Le Chaton [PV Nortys]

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• Gélovigiens: 3
• Ascans: 0
• Marins de N.: 4
• Civils: 15

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- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 Le Chaton [PV Nortys]

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MessageSujet: Le Chaton [PV Nortys]   Le Chaton [PV Nortys] Icon_minitimeDim 23 Mar - 19:52


Tyrhénium avait toujours eu ce quelque chose de vivant et de grouillant qui en faisait son charme. Certes loin de l’agitation du quartier marchand, le quartier résidentiel n’en fourmillait pas moins de personnes en tous genres. La rue était d’ailleurs relativement fréquentée, suffisamment pour que la présence d’Elyon passe inaperçue parmi les badauds qui s’attardaient çà et là, malgré un soleil de plomb. Elle eut la sensation que le froid d’Hellas lui manquait. Mais l’impression de nostalgie disparut aussi vite qu’elle ne s’était installée, reléguant la demoiselle à son habituel vide émotionnel.

Devoir assurer un contrat à deux l’ennuyait déjà passablement. Se savoir obligée de faire avec un fichu Lhurgoyf dont elle allait certainement se méfier comme de la dernière épidémie n’arrangerait rien aux choses. Et dans sa profession, on ne pouvait se permettre d’oublier ses objectifs au profit d’un collègue à surveiller de trop près de peur qu’il ne ruine tout.
L’assassin croqua dans un fruit dont elle imagina la saveur. Les yeux dans le vague mais l’esprit alerte, elle attendait patiemment que son confrère daigne se montrer.

Son supérieur lui avait fait part, quelques jours auparavant, de la teneur de sa prochaine mission. Rien de bien complexe en soi. Un notable de la ville devenait gênant. Et ne pas laisser de témoins incluait qu’il valait mieux exterminer tous les éventuels gêneurs -famille comprise. La tâche requérait une certaine discrétion qu’Elyon maîtrisait parfaitement après plusieurs décennies passées dans la caste. Mais avant qu’elle ne se retire, son interlocuteur avait cru bon de lâcher le mot Lhurgoyf, qui était venu grincer aux oreilles de la Gorgoroth comme autant d’archets massacrant les cordes d’un violon. Elle s’était arrêtée net, avait protesté, soulevé des arguments de poids. Mais son discours avait été sans effet. « Retiens-toi, cette fois. », avait-il simplement conclu.

Elle avait alors laissé une note à son intention, indiquant le lieu et l’heure de rendez-vous, prétextant la sécurité en ne partant pas du Bazar en sa compagnie. Mais à dire vrai, Elyon voulait limiter le temps passé aux côtés d’un représentant de cette espèce qu’elle n’appréciait que moyennement. Et il était en retard, d’ailleurs. Elle jeta nonchalamment le reste de fruit dans un coin. S’il ne se manifestait pas dans l’heure, l’assassinat serait avorté.

Lorsqu’enfin une silhouette se présenta à l’endroit convenu. Il n’y avait aucun doute à avoir sur son identité, aussi Elyon se leva-t-elle pour aller à sa rencontre. Elle se planta à sa hauteur, le détailla méticuleusement, le regard empli d’indifférence. Puis, à mi-voix, elle lâcha froidement :

« Ecoute-moi attentivement, je ne me répèterai pas. Nortys, c’est cela ? Si tu perds le contrôle, ne serait-ce qu’une seconde, je m’assurerai que ton retour au Bazar se fera entre quatre planches. »

La Gorgoroth ne le laissa pas répondre, ils auraient le temps de bavasser plus tard. Elle fit volte-face et fendit la foule jusqu’à un chemin de traverse qui allait les mener directement à leur cible, se trouvant à quelques centaines de pas de là. Elyon s’immobilisa et lui indiqua d’un signe de tête qu’il passerait devant. Elle préférait l’avoir à l’œil.

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Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Le Chaton [PV Nortys]   Le Chaton [PV Nortys] Icon_minitimeDim 23 Mar - 23:07


   La Gorgoroth s'arrêta net, et d'un signe discret mais néanmoins sec, elle m'ordonna de prendre la tête de notre drôle de duo. Je restai muet, puis j’obtempérai.

   Lorsque le chef m'avait annoncé que j'aurai de l'aide pour ma mission, je ne m'attendais certainement pas à ce que ce soit ELLE. Bien qu'il n'ait rien évoqué à ce sujet, il avait été dit de façon tacite qu'elle serait là aussi pour m'observer, ce qui signifiait que ma place n'était pas encore assurée au sein du groupe. Il y avait quelque chose en elle, ou non, c'est plutôt l'inverse, une sorte de trou, de vide qui me mettait mal à l'aise en sa présence. Lorsque nos regards se sont croisés un instant plus tôt, j'eus comme l'impression de plonger tête baissée dans un océan de glace dénué de toute vie. Sa voix était comme un froid murmure, sans intonation, sans chaleur. Décidément, je hais les Gorgoroths.

   L'air était lourd et brûlant, et ce malgré l'ombre des petites ruelles du quartier résidentiel. Nous marchâmes d'un pas décidé vers la maison du notable. Bien qu'une rumeur constante animait la ville d'une ambiance qui lui était propre, nous demeurâmes parfaitement silencieux, et pas un mot ne fut échangé, jusqu'à ce que nous arrivions en vue de la demeure de notre cible. La plupart des propriétés du quartier où nous nous trouvions étaient grandes, souvent très biens gardées, et celle-ci ne fit pas exception à la règle : chaque fenêtre était dotée de barreaux épais, et je pus compter d'un premier coup d’œil une dizaine d'hommes qui regardaient les alentours depuis de hauts murs qui ceignaient la demeure. Une large grille était le seul moyen d'y pénétrer, et quatre gardes étaient prostrés devant, stoïques et fiers.

  Je levai les yeux vers le ciel et accusai le soleil de l'après-midi :
-Nous aurions dû attendre le soir, nous aurions bénéficié de la couverture de la nuit.
La Gorgoroth ne pipa mot, toujours enfermée dans le silence dans lequel elle s'était emmurée. Je poussai un soupir intérieur, et je regardai la propriété. Il n 'y avait aucune interstice, ni lézarde entre les pierres parfaitement taillées de la muraille, ce qui impliquait que l'escalade devrait s'opérer à l'aide d'une corde. Malheureusement, les gardes étaient trop nombreux et faisaient des rondes constantes, et en pleine lumière, un grappin aurait été vu immédiatement. Passer par le dessus était totalement proscrit. J'étais totalement ignorant des capacités de ma « consœur », mais si douée était-elle, jamais elle et moi ne pourrions neutraliser quatre gardes en toute discrétion, donc passer par l'entrée principale était aussi impossible. Il ne restait qu'une option. Il existait, comme dans toutes les demeures de cet acabit, une seconde entrée, enfin, devrais-je dire sortie, à l'arrière, pour permettre aux serviteurs de sortir les ordures dans les ruelles. Généralement, cette porte ne pouvait s'ouvrir que de l'intérieur, et les heures de sortie devaient être programmées et surveillées par plusieurs gardes du haut des murs, pour éviter tout risque.

   Sans un regard pour mon « alliée », je pris la direction de notre unique moyen d'entrer. Comme je m'y attendais, il y avait en effet un petit portail grillagé, qui donnait sur un dépotoir d'ordures alimentaires et de fosses d'aisance, dans une petite ruelle qui semblait être le paradis des rats. Le portail était naturellement fermé, et semblait nous narguer. Je regardai s'il n'y avait aucun garde, puis je me dirigeai vers lui. Évidemment, pas de serrure pouvant être crochetée à l'extérieur. Il nous faudra donc attendre qu'un serviteur ouvre la porte. Ensuite, il nous faudra soit le mettre hors jeu, ainsi que les gardes qui surveilleront l'entrée, soit passer discrètement.

   Je secouai vivement ma tête pour remettre mes idées en place. Impossible ! Nous ne pourrons pas passer subrepticement aux yeux de plusieurs hommes avec cette luminosité, et encore moins les neutraliser sans alerter toute la maisonnée. Alors que mon cerveau bouillonnait, un fracas retentissant et plusieurs couinements suraigus me tirèrent de mes pensées.
-Qu'est-ce que c'est que ce bruit ?
La voix du garde du haut des murs me fit l'effet d'une douche froide. Sans réfléchir, je me précipitai dans une ruelle parallèle aux murs, avant de remarquer avec effroi qu'il s'agissait d'un cul-de-sac, sans possibilité de cachette.
-Il y a quelqu'un ?
La voix du garde était située juste au-dessus de l'endroit où je me trouvais il y a quelques instants. Je ne pourrai pas sortir de l'impasse avant que l'homme ne parte. Une deuxième voix s'éleva :
-Qu'est-ce qu'il se passe Aran ?
-Il y a eu un drôle de boucan en-bas, reste là, je vais descendre et voir ce qui se passe.
Un courant électrique parcouru tout mon être. Je crus que ma situation ne pouvait pas être pire, quand une troisième voix, cette fois féminine, s'éleva :
-Hé bien, hé bien, on déserte son poste ?
Ce à quoi le deuxième homme répondit :
-Non chef, on déserte pas ! Il y a juste eu du bruit, alors Aran est descendu voir ce qu'il se passait. Tenez, il arrive à la grille.
Comme pour lui donner raison, la grille couina dans un cri métallique, et j'entendis les bottes ferrées de cet Aran s’avancer doucement vers moi. Mon cœur tambourina dans ma poitrine. Alors que tout semblait voué à la catastrophe, je pris une grande inspiration, et le calme s'imposa dans mon esprit. J'étendis mon pouvoir. Je perçus chaque son que les trois autres entendaient, et, comme un musicien qui arrange son morceau, j’arrangeais leur perception des sons qui parvenaient à leurs oreilles. Trois chats. En plus du couinement des rats, ils entendirent trois chats qui crachaient et miaulaient, qui se battaient et qui se griffaient, tout en faisant tomber des tonneaux remplis d'immondices et de rats. Je continuai ce concert discordant un instant, lorsque j'entendis enfin :
-Sales bêtes !
Le bruit des bottes s'éloigna, Aran jura encore, et la capitaine des gardes dit :
-Bon, assez de temps perdu, reprenez vos rondes !
Le portail gémit à nouveau, et je poussai un énorme soupir de soulagement.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Le Chaton [PV Nortys]   Le Chaton [PV Nortys] Icon_minitimeVen 25 Avr - 13:55


Les yeux glacés de la Gorgoroth scrutaient les moindres mouvements de son comparse. Elle fixait avec attention le pas mal assuré ou le tressaillement, le signe avant-coureur d’un problème à venir. Son supérieur le savait bien, elle ne supportait pas les personnes de cette espèce et perdait rapidement patience lorsqu’ils se révélaient incompétents … à leurs risques et périls.

« Nous aurions dû attendre le soir, nous aurions bénéficié de la couverture de la nuit. »

Elyon ne répondit pas. Certaines personnes persistaient à croire que les assassins travaillaient exclusivement à la nuit tombée. Sans doute était-ce pour eux une façon de diaboliser la profession, et d’ainsi appuyer le cliché de l’homme immoral, avide de sang et sans loyauté aucune. M’enfin, qu’importe. Ce n’était pas pour rien qu’elle avait choisi de frapper de jour. Son pouvoir principal se trouvant renforcé en pleine lumière, la Gorgoroth était plus puissante et plus apte à faire face aux éventuelles situations de crise. Elle aimait avoir toutes ses chances de son côté, nul besoin par conséquent de se tirer une flèche dans le pied en abandonnant sa carte fétiche. Et, après tout, si l’effectif de gardes était déjà considérable alors que les soleils étaient à leur zénith, il fallait s’attendre à le voir doubler quand l’obscurité prenait ses droits.

Passer par l’entrée principale n’en restait pas moins impossible. Aussi le duo contourna-t-il le mur d’enceinte pour se retrouver dans une ruelle nauséabonde donnant sur l’arrière de la demeure. Un nouvel obstacle leur barra l’entrée, cette fois sous forme d’une grille forgée qui ne pouvait être ouverte de l’extérieur. Elyon demeurait parfaitement silencieuse face à ce portail. Elle analysa brièvement la situation, les sourcils froncés. Son regard se posa successivement sur la grille et Nortys qui semblait plongé dans une réflexion des plus intenses –et peut-être des plus inutiles. La solution s’imposait pourtant d’elle-même. Il leur faudrait passer de force. Et s’ils ne pouvaient pas passer par cette porte, il leur faudrait passer à travers. Et rien ne valait un bon vieux tour métakinétique pour parvenir à cela.
Restaient tout de même les gardes à neutraliser, ou tout du moins à éloigner. D’un pas désintéressé, la Gorgoroth se dirigea vers une pyramide de tonneaux qu’elle jugeait parfaitement capable d’attirer l’attention. Elle poussa du pied un premier baril, qui en entraîna d’autres dans sa chute. L’ensemble tomba au sol dans un fracas de Sharna, dérangeant au passage une famille de rats qui manifesta son mécontentement par un concerto de cris stridents. Une ombre fila droit dans une ruelle perpendiculaire, un cul-de-sac dont il serait impossible de s’échapper. Elyon rejoignit son acolyte de fortune et attendit.

La manœuvre eut l’effet escompté. Des voix s’élevèrent, alertées par le bruit émanant de l’endroit où se trouvaient précédemment les deux assassins. La Gorgoroth tendit l’oreille, essaya de localiser le lieu approximatif où devaient se trouver les cordes vocales qui leurs étaient associées. Une femme, deux hommes, dont le dénommé Aran qui approchait lentement. S’en débarrasser ne serait pas des plus difficiles. Mais faire cela sans alerter les autres gardes était une autre paire de manches.

Elyon glissa ses doigts à son stylet et jeta un bref coup d’œil à l’Ombre. Cette dernière glissait déjà jusqu’à l’ombre d’une famille de rats qu’elle était prête à déloger afin de détourner une nouvelle fois l’attention d’Aran. Elle fut interrompue par une perception étrange qui l’affecta de manière minime mais pris totalement effet sur le trio ennemi. L’illusion terminée, le garde rebroussa chemin, claquant le portail au passage.

« Des chats … ? »

La Gorgoroth secoua la tête avant de ranger son stylet dans sa manche. L’Ombre, comme déçue, se traîna jusqu’à sa propriétaire avant de s’y sceller en l’attente d’une prochaine fois. Au moins était-elle sûre d’une chose. Le tour de Nortys leur permettait à présent de passer sans attirer l’attention. S’ils ne faisaient pas de bruit, tout devrait se passer au mieux. Et s’ils en faisaient, il suffirait à l’illusionniste de recommencer son manège pour que les gardes n’en soient pas alertés.

Elyon sortit du cul-de-sac et se posta en face de la grille. Un bref regard à Nortys, et elle concentra toute son attention sur les barreaux métalliques qui les empêchaient de passer. Imprimant leur image dans son esprit, elle se figura lentement le métal devenir malléable, avant d’y poser sa main droite. Les barreaux se tordirent silencieusement jusqu’à laisser en leur centre un écart permettant au passage d’une personne de stature convenable. L’assassin passa la première avant d’inviter le Lhurgoyf à la suivre. Lorsque tous deux furent du bon côté, elle rendit à la grille sa forme originelle.
Une allée désertique s’offrait maintenant aux intrus. La Gorgoroth s’engagea la première, lançant toujours des regards inquisiteurs aux alentours. Mais aucune âme tapie dans un coin ne risquait de se jeter sur eux. Le cheminement jusqu’à la demeure se révéla d’une simplicité extrême. Au bout, une porte en bois les attendait de pied ferme. Elyon se concentra l’espace d’un instant sur les bruits pouvant provenir de l’autre côté du panneau de bois, mais le silence semblait demeurer. Aussi prit-elle la peine de tourner la poignée et de tirer vers elle la porte qui s’ouvrit dans un léger grincement de gonds. L’assassin s’immobilisa dans l’attente d’une réaction à ce bruit. Rien. La voie était libre pour les deux Ladrinis.

La pièce dans laquelle ils entrèrent semblait être un cellier. L’air embaumait les odeurs d’une cuisine voisine alors que vivres et boissons s’empilaient sur des étagères. La simple vue de ces provisions trahissait l’aisance pécuniaire du propriétaire des lieux.
Trois portes s’opposaient ici. Celle par laquelle ils étaient entrés, celle qui menaient aux cuisines, et l’autre. L’autre, qui ouvrait un dédale incessant de fourmilière. Certaines demeures étaient parsemées d’étroits et bas corridors qui longeaient les murs et permettaient de cacher les allers et venues des domestiques dans la maison. Les familles riches n’appréciaient pas toutes la présence d’indésirables dans leur habitation. Mais peu réfléchissaient réellement au potentiel réel de ces labyrinthes. Ils représentaient en effet une parfaite manière de se déplacer sans être vus si l’on possédait le passe qui ouvrait toutes les portes. Ou si l’on possédait des bases rudimentaires en crochetage.

Une nouvelle fois, la porte ne fut pas un obstacle. Et les assassins cheminèrent, les épaules voutées par le manque de hauteur. Elyon s’arrêta à chaque porte, tentant de deviner ce qui pouvait se trouver derrière. Lorsqu’enfin, elle se décida à risquer un coup d’œil plus minutieux. Une porte s’ouvrit lentement et avec une précaution infime. Les Ladrinis débouchèrent sur un boudoir aux couleurs criardes dont le mobilier trahissait un certain goût pour le kitsch. La Gorgoroth se tourna vers Nortys.

« C’est maintenant que les choses se compliquent, Chaton. »
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Le Chaton [PV Nortys]   Le Chaton [PV Nortys] Icon_minitimeSam 26 Avr - 0:18


     Chaton ? Je clignai plusieurs fois des yeux et dévisageai Elyon pour comprendre comment elle avait pu m'affubler d'un surnom aussi ridicule. Je me heurtai à un mur indéchiffrable de neutralité sans aucune expression trahissant si elle avait dit cela sur le ton de la plaisanterie ou si ce qui lui restait de cerveau avait fini par être dévoré par ses asticots apprivoisés. Et qu'avait-elle dit avant cela, que les choses se compliquaient maintenant ? Sûr, si elle ne trouvait pas le moyen de nous faire encore repérer comme des voleurs de bas étage, alors qu'elle aurait pu directement utiliser sa magie pour nous faire rentrer au lieu d'avertir tout Tyrhenium que nous allons assassiner quelqu'un. Néanmoins, son petit succès précédent n'était pas un vulgaire tour de passe-passe. La grille s'était déformée sans aucun bruit, et avait pris sa forme d'origine une fois que nous étions passés, comme si de rien n'était. Du tape-à-l'oeil ! Le cadavre ne cherchait surement qu'à m'impressionner ! Apparemment, faire comme si elle n'était pas là s'avérait être encore pire que de devoir la supporter. La folle avait failli faire tomber toute l'opération à l'eau.

    Le boudoir où nous nous trouvions donnait sur un long corridor surchargé de tapisseries aux couleurs criardes et de meubles finement ouvragés. Bien que nous étions en plein cœur de l'après-midi, les ténèbres stagnaient dans le couloir. Totalement isolé de l'extérieur, aucune fenêtre ne lui déversait la chaude lumière du soleil d'Eridania. Régulièrement, une chandelle posée sur un meuble offrait un minimum de clarté.

    Maintenant, quelle direction prendre ? Il fallait trouver ce notable au plus vite, nous ne pourrions pas passer inaperçus indéfiniment dans cette demeure. Suivant mon instinct, je m'enfonçai dans les méandres sombres de la maison, lorsque soudain, une porte s'ouvrit. Un petit homme au ventre rebondi apparut. Je fis rapidement volte-face et je me cachai dans un coin d'ombre, derrière une armoire massive. J'entendis des éclats de voix :
-Non, non et non ! Je vous ai déjà répété qu'il n'acceptait aucune visite.

    Je me risquai à un peu sortir de ma cachette pour voir la scène. Le courtaud, les mains sur les hanches, parlait à un second personnage que je ne pus distinguer, car derrière la porte ouverte. Ce-dernier dit :
-Je suis désolé, Monsieur, mais c'est très urgent, l'état des dortoirs est vraiment critique, et cela fait de nombreuses fois que nous...
-Assez, l'interrompit l'autre. S'en est assez. Monsieur ne reçoit personne à part moi et le chef des gardes, et uniquement pour les problèmes graves et urgents. Il a dit qu'il ne voulait pas être dérangé sous aucun prétexte, maintenant filez.
La porte se referma dans l'instant, et le bonhomme marmonna :
-Il me tueront un jour, Monsieur a déjà accepté qu'ils aient des lits individuels. Donnez leur la main, ils vous prennent le bras.
Le petit nerveux devait être une personne importante dans la maisonnée. Aussi, un plan germa dans mon esprit. La partie du couloir où nous nous trouvions n'était éclairée que par une seule chandelle, et elle était à quelques pas de moi. Je sortis discrètement de ma cachette, pendant que le courtaud s'éloignait vers je ne sais où, puis j'éteignis la petite flamme. Le noir nous enveloppa tous. Le bonhomme poussa un petit cri de frayeur, avant de jurer. Puis je sortis mon jeu. Il entendit clairement des bottes ferrées s'avancer dans sa direction. Il glapit, se tourna vers moi, puis s'écria :
-Qu... qui va là ?
-C'est moi, répondis-je, ne soyez pas si nerveux. Et pourquoi on ne voit goutte ici ?
La voix de la capitaine des gardes que j'avais mémorisée fit mouche :
-Oh, c'est vous, Enora ? dit-il avec un énorme soulagement dans la voix. La chandelle s'est éteinte, attendez, je vais la rallumer.
Pris de court, je me pressai:
-Peu importe, savez-vous où je peux trouver Monsieur ?
-Dans son bureau, à l'étage, attendez, je ne trouve pas mes allumettes.
-Il n'est pas avec Madame?
-Mais non, vous savez que Madame est dans le salon, avec son fils, pour ses cours de chant. Ah, les voilà.
Lorsque la petite lueur orangée éclaira nos deux visages, je vis ses yeux s’agrandirent de frayeur, et sa bouche s'ouvrir pour laisser un cri de terreur s'échapper. Personne ne l'entendit, ni même le craquement écœurant de sa nuque qui se brisait, ni le bruit significatif de la chute d'un corps sur la pierre.
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MessageSujet: Re: Le Chaton [PV Nortys]   Le Chaton [PV Nortys] Icon_minitimeSam 12 Juil - 21:14


Les prunelles sans vie d’Elyon commençaient sincèrement à souffrir de cet amalgame kaléidoscopique de couleurs écœurantes. Elle avait toujours eu bon goût, ou tout du moins l’avait-elle toujours pensé. Jamais elle ne se serait permis de faire subir à ses proches ce manque notable de sobriété qui était plus prompt à donner des migraines de Sharna qu’autre chose. La Gorgoroth n’appréciait que peu ce corridor dans lequel ils se trouvaient. Les murs achevaient de la rendre malade, alors qu’une absence notable de lumière solaire faisait parfois disparaître son reflet sombre. Cette situation avait le don de la mettre mal à l’aise, mais elle ravala cette sensation tout droit tirée de ses années de vie, pour se concentrer sur sa mission. Leur mission. Puisque le Lhurgoyf était toujours et encore là.
Tous deux étaient dissimulés par une immense armoire de chêne. La morte retenait son souffle inexistant, écoutait attentivement les informations abandonnées par ces deux nouvelles voix. Le seul homme qu’ils pouvaient discerner était un stéréotype ambulant. Gros, gras, bouffi et boursoufflé, rosit par les litres de vins qu’il devait descendre avec volupté lorsque personne n’était là pour le surveiller. Sans doute était-ce un employé de confiance. Et sans doute connaissait-il la demeure sur le bout des doigts. Lorsqu’une porte se referma, et que des bruits de pas semblèrent s’éloigner, Nortys abandonna leur cachette pour aller souffler la flamme qui éclairait à peine le couloir. Un petit cri de souris retentit, et une nouvelle perception atteignit Elyon. Une nouvelle fois, le jeune assassin se servait de ses pouvoirs pour influencer la réalité distinguée par le gras-du-bide. Et les informations qu’il soutira de cette manière plus qu’insidieuse étaient particulièrement intéressantes, puisqu’elles leur permettraient d’atteindre leur but plus facilement que prévu.
Un craquement, un choc sourd. Elyon enjamba le corps, déjà prête à continuer sa route sans regarder en arrière.

« Je m’occupe du rossignol eridanien et de sa génitrice, lança-t-elle à son coéquipier. Je te laisse la tête principale. Si quelque chose tourne mal, hurle. »

Si quelque chose tournait mal, elle ne serait sans doute pas celle qui partirait bouffer des pissenlits par la racine.

Cheminant tant bien que mal dans les corridors sombres, Elyon ne tarda pas à entendre au loin les gazouillis vocaux de ce qui semblait être l’artiste de la famille. Avec sa voix ratée de castrat, les notes de la partition tenaient plus du cri d’un cochonnet qu’on égorge qu’autre chose. Fen, le dieu des arts, avait sincèrement dû rater cet enfant à sa naissance. La porte dérobée s’ouvrit lentement, laissant passer le corps mince de la Gorgoroth. La présence soudaine de lumière réchauffa son corps glacé. Elle jeta un rapide coup d’œil à l’Ombre, vivante comme jamais.

« Qui êtes-vous ? »

Elyon referma lentement la porte derrière elle avant de se concentrer pleinement sur la pièce. Un clavecin rutilant trônait en son centre. Madame s’y tenait assise, la Gorgoroth bénéficiait d’une vue sur son dos. Le rejeton quant à lui roulait des yeux de merlan frit, à l’autre bout de l’instrument, visiblement interloqué par la présence de cette intruse. L’éternellement-jeune femme inclina le buste dans une révérence improvisée, ne pipant mot. La mère se retourna suite à la question de son enfant. En apercevant la dague de l’assassin, elle amorça un mouvement réflexe.

« Erzan, va-t’en !
- Erzan, reste ici. »


Dans une avancée étonnamment rapide pour un corps mort, Elyon attrapa la chevelure de la quarantenaire et la tira en arrière, dévoilant une gorge qui fut rapidement cintrée par sa lame gauche. Elle resserra sa poigne sur la dague dont le tranchant commençait à mordre la peau de la mère, coupant court aux éventuelles discussions. La femme émit un couinement strident, rencontre entre le sanglot étouffé et le cri de surprise.

« Vous n’avez pas envie de voir votre fils mourir, pas vrai ?
- N … Non …
- Bien. Faisons ainsi. »

Elyon appuya la lame qui incisa la gorge de la femme avant de se retirer dans un mouvement tranchant. La mère s’effondra dans des borborygmes écœurants. Le gamin resta coi, tétanisé par la scène à laquelle il venait d’assister. La morte contourna calmement le clavecin, franchissant la distance qui les séparait, afin de ne pas sortir le petit de cet état léthargique post-traumatique. Mais lorsqu’elle ne fut plus qu’à quelques centimètres de lui, lorsque ses respirations froides et artificielles furent trop près, le gamin hurla. Il lui fallait bien avouer que s’il n’avait pas une voix particulièrement agréable, il n’en avait pas moins un coffre impressionnant qui avait à coup sûr alerté tout le personnel de la demeure.
Elle l’acheva sans un mot, coupant le rossignol dans son envolée lyrique.  

C’était maintenant qu’elle fichait le camp. Elle ignorait combien de temps s’étaient écoulés entre l’instant où elle avait quitté Nortys et le moment où le garçon avait sonné l’alarme. Longeant les murs du couloir des domestiques, Elyon allait grand train. Quelques ordres ne tardèrent pas à retentir contre les murs. Des ordres vociférés à son attention, ou à celles des gardes. Elle n’y faisait plus attention. Elle se contentait de courir, passablement vite d’ailleurs, puisque ses poursuivants peinaient à la rattraper. La Gorgoroth déboucha d’une porte donnant sur un nouveau couloir de la maison. Les rayons de l’astre solaire le plus proche embrassaient les faïences murales. Elle s’arrêta au détour d’un couloir et attendit l’arrivée des hommes de garde, qu’elle cueillit lentement. Ils s’effondrèrent dans un bruit sourd. Pas de témoin, absolument aucun. Si c’était toute la maisonnée qu’il fallait exterminer, elle n’hésiterait pas à le faire. Elle courait toujours, glissait discrètement d’un couloir à l’autre, comme un serpent que personne ne soupçonnait. Les minutes passaient si vite dans ce labyrinthe de mauvais goût. Un bourdonnement se rapprocha, et un carreau déchira légèrement sa manche droite, taillant quelque peu ses chairs.

Une nouvelle bifurcation lui permit de s’éloigner de l’arbalétrier qui devait déjà recharger son arme. Au centre du couloir, la morte reconnu l’éclat argenté des cheveux de Nortys. Elle fila droit, l’attrapa par le bras pour le forcer à courir. Il avait tout intérêt à avoir conclu sa part du marché. Après tout, la Gorgoroth lui avait laissé largement assez de temps pour tuer une dizaine de notables. Mais elle ne doutait pas de ses capacités. Ne restait plus qu’à trouver la sortie.

Une sensation glaciale la prit, comme la présence soudaine de centaines d’esprits qui rôdaient macabrement. Un carreau fut décoché de devant, et elle eut tout juste le temps de l’esquiver d’un mouvement du buste, pour éviter qu’il ne se fiche entre ses deux yeux. Elle avait senti le souffle de Kron lui frôler la peau. Et les portes qu’avaient ouvertes les esprits se refermèrent une à une. Elyon n’aurait même pas remarqué la blessure si le carreau n’avait pas étincelé à quelques centimètres de son œil, déchirant sa joue sur plusieurs centimètres, entaillant la chair et le muscle. Un liquide noirâtre s’échappa de la blessure. Sans doute ce qu’il restait de son sang après quatre-vingt hui ans de stagnation. Elle pesta. Merde, il lui faudrait des années pour que la blessure se referme naturellement.

Les deux assassins étaient entourés par une demi-douzaine de gardes.

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