[Cours] Enseignement shamanique et communication avec l’au-d

Quoi de mieux qu’une jungle luxuriante pour entamer un cours sur les rites shamaniques. Entre ca et les grandes plaines, il n’y avait pas de meilleur endroit. Aussi Vol-esprit était la. Assit près d’un feu. Au milieu d’une clairière pas trop loin d’une des routes forestières dont les marquages recouvert par la végétation luxuriante sont peu perceptible mais pas impossible à trouver. Bref, il avait tout de même balisé le terrain avec de la poudre/peinture fluorescente à la lumière solaire ou lunaire mais qui s’effacerait après les premières pluies. Bref… par delà un tronc, sur de la mousse, sur une pierre, un rocher, on pouvait lire une trace de peinture faite avec des doigts de couleur verte, grise, bleutée, rouge, orangée suivant le marquage mais qui était toujours fluorescente.

Vol-Esprit avait laissé un mot à qui voudrait venir qu’il suffirait d’ouvrir les yeux pour le retrouver dans les méandres de la Jungle Ilani. Il avait donné le rendez vous pour la pleine lune, en pleine nuit avec ce message :

« Ouvrez vos yeux, ouvrez votre esprit. Utilisez vos sens. Et dans l’obscurité la plus noire, la lumière jaillira pour vous guider. Suivez-la et vous me trouverez. »

Quand à lui, il attendait, récitant des grognements typé indiens des plaines pour préparer son esprit à ce qui viendrait ensuite. Assit en tailleur, une main posée lâchement sur un genou et l’autre verticalement posée devant son visage. Il portait un crâne d’animal cornu qui cachait son visage aux yeux de tous. Yeux qui ne pouvaient voir qu’une chose, ses yeux bleutés. Il avait déposé quelques cranes d’animal evidés qui serviraient de masques plus tard à ceux qui viendront. Et qui était posés sur des rochers à sa droite et à sa gauche, alignés et présentés avec de l’encens fumante qui sortaient de leurs orifices.

Tout était prêt, il ne manquait plus qu’une chose. Des esprits à enseigner.

Finalement, cette visite dans l'Ile de El Bahari promet d'être fort instructif et enrichissant. Voilà quelques jours qu'Aliénor a débarqué dans ce lieux luxuriant dont les Ascans en sont les Gardiens, caste fort ressemblant aux Eryllis. Et un jour, alors qu'elle se promenait dans la Jungle Ilanî, elle surprit une conversations entre deux sentinelles. Ces derniers parlèrent d'un certain " Vol-Esprit " qui serait prêt à enseigner quelques rites shamaniques près du fleuve de Rimièna. Ce fut une surprise pour la Rôdeuse qui sortit de sa cachette pour aborder les deux inconnus. Elle voulut savoir quelques détails sur ces cours, montrant qu'elle serait peut-être intéressée. Pour toute réponse, ils lui donnèrent un morceau de parchemin qu'ils avaient gardé et disparurent veiller sur leur paradis. Un peu perturbée par ces hommes qui lui rappelaient ses soeurs, Aliénor déplia le parchemin et trouva un mot pour tout ceux qui voudraient participer à son cours. Le Rendez-vous était fixé à ce soir, quand les trois lunes trôneront dans le ciel étoilé, et cela se terminait avec ce message : "Ouvrez vos yeux, ouvrez votre esprit. Utilisez vos sens. Et dans l’obscurité la plus noire, la lumière jaillira pour vous guider. Suivez-la et vous me trouverez. " Dès lors, en lisant ces quelques mots, la curiosité de la Rôdeuse la dévora tout entière. Elle resta un moment, debout, à lire et à relire ce message remplit de mystère.

Une brise lui caressa le visage et sortant peu à peu de sa torpeur, l'Eryllis leva les yeux au ciel. Le soleil se couchait, plongeant l'Île tout entière dans un halo de lumière douce et orangée. La nuit va bientôt entamer et Aliénor avait prit une décision ; elle rangea le parchemin et prit la direction du fleuve Rimiéna. Par chance, ce soir elle n'avait pas entrainement avec Isaril, le chef Ascan, elle pouvait donc s'autoriser à rencontrer ce mystérieux " Vol Esprit ".

Les premières lueurs des trois lunes firent leur apparition après quelques heures de marche. Bientôt, la jeune femme entendit le bruit cristallin de l'eau ruisselante de la rivière. Elle se rappela alors du message qu'avait laissé le Shaman et quand l'Eryllis arriva au cours d'eau, elle s'arrêta pour prendre une pause. C'était un endroit merveilleux, l'eau du fleuve était limpide et miroitante, reflétant les rayons lunaire, ce qui donna l'illusion qu'elle avait des propriétés magiques. S’accroupissant au rebord, Aliénor plongea ses mains dans la rivière et goutta à cet élixir. La Rôdeuse fut alors frappée par sa fraîcheur et sa pureté. Maintenant qu'elle y pensait, Rimiéna fait courir nombreux mystères et légendes à son sujet. Nul ne savait comment cette eau pouvait être aussi pure sachant que le fleuve prenait sa source de la mer. " Encore un mystère d'Istheria... " se dit Aliénor en se relevant.

Sa cape calqua au vent et quelques mèches brunes s'échappèrent de son capuchon. Quelle magnifique nuit ! Hypnotisée par les lueurs des trois lunes, Aliénor prit une grande inspiration et ferma les yeux. Comme avait indiqué le message, la Terranne développa peu à peu ses sens. Elle pouvait entendre le bruissement du vent, la course frénétique d'un écureuil dans les branches d'un arbre, les complaintes lointains des animaux sauvages... Elle pouvait aussi sentir chaque parfum de cette nature luxuriante et toutes ses odeurs chatouillèrent violemment ses narines. Ce parfum était si différent que Noathis... Quand elle ouvrit les yeux, elle remarqua alors qu'elle baignait dans l'halo de son collier. Ce dernier émettait une forte lumière bleutée aussi douce que les lueurs des joyaux lunaires. C'était un phénomène qui se produisait fréquemment quand elle vagabondait dans l'obscurité ou quand elle accroît ses sens.

A présent prête, elle reprit sa route sous le regard bienveillant des trois lunes. Vol-Esprit disait qu'il fallait ouvrir ses yeux et ainsi son esprit pour trouver son chemin. Elle ne savait pas ce que cela voulait dire, et encore moins si il était réellement nécessaire de développer ses sens, mais elle n'avait rien à perdre après tout... Aliénor suivit un chemin forestier qui s'effaça peu à peu pour laisser place à une végétation dense. Usant de ses sens, elle tenta de trouver un indice. C'est alors qu'au coin de l'oeil elle remarqua que quelque chose brillait. Fronçant des sourcils, elle pensait que ça pouvait être une luciole, mais sa curiosité prit de l'avant et l'emmena jusqu'à la source lumineuse. Elle trouva alors une pierre et... Une marque jaune. Ça luisait comme si elle avait absorbé les rayons lunaire pour ensuite les projeter. Étonnée de voir ce tel phénomène, Aliénor caressa cette étrange marque du bout de doigts... " On dirait... de la peinture... " dit-elle en observant ces doigts imprimés de cette chose luminescente.

La Rôdeuse se releva paisiblement, en prenant bien soin de balayer les alentours pour voir si il y en avait pas d'autres. Ses yeux perçant, semblable à celui d'un faucon, repéra une chose bleue similaire brillait sur le tronc d'un arbre à une dizaine de mètres. Curieuse et sentant instinctivement qu'elle devait suivre cette voie lumineuse, elle quitta le chemin forestier. Durant sa route, elle croisa de nombreuses marque de ce même genre, toutes de différentes couleurs. Elle remarqua aussi une chose : le silence. Pas un seul bruit, hormis le bruissement du vent et les soupirs de Mère Nature. C'était un silence réellement apaisant et cela enchantait la jeune femme qui appréciait beaucoup l'ambiance de cette nuit.

Soudain, un zéphyr vint jusqu'à elle et lui chatouilla les narines. Elle respira profondément et tenta de percer l'odeur que le vent lui avait apporté. C'était... exquis, lui rappelant de nombreux souvenirs. " De l'encens... " se dit-elle avec un doux sourire sur les lèvres. Humant à nouveau l'air, elle suivit ce délicieux parfum et les courants aériens qui aida la jeune femme à trouvait son chemin. Emportée par une certaine nostalgie et l'adrénaline, elle se mit soudain à courir comme une enfant jouant dans un champs. Sa cape bruissait sur l'herbe et le vent lui caressait son visage. Au loin, elle aperçut une source de lumière luisait entre les arbres et elle arrêta aussitôt sa course. Se rapprochant discrètement et sur ses gardes, son collier diminua en luminosité jusqu'à qu'Aliénor ne soit plus baignée par un halo bleu. Ses sens redevinrent petit à petit à la normal en s'approchant de la clairière.

Il y avait un feu de camp et au centre, un étrange inconnu. L'Eryllis s'approcha doucement, sortant des arbres et mettant pieds dans la clairière. Elle était sur ses gardes mais sa curiosité était en train de la dévorer de l'intérieur. Il y avait un homme, enfin, il semblerait que c'était un homme. Il était assis en tailleur et il portait un masque. C'était un crane animale, un cornu, et il était impossible de voir son visage. Seul deux yeux bleutés étaient visibles dans les orbites sans vie de l'animales. Aliénor sentit son coeur s'accélérait, hypnotisée par le physique de l'inconnu. Jamais au cours de sa misérable vie elle n'avait vu un personnage pareil, il avait des airs de grand sage, mais quelque peu sauvages. Il respirait à la fois de la crainte, de la curiosité et de l’envoûtement. Elle remarqua aussi que dans cette clairière il y avait des cranes alignés, quelques uns vides, d'autres avaient une étrange fumé qui s’échappait de l'orbite. C’était de l'encens et un doux sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme. Mais il disparut aussi vite qu'il est venu.

- Vous êtes... Vol-Esprit ? Demanda-t-elle d'une voix douce et empreinte de timidité.

Follen après avoir laissé son équipière avait longuement voyagé, prenant caravanes, bateaux, et tout autres moyens de locomotions possible sur se monde. Dormant à a belle étoile, il n'avait pas eu le courage d'essayer de joindre les siens, ou encore de contacter de nouveau les Ladrini pour s'impliquer d'avantage. Il voyageait avec ses deux épées, ne les utilisant que très rarement, il n'accomplissait plus que des missions ayant peu d’intérêt pour ne pas mourir de faim, bref c'était la déprime qui s'était prise de la panthère. Il n'avait pas compté les jours ou les mois, mais il avait suffisamment voyagé pour avoir une petite barbe trônant sur sa mâchoire. Il ne riait plus vraiment, il n'avait encore jamais sortit l'épée aux cerisiers de son fourreau. Ne connaissant pas vraiment la peur, et n'ayant pas vraiment vécu de nouvelles aventures depuis.

Mais un beau jour, alors qu'il marchait sur les quais d'un port Terran une affiche échoua sur son visage, guidé par le vent capricieux du destin. Follen prit l'affiche avec nonchalance, puis jeta un regard fatigué dessus. Elle expliquait qu'un chaman pouvait leur apprendre à contacter les esprits, pour ça il suffisait simplement de se rendre à l'autre bout du monde en une semaine, et de retrouver cet homme aux abords du fleuve Rimiéna. Follen resta perplexe, lisant la fin du message un sourire apparut, éblouissant son visage. Un sourire qu'il n'avait pas affiché depuis des mois si ce n'est des années! Il garda le bout de parchemin dans sa ceinture se redisant à lui même les dernières paroles du chaman.

"Ouvrez vos yeux, ouvrez votre esprit. Utilisez vos sens. Et dans l’obscurité la plus noire, la lumière jaillira pour vous guider. Suivez-la et vous me trouverez. "

Une aventure incertaine, se trouvant à l'autre bout du monde, livré par un chaman inconnu aux bords d'un fleuve? Mais qu'attendait-il! Il força sa marche cherchant un bateau, ou un capitaine qui pourrait l'aider quand il trouva enfin se qu'il cherchait. Un homme ni jeune ni vieux, portant une barbe de trois jours en fumant une pipe. Il attendait à côté d'un vieux rafiot à deux voiles, une pancarte de fortune tenait difficilement debout à ses côtés. On pouvait lire dessus:

Elyianne II et moi pouvons nous mener à l'autre bout du monde pour une somme modeste!


Follen laissa ses problèmes existentiel de côté, puis bondit devant lui demandant au marin. Se dernier li lança un regard intéressé, puis laissant tomber son tabac à pipe sur le quai écouta la panthère:

-Combien pour la balade?
-Dix pièces d'or par jours, ou alors tu me trouves une demoiselle pour la nuit.
-De préférence torchée je suppose ?
-Evidemment tu vois une autre solution?

Follen éclata de rire sortant dix pièces d'or de sa bourse avant de les tendres au marin déclarant:

-Celle là me paraît bien plus facile.
-Ou on va?

Demanda-il en prenant les pièces, Follen lui donna l’itinéraire, puis les deux aventuriers prirent le large. Ayant retrouvé sa joie de vivre, et ayant pour compagnon un marin assez penché sur la bouteille, Follen passa une bonne semaine. Voguant aux grès des vents, mangeant se qu'ils pêchaient. Quand enfin ils arrivèrent, Follen lui versa la somme de soixante pièces d'or, lui demandant d'attendre ici son retour. Le marin accepta gentiment jetant l'encre, et rechargeant sa pipe d'un geste expert. Il faisait nuit, et les trois soeurs n'arrivaient pas à percer de leurs lumières colorées l'épaisse couverture de feuilles qui siégeait au dessus de Follen. Il lisait le parchemin cherchant des indices, et arriva bien vite à la même conclusion que ses prédécesseurs. Sa barbe avait encore poussée elle était drue, et d'un noir panthère. Il entra dans la clairière ou se trouvait déjà une quelques individus. Une femme aux jolies formes, deux jeunes Terran dont l'un semblait bien armé . Follen salua l’assistance de la main, se rapprochant des flammes:

-Bonsoir.

Il ne criait pas respectant le calme de cette forêt de ce fleuve, il irait sûrement plonger dedans après a séance.

(Désolé pour mon retard j'avais oublié se Rp.)

Sa petite escapade terminée, le Terran avait senti le besoin de se reposer quelques jours. Il avait après tout reçu une lettre d'Illumina lui signifiant qu'elle était bien revenue, les dieux soient remerciés. En fait, il voulait surtout réfléchir à tout ceci à tête reposée.

Qu'était devenue Illumina pour lui? De simple compagne d'aventure, elle avait su se frayer un chemin dans son coeur. Son innocence surtout. Oh elle avait déjà tué il n'y avait pas de doute , mais elle avait le même enthousiasme que lui au premier jour de son aventure! Un courant de fraîcheur qui lui permettait d'apprécier d'avantage les instant passés avec elle. Et son rire…

-Tu pourrais pas penser à autre chose, je commence à avoir la nausée!

-Quoi!

Splash

Rick se mit à grommeler alors que son hermine était prise d’une autre crise de fou rire. Le télépathique, celui qui ne s’atténue pas peu importe le lieu où l’on se trouve. En même temps, voir quelqu’un tomber du milieu d’une cascade et en ressortir comme un chien détrempé était pour ainsi dire vraiment hilarant. Le problème c’est qu’il était cette personne!

-Il n’y a plus qu’à tout recommencer!

Pour être honnête, son don sur l’ombre le passionnait, et plus il apprenait, plus il découvrait de nouvelles perspectives, par exemple, il pouvait modifier la densité de l’ombre à loisir lui permettant de lui donner épaisseur, texture et couleur. Son tour le plus réussi était sans aucun doute de rendre celle-ci invisible mais très solide. Si bien qu’avec quelques plateformes, il donnait l’illusion de voler.

La raison de son bain était due à un autre de ses exercices. Sa technique ne pouvait s’appliquer que sur la terre ferme à cause de la pression sur la surface de contact avec le sol. Il cherchait donc un moyen de l’appliquer à la surface de l’eau.

Il avait donc décidé de créer une colonne partant du fond du bassin et s’arrêtant à mi- hauteur d’une des cascades florissantes, à celle-ci, il avait ajouté une plateforme où il pourrait s’asseoir. Son but était de hausser le support jusqu’à ce que sa colonne ne repose plus sur le fond mais en surface. Malheureusement, dès qu’il la décollait, il basculait tête la première dans l’eau fraîche. De plus il ne savait pas nager. Oh il connaissait les mouvements, mais les appliquer était un tout autre problème. Tout ses professeurs le lui avaient répété il luttait contre l’eau, il ne nageait pas.

’En même temps si je ne le fais pas je coule! Stupide profs!’

Il avait essayé d’appliquer son don, celui de métamorphose, à la mer, décidant que s’il ne savait pas nager, en poisson ce serait naturel, seulement, il n’était pas devenu un poisson. Il avait juste failli se noyer.
***
Les jumeaux se couchaient quand il décida qu’il était temps de partir à la recherche de l’auteur du mystérieux message.

En fait, ça avait eu lieu la veille. Il était en pleine discussion avec son hermine, à savoir, transmission télépathique d’un côté et réponses orales de l’autre. Résultat des courses, un autochtone l’aborda. Et après avoir conclu qu’il parlait aux esprits, Rick se retrouva avec un drôle de pamphlets avant d’avoir eu le temps de répliquer. Et ses yeux s’éclairèrent comme devant un trésor, la faculté de communiquer avec les esprits! Ca allait changer bien des choses! Il se demandait quels dons pourraient en profiter d’avantage. Il avait peut-être même une technique en tête!

-D’après ce papier, il faut chercher l’obscurité la plus noire afin que la lumière nous guide, ça ne m’étonnerait pas qu’il parle de la jungle, il y a des endroits où il fait nuit même durant le jour.

-Il peut communiquer avec les esprits, peut-être qu’il parlait de ta tête! Après tout, y a pas toujours la lumière dedans!

-Vraiment spirituel. De la part d’un animal!

-Qu’est ce que tu sous-entends qu’on est stupide parce qu’on ne veut pas vous parler! Ah bien sûr les bipèdes sont l’espèce parfaite, c’est pour ça qu’ils sont faibles, lents et u,il ne peuvent pas sentir un danger avant qu’il ne soit trop tard!

-Mais nous, on est capable de réfléchir, de nous projeter et en plus, on parle!

-Et qu’est ce que je fais depuis toute à l’heure ?
***
-Et moi je te dis qu’on est perdus!

-Mais non, on n’est pas perdus!

-Alors on est où ?

-Quelque part dans la jungle.

-Me voilà rassurée. J’ai cru pendant un moment que t’allais dire quelque chose de sensé!

Un éclat de couleur sauta aux yeux de l’aventurier. La remarque cinglante qu’il allait rendre à son animal de compagnie, il n’avait jamais dit ou même pensé qu’elle devait être de bonne compagnie, fût oubliée. Il s’en approcha pour la voir de plus prêt. À fortiori, il s’agissait d’une marque faite par un doigt et la pression signifiait qu’elle était intentionnelle.

-De la peinture, en plein cœur de la forêt… Neige, où se trouve la prochaine marque?
***
La chasse aux marques de peintures les amena non loin du fleuve et apparemment ils n’étaient pas les premiers. Parmi tous les individus présents, il put remarquer quelques connaissances. Décidément, le monde était vraiment petit. Même au bout du monde il fallait qu’il croise des connaissances.

-Veto! Mademoiselle Isil! Si je m’y attendais, alors vous êtes ici aussi pour ce cour?

-Comme s’il en était digne! Non, vraiment, c’est à mourir de rire, il n’est ici que pour m’escorter. Tout comme ces hommes, c’est voyez vous le privilège qu’ont les hommes qui possèdent des richesses. Et vous l’ami, vu votre état, je dirais que vous n’appartenez pas à ce groupe.Me trompe-je ?

-C’est ton nouveau client, ma parole, t’as vraiment le don pour les choisir, en tout cas, je suis heureux que tout finisses bien!

Il sentit une main l’attraper par le col.

-Dites-donc, vous êtes priés de répondre quand je vous parle. Mais pour qui vous prenez vous?

Avant qu’il ne comprenne ce qu’il lui arrive, le jeune noble se retrouva au dessus des arbres tenant toujours Rick à sa hauteur, celui-ci avait décidé de croiser les bras.

-Frimeur!

-Pour qui je me prends, c’est une bonne question quoi que un tantinet erronée. La bonne question est qui êtes vous? Réponse que vous pouvez obtenir en regardant ma mèche qui contraste avec le reste de mes cheveux, et je pense que vous en connaissez l’origine. Je vais aussi vous avertir, la seule raison qui m’empêche de vous malmener histoire de vous ramener à la réalité c’est que votre garde du corps aurait des problèmes par la suite. Maintenant promettez d’être sage et je vous laisse redescendre.

-D-D’accord, mais par pitié ne me faites pas de mal.

-Tu es au courant qu’une fois redescendu il va demander à ce que ses gardes te tuent.

-Hmm!

Malgré tout il les laissa descendre et porta son attention sur les autres personnes.

Spoiler:

Ces « étrangers » faisaient du bruit, beaucoup de bruit. Ne comprenaient ils pas que le danger rodait partout. Que des prédateurs guettaient dans les ombres des feuillages, que la mort les attendait au moindre faux pas. Non, ils étaient trop bruyant et donc bien incapable de comprendre ce qui les entouraient, comment voudraient ils communiquer avec l’au-delà dans ces conditions ? Leur naïveté était trop grande, il fallait leur donner une leçon. Vol-Esprit s’exprima de ses cordes vocales, non pas pour parler mais dans des sonorités basses. L’encens s’épaissit dans la clairière et une vague de peur emplit les cœurs des gens présents.

Insufflant l’impression à ses invités qu’ils étaient cernés, qu’on les observait depuis les fourrés qu’à n’importe quel moment, des ennemis pouvaient fondre sur eux afin de leur ôter, cette vie si précieuse qu’ils négligeaient tellement. Vol-esprit soupira à cette pensée. Ce n’était pas vraiment leur faute. On ne pouvait pas remettre en cause des millions d’années d’évolution, des siècles de suprématie de chasse, les chaînes entravant cet animal assit sur un trône au sommet de la chaîne alimentaire.

Bref, cette sensation de peur se dissipa vite au sein des cœurs pour laisser place peu à peu à la chaleur des lieux. Vous donnant l’impression de renaître. D’être tel un nouveau né en recherche de douceur et de chaleur. Un sort plus fort que des mots. Une soudaine attraction vers le seul point chaud de la clairière : le feu derrière lequel était assit Vol-Esprit. La créature au masque ne répondit à aucunes des paroles qui lui été adressées et resta là, tel une statue vivante. En tailleur. Il sondait l’obscurité, il devait s’assurer de la sécurité de ses hôtes. On n’entrait pas si facilement en jungle Ilanî et aucunes créatures ou esprits malsains ne devait interrompre le rituel.

Une voix s’éleva soudain, elle avait le timbre de la première venue mais ne semblait pas venir d’elle. Mais bien des lèvres de la créature masquée. Les mots furent simples et dit avec un timbre monotone.

« Asseyez vous, mettez un masque. Fermez les yeux, laissez votre esprit voguait dans les ténèbres de ces lieux. Je vais vous guider. »

Puis, la voix s’estompa et la créature jeta un paquet d’encens dans le feu pour embuer l’atmosphère d’une fumée épaisse vous donnant l’impression d’avoir du mal à respirer. Mais qui après quelques bouffées n’avait que pour but de vous embrumer l’esprit, une fois la respiration calmée. Cette étape était cruciale, elle allait déterminée qui pourrait faire le voyage et qui ne pourrait pas. Aussi, prit-il la voix de Veto et expliqua par une phrase énigmatique :

« Ceux qui céderont à la panique devant l’inconnu, ne viendront pas. »

Puis, il se tut, dessinant à l’aide d’une brindille des cercles dans la terre meuble devant lui, tout en ruminant des mots inintelligibles alternant entre timbre grave et aigu. Comme si il était en train de mettre en place un rituel. En vérité, la créature installait des barrières afin de protéger les âmes de ses hôtes. Ce qui les attendaient ne serait pas de tout repos et le jeu de piste qu’ils avaient réussit n’était rien comparé à ce qui les attendaient. Vol-esprit finit par emprunter la voix de Baptisma et dit, d’une voix forte et colérique.

Accompagnée par les éléments de quelques grondements orageux et d’un éclair foudroyant s’abatant sur un arbre à l’orée de la clairière.

« Silence ! Surtout ! Ne laissez pas la moindre chance aux ombres d’utiliser vos points faibles contre vous. Sinon, vous êtes perdus et je ne pourrais rien pour vous. Seuls les murmures sont autorisés là, où nous allons. »

L’orage s’estompa aussi vite qu’il était venu et lentement, le corps de vol-esprit sembla perdre toute chaleur. Son âme s’élevant de sa prison de chair pour flotter au-dessus du feu. Enfin, libre. Une sensation de bien-être et de clarté l’envahissant maintenant qu’il était libre. Il avait fait ca, des milliers de fois, mais à chaque fois, c’était toujours nouveau. Un à un, il vogua parmi ses hôtes pour les aider et les guider hors de leur enveloppe charnelle. Il n’avait pas la même allure que son corps. Il n’avait plus de masque. Son visage était doux, calme et donnant un sentiment d’océan apaisé. Ses longues oreilles de Lhurgoyfs et ses traits donnait un sentiment de perfection. Pas de rides, pas de blessures, ni de cicatrices, juste la symbiose naturelle d’une créature adaptée à son environnement. Mais pourtant, il ne paraissait pourtant ni sage, ni vieux. De taille petite, on aurait pu lui donner simplement, tout juste la majorité. Comme si son âme venait à peine d’être sevrée. Vol-esprit avait une âme jeune. Bien plus jeune que son corps lui-même. Une âme qui mettrait des milliers d’année et de réincarnation avant de pouvoir affirmer être dans l’âge mure. C’était comme ca, s’élever hors de son corps été risqué, ca dévoilait une grande partie de lui-même. Rompait le mystère. Mais le danger n’existait pas ici, il avait pris soin de mettre quelques protections et il était nécessaire que ses invités le voit sous sa réelle forme pour prendre confiance. Levant une part de mystère sur sa personne. Il leur expliquerait la raison des masques et de l’encens plus tard. Pour le moment, il devait s’assurer que chacun avait réussit sa transition et donc, invita un par un, d’une main douce mais ferme les esprits à sortir des corps, c’était la première étape. Les intimant d’attendre les autres, au-dessus du feu, leur laissant le temps d’observer la clairière et leurs corps figés en rond autour du feu qui semblaient sans vie et dont la respiration et les battements de cœur étaient bien en dessous de ceux d’un être vivant. Réduits à leur plus simple expression, le juste nécessaire pour maintenir le corps en vie. Sans âmes pour les guider.
Le premier défi était enfin arrivé… voyons qui survivra à cette transition !

Veto voulut empêcher que ça arrive, il voulut empêcher l’inconscient de s’en prendre à Baptisma, ses pouvoirs bien maîtrisés et sa disproportion à les utiliser. Mais il n’eut pas le temps de le faire.
À peine étaient-ils tous deux revenus à terre que le garde se précipita sur eux, les repoussant l’un de l’autre avec vigueur, une lueur au fond des yeux, partagé entre frayeur et reproche. La frayeur d’avoir vu son protégé mis en danger sans qu’il ne puisse rien y faire, le reproche à Maverick de n’avoir pas pensé que c’était malvenu de s’en prendre au gagne pain d’un ami.
Cet acte empêcha le garde de se montrer amical envers son ancien compagnon mais il se plaça tout de même entre lui et le noble qui commençait déjà à les traiter de tous les noms et à exiger sa tête. Le jeune Havelle resta stoïque jusqu’à ce que quelque chose les saisisse tous.

Veto commençait à se tourner de tout côté, à repérer ses hommes sans se convaincre que ce n’était pas des monstres ayant pris leur place, et puis, une fraction de seconde avant que l’étrange sensation ne disparaisse, il braqua son regard sur la silhouette assise en tailleur, avec l’intime conviction qu’elle était pour quelque chose dans cet étrange et subit sentiment.

Le phénomène avait calmé les esprits, du moins, les avait détournés de leur actuelle altercation. Jetant un dernier regard noir à l’aventurier, le jeune bourgeois alla s’assoir comme le demandait le maître.

Veto de son côté jeta un regard triste et consterné à Rick. Il ne pouvait décidément pas concilier son travail et cette amitié.

D’une oreille attentive, il avait néanmoins écouté les paroles du shaman, en particulier lorsqu’il avait utilisé sa propre voix par une magie particulièrement surprenante, au moins autant que l’effet de style dû à la foudre.
Il comprit quelques secondes avant qu’il ne soit trop tard, qu’il ne pouvait pas suivre son protégé en restant en retrait.
Hésitant, suspicieux, il s’approcha du cercle et se joint aux autres, enfilant un masque de jeune loup qu’il n’avait pas choisi mais simplement ramassé.

L’encens le prenait à la gorge et après quelques toussotements, il parvint à se calmer. Il n’était pas un grand adepte du mystique mais possédait un pouvoir spirituel, lié à l’essence divine qui était en lui et le guidait.
Sans doute fut-ce pour ça qu’il fut l’un des premiers à sortir de son corps. Inspirant et expirant profondément, il ferma les yeux et accéda sans mal au grand hall des tableaux de son esprit auquel il avait accès certaines nuits. Il se tourna vers la grande porte et l’ouvrit, plongeant dans la lumière blanche qui inondait tout l’extérieur.

Sa main tendue en avant se referma sur une autre et leur guide l’aida à finir le chemin.
C’était un petit garçon, à peine entrant dans l’adolescence qui se présenta hors de ce corps, un jeune blondinet, bien portant, mais au regard particulièrement triste. Une cicatrice barrait son front, la cicatrice hérité du jour de la mort de sa mère, une cicatrice ancrée plus profondément que dans la chaire ou l’os.
Peu de temps après, le jeune bourgeois apparu à son tour dans cet étrange univers où la vérité se lisait sur les visages. L’air mauvais du jeune bambin n’avait rien d’inattendu aux yeux de tous sûrement. Dans un murmure dédaigneux, voyant que Veto l’avait précédé, il crut bon d’ajouter un « Rien de bien compliqué ! »

Veto resta là, silencieux, observant les esprits des autres qui venaient à leurs tours hors d’eux, le ciel de nuit vue depuis cette nouvelle dimension, le feu qui l’attirait irrémédiablement et son corps figé.

Follen ne prêtait pas attention aux disputes des autres arrivés, son odorat était troublé par toute genre d’odeurs différentes, des odeurs qu'il n'avait jamais sentis, des odeurs le perturbant. Quand enfin, l'étrange personnage se mit à agir, un écran de fumée les engloba rapidement, tirant la panthère de son inspection de l'air. Les autres semblait aussi curieux que lui, ils répondirent à l'appel s'asseyant et prenant un masque. Il tomba sur un masque de singe, il aurait préféré n'importe quel félin dans le lot, mais aimant s'amuser de rien il l'enfila en souriant. Les ombres semblèrent soudainement danser autour de lui, des yeux brillant sortant de l'obscurité semblaient le scruter. Les paroles du chamane pénétrèrent en lui, suivant ses instructions en fermant les yeux. Essayant de focaliser et préparer son esprit au contacte de l'haut de là, les yeux disparurent laissant place à deux seuls yeux vert pâle, deux yeux félin qui le scrutaient, le découvraient, l'étudiaient.

Follen ouvrit alors les yeux, tenant par la main un étrange homme, qui n'était pas si humain que ça en fait. Il remarque alors que sa main s'était transformé en patte. Son âme avait l'image d'une jeune panthère aux yeux assoiffé d'aventures, de découvertes, pourtant on pouvait sentir à sa démarche qu'il était seul. S'asseyant aux côté de ses compagnons de voyage, dans une position se voulant être sérieux, son regard était posé sur la forêt. Il avait envie de se balader partout, de tourner dans tout les sens, profiter de cette nouvelle liberté! Mais il repensa au calme et l'effort que demandaient se genre de réunion.

Il repensait au voix qu'il avait entendue avant de franchir le pas de la séparation, peut être n'était-ce qu'une illusion, une hallucination due à toute la fumée qu'il avait aspiré. Qu'importe il se sentait bien, et même si le danger devait surgir de la nuit, son âme était déjà hors de son corps. Il lui ferait gagné du temps, pour tout avouer Follen ne s'était jamais sentit aussi libre, calme, serin. Il ne put s'empêcher de contempler sa fluorescence, tout se qui été en train de se passer était tout simplement incroyable, il voulait vivre l'aventure, en cette nuit il atteignait se qu'il avait toujours souhaité. Des expériences inimaginable, des sensations uniques, et un danger permanent. L'inconnue il le connaissait, du moins s'est se qu'il pensait, il s'était déjà aventurer dans l'inconnue, mais l'inconnue avait-il un seul visage?

Perdue dans ses pensées il attendait les prochains arrivants.

Des occasions comme celle-ci se présentait rarement, voir une seule fois dans une vie. Et quand on la saisit, quand on réussit à l'atteindre, on fini le plus souvent par être déçue. Car bien souvent, tout ne se déroule pas comme on l'aurait souhaité. C'était en quelques sorte ce qu'il se passait pour Aliénor dont l'enthousiasme qui la dévorait depuis un moment s'effaça pour laisser place à de la frustration et de l'exaspération. Il fallait non seulement qu'elle supporte un coureur de jupon -qu'elle a d'ailleurs royalement ignoré avec hautin- mais aussi le tintamarre insupportable que faisait ses mâles en rûtes... (Elle ne pouvait s'empêcher de les comparer à des coqs) Heureusement que certains faisaient preuve de plus de calme, notamment un qui s'était mis à l'écart du feu et un autre qui arriva en dernier avec des yeux verts semblables à ceux d'un félin.

Mais alors qu'Aliénor observait les deux Terrans se disputer avec exaspération, elle sentie une étrange sensation saisir tout d'un coup son petit coeur ; une impression qu'elle était observée, cernée, prise au piège... Une sensation assez angoissante qui mit très mal à l'aise la Rôdeuse qui porta aussitôt ses mains sur les pommeaux de ses dagues en balayant les alentours... Pourtant, elle ne vit rien parmi la végétation dense. Cependant, cette crainte se dissipa bien vite pour laisser place à une sensation de bien être, comme un réveil après une bonne nuit de sommeil sous une couette bien chaude et moelleuse... Voilà qui était étrange.

Mais pas aussi surprenant que d'entendre sa propre voix de la bouche de l'inconnu, ce qui arracha un sursaut de terreur à Aliénor. Remise difficilement de cette surprise, elle abdiqua tout de même aux instructions du Shaman et alla récupérer un masque. Par pur respect envers Fenrir, son compagnon, elle ne prit pas un crâne de loup, elle qui aimait tant cette bête. Elle se pencha plutôt vers un cornu, appréciant les cornes qui ornaient ce tas d'os. Elle s'assit ensuite autour du feu et enfila ce masque bien étrange avec quelque peu d'appréhension. Aussitôt, leur hôte jeta un paquet d'encens dans les flammes dansantes et une fumée opaque y jaillit pour s'infiltrer avec perversité dans les poumons des étrangers. L'Eryllis eut tout d'abord du mal à respirer, puis, s'imaginant qu'elle fumait sa pipe, elle s'habitua tant bien que mal à cette forte effluve tandis qu'elle était prise d'un léger tournis.

Ne pas céder à la panique, voilà la clef pour survivre dans l'inconnu. Alors, Aliénor croisa ses jambes et, tentant de vider son esprit, elle se concentra sur sa respiration et sur le crépitement des flammes. Elle eut tout de même un sursaut quand Vol-Esprit s'emporta tout comme les éléments de la Nature. Ne pas céder, rester calme et être aussi silencieuse qu'une ombre... Respirer, écouter, sentir...

Elle attrapa inconsciemment une main qui lui est tendue et ouvrant les yeux, elle découvrit qu'elle était face à un homme jeune qui lui était inconnu et comme pour les autres, elle fut prier d'attendre patiemment au dessus du feu. Elle s’attarda cependant sur son visage, des traits doux, un regard rassurant... Qui était-il ? Se pourrait-il qu'il soit leur hôte ? Quelque peu troublé, elle dut se faire violence et se dirigea vers les autres. Ceux qui étaient sortit avait un air de bambin et parmi eux il y avait une jeune panthère. Et Aliénor dans tout ça ? Elle avait retrouvé le corps d'une enfant, c'était... si étrange. Elle regarda ses petites mains, ses petits pieds... Elle remarqua alors qu'elle était habillée d'une robe, sobre et clair... Quant à son visage...

- Non !!

Elle recula subitement, posant ses mains sur son minois pour le cacher. Ses membres se mirent à trembler, son souffle était saccadé, Aliénor avait du mal à respirer. Quel horreur, elle ne savait plus où se mettre, où aller. Tout ceci n'était qu'un sale cauchemar, elle allait se réveiller... Non ! C'était bien la réalité, bien amère et cruelle.

- Par pitié, non... Supplia-t-elle d'une voix étranglée.

Elle trébucha, s’étalant lourdement au sol. Pourtant, la petite fille continua à reculer jusqu'à un arbre, s'éloignant du feu de camps. Qu'importe, elle voulait s'éloigner, partir... S'enfuir loin de toutes ses personnes qui pouvaient la regarder. Oh non, quelle cauchemar pour elle ! Cette simple idée lui procura un frisson dans le dos. Elle voulait se cacher, mais comment ? Elle se contenta simplement de replier ses jambes vers elle, plongeant sa tête entre ses genoux, ses bras enlaçant ses jambes tandis qu'une cascade de chevelure brune retomba en avant. Alors, des sanglots d'une petite fillette s'éleva dans les airs, tremblant comme une feuille sous une brise automnale.

Il n'y avait pas pire cauchemar pour Aliénor que de montrer son visage et ça, depuis la mort de son maître. Elle s’efforçait de le dissimuler sous une capuche, à l'abri de tout les regards, si bien que seul Sighild connaissait son véritable visage. Dévoiler ses traits, était un supplice pour la Terranne, une torture des plus cruelle. Pourquoi ? Nul ne le savait. Mais cela lui donnait l'impression de se mettre à nue devant tout le monde...

Peut-être qu'on la regarderait comme une folle, avec pitié ou avec singularité. Mais Aliénor ne voulait pas, elle ne voulait pas qu'on la dévisage. Alors, ses sanglots redoublèrent, dévoilant là une fillette en bien piteuse état.

Aliénor regrettait d'être venue, elle voulait retrouver son corps, et partir. Loin, et ne plus jamais revenir.