Victime de sa Propre Générosité

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• Nérozias: 6
• Gélovigiens: 3
• Ascans: 0
• Marins de N.: 4
• Civils: 15

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- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 Victime de sa Propre Générosité

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Anonymous Invité
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MessageSujet: Victime de sa Propre Générosité   Victime de sa Propre Générosité Icon_minitimeLun 2 Juin - 11:33

Il faisait gris, morne et plutôt frisquet. En cette matinée maussade et triste, la seule envie d'Irina était de rester terrée chez elle, bien à l'abri parmi la chaleur réconfortante de son foyer. Aemyn l'attendait sagement, confié aux soins de sa nourrice Clypsène, et pourtant elle n'arrivait pas à le chasser de ses pensées. Son odeur entêtante et la douceur de ses joues lui revenait sans cesse, remplaçant les visages familiers des habitants de Nivéria. Les saluant comme à son habitude, la rouquine était ailleurs et les regardait sans les voir. Elle était la première exaspérée par ce trouble qui ne cessait de la ronger. Après tout qui aurait cru qu'elle passerait de jeune femme indépendante et solitaire à mère aimante et protectrice ? Le destin aimait décidément cultiver une drôle d'ironie.
Progressant parmi la foule plutôt dense qui animait la place principale, la prêtresse évitait pourtant les zones les plus bondées afin de traverser le domaine vers les écuries extérieures. Aujourd'hui elle avait quitté le manoir pour une bonne raison, une raison assez forte pour lui faire quitter la compagnie de son si jeune enfant l'espace de quelques heures. En effet un grand arrivage de réfugiés était venu se presser à ses portes, la suppliant de les laisser rester. Hélas, bien que leur situation soit touchante et leur demande légitime, elle ne pouvait décemment y accéder. Les effectifs de Nivéria excédaient déjà les nombres acceptables, et elle avait déjà distribué tous les passe-droits possibles. Accepter plus de monde reviendrait tout simplement à mettre en péril la sécurité et la survie de tous les autres... Car les vivres ne tombaient pas du ciel et leurs réserves finiraient par s'épuiser. Car oui, certes plus de monde signifiait plus de main d’œuvre pour les récoltes qui approchaient, seulement ce n'était pas sans conséquences.

Le phénomène de migration de masse depuis la capitale avait pris des proportions telles qu'Irina était maintenant obligée de se déplacer en personne afin de calmer les mœurs les plus échauffées, et encadrer ce refoulement qui était inévitable. Si ces citadins ne pouvaient comprendre un refus d'un gant de velours, alors elle passerait à la méthode de la main de fer. Agacée de devoir se déplacer pour remettre les idées en place à une poignée d'obstinés, Irina avait pour but de régler cette affaire et rentrer le plus vite possible sans faire de vagues. Hazard était déjà scellé, tenu prêt par Fray, son meilleur palefrenier. La mise en selle fut rapide, et ce fut accompagnée de deux gardes du corps qu'Irina quitta la ville pour s'engager sur les vastes pleines, sur un territoire qui faisait toujours partie de son fief. Prenant la tête du groupe, elle ne semblait ni nerveuse ni hésitante. Elle ferait ce qu'elle avait à faire, sans cafouillages ni plaintes, comme elle l'avait toujours fait.

Le trajet ne fut guère long, les nombreuses tentes des réfugiés se dressant sur une longue distance, de l'autre côté des portes. Ce désordre et cette panique lui rappelaient sa pérégrination avec le peuple, jusqu'au temple de Delil. La demoiselle réprima un sourire triste. Non, ce souvenir n'avait rien d 'agréable, absolument rien, Pendant quelques secondes à peine des images de morts et de malades infectés par la maladie de pierre lui revinrent à l'esprit... la mettant mal à l'aise. Parfois elle aimerait juste oublier. Ce serait tellement plus facile de purger les hantises et les obsessions. Dodelinant de la tête, elle se força à se reprendre et redescendre sur terre.
Ou du moins c'est la résolution qu'elle avait prise, juste avant d'arriver au sein du camp proprement dit. Rapidement les murmures se levèrent pour saluer la « dame Ardente », celle dont le nom frôlait toutes les bouches. Évidemment un grand nombre de personnes ne tarda pas à s'amasser autour d'elle, espérant attirer son attention et ses faveurs. Ils allaient jouer la carte de la corde sensible, ce à quoi elle s'était déjà préparée. Évidemment c'était une méthode bien pensée et efficace la plupart du temps, seulement elle ne pouvait se permettre de mener Nivéria vers la prospérité tout en faisant preuve de ce genre de faiblesse. Il n'était pas juste question de se faire bien voir auprès du peuple, ou d'accéder à leur requête comme on offre par dépit un jouet à un enfant. C'était bien plus complexe que ça.

Saluant de la tête les gens qui l'entouraient, Irina ne prit pas la peine de se plier en courbettes ou en grands discours. Ils savaient pourquoi elle était là, et cela lui suffisait. Son pantalon sombre et sa chemise blanche lui donnaient un air de garçonne, bien que ses longs cheveux flamboyants, tressés dans son dos, ne puissent laisser planer le doute. Une cape bleu nuit recouvrait alors son corps devenu ben plus voluptueux depuis qu'elle avait donné la vie pour la première fois. D'autre part cette tenue était plus pratique pour l'équitation, bien que cela déroge sans doute à l'image qu'avait le peuple de la figure d'autorité qui avait réussi à faire renaître Nivéria de ses cendres. Pourtant elle n'était qu'une femme comme les autres, à la différence près qu'elle était décisionnaire, méthodique et particulièrement entêtée. Son expression quand à elle était neutre, ne laissant rien transparaître.
Ce n'était pas qu'elle tienne à faire preuve d'indifférence, seulement si elle cédait ne fusse qu'un pouce de terrain, cette foule environnante l'engloutirait sans efforts pour la mener là où elle voulait. L'intransigeance était donc de rigueur, le maître mot pour se tirer de cette situation. Elle soupira pour se donner du courage, s'apprêtant à prendre la parole. Elle s'éclaircit la gorge et réfléchissait à un moyen de prendre de la hauteur, lorsqu'une voix féminine lui fit tourner la tête sur le côté.

« Dame Dranis, nous avons besoin de votre aide, je vous en prie... » Irina était sur le point de gentiment lui faire comprendre qu'elle ne pouvait les laisser rester, lorsque l'inconnue poursuivit. « Nous avons un blessé grave il y a une heure à peine, c'est un homme que nous avons trouvé dans un campement abandonné, sur la route secondaire vers Arghannat. Il a besoin de soins que nous ne pouvons lui offrir, alors s'il vous plaît au moins portez-lui assistance ! »

Un sourcil haussé fut sa seule réaction. En réalité Irina était sceptique quant à l'existence de l'individu en question. Elle connaissait le désespoir des gens et les extrémités auxquelles ils pouvaient en venir pour obtenir gain de cause. Par conséquent il était naturel que toute cette histoire lui paraisse plutôt douteuse. Néanmoins elle restait un médecin avant tout, et sa conscience professionnelle l'empêchait de rester là à ne rien faire sans au moins jeter un coup d’œil à ce supposé blessé. Acquiesçant simplement, elle donna des instructions à ses accompagnateurs afin de la suivre, ainsi que la jeune femme qui l'avait abordée jusqu'à une grande tente claire. Il lui fallut un seul coup d’œil et une seule inspiration pour comprendre où elle se trouvait. Du désinfectant bon marché, de l'alcool, de la pommade et de la sueur... Cela sentait l'infirmerie de fortune à plein nez. Elle grimaça. Il y avait donc bel et bien des chances qu'elle ait dit vrai.

« Est-il conscient ? Bon... Montrez-moi. » Dit-elle simplement, avant de finalement se faire conduire jusqu'au chevet d'un homme, visiblement un Yorkas d'après sa morphologie, qui souffrait apparemment de plusieurs blessures plus ou moins profondes.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Victime de sa Propre Générosité   Victime de sa Propre Générosité Icon_minitimeMar 3 Juin - 12:31

Partout où il passait, les pays étaient en proie à de l'agitation et des mouvement de masses. Épidémie... non seulement il voulait l'éviter à tout prix, mais en plus Javi estimait qu'il se devait de voyager seul.  Capable de survivre à un séjour sur l'Île, il tenait désespérément à confirmer son potentiel en voyageant à travers le continent en solitaire.
C'est pourquoi il traversa entre autre Eridania par des axes parallèles aux voies fréquentées. La route qu'il prenait à travers les plaines étaient déserte malgré les exodes.. et pour cause : infestée de Criards.

Malgré une prudence qui lui avait permis de survivre jusque là, le Yorka manquait de trop d'informations pour se prémunir efficacement des risques de la région et de fait : son camp à flanc de colline était bien trop exposé, répandant son odeur sur la vallée.

Il se souvenait assez mal de ce qui c'était passé. L'usage abusif de ses pouvoirs -qui sauva sa vie- l'avait vidé de corps et d'esprit, si bien que la mémoire défaillait. Il se rappelait simplement de trois criards : trop vifs pour périr tous par sa lance,  il avait dû user de son pouvoir de manipulation de la nature pour les neutraliser, pour finir gravement blessé et exténué.


Allongé contre terre, Javi regardait le ciel avec le seul oeil qui n'était pas plaqué au sol.
La panorama était chargé, mais bien qu'elle soit terne, la voûte céleste nuageuse était vaste et toujours aussi majestueuse. Incapable de bouger en cet instant, il pouvait contempler le paysage, mais malheureusement pas aussi bien qu'il l'aurait aimé.
Il se focalisait pour inscrire cette pensée dans son esprit, car il avait envie de conserver -forte- la réflexion de sa vision. Cet ex-esclave avait toujours eu envie de partir comme ça, en ne pensant qu'à l'immensité de l'extérieur. Jusqu'à son dernier jour, qui pourrait bien être aujourd'hui, il aurait aimé ne ressentir que la joie de sa liberté et de l'air pur sur son visage.

Malheureusement la douleur était trop forte. Malgré toute sa bonne volonté de savourer son environnement, les seuls éléments à s'imposer à lui furent douleurs et saignements... c'est même dans un sanglot qu'il perdit connaissance.

___

Qu'importe combien il s'estimait comblé de vivre libre :  même quand il surmontait la douleur des combats et faisait face vaillamment aux vicissitudes de la vie, la mort le terrifiait toujours autant.

___

Le trajet était chaos.
Quand on perd autant de sang, le plus important c'est de pas perdre connaissance parce que à partir de ce moment on est pas sûr de se réveiller.

Javi avait toujours imaginé qu'il serait incapable de résister à ce genre de sommeil, mais dans le cas présent il était surpris de constater qu'il se trompait. Aidé par une lacération dans son dos et des côtes consciencieusement fêlées, Javi sortait de son inanition à chaque fois qu'on le bougeait.
Tantôt en geignant, tantôt en crachant des vomissures... Ces deux blessures majeures mise à part, le reste des coupures étaient bénignes. Seulement, vidé de son énergie, il était vulnérable au point de ne pas pouvoir s'en remettre sans une aide conséquente.

Malgré ses réveils il ignorait combien de temps avait pu durer le voyage, où il se trouvait, mais on avait manifestement stoppé les saignements de son dos, sans quoi il se serait vidé de sa vie à peine soulevé.
Il y avait foule là où il était, il avait aperçu bon nombre de personnes par ses yeux entrouverts et on les percevait encore une fois dans la tente. Autant par les sons ambiants que par l'agitation des déplacements.
Arrivés devant une place libre, ses sauveteurs jouèrent à une version tordue de pile ou face, réfléchissant de quel côté il serait le moins dangereux de poser ce voyageur trop téméraire. Entre l'état de son dos et les meurtrissures de son torse c'était presque sans importance : le transvaser risquait de le mettre en état de choc de toute façon.
On opta donc pour le dos, tout en évitant d'écraser sa queue de singe sous son poids.
La plaie avait été radicalement cautérisée, en rajoutant une compresse sous lui pour la protéger, ils permirent au moins d'éviter toute pression sur ses côtes fragilisées par la charge d'un criard.

La griffure entre ses omoplates n'avait pas été assez profonde pour représenter un risque fatal. Il suffirait d'empêcher une infection et il ne resterait de ce coup de griffe traître que la trace des flammes qui avaient refermé les sillons sanglants.

On termina de le débarrasser des protections de cuir et des lambeaux de tissu. Ce que les crocs n'avaient pas arraché, c'est les secouristes qui les avaient découpé pour débusquer les dégâts.
Un médaillon de Soulen, encore attaché à son cou, reposait à côté de sa tête.
Une fois le sang nettoyé et malgré les coupures du combat, on pouvait deviner de nombreux vestiges cicatriciels parmi les boursouflures du torse. Manifestement il était recouvert d'anciens découpages méticuleusement taillés. C'était typique de chirurgies exploratoires pour exposer des muscles, des tendons ou des organes clefs. C'était propre, refermé par des mains expertes.. probablement même de la magie, mais ces découpages était bien trop nombreux pour qu'une procédure banale ait pu les justifier.


Allongé, Javi se cramponnait à ce qu'il pouvait pour gémir le moins possible. Sa cage thoracique ébranlée se refermait sur lui, comme une pince par endroit, et gesticuler empirerait cet état de fait.

D'une part il priait le dieu des profondeurs, de l'autre rêvait pour revoir un jour le ciel, deux pensées suffisantes pour dissiper pendant un temps la douleur déchirante. Mais toutes deux seraient bien inutiles si personne n'arrivait à ajuster les côtes enfoncées et à préserver ses tissus déchirés des maladies.
Le plus délicat sera de retirer les corps étrangers de ses plaies.

Aucune des nuances apaisantes de bleu, qu'elles soient des océans ou des cieux, n'arriverait à le garder en vie. Pour l'heure et à l'avenir, c'est d'une crinière plus rouge que son sang qu'il tirerait sa salvation :

Émergeant du brouhaha, on vit arriver Irina.
En l'état, le patient était incapable de remarquer le calme qu'elle avait pu apporter dans le dispensaire par sa simple présence, mais il la vit pourtant approcher, ne pouvant s'empêcher de maugréer :

«Merde alors.. elle va dégueulasser sa chemise.»

Le vêtement, encore plus blanc que le blessé, allait probablement être souillé et c'est avec des yeux oranges presque désolés qu'il la regardait arriver.
Contrôlant son souffle au mieux pour éviter de douloureuses inspirations il parvint à articuler quelques mots savamment pensés :

«J'ai mal.» Ça allait être éprouvant, il connaissait malheureusement trop bien ses limites et il perdrait surement connaissance pendant plusieurs minutes après l'intervention. Malgré son esprit délirant il se devait donc de faire preuve d'un minimum de courtoisie devant celle qui allait manifestement le besogner, avant de s'évanouir entre ses mains... fines mais vigoureuses par ailleurs. Elle devait être compétente.

Le regard intéressé de joaillier chercha d'éventuelles bagues au bout des doigts, histoire de se changer les idées. Si elle en avait, elle risquait de les retirer pour opérer, c'était l'occasion de les mirer.
Elle releva ses manches, dévoilant un bracelet incrusté dans la peau.
«Un bien joli bijou que vous avez là j'espère ne pas saigner à mort dessus, pour bien des raisons...»

Artiste respectueux il s'en serait voulu de salir les oeuvres d'un autre... et ça le dérangerait aussi beaucoup de devoir mourir.

Il aurait aimé continuer de palabrer, mais c'est là tout l'air que ses poumons avaient bien voulu garder.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Victime de sa Propre Générosité   Victime de sa Propre Générosité Icon_minitimeLun 9 Juin - 12:05

Avant toute autre impression désagréable, ce fut l'odeur qui la prit à la gorge, la forçant à respirer lentement par la bouche. Ce n'était pas encore cet air vicié de mort qu'elle avait déjà pu sentir plusieurs fois dans sa vie, mais il le deviendrait très vite si des mesures n'étaient pas prises rapidement. Un regard à la promiscuité forcée de ces hommes et femmes suffit à la convaincre qu'indépendamment de l'accord de passe-droits, il fallait faire quelque chose pour ces malades. Certains jugeraient sa décision comme un banal coup de tête, le caprice d'une femme riche qui est prise de pitié pour les pauvres malheureux, seulement il n'était rien de cela. Sa vie avait beau être aisée cela n'avait pas toujours été le cas, et mieux que personne elle savait estimer les gestes désintéressés à leur juste valeur. Comme si elle venait de revenir soudainement sur terre, Irina interrompit la jeune femme qui l'avait interpellée plus tôt.

« Marah, c'est ça ? Préparez les autres blessés graves. D'ici quelques heures, nous allons les transporter à Nivéria pour les faire soigner, à condition qu'il n'y ait pas de faux blessés parmi eux. Je les ferai nourrir et loger le temps nécessaire à leur rémission, mais je ne peux me permettre de les accepter plus de temps qu'il n'en faut. C'est le mieux que je puisse faire, une offre à prendre où à laisser. Oh et le temps que j'ai terminé de m'occuper de lui, je ne veux personne d'autre que moi et les blessés dans cette tente. Merci. »

Irina n'attendit pas que la porte parole se remette de ses émotions, ou bien pèse le pour et le contre de son offre. De toute façon la prêtresse n'avait pas grand chose à rajouter, car son offre n'était pas négociable, ce qu'elle avait bien pris soin de faire comprendre. Par ailleurs elle avait d'autres chats -ou singes, c'est comme vous voulez- à fouetter, et pour cela il faudrait concentrer toute son attention sur le malade qui était alité non loin. La rouquine sortit en trombe pour chercher sa sacoche qui était restée attachée sur son étalon, puis revint tout aussi vite. Son patient peinait à retenir des petites plaintes de douleur, ce qui ne l'empêchait visiblement de pester contre la blancheur de sa chemise. De très bon goût de sa part, vraiment... Mais altruistement pathétique.

« Ma chemise s'en remettra, c'est gentil. À moins peut-être que vous préfériez refuser mes antalgiques et agoniser pendant des heures. »

C'était une question rhétorique évidemment, mais cela c'était une dénotation fugace de son fort caractère, ou sale caractère, ce qui revient ici à la même chose. En un coup d’œil elle repéra les plus grosses blessures, ce qui n'était pas bien difficile étant donnée la gravité de ces dernières. Des entailles irrégulières et profondes sillonnaient sa peau glabre et pleine de cicatrices, qui encore rougie par les inflammations, semblait toujours à vif. S'accaparant d'un vieux tabouret de bois qui traînait là, Irina prit place à côté de lui et entreprit de tâter son corps de ses mains froides, après s'être débarrassée de ses gants de cuir. D'un toucher calme et méthodique, elle prit son pouls et inspecta son torse dans un rituel qui transpirait des gestes répétés des milliers de fois. S'il avait un doute sur son identité jusque là, ses habitudes criaient à elles seules la nature de son métier. Un médecin, et pas n'importe lequel qui plus est. La rouquine fouilla dans sa sacoche et en sortit le matériel d'urgence qu'elle trimbalait toujours avec elle au cas où. Un mortier et son pilon, diverses fioles colorées, de nombreuses boites métalliques à onguents, et une pochette en cuir qui gardait ses outils chirurgicaux, entre autres choses. Bon certes cela ne valait pas ce qu'on pouvait trouver dans un milieu hospitalier, mais c'était un bon début. Inspectant les plaies, elle vit que la plus grande partie d'entre elles n'était pas encore nettoyées. Elle soupira. Ils n'avaient vraiment pas fait d'efforts pour soulager le pauvre homme. Dodelinant de la tête, elle prépara une bassine d'eau propre et du linge, avant de s'asseoir à nouveau et préparer une fiole au liquide transparent, qu'elle secouait vigoureusement. Toutefois la plainte du Yorkas eut le don de la faire rire. Une réflexion spontanée franchit ses lèvres avant même qu'elle ne s'en rende compte.

« Sans déconner ? Je m'en serais pas doutée, vue la tête que vous tirez. »

Oui c'était moqueur, mesquin et méchant, mais en même temps à quoi s'attendait-il ? Elle était médecin, pas sainte. S'il espérait qu'elle le soignerait et qu'en plus du reste elle joue les gentilles dames effarouchées par un juron, il avait tiré le mauvais numéro. Retroussant ses manches, Irina laissait involontairement voir le bracelet d'obsidienne qui ornait son biceps, tout comme Exanimis, la bague d'argent monté d'un Onyx qui ornait son annulaire. Bien entendu elle ne tarda pas à remarquer le regard curieux que lui lançait l'étranger, bien qu'elle ait du mal à identifier ses intentions. Peut-être était-ce de l'envie, ou bien de la cupidité peut-être ? Enfin il n'était pas vraiment en état d'essayer de les lui subtiliser, car il ne pourrait aller bien loin. De plus elle n'hésiterait pas une seconde à lui couper les précieuses s'il se laissait aller à une telle stupidité.

« Vous êtes plus inquiet pour mes biens que pour votre propre vie. J'avoue que je ne sais pas si je dois vous congratuler pour votre esprit galant, ou vous plaindre d'une telle idiotie. Sinon quand je vous aurai sauvé vous allez aussi vous excuser de continuer de respirer ? »

Irina leva les yeux au ciel, tandis que d'une main experte elle lui injectait une solution à base de venin de mamba noir dans le bras. L'effet devrait être foudroyant et presque instantané. Dans les dix minutes il ne sentirait plus aucune douleur, même s'il risquait d'être pris de fourmillements, d'euphorie et éventuellement de quelques hallucinations. C'était une drogue puissante qu'Irina n'utilisait que rarement à cause des effets secondaires. Ceci dit comme son patient était incapable de bouger cela ne devrait pas être trop problématique de le garder sous contrôle. Dans le pire des cas elle pouvait toujours l'assommer ou le faire dormir grâce aux médicaments.
D'un autre côté le soulager n'était que le tout début de l'intervention, car il y avait encore beaucoup à faire. Entre les plaies à nettoyer et désinfecter, et surtout le maintient de ses constantes, cela n'allait pas être aisé. Le garder conscient était un impératif, ce pourquoi elle avait choisi des méthodes aussi radicales. Oh et peut-être aussi parce qu'elle ne mourrait pas d'envie de l'entendre geindre toutes les trois secondes. Quelques maux de tête en moins, ce n'était pas de refus. Se penchant sur le jeune homme, elle tâta ses flancs et fronça les sourcils. Il était sacrément amoché.

« Votre respiration se fera de plus en plus facile, du moins le temps que je puisse m'occuper des côtes qui sont certainement brisées. Je devrais pouvoir y pallier par la magie, mais on va se concentrer sur une chose à la fois. Bon en attendant distrayez moi maintenant que vous pouvez parler sans douleur.  C'est quoi votre nom, et comment vous êtes-vous fait ça ? »
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MessageSujet: Re: Victime de sa Propre Générosité   Victime de sa Propre Générosité Icon_minitimeVen 4 Juil - 14:26

Plusieurs fois victime de divers poisons, Javi aurait pu se vanter d'être plus résistant que la moyenne à leurs effets, seulement chaque poison est différent et il avait perdu trop de sang par les griffures déchirantes de son buste pour pouvoir faire face à ce produit de toute façon.

Ainsi les effets furent quasi-immédiats : il sentait son corps graduellement engourdit, comme plongé dans une nappe de boue.
Il n'aimait pas être impotent de la sorte : son dos brûlé l'aurait lancé si il avait voulu faire le moindre mouvement et la drogue qu'elle venait de lui injecter figeait bien trop sa volonté pour qu'il puisse commander ses membres.
Voir ses mains figées et sentir sa queue flasque, c'était toujours désagréable, n'est-ce pas.

Son regard vaguement troublé continuait pourtant de se porter sur les bijoux :

«Bien sûr que je m'inquiète pour vos affaires, c'est plutôt clair que vos tenues sont pas de simples frusques, si on y rajoute la qualité de vos bijoux -rien qu'au marché noir-... c'est beaucoup de dépenses pour les faire nettoyer.
Alors qu'à l'inverse ma vie n'a pas tant de valeur que ça, j'ai pu le constater avec précision. Elle servirait tout juste à vous rembourser pour la prestation de vos soins.»


Ce pragmatisme n'était bien entendu pas un comportement naturel pour lui. Seulement, mesurer la rentabilité d'un produit faisait partie de son enfance. On payait seulement des soins quand ils étaient inférieurs au coût d'un corps, chez les esclavagistes. Alors pour Javi c'était encore un réflexe : il aurait été plus rentable de le remplacer pour l'heure.

Les gravures du bracelets lui semblèrent mouvantes depuis l'injection, c'était amusant et attractif. Il observait pendant quelques secondes puis décida de tourner son regard vers le plafond en toile pour échapper à la distraction tout en écoutant ce qu'elle lui demandait.

L'effet apaisant du produit se faisait ressentir, le dégageant de ses pensées monétaires et lui déliant un peu la langue, mais qu'il devienne trop bavard ou que l'intervention arrive au stade plus douloureux des manipulations et elle serait peut-être en effet obligée de l'endormir pour ne plus l'entendre :

«Je suis Javi. Et je me suis rien fait du tout... j'aurais jamais pu atteindre mon dos tout seul. C'est des canidés qui m'ont sauté dessus, je crois que je m'étais pas bien préparé à traverser vos plaines. Je suis pourtant habitué aux fauves d'El Bahari, mais ils sont bien moins bourrins que ces bestiaux, qui m'ont un peu trop submergé. Ça n'arrivera plus.»

Sa dernière remarque avait autant valeur d'excuse que de promesse mais était doublement inutile, juste issue de ce genre de naïveté que pouvaient avoir les Ascans récemment débarqués sur le continent.

Ils étaient pourtant un peuple brave, prudents et conscients des dangers qui les entourent, mais ils étaient toujours habités par cette franchise qui les faisait paraître niais plutôt que débrouillards. Les jeunes surtout, qui manquaient encore un peu trop de sagesse pour pouvoir compenser leur enthousiasme dans les interactions sociales.


Il ne savait pas trop si il devait se montrer rassuré ou intimidé par les compétences de la praticienne. Bien trop affaibli pour savoir reconnaître la réelle valeur de ses talents, Javi en connaissait cependant assez en matière de soins pour voir qu'elle n'était pas qu'une sage femme de passage, ce qui était étrange vu l'aspect de ce dispensaire de fortune. Sans parler du respect évident que lui portaient les gens autour. Ceux dans son champs de vision en tout cas.

Elle était douée, donc il pourrait bien survivre à ces blessures sans quoi elle serait passée à un autre patient plutôt que de perdre son temps. Et pourtant l'espoir n'arrivait pas à apaiser son esprit.

Car partout autour de lui il y avait l'odeur du sang, pas uniquement le sien. Amplifiée par les drogues : l'angoisse poussait les odeurs à ses narines, tirait les gémissements de douleur à ses oreilles et une fois de plus il porta le regard sur ses membres immobilisés, incapable de résister.

Prisonnier d'une salle pleine de patients, entre les mains d'une chirurgienne talentueuse et sophistiquée, il avait déjà connu ça ; les vieilles cicatrices de ses flancs en témoignaient. Et ce n'était pas pour le rassurer.
Les hallucinations du produits n'étaient pas encore assez fortes pour lui embrouiller l'esprit, il savait où il était actuellement : loin devant son passé. Et pourtant lorsqu'il tourna son regard vers elle, c'était avec une moue déformée et le regard résigné qu'il la regarda. Car les traits sérieux de la rouquine parurent bien trop semblables à ceux de son ex-tortionnaire, concentrée comme elle pouvait l'être par sa tâche.

«Je pourrai partir si vous me soignez ? Si je survis, vous allez pas me garder ici, sur cette table, hein ?»

Blessé comme il l'était, c'est bien sûr de la mort dont il avait le plus peur, de disparaître sans avoir terminé son voyage.
Mais à présent qu'il se retrouvait dans ce nouveau lieu si atrocement familier, entre les mains de quelqu'un, survivre commençait à lui sembler bien plus terrifiant.
Car il pourrait bien se retrouver à nouveau victime de la "générosité" de quelqu'un.

Il commençait déjà à psalmodier à l'adresse de Soulen, prêt à lui demander de le tirer dans les profondeurs plutôt que de l'oublier sur terre, à nouveau prisonnier.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Victime de sa Propre Générosité   Victime de sa Propre Générosité Icon_minitimeVen 11 Juil - 3:01

Irina était concentrée sur l'observation des réactions de son patient, qu'elle étudiait du coin de l’œil avec une certaine méfiance. En réalité elle avait du mal à comprendre comment il pouvait se focaliser sur des choses aussi futiles que des bijoux à un moment pareil. Peut-être possédait-il une sensibilité dont elle était dépourvue, ou peut-être simplement leurs points de vue divergeaient-ils trop pour que cela ait du sens pour elle. Dans tous les cas cette attitude absurde ne manquait pas de la surprendre. C'était juste débile, tout simplement. Elle aussi avait passé une bonne partie de sa vie sans moyens, s'en sortant à l'arraché selon le bon vouloir de la chance. Cependant son intérêt pour les objets de valeur n'avait aucun rapport avec leur bonne facture ou bien leur beauté, ça c'est sûr. À l'époque la seule chose qui lui importait c'était de mettre la main sur des biens à forte valeur marchande, soit des assurances de manger à sa faim pendant un long moment. Ses préoccupations et ses besoins étaient alors bien simplistes et agréablement égoïstes. Irina grimaça légèrement en y repensant, se remettant à travailler. En attendant que Javi donne les premiers signes que le poison faisait effet, elle entreprit de trier quelques herbes à l'odeur marquée, et d'écraser des graines dans le pilon qu'elle avait fini par déposer non loin.

« Selon votre logique -on ne peut plus superficielle soit dit en passant- si j'ai de quoi me payer de telles 'frusques', alors j'ai aussi de quoi nettoyer mes bijoux et mes affaires. »

Son ton se fit acide bien malgré elle, peut-être parce que l'idée d'être comparée à une noble lui déplaisait fortement. Oui, on peut même dire que ça lui était insupportable. Elle n'était pas noble ni aristocrate et ne le serait jamais. D'ailleurs s'il était si prompt à juger d'après les apparences, il ferait d'aiguiser son sens de l'observation. Son pantalon était certes de relative bonne facture mais il était clairement usé et destiné à être porté pour son confort et son pragmatisme plutôt que l'esthétisme. Il n'y avait là rien d'exceptionnel, et s'il pensait le contraire, c'est sûrement qu'il n'avait pas fréquenté suffisamment de dames guindées de la haute société. À côté d'elles, Irina n'était qu'une paysanne sachant faire preuve d'un minimum de goût... Ce qui lui allait très bien. La seule chose qui pourrait potentiellement trahir un rang élevé, c'était son matériel de chirurgie, d'un joli métal argenté presque blanc. La housse de cuir gardait en son sein des outils médicaux finement ouvragés et assortis, bien que leur style ne soit manifestement pas Terran. C'était à la fois simple et sophistiqué, du matériel médical venu de loin... Un cadeau Sylphide.
Continuant de préparer une pommade qui servirait à aider à la cicatrisation, la rouquine haussa les épaules d'une mine indifférente. Vraiment, la mentalité de cet homme la dépassait. S'il se souciait à ce point de l'argent, il devrait réfléchir à la meilleure façon de guérir rapidement afin de décamper dès qu'il serait en mesure de se tenir sur ses jambes. Mais au lieu de ça, il confessait un crime qu'il n'avait pas encore commis, attirant son attention sur ses possibles mauvaises intentions futures. Dodelinant tristement de la tête, Irina se demandait si c'était une bonne idée de lui porter secours. Après tout il semblait si désireux de mourir dans son coin, que c'était sans doute inutile de perdre son temps. Il avait « Victime » inscrit au fer rouge sur son front, et contre ça elle ne pouvait rien. Ce Yorka finirait forcément par se faire pigeonner par le premier truand du coin, ou alors il serait repéré par un petit groupe de jeunes avides de quelques dias pour payer leurs beuveries. Enfin... ces derniers risquaient d'être déçus en voyant qu'il n'avait pas grand chose sur lui.

« Ne soyez pas stupide. Si je cherchais à faire fortune, cela fait longtemps que j'aurais changé de métier. »

Avec une simplicité déconcertante, Irina balaya ses conjectures insignifiantes. Non, décidément médecin ce n'était pas vraiment le plus intéressant pour se bâtir un empire, et à vrai dire si elle avait réussi dans la vie, ce n'était pas grâce à ça. C'était son sens pointu des affaires qui l'avait poussée à investir dans plusieurs commerces florissants dans plusieurs villes. C'était sa rigueur qui lui avait fait mener une vie frugale et sans fantaisie afin de pouvoir épargner pour ses vieux jours. Bien entendu être un génie dans son domaine lui avait également offert de nombreuses faveurs de personnes influentes, mais c'était un cas spécial qui n'avait pas de rapport avec sa carrière à proprement parler. Rajoutons aussi qu'elle avait toujours fait en sorte d'être au courant des affaires les plus juteuses même si elles ne pourraient être rendues officielles sans lui valoir des soucis avec la justice, et vous aurez sans doute un meilleur aperçu de ce qui lui avait permis d'arriver aussi haut. Écrasant des feuilles d'un joli rouge cendré qui exhalaient un parfum fruité, Irina dévisageait Javi avec scepticisme.

« En bref vous avez voulu jouer les braves et vous avez sous-estimé la faune locale. Merveilleux. J'ignorais que les tentatives de suicide étaient considérées comme distrayantes, mais bon après tout il paraît qu'il faut de tout pour faire un monde. »

Cette innocence dont il faisait preuve, Irina ne concevait pas ça autrement que comme étant de la niaiserie ou de la stupidité pure et simple. Et inutile de dire à quel point elle abhorrait ça. L'ignorance était selon elle le plus grand mal du monde... Surtout quand la personne ignorante ne faisait aucun effort pour apprendre. Enfin... peut-être qu'il était encore récupérable. Selon le dire populaire, l'espoir faisait vivre ; alors autant s'y accrocher, faute de mieux. S'approchant pour l'aider à se relever un tantinet, ce qui lui permettrait de mieux respirer, Irina ne manqua pas de voir les nombreuses cicatrices étranges qui sillonnaient sa peau. Cette dernière était sale et poisseuse de sang par endroits, toutefois il n'y avait pas de doutes possibles. Ces traces étaient trop régulières et méthodiques pour être le fruit du hasard. Soit ce type avait une fâcheuse tendance à s'entailler pour le plaisir, soit il avait été le jouet de quelqu'un qui était sacrément doué pour le maintenir en vie malgré tout. Sourcils froncés, Irina ne dit mot à ce sujet et profita du fait qu'il soit distrait pour continuer de travailler sans éveiller de soupçons.
Les traces étaient parfaitement symétriques du côté gauche et droit, ce qui en soi ne présageait rien de bon. Elle n'avait pas encore inspecté les callosités de ses mains, mais il était peu probable qu'il soit ambidextre... Surtout que des incisions d'une telle minutie requéraient une grande précision. Même elle qui était médecin depuis presque vingt ans ne possédait sans doute pas une telle dextérité dans la main gauche. Bon elle savait se battre des deux mains, mais de là à pouvoir opérer sans la main dominante, il y avait de la marge. Absorbée par cet examen visuel, elle en avait momentanément oublié sa préparation. Frustrée de ne pas avoir les réponses qu'elle souhaitait par ses propres moyens, elle avait une moue pensive mais détendue. Sursautant à moitié à la question -d'une idiotie sans pareille- qui lui fut posée, Irina mit du temps avant d'assimiler. Les mots semblaient s'entrechoquer sans avoir plus de sens, à tel point qu'elle mit plusieurs secondes avant de réagir.

« Bah oui vous pourrez partir. Que vouliez-vous que je fasse, si vous n'avez pas d'argent ? Que je vous bouffe ? Que je fasse de vous mon animal de compagnie, jusqu'à ce que vous ayez fini de rembourser un honoraire fictif ? Tsss. Ridicule. » Abasourdie, elle se leva brusquement en sifflant un « Non mais sans déconner... » Entre plusieurs jurons qui n'avaient rien de fleuri et qui lui feraient sûrement reconsidérer sa position de femme de haute naissance. Agacée que Javi continue de la dévisager comme si elle risquait de lui sauter dessus pour l'étriper, elle ragea entre dents en sa direction. « Ma mère était une catin sans le sou et je n'ai jamais connu ou su qui était mon père... Je suis sûrement plus roturière que vous, alors cessez de me regarder comme si vous m'insultiez à force de respirer dans la même pièce. C'est ça, plus que tout le reste, qui me donne envie de vomir. »

Posant un peu trop fort son pilon, elle s'approcha de Javi et le fit s'asseoir malgré ses faibles protestations. Elle devait lui remettre les côtes en place, alors autant ne pas perdre de temps. Écartant rapidement sa natte par dessus son épaule, elle passa dans le dos du Yorka et tâta ses flancs pour repérer les côtes cassées qui avaient été déplacées. En repérant seulement deux sur le côté droit, elle enlaça le torse masculin afin d'en faire le tour et de se positionner correctement. Ensuite, peut être aussi parce qu'elle ne se sentait pas la patience de prendre des pincettes, elle lui murmura sèchement, n'attendant pas vraiment qu'il s'exécute. « Prenez une grande inspiration et ne la relâchez pas. » Crac. Une légère rotation d'angle et un craquement presque sinistre suffirent à remettre les os en place, bien qu'il ait probablement quand même senti la douleur qui en découlait malgré les effets du poison qui finirait rapidement par reprendre le dessus. Ses prunelles de jade se posèrent sur le visage simiesque avant qu'elle ne le relâche à nouveau. Il y avait bien une étincelle de satisfaction au fond de ses yeux, mais ça n'avait rien à voir avec le désir malsain de faire souffrir. C'était bien plus profond et plus complexe que ça, même si ça y ressemblait à s'y méprendre...
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