Les opposés se rencontrent

Alana avait enterré son père depuis maintenant une semaine. Elle avait souhaité rester sur le domaine familial afin de passer du temps avec sa mère, ses frères et sa sœur.
Elle avait été triste pendant les premiers jours. Elle s'était néanmoins rappelé les derniers mots que son père avait eu pour elle. Elle avait alors décidé de se consacrer à ce qu'elle faisait finalement de mieux : Prendre soin des autres.
Elle avait bien évidemment commencé par sa famille. Le nouveau comte, son frère aîné, âgé de 45ans, avait été ébranlé par la mort de leur père. C'était lui qui était le plus proche du vieux comte puisqu'il était son héritier.
Aedan doutait de sa capacité à porter la lourde charge de son défunt père.

Alana avait alors discuté longtemps avec lui, au milieu du jardin fruitier chérit par leur paternel. Elle lui avait expliqué que leur père avait confiance en lui pour sa succession et que sans s'en rendre compte Aedan était déjà dans l'esprit de beaucoup le Comte. Son père s'était petit à petit effacé du fait de son grand âge pour laisser la place en douceur à son fils aîné. Celui-ci, persuadé d'être toujours dans l'ombre du vieil homme, ne l'avait même pas remarqué.

C'était néanmoins sa mère qui inquiétait le plus la jeune fille. Il était clair que la mort de son mari avait éteint quelque chose en elle. Elle était maintenant âgé de 72 ans. Elle ne mangeait presque rien et était l'ombre d'elle même.
Alana avait très rapidement compris que sa mère avait perdu son envie de vivre. La vieille femme avait vu ses enfants grandir et s'épanouir, ils n'avaient plus réellement besoin d'elle. L'amour de sa vie avait disparu et elle souhaitait simplement le rejoindre après une vie bien remplie. Elle vivait le plus grand désespoir de son existence avec la perte de celui avec qui elle avait façonné une vie merveilleuse.
La vieille comtesse était d'ailleurs tombé malade depuis une journée, et bien que cela l'attriste profondément, Alana savait qu'elle ne récupérerait pas et suivrait probablement son mari dans la tombe.

Elle avait choisit de ne pas informer sa fratrie afin de ne pas les perturber plus que de raison. Elle accompagnerait sa mère en douceur. Elle n'était pas résigné mais seulement compréhensive et respectueuse. Elle voulait que sa mère puisse clôturer l'histoire de sa vie à sa façon, et c'était avec la mort de son mari que le livre allait se refermer.

La jeune noble était perdue dans ses pensées et déambulait à l'entrée de la propriété familiale. Des bruits de sabots lui firent relever la tête. Au loin des cavaliers étaient entrain d'approcher. Ils devaient sans doute avoir à faire avec le nouveau Comte, son frère, qui avait beaucoup de personne à rencontrer ces temps-ci avec la passation de pouvoir.
Elle s'écarta donc du milieu du chemin pour leur laisser place.

La lumière éclatante de l'après-midi se reflétait dans ses cheveux d'or, et la robe bleu clair simple dont elle était vêtue la rendait immanquable pour les cavaliers.

[RP ABANDONNÉ]

Alana vit les cavaliers s'arrêtaient à son niveau. Elle observa les armoiries. Il y avait évidemment celles du royaume d'Eridania mais aussi autre chose.
Elle connaissait assez bien les différents armoiries du royaume et avait donc identifié la duchesse avant que celle-ci prenne la parole.

La jeune noble se fendit d'une sourire chaleureux aux parole de la femme en face d'elle.

-Je vous remercie de vous inquiéter pour moi. Néanmoins je suis sur mes terres et je ne suis jamais seule. Je ne risque rien.

Elle vit que la cavalière cherchait des yeux d'autres personnes.

-Je suis la 6 ème enfant de feu Keran comte d'Odessa. Je m'appelle Alana. Mon frère sera ravi de vous rencontrer Duchesse.

C'est ce moment là que choisit Fergus pour sortir des fourrés dans un grand bruit et se poster devant sa maitresse. Le grand Irish Wolfhound était impressionnant par sa taille mais son allure de paillasson géant était peu impressionnante. L'énorme chien restait néanmoins un argument de taille, sans compter sa capacité un peu particulière du fait qu'il possède sur lui un catalyseur.

Alana posa sa main sur sa tête pour lui signifier qu'il n'y avait pas de danger et le chien se calme instantanément. Il alla jusqu'à renifler les nouveaux arrivants en louvoyant entre les chevaux.

La jeune femme vit qu'un des cavaliers se dandinait légèrement sur sa selle. Surement des brulures dû à la chevauchée. C'était relativement courant lors des longues chevauchées et fort désagréable.

Elle sourit à la duchesse "Si vous me permettez" et s'approcha de l'homme de celle-ci doucement.

Elle fit un sourire bienveillant à l'homme surpris et lui tendit simplement la main. Il hésita un instant, confus et Alana lui dit d'une voix douce 'Attrapez simplement ma main, vous ne risquez rien'. Avec une gêne non feinte et rougissant le guerrier tendit la main.

L'énergie divine passa de la jeune noble à l'homme dont le regard s'écarquilla de surprise. En quelques secondes sa peau irritée était redevenu lisse et neuve et il ne ressentait plus aucune gêne.
Avec une surprise non feinte il se fendit d'une simple 'merci' et lâcha la main d'Alana qui lui fit un petit signe de tête signifiant que c'était peu de chose.

La duchesse l'observait du haut de sa monture et c'est un sourire franc qu'Alana reprit la parole :

-Je peux vous accompagner jusqu'à mon frère, le comte, si vous le souhaitez. Je crois que vous avez d'autres sujets à discuter que la mort de mon père si je ne m'abuse.

La jeune femme se tenait évidemment au courant des projets pour son Comté et de la politique globale de son père, et maintenant de son frère. Elle savait très bien que la duchesse était la cheffe de l'armée.
Elle était sceptique quand à l'intérêt de plus de soldats dans le Comté.
Ses deux plus jeunes frères étaient à la tête d'une petite force bien entrainé et vu le taux de crime très bas en Odessa c'était amplement suffisant.
Alana se dit qu'elle était peut être simplement naïve et trop optimiste. Néanmoins elle n'avait pas l'impression d'un danger imminent menaçant le comté.

[RP ABANDONNÉ]

Lorsque la générale lui demanda de la prévenir la prochaine fois, et posa la question de savoir ce qu'avait bien pu faire Alana à son soldat, celle-ci se contenta de lui adresser un sourire espiègle.  Nul doute pour la jeune fille que la duchesse avait deviné ce qu'il s'était passé alors même qu'elle finissait d'énoncer son questionnement.

Fergus se mit au côté d'Alana, opposé à la duchesse qui n'était visiblement pas une menace pour sa maitresse.

Alors que les serviteurs s'affairaient autour d'eux Alana prit le temps de répondre à son vis à vis :

Je vous remercie de votre considération pour notre deuil et feux mon père. Il a toujours exprimé du respect envers vous et votre réussite. Il vous décrivez comme une femme de caractère dont il faudrait suivre l'évolution.
Je vais vous conduire dans la grande salle et faire mander mon frère.

Elle se rappelait très bien cette discussion entre son père et ses frères au sujet de la générale d'armée d'Eridania. Celle-ci datait d'il y a peu de temps. Ses deux frères responsables de la milice d'Eridania semblaient en désaccord avec leur père au sujet de la duchesse si ses souvenirs étaient bons. Elle n'était cependant pas suffisamment versé dans la politique militaire pour comprendre les différents enjeux discuté et elle avait donc simplement retenu l'avis de son père sur une noble influente. Après tout il était important de mémoriser ce genre d'informations. Alana en était consciente et s'efforcer d'être au fait des différents personnages influents du Royaume bien qu'elle n'ai jamais réellement investi son rôle de jeune femme noble courtisane.
Il faut dire que son père avait renoncé à tenter de la marier contre son grès. Il l'avait laissé vivre sa vie et parcourir le comté comme médecin. Alana était surement plus proche du peuple que de la haute noblesse de bien des manières. Seule son éducation lui permettait de faire illusions en cas de besoin mais quiconque irait gratter se rendrait vite compte qu'elle n'était pas très au fait des salamalecs propres à la noblesse et des divers protocoles exigeants en fonction du rang de chacun dans les évènements mondains.

Elle fit finalement signe à la duchesse de la suivre et prit la direction de la grande porte double en chêne faisant office d'entrée principale de la demeure fortifiée de sa famille. Le blason et la devise taillée dans la pierre surmontaient l'ouverture. Deux hommes d'armes en factions reconnurent l'invitée de marques et firent un salut militaire qu'Alana jugea plus que correcte malgré son manque de connaissance de la chose. Elle remercia les deux soldats de leur professionnalisme faisant honneur aux Carthaigh en leur adressant un sourire chaleureux qu'ils lui rendirent par habitude. Se rendant compte que cette familiarité n'était pas très protocolaire ils reprirent rapidement un air sévère comme s'ils avaient fauté.
La jeune femme retint un sourire. C'était l'effet de la générale qui faisait prendre à ses hommes un air aussi sérieux. En tant normal elle se serait arrêté pour échanger quelques mots avec eux et prendre des nouvelles de leur famille. Le fils de Frank, l'un des soldats, était récemment devenus apprenti forgeron et Alana s'occupait encore de soigner une vilaine brulure. Elle n'avait pas utilisé la magie car le garçon n'en garderait pas de séquelle et qu'elle préférait malgré ses sons que la nature fasse son œuvre. Le corps humain est une machine qui parfois s’endurcit des blessures et des maladies. Bien que fort utile la magie n'était que la solution de la facilité selon Alana. Or peu de personne était capable de soigner aussi bien qu'elle grâce à l'essence divine. De plus en cas de blessure potentiellement mortelle elle se savait capable de sauver plusieurs personnes sans la magie alors que l'utilisation de celle-ci la laisserait exsangue après avoir sauvé une seule victime.

Les deux nobles passèrent donc devant Frank et son compagnon d'armes sans qu'Alana ne s'arrête pour prendre des nouvels du jeune forgeron maladroit.

Elle la guida jusqu'à la grande sale où trôner au bout de la pièce le fauteuil du comte en bois sombre et aménagé de fourrure onéreuse. C'était d'ailleurs l'un des seuls signes de la richesse des Carthaigh qui préféraient utiliser leur argent à des choses moins futiles.
Le siège en question était vide pour l'instant. Le comte devait sans doute être en chemin.

Alana fit signe à la duchesse de prendre place à une petite table ronde et s'assit de l'autre côté sur un tabouret plus fonctionnel que confortable. La jeune noble savait que l'environnement pouvait parait bien sobre pour une famille noble mais elle s'y était habitué et elle supposait que la générale des armées d'Eridania avait surement l'habitude de se retrouver dans des environnements autrement plus spartiates que celui-ci.

La jeune noble à la beauté sans pareil à des lieux à la ronde fixa son regard intense à celui de la générale et prit la parole d'une voix douce à la bienveillance sincère :  

Mon frère devrait arriver incessamment sous peu. Désirez-vous manger ou boire quelque chose? Nous avons élaboré un jus de fruit spécialement conçu à partir des fruits récoltés directement sur le domaine comtale. Et avant que vous haussiez les sourcils comme tous les militaires à qui je l'ai proposé je peux vous assurer qu'il saura tout autant vous convaincre que le meilleur des alcools.

[RP ABANDONNÉ]