C'est une poupée qui dit... - Page 2

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Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 C'est une poupée qui dit...

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MessageSujet: Re: C'est une poupée qui dit...   C'est une poupée qui dit... - Page 2 Icon_minitimeMer 8 Juin - 17:51

Hespéria
Le monarque pivota sur lui-même, une main sur la rembarde de pierre du balcon et le reste du corps tourné vers l’intérieur de ses appartements et la délicieuse créature qu’il devenait sans peine grâce aux rayons mordorés de cette fin d’après-midi qui perçaient à travers les fenêtres de la pièce. Son ton avait changé alors qu’elle lui contait les renseignements dont elle disposait à propos du comte. S’était-elle oubliée un instant ? Tentait-elle au contraire d’entrer au plus vite dans son rôle d’agent royal ? Etrangement, il ne penchait pas pour la seconde possibilité. S’il n’avait jusque-là pas eu à craindre un quelconque danger venant de son invitée surprise, elle n’avait pour autant manifester que peu d’entrain face à sa docilité apparente. Il était alors étrange qu’elle se prenne au jeu des masques aussi rapidement. Peut-être au contraire connaissait-elle déjà ce jeu ?

Fronçant les sourcils, il la dévisagea longuement, tentant de percer un éclat de malice dans ce regard d’émeraude, mais celui-ci ne semblait pas vouloir trahir une quelconque rouerie, au contraire, il semblait même se faire appréciateur de sa personne. Il n’arrivait pas à se décider, jouait-elle de son regard à l’envie, capable d’en modifier la teneur sans rien ne transparaisse de ses véritables intentions ou bien au contraire celui-ci se montrait-il par trop révélateur de ses émotions, aussi fugaces soient-elles. Dans l’un ou l’autre cas, il aurait dû se méfier, soit de son honnêteté à son égard, soit de ses capacités à dissimuler la mission royale à ses cibles, mais ses yeux avaient hélas déjà dérivé vers d’autres rivages de son interlocutrice, glissant le long de sa gorge gracile pour se perdre un instant dans ces boucles rougeoyantes avant de se faire happer pour un temps non moindre par les appâts de cet objet de désir.

Ses méfiances semblaient fondre au gré des errances de son regard et bientôt ne la voyait-il plus déjà comme un objet de défiance. Elle n’avait après tout été jusque-là que d’une docilité à frôler la servilité. Il avait eu tort de brider les rares élans de bravade de la demoiselle, elle semblait visiblement ne cherchait qu’à attirer son attention, non à discuter son autorité.

Mais cette histoire de ton…

Il n’avait guère besoin d’être fixé, en avait-il ne serait-ce qu’envie ? Le mystère participait toujours en partie à l’attrait tandis que la vérité étalée se trouvait avoir tendance à ne plus guère présenter d’intérêt. Alors pourquoi ne pas simplement participer à ce jeu d’énigmes ? Il était éreinté des manigances de la cour, mais la vivacité d’esprit ou tout du moins la comédie de celle-ci se devait d’être dévoilée ou récompensée. Aussi accueillit-il le rapport avec un sourire narquois sans la quitter des yeux, revenant lentement vers son visage sculpté avec grâce.

« Par Teneis, voilà un rapport qui ne dépareillerait pas parmi ceux d’éclaireurs. Auriez-vous donc servie dans l’armée du royaume sylvestre avant d’honorer votre beauté de plus d’attentions ? »

Il marqua une pause, tentant de composer un masque aussi serein que celui qu’il devait porter dans la salle du trône, mais que l’éclat rieur de ses yeux venait ici aisément détromper.

« Non… Nous ne vous voyons guère entachée de boue et de sang, portant une tenue qui n’ait pas été taillée spécifiquement pour vous et parcourant la forêt l’arc à la main. Une description qui conviendrait bien mieux aux Eryllis … N’est-il pas… ? »

Il pouvait lui aussi jouer de ces silences évocateurs en fin de phrase, bien que son visage ait depuis quelques instants déjà oublié ne serait-ce que la forme de la suspicion. Aussi ne fit-il pas tarder celui-ci, bien conscient que ce n’est pas ainsi qu’il la déstabiliserait.

« Mais vos renseignements sont exacts pour la plupart. Vous vous trompez néanmoins, il ne s’agira pas d’un galop d’essai. Nous attendrons de vous rien de moins que la réussite. Pas d’essais, vous serez responsable de l’échec ou de la réussite de votre assignation et les récompenses suivront, qu’elles soient pour lui d’avoir trouvé une espionne à la cour royale ou pour vous de ne pas avoir éveillé les soupçons. La mission sera simple et devrait convenir à votre place naissante à la cour. Vous serez chargée d’approcher le comte et de réussir à entrer dans son entourage, les moyens sont à votre discrétion. Vous devrez disposer d’un accès à ses quartiers et à ses confidences d’ici la nouvelle année. Durant la durée de cette mission vous aurez droit à une petite demeure et une domesticité modeste dans le quartier marchand. Vous pourrez prétendre à quelque chose de plus luxueux au terme de votre mission. Des questions ? »
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: C'est une poupée qui dit...   C'est une poupée qui dit... - Page 2 Icon_minitimeJeu 9 Juin - 23:11

A contrejour il n’était pas facile de percevoir la physionomie du monarque sur son balcon. A peine devinait-elle qu’il s’était retourné pour la considérer, toujours avec semblait-il les même interrogations à son sujets si bien que le belle ne savait plus trop quel gage de bonne volonté lui donner. Depuis le début il semblait que quelle que soit la posture qu’elle adopte, celle-ci était sujette à soupçons. Heureusement elle espérait que ce petit jeu de louvoiement allait bientôt prendre fin lorsqu’ils seraient tombés d’accord ou pas sur leur futur commun. Mais les réponses précises tardaient à venir et elle ne voulait pas s’engager à la légère. Aussi fixait elle la mâle et altière silhouette dans laquelle un je ne sais quoi trainait quelque chose qui tenait du prédateur.
Elle maudit le contrejour qui lui masquait le regard qui elle en était certaine la détaillait pour des raisons stratégiques et politiques mais, lâ aussi le poids de la royale main sur son épaule l’en avait persuadée, pour des motifs plus privés et sensuels.

Elle attendait l’accueil que sa réponse pouvait susciter chez le monarque. Elle ne savait somme toute que ce que savait tout un chacun et les rumeurs qui ne manquaient pas de courir sur les puissants de ce monde dans les sphères moins privilégiées. Lorsqu’on est au bras de bourgeois de rang plus ou moins élevé dans la société on entend tout ce qu’il y a à entendre sur ce qui nous dirige ne serait-ce que ceux-ci ont parfois bourse liée avec  ces mêmes bourgeois, financiers opportunistes. En tout cas ce n’était pas ces petites informations qui pouvaient la faire passer pour une espionne ou alors le souverain éloigné des réalités d’un peuple toujours à l’écoute de ce qui vient du dessus, se méprenait-il grandement sur le mystère qui entourait ou non la sphère du pouvoir dont il occupait le centre. De toute façon, que nulle information n’en descende et la plèbe se fait un plaisir d’en créer, toujours curieuse et prompte à imaginer ceux qui la dirigent.

Il lui sembla noter une hésitation dans l’attitude de Thimothée Mannus et se demanda quel présage en conclure. Le regret de lui avoir proposé une mission ? Des soupçons à son égard ? Ou tout simplement la simple réflexion à ce que la belle venait de lui réponde même si elle se demandait bien  ce qui pouvait lui inspirer autan de circonspection.

*Et bien nous avons raison. Sa majesté n’a pas idée de ce qui se sait pu non hors des murs de son palais. Devons-nous l’éclairer sur la vie qui s’y déroule ?
_ Croyons-nous que c’est bien le moment de lui agiter une de ses insuffisances sous son royal nez  ma beauté ?
_ Il suffit de s’y prendre avec tact…*


« N’allez pas accorder à votre servante plus de mérite qu’elle n’en a. Je ne fais que rapporter ce que chacun sait à Hespéria. Rien de plus. »

Et puis elle compléta par une petite touche d’humour qui pouvait aussi passer pour une prise de risque, mais le jeu toujours le jeu ne pouvait passer devant elle sans qu’elle n’y prenne part. Elle adressa un sourire espiègle à sa majesté.

« Et je ne peux pas croire que sa majesté se fit autant à l’habit du moine. Si cela se trouve je suis une dangereuses prédatrice prompte à donner la mort et me délecter du sang versé… »

*De toute façon, dites la plus énorme des vérités et vous ne serez pas cru…*

Le roi n’avait de toute façon nul motif de prendre la courtisane pour plus dangereuse qu’elle n’était et le trait d’humour ne ferait rien d’autre que de rester fantaisie au cœur d’une discussion qui devenait par ailleurs de plus en plus sérieuse. Elle reprit d’un ton détaché mais où la sincérité dominait ne serait-ce que parce qu’elle ne faisait qu’énoncer la vérité.

« Mais vous avez raison, je suis bien loin des Erylis en tout cas de l’image que je m’en fais. J’aime trop mon confort pour m’isoler dans des bois hormis ceux de mon peuple et le place de mon sexe me convient assez bien. «

Elle marque une pause faussement embarrassée.

« Mais mes goûts ne vous sont d’aucun intérêt… »

Et puis la suite devenait vraiment plus intéressante et elle se devait de faire le tri et d’analyser avec soin ce qui lui était proposé. Le roi avait délaissé le badinage pour revêtir sa fonction de chef et énonçait avec clarté ses exigences. Elle ne pouvait lui en vouloir de ne demander rien moins que la réussite et cela avait le mérite d’être clair. Clairement si elle échouait cela pouvait avoir de graves conséquences pour le roi qui serait exposé à la méfiance de ses conseillers s’il venait à se savoir qu’il commanditait leur espionnage. Elle eut alors presque honte de sa propre remarque sur le sujet.

*Petite folle ! Tu n’espérais tout de même pas que ce genre de mission se satisfasse de demi-succès ?!!!*

« Oui, je comprends… Votre servante n’est pas accoutumée à mettre ses talents à pareil épreuve. Elle a assuré votre majesté de son humble obéissance aussi ne se dérobera-t-elle pas, mais il lui faudra apprendre son nouveau métier…»

Si le monarque avait pu voir ses soupçons éveillés par l’éventualité que son invitée soit plus dangereuse qu’il n’y paraissait, sa candeur fasse à  sa mission attestait bien qu’elle était plus proche de l’oie blanche que de Machiavel. Elle laissa au silence le temps de peser les implications de ce que le roi lui proposait avant de reprendre la parole.

« Des questions pas précisément. Je pense avoir compris ce que sera ma mission ; J’aurais toutefois quelques remarques à formuler. Tout d'abord, je suppose que je ne rendrai compte de ma mission qu'à votre majesté?... Ensuite,  sauf si le général a agi à votre demande, je suis ici pour vous, par le plus grand des hasards, mais pas par hasard en ce qui concerne le général… »

Elle laissa un blanc se demandant si cette remarque se suffisait à elle-même ou si elle devait aller au bout de sa pensée. Puis elle se ravisa et décida de poursuivre.

« Je veux dire par là que lui sait que je suis une simple courtisane. Que je dispose d’une demeure et du personnel afférent ne le dupera pas, lui… Je me demandais donc s’il n’était pas plus judicieux de me laisser dans ma condition de fille de petite vertu, quitte à être le jouet du moment de votre majesté… Le général n’y verrait alors rien d’étonnant et pourra même s’il a comploté notre rencontre se réjouir à tort de ce succès et de plus, il se pourrait que je devienne un appât d’apparence facile à circonvenir pour le Comte ou autres intrigants… »

Mais le monarque était un peu trop éloigné pour que l’échange se fasse plus longtemps confortablement et comme elle ne se voyait pas demander au roi de la rejoindre elle se leva souplement mais sans hâte du sofa et s’approcha de quelques pas du balcon tout faisant mine de détailler les lieux sur son passage. Elle arriva enfin à la fenêtre et put cette fois se rendre compte de la mine intéressée mais sérieuse du souverain.

« Si vous persistez dans votre idée d’une place naissante à la cour, il serait bon que je sois différente… »

Elle laissa le revers de ses doigts effleurer sa joue et glisser le long de ses courbes.

« …pour ne pas éveiller les soupçons et pour que le tout soit le plus plausible possible, que je devienne une petite noble d’un territoire éloigné par exemple qui justifie mon train de vie et ma présence à la cour… »

Elle fit mine d’hésiter comme si elle construisait au fur et à mesure sa réflexion, petite courtisane inexpérimentée sans habitude des complots.

« Il faudrait sans doute trouver le motif de mon arrivée ici et définir l’intérêt que vous me porteriez afin de me rendre alléchante pour votre ministre, mais je ne sais pas si ce serait plus avantageux que mon véritable rôle de câtin. »

Petit à petit son langage se faisait plus direct. Les deux protagonistes avaient dépassé le seuil des faux semblants et il devenait temps d’appeler un chat un chat et une courtisane, courtisane…
Elle écarquilla les yeux d’interrogation avant de finir.

« Mais vous êtes plus au fait de ce genre d’intrigues et je ne demande qu’à apprendre de votre bouche ce qui vous paraît le plus judicieux… Je me conformerai à votre stratégie… »

Elle sembla être sur le point de faire une révérence de soumission mais se ravisa.

« La dernière chose qui pourrait m’être utile serait de connaître un peu plus les goûts et les aversions du Comte. Cela n’éviterait de commettre des maladresses… »

*Et bien, après tout ça, tu vas passer pour une vraie pipelette !*

Elle garda son regard dans celui du roi en attente du verdict  de ce dernier concernant ses remarques. Il était à espérer qu’il les trouve pertinentes et qu’il n’ait pas l’impression qu’elle lui donne des leçons de stratégie. Il vaudrait presque mieux qu’il la trouve stupide et que son égo ne souffre pas des réserves qu’elle venait d’émettre. Il se contenterait alors de lui intimer l’ordre de lu obéir et se sentirait conforté dans sa position de supériorité tandis qu’au contraire l’impression d’être pris en défaut pouvait déclencher une certaine rancœur, voire sa colère. Mais le dés étaient jetés et il n’y avait plus qu’à boire le vin qu’elle venait de tirer.
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MessageSujet: Re: C'est une poupée qui dit...   C'est une poupée qui dit... - Page 2 Icon_minitimeMer 15 Juin - 16:31

Mesoa 1304
Il suffit de placer de petites miettes de pain pour voir les oiseaux suivre une piste prédéfinie. C’est d’autant plus vrai avec les opportunistes. Sous couvert de réflexion, ils chercheront à améliorer leur condition. Et Thimothée devait avouer que celle-ci se débrouillait particulièrement bien, si bien peut—être qu'elle semblait ne pas prendre garde au piège qu’elle concevait tout autour d’elle, un piège habile, mais dont elle ne serait peut-être pas capable de sortir.

Le sourire du monarque se fit narquois alors qu’elle parlait, emportée par ses idées. Ses mouvements se faisant plus évocateur. Elle continuait de caresser innocemment ses courbes de manière évocatrice. Une méthode tout à fait adéquate pour le déconcentrer et le circonvenir à son avis en projetant sur elle les volontés supposées de la personne royale, ou peut-être simplement un stratagème pour écarte son esprit de toute idée pragmatique pour lier sa réflexion à l’affect ? Hélas pour elle, l’esprit perturbé de la couronne jouait contre elle pour l’instant. Il ne la quittait pas du regard, si elle souhaitait défendre sa cause ainsi il ne pouvait que la laisser faire, souriant tout en l’imaginant s’empêtrer dans les rouages d’un monde dont elle avait encore visiblement beaucoup à apprendre.

Cette idée d’une place de noble de rang inférieur à la cour était loin de se trouver idiote, mais elle ne semblait pas en percevoir le danger et surtout celui que représenterait le général une fois installée dans son rôle. Une fois qu’elle se serait prétendue de belle ascendance il n’y aurait plus de machine arrière. Prouver qu’elle avait agi sur volonté royale relèverait de l’épreuve du combattant tandis qu’une preuve de disgrâce et elle se verrait quitter le palais à travers les barreaux d’un chariot judiciaire.

Décider à jouer à ce jeu qui l’avantageait sur de nombreux points, le monarque se laissa aller à cette sucrerie qu’elle lui proposait. Brisant la distance qui les séparait encore jusque-là, il glissa une main dans cette chute de reins hypnotique avant de balader un instant la pointe de son nez sur la courbe de son cou, la frôlant avec délectation, les narines emplies du parfum de la sindarin.

« Votre idée d’une place à la cour n’est pas mauvaise. Cela vous permettrait de prétendre à autre chose de la part du comte qu’une simple bourse. »

Son rythme de parole se faisait plus lent, son timbre plus bas alors qu’il savourait sa position un instant de plus, son visage quittant finalement les environs immédiats de sa gorge en emportant un premier baiser volé comme preuve de conquête avant de revenir devant celui de son interlocutrice.

« Vous vous ferez baronne, exilée de la cour de la reine Caledor pour avoir manifesté une opinion défavorable quant à son implication dans la guerre avec Phelgra. Si le comte apprécie quelque chose, c’est un monde en paix où le commerce perdure. Votre position serait pour lui l’aubaine rêvée pour pouvoir savoir qui se montrerait favorable à l’ouverture de nouveaux marchés à Cebrenia. »

Délaissant enfin la sculpturale beauté de son vis-à-vis, Thimothée plongea de nouveau son regard dans la mer d’émeraude qui s’ouvrait devant, cernée par une forêt sanglante.

« L’homme apprécie tout autant de compter ses richesses que de les multiplier, mais il s’avère désespérément stupide sur certains aspects. Une femme de pouvoir est une chose désagréable pour lui qui plus une étrangère. Par orgueil il s’efforcera de vous faire sienne pour renforcer sa position, mais également son image de lui-même. »

Il exhiba enfin un sourire joueur tout caressant la courbe de la mâchoire de la jeune femme d’un doigt replié.

« Peut-être cela vous dérangera-t-il ? »
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: C'est une poupée qui dit...   C'est une poupée qui dit... - Page 2 Icon_minitimeJeu 16 Juin - 17:48

Quelque chose disait à la belle que les choses allaient trop dans le sens du monarque et  une petite cloche d’alarme commença à tinter dans son esprit. Lorsqu’un puissant se montre trop satisfait c’est qu’il fait une trop bonne affaire et donc son interlocuteur est en passe de se faire berner. C’était en tout cas ce que la paranoïa de la Ladrini lui murmurait à l’oreille.
Pourtant, elle en était certaine à présent, certains de ses charmes avaient opéré sur le souverain. Mais peut-être n’était-ce pas suffisant pour l’heure. Elle devait donc redoubler de prudence et ne pas céder un pouce de terrain et à examiner toutes les propositions de Thimothée Mannus avec le plus grand soin.

Le royal sourire faisait gronder une sourde menace dans l’esprit de la rouquine.

*Ne sommes-nous pas allées trop vite mon amour ?
_ Trop vite ? Je ne pense pas mais la partie est loin d’être gagnée le chemin est sûrement encore plein de chausse trappes…*


Elle attendait donc avec une concentration et un intérêt accru ce qui lui être rétorqué à ses propositions. Elle sentait que l’enfer se trouverait dans les détails de ce qu’ils concluraient tous les eux comme marché. Un mot aurait toute son importance et pourrai décider de sa liberté ou de son asservissement. Elle sentit les battements de son cœur s’accélérer et s’obligea à calmer sa respiration, même si une poitrine qui se soulève d’émotion pouvait avoir bien des attraits pour un homme fût-il un puissant monarque.

Puissant mais non de bois comme elle l’imaginait. Elle fut cependant surprise de la promptitude qu’il montra soudain qu’il  cédait à son charme. Elle le laissa néanmoins briser la distance qui les séparait. Distance qui se réduisit bientôt à rien. Elle laissa la dextre souveraine flirter avec le bas de son dos et son souffle caresser la fine soie de son cou lui arrachant au passage un frisson qu’elle fit mine de ne pas ressentir restant de marbre, les yeux vers les jardins qui dessinait l’horizon du balcon. Elle y chercha subrepticement une quelconque présence qui aurait pu alors attester de la scène qui se déroulait alors quelques mètres plus hauts. Ce n’aurait pas été très habile sans connaître la stratégie qui allait être mise en place de laisser déjà les racontars s’envoler à la cour. En effet, si ces potins pouvaient à l’occasion servir à faire parvenir telle ou telle rumeur à des oreilles bien informées, encore fallait-il que ces rumeurs soient celles que l’on désirait leur distiller… Mais elle ne vit pas âme qui vive, ce qui ne signifiait pas  que personne n’avait été témoin du penchant royal mais pouvait néanmoins rassurer un peu la Ladrini.

Ce qui ne la rassurait que moyennement au contraire était le rôle que son suzerain voulait lui faire jouer mais elle attendit patiemment que celui-ci ait fini son exposé et vienne planter son regard dans le sien. Comme un océan sous le défilement du ciel au-dessus de lui, le vert des prunelles modulait leurs teintes et elle lui adressa un sourire amusé alors que son index explorateur glissait le long de la l’arête de son visage, sourire qui contrastait avec la réserve qu’elle s’apprêtait à émettre sur la stratégie royale, contraste renforcé encore par le miel de sa voix. Si le roi savait exprimer son désir ou jouer avec les préliminaires, elle savait également de son côté souffler le chaud et le froid.

« Me déranger ? Point du tout. Toutefois, votre majesté me permettra-t-elle d’émettre une crainte quant-au rôle qu’elle veut faire jouer à sa servante ? »

La bien séance aurait voulu qu’elle attende la réponse de son illustre interlocuteur mais la question n’était rien d’autre que rhétorique et elle poursuivit.

« Le général sait très bien, lui, que je ne suis pas baronne et loin s’en faut. D’autre part, il y a si longtemps que je suis partie de Canopée que je serais bien incapable de donner le moindre renseignement crédible sur le royaume sylvestre. Je crois que nous avons là deux problèmes. Si comme vous le dites notre cible ne supporte pas les femmes de pouvoir, il risque de me déclarer la guerre dès qu’il aura vent de ma condition de baronne…»

Elle dessine une moue coquine sur son visage enfantin.

« En revanche, le rôle de courtisane dont vous auriez fait votre ordinaire et votre infortuné jouet est plus proche de la vérité d’une part et de ce que je sais interpréter d’autre part. Une place à la cour n’est pas forcément celle d’une noble, la place de « favorite » a de tout temps attisé les convoitises de tous ordres… Vous n’aurez pas à me loger de façon ostentatoire, peut-être même un peu à l’écart de tous ceux qui veulent vous côtoyer de près, ce qui faciliterait la tâche de ceux qui voudraient m’approcher de façon discrète.»

Elle reprit un air plus sévère pour ajouter.

« D’autant qu’une baronne peut représenter quelqu’un dont il faut se méfier, une personne accoutumée aux intrigues politiques alors qu’une simple courtisane est beaucoup moins dangereuse tout en restant proche, si j’ose dire, de votre majesté ou du comte selon le trajet que devront faire les informations. En outre, je ne sais pas quelles relation vous désirez entretenir avec la reine Viwien, mais cela ressemblerait fort à un défi d’accueillir une rebelle de sa cour…. »

Puis elle baissa la tête en signe de soumission, entrainant de lourdes mèches rousse de ses épaules marmoréennes vers les promesses de son décolleté et découvrant la courbe gracieuse de sa nuque, les mains à demie-jointes points de suspension à la douce ondulation de ses bras.

« Mais vous êtes le roi et vous connaissez mieux que moi le comte et les arcanes de la cour… En outre je comprendrais que vous ayez quelques réticences à vous afficher avec une fille de basse extraction et de mœurs légères. »

Ses yeux pétillaient  comme un ultime défi. Qui demandait :

*Jusqu’où le roi d’Eridania est-il prêt à aller pour posséder la femme que je suis ? Quelle est votre considération majesté pour la gent roturière ?*

Cela ressemblait beaucoup à du bluff, mais elle n’avait rien à perdre dans cette partie mais tout à gagner que ce soit en train de vie ou en plaisir  de toute sorte, du jeu de masques, de la chair…


Elle-même se demandait à quel moment il serait admis des deux côté qu’elle avait accepté la mission et sa forme. Elle était bien consciente qu’elle se rapprochait de plus en plus de la ligne de crête, cette frontière qui la ferait basculer du côté du rôle que le souverain envisageait pour elle ou alors le retour à son ancienne vie si tant est qu’après ce qu’elle avait entendu on la laisse repartir comme si de rien n’était. Elle releva doucement ses yeux de renarde vers le regard inquisiteur du maître d’Eridania. Lentement, elle le frôla par la gauche sans le quitter des yeux et sortie sortit de la pièce dans laquelle elle s’était encore cantonnée pour arriver en pleine lumière et inviter le soleil à jouer avec les flammes de sa chevelure et les reliefs de sa personne. Dos aux jardins royaux, elle vérifiait l’altitude en contrebas et au-dessus de la balustrade de pierre claire.
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MessageSujet: Re: C'est une poupée qui dit...   C'est une poupée qui dit... - Page 2 Icon_minitimeJeu 23 Juin - 16:06

Mesoa 1304
Cela ne la dérangerait donc pas de jouer à la baronne , de se pavaner dans les plus beaux atours qu’elle ait pu jamais porter et voir son commun incliner de l’échine devant elle. Une chose qui se révélait bien compréhensible, tout comme la suite de sa réponse.

Elle semblait à présent bien plus ambitieuse qu’elle ne l’avait d’abord supposé, se projetant bien plus loin qu’il ne l’avait laissé suggérer. Après tout, si elle avait obtenu le rang de baronne sans aucun effort fourni, pourquoi pas celui de favorite ? Mais c’était visiblement sans compter avec le caractère changeant de son altesse.

Celui-ci s’écarta d’elle à sa réponse, son sourire s’élargissant pour devenir celui d’un renard, aiguisé comme un fil de lame et narquois comme celui d’un bouffon de cour. Il n’eut cependant point l’occasion de rétorquer dès à présent, cette bouche ravissante s’ouvrant de nouveaux pour justifier sa soif croissante de reconnaissance.

Ses arguments ne se trouvaient pas stupides, il devait lui reconnaître cet avantage. Sous la masse opulente de ses boucles embrasées, un esprit semblait vouloir maintenir le feu qui donnait à sa chevelure cet éclat éhonté. Mais le charme se trouvait brisé, la magie de l’instant et le contrejour de la pièce avait participé à créer une atmosphère propice aux considérations dont l’avidité soudaine de la demoiselle l’avait sorti avec fracas.

Habile et rusée, elle s’attardait tout de même sur des considérations plus utiles, le certifiant qu’il bénéficiait après tout du choix. Son orgueil se trouvait semble-t-il aussi brillant que la fournaise de son esprit si elle se permettait à présent de dicter au souverain d’Eridania ses possibilités ou non de réponse. Le premier réflexe du monarque aurait été de convier les chevaliers du Dernier Cercle dans ses appartements, de se saisir d’elle et de lui proposer un séjour forcé et prolonger dans les geôles du palais. Cependant il devait bien reconnaître qu’elle n’était pas dépourvu d’utilité, sa beauté même pouvait bien être ce qui le faisait hésiter à lui infligeait pareil tourment alors qu’il n’aurait guère hésiter pour d’autre.

Tout à ses considérations il la laissa le dépasser et prendre position sur le balcon. Il pourrait la pousser, la laissait brisée sous ses fenêtres pour lui inculquer la hiérarchie du monde, tout comme il pourrait asseoir sa domination sur elle dans sa chambre à coucher, mais elle ne serait dès lors qu’un jouet inutile, alors qu’en tant qu’agent, si proprement motivée, elle servirait Eridania de bien des façons plus utiles que de restaurer l’orgueil stupide bafoué de son monarque.

Il lui laissa donc la lumière et les jardins, appréciant sans nul doute ce tableau qui ne verrait jamais le jour et pénétra pour sa part dans la sombre quiétude de ses appartements. Il n’avait pas ouvert la bouche depuis les propositions de la courtisane et préféra se resservir une coupe de vin avant d’énoncer son verdict.

Reprenant place sur son fauteuil tout en se débarrassant du manteau qui occultait son pourpoint, il prit une première gorgée de ce liquide délicieusement fruité tout en observant les charmes de son nouvel outil.

« Il semblerait que vous ayez raison sur un point madame. Nous sommes après tout le souverain d’Eridania et si la reine Caledor se permet de faire transiter des troupes en direction de Cimmeria par notre territoire, pourquoi n’accueillerions nous pas une exilée de sa cour ? Vous serez baronne comme il se doit et si vous jouez votre rôle avec talent, nous penserons à oublier votre audace de vous prétendre notre favorite. Quant au général rassurez-vous. Tout comme nous il n’a à cœur que le futur de notre glorieux royaume et son silence vous sera acquis tant que vous oeuvrerez dans ce sens également. Tout le bonheur de la situation se trouvant dans cette assurance. Ecartez-vous de votre rôle et il se pourrait bien que des témoignages viennent à poindre sur votre prétendu noblesse. »
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MessageSujet: Re: C'est une poupée qui dit...   C'est une poupée qui dit... - Page 2 Icon_minitimeDim 26 Juin - 8:33

Quelque chose lui disait qu’elle avait commis une maladresse, mais elle ignorait encore laquelle. Toujours était-il qu’elle sentait que quelque chose dans le contact qu’elle avait noué avec le souverain s’était brisait et elle se demandait bien ce que cela pouvait être. Elle se mit à scruter intensément les attitudes et la physionomie royales en quête de l’indice qui lui indiquerait quel impair elle avait commis.
De son point de vue elle avait été suffisamment précautionneuse et modeste pour ne pas éveiller la rancœur royale. Elle ne briguait aucun poste prestigieux bien au contraire. Elle avait mûrement réfléchi avant de soumettre ses arguments qui ne lui semblaient pas déplacés, bref en dernier lieu il lui restait à supposer que peu habituée aux arcanes de la cour elle avait commis un contre sens, mais lequel ?
Ce qui l’avait tout de suite mal à l’aise fut le changement de sourire du souverain dont l’éclat était passé de charmé et charmant à carnassier alors que la seule proie possible en ce moment était sa propre personne. Autant dire que cela ne lui disait rien qui vaille. Bien lui en avait donc pris d’assurer ses arrières et d’avoir envisagé une sortie de secours. En dernier recours il restait aussi la possibilité de confier son sort à ses compétences magiques, bien qu’elle ne soit pas une grande mage. Encore fallait-il qu’il soit possible de l’utiliser. Elle se demandait bien quel choix de sécurité » avait été fait pour le roi. Il était certainement assez fortuné pour envelopper ses appartements de poussière d’intra histoire de ne pas y risquer d’irruption, mais d’un autre côté, le risque zéro n’existant pas une intrusion pouvait toujours avoir lieu en dehors de la magie qui dans ce cas pouvait se révéler une bonne défense, mais inutile dans un milieu confiné de pierres anti-magie.

Mais elle n’avait pas tout de suite envie de tirer sa révérence, tout du moins avant de savoir ce qui était en train de la desservir aux yeux du monarque.

Elle le regarda retourner sans hâte à l’intérieur. Cette nonchalance affectée était comme l’annonce de la tempête à venir, l’expression de la réflexion du plus puissants des seigneurs d’Eridania. De son côté elle feignait de rester détendue alors que tout son être se tendait vers le moindre indice qui pouvait lui arriver du monarque. Tout ce qui lui parvenait maintenant lui apparaissait comme un lugubre augure. Le vin même qui remplissait avec délectation le calice de cristal dans le demi jour des appartements royaux prenait des couleurs si sombre qu’elle eût put y voir son propre sang de déverser pour le plus grand plaisir de Thimothée Mannus.

Déjà elle cherchait comme faire marche arrière et parvenir à rejoindre sa petite vie de courtisane qui masquait ses activités moins innocentes encore. Elle faisait le tour de tous les panels de réactions set de jeux dont elle était capable qui lui permettrait de convaincre le souverain de la laisser disparaitre dans l’anonymat de la cité. Elle essaya de se mettre à la place de son auguste interlocuteur. Une inconnue lui tombe du ciel et il envisage de s’en servir comme agent double pour s’assurer de la fidélité de son entourage. C’est assez imprudent de sa part sachant que l’agent double peut de se révéler à plus de deux facettes. D’un autre côté la raison d’état peut justifier tous les excès et toutes les prises de décision autocratique que l’on peut imaginer et ce qu’elle imaginait pour l’heure ne lui convenait pas du tout.

*Tu ne lui conviens pas ? Tu fais mine de retirer ta mise ? Hop je te jette au cachot, je te fais disparaitre !...
_ Tu n’as pas l’impression de t’être engagée un peu vite et un peu loi tout à coup ma jolie ?
…*


Elle devait bien l’avouer, cette idée prenait de plus en plus corps dans son esprit et il s’agissait pour elle maintenant d’une question de survie. Survie physique bien évidemment mais survie de son mode de vie car il y avait bien pire situation que de jouer les baronnes à la cour mais cela signifiait perdre beaucoup de sa liberté de mouvement de la maîtrise de sa vie qui bien que sans grande envergure, lui convenait parfaitement. Jouir, tromper, tuer, collectionner sans faire de bruit ni se faire remarquer avait été jusque-là tout ce qui la motivait et continuait à le faire sans que la routine ne s’installe. Et voilà qu’elle s’était fourvoyée dans les méandres dans la pensée et des exigences d’un roi dont elle n’avait jamais demandé à faire la connaissance. Elle aurait pu maudire le général qui l’avait mise dans cette situation, mais elle était trop lucide et trop fière pour rejeter la faute sur lui. Toutes les décisions elle les avait prises seules depuis la galerie du palais où elle avait croisé les pas du souverain. Apparemment certaines de ces décisions n’avait pas été pertinentes et elle se devait de les assumer et de faire en sorte de ne pas les regretter ou au minimum d’en minimiser les conséquences qui lui paraissaient déjà désastreuses.

Elle accorda une oreille plus qu’attentive à la réponse qui finit par être formulée par les royales lèvres. La première chose qui lui apparut fut la morgue du roi à l’égard de la souveraine de Canopée qu’il ne considérait pas comme une souveraine à sa hauteur en tout cas ce fut ce qu’elle comprit. S’il mettait l’accueil d’une obscure, mais néanmoins rebelle à une de ses alliées, baronne au-dessus des relations diplomatique avec la Reine des Sindarins c’est qu’il ne lui accordait que peu d’importance, de crédit et que cette alliance n’avait que peu de prix pour lui. Elle essaya d’imaginer la réaction de la Reine Wivien qui, chacun le savait, avait toutes les peines à asseoir son autorité en apprenant cet affront. C’était pour le moins risquer l’incident diplomatique. A moins que la situation intérieure du roi d’Eridania ne soit à ce point fragile qu’il craigne plus ses conséquences que celles de ses erreurs diplomatiques.
Mais ce qui inquiéta bien plus la Syliméa fut le ton autoritaire et la réaffirmation de son pouvoir par le monarque. Il n’y avait aucun doute, il avait choisi ses options stratégiques et comptait que son interlocutrice s’y conforme et ses arguments ne semblaient en rien avoir porté. Il fallait donc qu’elle se fasse une raison de ce côté. La seule petite échappatoire qui lui restait était sa sincère méprise sur la position de favorite. Dans la bouche de Thimothée Mannus il s’agissait d’un titre de la plus haute importance alors que dans la sienne il ne s’agissait que de la personne qui parvenait à égayer les nuit du souverain et qui dans son esprit devait être reléguée dans quelques soupente isolée du palais juste assez proche des appartements royaux pour que celui-ci la siffle lorsque ses hormones avaient besoin d’un exutoire. Si la situation n’avait pas nécessité autant de maîtrise elle en aurait presque ri. Sa méconnaissance des arcanes de la cours lui jouait là un bien mauvais tour.

*Tu n’y connais décidément rien !
_ Hum, mais l’vouer ou faire comprendre que tu es une nunuche dans le domaine pourrait être une porte de sortie. Une idiote ne représente aucun danger…
_ Merci pour l’idiote.*


Elle s’étonnait dans cette situation d’être encore capable de plaisanter. Ce ne devait être qu’une preuve qu’elle n’avait pas encore désespéré de sa situation et que le jeu y tenait encore une part non négligeable.
En peu de mots Thimothée Mannus avait abattu un certain nombre de cartes qu’elle était bien obligée de considérer comme maîtresse dont sa façon de s’assurer de sa fidélité en mettant une personne de confiance dans la confidence apte à la mettre dans l’embarras en cas d’incartade et elle n’en doutait pas de la surveiller lorsque sa Majesté ne le pouvait pas. La première idée qui lui vint à la confirmation de la présence du général dans son plan était qu’un malheureux accident était très vite arrivé et que le témoin pouvait disparaître avant d’avoir rendu tous les services dont il était capable au royaume, mais elle ne doutait pas que le roi la soupçonnerait en premier lieu et que de toute façon se parole suffirait à la charger irrémédiablement aux yeux de son employeur. Elle devait donc jouer plus finement. Assurer de sa loyauté le souverain comme depuis le début de leur entretien et en même temps se ménager les coudées franches en lui prouvant que quelle que soit la position qu’elle occuperait elle ne représentait aucun danger pour lui et que la confiance pouvait représenter entre eux le meilleur des liens. La chose n’allait pas être une partie de plaisir et encore une fois adopter une attitude de soumission et d’ignorance lui paraissait dans un premier temps la meilleure des choses.

Ce fut donc l’air peiné et navrée qu’elle rentra dans l’appartement du roi.

« Je vois bien que votre servante vous a quelque peu froissé. J’espère que vous ne lui en tiendrez pas rigueur et que vous mettrez ses diverses maladresses sur le compte de son ignorance des us et coutumes de la cour ainsi que de la hiérarchie qui y règne. »

Elle leva des yeux agrandis de regrets vers le monarque.

« Comprenez qu’en toute naïveté, la courtisane que je suis n’est parvenue au palais que pour faire profiter de son unique talent votre officier supérieur et que la voici à oser deviser de choses qui la dépassent avec la personne la plus puissante de ce monde et ce sans mauvaise pensée si ce n’est celle d’essayer de vous contenter au mieux. Je m’aperçois que j’aurais mieux fait de rester à ma place. »

Elle avait pris un ton contrit pour formuler cette dernière phrase qui contrasta avec le ton toujours soumis mais plus ferme qu’elle se donna pour la suite de sa tirade. Elle baissa cependant un instant la tête et croisa les bras sous son buste les mains posées sur le haut de ses membres délicats comme si le temps s’était rafraichi pour elle et ce pour ne pas ajouter de nouveaux malentendu dans l’esprit du monarque sur une éventuelle tentative de rébellion. Elle releva les yeux pour croiser le regard de Thimothée Mannus afin de l’assurer de sa sincérité.

« Mais puisque le mal est fait souffrez que votre servante s’explique. Il semble tout d’abord qu’il y ait eu erreur sur le terme de favorite qui semble représenter une position d’importance pour sa majesté alors que dans mon esprit il ne s’agit rien d’autre que de visiter le couche du roi selon son bon plaisir. N’y voyez donc là aucune audace de la part de votre ignorante sujette. »

Elle marque une hésitation avant de reprendre toujours aussi humblement.

« Peut-être vaudrait-il pieux que je me contente de questions qui me permettraient d’apprendre avant que de risquer de vous contrarier par mes considérations sans doute ineptes à qui a un peu d’expérience en politique. »

Ses mains glissèrent le long de ses bras jusqu’au coude avant de retomber piteusement le long de sa robe à hauteur de ses cuisses.

« Une baronne n’a-t-elle pas de baronnie à gérer pour la plus grande gloire de vote majesté ? Ne craignez-vous pas que vos ennemis s’étonnent de ne pas trouver de fief à votre servante qui elle-même doute d’être à la hauteur d’une telle tâche ? Car si j’ai bien compris ce serait les talents économiques et politiques de la baronne qui seraient les meilleurs appâts pour le compte… Quant-au général, dois-je comprendre que vous avez plus confiance en lui ou bien avez-vous lancé d’autres espions à ses trousses contrôlés eux par le comte ? »

Elle se mordit les lèvres comme prise en défaut d’avoir encore outrepassé ses droits et compétences. Elle baissa la tête sur son décolleté.

« Désolée. Je suis incorrigible. Je devrais comprendre que la confiance n’a aucune part dans la politique. Je ne sais pas si j’arriverai à m’accommoder de cet état de fait, moi qui ai l’habitude d’offrir mes services sans arrière-pensée… »

Elle releva la tête le regard brillant de tristesse et papillonna de ses longs cils comme pour ravaler les larmes d’une petite fille prise en faute.

Elle espérait avoir réussi avoir mis un pied en dehors du piège qui se tramait autour d’elle et comptait sur la réaction du roi pour finir de s’en écarter bien qu’elle sût que ce n’était pas chose gagnée loin de là. Soit celui-ci changerait complètement d’avis sur elle et la congédierait en la prenant comme incapable de servir ses desseins, soit il se laisserait convaincre par l’un ou l’autre de ses arguments qui la placerai à un rang de courtisane de luxe, ce qu’elle préférait entre toutes les possibilités ou de baronne mais cette fois avec un fief qui lui permettrait d’avoir les coudées plus franches même si ce n’était pas, pour elle, l’idéal. Il existait encore la possibilité qu’il la jette au cachot mais elle existait depuis le début de cette rencontre improbable entre un roi et une courtisane de bas étage et elle préférait pour l’heure ne pas y penser.
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MessageSujet: Re: C'est une poupée qui dit...   C'est une poupée qui dit... - Page 2 Icon_minitimeMar 12 Juil - 1:38

Mesoa 1304
Le monarque l’écouta sans émettre un mot, ses longs doigts appuyés les uns contre les autres au-dessus de ses genoux alors que son regard détaillait avec précision les traits de la demoiselle. L’homme se trouvait ambivalent sur la situation. Tous les signaux qu’il recevait allez dans des sens contraires. Il aurait pourtant juré avoir pu apercevoir l’éclat de l’ambition dans le regard de son interlocutrice alors qu’elle se trouvait près de lui sur le balcon, mais celui-ci semblait à présent disparu, comme n’ayant existé.

Ces manières, ces regards… La sindarin semblait un véritable avatar de la servilité au monarque, une attitude dont il avait bien souvent l’habitude à la cour, mais bien sans comprendre pourquoi, quelque chose le poussait à croire cette personne en particulier.

Contrarié par ses duels intérieurs, il fronçait les sourcils tout en écoutant de nouvelles excuses de son flamboyant vis-à-vis. Devait-il vraiment croire qu’elle ait émis ce souhait sans savoir de quoi il retourner ? Quand bien même, elle avouait chercher le chemin du lit royal. Pour qu’elle raison ? La gloire ? L’argent ?

Mais s’en était trop, le regard implorant qu’elle lui adressait fit vriller le reste de sentimentalité que ses rêves n’avaient pas encore consumé. Quittant son fauteuil, il vint prendre place sur le canapé à ses côtés, levant un doigt plié pour venir cueillir une larme fine.

Elle ne ferait pas long feu entre les mains du comte s’il la livrait ainsi, incapable de tenir son rôle elle livrerait sans nul doute des informations essentielles et la confiance du comte à l’égard de son monarque se trouverait teintée d’un voile d’incertitude. Mais que faire d’elle à présent ?

« Shhh… Calmez-vous. » Prononça-t-il sur le ton le plus doux qu’il puisse trouver, à la limite du chuchotement. Glissant une main dans son dos, il saisit l’épaule de la jeune femme pour l’attirer vers lui, tentant de lui offrir le secours d’un contact amical.

« Nous concevons à présent que malgré vos qualités premières, vous n’êtes qu’un petit poisson délivré dans la gigantesque mare de la cour. Il faut un temps d’apprentissage pour le Jeu et si vous démontrez de belles dispositions, vous n’êtes pas encore de taille à affronter le comte. »

Les options de Thimothée allaient en s’amincissant depuis le début de la conversation, pensant avoir déniché l’oiseau rare et encore inconnu, il avait placé trop d’espoirs en elle et en avait trop dit. Or à présent il devait régler ce problème…

La faire disparaître serait injuste et il ne pouvait s’y résoudre en la voyant ainsi, effondrée de ne pouvoir répondre à ses attentes. Quant au fait de la faire enfermer… Il pouvait ressentir l’effet qu’elle avait sur les hommes, que ce soit le général ou lui-même. Par chance ils se révélaient plus subtils que le reste et ne se laissaient pas influencer par des atours aussi affriolants…

Tout à ses pensées, le monarque luttait pour conserver une attitude digne, le regard tourné vers le balcon, conscient pour autant qu’il ne lui suffirait que de baisser le menton pour laisser offrir à sa vue bien des trésors de son interlocutrice. Bataillant, il reprit pour autant le chemin de ses pensées, encouragé par le tour que prenaient celles-ci. Avec le temps et l’emprisonnement cette jeune femme s’endurcirait et n’aurait guère de difficulté à soumettre son gardien à son charme. Il aurait alors créé par lui-même une ennemie déterminée à lui nuire et il ne pouvait se le permettre, pas alors que son regard devait se tourner vers Tyrhénium.

Aussi, ne disposait-il vraiment que de trois possibilités. Lui offrir cette place de courtisane royale qu’elle semblait recherchée, tenter le tout pour le tout avec ce titre de baronne ou bien la faire disparaître…

Toute la lassitude de la journée semblait vouloir resurgir avec cette nouvelle décision à prendre. Chacune disposait de conséquences possiblement néfastes, comme si le fardeau des responsabilités ne semblait pas vouloir lui laisser un instant de répit, même au cœur de ses appartements en charmante compagnie.

Saisissant le menton délicat au teint de porcelaine, il le releva vers lui délicatement pour pouvoir croiser son regard.

« Qu’allons-nous bien pouvoir faire de vous… »
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MessageSujet: Re: C'est une poupée qui dit...   C'est une poupée qui dit... - Page 2 Icon_minitimeDim 24 Juil - 8:45

La façon du monarque de scruter la Syliméa ne lui laissait rien présager de bon. Elle se demandait de plus en plus si elle se faisait bien comprendre ou bien si sa façon de louvoyer de réplique en réplique afin de ne pas affronter les susceptibilités du roi n’avait pas contribué à brouiller les pistes sur son compte. En certaine circonstances cela pouvait représenter un avantage mais en l’occurrence, il semblait que cela ne servait à rien d’autre qu’à dérouter Thimothée Mannus et sans doute à le mettre dans une position d’insécurité ou quelque chose dans ce genre car elle ne voyait pas quand elle avait pu laisser supposer qu’elle pouvait représenter un danger. La seule attitude qu’elle n’avait pas jouée jusqu’au bout était la carte de la séduction. Elle avait bien compris certains des regards appuyés du souverain mais n’avait pas essayé outre mesure de le charmer outre mesure. Cela aurait sans doute paru bien déplacé et pourquoi pas, mal interprété. De plus en plus cependant, elle se demandait si elle n’aurait pas du commencer par là.

*C’est tout simplement parce c’était ce qui était sans doute attendu de noud par le général.*

Cette pensée la fit enrager intérieurement. Depuis le début de cette affaire, elle courait après la bonne distance, la bonne réaction, la bonne parole qui lui éviterait les ennuis. Elle qui s’évertuait à préparer méticuleusement ses missions et ses infiltrations détestait avoir l’impression de courir après les évènements. En outre la façon dont le roi d’Eridania l’observait comme le chat qui attend que sa proie s’éloigne suffisamment de son abri lui déplaisait prodigieusement. Certes elle donnait la garantie que ke monarque était du genre intelligent perspicace et circonspect, mais ce n’était pas ce qui la chagrinait le plus. Encore une fois c’était son incapacité à mener la danse qu’elle avait du mal à accepter.

Petit à petit elle en venait à ne plus voir qu’une seule issue, mais elle voulait jouer toutes ses cartes avant de ne plus avoir d’autre choix que de commettre l’irréparable, pour elle s’entendait…

Elle regarda les sourcils du roi se froncer à ses paroles, cherchant à élucider le nouveau malentendu qu’elle avait bien pu provoquer soit dans son attitude soit dans ses propos. Honnêtement elle n’en voyait pas mais laissa le roi s’asseoir près d’elle et lui effleurer le visage. Elle lutta pour ne pas laisser paraître sa surprise aux paroles de réconforts qui tranchaient avec les phrases de négociation qui les avait précédées. Elle se laissa attirer contre la royale épaule, le cerveau en ébullition.

*Ainsi, il nous prend pour une petite chose fragile !*

Elle eut envie d’éclater de rire mais se maîtrisa de nouveau attendant la suite et commençant à envisager une suite à donner à ce malentendu qui pouvait tout aussi bien ne pas en être un.

*Pas de taille ? Aurait-il mordu à tous les visages que nous lui avons présentés ?
_ Il semblerait. Comptes-tu le détromper mon amour ?
_ Cette image n’est pas très valorisante ma beauté mais attendons d’en savoir plus sur où va nous conduire cette image…*


Elle laissa donc sa tête reposer en toute confiance sur l’épaule du monarque attendant patiemment la suite convaincue cependant qu’elle risquait de ne pas être en sa faveur. Si elle perdait l’intérêt premier qu’elle représentait pour son hôte, elle avait bien peur ne plus avoir aucune utilité pour lui et chacun imagine que des personnes sans utilité qui ont pénétré si loin les vues d’un puissant ne font pas de vieux os. Il faudrait tout au tard qu’elle détrompe cette impression négative et elle commençait à en avoir une petite idée mais ne voulait pas brûler les étapes et donner matière à un nouveau malentendu.

Il lui semblait percevoir des soupirs navrés dans la respiration du roi même si c’était son imagination qui lui jouait des tours mais au minimum, elle était certaine d’une chose c’est qu’il était tout autant pris par ses pensées qu’elle-même et elle attendait avec impatience de savoir où elles allaient le conduire et en quoi se jouerait son avenir.

*Nous l’avons sans doute déçu.
_ En tout cas cela n’augure rien de bon. Même si cela lui coutait sur le moment, une fois notre condamnation prononcée il ne se passera sans doute pas trois jours q qu’il l’ait oulbliée.*


Son beau visage suivit docilement les doigts étonnement délicats de Thimonthée Mannus et lui laissa plonger son regard dans ses joyaux ourlés de longs cils.

S’il posait une question, a elle de lui trouver la réponse et plusieurs même si elle le pouvait. Le moment était venu de se tirer de ce mauvais pas en montrant ce dont elle était capable sans toute fois s’attirer la colère royale.

Un sourire satisfait se peignit alors sur le visage de la poupée, mi moqueuse, mi joueuse, gardant son visage à la même distance de celui du monarque.

« J’ose espérer que les différents visages que votre servantes vous a proposés sont la cause de votre hésitation. »

Elle finit de se tourner face au roi, posant une main sur le sofa rapprochant ainsi  son épaule de l’axe de son corps permettant à son corsage de laisser entrevoir un peu plus des trésors de soie qu’il abritait.

« La petite rouquine innocente et inoffensive vous a-t-elle plu ou avez-vous préféré la joueuse un peu rebelle ? »

Elle marque une pose ses prunelles toujours plongées dans celle du roi.

« A votre majesté de décider quel gros mensonge je dois jouer et quelles garanties cela me donnera. Car vous n’êtes pas sans savoir que ce jeu demande de la confiance. Je serai baronne si tel est votre bon plaisir mais j’avoue que posséder tous les atouts d’une telle dame….»

Elle laissa la suite en suspend. Se laisser enfermer dans ce rôle aurait mérité de profiter de la suite des terres et des rentes qui vont avec, mais il était tout à fait inapproprié à ce stade d’avancer trop d’exigence. Le roi lui avait bien fait comprendre que son train de vie serait fonction de ses succès.  Elle reprit alors :

« Et je serai l’instrument de vos plaisirs nocturnes, ou pas, si vous le souhaitez. Ceci aussi sera un gros mensonge qui ne vous engagera en rien… Je ne suis pas jalouse.»

Elle éclata d’un rire bref et le regard toujours rieur et enjôleur à la fois, elle se redressa et reprit ses distances. Puis comme si elle avait oublié quelque chose, elle conclut un sourire franc et carmin aux lèvres.

« Le visage vénal est le mien. Je ne suis pas très économes… »

Après tout ça elle espérait s’être montrée assez convaincante pour que le roi la considère comme un instrument de ses projets assez habile et assez fiable pour ne pas encourir ses foudres. Sans se départir de sa mine joueuse, elle attendit patiemment la suite des événements. Elle sentait que les choses approchaient de leur conclusion et qu’il n’y aurait ensuite plus moyen de revenir en arrière. Encore une fois le jeu et la promesse de la poursuite de ce jeu avait été plus forts qu’elle et c’était bien ce qui l’empêchait de plus se formaliser du tour que prenait cette rencontre qu’elle n’avait jamais pensée vivre un jour.
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MessageSujet: Re: C'est une poupée qui dit...   C'est une poupée qui dit... - Page 2 Icon_minitimeMar 22 Nov - 15:17

Mesoa 1304

Les iris céruléennnes du monarques s'étrécirent lorsque sa voisine laissa finalement tomber son masque d'innonence. Son contact sur le menton délicat s'affermissant un bref instant, il ne bougeat pas pour autant et la laissa tout à son numéro, écoutant d'une oreille attentive la voix de son invitée prendre les tons les plus variés alors qu'elle lui peignait en mille mots la farce dont il s'était trouvé être le dindon bien volontaire.

Se tournant finalement face à lui, elle se découvrit dans une position qui se révéla plus suggestive que l'habitude qu'elle avait donné à son royal hôte. Tout en plongeant d'elle-même son regard au dans celui du roi. Les fausses innocences et fébrilités avaient disparues pour révéler une femme sûre d'elle face à un monarque ambivalent qui avait fait montre de faiblesse dans son raisonnement. Il s'était laissé abusé par les mots doux et hésitations de cette fausse ingénue et avait plongé couronne la première dans cette danse qu'il pensait maîtriser, ignorant qu'à chaque mouvement il ne faisait que s'empêtrer d'autant plus dans la toile de cette délicieuse prédatrice.

La dame savait y faire, le cajôlant, riant pour finalement s'écarter de lui. Elle créait le vide et laissait au souverain le soin de le combler. Cela ne pouvait être que réconfortant pour l'esprit calculateur et reptilien d'un monarque en pleine possession de ses moyens, une preuve qu'il avait vu juste en son premier avis et se trouvait avoir bien choisi l'instrument destinné à accomplir cette mission auprès du comte.

Mais le monarque de cette pièce ne disposait pas de tous ces moyens. Piqué d'orgueil il s'écarta de la tentatric, se levant pour lui tourner le dos le temps de faire le tri dans cet ensemble d'informations.

La faute retombait sur lui de s'être laissé abuser. Il avait entamé une relation d'individu à individu dans ce qui devait être un rapport de hiérarchie de souverain à sujet. En s'abaissant au niveau de la dame, il l'avait laissé au contraire prendre de la hauteur sur lui. Le stratège en lui s'était trouvé moucher, oubliant dans cette conversation qu'elle ne se trouvait pas le seul ennemi de sa raison, mais que sa faiblesse avait été le principal instrument de sa défaite.

Se voulant beau joueur et jurant intérièrement que l'on ne l'y reprendrait plus, il offrit un sourire  de conciliation à son nouvel agent tout en reprenant place dans son fauteuil initial. Lui faisant signe d'un geste impérieux, dernière trace de son orgueil blessé, de l'y rejoindre.

« Il nous faut avouer avoir été abuser par vos tours tout autant que par vôtre beauté. Vous avez démontré la qualité d'actrice que vous pouviez offrir à la couronne. »

Entonna t-il d'un amusé alors que son regard, perdant toute trace de gêne, appréciait les charmes mis en valeurs de son interlocutrice.

« Vous vous ferez néanmoins baronne sans domaine, car tel est notre souhait. Les récompenses ne viendront qu'avec la réussite de vos actions à notre service. Pas avant. »

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MessageSujet: Re: C'est une poupée qui dit...   C'est une poupée qui dit... - Page 2 Icon_minitimeMer 23 Nov - 15:23

Les dés étaient lancés. En son for intérieur, elle se demandait déjà quelle carte elle pourrait bien jouer pour se tirer à son avantage du guêpier dans lequel elle s’était retrouvée en ce beau matin. Ce qu’elle supportait le moins était toujours ce sentiment de ne pas être maîtresse de sa destinée depuis le début de cette aventure. Elle n’avait jamais demandé à entrer au palais et encore moins se retrouver en présence du monarque d’Eridania. Elle avait la conscience aigüe de se trouver à une des places les plus dangereuses du royaume car d’une part jalousée et mis en ligne de mire des tous les intrigants de toute envergure mais aussi soumise aux caprices de sa majesté sur laquelle elle n’avait pas eu le temps de se renseigner plus que cela. Elle en savait juste ce qui s’en disait au sein e la populace, potins et racontars d’estaminet auxquels, elle savait, on ne pouvait totalement se fier. Entre ce qui se passe dans les hautes sphères et ce que le peuple peut en voir il y a souvent toute la marge de la manipulation des évènements et des masses. Pour tout dire, le roi était pour elle un jeune roi peu rompu à la gestion de son royaume préférant mettre les belles de la cours dans ses draps bien plus que de recevoir les puissants et organiser son royaume dans l’intérêt de son peuple. D’ailleurs à cette pensée elle commençait à se demander jusqu’où cette réputation de coureur de jupon pouvait être véridique. En effet, même s’il avait eu quelques gestes traduisant son emprise sur sa sujette, il ne s’était pas montré particulièrement entreprenant avec elle. Si elle n’avait pas été plus certaine de ses charmes, elle aurait bien pu s’en trouver offensée. Elle avait donc décidé que sa réputation en la matière était usurpée et sa demande auprès d’elle semblait au contraire devoir démontrer qu’il n’était pas si naïf que cela en ce qui concernait les jeux du pouvoir.

Il ne lui restait donc plus qu’à attendre le verdict du témoin de son petit numéro. Témoin sans doute le plus difficile à convaincre de sa courte carrière car visiblement porteur d’une certaine paranoïa que l’on peut comprendre chez un roi et en outre peu enclin à faire évoluer son regard sur sa visiteuse. Elle avait dû sortir le grand jeu et pour tout dire abattre un atout majeur en espérant que de son côté, le roi n’en aurait pas de plus important. Si elle avait bien senti l’attention de sa majesté, elle n’était pas du tout certaine d’avoir convaincu et la perspective des barreaux de geôles royales, ou pire encore planait toujours sur son esprit. On s’en souvient elle envisageait donc déjà les possibilités de retraite pour tout dire de fuite ce qui l’aurait chagrinée et sans doute contrainte à se mettre au vert durant quelques temps car elle s’était présenté au palais avec dans l’esprit de se prêter au jeu de la courtisane et donc dans son apparence chérie de la rouquine Sindarine qui passait rarement inaperçue et qu’elle aurait souffert psychologiquement, que dis-je, spychiatriquement, d’abandonner pour ne pas être une proie facile aux services policiers du palais. D’une manière ou d’une autre la rousse incendiaire n’aurait sans doute plus pu faire un pas dans les rues d’Hespéria sans risquer de sa faire mettre la main au collet si elle avait dû en être réduite à jouer les filles de l’air pour s’extirper du palais et prendre le large n’aurait pas été une option mais bien une nécessité. Pour la casanière qu’elle était cela aurait été crève-cœur.

Soudain, le roi se détourna d’elle trop brusquement à son goût. Elle tressaillit intérieurement. Tout était visiblement perdu. Si elle avait réussi à faire ses preuves de comédienne ce qui n’était pas encore prouvé, son altesse ne semblait pas avoir goûté son petit numéro et déjà elle prenait lentement ses distances en direction de la balustrade et de la voie de sortie qu’elle avait envisagée quelques minutes plus tôt. Et puis le royal sourire fit retomber ses inquiétudes aussi vite qu’elles lui avaient étreint la poitrine qui se souleva de soulagement autant que de triomphe.

Cependant, elle s’inclina en baissant le regard en signe de soumission non sans un sourire enfantin au coin des lèvres. Elle avait échappé au pire et elle ne le devait qu’à elle, aussi savourait-elle déjà ce premier dénouement même si tous ses arguments n’avaient pas été retenus. Elle recommençait à s’amuser de la situation se demandant où tout cela allait l’amener même si elle n’avait pas envisagé cela en se levant aujourd’hui.

« Qu’il en soit ainsi, votre majesté. »

Elle donnait là gage qu’elle se rendait à la volonté de son monarque mais elle ne perdait pas de vue ce qu’il lui demandait. Il fallait maintenant travailler à sa mission et tant qu’elle tenait son commanditaire, elle devait mettre les détails de ses conditions de travail au point. En effet, elle avait dans l’esprit qu’un roi avait un emploi du temps chargé et qu’il ne serait pas à la disposition de son espionne sur un claquement de doigt. Son esprit se mit en marche pour essayer de ne rien oublier.

*Alors voyons… Nous sommes baronne sans terre…
_ Quelle pitié ! Où sommes-nous sensées loger alors ?
_ Bonne question. Et notre train de vie ? Il faut le rendre crédible avec notre rang et notre réussite…
_ Il y a aussi la rencontre*


Elle se redressa et prit une mine sérieuse indiquant qu’il n’était plus temps de jouer et que la professionnelle sortait du bois et les passes d’armes préliminaires autour d’un verre entre les deux êtres étaient finis et qu’il s’agissait de se montrer efficaces et justes.

« Si je puis me permettre, il nous faut maintenant peut-être envisager le contexte de ma mission. »

Avec grâce elle retourna s’asseoir sur le banquette qu’elle avait abandonnée quelque minutes plus tôt laissant le regard du monarque l’accompagner sans pour autant lui adresser plus d’attention.

«  Je suis donc supposée séduire le comte de Ruyter grâce à son intérêt pour le commerce avec Canopée. J’en déduis que je dois paraître sans doute exilée mais tout de même aisée. Mes propres ressources ne suffiront pas longtemps à donner le change en exhibant un train de vie capable de rendre ma réussite crédible. Oserais-je demander dans quelle mesure la casette royale y pourvoira ? »

Elle papillonna un battement de cil interrogateur en direction du roi. Sans mener le train d’une reine elle se devait de permettre de croire que ses affaires lui assuraient un minimum d’aise financière.

« Où votre majesté décidera-t-elle de me voir loger ? »

Sans penser qu’elle pourrait jouir du confort royal, elle laissa un regard admiratif courir sur les appartements de sa majesté.

La réponse à cette question permettrait d’en éviter d’autres. La faire loger à la cour permettrait de la considérer comme une invitée, d’accréditer sa position d’exilée et de lui donner une certaine importance tout en la gardant à la disposition du roi. De même cela résoudrait beaucoup de soucis pécuniaires car une suivante ou un page suffirait à la suite d’une exilée… D’un autre côté, elle n’était pas certaine de désirer vivre au palais. Elle aimait plus que tout, son indépendance et se disait qu’une pointe de mystère ne ferait que renforcer le désir du comte d’en savoir plus sur elle. Charge à la rouquine de ne dévoiler que le strict nécessaire. Et puis si les soupçons royaux se confirmaient, le comte disparaîtrait bien vite et avec lui ce qu’il avait pu apprendre sure la Ladrini…

«  Comme la baronne arrive tout juste à la cour, votre majesté a-t-elle pensé au moyen de l’y introduire ? Pas forcément en personne, mais si le comte se renseigne sur le compte de votre servante, il devra recevoir des réponses cohérentes à ses questions sur le pourquoi j’arrive à Hespéria et suis accueillie et dans quel but. Il faudra se demander aussi je garde mon nom ou si vous désirez que j’en change. »

La dernière question avait son intérêt. Garder un nom réel pouvait alerter un visiteur qui connaissait sa famille au royaume sylvestre. En charger était toujours risqué et sujet à faire commettre des maladresses et à se dévoiler. S’il ne tenait qu’à elle, elle choisirait de garder son nom de toute façon les chances qu’elle soit mise en face de son passé étaient bien minces et elle pouvait toujours compter sur les souvenir de la Sindarine.

Ayant fait le tour des principales questions qui lui venaient à l’esprit, elle reporta son regard vers le balcon derrière lequel pointaient les cimes des arbres sur le bleu du ciel.
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MessageSujet: Re: C'est une poupée qui dit...   C'est une poupée qui dit... - Page 2 Icon_minitimeLun 23 Jan - 10:31

Mesoa 1304

Voilà que la belle se dévoilait enfin sous son vrai jour, les questions économiques semblant de la plus grande importance pour elle, mais déjà une erreur dans sa partition venait assombrir les estimations du monarque quant au futur de sa mission.

« Nous n’attendons pas de vous que vous réussissiez à séduire le comte grâce à l’économie sindarine ni via une offre de commerce, le sujet est suffisamment ennuyeux comme cela et même votre charme n’y changerait rien. L’offre de commerce sera une excuse pour vous d’approcher le comte. »

Les doigts du souverain battaient lentement le bras du fauteuil alors que son regard dérivait dans le vague, symbole d’une réflexion dont il semblait vouloir exclure son interlocutrice. Les seconds puis les minutes s’égrénèrent sans qu’il n’accorde un signe d’attention à la sindarin qui lui faisait face avant que finalement un fin sourire ne vienne étirer ses lèvres. Le regard devenu joueur, se dirigea de nouveau vers celle qui lui faisait face, admirant ses charmes et tâchant visiblement de peindre un autre tableau sur son visage. L’estimation d’une émotion ? Le souhait de voir une autre face à lui ?

« Vous ne garderez pas votre nom et adopterez celui d’une des grandes familles du royaume sylvestre, le comte a connu une éducation comme tout fils de la noblesse qui se respecte et si l’ensemble des notables de votre royaume il ne connait pas, ne doutez pas de sa connaissance des familles les plus importantes. Votre arrivée se fera nocturne, une tentative silencieuse d’accueil secret qui s’éventera évidemment par la maladresse d’un garde. De baronne vous aurez le titre, mais la jouissance de vos terres vous aura été dérobée par un sombre complot. Sans plus aucun ami à la cour de la reine Viwien, vous venez quérir l’aide du puissant monarque d’Eridania pour demander justice, mais celui-ci ne saurait vouloir attiser les braises du conflit alors que le feu dormant de la guerre n’est pas encore éteint. Invitée, mais exilée, baronne, mais sans pouvoir, il ne vous restera plus comme option que de vous tourner vers les autres grands du royaume, cherchant une oreille attentive, un champion pour défendre votre cause auprès de la reine. »

Emporté par son enthousiasme et la pièce de théatre qui se déroulait dans son imagination, le souverain d’Eridania se leva pour rejoindre sa future “invitee”, saisissant sa main d’autorité avant de l’attirer à lui, cherchant à l’attirer dans une étrange valse où il ne l’observait pas vraiment, son corps semblant se faire un receptacle bouillonnant d’idée que la danse lui permettait de canaliser.

« L’homme n’est pas stupide, il cherchera à prendre avantage de vous. Dépossédée du titre obtenue à travers le mariage de votre époux, votre famille d’adoption cherche à vous écarter du siège du pouvoir et assis l’un des leurs à votre place. Veuve et sans soutient, il comprendra et se satisfera de sa chance et de son influence lorsque votre désespoir vous obligera à recourir à des moyens moins honorables pour qu’il s’intéresse à votre oncle maternel, riche marchand de la capitale forestière. Dans une relation où il aurait tout à gagner, pensant qu’il profite de votre déveine il ne verra pas l’aiguille royale derrière cette histoire et ne sentira pas le collet se refermer autour de son cou… »

Le sourire royal adopta un éclat sinistre alors que la chevalière à son doigt commençait à chauffer. Perdu dans ses pensées, son corps seulement vouait à la danse, il mit un temps à reprendre contact avec la réalité, achevant le pas en cours tout en semblant découvrir la courtisane dans ses bras.
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MessageSujet: Re: C'est une poupée qui dit...   C'est une poupée qui dit... - Page 2 Icon_minitimeVen 27 Jan - 18:15

Au moins les choses étaient maintenant claires ! Elle devait simplement séduire le comte afin d’être au plus près de lui pour débusquer la trahison dont le roi le soupçonnait. C’était quelque chose dans ses cordes voire même élémentaires pour elle. Il lui faudrait juste profiter de la cupidité que le monarque semblait lui prêter et se renseigner sur quelques faiblesses même vénielles pour le faire tomber danses filets. Elle n’était pas prétentieuse au point de se dire que l’affaire était dans les sac, on n’est jamais certain de l’effet que l’on peut avoir sur autrui, mais elle pratiquait la chose depuis assez longtemps pour connaître ses propres atouts et on ne lui demandait pas de parler stratégie commerciale ou politique choses à laquelle clairement elle n’était pas rompue.
 
L’important maintenant était de tracer l’esquisse de la mise en œuvre du projet et elle était toute ouïe. Son commanditaire, car à présent elle sentait bien qu’elle ne pourrait pas faire marche arrière, serait le mieux placé pour lui parler plus avant du comte et des roueries qu’il prévoyait de tisser autour de leur cible.
 
Par contre ce dernier semblait plongé dans ses réflexions, réflexions qui ne devaient pas être toutes politiques à en juger par le mine amusée qui se peignait de temps à autres sur son visage qui avait pris déjà bien des expressions depuis le début de cette entrevue. Elle avait eu droit au Thimothée Mannus, curieux, contrarié, un peu vexé, arrogant, imprudent… Le voilà qui semblait vouloir jouer. Et bien soit ! S’il voulait du jeu il ne serait pas déçu et elle lui rendit son sourire en y ajoutant une pincée d’ingénuité d’un battement de cils. Elle se devait de ne le décevoir en rien. Elle avait déjà remarqué que se montrer plus avisée que lui, le blessait dans son orgueil de monarque inhabitué à la contradiction et donc paraître une oie blanche même après l’avoir convaincue de ses talents valait mieux que de paraître plus avisée. En outre, il lui avait bien semblé à plusieurs moments de leur entretien qu’elle ne lui était pas indifférent et l’entrainer sur le terrain de la séduction que le rumeur lui prêtait ne pouvait pas lui être odieux. Charge à lui de laisser libre court à ses penchants ou de se conduire comme un monarque en affaire comme il avait su le faire jusqu’à présent. Elle pouvait bien partager le couche du roi et du compte, ce n’était plus depuis longtemps un problème pour elle, au contraire, et cela aurait sans doute le mérite de prouver au monarque méfiant qu’elle était bien se qu’elle prétendait.
 
Enfin les réponses à ses interrogations stratégiques arrivèrent et elle dut admettre que la stratégie globale était bien pensée, mais certains détails la laissèrent un instant songeuse. Se faire passer pour un membre d’une grande famille de Canopée alors qu’il disait lui-même que sa cible était fort instruite de ses choses ? Cela lui paraissait hautement paradoxal. Se faire passer pour quelqu’un de plus obscur lui aurait paru plus, sensé car elle n’imaginait pas que le ministre, même sous le charme de la rouquine, fasse l’économie de vérifier un minimum ses origines si le nom qu’elle lui proposait attirait son oreille. Cela lui paraissait prendre un risque inconsidéré, mais la royale dextre l’avait obligée à se lever et elle ne résista point, acceptant la proximité que le roi attendait d’elle. Nul besoin de hâter le contact physique que la danse impose malgré les danseurs parfois mais elle n’était pas du genre à s’offusquer ou alors seulement pour la forme et respecter un personnage d’innocence lorsqu’un homme la prenait par la taille pour l’attirer à lui. Et puis c’était l’occasion de présenter ses doutes sur le point d’achoppement du raisonnement royal. Elle pouvait le faire comme si le rien n’était au détour d’une boucle alors qu’ils virevoltaient tous deux dans l’intimité des appartements royaux. Elle planta son regard limpide dans son regard autosatisfait  et illumina ses lèvres d’un sourire angélique de danseuse qui se laisse entrainer dans la danse de son prince charmant. Une main posée sur celle de son cavalier, la seconde sur son épaule, la taille légèrement cambrée, elle calquait son, pas sur le rythme imposé par le monarque.
 
« Sa majesté semble avoir pensé à tout. L’arrivée, le motif de ma venue à votre cour, et celui de ma quête auprès de votre ministre. Cependant, au risque de vous paraître impudente, ne vous semble-t-il pas risqué de m’affubler d’une lignée importante alors que vous savez que le comte est connaisseur en la matière ? Ne serait-ce pas plus sûr de choisir une identité plus obscure ? Par exemple la veuve d’un renégat disparu durant la guerre au côté de Rash Lanetae contrainte de partir en exil le temps de retourner en grâce de la Reine Viwien ? En effet, le comte ne sera pas sans savoir que nous les femmes Sindarines sommes dépositaires des biens et responsabilités de nos maris en cas de disparition ce qui implique que les ressources commerciales ou nobiliaires mais aussi la faute de mon défunt marin m’échoient. Mais bien sûr, vous êtes seul juge de ce que votre ministre connait ou croit savoir de notre peuple et de l’opportunité des choix à arrêter… »
 
Elle laissa sa nuque souple s’abandonner à la danse comme si sa longue remarque était du même ordre que le temps qu’il faisait dehors, estival et agréable. Elle avait réussi à tourner sa remarque en attaquant du côté des connaissances du comte pour ne pas avoir l’air de remettre en cause celles du souverain d’Eridania qui visiblement ne connaissait pas toutes les coutumes du royaume sylvestre comme celui-ci était un royaume aussi éloigné que les mythes des contes de fée. De son côté les souvenir d’Elië la Sindarine n’avait en rien oublié comment fonctionnait les successions. Elle se demanda si elle pouvait poursuivre ses remarques mais la chose était suffisamment engagée pour ne pas s’arrêter en si bon chemin.
 
« Vous savez mieux que quiconque si le comte préfèrera secourir un belle dépossédée de ses ressources par sa famille ou simplement éloignée de ses affaires. Dans le premier cas intercéder en sa faveur relèvera du parcours du combattant sans garantie d’un rapport à son avantage alors que dans le deuxième, une faible héritière en exil lui serait directement redevable et reconnaissante… »
 
*Là, ma jolie, tu as dit tout ce qu’il y avait à dire et tu n’auras plus qu’à t’incliner s’il ne trouve pas tes idées pertinentes.
_Autant dire que nous risquons d’avoir tous les espions de Canopée et d’Eridania sous nos fenêtres mon amour*
 
Cette perspective ne l’enchantait pas du tout. Elle aimait par-dessus tout l’anonymat et la discrétion et elle venait de se jeter dans un jeu qui promettait de braquer sur elle tous les feux d’un théâtre dont elle savait ne pas détenir tout le livret.
Comme par réflexe elle fit glisser habilement sa main pour l’éloigner de la chaleur suspecte qui semblait émaner du bijou au doigt du souverain, mais ne laissa rien paraître de ses craintes. Ce n’était pas très difficile car, dût-elle s’en trouve froissée, le regard perdu de Thimothée Mannus semblait voguer à des milles de là, sous doute dans ses songes de complots et d’espionnage. La courtisane semblait être le cadet de ses soucis au point qu’elle se demanda s’il avait entendu les arguments qu’elle lui avait avancés. Elle préféra faire comme si le monarque avait été concentré sur leur échange et craignant de l’avoir offusqué une nouvelle fois, s’enhardit d’un compliment.
 
« Sa majesté danse parfaitement et est en sus capable de mener les affaires du royaume en même temps…. Elle promet d’être un grand souverain. »
 
Mais déjà le bal s’achevait et elle se devait de marque sa reconnaissance pour la danse. Sa main droite glissa du bras royal pour pincer délicatement le pan de sa robe tandis que sa main toujours sur celle du monarque, attendant d’être libérée, elle entamait une révérence, la nuque ployée vers le sol.
 

Ils leurs restait encore des détails à mettre au point comme savoir où seraient ses quartiers, où se trouvaient ceux du comte, déterminer la date de mise en scène de la mascarade. Trouver un moyen de rendre compte de l’avancée de sa mission pouvait aussi intéresser le maître d’Eridania mais cela le regardait bien plus qu’elle. Elle souhaitait en priorité se lancer dans une aventure plausible et dont le succès ne serait pas lié à une chance insolente. La chance n’a qu’un temps et il n’est jamais bon d’en abuser…
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