De ciel et d'or

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- Walter cherche de Preux chevaliers.
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Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 De ciel et d'or

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::  Infante de Kesha ::

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Othello Lehoia
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Othello Lehoia
MessageSujet: De ciel et d'or    De ciel et d'or  Icon_minitimeJeu 24 Fév - 0:22

Consciencieusement blottie dans une cape de fourrure blanche, elle-même abritant le tissu chaud de Bor, elle laissa échapper un regard discret à travers les fenêtres de la voiture. Le grand carrosse bleu de nuit fendait l’air du petit matin avec vigueur, les chevaux ragaillardis par l’air frais et matinal, le givre qui devait fouetter leurs sabots et les gelées qui recouvraient maintenant les campagnes Eridaniennes. Le territoire n’avait guère plus que les plaines lointaines et les arbres dorés pour rappeler les belles saisons, les champs d’herbe vertes et foisonnantes, les céréales dansants sous les soleils, les fleurs par centaine, tout était mort, étouffé par le froid. Nivéria était arrivé, redouté par beaucoup, adoré par les fous, amenant dans son sillage les gelés et la glace, et les longues chutes de neige qui avait peint en blanc le pays souverain.

Une longue boucle grise s’était détachée, trainant en toute témérité sur la poigné de la porte et battait la mesure à chaque nouveau caprice des chevaux. Après quelques secondes, elle finit par tomber, s’écrasant avec douceur sur un pan de la fourrure qui recouvrait ses genoux. Auréolée de blanc, du duvet de l’animal et de sa propre crinière aux reflets sélènes, la yorka ne tranchait pas vraiment sur ce paysage boréal. Et à l’écouter, c’était dans ce froid mordant et dans les vents de glace qu’elle se sentait le mieux, s’épanouissant comme les marées sur cette banquises terrestres, se nourrissant avidement du moindre paysage qu’on offrait à ses yeux alors que l’heure bleue semblait ne plus vouloir finir.
La troupe qu’on avait rassemblée n’était pas partie depuis longtemps, une heure toute au plus, profitant des premières lueurs du jour pour entamer les derniers lieux qui les séparaient encore de la capitale du Comté de Béon, la cité éponyme d’où veillait le seigneur. Ils n’étaient pas nombreux, une quinzaine de personne toute au plus, étrange mélange entre prêtres et bras armés, gélovigiens, prêtresses ou érudits ducal, répartis sur trois voitures et quelques chevaux. Si le choix d’un départ si matinal avait ennuyé les plus paresseux, ce n’était pas pour déplaire au cœur du cortège, emmitouflée silencieusement dans son véhicule, qui tardait d’enfin découvrir la ville de ses propres yeux, et pour des raisons qui lui appartenaient, à elle-seule.

Les mois avaient filé à une vitesse folle depuis la fin de la calamité enflammée qui avait emporté le continent dans ses braises et ses cendres. La fin ? Une accalmie, plutôt, les prémices d’une éclaircie qui ponctuait l’horizon de percées lumineuses. Tenant front au Monastère, ils avaient poli le remède jusqu’à ce que toute la science et tout l’esprit soit épuisée, que toutes les armes en leur possession soient utilisées. Le nombre de malades décroissaient de jour en jour ; si ils perdaient encore des âmes et des cœurs dans les premiers jours suivant la découverte du remède, les combustions se firent de plus en plus rare jusqu’à ne plus se produire du tout. Aujourd’hui, ils parvenaient même à produire assez de ces fioles pour les partager aux restes des territoires Eridaniens, et aux puissances qui en faisaient la demande. Même si il n’était pas encore possible que le remède soit monnaie courante, au moins pouvaient-ils se targuer de pouvoir offrir une dose à tous ceux qui en feraient la demande au sein de l’édifice sacré, et sur le territoire de la couronne.


« Nous arrivons bientôt, ma Dame. » La voix rauque de Lazarre se rappela à elle à travers le carreau brumeux. Poussant la petite fenêtre, elle tomba sur le visage buriné de l’homme d’arme, ses yeux verts plissés par le froid et le vent. Il avait ralenti la course pour se retrouver à sa hauteur, chevauchant proche de la calèche pour pouvoir lui parler plus facilement. Saisissant les rênes d’une main, il osa pointer un doigt vers l’horizon. Doucement, Othello s’approcha, passant un visage curieux vers le dehors pour regarder dans cette même direction. « Voyez, nous pouvons même apercevoir les remparts de Béon. »

La ville se dessinait, tranchant dans le blanc de la neige et du froid, glorieuse sous les premiers rayons d’un soleil gelé. La lumière dorée du point du jour se heurtait à la pierre avec force, coulant sur les murs comme des rivières d’ocre, brûlant avec force sur le territoire immaculé. Les grands remparts s'étendaient fièrement, forts et vaillants, surmontés du mène drapeau flottant dans la brise du nord, aux couleurs de ciel et d'or. Une vision radieuse, proche des souvenirs que le comte lui avait narré lors de leur aventure en Vanes, et qui venait sans doute auréoler plus encore de beauté la vue de la yorka, admirative et béate.

« Doucement l’ami, nous en avons encore pour une solide heure ! » A la tête de l’attelage, Zéphyr, un autre soldat Nivérien, se permit de calmer les ardeurs de son supérieur avec un ton bien peu révérencieux. « Quoique, par cette température, je préfèrerai que nous arrivions plus tôt que tard. »

« Craindrait-on le froid, l’ami ? » Cette fois, ce fut la voix d’Athema qui les interpela tous, et arracha au passage un sourire à la prêtresse. Son amie et fidèle conseillère, la zélos chevauchait avec les soldats sur un imposant cheval de trait, assez grand pour supporter sa haute et musculaire stature.

« Allons, ne nous échauffons pas. Nous serons bientôt arrivés, et à l'abri. » Même si l’ambiance était festive, Othello ne cherchait pas à ce que les esprits bouillonnent trop, ni ne soient abrutis par le froid mordant.

Le visage sorti, ses mèches grises luttant avec les bourrasques pour ne pas s’échapper à leur tour par la petite ouverture, la sirène ne pouvait lâcher des yeux les murs dorés qui ravissaient son regard, point lointain sur l’horizon, chargé de promesses secrètes, de Valédor et d’aveux. La forteresse se faisait de plus en plus présente, de mirage à oasis, de point lointain inatteignable à réalité à porter de bras. La duchesse restait curieusement muette, plongée dans ses pensées, à regarder le lointain avec tant de sérieux, alors qu’autour d’elle s’échanger des regards espiègles et heureux d’enfin arriver à destination.  
La cours et les mots de couloirs avaient rapidement trahis ce que la yorka s’évertuait à garder secret, que la duchesse s’était retrouvée très proche de son comparse seigneur lors du bal de la Rose. Et qu’en cette nuit, c’est ensemble qu’on les avait vu quitter la demeure du duc pour se perdre dans les rues de la ville. Démentir aurait été inutile, et peu juste de sa part, aussi arrêta-t-elle rapidement d’essayer de taire les faits ; et elle accueillait avec humilité les œillades insistantes de ses consœurs curieuses et de ses soldats amusés. Sur le chemin de Béon, tous savaient qui ils allaient rencontrer, pour beaucoup, et pour elle, retrouver.

Ces derniers mois ne lui avaient pas laissé beaucoup de répit pour penser sereinement à ces mots échangés, à cette soirée brûlante, à ces confessions douces nappées de musiques festives. La fièvre avait occupé le devant de la scène, assez pour garder sous contrôle son besoin de comprendre et sa quête de réponse. Mais elle avait longuement conservé l’espoir de le revoir, de lui écrire, de savoir qu’il allait mieux, et bien. Elle gardait les souvenirs de ces instants marqués au fer sur son esprit ondin, et se surprenait à rechercher parfois sa compagnie, sa bienveillance, et sa présence. Alors que les champs défilaient, l’envie de le revoir se faisait plus marquée, et les souvenirs plus encore. Elle ignorait comment elle devrait se comporter devant le cours de Béon, mais avait hâte de pouvoir lui parler face à face, et libre de tout publique.  

L’idée audacieuse et païenne lui secoua le cœur, en même temps qu’un cheval s’engageait sur une bosse qui secoua toute la voiture. Le rouge lui monta rapidement aux joues, mais elle l’abrita discrètement en remontant sur son cou l’épaisse fourrure immaculée. La nuit heldorienne avait engendré dans la chaleur et la passion un sentiment brut et chaud, en scellant dans son cœur des mots laissés sous clefs qu’elle n’avait pu exprimer qu’avec ses mains brûlantes et son souffle raccourci. Des sentiments encore en pagaille qu’elle n’avait pas pu percer à jour quand elle avait brièvement revu le comte en compagnie du monarque au Monastère, quelques mois plus tôt. Elle ressortait tout juste des caprices de la maladie, et tout n’avait fait que rendre plus compliqué un problème bien simple.

Pour toute compagnie, sur le fauteuil qu’elle occupait, se trouvait une missive manuscrite avec soin aux grandes lettres bouclées et à l’encre bleue. Un rapport minutieux sur la fièvre et ses ravages, et les derniers foyers encore recensés dans le pays qui n’étaient pas encore sous le contrôle plein des autorités et du monastère. C’était là la raison de sa présence. Envoyée par les gélovigiens aux quatre coins de la nation, elle cherchait à connaître les dernières avancées locales des seigneurs sur la maladie, l’administration du remède et les dernières traces de fièvre parmi les habitants, un recensement à vaste échelle du territoire pour mieux agir. Quand on lui avait parlé de cette mission, elle s’était présentée volontiers volontaire, portant son propre nom plutôt que celui de prêtresses toutes aussi capables. Si l’idée de pouvoir s’extraire de ses fonctions et rencontrer les autres seigneurs lui plaisait, pouvoir revoir Walter s’imposait tout autant.

La ville était toute proche, maintenant. A quelques encablures à peine, bientôt ils arriveraient aux portes. La yorka baissa le regard pour retrouver ses poignets. On ne distinguait presque plus les traces de la maladie qui l’avait conduite au feu quelques mois plus tôt. A peine pouvait-on voir simplement les quelques arabesques qu’avaient dessinées ses veines enflammées à la surface de sa peau. Mais elle avait retrouvé son corps d’autrefois, frêle mais bien portant, aujourd’hui couvert d’une longue robe bleu nuit, de velours épais surmonté d’un liseré d’hermine. La cape chaude de Bor la dispensait généralement de vêtements trop chaud, l’artefact magique protégeant son porteur du froid. Mais elle ne savait pas combien de temps elle pourrait la garder à sa portée. Ses cheveux défais dépassaient légèrement de la cape blanche, et laissaient dépasser grandement les oreilles entre les vagues d’argent. Ses joues étaient de nouveau roses, sans être creuses, ses lèvres safran sans être grises. De nouveau vivante, la yorka se sentait presque prêtre à découvrir la ville, et plus, à percer à jour ses secrets.

On arrêta alors brusquement les chevaux. Othello, silencieuse, se redressa légèrement sur son siège. La voix lointaine de Lazarre lui parvint aux oreilles, et elle distingua ses mots avec netteté.


« Représentants du Duché de Nivéria et des gélovigiens réunis, nous sommes là pour nous entretenir avec le seigneur Walter Veldar et sa cour, conformément à la demande des Hauts-Prêtres. Une missive a dû le tenir informé. » La yorka resta muette, attendant dans la pénombre de sa voiture qu’on leur autorise l’accès.
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