Improbable rencontre

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- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 Improbable rencontre

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MessageSujet: Improbable rencontre   Improbable rencontre Icon_minitimeSam 24 Mar - 13:45

    Encore une nuit à Thémisto. Une nuit et son lot de meurtres et d’agression… En somme, une nuit comme les autres dans la cité où tout ce qui était misérable et mauvais se rassemblait.
    Mais, en ce mois d’hiver, la nuit était glaciale, surtout à une heure si avancée. Les divers actes criminels étaient commis avec précipitation tant même les malfrats redoutaient le froid, les mendiants, sous leurs porches, s’enroulaient dans leurs couvertures trouées, et les rares passants longeaient les murs et les zones d’ombre, sagement emmitouflés. Les rues étaient silencieuses, mis à part quelques cris étouffés que chacun prétendait néanmoins ne pas avoir entendu...
    En totale contradiction avec l’atmosphère furtive et sombre de la ville, les quartiers des tavernes étaient éclairés, bruyants et relativement fréquentés. La lumière des salles communes inondait les rues, donnant une impression qui aurait pu être qualifiée de chaleureuse dans toute autre cité, et les rumeurs de conversation provenant des différents établissements semblaient presque être d’agréables invitations.

    Le Discordieux n’échappait pas à cette description. Relativement bien éclairée et propre, la taverne était remplie d’hommes pour la plupart saouls, jouant à quelque jeu de hasard tout en discutant bruyamment. Quelques femmes étaient même présentes, majoritairement des filles de joies peu désireuses de rester dans les rues glaciales… Quant à celles qui n'étaient pas là pour trafiquer de leurs charmes, elles devaient soit s’estimer capables de se défendre lorsqu’une inévitable agression se produirait, soit être simplement suicidaires. Sûrement les deux à la fois.

    Baltor ne prêtait toutefois qu’une attention distraite à la salle et au ballet certes lent mais régulier des individus qui entraient et sortaient. Du coin de l’œil, il préférait surveiller ses serveuses sans cesse menacées par les mains baladeuses des clients, tout en servant les quelques individus accoudés à son comptoir…
    Un nouvel arrivant, soudain, attira l’attention du Sylphide. Vêtu d’une longue cape sombre de voyageur, très brun, il arborait une barbe de plusieurs jours… Bref, il avait l’apparence ordinaire d’un client quelconque, et personne n’avait fait mine de s’intéresser à lui plus que cela alors qu’il s’installait à une petite table libre, dans un coin sombre de la pièce.
    Mais Baltor le connaissait.

    L’air de rien cependant, le Sylphide se dirigea vers le nouveau venu, comme pour s’enquérir le plus normalement du monde de sa commande. Et c’est ce qu’il fit en apparence, donnant un rapide coup de torchon sur la table pour la nettoyer, semblant échanger de convenantes banalités… Mais en réalité, l’échange entre les deux hommes était tout autre. Baltor toisait son client avec son léger dédain habituel, mais il notait surtout tous ses mouvements et expressions, traduisant même le plus léger battement de cils en mots sensés.

    - Il y a eu des troubles à Hesperia, le maire Dreak a été assassiné, expliquait l’homme à travers son langage codé. L’enquête piétine, les autorités sont si désespérées qu’elles ont fait appel au public pour leur venir en aide… Mais l’Ordre a choisi de ne pas intervenir pour le moment. A Cimmeria…

    Le Sylphide n’afficha aucune réaction alors que celui qui se révélait être un de ses nombreux informateurs poursuivait son compte-rendu succinct des derniers évènements en Istheria.
    Cependant, il aurait presque pu se passer de ce jeu d’acteur puisqu’aucun des autres clients de la taverne ne paraissait leur accorder d’attention... Le coin de pénombre dans lequel il se trouvait aidant, Baltor avait en effet légèrement obscurci l’esprit des personnes alentour, usant de son contrôle des Ombres afin d’effacer momentanément toute trace de son existence de leurs esprits.

    Le messager de l’Ordre termina son exposé en posant sur sa table un petit paquet de feuillets, et annonçant qu’un prochain Conseil aurait lieu quinze jours plus tard à Hesperia. Puis il se leva et sortit sans un mot, sans que personne ne daignât se retourner sur son passage. Baltor récupéra discrètement la liasse de lettres et autres rapports qui lui étaient adressés, et les fourra dans la large poche du tablier de tissu qu’il portait sur une simple chemise ample couleur crème, en calculant déjà quand il devrait partir afin d'arriver à temps à Hesperia pour la réunion des cinq Conseillers de l'Ordre d'Oris.

    Il s’en retourna ensuite à sa place, derrière son comptoir, comme si de rien n’était. Et en ce qui concernait les divers clients, rien ne s’était effectivement produit…


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MessageSujet: Re: Improbable rencontre   Improbable rencontre Icon_minitimeSam 24 Mar - 22:55

    Sighild était de ses femmes que l'on pourrait sans nul doute qualifier comme menant une vie étrange, et cela était peu dire. Si aux yeux du monde elle cachait qu'elle était la dirigeante même des Eryllis, elle continuait à mener une vie de mercenaire dès plus banale, si on pouvait dire les choses ainsi. Protéger les femmes de son village était certes une rude tâche, elle en faisait pourtant tout autant du monde dans lequel elle vivait. Il n'était donc alors guère impossible pour elle de la percevoir s'enquérir d'arrêter quelques hommes pour les guider vers une justice certaine... ou presque. La réalité était qu'elle acceptait des contrats mais dans la plus grande légalité. Il n'était jamais question de meurtres, de vols ou de chose du genre qu'elle laissait aux Ladrinis et aux autres Nérozias. Non. Sighild s'évertuait de ramener certains individus là où on les attendait, ou directement dans les prisons. Bien entendu, on pourrait aisément ramener cela à juste une quête d'argents, mais il s'agissait aussi d'une couverture pour non seulement son identité, mais aussi de bien autres desseins. Ce n'était pas comme si on apportait une attention particulière à des mercenaires, il y en avait tellement... mais certainement pas comme l'amazone.

    Le travail de la jeune femme l'avait mené jusqu'à Thémisto, le genre de ville qu'elle aurait dû totalement éviter mais c'était bien mal connaître la lhurgoyf. Les Cavaliers étaient certes puissants mais il fallait bien plus qu'une armée à cheval pour l'effrayer... au pire, elle pourrait toujours parler de souvenirs de guerres avec eux. Son sombre passé comptait malheureusement les batailles de Taulmaril, et ses tristes faits d'armes voulaient qu'elle eut été dans les armées de Phelgra. Les temps changeaient... Toutefois, bien des évènements laissaient à penser que la situation était la plus mal choisie pour se livrer à son travail : des attentats politiques et le froid. Et quel froid!! Il était mordant et se faisait violence pour les pauvres malheureux qui ne se couvraient pas assez, notamment lorsque la nuit tombait.

    Mais dans les rues gelées, il ne semblait n'y avoir à cet instant que deux pauvres fous et l'un d'eux courrait dans la neige, maladroitement. L'autre marchait nonchalamment et calmement, encapuchonné, dans le silence le plus total. Celui qui tentait de s'échapper paraissait paniquer si ce n'était dire apeuré mais cela ne semblait guère poser de problème à son poursuivant qui brutalement se matérialisa devant lui. Là, avec peu de délicatesse, une main nue de femme le saisit par le coup et en quelques secondes, il se calma ou plutôt, il oublia. Il oublia simplement la raison de sa panique et ce fut dans l'incompréhension la plus totale que la jeune femme lui passa des liens autour du poignets. Il s'agissait de Sighild et avec passivité, elle remit ses gants.

    " Tu vas de voir me suivre... camarade. "

    Sa voix était tintée d'une ironie certaine. Le plus étrange était que les liens qu'elle lui passa n'était qu'une simple corde, certes bien ficelée mais dont tout être d'Istheria pourrait plus ou moins aisément se défaire si il possédait les pouvoirs appropriés. Mais il semblerait que la demoiselle ne s'en inquiétait pas et pour cause, elle lui avait fait un lavage de cerveau. Il ressemblait à un légume sans souvenir. Bien évidemment, tout lui serait rendu quand le temps serait venu. Mais en attendant, il serait nécessaire de se mettre à l'abri avant d'attraper la mort, surtout pour son nouvel ami. Ce fut le hasard qui la mena au Discordieux, une taverne dans laquelle elle n'avait jamais mis les pieds. Mais ne fallait-il pas une première fois à tout. L'unique chose qu'elle espérait était qu'elle pourrait y trouver une chambre de libre pour le reste de la nuit, et de quoi boire. Il n'était guère bon de rentrer avec une telle météo, une pure imprudence même pour les plus téméraires. Si l'Eryllis ne manquait pas de courage, elle n'était pas folle pour autant, ni spécialement pressée.

    Elle pénétra dans le bar en trainant son prisonnier devant elle et son entrée fut plutôt remarquée. Laissant pendant quelques secondes le froid pénétrer dans la pièce, les beuglements des ivrognes fusèrent, réclamant que l'on referma la porte immédiatement. Le visage dissimulé, Sighild n'ôta sa capuche qu'une fois qu'elle fut assise près du comptoir, laissant ces cheveux cendrés perler sur ses épaules. D'un geste brusque, elle obligea alors son captif à s'asseoir et il s'assit sagement comme un pantin, sans dire un mot, le regard hagard. Ce ne fut qu'à cet instant qu'elle porta alors ses yeux dorés dans la direction du maître de maison, sans se douter à cet instant qu'il s'agissait d'un sylphide.

    " Est-ce que vous auriez deux chambres de libre? De préférence côte à côte. Qu'importe la qualité.... Je prendrais aussi à boire, la spécialité de la maison. Une seule choppe. "

    La voix de la lhurgoyf était parfaitement neutre et calme, elle espérait néanmoins que sa demande soit satisfaite. Elle ne désirait pas le moins du monde dormir dans le même lieux que son prisonnier et comme elle savait qu'il ne s'échapperait pas, elle préférait dépenser un peu plus pour son intimité.
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MessageSujet: Re: Improbable rencontre   Improbable rencontre Icon_minitimeDim 25 Mar - 1:43

    Baltor observa la nouvelle arrivante avec un haussement de sourcil à la limite de l’incrédulité méprisante. Etait-elle donc – comme tant d’autres ! – inconsciente, à venir ainsi au beau milieu de la nuit se réfugier dans une taverne pas tout à fait recommandable, et ce sans même tenter de dissimuler un tant soit peu sa nature féminine ?! Que faisait-elle d’ailleurs dehors à une pareille heure de la nuit, avec ce froid mordant, et sans oublier qu’elle se trouvait à Thémisto et non pas dans l’enceinte d’une paisible capitale telle qu’Hesperia ?... De quelle sorte de folie souffrait-elle donc pour faire preuve de tant d’imprudence ?!...
    S’il avait été moins prompt à considérer son prochain comme inévitablement faible, Baltor aurait toutefois pu remarquer le calme et l’absence d’hésitation de celle qui venait de s’installer au comptoir. Deux éléments qui ne pouvaient être dus à une seule hypothétique insouciance, mais bel et bien au fait qu’elle devait savoir se défendre… Néanmoins, le Sylphide avait une trop piètre confiance en autrui pour tirer de pareilles conclusions à première vue.

    …Ce qui ne l’empêchait pas de tenir à merveille son rôle de tavernier. Car, si le Conseiller de l’Ordre en lui répugnait à laisser une femme fréquenter un tel établissement, le commerçant qu’il prétendait être était censé se réjouir d’une telle possibilité. Les voyageurs n’étaient en effet que peu nombreux à Thémisto… Et puis, d’un autre côté, la dame serait bien plus en sécurité au Discordieux que dans n’importe quelle autre auberge de la cité.
    Aussi Baltor afficha-t-il son éternel sourire charmeur lorsque la cliente demanda à réserver deux chambres pour la nuit.

    - Les voyageurs sont rares de par chez nous, surtout en hiver... A vrai dire, la quasi-totalité de mes chambres sont libres, répondit-il.

    Ce faisant, il nota l’apparente élégance, d’aucuns diraient la présence, de son interlocutrice, et râla intérieurement. Si en plus elle était une de ces nobles terrans qui croyaient que tout leur était dû… Mais non, il ne pouvait faire d’amalgame (et ses propres contradictions vis-à-vis de la prétention quasi-génétique des Sylphides ne lui apparaissaient pas le moins du monde). Sa cliente pouvait bien être Terran autant que Yorka, pour tout ce qu’il en savait – et il s’en fichait pas mal, du reste. Mais tout de même, quelle idée que d’être une belle femme lorsque l’on passe une soirée dans une taverne à Thémisto !...
    Le regard de Baltor tomba alors sur le « compagnon » de son interlocutrice. L'homme avait un air perpétuellement absent, hébété, et son regard était comme vide… Sans compter sur ses mains liées, fait hautement suspicieux s’il en était.
    Le Sylphide reporta immédiatement son attention sur la femme, fronçant les sourcils d’un air soudain nettement moins avenant.

    - Je ne sais pas ce que vous imaginez, mais même ici on ne cautionne pas la captivité d’un homme sans raison apparente, ajouta-t-il en baissant la voix. Ou du moins pas de cette manière… Que lui avez-vous fait ?

    Le ton de Baltor était mi-soupçonneux, mi-intrigué, et de la réponse de sa vis-à-vis dépendrait son attitude future. Il avait beau se faire passer pour un habitant de Phelgra lambda, son sens de la justice – d’aucuns diraient son fanatisme puisque pour lui tous les moyens étaient bons pour atteindre son but – était trop aigu pour qu’il laissât passer telle situation.

    Dans un souci de ne pas attirer l’attention de la salle – déjà excitée par l’arrivée d’une belle inconnue – le Sylphide s’évertua néanmoins à donner le change. Il prépara ainsi rapidement la chope de « Discordieux » de sa cliente, comme si de rien n’était, et la lui servit comme il l’aurait fait à n’importe qui. C’est-à-dire avec un ton mordant, ironique, et son regard pétillant à nouveau d'un dédain certain...

    - Et voilà votre boisson, ma Dame, notre « spécialité ». C’est ce que nous avons de plus fort par ici, alors ne vous étonnez pas si vous vous sentez mal au bout de quelques gouttes…

    Quelques rires fusèrent parmi les clients les plus proches – le cocktail nommé « Discordieux » n’était pas une boisson pour femmes, c’était bien connu !

    ...Mais malgré cette détente apparente, la tension persistait au fond des yeux azurins du Sylphide. Il attendait une réponse à sa précédente question. Justifiée, de préférence.


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MessageSujet: Re: Improbable rencontre   Improbable rencontre Icon_minitimeDim 25 Mar - 4:05

    Les seules femmes que l'on pouvait croiser dans les rues de Thémisto étaient en majorité des catins. C'était les seules qui daignaient montrer leur visage et leur sourire, ne serait-ce que pour vendre leur faveurs. Des audacieuses comme Sighild, il n'y en avait peu. Il fallait dire qu'elle risquait leur peau... Oh! Les femmes d'Istheria étaient bien loin d'être faibles, n'oublions pas qu'elles jouissaient toutes de pouvoirs comme les hommes... mais généralement, elles ne bénéficiaient pas de leurs faits d'armes. Mais ceux qui riaient de sa féminité pourraient être surpris de façon malheureuse pour leur vie car si l'homme qui était à ces côtés l'était encore, ce n'était seulement parce que la justice le voulait et que cela lui rapporterait peut-être de l'argent. Rien de bien glorieux mais suffisant pour peut-être acheter de quoi être utiles à ses consœurs.

    Ce fut donc à ce moment que le tavernier lui répondit aimablement que toutes les chambres de son établissement étaient libres, ou presque. Pour elle s'était une bonne nouvelle, pour le commerçant peut-être pas. Quoiqu'il en fut, elle hocha de la tête pour le remercier de sa réponse avant de lui demander simplement les prix.

    " Dans ce cas, je vous demanderais ce qu'il y a de mieux... et le prix. "

    Mais alors qu'elle guettait sa chope, elle remarqua les œillades discrètes que l'on jetait sur son muet camarade. On pourrait aisément croire qu'elle l'avait drogué, et elle convenait parfaitement que l'on pouvait se poser des questions... bien que, à Thémisto, on pouvait s'attendre à tout voir, ou pas visiblement. En attendant, le tavernier lui posa des questions sur son prisonnier. Sa première interprétation aurait été que ce dernier s'inquiétait de la réputation de sa taverne, ou peut-être des problèmes qu'elle pourrait ramener ici. Pourtant, son instinct lui murmurait autre chose. Quel homme à Thémisto pouvait s'intéresser d'aussi près aux traitements donnés à un captif? Certainement pas un natif de la ville.

    " Cet homme aurait pu avoir un traitement bien pire. Mais si vous souhaitez la vérité, sachez que votre établissement ne risque rien. Il est recherché à Hesperia pour avoir agressé plusieurs femmes. Il a supposé que personne ne viendrait le chercher ici, surtout avec les troubles que connait la ville. C'était une erreur. "

    Le regard sévère et non moins hypnotique de la lhurgoyf se posa sur la silhouette vaillante du sylphide. Sous cet aspect, elle n'imaginait pas qu'il s'agissait d'un homme de ce peuple si étrange de Cimmerium. Elle ne les craignait pas, tous avaient l'art étrange d'attiser sa méfiance, comme ce cher Ision Lorindiar. Mais à l'image de ce dernier, elle les imaginait plus raffinés. Une erreur sans doute. Toutefois, elle ne pouvait pas se vanter d'en connaître beaucoup.

    " Quant à son sort... je les ramenais au chaud, je lui paie une chambre et sans doute le petit déjeuner de demain matin. C'est déjà bien plus que ce qu'il mérite. "

    Et c'était peu dire. Sighild ne se faisait plus vraiment justice et elle ne jouait pas à être un chevalier de l'Ordre d'Oris. Elle faisait les choses à sa manière, des manières certes peu familières mais qui toutefois trouvaient leur place en ce monde. D'ailleurs, elle n'avait jamais vengé la moindre femme qui avait trouvé refuge à Noathis, même si elle eut vent de nombreuses horreurs. Ce n'était pas dans sa nature... ou plutôt cela ne l'était plus.

    Ce fut donc à ce moment là qu'elle eut pu être servi, l'alcool de la maison. Alors que Baltor jouait alors son jeu de bon serveur avec une petite boutade qui fit rire les gens présents, la jeune femme soupira en roulant des yeux. Même si ce n'était pas dit, la remarque misogyne qui se cachait derrière les propos de l'aubergiste la faisait bien rire. Elle n'était pas juste une femme, elle était une lhurgoyf et comme l'on disait d'eux, ils étaient des monstres à bien des égards. Pour faire taire rapidement les rires, ce fut sans aucune angoisse qu'elle vida littéralement la chope d'une traite, sans laisser la moindre goutte perlée aux coins de ses lèvres rosées.

    " Désolé de vous décevoir, mais il me faudra plus fort qu'un unique verre pour me terrasser. Je vous en prendrais donc un second... "

    L'amazone était bien loin d'être commode, mais sans doute que son égo n'aimait pas être sous-estimé.

    " Pardonnez-moi de vous faire cette remarque mais... vous n'êtes pas originaire du coin, n'est-ce pas? Il y a longtemps que vous tenez ce bar? "

    La jeune femme était née sur ces terres, plus précisément à Umbriel pendant son ère plus glorieuse... cité où le soleil ne brillait jamais, du moins, pas pendant son enfance. Sighild pouvait être nostalgique de bien des évènements mais certainement pas de son pays natal.
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MessageSujet: Re: Improbable rencontre   Improbable rencontre Icon_minitimeDim 25 Mar - 15:05

    Les habitants de Thémisto n’étaient pas des enfants de cœur, loin de là. De là à penser qu’ils étaient tous plus ou moins des malfrats recherchés en quelque contrée, il n’y avait qu’un pas que Baltor n’avait aucun mal à franchir. L’absence totale d’ordre public au sein de la capitale en faisait un endroit parfait pour se cacher et mener une existence clandestine… pour peu qu’on soit prêt à lutter à chaque instant pour sa survie, et en supposant que personne ne se mettrait à sa poursuite.
    …Erreur qu’avait apparemment commise l’homme aux mains liées et à l’air hagard, puisqu’il allait selon toute vraisemblance retourner sous peu dans la cité de ses crimes. Oui, les explications de la femme étaient crédibles. Bien sûr, plausibilité n’était pas synonyme de vérité – elle pouvait très bien mentir, et Baltor n’avait en outre aucune raison de la croire sur parole… Mais il n’en avait pas non plus de douter d’elle. Il décida donc qu’en ce qui le concernait, l’affaire était close ; il ne ressentait plus qu’une indifférence dédaigneuse vis-à-vis du malfrat. Surtout qu’il ne fallait généralement pas plus que cette certitude que son établissement était sauf pour convaincre le type de commerçant qu’il était censé être…

    - Si vous me l’assurez… Vu son état, je suppose qu’il ne causera aucun problème.

    Baltor passait en effet pour un être précautionneux, axé sur ses bénéfices plutôt que sur l’honnêteté. Il ne faudrait pas non plus qu’il dévoile son identité par des questions trop directes quant à un simple prisonnier !...

    - Veillez simplement à cacher ces liens, je ne voudrais pas que l’on se mette à croire que je cautionne l’arrestation de qui que ce soit, ajouta-t-il donc avec calme, le plus naturellement du monde.

    Son sourire s’élargit alors, redevenant cette expression charmeuse et séductrice qui était si favorable au commerce. Même si son regard étincelait d’ironie…

    - Je vous fais donc préparer ma meilleure chambre. Quant à lui… Il jeta un coup d’œil au captif, puis reprit : Je ne pense pas qu’il saurait faire la différence, de toute façon. Une chambrette lui suffirait… Le tout pour soixante-cinq dias, si cela vous convient.

    Vu le comportement absent du prisonnier, un réduit à quinze petits dias lui irait en effet parfaitement… plus les cinquante que coûtait la chambre la plus confortable du Discordieux. Eh oui, à Thémisto, le prix d’une chambre moyenne équivalait presque à celui de quelques chopes. La rareté des voyageurs et la violente concurrence des autres tavernes faisaient baisser les prix en dépit de toutes les lois logiques de l’économie. La meilleure chambre de Baltor aurait coûté le triple à Hesperia…

    Alors le Sylphide annonçait ses prix à sa cliente, celle-ci – par simple provocation semblait-il – vida d’un trait le contenu de sa chope. Après un instant de stupéfaction totale, non seulement de la part du tavernier, mais aussi de celle des autres clients qui avaient assisté à la scène (elle avait descendu près d’un demi-litre de Discordieux en quelques secondes !), Baltor éclata d’un rire enjoué – et resservit derechef son interlocutrice.
    Enhardis par ce qu’ils voyaient comme un défi, une poignée de soiffards réclamèrent à leur tour le célèbre cocktail, que des serveuses s’empressèrent de leur apporter. Aucun d’entre eux ne voulait se laisser ridiculiser ainsi par une femme… Stupides egos, songeait le Sylphide sans réaliser l’ironie de ses pensées. Prendre la mouche pour une question de boisson !... Lui-même ne tenait absolument pas l’alcool, et n’en faisait pas tout un drame.
    Enfin, presque pas.

    - Non, je ne suis pas d’ici, répondit-il finalement à la dernière question de sa cliente. Pas plus que je ne suis d’ailleurs, même si je vis ici depuis plus de dix ans. Mais vous devez bien connaître Thémisto pour remarquer de tels détails si rapidement… ?!

    Baltor, s’il était tenu par son « emploi » apparent à conserver un minimum d’amabilité qui lui pesait parfois – comme il était énervant de ne pas pouvoir faire sentir à certains à quel point ils étaient inférieurs ! – restait néanmoins prudent dans ses paroles. Qui sait, son interlocutrice pouvait tout aussi bien être une informatrice au service de Sharna, malgré ce qu’elle affirmait…


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MessageSujet: Re: Improbable rencontre   Improbable rencontre Icon_minitimeLun 26 Mar - 23:53

    Thémisto n'était pas un port de plaisance, bien loin de là. La plupart de ces habitants était du menus fretins, des personnes peu fréquentables ou tout simplement de pauvres gens qui n'avaient pas eu la chance de naître dans le bon pays. Sighild les plaignait mais c'était la seule chose qu'elle pouvait faire pour eux. Tant qu'il y aurait des individus qui adhéreraient à la politique des Cavaliers de Sharna, tant qu'il n'y aurait pas un homme pour les affronter ou même un assez fou pour les transformer de l'intérieur, rien ne pourrait être fait. On ne pouvait pas dire qu'il y avait beaucoup d'ambitieux qui rêvait de faire de Phelgra le plus grand pôle économique d'Istheria, si ce n'était d'en faire un pays conquérant.

    Quoiqu'il en était, la jeune femme comprenant les précautions que souhaitaient prendre le tavernier, et afin de le rassurer, elle se tourna vers son prisonnier pour dissimuler les liens de ce dernier en les cachant sous les manches de son manteau. Cela devrait faire l'affaire et si cela devait apporter le moindre ennui, elle était prête à en prendre toutes les responsabilités. L'amazone n'était pas le genre de lhurgoyf à fuir.

    " Vous n'avez pas à vous inquiéter pour votre réputation. Il y a peu de chances que vos habitués vous en tiennent rigueur tant que vous leur servirez leur alcool chéri. et puis de toutes manières, si l'un d'entre eux venait à se montrer gênant à ce sujet, je leur ferais rapidement oublier ce petit détails..."

    Formuler ainsi, on pourrait croire que Sighild venait de prononcer une menace de mort mais il s'agissait pourtant une phrase à prendre au pied de la lettre. La jeune femme possédait la capacité de manipuler les souvenirs... en créer, en effacer, débloquer des mémoires abîmées... C'était ce don qui lui permettait notamment d'être une anonyme mais aussi de protéger ses consœurs. On ne pouvait chercher dans la tête d'autrui ce qui n'existait plus. Toutefois, l'Eryllis n'en faisait usage qu'avec parcimonie, comme ici. Afin de ne pas être mêlée à un combat inutile, afin de ne pas tuer son captif par accident, elle lui avait ôté de son crâne les souvenirs les plus simples : savoir courir, se battre, parler... la peur. Elle avait effacé de sa tête ce qu'il avait pu apprendre depuis sa venue au monde. Mais elle lui rendrait tout... en temps voulu.

    Malgré les apparences, c'était un pouvoir plus difficile à porter que l'on ne se l'imaginait car elle, ses souvenirs ne pouvaient lui être ôtés. Combien de fois avait-elle dû faire oublier un évènement ou une rencontre à une personne pour qu'il puisse avancer ou pour simplement le protéger? Baltor aurait pu en être victime aussi et il ne s'en rendrait pas compte... Mais elle... elle n'oubliait jamais. Elle se devait de jouer une éternelle comédie.

    " Soixante-cinq dias alors. Cela me convient parfaitement. Je ne suis pas difficile et je ne pense pas que mon ami le soit non plus. Il faudra me compter également les boissons. Combien cela fera pour le tout? A part si vous offrez d'autres services que j'ignore? "

    Une petite question par simple curiosité. A Phelgra, il fallait s'attendre à tout et généralement les commerçants cherchaient toujours à se faire plus d'argents en proposant des choses diverses... et comme le tavernier n'avait pas essayé de lui revendre quoique se soit et ce qui avait forcément de plus cher... Elle préférait prendre les devants, ou elle soupçonnait quelque chose. Dans tous les cas, elle ne fit pas de commentaires.

    Prenant alors son second verre, elle le regarda sans chercher à le vider d'une traite cette fois-ci. La première fois, ce n'était que pour faire taire toutes les remarques des poivrots, maintenant, ils étaient bien trop occupés d'essayer de faire le même chose qu'elle. Pauvres fous. Même si elle avait une allure délicate et athlétique, Sighild était particulièrement endurante et solide. Question d'expérience, question de vie. Toutefois cela ne signifiait pas qu'elle manquait de manières, bien loin de là.

    " Mmmm... Disons que je connais Phelgra. Je suis née à Umbriel... il y a longtemps maintenant. Je suis habituée à sa population et ses mœurs. Il est très facile de reconnaître un non natif quand on a l’œil averti. J'espère ne pas vous avoir froissé cependant. "

    Buvant alors une gorgée de sa chope, le regard doré de la demoiselle prit alors un tout autre aspect que la sévérité qu'elle affichait. C'était plutôt une forme de tristesse qui fut suivie par un soupir lourd de sens. Mais elle préféra alors prêter attention à Baltor en prenant un air plus suspicieux, un peu comme lui quand il la vit pour la première fois.

    " Par contre... est-ce que l'on ne se serait pas déjà croisé? Vous me semblez... familier. "
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MessageSujet: Re: Improbable rencontre   Improbable rencontre Icon_minitimeDim 1 Avr - 0:36

[Désolé pour le délai, j'ai été quelque peu... surbookée cette semaine. Vivement les partiels ! x)]

    Si Baltor était un Sylphide si sûr de lui qu’il en avait tendance à juger promptement et à sous-estimer ses vis-à-vis, il n’en conservait pas moins un certain caractère pragmatique. Il était capable de reconnaître ses erreurs et de revoir ses jugements, même s’il ne se rabaisserait jamais à l’avouer à qui que ce soit… Et il avait visiblement fait une erreur en considérant sa cliente comme une simple et inconsciente femme. Non seulement son assurance ne pouvait être uniquement causée par une simple insouciance, mais surtout, sa dernière déclaration avait une intonation quelque peu menaçante qui ne plaisait guère au tenancier. Il se fichait pas mal que ses clients se battent de manière plus ou moins violente lors de joutes tout ce qu’il y avait de plus digne pour une taverne peu recommandable… Mais il apprécierait peu qu’une nouvelle venue décide de « faire oublier » quelques menus détails à une salle entière sous prétexte de « préserver sa réputation ». Baltor interprétait effectivement les paroles de son interlocutrice comme des menaces de mort – comment aurait-il pu imaginer qu’elle avait le pouvoir de manipuler les mémoires, après tout ?
    Néanmoins, conservant son calme habituel, le Sylphide se contenta de serrer les dents en fixant d’un air indéchiffrable la Lhurgoyf. Devait-il prendre ces derniers mots pour une tentative d’intimidation dissimulée à son égard ? Sa cliente sous-entendait-elle qu’elle lui ferait « oublier » s’il venait à poser trop de questions à propos du prisonnier ?... Si tel était le cas, Baltor saurait prendre les mesures nécessaires. Mais tant qu’elle ne semblait pas vouloir se montrer agressive, autant ne pas agir… D’où l’attitude placide quoique désapprobatrice du Sylphide.

    Baltor se rasséréna néanmoins lorsque la conversation dériva à nouveau vers la question du paiement. Pingre comme il était, il ne pouvait que se réjouir lorsque, une fois est loin d’être coutume, un client acceptait ses prix sans rechigner ni tenter de les négocier… Il fallait dire que la vie à Thémisto pouvait passer pour incroyablement bon marché lorsque l’on venait d’Hesperia.

    - Vu votre descente, je vous fais les deux chopes à trente dias. Il est rare qu’on m’en commande plus d’une en une soirée… répondit-il donc, à nouveau souriant, mais toujours terriblement ironique. Pour un total de quatre-vingt-quinze dias, puisque vous semblez vouloir tenir des comptes précis.

    Cette particularité – cette descente incroyable – était-elle une autre indication, avertissant Baltor de ne pas considérer la dame comme il était enclin à considérer tout individu de sexe féminin à Thémisto ? Peut-être… Mais Baltor n’était pas d’un naturel craintif, ni même prudent. Prendre conscience que l’autre n’était pas aussi sans défense qu’il le pensait n’allait pas pour autant le rendre plus sage.
    Sans rien montrer toutefois de ses réflexions intérieures, il héla une serveuse qui passait à portée, lui ordonnant de préparer leur meilleure chambre pour « la Dame » ainsi qu’un simple réduit pour son « serviteur » – terme par lequel il avait désigné le prisonnier sans afficher l’hésitation qui aurait pu trahir son évident mensonge.
    Une fois la serveuse montée dans les chambres exécuter sa tâche, Baltor se retourna vers sa cliente et poursuivit, affichant un air à la fois dédaigneux et moqueur :

    - Vous savez parfaitement que les gens tels que moi offrent toujours d’autres services… Mais, comme vous pouvez le constater, les affaires marchent plutôt bien ici. Aussi préféré-je généralement proposer mes services particuliers à mes habitués… Mais si vous avez besoin d’un quelconque renseignement, de trouver une personne précise ou encore un individu aux talents… particuliers pour exécuter quelque tâche, je suis à votre disposition. Les tenanciers sont des hommes très renseignés, vous le savez sûrement, et je suis à n’en pas douter le plus averti d’entre eux.

    Il acheva sa tirade sur un sourire charmeur et assuré qui pouvait faire passer sa dernière déclaration pour de la simple vantardise, toute naturelle de la part d’un commerçant attiré par le profit, quel qu’en soit l’origine. Néanmoins, sous ses grossières fanfaronnades, Baltor ne mentait pas : en tant que tavernier, il connaissait non seulement une formidable quantité de personnes, mais il était aussi un musicien très apprécié dans les soirées les plus « mondaines » de la haute société de Phelgra… D’où d’autres contacts, moins nombreux mais plus influents que les premiers. Et enfin, le Sylphide était avant tout un agent et un Conseiller de l’Ordre d’Oris…
    Non, il ne mentait définitivement pas, mais il ne pouvait pas non plus apporter des preuves à ses assertions sans trahir sa véritable identité. Même si l’exactitude des renseignements qu’il vendait à ceux qui en cherchaient pouvait déjà être considérée comme une preuve suffisante.
    A sa cliente de décider si elle avait besoin de quoi que ce fût de supplémentaire à présent… Mais au vu de l’apparente efficacité avec laquelle elle avait retrouvé son « fugitif », Baltor doutait d’avoir encore quelque chose à lui apprendre. A moins que celui-ci ne fût pas le seul qu’elle cherchât…

    Alors que Sighild avouait être née à Umbriel et soupirait d’un air presque triste qui intrigua un instant le Sylphide, Baltor secoua la tête d’une manière qui se voulait rassurante. Non, elle ne l’avait pas le moins du monde froissé en lui posant une question sur ses origines – la susceptibilité était un luxe ridicule considérant le métier qu’il exerçait.

    - Croisé ?... Il ne me semble pas. Mais j’ai beaucoup voyagé avant de m’installer ici, c’est vrai. Peut-être nous sommes nous brièvement rencontrés par le passé… répondit-il ensuite avec calme.

    …Et avec un léger froncement de sourcils, tandis qu’il détaillait à nouveau le visage de son interlocutrice. Il n’y avait pas vraiment fait attention plus tôt mais… il était possible qu’il l’ait déjà vue. Le fait qu’elle-même le trouve « familier » était une preuve suffisante : c’était la manifestation de son affinité avec l’Ombre, qui estompait des mémoires des individus son existence afin de lui garantir anonymat et sécurité…
    Ce qui servait de coeur au corps artificiel du Sylphide se mit soudain à battre plus vite. Serait-il en danger d'être découvert ?

    - Je m’appelle Baltor. Baltor Alanal. Peut-être cela vous rappelle-t-il quelque chose ?

    Si elle reconnaissait ledit nom, alors Baltor n’avait pas de souci à se faire. En revanche, si ce n’était pas le cas, c’est qu’elle l’avait connu (ou du moins brièvement croisé) en tant que Disdain, Conseiller de l’Ordre. Et alors, sa couverture serait menacée...


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MessageSujet: Re: Improbable rencontre   Improbable rencontre Icon_minitimeMer 4 Avr - 0:43

    Thémisto. Sighild n'y avait pas vraiment vécu dans cette ville, du moins pas comme on l'entendait. Elle avait bel et bien eu une vie ici mais le genre qu'elle essayait d'oublier depuis toujours. Elle se souvenait tristement comment elle avait suivi son frère, comment elle avait accepté pour rester à ses côtés d'être enrôlée dans l'armée de Phelgra, elle se souvenait comment elle menait une vie désinvolte et comment aujourd'hui elle aimait sa culpabilité chérie. Une existence qu'elle avait suivi, une existence où ses mains avaient été plus salies plus que n'importe qui... après tout, le fait qu'elle fasse partie des quelques rares survivants de la guerre de Taulmaril pouvait en dire long. Pourtant, tout cela était bien loin derrière elle, et si près à la fois. Elle n'était pas le genre de femme à se laisser submerger trop aisément par la mélancolie mais peut-être était-ce la faute de la boisson qu'elle venait de boire. Finalement, le breuvage était plus fort qu'elle ne l'aurait cru ou est-ce que cette situation tranquille, accoudée au bar, lui rappelait d'autres souvenirs douloureux?

    Chassant alors ce mal de ses pensées, elle reporta toute son attention à l'ardoise qu'elle devait. Quatre-vingt-quinze dias? Il était vrai que c'était bien peu comparé à ce que l'on pouvait rencontrer à Eridania, mais l'ambiance n'était pas la même, ni les soins, ni le confort. Pourtant, c'était assez pour une personne de passage comme elle, et ce n'était pas comme si l'Eryllis était une personne portée sur le luxe. Elle eut toujours été étrangement simple malgré son apparence imposante ou ses manières - bien que l'on pouvait noter qu'elle était tout aussi capable de se montrer plutôt rustre et sauvage.

    " Parfait. Je préfère toujours payer directement pour ne pas avoir de dette. "

    Fouillant alors délicatement sous son manteau, la jeune femme finit par sortir une petit bourse. De là, elle en retira alors le montant qu'elle posa sur le comptoir, avant de ranger les choses à sa place. Bien entendu, elle fit cela sans trop attirer l'attention sur ce qu'elle cachait dessous, au delà de son argent. Comme quoi me direz-vous? Et bien, son fouet par exemple qui n'était guère avenant, ou simplement ses atouts féminins qui étaient plutôt le contraire. Il était plus sage de jouer la prudence que la provocation.

    Lorsqu'elle demanda à tout hasard si le tavernier pouvait proposer d'autres services, un sourire léger apparut au coin des lèvres de la lhurgoyf quand elle entendit le jeune homme fanfaronner sur ces prédispositions à obtenir des informations. Ho! Le milieu s'y prêtait, c'était indéniable et elle avait déjà recouru à ce genre d'aide pour divers besoins personnels. Elle ne doutait pas non plus des capacités de ce dernier à être averti d'un bon nombre de chose.

    " Un individu au talent particulier, hein? Je me demande si cela pourrait sincèrement me servir. Je vous avouerais que je préfère me salir les mains moi même plutôt que d'imposer cela à quelqu'un dont je ne serais même pas sure du résultat... Bien que cela fait bien longtemps que j'évite d'avoir recours à de telles méthodes. "

    Le sourire timide de Sighild persista quelques instants, lui offrant un visage plus doux que sévère, mais il disparut bien rapidement quand elle amena son verre à ses lèvres pour boire une gorgée. Ses mains étaient bel et bien sales, et de bien des façons, mais au delà de ça, on pouvait lui reconnaître qu'elle préférait impliquer le moins de personne dans ses affaires afin de les protéger. C'était sans nul doute pour cette raison qu'elle ne racontait pas tout ce qui la concernait, même aux Eryllis, les personnes les plus proches qu'elle pouvait avoir autour d'elle. Parfois, elle en avait quelque peu honte parce que ces femmes lui faisaient confiance mais, au même titre qu'elle ne leur demandait pas ce qui fut leur vie autrefois, on ne lui quémandait rien. L'unique chose qu'elle espérait était de ne jamais être rattrapé par son passé.

    Se demandant alors ce qui pouvait lui paraitre si familier au sujet de ce tavernier, elle l'observa en ne le quittant pas du regard, comme si elle le jaugeait avec ces grands yeux dorés. Mais il se présenta sous le nom de Baltor Alanal, un nom qui lui était totalement inconnu, et pour cause...

    " Veuillez me pardonner mais je ne retiens que rarement les noms, seulement les visages. Mais finalement, je ne pense pas vous avoir déjà croisé... Et si cela fut le cas, cela n'a certainement pas d'importance aujourd'hui. "

    En effet, si cela avait été important, elle se rappellerait de lui. Tout simplement.

    " J'ai eu l'occasion de croiser bien des personnes. Parfois mes souvenirs s'emmêlent. "

    Petit mensonge.

    " Je me nomme... Sighild. Je ferais l'effort de retenir votre nom Baltor, ne serait-ce que pour votre hospitalité malgré l'heure tardive et la qualité de vos boissons. "

    La jeune femme eut hésité un moment à donner son nom... tout simplement parce que parfois, elle usait encore de son vrai prénom. Toutefois, curieusement, elle préférait prendre son pseudonyme pour cette fois. Levant alors sa chope, elle vida le reste du contenu et se retira de derrière le comptoir. Là, elle saisit par le bras son prisonnier et semblait prête à le mener dans sa chambre.

    " Veuillez m'excuser, mais je vais devoir emmener celui là se coucher. "

    Saluant le tavernier d'un mouvement de tête, elle emmena alors le recherché en direction des chambres afin de mettre celui là dans son petit lit douillet. Mais même si elle avait avoué que Baltor ne lui rappelait personne, son instinct persistait à lui rappeler que son impression familière ne devait pas être dû à sa seule imagination. Lorsqu'elle parvint à la porte de la chambre du pauvre bougre qu'elle trainait et qu'elle referma la porte, elle resta devant celle-ci, toujours taraudé par cette étrange idée que le tavernier cachait quelque chose... Trop honnête pour être de Thémisto... ou devenait-elle tout simplement qu'un peu trop paranoïaque?
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MessageSujet: Re: Improbable rencontre   Improbable rencontre Icon_minitimeSam 7 Avr - 22:23

    La dénommée Sighild était montée à l’étage, traînant à sa suite son légume de prisonnier afin de l’amener dans sa chambre. C’était tout aussi bien : les divers clients du Discordieux ne se poseraient pas de question quant à cet individu à l’apparence torpide s’il disparaissait de leur champ de vision…
    Baltor, néanmoins, n’était pas serein. Fronçant les sourcils, il attrapa un torchon d’une blancheur douteuse et entreprit d’essuyer les verres propres mais encore humides qui s’accumulaient sous son comptoir. C’était un moyen comme un autre pour lui de s’occuper les mains tandis qu’il laissait vagabonder son esprit… et une manie qu’il avait lorsqu’il avait besoin de se concentrer. Ignorant la cacophonie qui régnait dans la salle – et les chansons paillardes qui commençaient à fuser – il se remémora la conversation qui avait précédé…

    Il avait naturellement empoché, avec son grand sourire charmeur habituel, la somme que lui avait tendue sa cliente, ne se gênant toutefois pas pour recompter ouvertement les pièces. Il avait beau être largement soutenu par les fonds de l’Ordre, il devait avouer éprouver un certain attrait pour tout ce qui était espèces sonnantes et trébuchantes. Un de ses (nombreux) défauts… Et puis, l’avarice semblait être une caractéristique très répandue à Thémisto, donnant encore plus de crédibilité à sa couverture.
    Lorsque la femme avait ensuite refusé les services supplémentaires qu’il lui proposait, Baltor s’était contenté de hausser les épaules d’un air désabusé, l’air de dire qu’elle ne savait pas ce qu’elle perdait en ignorant les excellentes propositions qu’il lui faisait… Quoique, intérieurement, il était tout à fait d’accord avec son interlocutrice : on ne pouvait guère compter que sur soi-même à Istheria, quel que soit le pays. Laisser un inconnu accomplir ses propres tâches était une aberration ! Même les mercenaires les plus talentueux et les plus réputés ne valaient pas un Sylphide plusieurs fois centenaire… Non, décidément, les autres races étaient bien trop faibles pour que l’on puisse compter sur leur soutien – sans parler de leur aide. Oui, Baltor avait toujours fait montre d’une confiance en lui démesurée… Qu’elle soit justifiée ou non, là n’était pas la question.

    La dame avait ensuite avoué ne pas se souvenir du nom de Baltor, puis avait donné le sien. Si ladite Sighild avait l’impression de le connaître mais ne se souvenait pas du nom qu’il lui avait donné… C’était qu’il l’avait rencontrée en se présentant sous son titre de Conseiller de l’Ordre d’Oris. Et, pour cette raison précise, le Sylphide – toujours occupé à essuyer calmement des verres derrière son comptoir – n’était pas serein.
    Bien sûr, grâce à sa capacité à faire disparaître presque parfaitement son existence de la mémoire d’autrui, l’impression familière qu’avait Sighild resterait un simple sentiment vague et imprécis. Le danger viendrait si elle se décidait à enquêter un peu… Or, Baltor – tout comme l’Ordre qu’il représentait – ne pouvait se permettre que l’on vienne fouiller dans ses affaires. Il allait donc devoir prendre des mesures drastiques à l’encontre de sa charmante cliente… Les meurtres étaient courants à Thémisto, après tout. Et tant pis pour la réputation de son établissement !...
    Non, bien sûr, le Sylphide n’aimait pas l’idée de devoir éliminer sa cliente – il était après tout profondément engagé pour le rétablissement de la paix et de la justice en Istheria… Mais il ne pouvait non plus se laisser découvrir par les Cavaliers de Sharna. Son dessein idéaliste justifiait largement ses moyens parfois extrêmes… En ce sens, Baltor pouvait présenter de dangereux penchants fanatiques, malgré son fond pas si mauvais – quoique masqué par une épaisse couche de prétention et de dédain.

    Mais soudain, alors que son regard se durcissait involontairement au fur et à mesure qu’il imaginait différents moyens d’éliminer sa cliente sans pouvoir être soupçonné, il prit conscience d’un élément évident. Si évident qu’il aurait pu lui apparaître bien plus tôt s’il n’était resté focalisé sur sa petite sécurité personnelle…
    Sighild. Elle avait dit s’appeler Sighild. Comme la dirigeante renommée de la caste des Eryllis… Ceci expliquerait cela : Baltor se souvenait en effet avoir rencontré la chef de ces amazones, comme il avait rencontré bon nombre de dirigeants en sa qualité de membre du Conseil de l’Ordre… S’il ne s’était pas souvenu de son apparence, c’était simplement qu’il n’y avait pas prêté attention à l’époque. Le Sylphide ne s’appliquait guère à se rappeler que de ceux dont il pouvait tirer une utilité immédiate… Il nota mentalement de réviser ce comportement : il ne savait jamais quand il pourrait lui être utile de se rappeler d’un éminent personnage !...

    Ôtant son tablier qu’il pendit négligemment à un crochet derrière son comptoir, Baltor se dirigea donc vers l’escalier qui menait aux chambres de la taverne. Une conversation plus poussée avec Sighild s’imposait… Le Sylphide s’en alla donc frapper à la porte de la chambre qui avait été attribuée au prisonnier de l’Eryllis.

    - Ma Dame, vous êtes montée si vite que je n’ai pas eu le temps de vous prévenir qu'un bain a été mis à votre disposition dans votre chambre… lança-t-il à travers le battant de la porte sur un ton presque condescendant.

    En effet, la meilleure chambre du Discordieux offrait tout le faste disponible à Istheria. Entre autres, un grand lit en pin, un matelas et des couvertures de plumes, une grande armoire, un miroir… et même une cuve permettant de se prélasser dans un bain chaud, luxe s’il en était.
    Mais là n’était pas le sujet où voulait en venir Baltor…

    - Si cela vous convient toutefois, Sighild. Dirigeante des Eryllis.

    Bien. Les hostilités étaient lancées.


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MessageSujet: Re: Improbable rencontre   Improbable rencontre Icon_minitimeLun 9 Avr - 0:24

    Son prisonnier était toujours captif de son absence de souvenirs, fragile pantin entre les mains de celle qui se faisait nommée Sighild. Il n'était pas libre de penser, pas libre du moindre mouvement, offrant l'illusion qu'il avait été peut-être drogué, hypnotisé ou on ne savait quoi encore. Toujours portant son manteau sur les épaules, l'amazone le regardait alors, inerte, immobile, là où elle l'avait poussé avec peu de douceur. Au cœur de cette petite chambre, il faisait peine à voir mais le visage de celle qui avait fait main basse sur ce dernier ne paraissait guère se froisser sous une quelconque émotion. Il ne brillait dans son regard doré que de l'indifférence. Mais quelque part au fond d'elle, elle avait pitié de lui, de sa bêtise, de son aveuglement, de sa faiblesse. Les hommes de son genre pensaient toujours à tord qu'ils étaient libre de tous les forfaits et qu'ils étaient capable de garder le contrôle de tout... jusqu'au jour où une personne se dresserait devant eux. Mais même à ce moment là, ils vivaient dans le déni ou cherchait éperdument à se justifier... en vain. Dans une autre vie, Sighild l'aurait sans doute tué sans sourciller... non... elle ne l'aurait même pas rechercher, elle ne lui aurait même pas couru après. Elle aurait simplement tracer sa route sans se retourner, égoïstement, sans un égard pour ce qui l'entourait. Oui... sans doute aurait-elle agi ainsi et elle en avait honte aujourd'hui.

    Adossée à la porte d'entrée, elle se donna néanmoins la peine d'ôter le manteau de ce dernier et de le coucher comme un enfant, sans manière, sans geste tendre. Elle posa alors la guenille de ce dernier sur une chaise tout près de là, puis se contenta de le regarder, de réfléchir, de penser. Soupirant alors, elle s'abandonna quelques instants, posant sa main sur son front. Peut-être avait-elle finalement trop bu? Peut-être que l'alcool dont elle s'était délectée était plus fort qu'elle ne l'aurait cru. Mais alors qu'elle s'interrogeait encore sur le compte de Baltor, la voix de ce dernier raisonna derrière elle. Belle coïncidence. Ou pas.

    L'homme lui annonça alors qu'un bain lui avait été préparé. Quelle délicate attention. Toutefois, la suite des paroles de ce dernier ne lui paraissait guère prometteuse et plutôt annonciatrice de problèmes dont elle se serait bien passée. Elle n'aurait guère pensé que sa réputation l'aurait précédé ici, à Thémisto, à tel point qu'elle comprit que sa première intuition n'était pas infondée. Pour que cet homme connaisse si aisément son surnom, cela signifiait qu'il avait été récemment à Eridania. Toutefois, la jeune femme n'était pas désireuse de sortir les armes, ni ne possédait le désir de se battre, ne serait-ce que dans ces circonstances. Après tout, elle n'était pas ici comme une Eryllis, mais simplement une mercenaire. En tout cas, pendant les quelques secondes qui suivirent, elle resta silencieuse jusqu'à ce qu'elle se décida à ouvrir la porte.

    " Un bain? Voilà qui est aussi délicat que généreux. "

    La voix de la lhurgoyf était ironique bien entendu, mais elle sortit sans arme, et visiblement sans crainte, claquant la porte derrière elle.

    " Je suppose que si vous faites preuve d'autant d'audace, c'est que vous désirez quelque chose. Je pense que cela ne vous gênera pas que nous ayons une petite conversation dans la chambre que vous avez mis à ma disposition, n'est-ce pas? "

    Sure d'elle, elle passa devant le tavernier, preuve soit de sa folie ou bien d'une confiance certaine en ces capacités. Il devait être plus probable que la réponse se trouve dans la seconde supposition, et la jeune femme avait une réputation qui pourrait sans nul doute le confirmer. Elle était à considérer comme une hors-la-loi, elle protégeait des femmes dans un village que personne ne pouvait trouver, elle n'avait jamais été prise.... et on ne pouvait non plus énumérer les rumeurs et légendes qui entouraient sa personne et celles de ses consœurs.

    Quoiqu'il en fut, Sighild s'engagea alors dans la chambre qui lui avait été préparée, laissant la porte ouverte derrière son passage, invitation pour Baltor. Sans se soucier si il fut à quelques pas, la lhurgoyf se défit enfin de son manteau, le posant sur son lit d'une nuit. Elle se dévoilait enfin, en une façon, laissant apparaître alors un corps élancée et athlétique, une peau laiteuse où des cheveux de cendre cascadaient. Contrairement à ce à quoi on aurait pu s'attendre, elle n'était pas chaudement vêtue, sans doute par habitude. Mais de tout son apparat, on put percevoir son fouet à sa ceinture, qu'elle retira sans inquiétude pour le poser près de son manteau. Et comme si de rien était, elle s'approcha alors de son bain de fortune où elle glissa la main pour mesurer la température de l'eau.

    " Vous pourrez remercier votre employée. L'eau me semble délicieuse. "

    Puis elle tourna alors son regard vers ce dernier, son visage était toujours paisible et elle ne paraissait guère agressive non plus.

    " Maintenant que nous sommes seuls, posez moi donc les questions qui vous taraudent. "

    Sans attendre de réponse et sans aucune pudeur, la jeune femme commença à ôter ses vêtements. Elle ne comptait certainement pas gâcher le fruit de labeur des pauvres femmes qui travaillaient ici. Il serait insultant de ne pas profiter du bain mis à sa disposition. Quant à la présence du tavernier, elle semblait visiblement s'en moquer... ou....
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MessageSujet: Re: Improbable rencontre   Improbable rencontre Icon_minitimeLun 9 Avr - 2:34

    Par hostilités, Baltor entendait naturellement provoquer un affrontement qui serait plus verbal et plein de sous-entendus que purement matériel… Ladite Sighild ne semblait en effet pas être d’humeur à se battre – physiquement parlant. Pour preuve, sa réaction aux derniers mots du Sylphide fut tout en ironie mielleuse, semi-menaces tacites et propositions informulées.
    Baltor, conservant néanmoins son calme habituel tout en affichant un sourire rogue en guise d’acquiescement, emboîta le pas à l’Eryllis jusqu’à la chambre qui lui avait été attribuée. Intérieurement, il se félicitait du sens pratique de sa cliente. Une petite conversation privée avec elle était tout ce dont il avait besoin… Il devait dans un premier temps s’assurer de son identité, bien qu’il pensât bien l’avoir devinée, au vu de sa réaction. Et, surtout, il devait déterminer si elle représentait ou non un danger pour son statut d’informateur à Thémisto… D’un côté, pour ce que Baltor en savait, les Eryllis montraient relativement peu d’intérêt aux affaires extérieures à leur communauté. Mais d’un autre, il doutait fort que Sighild soit à Phelgra en tant que simple ambassadrice de sa caste, ne serait-ce qu’à cause du prisonnier prostré – certainement drogué – qu’elle traînait. Se pouvait-il donc qu’elle eût agi en tant qu’agent quelconque de la milice d’Hesperia, comme elle l’avait affirmé plus tôt ? Cela ferait d’elle une mercenaire… Et Baltor ne pouvait avoir pleinement confiance en une mercenaire. Pour une poignée de dias, certains d’entre eux étaient en effet capables de vendre jusqu’à leurs propres camarades… Or l’identité d’un Chevalier de l’Ordre infiltré à Thémisto pour espionner ses ennemis héréditaires pouvait rapporter plus qu’une simple poignée de piécettes. Bien plus.

    Quoiqu’il en fût, Sighild semblait quant à elle bien loin de telles considérations. Elle se défaisait de ses armes, ôtait ses habits et tournait le dos au tenancier sans afficher ne fût-ce qu’une once de méfiance à son égard… Baltor s’en demandait presque d’où lui venait une telle confiance en elle-même. Elle n’était pas Sylphide, il l’aurait senti. Son assurance provenait donc d’une extraordinaire insouciance… A moins qu’elle ne fût induite par certaines capacités particulières. Et étant donné la réputation de l’Eryllis (dont Baltor, en tant que Conseiller de l’Ordre, avait naturellement eu vent), cette dernière possibilité semblait être la plus plausible…
    Néanmoins, le Sylphide était par ailleurs incroyablement sûr de lui, lui aussi. La discussion qui allait suivre promettait d’être électrique…

    Baltor, en entrant dans la chambre de Sighild, prit donc bien soin de refermer la porte derrière lui, et alla même jusqu’à en rabattre le loquet afin qu’ils ne soient pas dérangés. Que ses serveuses, qui tenaient désormais la taverne à l’étage au-dessous, s’imaginent ce qu’elles souhaitaient… Les ragots étaient de toute manière une chose inévitable à Thémisto, le seul moyen qu’avaient les basses gens de se divertir un tant soit peu.
    Le Sylphide reporta ensuite pleinement son attention sur sa cliente, appréciant sa silhouette élancée et ses lignes fines d’un sourire grivois. Décidément, il avait beau n’être guère serein, il se sentait aussi d’humeur joueuse… Après tout, il avait emprunté – pour cette existence-ci – une apparence masculine, et se montrait sensible aux charmes féminins. Même s’il se considérait intérieurement comme autant homme que femme, ayant fait l’expérience de nombreuses enveloppes corporelles au cours de sa longue vie. Tant et si bien que les Créateurs, à Cimmérium, avaient fini par le menacer de le retenir dans le Temple Suspendu sous sa forme éthérée durant quelques décennies, afin de lui apprendre à faire attention à son corps… Depuis, Baltor s’était calmé – un peu.

    Lorsque Sighild reprit la parole, Baltor partit toutefois d’un grand éclat de rire. Les questions qui le taraudaient ?! Mais quelle perspicacité de la part de sa vis-à-vis !... Néanmoins, le naturel calme du Conseiller reprit rapidement le dessus et son rire se mua en une énième expression charmante – quoiqu’hautaine.

    - J’allais justement vous demander si vous souhaitez qu’une de mes filles vienne vous aider à vous laver… Mais à ce que je vois, je pourrais m’en occuper moi-même, lança-t-il d’une voix pleine d’ironie sans détourner un instant le regard de Sighild, qui se déshabillait sans aucune gêne.

    Après tout, Baltor avait été une femme lui aussi ; voir le corps nu d’une autre n’était pas une nouveauté. A moins qu’il ne prit plaisir, en tant qu’homme, à voir une Eryllis se dévêtir devant lui…
    Reprenant ensuite un air plus sérieux, le Sylphide passa une main distraite dans sa chevelure désordonnée pour se donner une contenance, puis enfouit ses poings dans les poches de son pantalon. Sa chemise à jabots, ample et faite de toile simple, était en outre à moitié délacée, dévoilant un torse puissant mais de fait non protégé, vulnérable à toute attaque. Par son attitude, Baltor limitait en fait ses propres mouvements et s’handicapait volontairement, preuve qu’il ne souhaitait pas non plus l’affrontement ouvert… Pour le moment.

    - Que ferez-vous si je vous laisse à votre vague et étrange sentiment de m’avoir déjà rencontré, sans vous expliquer à quelle occasion je vous ai connue et pourquoi vous ne vous en souvenez plus ? demanda-t-il enfin.

    Son ton était calme, et pourtant… Il avait déjà posé cette question (prudente et pleine de sous-entendus tout à la fois) à de nombreuses personnes avant Sighild, pour diverses raisons. Il montrait surtout qu’il savait parfaitement dans quelle confusion de trouvait la mémoire de son interlocutrice, sans même qu’elle le lui clairement ait avoué… Après tout, il avait eu le temps d’apprendre à connaître les effets de ses capacités, en près de sept cent ans.
    L’Eryllis allait-elle donc enquêter sur, et certainement finir par trouver qui était ce « Baltor Alanal », ou bien laisserait-elle tomber l’affaire comme un simple détail curieux, mais sans importance ?... Le Sylphide ne se faisait naturellement aucune illusion quant à la réponse qu’on lui donnerait ; mais il avait besoin d’en être sûr. Sa capacité naturelle à élaborer des tactiques reprenait le dessus, ne laissant place à aucune incertitude.


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MessageSujet: Re: Improbable rencontre   Improbable rencontre Icon_minitimeMar 10 Avr - 0:21

    Est-ce que Sighild était de nature provocatrice? Peut-être en une façon, peut-être était-ce sa nature. Après tout, elle était capable de briller avec cynisme et désinvolture. Mais à quel jeu jouait-elle alors à cet instant? Ne pensait-elle pas prendre trop de risques? Il était bien difficile de cerner un esprit comme le sien, comme ses ambitions ou mêmes ses intentions. En attendant, ce fut peut-être dans cet esprit qu'elle commença à ôter un à un le moindre de ses vêtements, les laissant alors simplement glisser et tomber par terre. Elle ne donna qu'un léger revers du pied pour les repousser un peu plus loin du bac d'eau. Chacun de ses gestes étaient lents et nonchalant, elle semblait désireuse de prendre son temps. Lorsqu'elle fut entièrement nue, un petit rictus s'étira sur ses lèvres face à la proposition de Baltor. Ho? Il voulait l'aider? Comme c'était charmant de sa part. En attendant, elle ne lui répondit pas et préféra simplement s'immerger dans son bain, se tenant fermement sur les bord. Sereine, elle s'assit et pointa son regard félin en direction du tavernier.

    " Ce que je dirais? Voyons... impressionnez-moi? Mais voyez-vous, votre désir de savoir si je connais votre identité semble bien plus fort que le mien donc, j'en déduis que vous avez quelque chose à dissimuler que le simple fait que vous soyez... un tavernier qui possède beaucoup d'informations. "

    A ces paroles, la jeune femme se saisit alors d'une éponge qui avait été mise à sa disposition pour se laver, ainsi qu'un savon. Faisant mousser ces derniers, elle releva sensuellement une de ses jambes et se frotta légèrement dans des mouvements de va et viens. Il était tellement rare pour la jeune femme de prendre véritablement du temps pour sa personne, elle qui courrait toujours de droite à gauche, surtout avec les temps sombres qui s'annonçaient. Peut-être que cette petite aparté serait la seule avant une éternité, qui lui permettrait de profiter des minutes qui suivraient, ne serait-ce que pour se détendre.

    " Néanmoins, si nous nous sommes connus... j'espère que je ne vous ai pas laissé une mauvaise impression. Maintenant, puisque vous l'avez proposé... "

    La lhurgoyf tendit alors l'éponge à Baltor, et semblait quémandait son aide. Là, elle rabattit ses cheveux argentés vers l'avant et tourna le dos à son hôte, sans aucune frayeur. Était-ce de l'inconscience pure? Tourner le dos à une personne qui pourrait être son ennemi et qui paraissait alors posséder entre ses mains des cartes inconnues? Une personne normale n'agirait guère de cette façon, mais qui avait dit que Sighild était n'importe quelle femme? Mais ne vous leurrez pas, même si le comportement de l'amazone pouvait paraître curieux, ses actes n'en demeuraient pas moins réfléchis. Après tout, elle n'était pas le genre de personne qui prenait des risques inconsidérés.

    " Quelque soit le secret que vous cachez ou que j'aurais éventuellement découvert à votre sujet, sachez qu'il est peu probable que cela me soit d'une quelconque utilité... et je ne suis pas le genre de femme à aimer le chantage. Néanmoins, puisque nous en sommes aux confidences et que vous paraissez assuré d'obscurcir mes souvenirs, parlez-moi donc de vous, cher Baltor. "

    Si le sylphide se donnait alors la peine d'ausculter la peau de la jeune femme, il verrait alors sur son dos de très vieilles cicatrices. A en observer le tracer et les zébrures, il lui aurait été aussi aisé de deviner qu'il s'agissait là des marques de fouet. Toutefois, ce vestige du passé était si ancien qu'il fallait caresser sa peau pour en noter les aspérités mais aussi y prêter un œil averti. Son teint était assez clair pour ne pas rendre ses marques évidentes, comme quoi la nature pouvait être bien faite.

    " Si vous vous demandez pourquoi je ne m'inquiète pas à l'hypothétique idée d'avoir été manipulée, c'est peut-être parce que vous l'avez été aussi... Mais ne jouons pas à ce jeu du chat et de la souris, nous n'en finirions jamais. Dites-moi simplement ce que vous craignez. "

    Quel étrange pari que voilà. Prendre le risque de confier une vérité à une femme de son genre afin de s'assurer de sa propre sécurité ou continuer à jouer et se contenter du trouble naissant. Mais peut-être devrions-nous nous attarder sur l'histoire de manipulation dont avait fait référence l'amazone quelques secondes plutôt, car après tout, si on avait pu éteindre l'un de ses souvenirs, elle, elle pouvait en créer...
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MessageSujet: Re: Improbable rencontre   Improbable rencontre Icon_minitimeMar 10 Avr - 15:16

    D’autres que Baltor, aussi fiers que lui, se seraient offusqués de la demande presque impérieuse de Sighild et auraient simplement ignoré l’éponge qu’elle tendait. Mais cela n’était pas le cas du Sylphide. Premièrement, il avait lui-même proposé d’aider l’Eryllis à se laver… Et deuxièmement, l’idée que sa position puisse alors être clairement celle – humiliante – d’un serviteur ne lui effleura même pas l’esprit. Il ne pouvait en réalité ne serait-ce qu’envisager le fait qu’un Sylphide tel que lui puisse se trouver dans une position d’infériorité. Surtout que la proposition qu’il avait faite à Sighild, clairement connotée, n’avait rien à faire avec une classique relation de commerçant à client… Ou du moins, pas dans ce contexte-ci.
    Baltor, tout à fait à l’aise, s’approcha donc de la cuve dans laquelle l’Eryllis prenait son bain, une lueur ostensiblement dédaigneuse – mais charmante – dans son regard clair. Il remonta ses manches amples, afin d’éviter de trop les mouiller, puis se saisit de l’éponge qu’on lui tendait avec un sourire terriblement moqueur.

    - Laissez donc le tavernier si bien informé que je suis vous impressionner, Dame Sighild, déclara-t-il en commençant à lui frotter le dos – et en profitant de l’occasion pour se rincer l’œil avec désinvolture.

    Cette simple action se transforma néanmoins rapidement en un lent et doux massage. Baltor bénéficiait en effet d’une sorte d’empathie physique vis-à-vis de son environnement direct, et qui lui permettait notamment de sentir, de manière instinctive, les objets et les individus qui l’entouraient. Mais, lorsqu’il focalisait sa capacité sur une personne en particulier, il devenait capable de ressentir – certes de manière plus ou moins précise – son état physique... y compris les tensions et crispations de ses muscles. Baltor savait donc, le cas échéant, précisément comment détendre autant que possible l’heureuse bénéficiaire de ses services… Et pour lui-même, en tant que Sylphide, être capable de ressentir la douleur ou le bien-être d’autrui était une expérience formidable, même si c’était sous la forme imparfaite d’un sentiment instinctif indescriptible et inexplicable. Car son propre corps, artificiel, était relativement insensible comparé à ceux des autres espèces...
    Baltor se tut donc durant quelques instants, s’évertuant à détendre sa cliente. Après tout, on finit toujours par se montrer plus coopératif lorsqu’on est détendu, surtout après deux chopes d’un alcool aussi fort que le Discordieux… Oui, décidément, le Sylphide était en position de force : il ne lui faudrait pas plus d’une fraction de seconde pour briser les cervicales de l’Eryllis, s’il le souhaitait… Ou du moins le croyait-il.

    - Nous avons tous quelque chose à cacher ici… sinon, nous ne vivrions pas dans cette cité noire et pourrissante, reprit-il. Moi peut-être plus qu’un autre, c’est vrai. Mais…

    Il eut un petit ricanement, plein d’ironie. Que cela soit envers lui qui, incapable de mentir de manière persuasive à une personne qu’il ne considérait pas vraiment comme son ennemie, était contrait à mentir par omission, ou envers Sighild qui semblait convaincue qu’il suffisait d’offrir à un homme le spectacle – très agréable certes – de son corps nu pour l’amener à parler de lui-même…

    - …Sachez que je m’inquiète simplement pour ma paisible existence de tavernier malhonnête. Parce que je dénie à quiconque le droit de la mettre en danger, acheva-t-il en murmurant dans le creux de l’oreille de l’Eryllis.

    Son ton avait été, contre toute attente, enjoué quoique prétentieux, atténuant ainsi le caractère menaçant de ses paroles.

    - Mais ne jouons donc pas à nous faire peur, comme vous le dites. Je souhaite simplement protéger mon existence de la curiosité d’une mercenaire telle que vous, qui pourrait bien vendre autant d’informations que moi-même, encline au chantage ou non…

    Bien sûr, là était le cœur du problème. Baltor savait que la sécurité de sa couverture tenait au petit nombre d’individus qui en avaient connaissance… Fondamentalement, il se fichait pas mal que Sighild découvre qu’il était un Chevalier de l’Ordre. Le danger qu’elle rapporte ensuite ce fait, volontairement ou non, aux Cavaliers de Sharna l’enchantait en revanche beaucoup moins. Et, quand bien même, Baltor n’avait que trop peu confiance en autrui pour se confier si facilement, même en sachant que les gens oubliaient rapidement son existence… Il était en effet facile de pallier à cette caractéristique de son pouvoir. Ne serait-ce, par exemple, qu’en faisant un récit écrit de la soirée et en s’efforçant de le lire régulièrement afin de faire remonter à la surface les souvenirs floutés. Un peu à la manière de ces rêves confus que l’on couche sur le papier au réveil, juste avant de les oublier, afin de les inscrire définitivement dans la réalité – et dans notre mémoire. Et, de toute manière, le souvenir du Sylphide mettrait bien une dizaine de jours à s’estomper de l’esprit de Sighild, en admettant qu’ils ne se revoient pas entretemps…
    Oui, décidément, la capacité de Baltor à disparaître des mémoires avait de nombreuses failles, même si elles n’étaient pas évidentes au premier abord. Et c’était sans compter sur le fait que, avec quelques indices et beaucoup de volonté, chacun était capable de faire remonter un vieux souvenir, même presque oublié…

    - Que vous dire donc de moi sans rien révéler ?... On m’appelle Baltor depuis près de sept siècles, et je viens de Cimmérium.

    Manière comme une autre de dire qu’il était un Sylphide, bien qu'il n'en eût pas l'air.

    - Et permettez-moi de vous rassurer : notre dernière rencontre fut fort agréable, quoique très formelle. Nous nous trouvions à Hesperia, si mes souvenirs sont exacts… Peut-être cela vous dit-il quelque chose ? poursuivit-il sur un air moqueur, sachant pertinemment que Sighild aurait le plus grand mal à se souvenir de quoi que ce soit.

    Malgré ses réticences, Baltor éprouvait en effet le désir contradictoire de voir si l’Eryllis, à force de petits indices, parviendrait ou non à se rappeler du Conseiller de l’Ordre qu’il était.

    - A votre tour de me parler de vous à présent, Sighild… termina-t-il d’une voix chaude, dans un murmure toutefois ironique.

    Et, tout en poursuivant son massage, il effleura d’une caresse l’une des cicatrices qui marquaient discrètement le dos de son interlocutrice. Il n’avait pas pu ne pas les remarquer, mais choisit néanmoins de ne rien ajouter à leur sujet. Son geste suffisait.
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MessageSujet: Re: Improbable rencontre   Improbable rencontre Icon_minitimeMar 10 Avr - 21:29

    Nos deux protagonistes formaient une bien étrange association, et étant donné leur situation, bien des choses auraient pu être imaginé. Mais voilà, Sighild se moquait de bien des rumeurs et des personnes qui aimaient jaser à tout va. Il suffisait de penser aux employés qui travaillaient pour Baltor et qui avait perçu leur patron monter quelques secondes après la cliente énigmatique qu'elle était. Il était tellement aisé de se douter vers quoi irait leurs pensées, aller savoir si le temps leur donnerait raison ou non. Toutefois, la lhurgoyf était le genre de personne qui ne se fiait pas aux apparences, ni même ne se focalisait sur une situation donnée. Il était toujours bon de savoir regarder les choses dans leur globalité... mais est-ce que dans cette rencontre, cette réunion, allait combler l'attendre des deux "jeunes" gens.

    En tout cas, le tavernier joua le jeu et se laissa alors tenter en se saisissant de l'éponge tendue par Sighild. Mais après tout, n'était-ce pas lui avait avait offert ce service à la jeune femme? Elle en fut d'ailleurs légèrement surprise mais puisqu'il paraissait être un homme culotté, peut-être aurait-elle été déçue le cas échéant. Sans méfiance - ou peut-être de manière dissimulée - elle laissa alors le sylphide prendre le soin de lui frotter le dos. Même si ce dernier ne s'en rendait pas compte, il y avait là un véritable privilège. Qui aurait pu se vanter d'avoir été aussi proche de l'insaisissable Eryllis? Qui pourrait dire qu'il avait pu se tenir de manière aussi intime à ses côtés? Personne de vivant ou personne que l'on ne croirait. Néanmoins, il pouvait être amusant de voir qu'ils étaient aussi sûr d'eux, autant l'un que l'autre.

    Ce fut intelligemment que Baltor ne niait pas qu'il possédait son petit jardin secret, et habilement qu'il lui susurra à l'oreille une menace mielleusement prononcée qui eut pour effet d'étirer un sourire en coin. Voilà un homme qui n'avait guère froid aux yeux et pour une raison qu'elle ignorait encore, cela lui rappelait quelque chose... une vague impression.

    " Mais... je ne suis pas quiconque. Heureusement ou malheureusement pour vous. "

    Petite pique ironique que le tavernier pouvait prendre comme bon lui semblait, d'autant plus qu'elle usa du même ton que ce dernier. De toute manière, ni l'un ni l'autre ne semblait désirer une confrontation physique, avec des armes métalliques tout du moins.

    " Je ne suis pas le genre de mercenaire que vous semblez croire et mes activités sont moindre. Je suis plutôt du genre à rendre service de temps à autre à ramenant certaines ouailles là où elles sont attendues. Principalement lorsque j'ai besoin d'agent. Si vous n'êtes pas une personnalité recherchée, vous n'avez rien à craindre... et encore, je choisis toujours avec attention après quoi courir. "

    C'était comme pour son affaire de ce soir. L'homme qu'elle souhaitait ramener à Eridania avait agressé plusieurs femmes et la justice du pays l'avait manqué. Quoi de mieux qu'une Eryllis chevronnée pour mener à bien cette mission lorsque les autorités compétentes ne jugeaient pas l'affaire trop pressante. Après tout, une femme de plus ou de moins qui se faisait violenter, ce n'était qu'un chiffre parmi les statistiques.

    En attendant, si la conversation était sérieuse, Sighild appréciait relativement les mains de Baltor qui la détendaient, mais pas assez pour qu'elle vienne à relâcher sa vigilance, cette même vigilance qui s'activa comme une alarme lorsqu'elle comprit qu'il était un sylphide... Haaaaaaaaa! Les sylphides. C'était une grande histoire d'amour. Néanmoins, elle comprenait maintenant pourquoi quelque chose la dérangeait mais bien entendu, elle ne se formaliserait pas à ce petit détail.

    " Un sylphide.... loin de sa cité... voilà bien quelque chose qui attise d'autant plus ma curiosité que tout le reste. "

    Un nouveau sourire que Baltor ne pouvait voir apparut sur son visage, une esquisse cependant pleine d'ironie mais il devint plus jaune lorsque ce dernier jouait avec le fait qu'elle ne se souvenait de lui. Toutefois, cela ne l'empêcherait pas de répondre avec sa pointe de provocation, petit sentiment qui donnait le ton depuis le début de la conversation.

    " Une rencontre agréable... elle ne devait pas l'être tant que cela si vous ne m'avez que faiblement marqué. Mais je suis sure que vous vous rattraperez fort bien. "

    Alors qu'elle se laissait tranquillement masser, elle sentit alors que son partenaire s'était attardé sur ces cicatrices, au même moment où à son tour, il souhaitait que Sighild vienne à se dévoiler. Négligemment peut-être, elle laissa échapper un petit soupir mais elle répondit avec beaucoup de détachement de sa voix grave et suave.

    " Oh, moi... que dire, que dire... Mmmmm... Je ne vous avez pas menti lorsqu'au bar, je vous avais avoué avec vécu à Phelgra, mais c'était il y a bien des siècles maintenant. Les traces que vous voyez en sont les vestiges, vestiges d'une enfance à avoir été esclave à Umbriel. "

    Lorsqu'elle termina sa phrase, la lhurgoyf se tourna alors pour faire face à Baltor, ses yeux dans les siens et une expression amusée sur son visage. Ses cheveux, ondulant sur sa peau perlée de gouttes ruisselantes, descendaient jusqu'à sa poitrine mais elle se tenait là, devant lui et immobile.

    " Mais ce n'est pas le genre de chose qui pourrait émouvoir un tavernier de Thémisto ou même un sylphide, n'est-ce pas? Par contre, je serais curieuse de savoir ce qui pourrait vous faire trembler. "


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MessageSujet: Re: Improbable rencontre   Improbable rencontre Icon_minitimeMer 11 Avr - 17:20

    Baltor plongea son regard dans celui de Sighild, fronçant les sourcils. Pas le genre de choses qui pourraient l’émouvoir ? Elle ne savait pas jusqu’à quel point elle se trompait. Bien au contraire, les cicatrices dont elle parlait étaient une des manifestations parmi tant d’autres de l’injustice régnante en Istheria… Cette injustice, cette perversion qui avait conduit à des catastrophes telles que Taulmaril où avaient péri tant d’êtres, et tant de ces beautés que le Sylphide, en artiste accompli, chérissait plus que tout… Cette injustice qu’il abhorrait donc avec violence, et contre laquelle il luttait au sein de l’Ordre. Après tout, que faisait-il à Thémisto si ce n’était lutter contre ceux qui propageaient ce chaos, ces haïssables suppôts de Sharna, qui se réclamaient d’un Dieu alors que tout être bienpensant savait que les divinités n’étaient que des inventions des esprits faibles tentant de qualifier en bien ou mal l’ordre du monde ?...
    Baltor, malgré les pensées houleuses agitant son esprit, conserva néanmoins une expression calme, comme à son habitude… Mais, dans son regard clair qui ne savait mentir, s’était enflammé un brasier que Sighild, les yeux plantés dans ceux du Sylphide, si proche, ne pouvait manquer.

    - Qu’est-ce qui pourrait bien faire trembler un tavernier de Thémisto !? répondit-il toutefois, moqueur, en haussant les épaules comme pour refuser une telle éventualité.

    Son ton se voulait en effet provoquant, et pourtant même Baltor se rendit compte qu’il sonnait terriblement faux… Après tout, son oreille était celle, exercée, d’un musicien averti.
    …Décidément, il faisait un bien piètre menteur.

    - Peut-être les terribles ravages du chaos sur des sociétés manipulées. Ou bien le regard opalin d’une illustre Eryllis… reprit-il sur le ton de la plaisanterie.

    Si la légèreté de l’ironie de sa deuxième déclaration masquait la gravité de sa première, le tout n’en sonnait pas moins bien plus justement que précédemment.
    Adoptant ensuite de nouveau un large sourire goguenard, il laissa ses yeux glisser rapidement sur la silhouette de Sighild, sa poitrine à demi immergée dans l’eau chaude et fumante, ses cheveux masquant sa peau humide… Puis il revint sur son visage, son expression plus arrogante que jamais. Et peut-être bien mêlée d’un soupçon de convoitise, à bien y regarder…

    - Mais ne craignez-rien. Je ne suis pas recherché, du moins pas au sens où vous l’entendez. Même si je crois que beaucoup aimeraient me trouver… Et pas seulement les miens que j’ai laissé dans leur cité. Cimmerium est somptueuse, mais Istheria recèle tout autant de beautés cachées…

    Que Baltor fit là une claire allusion à l’Eryllis, ou parlât vraiment d’une vérité qu’il considérait comme générale, nul ne pouvait le savoir – l’interprétation appartenait à celui qui l’entendait. Quoiqu’il eût bien pu vouloir sous-entendre les deux. Après tout, il était Sylphide, et même s’il préférait se distancer de son peuple (après tout, il définissait Cimmerium comme leur cité et non la sienne), il avait été élevé en tant que tel. C’est-à-dire en tant qu’être hautain, sûr de lui et de sa supériorité, et raffiné – d’aucuns diraient compliqué – dans sa manière de penser, si ce n’était dans son apparence.
    Ce qui n’empêchait qu’il avait fini par décider (bien avant la grande guerre) de vivre hors de la cité sylphide afin de découvrir le monde, comme beaucoup d’autres avant – et après – lui…
    D’un geste calme – était-ce néanmoins inconscient ou bien délibéré, afin de montrer qu’il n’était en rien agressif ? – il se saisit alors d’une mèche de cheveux de sa vis-à-vis, puis laissa les boucles argentées glisser doucement entre ses doigts. Sur ses mains ainsi exposées, on pouvait clairement reconnaître les cals caractéristiques des guerriers, causés par le maniement de l’épée… Non, définitivement, ce n’était en rien des mains de tavernier, même malhonnête et originaire de Thémisto.
    Baltor eut un sourire moqueur en reportant son attention sur Sighild.

    - Je suis déçu. Vous ne parvenez vraiment pas à vous souvenir ? C’est vrai qu’il est utile, mais parfois aussi terriblement agaçant de pouvoir se faire ainsi oublier de tous...

    Une déclaration où se mêlaient semi-regrets, menace latente et, par-dessus tout, défi. Baltor en venait effectivement à se dire qu’il pourrait presque faire confiance à l’Eryllis… Presque. Elle semblait fiable, droite. A moins que ce ne fut pour le Sylphide rien de plus qu’un jeu de séduction… Et pour preuve, il avait lentement approché son visage de celui de Sighild, jusqu’à ce que le bout de leurs nez se touchent presque. Il eut alors une moue de dédain provocatrice, puis soupira de fausse incrédulité.

    - M’avez-vous donc oublié ? Vraiment ? souffla-t-il doucement.
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MessageSujet: Re: Improbable rencontre   Improbable rencontre Icon_minitimeDim 15 Avr - 0:44

    Toujours aussi impassible devant la grande stature de Baltor, les propos grandiloquents de son camarade la firent sourire. Qu'il était plutôt risible d'utiliser d'aussi grands mots dans une pareille situation. Ravage. Chaos. Illustre. Surtout pour parler d'elle et de sa réputation. C'était plutôt surfait. Qu'avait-elle pu faire de grand? Bien peu de chose. Elle n'était qu'un pion sur Istheria, comme tout à chacun. Mais la question était de savoir qui pouvait bien les bouger dans ce si grand échiquier qu'était le monde. Toutefois, était-ce si important, elle qui se disait maîtresse de sa propre vie. Toujours nue devant le sylphide, les bras le long du corps, parfaitement détendue, on aurait pu croire qu'elle le défiait en une façon, soutenant son regard avec toujours la même intensité.

    " Comme vous savez bien manier les grands mots cher Baltor. Mais qu'auriez-vous à craindre d'une Eryllis... ou même d'une femme? "

    Il était plutôt évident que la lhurgoyf maniait aussi habilement de l'ironie, mais n'était-ce pas leur façon de communiquer à tout deux?

    " Quand aux chaos du monde, on ne la doit qu'à la folie des Hommes et leur manque de sagesse... ou de leur prétention peut-être? "

    Une nouvelle petite esquisse s'afficha aux bords des lèvres rosées de la jeune femme. Cette petite taquinerie n'avait pour but que de le provoquer un petit peu mais cela était bien peu payé devant le spectacle affriolant qu'elle lui offrait. Cependant, la nudité n'était vraiment pas un problème pour elle, d'une part en tant que lhurgoyf puisque lorsque ceux de sa race se transformaient, ils finissaient toujours dans leur plus simple appareil, d'une autre part parce qu'elle n'en avait que faire et n'avait pas honte de son corps - mais il fallait dire que de ce côté là, la nature avait été généreuse avec elle.

    Écoutant alors son camarade de jeu, elle cherchait toujours dans sa mémoire la véritable identité de cet étrange personnage qui, curieusement, lui donnait l'impression de sincèrement vouloir être découvert en sa présence. Était-ce donc si important? Jusque là, elle refusait inconsciemment de chercher dans ses souvenirs mais plus ils discutaient, plus elle devait s'avouer à elle-même que cela la troublait légèrement. Il lui suffirait d'un peu d'effort, effort qu'elle dissimulait toujours en continuant à jouer avec le "tavernier" qui d'un geste, s'amusait avec l'une de ses mèches de cheveux humides.

    " Ce qui est fascinant dans les souvenirs, c'est qu'il est toujours possible de s'en reconstruire de nouveau.... "

    Mais alors qui se tenait à quelques centimètres de son visage, si ce n'était moins, ce qui fut de la brume dans sa mémoire se dissipa. Était-ce l'intonation de sa voix, son air dédaigneux, son comportement... qu'est-ce qui avait pu causer le déclic... allez savoir. Dans tous les cas, l'expression amusée de Sighild annonça à sa façon qu'elle se rappelait enfin.

    " ... des plus intéressants que de la simple rencontre entre une femme sauvage et un chevalier de l'Ordre. J'avoue que sans votre armure, votre allure est bien différente mais... ce n'est pas pour me déplaire. Je ne suis pas très protocolaire. "

    Passant alors sensuellement ses bras perlant d'eau savonneuse autour du cou de Baltor, maintenant son visage tout près de lui, ce fut à son tour de murmurer quelques mots.

    " Mais quand est-il de vous? Me réservez-vous un sort particulière ou demeurerez-vous en cette soirée un tavernier près à se salir les mains pour satisfaire une cliente? "

    Jeu. Set. Et match.
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MessageSujet: Re: Improbable rencontre   Improbable rencontre Icon_minitimeJeu 19 Avr - 16:03

    Les visages de Sighild et Baltor étaient proches, bien trop proches en regard de ce qu’aurait exigé la décence la plus simple. Mais que serait venue faire quelque notion décente dans pareille situation, après tout ?!... La Lhurgoyf était nue dans son bain, mais paraissait aussi à l’aise qu’on pouvait l’être, les bras autour du cou de son vis-à-vis. Et le Sylphide l’avait quant à lui aidée à se laver sans montrer aucune gêne (bien au contraire !), et ne semblait pas vouloir quitter la pièce avant longtemps…
    Les regards entremêlés des deux êtres séculaires, néanmoins, ne se lâchaient pas. Peut-être par simple jeu de séduction, peut-être par pur défi. Ou peut-être pour ces deux raisons tout à la fois...
    Le fait que Sighild eût soudain recouvré la mémoire allait-il changer quoi que ce fût à la scène, toutefois ? Baltor lui-même se demandait encore comment il était censé réagir. Il savait à présent qu’avec beaucoup d’efforts de volonté, soutenus et encouragés par certains indices, il était possible de surmonter le flou mémoriel qui caractérisait son pouvoir. Ainsi Sighild avait-elle, à ses dépens, servi de test en permettant au Sylphide de mieux cerner ses capacités… D’un autre côté, maintenant que l’Eryllis se souvenait de lui (les dirigeants des principales castes d’Istheria se connaissaient après tout, du moins de vue, ayant eu de nombreuses occasions de se croiser), la couverture de Baltor était véritablement en danger. Si l’information venait à s’ébruiter, non seulement lui-même, mais aussi l’Ordre dans son ensemble iraient à l’encontre de fâcheux ennuis...
    Néanmoins, Sighild semblait ne pas en faire grand cas, restant dans sa lancée plus… tendancieuse. Jouait-elle la comédie, ou bien se moquait-elle réellement des raisons ayant pu pousser un Conseiller de l’Ordre d’Oris à se cacher à Thémisto ?

    - Je puis me salir les mains de bien des manières, et tous les sorts que j’envisage à votre égard ont quelque chose de… particulier.

    Baltor eut un petit sourire provocateur, histoire que l’Eryllis prenne parfaitement conscience du double sens de ses paroles, aguicheuses ou menaçantes selon le sens qu’on choisissait de leur donner. Elle ironisait en louant sa pseudo-capacité à manier les grands mots ? Elle ne savait pas si bien dire… Baltor avait eu des siècles pour parfaire son art oratoire, dans la plus pure tradition sylphide.

    - Qu’aurais-je en effet à craindre d’une femme, comme vous le dites si bien ? Ou même d’un homme d’ailleurs. Je n’ai guère de considération pour les différences de genre…

    Homme, femme, qu’importait au final ? Bien sûr, à Thémisto, être une femme était plus dangereux qu’être un homme, mais cela n’avait rien à voir avec une prétendue faiblesse de la gente féminine. Non, les divers malfrats les prenaient simplement pour des proies plus faciles, d’où des taux d’agression plus élevés… Mais Baltor lui-même avait été autant homme que femme durant ses vies précédentes, et son égo n’aurait pas pu soutenir quelques pensées machistes que ce fût. Comme quoi, sa haute opinion de lui-même pouvait paradoxalement le faire passer pour un être ouvert et sans préjugés…

    - Mais cessons donc de parler de choses aussi fâcheuses. Laissons de côté le chaos de ce monde et les sombres organisations qui excitent les folies meurtrières des peuples… poursuivit-il d’un ton qui se voulait léger, mais que la gravité de son regard démentait.

    En effet, Baltor avait beau être pleinement conscient du fait que Sighild tentait juste de le taquiner par ses remarques (l’ironie semblait décidément être leur arme privilégiée à tous les deux), il ne pouvait s’empêcher d’être sérieux lorsqu’il abordait ses opinions idéologiques et celles de son Ordre…
    Esquissant ensuite un petit sourire suffisant, Baltor glissa son index sous le menton de l’Eryllis, puis l’attira doucement à lui, rapprochant leurs visages déjà si proches jusqu’à ce que leurs lèvres entrent en contact. Le baiser qui s’ensuivit fut intense, sensuel, mais bref, presque frustrant. Et le sourire hautain de Baltor, alors qu’il prenait un peu de recul, se mêla d’ironie, preuve s’il en fallait que tout ceci était bien volontaire.

    - Je ne suis pas très… protocolaire non plus, reprit-il en laissant son regard dériver un instant de manière équivoque sur le corps nu de sa vis-à-vis. Mais vous comprendrez que je souhaite conserver certaines… garanties. Votre sort et mon attitude à venir en dépendent, j’en ai bien peur.

    Encore une fois, la menace était présente, latente, mais le ton du Sylphide s’était fait si léger qu’il était difficile de prendre le défi sous-jacent au sérieux.

    - Un baiser contre un silence, peut-être ?...

    Comme souvent, l’attitude de Baltor oscillait entre jeu de séduction et marchandage. N’était-il pas, après tout, en train de réclamer le silence de Sighild quant à son identité et sa présence à Thémisto, tout en promettant en contrepartie une suite à son précédent baiser, prometteur mais si fugace ?!...
    Évidemment. On ne se jouait pas aussi facilement d’un Conseiller de l’Ordre.
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MessageSujet: Re: Improbable rencontre   Improbable rencontre Icon_minitimeVen 8 Juin - 16:23

    Quel magnifique duo qui jouait alors à cet instant, n'ayant pour unique instrument le poids de leurs mots et la mélodie de leur voix. On pouvait alors se demander si il y aurait un gagnant, si l'un d'entre eux finirait par dominer l'autre? Toutefois, cet échange n'avait pas pour but la moindre victoire, ironique, n'est-ce pas? En attendant, toutes leurs allusions douteuses continuaient à tourner subtilement autour d'une même envie, celle de savoir, de connaître les intentions de l'un comme de l'autre. Mais il fallait dire que deux êtres aussi extraordinaires qu'eux ne pouvaient simplement s'abaisser à tenir un interrogatoire morne et sans intérêt, et le piquant de leurs jeux était un atout certain, agréable pour les deux parties.

    " De particulier dites-vous? Je suppose que je me dois de m'en sentir flattée. "

    Un petit sourire au coin des lèvres de la jeune femme s'étira, une esquisse qu'il fut pourtant difficile de définir. Était-elle amusée? Était-il jaune? Allez savoir... mais il tintait de la même aura que les propos ambigus du chevalier de l'Ordre. Ce fut alors que ce dernier rappela un petit détail que la lhurgoyf avait mis de côté, sa nature sylphide. Quel peuple étrange. Même si elle échangeait un bien curieux instant avec ce dernier, elle n'était guère prête à leur accorder la moindre once de confiance. Ils étaient bien trop secrets pour être des gens honnêtes. N'en feraient-ils pas autant depuis la nuit des temps déjà? Ce n'était que rendre la monnaie de leur pièce.

    Toujours les bras autour de son cou, les yeux de l'amazone ne quittait pas ceux de Baltor dont le sourire ne semblait ne pas vouloir s'éteindre. Il jouait la carte de la séduction comme nul autre et cela lui rappelait en une façon toujours un peu plus ce qu'il était véritablement. Devait-elle cependant céder? Ou le lui laisser croire peut-être? Peut-être n'était-il simplement pas question de tout cela finalement. Sentant alors l'un de ses doigts glisser sous son cou, ce dernier l'attira à lui afin de déposer un baiser plein de sens sur ses lèvres. Que sa bouche était froide, glacée comme le marbre... mais il n'en naquit aucun frisson, du moins, pas de ceux qui vous flagelleraient le sang.

    Reculant alors de quelques centimètres de sa partenaire, Sighild comprit alors que le chevalier n'oubliait pas son sens du devoir, celui qui le liait à son ordre. Et alors qu'il évoqua alors ce qui pourrait être une menace, la bouche de la jeune femme s'étira presque avec ironie et satisfaction. Que craignait-il autant? Pensait-il réellement que les Eryllis avaient quelque chose à faire des missions d'espionnage de la caste d'Oris? Il était évident qu'elle surveillait en une façon les mouvements des grands ordres, mais cela n'avait jamais été sa préoccupation première car elle ne jouait pas politique, ni dans la manipulation véritable. Après tout, les Eryllis s'étaient toujours voulu neutre et ne prenaient part à aucun combat si ce n'était la sauvegarde de leur pays, Noathis.

    " Je vois... mais pardonnez-moi... comment ferez-vous pour être certains que je conserverais ma langue dans ma bouche? Nous ne pourrons passer éternellement à nous occuper de nos silences au travers d'un baiser. "

    Ce fut alors que les bras de Sighild se dénouèrent lentement, glissant comme des serpents à la peau veloutée... mais son geste s'arrêta alors au niveau de la poitrine de Baltor, là où normalement devait se trouvait un cœur battant, si ce corps avait été humain. Sa main droite était étendue et immobile, puis une sensation de poussée survint. L'Eryllis fit alors reculer lentement le tavernier et sortir félinement de son bain, alors que l'eau moussante ruisselait sur ces courbes. Puis il ne fallut que quelques secondes pour que la distance entre les deux jeunes gens ne fut plus que de l'ordre de quelques centimètres, puis millimètres....

    Le visage de la jeune femme s'approcha alors de celui du sylphide, et dans un souffle lourd et chaud, elle se mit simplement à murmurer quelques paroles.

    " Si je vous souhaitais le moindre mal, à vous ou à votre ordre, il y a bien longtemps que cela aurait été fait... Mais je n'en reste pas moins curieuse de savoir jusqu'où s'étende vos promesses. Un silence contre un baiser, n'est-ce pas? "

    Et comme on aurait pu s'y attendre, l'énigmatique lhurgoyf rendit le baiser volé du tavernier, offert avec la même intensité qui fut la sienne, et peut-être même plus généreux... leurs bouches seraient alors ainsi scellées.
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MessageSujet: Re: Improbable rencontre   Improbable rencontre Icon_minitimeVen 3 Aoû - 15:10

    Les lèvres de Baltor s’étirèrent en un petit sourire narquois alors même qu’il répondait plus que volontairement au baiser de Sighild. Quel couple ils formaient ! Aussi méfiant l’un que l’autre, et pourtant tout aussi prêts à jouer de leur verve et à manier l’art délicat du sous-entendu pour alléger la conversation, et l’orienter vers des sujets plus… plaisants. Mais toujours planait la menace, et aucun d’eux ne semblait décidé à cesser de mêler – de façon presque systématique – avertissements implicites et paroles enjôleuses. N’était-ce pas là l’essence même de leur jeu, au demeurant ? Tout devenait tellement plus… palpitant lorsque l’on savait qu’un danger latent pouvait douloureusement se concrétiser, au détour d’un mauvais mot ou d’un geste maladroit. Surtout si l’on estimait que le jeu en valait la chandelle…
    Baltor avait toujours vécu dangereusement, après tout. Et après près de sept siècles d’existence, il n’allait pas changer ses habitudes…

    Aussi le sourire du Sylphide se fit-il espiègle alors qu’il interrompait le baiser. C’était là une expression joueuse, presque enfantine, qu’il n’affichait pas souvent… mais un grain de légèreté ne pouvait faire de mal. Sighild taquinait, le mettant au défi d’exécuter au mot sa ‘promesse’. Baltor se ferait une joie de la provoquer en retour, lui offrant gracieusement un silence.
    Sans laisser échapper un son, le Sylphide passa un bras autour de la taille de la dame – ils étaient déjà si proches qu’il n’eut même pas à bouger – et parcourut son dos encore humide de caresses légères, dans le but évident de la faire frissonner. Sa main libre joua quant à elle quelques instants avec les boucles argentées de la Lhurgoyf avant de rejoindre sa jumelle. Baltor baissa alors la tête, son regard facétieux se détachant enfin de celui de sa vis-à-vis, qu’il n’avait pourtant pas lâché jusque-là, et vint déposer quelques baisers légers et éphémères le long du cou de la jeune femme. Puis ses lèvres remontèrent vers une de ses oreilles, et il murmura :

    - Je tiens mes promesses autant que je le peux, mais il va nous falloir définir ce « un silence ». Ni vous ni moi ne voudrions être rendus muets toute cette nuit durant, n’est-ce pas ?

    Il se redressa alors, son sourire – redevenu railleur – plus large que jamais. Ses yeux dérivèrent un instant sur le corps de la Lhurgoyf, comme s’apercevant seulement de sa nudité… et de leur proximité à tous deux. Faisant néanmoins comme si de rien n’était, il revint fixer son attention sur le visage de la jeune femme – sans s’écarter ne serait-ce que d’un centimètre, les bras toujours autour de sa taille.

    - Quant à savoir si vous arriverez à tenir votre langue… Je pensais me fier à la parole de la chef redoutée des Eryllis, dont on dit qu’elle est plus que digne de confiance. Aurais-je tort ?

    Il haussa un sourcil d’un air – faussement – incrédule, taquinant ouvertement la fierté de la jeune femme. Et pourtant, il ne plaisantait pas tout à fait… Car, si Baltor ne donnait que très difficilement sa confiance, il savait aussi se fier aux rapports auxquels il avait accès grâce à l’Ordre, et grâce à ses propres sources personnelles. Et ceux-ci s’accordaient à dire que Sighild n’avait qu’une parole…

    - Sinon, il me reste de nombreuses possibilités. Je pourrais vous extorquer un secret afin que nous soyons quittes et que le silence de l’un garantisse celui de l’autre… Ou vous montrer des choses qui vous laisseront littéralement sans voix. A moins que vous ne souhaitiez vraiment que je m’occupe de vos silences au travers de baisers ? Ce serait un plaisir, naturellement.

    Le Chevalier de l’Ordre se fendit d’un sourire ambigu, ses lèvres à un demi millimètre de celle de l’Eryllis.

    - Je pourrais aussi couper cette si jolie langue, tout simplement…

    Et subitement, il s’éloigna de quelques pas… récupérant un bord du baquet encore plein d’eau fumante une serviette, qu’il revint déposer sur les épaules de Sighild, passant de ce fait dans son dos.

    - …ou peut-être pas, poursuivit-il, son torse en contact avec le tissu doux et épais qui recouvrait à présent le dos de la jeune femme. Comme vous le dites avec tant de… diplomatie, si nos ordres avaient un quelconque intérêt à se nuire, ils l’auraient fait depuis bien longtemps, n’est-ce pas ?

    Puis il baissa d’un ton, ses mains larges frottant doucement les épaules de la Lhurgoyf au travers de la serviette.

    - Mais séchez-vous un peu tout de même, je m’en voudrais que vous attrapiez froid en ma compagnie…

    Et cette dernière phrase, murmurée d’une voix chaude sur un ton plus qu’ambigu, pouvait tout vouloir dire. A Sighild de décider ce qu’elle en ferait…

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MessageSujet: Re: Improbable rencontre   Improbable rencontre Icon_minitimeDim 2 Sep - 1:00

    Pour bien moins que cela, pour bien moins que ce seul geste, Sighild aurait pu briser le bras de Baltor, mais étant donné leur jeu, voilà une chose qui aurait été bien inapproprié... et si elle avait dû lui broyer un membre, elle aurait dû en faire de même de sa langue. Mais voilà, elle avait visiblement bien d'autre projet pour l'étrange sylphide, peuple de toutes les admirations et de fascination. Même elle, qui pourtant était bien âgée, ne pouvait jouir de posséder de véritable connaissance sur ces derniers, comme quoi, leur secret était bien gardé. Mais n'en possédait-elle pas non plus?

    Laissant alors les mains viriles du sylphide glisser sur son corps pâle, elle ne résista pas non plus au frôlement de ses lèvres contre sa nuque, jusqu'à ce qu'un étrange sourire apparaisse sur ces lèvres face aux murmures du tavernier. Et quand ce dernier mentionna son statut tout comme sa réputation, la lhurgoyf ne put retenir un léger petit rire, presque moqueur.

    " Redoutée et digne de confiance... que de noble qualification pour une femme recherchée. Cela en serait presque ironique. Mais ces qualités, l'une comme l'autre, ne s'obtienne que par le mérite.... et je me suis toujours battue pour cela. Toutefois, je ne pourrais ne vous donner tord comme raison, il vous faudra vous forger votre propre opinion, qui, je l'espère, me sera favorable. "

    Toujours proche si ce n'était dire presque unit dans les bras l'un de l'autre, les deux jeunes gens continuèrent de bavassaient dans une position qui ne s'y prêtait guère. Seulement, cela ne gênait ni l'un, ni l'autre, comme si bien au contraire, ce rapprochement leur convenait au mieux. Baltor exposait alors avec désinvolture, moult manières pour lui de faire en sorte que son petit secret de double identité soit parfaitement conservé. Certaines étaient audacieuses et d'autres à la limite de la menace... mais cela ne fit guère trembler la jeune femme qui ne sourcilla pas un seul instant. Lui couper la langue? Cette menace lui avait déjà été faite, et malheureusement, cela avait perdu celui qui l'avait profané. Mais sérieusement, Sighild n'y croyait pas un seul instant. D'une part car la tâche ne serait guère aisée et cela était un risque plutôt grand pour ce dernier, et d'une autre part, cela ne lui apporterait que bien peu si on venait à reconsidérer la question, car si il était capable de lui ôter la parole, il pourrait en faire bien plus. Inutile d'être simple pour penser que le "plus" serait intéressant, bien au dessus d'une simple langue.

    Ce fut donc sur ces paroles intrigantes que Baltor continua à offrir ses services de taverniers, récupérant une serviette et frictionnant l'Eryllis avec douceur. Se positionnant derrière son dos, Sighild ne se plaçait pas ainsi en position de force, mais elle laissa ce dernier faire sans en être inquiétée. Continuant son rôle à merveille, le sylphide se mit à plaisanter sur l'éventualité qu'elle pourrait avoir froid. Voilà qui était amusant.

    " Oh. Il serait évident qu'il serait inconvenant que je vins à tomber malade dans vos locaux. Cela vous ferait bien mauvaise réputation à vous le tavernier, mais aussi au chevalier qui n'aurait su rendre convenablement service à une concitoyenne en mauvaise posture. Mais je suis sure que vous êtes le genre d'homme à ne pas laisser cette possible injustice impunie. "

    Se retournant alors nonchalamment, Sighild fit face au tavernier, dénuée de pudeur et rejetant d'un simple geste la serviette qui fut sur ces épaules. Il en avait déjà tant vu, ce n'était pas un bout de tissu qui serait utile à quoique se soit.

    " Laissez-moi donc juger votre valeur et l'étendue de votre connaissance. J'aimerais me faire une plus grande opinion de vous. "

    Posant alors sa main fine sur le torse de ce dernier, elle le poussa afin qu'il vienne à reculer, jusqu'à arriver au seuil du lit qui fut le sien dans cette chambrée. Bien que le geste fut doux, on pouvait y sentir aussi toute la vigueur de la lhurgoyf, et ainsi, poussa le sylphide à s'asseoir. S'approchant alors négligemment de lui, elle le toisa de sa hauteur, elle qui se tint impériale au dessus de lui. Ses cheveux d'argent tombant sur son visage, son regard doré se planta dans celui de Baltor avant que son visage ne s'approcha du sien pour lui offrir le plus langoureux des baisers.
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