoler l'élément qui les protège de la maladie. Si la théorie de Lomion est vraie et que ce qui lie les immunisés est un lien de parenté, cet élément pourrait se trouver dans leur sang.

Ce n'était qu'une supposition, faite sur la base d'une théorie qui n'était pas non plus prouvée et qui serait sans doute controversée. Une famille partageait le même sang et il semblait à Pandora que le lien serait cohérent si effectivement les immunisés étaient les descendants d'un ancêtre commun, il devrait trouver des immunisés ayant un lien de parenté. Pourtant, même si cette théorie fumeuse trouvait un écho positif sur le terrain, comment faire pour isoler quelque chose qui se trouverait dans le sang ? Faudrait-il saigner les immunisés ? Transmettre leur sang aux malades ? Etait-ce seulement possible ? N'était-ce pas dangereux ? Pandora se tournait, les yeux plein de questions, vers la médecin et Haute Prêtresse de Kesha. Les connaissances médicales de Pandora étaient encore incomplètes et elle ne savait certainement pas tout ce qui pouvait se faire dans la pratique.

- Si vous le souhaitez, nous pouvons nous rendre à Deux Moulins, j'y ai installé un laboratoire et des immunisés ont été détectés parmi les soignants.

Pandora brulait peut-être les étapes, elle était anxieuse de laisser le village devenu zone de quarantaine, seul face à un avenir fait de flammes. Son laboratoire n'était peut-être pas assez bien équipé pour leur fournir tout ce dont ils avaient besoin, elle ne l'avait pas vu depuis deux semaines. Il était installé dans les premières pièces de l’hôpital qu'elle avait dessiné et qui sortait petit à petit de terre et servait en priorité à fabriquer le calmant.


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MessageSujet: Re: De flammes et d'hérésie [Event "Fièvre de cendres"]   De flammes et d'hérésie [Event "Fièvre de cendres"] Icon_minitimeJeu 8 Juil - 9:45

Depuis le confort tout coquet de son fauteuil trop grand, la sirène chassait les brumes qui s’échappaient de sa tasse de thé encore trop chaude, observant avec une attention particulière les réactions de la rose qui lui faisait face, décidée à ne pas lui imposer plus de pressions que ce qu’elle devait déjà subir. Avec la ferme sensation d’être de retour à ses premières années au temple, elle avait le sentiment qu’une solidarité invisible les avait lié, scellée sur le carnet maudit qui avait retrouvé sa place dans la sacoche de sa nouvelle propriétaire. Comme si l’expression coupable de la demoiselle avait chassée ses précédents doutes, la sirène n’avait plus aucune intention de s’épancher plus sur les origines de ces mots. Seuls le sens comptait maintenant, et déjà, sur la toile étendue de son esprit agité, s’écrivait les formules, les chemins de pensées, les hypothèses. Plus qu’une maladie, la fièvre était devenue une énigme à résoudre. Et chaque énigme avait sa faille.

La jeune fleure ouvrit la bouche, semblant plus téméraire et plus assurée, mais avant qu’elle ne puisse poursuivre, la porte qui menait à ses appartements s’ouvrit en grand, laissant entrer avec force un albinos auréolé de grâce, une bourrasque volontaire qui s’invita avec vigueur. Duscisio avait une aura bien spectaculaire de bon matin, malgré la fatigue apparente sur son visage, apprêté par une longue tunique nouée à la ceinture. L’atour était élégant, et lui évoqua la fraîcheur de la faune et de la flore de Noathis, rompant radicalement avec l’apparat qu’il avait adopté la veille. Le bal était encore récent sous ses paupières, que ce soit par image, ou dans les cernes qu’elle portait fraîchement de bon matin. Un instant, elle s’interrogea sur l’interruption soudaine de son confrère dans son salon, et le naturel avec laquelle il venait se joindre à elles. Athema avait-elle prit les devant en voyant leur sérieux ? Rapidement, elle conclut que Pandora avait certainement convoqué le Haut-Prêtre, sentiment qui se confirma quand il s’adressa à la jeune princesse avec aplomb.
L’albinos souleva la question de ce fameux coup du sort, provoquant chez elle un regard discret vers Pandora, qu’elle lança avec une discrétion et un naturel irréprochable. Elle la regarda replacer ses cheveux ; il lui appartenait de révéler ou non les secrets qu’elle était venu lui apporter. En poursuivant, il avoua même qu’il trouvait que la fièvre ne pouvait pas être une maladie naturelle. C’était désastreux, mais au vu de ce qu’elle venait de lire quelques minutes plus tôt, elle ne pouvait que se plier. Elle s’était peut-être laissée aveugler par ses propres craintes, n’avait pas voulu tourner les yeux vers la possibilité que la fièvre ne soit qu’une création et non une punition naturelle. Mais force était de constater que l’intuition du Haut-Prêtre était exacte.

Et quand elle se redressa et ramassa distraitement les notes de Lomion, Othello acquiesça silencieusement, comprenant son choix. Le Haut-Prêtre attrapa les parchemins, tandis que Pandora commentait les écrits, évoquant la possibilité très certaine qu’il y ait une logique de passation dans l’immunité d’un parent à un autre. En faisant cela, elle regarda la sirène, qui ne pu que lui renvoyer un regard rassurant, emprunt d’une complicité muette, et d’une assurance déjà acquise. Elle devait être traversée de nombres sentiments, certains contradictoires, se chevauchant dans un ordre peu naturel pour elle. La sirène devait se montrer un appui ; et si elle cherchait le temps, elle demeurait pragmatique. Ce ne serait peut-être pas maintenant, mais elles parviendraient au bout de ces notes, mais si il faudrait lutter contre le temps pour cela.


« C’est très probable. » Ponctua Othello. « Nous avons la preuve que certaines maladies se retrouvent sur des lignées entières, il est très probable que l’immunité adopte le même comportement, mais si cela reste à prouver. »

Et quand elle en vint à parler de la fin critique des malades, une certitude néfaste révélé par le carnet des misères, la sirène ne cilla pas, ni ne bougea un muscle, teintant simplement son visage d’une vérité triste et grave. Entendue une nouvelle fois, cette ultime fatalité ne pouvait que paraître plus cruelle encore, même avec des habits plus sobres et plus déguisés. Mais elle salua son analyse qui, même si la finalité pouvait être remise en doute, n’en demeurait pas moins plausible, bien qu’effrayante. Ses lèvres se pincèrent d’effroi. Si Duscisio s’aventurait à croiser son regard, elle ne pourrait que lui renvoyer que la jeune demoiselle avait raison, ses yeux parlant pour elle.
« Elle a raison. » Finit-elle par avouer, en sa qualité médicale plus que par le secret qui les liait. « Au vu de l’état des premiers malades, à en juger par l’avancée de leur état, une combustion spontanée n’est pas à exclure. »

Parler des possibilités ne faisait que la troubler plus encore, à chaque théorie en naissait une autre, et à chaque nouveau mot prononcé par Pandora, à chaque fois son cerveau reposait la question, soulevant une autre question pour toute réponse, la plongeant rapidement dans des réflexions guère éveillées. La présence des immunisés remettait tout en question ; et notamment cette de la linéarité, et de la nature même de la descendance. Si il était communément admis que les Dieux avaient créé les vivants ; alors pourquoi partageait-on les traits de ses parents ? Le monde n’était pas malheureusement pas si pieux ; mais peut-être que les Dieux avait glissé dans ces êtres rares ce petit miracle, leur permettant de résister au mal.
Pandora termina alors, leur proposant de se rendre directement sur le terrain pour pouvoir mettre à l’épreuve ses théories nouvelles. Othello resserra son étreinte sur la tasse en porcelaine. Elle n’avait pas prévu de devoir quitter Heldor, ni d’abandonner ses consoeurs ou sa suite, ni de partir de si bon matin en laissant le comte sans explication. Mais le temps pressait, et l’urgence de la situation passait devant tout le reste.


« Je vous suis. L’expérience sera la seule façon d’en savoir plus sur ces immunisés ; Et je dois avouer que je partage votre théorie sur le sang. Mêmes si il nous est impossible de transférer le sang d’un corps à l’autre, nous ne risquerons rien à mener des expériences dans des fioles vides ; à part d’en noter les effets. » A ces mots, elle bût d’une traite son thé qui lui brûla la gorge, avant de se lever. « Si vous me le permettez, je vais passer une tenue plus appropriée. »

Bien qu’épuisée, elle ne comptait pas profiter de son état pour parcourir le duché en robe de chambre. Par un réflexe très futile, elle resserra l’habit autour d’elle, brusquement saisie par un frisson étrange qu’elle mit sur le compte de l’épuisement. Si elle voulait accompagner Pandora, et Duscisio qu’elle comprenait déjà du voyage, elle devrait se montrer présentable.
Cependant, avant de retrouver la garde-robe qu’on avait apporté pour elle, il lui apparut qu’un autre évènement tout aussi importait requérait son attention. Elle finit par avancer jusqu’à se retrouver devant son confrère, sentant à cet instant la chaleur qui émanait de lui. On pourrait croire à s’y méprendre qu’il avait attrapait la même fièvre. Mais elle savait que cela n’était en rien le fruit de la maladie de cendre qui faisait brûler tout le continent, mais bien la cause de la symbiose qu’il entretenait avec la plante en son sein.

« Bon anniversaire, Duscisio. » Elle s’inclina devant lui, avant de pousser la porte qui la séparait de la chambre qu’on lui avait attribuée, laissant ses invités quelques minutes – quoiqu’il était difficile de savoir qui était l’hôte de qui. C’était une étrange coïncidence astrale, que les deux âmes qui habitaient en ce moment le salon soient nées deux jours de suite.

Retrouver la pénombre lui fit du bien, reposant ses yeux pendant les quelques minutes qu’elle s’octroya pour retrouver, dans l’obscurité et dans le silence, de quoi se vêtir dans la malle gigantesque qu’on lui avait faite porter. Elle dû attraper ce qu’elle put dans ce clair-obscur matinal, et finit par mettre la main sur la tenue d’une de ses consœurs qui ferait bien l’affaire pour la journée à venir. Avec une aisance surprenante, elle avait réussi à la passer sans faire trop de bruit. En croisant son regard dans le miroir, elle eu l’impression de se retrouver quelques années plus tôt. Ramassant ses propres notes et observations, attrapant quelques livres, elle finit une dernière chose avant de quitter la pièce.
Et quand elle en sortit, elle s’aperçu rapidement avoir passée la robe de Candela, une robe bleutée et légèrement trop grande qu’elle avait nouée à la ceinture. Le col brodé de motif fleuri, comme le bas de sa jupe qui laissait à voir ses chevilles écailleuses. Sa consoeur ne lui en voudrait sûrement pas de s’être fait dérobé son vêtement, mais elle se promit tout de même de lui en faire fabriquer un nouveau en guise de dédommagement. Comme Pandora avant elle, elle avait rassemblé ses cheveux fatigués par la fête pour les réunir en une longue tresse épaisse qui tombait jusqu’à ses genoux. On pourrait la croire sur les bancs de l’université ou à peine nommée à la prêtrise.

Après avoir retrouvé Athema et lui avoir soufflé quelques mots à transmettre pendant son absence imprévue, elle s’attaqua à retrouver la Rose d’Eridania et la Rose Blanche de Noathis. Le départ serait sûrement imminent, et elle anticipait déjà de découvrir le village et les travaux de la jeune femme.

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MessageSujet: Re: De flammes et d'hérésie [Event "Fièvre de cendres"]   De flammes et d'hérésie [Event "Fièvre de cendres"] Icon_minitimeJeu 8 Juil - 15:03

Arrivait-il au mauvais moment ? Dès qu'il entra dans la pièce, il fut fixé par quatre yeux comme s'il arrivait quand leur discussion prenait une réelle importance. Un secret inavouable au premier abord sans doute.
Ou bien sont-elle surpris de sa nouvelle garde robe qui lui donnait beaucoup plus d'allure que celui du noble hesperien de la veille. Un mélange des deux sans doute.
Pour ce qui est des secrets, il en portait un depuis des années et rares sont les personnes le connaissant, l'une d'entre elle était présente dans cette pièce, les autres se trouvent au temple de Delil ou au Haut-monastère pour les plus nombreux qui sont tachés de garder le silence afin qu'il ne perde pas leur nouveau haut-prêtre à cause de la peur d'une vérité effacée.

Oui. Le secret il nage en plein dedans depuis des années et pourtant il arrive à partager cette information très personnelle à quelques personnes qui sont soit en total confiance avec lui comme Othello, soit l'ayant vu par accident comme le personnel du temple témoins lors de la convergence qui chamboulait tous les esprits.
Dans les deux cas, il avait prit le choix de le faire. Le ferait-il avec la jeune dame Vanes ? Peu probable, la confiance n'était pas encore présente.
C'est ce qu'elle devait penser en remarquant le jeune albinos dans la pièce. Elle n'avait pas suffisamment confiance en lui pour le mettre dans la confidence de ce qu'elle venait de découvrir, contrairement à la haute-prêtresse de Kesha.
Elle changea donc de sujet pour traiter directement d'un élément qui parlait de la fièvre ardente en elle-même.
La nouvelle était plutôt alarmante, même si on la mélangeait avec cette possible immunité qui pouvait être un point particulièrement rassurant.
Si la solution se trouvait dans le sang alors...

Transférer ? Non... Mais l'utiliser comme ingrédient ne serait pas stupide. Cela ressemble plus à de l'alchimie qu'à de l'herboristerie, mais ne pas s'y intéresser aurait été idiot de ma part.
On peut utiliser du sang avec une certaine technique que j'ai pu lire quelque part.


Il s'arrêta un moment, sa main en V sur le menton, en pleine réflexion.

Nous pouvons éventuellement utiliser notre propre sève... Pour savoir si moi-même je suis sous immunité ou simplement dans une chance insolente...

En y pensant, il est vrai que Duscisio sur les deux épidémies, n'a eu aucune fois touché. C'est une pensée qu'il avait directement additionné à ses propres haut-faits. Et puis il a utilisé quelques mots étranges. Utiliser « Sève » pour énoncer son propre sang n'était pas fait à la légère. Au vu qu'il s'agissait du haut-prêtre de Delil, ce dernier s'est mis à utiliser des jeux de mots sur le lexique floral pour s'exprimer. Autant que ça l'amuse, cela cache indirectement certaines particularités qui le concerne.
C'est l'effet recherché, car Duscisio possède bel et bien de la sève dans ses veines... Enfin pas totalement, mais sa texture s'apprête plus à de la sève qu'à du sang.
Bien qu'il dise vouloir l'utiliser pour sa possible immunité n'était qu'un leurre... Jamais il ne le ferait. Personne, absolument personne ne connaît ce trait si particulier et il tient à le garder secret autant qu'il le pourra.

Il était donc temps d'aller à Deux-moulin, comme il l'avait prévu dès son arrivée à Heldor ou se trouvait déjà un laboratoire et quelques immunisés.

Un laboratoire ? Parfait. Si vous avez des alchimistes, des mages de glaces voire même de feu ou de sang, ça peut être utile.

Il ne riait point. La magie du sang, qui pourrait croire que cela puisse exister ? Néanmoins, il y avait beaucoup trop de sérieux pour que cela soit une blague. Avec l'annonce que la solution puisse être dans le sang, il prend toutes les possibilités en compte. Il n'est pas médecin, il ne connaît pas les propriété du sang. Il n'est pas non plus alchimiste, mais il a quelques connaissances qu'il a utilisés plusieurs fois et qu'il pourrait bel et bien utilisé à nouveau.
Comme il l'a dit en arrivant, la maladie peut très bien être une création artificielle et non naturelle. Il fallait donc mettre la magie de leur côté pour trouver une contre-mesure.
Le départ était lancé. La journée allait pouvoir commencer.
Othello fut la première a devoir quitter la pièce pour pouvoir se changer. Elle ne manqua pas de s'approcher, il fit mine de s'éloigner d'un ou deux pas, mais il semblerait qu'elle l'ai senti malgré tout. Elle aurait senti la chaleur qu'il dégage ? Peu probable et il espère que non. Sur le passage, sans se cacher elle lui souhaita le jour de son anniversaire. Ce n'était vraiment pas nécessaire...

Un bien étrange jour pour gagner une année de vie... sourit-il amèrement en regardant Othello, puis Pandora qui devait avoir entendu la nouvelle.

Restant sur place, Othello partie se vêtir de quelque chose de plus descend qu'une robe de chambre. Pandora était déjà prête. Sa robe n’était plus d’actualité. On aurai dit une escrimeuse habillé ainsi.
Bien qu'il la regarde fixement en attendant une éventuelle consigne, il ne pouvait s'empêcher de penser que Dame Vanes restait une très belle femme.
Un point le questionnait pourtant. Son père, sa mère, la plupart des membres de sa famille ont les cheveux aussi blancs que lui. Quelle particularité faisait que Pandora les avait spécifiquement rose ? Cela ne ressemblait pas à une teinture, comme celle utiliser par de nombreuses femmes lors de la fête en ville, il y avait quelque chose d'autre.
Il ne pouvait pas s'empêcher non plus de se demander comment elle aurait été avec une chevelure d'argent comme la sienne, les roses blanches en moins.
C'est maintenant qu'il se réveilla, conscient qu’il la dévisageait.

Nous vous attendons devant le palais dans notre propre voiture...

Il s'inclina poliment, gêné, avant d'ouvrir à son tour la porte et prendre le chemin de son véhicule. Marchant le plus calmement possible, il profita du prochain tournant pour s'effondrer un coup instant contre le mur. Il avait chaud, haletant, mais il devait continuer de faire bonne figure jusqu'à que le problème soit résolu. La gourde qu'il sortit de son fourre-tout ne contenait que de l'eau, car la sensation de soif était permanente qu'il en vida bien le quart de son contenue en un instant.
Il fallait attendre le bon moment pour décharger le trop plein d'énergie qu'il cumule à cet instant précis.

Reprenant son chemin après quelques minutes, il quitta le palais pour y retrouver le moyen de transport décoré de pot rectangulaire et d'un voile au-dessus de la cargaison. Ses deux chevaux attendaient sagement que leur propriétaire arrive et les rassure de sa présence. Sa première action fut de prendre une cape pour la mettre sur ses épaules, les soleils qui s'étaient levés que depuis peu tapait déjà sur la tête. Une insolation aurait lui donnerai le coup de grâce s'il ne se protégeait pas. Il s'agissait maintenant d'attendre tout en jouant la comédie de la bonne santé dont il jouissait pourtant chaque jours de l'année.


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MessageSujet: Re: De flammes et d'hérésie [Event "Fièvre de cendres"]   De flammes et d'hérésie [Event "Fièvre de cendres"] Icon_minitimeLun 19 Juil - 15:30


Le Haut Prêtre de Délil lut avec une grande rapidité les notes tendues par les mains encore fébriles de la jeune Vanes qui fut surprise de ne lire aucune des émotions qu'elle s'attendait à voir arborer l'homme de foi. Peut-être connaissait-il déjà les théories de Lomion ? Ou bien, et plus certainement, son esprit était dors et déjà penché sur l'essentiel, l'urgence de leur situation. Une attitude sensée à laquelle Pandora devait au plus vite se plier, abandonnant à son rocher de solitude, la pieuse enfant qui ne trouvait plus aucun repère dans sa foi. Il serait temps, plus tard, de se tourner vers une quête de vérité sur leur genèse et sur les inexactitudes des écritures saintes, lorsque le chaos serait derrière eux. C'est donc l'apprentie éclari qui écouta les deux hautes figures religieuses déjà toutes deux tournées vers la science, elles semblaient enclines à tester la théorie du sang. Pandora acquiesçait avec gravité avant de légèrement reprendre les paroles du Haut Prêtre de Delil.

- La chimie pourrait effectivement nous aider dans cette entreprise.

La jeune femme souriait avec bienveillance au Haut Prêtre, consciente que sa langue avait sans doute fourchée lorsqu'il parlait d'alchimie, la transformation des métaux lui paraissant assez éloignée de leur problématique, l'homme n'était peut-être pas si imperturbable face au chaos de la situation qu'il le laissait paraitre.

- Je vais de ce pas faire mander des mages, nos mages-guerriers sauront peut-être trouver un substitut à la magie de sang.

À sa connaissance, cette magie n'existait pas mais, Pandora était loin de se vanter tout savoir et elle ne risquait rien à demander l'aide de plus aguerris qu'elle. Les mages-guerriers de Vanes étaient soldats du duchés mais surtout, de grands érudits de leur art, des maîtres dans leur spécialité, ils pourraient avoir un oeil nouveau et expert sur la magie à employer pour parvenir aux fins médicales visées. Avant de quitter la pièce, elle entendit l'échange fugace entre la dame de Nivéria et la voix de Délil, décidant de leur laissé ce moment d'intimité, la jeune femme s'éclipsa. Prévenant le Lion qui gardait toujours leur porte fermée et close à toute oreille indiscrète, la petite princesse de Vanes due user de toute son autorité pour le forcer à quitter son côté et aller quérir lui-même les mages-guerriers. Pandora ne connaissait que certains des mages, ceux qui avaient parfait sa maîtrise de l'essence divine lorsqu'elle était encore enfant, d'autres étaient partie intégrer l'armée réformée, et il était certain que sir Orvald, Lion depuis près de vingt ans, connaissaient mieux ses camarades et ceux susceptibles de suivre avec abnégation les potentielles errances de la jeune princesse.

Pandora revenait à l'intérieur de l'appartement alors que la duchesse prenait congé pour passer une toilette plus appropriée, la demoiselle aux cheveux poudrés s'inclinait légèrement à son passage, une excuse silencieuse pour avoir sortie du lit son invitée de si bonne heure et lui avoir imposé la présence d'un homme qui plus est. Seuls l'espace d'un instant, la jeune femme fit un pas vers le Haut Prêtre, s'essayant à l'exercice périlleux d'un sourire alors que toutes ses forces luttaient contre la panique qui étreignait sa poitrine depuis la veille au soir.

- J'ignorai qu'il s'agissait du jour de votre naissance, laissez-moi vous souhaiter aussi un bon anniversaire, bien que les temps soient troubles, peut-être est-ce un signe d'espoir. Délil ne nous apprend-t-il pas que la Vie possède cette force intarissable de surmonter toutes les épreuves ?

La demoiselle de Vanes se montrait attentionnée et teintait ses mots d'espoir, il lui fallait s'accrocher à l'espérance et la propager, elle qui savait l'indicible et avait parcouru la plus profonde obscurité que ce monde puisse porter. Elle avait compris, qu'elle ne pouvait pas être l'enfant effrayée plus longtemps, que le chemin qu'elle devait arpenter, ne serait ni facile, ni rectiligne. Elle sourit avec un peu plus d'assurance mais le Haut Prêtre lui sembla soudain s'enfuir et si il s'inclina avec politesse, il lui sembla mal à l'aise. Avait-elle dit quelque chose de déplacé ? Peut-être n'aurait-elle pas du s’immiscer dans l'intimité de ce personnage qui semblait tenir au mystère qui l'entourait, c'était après tout le même Haut Prêtre qui n'avait jamais vraiment donner son nom et qui parlait tantôt de lui à la troisième personne, tantôt à la première. Pandora ne savait trop quoi penser de cette fuite et ne se fit pas plus d'hypothèses, son esprit ne pouvait pas se permettre d'être distrait. Elle attendit donc devant les appartements de la Haute Prêtresse de Kesha et elles rejoignirent ensemble le carrosse qui les attendait, la voiture tirée par quatre chevaux était rapide, sans grande fioriture, l'habitacle fermé permettait aux passagers de discuter en toute discrétion.

Pandora mit quelques longues secondes à délier sa langue et ses pensées mais, après quelques excuses maladroites pour la rudesse de son réveil et des remerciements pour le soutiens de la jeune femme face à l'arrivée du Haut Prêtre, elles purent parler plus confortablement ou tout du moins, plus paisiblement, de leurs théories respectives. Relisant parfois ensemble les documents que Pandora avaient transportés avec elle, évitant autant que possible les lectures insupportables issues du carnet maudit. Suivies par la voiture personnelle du Haut Prêtre, elles descendirent du carrosse après une paire d'heures de voyage. Les deux fiers moulins du village se dressaient encore dans le paysage mais, entre eux deux, ce n'était plus tant un village qui s'étendait mais un véritable camp. Des tentes rangées en lignes entouraient le hameau et dès qu'ils arrivèrent, un homme à la peau sombre, vêtu d'une longue chemise blanche sale qui couvrait le reste de ses vêtements, couru vers la demoiselle Vanes.

- Madame, il se tourna presque précipitamment vers la yorka qui l'accompagnait, Madame, nous avons fait comme demandé mais les cas continuent d'affluer, nous avons besoin de vous pour agrandir le système d'eau, les chambres de lavage fonctionnent à plein régime et les lavandières n'arrivent plus à suivre..

D'une main levée, paume en avant, Pandora coupait l'homme qui perdait son souffle, hors il semblait loin d'avoir fini de s'exprimer. La jeune femme devait cependant faire des choix, elle ne pouvait aider à la construction d'une annexe aux salles de douches et aux questions logistiques sans mettre en péril leurs recherches au laboratoire. Son visage désolé dut paraitre terriblement explicite à l'homme car ses épaules s'affaissèrent soudainement, un tableau qui fendit le coeur de la jeune Vanes.

- Je ferais tout mon possible pour vous apporter mon aide mais, je dois d'abord mener la Haute Prêtresse de Kesha et le Haut Prêtre de Délil au laboratoire, nous devons travailler sur une idée.. Pouvez-vous demander à Isa de venir nous rejoindre ?

La posture déconfite de l'homme se redressa légèrement alors que Pandora lui offrait les titres prestigieux de ses invités en même temps qu'une lueur d'espoir, si des êtres aussi importants étaient ici, à Deux Moulins, avec une idée.. Alors peut-être, pouvait-il à nouveau avoir foi en un avenir de guérison. Il acquiesçait et se détournait, Pandora leva un regard un brin désolé vers Othello, elle savait qu'elle prenait des risques à faire naître une flamme d'espoir qui serait dévastatrice si elle était déçue. Une fois Duscisio à leur côté, Pandora les mena jusqu'à l’hôpital. Le bâtiment n'était pas tout à fait terminé et la magie de Pandora et des autres mages de la terre avait été grandement mise à contribution pour élever les fondations aussi rapidement. Une aile semblait cependant totalement terminée, elle accueillait déjà des patients au premier étage, le trio se dirigeait à travers le rez-de-chaussé. La construction était récente, le bâtiment peu meublé donnant à certain couloirs vides des aspects inquiétants, cependant, toute l'architecture semblait pensée pour la circulation des flux autant celui des patients et des soignants, que celui de l'air et même celui de l'eau. Dans le sous sol, des prémices de canalisation sillonnaient la terre pour transporter le précieux liquide. Pandora expliquait rapidement la situation à Deux Moulins alors qu'ils arrivaient au laboratoire.

- Nous avons mis en place un système d’assainissement de l'air et du corps, les salles sont aérées une fois par jour, pour évacuer les miasmes ambiants, les malades ainsi que les soignants doivent se laver aussi souvent que possible dans des salles de douches où l'eau est constamment renouvelée par un système sous-terrain. Depuis peu les soignants peuvent aussi se vêtir d'une de ces grandes chemises que vous avez vu, cela permet de les nettoyer plus fréquemment.. ou de les bruler si besoin.

Tout était nouveau et si les protocoles mis en place s'inspiraient souvent d'autres expérimentations misent en place ailleurs ou pour d'autres épidémies dans le passé, ils restaient tout aussi expérimentaux, poussés par un désir de bien faire sans que tout ne soit toujours très bien documenté. Il fallait essayer pour savoir, tester pour comprendre, ainsi fonctionnait la science naissante qui s'installait à Vanes comme dans d'autres parties du monde. Arrivés au laboratoire, Pandora présenta rapidement le matériel à leur disposition, il semblait évident que la jeune femme était une éclari en herbe et qu'elle avait les ressources financières nécessaires à ses ambitions. Le temps cependant, lui manquait, tout le matériel qu'elle espérait n'était pas encore arrivé et certains n'existaient pour le moment que sous forme de plans dans des ateliers de Heldor.

Une jeune femme blonde se présenta à la porte, les bras chargés de ces longues chemises blanches qu'avait décrites Pandora un peu plus tôt. Elle s'appelait Isa et était une des immunisées avérées de Deux Moulins, elle leur tendit les chemises peu seyantes.

- C'est la couleur locale.

Sa voix était joyeuse mais faible, elle n'était pas une soignante lorsqu'elle était arrivée à Deux Moulins, c'était une simple cousine d'un des malades, un petit garçon qui avait déjà perdu ses parents lors de l'épidémie de Sarnarhoa et qui vivait à présent chez elle et son mari. Elle était venu pour le soutenir et aider, désormais, elle était une des femmes les plus importante du village, car une des rares à être immunisé et donc capable de s'approcher des cas les plus graves sans craindre d'attraper le mal. Son visage était marqué par la fatigue mais elle souriait avec aisance ou par la force de l'habitude, prête à aider.

Elle fut rapidement rejointe par deux jeunes hommes et une femme d'âge mûr, deux mages de glace et une chimiste anciennement herboriste qui connaissait mieux que personne le laboratoire et ces outils puisqu'elle en était la responsable et la principale utilisatrice, devant Pandora qui malgré ses connaissances manquait encore de pratique et d'expérience. Les mages-guerriers de Vanes ne tarderaient sans doute pas à venir prendre la relève des deux jeunes hommes fraichement dépêchés depuis le village, peut-être auraient-ils même des réponses sur la magie du sang ou ses potentiels substituts.



De flammes et d'hérésie [Event "Fièvre de cendres"] Yi9y
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MessageSujet: Re: De flammes et d'hérésie [Event "Fièvre de cendres"]   De flammes et d'hérésie [Event "Fièvre de cendres"] Icon_minitimeDim 25 Juil - 0:51

Après avoir retrouvé la dernière-née de la famille Vanes devant la porte de ses appartements, la yorka, nouvellement habillée, mais encore dans un état d’éveil incertain, la suivit jusqu’à la voiture qui devait les conduire jusqu’au hameau nommé Deux-Moulins. Elle en avait eu un retour concret et adroitement décrit par son confrère, Duscisio, qui avait déjà eu l’occasion de s’y rendre et d’y officier, et qui lui avait peint un tableau riche et novateur, encore renforcé par les quelques mots qu’ils avaient pu échanger pendant le bal de la Rose, la veille. Docilement, elle grimpa dans la calèche, se frayant une place menue dans l’appareil élégant qui se mit aussitôt en route.
Tout comme Pandora face à elle, il lui fallut plusieurs minutes pour oser répondre, oscillant encore entre l’éveil et la fatigue, et happée par un enchaînement d’évènements qui lui échappaient complètement, mais dont elle mesurait sans difficulté l’importance. Et rapidement, et avec une aisance surprenante et appréciable, elles parvinrent à échanger discrètement, mais librement, sur le contenu des notes, et à revenir rapidement sur ce que le carnet contenait : une recette de cuisine.

Ce n’est qu’au bout d’une solide heure qu’elle cru percevoir, au bout de l’horizon, deux grandes silhouettes se détacher avec prestance. Deux-Moulins, le bien nommé, était presque à porté de regard, et au bout d’une nouvelle heure, Othello dû renfermer sa langue et le secret, pour descendre de la calèche. Ils retrouvèrent des lions, et Duscisio rapidement qui les avait suivi dans sa propre voiture – elle ignorait tout du pourquoi le Haut-Prêtre avait décidé de faire voiture séparée, même si elle imaginait que cela avait à voir avec sa propre symbiose. Sans pour autant fonder ses propos, elle décida de ne pas lui poser la question ; après tout, il avait tout le plein droit de désirer de l’intimité, et de vouloir faire la route de ses propres moyens.

Comme une Rose revenue parmi les siens, il ne fallut que quelques minutes à découvrir le paysage bucolique et travaillé du hameau avant qu’un homme, visiblement affolé, ne vienne les interrompre, recherchant les précieux conseils et les décisions guides de la jeune Eclari. La jeune femme semblait être un rouage essentiel au bon fonctionnement du village, voir même la pièce maîtresse qui soutenait, à elle seule, tout cet équilibre. Othello l’admira secrètement, à pouvoir endosser pareille charge à un âge si jeune ; et comprit alors la valeur de son intelligence. Elle ignorait encore qu’elle n’aurait que quelques maîtres à faire avant d’être encore plus surprise.
Poliment, Pandora dû lui opposer un premier refus, remettant néanmoins pour plus tard leur conversation. La sirène, sage et observatrice, écoutait avec une curiosité ardante les différents problèmes qu’on lui soumettait, tous technique, et relevant des prouesses technologiques qu’on avait mises en place sur cette terre d’abondance.

Un système hydraulique avancé, des mesures d’hygiènes et des chambres de lavage, Deux-Moulin semblait une première pour le royaume Eridanien, et peut-être même pour le monde, à réunir tant de savoir dans un si petit territoire. Même si Othello ne jouissait pas de connaissances avancées dans le génie civile ni dans l’ingénierie, elle devait admettre être impressionnée.
Elle le fut plus encore quelques mètres plus loin, quand Pandora les invita à la suivre, et à pénétrer dans un batiment haut et stable, qui lui semblait propre et neuf. Ce n’est qu’en franchissant la porte qu’elle comprit être arrivée dans un hopital, un temple de la médecine dédiée non pas à Kesha, mais à la science et à la guérison ; un lieu qui lui inspira son plus profond respect. Silencieuse, elle se laissait guidée, écoutant attentivement les paroles de leur jeune guide, ignorant l’aspect vide et encore précaire du mobilier – curieusement, elle trouva presque que cela lui donnait un charme tout minimaliste, préférant opérer dans milieu vide et vaste que contenue par les fournitures trop présentes.

Tout en écoutant la jeune Rose, elle ne cessait de ressasser leur précédente conversation, mélangeant dans le désordre leurs hypothèses, et ce qu’elles avaient pu lire ensemble dans la voiture qui les emmenait là.
Pour la yorka, et elle en était persuadée, pour Pandora également, le sang des immunisés ne pouvait pas être étranger au phénomène décrit par Lomion dans ses travaux. Eclari certes, décrié, mais brillant, il n’aurait probablement pas poussé à la légère les termes d’héritage et de linéarité. Le sang est vecteur de beaucoup de chose, et il n’était pas rare de voir dans des familles certains traits hérités des parents, voir même des grands parents. C’était encore un mystère médical, mais peut-être qu’ensembles, ils parviendraient à faire avancer la question, et mieux encore, à prouver que le sang des immunisés était la clef. Curieusement, elle fut rassuré de voir que Duscisio était ouvert à la théorie, et qu’il puisse soutenir, voir envisager la possibilité que ce soit vrai. Il ne restait plus, maintenant, qu’à l’éprouver.

Bientôt arrivé au laboratoire, une jeune femme aux cheveux de lins et de blé se présenta à eux, l’air tout aussi fatigué mais un sourire franc et sincère sur son visage presque poupin. Une vraie créature des blés et de la campagne qui leur tendit à tous une des chemises dont avait parlé Pandora. Othello ne rechigna pas et enfila la sienne prestement et sans poser de question – il lui apparaissait incongru de s’opposer au protocole strict que Pandora avait mis en place, et qui semblait porter ses fruits. De plus, elle eu la curieuse sensation de retrouver les tabliers qu’elle portait jadis au temple de Kesha, refoulant à contre-cœur une douce vague empli de nostalgie qui s’élevait déjà derrière son front opalin. Une fois l’habit enfilé, elle entama de partager avec ses compères les manigances qu’elle avait échafaudé.


« Nous voilà parés, merci, ma Demoiselle. » Ses premiers mots allèrent à la nommée Isa, avant qu’elle ne détourne son attention vers la demoiselle poudrée et son confrère aux cheveux d’argent. « Comme nous l’a suggéré Pandora, il nous faut découvrir comment l’immunité se manifeste chez les porteurs de celle-ci si nous voulons avoir une chance de faire reculer la fièvre. Et comme vous l’avez si bien dit, le sang pourrait être un premier élément de réponse. »

Liquide essentiel au fonctionnement du corps, le mélange incarnat demeurait encore mystérieux, bien qu’on commençât enfin à en cerner les usages. Mais il n’était pas exclu que prélevé, le sang des immunisés, face à celui des infectés, puisse paraître radicalement différent, voir, se révèle bénéfique. Restait à savoir comment, et une avalanche de problèmes, tous plus complexes les uns que les autres, lui vinrent à l’esprit.
D’abord, le plus évident, était que pour mener à bien des expériences, il fallait opérer un certain nombre de prélèvements. Elle ne comptait pas vider les veines de tous les immunisés qui auraient le malheur de croiser son chemin ; aussi cela supposait un premier problème d’ordre logistique : ils devraient opérer avec une ressource limitée, et mesurée.


« Je vais faire des premiers prélèvements dés aujourd’hui. Nous devrons commencer à travailler dessus dès que possible ; vous n’êtes pas sans savoir que le sang frais ne se conserve pas, et entamera sa coagulation rapidement, sauf si il est refroidit et maintenu sous une certaine température. »

A mesure qu’elle parlait, elle commença à leurs exposer plusieurs faits connus sur le précieux sésame, des éléments qui lui apparaîssaient comme indispensables à leurs futures recherches mais qui prenaient parfois des airs de cours magistraux. En effet, au fil de siècles de médecine et de recherche, on comprit que le sang constituait, à hauteur de 5 à 6 litres pour les terrans et les yorkas de petites statures, l’élément essentiel du corps. Les autres races, hormi les sylphides, étaient constitués de ce même sang, bien que la quantité varie grandement entre un zélos et les plus menus des terrans. Néanmoins, il apparaissait comme impossible de transmettre le sang d’un individu à un autre au risque de causer une grave réaction – sauf dans de très rares cas où ce transfert avait marché, pour des raisons qui dépassaient encore leurs esprits illuminés. De même, le sang avait une capacité de colmatage incroyable que l’on appelait coagulation, qui permettait à une plaie peu profonde de se refermer rapidement, et bien plus lentement selon la profondeur de l’entaille.
Rapidement, une chaîne se mit en place, et Othello, tout en expliquant chacune de ses actions avec une précisions médicale, commença à opérer les prélèvements sur les patients ; technique rudimentaire qui constituée en une saignée à même l’avant-bras du volontaire. Avec une patience et un sang-froid étrange, relevant d’un sérieux éprouvé, la sirène posait une main ferme sur un réceptacle en verre épais sous la plaie qu’elle ouvrait sur l’intérieur du bras, et récupérer jusqu’à un demi-litre par prélèvement avant de recourir, par gain de temps, à la magie de soin pour libérer son patient. Pendant toute l’opération, elle gardait la flamme de Kesha allumé au bout de son autre main qu’elle posait devant le malade, s’assurant qu’il ne pourrait ressentir aucune souffrance ni aucun malheur à devoir se prêter à cette pratique peu rassurante. A la fin de chaque prélèvement, elle ne manquait pas de conseiller à son donneur de bien manger, et de bien boire dans les jours qui suivaient pour reprendre des forces, et permettre au corps de guérir sereinement.


« Merci beaucoup, ma Dame. » Dit-elle en remerciant le dernier des donneurs. Plusieurs heures s’étaient écoulées, et la journée, bien entamées, pouvait à présent voir débuter les premières expériences.

Comme piquée par la mouche de sa déesse, Othello était méconnaissable, devenue une figure de cire et d’absence, n’étant plus que raison et conscience, détachée de ses propres passions. Et pourtant, alors qu’elle s’apprêtait à aller récupérer, de la même manière, le sang des malades pour pouvoir commencer les expériences, on vint discrètement lui apporter un parchemin, à son nom, qu’elle lu d’abord avec détachement, puis un sérieux grandissant, puis une gravité certaine. Pas maintenant, ce n’était pas possible ! Avec un soupire long et un premier mouvement de colère depuis bien longtemps, la sirène fit les cent pas avant de poser le parchemin sur une table dégagé. Ses heures au Deux-Moulins étaient maintenant comptées.

Sans encore en parler à Duscisio ou Pandora, elle termina d’établir les premiers protocoles. Les manipulations devraient se faire en verrerie et hors des corps, pour commencer, et ne devraient concerner que des sangs fraîchement prélevés. Elle se maudit qu’ils ne fussent pas en Cimmeria ou pendant la saison froide, cela les aurait grandement aidé ; mais pour l’instant, il faudrait faire rapidement, en commençant par exposer un prélèvement de sang malade à du sang immunisé, et constater le résultat ; cela prouverait, simplement, que l’immunité est bien présente dans le sang des immunisés, et non ailleurs dans leurs corps.

« Je vous présente mes excuses, le roi me demande à Hesperia, je vais devoir repartir à HeldorSon ton était grave, et il lui avait rarement autant coûté de devoir s’enfuir. « Pandora, j’ai toute confiance en vous pour mener ces expériences à bien. Vous en avez l’intelligence, l’esprit et la force, et vous avez, avant tout, les épaules pour. » Après cela, elle se retourna vers l’albinos, son œil brûlant des demandes et des regrets, espérant qu’il pourrait veiller sur la jeune érudite. « Duscisio, si tu poursuis ces recherches, au nom de notre caste, nous te remercions. Je resterai joignable par les premiers oiseaux qui quitteront Deux-Moulins. »

Déchirée par le devoir et l’urgence, elle saignait à devoir quitter sa garde et ses responsabilités si tôt. Mais elle ne pouvait faire attendre le seigneur à qui elle avait prêté allégeance quelques mois plus tôt, et qui n’aurait pas prit la peine de la convoquer pour des futilités – c’était, du moins, ce dont elle était intimement persuadée.
Avant de partir et de remettre sa chemise à la personne concernée, elle expliqua une dernière fois quelques éléments à prendre en compte ; on ne peut prélever qu’un demi-litre de sang par semaine, plus serait trop dangereux. Comment bien faire une saignée, et comment faire pour les malades car l'opération était plus dangereuse. Les mages du froid seraient les bienvenus pour le conserver plus longtemps ; et peut-être qu’avec le de la pratique, du temps, des mages du sang, on parviendrait à le connaître plus, à extraire, si elle était bien là, l’absolu même de l’immunité hors du liquide rouge.

L’âme houleuse comme une tempête folle et sauvage, Othello finit par suivre un intendant, et rendre les armes alors que la guerre n’était même pas entamée, ayant la cruelle impression qu’elle laissait Pandora seule face à l’orage qui tonnait au-dessus d’elles. Mais en franchissant les portes de l’hôpital, une nouvelle pensée délivra son cœur ; elle pouvait avoir confiance en elle ; et elle n’était pas seule. Duscisio, confrère bienveillant, ami de longues années, et esprit intelligent et brillant, ne pourrait être qu’un partenaire éclairé pour débuter son entreprise. Et elle serait là, à sa façon, ayant maintenant une nouvelle tâche à amorcer, une descente sombre et vertigineuse dans la psyché des monstres et des abominations. Un voyage qui les conduirait peut-être vers un autre élément du remède.

En quittant Heldor, elle ne se doutait pas encore que ces expériences les mèneraient à de nombreuses découvertes ; que le sang des immunisés, à une goutte seule, parvenait à éteindre le feu des patients malades, qu’on ne pouvait pas transfuser un malade avec le sang des immunisés directement, que la décantation du sang montrait divers éléments, mais que l’aide des mages pour accélérer ce processus… Et que ce ne serait qu’au terme de mois d’efforts qu’on parviendrait enfin, en récupérant dans le liquide sa partie la plus jaune, et en le purifiant à l’extrême, qu’on pourrait enfin isoler l’immunité : l’absolu. Mais les immunisés n’auraient pas encore révélé tout leurs mystères, et le remède s’écrirait encore, au Haut-Monastère, où Othello, brûlante, travaillerait sans relâche.


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MessageSujet: Re: De flammes et d'hérésie [Event "Fièvre de cendres"]   De flammes et d'hérésie [Event "Fièvre de cendres"] Icon_minitimeVen 3 Sep - 8:25

Le voyage vers Deux-moulins fut pénible pour l'herboriste qui luttait tant bien que mal à cette fièvre qui le touchait.
Bien sûr que cela n'avait rien à voir avec la maladie actuelle, mais qui pouvait le savoir ? Othello peut-être ? Sans doute, c'est la seule au courant dans les environs. Elle pourrait lier ça à la symbiose plus facilement. Et fort heureusement elle aurait raison. Rien que d'y penser, il ne pouvait refuser qu'ils étaient si liés ensemble.
Même si cette pensée était relativement puissante, elle ne soulageait pas ses maux de tête. Si bien qu'il dût se réfugier à l'intérieur de sa voiture pour se reposer après le trajet... Se reposer ? Pas vraiment, il devait surtout contrôler sa propre énergie et il ne pouvait le faire aux yeux de tous.
Il méditait surtout, discutant avec la Pistilose de ce qu'elle voulait. Elle n'était pas bien de ce surplus d'essence divine non plus. Son souhait était également de s'en débarrasser au plus vite. Cela c'était déjà produit, ils s'en souviennent tous les deux : la recrudescence.

Si ce jour-là elle s'était exprimée sous une colère jusqu'à faire du mal à son hôte, jusqu'au sang encore rouge à l'époque, Aujourd'hui elle avait mainte occasion de pouvoir s'exprimer. Et pour éviter une nouvelle recrudescence – une explosion de croissance spontanée, dangereuse pour le corps de l'hôte – il fallait utiliser ce surplus d'essence divine.
À quoi était dût la première recrudescence ? Si contrairement à ce que l'on peut penser, il ne s'agissait pas de la volonté de Duscisio à s'en débarrasser, non. C'était une absence d'utilisation de la magie afin de ne plus s'en servir. Ses réserves ont explosés et cela a donné à cette crise végétale qui a faillit lui coûter la vie.
Cette fois-ci, cette réserve a été trop remplie dans un laps de temps beaucoup plus court. Ce qui veut dire que le temps presse, sans pour autant alarmer l'entourage.
Replaçant la pierre d'intra dans sa main, il finit par la ranger afin de rester en contact permanent avec la rose blanche qui l'alerterait si l'attente est trop longue. Après tout, il était deux à le supporter. C'était plus facile.

Sortant de la voiture, habillé d'un vêtement plus confortable pour travailler, léger, mais suffisamment épais pour le protéger du soleil, une cape par-dessus pour la capuche qu'il avait déjà sur la tête.
Une courte discussion avec le personnel fut nécessaire. La présentation des installations et des moyens mis en œuvre pour lutter contre la fièvre ardente. Suivi de l'hypothèse de l'immunité sanguin qui pourrait être un tournant vital dans la recherche du remède. Puis il vient son tour.

Nous nous occupons de la partie dite magique. Nous avons quelques expériences à faire et il nous faut des volontaires, malade bien entendu.

À cette idée, Duscisio ne semblait aucunement inquiété par le fait d'être touché, peut-être parce qu'il l'était déjà ? On voyait physiquement parlant qu'il semblait atteint de bouffé de chaleur qui pourrait être lié à la fièvre ardente. D'autres semblaient étonnés que l'on parle de magie pour une maladie.

Mais avant ça, auriez-vous des plants, champs ou quoi que ce soit à faire pousser ? Une récolte en retard peut très bien faire l'affaire.

Sa demande avait l'air totalement hors de propos, mais il s'agissait avant tout d'être en pleine possession de ses moyens. Sans énoncer ce pourquoi il avait fait une telle demande. Une récolte en retard. Certains pourraient très bien se faire des idées, dans le sens où il s'agissait du haut-prêtre qui en faisait la demande.

Nous manquons d'ingrédients pour le calmant, mais aussi d'autres plantes pour des essais, fit l'un des médecins sur place. Nous avons également quelques idées.
Bien, dans ce cas, plantez les graines dont vous avez besoin. Nous ferons le reste.

Les prochaines heures furent consacrée à la pénurie de plantes médicinales. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, une utilisation aussi importante d'essence divine ne semblait porter aucun préjudice à l'herboriste. Bien au contraire. Plus il l'utilisait plus il semblait soulager. Quand les graines furent plantées et arrosées. L'herboriste s'était placé devant, les bras bien tendus comme s'il s'agissait d'un messie. Peu de temps après une longue méditation, chacune des graines, sans exception, émergèrent de la terre qui leur était attribuée pour donner leur tige, feuilles et fleurs respectives.
Un long soupire fut lâché à la fin de la procédure, seulement il était toujours fiévreux.

Faites-en encore.

Il stoppa net d'un geste de la main de la moindre contradiction ou inquiétude qui pourrait venir sur son propre état de santé. Seulement il n'était pas totalement soulagé. Par contre, sans qu'on ne le touche, il savait que la dite fièvre avait baissé en intensité. La Pistilose le sentait aussi et demandait de continuer.
Entre temps, il donnait les consignes de ses expériences, qui n'avait l'air en rien compliquer pour l'instant. Elles constituaient surtout une constatation de la fièvre à changer en fonction de l'essence divine.
La procédure continua deux ou trois fois avant d'être parfaitement dans ses bottes. Prenant en compte le fait qu'il puisse continuer encore longtemps, la pousse de plantes nécessaires aux calmants et essaie des médecins.

Les heures qui ont suivi son arrivée à Deux-Moulin n'a jamais été aussi productive. Pendant que la récolte des plantes avaient lieu, d'autres semaient les graines. Ce jusqu'à midi. Les nombreuses mains mit à sa disposition était aussi rapide que précise quand il s'agissait de plantes un peu plus délicate. Avec trois équipes, Duscisio n'avait pas vraiment de pause, mais ce qu'il voulait, ou ce qu'ils voulaient pour être plus précis. Si les stocks d'herbe médicinale se remplit pour un temps.

À la fin de ses heures, il est tombé au sol. Pliant les genoux, se retenant de s'effondrer en posant les mains aux sols, arquer le dos en avant, signe de fatigue. Un moment de silence combiner à son immobilité et ceux de son entourage jusqu'à que l'un d'eux s'avance la main tendue prêt à l'aider à se relever.

Maître Balibe, tout va bien ?

Se redressant, toujours les genoux posés au sol, il balança sa tête en arrière avec un grand sourire, les yeux mi-clos.
Il venait de se soulager d'un poids colossal. Plus léger, il se releva sans aucun signe de fièvre comme s'il avait combattu lui-même la maladie supposée magique par l'utilisation excessive de magie. Ce qui n'était pas le cas.

Parfaitement bien.

Il se remit sur ses deux pieds de lui-même, en forme, mais fatigué. Pourtant, il avait encore plusieurs heures à passer avant la nuit, un peu trop même. Il allait devoir s'abstenir de faire lui-même les expériences et donner les consignes. Chose qu'il n'a ni l'habitude de faire ni l'envie, mais il devait penser aussi à lui-même. Il venait de se sortir d'une saturation d'essence divine et donc d'une recrudescence qui pouvait très bien lui être fatale, autant à ceux qui y assisterait également.

Cette pause vint à un petit rassemblement pour faire le point. Dame Lehoia devait se rendre à Hesperia après être retourné à Heldor.

Ne vous en faites pas. Nous avons tous notre devoir. Nous avons encore quelques expériences magiques à faire ici. Dame Vanes est suffisamment compétente pour diriger les opérations ici. Il faut dire que c'est à elle que nous devons tout ça.
Quant à vous, surveillez votre état de santé. N'oubliez pas que vous avez été en contact avec les malades. Nous ne supporterons pas de vous perdre.


Il ne se prenait pas en compte sur la maladie. Il ne se considérait pas comme immunisé pour autant. Son cas est différent.
Mais pour que l'urgence soit un rendez-vous avec le roi, en lieu et place à la recherche d'une solution. Il n'en prit pas compte, car actuellement beaucoup trop de choses en tête lui bloquait cette réflexion. C'est pour cette raison qu'il continua :

Quand nous aurons des résultats et que nous ne serons plus retenus, nous prendrons également notre chemin direct vers le temple avec notre voiture. Il se pourrait bien que même sans les résultats nous ayons une petite idée.

Rien que le fait d'avoir énoncé au palais que la maladie pouvait être artificielle et de sa propre saturation magique lui ont donné l'idée d'utiliser une certaine plante. Les effets magiques de celle-ci sont bel et bien constaté, il ne manque plus qu'à voir l'étendue de son utilisation, aussi rare soit-elle.

Nous avons des idées de son utilité, il serait idiot de ne pas vérifier cela.
Nous nous rendrons directement au haut-monastère après ça. D'ici là, Dame Vane, vous m'avez à votre disposition si une idée vous vient et si mes connaissances sur la flore peuvent vous être utile.


Le rosier blanc se mettait entièrement à disposition de la rose d'Heldor. C'est la moindre des choses qu'il pouvait faire, c'est même la seule chose qu'il pouvait parfaitement faire. Ses connaissances sont un trésor, son expérience une bénédiction.
S'il devait rester un ou deux jours de plus, cela ne serait pas une gène trop importante. Sans compter qu'il valait compter sur ses propres expériences en tête en venant ici à Deux-Moulin pour confirmer sa propre hypothèse d'une maladie magique et artificielle.
Après cette confirmation, il parti bel et bien pour le temple. Saluant avant toute chose les habitants pour leur courage et la dame d'Heldor pour sa dévotion. Il se reverront comme promis au Haut-monastère dans quelques mois, quand chacun de leur côté, le haut-prêtre de Delil, la haute-prêtresse de Kesha et la rose d'Heldor auront une partie de la solution.

Et Duscisio parti pour le temple, où il s'y rendait avant toute chose pour voir une petite fleur de Catleya qui lui manque tant.


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Handicap. Faculté magique grandement réduite.
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