We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra]

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 We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra]

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MessageSujet: We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra]   We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra] Icon_minitimeSam 14 Déc - 15:16

Nul ne saurait détourner le regard des effets de la guerre alors qu'il traverse la Grande Désolation. Ce n'était pas seulement des milliers d'âme perdues, c'était aussi des hectares de terre dévastée, rendue infertile par l'oeuvre et la folie des hommes. La folie, c'était bien ce qui définissait cette guerre. La discorde qu'avait, selon l'Histoire, été apportée dans les sabots des cavaliers de Sharna. Ce qu'il en était réellement..

Un brusque écart de côté, un renâclement bruyant, un frisson parcours la robe blanche de la jeune jument qui marche au pas dans l'étendu tristement désertique. Une main gantée tapote vigoureusement l'encolure de l'animal, lui rappelant qu'elle n'était pas seule ici. Quelques mèches enflammées cherchent à s'échapper du large capuchon noir qui voile le visage de la cavalière. Deux fourreaux croisés dans le dos, la silhouette encapuchonnée observe encore un instant les alentours avant de descendre de l'animal. Un peu plus loin, se dessinent les hautes tours de Taulmaril. La jeune femme n'a pas besoin de tenir la bride de la jeune jument qui, pourtant, après un moment d'hésitation, suit sa maîtresse.

Viwien est consciente que Elam, sa monture, n'est pas à son aise sur ce terrain boueux et maudit. Ce n'était pas un cheval de guerre et, elle ne lui demanderait de toute manière, pas d'aller bien plus près des ruines.

Sa botte s'enfonce légèrement dans le sol, les prunelles émeraude y ont déjà repéré d'autres traces, celles d'hommes celles aussi, nombreuses, d'animaux. Il était cependant peu probable que des félins et des canins se soient croisés ici. Ces étranges traces indiquaient tout autre chose qu'une vie animale sauvage qui reprendrait ses droits sur un paysage dévasté. Puis.. il y avait des traces de loup, plus imposantes. Un petit sourire agrippa les lèvres de la voyageuse avant qu'elle ne redresse le menton et poursuive son chemin.

Les soleils tentaient en vain de percer le sombre voile de nuages gris qui s'était installé au-dessus de Taulmaril alors qu'un brouillard épais se formait sur le marais des morts. Pas plus qu'Elam, la sindarine ne souhaitait rester ici, mais, elle attendait quelqu'un. Dans l'endroit le plus triste et déserté d'Istheria, Viwien avait rendez-vous.


Dernière édition par Viwien le Lun 8 Fév - 12:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra]   We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra] Icon_minitimeLun 16 Déc - 8:08

Le silence. Pas de ceux qui, apaisants autant que relatifs, règnent dans la nature sauvage que j'affectionne. Non, celui-ci est pesant, lugubre, inquiétant. Les odeurs elles-mêmes participent à cette impression, le seul qualificatif qui me vient à l'esprit à leur propos est : mort. Ça pue la mort. La fragrance de décomposition des corps se mêle à celle des végétaux pourrissants, comme si ce lieu damné avait été marqué de telle manière par la guerre qui s'y était déroulée que cela ne s'effacerait jamais. Je n'aime pas cet endroit, mais cela n'a pas la moindre importance : la Reine a requis ma présence ici, aujourd'hui, et cela seul compte.

Un sentiment de solitude pourrait se dégager, dans ces espaces corrompus et apparemment déserts, mais ce serait une erreur potentiellement fatale. Des...choses rôdent ici, leurs traces sont partout, discrètes certes mais pas assez pour échapper au pisteur que je suis. Je ne sais pas exactement de quoi il s'agit, bien qu'elles aient l'air d'empreintes humaines pour la plupart, et pour être honnête je ne suis pas du tout certain d'avoir envie d'en apprendre plus. Des Errants disent les histoires, mais qu'est-ce au juste qu'un Errant? Une âme en peine? Un être physique sans attache ni demeure, se dissimulant ici afin de se soustraire à... à quoi en fait? Je frémis légèrement à ces sombres pensées, m'interroge une fois de plus, la centième sans doute : pourquoi Viwien m'a-t-elle donné rendez-vous en ce lieu maudit? Pas plus que les cent fois précédentes je ne trouve de réponse à cette question, seules fourmillent d'innombrables hypothèses dont la plus plausible est à peu près aussi crédible qu'un Ladrini proposant de rendre gratuitement service. Qu'importe.

Saëlhyn, mon compagnon alezan, est dissimulé dans un bosquet un peu plus touffu que la moyenne, à quelques pas de moi. Silencieux comme une ombre, il attend sans trace d'impatience bien que je devine qu'il n'apprécie pas plus que moi de se trouver ici. Comme lui je me tiens rigoureusement immobile, à l'exception de mon regard qui balaye sans cesse les alentours à l'affût du moindre mouvement, dans un amas de roseaux. Bien malin qui décèlerait ma présence, ainsi camouflé il m'est arrivé de pouvoir toucher de farouches cerfs rien qu'en tendant la main. Nulle odeur non plus pour me trahir, tout déplaisant que ce soit j'ai pris soin de nous frotter, ma monture et moi, avec des herbes du cru. Nous faisons partie du lieu, au même titre que les quelques arbustes rachitiques qui dressent leurs sinistres silhouettes dans le paysage désolé, spectres décharnés parés de pâles écharpes de brume se mouvant avec une indicible lenteur au gré des mouvements de l'air. Et puis, soudain, l'atmosphère change.

Un léger sourire éclaire mon visage, jusque là aussi austère que l'environnement : je ne la vois pas encore, mais elle est là, je le sais. Sa présence illumine subtilement l'atmosphère, un peu comme un rayon de soleil qui perce enfin le dais grisâtre d'un interminable jour de pluie. Un instant plus tard je l'aperçois, juchée sur son cheval qui renâcle bruyamment, emmitouflée dans une cape noire dont s'échappent, facétieuses, quelques mèches de sa flamboyante crinière. Fait rarissime, du moins à ma connaissance, elle est munie de ses légendaires épées jumelles, entrecroisées dans son dos, qui lui ont valu le surnom de "Gil-galad". Je la contemple pensivement alors qu'elle descend gracieusement de sa monture, oh, juste un instant, le temps de me dire que venir seule ici n'est pas très prudent. Mais la prudence n'a certainement jamais été sa caractéristique la plus marquée, et puis, n'a-t-elle pas fait partie des mythiques Errylis, ces guerrières farouches aussi à l'aise en milieu sauvage que je pourrai jamais l'être ? Je me redresse sans hâte et m'avance en sa direction, bien visible désormais afin de ne pas la surprendre et, parvenu à quelques pas d'elle, m'incline respectueusement en murmurant juste assez fort pour qu'elle entende :

"Ma Reine."
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MessageSujet: Re: We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra]   We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra] Icon_minitimeDim 5 Jan - 19:43

C'est un murmure emplit de révérence que porte le vent, fidèlement, jusqu'aux oreilles pointues cachées sous une large capuche sombre. La Reine n'est pas surprise.. de ne pas avoir décelé la présence du Sindarin. Même elle, qui avait reçu le même enseignement que ses Astars, ne pouvait se vanter d'être aussi brillante que tous ses soldats. Puisqu'ils étaient, de fait, exceptionnels. Elle se tourne sans empressement vers la voix et son porteur. Qu'il lui était agréable de voir le visage familier du sindarin. Voilà plusieurs mois et des saisons entières, qu'ils ne s'étaient vu. Pourtant, jamais, ils n'avaient été séparé.

S'approchant, elle porte une main à son coeur, avant de la poser sur le torse du sindarin. Un geste fort, peut-être aussi ancien que l'étaient les Sindarins, intime en un sens, significatif de l'attachement et de la gratitude de la Reine. Attachement à ce coeur qui était à nouveau à ses côtés, gratitude envers le cycle éternel, que ce coeur batte encore la mesure d'une mélodie vitale. Elle se détache finalement alors que ses prunelles restent plongées dans celle du sindarin.

- Je ne peux hélas pas te souhaiter un bon retour chez toi aujourd'hui.

Doucement, Viwien se retourne, vers les ruines de la Grande Déchue; Taulmaril. Pourtant, à quelques centaines de kilomètres de Canopée seulement, ils étaient ici.. comme à l'autre bout du monde. A l'opposé de la verdoyante cité. A l'opposé de tout ce qu'incarnait leur pays. Dans les terres désolées, à jamais infertiles, piétinées, abusées par la cupidité et la violence des Hommes. Une plaie qui n'avait jamais réussit à guérir. Pire, une plaie infectée d'âmes errantes, animées par le désespoir ou la haine. Elles criaient en silence. Cela pouvait bien glacer le sang des plus redoutables combattants. A raison.

La Reine n'était pas épargnée, elle était téméraire, imprudente mais, pas inconsciente. Ce lieu.. voilà longtemps qu'elle l'évitait. Ses yeux ne pouvaient pourtant pas avoir vu, le présent de Taulmaril, ils ne pouvaient avoir vu le courroux des Dieux ou des Hommes s'abattre sur la ville. Ils ne pouvaient avoir contemplé, les montagnes de cadavre, les corps déchiquetés, démembrés. Elle ne pouvait avoir vécu le calvaire de ceux qui furent. Pourtant. Elle avait vu. Elle avait vécu. A travers les yeux et l'âme d'un autre. Cette expérience par procuration lui avait valu des mois de noirceurs et une fugue, loin, très loin, de ces terres maudites.

- Laissons les chevaux ici.

La Sindarine rejoint sa monture, un bref instant, la jeune jument se calme lorsque sa maîtresse pose une main sur son chanfrein, pas même le vent ne saura ce que Viwien pu bien dire à Elam mais cette dernière s'ébroua avant de partir au trot, à l'exact opposé où se rendait sa maîtresse. Revenant vers l'Astar, la sindarine haussa légèrement les épaules, un léger sourire aux lèvres.

- Espérons qu'elle revienne me chercher..

Elam était une forte tête et, certainement, n'était-elle pas décidée à juste resté là, les sabots plantés dans une boue maudite. La sindarine ne semblait pas plus inquiète que cela. Habituée à ce que sa monture ne soit pas tout à fait à son service, sans pour autant, lui être infidèle. Sans attendre davantage, la Reine se mit en marche, les remparts n'étaient plus si loin et la robe blanche de sa jument était un peu trop visible dans ce paysage sombre.

Fallait-il qu'ils soient discrets ? Sans doute était-ce mieux de ne pas être trop repérable pour les créatures qui sillonnaient la brume, à la recherche d'un adversaire sur lequel abattre leur colère. C'était déjà une bonne raison. Quant à savoir si c'était la seule..

- Il y a, en ce moment, à Taulmaril, deux choses qui attirent mon attention. Un héritage Sindarin, une relique du passé que nous ne pouvons laissé ici sans être coupables de ce qu'un autre pourrait en faire.

Il n'y avait guère besoin de le nommer, cet héritage, cela faisait des siècles que des aventuriers cherchaient à s'en emparer, en vain. Viwien ne pouvait pas se permettre de le laisser ici et prendre le risque, qu'un jour, quelqu'un de mal intentionné ne s'en saisisse. Jusqu'alors, il y avait déjà toute la zone dévastée à traverser, cela réduisait considérablement les chances d'atteindre l'objet mais, d'une part, cela ne les réduisait pas à zéro et d'autre part..

- La Grande Désolation, offrait une morbide mais efficace barrière entre Eridania et une partie de Cebrenia, cependant..

Ils étaient arrivé au bat d'un rempart encore debout, sur quelques dizaines de mètres de long et de haut. Sans hésitation, sans attente non plus, la Sindarine se lança à l'escalade de la paroi. Il n'y avait, pour un sindarin qui se respecte, aucune difficulté à gravir ces dizaines de mètres. Le rempart offrait de nombreuses prises, certaines pouvaient être traitresses, un enfant saurait les éviter. Un enfant sindarin en tout cas.

Arrivé tout en haut du rempart, le vent se fit plus violent, sec, froid, cinglant. La brume, en contre bas, s'effilait lentement. De leur perchoir, les sindarins auraient bientôt une vue dégagée sur plusieurs kilomètres. Viwien ne doutait pas un instant que les yeux affutés de l'Astar trouveraient rapidement ce qu'elle voulait lui montrer.. Des silhouettes, par dizaines, se dessinaient dans la brume, des ombres, par centaines..

- Cependant.. la Grande Désolation, ne sera bientôt plus.

Là-bas, à plusieurs kilomètres, brillaient lames et magies alors que des formes félines, canines, se jetaient sur des êtres décharnés.. mais tenaces. Des Yorkas, plus que bien des Sindarins avaient pu voir, en près d'un siècle, se battaient contre des Errants.  
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MessageSujet: Re: We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra]   We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra] Icon_minitimeMer 15 Jan - 14:41

Viwien s'approche de moi et, le regard rivé au mien, porte la main à son coeur avant de la poser sur ma poitrine ; un geste simple mais qui en dit long, sur la nature de cette Reine que je sers autant que sur le lien inaltérable qui existe entre nous. Un geste aussi ancien que le monde qui fait de moi un être cher, important d'une certaine façon, plutôt qu'un simple soldat, un pion insignifiant parmi une multitude d'autres. Lorsqu'elle retire sa main en se désolant de ne pouvoir me souhaiter un bon retour chez moi en ce jour, je lui souris doucement et réponds à mi-voix :

"Pourquoi voudrais-je retourner chez nous alors que vous êtes là ?"

N'importe quel Sindarin qui se respecte donnerait un siècle de sa vie pour avoir le privilège de passer quelques minutes en sa compagnie, donnerait sans hésiter tout ce qu'il possède pour être à ma place, ici et maintenant. Beaucoup, cependant, ne songeraient pas à l'écrasant fardeau allant de pair avec cet honneur insigne : je suis le seul rempart susceptible de la protéger, ici. S'il lui arrivait quoi que ce soit, je serais responsable, et cette idée est bien plus effrayante que les terres désolées de Taulmaril et tous les Errants réunis.

Les ombres qui passent dans les prunelles de la Reine alors qu'elle se tourne vers les ruines de l'antique cité ne m'échappent pas, mais qui pourrait rester de marbre devant pareil spectacle ? Pas moi en tout cas, j'ai la sale impression que mes veines charrient des glaçons et, si j'étais seul, nul doute que je détalerais d'ici sans perdre une seconde. Mais le serment que j'ai prêté voilà tant d'années, ainsi que mon attachement profond à la Reine, constituent un bouclier des plus efficaces contre cette terreur abyssale qui menace de me submerger. Aussi, lorsque Viwien décide de laisser les chevaux et va renvoyer sa monture en lui murmurant quelques mots inaudibles, je n'hésite pas une seconde à faire de même. Alors que nos montures s'éloignent côte à côte, la Reine revient vers moi et hausse les épaules avec un léger sourire, espérant que sa jument reviendra la chercher.

"Saëlhyn la ramènera lorsque je l'appelerai, ne vous en faites pas pour cela, Majesté", lui rétorqué-je avec assurance tandis qu'elle se dirige vers un pan de remparts encore debout tout en me révélant qu'il y a deux raisons à notre présence ici. La première serait un héritage Sindarin, une relique ancienne que nous ne pourrions laisser tomber entre de mauvaises mains.

"Le sceptre d'Hecatonchir..." murmuré-je dans un souffle avant d'ajouter : "J'aurais dû me douter que vous voudriez essayer de le récupérer, compte tenu de ce qui se passe..."

Je pourrais objecter que beaucoup d'êtres l'ont cherché en vain et que bien peu sont revenus de cette quête pour en parler, lui demander par quel miracle nous aurions, nous, une chance de le trouver alors que tant on échoué ? Mais alors même que ces pensées traversent mon esprit, un sourire ourle mes lèvres tant la réponse, en ce qui me concerne, est simple : parce qu'elle le veut. Tandis que je fouille ma mémoire pour me rappeler ce que je sais sur cet artefact, la Reine nous conduit au pied des remparts en ajoutant que la Grande Désolation constituait une barrière efficace entre Eridania et Cebrenia, usant d'une formulation qui me fait tiquer intérieurement : elle semble penser que cela n'est, ou ne sera bientôt, plus le cas. Avant que j'aie eu le loisir de l'interroger plus avant, elle entreprend de gravir agilement l'amoncellement de pierres, vision qui me noue légèrement le ventre : et... si elle tombait ?

(Arrête ça Serënn, elle sait ce qu'elle fait, pas la peine de la couver comme une enfant...) me morigéné-je sévèrement en escaladant à mon tour les restes du rempart, sans pouvoir pour autant m'empêcher de jeter de fréquents coups d'oeil en direction de Viwien pour m'assurer qu'elle ne risque rien. L'ascension est aisée, en réalité, bien que certaines prises soient rendues traîtres par la mousse et l'humidité elles sont assez nombreuses pour que même un enfant un tant soit peu adroit parvienne au sommet sans dommages. Le vent y est plus cinglant, plus froid aussi, et c'est un bien sinistre spectacle que de le voir effilocher les brumes morbides qui rampent sur la Grande Désolation telles des spectres blafards.

Alors que je parcours des yeux l'immensité qui s'offre à notre regard de ce point de vue élevé, je me fige soudain en découvrant l'impensable : au loin un combat, une véritable bataille au vu de son ampleur, est en train de se mener. Des dizaines, des centaines même, d'êtres sont en train d'affronter une multitude d'Errants. Plus surréaliste encore, ces êtres sont vraisemblablement...

"Des Yorkas ?!"

Plus de Yorkas qu'aucun Sindarin ait vu depuis une éternité, je ne savais même pas qu'il en existait encore autant à dire vrai! Mais que font-ils là ?! Me tournant vivement vers Viwien, je cherche son regard et la dévisage pensivement durant un instant avant de reprendre :

"Ils prennent un gros risque, mais s'ils réussissaient... les implications seraient vertigineuses. Et dans tous les cas, ils nous donnent une chance de pouvoir fouiller ces ruines sans nous prendre une armée de ces... choses, sur le dos. Je vois que vous avez soigneusement préparé votre coup, Majesté."

Un sourire amusé souligne ces derniers mots, prononcés avec respect et affection, puis j'ajoute :

"Il y a quelques années de cela, je suis tombé sur un voyageur en piteux état, un peu au nord de Taulmaril. Il avait en bonne partie perdu l'esprit, mais j'ai fini par comprendre qu'il cherchait ce sceptre et que c'est en tentant de le récupérer qu'il était devenu fou. Sur le moment je n'y ai pas vraiment prêté attention, les aventuriers en quête d'artefacts légendaires sont légion et la plupart ne trouvent jamais rien mais, juste avant de mourir, il m'a agrippé le bras et a murmuré ces mots étranges, comme s'ils avaient une grande importance : "les étoiles montrent le chemin". J'ignore s'il parlait de sa fin ou du sceptre, mais à moins que nous n'ayons une meilleure piste, je me dis qu'il existait peut-être un observatoire, ou un temple dédié aux étoiles, dans cette cité, où nous pourrions tenter de trouver un indice ?"

Peut-être n'est-ce qu'une fausse piste, des mots sans rapport aucun avec le mythique artefact, mais ce qui est certain c'est que chercher au hasard dans ces immenses ruines ne nous mènerait nulle part. Et même en admettant que ces paroles soient bel et bien liées au sceptre, qu'elle aient un fond de vérité et qu'il ait effectivement existé un lieu lié aux étoiles qui pourrait nous fournir un début de piste, le trouver dans la vaste cité détruite restera un défi. Mais il faut bien commencer quelque part, pas vrai ? Reste à savoir si la Reine a des informations plus fiables sur l'endroit où cet objet pourrait se trouver, pour ma part je ne sais rien de plus sur cet artefact, si ce n'est qu'on le prétend capable de guérir aussi bien que de détruire et qu'il appartenait jadis à un puissant mage de notre peuple.


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MessageSujet: Re: We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra]   We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra] Icon_minitimeVen 17 Jan - 20:33

L'Astar était prévenant envers sa Reine, répondait sans hésitation, sans ni chercher ses mots ni les enrober de velours protocolaire, Viwien appréciait. Voilà de trop longues semaines qu'elle passait entourée de politiciens et conseillers en tout genre. Elle avait pourtant conscience qu'elle avait, dans une certaine mesure, besoin d'eux et de cet aspect du pouvoir qu'elle n'appréciait pas davantage. La politique n'était pas l'apanage de quelques nobles en manque d'occupation. La politique, était partout, dès lors que l'on souhaitait vivre en communauté. Que ceux qui se vantent de ne pas faire de politique y regarde à deux fois, nul choix n'est sans conséquence, d'autant plus lorsque les responsabilités sont grandes. Même les Eryllis, pourtant recluses, éloignées, autant qu'elles le pouvaient des affaires des Hommes, cristallisaient des enjeux hautement politiques.

Quant à Viwien, la politique était devenu son quotidien, elle qui n'avait aucune appétence pour le pouvoir dans sa jeunesse, cherchait même à échapper à ses responsabilités de princesse, avait du se conforter aux exigences de sa fonction.. Si elle ne voulait pas devenir une dictatrice. Et ce n'était certes pas son intention, quand bien même, parfois.. Il serait si tentant de trancher d'un coup d'épée au lieu de devoir attendre que d'interminables discutions tranchent, elles, avec un attirail de règlementations et de lois.

Alors, pour ne pas devenir ni apathique ni despotique, la Reine avait parfois besoin de retourner à des activités moins administratives, plus palpitantes, plus dangereuses.. ça ce n'était pas certain. La sindarine ne craignait pas de tomber, quand bien même les prises étaient parfois traitresses, elle avait pleinement conscience de son corps, du moindre muscle en action, de ses possibilités.. Ce n'était pas aussi simple face à une décision politique. Elle risquait parfois bien plus, une plume en main, à signer un document, qu'à grimper un mur.. bien que ce mur soit un rempart écroulé de la maudite cité de Taulmaril.

Serënn comprit rapidement où voulait en venir la Reine, concernant le sceptre qu'elle souhaitait récupérer avant qu'un autre, finalement, d'y arrive. Concernant les Yorkas, ses yeux ne le trompèrent pas, cependant, il lui manquait encore quelques pièces du puzzle pour tout à fait saisir l'intention de sa royale compagne.

La Sindarine le laisse poursuivre le fil de ses pensées, il avait apparemment des informations concernant la manière de retrouver l'artefact. La source de ses informations semblait a priori peu fiable mais, la folie n'était pas si éloignée du génie et puis c'était un début. Les informations qu'avait récoltée Viwien n'étaient guère plus fournie et de parlaient pas d'étoiles mais d'une crypte située sous la plus haute tour de la ville.. Difficile de trouver cette fameuse tour, elles étaient aujourd'hui toutes effondrées.

Cependant, le regard de la Reine était toujours posé sur le combat que menait les Yorkas au loin, comme si elle était capable de décrypter leur stratégie. Le vent cinglant faisait régulièrement claquer le bas de sa cape contre ses jambes couvertes d'un pantalon de cuir, sans que cela ne la déconcentre. Elle répondait sans doute à l'affirmation de son Astar, concernant le risque que prenaient les hommes-animaux en engageant leurs forces contre des créatures trépassées, à moins que la Reine ne réfléchisse à voix haute.

- La Reine d'Elusia est impétueuse mais pas inconsciente. Elle a comprit que son peuple ne pourrait pas s'occuper de cet ennemi seuls.

Pourtant, ils ne pouvaient voir que des Yorkas et des Errants, nulle trace d'autres peuples. Viwien n'avait pas de renseignement très précis, cependant, ceux qu'elle avait lui donnait déjà une bonne idée de la situation et de quoi aussi, s'inquiéter.

- Les Yorkas s'occupent de cette partie là de la Grande Désolation, cette partie qui fait la jonction entre Canopée, Elusia, Noathis et un quatrième pays; Eridania. C'est vers ce dernier qu'Hinaya, Reine d'Elusia, s'est finalement tournée pour trouver de l'aide. Je craignais que leur accord ne fasse pénétrer les éridaniens en Cebrenia mais, il semble que les Hommes n'auront à s'occuper que de leurs propres terres désolées, de l'autre côté de la frontière.

Ce n'était qu'une supposition, basée sur ce que la Reine pouvait observer de son perchoir et surtout de ce qu'elle commençait à savoir concernant la Reine d'Elusia.

- Cependant, comme tu l'as si justement souligné, s'ils parviennent à nettoyer le marais des morts et la Grande Désolation, les implications seront.. vertigineuses.

La zone faisait en effet tampon depuis des siècles entre Elusia et Eridania, entre Canopée et Eridania aussi. Les deux pays ne partageaient pas de frontière commune et entre la prairie des dormants et la sauvage et protégée Noathis, il aurait été périlleux pour les soldats éridaniens de s'aventurer dans une campagne jusqu'aux portes de Canopée. Il n'y avait jamais eu de raison, politique, que les deux pays n'entrent en conflit mais, avec l'arrivée d'un nouveau Roi et les rumeurs qui circulaient bon train sur certains projets de ce dernier.. Viwien jugeait adéquat de se préparer au pire. Elle n'était pas sans savoir que l'armée éridanienne avait récemment été réformée, en profondeur, à sa tête dirigeait désormais une femme ambitieuse à la poigne de fer. Ce n'était pas bon signe.

Pourtant, Elusia avait décidé d'une part de s'attaquer au nettoyage de cette zone tampon et d'autre part de s'associer à Eridania. Pourquoi ? Viwien avait plusieurs hypothèses mais aucune n'était plus pertinente qu'une autre. A première vue c'était simple, tous les éléments concordaient dans un sens : Elusia cherchait à se rapprocher d'Eridania. Supprimant une barrière "naturelle" qui empêchait tout commerce et s'aidait de l'appui militaire d'Eridania pour se faire. Pourtant.. des détails ne collaient pas avec cette réponse pourtant limpide.

Mais ce n'étaient que des détails.. La Reine ne pouvait parfois que compter sur son instinct, même en politique.

- Si nous restons en retrait, je crains qu'une case de l'échiquier nous échappe définitivement. Les Yorkas seront bientôt exsangues, ils sont trop peu nombreux pour cette partie de la Grande Désolation et lorsqu'ils seront à bout de force.. De nombreux scénarios pourraient se réaliser.

Eridania pouvait bien avoir une petite idée derrière la tête, attendre patiemment que les Yorkas s'épuisent, dégageant en partie la voie, pour une invasion éclair. La résistance serait minime, les forces d'Elusia déjà épuisées. Ou sans avoir de si sinistres ambitions, Eridania pourrait bien envoyer des troupes épauler les Yorkas, de ce côté de la frontière. Et cela.. dérangeait Viwien. Elle pouvait entendre d'avoir pour voisins des êtres tels que les Yorkas, moins, bien moins, des éridaniens.

- Je regrette seulement qu'Elusia ne soit pas tournée vers nous, en premier lieu.

En effet, Elusia et Canopée, ensemble, ne feraient qu'une bouchée de ces errants, de ce côté de la frontière, laissant ceux qui se baladaient du côté d'Eridania. Sauf que les choses, pour une raison ou pour une autre, ne s'étaient pas dérouler ainsi. Cela posait bien d'autres questions, d'ordre géopolitiques, des questions auxquelles s'intéressaient la Reine de Canopée depuis quelques temps déjà..

Mais pour l'heure, elle en avait assez vu. Une bourrasque fit tomber en arrière la lourde capuche qui cachait jusque là des flammes qui s'embrasèrent instantanément dans le vent, alors que la sindarine se tournait vers Serënn.

- J'aurai bientôt, à nouveau besoin de tes yeux.

Le sourire qui se dessine sur les lèvres de la Reine est énigmatique mais emplit d'une assurance communicative. Elle ne doutait pas un instant qu'elle pouvait compter sur l'Astar.

- Pour le moment, c'est de tout ton être dont j'ai besoin.

La sindarine avait en effet besoin de tous les sens et de toutes les facultés de son acolyte s'il elle voulait mettre la main sur l'objet de son désir. Cela dit, elle aurait pu le dire autrement. La Reine n'avait cependant pas souvent l'occasion de taquiner qui que ce soit et Serënn en faisait souvent les frais.. Dès lors qu'ils se voyaient. Viwien souriait avec malice alors qu'elle faisait quelques pas vers le bord du rempart, ses bottes dépassant au dessus du vide les séparant de l'intérieur de la ville. Elle adresse un regard au sindarin, elle avait remarqué.. la façon dont il avait scruter ses gens lors de l'escalade. Il devait bien s'en douter. La Reine n'aimait guère être considérer comme une enfant.

- Enfin.. j'ai besoin de toi, si tu es encore capable de suivre le mouvement.

Elle se tourne vers le sindarin, dos au vide, un sourire bien trop lumineux aux lèvres et puis fait un pas.. en arrière. La silhouette royale disparait en une fraction de seconde, un torrent de feu en chute libre, c'est la dernière chose que verrait le sindarin. Peut-être, se rappellerait-il que sa Reine n'était pas qu'une couronne, qu'elle était aussi et toujours, une flamme indomptable, un peu imprévisible, un peu téméraire.. mais aussi vive et puissante. Une flamme qui attendait, les bras croisés, un sourire visiblement fier aux lèvres, tout en bas des remparts.
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MessageSujet: Re: We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra]   We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra] Icon_minitimeLun 20 Jan - 19:23

La Reine, fièrement dressée sur les remparts en ruine et regard toujours rivé vers le lointain combat qui se déroule, reste silencieuse durant quelques longs instants avant de reprendre la parole, plus pour elle-même qu'à mon intention ai-je l'impression. Elle affirme que la Reine d'Elusia est impétueuse mais pas inconsciente et qu'elle sait que son peuple ne peut vaincre seul. Elle me révèle ensuite un information qui me fait sévèrement grincer des dents, bien qu'elle ne me surprenne pas vraiment : Elusia s'est tournée vers Eridania afin d'obtenir de l'aide pour nettoyer la région, concluant un accord qui pourrait permettre aux troupes Eridaniennes de pénétrer en Cebrenia. Cela n'est apparemment pas encore arrivé, mais la Reine confirme que la réhabilitation de ce territoire maudit aurait des conséquences considérables et craint que la situation ne nous échappe si nous restions en retrait. Une fois l'armée d'Elusia très amoindrie par ce conflit, qui nous dit que les Eridaniens n'en profiteront pas pour lancer une invasion éclair sur la cité Yorka, ou simplement pour s'approprier les terres ainsi libérées ?

Viwien regrette ensuite naturellement qu'Elusia ne se soit pas tournée vers nous en premier lieu, mais... pourquoi l'aurait-elle fait ? Rarement je donne mon avis sur ce genre de questions, d'une part parce que cela n'est pas vraiment mon rôle, et d'autre part parce qu'on ne me le demande pas souvent, les nobles et autres grands personnages de la cour n'ayant que faire de l'avis du simple garde du corps que je suis à leurs yeux. Bien sûr la Reine est différente, elle sait pertinemment que mon rôle ne se limite pas à assurer sa sécurité, loin de là, et que je donnerais ma vie avec joie si cela pouvait la servir, ou servir Canopée. Sans doute suis-je,à bien y songer, l'une des rares personnes dans son entourage à qui elle puisse confier ses pensées, ses doutes, sans craindre qu'ils soient divulgués ou utilisés contre elle.

Alors que je réfléchis aux implications de ce que je viens d'apprendre, Viwien déclare avec un sourire énigmatique empli d'assurance qu'elle va bientôt avoir besoin de mes yeux, mais que pour l'instant c'est tout mon être qu'elle requiert. Un peu surpris de cette formulation, je hausse un sourcil en la dévisageant, avant de remarquer le sourire malicieux qui ourle ses lèvres. Mais la diablesse n'en a visiblement pas fini avec moi car elle s'approche témérairement du bord instable du rempart, à tel point que la pointe de ses bottes dépasse dans le vide, et se retourne vers moi en ajoutant qu'elle a besoin de moi... pour autant que je puisse suivre le mouvement. Le coeur rempli d'effroi, il ne me faut une fraction de seconde pour réagir et bondir vers elle afin de la retenir, mais c'est une fraction de seconde de trop : la Reine de Canopée, celle que j'ai juré de protéger au prix de ma vie ni nécessaire, vient de se jeter en bas d'un rempart...

...pour se poser tranquillement, à son pied, un sourire fier aux lèvres, comme si de rien n'était. Tétanisé, à un cheveu de chuter moi-même dans le vide, je la contemple quelques instants en silence, ne sachant trop si je dois éclater de rire ou pleurer de soulagement. Optant plutôt pour un profond soupir, je me secoue et désescalade agilement le mur pour la rejoindre et lui lancer avec le plus grand sérieux :

"Vous êtes incorrigible, ma Reine."

L'amusement brille dans mes prunelles, cependant, je ne comprends que trop bien qu'elle ait besoin de se défouler après des mois passés au palais et mon feint sérieux se fendille rapidement.

"Visiblement il était grand temps que vous vous échappiez du palais..."

Il suffit de la voir telle qu'elle est à cet instant pour réaliser que, derrière la Reine, se cache une jeune Sindarine débordante de vie, une farouche et fière guerrière rêvant de liberté qui ne peut s'épanouir dans la cage dorée de la cour. Il me serait aisé alors de voir en elle une amie proche plutôt que la puissante Reine de Canopée, d'oublier le carcan social et ma place dans l'ordre des choses. Mais cela ne serait qu'une illusion, une dangereuse illusion qui risquerait de m'aveugler et de me faire manquer à mes devoirs. Je prends une ample inspiration pour retrouver pleinement mes esprits après ce troublant épisode, puis je remarque pensivement :

"Nous avons rompu nos relations avec les Eryllis afin d'apaiser Eridania. Aux yeux du monde, nous avons en quelque sorte courbé l'échine devant Mannus et abandonné nos alliées, pourquoi la Reine Hinaya nous ferait-elle confiance ? Je conçois que cette manoeuvre ait pu sembler nécessaire mais je pense qu'elle a fait le jeu des Eridaniens. Si Mannus voulait nous isoler il a parfaitement réussi son coup."

Je laisse filer une seconde de silence avant de poursuivre :

"A peine avions-nous renié les Eryllis que Mannus s'est empressé de les réhabiliter, quoi d'étonnant à ce qu'il s'efforce maintenant de gagner Elusia à sa cause ? Par ailleurs ses frontières nord et ouest sont bien moins menacées qu'il y a quelques années, du fait du conflit entre Cimmeria et les Cavaliers, d'autant plus que ces derniers en sont sortis bien affaiblis. Pour Eridania, c'est l'occasion idéale de renforcer, voire d'étendre, sa domination du côté de Cebrenia. Mannus est en train de nous limer les griffes et je crains fort que nous ne perdions davantage qu'une case de l'échiquier si nous ne nous impliquons pas."

Je hausse légèrement les épaules tout en examinant les environs :

"Cela dit, je ne crois pas que Mannus désire une guerre ouverte contre nous, et il ne peut ignorer qu'en attaquant Elusia il nous contraindrait à intervenir. En revanche, il pourrait s'approprier la part du lion dans les terres désolées, ce qui nous placerait tôt ou tard dans une situation délicate. Puis-je savoir ce que vous conseillent vos généraux ? Et... par où commençons-nous ?"

Je désigne les vastes ruines d'un petit geste de la main à ces derniers mots, n'ayant pas oublié la raison première de notre venue en ces sinistres lieux.
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MessageSujet: Re: We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra]   We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra] Icon_minitimeMer 22 Jan - 22:57

A celui qui ne craint pas la gravité, nulle chute n'est irrémédiable. Il était temps, comme le souligne son équipier, que la Sindarine quitte le Palais verdoyant pour les sinistres ruines de Taulmaril. La Reine sourit a cette pensée bien contradictoire. Pourtant, c'est bien vers ses responsabilités que Serënn ramène la jeune femme. Elle fronce les sourcils en l'entendant dire qu'ils avaient rompu leurs relations avec les Eryllis et courber l'échine devant le roi éridanien. S'il n'avait pas été le sindarin qu'il était, nul doute que la Reine l'aurait déjà remis à sa place. Cependant, elle écouta car c'était là l'avis d'un sindarin à la bordure d'informations internes et extérieures à Canopée. Il savait des choses sur la Reine, avait accès à des informations que seuls les Astars pouvaient avoir mais en même temps, il était souvent éloigné de Canopée et particulièrement ces derniers mois.

Aussi, son point de vue était-il potentiellement révélateur de celui que pourrait avoir un être avisé mais extérieur. Pourtant, les mots qu'il employait ne plaisaient guère à la Sindarine qui devait cependant les entendre en ce qu'ils pouvaient représenter la pensée du "monde extérieur".

Elle répondit sans détour à son compagnon.

- Nous n'avons pas renié les Eryllis, nous avons tue notre proximité.

La Reine n'était guère habituée à jouer sur les mots ou les formulations, il y avait là du sens, une nuance qui n'était pas sans importance. Ce n'était d'ailleurs pas sa décision mais celle de ses conseillers. Le temps de voir de quel bois était fait le Roi d'Eridania. Quelle belle perte de temps. Cependant, les Eryllis n'avaient jamais été chassées, interdites de séjour à Canopée ou l'objet de toute autre forme de discrimination. Puis..

- Nous avons concédez des terres en Noathis aux Eryllis car nous croyons en l'harmonie de nos modes de vie et n'avions nulle ambition belliqueuse. Ces fondements n'ont guère changé. Il n'y a aucune raison pour que cela change.

Il ne faudrait pas oublier ce pan de l'histoire. Les Eryllis n'étaient que des amazones, féroces certes mais à peine une centaine, elles bénéficiaient plus du soutient de Canopée que l'inverse. Dire que le Roi d'Eridania les avait isoler en les poussant, temporairement, à passer sous silence leurs liens, était une conclusion bien hâtive. La relation entre Canopée et les Eryllis était ancienne, au fondement même de la caste. Cela dit, Canopée ne les avait jamais appelé à l'aide, dans aucun cas, des alliées alors ? Plutôt des voisines en bonne entente.

- Cela dit, je t'accorde que ce silence ne doit pas durer. J'ai envoyé un message à l'Eryl que j'espère pouvoir rencontrer bientôt. Mes Conseillers ont cru bien faire et pour le bien de Canopée, ne pas envenimer inutilement les relations avec Eridania était pour le mieux. Même si.. ce n'était pas tant mon positionnement.

Les discussions avaient été houleuses et ce n'est pas tant au Roi instable d'Eridania que Viwien avait accordé des concessions qu'aux arguments de ses conseillers. Si elle avait fait une erreur ? Qui pouvait le savoir avec certitude ? Si elle n'avait pas tue ses relations avec les Eryllis et qu'Eridania avait prit ce prétexte pour entrer en guerre contre Canopée, qui aurait dit alors, que c'était judicieux de ne pas se taire quelques mois.

Si l'Eryl était vexée ce ne serait que de bien peu de choses au final. Cela dit, Viwien n'aimait guère le sentiment qui se dégageait de cette situation de flou et c'était bien pour cela qu'elle avait envoyé un message à la dirigeante des Eryllis.

- Si nous sommes isolé c'est de notre propre initiative. Je ne dis pas cependant, que c'est une position idéale.

Depuis Taulmaril, Canopée s'était refermée sur elle-même, soucieuse de se retirer des affaires du monde. Laisser les autres s'occuper des problèmes qu'ils engendraient eux-mêmes. Totalement indépendante, autosuffisante, Canopée n'avait besoin de personne. Ni belliqueux ni expansionnistes, les sindarins pouvaient ainsi vivre, des siècles entiers. Ce n'était pourtant pas ce que souhaitait Viwien. Elle savait que nouer des alliances allait être primordial pour le futur.. Elle le sentait.

Cependant, ces choses prenaient du temps.

- Je ne crois pas que la Reine d'Elusia soit naïve. Je ne crois pas non plus que le roi d'Eridania soit davantage intéressé par Elusia, même si le territoire lui offrirait un passage vers l'océan, il est aussi prit en tenaille entre Cimmerium et Canopée, difficilement défendable. Non, je pense plutôt qu'Eridania cherche à tâter le terrain.. pour des alliances ou en tout cas pour s'assurer que Cebrenia ne constitue pas une menace.

Et en l'état des choses Cebrenia ne constituait qu'une bien faible menace puisque les trois cités n'étaient plus depuis longtemps unies sous une seule bannière. Les sylphides pompeux gardaient pour eux leurs savoirs et restaient en retrait, snobant les autres peuples alors qu'ils étaient bien loin d'être irréprochables. Les élusiens sortaient griffes et crocs dès qu'un étranger approchait, ils n'étaient plus assez nombreux pour être craints et absent de l'échiquier politique.. jusque là, la nouvelle reine changerait peut-être la donne. Elle avait après tout réussit à lancer son peuple pourtant dégouté de la guerre, dans un plan de conquête bien risqué.. qui avait sans doute déjà coûté des vies. Viwien ne pouvait que se douter qu'il y aurait rapidement des voix récalcitrantes, des critiques, des remontrances.. contre leur reine pourtant élue. Est-ce que cela changeait quelque chose, finalement, cette élection ? Combien de temps d'ailleurs, durait cette élection ? Si c'était à vis, en quoi était-ce bien différent d'un droit de naissance ? La dévotion pouvait aisément se transformer en haine.

- Cependant tu as raison, Eridania pourrait profiter de l'occasion pour s'approprier le marais des morts, je ne connais pas encore les conditions du contrat qui lie Elusia et Eridania. Cependant, le marais des morts et toute la zone de la grande désolation du côté cébrenien n'appartient, de fait, à aucune nation. Elusia n'aura pas pu l'offrir en récompense, à moins que sa Reine ne décide d'outre-passer ses droits.. Un danger que je ne peux écarter pour le moment. Mes généraux me conseillent tout comme toi, de ne pas laisser Elusia décidée seule de ce qu'il adviendra d'une terre en territoire cébrénien.

La situation n'était pas claire et pour bien des raisons, Viwien ne pouvait plus se permettre d'écouter les derniers conseillers qui appuyaient qu'il valait mieux ne pas s'occuper des affaires du monde.

- Quant à l'affaire qui nous amène ici, mes informations peuvent peut-être compléter les tiennes. On m'a dit de trouver une crypte sous la plus haute tour de la ville. Je me dis que, peut-être "suivre les étoiles" associé à une tour, pourrait désigner un observatoire.

D'une poche à l'intérieur de sa veste de cuir, la sindarine sort une carte qu'elle ne tarde pas à déployer. Elle ne semble pas ancienne et les inscriptions sont peu précises, dessinées à la main.

- Cerebrinor a bien voulu se replonger dans ses souvenirs pour m'indiquer les lieux où chercher, les tours étaient encore debout mais même lui ne peut se rappeler de tout.

Cerebrinor était sans doute l'un des plus vieux sindarins de Canopée et probablement d'Istheria, il était professeur au Grand Collège de Palantil et avait assuré une bonne part de l'éducation de la jeune princesse. Il avait le pouvoir rare de pouvoir se plonger littéralement dans ses souvenirs et d'en partager l'expérience avec autrui, il avait une fois partagé ses souvenirs de la guerre de Taulmaril.. traumatisant à vie la jeune sindarine qu'elle était à l'époque mais forgeant aussi la femme qu'elle était devenu. La méfiance de la Reine pour Eridania et sa propension à déployer ses forces, venait sans doute en partie, de son aversion pour la guerre héritée des souvenirs de Cerebrinor.

Tout en avançant, la Reine tentait de se repérer et de prendre des repères, tenant la carte de façon à ce que Serënn puisse aussi en profiter.
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MessageSujet: Re: We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra]   We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra] Icon_minitimeDim 26 Jan - 13:03

Mes paroles ne plaisent évidemment pas à la Reine, ainsi qu'en témoigne son froncement de sourcils. Quiconque s'adresse à elle ainsi, en critiquant si ouvertement des décisions Royales, s'expose à une sévère remise en place, je ne l'ignore pas. Mais elle sait que ma critique n'est pas gratuite, ni irréfléchie, je ne fais en réalité que lui transmettre des informations et des réflexions basées sur ce que j'ai appris en parcourant le monde, sans rien lui dissimuler. Je sais pertinemment qu'il me manque des éléments pour avoir une vision complète de l'échiquier géopolitique, pour saisir tous les tenants et aboutissants des événements actuels, aussi écouté-je avec la plus grande attention sa réponse.

Elle me précise tout d'abord que nous n'avons pas renié les Eryllis mais tu notre proximité, puis ajoute que nous leur avons jadis concédé des terres, ayant un mode de vie similaire et pacifiste. Elle affirme que cela n'a pas changé et qu'il n'y a aucune raison que cela change, puis reconnaît que notre position actuelle à leur égard ne peut durer avant de m'informer qu'elle a envoyé un messager à l'Eryl, qu'elle espère pouvoir rencontrer prochainement. Je hausse un sourcil surpris à cette révélation, mais je me garde bien de l'interrompre tandis qu'elle ajoute qu'elle n'a pas souhaité cet éloignement mais suivi l'avis de ses conseillers qui ne pensaient qu'au bien de Canopée, et pensaient ainsi éviter un conflit avec Eridania. Ainsi, me dit-elle encore, notre isolement est de notre fait, bien qu'elle reconnaisse que la situation actuelle soit loin d'être idéale.

Là encore je garde le silence, réfléchissant à ce que je viens d'apprendre, mettant cela en corrélation avec ce que je sais ou suppose, cherchant à définir les volontés de la Reine le plus précisément possible, aussi. Car c'est sa volonté qui me sert de guide, qui dicte mes actes et paroles alors que je parcours Istheria à son service. Viwien poursuit en disant qu'elle ne croit pas la Reine d'Elusia naïve et qu'elle ne pense pas davantage que Mannus soit désireux de s'emparer d'Elusia, prise en tenaille entre Canopée et Cimmerium et donc difficilement défendable. Elle suppose donc qu'Eridania tâte le terrain en vue d''éventuelles alliances et cherche surtout à s'assurer que Cebrenia ne constitue pas une menace, mais elle admet ensuite que les Eridaniens pourraient fort bien convoiter des terres qui, dans les faits, n'appartiennent à personne. La Reine précise encore qu'elle ignore les détails de l'entente entre Eridania et Elusia, mais que la Reine des Yorkas outrepasserait ses droits en offrant des territoires aux Eridaniens en échange de leur aide, bien que cette possibilité ne puisse être écartée.

Quant à ses généraux, ils lui conseillent tout comme moi de ne pas laisser Elusia décider seule de l'avenir de ces terres faisant partie de Cebrenia, mais je sais aussi que passablement de conseillers influents lui recommanderont de laisser le monde extérieur à ses affaires et de ne pas intervenir. Quelle que soit la décision que prendra la Reine, elle déplaira à certaines des personnalités les plus influentes de Canopée, comme cela a déjà été le cas avec le choix de prendre nos distances envers les Eryllis. Après un court temps de réflexion, je lui réponds pensivement :

"Je vois. Et je suppose que plusieurs Anciens parmi les plus influents prônent exactement l'inverse. Malgré cela, vous avez décidé d'ouvrir Canopée au monde extérieur... L'avenir proche s'annonce délicat, non seulement au niveau des relations internationales, mais aussi au sein de nos propres murs."

Désignant d'un petit geste de la main la lointaine bataille qui se déroule, j'ajoute après quelques secondes de silence :

"Ne serait-il pas opportun de soutenir les Yorkas ? Pas forcément militairement, l'approche de notre armée risquerait d'accroître les tensions, mais en leur envoyant des guérisseurs, du matériel de soins et des vivres. Cela montrerait clairement nos intentions pacifiques et, pour peu que quelques Astars soient parmi eux, nous permettrait d'avoir des renseignements de première main. Nous pourrions aussi envoyer quelques solides unités d'Olombos dans la forêt de Karak. Officiellement pour empêcher les Errants d'envahir nos terres, puisque la pression mise par les armées d'Elusia et d'Eridania pourrait les amener à quitter la grande désolation ; officieusement pour s'assurer que les Eridaniens restent sagement chez eux, et ralentir leur armée si leurs intentions étaient plus belliqueuses que nous ne le supposons. Olombos qui pourraient aussi, en fonction de votre discussion avec l'Eryl, soutenir discrètement les Eryllis afin d'empêcher toute appropriation intempestive des ressources de Noathis par les Eridaniens."

Pas davantage que la Reine je n'ai confiance en ce peuple, non seulement à cause du passé mais surtout parce que les Terrans ont une vie si courte que leur vision de l'avenir ne dépasse presque jamais quelques décennies. Mannus ne désire peut-être pas engager son royaume dans une guerre, mais qu'en sera-t-il de son successeur ? Et du successeur de celui-ci ? Je suis encore jeune, pour un Sindarin, et pourtant j'ai vu passer cinq ou six générations de Terrans. Bien assez pour savoir à quel point les choses peuvent vite changer du tout au tout avec eux. Et puis, de tous les dirigeants que j'ai connu Mannus est sans le moindre doute le plus inconstant, dangereusement malléable disent certains. Compte tenu de cela, la nouvelle générale d'Eridania, visiblement ambitieuse et déterminée, pourrait probablement l'entraîner sur une pente glissante. Car après tout, un général ne sert pas à grand chose en temps de paix, ce n'est qu'en période de troubles qu'il peut s'illustrer et acquérir une importante influence. Et bien évidemment, cela vaut aussi pour les nôtres, quoique dans une moindre mesure sans doute.

Quoi qu'il en soit, ce n'est pas pour débattre de géopolitique ou de stratégie que Viwien a requis ma présence ici aujourd'hui, même si le fait qu'elle ait abordé le sujet me laisse entendre que la situation l'inquiète véritablement. Revenant à notre mission première, la Reine possède des informations qui pourraient compléter les miennes : "on" lui a dit de chercher une crypte sous la plus haute tour de la cité déchue, ce qui pourrait correspondre à un observatoire comme je l'ai suggéré un peu plus tôt. Sortant alors une carte sommaire et certainement récente de l'une de ses poches, sa Majesté m'apprend qui est ce "on" : Cerebrinor, illustre professeur au grand collège de Palantil et anciennement son précepteur, un Sindarin si âgé qu'il se dit qu'il a connu l'époque de la guerre de Taulmaril. Assertion exacte, apparemment, car c'est, me dit la Reine, en replongeant dans ses souvenirs qu'il a été capable de lui indiquer les endroits où chercher en priorité. Tout en avançant, Viwien cherche à se repérer tout en tenant la carte de manière à ce que je puisse également l'examiner, ce que je fais attentivement sans pour autant cesser de surveiller les alentours avec vigilance.

"Je ne connais pas grand-chose à la science des astres, mais je sais que les lumières d'une cité nuisent à leur observation. Si nos informations sont pertinentes, peut-être devrions nous commencer par examiner les édifices éloignés du centre ?"

Évidemment rien ne ressemble plus à un tas de gravats qu'un autre tas de gravats, et c'est à peu près tout ce qu'il reste des antiques tours. Néanmoins, certains sont plus imposants que d'autres et l'un d'eux, sur notre droite, forme une colline plus importante que tous les monticules avoisinants. Je le désigne à Viwien, puis montre un point sur sa carte où plusieurs gros bâtiments très proches les uns des autres semblent indiqués :

"Cela pourrait correspondre, auquel cas nous nous trouverions approximativement...ici", dis-je en désignant un autre point sur la carte avant d'ajouter : "Dans tous les cas ce devait être un monument, ou des monuments, de grande taille, comme un palais, ou des temples. Peut-être pourrions-nous l'identifier, si nous trouvions des restes de statues, ou des inscriptions ?"
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MessageSujet: Re: We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra]   We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra] Icon_minitimeJeu 30 Jan - 15:19

Si tous n'étaient pas en accord avec la politique que menait la Reine, c'était certain, cependant, les contestations étaient bien moindre depuis l'affaire Lanatae. La trahison manifeste et la mise en danger collective qu'elle avait fait peser sur Canopée avait eut l'avantage de souder la population derrière sa Reine. Quant aux Anciens du conseil des Sages, si certains prônaient encore un replit sur soi extrême ils étaient de plus en plus minoritaires au vue des bienfaits apportés par la politique plus ouverte en cours. Les "désagréments" attendus par une plus grande circulation des biens et des personnes n'avaient pas été à la hauteur des craintes suposées par les adversaires de la Reine. Leurs arguments s'étiolaient et ils n'avaient pas l'opportunité de se plaindre d'un manque d'écoute ou de considération du pouvoir en place, puisqu'ils n'avaient pas été renvoyé du Conseil, quand bien même leur position était différente et leurs critiques parfois acerbes.

Il n'en restait pas moins que certains Anciens membres de la Haute-Noblesse restaient sceptiques et que la Reine ne devait pas être sourde à leur avis. Les mentalités changeaient lentement, d'autant plus sans doute, que la longévité était grande. Difficile de faire changer des opinions ancrées depuis plus de six cent ans dans la tête d'un sindarin. Cela dit, de tous les êtres à longue espérance de vie peuplant Istheria, les Sindarins étaient sans doute les plus souple d'esprit. La nature change, elle peut s'adapter, prendre des formes différentes, ainsi était donc enseigné les choses aux jeunes sindarins, ne pas resté borner, ouvrir son esprit à d'autres opinions, sans pour autant se défaire de son libre arbitre, développer un esprit vif et critique.

Il n'était pas toujours aisé de reigner sur un peuple aussi instruit, les choses auraient été bien plus simples s'il suffisait à la Reine d'imposer ses propres lois ou de se prévaloir d'avoir la juste vision des choses. Mais qu'il était gratifiant de voir son peuple s'élever, penser, débattre, s'investir, ne pas être un simple pion sur l'échiquier mais capable de faire la différence. Viwien aimait profondément son peuple et cela n'avait rien de naïf. Alors, quand le jeune sindarin à ses côtés se mettait à faire marcher ses méninges sur des questions géopolitiques qu'il aurait pu simplement éluder et n'être qu'un bon petit soldat, même si ses propos dépassaient le protocole, la Sindarine ne peut que sourire intérieurement. Il était le fruit d'une culture à nulle autre pareille que la Reine tentait par dessus tout de préserver et d'enrichir.

Sa proposition, d'envoyer des vivres et des guerrisseurs, évitant ainsi toute intrusion militaire était pertinente, prudente aussi. Trop aux yeux de la Reine qui entendait davantage envoyer un message clair aux forces Eridaniennes depuis peu réformées; elles n'avaient pas intérêt à se croire toutes puissantes sur le continent. C'était un message pour Eridania mais aussi pour toutes les autres nations, notamment pour Elusia, et plus succinctement pour Cimmerium, les villes, voisines, soeurs quelque part, devaient se souvenir qu'elles n'étaient pas aussi faibles que le reste du monde pouvait, à tort, le croire. L'idée était devenue entêtante pour la Reine de former une réelle coalition réunissant les cités de Cebrenia, redonner un sens à leur appartenance à ce même territoire. Ce n'était encore qu'une idée, qu'une envie, que la Reine prenait le temps de voir grandir, elle n'était pas certaine de trouver des échos favorables chez ses omologues et n'était pas même certaine de le vouloir, tout de suite. Si Cimmerium pouvait se vanter d'avoir des dirigeants à la longévité équivalante si ce n'est plus grande encore que Canopée, ce n'était pas le cas d'Elusia. Les Yorkas étaient mortels, comme les terrans, leur vie était un clignement de paupière pour les sindarins, et leur Reine actuelle était encore un mystère pour Viwien. Un mystère que la Sindarine pourrait bien mettre une vie de terran à cerner.. et il faudrait alors tout recommencer avec le prochain monarque yorka. La tâche était fastidieuse, frustrante mais, Viwien ne pouvait faire autrement, elle ne miserait pas à l'aveugle.

Il y avait donc une opportunité à jouer, d'aller voir de plus près de quoi était faite cette Reine et la fameuse réorganisation des troupes terranes. Viwien ne laisserait sans doute pas passer une telle occasion..

Pour l'heure cependant, il leur fallait se reconcentrer sur la tâche en cours.

Arriver à localiser leur situation sur la carte serait un premier bon point, trouver des indices autour d'eux pourraient leur permettre de se situer mais tout n'est que ruines et collines de débris. La Sindarine suit les explications de son coéquipier mais au moment de lui répondre s'interromp et lève une main, signe rapidement qu'ils ne sont plus seuls. Le langage des signes sindarins est sans doute le plus avancés d'Istheria, si tous les sindarins en connaissent les bases, peu sont réellement experts, les Astars font partie de cette minorité. Pouvoir communiquer en silence complet sans user de magie était un outil intéressant à leur disposition.

Surgissant de ce qui avait du être une rue et qui était plus un chemin entre deux blocs effondrés, trois âmes errantes entourées d'un halo vert foncent vers les deux sindarins en criant. Viwien échange un regard avec Serënn et se décale simplement, grimpant en partie sur le monticule de débris à côté d'eux. Les âmes errantes continuent leur course effrenée, passent à moins d'un mètre des deux sindarins sans les voir. Leur cri n'est pas tant guerrier qu'apeuré, paniqué, s'il s'agissait autrefois de soldats, ils étaient sans doute morts en quittant leurs positions et en s'enfuyant face à l'ennemi.. Leurs silhouettes décharnées, fantomatiques, rejouant pour l'éternité la peur et la lacheté qui avaient à jamais marqué leur trépas. Triste sort que celui là. Ils disparaissent aussi subitement qu'ils étaient apparu. Après un instant de silence prudent, la Reine répondit, à voix plus basse.

- Quoi que nous fassions, il serait préférable de le faire avant que la nuit ne tombe..

La rumeur attestait que les errants les plus dangereux apparaissaient la nuit. Il était certain que les deux sindarins tomberaient encore sur de nombreux spectres, ils fourmillaient dans la ville mais, s'ils étaient discrets, ils pourraient sans doute éviter le combat.. Tant qu'ils ne croisaient pas de halo rougoyant.

- Voyons déjà de quoi il s'agit ici.

Temple ou palais il n'y avait pas de statue dépassant du tas de gravas en partie envahit par la végétation. En tout cas pour le moment. Redescendant de la colline de débris, la Sindarine s'accroupit et pose une main au sol. Ses poumons se gonflent lentement, son rythme cardiaque ralentit, une ondulation inexplicable glisse le long de ses cheveux de feu alors que, presque tranquillement, sans un bruit, les premiers débris se détachent de l'amoncellement. Rapidement suivit par de plus gros morceaux, le tout entre dans une étrange lévitation, laisse percevoir des éléments plus enfouis, ce qui se trouvait à l'intérieur du bâtiment avant qu'il ne s'effondre. Des planches de bois apparaissent, suivis par de plus petits éléments, des morceaux de verres et ce qui ressemble à des tablettes de pierre.. La magie de Viwien était stable mais n'était cependant pas de la télékinésie, elle ne pouvait décider d'amener à elle certains éléments.
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MessageSujet: Re: We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra]   We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra] Icon_minitimeVen 31 Jan - 17:22

La Reine s'abstient de répondre à mes suggestions, se contentant de m'observer d'un air rigoureusement impassible, du moins en apparence car je discerne, dans ses prunelles d'émeraude, un léger éclat. Amusement ? Affection ? Sans doute un peu des deux. Il existe un adage populaire disant que qui ne dit mot consent, mais je connais trop bien Viwien pour commettre l'erreur de penser qu'il s'applique à elle. Non, si elle ne répond rien, c'est soit qu'elle n'a pas encore pris de décision, ce qui serait plus qu'étonnant étant donné le contexte, soit qu'elle a une autre idée en tête. Mais laquelle ? Il est clair qu'elle n'entend pas rester inactive, comme certains anciens le préconisent, et la voie de la prudence que je me suis permis de lui suggérer n'est visiblement pas à son goût. Ce qui signifie que...

"Vous avez déjà envoyé l'armée."

Aucune interrogation dans le ton que j'emploie, c'est un simple constat prononcé avec un discret sourire, teinté d'amusement mais aussi songeur. J'aurais dû me douter qu'elle choisirait cette option, certes plus risquée mais bien plus en adéquation avec son caractère fougueux et déterminé, pour ne pas dire téméraire. En clair, cela signifie que le temps où Canopée se repliait frileusement sur elle-même est échu, que notre peuple va reprendre position dans les événements qui agitent le monde, lui rappeler que les Sindarins ne sont pas à prendre à la légère.

"Je me devais de vous conseiller la prudence, mais... je vous avoue que cela fait longtemps que j'espérais ce moment."

La question qui se pose maintenant, c'est de savoir comment Elusia et Eridania réagiront à cette ferme prise de position. Si ces deux nations ont conclu une alliance ferme et qu'elles ont des intentions de conquête, cela pourrait nous mettre dans une situation périlleuse, mais est-ce envisageable ? J'en doute, d'une part parce que la période n'est pas aussi propice qu'il pourrait le sembler, des rumeurs inquiétantes évoquent une nouvelle épidémie et Eridania doit tenir compte, sur sa frontière ouest, des Cavaliers de Sharna. Bien sûr ces derniers ont été affaiblis par le conflit avec Cimmeria, les tensions sont encore vives et on pourrait supposer qu'ils ne se risqueraient pas dans un conflit avec Eridania. Mais en même temps ces deux pays ont longtemps été alliés, il suffirait d'un changement de dirigeant, ou même de politique, pour que la situation change drastiquement. Dans le cas d'un conflit contre Canopée, Eridania ne pourrait espérer vaincre rapidement et, si puissantes que soient leurs armées, ils seraient contraints de dégarnir dangereusement leurs frontières nord et ouest pour être en mesure de nous menacer véritablement. Non, plus j'y réfléchis moins je crois à la possibilité d'une guerre ouverte, même si elle ne peut totalement être exclue.

Mais, soudain, Viwien interrompt mes cogitations en levant une main, puis en m'indiquant d'un petit signe que nous ne sommes plus seuls. Tous les sens aussitôt en alerte, je hoche sobrement la tête pour lui indiquer que j'ai compris et que je suis prêt au combat si nécessaire. A peine ai-je raffermi ma prise sur ma pique que trois spectres entourés d'un halo verdâtre surgissent et foncent sur nous en hurlant, une vision qui me glace le sang et me fait jurer intérieurement. Viwien me jette un bref coup d'oeil, comme pour s'assurer que je ne détalerai pas comme un lapin, puis se décale de quelques pas de manière à se placer un peu en hauteur, sur un monticule de gravats. Je me borne à lui retourner un regard déterminé et me positionne de manière à pouvoir aisément m'interposer entre elle et les errants s'ils faisaient mine de nous attaquer. Peu importe ce qui nous arrive dessus, spectres, maraudeurs, armée ou même colosse : rien ni personne n'atteindra la Reine sans me passer sur le corps au préalable...

Pourtant, incompréhensiblement, les trois choses ne paraissent même pas nous voir et ne font que nous frôler ! Le coeur battant à tout rompre, ce n'est qu'une seconde plus tard, en les voyant disparaître derrière un amoncellement de décombres, que je réalise que leurs cris n'étaient pas tant belliqueux que terrorisés, et que leur course ressemblait plus à une fuite qu'à une attaque. Un peu perplexe face à cette étrange attitude, j'incline légèrement le visage en guise d'assentiment lorsque Viwien murmure que, quoi que nous fassions, il vaudrait mieux le faire avant la nuit. Pas plus qu'elle je ne suis pressé d'affronter ce que les ténèbres pourraient nous envoyer, elles que l'ont dit bien plus dangereuses que le jour en ces lieux maudits, même si, au fond de moi, je doute un peu que nous en ayons fini avant le crépuscule. Quoi qu'il en soit, il n'est pas question pour moi de discuter les volontés de sa Majesté et, quand elle propose de commencer par découvrir ce qu'était originellement l'amas de ruines où nous nous trouvons, j'opine une nouvelle fois sans émettre le moindre commentaire.

Toujours sur mes gardes, et ne sachant à vrai dire par où commencer, c'est intriguée que je l'observe s'accroupir au sol et poser un main sur les décombres. Une ondulation agite sa flamboyante crinière, étrange car il n'y a pas le moindre souffle de vent et son mouvement n'explique nullement cette agitation, puis... les gravats commencent lentement à s'élever dans les airs ?! De la magie, sans nul doute, qui, à la réflexion, explique aussi sa précédente facétie, lorsqu'elle s'est jetée en bas du rempart. J'ignorais qu'elle possédait un tel pouvoir, mais peu importe pour l'heure. Elle dévoile ainsi peu à peu des éléments dissimulés aux regards depuis des siècles, planches vermoulues, bris de verres ainsi que des sortes de tablettes de pierre. Comme elle ne semble pas vraiment en mesure de diriger les objets en lévitation, je m'approche et m'empare de l'une de ces tablettes pour l'examiner de plus près, en quête d'un indice. L'une de ses faces est recouverte de signes, assez semblables à notre écriture pour que je parvienne, laborieusement, à les déchiffrer :

"Douze... jarres... d'huile, je crois. Sept... sept quoi ? Ah, oui, du sel. Sept pains de sel. Quatorze... quelque chose... de farine. On dirait un inventaire, j'ai l'impression que nous avons trouvé un magasin, ou quelque chose du genre."

Je récupère vivement deux autres tablettes et les examine de même. La première est si usée par le temps que je n'en tire rien, mais la deuxième révèle également une liste de denrées et, plus intéressant, un sceau alambiqué à moitié effacé que je montre à Viwien :

"Cela a un aspect assez officiel, ne trouvez-vous pas, Majesté ? Un peu comme les documents de réception de marchandises que signent vos intendants."

Vu la taille des ruines, le bâtiment me semble un peu vaste pour avoir appartenu à un privé, il m'évoquerait davantage l'un de nos entrepôts royaux, mais peut-être les choses étaient-elles différentes à Taulmaril ? Quoi qu'il en soit ce n'est probablement pas ici que nous trouverons des indices concluants, aussi proposé-je à la Reine en désignant un proche tas de ruines tout aussi vaste que celui que nous examinons :

"Peut-être aurions-nous plus de chance là-bas ? S'il s'agissait de magasins royaux comme je le suppose, cela pourrait être les restes du palais, ou d'une caserne ?"

Ou d'à peu près n'importe quoi d'autre, en réalité, mais comment savoir si ce n'est en le fouillant ? Il y a quelque chose d'un peu déprimant devant l'ampleur de la tâche, la cité était immense et nous pourrions chercher des semaines durant sans rien trouver. Mais d'un autre côté, il suffirait de tomber sur un objet spécifique, un bas relief, une sculpture, pour avoir une chance d'identifier formellement un monument, et donc l'endroit précis où nous nous trouvons. Et puis, de mon point de vue, qu'importe le temps que nous pourrions passer ici ? La Reine veut ce sceptre et c'est tout ce qui compte.



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MessageSujet: Re: We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra]   We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra] Icon_minitimeDim 2 Fév - 11:20

Un discret sourire accroche la commissure des lèvres de la reine alors que son Astar arrive à sa conclusion. Il se réjouit de l'action prochaine de Canopée et Viwien ne peut que comprendre cette réaction. Les Sindarins formaient un peuple fier et au final laisser les autres nations décidés du sort d'Istheria était loin d'être du goût de tous. Beaucoup voyaient, comme Viwien, la chute des oiseaux sur Canopée comme un signe, une alerte. Ils ne pouvaient croire plus longtemps que centrer sur elle-même Canopée pouvait tout à fait se couper du monde et en ignorer les maux qui affectaient le reste d'Istheria. La délicate harmonie qui les liait à la nature clamait tout l'inverse.

Après le passage des errants et la découverte peu fructueuse faite dans les ruines de ce qui semblait donc être un entrepôt, les deux sindarins se dirigèrent vers d'autres collines de gravas. Viwien avait en effet reconnu le sceau sur les tablettes, une couronne à cinq branches sur ce qui devait sans doute être un fond rouge.. à l'époque. L'emblème de Théodoris 1er, dernier roi de Taulmaril.

Difficile de dire s'ils étaient sur la bonne voie. Ils vérifièrent encore plusieurs amas de débris, avec ou sans l'utilisation d'essence divine. Les indices n'étaient pas aisés à trouver mais, à force de patience et de minutie, ils furent finalement capable de se retrouver plus précisément sur la carte de la Reine. A partir de là, trois tours indiquées en périphérie de la ville pouvaient correspondre à la localisation d'un observatoire. La première n'était pas trop éloignée mais s'avéra être une tour de garde, une bonne dizaine d'errants aux halo vert tournaient plus ou moins autour, ils continuaient, indéfiniment, leurs inutiles patrouilles.

Viwien profita du déplacement qu'ils durent faire jusqu'à la prochaine tour pour expliquer à Serënn ce qu'elle savait des âmes errantes. Les vertes étaient simplement piégées, inoffensives, les bleues pouvaient se détacher de leurs routines éternelles si on venait les déranger et attaquer, bien que peu dangereuses elles pouvaient être nombreuses. Puis les rouges, les plus dangereuses, attaquaient à vue. Toutes étaient intangibles sauf à un moment précis, lorsqu'elles armaient leurs coûts.

Lorsqu'ils arrivèrent à la deuxième tour, cinq halos bleues et un rouge, les attendaient au pied d'une petite montagne dont les fondations rondes tenaient encore debout, soutenues en grande partie par le lierre qui avait envahit l'endroit. Les errants ne semblaient pas décidés à bouger et contrairement à eux, les sindarins n'avaient pas toute l'éternité. Cependant..

- Ils étaient des nôtres, n'est-ce pas ?

Ce n'était pas vraiment une question.. La Reine était plus que capable de reconnaître la manufacture des armures portées par les errants en face d'eux. Ceux qu'ils avaient croisé jusque là ne ressemblaient plus à grand chose qu'à des squelettes fantomatiques mais ceux là.. on pouvait encore discerner leurs traits et leurs oreilles pointues. Un profond malaise enserrait le ventre de la reine. Elle n'aurait eu aucun mal à pourfendre d'autres errants mais, l'idée de combattre les siens était contre-nature.. Pourtant, elle avait déjà combattu et tué des sindarins.. biens vivants eux, lors du soulèvement des Lanatae. Elle n'avait guère apprécié et certainement, cela lui avait arraché le coeur. Une blessure qui n'était pas tout à fait refermée.
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MessageSujet: Re: We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra]   We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra] Icon_minitimeJeu 6 Fév - 2:46

Après notre première et peu concluante fouille, nous examinons encore divers monticules, jusqu'à réunir suffisamment d'indices pour être en mesure de nous repérer sur la carte de la Reine avec une relative certitude. Partant de là, l'organisation de la ville déchue se dévoile un peu, assez pour que nous puissions orienter nos recherches sur trois tours qui pourraient correspondre à ce que nous recherchons, situées en bordure de la cité. La première s'avère n'être qu'une simple tour de garde, reconnaissable grâce à quelques restes vermoulus de râteliers d'armes. Crispants à souhait malgré leur apparente absence de dangerosité, plus d'une dizaine d'errants aux halos verdâtres tournique autour de nous, comme attirés inexorablement par la vie qui coule en nous. Tendu comme je le suis, l'envie de les gratifier de quelques insultes de mon cru et de leur proposer d'aller voir à Mavro Limani si nous y sommes me taraude, mais la présence de sa Majesté m'en dissuade aisément et je me borne donc à maugréer intérieurement contre les fâcheux.

Tandis que nous nous dirigeons vers la seconde tour, la Reine entreprend de m'apprendre ce qu'elle sait de ces spectres, explications que j'écoute avec la plus grande attention : ceux aux halos verts seraient inoffensifs, alors que ceux munis d'un halo bleu sont susceptibles d'être agressifs si on les dérange. Bien que peu dangereux isolément, leur nombre pourrait changer notablement la donne et nous mettre en péril, mais le véritable problème vient de ceux à l'aura rouge, qui attaquent à vue. Tous sont immatériels, et donc impossibles à vaincre, en dehors d'un instant précis : celui où ils arment leurs coups. Je retiens de justesse une grimace dépitée à ces mots : attendre que l'adversaire frappe pour essayer de le toucher n'est pas exactement dans mes habitudes... ma pique me confère presque systématiquement l'avantage de l'allonge et je n'hésite jamais à abuser éhontément de cet atout. Enfin, connaître le point faible de ces errants compense sans aucun doute ce désagrément, mais encore faut-il garder la tête froide et agir assez promptement pour les prendre de vitesse.

Quelques instants plus tard, nous parvenons auprès des décombres de la tour, dont on devine encore les fondations arrondies sous un enchevêtrement de lierre. Et ce qui devait arriver arrive : cinq spectres bleutés traînent là, accompagnés d'un sixième, bien plus inquiétant selon ce que vient de m'expliquer Viwien car son halo est indubitablement rouge. Comme nous sommes encore à quelque distance, ils ne paraissent pas vouloir nous tomber dessus tout de suite, mais je ne sais trop si je dois m'en réjouir : nous devons fouiller cet endroit et je doute fort qu'ils restent bien sagement tranquilles pendant ce temps...

"Ils étaient des nôtres, n'est-ce pas ?"

La question de la Reine, autant que la tension que je décèle dans sa voix, me fait plisser les yeux et observer plus attentivement ces errants. A dire vrai je ne m'étais guère soucié de leurs origines jusqu'à cet instant, ne voyant en eux que des ennemis impersonnels datant d'un autre âge, mais force m'est de reconnaître qu'elle a raison : restes d'oreilles en pointe, vestiges d'armures indubitablement Sindarines... oui, ils ont fait partie de notre peuple, jadis, c'est certain. Il ne m'en faut pas davantage pour comprendre la raison de cette crispation que j'ai perçue dans la voix de sa Majesté. Je n'oublierai jamais l'expression de son visage, ni le son étrangement rauque, amer, de sa voix lorsqu'elle m'a ordonné, voilà déjà quelques temps, de traquer et d'anéantir les Lanatae. Et le ton actuel n'est pas différent, pas plus que ne l'est l'air qu'elle arbore lorsque je tourne le visage vers elle.

"Oui...", murmuré-je en réponse, même sa question n'en était pas vraiment une. "Mais..."

Chose que jamais je ne me permettrais si nous n'étions seuls, je pose respectueusement une main légère mais néanmoins ferme sur son avant-bras et ajoute à mi-voix :

"Nous n'allons pas prendre la vie des nôtres, nous allons leur offrir une paix qui leur a trop longtemps été refusée."

S'offusquera-t-elle de mon geste ? Je ne sais. Ce que je sais, c'est que derrière le roc inaltérable qu'elle s'efforce en toutes circonstances d'être, il y a une Sindarine sensible qui ne peut se permettre de montrer la moindre faiblesse, le moindre doute. Se peut-il solitude plus absolue que celle d'un ou d'une monarque ? J'en doute. Peut-être ai-je eu tort, l'avenir le dira, mais comment pourrais-je rester imperturbable, tel un bon petit soldat au garde à vous, alors que je sens le trouble profond qui la ronge ? N'a-t-elle pas le droit, elle aussi, de s'appuyer de temps à autre sur quelqu'un ? De baisser, ne serait-ce qu'un peu, le masque qu'elle s'oblige à porter, sachant qu'une tombe serait bien plus bavarde que moi en ce qui la concerne et que je donnerais ma vie sans la moindre hésitation pour elle ? Retirant ma dextre téméraire, je laisse un léger sourire ourler mes lèvres et ajoute doucement :

"Souvenez-vous, ma Reine : vous ne serez jamais seule face à l’abîme."

Je reporte le regard vers les spectres et examine les lieux avec soin afin d'établir une stratégie qui nous permettra de libérer les âmes damnées. Je préférerais que la Reine ne prenne aucun risque et me laisse le soin de régler le problème, mais... autant essayer d'empêcher un fleuve de couler vers la mer. Et puis, si je suis encore en vie c'est autant parce que j'ai bien été formé que parce que je connais mes limites. Je pourrais probablement éliminer un ou deux errants, trois si la chance est de mon côté, mais certainement pas cinq. Après un bref instant d'intense réflexion, je reprends :

"Si nous parvenons à les contenir près de la tour, je pourrai tenter d'utiliser le lierre pour entraver leurs attaques, un peu comme avec des fouets, ou des lassos. Et peut-être que si nous approchions par le côté où se trouve le rouge, les bleus les plus éloignés n'interviendraient pas tout de suite ?"

Pieux espoir que celui-là, mais l'idée de combattre six adversaires à la fois ne m'enchante pas, surtout avec la vie de la Reine dans la balance. Quoi qu'elle décide, je suis prêt à déployer ma magie et tout mon art du combat avec, pour priorité absolue, sa protection. Quitte à l'agacer prodigieusement avec mon côté mère poule...


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MessageSujet: Re: We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra]   We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra] Icon_minitimeDim 9 Fév - 19:32

La confirmation du sindarin n'était pas une surprise, pourtant, la Reine aurait aimé que ses yeux, pour une fois, la trompent. Elle n'avait jamais détourner son regard de la vérité. Elle ne le ferait pas plus aujourd'hui qu'hier. Son devoir, sans faillir, elle l'accomplirait même si cela devait déchirer son âme en deux. S'ils étaient sindarins, c'était d'autant plus à elle qu'il convenait d'intervenir.

Une main se pose sur son avant-bras alors qu'elle s'enfermait dans un couloir à une seule issue. "Nous n'allons pas prendre la vie des nôtres, nous allons leur offrir une paix qui leur a trop longtemps été refusée." Le regard de la Reine passe de la main posée sur son bras au visage du sindarin, finalement, elle acquiesce. Il avait en tout point raison. Ils ne pourraient leur ôter la vie, cela avait déjà été fait, il y a de cela près de mille ans. Tout ce qu'ils pouvaient faire c'était permettre à leur âme de quitter cet endroit, une bonne fois pour toute.

"Souvenez-vous, ma Reine : vous ne serez jamais seule face à l’abîme."

Il sourit en retirant sa main de la peau de la sindarine qui se surprend à lui rendre son sourire. Elle n'avait aucun doute sur la sincérité ni de ses mots ni de ses intentions. C'était une promesse qu'ils avaient échangé il y a de cela plusieurs saisons, qui les liait sans doute depuis plus longtemps encore.

Elle l'observe encore un instant alors qu'il tourne son attention vers ce qui deviendrait désormais leurs cibles. Il y avait de la fierté dans les sentiments qui gonflaient sa poitrine, de la reconnaissance aussi. Nul monarque ne saurait régner seul. Qu'importe le pouvoir que le titre peut conférer, au final, c'étaient leurs liens avec ceux qui croyaient en eux, qui définissaient la réussite de leur règne.

L'imitant alors qu'il élaborait quelques traits d'un plan d'attaque, la Reine reporta son attention sur les errants. Un instant ses paupières se fermèrent. Peut-être rassemblait-elle ses forces. Peut-être visualisait-elle la suite des évènements. Elle aurait aimé avoir l'habilité de voir dans le futur mais pour cette fois comme pour toutes les autres, elle devrait, en partie, s'appuyer sur son instinct. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, nul doute ne l'habitait plus.

- Je ne crois pas qu'ils soient solidaires. S'ils peuvent se voir je ne crois pas qu'ils s'inquiètent les uns des autres. Le rouge nous attaquera à vue, si nous ne perturbons pas les bleus, ils ne devraient pas s'émouvoir du déplacement du rouge.

S'ils avaient été solidaires, voilà bien longtemps qu'ils auraient constitué un bien plus gros problème. Ils ne pouvaient guère s'organiser, ils ne communiquaient pas entre eux. Si certains étaient visiblement bloquer dans une même boucle infernale, comme l'étaient les premiers verts qu'ils avaient rencontré, fuyant dans le même sens, il était probable qu'ils ne soient pas vraiment conscients d'être plusieurs. Chacun allait là où son traumatisme le poussait. Les bleus qui faisaient visiblement la garde de l'endroit pouvaient tout aussi bien n'avoir aucune conscience du rouge qui gardait aussi la tour en ruine.

- C'est la théorie.

La sindarine se redresse, ses mains réunissent ses cheveux en une seule queue de cheval par un lien de cuir, signe qu'elle allait prendre les devants.

- Je m'occupe d'attirer le rouge. Tu prends en charge les bleus s'ils bougent.

La répartition n'était pas irréfléchie. La sindarine connaissait les talents de son Astar, ses habiletés, sa magie ainsi que son arme de prédilection lui permettait de gérer plusieurs ennemis à la fois, en les entravant ou en les tenant à distance. Quant à elle.. elle restait imbattue depuis près de deux siècles en combat singulier.

Avant de dépasser le coin de la rue suivante et de se placer dans l'angle de vue de sa cible, elle se tourna une dernière fois vers le Sindarin, son regard se fit plus impérieux alors qu'il se fixait avec intensité dans celui de l'Astar.

- Pas d'imprudence.

Ni pour lui. Ni pour elle. Elle ne tolèrerait pas un manque de professionnalisme et ne comptait certes pas lui en faire le reproche. Il était loyal et le lien qu'il partageait était sans aucun doute singulier mais il était aussi un soldat et l'ordre avait été donné. Si sa vie était en danger il devrait se retirer. Ils n'étaient pas ici pour jouer les héros. Si l'artefact leur était inaccessible, il le serait pour tous les autres, au moins le temps qu'ils reviennent plus préparé, si c'était nécessaire.

Pour le moment, la silhouette de la reine disparaissait au détour de la rue qui donnait du côté du halo rouge. Elle s'avance sans hésitation. Le bruit mat de ses bottes de cuir sur les pavés n'attire pas l'attention de sa cible. Ce n'est qu'à mi-distance qu'il finit par repérer la flamme de sa chevelure pourtant domptée. Le corps décharné se tourne vers la sindarine qui lève tranquillement ses mains pour les croiser derrière sa nuque alors que l'errant se met à courir dans sa direction, épée au clair.

La Reine vérifie sa théorie. Les bleus n'ont guère bougé plus qu'avant alors que le rouge se rue sur elle. Elle s'arrête. Dans une lenteur mesurée, elle tire de son dos, les épées jumelles qui ont fait un temps sa renommée, avant qu'elle ne devienne reine. On avait peut-être alors oublié qu'elle était et restait; Gil-galad.

L'errant arrive sur elle, il lève une épée à deux mains avec bien plus de rapidité et d'aisance qu'on ne pourrait s'y attendre avant de l'abattre avec force sur la silhouette féminine. Un éclat d'argent passe devant le visage de la Reine. L'acier rencontre l'acier. Ses lames croisées devant elle ont intercepté la lourde attaque alors que tout son corps encaissait la force phénoménale de l'être décharné. Elle voulait savoir de quoi étaient fait ces errants si redoutables avant d'impliquer les siens. Elle devait donc avoir un aperçu de leur puissance, de leur vélocité aussi. Son ombre se substitut à elle alors qu'elle se dégage du rapport de force avec agilité, au lieu de s'écarter, elle se rapproche, se plie d'une attaque fulgurante sur le flanc de la créature. Les lames tracent un sillon d'argent mais, nul éclaboussure vermeille ne les teintent alors qu'elles passent, sans résistance, à travers l'âme vengeresse.

Elle avait donc laissé s'écouler une seconde de trop, entre le coup de l'Errant et sa contre-attaque. Ce dernier ne lui laisse pas le temps de se repositionner, son épée marque une courbe ascendante destinée à la trancher en deux. La sindarine se dégage de justesse, elle ne devait sans doute qu'à ses sens développés d'avoir éviter une sérieuse balafre. La Reine commençait à comprendre l'ampleur de la tâche dans laquelle s'était lancé Elusia et les bien braves mais peu expérimentés Yorkas. Alors qu'elle évitait une autre attaque, portée avec une vitesse peu commune, la lame du Rouge vint rencontrer un monticule de gravas qu'il pulvérisa littéralement. Les éclats et le bruit de la destruction retentit nettement. Du coin de l'oeil, Viwien perçu un déplacement et une couleur en mouvement : du bleu.
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MessageSujet: Re: We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra]   We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra] Icon_minitimeVen 14 Fév - 13:45

Le regard de la reine s'abaisse sur cette main que j'ai osé poser sur elle, puis revient à mon visage, comme pour tenter de percer à jour les intentions ayant motivé ce geste impromptu. Je ne me dérobe pas à cet examen, ni même ne cille sous le poids de ses prunelles : il n'y a rien d'autre à voir, dans mes yeux, que du respect et une inflexible résolution. Celle d'honorer mon serment, de veiller sur elle quoi qu'il advienne et de la soutenir de toutes mes forces, même s'il me fallait pour cela défier Kron en personne. Finalement, elle acquiesce et, alors que je retire ma main en lui réaffirmant mon immuable loyauté, répond instinctivement à mon sourire.

Nous examinons ensuite la situation et, après que j'aie suggéré une approche, Viwien émet des doutes quant au fait que les errants soient solidaires. Elle ne croit pas qu'ils s'inquiètent les uns des autres, même s'ils peuvent se voir ; et si le rouge nous attaquera certainement à vue, il lui semble peu probable, en théorie du moins, que les bleus réagissent si nous nous gardons de les déranger. Sa Majesté noue alors sa flamboyante crinière, signe qu'elle s'apprête à mener la danse sans doute, en annonçant qu'elle va attirer le rouge et qu'il m'incombera de me charger des bleus s'ils font mine de bouger. Quelques pas plus loin, un instant avant que nous nous exposions à la vue des errants, la reine darde un regard intense autant qu'impérieux dans le mien et ajoute :

"Pas d'imprudence.

A cela il n'existe qu'une réponse possible, en ce qui me concerne, réponse qui fuse sans la moindre bribe d'hésitation:

"J'entends et j'obéis, Majesté."

Certains s'imagineraient peut-être qu'il s'agit de soumission, mais ce serait une erreur. On peut apprivoiser un félin, mais jamais on ne le soumet. Ce qui motive cette réponse dépourvue du moindre doute, c'est le respect et la confiance, ni plus ni moins. Sa décision ne doit rien au hasard, je la sais bien meilleure combattante que moi, tout comme elle sait que je suis plus apte à retenir plusieurs adversaires grâce à ma magie et à l'allonge de mon arme. Et, au-delà des considérations purement stratégiques, je perçois l'intention qui sous-tend ses derniers mots : ce sceptre que nous cherchons ne vaudra jamais que nous lui sacrifions nos vies. D'autres qu'elle se soucieraient peu que quelques-uns de leurs soldats périssent, si cela pouvait leur permettre d'obtenir ce qu'ils veulent. Mais pas Viwien.

Sans plus tergiverser, elle se dirige fermement vers le spectre rougeoyant et je lui emboîte aussitôt le pas, assez proche d'elle pour être en mesure d'intervenir et de l'épauler si nécessaire, assez loin pour qu'elle ait toute latitude de manier ses redoutables lames sans devoir redouter de m'atteindre par inadvertance. Nous avançons ainsi jusqu'à mi-distance sans que les errants ne paraissent nous repérer puis, soudainement, celui au halo rouge se tourne vers nous et charge la reine en brandissant sa lourde épée à deux mains ! Mon instinct me pousse à m'interposer aussitôt, mais j'ai reçu un ordre clair et je n'ai pas la moindre intention de le transgresser, du moins pas tant que la vie de sa Majesté ne sera pas véritablement menacée. Vigilant à l'extrême, je vois du coin de l'oeil la reine s'immobiliser et dégainer ses armes, bien que mon regard soit pour l'heure rivé à ceux dont je suis chargé de m'occuper : les spectres aux halos bleus. Ils ne font pas mine de bouger alors que le rouge attaque puissamment Viwien avec une célérité assez inquiétante pour que mon coeur manque un battement. Mais la reine n'a rien d'une débutante et ses lames entrecroisées bloquent l'assaut sans faillir, à mon plus grand soulagement.

La riposte ne se fait pas attendre et la reine se dérobe agilement pour frapper la créature au flanc. Je grimace en réalisant que cette réplique, pourtant foudroyante, n'affecte nullement le spectre, déjà redevenu immatériel. Le moment où ils sont vulnérables est bref, fichtrement plus bref que je ne l'aurais souhaité... et l'adversaire de la reine bien trop rapide pour ma tranquillité d'esprit car déjà sa pesante lame revient en une courbe ascendante pour la fendre en deux ! Un tel coup m'aurait très probablement atteint, mais Viwien parvient je ne sais trop comment à l'esquiver et la lourde épée ne fait que percuter un monticule de gravats avec une violence telle que l'amas s'en trouve bruyamment pulvérisé. De quoi se demander si entamer ce combat était vraiment une bonne idée... mais l'heure n'est plus aux questions car, attirés par le bruit -ou les mouvements, je ne sais trop- deux des errants aux halos bleutés fondent à leur tour sur nous !

Je bondis aussitôt à leur rencontre, de façon à me trouver entre eux et la reine, en lâchant un laconique "A moi" pour que Viwien sache qu'elle n'a nul besoin de s'en préoccuper. Enfin... je l'espère, parce que s'ils sont aussi redoutables que le rouge, ça va être ma fête...

Bien que je sache pertinemment que mes coups ne les atteindront pas tant qu'ils ne seront pas devenus matériels, ce qui n'arrivera que lorsqu'ils tenteront de me frapper, j'entame la danse en pointant vivement ma pique en direction du visage du premier qui arrive à ma portée. N'importe quel combattant fait de chair et d'os se verrait obligé d'interrompre sa charge sous peine de se prendre la dangereuse pointe en pleine face, mais le spectre ne prête pas la moindre attention à mon attaque et poursuit sa course comme si de rien n'était. Autant dire que mes espoirs de les garder à bonne distance s'écroulent dans la foulée : mon allonge supérieure ne me servira à rien dans ce combat et, pire, elle me desservira, une pique n'étant clairement pas l'arme idéale dans un corps à corps.

Alors que j'esquive nerveusement le sabre de mon premier assaillant d'un pas de côté, une idée me vient, saugrenue au premier abord, mais... ces choses deviennent matérielles au moment où elles frappent, pas vrai ? Et tant qu'elles ne le sont pas, elles ne se soucient visiblement pas des attaques qui les visent, puisqu'elles ne font que les traverser sans dommage à l'instar d'un banc de brume. Un sourire féroce ourle mes lèvres : ma pique va peut-être s'avérer plus utile que je ne le pensais, finalement... ces spectres ont une faiblesse majeure, un peu comme un combattant beaucoup trop sûr de lui...

Lorsque le deuxième errant parvient lui aussi à portée de ma pique, je réitère ma frappe préventive, sauf que... je ne retire pas mon arme immédiatement. Au contraire, je maintiens rigoureusement ma position et, surtout, ma pique plantée dans son corps immatériel tandis qu'il se rue à l'attaque. Cela a quelque chose de terrifiant bien sûr, rester quasiment immobile alors qu'une lame s'apprête à vous fendre le crâne est totalement contre nature, mais... à l'instant où la créature fantomatique arme son coup et devient matière, une expression d'intense surprise naît sur son visage et il se fige soudain. Son regard s'abaisse brièvement sur le frêne constituant le manche de ma pique, frêne qui traverse sa poitrine, désormais vulnérable, de part en part...

Pour autant, l'affaire est loin d'être gagnée, les trois errants bleutés restants se mettent à leur tour en branle et le premier qui m'a assailli est déjà en train de revenir à la charge, me forçant à reculer précipitamment. Quoique visiblement bien moins dangereux que le rouge, il n'en reste pas moins que contenir quatre de ces âmes perdues s'annonce délicat. Ma stratégie est efficace, mais elle implique que je monopolise ma pique contre un unique adversaire durant quelques instants, instants que les autres pourront aisément mettre à profit pour m'atteindre si je commets la moindre erreur d'appréciation.









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MessageSujet: Re: We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra]   We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra] Icon_minitimeMer 18 Mar - 14:57

Voilà bien longtemps que Viwien n'avait pas dégainé ses armes dans le but de tuer. Même si, dans le cas actuel, la mortalité de sa cible était toute relative. La vélocité de son adversaire était inattendue mais, comparé aux maîtres d'arme de l'armée de la cité forestière.. il n'était qu'un apprenti. Non, ce n'était pas sa rapidité le souci. Ni même vraiment la force incompréhensible de ses coups. Et si sa dématérialisation était agaçante, seule, elle ne serait pas un si gros problème. Le souci se trouvait bien là, aucun de ces trois éléments, séparé, ne serait un problème. Ils se trouvaient ici combinés et c'était là l'alliance de trois caractéristiques bien ardues à contrer. En duel tout au moins.

Le regard d'un vert profond de la reine analysait son adversaire. Elle esquivait, calculait, commençait peu à peu, à anticiper. Certes il était rapide, fort et bénéficiait d'une dématérialisation à son avantage mais, il n'avait rien appris. L'âme errante se battait comme elle l'aurait fait, près de mille ans plus tôt. Incapable d'apprendre de nouvelle façon de se battre, elle restait bloquée dans des combinaisons datées de coups et parades. Si cela pouvait être déstabilisant et ressembler peut-être même à des combinaisons inédites, pour les plus mortels, Elusiens et Eridaniens n'avaient que peu de connaissance sur les anciennes techniques de combat, ce n'était pas le cas des sindarins.

Viwien reconnaissait les mouvements du décharné, elle savait désormais, comment le vaincre. Un pas de côté, la lourde lame siffle à son oreille pointue. Un éclat d'argent. Puis un second. Un long soupire enfin. Celui de la reine. Ses paupières se ferment un bref instant alors que la vie quitte, définitivement, le corps qui s'affaisse sans bruit. Il ne reste du halo rouge, qu'un tas de vieux tissus déchirés et une lame émoussée.

La sindarine adresse une silencieuse prière à Kron alors que son corps se tourne vers le combat qui continue à quelques mètres de là. Elle analyse à nouveau la situation, constate que son acolyte arrive à gérer son infériorité numérique. Rien d’étonnant, naturellement. La sindarine ne se permettra pas un sourire, elle profite de l'attention focalisée des spectres pour s'approcher sans se faire remarquer. Ses lames s'interposent face à l'attaque d'un des errants, donnant un instant de répit au sindarin déjà fort occupé avec les deux autres. La reine se déplace, se rapproche du dos de son comparse.

- Les enseignements d'Arendir leurs sont inconnus.

Arendir était un des maîtres d'arme que comptait Canopée et si la reine le citait lui en particulier c'est parce qu'il était connu pour être l'inventeur de toutes nouvelles techniques de combat. Ces deux derniers siècles.

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MessageSujet: Re: We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra]   We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra] Icon_minitimeVen 3 Avr - 18:01

Tenir à distance quatre combattants vivants est une chose, faire de même avec des spectres immatériels en est une toute autre, comme je ne tarde pas à le réaliser. Bien qu'ils semblent incapables de véritablement se coordonner, ce qui rendrait vite ma position intenable, leurs assauts incessants m'obligent à déployer des trésors d'agilité, fort heureusement soutenue par ma magie, pour esquiver leurs coups. Une tâche rendue plus ardue encore par un impératif : leur interdire le passage vers Viwien. En aucun cas ils ne doivent être en mesure de l'inquiéter, elle a sans doute bien assez de son redoutable adversaire sans y rajouter un ou deux de ceux-là.

La pointe de ma pique fuse une énième fois alors que l'un des errants arme sa frappe, mais j'ai mal estimé l'instant, si bref, durant lequel il devient matériel. Je me décale souplement d'un pas pour esquiver l'attaque de l'un de ses comparses, ramène mon arme à moi pour la relancer en direction de son visage et le contraindre à reculer, ne serait-ce qu'un peu. Il doit leur rester quelques instincts de leurs vies passées, semble-t-il, car, bien que mon attaque ne puisse lui causer le moindre dommage, il l'évite d'un pas en arrière et me redonne ainsi un peu de marge de manœuvre. L'assaut d'un troisième spectre, sur ma gauche, me prend malheureusement à contre-pied et je jure sourdement en sentant sa lame m'entailler le bras. Rien de bien grave, à priori, mais la gêne occasionnée pourrait suffire à me jouer un sale tour si je n'y prends pas garde. Quoi qu'il en soit je n'ai guère le temps de me préoccuper davantage de cette plaie, déjà les autres errants reviennent à la charge, comme si l'odeur du sang ruisselant sur mon bras les poussait à redoubler d'ardeur !

Focalisés sur moi, ils ne prennent pas garde aux longues tiges de lierre qui se déploient vivement derrière eux sous l'effet de mon pouvoir de contrôle de la nature. Elles s'enroulent comme des fouets autour de la gorge de l'un des errants, pile au moment où il devient matière cette fois, et le tirent assez brutalement en arrière pour que j'entende ses vertèbres craquer. Je dévie le coup d'estoc agressif du deuxième au moyen de ma pique, puis la fais vivement pivoter de manière à ce que son autre extrémité vienne durement percuter la mâchoire du troisième à l'instant où il lève son épée pour l'abattre sur moi. L'impact est rude, assez pour le projeter en arrière de plusieurs pas et lui faire cracher quelques dents. Sentent-ils encore la douleur ? Je l'ignore, et je n'ai pas vraiment le loisir d'observer plus avant l'effet produit par ma frappe sur l'ancien Sindarin, le premier des assaillants revenant furieusement à la charge. Ayant provisoirement dégagé l'espace direct m'environnant, j'ai cette fois la possibilité de passer à l'offensive et le fer acéré de ma pique trouve sans faillir la gorge du spectre à la seconde où il s'apprête à frapper, le faisant disparaître dans une étrange gerbe de ce qui ressemble à des perles lumineuses.

Quelques instants plus tard, alors que je contiens péniblement les adversaires restants, Viwien surgit à mes côtés, me faisant éprouver un bref instant d'effroi avant que le flamboiement aisément reconnaissable de sa chevelure ne me révèle qu'il s'agit d'elle. Ses redoutables lames entrent en action, parant fort à propos un coup qui m'était destiné et m'offrant ainsi un bref instant de répit plus que bienvenu. Se rapprochant de mon dos pour couvrir mes arrières elle me fait remarquer, à peu près aussi tranquillement que si nous bavardions paisiblement au sein de Canopée, que les errants ne connaissent pas les enseignements d'Arendir, maître d'arme réputé de notre peuple. Je lui jette un bref regard soutenu d'une petite moue quelque peu ennuyée et lui rétorque avec une légère ironie :

"C'est une chance, ils se seraient débarrassés de moi sans grand mal..."

J'ai étudié ses enseignements, comme tout soldat Sindarin qui se respecte, mais je n'ai rien d'un brillant épéiste et je suis loin de maîtriser parfaitement les bottes complexes imaginées par le talentueux maître d'armes. Lui et ses pareils font la plupart du temps peu de cas de l'arme que je manie, la pique étant loin d'avoir l'aura de noblesse du sabre ou de l'épée. Parlez-leur d'une bonne phalange de piquiers et ils conviendront qu'il n'y a pas mieux pour arrêter une charge de cavalerie, mais affirmez-leur qu'une pique peut parfaitement servir dans un combat singulier - en dehors de la chasse au sanglier s'entend - et vous récolterez au mieux un sourire condescendant. C'est pourtant une arme redoutable mais, en étant mauvaise langue, un peu encombrante pour parader à la cour...

Quoi qu'il en soit, les trois errants aux halos bleutés restants sont bien incapables de résister à nos forces conjointes et, moins de deux minutes après l'arrivée de Viwien, le combat s'achève dans une nouvelle explosion de ces surprenantes gouttelettes lumineuses. Je pousse un discret soupir de soulagement puis, sans me soucier de la blessure reçue, examine rapidement la Reine des pieds à la tête en lui demandant avec un soupçon d'inquiétude :

"Tout va bien ? Vous n'avez rien ?"

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MessageSujet: Re: We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra]   We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra] Icon_minitimeSam 16 Mai - 16:24

Si le sindarin avait encore assez de ressource pour faire de l'humour, il était dès lors loin d'avoir juste dans ces propos. La reine ne sourit cependant pas à ce trait d'humour, s'il n'a guère le temps de s'y attarder elle a bien remarqué la blessure au bras de l'Astar. Ils terminent le combat sans trop de mal, rien ne pourrait résister à deux sindarins entrainés.. sans doute. Viwien observe les sphères lumineuses quitter les anciennes dépouilles. Une âme ? Ou de l'essence divine reprenant sa forme originelle. Les deux n'étaient sans pas dissociables. Ramenant sa main en un poing devant son menton, la sindarine adresse une nouvelle prière à Kron, qu'il accueil convenablement ses anciens guerriers restés trop longtemps dans leur propre purgatoire.

Quant à son compagnon bien vivant, elle adresse un regard sévère.

- Tu n'es guère en position de me chaperonner.

Elle lui fait enfin signe d'approcher, tirant de l'intérieur de sa tenue un mince rouleau de bandages. Viwien savait qu'en venant ici, ils auraient très certainement des ennuis de ce genre. Elle n'était certainement pas assez bien équipé pour la dangerosité du site mais, elle avait tout de même de quoi s'occuper des soins de première nécessité. La reine n'avait aucune magie pour cela et se reposait sur des connaissances bien plus scientifiques pour régler ce genre de problème. Cela pouvait aussi économiser la précieuse essence divine, dont ils auraient peut-être encore bien besoin dans les minutes à venir.. D'autant plus s'ils ne quittaient pas la ville avant la nuit.

- Ne trainons pas davantage.

Avaient-ils vraiment "trainer" ? La reine n'était pas très élogieuse pour leur petit exploit guerrier, son front était soucieux. Elle entrait avec précaution dans la tour en partie effondrée au-dessus du deuxième étage. Si ce qu'ils cherchaient devaient se trouver là-haut.. ils devraient chercher dans les gravas pendant des jours.. Sans surprise, l'intérieur était poussiéreux, sans doute en grande partie à cause de livres parties en poussière. La Reine eut une pensée pour les érudits de Palantil, ils se damneraient sans doute de voir tout ce savoir perdu.

- Si tu repères un livre encore en état, essayons de le ramener à Palantil, il y a peu de chance que les bibliothécaires viennent jusqu'ici les récupérer.

Le savoir avait sans doute un prix, celui du danger qu'il faisait encourir à ceux qui le cherchait. C'est en cherchant parmi les morceaux éparses de papier qui se désintégraient entre ses doigts que la sindarine finit par repérer un symbole gravé dans la pierre derrière une étagère. Elle chassa la poussière qui s'était agglutinée dans les sillons inégaux. Après quelques secondes à observer l'étrange dessin, elle interpella Serënn.

- Je crois avoir trouvé nos étoiles..

L'homme dont Serënn tirait certaines connaissances sur le sceptre qu'ils cherchaient avait parlé de "suivre les étoiles" et, gravé dans le mur, la reine reconnaissait à présent la constellation de Soulen. Composée de six étoiles reliées, elle symbolisait la boucle d'un flot infini, symbole du dieu des océans. Les deux sindarins se mettant à époussetés les murs, ils trouveraient sans doute d'autres constellations et peut-être bien un passage. Si tout cela ne faisait pas simplement partie de la décoration habituelle d'une tour dédiée à l'astronomie..
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MessageSujet: Re: We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra]   We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra] Icon_minitimeDim 14 Juin - 17:52

La reine ne semble guère amusée par mon trait d'humour et, après une brève prière, me toise sévèrement en déclarant que je ne suis pas vraiment en position de la chaperonner compte tenu de ma blessure. Pas ébranlé le moins du monde par cette réprimande, je lui retourne un sourire aussi serein qu'entendu : je suis un Ashtar, serais-je à l'article de la mort que je m'inquiéterais encore pour elle...

Je ne tergiverse pas lorsqu'elle me fait signe d'approcher en sortant un bandage de sa tenue, bien que ma magie puisse aisément soigner l'estafilade subie elle n'est pas inépuisable et les dieux seuls savent combien de temps nous allons encore devoir demeurer dans la cité déchue. A peine le pansement achevé la reine, visiblement toujours d'humeur rébarbative, ajoute sèchement :

"Ne traînons pas davantage."

J'opine d'un simple hochement de tête, la vue de son front plissé m'indiquant qu'elle est soucieuse et donc peu encline aux bavardages inutiles. Est-ce le fait d'avoir dû user de ses lames contre d'anciens Sindarins qui la tarabuste ainsi ? L'idée que nos soldats vont devoir affronter ces redoutables adversaires que sont les Errants, ou l'approche inéluctable de la nuit, bien plus dangereuse que le jour à en croire les récits ? Je ne sais trop, peut-être une combinaison de tout cela, mais je sais déceler quand il est préférable que je me taise et c'est sans un mot que je la suis à l'intérieur des restes de l'édifice.

Si les deux premiers étages semblent avoir été épargnés par les ravages de la guerre, ils ont subi ceux du temps. Une épaisse et volatile couche de poussière recouvre tout, parsemée de fragments de parchemin qui se délitent entre nos doigts dès que nous les touchons. Combien d'antiques savoirs ont-ils été perdus ici, combien de connaissances disparues à cause de la folie des vivants ? Trop, sans doute. Je hausse un sourcil légèrement perplexe lorsque la reine manifeste son désir de ramener d'éventuels livres intacts à Palanthil, nos érudits risquant peu de s'aventurer en ces lieux. Mes prunelles parcourent lentement la pièce jonchée de débris. Des livres intacts ? S'il en existe encore dans ces ruines, ce n'est pas dans cette salle que nous les trouverons, même le bois des antiques étagères menace de se désintégrer au moindre frôlement. Mais la reine a des yeux pour voir, aussi lui réponds-je simplement à mi-voix :

"A vos ordres, Majesté."

Je farfouille ensuite durant quelques minutes dans les décombres, sans grande conviction tant il semble évident que nous ne trouverons rien ici. Pourtant, soudain, Viwien m'interpelle, le regard rivé sur un mur qu'elle vient de dépoussiérer, en déclarant avoir trouvé les étoiles évoquées un peu plus tôt. Et de fait, la constellation de Soulen est gravée dans la pierre, tout comme d'autres que nous découvrons peu à peu en époussetant les antiques moellons. Pour autant, aucune ne me semble indiquer une quelconque voie, mes doigts ne perçoivent aucun mécanisme dissimulé dans ces représentations qui semblent n'avoir été que de simple décorations d'un lieu possiblement voué à l'astronomie. La vanité de nos efforts, conjuguée à l'atmosphère délétère des lieux, aurait de quoi démoraliser le plus assidu chercheur de trésors. Mais la présence de la reine m'interdit de renoncer, aussi je me secoue mentalement et me remets à cogiter en observant les gravures et en cherchant s'il n'y en a pas d'autres.

Mais il n'y a rien. Rien que de la poussière et des décombres. Je me prends à songer que nous n'avons pas assez d'informations, d'indices, mais où en trouver ? La reine a parlé d'une crypte, mais il n'y a aucune trace d'un souterrain, pas la moindre dalle se distinguant de la multitude qui couvre le sol. Quand à l'étage supérieur, directement exposé aux éléments et accessible uniquement par un étroit escalier sur le point de s'effondrer, il ne fournit pas davantage de piste. Revenant vers Viwien, je m'apprête à lui suggérer d'aller chercher ailleurs, rien ne nous garantissant que nous sommes au bon endroit, lorsque je repère une petite ouverture rectangulaire dans l'un des murs, à peu près à hauteur d'homme. Elle n'a rien de remarquable, en soi, mais elle me rappelle que les astrologues utilisent parfois ce genre d'ouverture pour déterminer de manière précise un moment de l'année, comme celui des semailles par exemple. Je ne vois que le dais grisâtre des nuages qui planent sur la cité, pour l'instant, mais qu'en serait-il si le ciel était dégagé ? L'idée d'attendre un temps indéfini que les nuages s'en aillent ne me tente pas vraiment, mais cela me donne une idée que je tourne et retourne longuement dans mon esprit avant de la soumettre pensivement à ma souveraine en lui désignant l'ouverture repérée :

"Je me demande si nous n'interprétons pas de façon erronée cette histoire d'étoiles. Nous cherchons des représentations, mais peut-être que ce sont les vraies étoiles qui indiquent la voie, ou un rai de lune, ou de soleil, passant par une ouverture comme celle-ci qui éclairerait un symbole précis. Vous avez parlé d'une crypte, mais je ne vois rien de tel ici, pas la moindre trace d'un passage. Et puis, son entrée pourrait aussi bien se trouver enfouie sous un amas de gravats. Mais s'il reste une ouverture, même aussi petite que celle-là, des chauves-souris pourraient s'y être réfugiées. Nous pourrions essayer de repérer d'où elles sortent au coucher du soleil, si tant est qu'il y en ait dans le coin."

Bien sûr ce ne sont là que des idées un peu saugrenues, des hypothèses qui pourraient s'avérer aussi inutiles que nos recherches jusqu'à présent. Mais ce n'est somme toute pas plus hasardeux que de fouiller amas de ruines après amas de ruines en quête d'un indice que nous ne sommes même pas sûrs de reconnaître si nous l'avions sous les yeux.
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MessageSujet: Re: We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra]   We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra] Icon_minitimeLun 24 Aoû - 17:15

Que les étoiles guident vos pas, vous qui vous égarez dans la nuit sans autre flambeau. Un instant, la reine porte son regard sur cette mince ouverture donnant sur le ciel gris de Taulmaril. Si l'Astar voyait juste, ils allaient avoir quelques problèmes.

- Le ciel peut sembler immuable, il ne l'est pas. La voute étoilée qui brillait au-dessus de Taulmaril il y a plus de cinq cent ans, n'était sans doute pas tout à fait le même que celle qui nous surplombe aujourd'hui.

Dans tous les cas, ils étaient bloqués. Aucun passage secret ne se dévoilait et le jour, s'il était gris, était encore bien trop présent pour qu'ils puissent percevoir quelque étoile que ce soit. Ce n'était pas sans raison que tous les explorateurs venus à Taulmaril en quête du sceptre, soient revenus les mains vides.. quand ils avaient la chance de revenir. Sans autre piste a explorer, la reine acquiesça finalement, résignée mais pas défaite.

- Sécurisons cet endroit pour nous y reposer avant la tombée de la nuit.

Viwien aurait préféré quitter l'endroit avant que les soleils ne les quitte mais ils n'avaient guère le choix. Se reposer était donc un choix tactique, la nuit qui s'annonçait serait sans doute longue. Ils s’attelèrent donc à s'assurer que l'édifice tiendrait encore quelques heures et que les ouvertures étaient correctement obstruées pour éviter les visites impromptues. Ils repéraient différents moyens de s'extraire de la tour en cas d'urgence et aménagèrent des lits de fortunes en hauteur, de là, ils pouvaient voir le ciel par de petites ouvertures. Les lieux préparés, Viwien enjoignait Serënn à se reposer, elle prendrait le premier tour de garde. Le sindarin était légèrement blessé et la reine espérait qu'il puisse correctement récupéré avant qu'ils ne s'aventurent dans les profondeurs de la cité.

Il n'était pas évident pour tout le monde de se laisser glisser dans le sommeil en plein milieu de la journée. Dormir sur commande, c'était sans doute une des capacités les plus précieuses d'un bon soldat. Savoir économiser ses forces et s'accorder du repos quand cela est possible afin de ne pas manquer ni de force, ni de vigilance en plein combat. Serënn était un Astar accomplit, son souffle se fit calme et régulier dès qu'il rejoignit sa couche improvisée. Viwien craignait de ne pas être aussi douée à cette tâche, elle qui peinait à trouver de véritable repos depuis plusieurs mois déjà. Sa vie de château.. elle l'aurait bien échangé pour quelques aventures éreintantes loin des responsabilités qui venaient avec la couronne.

C'était peut-être ce qu'elle venait chercher ici, en plus d'un artefact issu de son peuple. Elle sourit pour elle même en levant les yeux sur le ciel blafard.


Dernière édition par Viwien le Lun 2 Nov - 16:41, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra]   We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra] Icon_minitimeLun 2 Nov - 16:40

Pendant que Serënn se reposait, Viwien observait les alentours en cherchant de nouveaux indices. Se pouvait-il que la réponse soit à leur portée mais, effacée par le temps et les ravages de la guerre ? Suivre les étoiles.. Semblait une tâche bien complexe dans cette cité. Les indices semblaient mener à un observatoire mais, ils pouvaient avoir fait fausse route depuis le début. Leurs indices pouvaient bien être biaisés, faussés, déformés. Par la fine ouverture d'une fissure dans le mur de pierre de la tour où ils se trouvaient, la reine lève ses yeux couleur forêt vers la voute céleste encore grise.

Nulle étoile visible pourtant, elles se trouvaient là, quelque part derrière ces nuages maussades. Toujours présentes, qu'on puisse ou non les observer elles n'en étaient pas moins là, perchées dans le ciel. Invisibles mais là. Un peu comme les dieux..

Sur cette réflexion Viwien se répondit mentalement que les Dieux n'étaient pas si invisibles que cela.. surtout en cette période trouble. Cela dit, cela lui donnait une idée. Elle réveilla Serënn, son tour de garde était venu. Cependant, avant qu'elle n'essaie de dormir pour les quelques heures qui les séparaient de la tombée de la nuit, la sindarine se mit en tailleur et fermant les yeux, entra dans une transe bien particulière.

Les tatouages qui couvraient son corps commençaient à se mouvoir, lentement, les traits se déformaient, se déplaçaient comme autant de serpents sur la peau halée de la reine. Certains remontaient le long de ses bras, s'enroulant autour de son cou avant de venir entourer ses paupières closes. L'essence divine se canalisa sur cette partie de son visage, formant des arabesques de pure ether autour de ses yeux clos.

~°~

À plusieurs kilomètres de Taulmaril, un Astar sentait l'appel, la douce caresse de la magie de sa reine, à jamais gravée dans sa peau. Il ferma les yeux, obéissant et honoré, il ouvrit son esprit sans restriction. Lorsqu'il rouvrit les yeux, ces derniers étaient entièrement noirs, comme remplis d'encre.

En face de lui, se tenait une sindarine à la peau sombre et aux cheveux d'or blanc, un million d'étoiles brillaient dans ses yeux.
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MessageSujet: Re: We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra]   We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra] Icon_minitimeLun 8 Fév - 12:01

Dans l'atmosphère calfeutrée de la tour abandonnée, les deux sindarins étaient parfaitement et scrupuleusement silencieux. Serënn vérifiait avec prudence les alentours de leur cachette en inspectant les interstices entre les pierres qui lui permettait de voir l'extérieur. Si ils avaient craint un temps que les spectres puissent passer à travers les murs il semblait en réalité que les errants suivent le tracer les rus et maisons qu'ils avaient connus de leurs vivants. La base de la tour effondrée faisait donc partie de ces endroits où ces fantômes n'allaient pas, tout du moins, pas sans raison. Les sindarins se garderaient bien de leur en donner une.

Parfois, dans un mouvement inquiet ou fasciné, l'Astar jettait un coup d'oeil rapide à sa reine, assise en tailleur, un bandeau noir et mouvant encadrant ses yeux clos. Si ce n'était pas la première fois qu'il voyait la magie de Viwien, cela n'en restait pas moins exceptionnel. Lui était un des rares à savoir ce que faisait cette magie et à en comprendre le danger. Il veillait donc avec d'autant plus de prudence, à la sécurité de la reine sindarine en transe.

~°~

Il aurait été impossible à Viwien de se tromper en posant ces yeux qui n'étaient pas les siens, sur la chevelure sauvage de la sindarine à la peau sombre. Pourtant, sa vision si elle est nette semble saccadée, mouvante sans raison. Elle ne doit cependant pas perdre de temps, son lien avec l'Astar était fort mais ne tiendrait pas plus de quelques minutes.

- Phyrra.. C'est la voix du sindarin, masculine, profonde, qu'elle entend comme un echo à ses propres mots. Il était toujours un peu déroutant, d'entendre une autre voix que la sienne. C'est Viwien qui parle, Phyrra, j'aurai besoin de tes lumières. Connaitrais-tu ou pourrais-tu rapidement trouver dans la bibliothèque de Palantil, la carte céleste de Taulm..

L'astar s’interrompt. Une mauvaise connexion ? La reine était perturbée par la vision mouvante et elle venait de comprendre, alors que l'Astar tourne un peu la tête, la raison de cette gène. Phyrra et son astar n'étaient pas à l'arrêt et certainement pas non plus dans la bibliothèque de Canopée.

- Phyrra Brynelis ! Puis-je savoir ce que tu fais dans le marais des morts ?!

La voix masculine gronde comme celle d'un père courroucé et l'Astar qui laisse les commandes à sa reine, reste spectateur de sa propre colère.
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MessageSujet: Re: We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra]   We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra] Icon_minitimeMer 10 Fév - 1:41

We do this for the past
[Sceptre d'Hecatonchir]
Phyrra était inquiète. Cela faisait plusieurs jours que la reine avait quitté Canopée et malgré qu’elle ait promis, avant de partir, de donner des nouvelles chaque soir, elle n’avait encore transmis aucune information au conseil des sages depuis son départ plus de quarante-huit heures auparavant. Il fallait certes neuf jours de cheval pour rejoindre Taulmaril depuis la cité forestière et il serait étonnant qu’une combattante du calibre de la reine se soit fait piéger si près de la maison, mais l’héritière de Ténéis devait en avoir le cœur net.  

Il lui avait fallu batailler avec le conseil pour qu’on accepte qu’elle parte. Même si les sages étaient eux aussi inquiets, l’idée d’envoyer l’une des leurs chercher la reine plutôt qu’une légion d’astars leur avait semblé idiote. Phyrra ne manquait toutefois pas d’arguments. Le premier et non le moindre était que la reine ne voulait pas ébruiter son départ. Confier à une centaine d’astars tous entièrement dévouer à la reine que celle-ci était partie presque seule récupérer une ancienne relique dans les dangereuses ruines de Taulmaril risquait de poser problème. Elle souhaitait également préserver ses armées, entre autres pour la bataille qu’elle avait décidé de mener contre les errants. De plus, Viwien avait confiance en Phyrra et cette dernière avait déjà promis de l’aider au besoin si elle n’arrivait pas à trouver le sceptre. Elle était donc, comme elle le mentionna aux autres sages, tout indiquée pour aller chercher la reine. Après de longues délibérations, le conseil accepta finalement et la prêtresse commença ses préparatifs. Elle amena avec elle Khinem, l’astar qui l’accompagnait toujours, revêtit son armure et prit ses armes. Ozwald, son hongre, étant demeuré à Lokram pour attendre son retour, elle chevauchait plutôt une jument à la robe baie du nom d’Azalée qu’on lui avait gentiment prêté. Elle avait changé sa coiffure, adoptant pour une fois une couleur sobre s’adaptant à la couleur de sa peau. Ainsi, lorsqu’elle quitta Canopée, personne ne se retourna pour dire au revoir à la haute-prêtresse.  

Khinem retrouva rapidement la trace de Viwien. L’un de ses pouvoirs lui donnait un odorat surdéveloppé et pendant les jours qui suivirent, ils purent suivre la trace de la reine sans trop d’encombres. D’après ce que Phyrra constatait, elle ne croyait plus vraiment que la reine était en danger. Il lui semblait plus probable que, entièrement dédiée à son objectif, elle avait oublié de prévenir le conseil qu’elle allait bien. En effet, la reine semblait avoir voyagé rapidement, en s’arrêtant le moins souvent et le moins longtemps possible, dormant peut-être même à cheval certaines fois. Les deux sindarins firent donc de même, mais s’accordèrent tout de même une vraie nuit de repos avant d’entrer dans la grande désolation. Cette zone était infestée d’errants, et il leur faudrait être prudent. Toutefois, la prêtresse n’était pas réellement inquiète. La majorité de ces esprits étaient inoffensifs dans cette région, les plus dangereux étant majoritairement au marais des morts qu’ils n’avaient pas encore atteint, et encore plus présent dans la ville même de Taulmaril où s’était déroulée l’horrible guerre et où se trouvait toujours le colosse. Phyrra voyait déjà, au loin, les prémices des plus hautes tours de la cité, et cette vision ramena à son esprit les nombreuses peintures de sa mère qui avait été tant marqué par cette guerre.

Ils venaient tout juste d’entrer dans le marais des morts, laissant leurs chevaux derrière eux. Phyrra tenait sa lame d’hast à la main, prête à combattre si des errants venaient à s’approcher. Près d’elle, Khinem était aussi sur le qui-vive, une flèche prête sur son arc, sa lame à portée de main. Ce fut lui qui la sortit de ses pensées en prononçant son nom, ce qui étonna d’abord la prêtresse, puisque ce dernier l’appelait habituellement par son titre.

– Phyrra.. C’est Viwien qui parle, Phyrra, j’aurai besoin de tes lumières. Connaitrais-tu ou pourrais-tu rapidement trouver dans la bibliothèque de Palantil, la carte céleste de Taulm..

Un sourire s’était affiché sur le visage de la prêtresse en entendant sa reine lui demander de l’aide. Ayant déjà communiqué par l’entreprise de l’astar avec elle, elle ne fut pas particulièrement surprise d’entendre ses intonations avec la voix de Khidell, même si c’était toujours un peu étrange. Elle était surtout soulagée d’avoir des nouvelles de celle qu’elle était venue chercher. À mesure que celle-ci parlait, toutefois, le visage de Phyrra se mit à afficher une mine amusée, presque moqueuse.  

– Phyrra Brynelis ! Puis-je savoir ce que tu fais dans le marais des morts ?!

Il était si étrange de voir Khinem exprimer de la colère, lui qui était habituellement si calme !

– Ma reine, la salua d’abord respectueusement Phyrra, une main sur le cœur en s’inclinant rapidement, sans pour autant se départir de son sourire beaucoup moins protocolaire.  

Elle regarda rapidement autour d’elle.  

– Et vous, où êtes-vous? demanda Phyrra avec familiarité, peu intimidée par le titre de son amie, mais demeurant polie malgré tout. Je vous rappelle que vous aviez promis de nous tenir au courant ! Le conseil était inquiet, donc je suis venu vous chercher.

La prêtresse secoua la tête, découragée.

– Je sais bien que vous n’aimez pas que l’on vous surveille, Viwien, mais cette quête est dangereuse. Il faut prendre le temps de prévenir les sages que vous allez bien.  

Avant que la reine puisse défendre son point, l’héritière des connaissances se plongea dans ses souvenirs dans le but de répondre à la question qu’elle avait presque posée. Elle se doutait de ce que celle-ci avait voulu lui demander.  

– La carte du ciel de Taulmaril la plus ancienne que je serais en mesure de dessiner daterait de l’année 976. Je ne sais pas si ce sera suffisant, Taulmaril est tombé en l’an 800. Cependant, cela pourrait nous donner une idée de la vitesse du déplacement les astres dans la région...

Elle replongea dans ses pensées quelques secondes, actualisa la carte qu’elle avait en tête en la comparant avec une version plus récente du ciel de Taulmaril, calcula la trajectoire des étoiles les plus visibles entre ces deux dates, créant une corrélation, puis vérifia rapidement si la vitesse du mouvement demeurait constante ou non en consultant d’autres représentations du ciel de Taulmaril qu’elle avait en tête... Une parabole claire apparue dans son esprit, et quelques secondes plus tard, Phyrra hocha la tête.  

– Oui, je devrais être en mesure de déterminer la position des étoiles au moment de l’âge d’or de la cité. Ce sera approximatif, par contre. Cependant, si vous le voulez bien, j’attendrai de vous voir en face, puisque je ne dois plus être bien loin. De toute façon, j'aimerais bien savoir pourquoi vous avez besoin de cette information ! Dites-moi comment vous trouver. Le marais brouille l’odorat de Khinem, votre trace s’efface peu à peu dans la boue.  

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MessageSujet: Re: We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra]   We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra] Icon_minitimeJeu 18 Fév - 14:54

La sindarine sourit avec amusement face à la colère de sa reine, le visage de Khinem n'exprime pas la désapprobation de Viwien mais son ton ne saurait tromper. La légèreté de sa conseillère pouvait être déconcertante mais, au grand dame de la reine, elle n'avait que trop rarement tort. Cette fois ne dérogeait pas à la règle. Viwien avait bien affirmé qu'elle donnerait des nouvelles très fréquemment pour rassurer le conseil et éviter qu'on ne doute davantage de sa prudence.. C'était loupé. Aux remontrances justifiées de la conseillère, Khinem roule des yeux, envahit par les pensées de sa reine, il ne peut contrôler cette mimique qui ne lui appartient pas.  

- Taulmaril n'est pas vraiment un camp de vacances, les errants ne nous ont étonnamment pas préparé de chambres pour qu'on puisse s'installer confortablement.  

L'humour sarcastique de la reine tirait une mine étrange sur le visage de l'Astar. Viwien avait beau ronchonner, elle comprenait parfaitement ce qu'on lui reprochait et finit par soupirer par les lèvres du sindarin. S'avouant en tort, même si elle ne le dira pas à voix haute.

- Puisque vous êtes là, autant vous joindre à nous. Nous nous sommes reclus dans une ancienne tour de la cité, rejoignons-nous sur la muraille au sud-est. Ne descendez pas dans la ville sans nous et ne vous approchez pas des errants à l'aura rouge. En fait, ne vous approchez d'aucun errant si vous pouvez l'éviter.

Si Khinem regardait Phyrra droit dans les yeux, il ne saurait retranscrire l'intensité qu'il y avait dans cette injonction de la reine. Il détourna le regard et pendant une poignée de seconde, il sembla écouter une voix inaudible avant de reprendre tout à fait ses esprits. Il révéla rapidement la raison de ce flottement.

- Notre Reine m'a demandé de vous faire quitter les lieux si je jugeais la situation trop dangereuse. Il hésita une seconde avant de préciser les mots que lui avait adressé Viwien. Même si je devais pour cela vous porter sur l'épaule.

~°~

Pendant ce temps, entre les murs d'une tour à moitié effondrée, l'encre infusée de magie qui constituait les tatouages de la reine se défaisait lentement de ses paupières pour revenir former les habituels arabesques sur le reste de son corps. Revenant à elle, la sindarine pousse un léger grognement qui fait se retourner Serënn. A son regard interrogateur, la reine répond, laconique :

- Nous allons recevoir de la visite. Nous partons dans deux heures.

L'Astar acquiesce silencieusement mais ne pourra pas dissimuler un léger sourire, bien assez sagace pour avoir compris à qui la reine avait parlé des étoiles et ce qu'avait bien pu répondre cette personne pour mériter un grognement de la reine. Il s'en retourna à son observation des lieux pendant que Viwien prendrait ces deux heures pour se reposer de cette éreintante excursion dans les ruines de la ville et se préparer à la prochaine, sans doute pas plus reposante.

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MessageSujet: Re: We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra]   We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra] Icon_minitimeLun 22 Fév - 17:06

We do this for the past
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Si l’endroit était assombri à la fois par le triste passé dont les décombres témoignaient et par les nuages gris qui camouflaient la voûte céleste, la présence de la reine apaisa quelque peu Phyrra. Elle respirait plus librement en sachant qu’elle était saine et sauve, même si elle savait que cet état pouvait changer rapidement dans un endroit comme Taulmaril. Si elle se considérait comme une bonne combattante, Phyrra n’avait pas le niveau d’un astar et encore moins celui de Viwien, qui était une combattante exceptionnelle.  

La reine était téméraire et fonceuse, mais certainement pas stupide. Elle lui recommanda, d’un ton plus grave, de demeurer loin des errants. La prêtresse ne put que hocher la tête. Elle n’avait pas combattu de manière sérieuse depuis plusieurs dizaines d’années, même si elle s’entrainait toujours. Si elle avait confiance en ses capacités de combattante, elle ne doutait pas de la force des errants. Khinem redevint alors lui-même et posa un regard inquiet sur Phyrra.

– Notre Reine m’a demandé de vous faire quitter les lieux si je jugeais la situation trop dangereuse... Même si je devais pour cela vous porter sur l’épaule.

Un sourire flotta sur les lèvres de la prêtresse. L’inquiétude de la reine la touchait, mais elle ne comptait pas se mettre en danger. Elle avait, en plus, une confiance aveugle en Khinem qui, elle le savait, la protégerait au péril de sa vie.  

- Si elle croit que je me laisserais porter sur ton épaule ! s’esclaffa discrètement Phyrra. Allez, la reine va nous attendre, ne trainons pas, dit-elle en se remettant à marcher, sans partager ses inquiétudes avec son compagnon de voyage.

Elle ne laisserait pas Khinem décider pour elle si l’endroit était trop dangereux. Elle en était capable seule, et ne comptait pas mettre imprudemment sa vie en danger.  

La suite ne fut pourtant pas de tout repos. À mesure que le duo s’avançait vers la ville, le danger augmentait inévitablement. Si, au départ, il n’y avait que peu d’errants, la plupart ayant une aura verte, quelques errants bleus apparurent sur leur chemin, et Khinem et elle durent faire des détours pour éviter de les provoquer, suivant les conseils de leur reine. Heureusement, aucun errant rouge ne fit surface, les protégeant d’inévitables combats. La muraille sud-est fut bientôt proche, et enfin, Phyrra aperçut la chevelure flamboyante de Viwien à l’horizon.  

Grandement détériorée par les combats violents qui avaient eu lieu ici, mais aussi par le temps qui avait passé, la muraille tenait bon, même si de nombreuses brèches la parcouraient. D’un pas sûr, la prêtresse s’avança vers sa reine, un grand sourire sur les lèvres. Soudainement, en passant devant une embouchure, une silhouette cramoisie sauta sur la prêtresse, l’obligeant à faire un large écart pour éviter d’être embrochée par l’épée bâtarde de son ennemi, déviant la lame à l’aide de la hampe de l’arme qu’elle avait entre les mains. Il s’agissait vraisemblablement d’un homme qui avait été yorka, car son visage ouvert de fourrure rappelait celui d’un grand félin. Il était équipé d’une armure qui avait dû être rutilante et qui témoignait du rang élevé qu’avait dû occuper cet homme. La prêtresse para habilement le prochain coup de l’errant, mais lorsqu’elle projeta sa chevelure devenue brillante pour tenter d’immobiliser son ennemi, ses mèches passèrent à travers lui comme s’il n’existait pas. Encore trop loin pour les aider, Phyrra vit malgré tout du coin de l’œil Viwien et Serënn, l’astar qui l’accompagnait, tenter de les rejoindre au plus vite.  

Heureusement, la prêtresse n’était pas seule et Khinem avait dégainé son arme en vitesse. Le yorka faisait des gestes étranges, comme s’il tentait d’utiliser de la magie, mais comme l’essence divine avait quitté son corps, cela n’était d’aucune utilité. Harcelant l’âme de leurs armes, se servant de leur nombre pour déstabiliser le combattant, Khinem réussit finalement à planter sa lame dans le cœur de la créature, profitant du coup que cette dernière assenait à Phyrra pour s’en débarrasser définitivement. Alors que l’ancien yorka retombait en poussière, la prêtresse regarda rapidement autour d’elle. Heureusement, leur combat n’avait pas attiré d’autres âmes, et le calme revint rapidement. Viwien et Serënn étaient maintenant presque à leur côté.  

– Ma reine, la salua de nouveau Phyrra avec une main sur le cœur, alors que Khinem s’inclinait.

Elle salua également Serënn.  

– Y a-t-il un endroit où nous pouvons discuter ? J’aimerais savoir ou vous en êtes si vous le permettez.  

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MessageSujet: Re: We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra]   We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra] Icon_minitimeSam 20 Mar - 15:28

Ils s'étaient précipités dans un même élan, Serënn et elle, vers leurs camarades au prise avec une âme errante qui avait bondit d'un angle mort. Ils n'arriveraient qu'après le combat, heureusement, Khinem et Phyrra s'étaient débarrassé du yorka revenant avec plus de peur que de mal. Viwien avait envie de passer un savon à sa conseillère pour lui reprocher l'imprudence de sa venue mais, aussi inquiète et têtue qu'elle pouvait être, Viwien n'était pas hypocrite aussi se reteint-elle de tout commentaire. Elle était en réalité soulagée, que les deux sindarins aillent bien et qu'ils soient désormais tous réunis.

Une main sur le coeur, la reine saluait sa conseillère et l'astar avant de répondre à sa question.

- En hauteur.

La sindarine indiquait les remparts tout proche, en partie effondrés ils étaient aisés à escalader Il ne fallut qu'une poignée de minutes pour que les quatre se retrouvent percher à plusieurs mètres au-dessus du sol.

- Les errants suivent une routine, sans doute celle qui précéda leur trépas. Ils suivent toujours les mêmes trajets, tant que rien ne vient les perturber. Nous n'en avons vu que très peu sur les remparts et nous les verrons arrivés.

Un signe de la tête à Serënn et se dernier se détourne d'eux pour monter la garde, permettant à leurs invités de se reposer et d'écouter ce qu'avait à leur dire Viwien. L'absence ou la moindre présence d'errant sur les remparts s'expliquait peut-être par la façon dont la ville était tombée. Les remparts n'avaient pas été les lieux du combat, les portes avaient été ouvertes de l'intérieure, sans doute moins d'hommes étaient morts ici que dans les rues de la cité.

- Les indices que nous avons en notre possession sont les suivants : le sceptre serait dans une crypte cachée sous la plus haute tour de la ville et "les étoiles montrent le chemin" jusqu'à lui.

Cela pouvait sembler bien maigre mais, Viwien avait la conviction qu'ils étaient plus proches que n'importe quels autres aventuriers venus ici pour récupérer le précieux artefact. Elle ne pouvait pas le laisser ici. L'objet était trop puissant pour finir entre les mains des Hommes et ces derniers ne manqueraient sans doute pas de venir le chercher une fois que les terres au nord de la cité seraient reprises par Eridania. La reine n'était pas naïve, Eridania ne se lancerait pas dans une campagne de cette ampleur pour les beaux yeux de la reine d'Elusia. Ils y gagneraient des terres et un accès direct à la cité maudite et ses trésors. Elle ne permettrait pas que le sceptre sculpté par son peuple devienne un objet de mort ou de conquête.

- Comme vous pouvez le voir, les tours sont toutes tombées, il est difficile de savoir laquelle fut la plus haute. Nous avons repéré trois sites, des tours excentrées, qui pourraient avoir été des observatoires.

Elle se met alors à pointer du doigts des trois tours visées.

- La première n'était qu'une tour de garde. Dans la seconde par contre nous avons trouvé des gravures représentant des constellations et l'outillage nécessaire à des travaux d'astronomie mais aucune trace de souterrain. Il y a par endroit des ouvertures dans la pierre orientées pour observer le ciel, nous cherchions donc un indice dans le ciel que pouvaient étudier les astronomes de Taulmaril à l'époque.

Les étoiles qui étaient visibles dans ces embrasures n'étaient sans doute pas les mêmes qu'aujourd'hui. Peut-être qu'en retrouvant ces étoiles et leur alignement, ils parviendraient à trouver une autre pièce du puzzle. Ou peut-être faisaient-ils fausse route depuis le début. Viwien se souvint soudain de ce qu'avait dit Serënn lorsqu'il lui avait dévoilé l'indice qu'il avait glané "les étoiles montrent la voix", cela pouvait être lié à un observatoire ou bien ...

- Sais-tu si il y avait à Taulmaril un lieu de culte destiné à Ténéis ?
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MessageSujet: Re: We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra]   We do this for the past. [pv:(Serënn) et Phyrra] Icon_minitime

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