Deux ou trois boulons [PV Deirdre]

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 Deux ou trois boulons [PV Deirdre]

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MessageSujet: Deux ou trois boulons [PV Deirdre]   Deux ou trois boulons [PV Deirdre] Icon_minitimeMar 26 Fév - 23:39


«-Dans le centre ville
là où j’crie tout l’temps
Ma pauvre Amaryl
J'ai mes vingt-neufs ans
Je passe des savons
Sur mes classes de branleurs
J’étais moins grognon
Quand j'étais pas mort

Je prenais des planches
Deux ou trois boulons
Dans une plaine déserte
J’faisais un bastion
C'était mon plaisir
Construire villes et ports
Je m'éclatais comme une bête
Quand j'étais pas mort

L’soir à Hespéria
Devant Son Altesse
Je faisais des armes
De fou, pour chasser la Peste
J’fabriquais des merveilles
Valant des millions de sorts
Je gagnais une blinde
Quand j'étais pas mort

J’avais pas d’élèves
Les filles m’adoraient
Ma peau sans défaut
Elles en raffolaient
Toutes mes journées
C’était le confort
J’avais vraiment, une vie rêvée
Quand j'étais pas mort

Ma pauvre Amaryl
J'ai mes vingt-neuf ans
J’ai pris un beigne et j’y
ai perdu sept ans
J'ai perdu mes membres
Et tout mes passe temps

Pour moi, il y a longtemps qu'c'est fini
J’tolère plus grand'chose, aujourd'hui
Mais je trouve quand même des choses que j'aime
Et ça distrait ma vie

Pour moi, il y a longtemps qu'c'est fini
J’tolère plus grand'chose, aujourd'hui
Mais je trouve quand même des choses que j'aime
Et ça distrait ma vie »

J’ai la chanson dans la tête, elle ne veut pas partir, autant en profiter un peu.

«-Piou »

«-Oui Archimède. »

Mon pinceau se trempe dans la peinture, et l’huile s’y dépose de manière élégante, égale, bien répartie. Mon coeur se remplit de satisfaction et alors je lève le bout de poils, lentement, pour ne pas faire de tâche. Le soleil se reflète sur le liquide, faisant miroité le ciel jauni par les rideaux de mon petit appartement. Cette lumière chaude, perçante mais qui n’agresse pas, c’est bon. Plus rien n’existe. Pas les étudiants de l’amphithéâtre de dessous qui font du bruit, pas les figures avec des escabeaux qui passent devant les fenêtre du troisième étage, curieusement. Seul moi, le vent, et l’huile. L’huile.

Je la dépose sur la toile, sur le cadre de porte, sur le rectangle marron qui trône sur les trois quarts de la toile. J’ai commencé simple, très simple, avec simplement une prise de vue de ma porte d’entrée qui se situe devant moi, sans grande prétention. J’ai même pas pris la peine de rajouter un pot de fleur pour me forcer à utiliser du vert que j’ai en quantité excessive dans mes réserves. Non. À sa droite, simplement l’étagère avec des livres dessus, des gros livres reliés en cuir avec des filaments dorés usés et ternis par les années à les manipuler. À sa gauche, simplement un mur, avec des lames de bois jusqu’à mi-hauteur, avant que les tapisseries rouges du blason de ma famille, celle avec j’ai coupé tout les ponts pour me retrouver ici, avec pour seule compagnie celle de ma perruche géante.


«-Piou »

«-Qu’est-ce qu’il y a mon pote ? »

Je me tourne vers lui alors qu’il me regarde de côté, avec son gros œil noir facilement aussi imposant qu’une olive. Pourquoi est-il si grand ? J’ai jamais su, et probablement que je ne le saurais jamais. C’est simple, je ne me pose pas la question. La seule chose que je sais, c’est qu’en plus de ne pas savoir, il était avec moi à l’hospice lors de mon réveil, et probablement avec moi durant les sept années de ma vie parties en fumée. J’essaie de les rattraper maintenant, avec plein de choses. Je constate juste qu’il semble décidé à faire de même, le bougre.

Il ne dort plus lorsque je suis pas avec lui, quitte à me réveiller la nuit lorsque je dors moi. Putain, j’ai dormi sept ans consécutifs ! J’ai du temps d’activité à récupérer, pas du temps de roupillage à conserver. Donc on se trouve bien. J’ai essayé de lui apprendre à jouer au échecs. Sans succès, la seule qu’il ait réussi à intégrer, c’est que le fou se déplace en diagonale. Avec la reine, pas d’erreur pour des raisons évidentes. Il y a peut-être une chance qu’il finisse par me battre un jour après tout.

Je me gratte le moignon droit à la jambe, celui où j’ai pas de genoux. Ça me fait toujours ça quand ma machine est pas de la partie. Mon coeur est calme, c’est sûr, rien de branché dans le palpitant, la pierre bien au chaud dans le poitrail, mais mon corps refait des siennes, si bien que étant donné que je ne peins qu’à une main, c’est compliqué de se frotter les membres fantômes tout en n’en foutant pas partout. Mais là ça va. J’ai ce qu’il reste de mes jambes attachées à mon fauteuil rembourré et le dos bien calé dans le dossier creusé, je bouge pas, et il n’existe que moi et ma toile.


« toc toc toc »

«-PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU »

«-Calme toi Archimède c’est la porte bordel ! »

«- PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU PIOU »

«-MAIS TU VAS TE DÉTENDRE UN PEU ESPÈCE D’ESCALOPE DE PUT... »

J’arrive pas à m’énerver. Comme si d’être loin de l’acier, seul dans la lumière du jour, avec la toile, ça me lessivait, comme si mon envie de bouger était partie, pour me laisser seul avec moi-même, tout plat, flottant dans l’air brun stagnant de la pièce.

J’attrape le piaf par sa grosse patte super dure alors qu’il manque de s’envoler de son perchoir avant qu’il ne foute le bronx dans la pièce. Il finit plaqué contre moi, sur mon poitrail, faisant presque la taille d’un nourrisson. Bordel, c’est pas normal qu’une perruche soit aussi imposante.


«-ENTREZ ! J’AI LE PIAF DANS LE BRAS ET DEUX JAMBES EN MOINS, VA FALLOIR VOUS DÉBROUILLER SEUL POUR OUVRIR UNE SIMPLE POIGNÉE. »

Je commence à décaler la toile sur ma gauche, tenant l’oiseau fermement en faisant une pince entre mon menton sur son crâne et son assise sur mes cuisse. Pas facile.
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Deirdre Luberym
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MessageSujet: Re: Deux ou trois boulons [PV Deirdre]   Deux ou trois boulons [PV Deirdre] Icon_minitimeJeu 28 Fév - 0:22

Si le temps était depuis des siècles un facteur qui n'avait plus trop son importance aux yeux de Deirdre, elle ne pouvait nier qu'elle était tout à fait à même de le trouver particulièrement long sur les routes, surtout lorsque l'on venait d'Hesperia pour tracer sa route jusqu'à Amaryl. Rendez-vous bien compte qu'il n'y avait rien de plus pénible que de se retrouver trimbaler pendant près de deux semaines dans une carriole, soulevant la poussière, brouillant la vue du paysage. Il ne vous restait plus qu'à patienter car rien n'était faisable dans la cabine : ni écrire, ni lire. Vomir si elle avait été vivante peut-être. Oh, ne vous y trompez pas. La jeune femme n'était pas une de ses femmes précieuses qui insulteraient son cocher parce qu'il n'avait pu éviter un caillou sur le chemin.

La délivrance, elle ne la découvrit qu'une fois lorsqu'elle arriva dans la capitale d'Argyrei, mais curieusement, elle eut un mouvement d'hésitation avant de poser le pied sur ces terres natales. Depuis combien d'année n'était-elle pas revenue? Cela lui faisait étrange. Quand son regard se posa sur les bâtisses, elle avait presque l'impression que le temps s'était aussi arrêtée pour cette cité.

Le soleil était éblouissant comme on pouvait s'y attendre et par chance, sa nature lui rendait la chaleur supportable, ce qui n'était pas le cas de tout le monde. Mais elle se souvenait parfaitement de la sensation que cela produisait ou tout du moins, le sentiment revigorant qu'elle éprouvait quand elle était capable d'être baignée par le soleil. Combien de fois avait-elle grimpé les remparts pour simplement admirer les horizons s'enflammer? Assise, les jambes dans le vide, le cœur battant et léger. Naïvement jeune.

Laissant la nostalgie de côté, la commerçante n'oublia pas de payer son chauffeur et de prendre sous son bras mécanique un colis au bien étrange dimension. Pour le reste, elle lui paya un petit supplément pour simplement déposer le reste à lla chambre de l'auberge qu'elle avait loué. Ce dernier fut étonné de la générosité de Deirdre et ne se fit pas prier pour accomplir sa mission.

Où se trouvait-elle exactement? Devant l'académie des Sciences. Ne vous faites pas d'illusion. La jeune femme n'était pas là pour retourner sur les bancs de l'école - qu'elle n'avait jamais connu puisqu'elle eut une éducation privée et à domicile - mais pour rendre visite à une connaissance qui pourrait peut-être l'aider. Et vice versa. Ce fut donc avec son éternelle audace qu'elle se présenta et interpella le personnel afin de lui indiquer où se trouvait l'un de leur professeur. Tous autant qu'ils étaient la regardèrent avec un grand étonnement. Tous lui demandèrent si elle était vraiment certaine de le chercher et si elle ne souhaitait pas qu'un autre enseignant lui viennent en aide.

" Je vois qu'il a une très bonne réputation. "

Mais elle insista et persista : elle cherchait un dénommé Julius Haber. Bien qu'on tenta à la dissuader de le rencontrer, elle persista et on finit par enfin lui indiquer où se trouvait les appartements de ce dernier. Un logement de fonction? Les professeurs avaient la belle vie.

Ce fut avec beaucoup de curiosité que la jeune femme déambula dans les couloirs de l'académie, croisant de nombreux élèves, allant jusqu'à ce questionner sur ce que pouvait être une vie d'étudiant et de savant. Ces connaissances à elle étaient d'une toute autre nature. Deirdre arriva enfin devant la porte de l'appartement du professeur grognon quand elle toqua le plus simplement du monde. Et devinez quelle douce voix elle entendit?

" ENTREZ ! J’AI LE PIAF DANS LE BRAS ET DEUX JAMBES EN MOINS, VA FALLOIR VOUS DÉBROUILLER SEUL POUR OUVRIR UNE SIMPLE POIGNÉE. "

La gorgoroth tourna la poignée et entra en refermant derrière elle.

" Vous avez toujours autant le sens du contact mon cher. "

Là, elle posa son colis tout prêt d'elle dont la forme laissait facilement deviner ce dont il s'agissait.

" Et vous semblez toujours aussi en forme.  "

Un grand sourire apparut sur son visage, de ceux qui étaient emplis de malice.

" Je suis venue répondre à l'invitation qui a été la vôtre lors de notre première rencontre et.... un petit cadeau en prime car je me permet de venir sans m'être faite annoncée. "

La jeune femme reprit son colis, bien dissimulé et empaqueté : un cadre, une peinture. LA peinture. Celle qui avait radouci quelques secondes Julius et celle qui lui reprochait d'avoir déchiré.

" Vous sembliez déçu que je l'eusse abîmé. La voilà réparé. Je vous l'offre. Il est préférable de l'éloigner de moi de toute façon... et cette cité lui conviendra mieux. "

Ce fut à cet instant qu'elle s'aperçut de la présence du chevalet et qu'elle se rendit compte que le professeur n'était pas simplement un amateur d’œuvre d'art. Il aimait peindre. Quelle étonnante surprise.

" Oh? Vous peignez? Fascinant. "

Une nouvelle fois, le sourire de la jeune femme s'étira. On aurait pu croire qu'il s'agissait là d'une moquerie, d'une petite pique facile mais à vrai dire, il n'y avait rien de tel. Étonnamment.

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MessageSujet: Re: Deux ou trois boulons [PV Deirdre]   Deux ou trois boulons [PV Deirdre] Icon_minitimeJeu 28 Fév - 1:08

«-Vous avez toujours autant le sens du contact mon cher. »

Un simple décalage de tête, celui qui est aspiré par la curiosité, celui qui est mu par la volonté d’en savoir plus. Mon menton part vers la droite, dans un élan non feint d’envie de savoir. Archimède s’envole, fait quelque pas au sol avant de remonter se percher sur les vestiges du baldaquin qui trônent dans un coin de la pièce, collé contre un mur sans fenêtre et suffisamment éloigné de celles illuminant mon travail, afin d’être toujours frais pour le soir.

Un sourire se dessine sur ma face.

Il faut croire que certaines personnes m’écoutent quand je dis quelque chose, comme par exemple revenez me soir.


«-Et vous semblez toujours aussi en forme. »

«-Je suis touché. »

La toile décalée sur ma gauche, je descend au sol et me déplace vers elle lentement, redécouvrant le toucher de mes bouts de jambe contre la moquette propre mais usée de la pièce, mon pantalon fait de l’électricité statique alors que je me déplace tel un singe malade en direction de celle qui à bien tenu parole et est venu me voir.

«-Je suis venue répondre à l'invitation qui a été la vôtre lors de notre première rencontre et.... un petit cadeau en prime car je me permet de venir sans m'être faite annoncée. »

Je la regarde, pour une fois c’est moi qui suis assis sur le sol, cinquante centimètre plus bas qu’elle. Serre aurait été là, il aurait fait une remarque déplacé. Mais pas là, seul le silence alors que le soleil lui frappe le visage de face, projetant son ombre sur la porte d’entrée qu’elle a traversé dans un respect du silence qui me manquait.

«-Eh bien, il fallait pas.

Si je devais offrir un truc à tout ceux sur qui j’ai beuglé… Le salaire de sa Majesté le trou du cul partirait bien vite »


J’ouvre lentement le carton bien ficelé qu’elle pose à côté d’elle, comme je peux, avec l’aide ponctuelle de mes dent, de temps en temps jetant un regard à mon hôte.

«-Ch’est… Chompliké… ‘Vec s’eule l’main… J’chechpère… qu’vou m’pordoné... »

Ouais, on fait ce qu’on peut avec un seul bras. En attendant les fils cèdent un par un, et d’un coup de moignon agile ma jambe les renvoie dans un coin de la pièce, presque sous le lit. J’exprime un soupir quand l’un arrive à se glisser dessous, j’vais encore en chier pour aller le rechercher.

Je déballe le bel objet.


«-OH.

OH PUTAIN.

OH MAIS BORDEL DE DIEU.

OH PUTAIN DE BORDEL DE MERDE D’ENCULÉ DE SA RACE.

LA SALOPE ELLE À OSÉ »


Pas le temps de me rendre compte que j’ai pu dire une connerie, je rampe sur le dos, la toile blottie contre moi, comme je peux avec mon bras, m’aidant de la douceur de la moquette sur mes brûlures dorsales qui me font encore un peu mal, vers la cheminée, et l’espace libre qu’il y a au dessus.

La toile posée contre le foyer bien éteint depuis belle lurette, je m’aide d’une chaise pour escalader le massif de mon quotidien. Un bras pour se tirer, et cuisses pour faire point d’appui, et hop, on se retrouve assis sur l’étagère au dessus du meuble, à côté du buste de pôpa, et on tend le bras pour accrocher la toile, là où attendait un clou.

Petite poussée sur les adducteurs.


«-AIE

PUTAIN DE MERDE.

SALOPE DE SOL DE MES DEUX.

FAUT CROIRE QUE MÊME LES PIAULES AUJOURD’HUI SONT PLUS HANDICAPÉES QUE MOI BORDEL, C’EST HONTEUX ET MISÉRABLE. »


Je me relève de la moquette et quitte sa couleur beige sablé du gros plan de mes yeux. Petit mouvement de rampement vers le bord du lit aux gros plaids de velours rouge sang pour prendre un peu de hauteur. C’est vraiment sympa, somptueux même. Une œuvre d’art.

«-De là, on voit même pas les 183,6cm de déchirure. C’est du beau boulot. »

Ses yeux m’emportent, avec sa grande lance et sa robe aussi blanche que ses cheveux, se confondant avec. Le vide de la pièce semble être comblé par l’énergie qui émane de ce pièce. Comme si pour la première fois, une œuvre ici exposée, la seule qui n’est pas une buste, était prête à me prendre dans ses bras, pour me tenir compagnie. Quelqu’un de nouveau est entré dans cette pièce, par la petite porte, certes, mais quand même.

Une petite larme me coulerait presque de l’oeil. J’espère qu’elle n’a pas vu.

" Vous sembliez déçu que je l'eusse abîmé. La voilà réparé. Je vous l'offre. Il est préférable de l'éloigner de moi de toute façon... et cette cité lui conviendra mieux. "

«-AH BAH PUTAIN, VOUS POUVEZ ÊTRE SÛRE QUE PERSONNE VIENDRA Y TOUCHER. MÊME PAS ARCHIMÈDE, HEIN ? »

«-Piou »

«-Ouais, c’est ça. »

Petit instant de silence. Ce silence pesant de deux personnes qui regardent la même chose, sans se regarder eux. Ce moment singulier où deux êtres se connaissant tellement par coeur regardent chacun la même pièce en se demandant ce que l’autre va penser, alors qu’il ne pense qu’à ce que le premier ne pense pas dans sa quête longue de contre renseignement. Au final, on regarde la toile, mais juste pour penser à celui qui la regarde avec nous.

Je me retourne, j’ai toujours été un peu trop con pour tout ça. J’suis fatigué de tout ces petits jeux. Je tapote sur le bord du lit, dans un petit bruit sourd, qui fait voler quelques petites particules qu’on peut voir dans les rayons luminescent du soleil, seule constante infaillible de l’équation.

«-Vous pouvez vous asseoir… J’vous dois bien ça. »

Merci ? Probablement. Mais la force en moi, je la trouve pas, seulement la volonté d’entretenir un désert de glace, celui du silence argenté, car l’or ici n’est que le sentiment de gratitude inavoué que je lui voue.

Je descend de mon perchoir en voyant QU’ARCHIMÈDE RECOMMENCE À BOUFFER LES PIEDS DE CHAISE CET ESCALOPE DE PUTE PAS CUITE. PUTAIN, PUTAIN MAIS COMMENT IL FAIT POUR ÊTRE AUSSI CON, CET ENFOIRÉ DE MES DEUX.


«-Oh? Vous peignez? Fascinant. »

VAS-Y C’EST ÇA CASSE TOI ALORS QUE J’AGITE LE BRAS, ENVOLE TOI À VINGT CENTIMÈTRES EN ME PRENANT BIEN POUR UN CON.

EN ATTENDANT C’EST MOI QUI TE NOURRIS LE SOIR D’ACCORD ESPÈCE DE DÉCHET ÉVOLUTIF. SI JE VEUX JE PEUX CHIER DANS TA MANGEOIRE. JE PEUX LE FAIRE TU ENTEND, TU PEUX BOUFFER MA MERDE SI TU LE VEUX, T’EN SAURA RIEN JUSQU’À CE QUE JE TE DISE QUE T’AS BOUFFÉ MA MERDE AU MÊME TITRE QUE T’A DARONNE À PRIS LE PIRE DE CE QU’AVAIT TON DARON CE PLUMEAU À OFFRIR QUAND ELLE S’EST DIT QUE DE RATER UNE GÉNÉRATION C’ÉTAIT FUN !

PUTAIN.


Je remonte sur mon fauteuil de peinture, et souffle un grand soupire en rapprochant la toile de moi.

«-Ouais, ça m’arrive. On en est pas encore au point de déchirer mes toiles, mais j’espère y venir un jour. »

Sourire malicieux que je lui rend alors que je dessine, sur ma prise de vue, à l’huile encore humide par dessus la sèche, l’ombre d’une femme sur la porte, en plein soleil, avec un paquet plat posé sous la bibliothèque à sa droite, et le coin inférieur d’un portrait royal à l’extrême gauche, en haut de ma toile à moi.
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MessageSujet: Re: Deux ou trois boulons [PV Deirdre]   Deux ou trois boulons [PV Deirdre] Icon_minitimeJeu 28 Fév - 23:23

Un homme comme Haber Julius avait tout ce qui pourrait paraître des plus atypiques, que cela soit caractère ou son physique, les deux choses étant étroitement liées. Il n'était pas nécessaire d'être un génie des sciences pour le comprendre. Mais peut-être y était-elle plus sensibilisée pour la simple raison qu'elle-même avait subi une amputation non désirée. Elle ne portait pas sur lui un regard empli de pitié, de ceux qui vous renvoyaient en pleine figure votre situation comme si cette dernière n'était déjà pas connue; ces regards voyeurs qui vous plaignaient sans connaître et qui se créaient dans leur tête toute une histoire pour expliquer votre triste histoire. Sans compter les messes basses une fois que l'on tournait le dos. Elle avait connu cela dans son enfance pour la singularité de sa situation, elle avait connu cela parce qu'elle était une lhurgoyf, et après encore après son "meurtre". Deirdre pouvait être une provocatrice, Julius pouvait être grossier, mais elle ne lui ferait jamais l'affront de le déconsidérer en profitant lâchement de son handicap.

Raison pour laquelle elle se tint comme à son habitude devant lui quand il rampa jusqu'à elle, et de la même manière, elle ne s'imposa pas à lui pour l'aider tant qu'il n'en fit pas la demande.

" Eh bien, il fallait pas. Si je devais offrir un truc à tout ceux sur qui j’ai beuglé… Le salaire de sa Majesté le trou du cul partirait bien vite. "

" Ne vous inquiétez pas pour ce que cela me coûte. C'est de bon cœur. "

Cela pouvait faire étrange dans la bouche de la jeune femme et il lui aurait été facile de rajouter que dans son cas, elle aurait toujours eu quelques mauvais joueurs à dépouiller dans son casino pou renflouer ses achats. Étrangement, elle préféra la sobriété.

" Ch’est… Chompliké… ‘Vec s’eule l’main… J’chechpère… qu’vou m’pordoné... "

" Il serait bien déplacée de ma part de vous en vouloir pour ça. "

Ce n'était que lorsque l'on perdait quelque chose que l'on se rendait compte de son importance. Croyez-le ou non, mais réapprendre les gestes du quotidien avec une seule main, c'était un calvaire. Pour Deirdre, le pire, c'était de s'habiller. C'était aussi une des raisons qui faisaient qu'elle ne portait plus rien de trop sophistiquer, de trop féminin avec des attaches et des lacets. La simplicité était devenue son maître mot pour se rendre la vie plus facile, qu'importait ce qu'autrui pouvait penser.

Et là, Julius s'exprima comme il en avait maintenant l'habitude, sans oublier la petite ponctuation qui rappelait le doux petit nom qu'il lui avait donné. La gorgoroth ne retint pas un petit rire. Il hurlait certes, mais il semblait sincèrement content. Cela... la ravissait. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas rencontrer une personne capable de s'émouvoir de ses peintures et elle était touchée par cela.

" De là, on voit même pas les 183,6cm de déchirure. C’est du beau boulot. "

" Tant que cela vous plaît, alors je suis satisfaite. "

Ils se retrouvèrent donc tous les deux, là, dans cette petite pièce à regarder dans la même direction. Ce tableau qui évoquait deux choses si différentes pour l'un comme l'autre et qui, aussi curieusement que cela puisse paraître, les liaient présentement. Il y avait même une certaine ironie de ramener cet autoportrait dans cette cité. C'était un retour au source, ici que cette image idéale d'elle-même s'était éteinte. Ici qu'elle perdurerait au travers de ces coups de pinceaux. Au moins, ce souvenir pourrait être agréable à quelqu'un.

Julius finit par l'inviter à s'asseoir et elle accepta sans se faire prier. Avec sa nonchalance habituelle, elle croisa les jambes et s'appuya en prenant appui sur ses bras jetés en arrière de manière décontractée. La jeune femme regardait la pièce de long en large et ne pouvait cesser de se dire que cela n'était pas très adapté pour un homme de la carrure de son hôte... et de son étrange volatile qui était curieusement gros? Il y avait un autre portrait avec le sien nouvellement accroché. Bien que les brûlures de Julius rendait la comparaison difficile, Deirdre remarqua quelques traits caractéristiques communs à un père et un fils. Ou un oncle. Quelqu'un de la famille en tout cas. Et finalement son attention se reporta sur une peinture bien plus récente : celle de Julius.

Ce dernier reprit place sur son tabouret, reprenant ses pinceaux pour continuer son œuvre.

" Ouais, ça m’arrive. On en est pas encore au point de déchirer mes toiles, mais j’espère y venir un jour. "

" Ha! Ne vous inquiétez pas pour cela! Si vous êtes difficilement satisfait comme je peux l'être parfois, vous viendrez bien assez tôt à passer vos nerfs sur une toile. C'est toujours mieux que vouloir étriper quelqu'un. Ressusciter une toile, c'est plus facile. "

Le sourire de Deirdre s'étira au même titre que celui de Julius. Elle finit cependant par se lever pour le rejoindre, se postant à ses côtés pour l'observer.

" Intéressante mise en abîme et vous avez un bon œil Monsieur Haber. Les couleurs, les formes... C'est une bonne nature morte. Mais si vous me permettez.... "

A ces mots, la main de la gorgoroth se posa sur celle de Julius. Elle lui rectifia légèrement la manière de tenir le pinceau de façon à ce que ses traits deviennent naturellement plus léger et plus souple pour dessiner les ombres. Le visage de Deirdre se rapprocha, ses yeux fixés sur la peinture. Son regard changeait quand elle se portait sur la toile, rappelant presque le portrait qui était près de la cheminée. Elle l'accompagna le geste du savant pour quelques traits.

" Mieux. Cela permettra de rendre vos coups de pinceaux moins lourd et vos ombres plus délicates. "

La jeune femme retira sa main avant de prendre un peu de recul et de se mettre à parler du sujet qui l'amenait ici. Car oui, elle n'était pas venue que par pure charité. L'invitation de Julius n'était pas que portée sur la peinture mais aussi sur la mécanique.

" Ho. Je me rend compte que je ne vous ai même pas expliquer la raison de ma présence. Je souhaitais me débarrasser de ce tableau mais je venais aussi pour mon bras. "

La commerçante releva sa manche pour le découvrir, bien qu'il avait déjà étudier rapidement la structure.

" J'ai vraiment ressenti une différence dans la petite modification que vous avez effectué, mais j'aimerais voir avec vous s'il n'était pas possible de faire plus. Je souhaite le rendre plus solide, mais l'articulation du coude est un peu raide. Et je ne parle pas de l'inconfort pour le porter. Le système de sangle est très rudimentaire. Je voulais voir avec vous si nous pouvions étudier la façon de l'améliorer. "

Bien évidemment, elle n'était pas là sans avoir de quoi négocier le travail.

" En échange, vous n'aurez qu'à m'indiquer ce que vous souhaitez. Je peux vous payer avec des dias ou bien en peinture? Et quand je vois votre appartement.... "

Le regard de la jeune femme se balada un peu partout dans la pièce avant d'observer à nouveau Julius.

" .... je pense que je peux même vous proposer un endroit qui pourrait vous êtes plus agréable. Le seul inconvénient est qu'il sera un peu éloigné de l'académie mais calme et de plein pied. Un brin de ménage sera nécessaire par contre. "

De quoi parlait-elle? Et bien de sa maison d'origine, celle où elle habitait de son vivant, éloigné du centre ville, un rare vestige qu'elle possédait encore. Une maisonnée coquette où il n'y avait que deux chambres, un salon/salle à magner, un petit coin cuisine, une salle d'eau... et la pièce maîtresse : l'endroit où elle peignait. Il devait y rester quelques bricoles si le temps ne l'avait pas dévoré. L'architecture était ancienne et trahissait la sécularité du lieu. Cependant, autrefois, on faisait les choses bien, du solide. Le reste, les fenêtres avaient été condamné pour éviter les intrusions - et Deirdre avait toujours payé quelqu'un pour vérifier l'état des lieux. Cet endroit n'avait plus lieu d'être et puisque maintenant qu'elle connaissait un homme d'Amaryl...

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