Sirion, l'ombre du coeur [ Lhurgoyf, cavalier de Sharna]

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 Sirion, l'ombre du coeur [ Lhurgoyf, cavalier de Sharna]

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Anonymous Invité
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MessageSujet: Sirion, l'ombre du coeur [ Lhurgoyf, cavalier de Sharna]   Sirion, l'ombre du coeur [ Lhurgoyf, cavalier de Sharna] Icon_minitimeDim 11 Juil - 21:01


PRESENTATION
L'OMBRE DU COEUR



    NOM: Sirion
    PRÉNOM: Roxas Camille
    SURNOM: On m'appelle Sirion, juste Sirion, plus personne ne m'appelle autrement à vraie dire.

    SEXE: Masculin
    AGE: Inconnu, il ne le sait lui même, physiquement, on ne lui donne pas plus de la vingtaine, mais son visage semble figé dans le temps, alors qui sait combien de temps il a erré.
    PEUPLE: Lhurgoyf

    CASTE: Les cavaliers de Sharna
    MÉTIER: Assassin, Espion et Chercheur de catalyseur.

    ARMES PRINCIPALES:

    Dearly Beloved : Une lame très fine mais également très longue, forgée dans un cristal très ancien ayant servit, d'aprés le mythe, de catalyseur à une civilisation aujourd'hui disparut. D'une couleur changeante selon l'élément prédominant (s'il neige ou si au contraire, il y a une sécheresse et un soleil au zénith) elle varie du bleu océanique au rouge flamboyant. Son manche est d'un métal rare qui ne subit aucun changement de température contrairement à la lame; en effet, celle-ci absorbe la température, ce qui est, vous l'avouerez totalement inutile, et pourtant. Le manche dévoile d'étranges billes de cristal blanc en une ligne parfaitement verticale. Parfaitement aiguisée, elle fut la première arme de Sirion et sera probablement sa dernière. A première vue incassable, elle permet à Sirion un combat au corps à corps sans pour autant un rapprochement qui l'exposerait à un coups fatal. Le cristal qui constitue la lame de Dearly Beloved est mystérieuse, elle semble réagir à la colère et à la peine de Sirion, comme un amplificateur. L'épée et son usage demande à Sirion une concentration sans faille, la longueur de la lame étant vraiment très importante, il est assez facile d'en perdre l'équilibre ou de mal calculer ses coups, ou encore la manipuler avec une réelle aisance. Cette épée a une grande valeur à ses yeux et il semblerait que la lame ait gardé en son éclat, le dernier souvenir de ses victimes, passant comme des doses mortelles d'un poison additif dans l'esprit de Sirion, lui permettant de n'oublier, la moindre âme, fauché par sa faute.

    AUTRES POSSESSIONS:

    Promesse égarée : Promesse égarée est une chaîne d'un acier bleu orné d'un cristal turquoise s'apparentant à un coeur un peu déformé. Un précieux cadeau que lui aurait confié Jézabel il y a très longtemps. Personne ne croit en la capacité magique d'un tel objet, pourtant Sirion semble y croire comme il respire, comme si le cristal était un lien que nul ne pourrait briser entre les coeurs des deux Lhurgoyfs. Oui, Sirion semble ressentir, comme une propriété magique protectrice, ça n'est peut être que son imagination, que sa foi envers elle, sa foi envers la folie, et pourtant.. quand il serre contre sa poitrine le joyaux, il a l'impression de sentir son coeur battre, son coeur à elle.

    Dague de Sharna : Cette dague n'est autre que l'unique signe distinctif que porte Sirion envers l'organisation et les cavaliers de Sharna. En mission pour la guilde, Sirion a pour ordre de ne tuer ses victimes qu'avec la dague, celle-ci laissant à la victime une empreinte prenant les traits du symbole du dieu Sharna, encré dans la peau à l'endroit du coups fatal. Ce tatouage étant pour le mort, indélébile, il est la marque du mal, la preuve que les ténèbres ont frappé.

    Armure et casque des cavaliers de Sharna : L'armure et le casque sont l'uniforme type des cavaliers de la caste, l'image de celle-ci apeurant des peuples entiers. Sirion aurait détruit l'armure et le casque qu'on lui aurait confié à l'origine, à son entrée dans l'organisation, préférant l'ancien armure de son ancien mentor, Gabriel. Sirion tient énormément à porter cette armure lors de grandes batailles, témoignant d'un respect et d'une fidélité éternel envers son maître d'arme et ami, malgré les différences et le ravin creusé.

    DON:

    Transformation monstrueuse : Sirion a l'étrange particularité, comparé aux siens, de ne pas prendre des traits proprement monstrueux. La cause en reste inconnu, peut être est-ce due à ses traits naturellement angéliques, mais lors d'une transformation, Sirion prend les traits d'un ange déchu aux ailes d'ébènes, le regard sanglant et les courbes de son visages se marquant de diverses cicatrices tout aussi noires. Ses cicatrices longent tout son corps qui émane de légères brumes noires constantes et envahissantes, autour de lui, comme un aura démoniaque. L'ombre qui naît dans la lumière n'a jamais aussi bien trouvé sa place en les entrailles de Sirion.

    POUVOIRS:

    Perle des ténèbres : Sirion a l'étonnante faculté de maîtriser l'ombre du coeur. Il se nourrit du mal, de la tristesse et de la peine humaine, que ce soit la sienne ou celle d'autrui pour concentrer l'énergie maléfique. En un lieu, les ombres sont ses alliés, il se dissimule en elles et attaque au moment le plus opportun. Il se protége et permet même de passer rapidement à l'offensif en changeant radicalement de stratégie, optant pour une attaque camouflée des ténèbres, propulsant l'ennemi ou au contraire, le lasserant dans ses souffrances inavouées.

    Fissure : Fissure fut le tout premier pouvoir de Sirion et celui qu'il maîtrise le mieux des trois capacités qu'il détient. Celui-ci lui permet simplement de stopper le temps durant un combat, attention cela ne touche en aucun cas l'adversaire et celui-ci ne peut jamais être influencé par le pouvoir fissure. Seul la scène de combat, les intervenants autour ou encore tout autre élément climatique se retrouve bloqué par une brèche qui arrête les aiguilles du temps. Fissure est un pouvoir dévorant, que l'on dit consumant, il confère à Sirion une souffrance psychologique intense qui est, pour lui, un booster de rage et de force, sa motivation étant la douleur. D'abord discret, Fissure témoigne de sa présence même quand il n'est pas utilisé puisqu'il est relié à Dearly Beloved, l'épée de Sirion : Quand Sirion fait appel à elle, c'est comme si l'orage se levait dans un ciel en accalmie, comme si les éléments se déchaînaient doucement, on aurait souvent vue parfois diverses petits objets aux alentours se mettre à léviter comme... par magie.

    Soleil d'ébène : Soleil d'ébène est à vraie dire son seul pouvoir proprement offensif. Sirion n'a découvert ce pouvoir que depuis très récemment et il n'est pas rare de voir ses effets immaîtrisables. Ses conséquences inattendus ont poussé Sirion à n'en faire un usage que très occasionnel, seulement lors d'une grande rage, dans un combat capital de haute importance, pour apeurer plusieurs ennemis en général, comme une force qui serait l'avatar de ce qu'il représente dans le chaos et les ténèbres. En soit, Sirion serait capable de créer des chimères d'un feu noir dont il en serait le maître. La chaleur dégageait serait celle qui rappellerait le soleil, mais la colère amène à penser qu'il ne s'agit que l'ombre de celui-ci. Soleil d'ébène ne fonctionne que si Fissure et Perle des ténèbres fusionnent et à vraie dire, la déferlante de ce pouvoir est de tel qu'il cause des dommages irréparable dans l'esprit de Sirion, des dommages qu'il ne mesure pas encore, cela étant encore trop nouveau pour lui mais d'après la légende, jouer avec le feu fissurait doucement son âme. Car oui, il n'est pas le premier à hériter d'un tel don, même si aujourd'hui plus personne n'est encore là pour en parler.

    SPÉCIALITÉS:

    ► Excellence spécifique en arme (capacité de maîtriser à la perfection une arme précise : Dearly Beloved)
    ► Manipulation (capacité à manipuler autrui et obtenir des informations)

    PHYSIQUE:

    Sirion est un homme dont la corpulence est indéniablement de taille à lutter contre les titans, sculpté dans la roche, il prend pourtant les traits d'un tronc fin sans en être chétif. Bien qu'il eu très longtemps de longs cheveux d'un blanc-neige, il les coupa aprés la disparition de Jézabel. On ne sue si la faute était à l'addiction des ténèbres, mais la belle chevelure idyllique s'est retrouvée souillée d'un noir envahissant qui font comme un entremêlement de deux paradoxes, comme une tempête entre la pureté et la noirceur de son âme. Il pourrait avoir volé les traits de son visage à un ange, ou en être un, banni du ciel, tellement ses courbes, de son visage à son corps émanent d'une douceur bien mystérieuse, comme, trompeuse. Sa peau est la majeur partie de sa chevelure sont totalement dépigmenté et pourtant, les iris de Sirion sont océaniques, toute âme imprudente s'y noierait sans y prendre garde, et le contraste de la profondeur face à la pâleur de l'homme est un spectacle que l'on trouve aussi magnifique qu'effrayant. Son air est froid, sans émotion, ses traits ne communiquent le moindre sentiment, il n'y a que son regard qui témoigne, de façon à ne pouvoir le traduire, d'un souvenir qui semble l'animer. Sous sa forme humaine, les cicatrices se font plutôt rares, il n'y demeure que celle au niveau non loin du coeur, faite par la faux de Jézabel lors de leur dernier combat avant sa disparition. Comme si cette blessure était la seule que le corps de Sirion semble rejeter, comme impossible à soigner. Sous sa forme monstrueuse, des dizaines de cicatrices et autres balafres ressortent de toute part, témoignant d'une pureté souillée. En soit, l'on trouve sur le corps de Sirion plusieurs tatouages : tout d'abord sur son avant bras, est écrit une phrase en un ancien langage elfique perdu dont la traduction est un secret bien gardé par l'homme; deuxièmement sur la face droite de ses abdominaux est dessiné un phoenix, encré en sa peau et ce malgré les transformations monstrueuses ou les blessures de guerre. Il est le seul cavalier de Sharna à ne respecter aucune règle au niveau de l'uniforme. Vous ne le trouverez qu'assez rarement en armure comparé à ses confrères du chaos, et ce même lors de réunions plus qu'officielles. On ne compte plus les fois où s'est fait réprimandé pour cela par Démégor mais il semblerait que même les diverses punitions au manquement à l'uniforme ne le fasse changer d'avis, Sirion tient à ne pas rentrer dans le rang. Son armure est celle de son ancien maître et ami, celui qui lui a tout appris, Gabriel. Aprés le départ inéxplicable de son mentor, il décida pour lui lui rendre honneur, à chaque bataille, de porter son amure, comme une preuve de fidélité éternelle.

    PERSONNALITÉ:

    Sirion est un homme qui cultive le mystére et l'ambiguïté plus que tout autre chose. Il fait partie de ceux qui ne peuvent être classé et que l'on ne peut discener, il n'aimerait d'ailleurs pas que cela arrive. Il est certain qu'il en a vue des choses en ces quelques siécles, sa force et ses qualités de guerrier ne sont plus à prouver, bien qu'il est encore assez jeune pour sa Caste. Manipulateur, il ne vit que par interêt, toujours en recherche constant d'un bonheur qu'il trouve aussi bien dans les ténébres que dans la lumiére. Il fait partie de ceux qui ont une moral qui leur est propre et il démontre facilement la proximité entre bien et mal, vous voncainquant qu'il n'y a pas moins de mal chez Dieu que de bien chez le Diable. Oui, Sirion sait convaincre son publique de ce qui doit être, il n'est pas tellement du genre à abandonner, à vraie dire, il ne rennonce jamais. Sa perseverance et sa volonté d'atteindre ses rêves animent tous ses combats, il ne supporte pas de ne pas avoir le dernier mot mais aime pourtant qu'on lui tienne tête. Il est capable des plus beaux discours comme des plus cruels acts, la mort n'est pour lui pas une finalité, et la vie est à ses yeux une notion bien mystérieuse dont la définition est aussi obscurs qu'elle n'a pas être clarifié, pour le bien de tous. On le dit addict de l'art de la stratégie et la maitrise des complots. Il refuse l'échec et répugne la simple idée de daiblir face à l'ennemi, il est maître dans l'art de la manipulation, et trouvera toujours votre point faible avant de vous achever par les armes. Quand un but est fixé, rien ne peut empêcher son succés, même la mort ne saurait l'arrêter. Amoureux des belles choses, il passe son temps libre dans de grands espaces inexplorés et pestés par la masse humaine. Il aime apprendre et découvrire de nouvelles choses, curieux de tout, il ne garde jamais comme aquit tout ce qu'il sait, capable de comprendre que tout doit toujours être remit en question, à chaque instant. Il n'aime pas vraiment la stabilité, et sa vie ne sera jamais paisble ou posé, toujours à la recherche de nouvelles aventures, il pousserait le destin à jouer à en sa dévaveur si l'ennui commencerait à l'habiter un peu trop longtemps. Le bonheur dont il rêve n'est pas forcément synonyme de lumiére, et le bagage culturel qu'il porte par son passé influence ses choix. Malin, il sait tirer parti des causes exterieurs et supérieurs, et ne se laisse jamais surprendre. Le hasard est l'événement soudain est pour lui une source de jeu mais ne vient jamais contrecarer ses plans, ayant toujours le soucis, et du détail, et de la perfection. Il aime que les choses soient bien faites et qu'elles soient effiscientes, pour un tirer un profit maximum. Il déteste décevoir et tente l'impossible pour qu'une telle chose jamais n'arrive jamais à l'égart des personnes dont il éprouve du respect. Je dis bien respect, et non pas amour, puisqu'il est évident que Sirion n'aime pas. Il n'est pas homme à aimer, personne d'ailleurs, s'attacher est pour lui la pire des faiblesses. Et pourtant.. N'est-il pas homme à aimer l'imprévu pour pimenter le jeu ? La réputation de Sirion veut qu'il soit le seul adepte de Sharna à être habité par la pitié envers une humanité crétine et naïve à souhait. Quand Sirion combat, il dispute une bataille aussi bien physique, que psycologique; il aime connaitre son adversaire personellement, le comprendre, et selon le cas, que ce soit fait avant de l'achever. Bonté ou cruauté ? Que se cache-t-il en Sirion... Bien des questions... Mais à cela, je répondrai qu'il y a en lui, deux coeurs qui battent, l'un respirant le mal et l'autre..
    Sirion ne vit pas, évidemment, d'amour et d'eau fraiche. S'il déteste aimer, il n'est pas contre le desir charnel, soyons honnêtes. Il est un homme délicat, aimant, aussi violent au combat que doux en charmante compagnie. S'il aime les belles choses, c'est parsqu'il est naturellement doté d'une douceur qui régit ses mouvements, sa démarche, jusqu'à sa voix. Il ne s'énèrve que trés rarement.. jamais en fait, les fois où cela arrivera peuvent se compter sur les doigts d'une main d'un mancho. Il prône la torture psycologique avant celle dite proprement physique. Des rumeurs disent qu'il joue aux échecs, plutôt bien même, il n'en reste pas moin novice. Il aime l'art et la musique, l'ivresse des boisons et les dérives des charmes féminins. Les frontiéres et limites ne sont plus en son esprit, il accomplit toujours la mission qu'on lui aura donné même si il est homme à ne jamais écouter ce qu'on lui dit. Il déteste, en effet, faire et être comme tout le monde, penser comme tout le monde, réagir comme tout le monde. Etre tout le monde lui faire peur... Le monde lui fait peur, il se rassure en se disant que celui-ci n'est pas comme lui. Lui apprend de ses erreurs, lui a le sens du respect.


Dernière édition par Roxas Camille Sirion le Mer 18 Aoû - 23:21, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Sirion, l'ombre du coeur [ Lhurgoyf, cavalier de Sharna]   Sirion, l'ombre du coeur [ Lhurgoyf, cavalier de Sharna] Icon_minitimeLun 12 Juil - 23:12

    HISTOIRE:

    Sirion, l'ombre du coeur [ Lhurgoyf, cavalier de Sharna] White_10
    --------------------------------

    Et si nos souvenirs étaient de cendre, m'aimerais-tu pour le mal et par le mal ? Si je plongeai le monde dans des horizons si tristes qu'il serait à sa toute fin, m'aimeras-tu mon amour, aimerais-tu le mal ? Est-il impossible que le démon puisse être fou de l'ange ? Ce qui te fait fait peur, mon ange, c'est ce mal que tu portes dans tes entrailles, ce mal qui me plaît, qui passionne mon désir pour toi, ce qui te fait peur, c'est qu'un jour tu puisses être enfin toi.

    --------------------------------

    I. The Twilight.

    Le début.. Le déclin.. Je ne sais si je suis née de poussières, ce qui est sûre, c'est que je ne retournerai jamais poussière. Je m'appelle Roxas... Roxas Camille Sirion. Je suis de la race maudite, le visage ravissant et lumineux qui cache l'ombre et les ténèbres, une monstruosité démoniaque... Puisqu'après tout, je ne suis que ça, un vulgaire démon dont l'apparence appâte la mouche, avant que l' araignée ne la dévore, de son corps à ses rêves, qu'il n'en reste plus qu'une bride d'âme, incapable de rejoindre le Paradis, je maudis ainsi à mon tour mon entourage, contre ma volonté parfois, victime de ma nature, à maudire le monde qui m'a emprisonné.

    Je ne saurai vous dire où je suis née, je n'en ai aucun souvenir, et aucun parent pour me rappeler le scénario. Le tueur de mes géniteurs était un grand homme, fier de sa réussite, et fort dans la poursuite de celle-ci, un chasseur au service des autres, contre ceux qui gênent. Il les assassina de sang froids comme une bête bien qu'il se plaisait à avouer l'exact contraire, il se disait gentleman, il était de ces assassins cruels mais raffinés, attisant la douce mort et tuant avec délicatesse. Il connaissait bien les Lhurgoyfs, l'idée qu'ils puissent exister le répugnait, il était du style à éradiquer "la sale vermine" comme il disait si bien. Oui je semble bien le connaître n'est-ce pas ? C'est parsqu'il fut mon père, adoptif certes, mais mon père. Je ne sue jamais pourquoi il décida de prendre sous son aile la progéniture de la bétail qu'il avait tué sans un doute. Étrangement, je n'ai jamais éprouvé la moindre haine envers lui pour ce qu'il avait fait à mes parents. Adopter un Lhurgoys quand on vomit à la simple prononciation du nom est à vraie dire assez contradictoire, incompréhensible même.. je crois être comme mon père malgré le lien du sang manquant... Certes je n'ai rien contre ma propre race, mais comme lui... Je n'ai rien de logique, j'ai même plutôt tendance à reproduire l'exact contraire de ce qu'il faudrait que je fasse. Il n'avait pas beaucoup d'amour pour moi mais il m'aimait comme un fils, il n'était pas riche mais je n'avais besoin de rien, il m'apprenait à combattre comme un chasseur, sans bavure, sans jamais rater ma cible, et n'avait aucune pitié. Il disait qu'il ne serait pas toujours là, qu'il voulait que je reste fort, qu'il voulait que je le rende fier, que je sois un Lhurgofs était déjà la pire des hontes pour lui, il voulait que j'accomplisse de grandes choses, que je donne au monde un aspect différent, meilleur d'après lui. Non il ne m'a jamais montré le moindre signe d'affection, pourtant.. Il tenait à moi, je n'aurais put rêver d'un meilleur père, aussi fut-il dure avec moi, crétin, aussi était-il ivre de violence et d'amour, aussi me battait-il pour que je comprenne la leçon, je n'aurai put rêver d'un meilleur père, il m'apprit à vivre dans ce monde, et sa mort m'attrista, tué par un Lhurgoyfs, quel idiot... Je n'ai pourtant jamais cherché à me venger, les crimes qu'il avait commis devaient à un moment ou à un autre, se retourner contre lui, c'était chose faite, sa vie se finissait, et la mienne continuait, il m'avait appris à ne pas avoir de peine, je tentai de lui rendre honneur en l'oubliant... Paradoxal n'est ce pas ? Alors oui, je ne pouvais lui rendre meilleur honneur.

    II. A friend

    Mon adolescence ne fut pas tant exaltante, j'étais plutôt seul et tenais à le rester, j'ai découverts mes premiers plaisirs, connu de belles femmes et ouvert mon esprit à tant de choses. Je fuyais tout, je me fuyais moi même, pas que j'étais malheureux, je n'étais juste pas heureux. Mon coeur déjà bien sombre n'avait que noircir un peu plus chaque jour, mon père ne m'avait rien légué... En même temps il ne possédait rien. Je vivais au jour le jour, ma "belle gueule" comme on disait me suffisait pour trouver un peu de nourriture chaque soir. J'aimais la nuit, je me rendais chaque soir au même endroit chic où l'on boit sans retenu, il y avait en ce lieu un immense piano noir en chêne massif, imposant et pourtant d'une finesse propre à un piano que l'on effleure de ses doigts sans jamais forcer la mélodie à venir à nous. Un instrument magnifique que me laissait pianoter le propriétaire, je n'étais pas tant autodidacte mais au fil des soirées il y avait des habitués, de grands pianistes, des hommes et des femmes généreux, m'offrant leur temps à m'apprendre milles et un morceaux, tous gravés dans ma mémoire, comme si chaque pièce incarnait un souvenir différent dans ma mémoire, un souvenir inoubliable.. prenant, au coeur, si l'on avait la chance d'en posséder un, bien entendu.

    Le temps passe assez vite, quand l'on vit pour soit, sans but, sans raison, sans existence. La vie devenait morne, sans intérêt, sans exalte, sans joie, ni peine. Je croyais d'ailleurs qu'une vie aussi paisible ne pouvait apporter que la mort. Quand un soir, vint un jeune homme, aussi jeune que moi je pense, il vint seul, l'air préoccupé, le regard dans le vide, parlant au barman sans vraiment bouger les lèvres, son air étrange me fit penser qu'il fuyait la mort qui l'envahissait, et il m'intriguait. Comme à mon habitude, je jouai au piano mais mon esprit était fixé sur l'homme sans en comprendre les raisons, je ne pouvais plus me concentrer sur rien, je fermai les yeux, persuadé que la fatigue pesait lourdement sur les nerfs mais rien n'y faisait. Mes doigts dansaient de touche en touche quand tout d'un coup, mon auriculaire droit effleura un obstacle inattendu, tournant délicatement ma tête, il s'agissait de l'auriculaire gauche de l'homme qui m'avait rejoint sans que je ne m'aperçoive de rien, l'air assuré et plus animé qu'à son entrée, comme si je l'avais intéressé. Je le regardai sans le rejeter, quelque peu surpris, il n'était pas désagréable d'avoir un peu de compagnie.

    - Savez-vous jouer Dearly Beloved ? me dit-il soudainement, comme assuré que je la connaissais et dont la question sonnait plutôt rhétorique qu'autre chose. Il ne me regardait pas, fixant le piano, je savais pourtant que ces mots m'étaient adressés, et je ne sue d'abord quoi répondre. Je choisis alors de ne pas répondre mais je le dévisageais : son visage était fin et sombre, ses yeux d'un vert magistral mélangeait une flore arborescente à l'écaille d'un serpent fourbe mais appréciable; sa corpulence faisait le double de ma taille chétivement adolescente, et il semblait prendre les traits d'un homme prêt à sourire dés l'instant où j'aurais appuyé sur la première touche. Puisque oui, je connaissais Dearly Beloved, une mélodie qu'on n'oublie pas de si tôt tant elle fait résonner votre âme et fait battre votre coeur. Je jouai les premières notes et fut accompagné du doigté irréprochable de mon nouvel ami inconnu dont le nom n'avait au final que peu d'importance. Nous connaissions tout deux le morceau par coeur, et la synchronisation était belle à entendre, donnant une nouvelle profondeur à une mélodie écoutée tant de fois, mais jamais de cette façon. Je ne voulais pas tellement que le morceau se finisse, il semblait aimer la musique comme je l'aimais, et même si toute chose a une fin, il ne faut jamais oublier qu'elle a eu un début, un début mémorable, le commencement d'une chose ne doit jamais être égaré, je n'oubliai d'ailleurs jamais.

    - Ekzékiel. lançait-il ensuite, tout sourire, tendant sa main vers moi, attendant que j'en fasse de même, bien entendu.

    - Rox... Sirion. Juste Sirion ! je tentai de sourire à mon tour même si l'effort était plus difficile que pour lui, j'empoignai sa main, les présentations étaient faites, il s'appelait Ekzékiel, ça ne serait pas facile à mémoriser mais je m'étais promis de ne pas l'oublier... Ekzékiel.

    - Ma soeur aime beaucoup que je lui fredonne Dearly Beloved.

    - C'est en effet, un très beau morceau, mon préféré devrai-je dire.

    - C'est que vous avez d'excellents goûts monsieur Sirion.

    Nous avons bue à notre rencontre et il est vrai que le courant est tout de suite bien passé. Il n'était pas la première personne que je rencontrai ici mais il semblait plus intéressant que les autres, comme s'il était digne d'intérêt. Ses mots étaient méticuleusement choisis et j'aimais les discours soignés, il savait manier la rhétorique et c'était un réel plaisir de discuter avec lui jusqu'à une heure matinale à n'en être plus raisonnable. Nous nous sommes retrouvés chaque soir au piano bar, cela devenait une plaisante habitude qui animait mes soirées. Nous refaisions le monde d'une façon peu conformiste et aimions rire et boire comme deux bons amis de très longue date. Il ne savait rien de ma vie, moi de même et cela, je pense, mieux ainsi. Certains soirs, il semblait assez malheureux, je n'osai jamais lui demander ce qui n'allait pas, pourtant je crois que c'était la première fois depuis ma naissance que le sort de quelqu'un me préoccupait. Moi, avoir de la pitié ? Vous rigolez.. ça n'est pas parsque ça y ressemble que ça en été. C'était simplement l'énergie qu'il communiquait qui me manquait, et je devais avouer qu'un ami heureux est bien agréable. De temps en temps nous sortions nous balader, nous nous bâtions un peu en tout honneur, parfois je le provoquai volontairement, parfois c'était lui, mais, à croire que nous avions été à la même école, nous avions la même maîtrise de notre arme, même si ma petite épée n'était pas d'un grand luxe.

    - Dis moi Sirion, n'as-tu jamais fait quelque chose contre ta nature ? la question m'interloqua alors...

    - Non, Oui... Enfin je dois avouer ne jamais y avoir réfléchis. Quelque chose cloche Ek' ? Je l'appelai Ek' puisque incapable de prononcer Ekzékiel correctement. Je me permettais ce petit diminutif qui ne semblait pas le déranger, au contraire.

    - Non, Oui... Enfin je dois avouer ne jamais y avoir réfléchis. Je crois qu'il y a toujours eu quelque chose qui cloche chez moi. Suis-je fou ?

    - Sûrement, mais rassure-toi l'ami, ça ne me dérange pas, je dois l'être tout autant ! disai-je tout en riant, je devais avouer qu'Ekzékiel était quelque peu différent ces derniers jours, de nouveau préoccupé comme à notre rencontre, mais ce soir, il semblait différent, comme si quelque chose de grave pesait sur sa conscience et que son esprit le contenait, non sans aucun mal.

    - Me voilà rassuré... riait-il à son tour, l'atmosphère étant plus détendu soudainement.

    - Je crois que je vais te ramener chez toi, tu as due un peu abuser des bonnes choses, tu m'indiques la route quand même hein ?! je le murmurai pour ne pas le brusquer, le sentant divaguer vers le silence, je n'avais plus qu'à me fier à mon instinct mais ne faisait rien, il m'avait parlé d'une fontaine qui l'empêchait de dormir, et il n'y en avait pas beaucoup par ici, le tour serait vite fait.

    III. Lover Heartless

    Nous marchâmes une bonne heure, nos paroles étaient brèves, surtout les siennes, sans logique mais pourtant pas dénuée de sens. Il semblait parler avec le coeur même si je n'y comprenais rien, c'était comme des pièces d'un puzzle : la pièce seule ne veut pas dire grand chose, mais le puzzle entier cache une réalité très profonde. Ekzékiel était un puzzle, un mystère, j'en étais sûrement un pour lui mais difficile de savoir si il était aussi curieux que je l'étais à son égard. Malgré la fumée qui troublait le son de sa voix, il semblait beaucoup parler de sa soeur, elle semblait détenir une place plus que capitale, je l'avais déjà quelque peu remarqué au piano-bar, les seuls sujets reflétant un fait personnel étaient incontournablement tournés vers sa soeur, je ne connaissais pas son nom, mais par ses paroles je pouvais dessiner son portrait, décrire sa bonté, ses vertus par milliers, son frère en était presque, amoureux.

    - Ekzékiel !! entendis-je hurler au loin, comme un cris de soulagement en provenance d'un coin de rue où se tenait une silhouette vraisemblablement féminine. Ekzékiel, enfin te revoilà...
    Je me sentais presque de trop, Ekzékiel ne réagissait plus à grand chose, pourtant la voix de sa soeur l'appelant semblait l'apaiser soudainement, cela m'intriguait vraiment, un lien étrange subsistait entre ces deux personnes et je devais être encore très loin du compte. Vue que l'homme n'était pas en état de disputer le débat, je pris la parole au loin, ne voyant toujours que l'ombre de la demoiselle.

    - Pardonnez moi. dis-je trés délicatement, de ma voix douce. Je me suis permis de vous ramener votre frère, nous avons un peu fêté ce soir, un peu trop j'imagine.

    L'ombre se tût, l'air surpris je pense puis s'avança doucement vers nous. Plus elle allait, plus l'ombre se dissipait, plus elle m'apparaissait, mon regard semblait s'être épris d'une nouvelle fixation, celle de ne pas la lâcher des yeux. Je la voyais bientôt juste devant moi, regardant tantôt son frère, tantôt jetant de timides regards volés en ma direction. En mon esprit, quelque chose semblait... Différent, oui. Je ne sue quoi, mais c'était comme si une sorte de frisson, ou d'étincelle, je ne sais, me traversa des pieds à la tête, chaque atome de mon corps et de mon coeur vibrait, aussi je sue à ce moment que j'en avais peut être un. Et si on aime dire que certains hommes ont un visage d'ange... C'est que personne n'a jamais découvert pareil visage que le sien ? Parmi les anges, était-elle reine, était-elle divinité ? Je remarquai de suite les quelques traits comparables à ceux de son frère. Un mal subsistant et une pureté intouchable, elle avait le charme d'une femme, son regard envoûtant comme une mosaïque constituée de milles et une étoiles flamboyantes, certaines s'éteignant, d'autres brillant de milles feux.. de milles lumières, dans la nuit elle illuminait l'horizon, semblait réchauffer nos coeurs, oui... elle était reine parmi les anges, déesse parmi les fous et muse.. parmi les hommes. La première impression que j'eus d'elle fut saisissante, aussi n'était-elle la première femme que je rencontrerai, aussi pouvait-elle bien être la première à m'être aussi précieuse sans pour autant que je ne sache, ni son nom, ni ce qu'elle était. Non je ne la connaissais pas, mais quelle importance, les apparences ne sont pas toujours trompeuses et si elles l'étaient, alors ça n'en serait que attirant, que plus beau, que plus bon. Si elle était un rêve, alors qu'elle me tue, je ne me réveillerai que pour mourir de plus belle. Oui... Elle incarnait tout ça, rien qu'à elle, et déposer des mots sur sa douceur serait peine perdu, je ne saurai jamais recouvrir d'un vocabulaire assez puissant pour refléter sa réalité, ce qu'elle était aux yeux des hommes, une chimère, en soit. Un bien jolie cauchemar, un poison des merveilles.

    - Que fêtiez-vous tout deux exactement ? disait-elle alors de sa voix étincelante, légèrement cassée, assez sensuelle, je devais l'avouer.

    - La vie. Nous fêtions nos vies en ce modeste lieu, l'acalmie des dieux et la paix de nos âmes, chére demoiselle. Je lui parlai sans lâcher son regard, l'or du monde n'aurait sue faire détourner mes yeux tant iil y avait à voir, assez de merveilles et de joyaux pour tout homme, dont la contemplation me rendait riche.

    - Quelle drôle d'idée que celle-ci..

    - Je ferai peut être mieux de.. rentrer.

    - Bien, alors bonne nuit. Son ton d'un délicat sans égal et une joie étrange qui l'habitait. J'aurais espéré qu'elle me retienne..

    Je déposai son frére sur le rebord de la fontaine, même s'il tenait à peine l'équilibre. Je m'éloignai alors, bête, je ne pouvais tout de même laisser cette rencontre se clôre ainsi. Je m'arrêtai alors, me retournai soudainement, prêt à lui demander son nom quand soudainement, elle me pris de court et dit avant que je ne me lance

    - Jézabel.

    - Nous nous reverrons ?

    - Ca ne tient qu'à vous... Sirion, murmurait-elle loin des oreilles de son frére. Je savais pertinemment qu'il ne tenait qu'à elle, et non ma volonté.. Même si au plus profond de moi, je le savai.. Je la reverrai.



Dernière édition par Roxas Camille Sirion le Jeu 22 Juil - 21:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sirion, l'ombre du coeur [ Lhurgoyf, cavalier de Sharna]   Sirion, l'ombre du coeur [ Lhurgoyf, cavalier de Sharna] Icon_minitimeMer 14 Juil - 20:55

    Sirion, l'ombre du coeur [ Lhurgoyf, cavalier de Sharna] Playin10


    IV. The birth of my Heart.

    La chaleur était infernal, l'avançai, collé à la paroi rocheuse tout aussi brûlante que la lave quelques mètres plus bas. Je tentai, tant bien que mal, de rejoindre l'autre rive sans devenir un grand brûlé de première classe dont la peau partirait en charpie, tant à en faire fuir les trépassés. J'entendais battre le fer non loin, et sans surprise, Ekzékiel terrassait tout ceux qui barrait son chemin, de l'autre côté même du ravin aux chaleurs de l'enfer. Je criai alors

    - Ek' Bon sang, ne fais rien de stupide pour une fois, tu veux ?! Tente de trouver un point d'accès et laisse ces gobelins sans cervelle protéger leur or, nous sommes venu pour autre chose, ne l'oublie pas !

    Il m'avait entendu, me souriait comme à son habitude, pensant me rassurer, il savait ô combien je me faisais du souci pour lui mais bon sang quel tête de mule. Incapable de réfléchir avant d'agir, d'abord il cogne, ensuite il discute. Lui et moi étions deux parfaites antithèses, j'essayai de construire pendant qu'il détruisait, sans relâche, ni repos, il était un guerrier, parfois trop sanguinaire, même pour un sans cœur comme moi. Il n'était attiré que par l'argent, toujours aussi silencieux sur ses motivations, Jézabel m'expliqua tout au contraire que la misère de leur jeunesse avait poussé Ekzékiel à vouloir à tout prix rendre sa sœur riche. Ils avaient, à eux deux, traversé la pire des pauvretés, ce qui avait marqué Ek' au point de vouloir décrocher la lune à sa sœur pour qu'elle puisse s'y sentir plus confortable. Il était évident que c'était un geste honorable mais c'était quelque part mal connaître cette femme... Les richesses du monde ne l'intéressait pas, elle n'était pas du style à amasser la fortune pour le plaisir de se dire de cette bourgeoisie. Elle aimait son frère, elle ne voulait rien d'autre que son plus grand bien, rien de matérialiste dans tout ça, juste de l'amour... Mais lui ne comprenait rien, heureusement, j'étais là pour contenir Ekzékiel dans ses plus grandes rages, il était mon plus grand ami, je l'aimais comme mon propre frère et j'avais promis à Jézabel de veiller sur lui durant nos quêtes... Promesse difficilement tenable lorsque l'on passe, ne serait-ce qu'une heure ou deux avec cette pile électrique qui ne s'arrête jamais, jamais.

    Sur le moment, je le cru hors de danger, mais il semblait qu’une espèce d'ogre avait rejoint la bataille et Ekzékiel, aussi puissant était-il, ne pouvait affronter ça tout seul. Je soupirai doucement, le traitant de crétin à voix basse avant de risquer ma vie dans un acte de pure folie; plantant ma veille épée dans la roche, je m'élançais sur les parois sans aucune solidité, frôlant la mort une bonne paire de fois avant de rejoindre Ekzékiel dans une acrobatie que mon dos se souviendrait demain au réveil.

    - Tu me blâmes sans cesse mais je vais finir par croire que tu t'ennuies sans moi ! me disait-il de son air un peu arrogant, très plaisantin, très plaisant..

    - Ek' tu finiras par me tuer ! C'est quand même pas compliqué de suivre un plan, non ?!

    - C'est toi qui dit ça ? L'homme qui n'écoute personne, ni même son cœur.

    - Tu... Tu... Reste tranquille, courre m'ouvrir le point d'accès, je m'occupe de ceux là.

    - Tu déconnes l'ami ?! Tu me voles mes jouets et tu crois que je vais me taper le sale boulot ? disait-il, le sourire aux lèvres, dans une belle ironie qui me plaisait toujours autant.

    - Tu ne changeras jamais Ek', tu es exaspérant.

    - Allez arrête ton cinéma Sirion, c'est comme ça que tu m'aimes et avoue le, tu n'aimerais pas que je change !

    Il avait raison l'idiot. Je ne sue jamais de quoi il parlait en disant que je n'écoutais pas mon cœur. Parlait-il de Jézabel ? Je ne le saurai jamais... Je n'osai pas lui demander sur le moment et même plus tard. Il n'était pas au courant et s'il l'était, ça ne serait sûrement ainsi qu'il le prendrait. Car oui, cela faisait un an, peut être même deux, ou trois que je rendais de plus en plus visite à Ek’, chez lui, et non plus au piano-bar. Pas que celui-ci ne me plaisait plus, mais si il y avait le beau piano, il n'y avait pas l'envoûtante Jézabel... Et où elle n'était pas, je n'avais aucune raison d'y être. Comment Sirion, l'homme dénué d'un cœur, pouvait-il aimer ? Même moi, je ne saurai vous répondre. C'est comme si elle avait fait naître un cœur en ma poitrine, c'est la seule possibilité... un cœur qui ne battrait que pour elle et qui mourrait si elle mourrait. Mon corps et mon âme semblait vouloir se donner tout entier à Jézabel, cela m'effrayait au plus haut point, mais j'aimais ça. La peur a du bon dans ces moments là, la peur a le don de m'exciter, sans mauvais jeu de mot.. Quoi que. Depuis notre rencontre, je ne sue l'oublier, pour la première fois de ma vie, je me mettais à rêver la nuit, et d'elle qui plus est. Je me sentais plus entier, ce sentiment d'amour m'avait envahis, et pourtant même si je trouvai l'amour en général idiot comme pas permis, celui que Jézabel et moi partagions était différent. Il n'était pas candide ou nié. Il n'était pas sans sens, il n'était pas vint. Il était juste secret, inavouable et inavoué, les moments à deux étaient rares mais elle a avait le don de faire resurgir le Paradis par un baiser volé. Me cacher était un jeu intéressant et Jézabel savait en profiter... pas qu'elle aimait également y jouer, mais elle pouvait reculer le moment où son frère saurait, son frère jaloux, possessif, à en être presque incestueux. Je l'aimais, je ne pouvais lui refuser, elle voulait protéger son frère, je ne voulais perdre ni mon grand ami, ni la femme de mes désirs, alors je me taisais, pour eux deux. Un bien étrange triangle que Jézabel, Ekzékiel et moi formions, n'est ce pas ? Comme quoi, le cœur à son ombre, que l'on embrasse ou repousse, j'ai simplement choisis de l'embrasser.
    _____________

    Nous combattions avec énergie nos ennemis, avec hargne mais complicité, nos coups d'une harmonie sans imperfection, nous ne combattions peut être pas pour la même chose, quelque part pour la même personne, quelle importance au final, si chacun y retrouve son compte.

    - En avant Ek'...
    - C'est la dernière salle ?
    - Oui, évidemment vue le sceau sur la porte...
    - J'espère qu'il y aura beaucoup d'or..
    - Ekzékiel je t'en prie, cesse avec ton obsession délirante. L'or mènera ta perte et tu as déjà le plus beau des joyaux, tu es déjà le plus riche des hommes.
    - Jézabel ? me demandait-il comme étonné que j'évoque sa présence sans prononcer son nom au milieu de notre conversation.
    - Jézabel. Répliquai-je sans montrer la moindre différence dans mon ton. Allez, avançons, nous n'allons quand même pas moisir ici et j'aimerais rentrer avant qu'il fasse nuit.

    Nous marchâmes, discutant de tout et de rien, Ekzékiel racontait encore des bêtises à foison, toujours plus délirantes, son humour était unique et irréprochable. Comme à mon habitude, je restai assez silencieux et riait un peu quand je trouvai son discours amusant, il fallait avouer que je restai bon publique dans ce genre de situation. Après une centaine d'escaliers descendus, nous arrivâmes à la salle suprême des "Loveless", une antique civilisation disparut on ne sue trop pourquoi... Elle fait partie de la mythologie et de nos ancêtres, rien de vraiment important quand on y repense. Nos rires résonnaient encore dans l'enceinte de la pièce quand, soudainement, l'air de Ekzékiel devint d'un glacial à extirper toute joie en mon âme.

    - Un problème Ek' ?

    Il ne répondit pas tout de suite. Il fixait l'immense pièce vide comme l'animal à l'affût de son prédateur. Je voulu lui redemander ce qu'il n'allait pas quand tout d'un coup il me prit par le col et me jeta violemment contre un mur sans que je ne comprenne quoi que ce soit, le choc me mit un peu dans le brouillard mais je pouvais tout de même apercevoir Ekzékiel entrain de combattre un homme vêtu d'une longue robe noir et d'une capuche qui dissimulait son visage. L'étranger voulait sûrement s'attaquer à moi et Ekzékiel, dont le sixième sens n'était plus à prouver, venait encore de me sauver la vie, en dehors du fait qu'il avait pris les devants du combat pour m'éviter tout péril. Je me relevai alors, m'apprêtant à rejoindre le combat. Ekzékiel avait énormément de mal à combattre qu'une équipe est bien plus efficace qu'un soldat en solitaire. Peut être était-ce due au fait que ces derniers temps, les fois où je lui sauvai la mise et d'ailleurs la vie, se comptait à la pelle... Il essayait de rendre un peu la pareille je pense, mais c'était inutile, surtout dangereux. J'aperçus l'inconnu, mystérieux, qui se battait d'une rage et d'une force incroyable, je n'avais jamais vue un style de combat semblable, et Ekzékiel en était aussi déboussolé que moi. Je rejoignais le combat, tendant mon épée en direction de l'homme.

    - Si tu veux t'attaquer à un Lhurgoyf, il faudrait en tuer un autre avant ! Disais-je d'un ton léger et doux tout en étant déterminé et impassible.

    - Cela peut s'arranger. me dit l'étranger d'une voix sombre et comme transformé par la magie à en être effrayante, à en glacer le sang.

    Je me lançai à mon tour dans un duel époustouflant où les coups de mon ennemi étaient impossibles à prévoir, trop puissants, trop rapides, la charge était imparable. Je donnais à Ekzékiel le temps de souffler, j'ai toujours été beaucoup plus endurant que lui, je savais économiser mes forces et me lâcher au moment opportun. L'épée de l'inconnu était belle, sa lame dégageait une puissance phénoménale, la petite épée que j'avais volé à un ennemi un jour ne faisait pas le poids, et je passai un bon nombre de fois au bord du trépas, tant il était difficile de lui résister. J'esquivai tant bien que mal, m'élançai sur lui mais je ne réussissais pas, il était trop... Puissant pour moi. Il me désarma par la suite, j'étais à sa merci, sentant bien que la mort accompagnerait ce bref moment de faiblesse.

    - Mais qui es-tu ? Disais-je alors, sans que la moindre émotion ne vienne mouvoir mon visage de glace.

    - La faucheuse, n'en ai-je donc pas l'aspect ?

    - Je ne fais pas confiance aux apparences.

    - Tu as bien raison, dommage que tu sois aussi faible, pas assez mature, tu aurais été parfait.

    - Allez-vous me tuer ?

    - Non... Non Sirion, je vais faire bien pire, je vais te rendre fou, tu en perdras la raison jusqu'à ne plus pouvoir le supporter, tu en mourras. Me dit-il finalement, comme pour clore le cheminement de ma vie.

    - Pas aujourd'hui en tout cas, espèce de croque-mort obsédé ! Entendis-je ensuite de la bouche de Ekzékiel, se jetant sur la faucheuse réincarnée, mais il n'était pas de taille, et la faucheuse sue bien le blesser au torse, le mettant à terre, hurlant, non pas de douleurs physiques, mais psychologiques.

    - Ek', non ! J’étais affolé, impuissant, le fait que je tenais à Ek' comme je tenais à ma propre vie influençait mes choix... Et me confirmait comme il était détestable d'avoir un cœur.

    - Tu as le choix Sirion. Recommençait-il, présageant du pire. Il continuait ensuite. Tu as devant toi la salle du trône des Loveless, un peuple que l'amour mena à sa perte. Le piédestal que tu vois là bas s'illumine quand celui-ci doit choisir entre l'amour et la raison. Ce fut le propre des Loveless, tu sais. Ce piédestal te laisse le choix, entre ce qui sauvera ton ami, ou te donnera le moyen de me tuer. Excellent test que celui-ci Sirion, tu ne trouves pas ?

    Ce type était le mal réincarné, et non la mort. Il me parlait du piédestal des Loveless qui ne s'activait que lorsqu'on n'a le choix qu'entre l'amour et la raison. Ekzékiel ou l'inconnu ? Où étaient mes priorités ? Ma raison me disait de prendre l'épée, la menace que représentait L'étranger était grande, il me tuerait sûrement après que j'eus voulu aider Ekzékiel, il était évident que ma propre vie était en jeu. Mais Ekzékiel... Était Ekzékiel, il était comme un frère, et j'avais promis à Jézabel... De le protéger, au péril de ma propre vie.

    - Soit. Je m'avançai prêt du piédestal dont il était question, en effet, deux orbes d'énergie se trouvaient côte à côte. L'un n'était, ni plus, ni moins, qu'un cœur, symboliquement représenté et de l'autre, une épée, tout aussi symboliquement dessiné. Je choisis le cœur à la raison. Je choisis d'aider Ekzékiel. Sauver son âme par pitié, votre mort serait amer si elle accompagnait celle de mon ami.

    - Pauvre crétin. Tu n'as rien compris.. Absolument rien. Tu n'es pas prêt à être l'un des nôtres. Comme les Loveless, l'amour va te perdre Sirion, tu vas mourir de tes sentiments et l'émotion est ton arme, celle de ton propre crime.. Celle de ton suicide. Idiot.

    Le Piédestal s'illumina de milles feux, et Ekzékiel stoppa ses hurlements, la blessure au torse n'était plus qu'une cicatrice sans suite, il était sein et sauf, quoi qu'encore sous le choc émotionnel..

    - Qu'il en soit alors ainsi, au moins je sais Ekzékiel en paix, le reste m'importe peu. Je mentais alors, Jézabel pulsait le rythme de mon cœur qui battait la chamade. Non je ne voulais pas mourir mais je m'y étais préparé en ces quelques instants où j'avais due décider. Je savais que l'inconnu m'attaquerait, et je savais que je n'avais matériellement et techniquement, rien pour lui faire front.

    - Là bas, Sirion, regarde ! criait alors Ekzékiel, pointant du doigt le piédestal qui s'illuminait à nouveau. Une immense épée flottait juste au dessus, en lévitation mystérieuse. Son éclat était ravissant, sa longueur était délirante, surtout impressionnante, assez admirable et très stylé. La matière de la lame était inqualifiable, celle du manche n'était pas moins mystérieuse d'ailleurs, mais elle était d'une beauté attirante, et tout guerrier n'aurait put lui résister. Seulement je ne comprenais pas... J'avais choisis de sauver la vie d'Ekzékiel, pourquoi l'épée m'était alors apparut après son soin ? Je compris que l'inconnu était tout aussi déconcerté que moi et alors qu'un sourire jouissif se dessinait sur mes lèvres, je savais que la bataille allait prendre un autre tournent.

    - Comment ?! Comment ?!?!! Dearly Beloved, l'épée qui fauche les cœurs, qui fauche les vies comme elle fauche l'amour par la mort... Comment peut-elle vouloir de toi ?! Toi qui a préféré une stupide vie, inutile, à un trésor comme celui-ci... Rageait-il comme un fou

    Je ne sue quoi lui répondre, alors je ne lui laissais qu'un simple regard emplit de rancœur et d'indifférence, il n'était rien et même si il faisait croire le contraire, il n'en savait pas plus que nous sur une magie que je qualifierai d'ancestral mais totalement inconnu : celle du cœur. Je pris l'épée par le manche, la pointe étant levée vers le ciel, la prise en main fut plutôt très difficile. Seulement je n'avais que peu de temps et à vrai dire.. Je pense que l'adrénaline due au risque d'une mort certaine m'aida certainement à tenir l'équilibre avec une lame aussi longue. Car ce fut à vif que combattit l'ennemi, attaquer avec une épée comme celle-ci me procurait des sensations insoupçonnables. Je sentais, comme une énergie nouvelle, pénétrer tout mon corps jusqu'à en faire naitre un titan du cœur. L'étranger tenta, même le pire pour me désarmer mais il n'y arriva pas cette fois, et bien que je n'eu la maîtrise suffisante pour en venir à bout, j'avais au moins réussit à le faire fuir et loin.

    - Dépêche-toi Sirion, tu vois bien que tout s'effondre. dit-il en me secouant, il était vrai que je semblai déconnecté de la réalité.

    Ne me voyant pas plus réagir, il me prit par la main et m'obligea à courir à toute allure, répétant : Allez Sirion, Allez, réveille toi Bon dieu ! Mais je ne semblai pas réagir, ma léthargie nous faisait un perdre un temps précieux et bien que je courrai avec Ekzékiel, bien que mon corps l'accompagnait, mon esprit était perdu, cherchant à comprendre comment le dilemme avait-il put m'offrir deux récompenses au lieu d'une... Il y avait un problème... Quelque part. Dearly Beloved, l'arme protectrice des Loveless, elle avait un prix, je le savais.

    - Il va y avoir un éboulement, on atteindra jamais la sortie Sirion... On ne peut plus rien faire !

    Et je le regardai, de mes deux yeux fixes, et je ne sue ce qu'il arriva.. alors que le plafond s'effondrait, que les roches tombaient comme des flocons de neige, alors que tout semblait perdu.. Ce fut comme si le temps s'était arrêté. Comme si une brèche s'était ouverte dans le néant et que s'était arrêté de vivre, la vie. Ekzékiel me fixa longuement et me dit

    - C'est toi... C'est toi... Tu as fait ça.

    - Non.. Non.. Comment aurais-je put ? Non.. Certains ont des pouvoirs, pas moi.. Je suis un Lhurgoyf sans pouvoir.. ça arrive, c'est mon cas d'ailleurs.. C’est impossible, je suis incapable d'une telle chose, tu le sais bien Ek'..

    - Moi je le sais, c'est toi. Tu auras beau dire tout ce que tu voudras, j'ai senti une énergie que je ne connaissais pas, chez personne, émaner de toi et arrêter les aiguilles du monde..

    Il était persuadé d'une chose invraisemblable. Je ne voulais pas le croire, puis avec le temps.. A force que ces situations se répètent.. Je sue.. Il avait raison, il avait toujours eut raison, depuis le début.
    Il était évident que nous avions put sortir vivant de cette quête qui avait mené à une fin bien improbable..

    - Dis Sirion, tu ne diras rien à Jézabel n’est-ce pas ?
    - Non.. Non bien sûre, ne t'en fais pas l'ami, cette aventure restera entre nous deux, je te le promets.
    - Merci mon ami, je ne voudrais pas l'inquiéter.. Et je suis parfois capable de tant de..
    - Témérité ? Folie ? Barbarie ? Maladresse ? Addiction pour le danger, la mort certaine ou d'atroces souffrances ?
    - Oui, voilà.. C'est un peu prés ça..


    V. Jézabel.

    Une nuit calme, très calme, une nuit chaude et agréable avec une très légère brise qui se faisait invité d'une atmosphère reposante et plus qu'appréciable. Le silence régnait en maître sur la ville, personne n'osant déroger au grand principe, belle accalmie que celle de la foule humaine. Combien de temps s'était-il écoulé ? Je n'ai aucune notion du temps, simplement celle de l'amour, elle est amplement suffisante pour ravir mes souvenirs, tous ceux que je garde de Jézabel, jusqu'au tout premier jour, ce jour où depuis il n'y a eu qu'elle, elle.. Et Ekzékiel. Je restai là contempler le ciel comme si j'avais le don d'en comprendre les secrets, mais même si ça n'été pas le cas, je m'imaginais, savoir et prédire, à mon tour être maître.

    Oui la nuit était belle, et je m'y sentais bien, je n'aurai pas à dégainer Dearly Beloved pour une quelconque occasion, ni devoir égorger je ne sais quelle âme vagabonde. La nuit était bercée par la paix et personne, même le plus cruel barbare n'aurait boulu s'opposer à la douceur qui se serait installé, silencieuse. Mon regard était porté sur le vide, je pensai à milles réalités, un avenir d'insouciant, un insouciant sans avenir. Plongé en un silence de glace, personne n'aurait put me sortir de cette léthargie, non personne... Sauf elle. Je sentais deux mains se glisser délicatement autour de mon corps comme si les courbes de mon torse étaient nées pour ça; je n'eu peur, pas un seul instant, elle dégageait une telle chaleur au cœur que ses mains froides comme plongées dans la neige naissante en devenaient brûlantes comme la braise. Son corps serrant le mien, je fermai les yeux, sans dire un mot, de peur que le rêve ne s'éteigne et que tout ne soit pas réalité. Pourtant Jézabel était belle et bien là, sa tête sur mon épaule, ses yeux tournés vers moi, me regardant d'un air curieux, je ne voulais jamais que de tels moments ne s'arrêtent.

    - Il faudra bien qu’Ekzékiel sache, un jour.
    - Il faudra en effet, un jour, qu'il l'apprenne, le plus tard sera le mieux.
    - Des moments comme celui-là où l’on fuit comme des voleurs pèsent sur le cœur. J'aimerais pouvoir t'embrasser et te serrer contre moi sans m'inquiéter que d'un instant à l'autre, tu puisses cesser d'exister.
    - Tu n'aimerais plus tant ces baisers s'ils n'étaient pas aussi excitants, le danger et la crainte de l'éphémère animent ce cœur que tu disais inexistant il n'y a encore pas si longtemps.
    - Dis moi que tu ne rêves pas de cet Eden, sans nuage, sans orage..
    - Que ferions-nous d'une vie à deux ?
    - Que ferais-tu d'une vie sans moi ?
    - Tu m'énerves Sirion.
    - Ton coeur ne bat pas que d'un amour candide, tu l'apprendras.
    - Tu es aussi têtu que moi Sirion, bon sang..
    - C'est bien ce que je dis : je t'aime.
    - Est-ce le grand guerrier qui parle là ?
    - Un guerrier sans amour est un monstre sans violence. Il doit bien combattre pour quelque chose.
    - Je remercie donc les dieux de m'avoir destinée à un guerrier habité par l'amour sans en étouffer.
    - Et je te remercie d'avoir fait naître un cœur, juste ici. prenant la main de Jézabel et la posant doucement sur ma poitrine.
    - Qu'est ce que tu peux être bête quand tu t'y mets. Disait-elle, gênée, sans pour autant mettre de la tendresse ou des sentiments dans la façon de le dire, trouvant ces mots, non sans beauté, mais manquant d'une logique incontestable.
    - Cesse de réfléchir autant ma belle, de vouloir à tout prix trouver une explication à toute chose, nous aurons toute la vie pour ça.
    - à moins que les ténèbres ne nous aient consumées.
    - N'oublie jamais qu'un cœur peut battre dans les ténèbres, le mal peut aimer, la mort peut vivre. Tout n'est ni tout blanc, ni tout noir, je sais que toute une population a été éduquée ainsi mais un jour, ces mentalités changeront...
    - Le problème est que... Si tes mots sont aussi éphémères que tes sentiments, si ton cœur n'a qu'une vie, que deviendrai-je ? Je ne m'attache pas à la rose qui fane...
    - C'est toi qui l'a dit, le crainte de l'éphémère anime ce cœur, tu m'aimes aujourd'hui de peur de ne pouvoir m'aimer demain. Tu vies de peur de ne pouvoir vivre demain, si ta vie était sans fin, alors tu n'en profiterais pas autant, tout te lasserait, l'amour est comme la vie, il s'apprécie tant qu'il vie, et la douleur de sa perte est un manque que l'on croit ne jamais pouvoir surmonter.
    - C'est une triste vérité...
    - Nous ne sommes pas là pour rêver Jézabel, mais pour nous aimer. Alors... Aimons-nous.




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MessageSujet: Re: Sirion, l'ombre du coeur [ Lhurgoyf, cavalier de Sharna]   Sirion, l'ombre du coeur [ Lhurgoyf, cavalier de Sharna] Icon_minitimeJeu 22 Juil - 0:42

    Sirion, l'ombre du coeur [ Lhurgoyf, cavalier de Sharna] Copie_10

    VI. My love kill the innocence.

    Le temps passait et il était vrai que pour un Lhurgoyf, cela ne voulait plus dire grand chose. La relation entre Jézabel et moi s'embellissait, de jour en jour, d'instant en instant; celle avec Ekzékiel s'empirait, nous ne rigolions plus beaucoup tous les deux, il semblait toujours triste, toujours malheureux, toujours entrain de souffrir d'un mal inconnu. Il ne se confiait à plus personne, Jézabel me disait souvent que bien qu'il avait gardé son apparence humaine, la bête cruelle grondait en lui, et qu'il n'y avait plus rien de comparable à l'Ekzékiel d'un autre temps. Et bien qu'elle l'aimait comme son deuxième cœur, elle s'inquiétait énormément pour lui, Ekzékiel devenait une obsession, un poids dans des tensions récurrentes dans notre couple, et pourtant... Jézabel ne put m'entendre une seule fois me plaindre de mon ami, de la situation, du secret de notre amour, je les aimais tous les deux, à des niveaux différents certes, mais je tenais tellement à eux que je voulais leur bien à tous les deux, même si celui-ci devait occasionner disons quelques... sacrifices. Je m'entraînais toujours au combat avec Ekzékiel, mais parfois j'avais comme l'impression qu'il ne s'agissait pas d'un simple entraînement mais belle et bien d'une lutte entre deux rivaux.. Et même si au début, cela était assez amusant et excitant, la cruauté et la barbarie dont Ekzékiel savait faire preuve me prenait au dépourvu. Je savais tempérer mes coups et ne jamais le blesser, mais disons que lui n'usait pas d'une même courtoisie. Jézabel me voyait souvent rentrer, un peu ensanglanté au visage ou à l'épaule par exemple, il fallait avouer qu'il ne retenait pas ses coups.. Mais elle ne disait rien, elle n'en pensait pas moins je pense, mais par amour pour son frère, elle ne disait rien. Dearly Beloved, mon épée aux belles courbes, demandait une technique de prise en main spécifique et tout doucement, elle ne me posait plus aucun problème. Parfois l'inconnu de la salle des trônes des Loveless m'apparaissait dans mes rêves, je croyais parfois le voir dans la nuit et je ne compte plus les nombres de fois où Ekzékiel et moi, pris dans les mêmes mirages de son apparition, nous lançâmes dans de fulgurantes chasse à l'homme, croyant dure comme fer qu'il était là, devant nous, à nous narguer.. Illusion ou réalité, nous ne savions jamais, mais dans le doute, nous courrions vers la chimère. Le temps passait, Jézabel était à présent mon futur. Je ne m'occupai jamais de la politique, je ne voulais pour rien au monde me mêler aux affaires des manipulateurs, des corrompus, des avides de pouvoir et des criminels de l'humanité pour leur obsession du pouvoir. Ce fut en effet dans un contexte où nous étions dans un cocon paradisiaque que vint la guerre. Je décidai de ne pas m'en mêler et j'étais sûre que mes deux compères seraient du même avis; j'avais déjà prévu de partir vers le sud nous exiler le temps que les choses se passent, que les nouvelles frontières se dessinent et que chacun ait la part du gâteau désiré. Enfin.. Cela était sans compter la décision inattendu d'Ekzékiel, en soif d'or et de violence, une soif que seule la guerre pouvait étancher, ça n'était donc qu'une suite logique quand j'y repense. Je suppliai Jézabel de ne pas suivre son frère dans sa folie mais elle n'écoutait rien. Je pense que c'est à ce moment que je lui en ai le plus voulu, cette sensation que quoi que je dise, elle s'en fichait complètement, mon avis ne comptait pas pour elle, ce que je disais n'avait plus aucune valeur dés le moment où l'enjeu était l'amour qu'elle pouvait porter à son frère. La guerre amène la mort mais pourtant Jézabel trouvait le moyen de donner à la guerre l'enjeu et l'ambition d'aimer, toujours plus fort, celui qui partage son sang. J'en voulais beaucoup à Ekzékiel de laisser sa sœur participer à tout ça, il voulait voir jusqu'où sa sœur était prête à aller pour lui, il voulait me prouver que par cet acte, c'est comme si Jézabel était mariée à son frère, à la vie, jusqu'à la mort. Ekzékiel se sentait si seul dans ce désir fou de tuer qu'il voulait que sa sœur puisse partager le même désir, il voulait engendrer un monstre jumeau, et j'avais de moins en moins ma place dans leur couple sanguinaire. J'étais assez en retrait, et bien que je m'étais également engagé dans cette guerre, je ne savais pour qui je combattais, ni qui je combattais. A vrai dire, je ne tuai que très peu, je laissai Jézabel et Ekzékiel dans leur délire commun, ma seule mission était de les garder en vie tous les deux. Difficile quand l'un est toujours plus téméraire que l'autre, toujours plus inconscient, aussi, aucun de ces deux guerriers n'auraient remarqué mon dévouement pour les protéger, mais je ne leur en voulais pas... Cela faisait bien longtemps qu'ils ne s'étaient pas entendus sur quelque chose. Je comprenais alors que dés qu'ils s'entendaient parfaitement, je disparaissais, et dés que Jézabel et moi reformions un semblant d'intimité et de complicité, c'était Ekzékiel qui disparaissait et rageait d'une colère parfois violente. Il était évident que notre trio allait à sa perte, à son déclin, à sa toute fin.


    VII. Mirage.

    Ce jour là, j'étais seul. J'avais envie de m'isoler, sans violence, sans haine, je n'avais pris aucune arme ni aucun effet personnel, les bagages émotionnels que je portai étaient comme la Terre que je portai sur mes épaules, l'amour au mépris du crime. J'avais trouver refuge je ne sais plus trop où, un endroit magnifique et reculé, où la nature était reine, où je n'avais pas à choisir entre une chose ou une autre, j'étais maître avec elle, et les mirages ne faisaient pas voile sur mes yeux. Je longeais les rues désertes où l'on entendait que les doux cris du silence quand le son d'une harpe harmonieuse résonna au loin; intrigué, une mélodie si mystérieuse me rappela le Dearly Beloved joué au piano par Ekzékiel le jour de notre rencontre, je songeai alors à lui, me demandant comment avait-il put passer de l'homme à la bête, même s'il n'y a souvent qu'un pas. Je me repassai notre parcours et me disais que le coupable dans l'histoire, c'était moi, moi et ma passivité, je l'avais laissé devenir monstre parmi les anges, dieu en enfer, je l'avais laissé aux griffes des violences et des haines inavouées, et j'avais, quelque part, perdu, un morceau du cœur de ma belle d'ébène, Jézabel.
    Pris d'un intérêt soudain et inexplicable, je décidai de suivre la musique, je ne savais où cela me mènerait mais j'avais bien envie d'un échappatoire. Mon chemin m'amena à la lisière d'une forêt d'où l'entre était si sombre qu'elle en effrayait toute joie, je sentais pourtant que la magie habitait ce lieu, et une belle magie qui plus est. Je continuai sur un sentier de moins en moins distinct jusqu'à que je sois perdu au fin fond d'une forêt luxurieuse et abondante : étonnant de trouver un tel lieu en temps de guerre, quand les hommes détruisent, arrachent, piétinent, incroyable en temps de massacre quand le sang remplace l'eau des cascades, et les cadavres comme un tapis de fleur, annonce le printemps. Ici, rien de tout ça, juste des arbres innombrables et une flore que les plus doués des botanistes ne devaient sûrement pas soupçonner, d'épais amas de magie qui vaguaient, flottant dans les airs tels des nuages dans un ciel terrestre, et des odeurs de bois et de fraîcheur, ancrés en une ambiance intouchable. Il semblait que la mélodie de la Harpe est attirée l'attention de toute la forêt, si silencieuse, comme si elle ne voulait gâcher la sonorité par un bruit étranger, je me sentais alors malvenu, mais irrésistiblement trop tenté pour reculer. La harpe se faisait plus puissante, plus douce, plus belle, je me rapprochais, et je ne sue pourquoi, mais c'était comme une impression de déjà vue, vous savez... ces drôles de moments où l'on a l'impression qu'ils ne sont qu'une scène répétée une deuxième fois, que chaque acte fut déjà faite auparavant mais que pourtant, nous sommes incapable de prédire la suite d'une scène rembobinée. Je m'avançai enfin, vers ce que je pense qui était, le cœur de la forêt, où se tenait, d'un or sans imperfection, la harpe entendu depuis le village abandonné. A ses cordes, dansaient de délicates empreintes que laissaient les doigts fins d'une demoiselle dont l'âge ne devait pas dépasser la vingtaine, d'un blond-blanc tel un épis de blés, dénudée comme de coutume j'imagine en cette forêt, un regard d'un marron boisé et envoûtant me rappelant un instant celui de Jézabel, une très belle femme en soit, une femme que ma présence n'intriguait même pas; elle jouait, jouait encore, et ça n'était pas que je désirai qu'elle s'arrête mais.. M'avait-elle vue ? Quelle question.. Bien sûre qu'elle m'avait vue. Son regard tourné vers la harpe ou le sol, je ne sais vraiment, semblait pourtant me fixer, drôle de sensation n'est ce pas. Aucune émotion, pas le moindre sourire sur ses lèvres, et pourtant.. Je savais qu'elle jouait pour moi, sans en avoir une conviction explicable, je le savais, c'était une impulsion du cœur, un instinct qui soupirait à cet instant éternel. Ne voulant la déranger, je m'apprêtai à m'en aller, sans chercher à savoir qui elle était, sans vouloir importuner sa vie, cependant...

    - Vous êtes bien étrange, Camille .

    Je me figeai alors, prenant cette parole comme, un mirage. M'aurait-elle appelé Camille ? J'avais sûrement due rêver, jamais personne ne m'avait osé un jour m'appeler ainsi, personne ne m'appelait autrement que Sirion, personne ne connaissait un autre nom que celui-ci pour me nommer, j'en avais fait le choix. Surpris, choqué même, je semblai alors désorienté, j'en avais les raisons, une parfaite inconnu dont la mélodie envoûte vous appelle d'un nom qu'on ne vous connaît pas. Je me retournai, saisi par sa voix divine, elle me fixait comme si elle l'avait toujours fait, son visage était figé dans le temps, elle semblait belle comme ce flocon de neige qui ne s'apprécie qu'un instant avant de fondre, disparaître et se faire oublier. Je ne savais quoi répondre, elle semblait s'être adressée à moi, et bien que le mirage fut beau, bien qu'elle fut belle, elle n'en restait pas moins un mirage, du moins il semblait. Je tentai alors de faire... Comme si, tout était normal.

    - Étrange ?

    - Votre cœur intéresse le mal. Il aime se dire qu'il peut aimer.

    - Je ne comprends pas..

    - J’aurais choisis l'épée. Il est étrange que vous ayez choisit, comme réponse à votre cœur, de sauver Ekzékiel alors que vous avez toujours sue que ce monstre mènera la perte de ce cœur en question. L'épée est la force qui vous permet de protéger votre tendre aimée.... Dearly Beloved... Tendre aimée.. Quel hasard. Vous avez préféré sauver ce qui tuera votre amour plutôt que de prendre ce qui le protégera. Vous vous êtes fait berné par les apparences symboliques de l'épée et du cœur des Loveless... Cette civilisation cultivait le mystère et l'implicite, vous êtes vraiment étranges .

    J'étais consterné. Qui était cette femme, ô combien belle, mais qui me parvint moins belle dés le moment où elle me prouvait connaître cet épisode de ma vie qui chamboula sa continuité à tout jamais. Belle mais dangereuse, je me méfiai à présent, la forêt me parut aussi moins belle, moins fleurit, plus noire, plus sombre, plus effrayante qu'au début.

    - Comment vous... ?!

    - Chut, Camille. J'aimerais vous poser une question, vous me permettez ? Croyez-vous au destin ?

    - Parait -il que les dieux ont un chemin pour chacun de nous, après c'est à nous de choisir d'en suivre le sentier, ou comme moi.. De s'en écarter.

    - Belles paroles que celles des livres, mais votre conviction, à vous, quelle est-elle ?

    - Je ne pense pas que le hasard m'est amené ici, si telle est votre, vraie question. je devinais qu'elle aimait, comme les Loveless dont elle ventait le mérite, cultiver l'implicite et le mystère. Je devais à présent réfléchir au delà de ses mots, et voir autre choses qu'une simple question.

    - Vous m'amusez Camille disait-elle tout en riant doucement, comme pour ne pas qu'on l'entende. Elle semblait fragile comme la rose que la moindre goutte noierait.

    - Vous m'intriguez, et je ne sais toujours pas qui vous êtes.

    - Et ensuite ? Appelez moi Lily si le cœur vous en dit.

    - Que faites-vous ici ?

    - J'ai toujours été là ! Comme la lumière, je renverse l'ombre, je balaye le doute, je vois ce que vous ne saurez jamais voir.

    - Je n'ai aucun doute à avoir, ni aucune question à vous poser.. Je ne suis pas bon client.

    - Ah oui ? Vous ne voudriez savoir l'avenir qui vous est réservé ? Si Ekzékiel sait ou ne sait pas, si Jézabel ira jusqu'à l'infinie pour vous, ou son frère, épris d'elle, au moins, tout autant que vous. Vous ne voulez pas savoir qui était l'inconnu de la salle des trônes des Loveless ? Ce qu'il voulait, ce qu'il attend de vous ?

    - En aucune façon, il n'y a rien dans l'avenir qu'il serait bon d'apprendre, surtout le mien.

    - Vraiment ? Vous devez sûrement être l'homme qui se pose le plus de question, du moins à ce que j'en ai vue, sur cette Terre, et vous seriez le seul à n'en avoir aucune à me soumettre, moi qui doit être la seule à pouvoir y répondre avec une telle clairvoyance ?

    - Vous m'êtes bien agréables, bien belle, mais vous ne m'êtes d'aucun intérêt. De loin l'envie de vous vexer, je ne sauterai sur l'occasion qui sèmerait tous mes doutes, ce que je ne sais pas, je le saurai un jour, en temps voulu. La tentation n'est pas grande, elle n'existe d'ailleurs pas à cet instant, avec vous.

    - Étrange.. Vous êtes intriguant Camille, l'homme qui ne voulait aucune réponse. Puis-je au moins vous venir en aide dans le présent ? Bien... Courrez Camille, courrez aussi loin que vous le pourrez, de là où vous êtes venu, je m'assurai d'un passage vers Jézabel, elle a besoin d'aide, votre destin se scelle aujourd'hui, puisque vous aimez lutter, alors essayez de lutter contre votre avenir, et voyons.. Si vous êtes différent des hommes..

    - Jézabel ? Merci.. Je vous revoudrai ça un jour.. Nous nous reverrons, je vous le promets..

    - Ne promettez pas trop vite, des fois que la mort fauche l'un de nous deux coeurs..

    Je souris puis parti sans tarder une seconde de plus. J'étais à des heures de marche de Jézabel et d'Ekzékiel, et pourtant, Lily, qui devait être maîtresse de cette forêt, m'assurait qu'une minute suffirait à la rejoindre, sa magie me dépassait de très loin mais qu'importe, si cela m'aidait. Je courrai sans regarder derrière moi, sans savoir où j'allais, toujours tout droit, puisqu'il fallait courir, je ne voulais pas décevoir cette femme, que je ne connaissais pas sans vraiment savoir pourquoi, si ça n'était que je devais le faire. C'est alors que je me sentis, un instant, plané dans le néant, comme si une vague m'avait emporté, ma respiration s'était bloquée, mon cœur s'était arrêté, un instant seulement, le temps que cette forêt ne soit qu'un souvenir.

    VII. Kill me, my love.

    Une grande bataille avait lieu, je ne saurai dire laquelle exactement, enfin je crois que c'était la dernière de la guerre, la plus meurtrière, celle qui devait départager les camps et ramener les survivants chez eux s'ils devaient en resta, et même s'il n'en resta d'ailleurs pas beaucoup, les prêtres se rassuraient en se disant que ceux qui avaient survécut étaient ceux qui méritaient de vivre en terres libres et prospères, enfin je ne comprenais pas trop, qu'était-ce qu'une terre de cadavres et de maladies ? Où voit-on de la prospérité dans la mort ? J'en rirai toujours, je crois. Je sortais à peine d'une forêt calme et paisible pour me retrouver, loin de toute accalmie, en plein dans une guerre horrible dont la vision a sûrement due en traumatiser beaucoup... Beaucoup en ont souffert psychologiquement comme physiquement par la suite. Oui la guerre marque de son sang en votre esprit comme sur votre corps, en mal bien sûre, uniquement en mal. Je courrai alors, je cherchai Jézabel parmi la foule mais impossible de la retrouver, non. Il n'y avait que des humains, de cruels hommes, tous prêt au pire croyant y gagner le meilleur, tous cretins, incapable de réfléchir deux minutes sans décrocher. Lily avait était très complète dans son tour de magie, non seulement elle m'avait ramené ici, mais j'avais à présent Dearly Beloved, mon épée, accrochée dans le dos, arme que j'avais laissé au camp en allant me promener. Je fuyais le combat, un bon nombre de soldats osaient s'en prendre à moi, et comme je ne portai aucun uniforme ni aucune armure, j'étais attaqué de la part des deux camps.. Pis dans de tels moments, je doute que l'on regarde si le cigle royal et bleu, vert ou marron. Je continuai ma route et criai le nom de ma tendre aimée dans l'espoir qu'elle me réponde.

    - Elle n'est pas là Sirion. Entendis-je derrière moi, reconnaissant immédiatement la voix d'Ekzékiel.
    - Où est-elle, je crois que quelque chose de très triste va lui arriver...
    - Bien sûre Sirion.. Bien sûre.. Encore une ruse pour me berner, une fois de plus !
    - Te bern... Mais Ek', que t'arrive-t-il ? La guerre te fait délirer. Vivement que ça se finisse.
    - Se finir ? Je n'ai jamais été aussi épanoui que depuis que le sang coule par ma lame d'une telle abondance. Je ne veux pas que la guerre se finisse. Décidemment, tu es tout ce que je peux détester, tu veux réduire à néant tout ce que j'aime.
    - Ce que tu aimes ? Soit plus précis veux-tu ? Ou ne le soit pas, je n'ai pas le temps d'écouter tes folies une fois de plus, pas aujourd'hui, pas maintenant, je dois retrouver Jézabel, elle est ici, je le sais..
    - Tu ne cesses de me rabaisser, tu veux m'éloigner de Jézabel, tu veux qu'elle me haïsse ! Tu fais tout nous séparer, elle et moi, mais je ne te laisserais plus faire, plus jamais Sirion !

    Il sortit son épée qu'il pointait envers ma direction et j'avais alors l'impression d'halluciner. Ekzékiel était-il devenu fou à ce point ? Il avançait de deux pas alors que j'en reculai d'un, je me sentais alors comme pris au piège, je ne voulais pas combattre mon meilleur ami.

    - Ekzékiel, je t'en supplie, range ton épée et partons de ce champs d'horreurs, la guerre a meurtrit nos âmes, partons loin et vivions heureux ! Oublions ces maux inutiles, par pitié Ekzékiel..

    - Manipulateur ! Tes mots ne m’hypnotiseront plus ! J'ai tout compris sur ce que tu es vraiment. Sale démon, tu n'es là que pour rependre le chaos sur tout semblant de bonheur que tu croises, Jézabel et moi étions trop heureux pour que tu nous laisses tranquille, il a fallut que tu l'ensorcèles et que tu me l'enlèves ! Il n'y en a plus que pour toi, et même si elle ne m'a rien avoué, ce sont des choses que les frères jumeaux ressentent bien ! Elle est moi et je suis elle. Pourtant, si elle t'aime, alors je te haïrais.

    - Soit Ekzékiel, tu es devenu un monstre. Tu es une menace pour le bien de Jézabel, et je ne laisserais rien, ni personne, toucher au bien être de la femme que j'aime. Tu es prévenu Ekzékiel, je ne reculerai pas. Disais-je à présent d'un ton froid et solennel. J'avais stoppé toute tentative de discussion, et la chaleur dans ma voix s'en était allé pour ne plus jamais refaire surface. J'empoignai Dearly Beloved que je tendais à l’exacte hauteur de la pointe de sa propre épée, le duel était à présent lancé.

    - De quel droit décides-tu de ce qui est bien ou non pour Jézabel ?! Tu n'as aucun droit pour elle, je suis le seul à pouvoir juger de son bien, je suis son frère, celui qui l'a toujours protégé pendant que tu jouas du piano à ton bar idiot. Jézabel et moi partagions l'amour du sang, tu ne pourras jamais en dire autant.

    - Que ton âme emporte ta haine et qu'elle soit enfin, en paix.

    - Ma vengeance est proche Sirion, ta mort par la même occasion !

    - Tu l'auras voulu Ekzékiel, mais saches que je n'ai aucune pitié.

    - Je le sais bien et je n'en attends pas moins de toi. Sois cruel, montre-moi que le cœur ne domine pas ta raison, Sirion.

    Nous nous lançâmes alors dans un combat qui résonna en moi comme une danse avec la mort. Ekzékiel et moi avions pour habitude de nous entrainer ensemble au combat, mais jamais un combat comme celui-ci. Nos coups étaient précis et d'une pareille force, nous ne laissions aucun répit à l'autre, et le combat aurait put durer des heures je pense. Nos deux maitrises de l'épée étaient jumelles, habiles, réfléchis et fatigantes pour l'adversaire, il fallait suivre avec l'œil le moindre mouvement du corps de l'autre pour savoir parer le coup suivant, c'était le genre de combat où il n'y a jamais aucun vainqueur. La seule chose qui nous différenciait, lui et moi, était notre spécificité au combat, il frappait comme un bourrin alors que je préférai esquiver et me défendre le temps de déployer une tactique et de réfléchir avant d'attaquer. Cette différence était évidemment un avantage de poids et j'allais en faire ma victoire, rapide. En quelques minutes, je pris l'avantage sur mon ami que je mis à genoux, tremblant et vaincu, il me regardait comme une bête qui sait que son heure est venu. La pointe de Dearly Beloved chatouillait sa gorge, ma fureur était physiquement invisible et pourtant... Ekzékiel la sentait battre en moi, bien plus fort que les pulsations de mon cœur, cette rage dominait.
    Lors de tout combat, quel qu'il soit, je n'avais jamais épargné le moindre adversaire, je lui laissai toujours milles et une chances de renoncer au combat avant son commencement, mais ensuite... Je n'avais plus aucune pitié, je n'en avais jamais eu aucune. Pourtant, ce jour là, c'est bien Dearly Beloved que je lâchai des mains, aux genoux de mon ennemi, me mettant également à son niveau, le regardant fixement.

    - Je ne peux pas Ek'... Pas toi... Le sang n'a jamais eu aucune valeur pour moi, mais celui de l'amitié par contre est tout autre, Jézabel m'a appris à aimer, et toi Ekzékiel, je t'aime comme un frère... Je ne peux tuer un frère, si toi tu en as le courage alors achèves moi mais... moi je n'en ai pas la raison, juste un coeur.

    Il ne disait rien, il m'écoutait parler sans rien ajouter. Il fit alors la chose que j'aurais le moins soupçonné, il me prit dans ses bras, me serrant d'une manière bien étrange sans rien dire, alors je ne disais rien non plus. Il me relâcha ensuite, une larme avait coulé sur son visage; il empoigna mon épée, à mi hauteur de la lame vue sa longueur puis se fendit la poitrine au niveau très précis du cœur. Je ne compris rien à la scène, j'en était choqué, je tremblai de tout mon corps et je tentai de le garder en vie mais rien ne se passait.. Il était déjà mort, et un sourire apaisé était dessiné sur son visage, oui il était libre, oui... Il était en paix.

    - EKZEKIEL, NON ! criait-elle au loin, de colère et de peine. Dés ce moment, je sue que les circonstances m’accablaient et que mon destin était joué, Lily avait raison, même si je n’avais jamais douté d’elle. Je ne voulais pas me relever, j’étais couché sur la dépouille inanimée d’Ekzékiel, aucune larme pour accompagner mon acte, même si le cœur pleurait, il n’y avait que le cœur pour agir de cette façon. Je fermai les yeux et pendant un instant, je cru que le temps s’était arrêté, comme la fois passée avec Ekzékiel et l’inconnu. Oui cet instant, à mes yeux, dura une éternité. Des dizaines de brides de visions relatant mes souvenirs d’Ekzékiel passèrent comme les éclaires d’un orage sans fin, chaque instant, du piano à sa mort, du commencement à l’acheminement, une triste fin. Je me relevai tant bien que mal, fixant à présent Jézabel, la femme de mes désirs, ma tendre aimée, ma Dearly Beloved, avec ce même regard… Le même regard emplit de rage que possédait Ekzékiel. Etais-je si horrible pour n’avoir engendré que haine et souffrance en cette famille ? Jézabel de sa colère voulait un coupable, et quelque part… Elle avait totalement raison, j’étais responsable de la mort de mon ami, mes actions avaient engendré sa perte, et même si Jézabel n’avait été plus loin que le coup d’épée planté dans sa poitrine, pour ma part, je ne pouvais la contredire, bien que la forme était fausse, le fonds était juste, j’étais son assassin indirectement. Ce fut donc par cette belle légitimité que l’on nomme « vengeance » que Jézabel pris les armes pour combattre l’homme qui fait battre son cœur. Je ne sais si il existe pire châtiment pour un homme épris d’une femme, pour ma part, je n’en eu jamais un d’une telle envergure, chaque seconde était un supplice, j’avais perdu ma vie en perdant Ekzékiel, mort dans mes bras. Et bien que Jézabel me forçait à prendre également les armes, je ne voulais pas, je n’oserais jamais m’attaquer à elle. Je pensai alors qu’elle abandonnerait, mais c’était douter de sa peine, elle m’attaqua et mon instinct de survit, je pense, m’obligea à répliquer avec une même hargne, même si, à contrecœur il fallait se défendre. Seulement, il était contre ma nature de l’attaquer, je ne pouvais pas, je lâchai les armes sans plus attendre, je ne pouvais pas lutter contre elle ; contre l’enfer, le diable et les montagnes si il vous plait, mais pas Jézabel, ce poison des merveilles.
    - Allez, bats-toi ! Le guerrier n’a-t-il plus rien en lui ? me hurlait-elle, d’une méchanceté que je ne lui connaissais pas et me glaça le sang, je ne la reconnaissais pas.
    - Si tu l’as oublié, en moi il y a ce cœur que tu as fait naitre. Même ta haine ne le tuera pas.
    - Et ton cœur, pour qui battait-il quand tu as tué mon frère ? Sûrement pas pour moi...
    - Alors tue-moi Jézabel, tue-moi ! Voyons si ton cœur bat assez fort pour me tuer, je t’en prie mon amour, tue-moi ! Criai-je aussi fort qu’elle, dans un dernier élan qui me tuerait ou me sauverait.
    Jézabel pointa alors sa faux contre ma poitrine, la lame appuyée coupa ma peau qui saignait légèrement.
    - Fauche moi mon amour, qu’attends-tu ? Poignarde ce que tu as crée, c’est tout ce qu’il te reste à faire...
    - Idiot... Je t’aime bien trop pour ça. Me dit-elle alors avant de baisser sa faux, de se retourner et de s’en aller. Je ne tentai même pas de la garder auprès de moi, je la regardai partir en sachant pertinemment que je ne la reverrai plus jamais. La guerre était à présent finit, tous ceux qui devaient mourir étaient mort, ceux qui devaient survivre l’étaient également.. Du moins je crois. Je fermai les yeux d’Ekzékiel encore grand ouverts, une larme coulait de nouveau sur son visage.. Je ne compris pas par quelle miracle, mais je ne pris pas garde à ce geste, peut-être avait-il ressentit que ce qu’il recherchait, me chasser de leur vie paisible et fraternel, oui ce qu’Ekzékiel avait tant désiré, au final, n’avait qu’un triste goût amer….


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MessageSujet: Re: Sirion, l'ombre du coeur [ Lhurgoyf, cavalier de Sharna]   Sirion, l'ombre du coeur [ Lhurgoyf, cavalier de Sharna] Icon_minitimeMar 3 Aoû - 18:47

    Sirion, l'ombre du coeur [ Lhurgoyf, cavalier de Sharna] Heise310


    I. The Birth of Roxas.

    La nuit était jour en un monde de l'après guerre, tous comptaient les morts et soignaient les blessés. Moi je ne comptai qu'un mort, Ekzékiel. Jézabel avait disparu de la surface terrestre à l'heure de la mort de son frère jumeau, son deuxième cœur, m'abandonnant au triste sort. J'avais pourtant sue mettre de côté ce mal être profond, encré en moi, pour m'occuper des funérailles d'Ekzékiel. Oui Jézabel, qui avait fuit toute responsabilité, n'avait même pas prêté attention aux obsèques de son frère. J'avais recueilli la dépouille pour qu'on ne l'enterre pas dans la fausse commune et j'y avais mis le prix, je voulais un enterrement dans les règles, je voulais une tombe sur laquelle me recueillir, je voulais qu'il aille au paradis, je voulais qu'il soit à l'abri du temps dans son cercueil.. Oui je voulais le meilleur pour lui. Ekzékiel n'avait plus aucune famille, si ce n'est Jézabel, et moi, si je pouvais encore me compter dedans. J'étais donc presque tout seul à son enterrement. Oui je dis bien presque; Lily, était là. Je ne sais comment elle m'a retrouvé ni quelle motivation l'avait exactement fait sortir de sa foret mais peu importe.. Elle avait pris le risque de s'exposer au monde cruel et impitoyable des hommes, dans l'unique tâche de m'accompagner dans cette épreuve. Pour l'occasion, elle n'était pas venu trop dénudée, ça devait être une première pour celle-ci. Je m'étais moi même assez bien habillé pour l'occasion, de quoi faire honneur à mon seul ami, mort par ma faute.
    Sa dernière demeure avait été choisi par mes soins, j'y avais passé pas mal de temps et il fallait avouer que plus je m'occupai, moins je pensai à la perte de mon amour, une souffrance encore silencieuse, tant que j'étais affairé avec Ekzékiel, je ne réalisais pas encore, qu'elle était parti.
    Lily posa délicatement sa main sur mon épaule, de sa douceur habituelle, elle me caressa la joue comme pour essuyer une larme invisible; son geste était honorable et je l'en remercierai longtemps. Pourtant, des questions me brûlaient les lèvres, je voulais à présent des réponses, mais je savais que Lily ne me les donnerait pas, quand elle me la proposait, je lui avais refusé, alors aujourd'hui, que dirait-elle. Je finis pourtant par lui demander..

    - Lily..

    - Je sais Camille, je sais. Tu te demandes pourquoi je t'ai demandé d'accourir sauver Jézabel d'un danger et pourquoi je ne t'ai pas prévenu de la folie d'Ekzékiel, du départ de la femme que tu aimes. Lors de notre rencontre, tu ne voulais aucune réponses.. alors que maintenant.. Mais tu sais Camille, j'ai essayé de te prévenir, de façon implicite... Mais tu n'écoutais pas vraiment, ton cœur battait trop fort..

    - Et maintenant, il s'est arrêté de battre..

    - Tu m'es précieux Camille, plus que tu ne le penses. Et nous vivons des temps sombres, très sombres. Mais pendant que tu pleures les morts et l'amour, les cavaliers de Sharna terrorisent le monde, je n'ai jamais vue des êtres aussi diaboliques.. ils sont l'essence du mal..

    - Le mal a le droit d'exister, il est tout aussi légitime que le bien Lily..

    - Non Camille, tu ne comprends pas.. Il y ce mal qui existe pour lui même, et l'autre mal.. Celui qui veut exterminer toute chose, jusqu'au mal propre.

    - Ces cavaliers de Sharna, comment tu les connais ? Reclus dans ta forêt..

    - Ils me cherchent Camille. L'un des leurs voit des choses comme moi. Et leur.. chef.. pense que m'utiliser pourra leur servir à de grands projets.. C'est pour ça que je ne sors jamais de ma forêt. La forêt m'obéit, je peux perdre ces cavaliers dans des nuits de recherche infinie, je sais me cacher et me faire oublier. Mais qui sait.. Un jour peut être..

    - Jamais ! Je ne laisserais personne te faire du mal Lily...

    - Tu es bien courageux Camille, mais contre eux, on ne peut rien faire.. Mais.. je peux te demander une chose bel éphémère ? Fie-toi à ton cœur. Les cavaliers de Sharna joueront un rôle très important dans ton destin, sache prendre les bonnes décisions.. Pour toi, Camille. Qui sait ce que l'avenir te réserve..

    - Toi tu le sais, Lily. Mon cœur est bien endormi en ma poitrine, loin d'elle, il n'a plus aucune raison de se manifester, ni même d'exister.

    - ... Nous reverrons-nous, Camille ?

    - C'est à moi que tu poses la question, médium ?

    - Médium, non... Je ne suis pas médium. Disons que tu fais partie de ces personnes qui ne respectent aucune règle. Et que mes prédictions risquent de devenir obsolètes d'un instant à l'autre..

    - Tu avais donc tords ?! Je peux changer mon destin !

    - C'est juste que certaines forces qui nous dépassent tous, joueront avec toi jusqu'à ce que la mort ne te vole à notre monde.. Et puis.. Tu sais, l'avenir n'appartient qu'à nous, il n'y a que le destin au sens de la finalité d'une vie, qui n'est pas reprogrammable. La mort nous fauchera tous.

    - Il n'y a que l'amour, que la mort ne peut faucher.


    II. Old devils

    - Camille, ne m'oublie jamais..

    Cette voix m'était familière, effrayante et pourtant rassurante, je ne savais pas vraiment où j'étais, j'étais incapable d'ouvrir les yeux ou de bouger quoi que ce soit, tout était trop sombre et mon corps comme paralysé. La voix de Lily, douce comme la mort, j'étais entrain de dormir; ce fut dans mon sommeil qu'elle me fit ses adieux. Des adieux que je ne compris pas, tout d'abord. Il m'a fallut un temps pour réaliser puis pour me réveiller. J'accouru à la forêt, peu importe la distance, mon cheval irait aussi vite que le vent, que la tempête et le tumulte des océans, pris par ce rêve où Lily mourrait, j'avais préféré faire le chemin pour rien que de l'avoir fait trop tard.

    Je me rappelle encore.. Ce spectacle si triste... si horrible.. Dés lors que je suis arrivé. La forêt avait été mise à feu et à cendre. Tout.. Je dis bien tout était entrain de brûler dans un incendie démoniaque. Je descendis de ma monture et regardai impuissant la scène qui se déroulait devant mes yeux. le bruit des craquements des arbres sous le poids du feu me faisait comme des coups d'aiguilles dans la poitrine. Lily.. Où étais-tu Lily ? Pris dans cet incendie, morte des flammes de l'enfer ? Une médium peut-elle se laisser surprendre par ce genre d'évènement ou l'avais-tu vue venir ? Je ne comprenais plus rien mais ça n'était rien.. J'allais avoir une belle surprise.

    - Heureux de te revoir, Sirion. Disait une voix sombre comme le diable. Je me retournai alors et vis une silhouette qui ne m'avait pas manqué, une silhouette que j'avais pisté avec Ekzékiel fut un temps.. Celle de l'inconnu de la salle des trônes des Loveless. L'inconnu qui rendit Ekzékiel fou à lier. Je reconnaissais sur son arme le symbole du dieu Sharna.. Symbole qui expliquait à présent beaucoup de choses...

    - Lily... LILY !!!

    - Oui Sirion. Ekzékiel, Jézabel, et à présent l'autre sorcière. Tu n'étais pas prêt lors de notre rencontre chez les Loveless. J'ai réduits ta vie à néant et détruit tout ceux que tu chérissais pour que enfin, tu n'ais plus rien à perdre. Elle s'appelait donc Lily ? Hum... Si ça peut te rassurer, ça n'était pas pour te faire souffrir que j'ai mis feu à la forêt. Non... Je voulais la faire sortir de sa cachette... Mais il semblerait qu'elle a préféré mourir dignement dans sa minable forêt plutôt que servir notre cause.. Quelle idiote... Elle a fait son choix, celui de mourir. Et toi Sirion, quel choix feras-tu ?

    - Lily... Je ne sais pas qui tu es ! Mais je peux te jurer qu'un jour, je te tuerai, je ne sais pas encore comment je vais m'y prendre, mais je trouverai. Je piocherai dans tout ce qui t'a construit, et je me débrouillerais.. Pour que tu ressentes la plus vive des douleurs... Cavalier de Sharna.

    - Oui Sirion.. Oui.. Enfin.. Tu commences à être prêt. Laisse ces ténèbres, ces ombres t'envahir.. Et puis, ne tires pas d'aussi rapides conclusions. Alors pour qui me prends-tu Sirion ? Démégor ? Gabriel ? Qui donc ?

    - Démé.. qui ? Gabriel ? De qui me parles-tu vieux démon ?!

    - Hum.. Je comprends, tu ne les connais pas encore... Mais tu apprendras à faire leur connaissance. Je te promets à mon tour qu'un jour je dévoilerai mon visage.. Mais pour le moment je vais te laisser courir vers ton destin..

    - Et tu crois que je vais me laisser faire ? Ne t'en fais sale vermine, je vais te retrouver.. Et au moment où tu t'y attendras le moins, je me vengerais.. Pour Ekzékiel que tu as rendu fou.. Pour Lily que tu as tué.. Pour Jézabel que tu as fais fuir... Pour tous ce que tu m'as fais, monstre, je me vangerais...

    - Chante beau merle, chante... Mais demande toi, cher Sirion, de toi à moi.. Qui devient tout doucement le plus merveilleux des monstres ? Ah ah ah... Tu es vraiment plein d'intérêt petit homme.. vraiment plein d'intérêt..

    Il disparut alors. Dans les flammes, dissipé dans la fumée, de sa magie, il n'en resta plus qu'une étincelle. Je ne pouvais y croire, Lily était parti. Je ne l'avais pourtant vue que deux fois dans ma vie, mais elle était l'une des personnes à qui je tenais le plus, sûrement la femme que j'aimais le plus aprés Jézabel bien sûre, mais m'ayant quitté, j'évitais de la mentionner. En ma poitrine, ce coeur endormi semblait se laserrer, subissant le poison. Je maudissais à ce moment Jézabel d'avoir fait naitre ce coeur, sans celui-ci, tout serait bien plus facile, surtout depuis que l'artiste a laissé son oeuvre à l'abandon. Pris d'une folie, je me jettai dans les flammes de la forêt; c'est alors que quelque chose d'incroyable arriva : le feu m'ouvrit comme.. Un passage. C'est comme si les flammes m'inviter à entrer dans la danse. C'était la toute premiére fois que je prenais conscience d'un pouvoir bien étrange, celui où le feu m'obéit, formant une antité vivante et pensante et non pas une simple maitrise de sorcier. Je marchai alors, faisant les cents pas dans la forêt, à la recherche de la dépouille de Lily, elle méritait les mêmes funérailles qu'Ekzékiel aprés tout... Mais je n'ai rien trouvé. Rien du tout.. Le cavalier de Sharna avait sûrement due emporter sa dépouille, histoire que je ne puisse l'enterrer et que le paradis ne lui soit jamais offert. Je priai alors pour que le mythe de l'enterrement ne soit qu'un mensonge et que le paradis lui soit tout de même offert, Lily méritait la paix aprés avoir été traquée comme une bête. Elle m'avait offert les clés de mon avenir, m'avait implicitement prédis la suite tout comme la mort d'Ekzékiel et le départ de Jézabel.. Je devais voir au delà de ses mots... Je devais en comprendre le sens caché. Adieu Lily, quel honneur que tu ai fais partie de ma vie, même un court moment, ton passage en celui-ci ne sera pas vint, je te le promets.

    III. La chasse aux cavaliers de Sharna.

    Deux mois s'étaient écoulés depuis la mort d'Ekzékiel et deux semaines depuis celle de Lily, je me sentais cette fois, vraiment seul sur cette Terre. Moi qui n’avais pas encore réalisé que Jézabel était parti, cette fois, c'était chose faite. J'avais l'impression de retomber dans mes délires noirs de l'adolescence où règne drogue et violence, pour un futur plus beau, un futur de fantasmes, un futur rêvé. La vie était sans saveur, la perte des trois seules personnes qui comptaient pour moi était un peu... trop insupportable. Je n'étais pas ce genre d'hommes à me laisser abattre, je prenais donc les rennes de toute cette histoire. Si Jézabel était encore vivante, alors je la retrouverai, je m'en faisais la promesse, des objectifs fixes me permettraient d'avancer. Cela n'était d'ailleurs pas le seul que je m'étais fixé, non... J'allais à présent m'intéresser de très prêt aux cavaliers de Sharna. Ces êtres que Lily fuyait méritaient que je m'y intéresse, surtout depuis que j'ai fais le rapprochement entre le symbole de Sharna sur l'épée de l'inconnu de la salle des trônes des Loveless, l'homme qui avait rendu fou Ekzékiel et tué Lily... Cet inconnu était un cavalier de Sharna, je devais donc le retrouver, venger mes proches disparus et me libérer de cette haine incommensurable.

    Jusqu'à ce jour, j'avais été un Lhurgoyf discret et distant de l'activité du monde, je n'avais visité que peu de lieux si ce n'est ma petite contrée dont je ne connaissais même pas le nom, vivant avec Jézabel et Ekzékiel, je n'avais jamais trouvé aucun intérêt à partir ailleurs. Mais aujourd'hui tout serait différent, j'étais en soif de nouveauté, je voulais découvrir le monde et son immensité, surtout pour retrouver ces maudits cavaliers de Sharna, il me faudrait bien patrouiller tout Istheria pour retrouver l'assassin. Je détestai monter à cheval, non pas que la bestiole m'incommodait, mais contre l'avis général, je n'éprouvai aucun plaisir et même une gêne certaine à galoper dans le vent et les tempêtes acharnés. Je faisais tout de même abstraction, il me fallait énormément de temps pour parcourir de telles distances, contempler d'aussi magnifiques paysages. Le départ de Jézabel m'avait au moins permis de sortir de ma bulle et de voir à quoi ressemble le monde vue de là haut, des montagnes aux mers, des prairies aux volcans, je voyais, je me souvenais, mon imagination prenait d'autres dimensions, rêveur de ce monde, divaguant vers l'infinie.

    Je menais un réel travail d'enquête pour retrouver les cavaliers de Sharna. C'est que ces bougres se faisaient discret et leur apparition en publique était assez rare. J'en avais trouvé un une fois je me rappelle... Hum... Il ne mit pas le temps à disparaitre, en deux, trois mouvements, sa trace était perdu.. Il fallait pourtant que je trouve un moyen, de les intéresser, qu'il remarque ma présence, que je n'ai plus qu'à les cueillir. Je commençais alors une vraie chasse à l'homme, il fallait que j'en trouve un, et que je le tue froidement. Mais pas en un coups non... Je pris le temps d'en prendre un en chasse puis de le combattre plusieurs fois, je compris que la fierté de ces cavaliers était intouchable, je m'assurai donc de le blesser moralement pour qu'il ne disparaisse pas comme un fantôme. A chaque combat, j'en laissais toujours deux, trois au bord de la mort, je les laissé toujours en vie pour qu'ils puissent se plaindre auprès de Démégor, leur chef. Et plus le temps passait, plus ce fut eux qui me poursuivirent. Ce fut alors un plaisir malsain qui me frissonnait tout le long du corps à chaque fois qu'ils apparaissaient au détour d'un chemin, entrain de me courser. Ce jeu du chat et de la souris était jouissif, et leurs attaques étaient puissantes. Cela était d'un bien autre niveau que ces guerriers de l'ancienne guerre, non là, j'avais le droit à l'élite du combattant, les cavaliers de Sharna n'étaient composés que d'excellents gladiateurs, tous prêt au pire pour faire tomber leur cible. Ce qu'ils ne savaient pas en s'attaquant à moi, c'était à quel point la rage et la haine étaient de puissantes motivations, qui me poussaient à leur tendre les pièges les plus audacieux. Je voulais que ma tête soit mise à prix et croyez moi, c'était chose faite. Bien sûre, pour moi il s'agissait d'un immense jeu sadique, mais au fonds, je vengeai Lily et Ekzékiel, du moins je crois. En m'en prenant aux cavaliers de Sharna, j'évitai de penser à Jézabel. Je savais que le moindre instant vide de sens, seul, sans Ekzékiel, Lily et Jézabel, serait un poignard libérant ce fameux poison mortel : le manque.

    Plus le temps passait, plus je m'assombrissais. J'aimais mettre ma vie en péril et la risquer pour quelques frissons, une danse avec la mort. J'avais l'impression de devenir de moins en moins humain, que mon cœur s'effaçait de ma poitrine, que l'œuvre de Jézabel n'était peut être pas éternel, et que celui-ci, dernier rempart aux ténèbres, n'était plus qu'un souvenir égaré.

    IV. Démégor.

    Un soir pourtant, le jeu pris une tournure toute nouvelle avec des règles toutes autres. Les ténèbres avaient recouvert le ciel et de violents orages se préparaient, la pluie battante faisait déjà rage et le temps n'était qu'en prévention de la suite. Ce soir là, Démégor avait mis le paquet. Pas moins de dix cavaliers de Sharna, tous sous leur casque de ferraille, d'un air impassible et sans la moindre émotion. Bien sûre, personne ne peut résister aux cavaliers de Sharna, cette fois Démégor avait vue juste en mettant l'effectif conséquent pour rayer une fois pour toute le problème que j'étais. Au début oui, je savais parer les attaques de tous les côtés, mais ils étaient dix... Et mon endurance n'est pas inépuisable. Dearly Beloved, l'épée qui fauche les cœurs, avait parfaitement fusionné avec moi depuis le temps mais cela ne suffisait pas, ils étaient trop nombreux. Seulement je compris rapidement qu'ils ne voulaient pas m'éliminer mais à ma grande surprise, me maitriser, le temps qu'un invité de taille ne vienne, me chercher. A genoux, deux de ces crapules me tenaient les bras derrière le dos, je ne pouvais plus bouger d'un poil.

    - Roxas, Camille, Sirion. C'est un plaisir ! me dit un homme qui apparaissait doucement dans la nuit, dont la capuche et le manteau noir cachait l'identité. Mais son aura, son aura était puissante, je compris tout de suite qu'il s'agissait de Démégor.

    - Démégor, je regrette de ne pouvoir en dire autant. Répliquai-je de suite, sentant la pression des deux cavaliers sur leur tenaille se resserrer.

    - "Il" m'a parlé de vous. Et "Il" ne se trompe jamais, tu imagines un peu...

    - Il ? Qui ? L'assassin ?! C'est de l'assassin que vous parlez ?! Vous savez qui sait ! Dites le moi !

    - Ne te fie pas aux apparences Sirion, c'est tout ce que je peux te dire.

    - ô merci Démégor, je tâcherais de m'en souvenir ! Disais-je en profitant d'un instant de relâchement pour me débattre d'une façon assez acrobatique pour pouvoir mettre à terre mes deux ravisseurs et reprendre en main mon épée que je pointai contre la poitrine de Démégor.

    - Tu veux te battre ?! Idiot... tu n'en as même pas la conviction.

    - Puisque je ne peux me vanger sur l'assassin, alors je me contenterais de ta dépouille, pour le moment !

    - Tu es fou Sirion, mais ça me tente. Si tu gagnes, je t'amène l'assassin sur un plateau d'argent avec son identité révélée tu imagines. Si je gagne par contre, tu deviens un cavalier de Sharna. Qu'en dis-tu ?

    - J'accepte ! En garde Démégor !

    - ô mais je n'attends que toi Sirion, prouve moi qu' "il" ne se trompe pas.

    J'attaquai alors avec une prudence de rigueur. Démégor semblait rire comme un fou en m'attaquant à son tours, il devait me prendre pour un débutant et j'allais lui montrer que c'est à Sirion qu'il s'attaque et non à un vulgaire marchand de rêve. Nous nous lançâmes dans une danse avec la mort que je connaissais bien, elle me rappela fortement le combat avec Ekzékiel... Et la teneur du combat était presque comparable. Il était évident que Démégor était bien plus puissant qu'Ekzékiel et bien plus puissant que moi par la même occasion. Je n'allais tout de même pas me laisser abattre. Je reculai d'un pas et invoquai les ténèbres, elles savaient se faire obéissantes. Je m'élançai de nouveau sur Démégor, les ténèbres en rafale autour de mon corps tel une tornade noire qui me rendait plus puissant que jamais. Immédiatement, tous les cavaliers de Sharna répliquèrent mais je maitrisais le temps mieux que nul autre, et la scène de combat s'arrêta net dans le temps. Tous les cavaliers de Sharna étaient statufiés et il ne restait plus que Démégor et moi, prêt à reprendre les hostilités.

    - Très intéressent... Dommage qu'il faille un combat pour décider de ton sort. Soufflait-il comme si j’avais titillé sa curiosité.

    - Quel intérêt à devenir cavalier à ton service, Démégor ?!

    - Tu effectueras des missions pour la gloire des cavaliers. Je t'apprendrais à maîtriser mieux que quiconque tous tes talents, même les plus inavoués qui sommeille en toi. Je vais t'apprendre le secret des ténèbres, la maitrise parfaire des ombres. Tu pourras te servir de l'essence du mal pour arriver à toutes tes fins. Il y a les cavaliers de Sharna qui ne sont que des pions sur un échiquier, puis il y a l'élite des cavaliers, un conseil dont les membres sont rares. Inutile de t'avouer que tu ne serais pas qu'un pion.

    - Un pion tout de même.

    - Mais pas que. Devenir Cavalier de Sharna te permettra d'être plus puissant, je te donnerais les moyens de pouvoir te mesurer à l'assassin que tu rêves tant de voir mourir après d'innombrables souffrances dont tu serais l'unique auteur. Nous avons une influence non négligeable sur Istheria du nord au sud, d'Est en Ouest... Pratique quand l'on recherche un homme... Ou une femme, n'est ce pas Sirion ? Peut être que le mal pourrait ramener les morts qui sait... La magie est un mystère que les plus savants ne sauraient résoudre, alors pourquoi pas toi Sirion.. Oui...

    Démégor était un manipulateur, cela était un fait indubitable. Il me servait sur un plateau d'argent tout l'or dont je rêvai... Non pas cette richesse matérielle mais l'assassin, également cavalier de Sharna, l'avait bien renseigné sur ma personne. Démégor connaissait tout de moi, ce que j'étais, ce que je désirai, qui je désirai aimer et tuer, voir revenir. Honnêtement, pensait-il pouvoir me discipliner en m'offrant le l'univers et ses étoiles ? Et pourtant. Oui, plus je contemplai Démégor et dés le premier instant où je l'aperçu, il me fit tout de suite pensé à l'assassin. Il disait pourtant ne pas être l'homme qui avait tué Lily et torturé Ekzékiel, il confirmait qu'il s'agissait d'une autre personne que lui. Pourtant.. Je me demandai si ça n'était pas une manipulation de plus de la part de Démégor, il semblait malin comme le diable, je ne pouvais lui faire confiance, et s'il réussissait à me manipuler à me promettant les rêves perdus, il pouvait tout aussi bien rejeter son crime sur une chimère dont il serait le créateur. Démégor était mon assassin, j'en étais presque sûre. La même gestualité, la même voix, la même odeur, la même démarche, le même style de combat. Ca n'était qu'à l'instinct que je pouvais oser affirmer cela bien sûre, aucune preuve, rien de concret... Il n'y avait qu'en entrant chez les cavaliers de Sharna que j'en aurais le cœur net.

    - Soit Démégor, alors... Où faut-il signer ?

    - Est-ce que j'entends bien ? Sirion se range-t-il au plus sombre camp qu'il puisse exister ?

    Je tentai alors de lui faire croire qu'il m'avait manipulé, même si quelque part, je croyais en ses promesses. J'avais besoin de plus de puissances pour pouvoir tuer l'assassin même si c'était lui. J'avais besoin de l'ombre pour atténuer ma peine, de leurs connaissances pour localiser Jézabel, de leur magie pour accomplir mes rêves, presque malsains et contre-nature. Démégor le savait tout autant que moi et me tenait avec ça.

    - Oui Démégor. Mais je te préviens, je ne pourrais jamais être bête et discipliné comme tes chiens.

    - Oui je le sais Sirion, c'est aussi un peu pour ça que tu es aussi intéressent, et tu te frotteras à plus méchant que toi.

    - Le diable lui même ne me domestiquerait pas. Alors trouve-moi plus convainquant.

    - Le diable n'est qu'une fillette pleurante et pitoyable face à moi, et au conseil de l'élite des cavaliers de Sharna. Seulement... On ne rentre pas dans l'élite comme ça... Il faut passer le test...

    - Bien sûre... Suis-je bête.. Le combat entre toi et moi.. Le test de passage.. Tu savais depuis le début que j'accepterai de te rejoindre..

    - Il semblerait que la manipulation n'ait plus de secrets pour toi, Sirion. Alors prépare-toi !

    La peur avait quitté mon corps, je tenais mon arme en position de défense et préférai le laisser venir à moi plutôt que l'inverse. Chose qu'il ne tarda pas et dont l'ampleur était grande. Ca n'était pas un combat dans les règles, chacun de ses coups, chaque mouvement était amplifié par une puissance mystérieuse et magique. Il était le roi des cavaliers de Sharna, cela était chose irrévocable. Seulement je compris de suite, dés le moment où l'assassin et lui voulaient absolument m'entrainer dans les abysses des ténèbres, que ceux-ci leur seraient moins désagréable en ma présence, ils avaient besoin de moi sans que je ne comprenne pourquoi. Je m'en fichai quelque part, moi j'avais vraiment besoin d'eux et je savais exactement pourquoi.
    Je n'étais, heureusement, pas trop mauvais dans ce combat. Faute d'avoir mis Ekzékiel à terre fut un autre temps, il s'agissait là d'un adversaire bien plus puissant mais pas imbattable. Je me fondai dans les ombres pour disparaitre un instant et attaquer avec rapidité et légèreté pour finir mon attaque avec un coup lourd et appuyé. Il parait bien entendu mais il se fatiguait, et je n'en étais qu'à l'amuse-gueule. Je l'obligeai à reculer pour en venir au point voulu puis laissé le temps reprendre son cours; un éclair le manqua de peu, j'avais raté mon coups. Les cavaliers de Sharna qui s'étaient lancé après moi tout à l'heure reprenaient également vie et se sentait déboussolé par les effets du temps mais je n'en tenais pas compte, ils n'étaient pas ma cible, lui si.
    Je me jetai sur lui comme de violentes bourrasques de vents; j'entendais à présent une éclaire, ressentais son tremblement puis arrêté le moment au millième de seconde pour qu'il s'abatte sur Démégor mais encore une fois, raté. Arrêter l'orage en son impact exigeait une précision qui relevait presque d'un hasard fou. Mais je ne désespérais pas. Lui restait assez calme, il était évident qu'il ne sortait pas le grand jeu, ni qu'il me montrait toute l'étendu de sa force. Quelques vagues de ténèbres que j'évitai sans trop de mal, rien de bien méchant. Non. En effet, la difficulté résidait dans sa résistance et seules les foudres du ciel pouvaient me sauver. Je tentai alors une dernière fois, un coup de poker que je dédiai à Ekzékiel, après tout c'était lui qui m'avait appris à maitriser le temps et me servir du temps climatique pour l'asservir au maitre qu'était le temps fatidique. Oui je tentai ce dernier coup en me mettant moi même en position de garde baissée et j'attendais qu'il tombe aisément dans mon piège pour que la foudre s'abatte sur mon homme et qu'il s'effondre au sol, bouclant le combat que je gagnai par un K.O indiscutable.

    - Alors Démégor, suis-je digne de ton sceau rouge sang, symbole de Sharna, le dieu des cruels ? Ou faut peut être que je te le marque quelque part pour pas que tu l'oublies cette fois ?!

    J'étais alors persuadé qu'il ne se relèverait pas, la foudre tue un homme après tout. Oui un homme... Pas Démégor, il n'était pas humain. Je ne sue trop ce qu'il se passa, mais à mon avis, il n'acceptait pas la défaite. Un instant d'inattention peut être, un clignement des yeux, et il avait disparut de mon champs de vision.

    - Bon sang, mais il est passé où celui-là ?!

    Puis de fut la défaite, la mienne évidemment. Je ne compris pas vraiment ce fut comme si des milliers d'épées m'avaient poignardés, mais aucune lame ne transperçait mon ombre, ça n'était que d'épais amas de ténèbres qui pénétraient mon corps et vaguaient dans les aires.

    Prés de mon oreille, j'entendis que l'on me chuchotait - Tu ne mesures pas l'étendu qu'offre les ténèbres. Mais rassure-toi, tu as gagné ton test, tu n'as perdu qu'une bataille, une défaite physique pour une victoire morale, c'est pas mal, non ?
    Je ne pouvais parler, je n'entendais pratiquement plus rien de ce qu'il disait. J'avais tellement mal, la douleur ne s'apaisait pas, je ne savais ce qu'il m'avait fait mais je ne l'oublierai pas.



Dernière édition par Roxas Camille Sirion le Sam 7 Aoû - 21:08, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sirion, l'ombre du coeur [ Lhurgoyf, cavalier de Sharna]   Sirion, l'ombre du coeur [ Lhurgoyf, cavalier de Sharna] Icon_minitimeSam 7 Aoû - 20:19

    Sirion, l'ombre du coeur [ Lhurgoyf, cavalier de Sharna] E9342410

    Un mois plus tard

    III. The smile of the Death.

    Le ciel noir comme l'ébène était maître de Tyrhénium. Pourtant, le monde s'affolait sur les marchés, tout le monde présageait un orage passager ou un léger nuage mauvais qui rendrait au ciel ses belles couleurs bien plus tôt qu'on ne le penserait. Les fous. Nous étions assez pour quadriller tout le périmètre. Il ne fallut qu'un instant pour que la respiration de toute une population ne s'arrête, tous nos dons étaient unis pour former l'imbattable. Un instant suffit, pour que le feu s'abatte sur la place du marché, que les hurlements ne viennent arracher au paysage sa tranquillité, que les morts ne tombent au sol, que toute joie disparaisse, que la panique s'installe. Dans le ciel était dessiné par des flammes le symbole du dieu Sharna, symbole qui devait faire naître en ce monde le présage de l'apocalypse et devait éveiller chez toute personne qu'il fut, une peur immense.
    Nous étions huit si ma mémoire ne me fait pas de défaut, chose rare vous l'avouerez. Chacun de nous possédons un don unique et profitable à l'ensemble du groupe, les cavaliers étaient une famille, avec des règles et un code. Certains arrivèrent du nord, d'autres du sud, et alors que l'un de nous montait sur une estrade pour chanter une prière dédiée au dieu du sang d'une voix sadique et amusée, d'autres tuaient. Moi je m'occupai du ciel en compagnie d'un autre cavalier, qui lui contrôlait les événements climatiques, à nous deux, nous pouvions faire croire au monde qu'il vivait ses derniers moments. Puis tout d'un coups, mon camarade se prit une flèche dans le coeur, je me cachai immédiatement, nous avions été découvert. Dans ce cas, le code est strict, il faut fuir sauf ordre contraire. Dans mon cas, je m'ordonnai à moi même de contredire le code, je me remettais en position de faiblesse, je fermai les yeux et j'attendais de ressentir l'instant... Encore un instant.. Puis encore un autre... Puis Stop. J'arrêtai le temps dans sa marche, à l'instant même où la flèche poursuivait sa course. J'avais repéré mon archer, j'allais le tuer bien entendu. Il était sur une tour non loin de celle où j'étais posté pour enflammer le ciel et je manipulai le temps pour me permettre d'atteindre l'autre tour sans que mon archer n'ait le temps de le voir. A l'instant où j'avais entre mes mains, sa vie, le temps reprit. C'était une règle de mon pouvoir.. Dés l'instant où je voulais tuer, mon pouvoir du temps ne marchait plus.. Il était interdit que je puisse tuer pendant que mon adversaire était éteint lui aussi. Alors le temps reprit et il sue, que sa fin était arrivée. Une poignée de gardes s'attaquaient aux cavaliers sur la place et je m'empressai de rejoindre ma fraternité pour combattre, encore, tuer, ensuite. Je détestai être spectateur comme Démégor, je préférai être l'acteur et agir en toute circonstance.

    Il s'agissait d'un véritable massacre, la population criait, et je tâchai de ne m'en prendre qu'à la garde protectrice des habitants. Ce que nous voulions ? Que l'on nous remarque, que l'on nous craigne... Semer la panique en Isthéria était un plaisir sadique certes mais le but premier était de nous faire un nom, d'inspirer la crainte et la fuite, bientôt le monde ne tremblerait rien qu'à la vue du symbole de Sharna. Nous ne faisions pas que ça bien sûre mais tout devait commencer par ça.. Et puis chacun y trouvait son compte dans ce clan, alors pourquoi discuter les ordres ?

    Notre technique de combat était en théorie la même d'un cavalier à l'autre, un art transmise à la base par Démégor qui consistait à ne prendre aucun coups, quitte à privilégier la défensive puis à tuer, sans pitié, au besoin d'une tactique préalablement conçu, et d'un combat en groupe qui empêchait, en théorie toujours, toute défaite. Pour exemple, je détestai faire comme tout le monde, alors imaginez un instant que je me mette à combattre comme mes confrères de Sharna ? Pitié vous rêvez... Qu'ils se débrouillent, je préfère travailler en solitaire, avec ma technique propre de combat, héritière des entraînements entre Ekzékiel et moi. Pour rien au monde je ne changerai. Évidemment, depuis que j'avais fait mon entrée chez les cavaliers, je n'en étais plus à mon premier meurtre. C'était à vraie dire, mon lot quotidien. La pitié en moi s'en était allé, toute pitié.. Quelle qu'il soit, avait été anéanti dés l'instant où Démégor avait réussit à plongé mon coeur dans un sommeil que plus rien ne pouvait réveiller. Et pour la première fois, je comprenais enfin Ekzékiel... Il n'y a que dans la douleur que l'on inflige à l'autre, que la sienne s'apaise... Et il avait raison.. Plus je tuai, moins je pensai à Jézabel, à Ekzékiel, ou à Lily... Mon coeur dormait pendant que je tuai.. Alors pourquoi arrêterai-je de tuer ?

    Nous quittions ensuite la ville, sur nos cheveux aussi noirs que ciel, aussi noir que nos tenues, que notre armure, que notre arme, .... Que notre âme.


    Le soir venu

    IV. Who is Gabriel ?

    Je m'avançai vers Démégor, un paquet sous le bras, emballé d'un chiffon épais et ensanglanté. Face à lui, deux cavaliers qui étaient avec moi s'agenouillèrent, mais pas moi. Quelques secondes plus tard, Démégor demanda aux deux autres de s'en aller, histoire de nous laisser seul.

    - Sirion...

    - Démégor.

    - Tu as ce que je voulais ?

    - Bien sûre. Comment peux-tu en douter ?!

    - Les autres cavaliers se doutent-ils de quelque chose ?

    - Pour qui me prends-tu Démégor ? Tiens prends-le !

    Je lui jetai vulgairement le paquet qu'il rattrapait sans difficulté. Perplexe, il ne semblait pas croire en son contenu rien qu'à la sensation du poids. Il l'ouvrit ensuite et tout d'un coups, son expression changea radicalement en quelque chose d'un peu plus humain que d'habitude, assez surpris je dois dire.

    - C'est magnifique Sirion..

    - Un catalyseur quoi..

    - Ne fais celui qui ne sait pas de quoi il parle Sirion ! Regarde un peu sa couleur.. Je n'en ai jamais vue de tel ! Et tu dis qu'il doit y en avoir toute une carrière ?

    - C'est en effet ce que j'ai dis. Dans la Vallée d'Hillem, il y a une mine abandonnée, sûrement parque personne n'y a jamais rien trouvé. Mais si l'on sait où creuser.. Et avec quelle magie, alors..

    - Nos plans fonctionnent parfaitement.. Comment as-tu fait Sirion ?

    - Nos plans ?! Tes plans, Démégor. L'aide que je te porte n'est pas désintéressée, ne l'oublie jamais. Disons que j'ai un don pour ça... pour ressentir la magie..

    - Parfait alors. A ce propos j'ai eu vent de l'épisode de cet après-midi. Pourquoi ne peux-tu pas suivre le code comme tout le monde ?

    - Tu sais parfaitement pourquoi. Je ne désire pas rentrer dans les rangs. Et puis l'opération fut un succès alors quelle importance ?

    - Je t'ai promis que tu ferais parti du conseil des cavaliers mais avant, tu dois recevoir l'éducation militaire des cavaliers de Sharna qui s'impose. Tu ne portes jamais ton armure ou ton casque ? C'est à peine si l'on sait que tu es un cavalier.. Tu n'as même pas essayé d'apprendre à te battre comme nous.. à apprendre nos rites et nos coutumes..

    - Le diable ne suffirait à me discipliner. Tu te rappelles Démégor ?

    - Il s'appelle Gabriel et il t'enseignera notre art du combat. Gabriel me rendra chaque jour des comptes, et s'il donne son accord une fois ta formation accomplie, alors tu feras officiellement parti du conseil des cavaliers, l'élite de nos rangs.

    - Faire parti du conseil me permettra d'arriver à mes fins je suppose Démégor.

    - Tu supposes bien. Mais dis moi, te rappelles-tu notre longue discussion sur la manipulation Sirion ?

    - Oui, tout à fait. Pourquoi ?

    - Gabriel est ce que l'on peut appeler.. La naïveté à l'état pure.

    - Tu le manipules comme une marionnette...

    - Tout juste. Et ne t'avise pas de jouer les héros. Il a de grandes capacités, il sert notre cause avec une efficience rare. Et il sera un parfait maître d'arme pour toi.. Tu te rendras rapidement compte que je le berne d'illusions et de mensonges.. Mais ne lui dis jamais la vérité, ne t'attache pas à lui et essaye même de consolider sa foi envers les cavaliers si tu le peux.

    - Pas de problème. As-tu oublié que mon cœur n'existe plus ? Je me fiche qu'il rêve d'un paradis artificielle de ta création Démégor, tant qu'il m'accorde ma promotion, le reste n'a aucune importance.

    - J'espère bien Sirion puisque c'est dans ton intérêt. Si Gabriel découvre la vérité sur les cavaliers de Sharna, il quittera la guilde sur le champ. Et sans son appuie au conseil, tu ne retrouveras jamais l'assassin de Lily et d'Ekzékiel... Tu saisies ?!

    - Parfaitement, Démégor. Et pour tout avouer, ça ne m'étonne vraiment pas de toi. Manipulateur, et vil chanteur, tu places sur ton échiquier tes plus habiles pions pour faire plier tous tes ennemis.. Ton plan n'a aucune faiblesse, je suis impressionné.

    - Ton compliment me va droit au cœur Sirion, de la part d'un manipulateur et fin stratège tel que toi, c'est appréciable.

    - Tu n'as pas de cœur Démégor, cesse donc ce jeu.

    Nous nous sommes salués puis sommes reparti chacun de notre côté. Comme d'habitude, cette discussion n'avait jamais eu lieu d'après ses dires, tout devait rester d'un secret inavouable. Même si les cavaliers de Sharna étaient ma famille depuis maintenant deux mois environs, je ne connaissais pas grand monde. Ou du moins, je n'avais pris la peine de ne connaître personne. Tous mes rapports se déroulaient entre Démégor et moi uniquement. Je ne connaissais personne d'autre que Démégor et je ne voulais avoir affaire avec personne d'autre. Ce n'est pas que j'avais confiance en lui mais.. il était intelligent, en sa présence, je me perfectionnai moi même, j'apprenais dans l'ombre et avec l'ombre. C'était déjà un bien pour un mal.


    V. The skin of the Killer

    Ces cauchemars incessants, Jézabel aux entrailles du mal, à travers la mort et l'ombre, seule lumière, son regard est un phare... Dans l'ombre, je ne vois plus qu'un spectre, chaque jour m'éloigne un peu plus d'elle, elle m'oublie et écrit son histoire toute seule. Regrette seulement de m'avoir ainsi quitté ? Repense-t-elle à sa vie sans celui qu'elle aimait ? Préfère-t-elle sa vie depuis que je ne suis plus qu'un souvenir égaré ? Je réfléchissais beaucoup à mon sort. L'assassin m'avait avoué avoir manigancé toute une machination diabolique pour que je ne puisse avoir, au final, d'attaches envers ce monde. Il était vrai que j'aimais m'imaginer au bras de Jézabel, non loin de la bienveillance d'Ekzékiel et les rires de Lily... Ce rêve fou, ce rêve impossible... S'il avait été réalité, serai-je devenu cavalier de Sharna ? Une part de moi dirait que non sans en douter.. Mais une autre part... me susurre doucement qu'après tout, je ne suis et je ne resterai qu'un assassin. Je ne suis qu'une ombre, un sans-cœur, et peu importe les faits, il semble indéniable que mon destin soit celui d'un homme habité par le désespoir. Comme doué d'une aura autodestructrice, je n'attire que le chaos et la fin de toute chose. C'est ainsi. Oui plus le temps passait, plus j'acceptai d'embrasser les ombres et de convenir que ma place était chez ceux qui n'aiment pas, qui ne désirent pas aimer. Ma place est avec les érudits du monde, ceux qui ne fonctionnent que par intérêt, dont la manipulation est monnaie courante, ceux qui n'ont pas de sentiment, ne souffrent jamais d'amour ni du mal humain, ceux que la mort admire comme ses fils... Les cavaliers de Sharna sont une famille idéale pour moi, pour ce que je suis, un monstre.

    Je rencontrai Gabriel, un homme raffiné. Prêt à tout pour défendre les plus belles choses de ce monde, aux antipodes des valeurs de Sharna et de ses cavaliers. Gabriel avait un petit air d'Ekzékiel et ne croyez pas que je cherchai à tout prix à retrouver un Ekzékiel qui me manquait tant en n'importe qui. Juste qu'il ressemblait à l'ami que j'avais eu il y a tellement longtemps. Il avait cette même innocence et pourtant on ne pouvait pas dire qu'il n'avait rien vécut par la passé. Il était juste étrangement immaculé, et Gabriel était un nom qui lui allait à merveille. Il était évident qu'un tel homme n'avait rien à faire chez les cavaliers de Sharna, sa place était ailleurs avec les paladins, les anges, ceux qui combattent pour la paix de nos âmes. Il était naïf certes mais aussi très fragile. Un jouet idéal pour Démégor, une vraie saleté. J'étais moi même un maître dans l'art de la manipulation tout comme Démégor et je savais ô combien les personnes faibles étaient facile à transformer en pantin. Démégor pouvait ricocher ses désirs et ses ambitions en Gabriel sans que celui-ci, pourtant en parfait paradoxe, n'ait la moindre envie de lui refuser quoi que ce soit. Je compris alors que Gabriel et moi étions tout aussi antithétiques, il était soumis à ses valeurs, à la volonté du monde, comme enchaîné par l'héroïsme. J'étais tout le contraire, je ne respectai rien, mes valeurs étaient risibles, je n'avais plus rien qui ne me rattachait au monde, la vie n'était qu'un terme dénué de sens. Je n'avais aucune obligation envers personne, j'étais maître de toutes mes actions, ce que je faisais était toujours par intérêt, l'acte désintéressé n'existait pas, ne faisait même pas parti de mon langage. J'étais l'homme à fuir et lui, celui à épouser. Il était une perfection et moi une erreur... Oui... Je compris enfin pourquoi Démégor voulait qu'il soit mon maître d'arme. Il ne voulait pas que Gabriel m'apprenne le combat chez les Sharna, il voulait que je me confronte à mon contraire, que je comprenne ma propre réalité. Il voulait que je fonde ma culture en son innocence. Démégor était rusé, plus que je ne le pensais. Il me testait mais je n'allais pas le décevoir. Puisqu'il fallait que Gabriel m'apprenne l'art du combat chez les cavaliers, alors j'allais apprendre. Je devais apprendre les rites et les coutumes, alors soit. Je ne devais rien lui révéler sur les véritables intentions de Démégor ? Aucun problème. Mais jamais... Jamais je ne changerais, ni ma manière de percevoir les choses, ni celle de me comporter dans la guilde. Démégor avait trouvé l'homme idéal pour me domestiquer mais cela serait peine perdu, j'avais vue clair dans son petit jeu mesquin, je ne tomberai pas dans le panneau.

    Je regrettai à cet instant que Gabriel soit le pantin des ambitions de Démégor, il ne méritait pas d'être le fameux pion dont parlait Démégor, il était une conséquence injuste d'une cause déjà illégitime à la base. Je ne devais pourtant pas faire preuve de pitié, Démégor l'avait ordonné et je devais exécuter si je voulais retrouver l'assassin de Lily et d'Ekzékiel, le responsable de tous mes maux dont le départ de Jézabel, cet homme dont je voulais la tête.
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MessageSujet: Re: Sirion, l'ombre du coeur [ Lhurgoyf, cavalier de Sharna]   Sirion, l'ombre du coeur [ Lhurgoyf, cavalier de Sharna] Icon_minitimeMar 10 Aoû - 21:28

    Sirion, l'ombre du coeur [ Lhurgoyf, cavalier de Sharna] Darkne10

    VI. The Master, the pupil

    Les mois défilaient et une étrange habitude s'était installée sans en devenir vraiment lassant. Les leçons avec Gabriel se poursuivaient et s'enchaînaient bien que je passai la plus part de mon temps à exécuter les missions spéciales de Démégor. Bien que les cavaliers de Sharna agissent en groupe d'habitude, Démégor semblait apprécier le fait que j'aimais rester en solitaire et il en profitait pour me confier des missions de la plus haute importance. Ses plans fonctionnaient à merveille grâce à moi et en contrepartie j'avais le droit à quelques leçons spéciales avec Démégor.. Des leçons sur la maîtrise des ténèbres qu'aucun homme ne peut oublier, et c'était un mal pour un bien. Gabriel quand à lui m'apprenait plutôt des valeurs assez symboliques comme la maîtrise de soi et le sacrifice, un paradoxe complet aux préceptes de Démégor. Je passai toutes mes nuits à contempler la mer sur une plage abandonnée. Oui.. Démégor a réussit à canaliser les pulsations de mon cœur et à le plonger dans un profond sommeil. Depuis je vais mieux mais je ne dors plus.. Quoi que ça ne soit vraiment pas un mal, croyez-moi. Je suis devenu un assassin rusé et cruel, le Sirion de l'époque Ekzékiel et Jézabel était bien mort, il n'y avait plus que ce Sirion façonné dans le mal et les ombres.. Au final, il avait toujours été là, enfuit en moi, comme ma véritable nature. Tout était d'un or bien noir, mais de l'or tout de même jusqu'au jour où..

    - Dis-moi Sirion, toi.. Pourquoi tu es rentré chez les cavaliers ? la question de Gabriel m'inquiétait. Je ne devais pas faire d'erreur, sinon je n'accéderai jamais au conseil.

    - Et bien.. On a tous nos raisons j'imagine ! Mais nos différences ne sont pas ce qui importe.

    - ça n'était pas ma question..

    - C'est pourtant ce que tu veux entendre Gabriel.

    - Comment fais-tu pour...

    - Deviner ? Aucune importance. Mais si tu veux savoir, il y a un point qui réunit tous les cavaliers de Sharna. Tu veux savoir lequel ? Et bien l'intérêt Gabriel. Nous sommes tous là par intérêt ! Quel qu'il soit.. Alors ne t'en fais pas l'ami, tu es née pour vivre parmi les autres cavaliers, n'en doute pas !

    - Dis moi seulement Sirion, pourquoi es-tu là ? Je vois bien que ça n'est pas la maîtrise de l'épée qui te fait défaut.

    - Je... Je.. Et bien.. J'hésitai à m'ouvrir. Me confirai-je à un homme dont je connaissais le destin, être la marionnette de Démégor, et ne pas agir comme le plus beau des hypocrites ? Je continuai pourtant : Je recherche certaines personnes. Je ne pourrais les retrouver qu'au prix de certains sacrifices auxquels je suis bien entendu prêt à me plier.

    - Tu es comme moi au fonds, tu recherches quelque chose et tu ne l'as pas encore trouvé.

    - Je ne suis pas sûre que nous puissions comparer nos deux cœurs, Gabriel, loin de là l'envie de te vexer. Mais tu es quelqu'un de bien, souviens-toi en.. Quel que ce soit ton avenir parmi nous ou même ailleurs, tu es quelqu'un de bon, qui à foi en la vie, en l'humanité, en toutes ces choses qui ne sont pas vaines. Je suis l'exact contraire de ton âme, et je n'ai pas ce mérite.

    - Sirion, que t'arrive-t-il ? Si tu étais si mauvais, tu ne serais pas cavalier de Sharna, non ?

    - Hum... Tu as certainement raison.. Je rageai de ne pouvoir lui avouer.

    - Et puis.. Moi j'ai foi en toi. Tu es mon élève, non ? Un maître d'arme se doit de connaître son disciple par cœur pour savoir comment l'éduquer et lui enseigner de vraies valeurs ! Tu es quelqu'un de bon Sirion, tu as juste tendance à l'oublier.. Comme si ça te protégeait de quelque chose.. De croire que tu es mauvais. Tu dois être de loin l'élève le plus mystérieux que je connaisse !

    - Je ne puis te croire malheureusement.. Ma foi ébranlée et mon cœur tel un souvenir en cendre, je ne suis pas un héros Gabriel.

    - Nous sommes tous des Héros, Sirion, pour au moins une personne si ça n'est pour notre cœur.

    - Tu parles comme un divin.. plongée en un enfer qui l'asphyxie..

    - Dis-moi Sirion.. Serais-tu prêt à tous les sacrifices pour ton cœur ?

    - Je.. Je.. C'est un sujet sensible.. Démégor.. Me.. Disons qu'il sait me donner le goût pour le sens des priorités.

    - Oui c'est un grand homme ! Parfois sombre et pourtant avec un cœur immense.. Il rendra à notre citée, ses magnifiques éclats, il sera notre sauveur, un héros, un guide !

    Démégor.. Un cœur... Mon dieu, il avait si bien sue empoisonner l'esprit de Gabriel qu'il était dans le paradoxe de ses ambitions. Je me demandai alors si Démégor n'avait pas besoin de moi pour simuler un cœur.. Et que si je ne ressentais plus rien dans ma poitrine c'est par ce qu'il avait sue en tirer partie.. Le pouvoir du cœur est une puissance que beaucoup ignorent.. Elle rend tout puissant et permet de dominer toute une civilisation rien que par.. L’ersatz d'un sentiment disparut.. Démégor le savait tout autant que moi.. Mais je ne dirais rien, j'étais complice, quelque part...

    - N'y pense plus Gabriel. Le temps passe si vite..


    V. Final chapter

    Ce jour-là était pourtant habituel, rien de vraiment transcendant l'avait perturbé, j'avais d'ailleurs passé deux jours en espionnage pour une mission confidentielle de la part de mon cher Démégor, toujours aussi machiavélique même s'il était vrai que je prenais une certaine part de plaisir parfois, dans ses plans si bien ficelés. Demain serait un grand jour, le conseil voterait pour mon admission en s'appuyant sur la recommandation de Gabriel, vitale à son succès. Plus qu'un jour, et je serai membre du conseil dirigeant de la guilde, j'aurais accés à toutes les informations nécessaires pour retrouver l'assassin de Lily.. le bourreau d'Ekzékiel.. Le conspirateur à l'origine du départ de Jézabel, l'homme qui a détruit ma vie. Je retrouverai aussi Jézabel bien sûre, je la retrouverai, oui... Je lui expliquerai tout.. Et puis, tant de temps s'est écoulé depuis le désastre que.. peut être avait-elle réfléchit à tout ça.. Peut être serait-elle prêt à m'accepter, à nouveau, dans sa vie. Je ne savais vraiment.. J'espérais seulement, que mon destin se scéle, qu'il soit aussi beau que je l'imaginai.. Que mon destin soit, comme un passé révolu.

    Ce jour là, j'entrai en une église sainte, reconstruite après avoir été détruite pendant la guerre. Je ne sue vraiment pourquoi mais c'était comme si.. Il fallait que je m'y rende. Il n'y avait d'ailleurs personne, juste moi.. et ma conscience. Je ne croyais pas en grand chose, je n'étais fidèle à aucune divinité, je ne savais d'ailleurs si j'avais prié au moins une fois dans ma vie et je ne me rappelai pas comment il fallait faire. Mais j'y songeai, à genou face à une statue de je ne sais plus qui. Je priai alors.. J’essayai du moins.. Je repensai à mes crimes, sans avoir pourtant le moindre regret, je repensai à tous mes pêchers, sans aucun remords. Je repensai aux paroles de Lily, à ses dires d'une grande véracité puis je les confrontai à mes actions. Etais-je devenu fou ? J'avais parfois l'impression de vouloir ressembler à Ekzékiel tant j'aspirais à la noirceur de l'âme. Ces êtres qui manquaient tant à ma vie n'étaient plus que cendre ou souvenir, parfois les deux.

    - Ton cœur bat à nouveau... Camille...

    Je me retournai alors. Dans une brise, je cru entendre Lily.. je regardai alors tout autour de moi mais plus un bruit, pas un rat. J'avais sûrement rêvé, elle me manquait tellement que le souffle du vent extériorisait mes pensées, ça ne pouvait être autre chose, après tout.. Elle était morte, et moi ici.. Quelle ironie. Je partais ensuite, comme persuadé que quelque chose venait de changer en moi. Je rentrai alors à la maison.. Enfin celle des cavaliers, traversant la grande plaine, j'aperçu alors, le dénouement de mon histoire.

    - Gabriel ? Je savais alors qu'il s'était levé de son insouciance. Que tout était finit. Je continai donc par dire : Tu.. Tu.. Adieu mon ami..

    - Sirion.. Il faut que je m'en aille.. Je sais tout.. Je.. Je dois partir.. Il faut que tu m'aides, je t'en supplie..

    Je restai alors consterné. Il ne semblait pourtant ne pas me porter la moindre rancœur alors que je lui avais mentis depuis le départ.

    - Excuse-moi, mon ami.. Je n'avais pas le choix..

    - Je sais. L'assassin que tu recherches et l'élu de ton cœur que tu dois retrouver.. Tu agis avec ton coeur, je ne peux pas t'en vouloir.

    - Merci Gabriel.. Et Démégor ?

    - A ton avis..

    J'entendais alors les bruits menaçants des sabots tambourinants d'une horde de cavaliers, tous, visiblement lancés sur Gabriel, le ton était donné.

    - Je vois. Il n'est pas du genre à laisser partir la poule aux œufs d'or...

    - Que veux-tu dire Sirion, pourquoi a-t-il eu tant intérêt à me confiner dans le mensonge ?

    - Trop long à t'expliquer.. Et crois moi qu'ils ne vont pas te lâcher, tu en sais trop sur nous pour te laisser partir..

    - Et toi Sirion ?

    Je lui souriais alors en guise de réponse. Il était évident que je n'allais pas me lancer dans la chasse lancée contre Gabriel peu importe ce que Démégor en penserait et m'ordonnerait de faire. D'ailleurs, l'homme ne tarda pas à apparaitre, déjà armé de son étrange épée d'une couleur cuivrée comme le diable.

    - Sirion ! me dit alors Démégor. Ne le laisse pas s'enfuir ! Il ne faut pas qu'il s'en aille, tu entends mon disciple ?!

    Je regardai Démégor d'une effronterie sans pareille puis fit apparaitre Dearly Beloved par une vague de ténèbres, un tour que m'avait apprit Démégor justement.

    - Que t'arrive-t-il Sirion ?! Tu es devenu dingue ou quoi ? Râlait-il, surpris.

    - Tu n'es pas obligé de faire ça Sirion ! Soufflait alors Gabriel prêt à s'enfuir.

    - Ne t'en fais pas Gabriel, je les retiens le temps que tu sois assez loin, fais toi discret.. Disais-je à mon tour, tournant ma tête vers lui.

    - Et toi ? Qu'adviendra-t-il de toi ? Tu trahis ton camp..

    - Ne t'en fais pas pour moi, j'ai plus d'une ressource pour me sortir des situations les plus difficiles, tu sais bien..

    Gabriel acquiesça, confiant et reprit sa course, non loin suivit de quelques cavaliers. Je fis apparaitre un mur de flamme derrière moi qui les empêcherait de poursuivre Gabriel, du moins le temps de quelques minutes.

    - Tu es fou Sirion.. Qu'est ce qui te fait dire que tu y arriveras cette fois ?

    - J'ai eu de bons maîtres depuis. Dont toi, tiens.. Quel hasard..

    - L'élève a besoin de tester ses limites comme un gosse auprès de son maître... Ton manque d'obéissance commence à sérieusement me taper sur les nerfs..

    - C'est donc que tout se passe comme prévu ! je pointai mon arme vers lui.

    - Tu peux dire adieu au conseil.. À Jézabel.. À l'assassin..

    - Si Lily m'a apprit une chose, c'est bien de faire confiance au destin. Le destin ne peut être changé et si celui-ci veut que je retrouve Jézabel ou l'assassin alors cela se fera sans ton aide, Démégor. J'aurais due le comprendre bien avant... Que mon destin ne dépendait pas de toi !

    - Quelles belles paroles mon élève ! Mais je vais te prouver, que tu n'en as pas encore tout à fait finit avec les cavaliers !

    Et le duel commença. Mais cette fois, j'étais prêt, nos deux épées pouvaient se frotter et se frapper tant qu'il le voulait, cette fois j'avais la même maîtrise que lui. Il n'hésita pas à réitérer le coup de la dernière fois avec ses vagues de ténébres, impressionnantes certes. Mais ça n'était que de la poudre aux yeux, il fallait garder son sang froid et tout irait bien. Je n'en savais pas encore autant que lui sur les ténébres mais Démégor m'avait apprit à me servir parfaitement de mes pouvoirs, je n'allais donc pas me gêner. De ma colère se façonnèrent les flammes de l'enfer, en d'étranges chimères que lui même en fut déboussolé. Ces monstres ailés s'en prenaient à ses cavaliers que j'avais encerclé par les flammes, mais aussi et surtout à Démégor, qui peinait à enchaîner la bête de flamme avec des chaines qu'il créa grâce aux ombres.

    - Mon enseignement te fut bénéfique on dirait Sirion..

    - On ne récolte que ce que l'on sème, Démégor. Je me lançai alors sur lui et je sentis bien qu'il perdait l'avantage et que cela le mettait dans une rage appréciable.. Jouissif même.. Et cela sans que je ne sois trop d'une humeur sadique. Il réussit alors à plaquer mon monstre de feu à terre et s'attaquait de nouveau à moi, de nouvelles chaînes de ténébres tentant, moi aussi, de me maitriser. J'avais alors encerclé Démégor dans mes murs de flammes mais à ceux-ci, l'homme y ajouta ses ténèbres et il fallait avouer que le cocktail des deux donnait au paysage un visage de cataclysme, quoi que.. Assez stylé je devais l'avouer.

    - Je croyais que le diable était une fillette comparé à toi, Démégor. On ne peut pas dire que tu es avare de vantardises, quant au reste.. Permet moi de douter !

    - Ne doute jamais de moi, IDIOT ! je reconnaissais presque la voix de l'assassin dans la rage de Démégor. Ce fut d'ailleurs ma première impression lors de notre rencontre.. Il arborait la gestuelle et la parole de mon assassin même s'il avouait ne pas l'être. Je tentai de ne pas y prêter attention, je devais rester concentrer, sa maitrise du néant était parfaite, je ne devais pas faiblir. Démégor se mit à soulever la terre comme un titan grâce aux ténèbres qui se succédèrent comme des rafales sismiques; D'immenses chaînes sortirent de la Terre et tels des serpents, s'entêtèrent à me planter comme un morceau de viande. Déstabilisé, Démégor me montrait enfin de quoi il était capable. Créant des collines et des fossés, je peinais à mon tour à l'atteindre. Il s'amusait avec moi mais la défaite n'était pas permise, plus maintenant. Je luttai contre les éléments pour prouver à Démégor que je n'étais plus la jeune recru qu'il avait connu à mon arrivé.

    - Tu n'as pas encore ma puissance Sirion, désolé. Criait-il au loin avant de projet des tornades toujours façonnées de ténèbres que tentai de détruire grâce à mon même pouvoir des ténèbres.

    - Avoue quand même que pour un sous-fifre, je te résiste bien..

    - Justement Sirion.. C'est pour cela que je place tant d'espoirs en toi.. Tu es amené à accomplir de grandes choses dans les ténèbres si tu le désires.. Mais ton cœur obstrue à ta destinée.. Et il faut que ça cesse !

    Je soupirai ensuite. Le sol se fendait, explosait parfois sous mes pieds, je ne pouvais rester plus d'une seconde sans bouger, il était maître dans le domaine même si je ne me débrouillais pas si mal. A mon niveau je tentai également de lancer quelques vagues en piquet mais il semblait que pour lui, ça n'était que quelques caresses d'une brise un peu fraiche, j'avais alors déjà perdu. Je savais que je n'aurais jamais due ma lancer dans un combat des ombres, j'aurais due rester dans ma stratégie d'apeurement par les flammes et attaquer dés que possible. J'étais tellement obstiné à vouloir l'impressionner que j'en avais perdu l'avantage. Et quelques secondes d'inattention à réfléchir justement à ce problème, que j'étais enchaîné à terre comme un chien, la gueule au sol, sans pouvoir même me débattre. Les flammes disparurent alors, et les cavaliers repartirent aussi tôt à la poursuite de Gabriel, peine perdu pourtant et heureusement. J'avais réussit à gagner assez de temps, quoi qu'il en était. Démégor s'approcha alors de moi, me soufflant d'une fierté certaine

    - Content de toi ? Sache que tu me payeras ça. Toute gêne qu'occasionnera le départ de Gabriel, tu le payeras cher, crois moi. Pourtant.. Je veux que tu fasses parti du conseil.. Que tu t'impliques, que tu te tiennes à carreau.. Tu apprendras que tu es le seul à façonner ta destinée et que si tu ne t'en donnes pas les moyens, tu ne reverras jamais Jézabel.

    Le soleil se couchait alors. Sur une belle journée... quoi qu'il en fut. Cette fois Démégor ne parla pas de défaite ou de victoire, il n'y avait eu aucun vainqueur, il s'en était fallut de peu pour que l'inverse soit. Oui.. Démégor comprit que j'avais lourdement gagné en puissance grâce à son enseignement. Ce qui m'étonna d'ailleurs, c'est qu'après ça, il n'arrêta pas nos entrevues; il m'enseigna toujours l'art des ombres et d'ailleurs il ne cessait d'accroitre l'exigence requise. Et puis, il fallait me punir pour avoir laissé s'échapper Gabriel et lui avoir même permis de ne pouvoir se faire rattraper par les cavaliers, d'avoir osé affronter ma guilde comme un traitre. Croyez-moi.. J’en payai le prix fort... Démégor sait exactement comment torturer toute âme qu'il soit en ce monde. Mais j'appris à me consoler avec les paroles de Lily.. J'avais l'espoir de retrouver Jézabel.. Comme si mon cœur se remettait à battre. Et puis je faisais à présent parti du conseil des cavaliers de Sharna.. J'étais l'un des leurs, un membre puissant. J'apprenais à connaître les autres membres de l'organisation et je restai digne de mon titre.. Toujours plus sombre. Puis quand j'y repensai.. Je me disais qu'un jour, toutes mes questions trouveront une réponse, d'elles mêmes et que je pourrai enfin quitter les cavaliers de Sharna, une famille pourtant.. Qui m'acceptait comme j'étais.. Ils étaient les seuls d'ailleurs.

    FIN (enfin jusqu'à quelle trouve une suite sur le forum)



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MessageSujet: Re: Sirion, l'ombre du coeur [ Lhurgoyf, cavalier de Sharna]   Sirion, l'ombre du coeur [ Lhurgoyf, cavalier de Sharna] Icon_minitimeMer 18 Aoû - 23:11

Fiche ENFIN bouclé. Bon d'accord.. j'ai un peu bâclé sur la fin, mais j'en avais un tout petit peu marre xD
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MessageSujet: Re: Sirion, l'ombre du coeur [ Lhurgoyf, cavalier de Sharna]   Sirion, l'ombre du coeur [ Lhurgoyf, cavalier de Sharna] Icon_minitimeJeu 19 Aoû - 13:34

Et bien je peux dire que ton histoire est tout simplement géniale ^^! Bon sans grande hésitation ta fiche est VALIDE !!! Félicitation, bienvenue sur le forum et bon rp ! XD
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MessageSujet: Re: Sirion, l'ombre du coeur [ Lhurgoyf, cavalier de Sharna]   Sirion, l'ombre du coeur [ Lhurgoyf, cavalier de Sharna] Icon_minitime

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Sirion, l'ombre du coeur [ Lhurgoyf, cavalier de Sharna]
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