La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs...

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• Eryllis: 3
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• Eclaris: 5
• Prêtresses: 5
• Cavaliers de S.: 5
• Nérozias: 6
• Gélovigiens: 3
• Ascans: 0
• Marins de N.: 4
• Civils: 15

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Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs...

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MessageSujet: La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs...   La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs... Icon_minitimeMar 27 Déc - 22:29

[HRP : Ce rp se situe pendant le coma de trois jours de Véto Havelle et a pour protagoniste, Irina Dranis & Ision Lorindiar FIN HRP]

Elle avait lu en lui comme dans un livre ouvert. Sur le moment Ision n'avait pas répondu, il s'était contenté de sourire, un de ses sourire forcé. A quoi s'attendait elle? Une explosion de rage? de colère? Ces souvenirs étaient au plus profond d'Ision mais il les avait déjà partagé par le passé avec Esméralde de l'Epine, jusqu'à présent, elle avait été al seule à connaitre le visage de sa femme. Irina n'avait pas pu voir le visage de l'épouse d'Ision, elle n'avait sentit que des sentit, vu des bribes d'un passé révolu à présent. Il ne changerait pas ce qu'il était, plus maintenant, il était un sylphide, les explosions de colère n'étaient pas dans sa nature loin de là.

"C'est effectivement ce que je suis. Un homme à la recherche de la vérité et pour qui désormais seul l'avenir compte..."

Avait il simplement répondu avant de s'asseoir au chevet de Véto, et pour la première fois depuis son arrivée, il avait joint les mains comme pour prier. D'aucun semblèrent l'entendre prier Keisha elle même, d'autres dirent qu'il ruminait sa colère contre Irina. Il avait été plus blessé qu'autre chose. Elle qui prétendait l'entendre parler de chose qu'il ne comprenait pas et pourtant c'était elle, son esprit était trop jaloux, trop revanchard pour comprendre ce que voulait véritablement Ision. Elle s'était engouffré dans une brèche comme une louve affamée et avait déchiré ce qu'il pouvait encore lui offrir sans faire un seul détail. Elle n'avait alors pas vu Ision, seulement un noble qui l'espace d'un instant avait eut une faiblesse et qu'elle avait pu piétiner sans que cela ne serve à autre chose qu'à réhausser sa propre confiance en elle même et lui donner le sentiment illusoire qu'elle pouvait protéger son élève. Hélas, si le lord l'avait voulu, Alix n'aurait déjà plus d'esprit et serait à terre, gémissante... Irina serait face à Ision pour le défier et malgré toute sa souplesse, elle n'aurai pas pu le vaincre, tuer un sylphide... une chose bien difficile.
Le lord avait vu cet avenir et avait fait en sorte de l'éviter, il ne voulait pas la mort d'Alix, ni celle de Véto. il n'avait pas rabaissé son égo face à irina, même si la scène pouvait à le laisser penser. Il n'avait rien dit pour Alana, pour que cela sauve des vies, un souvenir, une dette, peut être la seule qu'il devait à quelqu'un, mais c'était une dette éternelle.

Il restait là, un long moment, d'aucun disent qu'il serait resté une journée entière sans boire ni manger. On tenta de soigner ses yeux, mais en vain, le sang qui avait couler de ses canaux lacrymaux. Alors Ision priait il pour Véto ou lui même? Personne n'aurait été capable de le dire. Il se leva lorsque la lune était déjà haute dans le ciel, il marcha longtemps dans le temple et s'arrêta devant la chambre qu'on lui avait alloué, au milieu d'un allée dans l'aile du quartier des invités, il n'y avait pas de chambre plus belle que l'autre, même si la grande prêtresse avait voulu lui offrir une chambre de haut standing, Ision refusa, il n'aimait pas cette femme mielleuse avec lui, elle lui serait utile plus tard mais il ne voulait pas l'avoir sur le dos en permanence. De l'autre côté l'allée était ouverte, il s'agissait probablement du deuxième étage du temple, donnant sur un magnifique jardin en contrebas, mais ce n'est pas vers le sol qu'Ision regardait.
Il contemplait la lune et ses étoiles, celles qu'il avait autrefois étudié avec sa bien aimée. Il avait besoin de souffler, les dernières semaines avaient été éprouvante pour son corps et son esprit, même si extérieurement, le lord ne perdait rien de sa superbe. Il enleva le bandage qu'on lui avait mit sur les yeux pour les guérir et tenta de les ouvrir, il voyait la beauté du ciel, la lune, ainsi donc il était capable de voir lorsque la lumière avait baissé (ce qu'il ne sera plus capable de faire trois jours plus tard), il déposa son bandage sur le rebord de pierre, s'asseyant sur ce même rebord, il se mit en équilibre près du vide, une seule pression aurait suffit à le faire tomber.

Mais pour le moment l'état de son corps le préoccupait énormément, Véto allait survivre, mais lui, il avait vu que ses yeux, sans soins corrects, voir même Sylphide, allaient se dégrader. Esméralde pourrait peut être lui indiquer une soigneuse de leur clan. Il regardait cette lune, il pensait à Keisha dont on le disait être le fils, fils d'une larme de la déesse, cette légende l'avait toujours amusé. Mais le divin le passionnait, il voulait l'atteindre et ferai tout pour cela.

Pour le moment il devait se reposer, il sortit un flute de pan de sa veste et se mit à composer le morceau qu'il aimait par dessus tout les autres (https://www.youtube.com/watch?v=Z95TYP0ab6I), il le transportait dans cette époque où il était heureux, nostalgique oui il l'était, mais sa vie actuelle, il ne pouvait la détester, il avait été nommé au conseil sylphide, régnait sur un empire commercial extrêmement grand et avait dans sa poche des dizaines de personnes ainsi qu'une armée personnelle. Imnia elle même était charmé lorsque Ision se mettait à jouer ce morceau, elle aimait à croire qu'il le jouait pour elle et rien que pour elle, mais alors qu'elle allait sortir de l'ombre de son maître pour discuter avec lui, une autre femme fit son apparition dans le corridor, Irina Dranis, sa présence ne perturba pas Ision qui continua de jouer comme si de rien n'était, rien ni personne ne pouvait l'interrompre quand il avait commencer à jouer cette symphonie. La lune et les étoiles semblaient même danser pour lui.

Lorsque enfin il fini, il rouvrit ses yeux, extrêmement rouge, malade, il l'était sans aucun doute. Il ne dit rien un long moment, se contentant de la regarder, il cherchait dans ce regard, Alana, mais il n'y trouva que les mains et non l'esprit...


"Êtes vous venu ici insulter à nouveau la mémoire de celle qui autrefois j'aimais en clamant haut et fort pour désir de la voir de nouveau en ce monde. Ou pour que j'honore la parole que j'ai à votre égard à propos d'Alana, mais avant que ne vous me répondiez... votre élève n'a jamais rien eut à craindre quoique se soit de moi. Je suis membre de la caste des Eclaris et nombreux sont mes pairs qui comme moi, avons fait vœu de voir l'avenir en nos enfants, alors je vous en conjure, juger le sylphide ou le noble comme bon vous semble, mais vous comme moi nous savons pertinemment, que je n'ai que faire d'un titre ou d'un condition... pardonnez moi de vous avoir importuner, je vais m'en retourner dans mes appartements à présent..."

Pensait il vraiment ce qu'il venait de dire? Comme à chaque fois c'était difficile de le dire quand on parlait à Ision, son pouvoir mental était si puissant qu'il formait une barrière autour de son propre esprit. Il commença à se lever de son perchoir, mais il se rendit bien vite compte qu'elle se trouvait juste devant la porte de sa chambre...
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs...   La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs... Icon_minitimeVen 6 Jan - 19:02

Dédaignant la conversation qui avait lieu et ne pensant pas que ce noble arrogant lui serait de la moindre utilité, Irina avait préféré partir plutôt que de perdre son temps dans un débat sans fil conducteur ni but précis. Ce métier avait fait d'elle quelqu'un de très patient lorsqu'il le fallait mais également de très pragmatique, ce qui lui faisait donner sa juste valeur au temps qui passait. Elle était une Terran, ce qui en soi lui faisait avoir un point de vue particulier sur les choses, mais en plus de ça elle était médecin... Ce qui lui claquait à la figure une réalité trop dure pour la plupart des gens. Les années où cela était insupportable étaient passées depuis longtemps, mais cela ne rendait pas son quotidien agréable pour autant. Elle n'était pas de celles qui arrivaient à se complaire de la satisfaction personnelle d'avoir sauvé des vies. Pour dix de sauvés combien périssaient ? Irina avait bien conscience de l'absurde de sa tâche, tout comme du caractère titanesque et disproportionné que cela impliquait. Ce n'était pas comme si elle pensait encore qu'elle était capable de changer la face du monde de par ses seuls efforts... Cependant l'ordre entier possédait une influence croissante, et méritait largement l'amour et le respect que le peuple lui vouait.

Deux sentiments dont cet homme devait ignorer jusqu'à la signification. Quelque chose chez lui ne tournait pas rond... pas seulement à cause de son comportement, mais aussi à cause de ce manque de peur qu'Irina avait ressenti chez lui. Tout le monde avait peur de quelque chose, aussi banal ou honteux que ce soit. C'était humain tout simplement. Mais chez lui il n'y avait qu'un néant angoissant, un brouillard étrange qui masquait tout le reste. Ce n'était pas que son don de perception lui avait fait défaut. C'est tout simplement qu'elle s'était engouffrée en lui à la recherche de quelque chose d'inexistant. Et son esprit scientifique n'acceptait pas un échec pour résultat. Si Ision ne ressentait effectivement pas la peur au sens premier du terme, alors il lui faudrait chercher à nouveau. La seule impression d'avoir usé une seule peur terrée dans son passé ne lui suffisait pas. Enfilant sa cape et son capuchon rabattu sur la tête, la demoiselle sortit de ses quartiers et se mit sur la trace du lord. Tandis qu'elle parcourait les endroits où il pourrait être, elle réfléchissait.

De nombreuses choses pouvaient être reprochées à Irina, notamment son sale caractère et son intransigeance, mais il était certainement de mauvais goût de lui reprocher de ne pas savoir lire dans le cœur des gens. Dans le sens propre comme au figuré elle semblait dotée d'une clairvoyance que beaucoup de prêtresses lui enviaient, car sa méfiance certes excessive lui épargnait nombre de trahisons. On ne peut être déçu lorsque l'on ne croit en personne...Mais le fait est qu'après avoir réfléchi à tout ce qui s'était passé et dit, elle avait certaines questions qui lui restaient encore, notamment au sujet d'Alana. Si au départ elle avait préféré se terrer dans l'agressivité pour ne pas voir Ision comme une potentielle source d'information, maintenant que le calme était revenu elle se demandait si il ne valait pas mieux le laisser parler et dévoiler ce qu'il savait. Peut être qu'il lui apprendrait des choses qu'elle ignorait, qui sait. Intérieurement elle nourrissait un peu l'espoir de découvrir qu'Alana n'était qu'une menteuse qui n'en avait jamais rien eu à faire d'elle. Cela rendrait certainement la perte plus facile à vivre. La perte de celle qui au final l'avait bien mieux traitée que sa propre mère. Il devrait bien être possible de refouler son envie d'insulter Ision sans raison pour le faire parler non ? Du moins c'est ce dont elle essayait de se convaincre. Lorsqu'elle finit par le trouver, il était en train de jouer un morceau qui lui était quelque peu familier.

Il était assez doué pour quelqu'un qui ne semblait jurer que par les courbettes et manières hypocrites. Alors elle l'écouta sans l'interrompre, jugeant la musique avec l'oreille de l'experte qu'elle avait été jadis. Bien difficile d'imaginer qu'elle ait eu l'âme d'une artiste un jour et pourtant... Elle aurait peut être été l'une des plus grandes danseuses de sa génération si jamais elle avait eu une vie différente. Seulement la chance n'avait jamais été son alliée, et aucune opportunité ne lui avait ouvert les portes d'une cour.
La Serpentine ne chercha pas à dissimuler sa présence, aussi bien qu'elle ne fasse pas de bruit, elle s'assura qu'il s'aperçoive qu'il avait du public. Cela ne sembla pas le troubler plus que ça, alors la jeune femme se promit de ne pas se moquer de lui. Pas trop du moins. Et bien qu'elle ne semble pas le moins du monde émue par la faiblesse d'Ision, elle parut d'une humeur plus conciliante. Il n'en faudrait pas beaucoup pour la faire partir au quart de tour c'est vrai... mais ça ce n'était que la normalité de ses réactions. Sa réponse au lord fut donc ferme et assurée, car il n'y avait pas de sens caché dans ses paroles.


« Je n'insulte pas les morts, ils ne peuvent pas répondre alors cela n'a aucun intérêt. Je suppose que cela répond à votre question. » Elle haussa des épaules à la mention de la pomme de discorde qui avait été semée entre eux, sachant que c'était la réaction la plus tolérante dont elle était capable à l'heure actuelle. Il ne faudrait pas lui en demander beaucoup plus... « Je me moque de votre caste ou de votre race. Ce n'est pas l'appartenance qui détermine les véritables intentions ou la fiabilité d'une personne. Et non, je ne sais pas si vous y tenez ou si cela vous est égal, puisque jusqu'à preuve du contraire je ne vous connais pas. » La prêtresse paraissait traiter tout cela avec légèreté, mais la révélation qu'il lui fit ne tomba pas dans l'oreille d'une sourde. Ce n'était pas vraiment surprenant toutefois, et cela répondait à nombreuses de ses interrogations, au sujet de sa santé fragile notamment.

Toutefois les railleries ou les moqueries lui paraissaient déplacées même pour elle, alors pour une fois rien de tel ne fut entrepris. Avait il réussi à la faire culpabiliser ? Ce n'était pas sur. Irina ne l'interrompit pas dans sa démarche ni lui demanda de rester, mais à la place elle lui demanda.


« Vous comptez tenir votre part du marché, ou vous allez refuser sous prétexte que nous avons des opinions divergentes ? »

Ce n'était pas grand chose pour le commun des mortels, mais en l’occurrence le fait qu'elle cesse de lui faire des reproches au sujet d'Alix était la proposition tacite d'une trêve. Mais Ision saurait il comprendre les méandres de son esprit tourmenté ?
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs...   La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs... Icon_minitimeDim 8 Jan - 21:31

"Avoir des opinions divergentes, n'ont jamais empêchés les gens de se parler, fort heureusement, sinon, nulle paix ne pourrait être signé... alors si nous ne nous connaissons pas, apprenons au moins à connaitre une femme qui nous a aidé... tous les deux."

Ision contourna Irina, sans supériorité, il avait besoin de rentrer, inutile qu'ils soient entendu des oreilles indiscrètes, Alana n'était pas un sujet à aborder, de plus que... même s'il ne le voulait pas, Ision devrait aborder sa propre histoire... elle était intrinsèquement lié à Alana. Alors qu'il ouvrait la prote de sa chambre, il se souvenait...


Ville de Thyrénium, il y a 5ans...

"Me faire venir ici n'avait vraiment rien de plaisant Alana!"
"Cesse de parler, tu es là, de toutes façons je ne m'attendais pas à moins de ta part."
"Tu es sensé avoir disparu..."
"Il y a un an déjà mais je dois te parler..."
"De qui?"
"Mon apprentie..."
"Qu'est ce que cela peut me faire?! Je n'ai pas l'intention de la rencontrer!"

Ision était d'une humeur massacrante, il s'était déplacé de nuit, alors que des affaires importantes l'attendaient à Hespéria, il était sur une affaire des plus tendue et un gros marché était à pourvoir à la clef. S'il s'agissait d'une autre personne il ne serait jamais venu, mais voilà, Alana avait été déclaré morte depuis un an déjà, même lui ne savait pas ce qu'elle était devenu ni pourquoi et ils avaient convenu de ne jamais se revoir, qu'elle survive ou non. Habillé pauvrement, mais toujours de bleu, Ision avait rejoins Alana dans une des chambres d'un hotel miteux en plein centre ville.


"Je me suis hissé au plus haut de la société Terran et tu me fais venir dans ce trou à rat!"
"Comme si cela avait une véritable importance à tes yeux..."

Ision ne dit rien d'autre, il s'assit sur le lit, écoutant ce qu'elle avait à dire...
"Elle se nomme Irina Dranis, et tu viendra à la détester et à l'aimer, autant que tu m'aimes et me hais..."
"Cesse ces énigmes avec moi! Te targuerais tu de connaitre l'avenir mieux que moi?"
"Non, et je ne compte pas te raconter son histoire, à vrai dire tu t'en moquerai mais tu dois seulement savoir que lorsque viendra le moment tu vas devoir lui raconter... la rassurer. Prends garde car son esprit, est aussi morcelé que le tiens..."

Ision n'avait pas vu d'un bon œil cet avertissement, il savait sa folie ou du moins ce qu'il pouvait qualifier ainsi, suffisamment grave pour ne pas être prit à la légère. Bien que Alana ne sache jamais ce que Ision avait pratiqué, ses expériences, ses essais. Elle savait qu'il avait basculé, qu'il n'était plus le même sylphide qu'elle avait connu et jamais il ne redeviendrai cet homme.

Temps présents...

Il franchit la porte, l'ouvrant sur une pièce de taille raisonnable, unique avec une ouverture sur un balcon juste en face de la porte. Le lit situé juste à côté de la fenêtre, Ision veillerait à le bouger, une vieille habitude qu'il avait prise suite à une tentative d'assassinat il y a quelques vies de cela. Sur le matelas, son paquetage avec ses quelques affaires. Il s'était encombré de peu, seulement des vêtements de rechanges et une petite cagnotte dont il savait qu''il en aurait besoin plus tard. La pièce avait un confort assez spartiate pour le reste, peu lui importait, l'essentiel était qu'il ne soi pas en proie à des courant d'air qui pourraient lui transmettre une maladie. Ses yeux, déjà trop abîmés pour un sylphide, ne supporteraient pas une nouvelle infection. Dans le coin à droite, un réchaud, une bouilloire y était déjà. C'est vers ce chauffage que Ision se dirigea en premier après avoir sortit quelques herbe d'un sachet de toile d'une de ses poches.

"Désirez vous un peu de thé? Il m'en reste peu, mais suffisamment pour deux, il est un peu amer mais sucré, il devient délicieux, il vient de Cimmerium elle même."

Ision avait toujours été un grand amateur de thé et avait fait fortune dans l'import/export de cette herbe tout de même relativement rare. Il est servit automatiquement deux tasses, dans la sienne, il y mit deux cuillères de sucre, pour l'autre, il se contenta de placer dans la soucoupe un petit sachet contenant le fameux sucre. Il venait lui aussi d'une région assez éloigné du monde, mais son goût associé au thé de Cimmerium était exceptionnel, selon Ision.
Il fini par lui proposer de s'asseoir autour de la table en bois au centre de la pièce, une de ces petite table ronde à peine suffisante pour que deux personnes s'assoient autour. Il prit lui même place lorsqu'il déposa la tasse de terre cuite devant Irina, il fini par soupirer...

"Alana... par où commencer? Peut être que si vous me dites ce que vous savez d'elle... (il se replia aussitôt), non, non, inutile, je vais commencer par vous dire ce que je sais sur vous. Vous avez été l'élève d'Alana, une élève brillante à l'entendre dire, mais elle s'est toujours refusé à m'en dire plus il faut dire qu'il fut un temps où je ne l'ai plus tellement écouté..."

Il se releva et se dirigea vers la fenêtre, regardant la lune et les étoiles, la fumé de la tasse lui donnant un aspect encore plus mystérieux. Il touillait l'eau machinalement, ses yeux lui faisaient moins mal lorsqu'il regardait à l'extérieur, dans le froid, plutôt que dans la chaleur de la pièce...


"Alana et moi étions parents, nous ne sommes pas lié par le sang mais je l'ai connu bien avant vous, à cette époque Taulmaril la grande fumait encore et le sang sur les pierres n'était pas sec... à peine un siècle après. Voilà 400ans qu'Alana et moi nous connaissons. C'était une personne altruiste, trop selon moi, avec des dons capable de guérir n'importe quelle maladie... enfin... selon la croyance populaire. Pourtant il y a eut une femme, une de celle qu'elle aimait plus que tout qu'elle n'a pas pu guérir, ça l'a effondré, depuis ce temps elle n'a eut de cesse de guérir et d'aider son prochain, tout en continuant de s'attacher aux gens car selon elle, l'important était de voir vivre les gens, de pouvoir leur distribuer un sourire, même si ce n'était que pour quelques secondes que... personne ne devait mourir sans voir un sourire une dernière fois. Je vais être franc, je ne l'ai jamais cru, elle et moi étions souvent en désaccord, mais elle m'a toujours soutenu. Et j'ai toujours fais en sorte d'être là pour elle. Alana était une personne, trop honnête pour être décrié, trop honnête pour mériter de disparaitre ainsi. Mais je vous le redis... (il se tourna vers Irina pour qu'elle puisse déceler qu'il ne disait que la vérité) je ne suis toujours pas convaincu que votre mentor ne soit plus de ce monde. Oserais je vous demander Irina, si des questions sur Alana vous vienne en tête, une anecdote, un souvenir quelque chose que vous souhaitez éclaircir? Je vous ai promit de répondre à vos questions, je le ferai..."

Il prit une première gorgée de thé, attendant la réponse d'Irina, il était calme, en lui n'était aucune peur, il répondait aux questions avec aplomb et sans sombré dans les méandres du passé, il regarda sa bague de saphir, oui Alana, le jour était venu, comme prédit, comme tout est toujours prédit.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs...   La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs... Icon_minitimeMer 18 Jan - 19:36

Ision semblait faire preuve de bonhomie et de bonne volonté, seulement Irina était loin d'être d'accord avec lui. Il n'en fallait pas beaucoup pour que les gens, peu importe leur race, refusent de se parler. Tous les prétextes étaient bons et même pire encore... Il ne leur fallait pas une raison en béton pour s'agresser. D'ailleurs la demoiselle était assez lucide pour reconnaître qu'elle faisait partie de ces gens là, bien que ses raisons soient probablement différentes. Mais cela le lord ne pouvait le comprendre, parce qu'en dépit de tout ce soit disant amour des plus démunis, il n'avait jamais manqué de rien. Son éducation avait été toute autre, et sa nature de sylphide en était une autre preuve. En effet il lui était arrivé d'en rencontrer quelques uns, bien qu'ils ne lui aient jamais vraiment révélé la vérité. Ils étaient constamment méfiants et hautains, persuadés de leur prétendue supériorité. Mais au final ils étaient aussi fragiles si ce n'est plus que tous les autres.
D'une certaine façon, cette confidence lui permit d'appréhender une série de choses, notamment les comportements qu'il pouvait avoir et son opinion particulière à de nombreux sujets. Elle comprit également pourquoi quelques détails dans son jeu théâtral lui avaient parus discordants. Les sylphides étaient réputés pour ne rien ressentir, ou tout du moins c'était ce qu'Alana lui avait appris depuis toujours. Une légende courrait sur le fait qu'ils ne ressentent pas la douleur, et un mystère épais couvrait leur cycle de renaissance, ou plutôt l'implantation dans un nouveau corps. Toute scientifique qu'elle était, Irina se promit d'enquêter là dessus plus tard, quitte à devoir se rendre à Cimmerium en personne. Après tout pourquoi pas ? Ce ne serait sans doute qu'une expédition de plus... Du moins si elle revenait vivante.

Haussant les épaules, le corps de la prêtresse ne trahissait aucune émotion si ce n'est le calme et une sorte d'absence qui frisait l'indifférence. Suivant Ision sans broncher, elle avait simplement décidé de prolonger cette discussion pour l'instant. Elle avait accepté son offre par un simple hochement de tête, tout en sobriété et en simplicité, deux mots qui au final résumaient assez bien sa personnalité, tout du moins lorsqu'elle était dans son état le plus placide. La jeune femme demeura là, impassible et immobile, tant et aussi longtemps qu'il ne s'invita pas à s'asseoir à 'sa' table. Elle ne savait pas vraiment si elle voulait ou non en apprendre plus sur Alana, car au final le passé était enterré et ne pouvait être changé. Est-ce que ce serait bénéfique d'en apprendre davantage ou est-ce que cela ne lui rappellerait que son absence et son départ inopiné, fracturant encore sa psyché ? Que ce soit par amour du risque ou par pure curiosité, elle décida de le laisser parler tant qu'il voudrait, mais n'était pas plus motivée que ça à lui poser des questions.
Contemplant le thé fumant dans la tassé comme à la fois une néophyte qui découvrait une nouveauté, et comme quelqu'un d'absent qui s'apprête à recevoir de mauvaises nouvelles, Irina était là sans être là. Comme si son corps était présent mais que son esprit essayait désespérément de fuir son réceptacle pour s'évader le plus loin possible de la torture. Un sourire aussi amer que le thé perla sur ses lèvres lorsqu'il décrivit la pensée d'Alana. Oui elle la connaissait parfaitement... bien qu'y adhérer lui soit impossible. Leurs vécus étaient trop différents pour qu'elle puisse penser la même chose.


« J'ai également eu de nombreux différents avec elle, même si ils n'étaient que d'ordre idéologique. Bien sûr nous avons eu de nombreuses disputes au sujet de mon comportement, mais ça je pense que c'est aisément imaginable. Je n'ai jamais été facile, et les années ne m'ont pas forcément arrangée. Elle a sûrement eu plus de migraines par ma faute en deux décennies que durant sa vie toute entière. » Elle avait parlé à voix basse, non par peur d'être entendue, mais simplement parce qu'elle exprimait des pensées qu'elle avait trop longtemps gardées. Le deuil qu'elle avait porté avait du être étouffé et tenu secret, car elle ne pouvait pas se donner le luxe de faire front à Elerinna de manière trop marquée, du moins pas maintenant. Même Alix n'en savait rien, même si à sa façon elle avait appris à comprendre les émotions qui couvaient sous le masque de la Serpentine.
Laissant son regard se perdre dans les volutes de fumée et dans le mouvement monotone de la cuillère d'Ision, elle se sentait comme hypnotisée. Les questions qu'elle avait au sujet de sa mentor avaient jadis été nombreuses, mais à l'heure actuelle elles étaient couvertes par la poussière du temps, enterrées et brûlées en même temps que l'espoir de la revoir. Alors elle repensa à la bague qui lui avait été offerte et qui trônait dans un endroit secret, dans un coffre que personne n'avait jamais vu, loin de tous les regards et de toutes les questions. Elle ne se sentait pas prête ni digne de la porter, pas plus qu'elle n'était digne de se clamer héritière d'Alana. Bien sûr oui elle était la seule à posséder son savoir et même à l'avoir perfectionné sous bien des aspects. L'herboristerie d'Alana était maintenant alliée à une connaissance du corps humain et non humain qui ne connaissait pas de limites. Combien d'atrocités n'avait-elle pas commis pour atteindre cela ? Trop pour qu'elle daigne compter. Cela faisait bien longtemps qu'Irina avait basculé dans l'illégalité, à tel point qu'elle aurait certainement été condamnée à mort si jamais des preuves étaient réunies un jour. Son expression se fit mélancolique, mais pourtant ce ne fut pas sur le passé lointain qu'elle interrogea Ision.


« Que savez vous sur les circonstances de sa disparition ? Je veux dire... En dehors des annonces officielles et du procès bidon qu'Elerinna a concocté pour faire passer tout ceci pour quelque chose de mérité. Tous les papiers et les témoins du monde ne peuvent rien y faire. Vous comme moi savons pertinemment qu'Alana n'a pas pu faire ce dont on l'a accusée. Beaucoup peuvent se laisser berner, mais nous nous la connaissions vraiment, au delà de ce qu'elle voulait bien nous montrer. Nous nous savons que tout ceci n'est qu'une farce, et qu'un jour les responsables paieront pour leur hypocrisie. »

La révolte et la haine était aisément reconnaissables dans sa voix, bien plus tenaces et plus intenses que tout ce qu'elle avait pu exprimer jusque là. En fait si l'on comparait le ton et l’agressivité qu'elle avait usé à l'égard d'Ision, ce n'étaient que des pâles ersatz de ces émotions, criantes de vérité. L'Irina violente du quotidien n'était qu'une version contenue et sous pression de ce qui lui animait vraiment l'âme... Une femme ayant pour seule défense sa force à haïr le monde entier. Elle était une bombe prêtre à exploser, sans compte à rebours et sans limite de déclenchements successifs. Mais même si ce n'était pas une situation facile à comprendre pour le commun des mortels qui s'évertuait à la voir d'une manière manichéenne... Soit un ange doté d'une aussi grande beauté que d'une capacité à guérir toutes les pathologies, soit comme une démone ou une furie qui n'était utile que dans son métier, malgré ses airs capricieux de tueuse prête à tout. La vérité était là, quelque part entre ses deux opposés qui pourtant se mêlaient. Cependant c'était aussi de par ce genre de réactions qu'Ision parviendrait peut être à voir au delà des apparences de sa carapace, si il avait la patience de s'en donner la peine.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs...   La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs... Icon_minitimeMar 31 Jan - 6:14

Amusante, Irina l'était finalement plus qu'Ision avait bien voulu se l'avouer au préalable, en y réfléchissant bien, cette femme bien qu'instable pourrait servir les intérêts d'Ision, même contre son grès, sans qu'elle ne puisse s'en rendre compte. Longtemps le lord avait travaillé sur les maladies mentales, assez pour ne pas accuser de sorcellerie et de dément le premier bougre venu, mais sa capacité à manipuler les esprits faisait de lui quelqu'un de bien plus puissant que le plus grand des combattants à l'épée. Non, il n'avait décidément pas besoin de se servir de shinigami qui trônait à sa ceinture, son esprit lui suffisait amplement. Il prit sa tasse de thé à deux mains, comme pour se les réchauffer, puis en but une gorgée en fermant les yeux comme une sorte de rituel, comme pour apaiser son corps d'un mal dont il ne pouvait souffrir. La culpabilité, le baume au cœur, le ressentiment, trop d'émotion inutiles qu'il avait balayé même si elles pouvaient revenir lors d'une conversation comme celle ci.

Le lord imaginait aisément Irina et Alana se disputer, ce n'était pas difficile quand il se souvenait des propres mots qu'il avait échangé avec elles. L'une comme l'autre, plus tard Irina refuserait la comparaison avec sa mentor, Ision le savait, mais il connaissait mieux Alana qu'elle, quoiqu'elle puisse en penser, il avait vu et connu Alana pendant presque 300ans... 300 longues années où il n'a pas été le seul à changer, lui s'est broyé dans le côté obscur des âmes et des cœurs terran allant jusqu'à pervertir son enveloppe même de sylphide, mais sans jamais toucher à sa forme originelle, elle était trop pure, trop parfaite, il l'aimait trop pour lui porter une quelconque atteinte, lui l'être parfait sous tout les points, pourquoi irait il se remettre en question alors qu'il savait tout et avant tout le monde?


"Cela a dû être compliqué n'est ce pas? Pour vous... ce procès, la disparition, cacher tout le temps, vivre avec une peine que l'on peut exprimer. Oh ne vous méprenez pas, malgré les apriori que beaucoup peuvent avoir sur ceux de ma race je comprend ce sentiment, vous l'avez vécu pendant si longtemps mais ce n'est pas l'objet de notre conversation n'est ce pas?"

Faux et encore faux, Ision ne pouvait comprendre la douleur de cacher une émotion, lorsqu'il avait perdu sa femme, il avait broyé toute tristesse avec la science, il l'avait rationalisé et même s'il est dit que ce jour là il avait pleuré... combien de larmes ont pu être versées en comparaison de sa véritable tristesse? Un sylphide ne devait... non... ne pouvait pas ressentir les émotions terran, mais il pouvait les comprendre, Ision avait pendant si longtemps étudier le psychiques et le physique de chaque race qu'il savait aborder les émotions avec une facilité déconcertante. Alors finalement était il sincère ou n'est ce qu'un masque de compassion? Bien peu pourraient vous le dire.
Il repensa à ce procès, il n'y avait pas assisté, manque de temps, il avait envoyé l'un de ses espion, mais il n'était ni juge, ni bourreau, ni même avocat, il ne faisait pas partit des prêtresses, il n'avait pas le droit d'intervenir, ne vous méprenez pas, un seul geste, un seul ordre et il aurait pu organiser l'évasion de celle qui était sa belle-soeur, mais leur lien de parenté avait été oublié depuis des siècles et il ne pouvait pas se permettre d'intervenir publiquement, peut être l'aurait il fait, parce que c'était Alana et qu'il avait toujours une dette envers elle, mais voilà... cette mascarade devait avoir lieu.


"Ce que je sais... les écrits des prêtresses sont tenus secrets mais il se peut que j'ai eut connaissance de certaines informations. Elerinna n'est pas encore à votre porté, Irina vous le savez et l'affronter trop directement métrai en danger votre position parmi les prêtresses et part extension, vos apprenties. La vengeance, la rancœur, tout ce que vous avez dû caché... cela s'exprimera en son temps, si Alana a vécu presque aussi longtemps que moi, elle savait que chaque chose vient en son temps. Les véritables raisons de ce procès? Irina... quoi d'autre que le pouvoir? Votre grande prêtresse ne jure que par cela, on ne peut pas lui en vouloir, c'est propre à sa race. Chacun d'entre nous possède une part d'ombre, Alana, bien qu'excessivement altruiste avait la sienne et on ne pouvait lui pardonner de vivre aussi longtemps, les cadavres ont fini par ressortir du placard et son devenus des charniers imaginés. Je l'ai rencontré, deux jours avant son procès, elle savait ce qui allait se passer et pourtant elle était sereine, alors que je m'en allais dans les mers, elle se tournait vers un destin qu'elle avait accepté. Tout pouvait être changé, tout était encore possible et pourtant, elle s'était décidé à recevoir cette sanction, pas pour vous abandonner, Irina, ni même pour abandonner l'ordre car elle ne vivait que pour cela. Mais il arrive parfois que l'on juge un fruit tellement pourri qu'il vaut mieux le jeter. Elerinna n'est pas le seul ver à avoir infiltré la pomme, d'autres instances sont en jeux, d'autres plans dont je n'ai pas à vous parler..."

Ision ne regardait plus la lune à présent, mais Irina, la rouquine, comment prendrait elle cette révélation? Le lord en savait beaucoup plus, mais il avait fait une promesse, à Alana, un accord qu'il ne pouvait pas rompre, même pas pour de l'argent, un serment de sang, de famille... il hésita quelques secondes avant de continuer en de dirigeant vers la table où siégeait la jeune femme. Il s'arrêta juste à côté d'elle, quelques centimètres, toujours debout.


"Alana m'a peu parlé de vous, pour vous protéger sans doute, pour ne pas que nous nous forgions mutuellement des opinions erronés sur l'autre. Peut être avait elle raison. Mais un jour elle m'a dit que lorsque vous étiez enfant, vous lui rappeliez sa sœur. Je comprend désormais mieux pourquoi. Mais finalement, c'était elle qui lui ressemblait... non... toutes les trois vous avez été jugé et condamné par une instance supérieur bafouant ainsi votre innocence. Quoiqu'il en soit, voyez vous où je veux en venir, l'espoir que peut apporter la pensée qu'Alana soit toujours en vie... Irina, c'est à travers la mort que l'on peut se forger une nouvelle vie."
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MessageSujet: Re: La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs...   La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs... Icon_minitimeJeu 22 Mar - 13:42

Irina avait bien des défauts, c'était certain. Cependant la naïveté et la stupidité n'en faisaient pas partie, surtout lorsqu'il s'agissait de juger autrui. Et si certes ce n'était pas chose facile étant donnée la manière d'être assez ambiguë et résolument mystérieuse du lord, elle n'abandonnait pas pour autant. C'était peut être cela qui la maintenait encore en vie d'ailleurs... Son attachement à la vie, ou plutôt son désamour pour la mort. Malgré le maelström qui faisait rage dans son cœur et jusque dans son âme, elle n'avait jamais ne fusse qu'envisagé de mettre fin à ses jours. Cela ne lui était pas concevable, quand bien même elle soit confrontée à la faucheuse jour après jour. Ce n'était pas dans sa nature après tout... va comprendre pourquoi. S'autodétruire était une réalité du quotidien, et pourtant mettre fin à tout cela de manière brusque ne l'effleurait pas. Peut être était-elle également une femme plein de secrets, tout comme Alana l'avait été avant elle.

Pourtant tout semblait les séparer, les mettre en opposition malgré une idéologie semblable. Et en cela, en cette familiarité, ce contact proche qui les différenciait il y avait quelque chose de profond que personne ne pourrait comprendre. Encore moins Ision avec ses faux airs de confident. Il pouvait écouter mais pas ressentir... cela elle le ressentait sans nul doute. Elle ne pouvait dire si il essayait d'éprouver quelque chose qui lui échappait ou bien si il voulait se donner un rôle qui n'était pas à sa portée, mais ce qui était sûr c'est qu'il tentait de décrocher la lune. Répondant dans un ton mi figue mi raisin, elle gardait sa neutralité, ne montrant pas sa méfiance, mais continuant de l'éprouver.


« C'est exact, c'est une peine que je ne peux éprouver, dans tous les sens du terme. Certains sentiments sont morts en moi depuis longtemps, tout comme un tas d'autres choses qui n'intéressent ni ne manquent à personne. Mais vous avez raison, ce n'est pas le sujet. »

Toujours aussi franche dans une attitude qui se situait quelque part à la frontière entre l'intrépidité et l'indifférence, Irina était de ceux qu'on ne peut prévoir, même lorsqu'on pensait en être capable. Que ce soit de par son grain de folie ou juste parce qu'elle était bonne actrice, cela n'y changeait rien. Concernant Ision par contre, les choses étaient claires... Il ne lui était pas possible de déterminer avec certitude si il jouait la comédie ou non, alors la prêtresse avait décidé de le traiter comme n'importe qui d'autre. Elle partirait du principe qu'il pourrait essayer d'amener l'eau à son moulin si cela lui était possible, quitte à lui nuire. A priori il n'avait pas de raisons de le faire de manière volontaire, mais on ne sait jamais. La prudence était de mise plus que jamais, d'autant plus que le sylphide était pourri par les années, vérolé par le pouvoir et un égocentrisme prononcé. Et puis c'était l'une de ses règles de survie basiques : Ne jamais sous estimer son adversaire, surtout lorsqu'il joue à armes égales. Sirotant son thé avec parcimonie, comme quelqu'un qui appréciait un mets rare, elle répondit calmement mais toujours avec cette froideur qui la caractérisait. Il n'y avait pas d'ironie ou de sarcasme dans ses mots, et ce n'était déjà pas si mal.

« N'essayez pas de me donner des leçons sur ce que je dois faire ou non, vous savez bien que nous finirons par tomber en désaccord et ruiner la trêve tacite que nous nous sommes imposés. Ce qui se passe au sein de l'Ordre ne regarde que les prêtresses, et elles sont les seuls juges sur les mesures qui devront être prises si il le faut. Vous plus que tout autre civil en avez conscience... J'ose par conséquent espérer que ce n'est pas pour me dire cela que vous m'avez offert cette boisson. » La demoiselle se réchauffa les mains sur la tasse encore fumante, ignorant la brûlure intense. A force de vivre dans le froid de cette région, elle pouvait supporter presque n'importe quelle température. « Si Alana n'était pas digne de tenir la position qui était la sienne, dans ce cas personne ne l'est et vous le savez aussi bien que moi. Si tenir ce poste est une question de dignité et de mérite, alors je n'aurais jamais du l'accepter. » Ses yeux pâles se fixèrent sur le vide un instant, désertés de toute étincelle de vie. Il n'y avait pas de regret dans sa voix, plutôt quelque chose de proche du constat scientifique, dépourvu d'opinion personnelle. C'était cru et froid, déchirant. « De quels vers est-il question ? »

A cette annonce son regard, à nouveau perspicace et perçant se posa sur le noble avec toute la lourdeur de son intensité. Elle estimait qu'il devait poursuivre ce qu'il avait commencé, qu'il lui devait une explication après avoir ainsi semé les graines d'une révélation formulée sur une 'erreur'. Bien sûr elle n'était pas dupe et savait que tout cela cachait quelque chose... Seulement pour l'instant elle ne possédait pas assez d'éléments pour se forger une opinion. Et puis les dires de son interlocuteur n'étaient pas pour dissiper le doute, car il semblait s'emmêler les pinceaux sans même s'en rendre compte.

« Je n'ai pas connu sa sœur, je ne savais même pas qu'elle en avait une. En fait j'ai découvert après sa mort que je ne faisais partie de sa vie qu'à moitié, alors même que j'étais son unique apprentie. C'est comme si elle avait épousé une deuxième vie parallèle, effaçant tout ce qui avait précédé. Je n'ai jamais posé de questions, parce que cela faisait partie de nos règles. Mais désormais je me dis que j'aurais peut être du, quitte à ce qu'elle me refile des corvées une énième fois. »

Irina avait une nouvelle fois parlé de mort et non de disparition, même si il n'y avait là aucun entêtement à répéter la même chose. Pour elle s'était juste une évidence, un fait avéré jusqu'à ce qu'elle ait une preuve du contraire. L'espoir était le seul venin qu'elle ne puisse contrer, et elle ne tenait pas à s'intoxiquer en vain. Les dégâts seraient considérables pour des résultats médiocres, d'autant plus qu'elle n'avait aucun indice concernant une éventuelle survie et destination d'Alana. De plus si sa mentor avait réussi à échapper à son sort tout en ne cherchant pas à la contacter, cela ne pouvait être de bon augure. Après tout elle était tout ce qu'il lui avait resté fut un temps, avant qu'elle ne perde tout avec lors de ce faux procès. Si Alana avait décidé de refaire sa vie loin de l'Ordre, ce qu'il lui était le plus cher en ce monde... Si elle avait décidé de prendre ses distances et disparaître aux yeux de tous, alors comment pouvait-on considérer son comportement ? Quel nom pouvait-on donner à cela, si ce n'est 'abandon' ? Il n'y en avait aucun autre, quoi qu'en dise Ision.

« Que savez vous de sa famille, et plus particulièrement de sa sœur ? Que savez vous que j'ignore à son sujet ? »
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MessageSujet: Re: La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs...   La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs... Icon_minitimeMar 3 Avr - 13:31

Plus cette discussion avançait plus Ision savait qu'il s'approchait des limites qu'il ne voulait pas dépasser, pourtant il avait promit à Irina toute la vérité... mais qui saurait si il mentait? Irina elle même? Impossible, elle ne savait rien, cela remontait à bien trop longtemps pour qu'elle puisse ne serait ce qu'avoir une vague idée de ce que représentait réellement le terme vérité...

"Ne manquent à personne dites vous..."

Il laissa sa phrase en suspend, sur un ton non pas amusé mais interrogateur. Elle restait une terran, qu'elle soit de glace, de pierre ou de feu Irina n'était qu'une terran avec son lot d'émotion, de vie, et surtout sa si frêle existence. De nombreuses fois Alana avait prévenu Ision sur la capacité des terran à s'adapter rapidement à cause de leur faiblesse, il l'avait entendu mais l'écouter, c'était autre chose. il ne doutait pas un seul instant de pouvoir briser la rouquine si cela s'avérait nécessaire ou de lui effacer la mémoire lorsqu'elle sortirai de la pièce.
Certes il avait sentit en elle une grande force mentale et alors? Au pire il la pousserait à bout dans une folie tout autre, une folie que même elle détesterait. Oh non Ision n'avait pas peur, il était sylphide le peuple supérieur et même dans ce peuple, combien pouvaient prétendre pouvoir rivaliser avec la puissance mental de Lord Lorindiar?

"Une trêve? Alors comme cela nous étions en guerre...
(il lui sourit d'un air entendu), mais cessons là les futilités, j'honore ici la parole que je vous ai donné, si nous allions plus loin... qui sait ce qui pourrait se passer..."

Bien entendu Ision ne parlait pas sur un plan physique ou sexuel, il était bien au dessus de ces considérations si bassement Terran. Il lui laissait bien croire ce qu'il voulait, mais en lui se dessinait trop de vision de l'avenir pour les ignorer à chaque phrase, mot ou geste, elles changeaient... avenir impalpable pour ces deux êtres si différent, Terran... Sylphide, mais pourtant tellement semblable sans le savoir, quel tableau adorable. Mieux valait qu'ils se détestent, pour le bien de tous les autres. enfin si seulement Ision était capable d'un sentiment aussi fort...

"Les prêtresses... jadis leur dessin était pur désormais elles sont comme toutes les autres, l'ordre ne vaut pas mieux que celui d'Oris ou de Sharna. Je ne cherche pas à vous blesser mais c'est la terrible vérité qu'Alana avait découverte. Une vérité peut être trop crue pour que je vous la livre ainsi, cependant votre mentor a tenté de s'y opposer, son jugement fut sans appel. Elerinna est une gangrène qui fera entrer votre caste dans une politique qui la dépasse, elle peut être douée si elle le désir mais pas assez pour charmer certains hommes..."

Ision était sincère, il ne cherchait même pas à énerver Irina bien qu'il se doutait qu'elle ne lui avait pas encore sauté à la gorge parce qu'il détennait des informations plus importantes encore que la plupart des Rois pourraient détenir. Dans le creux de sa main le Lord détenait le savoir et la vérité... y avait il seulement de plus grandes armes en ce monde?

"Les vers... hum... tout comme je vous ai promis de livrer la vérité j'ai également un engagement avec le souvenir d'Alana auquel je ne dérogerai pas. Elle voulait vous tenir écarter de cette vérité, elle disait ne vouloir voir en vous que la petite fille... elle employait une expression étrange d'ailleurs je me souviens une fois elle m'a dit... "Ision, jamais tu ne pourra comprendre ce que je vais te dire, mais j'aimerai la voir danser au miliue des mourant comme accompagnant leurs âmes pour les soulager et au milieux des blesser pour les guérrir comme Kesha elle même incarnée" Et c'était vrai, je n'ai jamais compris ce qu'elle voulait dire. Laissez moi la politique Irina, je m'en chargerai. Si vous me le demandez je pourrais même être votre allié pour rendre à votre ordre la gloire de son passé..."

Ision disait ce que Alana lui avait autorisé à dire sur les prêtresses, cet ordre, cette pomme pourrie... il fallait fonder un nouvel ordre, plus pur, plus saint, mais qui donc aurait la force ? Irina? Ision y songeait de plus en plus, mais ce n'était pas le lieu. Concernant les corvées Ision eut un petit sourire...


"Oui, elle n'a jamais été quelqu'un de très concilliant quand il s'agissait d'apprendre..."


Ision était un sylphide, il avait aidé Alana à vivre plus longtemps, il ne possédait le secret de la longévité des siens bien entendu. Mais il avait offert à sa belle soeur son savoir, après la mort de sa femme, pour qu'elle ne connaisse pas le même sort. Un acte en apparence altruiste, mais au fond énormément égoïste, il voulait seulement voir ce sourire, le même que celui de sa défunte épouse...

Il leva les sourcils en entendant la demande d'Irina sur la soeur d'Alana. Il prit une autre gorgée de thé et se dirigea vers le balcon, invitant Irina à le suivre...

"Aziah, c'était son nom. C'était une Terran, physiquement il était parfois facile de les confondre, elles avaient le même sourire, les mêmes yeux mais leurs ressemblance s'arrêtait là. Aziah était une femme que vous qualifieriez de profondémment gentille et altruiste, pourtant, elle n'était naïve et savait se battre comme une déesse maniant deux épées pour transpercer le ciel et ordonner au soleil de se lever. Là où Alana était botaniste, Aziah était éthonologue... bien qu'elle aida souvent sa soeur à préparer des remèdes..."

Pour la première fois Ision s'adressait à elle en usant de métaphores sur des sentiments que lui même avait presque put ressentir mais avec le temps il se demandait encore si il s'agissait bien des siens ou d'une pâle copie de ceux d'Aziah envers lui. Il continuait de regarder le ciel et les étoiles que son épouse avait si souvent regardé et étudié...

"Ce sont les larmes des Dieux, disait elle, des larmes si pures que jamais elle ne pourront décoitre. Une belle légende à n'en pas douter, mais elle avait comprit avant tout le monde ce qu'étaient les étoiles. Elle vénérait Kesha tout comme sa soeur et lorsqu'elle décida de prendre un époux, elle le fit sous les yeux de Kesha..."


Il s'arrêta là, restant muet quelques secondes, il continua...

"Pour le reste de sa famille, j'ai à peine connu ses parents et à ma connaissance elle n'avait pas d'autre frère ou de soeur, peut être des cousins mais c'était il y 500ans, désormais il n'y a plus personne, à part vous, Irina. Alana a été exhilée, vous vous obstinez à parler de mort et à vouloir l'enterrer alors que vous me posez sans cesse plus de questions sur elle, acceptez l'autre alternative à la mort car après tout, ce n'est qu'une maladie, guérir la mort Irina, y avaez vous seulement songé? Mais avant toute autre chose, je vous offre mon soutien et ma protection, vous n'ignorez pas ma position et pouvez me croire lorsque je vous dit que personne n'a les moyens de s'opposer à moi. Ferez vous de moi votre allié?"

Il lui tendit sa main en guise d'accord, ses yeux clos ne pouvait refléter quoique se soit, comme ses propos, il semblait sincère, mais incapable d'émettre le moindre sentiments pourtant...
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MessageSujet: Re: La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs...   La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs... Icon_minitimeSam 26 Mai - 16:40

Bien sûr dans ce semblant de trêve où ils se trouvaient, il y avait toujours une part importante de non dits, peut être encore plus que celle de ce qu'ils voulaient bien révéler. Irina possédait le désavantage de la jeunesse et celui de la folie qui la rongeait, mais on ne pouvait pas décemment lui reprocher de se fier assez à autrui. En fait c'était tout le contraire, car dans sa méfiance constante et sa paranoïa, Irina passait certainement à côté d'amitiés et de rencontres qui lui auraient bénéficié. Remarque ce n'était pas comme si elle en avait quelque chose à faire. Solitaire dans l'âme elle avait toujours poursuivi son chemin seule, et ce n'était pas près de changer. Cela la confortait d'autant plus dans ce qu'elle avait dit, et c'était sans état d'âme qu'elle avait acquiescé à la question, certes rhétorique, d'Ision.

« Ne jouez pas les idiots avec moi, Ision. Nous savons très bien que vous comme moi somme des acteurs parfaits d'un monde aisément floué. Ce qui nous rend immunisés aux masques l'un de l'autre. »

Pour elle dans ce monde tout le monde était voué à mentir à un moment ou un autre, tout comme tout le monde jouait un rôle. Certains étaient plus doués que d'autres, c'était là toute la différence. En ce point ils se ressemblaient tous les deux, quand bien même c'était probablement l'un des seuls. Ision avait acquis cette confiance en lui, cette arrogance, cette supériorité qui, elle en était sûre au fond d'elle-même, causerait sa perte tôt ou tard. Cela ne viendrait peut être pas de la manière où il s'attendait, mais cela finirait par lui tomber dessus, imprévisible et inévitable. Il n'avait pas conscience que l'on peut toujours tomber sur plus fort que soi... et c'est pourquoi il ne se protégeait pas contre ce cas de figure. L'immortalité avait creusé des failles dans son armure créée de toutes pièces et ce sans qu'il s'en rende compte. Seulement il n'était pas bien difficile de comprendre que le lui expliquer ou le lui dire n'avancerait pas les choses. Il n'était pas prêt à entendre de telles vérités, et ne le serait sans doute jamais.
Le laissant donc parler et s'extasier de l'écho de sa propre voix, elle sirota le thé brûlant sans même ciller. Ici à Hellas ils avaient besoin d'user de tous les moyens possibles pour se réchauffer, y compris ceux qui seraient insoutenables pour la plupart des gens. Le regardant par dessus sa tasse fine, elle se rendit compte qu'ils avaient l'air de deux vieux amis qui se retrouvaient en toute discrétion pour se rassasier autour de quelques confidences. Pourtant ils étaient si loin du compte que s'en était ironique.


« C'est tristement vrai. Et vous ne me blessez pas, c'est plutôt mon honneur qui ne peut supporter d'être entaché par l'orientation que prend l'ordre. Alana a été stupide de croire qu'en se sacrifiant de cette manière stupide elle arrangerait quoi que ce soit. Elle a abandonné ses sœurs. » Et elle m'a abandonnée, moi. - se garda-t-elle d'ajouter. Inspirant profondément pour retenir le flots de mots qui menaçait d'affluer, elle se mordit l'intérieur de la joue afin de garder la bouche fermée. Elle ne reprit qu'une fois sûre d'avoir le contrôle. « Cela fait bien longtemps que je ne suis plus une petite fille. Je doute l'avoir été longtemps, même à l'époque, alors ce ne sera pas maintenant que les choses changeront. De plus c'est parce qu'elle m'a tenue dans l'ignorance que nous en sommes là, maintenant. Qu'elle a été jugée sans que je puisse intervenir et que l'Ordre plonge dans une déchéance qui doit révolter jusqu'à Kesha elle même. »

Regardant vers le ciel et la nuit éclairée par une lune si pleine qu'elle semblait surnaturelle, Irina se tut un instant. Oui ce de paroles pourrait bien être celui de sa mentor, mais ce à quoi cela faisait illusion était si lointain qu'elle commençait à douter de son existence. Cet enfant dont il était question était mort de froid dans les faubourgs de Hellas, il y a des années... Bien avant qu'Alana n'arrive en ville. Cependant dans les paroles d'Ision quelque chose lui fit hausser un sourcil... à la fois d'incrédulité et de méfiance. Lui il voulait rendre à son Ordre sa gloire ? Sarcastique et ne se donnant même pas la peine de le cacher, elle rit doucement.

« Et je dois supposer que vous voulez vous impliquer dans une cause qui n'est pas la votre par altruisme et par respect à la mémoire d'Alana ? Oh et bien sûr sans arrière pensée et sans rien demander en retour ? »

L'idée lui paraissait terriblement drôle, peut être parce que cela ne lui paraissait pas crédible une seconde. Qu'il puisse soutenir un « soulèvement » oui c'était possible, mais qu'il le fasse sans y trouver d'intérêt, ça c'était une autre paire de manches. Le voyant soudainement se lever alors qu'il parlait de la sœur d'Alana, Irina reprit son expression la plus froide et la plus impénétrable. Elle n'en trahirait rien, mais plus elle en apprenait sur la vie passée de sa mentor, plus elle était déçue, plus elle se sentait trahie par la pluie de mensonges qui se révélaient à elle. Alana lui apparaissait sous un tout autre jour depuis que le voile se levait sur sa réelle nature, sur le passé qu'elle avait toujours si soigneusement dissimulé.
S'adossant au mur non loin de la fenêtre, les bras croisés sur la poitrine, elle écoutait Ision sans mot dire. Il semblait emporté par un récit particulier, et elle ne voulait pas interrompre le flot qui finalement se déversait, plus naturellement que d'habitude. Peut être était-ce calculé de sa part, mais tout d'un coup il semblait moins planifier ce qu'il disait, moins réfléchir, moins jouer la comédie. Pour autant elle ne se sentait pas émue le moins du monde par son récit. Elle avait toujours du mal à imaginer Ision qui ressente quoi que ce soit pour qui que ce soit, et encore moins pour une Terran. Il les dédaignait bien trop pour se lier à eux d'une façon aussi intense et personnelle. Non, décidément cela lui semblait de plus en plus invraisemblable. Pourtant malgré cela elle écouta en silence, avec un brin de solennité qui se voulait préserver l'atmosphère.


« J'ai combattu la mort toute ma vie... Alors oui, bien sûr que j'y ai pensé. J'ai souvent gagné le combat qui nous opposait, j'en ai toutefois perdu un certain nombre. Cependant le plus frustrant reste de savoir que malgré tous mes efforts, je n'aurai sûrement pas le temps de découvrir le moyen de la vaincre définitivement avant qu'elle ne finisse par m'emporter. Cependant mon esprit scientifique veut que ma raison l'emporte sur ma subjectivité. Je ne peux me résoudre à croire quelque chose d'aussi improbable tant que je ne l'ai pas constaté de mes propres yeux. De plus je n'ai pas de temps à perdre avec ça. Des choses bien plus urgentes et importantes m'attendent, je suis sûre que vous le comprenez. » Ce n'était pas lui qui pourrait lui donner des leçons sur le fait de penser à soi avant toute autre personne ou chose... D'un autre côté bien que la proposition du lord ne soit pas tombée dans l'oreille d'une sourde, elle n'arrivait toujours pas à se réjouir de sa proposition. Elle était trop terre-à-terre pour ignorer les conséquences inhérentes à un marché avec lui... C'est pourquoi elle prit le taureau par les cornes et lui demanda clairement.

« Qu'espérez vous obtenir de ma part en retour de cette alliance, Ision ? »
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MessageSujet: Re: La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs...   La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs... Icon_minitimeMar 5 Juin - 6:03

Ision eut un petit rictus, des acteurs parfaits? Il ne doutait pas qu'Irina puisse en être une, du moins suffisamment parfaite pour une terran, mais lui était bien au delà d'une condition humaine, il était un sylphide vieux de plus de cinq siècle, combien de masque avait il porté? Combien d'identités? A combien de jeu avait il dû jouer? Il s'en souvenait, il se souvenait de chacun, de chaque nombre, car il était sylphide, il était eclari et de part ce pouvoir son esprit n'avait aucune limite. Cependant il ne répondit rien, se contentant d'une gorgée de thé supplémentaire, il avait les carte en main et une suffisamment belle main pour qu'il puisse se contenter d'écouter son interlocutrice. Mais soyons clair, il ne relachait pas pour autant sa vigilance, il avait en face de lui l'élève d'Alana, qui avait grandit dans l'ombre de cette dernière et avait été jeté en pature aux prêtresses comme l'on jette un orphelin aux lions. Peut être n'avait il pas réellement conscience des dommages psychologiques que cela avait entrainé, mais il en avait un aperçu suffisamment pour savoir qu'il ne saurait jamais sur quel pied danser avec elle et que même s'il parvenait à la maîtriser il ne la contrôlerait jamais totalement. Peu importe, si le besoin s'en faisait sentir, il la briserai, comme il en avait brisé tant d'autre avant elle auparavant. Il ne fallait pas confondre envie et pouvoir, rêve et capacité, le Lord derrière sa toute puissance financière et politique avait un pouvoir bien plus grand encore que bon nombre de terran ne voudraient même pas imaginer dans leurs pires cauchemars.

"Je ne vais pas vous protéger, vous le dites vous même, vous n'êtes plus une enfant, Alana a fait des erreurs, sont elles pardonnables, ce n'est pas à moi d'en juger, du moins, pour celles qui vous concerne. Je ne suis là que pour livrer des vérités. Ses erreurs sont elles rattrapables? Pourquoi pas après tout? Un mal peut être défait si l'on y met assez de volonté, rien n'est impossible..."

Et rien ne pouvait arrêter le lord quand ce dernier avait décidé d'obtenir ou de faire changer quelque chose. Et mieux ne valait pas être la plupart du temps cette chose. Il ne doutait pas que sa proposition aurait cet effet sur Irina, il ne fallait pas longtemps à un esprit avisé pour comprendre que Ision ne faisait rien par altruisme, à moins que le Lord ne veuille s'en cacher, mais ce n'était pas la peine à ce moment, avec elle, étrangement, il pouvait presque être lui même sans véritablement l'être, disons qu'il pouvait être ce noble orgueilleux, ce masque terran qu'il portait si bien et lui collait à la peau comme un gant.


"J'ai suffisamment respecté la mémoire d'Alana, si je devais la respecter d'avantage je devrais vous laisser vous laisser seul affronter l'ordre et ses conséquences. Je vous l'ai dit, elle et moi étions en désaccord sur de nombreux points, l'ingérence d'autrui dans les affaires des prêtresses en faisait partit, hélas le temps a fait que si je ne m'en suis pas intéressé, d'autre l'on fait et vous l'avez dit, Kesha elle même doit avoir bien dû mal à regarder ce que ses protégées sont devenus"

Il était désormais sur le balcon, Irina l'avait accompagné, le fond de l'air était frais, du moins c'est ce que les terran pouvaient dire, lui ne frissonnait même pas, il ne sentait pas ce froid mordant sur sa peau, il se contentait de regarder la lune et les étoiles, qu'est ce qu'il aimait cela, et au loin se dessinait ce qui n'était visible que dans le nord d'Isthéria, une aurore boréale, un phénomène aussi mystérieux que singulier. Il devait l'admettre, ce spectacle apaisait la mélancolie dont il avait été victime en parlant de son épouse défunte.

"Ne vous leurrez pas prêtresse, les combats que vous avez gagné face à elle, elle les a gagné ailleurs face à quelqu'un de moins efficace que vous. Je comprend que vous ne vouliez pas l'affronter en duel singulier, mais si l'on vous en donnait les moyens le feriez vous?"

Après ce qu'il avait vu, Ision était de plus en plus certain d'avoir en face de lui celle qui l'aidrait à résoudre l'énigme la plus insoluble de tout les temps, celle qui lui avait toujours résisté. Vaincre la mort et la guérir par un autre procédé, l'immortalité. Il ne répondit pas clairement tout de suite à sa question si direct, il resta un long moment sans parler, toujours sur le balcon à regarder au loin l'aurore.


"J'ai longtemps cru que les pouvoirs qui avaient été donné aux sylphides ne devaient pas être gâché dans un obscurantisme totalitaire. Je doute que vous connaissiez le fonctionnement des miens, mais peu importe, si l'on a mit entre nos mains de si grands pouvoirs, pourquoi refuserions nous de l'utilisé pour guérir ce monde des plus grands fléaux qui le guette? Mais Irina, la question n'est pas dans ce que je désire, mais dans ce que vous êtes prêtes à m'accorder et en échange de quoi? Que désirez vous pour votre ordre? L'ombre? La lumière? le pouvoir? le statut quo? Avez vous seulement pensé à ces éventualités, avez vous pensé pensé au delà de vos rêves de vengeance? La tête d'Elerinna? oui mais après...? Vous sur le trône des prêtresses? Vous n'en voulez pas... . Mais sachez une avant de demander et de proposer, une fois l'accord conclu il n'y aura plus de marche arrière possible..."


Autrement dit, une fois qu'elle aurait lâché la machine Ision, le lord broierait tout ce qu'il jugerait nécessaire de broyer sur son passage, il la mettait en garde et cela pour le souvenir d'Alana, ni plus, ni moins. Jusqu'où était elle prête à aller? oh bien entendu Ision avait en tête de nombreuses choses, mais il préférait savoir jusqu'où l'esprit d'Irina pouvait déborder.

"Rentrons, le vent emporte bien trop loin certaines paroles."

Il retourna à l'intérieur des murs, fermant solidement l'ouverture vers l'extérieur et vérifiant quatre à cinq fois si cela avait été fait convenablement, se resservant une tasse de thé il en proposa une nouvelle à Irina. Sa cécité n'était pas encore totale, mais la douleur commençait à se faire sentir, il n'en montrait rien, mais la décoction d'Irina arrivait à son terme, il allait falloir changer ses bandages. Pourquoi parler de complot et de sang devrait il l'arrêter de boire son breuvage préféré? Il était prêt à consommer une théière entière, sur les cendres du monde.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs...   La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs... Icon_minitimeDim 5 Aoû - 3:19

Ision se croyait bon dans ce qu'il faisait, et avec un peu de recul Irina serait prête à lui accorder un certain talent. Seulement que restait-il de la magie d'un acteur lorsque son public le perçait à jour ? Rien si ce n'est un comédien qui ne pouvait plus transporter personne dans son univers... soit un mauvais menteur. Et bien que la jeune femme soit loin de connaître tous les secrets du lord, elle en connaissait déjà bien plus que beaucoup de ses ennemis, ce qui n'était pas peu dire. Combien d'hommes d'affaires ou de politiciens ne rêvaient pas de savoir les détails concernant sa faible condition physique afin de s'occuper de son cas pour de bon ? Beaucoup trop sans doute.
Pourtant quelque chose empêchait encore Irina de profiter de ces atouts indéniables, et elle ne saurait dire elle même ce dont il s'agissait pour l'instant. Elle ne nourrissait aucune espèce d'affection ou de respect pour cet homme, pas plus qu'elle n'espérait quoi que ce soit de lui. Il n'avait rien qui puisse l'intéresser si ce n'est un tas d'informations vieillies par le temps, qu'elle pourrait certainement trouver en furetant elle même. De plus rien ne lui apportait l'assurance qu'il racontait la vérité, ce qui en soit en faisait une source plus que douteuse. C'était peut être la curiosité des sylphides qui la poussait alors... Car à part des corps agonisants dans son temple, elle n'avait pas eu l'occasion de discuter avec beaucoup d'entre eux, encore moins avec des individus assumant -jusqu'à un certain point mais tout de même- leur vraie nature. Le fait qu'Ision ne le nie pas uniquement parce qu'il n'avait pas le choix n'y changeait rien.


« Alors vous êtes en train de me dire que vous voulez 'défaire' ses erreurs ? »

La jeune femme haussa un sourcil inquisiteur, ayant beaucoup de mal à croire qu'il portait tant d'estime à Alana. De plus il ne semblait pas le genre de personne soucieuse d'exaucer les derniers souhaits d'un disparu, quand bien même le dit souhait remonte à des années, voire des siècles auparavant. D'un autre côté il lui était difficile de distinguer le vrai du faux entre le Ision proche du peuple pendant la journée, et cet être mélancolique mais froid qui se confiait autour d'une tasse de thé.
Il disait pourtant avoir respecté sa mémoire, et à cela Irina ne trouva rien à redire. Elle ne pouvait ni approuver ni désapprouver puisqu'elle ne savait strictement rien des volontés de sa mentor. De son vivant il avait déjà été très compliqué de savoir ce qu'elle attendait d'elle, alors maintenant... Cela tenait de l'impossible. Tout ce qu'elle pouvait faire c'était de tracer son propre chemin en respectant ses convictions sans jamais abandonner, c'est tout. D'un autre côté sa fierté, ou plutôt son honneur était entaché par le fait qu'il parle du manque de tenue de certaines prêtresses. C'était une chose d'en avoir conscience, mais une autre bien différente de l'entendre dire de la part d'un étranger. Bougeant jusqu'au balcon, elle répondit simplement, comme si c'était évident.


« J'ai toujours affronté seule l'Ordre et ses conséquences, et je n'en suis pas encore morte. J'en déduis que je ne fais pas un si mauvais boulot que ça. Quant à redresser ce qui doit l'être, je verrai en temps voulu. Un tel accomplissement, un tel bouleversement ne peut opérer en un jour, comme vous vous en doutez. »

Ses yeux de jade se posèrent sur l'horizon et la lumière créée par l'auréole boréale, l'observant avec un certain détachement. C'était beau mais c'est tout... Il y avait un certain manque d'intérêt dans son attitude, car ce genre de choses n'atteignait plus son cœur de pierre depuis longtemps. En fait à bien des égards Ision paraissait plus humain et plus accessible qu'elle en public, ce qui était assez ironique, preuve s'il en était que tout était relatif, y compris ces concepts. Parlant avec la froideur de quelqu'un de déterminé et pragmatique, elle haussa les épaules.

« Je ferais ça, ou à peu près n'importe quoi d'autre si cela me permet de parvenir à mes fins. Tant et aussi longtemps que cela ne regarde que moi bien sûr. »

Elle avait déposé la tasse de porcelaine à nouveau remplie sur la petite table, ne se sentant pas l'envie de boire le reste tout de suite. En fait même si elle avait l'habitude de boire à une température brûlante, là tout de suite ce n'était pas ce qui attirait son attention. En fait lorsque le sylphide parla à nouveau elle fit un effort surhumain pour ne pas s'emporter, et réussit à s'exprimer uniquement par son poing qui battit le balcon avec force. Il la prenait vraiment pour une cruche, il la prenait pour une enfant rebelle qui se décidait à tout mettre sans dessus dessous juste pour le plaisir, et cela avait le don de l'irriter. Pensait-il vraiment qu'elle n'avait que ça à faire de venger Alana ? C'était certes une de ses motivations premières, mais cela faisait longtemps qu'elle avait ses propres raisons d'en vouloir à Elerinna. Cette garce était en train de détruire tout ce pourquoi les anciennes avaient œuvré, tout ça parce qu'elle était assoiffée de pouvoir et qu'elle pensait tout obtenir en écartant les cuisses.

« Je veux la purification de l'Ordre, quoi que cela puisse signifier ou entraîner. Je veux purger ce temple de tout ce qui le ronge et le détourner de son but premier. Je veux mettre un terme à tous les petits jeux et autres arrangements sous la table, afin de rendre à ce culte l'honnêteté et la splendeur qui est la sienne. J'en ai assez qu'on nous mêle à des manœuvres politiques alors que ce n'est nullement notre domaine. Voilà ce que je veux, et peu m'importe si pour cela je dois donner ma vie. Après tout quelle serait la logique de juger toutes les autres pour leur droiture en me mettant à l'écart ? Non il n'en est pas question. Seulement aussi pourrie que je sois je ne constitue pas un danger immédiat, alors qu'Elerinna si. Mon cas peut attendre. »

Elle avait parlé avec les dents serrées et une certaine colère planant sur eux comme un nuage menaçant, mais elle avait parlé sincèrement, partageant sa vision des choses qui de toute façon pouvait très bien être révélée. Il n'y avait là rien qu'il ne sache déjà, mais cela lui donnerait peut être une vue d'ensemble de la situation qui s'avérerait plus complète et plus juste. Néanmoins la serpentine se sentit obligée de continuer, donnant la couleur au sujet d'une potentielle collaboration.

« Mais je vous arrête tout de suite. Il n'est pas question qu'un civil se mêle de tout ceci. Et croyez moi, vous serez bien trop occupé à sauver vos fesses du banc des accusés pour vous occuper de quoi que ce soit d'autre. La lumière de Kesha m'a dit que certains de vos alliés tomberont bientôt, vous laissant à la merci de la tombe que vous avez vous même creusée. »

Ce coup-ci il n'y avait plus de sentiments dans sa voix, seulement une neutralité tellement profonde qu'on pouvait sérieusement penser qu'elle était sérieuse. Le plus effrayant était qu'elle avait déclaré cela avec la sérénité de quelqu'un qui énonce des faits, et non quelqu'un qui bluffe ou qui essaye d'effrayer. Jusqu’où allait son don, son osmose avec la déesse... ? Telle était la question.
Haussant les épaules avec indifférence suite au vœu de rentrer d'Ision, la demoiselle prit à nouveau place à la petite table, se souciant peu visiblement d'être entendue. En temps normal elle possédait aussi cette prudence frisant la paranoïa, mais en ce moment, emportée par l'honneur meurtri et la douce chaleur du thé, elle s'en fichait. Tout comme elle balaya d'un revers de main le trésor immense que lui proposait Ision. D'une parce qu'elle ne pensait pas qu'il pourrait un jour le posséder, et de deux parce que l'immortalité n'était pas un de ses désirs... Aussi surprenant que cela puisse paraître.


« Vous me jetez toujours la balle... avec une telle promptitude que je vais finir par croire que vous ne savez pas ce que vous voulez, ou que vous n'avez pas les moyens d'utiliser les pouvoirs que vous dites posséder. Et sincèrement entre les deux je ne sais pas ce qui est le plus navrant. Ceci dit peu importe. Je n'ai pas pour habitude de faire affaire avec quelqu'un envers qui je nourris des doutes. Toute négociation sera donc infructueuse et vaine jusqu'à ce que les choses changent de ce côté là, et je vous avoue que ce n'est pas en bonne voie. Une autre fois peut être, hum ? »
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MessageSujet: Re: La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs...   La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs... Icon_minitimeSam 18 Aoû - 0:15

Ision pensait à ce temple il était là depuis la nuit des temps, construit pierre après pierre pour une idée futile qui permettrait à l'être humain de se croire supérieur en se mettant sous la protection d'idole dont les statue n'était que l'amer reflet de la décadence terran. Un jour tout cela prendrai fin, il jour il y aurait ce changement que le sylphide avait attendu pendant ces 5 siècles. Pourquoi laisser vivre cette espèce qui ne méritait que du mépris de la part d'être comme lui. Tout ces humains ne méritaient même pas l'esclavage, tout ce qu'ils devaient mériter était l'extermination pour avoir un jour oser dresser des temples et des dieux comme étant supérieur à la science et à la raison.
Pour avoir vénéré et demander de l'aide vers le ciel et utiliser leurs mains pour cueillir des offrandes au lieu de sen servir pour bâtir un monde digne de ce nom. Mais comment pourraient ils seulement comprendre tout cela? Non Alana, tu avais tort, les humains ne méritent pas de seconde chance, il ne méritent pas que l'on puisse leur lisser l'espoir, car c'était en cet espoir que résidait leur force de mettre à terme à tout autre chose.

Il tiendrait bientôt toute cette civilisation dans le creux de sa main, même si cela devait lui prendre 5 siècles supplémentaires, il n'était pas pressé, conseiller sylphide on ne lui refuserait pas son corps, mais pour le moment il n'en voulait pas, il voulait faire guérir ces yeux pour comprendre une ultime chose, un ultime fait qui restait pour lui inaccessible.


"Pourquoi une chose devrait elle être considérée comme impossible? Parce que personne à ce jour n'as réussit à la réaliser... c'est d'une étroitesse d'esprit déplorable pour un scientifique terran ou sylphide d'ailleurs"

Aux yeux d'Ision, le temps n'était pas un obstacle, là où s'arrêtaient les corps terran lui transcendait tout, la vérité, le mensonge, la vie ou la mort, il était un sylphide et rien qu'avec ce qualificatif, cela devrait suffire pour obtenir tout ce qu'il désirait. Mais bien que ce mélange de pouvoir et de supériorité se mélange dans l'esprit du sylphide, il ne laissait rien transparaitre, aucune peur, aucun doute (pourquoi en aurait il?), aucune émotion. Il restait calme impassible devant cette rousse qui deviendrait un jour, il en était convaincue, une adversaire de valeur, alors pourquoi ne pas la briser tout simplement maintenant? Parce que l'acte n'était pas fini, parce que les acteurs principaux étaient encore sur la scène, parce qu'il avait besoin de manipuler sentiments et émotions humaines pour se sentir lui aussi, en vie. Pathétique, n'est ce pas?

"Le temps... n'est ce pas là justement la chose qui vous fait le plus défaut ? Pourtant quelque chose me dit que vous pouvez réussir, certes pas seule, mais vous pourrez, aussi limité soit votre espérance de vie."

C'était un simple constat, Irina allait mourir, demain, aujourd'hui, dans un mois, un an... peu importe, mais elle allait finir par mourir et allait devoir faire en sorte que ses projets soient réalisé à ce moment là. Pourquoi? Tout simplement, et cela Ision le comprenait peu à peu, parce qu'elle ne permettrait pas de léguer un héritage corrompu à sa maigre descendance. Elle voulait faire place nette... et contrairement à elle, lui n'avait absolument rien à protéger ou à défendre si ce n'est sa propre personne. Il pouvait tout écraser, tout anéantir, c'était là le privilège des gens qui avaient déjà tout perdu, Ision avait vécu il y a 5 siècle, le véritable Ision, le vrai Sylphide qui aurait pu prétendre au poste de Grand maître tellement ses idéaux furent proche de ceux de Kenian, c'était un Ision en ces temps là qui voulait se sacrifier pour ce qu'il aimait, exactement comme l'avait dit Irina, finalement elle n'était pas si différente de lui qu'elle voulait le croire, ils n'étaient juste pas de la même époque.

Il n'avait rien laissé échappé lorsque son poing s'était serré et qu'elle avait parlé avec de la colère dans le fond de sa gorge, il était simplement resté là, indifférent devant ce sentiment puéril d'impuissance terran. Pourquoi s'énervait elle? Parce qu'il avait raison? Parce qu'elle comprenait peu à peu que sans lui elle ne ferait que courir à sa propre perte. Il lui offrait un bouclier, certes non pas sans contre partie, mais un bouclier suffisamment puissant pour qu'elle puisse aller au bout de ses engagements, après... elle pourrait bien mourir si cela lui chantait, qu'en avait il à faire après tout?

Des menaces? Lui sur le banc des accusés? L'idée le fit doucement sourire lorsqu'elle mentionna cette idée...


"Je vais vous dire une chose Irina, il n'y a que deux choses de réellement tragiques qui peuvent se produire au court de notre existence, ne pas obtenir ce que l'on veut et... (il eut un petit sourire) l'obtenir. Je suis un marchand, un commerçant, un politicien, appelez cela comme vous voulez, un civil même si cela vous amuse. Mais dites vous bien également qu'il doit exister des gens comme moi pour faire fonctionner le monde et c'est lorsque nous choisissons de quel côté nous nous plaçons que nous faisons pencher la balance"

Et il avait raison, Ision n'était qu'un simple marchand, mais dont le commerce, le trafique, la corruption et tout ce qu'il pouvait faire était un mal nécessaire pour tout les hommes dit puissant à travers les différents territoires d'Isthéria. Pourquoi connaitrait il la faillite alors que ses principaux clients ne comptaient absolument dans l'immédiat obtenir cette table rase dont parlait Irina. Jamais il ne connaitrait les barreaux d'une cellule de prison, parce que son plus gros employeur était l'un de ceux qui en avait les clefs. L'influence de cet homme était bien plus importante que tout ce dont pouvait imaginer la prêtresse.

"Nous serons tous jugé, mais vous comme moi savons que les plateaux sont truqués, sinon comment Alana aurait elle été condamné, vous parler d'y laisser votre vie, chose intéressante mais inutile. y laisser sa vie pour ensuite quoi? Offrir l'ordre à un monde qui sera peuplé des mêmes gens que ceux que vous venez de détrôner? "

Oui la politique, Ision en connaissait tout les rouages et pourtant chacun de ses mots paraissait obscur, bluff ou allié véritable, c'était la question à se poser, pour ses arguments étaient convaincant, suffisamment pour que la plupart des personnes acceptent son offre. Mais visiblement, ce n'était pas assez pour Irina, une démonstration de pouvoir l'aurait certainement convaincu, mais après tout, cela n'était que des enfantillage et Ision avait passé l'âge pour ce genre de chose.

"Soit, vous sauverez Kesha, ou tout du moins vous essaierai et vous mourez pour cela, votre existence vous appartient, mais combien de vie allez vous donc devoir sacrifier pour cela, même moi je l'ignore, vous ne pouvez être certaine que cela ne touchera pas ceux que vous vous êtes juré de protéger et dont la liste s'allongera au plus vous atteindrez votre but. Ma dette envers Alana est accomplie. Laissez moi juste vous proposez une dernière chose, une démonstration qui vous fera prendre conscience de ce que vous avez refusé, vous ne pouvez certes pas me refuser cela..."

Il en appelait à la scientifique qui sommeillait en Irina, une part d'elle même qu'elle ne pouvait pas ignorer, qu'elle ne pouvait pas refuser. Il l'avait vu soigné Veto, c'était suffisant pour savoir ce genre de chose. Mais lors du refus il était calme, pourquoi? peut être tout simplement avait il anticipé ce jeu et que sur le plateau, les pions sacrifié ne représentaient que des cadavres s'amoncelant pour lui créer une pyramide suffisamment haute pour lui faire atteindre la gloire.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs...   La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs... Icon_minitimeLun 15 Oct - 14:30

Outre son statut de médecin et plus largement de scientifique, Irina restait une femme de constatations, d'expérimentation. En témoignaient ses recherches pas toujours légales en diverses disciplines. Cependant même si elle était née et avait grandi dans la rue, là où les lois sont toutes relatives et se résument assez facilement à celle du plus fort, le temple et l'Ordre de Kesha lui avaient donné une vision différente des choses. Cette dernière était plus complète, plus polyvalente... Irina était devenue aussi une femme de convictions et de foi. Son esprit sceptique avait fait qu'elle accueille la religion avec prudence, écoutant ces principes souvent bien arrêtés sans pour autant s'y enfermer. Au final Kesha était ce pourquoi elle se battait, pas d'une manière bassement crédule, mais comme étant un principe supérieur, un esprit collectif et tourné vers autrui. Kesha était l'altruisme qui ne pourrait jamais être sien à part entière. Elle était un eldorado, un mirage, une oasis d'espoir qu'elle protégeait sans pouvoir l'atteindre.

Ce n'est pas pour autant qu'elle avait honte de sa façon de penser, ou qu'elle ferait le moindre effort pour aller dans le sens d'Ision. Leurs visions étaient contradictoires et incompatibles, car le Lord, aussi érudit soit-il, n'était pas assez ouvert pour comprendre, à défaut de partager.

« J'ai parlé d'impossibilité, pas de résignation il me semble. Reconnaître que quelque chose est hors d'atteinte ne veut pas dire que je ne vais pas chercher à contourner cela dès que j'en aurai les moyens. Vous ne pouvez pas juger les Terrans de manière égale, c'est un fait. Tout d'abord parce que vous ne les comprenez pas, quoi que vous puissiez penser, et d'autre part parce qu'ils ne sont pas tous égaux, quoi qu'on en dise. Même vos si chers sylphides ne sont pas égaux. Ils peuvent avoir les mêmes valeurs inculquées, mais ils ne les digèrent pas de la même façon. Voulez vous me faire croire que vous êtes comme n'importe quel autre sylphide ? Sur le plan biologique c'est sûrement le cas... Mais pour le reste je ne le crois pas. Vous êtes différent. »

C'était un simple constat, même si c'était un fait aussi positif que négatif. Irina ne voyait pas la singularité comme une mauvaise chose... Mais Ision était hors normes dans le sens le plus littéral du terme. Il avait un ego assez prononcé pour soûler un orc buveur de bière, ce qui voulait dire qu'en toute honnêteté il ne pouvait pas se considérer comme égal à n'importe lequel des habitants de Cimmérium. Il était forcément plus intelligent, plus cultivé, moins bon combattant ou meilleur stratège que ses pairs. Car bien sûr elle n'avait pas parlé de la valeur d'une vie qui à son sens ne souffrait pas de l'influence des races. Il était question des capacités personnelles et du caractère unique d'un être vivant, fut-il sylphide, gorgoroth ou yorkas.

« Mon espérance de vie ne me fait pas peur. Je sais que le temps m'est limité, mais cela me permet de vivre les choses bien plus intensément que vous ne l'éprouverez jamais, fut-ce en rêve. »

Ce n'était pas voulu, mais cette simple phrase accompagnée d'un haussement d'épaules insouciant allait probablement faire l'effet d'une claque au fier Lord. Les Terrans avaient bien des limites que d'autres ne connaissaient pas, mais leur force résidait justement dans la réaction à leur faiblesse. C'était leur fragilité qui les rendait vaillants, c'était leur mortalité qui en faisait des rêveurs. Jamais un immortel ne pourrait comprendre leur rage de vivre et de vaincre, la force de leur volonté et la puissance de leur foi. En fait les sentiments étaient comme un membre qui leur faisait défaut. On ne peut avoir mal à un membre que l'on ne possède pas... Mais ils semblaient toujours vivre dans la curiosité, dans l'envie de ce qui leur manquait. Cette petite chose si infime faisait bien plus de dégâts dans leur psyché qu'ils ne voudraient jamais l'admettre... Et c'était amusant, vu de l'extérieur. Par conséquent qu'il le veuille ou non, ils avaient tous deux un moyen de jouer au chat et à la souris. Ils avaient tous deux un talon d'Achille... Seulement Irina ne pensait en être la plus inquiète. Dans cette pièce qu'ils jouaient tous les deux, lequel était le héros ? Lequel était le diabolique rival ? En fait ils étaient tous deux des pourritures à leur façon.... Et c'était bien ça qui était drôle.

« Prenez moi de haut autant que vous voulez, cela ne m'atteint pas, j'en ai connu d'autres. Ce que je vous dis, loin de l'orgueil ou de la menace que vous pensez percevoir, c'est ce que je prévois pour vous. Tout empiristes que nous soyons, il faut considérer toutes les hypothèses comme possibles jusqu'à preuve du contraire. Imaginez donc que je possède un don de prédiction dont vous ignorez l'existence. Imaginez donc que la déesse que vous respectez pour maintenir les apparences puisse effectivement rendre des oracles auxquels vous n'avez pas accès. Ne les écouteriez vous pas si cela pouvait vous sauver la vie ? » Irina sourit légèrement avec l'assurance qui ne demande pas l'approbation, une force tranquille qui transpirait l'expérience, en tout cas dans ce domaine.

« Je ne doute pas que des personnes indifférentes à la morale et la déontologie puissent faire pencher la balance, comme vous dites si bien. Ce que je pense c'est que personne ne devrait nourrir trop de certitudes, car la vie est imprévisible, aussi longue soit-elle. Vous êtes quelqu'un de puissant et d'influent je le sais bien. Mais vous nourrissez bien trop de certitudes. Immortel ne veut pas dire invincible. »

La prêtresse n'avait jamais mentionné la faillite, car ce n'était pas cela qu'elle voyait comme une fin en soi. On pouvait reconstruire une fortune, racheter un domaine... Mais pas revenir d'entre les morts ou recoller les morceaux d'une âme malmenée. C'était parce son interlocuteur ne voyait pas plus loin que le bout de son nez qu'il ne comprenait pas ce qu'elle lui disait pourtant clairement. C'était bien dommage surtout qu'elle le prévenait de dangers à venir sans demander quoi que ce soit en retour. Elle lui disait les choses comme on parle du beau temps ou de banalités, ce qui n'en demeurait pas moins déconcertant, bien que ce ne soit pas à prendre à la légère, au contraire.

« Je sais que les plateaux sont truqués et que les injustices sont la part du quotidien. Croyez moi avec une vocation comme la mienne il est impossible de se leurrer indéfiniment. La réalité vous rattrape et vous crache son venin au visage sans détours. Mais cessez de me traiter avec condescendance. Que vous ne partagiez pas ma façon de penser je peux l'accepter, mais pas que l'on me prenne pour une idiote idéaliste alors que j'en suis très loin. Si c'est de l'approbation aveugle que vous cherchez, allez donc bavasser avec votre gentil petit protégé. »

Elle était clairement irritée, c'est vrai... Mais pas par la futilité que lui soupçonnait Ision.

« Alors quoi, vous préférez regarder sans intervenir... Se laisser dominer les bras croisés, voulant y mettre fin sans jamais avoir le courage de prendre les armes ? Je vous pensais moins lâche. Chacun combat comme il peut, de manière plus ou moins militante, plus ou moins ouverte... plus ou moins directe. Il y a un bon nombre de méthodes, l'essentiel étant de parvenir à ses fins. Je n'ai après tout jamais dit que je me battrais pour n'importe qui. »

Ce n'était pas parce qu'elle le jugeait faible qu'elle se méfiait du noble. En fait c'est bien parce qu'elle savait qu'il pouvait être un adversaire redoutable qu'elle ne lui faisait pas confiance. Il était de ce genre de personnes qui pouvait retourner sa veste à la moindre incartade, de ces alliés qui sont plus traîtres encore que les ennemis à proprement parler. A quoi bon donc l'avoir pour allié si elle passerait le temps à surveiller les arrières qu'il était censé garder ? Non... Refuser son appui en ces circonstances c'était une simple question de bon sens. Plus tard peut être, si les choses venaient à changer, ce qui n'arriverait sûrement pas, mais qu'importe.
Toujours assise avec une mine plus neutre, la rouquine était attentive mais ouvertement méfiante... Et il ne pourrait la blâmer pour cela. En tant de siècles combien avaient vu au delà de son image de dilettante ami du peuple ? Assez pour être comptés sur les doigts d'une main, à supposer qu'ils soient encore en vie, ce qui n'était pas encore suffisant pour lui faire peur. Croisant les bras sur la poitrine sans changer d'expression, la jeune femme le regarda franchement. Elle ne le prenait pas de haut, mais il n'y avait nul doute sur le fait qu'il en faudrait beaucoup pour l'arracher à sa froide mauvaise humeur.


« Bien, si me dire ce que je savais était suffisant pour payer votre dette, ainsi soit-il. Que voulez vous me montrer ? »
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs...   La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs... Icon_minitimeLun 5 Nov - 19:24

Plus le temps passait, plus Ision s'amusait à voir Irina passer par diverses émotions, que ce soit le dégout envers lui, ce qu'il représentait ou tout simplement, la colère, la haine, la tristesse, une jubilation magnifique pour cet être qui se réjouissait du malheur mais également se nourrissait d'émotions qu'il était incapable de ressentir. Oui vas y ma petite rousse, fais comme si de rien n'était, je finirai par te briser mais prenons notre temps, jouons, oui jouons à celui qui pourra vaincre l'autre, viens Dame des Glaces, viens essayer de tuer un immortel.

"Moi? Différent?... bien moins que vous semblez le penser, Ision Lorindiar est un titre, sylphide est mon nom, voilà ce qui doit être et sera pour l'éternité. Les terrans possèdent des centaines d'émotions et de sentiments mais tous un jour ou l'autre peuvent les éprouver... tout terran est capable du pire comme du meilleur, enfin c'est ainsi que l'on pourrait le formuler."

En ne posant aucune question, il mettait un terme à ce débat. Les terrans n'avaient à ses yeux au mieux qu'une valeur marchande ou scientifique, les sacrifier et les manipuler était tout ce qu'il leur trouvait d’intéressant, des cobaye sur pattes, une expérience scientifique géante au milieu de laquelle les sylphides étaient des Dieux vivants, tout détruire pour reconstruire, tel était le crédo d'Ision et le resterait à jamais. La corruption et le manque d'investissement de cette société était une plaie qui ne pouvait se concrétisé que par une éradication totale, le temps viendrait où tout cela allait arriver.

Il se déplaça, amusé par ce qu'elle essayait de faire... des émotions qu'il ne pouvait éprouver, qu'en savait elle? Et surtout, qu'est ce que cela pourrait lui apporter? Rien, absolument rien si ce n'est de voir son esprit réduit par des règles et des sentiments impurs à sa condition primordiale. Il se pencha alors près de l'oreille d'Irina...


"Vous n'en savez rien..."

Un simple murmure serpentin, un simple conseil entre scientifique, elle jugeait en voyant le présent, ignorant le passé et ses tourment, le futur et ses attentes, médiocre était son analyse et encore plus sa ruse pour tenter de le déstabiliser. Il se passait l'effet inverse, Ision serait toujours le maître des esprits et de leurs manipulation, les terrans... non il ne les enviait pas, il fut un temps où il avait éprouvé une forme de pitié envers eux, désormais ce n'était rien d'autre que de l'indifférence sylphide car le Lord commençait à être suffisamment âgé pour dédaigner les sujets d'expérience traditionnel.

Il eut un simple rire lorsqu'elle parla des oracles et de prétendus pouvoirs qu'elle pourrait détenir, son avenir, le Lord l'avait déjà vu, il avait vu la mort de cette fille, cette Chrysallia il savait exactement où, quand et comment et surtout, tout ce qu'il allait pouvoir en tirer, cela lui suffisait amplement, il avait vu le procès à venir de Havelle, tout comme ses liens futurs avec Irina et il s'en moquait encore plus, car il avait vu son avenir et ce n'était pas encore dans cette vie que l'on viendrait mettre un terme à son immortalité, ses titres il les regagnerait, sa fortune, elle était en sécurité, non le noble ne craignait rien, pas même la mort, les bâtons qu'on essayait de lui mettre dans les roues, il les brisait bien avant même qu'ils ne se produise.

"Et bien dans ce cas oracle, prédisez, nous verrons bien..."

Invincible, non il ne l'était pas, pas il s'employait à le devenir quand bien même cela prendrait plusieurs vies pour le devenir, il sombrerait dans les ténèbres car ce n'est pas avec une intense lumière qu'il nourrirait son corps, néanmoins son âme elle, resterait pure et immaculé. Il pouvait bien mourir aujourd'hui et revenir demain dans un autre corps, à ce moment là elle ne le reconnaitrait pas, pas même par son aura ou son passé car l'homme qu'elle rencontrerait n'en n'aurait aucun à lire enfin l'homme... ou la femme ou même... l'enfant. Il est si facile de manipuler son monde sous la forme d'un tendre chérubin... il l'avait fait plusieurs fois, qui avait il de plus jubilatoire que de voir dans les yeux de ces gens poignardé dans le dos par un tendre garçonnet ou un si mignonne fillette, l'incompréhension et la peur quand leurs yeux s'effaçaient sur le visage démoniaque d'un si petit être.

"Mon gentil petit protégé... oh vous voulez parler de mon fils, le futur Baron Havelle, est ce donc là l'impression qu'il donne? Moi la première fois que je l'ai vu, j'ai trouvé un homme avec un magnifique avenir devant lui. Je ne suis ni condescendant, ni supérieur, je me moque bien de le prouver qui plus est. Vous me prenez pour un noble que vous finirai par détester, je l'accepte si telle est votre vision ou bien qu'elle soit encore différente de cela..."

Mais il finirait par se rendre indispensable à la jeune femme, elle n'avait pas conscience du poid qu'il pouvait posséder au sein des prêtresse ou de la ville de Hellas toute entière, dissoudre l'ordre aurait été plus que facile s'il l'avait voulu, en appuyant sur les bons boutons.
Il n'avait pas un visage condescendant ou une attitude qui le laissait penser, il était là, parlant simplement à une terran avec qui il ne partageait pas la même vision du monde, son expression était fermé, insondable, inviolable.


"Nous sommes d'accord, l'essentiel est de parvenir à ses fins quelques soient les moyens qui puissent être employés pour cela. Si vous croyez que je ne fais rien pour changer les choses alors c'est peut être que je le fais bien. Mes actes et mes actions seront perceptibles... à vrai dire, elles le sont déjà."

La destruction de ce monde était en marche, et rien ne pouvait arrêter le Lord. Mais soit, la discussion était close, elle reviendrait un autre jour pour d'autres raisons.

"Ma dette l'est en effet, je devais vous juger, je sais à présent si vous êtes digne de recevoir l'héritage d'Alana tout comme de participer aux recherches que je menais avec elle, des recherches dénouées d'éthique et de morale pour la plupart des gens mais qui pourraient changer la face du monde, elle m'avait demandé de vous recruter pour cela, ce dont je vous parle Irina, est la création d'un pouvoir capable de relever les morts de leurs tombeaux, un pouvoir capable de changer le monde de la manière dont vous désirez... non, dont nous désirons tout les deux, vous voulez protéger votre ordre, je vous offre le monde... par un simple procédé alchimique allié à mes... compétences et aux vôtres. Qu'en dites vous d'essayer? Ou trouvez vous, comme la plupart des gens, qu'il est répréhensible de réveiller les anciens?"
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MessageSujet: Re: La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs...   La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs... Icon_minitimeLun 19 Nov - 18:47

Ision, imbu de lui même pour user d'un doux euphémisme pensait tout comprendre, tout analyser... mais c'était faux. Ce qu'il méprenait pour de la haine n'était rien d'autre que du mépris. Il n'y avait pas de haine car ce n'était pas un sentiment soulevé à la légère chez la jeune femme. Cela faisait belle lurette qu'elle avait appris à se détacher de ces émotions fortes et trompeuses qui auraient pu la dévier de son chemin, la faire oublier ses ambitions et ses motivations. Le sylphide était doué pour lui faire perdre patience, mais de là à réussir à se faire détester, il y avait de la marge. De sa part il n'aurait ni affection ni haine ; car il n'en était tout simplement pas digne. Les Glaces auraient tôt fait de l'engloutir lui et ses certitudes... Et elle serait là pour le voir tomber.

« Je dirais plutôt que c'est l'inverse. Sylphide est votre titre, Ision Lorindiar est votre nom. Enfin qu'importe. »

Dit-elle simplement, en pensant à l'unité dont ce peuple voulait faire preuve. Un nom n'était rien de plus qu'un qualificatif... au même titre que pouvait l'être un adjectif. Leur race par contre était sensée transporter un ensemble de valeur, de codes d'éthique, d'Histoire et de morale. Une chose qu'il connaissait parfaitement et ignorait à la fois. Mais qu'importe, elle n'était plus prête à discuter philosophie, ni quoi que ce soit d'autre, avec lui. C'était une pure perte de temps, et du temps elle en avait besoin pour d'autres choses plus intéressantes.
Souriant lorsqu'il s'approcha, elle semblait satisfaite. Il était lent, fragile et vulnérable. Il lui aurait été aisément possible de lui planter un couteau en plein cœur sans même y réfléchir à deux fois. Peut être aurait-il paré le premier coup, mais pensait-il pouvoir parer les autres ? Pathétique, voilà comment on pouvait qualifier les capacités physiques du peuple sylphide. Si purs, si parfaits et pourtant si menus, avec une existence ne tenant qu'à un fil. Il fallait croire qu'au delà des apparences qu'ils projetaient ils n'avaient pas encore trouvé le moyen d'améliorer ces points. Risible en fait.


« Oh mais vous ignorez complètement l'étendue réelle ou fictive de mes connaissances. Vous ne savez rien de moi. »

Il pensait qu'elle se laisserait démonter avec si peu, et il avait tort. Il en faudrait bien plus que ça. Il n'était pas une de ses dames de compagnie programmées pour sourire et faire des courbettes. Elle n'était pas une de ses consœurs, elle n'était ni amie, ni alliée. Il ne signifiait rien pour elle. Ni un confident, ni un obstacle.

« J'ai perdu l'envie de me montrer altruiste. Si vous connaissez si bien votre avenir, vous n'avez pas besoin de mes avertissements n'est-ce pas ? Nous nous reverrons lorsque vous perdrez votre cher or. »

Irina sourit sarcastiquement, ayant hâte qu'il débite ce qu'il avait en tête afin de pouvoir mettre fin à ce cirque de mauvais goût. Bien sûr qu'il acceptait sa vision à son sujet, quelle qu'elle puisse bien être. Après tout avait-il le choix ? Non il ne l'avait pas, et si jamais l'envie lui en prenait elle pourrait s'assurer que ce soit le cas pour un bon nombre de personnes. Il était influent, elle était respectée et crainte. Les jeux se valaient. Dans son expression il n'y avait pas d'émotion, et dans ses yeux on ne pouvait rien lire si ce n'est la danse d'une étincelle de danger.
Lorsqu'il continua en lui faisant des prétendues révélations sur le passé d'Alana, Irina ne bougea pas. Bien sûr qu'il était capable de tout, et le mensonge était la première de ses armes. Il aurait vraiment pu faire preuve d'originalité. Relever les morts était une ambition intéressante... Mais terriblement cliché. Elle s'était attendue à quelque chose de mieux, quelque chose d'inventif et d'utile, bien plus que de la simple réanimation. Car oui si elle désapprouvait cette pratique ce n'était pas du tout pour les raisons qu'il pouvait penser. Peu lui importait l'éthique, après tant d'opérations, d'expériences et autopsies illégales. Ce n'était pas une question de morale mais simplement de pertinence scientifique.


« Je n'ai attendu le consentement ni la bénédiction de personne pour recevoir et exploiter les recherches d'Alana. Par conséquent j'en dis que je peux très bien opérer seule pour obtenir ce résultat. Vous en devinerez donc que votre 'aide' s'en trouve superflue et sans intérêt. Est-ce que cela répond à votre question ? » Elle se leva en se dégourdissant les jambes et prit la direction de la sortie. « Jugez donc ce que vous voulez, sire Lorindiar. Mais pas trop longtemps ou même votre grandeur sérénissime sera dépassée par un simple mortel. » Et puis elle s'en fut.
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MessageSujet: Re: La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs...   La nuit porte conseil, entre mensonges et souvenirs... Icon_minitime

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