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Anonymous Invité
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MessageSujet: .:| La Belle & La Bête {Sirion} |:.   .:| La Belle & La Bête {Sirion} |:. Icon_minitimeLun 1 Nov - 20:23



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Scène 1 ; Miroir, miroir...Dis-moi quel mal le ronge

« L'homme n'est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête. »

    La nuit commençait à tomber.
    Les rayons du soleil avaient de plus en plus de mal à filtrer à travers le feuillage des arbres. Du haut de leurs éminences, ceux-ci déployaient leurs branches en éventails, tels des mains osseuses cherchant à happer le drap nocturne pour plonger définitivement la forêt dans les ténèbres. Peu à peu les ombres s'agrandissaient, s'unissaient jusqu'à ce que le sol ne soit plus qu'un tapis d'encre sur lequel nos pieds foulaient à l'aveuglette. La lune se faisait discrète cette nuit-là, apparaissant parfois entre les branchages des chênes qui s'élevaient en maîtres au-dessus de nos têtes. Seule sa douce lumière argentée témoignait de sa présence, éclairant dans de rares occasions le sentier de terre battue que nous suivions tant bien que de mal à travers la flore trop dense. Au loin résonnait le hurlement d'un loup en mal d'amour, le rugissement de quelques félins se battant probablement pour une carcasse, ainsi que les cris stridents des rapaces en chasse. Le vent glacial se mit à souffler timidement, attisant la morsure sur mes joues entamée par la fraîcheur automnale. La nuit, la nature devenait impitoyable et reprenait ses droits. Après tout nous n'étions que ses invités, et elle pouvait envoyer à nos trousses ses chiens de l'enfer si nous avions le malheur de lui déplaire. L'idée de me perdre dans cette jungle où les animaux sauvages régnaient en roi m'arracha un frisson d'effroi, et je décidai de ne pas tenter le diable d'avantage. Mieux valait commencer à se chercher un semblant d'abris pour se reposer en attendant le retour du jour. Les Gorges de Paramis étaient réputées pour leur beauté époustouflante, mais qui dit beauté dit épines. Et si j'avais eu la chance de découvrir la magnificence de cette endroit, aujourd'hui comme par le passé, je n'avais jamais affronté ses hostilités et je n'aimais guère l'idée de m'y opposer. Déjà il me semblait entendre les cris de rages et de désespoirs des bêtes se rapprocher, comme si Dame Nature appuyait mes propos. Ainsi fus-je soulagée lorsque devant moi, se détachant de l'ombre, une grotte se découvrit dans les rayons lunaire. Ses parois se découpaient abruptement dans le flanc d'une montagne tapissée d'arbres qui tenaient tant bien que de mal dans cette pente à pic. L'entrée de la crypte était camouflée par les racines d'un vieux chêne qui s'entortillait autour de l'ouverture, dissimulant partiellement le repère.

    Le trou dans la montagne ne permettait pas, en hauteur, que je m'y engouffrer à cheval. Ainsi mis-je pied à terre et constatai-je avec déception que mon destrier ne pourrai toujours pas entrer dans la grotte. L'entré était trop étroite, par cause des racines imposantes qui limitait l'accès. Je me résous donc à attacher ma monture à l'extérieur, assez près de l'entrée pour pouvoir l'entendre au cas où des bêtes sauvages viendrais chercher auprès d'elle un repas du soir, et détachai mes sacoches de voyages. En pénétrant dans la crypte, je constatai avec satisfaction que j'étais dans la possibilité de m'y tenir debout, sans besoin de me courber pour marcher. Elle était suffisamment spacieuse pour me permettre d'y faire un feu et de m'installer à mon aise. À peine une demi-heure plus tard, j'étais installée pour la nuit, avec les flammes d'un petit bûcher pour me tenir au chaud.
    C'était la deuxième nuit que je passai dans les contrées de Pharamis, et depuis le début de mon périple, je me sentais suivie. Pas de près, mais il était clair que quelqu'un suivait mes traces, même lorsque j'avais décidé de quitter les sentiers plus visités. L'endroit était rarement côtoyés des villageois, ainsi ne pouvait-il pas être dû au hasard que l'aura que je sentais depuis le début était celui d'un simple voyageur. Quelqu'un me suivait, cela était certains. Mais cela ne pouvait être les cavaliers envoyés par les Prêtresses de Cimmeria. Ils me traquaient en groupe, et à cheval, tendis que mon suiveur semblait être non seulement seul, mais à pied. C'était pourquoi j'avais crus l'avoir semée au cours de la journée qui venait de passer, hélas, ce soir, je le sentais arpenter les environs, peut-être à la recherche d'un abris, lui aussi. Peut-être me faisais-je des illusions et ce n'était qu'un vulgaire vagabond, mais, pensai-je en effleurant du bout des doigts l'arc déposé à mes côtés, mieux vaut prévenir que guérir...
    Je finis par m'endormir sur la question qui me tourmentais ; Quel était l'identité de cet inconnu ?

    Je fus réveillée en sursaut quelques heures plus tard, alors que des hennissements stridents venaient de l'entrée de la grotte. Repoussant couvertures et sac de couchage, j'empoignai l'arc de bois qui reposait à côté de mon lit de fortune et fus sur pied en quelques instants. Alors que je fus sur le point d'accourir à l'extérieur, certaine qu'une meute de loup ou qu'un cougar s'attaquait à ma monture, je finis par réaliser que le silence le plus complet régnait dans la nuit. Aucun grondement, rugissement ou hurlement. Aucun écho de combat, de lutte. Seulement un silence pesant, brisé par quelques plaintes craintives de Dastan qui semblait piaffer d'impatience à l'extérieur. Intriguée, je restai toutefois immobile, me tenant debout devant le feu, l'arc dans la main gauche. Je n'avais même pas encore encoché une flèche, mon fourreau se trouvait derrière moi. J'étais imprudente, j'en avais conscience. Et pourtant, même lorsqu'une silhouette commença à se détacher de l'ombre à l'entrée, je n'esquivai aucun mouvement hostile. Je restai d'ailleurs toujours aussi immobile, seul mon regard allait et venait entre l'entrée de la grotte où l'inconnu apparaissait peu à peu, ainsi que la distance qui nous séparait tendis qu'il émergeait de la nuit. Environ cinq mètres. Je n'aurai ni le temps ni la distance nécessaire pour viser s'il fondait sur moi. Qu'importe. J'avais une dague sur moi, dissimulée dans ma botte gauche. Ce n'était peut-être pas l'arme la plus menaçante, mais si on visait bien, un seul coup pouvait être mortel. Ce n'est que lorsque la silhouette apparut dans la lumière que je réalisai que toutes mes hypothèses d'auto-défense s'avéraient inutiles. Mon visiteur portait une armure. À quoi bon pouvait servir une lame courte contre une armure ?
    Et quel vagabond porterait une armure, d'abord ? C'était une protection que seul des guerriers, des soldats ou des hommes de guerres portaient.
    Pas un vagabond. Pas un simple voyageur.

    Je sortis de ma torpeur, reculai et dégainai une flèche que j'encochai rapidement, le geste n'ayant pris en tout que quelques secondes. À ma plus grande surprise, l'inconnu se tenait immobile à l'entrée de la grotte. Moi qui m'étais attendue à devoir tirer dès que je l'aurai eu dans mon champ de vision, je dû retenir de justesse mes doigts pour éviter que la flèche mortelle n'aille se planter dans l'abdomen du malheureux.
    Je fronçai les sourcils, sévère.


    « Cela fait près de deux jours que je vous sens rôder, étrangement toujours aux endroits où j'ai passé.. », commençai-je d'une voix claire. « Qui êtes-vous et que recherchez-vous ? »

    Il y avait quelque chose de mystérieux et d'intrigant dans cet homme. D'envoûtant. L'énergie qu'il dégageait était...Particulière. Unique. Je retins de justesse une énième question et attendis d'abord qu'il réponde, me promettant d'éclaircir toutes mes interrogations plus tard.


Dernière édition par Naïla Nosäy le Mar 7 Déc - 23:53, édité 1 fois
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: .:| La Belle & La Bête {Sirion} |:.   .:| La Belle & La Bête {Sirion} |:. Icon_minitimeDim 5 Déc - 2:54


    Comme si le ciel menacerait de s'effondrer sur nos têtes, comme si une épée de Damoclès briserait nos nuques, nous n'étions que de simples étoiles dans le ciel, que de simples brindilles dans le champ, que de simples hommes... sur Terre. De toutes nos espérances, nous avions prié pour que le bonheur soit à notre portée. De toutes nos forces, nous avions aimé la vie puis la mort, jusqu'à ce qu'elle nous noie dans ces flots immaîtrisables, nous avons cru que nous sortirions vainqueur de ce combat contre l'amour. Je ne fus victorieux que de ma peine, champion de ma haine, gladiateur de l'absence d'un cœur qui crie en vain qu'il retrouve l'essence qui la fait naître : que les ténèbres m'embrassent si je ne retrouve pas celle que j'ai tant aimée autrefois pour ne récolter comme paradis, des cendres brassées.

    Nous fûmes tous prisés par ce temps dévastateur qui, pris par l'engrenage de la guerre, me pris ma femme et mon ami jusqu'à incendier les ruines de mon passé. Je ne su que plus tard que l'homme aimait autant qu'il haïssait et qu'un pas en arrière ou en avant suffirait pour détester l'être qu'on chérissait. Je n'ai bien entendu aucune prétention à recouvrir l'âme d'un passionnant philosophe qui développerait sur l'humanité, une thèse glorieuse pleine d'espoir. Non, je n'ai plus aucune foi envers l'humanité. Celle-ci m'a tout volé par la malice, je n'étais pas prêt à valser avec la mort, ni avec la haine et pourtant, elles furent bientôt mes deux seules et uniques amies et compagnes. Nous devînmes bien tristes à l'idée que nos proches nous quitte, je devins bien sombre et appela toute cette tristesse, toute cette peine renflouée en ténèbres, Roxas. Pour tout le mal que le monde m'a fait. Pour ces ambitions humaines que je n'ai su nourrir et qui ont emporté la joie. Mais tout ceci est une autre promesse, une promesse égarée. J'ai promis à l'amour de le border par la tendresse et à la belle que je ne deviendrais jamais une bête. Pourtant, elle a quitté le bois pour avoir tué ce qu'il restait d'humain en moi et ainsi, de n'avoir su gardé pour seule vérité, ce qui l'avait charmé chez moi. Je ne suis pas une victime des hasards malheureux, je suis un criminel, assassin des ciels limpides aux jours heureux. Je suis un monstre certes, et je n'ai que pour seul hôtel, celui où les ténèbres bordent mon cœur de tristes horizons : ceux où tu as déserté mon monde, devenu un désert aride d'une vie que tu incarnais, comme un espoir répandu puis exilé. Et si je t'aime toujours, c'est par haine de ne pouvoir aimer quiconque d'autre qui n'aura, ni ton charme, ni ta voix, ni ton regard, ni ces mimiques qui rétablissait la lumière dans cette vie si vaine, si vide et si vaste. Si j'ai peur de vivre, si cette angoisse serre ma gorge, si mes rires ne sont plus que des poussières inanimées, c'est par amour. Si ces rires disparus étaient sine qua non à l'éclat du soleil et de tout ce qui brillait en moi, c'est que j'ai perdu la lumière du jour en te perdant toi, qui m'a tant offert puis tant repris. Puisque je ne suis qu'un monstre aux désirs que tu ne partages plus, si je ne suis que ce menteur qui n'a que pour seule ambition, d'écraser les joies du monde et des mondains. Alors pourquoi m'as-tu aimé un jour ? Au point d'être drogué de ton parfum, dépendant de ton rire, je salive à la chaleur de ton corps et pourtant, il n'y a plus que ce vide glacial et sans saveurs, ce désert sans noms a un visage et il n'a jamais était aussi beau depuis que tu incarnes, mon amour, la plus grande des peines à mes yeux : ton absence.

    Je lui fis volte face, contemplant dans un instant infinie où le temps ne faisait plus loi, son visage jeune et innocent. Je souris en fixant les iris de cristal qui faisaient l'ersatz de ses deux yeux aux couleurs nacrées et délicieux. Elle était délicieuse et j'aurai volontiers caressai sa peau si je n'avais pas été qu'une ombre dans la nuit. Elle méritait une réponse puisqu'après tout, toutes les âmes méritent qu'on le réponde.

    - Je ne vous suivais pas, je suivais le soleil puis la lune et vis votre étoile, celle qui éclaire votre route, votre regard et... Votre cœur, cette étincelle divine, a illuminé ma route dans les méandres nocturnes. Permettez dés cet instant de n'être à vos yeux, pas qu'un simple itinérant, aux ardeurs peu convenables. Vous êtes un cœur, je suis votre ombre, comprenez-vous les raisons qui me poussent à vous rencontrer ? Ce qui nous éloigne, nous attire vraisemblablement, ne l'oubliez jamais, même si la vie vous en dissuade.

    Je détournai alors mon regard et m'éloignai d'elle, prenant une distance significative sans que ma présence ne se fasse plus légère. Les secrets d'un château ont milles peintures et autant de pièges pour empêcher que l'on s'introduise dans la chambre de la reine. ô si elle savait que je lisais dans les âmes de ceux que je fixai du regard, si la belle oserait plonger son regard dans le mien, elle se noierait par mégarde et je verrai alors en elle, tous ses secrets d'une opale d'ébène. La pureté ténébreuse.

    - Je suis venu... Me réchauffer prés de votre feu, je ne recherche qu'un peu de chaleur en cette nuit si... froide. Froide comme l'humanité, froide comme le ciel et la mer, froide comme nos âmes, chère demoiselle.

    Aussi les démons de mon espèce ne méritaient que le froids comme seule lanterne et aussi, n'y eut-il aucun autre espoir que la vie renaisse entre les mains de la demoiselle dont la méfiance était vaine et inutile puisque nos vies n'ont qu'une vie. Je ne savais comment j'avais fait pour quitter le manoir des cavaliers de Sharna et me retrouver ici, à cet endroit, à ce moment précis de la continuité du temps. Mais j'étais fatigué de lutter contre ma nature, si j'avais fuis contre ma conscience alors j'obéirais pour cette nuit à mon itinérante maladive et téméraire. Je ne savais pourquoi je fus guidé par ce cœur-ci, pour cette femme-là. Mais je n'avais que faire des marionnettes du destin, si j'étais bien prés du feu en sa compagnie, pourquoi m'encombrai-je des maux du diable ? Les yeux posés sur les flammes ardentes qui nous séparaient elle et moi, je conçu un instant, qu'elle puisse être le cœur le plus merveilleux que j'avais entrevu de ma vie et ce, si Jézabel avait péri par les flammes, comme l'amour que je lui portai depuis le premier jour. Car enfin, le cœur a ce pouvoir : celui d'irradier l'ombre et montrer la voie aussi sinueuse soit-elle, la voie à suivre par un battement si court et unique, aussi éphémère que nos vies en quête de bonheur, tout simplement.
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MessageSujet: Re: .:| La Belle & La Bête {Sirion} |:.   .:| La Belle & La Bête {Sirion} |:. Icon_minitimeLun 13 Déc - 0:02



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Scène 2 ; Froide, si froide est cette solitude...

« Il croyait que c'était à la solitude qu'il tentait d'échapper, et non à lui-même. »

    Les flammes s'animèrent soudainement, dansaient dans le drap nocturne sous les gémissements plaintifs du bois qui se consumait sous les pieds du feu turbulent. Quelques morceaux de braises se joignirent à la danse, valsaient dans la brise glaciale qui pénétrait dans la grotte, se heurtant aux parois humides de la cavité. Il n'existait de barrière entre nos deux êtres que cette lumière, agitée et fébrile, depuis que l'inconnu avait imposé sa présence. Cette chaleur était envoûtante pour nos deux âmes qui en cette nuit hostile en terre Eridanianne, souffraient d'une solitude encore plus froide que la glace. Fut-il cette froideur qui nous mîmes sur le même chemin en cette fraîche soirée d'Automne ? Peu importe, car ni lui, ni moi semblions vouloir passer ne serait-ce qu'une douzaine d'heures de plus en compagnie du silence qui nous accompagnait à chaque pas. S'il fallut qu'il soit peu loquace, alors qu'à cela ne tienne, je me serais amplement contentée de son mutisme ainsi que du son du feu qui crépitait dans l'antre.

    Sa haute stature était partiellement engloutie par les ombres, seule son armure chatoyante témoignait de sa présence. Il semblait faire partie de la nuit, comme si celle si le possédait entièrement. J’aurai, à cet instant de silence éternel, tuer pour ne serait-ce qu’apercevoir ses yeux, son regard. Hélas je ne pouvais me permettre de fixer ses prunelles, car dès que son regard croiserait le mien, tout mot, toute parole prononcer sera alors un ordre qu’il ne pourrait contourner. Mais j’imaginais sans mal des iris d’un bleu océanique, voir de glace, où quiconque se risquerait à s’y bayer se noierait, tel deux lacs noirs happant tout ceux et celles qui osait toucher sa surface miroitante. Ô oui, j’aurai volontiers capté son regard, mais je me contentai de fixer les flammes qui se débattaient dans l’air, captive de l’Éther. Inconsciemment, j’avais abaissé mon arc, chassant l’idée vaine de laisser la pointe de ma flèche se figer dans l’abdomen du vagabond. Après tout qu’importe s’il portait une cuirasse –bien que ce fut fort étrange pour un voyageur-, j’aurais été bien peu chanceuse de tomber sur l’un des neufs cavaliers qui me pourchassaient sans cesse pour me ramener aux pieds de la Grande Prêtresse de Cimmeria. Je finis donc par me résoudre à laisser mon nouvel invité loger ici pour la nuit, il aurait été cruel de le renvoyer aux griffes de la nuit, avec les loups qui hurlaient et les grondements des félins qui résonnaient dans les ténèbres qui régissaient dehors. La soirée était déjà bien entamée et le pauvre risquait de s’égarer dans ce labyrinthe de jungle interminable, et deviendrait aisément la proie des prédateurs voraces. Résolue, donc, je reposais l’arme ainsi que le projectile à mes côtés, bien en vue pour mon visiteur si l’idée lui prenait de vouloir voler mon argent ou tout autre bien m’appartenant. Toutefois le seul objet qui avait ne serait-ce qu’une quelconque valeur fut la bague argenté couronnée d’un Saphir qui ornait mon majeur gauche, et encore, les siècles avait finit par faire ternir la pierre qui autrefois luisait à la lumière d’une simple chandelle. Mon arc donc, resta bien en vue de mon hôte, au cas où il se serait avéré qu’il fut une réelle menace. Bien que je doutais fort d’avoir à utiliser une flèche ce soir, on n’était jamais assez prudent. Mieux vaut prévenir que guérir, comme on dit.

    Désormais convaincue que ce voyageur était purement pacifique, je me rassis près du feu, invitant l’égaré à en faire de même. Il prit place en face de moi, et je pus enfin voir son visage, éclairer par les flammes qui léchaient le bois ardemment. Ses traits étaient étonnamment doux et délicats, contrastants avec la voix grave qui m’avait exprimé le désir de se réchauffer près de mon foyer. Son teint était comparable à celui d’un cadavre, ce qui faisait ressortir le noire aile de corbeau de sa chevelure qui tombait devant ses yeux fixant les braises qui rougeoyait, mourantes, et tendis que son regard était captivé, je pus enfin découvrir la couleur exacte de ses prunelles. Un bleu océan, électrique, qui s’opposait à l’orange vif des flammes dans lesquels son regard se perdait. Je restai longtemps fasciné par ses yeux, scrutant sans gêne son visage où aucune expression n’était lisible, telle une statue de marbre. Mais lorsque je me perdais dans son regard, je déchiffrai de la peine, de la colère, du regret, de la honte, de la rage…Une multitude de sentiments, plus contradictoire les uns que les autres, qui semblaient se livrer bataille dans son âme. Ses paupières tremblèrent, ses yeux allèrent tomber sur les miens lorsque je détournai le regard et me mis à fixer, tout comme lui précédemment, le feu qui crépitait sous mon nez. Mes lèvres tremblaient légèrement, plusieurs questions se bousculaient dans ma tête mais ne trouvaient pas le chemin jusqu’à ma bouche. Alors je restai silencieuse, tout simplement, partageant le mutisme de mon hôte. Je lançai parfois des regards furtifs dans sa direction, mais revenais au feu dès que ses pupilles semblaient vouloir entrer en contact avec les miennes. Dehors, les cris des animaux s’étaient apaises, on n’entendait plus que le croassement des corneilles et le hululent des chouettes en quête d’une victime. Et soudainement, une lumière éclatante, brève, suivis du grondement violent du terre qui fit vibrer le sol. Le hennissement strident de Dastan se fit entendre dehors, et je soupirai, las.


    « C’est une chance que vous m’ayez trouvé semble-t-il, n’est-ce pas, mon cher … ? » fis-je en laissant ma phrase en suspend, ne sachant trop comme appeler mon hébergeant.

    Dehors, la pluie s’abattit lourdement et les vents se mirent à souffler avec plus d’ardeur. Une bourrasque entra dans la grotte et fit frémir le feu, qui manqua de peu de s’éteindre sous les asseaux du vent. Je remis une nouvelle bûche dans les flammes, attendant patiemment la réponse de mon interlocuteur, en faisant bien attention de ne pas laisser sa voix tenter mes yeux d’aller rencontrer les siens…
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