EVENT: Conclusion - Ensemble, étouffer le feu

Si elle ne s’entêtait pas à porter des peintures faciales, Mesven passerait plutôt inaperçue. Une tête agréable mais plutôt banale, une longue chevelure brune, une peau diaphane, la mort ne lui a plutôt pas réussi. Si sa nature de trépassée échappe au plus grand nombre, elle ne s’en cache pas non plus : la blessure qui fissure son ventre est bien visible à qui ouvrira les yeux.
C’est un esprit complexe et fermé, une femme de poigne et de caractère qui s’économise les dialogues. On raconte volontiers qu’elle préfère la présence des fioles et des potions que la compagnie de ses paires. Durant son passage chez les nerozias, elle fut toujours connue comme une membre respectable et exemplaire : impliquée, présente, elle gravit l’échelle du département équipement jusqu’à graviter autour d’Horace Kaloxine qu’elle épaula au quotidien. Son amour pour les poisons et la chimie complexe ne fait plus de doute, et elle serait à l’origine de nombreuses grenades chimiques qui équipent aujourd’hui les plus actives des recrues.
Aujourd’hui en cavale et de nouveau livrée à elle-même, nul ne sait quelle nouvelle maladie peut émerger de son esprit, ni quel plan elle réserve au monde.



Le passé de Mesven avant les nerozias est très nébuleux. C’est un pan de sa vie qu’elle n’aborde jamais. On raconte qu’elle est née très pauvre dans un petit village près de Dalma, une bourgade agricole où l’on n’apprend ni à lire ni à compter, où l’on vient au monde avec la fourche entre les mains et où l’on meurt avec la fourche dans le crâne. Son chemin était semble-t-il tout tracé : mourir aux champs. Mais une rencontre allait tout faire basculer : retrouvée violemment éventrée au milieu des pousses de seigle puis jetée à la fausse commune, elle s’éleva d’entre les morts une semaine plus tard illuminée, et disparue dans la foulée. Elle ne révéla jamais qui lui a donné la mort ce jour là, et on ne su ce qu’il advint d’elle pendant les cent vingt prochaines années. Personne ne su pour cet assassin couvert de bandelettes qui lui souffla de devenir pour lui la main de la mort, qu’elle avait l’esprit vide et qu’il lui fallait apprendre pour faire naître le chaos.
Elle rentra il y a dix ans chez les nerozias, fière d’être scientifique. On s’aperçu alors de sa furieuse intelligente, et de l’étendue de ses connaissances dans de nombreux domaines : botanique, chimie, alchimie, métallurgie… Digne des plus grands éclaris. Mais ces derniers mois, ses motivations semblèrent se ternir, et on raconte l’avoir entendu tenir des propos extrêmes et violents. Des théories du chaos nouvelles qui commencèrent à inquiéter les autres membres de la caste, jusqu’à sa simple disparition, sept mois plus tôt. Travaillant en secret sur une maladie issue de ses connaissances et de sa magie, la fièvre de cendre, elle s’enfuit de chez les nerozias en laissant toutefois des traces de son passage. Son grand œuvre était prêt : il lui fallait répandre ce mal sur Istheria.

Mais rapidement rattrapée par ses propres ambitions, la gorgoroth réalisa qu’elle avait besoin urgemment de trouver un remède pour s’immuniser elle-même, et trouva refuge chez les prêtresses de Cimmeria en se faisant passée pour une jeune prêtresse. Rapidement retrouvée, elle profita de l’ambition de Bellicio et se laissa capturer par la Mairie, seule façon d’échapper au courroux des nerozias et aux gardes Cimmeriens.
Quand on organisa, après un mois de détention, un rapatriement pour l’enfermer dans les geôles d’Umbriel, une attaque eu lieu sur le convoi, en libérant au passage. Nul ne sait aujourd’hui où elle se cache, et ce qu’elle peut préparer…