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|  Sujet: Fuite en avant  Ven 14 Nov - 4:23 | |
| Maintenant qu’elle y repensait elle ne pouvait s’empêcher de se dire que c’était précisément pour ce genre de problème qu’elle avait toujours évité les sphères de la politique. Ca sentait la mort et l’hypocrisie dans chaque coin de rue, ça empestait le meurtre et la conspiration dans chaque couloir de ce maudit temple. Impossible pour Elerinna elle-même de s’y promener sans avoir des regards emplis de mépris se poser sur elle et des murmures naitre dans son dos. Et dire qu’elle vivait cela tous les jours… elle savait faire preuve de sang froid, on ne pouvait lui enlever cette qualité.
Il était probable que la vérité soit différente de ce qu’il se tramait dans l’esprit torturé de la lhurgoyf, apeurée, inquiète, elle priait pour que son âme sœur lui revienne saine et sauve. Elle ne pouvait s’empêcher de trembler comme une feuille… elle devait malheureusement croire en Léogan, et prier pour qu’il la protège comme il s’était juré de le faire. Verna ne pouvait se permettre de rester plus longtemps dans les parages, sa présence pourrait nuire à Elerinna, jusque-là leur histoire d’adultère ne restait qu’une rumeur infondée. Enfin… connaissant le tempérament explosif de sa bien aimée, la lhurgoyf craignait que sous le poids de ses accusations elle ne balance toute la vérité sans même essayer de la maquiller… auquel cas faire preuve de tant de discrétion s’avérerait futile.
*Non ne changes pas d’avis Verna ! Fais toi toute petite bon sang ! *
Elle avait beau avoir une confiance absolue en ses capacités de combat, elle ne pouvait affirmer avec une farouche conviction qu’elle resterait à jamais indemne. Et la pire des finalités serait que quelqu’un se serve d’elle pour faire chanter la sindarine. Le doute la figea encore un petit instant… l’on put alors l’entendre déglutir avant qu’elle ne reprenne sa route. Où allait-elle ? Cela ne pouvait être révélé. Elle ne pouvait se permettre que cela se sache. Ses pas étaient vif et précis, elle connaissait sa route, le sindarin avait décidément la fâcheuse tendance à laisser libre court au fil de ses pensées. Et ce seul signe de mauvais augure suffisait à y lire comme dans un livre.
Elle arriva alors devant les portes de la ville, lourdement gardée, parfaitement cadré par la garde, la rouquine réajusta sa capuche et s’enveloppa dans son épaisse cape de fourrure. Elle marcha rapidement puis se calla à hauteur de la charrue d’un marchand se faisant ainsi passer pour un membre de convoie alors venait caresser le flanc de l’animal au pas lourd. Le subterfuge marcha mieux qu’elle ne l’eut crut, le premier garde examinant le contenu de la charrue sans insister. La jeune fille sortie alors de la ville sans encombre et marcha quelques minutes encore auprès du marchand qui semblait ne point vouloir de détails.
« Merci de vous être tut. »
Sans plus de cérémonie la jeune rouquine tourna des talons et se dirigea alors droit en direction de l’est. Le vent était encore faible, pour l’instant, la météo était clémente… mais pour combien de temps ? Il n’était jamais bon de jouer au plus malin avec les dieux, il fallait profiter de cet éclairci pour parcourir la plus grande distance tant qu’il lui était possible. Ses pas la guidaient là où tout se jouerait… au village d’Inoa. Mais avant même qu’elle n’eut parcouru une lieue qu’un jeune homme arriva sur le dos d’un cheval.
« Où allez-vous donc ainsi ? »
…
Fièrement perché au sommet d’un toit de tuile, l’oiseau de malheur gardait son regard fixé en direction de Léogan. Il savait ce qu’il avait à faire. |
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