Dahwa Nedjar [Terminé]

DON : Immortalité & Insensibilité à la douleur
SPECIALITES : Tacticienne & Excellence spécifique à l’épée
POUVOIRS :
Empathie; d'une grande aide lorsqu'il s'agit de gérer un équipage de brutes sanguinaires comme le sien, certainement celui qu'elle maîtrise le mieux.
Vue Développée; s'applique uniquement à la vue.
Invisibilité; pouvoir qu'elle n'utilise que très peu car il lui demande une quantité d'énergie très élevée et ce malgré sa résistance à la fatigue.


Anwaar; son épée, unique vestige de son passage chez les Cavaliers de Sharna, de facture somme toute assez simple mais très légère, elle porte sur sa garde le blason de son ancien ordre.
Seraj; un poignard qu’elle conserve toujours avec elle et qui lui a été offert par son ancien mentor et amant, l’ancien capitaine de l’Invisible.


L’Invisible : Il s’agit du navire de Dahwa, son bijou, son chez-soi, sa zone de confort, presque une extension d’elle-même. L’Invisible est un brick, bateau muni de deux mâts, d’une longueur d’environ quarante mètres et pouvant accueillir à son bord une trentaine de personnes. Il tient son nom de sa capacité à fondre sur l’ennemi sans que celui-ci s’en rende compte (évidemment cela n’a rien à voir avec de la magie, il faut simplement remercier l’équipage extrêmement qualifié qui le manœuvre).
Journal de Bord : A terre comme en mer, il accompagne Dahwa dans ses moindres déplacements, soigneusement caché à l’abri des regards dans l’un des nombreux plis de sa cape. Elle a pris la « mauvaise » habitude d’y écrire à peu près tout ce qui lui passe par la tête, en plus, bien sûr, du rapport détaillé de ses péripéties journalières.



Dahwa est une sylphide et comme la plupart des personnes de son peuple, elle a eu recourt à plusieurs enveloppes charnelles au cours des 4 siècles de son existence. La dernière en date, celle qu’elle arbore depuis déjà presque cent ans, est l’enveloppe d’une femme. Plus grande que la plupart de ses congénères masculins, elle est aussi plus élancée qu’une femme lambda - plus mince et plus musclée à la fois. Malgré le fait que son enveloppe charnelle appartienne au sexe faible, celle-ci n’en arbore des caractéristiques que peu marquées : hanches étroites, poitrine tout juste esquissée, épaules larges, etc. Seuls les traits de son visage, durs mais d’une grande beauté, trahissent sa féminité. De longs cils ourlent ses yeux couleur d’orage, ajoutant à la profondeur de son regard, un mystère à la hauteur de son personnage. Ses lèvres pulpeuses ne trahissent jamais un sourire. Sa peau, parfaitement lisse, tire sur le gris, et ce sans que ses expositions prolongées au soleil ne lui confère la moindre variation de teinte. Une longue chevelure blanche encadre son visage. Enfin, soigneusement tenues à l'abri des regards sous les vêtements de la belle, se cachent plusieurs cicatrices (dues à la longévité de son enveloppe charnelle et au refus catégorique du conseil de lui en fabriquer une nouvelle). La plus impressionnante prend naissance juste sous le sein gauche du sylphide et descend en diagonale jusque sur sa hanche droite.


Dahwa est une âme tourmentée. De part sa nature d'être incorporel, elle ne s'est jamais vraiment sentie à sa place où que ce soit. Sans réponses à ses questions, elle en est venue à détester ce qu'elle était. Et comment aimer les autres quand on ne peut s'aimer soi même? La haine sans nom qu'elle a porté à tous les êtres vivants autrefois, l'a poussé à accomplir des actes d'une barbarie sans limite, actes qui viennent encore la hanter dans son sommeil, toutes les nuits, sans exception.
Si la rencontre avec son mentor puis amant a su apaisé sa rancœur, cette dernière s'est transformée en une certaine mélancolie criblée de doutes existentiels, proche de la lassitude. Dahwa ne montre cet aspect de sa personnalité qu'aux rares personnes auxquelles elle accorde sa pleine confiance: Kaäk et son second, Hector. Le reste de son équipage, ou n'importe quel inconnu dans la rue, percevra avant toute chose l'aura d'assurance, de sévérité et de froideur qu'elle dégage.
Elle sait se faire respecter des autres, sans avoir recours à la violence ou à la fourberie: son esprit de stratège et ses pouvoirs d'empathie lui suffisent la plupart du temps. Bien loin de pouvoir dire qu'elle a apprit à aimer les hommes (sans distinction de sexe ou de race), elle tente chaque jour un peu plus de les comprendre et de trouver où se situe sa place parmi eux.



PRENOM : Kaäk
RACE : Faucon pélerin
SEXE : Masculin
POUVOIR : --
DESCRIPTION : Kaäk est un faucon pélerin sans pouvoir spécifique. Comme tous les autres oiseaux de son espèce, il a la vue perçante ainsi que la rapidité et l'instinct du chasseur. Le lien particulier qu'il entretient avec Dahwa l'a de plus doté d'un instinct protecteur envers sa compagne. N'excédant pas les 30 centimètres d'envergure, ce qui fait de lui un individu plutôt petit pour son espèce, ses petits yeux noirs sont ourlés de jaune tout comme son bec. Il a les ailes brunes et le poitrail beige tacheté de noir.



Dahwa vit le jour dans les prisons d’Umbriel. Autant dire que la première chose qu’elle vit ne fut pas vraiment le jour, mais plutôt la gueule défoncée d’un ancien marchand d’esclaves : une dentition plus que clairsemée, des yeux cruellement enfoncés dans leurs orbites et un nez comme une patate chaude, écrasé au milieu de la figure. On a connu accueil plus chaleureux.
Pourquoi était-elle apparut là ? Pourquoi était-elle ce qu’elle était, c’est-à-dire rien, rien qu'un être éthéré sans consistance, sans apparence ? Pourquoi elle et pas un autre? Elle n'aurait su le dire mais les choses étaient ainsi et il faudrait faire avec.

A Cimmerium, l'enveloppe charnelle qu'on lui attribua dans les premières années de sa vie ne fit qu'empirer son mal-être. Elle s'y sentait à l'étroit, engoncée dans un vulgaire costume qui ne reflétait en rien qui elle était réellement. Elle le conserva pourtant presque une dizaine d'années, période durant laquelle elle épuisa plus d'une vingtaine de tuteurs, du plus attentionné au plus revêche: aucun n'avait réponse à ses questions, jamais, et cela ne faisait qu'attiser la colère qui commençait à gronder en elle.
Lorsqu'elle eut dépassé la dizaine d'années, le conseil la rappela à lui et lui offrit une deuxième enveloppe charnelle à sa convenance. Par rébellion, Dahwa la voulut la plus laide possible: elle ne comprenait pas la volonté de son peuple à s'affubler d'une beauté d'apparat, lisse et froide. Son être à elle résonnait d'une volonté de se différencier, d'être autre chose qu'une sorte d'esprit enfermé dans une coque sans vie. Elle voulait éprouve les autres, elle voulait éprouver sa propre nature, elle voulait sentir son cœur battre, ressentir, toucher, vieillir... Elle voulait être de chair et de sang et non plus d'éther et de lumière. Les questions trop longtemps laissées sans réponse avaient altérer la pureté de son âme, réveiller des envies d'être un mortel parmi les autres.

Elle quitta Cimmerium pour retrouver Umbriel, ses prisons, ses rues souterraines et mal éclairées, son commerce peu glorieux et ses habitants corrompus; le complet opposé de la capitale de son peuple en quelque sorte.
Là-bas, sa laideur lui permit de se fondre dans la masse, elle trouva un travail avilissant comme geôlier dans la prison des déments. Elle côtoya la fange de la population, les criminels, les violeurs, les meurtriers et les voleurs. Elle ne voyait le jour qu'une fois par mois lorsqu'elle bénéficiait d'une permission, mais dans la pénombre omniprésente de la prison, elle en apprit un peu plus sur les êtres humains et leurs vices. Bientôt l'atmosphère nauséabonde de la cité gagna les moindres recoins de son âme et elle voulut voir de plus près ce qu'était la mort, une chose qu'elle ne connaîtrait sans doute jamais, une chose qui la fascinait tout autant qu'elle l'effrayait; et elle tua sa première victime. C'était un malheureux, condamné parce que le véritable coupable était un homme bien trop haut placé dans la hiérarchie militaire, un malheureux sans défense dont elle contempla la mort lente en le laissant sans eau et sans nourriture pendant plusieurs jours. Dahwa fut mise à pied pour négligence, mais le mal était déjà fait: elle avait aimé ce qu'elle avait vu, elle en avait éprouvé du plaisir, et aussi, une certaine forme de jalousie. Les autres pouvaient mourir mais pas elle...

Elle quitta Umbriel avec l'envie de découvrir le monde, et d'expérimenter davantage. Si dans la ville souterraine, sa laideur l'avait aidée à se fondre dans la masse, elle se rendit vite compte qu'à l'air libre, les hommes avaient en horreur son apparence. Elle fut la cible des railleries et des moqueries pendant quelques temps avant de rejoindre Cimmerium et de changer à nouveau d'enveloppe charnelle. Elle la choisit petite et ronde, avec un visage avenant mais sans charme, passe partout en somme.
Au cours de ses voyages, elle expérimenta à de rares reprises, tuant un vieillard, puis un chien et un enfant; toujours des êtres sans défense et à l'abri des regards. Plus le temps passait, et plus sa fascination pour la mort allait croissante. Elle n'avait pas la notion du bien et du mal, et comme la mort était un état qu'elle ne connaîtrait sans doute jamais, elle ne se rendait nullement compte des conséquences de ses actes.
Voir les mères couver du regard leurs enfants, le sang couler d'un genou écorché, les caresses sans retenue d'un couple d'amoureux transis, les cheveux grisonnants des vieillards, tout cela réveillait en elle un profond sentiment de jalousie. Ses voyages ne lui apportaient pas davantage de réponses, et elle se mit petit à petit à en vouloir au monde entier pour l'avoir conçue ainsi, différente.

Elle fit la connaissance d'Aorth à Thémisto. Aorth vit en elle un potentiel incroyable mais surtout un esprit corrompu et une âme déboussolée: une victime de choix. Aorth l'initia au culte de Sharna et soudain, Dahwa crut trouver, si ce n'est des réponses à ses questions, un voie qui lui correspondait. Elle se laissa endoctriner sans opposer une quelconque résistance, et il ne fut bientôt plus dans tout le royaume de Phelgra, de fidèle plus serviable et plus assidu.
C'est donc tout naturellement qu'elle s’enrôla auprès des cavaliers de Sharna, des êtres sans scrupules, assoiffés de sang et semant la mort sur leur passage. Les expérimentations de Dahwa devinrent bientôt plus que des expérimentations sinon sa raison d'être: Aorth avait bien fait son travail...
Elle choisit une nouvelle enveloppe charnelle plus adaptée à son nouveau passe-temps. Le travail acharné finit par porter ses fruits: elle fit bientôt des prouesses à l'épée, développa son sens de la stratégie, se fit presque autant d'ennemis que d'amis, passa sans problème l'intronisation finale et reçut sa fidèle Anwaar. La mise à mort était devenu plus qu'un passe-temps, un travail. Avec les combats, elle dut à plusieurs reprises changer d'enveloppes charnelles, et à chaque fois elle éveillait un peu plus les soupçons du conseil.
Jusqu'à ce fameux jour...

Le combat était loin d'être inégal, en temps normal elle aurait eu le dessus sans problème. L'homme était vieillissant, ses cheveux se clairsemaient déjà de gris et même si son adresse à l'épée était impressionnante, ses muscles n'avaient plus leur jeunesse d'antan. Pourtant, Dahwa se laissa avoir... Elle n'aurait su dire s'il s'agissait du regard émeraude que lui jetait son adversaire, sa carrure massive et burinée par l'air marin ou bien l'aura paisible qui émanait de lui... Toujours est-il qu'elle ne vit pas l'épée ennemie glisser sous sa garde. Elle sentit à peine la morsure de l'acier contre son enveloppe charnelle, puis tout se brouilla et elle ne vit plus rien.

Prisonnière d'elle-même, aveugle et sans fenêtre sur le monde extérieur, elle fut réduite à éprouver avec son âme. Une vague de "chaleur" l'envahit sur laquelle elle ne put mettre un nom, puis une autre et encore une autre. Elle n'aurait su dire combien de ces vagues l'atteignirent ni combien de temps cela persista mais à chaque fois elles la frappaient de plein fouet, sans prévenir. Elle tenta d'en dessiner les contours, d'en comprendre la provenance, mais rien n'y fit, ses nouvelles questions restèrent une nouvelle fois sans réponse.
Lorsqu'elle rouvrit les yeux, une main caressait sa joue, une main d'homme, chaude et rêche, une main burinée par l'air marin et les cordages des navires.

Il s'appelait Yvan, il était capitaine d'un bateau pirate nommé l'Invisible et il aurait dû périr sous les coups d'Anwaar mais il survécut. Yvan soigna la blessure de Dahwa, celle qui encore aujourd'hui a laissé sa marque depuis son sein gauche jusque sur sa hanche droite. Yvan apprit à Dahwa à briquer un pont, à hisser les voiles, à discerner les prémices d'un orage à l'horizon. Et Dahwa se laissa faire parce qu'elle aimait les vagues de "chaleur" qu'elle éprouvait à chaque fois qu'Yvan posait son regard émeraude sur elle, à chaque fois que ses mains caleuses effleuraient le creux de son coude, à chaque fois qu'il riait face à la naïveté du sylphide quant aux contraintes de la vie de tous les jours.
Dahwa eut du mal à être accepter par l'équipage d'Yvan, parce que son enveloppe charnelle était celle d'une femme. Elle entreprit même de rejoindre Cimmerium pour changer son aspect, mais toutes les portes se refermèrent devant elle: on avait appris ses agissements, on avait appris son appartenance aux cavaliers de Sharna et on ne voulait plus d'elle. Ses anciens frères assassins ne pensaient plus qu'à la tuer, considérant qu'elle avait déserté. Il ne restait plus rien de son ancienne vie de sang et de mort, et elle rentra sur l'Invisible, le navire d'Yvan, accompagnée par Kaäk, un faucon pèlerin croisé sur le chemin du retour.

Le capitaine devint bientôt son amant, et Dahwa accepta ses avances sans broncher. Yvan lui apprit ce qu'était la confiance, l'amitié, l'amour, la tristesse et le bonheur. Il lui apprit, à l'occasion du décès du mousse du navire, combien la vie était une chose précieuse pour les mortels comme eux. Yvan gomma les perversions, il effaça les questions, et apprit à Dahwa à ressentir, à "éprouver avec son âme". Yvan apprit au sylphide ce qu'il y avait de beau dans la vie et peu à peu la haine de Dahwa s'évanouie...

Yvan fut mortellement blessé lors de l'assaut d'un navire marchand de gros tonnage; il succomba à ses blessures la nuit suivante. Le sylphide ayant acquis notoriété et respect auprès de l'équipage au cours de ses diverses participations aux assauts, elle fut naturellement intronisée capitaine de l'Invisible. Hector, le second d'Yvan, lui voua allégeance ainsi que tous les marins du bord. Et Dahwa continua la quête d'Yvan.

Aujourd'hui, elle veille au bien-être des siens, évitant les victimes inutiles, préférant une rançon à un assassinat en règle.
Aujourd'hui, elle porte Anwaar comme le fardeau de son ancienne vie et accepte sans se plaindre les cauchemars qui viennent toutes les nuits alimenter ses remords.
Aujourd'hui, Dahwa est différente, Dahwa entame le long chemin vers la rédemption...