Un jour parmi tant d'autres à Thémisto

Un jour parmi tant d'autres à Thémisto

Le 3 Mésoa 1306

Une voix s'élève d'une cour intérieure, pleine de colère. Autour de cette personne les gens s'agitent, d'autres tremblent. Bientôt la lourde porte de la demeure Méruza s'ouvre et deux hommes traînent une femme qui se débat, suppliant qu'on la relâche. Elle clame qu'elle n'a rien fait, qu'elle ne veut pas mourir. Elle porte autour du cou un collier de servage. Elle a beau supplier, rien n'y fait, elle est enchaînée à l'extérieur du manoir sans ménagement. Elle se tortille, tente de se défaire des chaînes qui la retiennent captive.

Les cris attirent bientôt des curieux. Des personnes habitant à proximité, des passants et des cavaliers. Tous ou presque savent et attendent la sentence de la maîtresse des lieux.
Il se murmure que la femme qui vit entre ces murs n'est pas réputée pour être clémente. Qui le serait en vivant à Thémisto ? Certains la traitent de sorcière, alors que d'autres affirment qu'elle est la fille du malin. Que ce n'est pas une Terrane. Qu'une Terrane ne peut pas avoir des yeux pareils.

Elle apparaît alors, les talons de ses cuissardes claquant sur le pavé. Elle porte une tenue près du corps, dessinant outrageusement ses courbes, de couleur noire et rouge. Dans sa main, un fouet. L'esclave ne cesse de clamer son innocence, mais sa maîtresse reste insensible. Sa voix s'élève, répercutée contre les hauts murs qui l'entourent.

"Comment as-tu osé, sale chienne ?!"

La belle brune est hors d'elle, ses prunelles étincellent de colère.

"Voler l’obole que je destinais au temple de Sharna ! "

La femme arpente le pavé en long et en large, vociférant de plus belle.

"Tu n'es qu'une misérable raclure ! Tu vas payer pour ton crime !"

Elle avance vers la captive et arrache le dos de son habit sans ménagement. Elle recule à une certaine distance, lève le bras et déroule le fouet qui claque sur le sol sèchement. L'esclave à peur, elle sait ce qui l'attend. Soudain, elle avoue, pensant qu'elle ne subira pas le châtiment. Il est trop tard.
Le bras armé se lève à nouveau et le fouet s'abat sur le dos de l'esclave, mordant la chaire. La femme hurle. Le fouet claque et lacère la malheureuse qui coups après coups hurle de plus bel. Bientôt son dos n'est plus qu'un amas de chaire sanguinolente. Elle a cessé de crier, ayant perdu connaissance sous la violence des coups. Durant tout ce temps, sur le visage du bourreau, un sourire mauvais. Ce n'est qu'après quinze coups de fouet que s'achève la sentence. Satisfaite, la propriétaire de l'esclave lance alors à ses hommes.

"Débarrassez-moi de ce déchet !"

Aussitôt ils s'exécutent. La brune sanguinaire se tourne alors vers les curieux qui se sont agglutinés devant ses portes.

"Le spectacle est terminé, dégagez !"

La Méruza... Une femme certes très belle, mais cruelle. Pire que son père clament certains. Elle fait claquer son fouet une dernière fois et l'enroule en lançant aux esclaves et autres serviteurs.

"Le prochain, je l'écorche vif avec ma lame!"

Le regard est sans équivoque et tous savent qu'elle en est capable. Elle s'avance en direction du manoir et s'arrête tout à coup, le regard attiré par une haute stature, celle d'un Zelo. Un cavalier de Sharna. Ce visage ne lui est pas inconnu et puis elle se souvient. Cela remonte à quelques années maintenant, mais c'est bien lui. Elle le fixe longuement de ses prunelles rouges.

Codage par Libella sur Graphiorum

Réhane De Méruza

Je suis née et je ne suis pas morte. C'est pour ça que jusqu'à ce qu'une de ces raisons s'avèrent ne plus être vraie, je vivrai ma vie autant que je le peux. Et tu ne peux m'en empêcher.

Vélénor avait du mal à trouver du temps pour s'entraîner, aussi appréciait-il tout particulièrement ces petits moments dans la semaine ou il pouvait pratiquer l’escrime. Certes ce n’était que face à un mannequin d'entraînement. Un simple plot en bois ne répondant jamais à ses coups, mais pouvoir se défouler, frapper, lâcher prise, libérer frustration et colère lui faisait un bien fou. Lui qui se refusait à maltraiter serviteurs ou esclaves sans raisons valables. Le seigneur Gamath tenait son épée entre ses mains, et leva l’arme, grande comme un Terran, en l’air et frappa violemment le mannequin qui trembla sous la force du coup, continuant dans son élan le Zélos enchaîna ainsi plusieurs coups à la puissance phénoménal qui laissèrent chacun de profonde entaille sur la cible. Vélénor répéta ces mêmes coups encore et encore pendant presque quinze minutes, puis il rengaina son arme. Il prit le temps de regarder le mannequin quelque instant, constatant avec satisfaction que ces coups étaient toujours aussi ciblés et précis. Après cette fendu d’un sourire le Capitaine se rendit à ses quartiers dans le Manoir et se leva, se débarrassant de la sueur et de l’odeur de mort qui lui collait à la peau depuis plusieurs heures maintenant.

Le Zélos quitta le manoir un certain temps plus tard, alors que le soleil amorçait sa lente chute. Il n’était pas escorté, et ne portait pas sa cuirasse de cavalier. Il n’était vêtu que d'une simple chemise sombre, d’un pantalon de toile et d’un manteau à manche. Il portait dans son dos, son arme et il salua d’un regard les cavaliers devant les portes, qui se mirent raidirent sur son passage. Amusé par le zélé des plus jeunes membre de l’Ordre le Cavalier prit la direction d’une taverne qu’il aimait bien fréquenter pour se distraire. Loin de l’agitation et du bruit du Discordieux, cet établissement était parfait pour réfléchir, lire et se ressourcer. Lieu prisé de l’aristocratie locale, Vélénor appréciait toujours l’attention que le propriétaire portait à ses clients et le respect qu’il avait envers leurs secrets. Il savait qu’ici on ne l’y dérangerait pas. Marchant d’un pas nonchalant, le Zélos finit par s'immobiliser en voyant la foule se rassembler devant un manoir. Il s’agissait de la demeure de la famille De Meruza. Vélénor connaissait le père de la famille avant sa mort. Il avait entendu des rumeur concernant un, ou plutôt une, héritière mais il ne se souvenait pas l’avoir déjà aperçu.

Restant en arrière pour regarder le spectacle d’une dame, visiblement de haute naissance, châtier un esclave. Visiblement celle-ci avait dérobé de l’or à sa maîtresse qui se faisait une joie de la corriger. Une fois le spectacle terminé et la foule dispersée par les invectives de la maîtresse des lieux, Vélénor remarqua que celle-ci le regardait. Il lui rendit son regard dans un premier temps, et remarqua rapidement la couleur étrange des yeux de la Dame. Rouge. C’était une couleur peu courante chez les Terran. Une couleur qui n’était d'ailleurs pas naturelle. Puis le Zélos se souvint devant la demeure de qui il se trouvait et il devina rapidement devant qui il se trouvait. “ Madame De Méruza. Puis-je faire quelque chose pour vous “. Le ton était aimable et son visage souriant. Vélénor se rapprochait de la Dame, cherchant à savoir pourquoi celle-ci le dévisageait ainsi. Le visage de cette noble ne lui était étrangement pas inconnue mais pourtant il ne semblait pas la connaître. Ou du moins la reconnaître.

Un jour parmi tant d’autres à Themisto ft.Rhéanne de Méruza et Velenor Gamath

Alba n’a jamais guère aimé Themisto.

Sa sombre allure. Son ciel éternellement gris. Ses rues ternes et grises. Sa population aussi accueillante qu’un gibet. La capitale Phelgrane a de quoi filer le bourdon. C’est en tout cas le cas pour le Zélos qui a tendance à fuir la cité comme la peste. Il a pourtant grandi à Mavro Limani. Le paysage phelgran ne lui est donc pas inconnu, bien au contraire. Mais, si Mavro est aussi peu accueillante que Themisto, elle a une place particulière dans le cœur de notre ami. C’est la ville qui l’a vu grandir. Et puis, la proximité de la mer donnait un certain charme au premier port de Phelgra.

* Phelgra n’est habitée que par des sauvages drapés d’or et de soie…*

Comme beaucoup d’autres manants, il a lui aussi assisté à l’horrible punition de cette pauvre femme. Tout cela pour quelques pauvres pièces. Ce n’est certainement pas l’or qui manque à cette noble au regard écarlate, à en juger par le luxe de sa tenue et de sa demeure. Peut-être que les esclaves ne voleraient pas si on leur donnait de quoi subvenir à leur besoin… Alba soupire, chasse cette pensée et essaie de se frayer un chemin dans la foule tandis que Briggs le suit de près.

* Tout cela ne te regarde pas mon vieux. Ce n’est pas ta ville et tu ne sais rien de ce qui s’est réellement passé. * Se dit-il pour se déculpabiliser.

Et ça ne servirait à rien. Il y a des esclaves battus depuis la nuit des temps et il y en aura encore après son passage.

- Patron… Geint Briggs, comme s’il savait ce qui allait arriver. Alba se contente de chasser l’air d’une main distraite, signifiant silencieusement à son apprenti qu’il n’a pas à s’en faire.

- Débarrassez-moi de ce déchet !

Le Corsaire s’arrête. Derrière son blondinet d’apprenti se plaint déjà. Il sait que son patron va intervenir et se lamente déjà des répercussions. Mais quelle homme pourrait rester de marbre quand une femme se fait traitée de la sorte ! Il y a des esclaves battus depuis la nuit des temps et il n’y en aura encore mais ce n’est pas une raison pour rester passif quand une telle injustice se passe juste sous notre nez ! Alors le géant change de direction, sur les deux soldats qui balancent la pauvre fille dans le caniveau. Il attend que les gardes se soient éloignés et s’approche de l’esclave.

- La pauvre… C’est tout ce qui lui vient à l’esprit tandis qu’il constate que son dos n’est plus qu’un amas de chair à vif. Il grimace, fouille dans les pans de sa tunique colorée et tend sa bourse à Brigg. Trouve-lui un endroit sûr et appelle un soigneur. Souffle-t-il tandis que la femme est déposée dans les bras du Terran.

Il aurait pu les suivre, évidemment, mais la garde de cette cruelle noble est déjà de retour. Son petit manège n’est visiblement pas passé inaperçu.

- Eh ! Vous ! On peut savoir ce que vous faites avec l’esclave de Dame Méruza ?!
- Et bien, en bon samaritain, j’aide une personne dans le besoin. Est-ce donc une chose interdite dans votre charmante cité messieurs ? Avoue le zélos d’un air désinvolte tandis qu’il lève les mains en signe de reddition face aux lances tendues dans sa direction.
- C’est l’esclave de notre maîtresse. Tu n’as pas à interférer des ses affaires, étranger.
- Oh… Navré. J’avoue ne pas êtr très au courant des coutumes phelgranes
- Ne joue pas au plus malin avec nous !
- Mes bons messieurs, n’y a-t-il donc pas moyen de passer l’éponge pour cette fois ? Aucune loi n’empêche un étranger d’aider une pauvre âme, même si celle-ci est asservie, n’est-ce pas ? Peut-être, il ne sait plus. Mais pour l’instant il préfère jouer aux idiots. Obliger les soldats à se focaliser sur lui plutôt que sur Briggs et l’esclave. Qu’allez-vous donc faire ? Me mettre au cachot ? Me livrer au Cavalier ou à votre Dame ? Allons donc ! On ne va pas déranger tout ce beau monde pour une simple méprise de la sorte, n’est-ce pas ?

Il faut malheureusement croire que si…

Le revoilà devant le Manoir Méruza, devant sa propriétaire et un autre Zélos.

- Ma Dame. Monsieur. Salue-t-il, tout souriant comme s’il n’avait pas plusieurs piques dans son dos, prêtes à le transpercer au moindre faux pas.

Un jour parmi tant d'autres à Thémisto

Le 3 Mésoa 1306

Réhane regarde avec intensité le Zélos à la chevelure rouge. Aucun doute possible à avoir. Cette stature, peu de Zélos peuvent se vanter d'en avoir une aussi impressionnante. Elle se souvient très bien où elle l'a rencontré. Cela remonte à 4 ans et c'est grâce à lui qu'elle a eut la vie sauve de jour là.
Voici que l'individu s'adresse à elle, l'appelle par son nom et s'avance dans sa direction. Elle fait de même. Plus ils avancent l'un vers l'autre et plus le cavalier paraît grand. Bientôt ils se retrouvent face à face et Réhane lève la tête vers lui. La plupart des Terrans s'efface devant un cavalier, pas elle.

" Cavalier, sans doute ne me reconnaissez-vous pas. Après tout, je ne suis qu'une Terran parmi tant d'autres. Nos routes se sont déjà croisées, il y a quelques années, non loin de Thémistos, d'ailleurs."

Elle est campée devant lui, main sur la hanche.

" Réhane est mon nom. Je suis la fille de feu Dogmar De Méruza et vous êtes ?"

Elle le détail attentivement. Il porte une cuirasse et plusieurs parties d'armure, bottes et gantelets. Sans compter une lourde épée bâtarde accrochée dans son dos et une dague. Epée à laquelle elle porte grand intérêt.

" C'est une belle arme que vous avez là. Bien maniée, elle fait de sacrés dégâts et..."

La belle brune s'apprête à ajouter quelques mots lorsque l'éclat de voix d'un de ses hommes chargés de se débarrasser de l'esclave attire son attention. C'est là qu'elle aperçoit un autre Zélos. Le ton monte du côté de ses sbires qui forcent l'individu à s'avancer vers leur maitresse tandis qu’un blondinet est en train de prendre la poudre d'escampette avec l'esclave.

" Arrêtez-moi cet homme ! Ne le laissez pas filez !"

Sa voix gronde, visiblement mécontente. Le Zélos est présenté devant elle et affiche un sourire comme si tout cela n'était qu'une erreur. Réhane le toise longuement avant de faire signe à ses hommes de baisser leurs armes. Sa main se crispe sur son fouet comme si l'envie d'administrer une leçon à cet importun la démangeait .

" Alors comme ça, on interfère dans mes affaires !"

Réhane pose un regard sur Briggs que d'autres hommes amènent à leurs côtés.

" Et lui, qui est-il ?"

A ces hommes...

" Quand je vous dis de vous en débarrassez, ce n'est pas de la jeter dans le caniveau dont je parlais!. Dois-je vous montrer comment vous y prendre ? Je vous ai connu plus prompt à exécuter les ordres de mon père ! Est-ce parce que je suis une femme que vous rechigner à m'obéir ? N'oubliez pas qui vous paie!"

Les hommes ne pipent mots, sachant que toute discussion est impossible quand la Dame est en courroucée. Mais certains regards ne trompent pas, ils ont effectivement du mal à recevoir des ordres d'une femme.
Elle revient au Zélos, zélé et le jauge des pieds à la tête. Contrairement au Cavalier, lui à la peau verte et est tout aussi baraqué que son congénère. Il est plutôt carré et son visage semble avoir été taillée à la serpette comme le reste de sa personne. Ses traits sont marqués sa barbe aussi noir et hirsute que chevelure. Les tatouages qu'ils affichent sont très représentatif de la mer. Un marin ou un pirate sans doute. Pour un Zélos, il est plutôt bien habillé et soigne son apparence, plutôt étrange. Une fois son inspection faite, elle ajoute froidement.

" Et vous êtes ? "

Codage par Libella sur Graphiorum

Réhane De Méruza

Je suis née et je ne suis pas morte. C'est pour ça que jusqu'à ce qu'une de ces raisons s'avèrent ne plus être vraie, je vivrai ma vie autant que je le peux. Et tu ne peux m'en empêcher.

Pas de doute. Avant même que la dame ne lui donne confirmation sur son identité, Vélénor comprit qu’il avait affaire à une noble. Et certainement pas à un de ces petites bourgeoises qui servaient à faire bien aux bras d’un homme. C’était bien la nouvelle Dame De Méruza. Ce qui se confirma avec ces dires. Elle permit également au Cavalier de se souvenir d'où il avait bien pu la croiser. Il y avait quelque temps, alors qu’il rentrait à la capitale après une mission. La dame s'était faite attaquer par des hors la loi et Vélénor les avait éliminés avec ses hommes. Il s’inclina poliment devant la Dame avant de se redresser, et de répondre. “ Vélénor Gamath, Capitaine parmi les Cavaliers de Sharna et Maître de la Chaine Blanche. “

Alors que Rhéane reprenait la conversation en parlant de son arme, les yeux du Cavalier dérivèrent vers l’agitation derrière son vis à vis. Les gardes du manoir venaient de mettre aux arrêts un Zélos et le ramenaient d’une ruelle à côté du bâtiment. Rhéane sembla remarquer ce qui se passait dans son dos et dicta à ses gardes de ratrapper le jeune homme s’enfonçant plus en avant dans les ruelles. Vélénor connaissait la famille De Méruza, des nobles cruels mais fidèles aux cavaliers, mais aussi reconnaissant qu’il puisse être à cette famille de son soutien. Ils n’avaient aucune autorité hors des terres qui leur étaient consacrées. Et la rue n’en faisait pas partie. Il laissa la noble courroucé faire la leçon à ses hommes, puis elle demanda son nom aux contrevenants. Après que celui-ci ai répondu et qu’il ne puisse poursuivre plus avant, Vélénor avança d’un pas. Jaugeant l’homme face à lui et le Terran a ses côtés, il porta son regard sur l’esclave qu’il portait toujours.

“ Madame de Méruza. Je me permet d’intervenir. Sur vos terres, vous êtes en droit de mener votre justice mais ici en Thémistos, seuls les Cavaliers y sont autorisés. Cette esclave vous à volé et vous l’avez punie en conséquence mais vous vous en êtes débarrassé, et sa punition était suffisante. Maintenant, pour le respect que j’ai envers votre famille et vous même pour diriger votre maisonnée de vos mains, je prend en charge le cas de cette esclave. Je traiterai de son cas personnellement plus tard, au Manoir. Et quand a ces hommes, ils sont jusqu'à décision de ma part innocent. Nous allons discuter de cela, mais pas ici. Vos affaires méritent d’être menées discrètement.” Vélénor siffla une patrouille de Cavaliers menant sa garde dans les rues. Il leur donna ses instructions concernant l’esclave. La mener aux geôles du manoir et de la laisser à l'isolement jusqu’à son retour. “ Il y a une auberge à deux rues d’ici. Nous y serons mieux pour traiter cette affaire. “ Et sans attendre de réponse, il invita la petite troupe à passer devant lui. Il n’avait aucune envie de mener une investigation complète pour démêler le vrai du faux, mais si délit il y avait eu, il lui faudrait faire justice. Madame De Méruza méritait justice, mais le Zélos ne voulait pas accuser à tort des innocents. Et si il pouvait faire son devoir dans un lieu confortable avec un verre à la main, il ne s’en priverait pas. D’autant que ce genre de lieu apaisait souvent l'esprit.

Un jour parmi tant d'autres à Thémistos

Depuis que Réhane a repris les affaires familiales et s'est fait connaitre comme enfant légitime et héritière de Dogmar De Méruza, les choses ont bien changés au sein de la demeure. Non seulement, elle dirige d'une main de fer sa maisonnée, mais ses hommes de mains lui obéissent au doigt et à l'œil sans rechigner, car il ne vaut mieux pas contrariée la dame sous peine d'endurer ses foudres. Et question foudres et châtiments, la demoiselle aux yeux rubis n'est pas en reste, ni en manque d'imagination.
Elle fixe le Terran et son Maitre Zélos ayant déjà en tête quelques idées de son cru. Pourtant, bien vite, elle se détourne d'eux au profit du Cavalier de Sharna qui se présente aimablement.

"Capitaine, ravie de pouvoir enfin mettre un nom sur votre visage. Je vous suis redevable pour l'aide apportée à cette époque. Aussi si un jour, vous ou les Cavaliers avez besoin d'un service, soyez assuré que la Maison De Méruza répondra présente."

Réhane semble ne plus se soucier des deux autres, mais il n'en est rien. Ce n'est que lorsque Vélénor se permet d'intervenir, lui rappelant que seuls les cavaliers sont autorisés à faire la loi à Thémistos qu'elle tique légèrement.

"Il est vrai Capitaine. J'ai tendance à oublier qu'ici la loi, c'est vous. Aussi je vous laisse œuvrer comme vous l'entendez avec ces trois là. Cependant, si à l'avenir ce Zélos et ce Terran se mêlent une fois encore de mes affaires, je m'occuperai d'eux personnellement comme les Méruza savent le faire."

Le message a le mérite d'être clair. Un message destiné plus au Terran et à son compagnon à qui elle jette un regard sans équivoque. Voici que pour apaiser les esprits échauffés, le capitaine propose à Réhane de parler de tout cela autour d'un verre. La demoiselle ne s'en offusque pas et accepte l'invitation.

"Un verre ! Avec plaisir, Capitaine. Voilà bien longtemps qu'on ne m'a pas invité."

Elle passe devant Vélénor et l'attend un peu plus loin. Elle renvoie ses hommes sauf deux d'entre eux qui lui serviront d'escorte à son retour, bien que la dame ne semble pas en avoir besoin pour se défendre. Du moins plus maintenant. Disons que c'est plus par principe. Après tout, tous s'accordent à dire que la ville n'est pas sans dangers.

Codage par Libella sur Graphiorum

Réhane De Méruza

Je suis née et je ne suis pas morte. C'est pour ça que jusqu'à ce qu'une de ces raisons s'avèrent ne plus être vraie, je vivrai ma vie autant que je le peux. Et tu ne peux m'en empêcher.