A la recherche d'un coup de pouce. [PV Aylin Izéry]

) Je n’étais pas installé depuis bien longtemps, mais je voyais bien qu’un déménagement n’était plus de mon âge. En effet, je peinais à déballer les cartons, ranger les choses à leurs places, et puis même, si je voulais faire une première et bonne impression, il me fallait réussir à organiser l’intérieur un peu confortablement et accueillant. Personnellement la poussière et les araignées, à qui il m’arrivait de donner des noms, ne me gênaient absolument pas, mais pour une boutique dans une ville aussi vivante, méritait un brin de toilette. L’idéal était alors de faire une annonce au grand public, pour demander une aide, aussi bien au ménage, qu’à l’organisation, au tri, et à la conversation un minimum intéressante. Damnation, où avais-je bien pu ranger une plume, un peu d’encre et un support pour y gratter les quelques mots nécessaires ?
Je parcourus alors de fond en combles le rez-de-chaussée, jetant un œil dans un carton ou deux, ouvrant une valise par ci par là… en vain. Il m’avait fallu quelques temps, que j’espérais perdre à autre chose qu’à chercher un bout de papier, avant de trouver mon bonheur. Je me rendis compte que je n’avais pas touché à une plume depuis belles lurettes, et qu’il n’était jamais trop tard. Je pris alors une grande respiration, fit craquer mes doigts fripés, et me mit à écrire.

« Le chapelier fou que je suis, cherche une jolie jeune assistante et qui en a dans le ciboulot (tant qu’à faire), pour de nombreux petits travaux d’intérieurs en tout genre,
Intéressés, toquez, je ne suis jamais bien loin »

J’avais décidé de poster ça directement sur la devanture, de ce fait, je me suis dit que seuls les gens un minimum intéressés par le milieu dans lequel je suis verront la chose. Il ne me restait alors plus qu’à attendre, et j’avais donc décidé de ne pas bouger le petit doigt jusqu’à l’arrivée d’une prétendante au poste.

[hrpg: voilà, désolée pour l'attente. Si tu veux que je te laisses plus de marge dis-le moi, sur le coup je savais pas comment finir]

Aylin était revenue de mer depuis déjà quelques jours. Voulant changer un peu de boulot avant de repartir, la Sindarine avait décidé de visiter la ville qu'était Tyrhénium. Elle avait donc quitté la ville portuaire et récupéré son âne à l'auberge où elle avait pris l'habitude de le confier aux bons soins du gérant. Celui-ci lui avait d'ailleurs demandé si elle comptait reprendre sa place temporaire pour l'aider à la maintenance de l'auberge. Aylin lui avait souri et répondu que cela faisait trop longtemps qu'elle n'avait pas changé d'air. Elle le paya 50 Dias pour la location du box et, sur ce, elle était monté sur le dos de Kohi et l'avait talonné en adressant un rapide signe à l'aubergiste.

La campagne environnante était magnifique en cette période de l'année. La flore renaissante se paraît de ses plus belles couleurs, et timidement de jeunes pousses faisaient leur apparition. Sym, le petit singe compagnon d'Aylin souleva le chapeau de cette dernière et risqua un coup d'oeil aux alentours. Ravi de constater que le climat s'était réchauffé et que le vent qui agitait les voiles des bateaux n'était que brise à l'intérieur des terres, il alla se poster sur l'épaule de la jeune fille. Celle-ci sourit et tâlonna Kohi pour qu'il conserve un pas rapide. Leur voyage dura quelques jours. La nuit la Sindarine laisser son âne se reposer et dormait à la belle étoile, perchée sur un arbre. Ainsi postée, elle se faisait l'effet de réembarquer sur un navire et de surveiller les alentours du haut de la vigie. Les jours défilaient paisiblement et le voyage fût calme et elle n'eût aucune mésaventure.

Arrivée à Tyrhénium, elle fut complètement dépaysée. L'activité qui y régnait lui rappelait les jours de marché de son enfance. Bien qu'elle ne soit jamais venue à Tyrhénium avant aujourd'hui. Elle talônna doucement Kohi qui s'était arrêté et elle se remit en route: direction le quartier commerçant. Elle comptait y flâner un peu, profiter de la vue de toutes ces marchandises...Au fur et à mesure, qu'elle s'enfonçait dans ce quartier bien plus animé que les autres, il s'en dégageait plusieurs odeurs. Quelques unes étaient fraîches, d'autres entêtantes, épicées. La Sindarine aimait bien ce genre de lieu où la définition du mot vie y prenait tout son sens, ne laissant la place pour rien d'autre.
Alors qu'elle regardait les différentes échoppes, elle aperçut une annonce sur la devanture d'une petite boutique:

« Le chapelier fou que je suis, cherche une jolie jeune assistante et qui en a dans le ciboulot (tant qu’à faire), pour de nombreux petits travaux d’intérieurs en tout genre,
Intéressés, toquez, je ne suis jamais bien loin »

Toujours juchée sur le dos de Kohi, Aylin réfléchit. Tyrhénium était très agréable et elle n'avait pas encore tout vu. De plus, elle souhaitait profiter de la belle saison avant de reprendre la mer. Avoir un boulot ici lui changerait de d'habitude et cela lui permettrait de gonfler ses maigres économies. Oui...cela pouvait être intéressant, elle pouvait toujours tenter sa chance... Décidée, elle descendit de son âne et à l'aide d'une corde qui traînait par là, l'attacha à un anneau fixé sur un mur. Sym reprit sa place sur sa tête, et doucement, Aylin ouvrit la porte de la boutique y jetant un coup d'oeil. Il y faisait sombre mais elle perçut une silhouette au fond de la boutique.

-Euh...Bonjour? J'ai vu l'annonce sur votre porte, elle m'intéresse, dit-elle en se glissant à l'intérieur et en refermant derrière elle. Enfin évidemment sinon je ne serai pas là, dit-elle plus pour elle que pour le chapelier.
Se faisant l'effet d'être nigaude, elle tenta de se rattraper en souriant: Je suis assez débrouillarde et j'ai déjà effectué ce genre de boulot auparavant, je pense pouvoir vous être utile. Si vous voulez bien de mes services, je suis prête à commencer quand vous voulez.

Elle s'approcha et observa la pièce. Il n'y avait qu'une sortie, celle par laquelle elle était entrée. Autour d'elle, plusieurs cartons et valises, certains déjà ouverts, d'autre non. Le vieil homme était quant à lui habillé de manière distinguée, tout à fait dans son rôle de tenancier de la boutique.

J’avais patienté quelques heures, assit sur un rocking chair en bois d’ébène que l’ancien propriétaire avait laissé comme nombreux autres meubles. J’avais commencé à me balancer tout en comptant le nombre de va et vient que je faisais tout en fourrant une nouvelle pipe d’un tabac brun très odorant qui m’avais ramené un ami qui faisait partie des marins de noxis et qui de ce fait, avait beaucoup voyagé, suffisamment pour me ramener quelques présents originaux. Je commençais à somnoler, la boutique ne faisant pas fureur. Seule une dame accompagnée de sa petite fille faisaient des essayages parsemés d’éclats de rire, leur complicité était épatante mais ne m’empêchait absolument pas de fermer une paupière après l’autre. Les voix des deux femmes disparaissaient peu à peu aux capteurs de mes oreilles.

*Alfred était sur un noble destrier, tel un prince charmant, ses trois cheveux grisâtres au vent, un sourire des plus charmeur avec ses dents vieillies, tout ceci au milieu d’une ravissante clairière, une très jolie femme blonde aux formes délicieusement rebondies s’approchait de lui, le fit descendre en l’agrippant, le colla contre elle, approcha ses pulpeuses lèvres et…*

Euh...Bonjour ? J'ai vu l'annonce sur votre porte, elle m'intéresse.

Je fus prit d’un discret sursaut plus intérieur qu’extérieur, et une haine effroyable passagère… un tel rêve ? Quelle idée de couper quelqu’un dans un rêve aussi beau ?! Les mots que la voix féminine déblatérait par la suite ne parvinrent pas jusqu’à moi, j’étais trop distrait, et je cherchais en même temps à essayer de voir cette personne venant à contre-jour.
Les traits de la jeune femme, chose que je déduisis de par sa voix, n’étaient toujours pas distinctifs…

Bonjour ! Bienvenue, approchez, approchez jeune fille, comment vous appelez vous ? Je suis Alfred, maître de ces lieux. Mais ceci vous devez vous en douter…

Il me fallait me relever, mais c’était bien plus dur qu’imaginé, le rocking chair étant mouvant et mes vieux os branlants, c’était maladroitement que je réussi à me redresser, pour au final tendre la main vers la nouvelle venue pour dire bonjour dans les principes moraux.

D’un revers de la main, je fis tomber les lourds rideaux de velours donnant à la pièce un nuage de poussière, rayonnant de par les rayons de soleil entrants.
Le visage souriant mais timide de la jeune femme se fit enfin voir et un large sourire se dessinait sur le mien, sans pouvoir le cacher.