Elyon Adaneth

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 Elyon Adaneth

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Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Elyon Adaneth   Elyon Adaneth Icon_minitimeMar 18 Mar - 17:43



QUELLE PERSONNE ES-TU ?
Toi qui voyage sur ces terres oubliées



Elyon Ezybel Adaneth
" Du premier jour je ne me rappelle pas,
De la dernière nuit, je ne me souviens plus.
De toute chose née, je suis née,
De la mort j'ai reçu l'estime... "


S Adaneth, la Macchabée, le Pantin de Kron
A 113 ans
S Femme
P Gorgoroth
C Ladrinis
M Assassin, empoisonneuse


• • • • • • • • • • • •

A
Elyon n’attribuait jamais de nom à ses armes, ne comprenant pas la volonté d’humaniser de simples morceaux d’acier buveurs de sang. Elle changeait fréquemment de lame gauche, ayant la fâcheuse manie de les user trop rapidement à force de s’en servir à tout va.

Sa main senestre était donc armée d’une dague de trente-trois centimètres, principalement utilisée pour la taille. Forgée dans une seule et même pièce d’acier, la lame composée de quatre pans tranchants ne marquait aucune séparation avec le manche torsadé. Bien que relativement inconfortable, ce dernier bénéficiait d’une prise en main sans pareille, convenant parfaitement à la Gorgoroth qui portait généralement l’arme à la taille.

Sa dextre était complète lorsqu’un stylet sans garde, de treize centimètres, reposait entre ses doigts. Habituellement dissimulée dans sa manche, la lame triangulaire d’or blanc servait bien souvent lorsqu’il s’agissait de causer la mort. Elyon avait obtenu l’arme de son père, lorsqu’elle n’était encore qu’une enfant. Pour se sortir des situations les plus complexes, en prévision du futur, avait-il dit. Et la Gorgoroth y tenait comme à la prunelle de ses yeux, la conservant dans une obsession morbide qui se dévoilait lorsque l’on comprenait que c’était ce même stylet qui avait causé sa mort.

A
Poignards et armes de jet, coutelas, lames plus ou moins éreintées, poisons en tous genres, cordes, … L’attirail du parfait petit assassin, en somme.
La Gorgoroth détenait également un certain nombre de pierres, de métaux et de bijoux plus ou moins achevés, qu’elle conservait en souvenir ou transformait pour assurer la réussite d’un contrat.
Une escarcelle de cuir, pendue à la taille, contenait un carnet dans lequel elle notait les informations importantes, qu’elles soient professionnelles ou non.
Une chevalière en argent, frappée de ses initiales, ornait son index gauche. Sur la face interne de la bague était encastré ce qui semblait être un catalyseur. Il était rare de croiser Elyon sans ce bijou, qu’elle possédait sûrement depuis plusieurs décennies.

D
Résistance physique développée.

P
L’Ombre
Manipuler les ombres n’était pas à proprement parlé le domaine d’Elyon. Elle n’avait jamais été en mesure d’influencer directement celle d’un corps mobile ou immobile. Manipuler l’Ombre, en revanche, lui était bien plus facile. L’Ombre. Certes peu créatif, mais c’était ainsi qu’elle avait nommé, étant enfant, cette silhouette noire qui la suivait constamment, dans ses moindres faits et gestes, et qu’elle était la seule à pouvoir atteindre.
Si les hommes possédaient une ombre qui leur était attachée et qui imitait leurs moindres mouvements ; l’ombre possédait donc un homme qui lui était attaché et qui imitait ses moindres mouvements. Et si toucher l’homme revenait à toucher son ombre ; alors toucher l’ombre revenait à toucher son homme.
Elyon avait cette étrange capacité de pouvoir séparer son ombre de son corps, afin de manipuler à travers elle les silhouettes noires environnantes. Lorsque l’Ombre touchait une ombre, l’action effectuée se répercutait immédiatement sur le corps auquel elle appartenait. Ainsi, lorsque l’Ombre tirait le reflet sombre d’un homme par le bras, l’homme était immédiatement tiré lui aussi.
Mais ce pouvoir était régit par certaines contraintes que la Gorgoroth parvenait difficilement à surmonter. L’Ombre ne pouvait être indéfiniment séparée de son corps originel, sa durée de vie seule était donc limitée. Cette capacité pouvait être démultipliée par plusieurs sources de lumière ou miroirs. Mais il était évident qu’en retour, l’Ombre ne pouvait exister qu’en présence de lumière, l’intensité de cette dernière jouant sur la force de la première. Elyon n’appréciait d’ailleurs que peu l’obscurité totale, puisqu’elle supportait difficilement l’absence complète de son Ombre.

Spiritisme
Elyon avait depuis toujours la possibilité d’établir un lien avec les défunts, qu’elle qu’ait été leur nature du temps de leur vivant. Ce pouvoir lui permettait souvent d’apprendre ou de connaître des informations auxquelles elle n’aurait jamais eu accès en temps normal, bien utile lorsque l’on était une Ladrini. La communication passait par une sorte de télépathie, impliquant l’envoi ou la réception de sons, de souvenirs, d’images, de pensées ou encore de sensations.
Si la Gorgoroth avait pleins-pouvoirs sur cette capacité dans son ancienne vie, sa mort l’avait grandement influencé. Ce n’était pas tant le contrôle qu’elle exerçait qui avait changé, mais plutôt le lien en lui-même qui s’était approfondit. Elyon ne contrôlant plus constamment l’afflux spirite tant il s’était amplifié ces quatre-vingt-huit dernières années, il arrivait que des perceptions lui parviennent sans qu’elle n’ait interrogé un quelconque esprit. Les tentatives qui autrefois échouaient se voyaient à présent réussir. Certains disparus refusaient toutefois pertinemment le lien.

Métakinésie
Bien que n’étant pas son pouvoir favori, le contrôle du métal s’était souvent avéré utile. Là où Elyon manipulait les métaux à des fins de création dans sa vie, elle les manipulait à des fins de destruction dans sa mort.
La Gorgoroth maniait à la perfection les bases de la métakinésie. Attirer, repousser la matière, lui offrir une autre forme ou une autre consistance n’avaient aucun secret pour elle. Capable de grandes choses sur des métaux peu imposants, elle peinait un peu plus lorsqu’il s’agissait de déplacer ou de tordre une masse trop conséquente.

S
Empoisonneuse (connaissance accrue dans le domaine des poisons et ses remèdes)
Grande agilité (capacité d’acrobates et sauts longs)

• • • • • • • • • • • •

Décris-moi comment je te vois...

Ce sont comme des valses lentes
Qui bercent les ruelles,
Courent après leurs âmes fuyantes.
L’Ombre et la Demoiselle.


C’était une ombre qui apparaissait, disparaissait sans cesse. Elyon était une beauté froide, qui ne dégageait rien, mais que la vie semblait avoir sacrément marquée. La vie, ou son contraire. Elle avait pourtant dû être ravissante avant, lorsque le sang rosissait encore, sous l’impulsion du palpitant, cette peau à présent blême et glacée. Mais le palpitant n’était plus. Ou tout du moins ne battait-il plus, incapable de lui faire ressentir l’accélération soudaine du rythme cardiaque et la montée d’adrénaline provoquées par la proximité d’une cible.
C’était une silhouette sombre, élancée, qui se mouvait silencieusement et dont la présence passait inaperçue. Pétrifiée dans l’intense beauté de ses vingt-cinq ans, elle se liait à l’obscurité comme à un amant complice. Ses cheveux corbeau renvoyaient les rayons de Maara et tombaient en une cascade noire sous ses épaules. De grands yeux profonds, glacés et magnétiques appuyaient la lividité de son visage. Mais rien ne brillait au fond de ces prunelles trop claires, rien ne filtrait malgré les secrets et informations qui se bousculaient derrière. Des lèvres charnues, bleuies, qu’elle couvrait parfois d’une couleur plus naturelle, laissaient occasionnellement échapper une respiration bien trop effacée pour être vivante. Mais jamais de réel sourire ne venait en étirer les commissures. Amaigrie, désespérément figée dans le physique qu’elle s’était découvert au premier jour de sa mort, Elyon n’en restait pas moins féminine et attirante, des formes convenables contrebalançant avec une taille marquée par des hanches saillantes et des côtes apparentes. Ses longues jambes fines, menues, la portaient d’une démarche discrète mais assurée vers son but.
C’était une âme défaite qui longeait les murs pour mieux se dissimuler. Le corps d’Elyon était parcouru de fins restes de marques et d’entailles qu’elle peinait à effacer naturellement. Son cou était gravé d’un sillon profond et caractéristique du frottement persistant d’une chaîne. Son poignet droit révélait la trace grossière laissée par l’entrée d’une dague. Et du côté du cœur, trônait dans toute sa splendeur assassine, la cicatrice abandonnée quatre-vingt-huit ans plus tôt par son propre stylet.


Décris-moi comment tu penses...

Tourne, tourne, le temps lasse.
Des heures, des nuits, vêtues de glace.
On pense à fuir, mais il n’est plus temps.


C’était une figure distante et froide qui ne laissait rien paraître au premier abord. Elle ne pouvait plus réellement ressentir grand-chose. Mais son cerveau ayant emmagasiné un certain nombre de sentiments avant sa mort, il savait parfaitement les reproduire pour envoyer à Elyon les sensations types qui accompagnaient autrefois ses émotions, lui donnant alors l’illusion qu’elle pouvait encore percevoir les choses à la manière d’une personne vivante.
C’était une voix peu loquace, qui favorisait continuellement l’écoute aux paroles. Non pas par bonté d’âme ou compassion sympathisante ; elle considérait simplement que derrière la moindre phrase, aussi anodine puisse-t-elle paraître, pouvait se cacher une information des plus importantes. Particulièrement observatrice, Elyon n’aimait jamais parler d’elle, et n’hésitait donc pas à écourter les conversations qui tendaient dangereusement vers sa vie ou sa mort. Elle ne s’était d’ailleurs jamais réellement prononcée sur les raisons qui l’avaient mené à une seconde vie.
C’était une nature calme, qui savait faire preuve d’une patience incroyable aussi bien dans sa vie professionnelle que dans ses relations avec les autres. Ayant l’entière éternité devant elle, sa persévérance pouvait sembler sans fin. Acceptant difficilement de s’attacher aux autres, elle n’accordait que trop rarement sa confiance. Il était plutôt difficile d’énerver Elyon au point de la mettre hors d’elle. Et pourtant franchir ses limites pouvait s’avérer risqué. Calculatrice, exigeante et terriblement méticuleuse, la Gorgoroth usait fréquemment, dans sa mort, des connaissances acquises durant sa vie. Ne rechignant jamais face aux contrats semblant trop complexes ou barbares, elle savait faire face à un grand nombre de situations, redoublant de créativité, de sadisme, d’efforts ou d’ingéniosité lorsque cela devenait nécessaire.


Raconte-moi ce qu'a été ta vie...

Guide de l’utilisateur pour vivre et mourir.


La petite Terrane était littéralement née de la dernière pluie du mois de Cobel, en l’an 1189. Enfant cadette d’un couple de marchands, Elyon avait grandi, entourée de ses frères, dans les rues froides de la Cité de glace. Curieuse comme pouvait l’être une âme nouvelle qui découvrait le monde pas à pas, elle dévorait la moindre source de savoir qui se présentait avec une avidité déconcertante. A l’image des héros vivant dans les pages qu’elle absorbait, l’aventurière en herbe avait un don pour se fourrer dans des pétrins de Sharna, mais en ressortait toujours le sourire aux lèvres. Elle désirait aller au-delà des frontières de Cimmeria, prendre la mer et accoster sur les côtes d’El Bahari, visiter jusqu’aux confins de Phelgra. Elyon enviait ces immortels qui vieillissaient à peine, pouvaient voir et connaître le monde ailleurs que dans les cartes et les histoires, n’en perdre aucune miette. Elle avait si vite compris que le temps lui manquerait. Quelle déception d’être née Terrane.
Et pourtant …

Le père d’Elyon avait appartenu à une caste de voleurs durant ses jeunes années. Il avait amassé tout au long de sa vie une fortune considérable qui lui valait d’être reconnu comme un commerçant respectable et pour le moins puissant en ville. Strict dans l’éducation de ses enfants, il s’était toujours assuré de leur transmettre, à travers ses histoires et anecdotes, un certain nombre de valeurs et de commandements qu’il jugeait utiles à leur avenir. Mais plus que tout, il leur avait transmis l’amour des belles choses, et plus particulièrement des choses étincelantes.
Si seulement l’homme avait su quel effet ce dernier héritage aurait sur cette fille qui lui ressemblait tant. Si seulement quelqu’un s’était rendu compte qu’un poison tissait lentement sa toile dans la vie d’Elyon, gangrénant peu à peu son esprit. Puisque rien ne prédestinait la jeune mortelle à un tel avenir.

Elle évoluait comme n’importe quel enfant du quartier, découvrant ses pouvoirs, les apprivoisant à travers des tours et farces faits aux autres. Une capacité ne tarda pas à se démarquer des autres. Et l’Ombre prit une place si importante dans la vie d’Elyon qu’elle ne supportât bientôt plus l’obscurité totale. Aussi s’endormait-elle uniquement lorsqu’une bougie lui assurait la présence de son reflet sombre. Aujourd’hui encore, la Gorgoroth n’était pas rassurée lors d’une absence complète de lumière.

Le temps passait. L’obsession grandissait, la tuait à petit feu. Après avoir suivi les enseignements d’un maître-joaillier, elle avait quitté le domicile familial pour aller s’installer parmi les pierres, les métaux et les bijoux, au-dessus d’un atelier à son nom. Devenue joaillière à son tour, Elyon pouvait à présent laisser sa passion s’exprimer au gré de son imagination. Ses proches affirmaient bien souvent que Cimmeria ne disposerait jamais d’assez de ressources pour permettre à la jeune femme de créer tout ce que son cerveau engendrait. La renommée de la créatrice ne tarda pas à dépasser les frontières du quartier dans lequel elle s’était établie, amenant avec elle une clientèle nouvelle qui demandait toujours plus de pierres, toujours plus de brillant, pour le plus grand bonheur de la Terrane qui tirait une grande fierté de ses œuvres. Pourtant, un goût amer accompagnait chaque vente, que l’obsession considérait bien vite comme un abandon.
Car l’amour des choses étincelantes était sans limites et en demandait toujours plus. Les stocks personnels s’épuisaient, et les fournisseurs ne disposaient pas toujours des pièces nécessaires. La jeune femme se trouvait alors contrainte de se tourner vers le marché noir qui semblait receler de trésors dépassant l’imagination. Cependant cette corne d’abondance s’avérait parfois décevante, aussi Elyon laissait-elle faire le don patriarcal inscrit dans ses gènes. Les matières premières acquises si facilement trouvaient leur place dans l’atelier, tandis que les bijoux qu’elle avait vendus dans le passé retournaient sagement à leur créatrice. Et les dieux savaient à quel point elle était douée pour dérober ce dont elle désirait, quitte à réduire au silence les hypothétiques témoins. Mais sans même le savoir, le premier mort qu’elle laissa en échange de pierres entama le décompte muet d’une fin de vie.

D’une discrétion affligeante, rien ne permettait jamais d’accuser la jeune femme qui se pensait à présent intouchable, immortelle, en cette année 1214. Elyon avait entendu parler de cet homme dont les richesses matérielles dépassaient l’entendement. Selon les rumeurs, ses coffres et tiroirs regorgeaient d’artefacts, d’objets rares, de bijoux, de métaux et de pierres précieuses. Il n’en fallu pas plus à l’obsession pour se manifester une dernière fois.

La demeure était spacieuse, richement décorée, et terriblement vide de monde. Les racontars n’avaient pas menti quant aux possessions du propriétaire, un nouvel arrivant en ville répondant au nom d’Asther, Lhurgoyf de son état, et dont on ignorait bien trop de choses. Mais peu lui importait. Chaque pièce recelait de trésors inimaginables qui auraient ravi n’importe qui ; de l’érudit poussiéreux aimant les manuscrits rares au collectionneur acharné de reliques divines, chacun pouvait trouver son compte. Rubis et saphirs glissaient entre les doigts fins de la Terrane, aigues-marines et obsidiennes nourrissaient ses attentes. Mais l’imprudence, sans doute, poussait Elyon à aller plus loin dans son exploration. Et ses yeux eurent le malheur de se poser sur la pierre favorite d’Asther, un diamant bleu-gris plus attirant que les gemmes qu’il lui avait été donné de voir jusqu’alors. L’éclat du joyau était si magnétique qu’elle se trouva parfaitement incapable de vivre sans. La jeune femme s’en retourna à sa vie, l’obsession enfin repue. Et jamais elle ne sut que le propriétaire des lieux avait toujours été là.

Qu’en dis-tu toi qui dors à l’aube de ton premier jour ?
Est-ce moi, est-ce toi, est-ce d’avoir trop rêvé …
D’insouciance.


Là, dans l’arrière-boutique, elle était comme souvent occupée à tailler minutieusement une pierre fine. Elle connaissait par cœur cet environnement dont elle était maître. Elle connaissait la place de chaque outil, chaque gemme, chaque poussière dorée, chaque odeur et chaque son. Ce fut le son qui la tira en premier de son ouvrage. Un murmure. Comme le déplacement silencieux et inhabituel de l’air.
Ce n’était pas la première fois qu’Elyon recevait une visite impromptue alors que son magasin était fermé. A dire vrai, ces dernières semaines avaient été rythmées par la proximité d’émissaires venus réclamer ce qu’elle avait subtilisé à leur employeur. Qu’importe l’endroit où elle se trouvait, la joaillière pouvait être sûre qu’une ombre autre que la sienne la suivait de trop près. Elle s’en était toujours débarrassée avec une facilité déconcertante, semant ses poursuivants dans la foule ou les attirant dans une ruelle où elle mettait fin à leur vie. Mais le message était passé. Asther voulait retrouver son bien, il était prêt à tout pour y arriver ; et elle était prête à tout pour l’en empêcher. Les menaces ne l’effrayaient habituellement pas, ses adversaires moins encore. Pourtant son inconscient lui hurlait que quelque chose clochait cette fois. Mais pour toute réaction, la jeune femme porta ses doigts au joyau qui pendait à son cou, comme si sa seule présence suffisait à faire taire le mauvais pressentiment qui agrippait ses entrailles. Elle avait serti le diamant entre des griffes d’argent reliées à une chaîne difficile à rompre. L’obsession ne permettrait jamais de perdre une telle merveille.

Le murmure se précisa, se mua en un bruit de pas déterminés qui approchait. Une silhouette de taille respectable ne tarda pas à franchir le seuil de la pièce. L’homme semblait différent de ceux qui l’avaient précédé. Par sa présence qui suffisait à refroidir l’air ; par son aura qui lui glaçait le sang ; par ce que dégageaient ses yeux clairs ; Elyon comprit qu’il n’était pas un simple homme de main. Son identité la frappa comme une évidence.
Le regard d’Asther balayait la pièce dans une désinvolture certaine. Il prenait à peine garde à Elyon qui tâtonnait lentement sa table de travail à la recherche d’une quelconque arme de défense. L’obsession disparaissait, n’abandonnait derrière elle que la peur de la mort et l’instinct animal de survie. La Terrane était bien trop jeune pour rejoindre les vers. Elle avait encore tant de choses à faire, tant de mondes à découvrir, un désir d’immortalité à assouvir.

« Joli collier. »

Elle ne répondit pas, se contentant de le défier de tout son corps et toute son âme. Ses doigts tombèrent enfin sur un stylet, son stylet. Cependant le Lhurgoyf avait parfaitement comprit les intentions de la voleuse. Il se lança dans un discours débordant d’un cynisme malsain, de sa voix trop mielleuse qui la mettait mal-à-l’aise. Et les lumières mourraient à mesure que l’homme parlait, ne laissant bientôt plus qu’une nuit d’encre. Il la piégeait, l’amputait de son ombre sans qu’elle ne puisse réagir. Ses yeux ne s’habituèrent que difficilement à l’obscurité. Mais au moins avait-elle la chance de connaître le terrain sur le bout des doigts.
Elyon l’entendait respirer. Il n’avait pas bougé, et sans doute était-il incapable de la repérer à présent. La joaillière en profita pour se glisser jusqu’au mur le plus proche. Il lui fallait impérativement trouver un échappatoire si elle espérait se sortir vivante de son propre atelier. Elle partirait une fois cela fait. Elle plierait bagage, quitterait sa famille, sa vie, irait tout recommencer, ailleurs, pour vivre, pour survivre. Perdue dans le fil de ses pensées, elle ne remarquait pas que les respirations s’étaient considérablement rapprochées. Elle ne remarquait pas non plus que le souffle d’Asther frôlait ses cheveux.

Les lumières reparurent subitement, lui offrant l’occasion d’apercevoir le sourire carnassier qui coupait le visage de l’intrus. En une seconde à peine, elle se retrouva collée au mur d’une manière si brutale qu’elle crut un instant mourir sous la violence du choc. Elle n’eut pas le temps de protester que déjà un coup la pliait en deux, brisait quelques côtes et lui laissait un goût métallique dans la bouche. Sa main droite resserra la prise qu’elle avait sur son stylet. Elyon amorça un mouvement de frappe, mais fut interrompue par une violente douleur qui mordait les chairs de son poignet, la forçant à lâcher prise. La mortelle ne comprenait pas, ou ne comprenait plus. Elle ne comprenait pas que son stylet n’était plus entre ses doigts, qu’une dague crucifiait son bras au mur, et qu’elle allait mourir. Elle réprimait un cri de douleur qui n’aurait de toute manière jamais franchi ses lèvres puisqu’Asther serrait la chaîne autour de son cou, emprisonnant sa gorge dans une étreinte d’argent qui refusait de rompre. Et il y mettait tant de forces que des filets de sang s’échappaient de la tranchée laissée par cet étranglement.
Elle entendait au loin une voix susurrer quel gâchis c’était de devoir la tuer. Elle sentait le liquide salin creuser des sillons sur ses joues.
Et la rivière de rubis lentement teindre ses vêtements.

Premières nausées au grand matin des vivants.
A l’ombre du métal, la lumière et le sang.


Une gorgée d’air, une rasade glaciale qui cherchait à l’étouffer, à la tuer. Ce fut le silence froid de l’atelier qui se présenta à elle en premier. La jeune femme avait la dérangeante sensation de sortir d’un sommeil de mille ans durant lequel elle ne s’était pourtant pas reposée. Elle se demandait combien de jours avaient passé depuis qu’Asther était entré dans sa boutique ; ou si seules quelques minutes s’étaient écoulées, et s’il était encore là, à attendre de pouvoir l’achever une bonne fois pour toute dans un élan sadique. Mais rien. Rien que ce silence écœurant.
Elyon se savait littéralement au sol, blessée, gravement peut-être. Pourtant, elle était persuadée d’être encore en vie, malgré l’impression d’être vide d’énergie. Elle ne réalisait pas que ses respirations n’étaient en fait qu’un automatisme que son corps reproduisait dans l’espoir de regagner un semblant de vie, que le liquide poisseux qui recouvrait le parquet et ses vêtements n’était autre que son propre sang. Elle ne réalisait pas que sa propre lame était encore enfoncée dans ce qui avait été son cœur, ou même que son joyau avait disparu. Ce n’est qu’en se relevant que la réalité la rattrapa. Mais les larmes ne coulaient plus lorsqu’elle voulait en pleurer.  

Elle avait cherché les sensations de sa vie précédente. La brûlure d’une flamme, la douceur d’un rêve, l’odeur d’un fruit, l’ivresse de l’alcool, le plaisir du sexe. Elle avait désespérément tenté de rattraper sa mortalité dans un monde qui ne voulait plus d’elle. Et durant plusieurs mois elle s’y était exercée avec toute la ferveur dont elle savait faire preuve. Mais Elyon s’était finalement rendue à l’évidence, elle était morte. Et ses pairs n’aimaient pas les créatures comme elle. L’Erreur de Delil, le Pantin de Kron, la Gorgoroth. Elle qui n’avait jamais été croyante se trouvait à fureter tout ouvrage pouvant l’aider à comprendre. Mais aucune réponse rationnelle ne lui expliquait sa condition. Peut-être devait-elle réellement sa résurrection à la mauvaise blague d’un dieu en colère qui n’avait pas apprécié tout ce qu’elle avait fait de son vivant. Ou peut-être avait-elle reçu l’estime de la Mort ?

Sa boutique ne tournait plus, et y mettre les pieds relançait en elle des douleurs qu’elle préférait oublier. L’obsession s’était tue, murée dans un silence désolé. La jeune femme n’avait plus goût aux pierres qu’elle avait pourtant tant aimées. Et malgré la présence constante de sa famille, la Gorgoroth ne trouvait plus d’intérêt à vivre dans un passé qui lui avait claqué la porte au nez. Elle avait besoin de partir, de fuir n’importe où. N’importe où, pourvu que ce soit hors de ce monde. Sa nouvelle vie, ou plus exactement sa mort, lui offrait tant de possibilités. Aucun sablier ne viendrait jamais plus décompter les minutes qui lui restaient. Elyon se trouvait libre de toute contrainte temporelle. Elle qui avait toujours rêvé d’immortalité avait enfin une éternité devant elle, ou même plus. Une éternité pour haïr Asther. Une éternité pour mourir.

Heureux de faire ta connaissance, cher Voyageur de l’au-delà.
La vie finit où tout commence,
Aujourd’hui tout commence pour toi.


Elyon avait abandonné Cimmeria, laissé derrière elle ce qu’elle avait connu jusqu’alors pour partir vivre les histoires qu’elle avait dévorées gamine. Et peut-être cherchait-elle, au fond,  l’illusion douce-amère d’humanité. Ses pas la portaient aux quatre coins d’Ishteria. Elle avait vu la forêt de Sphène, les berges dorée et le temple de Kron, le jardin des pierres et les cascades vierges, tant de merveilles qui nourrissaient ses rêves d’enfant. Mais rien de tout cela ne parvenait réellement à combler le vide qui s’était installé depuis la disparition de l’obsession et du joyau. La Gorgoroth n’avait aucune raison de vivre, ou en l’occurrence de mourir.
Lassée, l’éternellement-jeune femme s’était installée à Hesperia. Mais même la capitale ne parvenait pas à la satisfaire. Elle était prête à repartir lorsqu’elle avait à nouveau entendu son nom. Asther. Un nouvel arrivant dont on vantait déjà les possessions. Aussi la Gorgoroth était-elle restée, attendant patiemment le moment où elle pourrait le revoir. Mais l’homme disparaissait aussi vite qu’il n’apparaissait. Et Elyon le traqua durant cinq années, allant où il allait, respirant l’air qu’il respirait, mourant où il vivait. C’était une ombre qui suivait un courant d’air sans jamais réussir à le saisir. Cette ritournelle malsaine ne cessait pas, devenait sa nouvelle obsession macabre. Lorsqu’enfin, en 1219, les Ladrinis firent irruption dans sa vie.

C’était un quadragénaire d’une apparente banalité, comme on en croisait tous les jours sans jamais y prêter attention. Elyon aurait volontiers ignoré cet homme et continué sa route s’il ne s’était pas soudainement immiscé dans sa mort à grands coups de dagues, ce à quoi elle avait tout naturellement répondu. Lorsqu’il s’était assuré qu’elle ne pourrait pas le tuer, il lui avait expliqué. Qui il était, ce qu’il était, ce qu’elle pouvait être elle-aussi. Et elle avait bu ses paroles prononcées à mi-voix, accepté de le suivre, suivi ses enseignements à la lettre, dévoré tout le savoir qu’il avait à lui offrir.
Assassin, empoisonneuse et voleuse à ses heures perdues, Elyon employait, au sein de la caste, les capacités qui lui avaient valu sa fin de vie. Les décennies passaient, la Gorgoroth avait suivi la guilde jusqu’à Tyrhénium. Elle avait assisté à la mort de celui qui avait été son mentor puis à l’ascension d’un nouveau chef. Mais jamais elle ne se résigna à abandonner son désir de vengeance.










QUI ME PORTE
Toi ma vaillante monture

D De nombreux chevaux avaient été les camarades de route d’Elyon. Elle en avait épuisé certains sur les longues distances, tué d’autres qui ne pouvaient plus avancer en raison d’une mauvaise blessure. Elle se souvenait à la perfection de chacun de leur nom, mais jamais elle ne s’était réellement attachée à l’un de ces êtres mortels.

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Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Elyon Adaneth   Elyon Adaneth Icon_minitimeMar 18 Mar - 17:58

Petit double-post pour signaler que ma fiche est (enfin T__T) terminée !
Par contre, par un étrange sortilège, tous les "titres" ont été mangés. Quoique je fasse, seule la première lettre apparaît quand je poste ...
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:: L'Eryl ::

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Sighild
:: L'Eryl ::
Sighild
MessageSujet: Re: Elyon Adaneth   Elyon Adaneth Icon_minitimeMer 19 Mar - 11:16

Bonjour et bienvenue sur Istheria!

Heureuse de voir cette fiche finie!!! Et tu sais quoi? Je n'ai pas de remarque à faire dessus donc : Fiche validée!


Tu vas pouvoir dès à présent faire une demande de rang personnalisée dans la zone évènementielle, mais aussi te recenser en ce qui concerne ton habitation (et ta patrie).

Tu vas pouvoir aussi ouvrir ton compte en banque, ton journal, ta boîte aux lettres et ton inventaire!


Bienvenue parmi nous et surtout amuse-toi bien!
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MessageSujet: Re: Elyon Adaneth   Elyon Adaneth Icon_minitime

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Elyon Adaneth
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