Requiem pour une pirate [Solo]

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 Requiem pour une pirate [Solo]

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MessageSujet: Requiem pour une pirate [Solo]   Requiem pour une pirate [Solo] Icon_minitimeVen 14 Mai - 18:42






-- Première Partie --

La pluie tombée sur Mavro depuis deux jours. La ville était plongée dans un brouillard léger. Au dock ce matin-là dans un des entrepôts les plus reculés se tenait le Vaisseau Sanglant. Sortit de l’eau, l’immense navire était posé sur de solides cales le temps que les travaux se terminent. Passant en moyenne plus de temps en mer, il n’était pas rare de devoir rafistoler ce navire autant couvert de cicatrice que son capitaine.
Cette dernière se tenait au bout d’une jetée sous la pluie qui se faisait de plus en plus timide. Elle contemplait l’horizon assise sur une caisse les jambes en tailleur. On pouvait la croire endormie ou assoupie. Quelques minutes plus tard une autre silhouette émergea de la brume. Elle avança d’un pas boitant et se dirigea vers Samaléone. La pirate entendit la personne arrivée et sauta de son piédestal de bois et avança à la rencontre de Jim.

Samaléone : « Jim, tu obéis toujours aux ordres ça fait plaisir »

Jim : « Oui mon cap’taine »

Ce dernier avait juste eu un message après la fête, suite à la chasse au Borean, comme quoi il devait rejoindre la boss le plus vite possible. Quelque chose dans ses entrailles se serra. Bien que mort lui aussi il lui arrivait de ressentir des choses et à ce moment-là un léger malaise s’installa. La pluie avait cessé de tomber et les deux pirates encapuchonnés se débarrassèrent de leur vêtement gardant au sec leur visage.

Un rayon de soleil creva le ciel et diffusa une douce lumière sur la peau bleutée de Samaléone. Sa face était abritée de la pluie mais de longue larmes coulés le long de ses joues et scintillais dans ces premiers rayons de soleil.


Une nouvelle personne se tenait sur la jeté, Jim capitaine du Vaisseau Sanglant. Dans ses mains un coffret et une lettre. Il ne pouvait contenir ses larmes et les essuya d’un revers de manche comme un enfant que l’on venait de gronder. Ses yeux embués de larmes et les lèvres tremblantes il observait la frêle embarcation s’éloigner dans la nouvelle lumière éclatante de la journée. Il savait que ce jour allait arriver, il ne voulait pas y croire et pourtant. La douleur lui creva son cœur qui ne battait plus. Il hurla sa peine et seul des mouettes dérangées par le bruit s’envolèrent dans une indifférence totale. Il serra contre lui le coffret. L’héritage de Samaléone. Il jeta un dernier œil à la lettre et la laissa tomber.

Elle fit une dernière spirale, doucement soulevée par un vent du large et se posa sur l’eau. L’espace d’un instant on pouvait encore lire ce qui était écrit dessus.

Mon très cher Jim,

J’ai vécus bien des choses dans cette non vie. Voilà que j’approche si j’arrive encore à me souvenir correctement de mon âge de 70 ans. Qu’elle me semble loin et flou cette époque où l’on sillonné les mers à la recherche de réponse et d’artefact mystérieux. J’ai toujours en tête nos premiers compagnons, ceux qui sont partit ceux qui sont mort pour de bon. De mon côté tu comprendras, je n’ai plus la force de me battre, je ne tiens plus mon esprit comme je le voudrais. Une morte vivante drogué à son propre poison. SI j’avale ne serait qu’une nouvelle fiole de cette saleté je me fais sauter le crâne. Je te laisse l’accomplissement de ma vie. Tâche de la faire copier ou je reviendrais te hanter jusqu’à la fin des temps.

Bon vent à toi, capitaine
Samaléone


La lettre sombra et se désagrégea dans l’eau.
Jim après avoir laissé couler sa tristesse sur son visage se dirigea vers l’entrepôt où reposait le Vaisseau Sanglant. Il était seul au pied du navire. Il toucha la coque et le bois craqua dans une longue plainte. Certains marins superstitieux pensent que les bateaux ont une âme. Le nouveau capitaine tourna autour du navire. Des éclats de mémoire lui passèrent sous les yeux. Les hurlements de Samaléone, les rires, les combats qu’ils avaient menés sur les mers du monde. Les îles qu’ils avaient découvert, les cartes qu’ils avaient rédigées. Il s’arrêta le souffle court même s’il n’en avait plus. Pouvait-il mourir de nouveau de peine ? Le coffret toujours serré contre sa poitrine lui répondit que non. Dernier cadeau de Sam, il avait encore une mission en tant que second.

Il attrapa une corde et se hissa sur le pont. Mécaniquement il marcha vers la porte de la cabine du capitaine. Il la contempla un moment et frappa par habitude. Le bruit sec d’un carreau rongé par le sel se répercuta dans un silence assourdissant. Il ne put contenir ses larmes une nouvelle fois. Il entra finalement dans la pièce. Tout était soigneusement rangée, la bibliothèque était pour une fois bien ordonnée. Les chevalets de peinture pliée dans un coin, les toiles enrobées dans du papier. Les affaires diverses de la capitaine étaient étiquetées et classées. Elle avait pris soin de tout préparer pour son départ. Le bureau était miraculeusement visible alors qu’il croulait en général sous des tonnes de papier et notes. Jim s’avança et posa le coffret sur le bureau. Il l’ouvrit en en sortit une épingle torsadée. Il se dirigea vers un point précis du bureau, un trou à peine perceptible à un œil non averti et il y glissa l’épingle. Un déclic se fit entendre et un tiroir camouflé apparut sur un côté du bureau.

D’une main tremblante Jim prit son contenu et le posa sur le bureau. Il avait devant lui les écrits originel de ce pourquoi Samaléone s’était battue une partie de sa vie. Sa dernière mission était de les faire copier et distribuer à certaines bibliothèques importantes. On pouvait lire le titre de l’œuvre :

« Faune et flore marine du monde par Sam. M. »








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