La royauté et la piraterie [Pv. Thimothée]

La royauté et la piraterie

Hespéria. La capitale d’Eridana. C’était autant très loin que différent de chez moi. Bien des clients du Couteau Sanglant y étaient déjà allé et avaient l’avaient décrit comme l’une des plus grandes villes du monde. C’était vrai, il y avait plein de monde. Bien plus qu’à Mavro, en tout cas. Limite les docks faisaient tout un quartier d’Hespéria. Mais, ce qui était le plus impressionnant, c’était l’ambiance. Elle était moins lugubre qu’à Mavro. La paix y régnait naturellement. J’avoue ne pas m’y attendre à ça. Je regardais, devant moi, tous ces gens heureux qui ne restaient pas sur leur garde. J’ignorais qu’un tel endroit puisse exister… Mais ; je dois avouer que Mavro me manquait un peu.

Enfin, si j’avais fait tout ce chemin pour jusqu’à Hespéria, c’était pour une raison bien précise. J’étais un pirate vivant d’aventure, il était temps pour moi de lever l’ancre et de partir à la recherche de trésors. Mais, comme me l’avait fait remarquer grand-mère, je ne pouvais pas amarrer les amarres et chercher à l’aveugle un coffre-fort remplie de richesse, d’autant plus que je n’avais ni bateau, ni équipage. Et encore, on me disait trop jeune pour devenir capitaine. Enfin, ce n’était que des détails. Même si elle avait raison sur un point : il me fallait un objectif bien fixe si je désirais être le plus grand de tous les pirates ! Au sens figuré du terme, bien sûr.
L’un des marins du Couteau Sanglant avait parlé d’une grande bibliothèque se trouvant ici, à Hespéria même. La Bibliothèque des Lumières. Là où se trouvait de nombreux bouquins regorgeant des infos sur Isthéria que l’on ne pouvait trouver nulle part ailleurs. Je pouvais sans doute y trouver l’existence de trésors cachés ? Evidemment, vous me diriez sans doute que les vantardises des clients du pub de ma grand-mère pouvaient me suffire niveau info à ce sujet, mais en vrai aller à Hespéria n’était qu’un prétexte pour voyager.

Voilà, après plusieurs semaines de voyage et de rencontre, me voici donc à Hespéria, visitant un peu la ville, en plein milieu de l’après-midi. Ce qui m’avait encore plus étonné, c’était lorsque je demandais mon chemin à un passant, celui-ci était poli et m’indiquait la route sans que je n’eusse à menacer avec mon pistolet ou mon sabre. Sérieusement, que diable était donc cet endroit ???

Bon, je vous épargne les détails, mais j’avais pu arriver à la Bibliothèque des Lumières. Une fois entrée, j’étais émerveillé par la luminosité de la grande salle. Aucun endroit à Mavro était aussi illuminé que cette bibliothèque. C’était pas idiot de laisser la lumière entrait partout comme ça. Et, surtout, je n’avais jamais vu autant de livre de ma vie. Une vie ne suffirait même pas à tous les lire. Je me demande qui avait le courage de tous les ranger. En tout cas, respect pour ceux qui travaillaient ici. Malheureusement - logique aussi d’ailleurs - je devais laisser mes armes à l’entrée. Je me sentais nu sans eux, mais dans la vie, il fallait bien faire des sacrifices.

Cette bibliothèque était tellement vaste que je ne savais pas où commencer. Je réfléchissais… Généralement, les trésors étaient souvent liés à de vieilles légendes. C’était ça ! Il fallait que chercher dans les vieilles légendes ! Tout simplement ! L’une des conseillères me montra le rayon des histoires d’Isthéria et je passais des heures et des heures à feuilleter les bouquins dont le titre attirait mon attention. Je n’allais tout de même pas tous les lire en entier, quand même. Rester des heures dans cet endroit où le silence avait plus de valeur que le plus précieux des diamants du monde allait me faire perdre la tête. Un moment donné, je prenais des livres au hasard, pensant trouver une perle dans les déchets. Et c’était là où j’étais tombé sur les recherches d’un certain Barnabé Grisous. J’ignorais qui était cet homme, mais ce que je lisais était intéressant et attira mon attention. Ce que je venais de découvrir était mieux qu’un simple coffre rempli d’argent dans un endroit inconnu. A la fin de ma lecture, je murmurai :

- Elgondor…

Codage par Libella sur Graphiorum

J'ai encore passé plusieurs heures dans la bibliothèque des Lumières, à chercher tout ce qui pourrais m'être utile, lorsque je serais dans les terres isolés. Un peu fatigué mentalement, je vais sortir du bâtiment, pour prendre un repos bien mérité, quand j'entends, en passant près d'une table, un mot qui me sembla familier: Elgondor.

Je me retourne immédiatement vers la personne qui l'a murmuré, mais dans le silence de cette fin de journée, on peut même entendre une mouche volé, j'ai pu comprendre distinctement ce mot chargé de magie. C'est un tout jeune homme, pas encore arrivé à l'âge adulte, terran a ce qu'il me semble, ces cheveux n'ayant jamais un peigne sortent par paquet d'une espèce de chapeau à trois pointes, bleu comme ses yeux. Je peux voir qu'il a déposé sur le dossier de sa chaise un manteau noir surement trop grand pour lui et sa chemise blanche ne semble pas être du meilleur tissus. Il a également deux fourreaux artisanaux à sa ceinture pour le moment vide, et d'après la forme, il peut y loger une épée et un pistolet. Il devais être là depuis un certain temps, car une pile de livre étais déjà formé sur la table, près de lui et un autre livre, dont je pu voir la couverture, étais ouvert devant lui.

Je me décide à l'aborder car Elgondor est pour moi une légende fascinante, ma nourrice Gertrude, pour m'endormir le soir, me parlais souvent de cette cité ce situant partout et nulle part, emplis de monstres, de héros et de magiciens où seuls les plus braves osent s'y aventurer.

Je m'incline donc devant le lecteur, et parlant d'une voie basse afin de ne pas importuner les autres lecteurs, je lui adresse la parole:

Jeune homme, j'ai entendu par inadvertance que vous parliez d'Elgondor. Sachez que je cherche également des indices concernant ce lieu captivant et si vous en avez, je connais des personnes qui pourraient financer une telle expédition.

C'est là une offre bien cavalière et inattendu, j'en suis conscient, mais le fais de parler de cette cité mythique me fais revenir des années en arrière, quand j'étais enfant, et que je croyais encore qu'un jour je combattrai un dragon pour libérer une princesse. Même aujourd'hui je suis prêt à tout abandonner pour poursuivre ce que d'aucun penseraient être une chimère.

J'écoute donc attentivement sa réponse, espérant qu'il pourra m'en dire plus, voir qu'il a trouver où elle est, pendant qu'autour de nous, les autres utilisateurs de la bibliothèque vaquent à leurs occupations habituelles, ignorant que le début d'une formidable aventure va peut-être débuté, ici et maintenant.

La royauté et la piraterie

Elgondor. Soit il s’agissait d’une cité où le soleil brillait de plus belle, soit il ne brillait jamais. Royaume de Délil ou grand cimetière ? D’après ce bouquin, personne n’était allé vérifier. Du moins, à l’époque où il avait été publié. Mais, Elgondor était bien réel, alors je serai le premier à le découvrir ! En plus, il y avait des indices, enfin des hypothèses, quant à la position de cette légende. Le lieu le plus probable serait Noathis. Plus probable qu’Argyrei, qui était un pays désertique. A moins qu’avant, c’était une immense forêt. Dans tous les cas, je devais mettre le cap sur Noathis. Il me fallait maintenant un moyen d’y aller. Et là, le ciel venait de me sourire.

Un homme habillé comme un bourgeois vint entamer une discussion. Je me tournais vers lui. Il s’agissait d’un brun aux yeux sombres, physiquement bien bâti. Était-ce un habitué de cette bibliothèque ? En tout cas, il semblait être du coin, vu ses vêtements de très bonne qualité.

- Jeune homme, j'ai entendu par inadvertance que vous parliez d'Elgondor. Sachez que je cherche également des indices concernant ce lieu captivant et si vous en avez, je connais des personnes qui pourraient financer une telle expédition.

Et en plus, il parlait bien ! Quel langage ! Ok, l’habit faisait le moine dans ce cas-là. C’était réellement un noble. Un noble charitable, en plus. Le hasard faisait bien les choses, vu que lui aussi était à la recherche d’Elgondor. Par contre, que voulait-il dire par « je connais des personnes » ? Il ne pouvait pas financer l’expédition de lui-même ? Peut-être qu’il était un noble pauvre ? Dans tous les cas, son offre me remplissait d’enthousiaste.

- Aye ! Je viens tout juste d’apprendre l’existence de cette cité. Je veux absolument la découvrir. Hey, je pourrais faire partie de l’expédition !

Evidemment, je n’allais pas lui lâcher des indices comme ça, gratuitement. Je venais d’un endroit où régnait la fourberie, les coups bas et les plantages dans le dos. Et beaucoup m’avaient sous-estimé à cause de mon jeune âge. Mais bon, de toute façon, je n’allais pas refuser une opportunité qu’on venait de m’offrir sur un plateau d’argent.

- Tout ce que je sais, c’est que tout porte à croire qu’elle se trouverait à Noathis. Mais, ce livre fait aussi mention d’un roman où l’histoire se passe à Elgondor et la description ressemble à Canopée. En plus, Elgondor est aussi surnommé le Paradis de Délil, Délil étant un dieu dont les Sindarins vouent un culte, ces mêmes Sindarins qui peuplent Canopée. En plus, ces oreilles pointues vivent depuis plus longtemps que nous. Tout porte à croire qu’on doit commencer nos recherches là-bas pour savoir où exactement chercher à Noathis.

J’avais fait exprès d’omettre la seconde zone où chercher, Argyrei. Je connaissais bien ce pays. Enfin, je connaissais surtout Amaryl. C’était là-bas où ma mère avait vécu quand elle était une Eclarie, après avoir quitté sa patrie dans le nord. Si je n’arrivais pas à faire partie de l’expédition, je pouvais aller chercher des indices là-bas. Des historiens comptaient parmi eux, donc il y avait une chance de découvrir des informations.

Codage par Libella sur Graphiorum

Voir une personne manifester autant d'enthousiasme, me remplis de joie, peut-être un peu puéril, mais c'est de la vrais joie. Je m'assois donc à sa table, pour pouvoir mieux lui parler, et surtout, je fais attention à ne pas trop élevé la voix, afin de ne pas être chassé de la bibliothèque. Je réfléchis à ce qu'il me dit, hochant la tête lorsque je suis d'accord avec ces déductions. Puis je prends la parole:

Votre logique me semble correct, commencez par Canopée pour y trouver des indices, me parait une bonne idée, même si j'ignore complètement comment les Sindrains vont nous recevoir. C'est un peuple secret, qui ne partage pas volontiers avec les étrangers. Nous pouvons arrivé avec des cadeaux peut les amadouer, mais je ne connais pas non plus leur culture, il va falloir absolument se renseigner sur eux.

En effet, faire un impair au beau milieu d'un pays étranger, peux être très dangereux, et je n'ai aucune envie de me retrouver au sein d'une terre hostile et devoir fuir. Je vois également un autre écueil possible, et j'en parle au jeune homme:

Avant d'y arriver, il y a également le trajet à examiner, soit nous passons par Taumaril, soit par Noathis, dans les deux cas, le danger risque d'être permanent, une des possibilité est de prendre le fleuve, mais il nous faudra des marins expérimentés pour y naviguer.

Je réfléchis ensuite quelques minutes:

Je ne dis pas cela pour vous décourager, mais avant de se lancer dans une telle expédition, il faut être bien préparé. De combien d'hommes avez-vous besoin, il y a également les chariots, voir même un bateau si besoin. Une possibilité est en effet d'aller en péniche à Canopée, puis acheter ce qu'il faut sur place pour pénétrer en Noathis. Mais le budget risque d'être plus important que prévu.

Je m'arrête là, ayant soulevé suffisamment de point, pour nous aider à réfléchir. C'est un véritable périple en terre inconnu que nous nous préparons à affronter, mais Elgandor en vaut la peine, cette cité merveilleuse peut faire tourner la tête de n'importe qui, et je suis déjà en train de m'imaginer gravissant les montagnes, traversant les déserts et survolant les précipices pour la contempler, elle et ses secrets.

J'arrête là ma rêverie et je tends la main au jeune homme en souriant:

Je m’appelle Thimothée, mais mes amis me surnomment Tim, je suis enchanté de vous connaître.

Après tout, si je finance son opération, en passant par un prête nom pour éviter tout problème ultérieur, autant que l'on s’appelle par nos prénoms ! J'hésite encore à lui dévoiler ma véritable identité, beaucoup de personnes sont intimidé, et se comporte avec moi, comme si j'étais un monstre de foire, ils ne voient plus l'être humain, mais seulement la fonction. Ce garçon est encore enthousiasme, ouvert aux gens et aux idées nouvelles, prêt comme moi à s'enflammer pour une nouvelle aventure et je n'ai aucune envie de gâcher çà en lui révélant qui je suis.

C'est peut-être lâche de ma part, ou simplement de la peur, mais pendant un petit moment, je veux converser avec un autre humain qui partage mes rêves, sans être jugé.