Vénérable sagesse, imprudente jeunesse

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_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
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 Vénérable sagesse, imprudente jeunesse

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Anonymous Invité
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MessageSujet: Vénérable sagesse, imprudente jeunesse   Vénérable sagesse, imprudente jeunesse Icon_minitimeLun 30 Avr - 3:35

Voilà de longues semaines à présent que Kenian et Irina correspondaient via Raven, le corbeau de la prêtresse dans la discrétion et l'illégalité la plus totale. Bien que cette illégalité fut toute relative, en effet le Grand Maître fit part de son départ pour Canopée une semaine avant le départ, le temps de joindre un des conseillers qui pourrait prendre sa place temporairement. Ision Lorindiar avait accepté cette charge, d'autant plus que le Grand Maître devrait très bientôt recevoir, il l'espérait tout du moins Calixte Telenna, une soeur qu'il avait perdu de vue il y a bien trop d'années désormais.

Ayant prit ses dispositions il avait pût prendre la route, entouré de pas moins de 6 sylphides qui veillaient en permanence à sa sécurité. Bien que le chemin entre les deux citées soit relativement court, un simple incident arrivant au Grand Maître dans ces temps houleux destabiliserait l'ordre établi à Cimmérium et Kenian ne pouvait pas se permettre de jouer à une guerre des trônes au sein de son propre peuple.
les affaires étaient urgentes en Cimmerium et cette escapade se devait d'être brève mais il l'espérait néanmoins enrichissante.

Chacun des Sylphides était monté sur un étalon albinos d'un pureté sans commune mesure, chacun néanmoins portait les vêtements de son choix, le Grand Maître avait opté pour une tenue de voyage entièrement blanche, comme à son habitude, en deux partie. Ses cheveux maintenu à l'aide d'une pique aux formes complexes. Son gant solidement attaché sur sa main gauche, sa tête était ornée de sa tiare, symbole de sa fonction et de son rang au sein de la société sylphide. D'un pâleur extrême le visage fin du Maître des sylphides était néanmoins maquillé d'un khôl noir et rouge autour des yeux qui accentuait son regard en amende. Sur son front à l'encre rouge était dessiné via un symbole venu de l'ancien sylphide le signe de sa maison d'appartenance. Symbole que l'on retrouvait finement dessiné sur chacun des ongles de la main non ganté de Kenian et qui portait sa bague d'argent et d'ambre.

Son arrivée à Canopée fut remarqué et nombreux furent les Sindarins à venir contempler cet être sur lequel le temps semblait s'être arrêté. Il était impossible de donner un âge physique à Kenian, son enveloppe charnelle étant si parfaite qu'elle n'avait aucun défaut aucune once pouvant laisser deviner un âge avancé, pourtant son imposante prestance était suffisante pour faire reculer les passants et les 6 sylphides en armure blanche et argenté autour de lui n'y étaient pas non plus pour rien.

On lui indiqua la direction de la demeure au Caducée, en chemin il demanda à ce qu'on lui raconte l'histoire de la demeure, mais hormis son passé aucun des présent n'était capable de dire comment Irina avait acquit cette propriété en n'étant qu'une simple prêtresse.
On le laissa passer facilement les grilles de la propriété et il ne descendit de cheval que lorsque qu'il fut presque devant la porte. Tenant ses mains devant lui l'une sur l'autre le manteau parfaitement blanc qui recouvrait désormais ses formes ne laissait plus deviner grand chose de lui car même ses pieds semblaient avoir disparu.

Le chambellan annonça la venue du Grand maître Sylphide, ce dernier toujours entouré de ses six gardes, ayant tous les cheveux blanc, il se démarquait cependant en étant le plus grand de tous et lorsqu'il fit un pas chacun de ses gens s'écarta pour le laisser passer et contempler enfin celle avec qui il avait si longtemps correspondu.

L'une de ses main s'ouvrit (celle portant le gantelet) pour saluer son hôte tendit que l'autre attrapait sa canne qu'on lui portait et que Arune restait sagement sur son épaule. Ses gardes honorèrent Irina d'un salue très martial. Ce fut le Grand Maître qui prit la parole en premier...


"Dame Dranis, enfin je vous rencontre et peux vous remercier de vive voix pour cette charmante correspondance et pour cette invitation délectable. Pardonnez mes frères et soeurs m'accompagnant où pourraient ils se rendre afin de ne pas envahir votre demeure ?"


Kenian parlait lentement, imposant de lui même le silence via sa voix de cristal, il était finalement là, observant la rousse sans pour autant offrir une expression plaisante ou déplaisante, sa nature même l'en empêchant, mais il avait prit l'habitude de passer outre ce genre de désagrément
.
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Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Vénérable sagesse, imprudente jeunesse   Vénérable sagesse, imprudente jeunesse Icon_minitimeLun 30 Avr - 5:23

Il est vrai qu'en cet après-midi ensoleillé, Irina ressentait une émotion qui lui était étrangère, un peu comme si elle était contrainte d'avoir affaire avec un ennemi qu'elle n'avait pas vu depuis longtemps. Et c'était un peu ça, car depuis plusieurs jours, elle œuvrait nuit et jour pour que cette réception soit aussi parfaite que possible. Bien sûr ce n'était pas un projet de petite envergure, et quand bien même beaucoup l'admiraient pour ce qu'elle avait accompli, ils étaient loin de se douter de l'ampleur de son travail. Tout d'abord cela avait été un véritable casse tête de trouver un endroit suffisamment près de Cimmérium et où en même temps elle possédait assez de soutiens dans les hautes sphères pour mettre son ambitieux plan à exécution. Mais fort heureusement Canopée présentait toutes les caractéristiques requises, et après plusieurs jours de pourparlers, jouant de son influence et rappelant à certains les faveurs qu'ils lui devaient, Irina avait finalement ce qu'elle convoitait. Un endroit à la hauteur de son hôte de marque, plein d'histoire et de cette classe qu'elle n'aurait jamais, peu importe à quel point elle était capable d'incarner un personnage.

D'un autre côté avec l'appréhension venait une certaine excitation. Non seulement tout ceci était un défi à sa mesure, mais en plus de ça elle pouvait considérablement avancer dans sa quête secrète pour l'épuration de l'Ordre. Si seulement elle était capable de faire bonne impression à Kenian... La vrai bonne impression, celle qui ne s'explique pas et qui ne se dit pas, au delà des apparences et des discours. Seulement même si il savait se montrer plus courtois et avenant qu'Ision, elle ne pouvait se permettre d'oublier qu'il était Grand Maître, ce qui n'était pas rien. De plus il était et demeurait un Sylphide, un être à part, autant unique qu'insensible. Ils ne faisaient qu'imiter les émotions qu'ils observaient, ils étaient des espèces de miroirs neutres de ce qui se passait autour d'eux. Mais jusque là elle n'avait jamais réussi à leur faire ressentir quoi que ce soit de spontané et de naturel, à part peut être la peur. Un pur gâchis.

Alors qu'elle se laissait recoiffer par Clypsène, la doyenne des prêtresses de Cimméria encore en vie, Irina semblait absorbée par ses pensées. Les mains de la vieille femme allaient et venaient dans ses cheveux pour les recomposer dans un chignon chic et raffiné qui encadrait ses traits délicats, et pourtant elle ne bronchait pas, ne râlait même pas. Cela en disait long sur son état d'esprit, qui était des plus dispersés. L'elfe tenta également de lui parler pour la faire redescendre sur terre, mais n'y parvint pas.


« J'ai l'impression de préparer la mariée à accueillir son futur mari... tu es nerveuse je le sens, et pourtant tu t'obstines à faire comme si de rien n'était. Allons Irina, ça va bien se passer tu n'as pas de raisons de t'inquiéter. »
« Je ne suis pas inquiète... »

Il y avait peu de conviction dans sa voix, même si son regard était toujours aussi critique que d'habitude. Ses yeux perçants entourés d'un très léger maquillage elfique lui donnaient un air aérien, si léger qu'elle en paraissait angélique. Clypsène était arrivée à faire des miracles avec son apparence... Et Irina se reconnaissait à peine. Après tout elle n'avait jamais été maquillée de sa vie, et cette robe, cette coiffure... C'était magnifique et pourtant ce n'était pas elle. C'était cette autre femme, cette autre terran, une femme décidée et volontaire, qui prenait tous les risques pour s’infiltrer dans un monde qui n'était pas le sien et qui ne voudrait jamais de ce qu'elle était. Posant la main sur son ventre, elle respira profondément, pensant à ce qui s'était passé dans le temple ou plutôt dans la prison d'Anima et Exanimis. Est-ce qu'elle était celle qui devait porter le fruit de ses entités disparues ? Fronçant les sourcils, elle eut une mine fatiguée tout un coup, mélancolique à tel point que même le maquillage ne put le cacher.

« Irina ne fais pas cette tête là ou alors tout ce que j'ai fait n'aura servi à rien. Allez jeune fille, souris un peu. »

Une nouvelle fois la jeune femme soupira sans répondre. D'habitude elle aurait répliqué de manière cinglante, rappelant à Clypsène que malgré ses 300 ans, elle était sa supérieure. Pourtant elle n'en fit rien, et plutôt que de s'égosiller recomposa une expression neutre, aussi factice que tous ces artifices destinés à la faire passer pour une femme féminine et soignée. Bon d'accord ça elle l'était... mais à qui voulait-elle faire croire qu'elle était belle, assez jolie en tout cas pour qu'un haut dignitaire de nombreuses fois centenaire daigne la regarder de manière intéressée... ? Tout ceci était inutile elle le savait, mais au final elle s'était laissée convaincre par son amie de longue date, également la propriétaire du domaine Caducée. C'était elle, Clypsène, qui avait fait changer cet ancien manoir aristocratique en Hôpital, et puis en bibliothèque et centre de recherche pour les prêtresses. C'était grâce à son soutien qu'elle avait réussi à organiser toute cette mascarade devenant de plus en plus vraisemblable... Et c'était aussi elle qui lui avait légué tout ceci afin que plus personne ne pose de questions au sein de Canopée. Autant dire que cela jaserai sûrement dans les prochaines semaines voire dans les prochains mois, mais peu importait... Quand les gens l'apprendraient le Grand Maître serait déjà parti depuis longtemps.
Même des gardes sindarins avaient été engagés pour l'occasion, gardant l'entrée avec tout le sérieux et la prudence qui étaient les leurs. Rutilants dans leurs armures elfiques d'argent et de plates, ils étaient imposants et semblaient aux aguets, prêts à intervenir au moindre mouvement suspect. Ce n'était pas rare dans la région c'est vrai, mais d'un autre côté c'était le minimum nécessaire à l'accueil de Kenian. Si quelque chose lui arrivait, il n'y avait nul doute sur qui cela retomberait...

La Seconde de Kesha était en train de revoir tout le dispositif de sécurité dans sa tête lorsqu'enfin l'une de ses servantes vint la prévenir de l'arrivée des invités. De plus étant donné que ces derniers ne passaient pas inaperçus dans la ville, cela leur donnait un temps supplémentaire pour tout préparer. Un buffet froid fut alors préparé dans la salle de banquet, alors qu'Irina et quatre de ses servantes descendirent l'immense escalier de marbre qui donnait sur le hall. Les quatre femmes, prirent alors la tête de cet étrange cortège, qui n'était rien d'autre que la disposition rituelle, situant chacune des présentes par ancienneté et par rang, comme lors de chaque cérémonie religieuse. Mais sur ce point personne ne pouvait le savoir, puisque ces dernières avaient lieu à huit clos, loin des regards indiscrets.
Descendant avec précaution les marches, Irina fit une prière à Kesha afin que celle-ci la dote de tout le courage nécessaire à endurer cette épreuve. En prime et parce que ce n'était pas de trop, elle lui demanda surtout de lui éviter le ridicule, à commencer par une chute malencontreuse avec cette maudite robe qui était si longue qu'elle lui couvrait totalement les pieds. Certes c'était un vêtement aussi beau que coûteux, brodé à la main au fil d'or et ayant la réputation d'avoir été tissé par la déesse elle même. Ou du moins c'est ce que lui avait dit Clypsène. Ce n'était peut être pas faux, du moins si ce n'était pas encore un tissu de mensonges destinés à la faire sourire et marcher comme une princesse qu'elle ne serait jamais. Et pourtant... pourtant malgré ce que l'on pourrait croire elle paraissait terriblement sereine, confiante et même élégante jusque dans sa posture. Peut être était-ce le poids des conséquences qui pesait sur ses épaules et l'empêchait de prendre les jambes à son cou...

S'avançant lentement derrière se cortège qui la surplombait par la taille, Irina la fille des rues avait disparu pour laisser place à une femme à la beauté renversante, avec une attitude et un charisme qui dénotait qu'elle était bien plus qu'une simple prêtresse, tout comme elle l'avait laissé croire. Ce n'était pas qu'elle ait menti, seulement le Grand Maître avait été peu regardant sur la question, et cela lui convenait plutôt bien. Lorsqu'enfin la Serpentine vit Kenian, si majestueux parmi les siens, elle comprit une nouvelle fois pourquoi les Sylphides se pensaient la race la plus pure et sublime que le monde ait connu. Certes Ision avait quelque chose d'indéniablement solaire, mais cet homme... Il n'y avait pas de paroles pour le décrire. Il était d'une beauté androgyne et angélique, c'était un être qui semblait asexué, complet, parfait. Se forçant à reprendre ses esprits, la rouquine parla lentement. Sa voix mélodieuse résonna avant même que les prêtresses ait fini de se dégager du chemin, se postant en demi cercle derrière elle. La place centrale lui revenait, le rôle principal également.


« C'est moi qui vous remercie grand maître. Soyez le bienvenu en Canopée, et surtout soyez le bienvenu dans le domaine du Caducée, ambassade lointaine des prêtresses de Cimméria, bastion isolé mais néanmoins sacré de Kesha. »

Elle le regardait dans les yeux avec la même franchise de toujours, et pourtant avec un brin de timidité... était-il feint ou bien était-elle vraiment impressionnée par sa présence, seule elle le savait. Une révérence élégante mais basse avait été son salut pour les gardes tout comme pour son hôte qui déjà se trouvait à quelques pas de distance. Aujourd'hui était l'aboutissement d'une discussion en différé, et surtout d'une négociation qui aurait très bien pu ne jamais connaître pareille conclusion. C'était aussi pour cette raison que tout ce qui se passait désormais était important... Car le temps leur était compté, et une autre opportunité pareille risquait de ne pas du tout se présenter.

« Vos frères et sœurs seront les bienvenus à l'intérieur. Nous avons préparés des quartiers spécialement pour eux, afin qu'ils puissent se reposer, se désaltérer et manger à leur guise. Je leur souhaite également la bienvenue en ces lieux, et j'espère qu'ils s'y plairont. S'il vous plait, si il vous faut quoi que ce soit, n'hésitez pas à m'en faire part. »

Elle les avait regardés directement en disant cela, son charisme naturel lui assurant également qu'ils écouteraient et prendraient en compte ses paroles. Certes elle n'avait pas le charme éthéré de Kenian, mais elle avait une personnalité assez forte pour ne pas être totalement éclipsée.
Enfin ce fut bien à ce dernier qu'elle s'adressa, tendant ses mains comme pour instaurer un semblant de contact qui les ferait passer du statut de correspondants à... à qu'était-ce au juste ?


« Il y a bon nombre de choses que j'ignore, mais je puis vous dire que votre présence efface largement vos capacités de poésie et d'écriture. Je vous remercie d'être venu. J'espère que vous ne serez pas déçu. » Elle sourit légèrement, d'une expression emplie de mystères. Oui il était un être empli de secrets, mais elle aussi avait les siens... et elle comptait bien les garder pour elle. « Et si nous allions boire un thé ? Vous devez certainement être las. »
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Vénérable sagesse, imprudente jeunesse   Vénérable sagesse, imprudente jeunesse Icon_minitimeLun 30 Avr - 20:43

"Alors laissez moi également remercier la Déesse Kesha pour cet acceuil, j'aimerai me rendre à son autel pour lui faire une offrande lorsque le moment sera venu"

Kenian n'était pas un homme pieux mais il avait apprit à prendre en compte les cultures de chacun et oublier Kesha lorsque l'on se rend chez les prêtresses de Cimmeria aurait été une offense intolérable. Lorsque Irina regarda droit dans les yeux le Grand Maître, ce dernier ne dégagea pas son regard, il se contenta d'un sourire plein de mystère comme tout ce qui l'entourait. Rare étaient ceux qui osait lui tenir tête ainsi mais il n'en prenait pas ombrage, il était bien au dessus de cela au dessus des règles des jeux politique, mais il s'y pliait néanmoins comme tout bon chef d'état qui se respectait. Ce que rendit le regard de Kenian à la prêtresse était étrangement calme serein, il se contenta après de longues secondes de cligner lentement des yeux comme un geste approbateur d'une conversation sans mot.

Le Grand Maître regarda alors les prêtresses derrière Irina...


"Mesdames, merci de mettre à disposition un tel lieux charger de savoir à mon humble personne. Sachez que je n'oublie jamais les présents que l'on me fait".

Les autres sylphides écoutèrent les propos d'Irina et l'un d'eux s'avança...


"Dame des Glaçes votre accueil est des plus convenables, notre Guide nous a assuré que sa sécurité était entre de bonnes mains aussi nous aimerions seulement nous retirer."

Il la salua une nouvelle fois et prit congé avec le reste de ses hommes pour la soirée. Kenian regarda de ses yeux émeraude Irina d'un air satisfait. Il avait bien regarder la jeune femme et la blancheur de sa robe ne l'avait pas laissé indifférent, il appréciait une telle pureté bien qu'en tant que sylphide il ne pouvait pas éprouver réellement cette émotion mais ce qu'elle dégageait cela il pouvait visuellement l'apprécier, comme tout ce qui était blanc et pur. Même la chevelure des flammes de son interlocutrice lui plaisait, mais une fois encore il ne laissait rien paraitre sur son visage si ce n'est cet étrange regard ces gestes si lent, si calculés mais également parce que se presser ne représentait rien pour lui, il avait une puissance suffisante en lui pour que le simple fait de lever son doigt suffise à immobiliser son adversaire.

Lorsqu'il vit la main d'Irina il saisit le bout de ses doigts de sa main non ganté, transférant sa canne dans l'autre et se mit à marcher en suivant la prêtresse...


"Monter à cheval est quelque chose d'agréable même si leur allure met parfois mon corps à rude épreuve. Quoiqu'il en soit, n'ayez crainte comment pourrais je l'être en vous voyant ainsi ? nombreux ont été mes souhaits dans ma longue vie, le premier est la sauvegarde de mon peuple, mais le fait de voir une femme que je peux juger comme étant ravissante en faisait partie également et vous semblez l'avoir comblée"

Il avança avec elle dans une grâce et une démarche toute sylphide qu'il était parfois difficile d'imiter tellement elle lui était propre, mais il se souciait de chaque pas qu'Irina pouvait avoir dût mal à suivre, il glissa alors ses lèvres au creux de son oreille...


"Ne rougissez pas, les sindarins sont connu pour se faire rapidement des idées"


Il eut un petit sourire presque complice, bien entendu cette phrase était faite pour roser le teint de la rouquine.

"Une tasse de thé? Je manque à tous mes devoirs, j'aurai dû penser à vous en ramener de Cimmerium notre connaissance commune le cultive et je dois bien l'avouer avec un certain succès mais peut être vous l'a t il déjà fait gouter. Quoiqu'il en soit, j'accepterai volontier votre thé et permettez moi d'attendre un peu avant de vous offrir le présent que j'ai fais faire pour vous par nos orfèvres j'aimerai que nous soyons seuls pour cela..."

Kenian releva la tête et attendait la suite des événéments arrivant dans une autre salle où visiblement ils allaient prendre le thé.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Vénérable sagesse, imprudente jeunesse   Vénérable sagesse, imprudente jeunesse Icon_minitimeMar 1 Mai - 0:52

Un sobre signe de tête fut la seule approbation qu'Irina accorda au Grand Maître. De fait même si elle appréciait personnellement le geste, elle ne tenait pas à démontrer le fond de sa pensée plus que ça. Si elle voulait que les choses se passent comme prévu, soit à son avantage, il lui faudrait faire preuve de beaucoup de finesse... Assez en tout cas pour ne pas se laisser prendre dans la toile qu'il tisserait autour d'elle. Il n'était pas question qu'elle soit une marionnette entre ses mains, et si jusqu'à un certain point elle voulait bien comprendre qu'il soit en position de force, ce n'était pas pour autant qu'elle se présenterait sous son jour le plus faible. Il ne la bernerait pas, du moins pas avec la facilité qu'il pensait. Irina avait déjà eu affaire à d'autres sylphides, et à force elle connaissait un minimum la manière dont ils fonctionnaient. Pas assez à son goût c'est vrai, mais bien plus que bien des gens en ce monde. Non seulement il lui avait été donné de les observer dans bien des situations différentes, mais de plus elle commençait à appréhender leurs limitations anatomiques, les quelques défauts infimes dissimulés sagement dans des enveloppes parfaitement artificielles. Un peu comme un orfèvre apprenait à distinguer les failles des créations d'autrui, après avoir atteint une connaissance presque totale des siennes.

Les traits de la prêtresse étaient calmes mais impassibles, dotés d'une beauté aussi froide que distante, qui pourtant n'avait pas fini de fasciner. De fait toutes les servantes de Kesha étaient réputées pour être les plus belles femmes du monde, bénies qu'elles étaient par la déesse qui déchaînait les passions de ses semblables. Pourtant, malgré le côté très mortel qui émanait d'elle et de sa peau d'ivoire, elle avait remarqué que deux des gardes de Kenian n'étaient pas étrangers à son charme. Certes ils étaient d'abord obnubilés par leur devoir et leur orgueil qui les empêcherait sûrement de tenter quoi que ce soit pour l'approcher, et pourtant c'était là, latent mais pas invisible.
La dame n'y prêta pourtant presque pas attention. Assez pour leur faire comprendre qu'elle n'était pas dupe, mais pas assez pour leur laisser croire quoi que ce soit. Elle n'était pas comme ça, et ce genre de petits jeux ne l'intéressaient pas. En d'autres circonstances peut être se serait-elle amusée de leur crédulité et de leur vanité, mais pas là, pas maintenant. Il y avait plus important au programme. Regardant l'assemblée de ses suivantes, elle acquiesça brièvement et leur parla calmement mais fermement, comme à son habitude :


« Je pense que vous avez toutes des charges plus gratifiantes que de me servir d'ombre, mes sœurs. Ne nous laissons donc pas asphyxier par le protocole. Veuillez préparer la salle de l'autel afin que le grand maître puisse s'y présenter quand il le voudra. »

Ses paroles étaient simples et malgré le fait qu'elle leur parle d'égale à égale sans hausser le ton, une certaine forme d'autorité était audible dans sa voix. Toutefois c'était une précaution inutile ici, puisque toutes ces filles lui étaient fidèles, voire nourrissaient une sorte de fanatisme envers sa personne et/ou sa doctrine, résolument plus proche des bases fondatrices de l'Ordre. Toutes les prêtresses, dont Clypsène, finirent par se retirer, après avoir salué l'assistance d'une révérence, bien entendu. Ce qui les laissait enfin plus libres de leurs mouvements ainsi que de leurs paroles, ce qui n'était pas désagréable, loin de là.
Se tenant très droite avec les mains enlacées l'une dans l'autre, elle vit ses sœurs se retirer en même temps que l'escorte, ce qui la fit sourire. C'était une vision assez... cocasse pour ne pas dire incongrue, et peu importe son déguisement et le milieu où elle évoluait, Irina ne pouvait pas perdre son sens de l'humour. D'accord la plupart du temps cela ne faisait rire qu'elle, mais ça c'était un détail négligeable.

Se retournant par conséquent vers son hôte de marque, qui affichait toujours cette même expression... ou plutôt ce manque d'expression, Irina était intérieurement frustrée mais n'en démontrait rien. Elle savait qu'il ne fallait pas s'attendre à de grandes et effusives réactions, du moins si elle voulait se baser sur quelque chose d'un tant soit peu sincère. Elle ne savait pas encore comment décrypter le comportement de Kenian, et ce ne serait pas chose aisée, mais il fallait qu'elle trouve d'une manière ou d'une autre.
Quelque peu prise de court, elle sentit la main de ce dernier prendre la sienne, dans un geste qui était à la fois intime et qui avait l'air d'avoir été maintes fois ébauché. Rougissant autant que son teint pâle le permettait, la jeune femme tenta de le dissimuler en baissant la tête et en amenant le sylphide par la main. S'éclaircissant quelque peu la voix, elle lui répondit finalement, faisant de son possible pour ne pas avoir l'air ridicule.


« Bien des choses peuvent causer la déception, notamment lorsqu'il s'agit des apparences. Mais je vous remercie de votre bienveillance ainsi que pour votre compliment. Je ne fais que tenter d'être à la hauteur de votre prestance, comme vous vous en doutez. »

Sa voix était vacillante mais fort heureusement elle était aussi mélodieuse que d'habitude. L'espace d'un instant elle se demanda ce qui pouvait bien être la beauté chez un terran dans les yeux d'un Sylphide, et on ne sait pourquoi elle se dit qu'ils appréciaient sûrement les traits qui leur rappelaient leur « perfection ».
Comme l'élégance dans les manières et des habits, comme la finesse extrême des corps et des traits... Encore que sur ses derniers paramètres, elle n'avait pas trop à s'inquiéter. On pouvait difficilement être plus mince qu'elle, même si elle était un peu trop petite. Agitant la tête pour revenir à la réalité, elle se demanda pourquoi diantre est-ce qu'elle pensait à une chose pareille. Bien sûr l'opinion de Kenian comptait, mais uniquement parce que c'était nécessaire à des fins scientifiques ! Lui emboîtant le pas dans la mesure du possible, Irina ralentit naturellement, essayant de se rappeler les manières d'Ision pour les copier du mieux possible.

Sursautant alors comme si on l'avait électrifiée lorsqu'il murmura si près d'elle, Irina porta sa main libre à son cœur. Elle ne voulait pas avoir l'air d'une vierge effarouchée, mais cette initiative avait bien failli lui faire faire un malaise. Non que sa présence soit désagréable, mais grands Dieux... On n'avait pas idée d'approcher quelqu'un qu'on ne connaît pas comme ça ! Déglutissant avec peine pour refouler son mauvais caractère et une réplique cinglante qui avait bien failli sortir sans qu'elle ne réfléchisse, la demoiselle prit une grande inspiration. Si ce qu'il avait fait était destiné à la détendre, c'était raté. Se sentant davantage comme un animal aux abois que comme une donzelle timide et rougissante, elle faisait son possible pour s'adapter. Elle en était capable... seulement cela prendrait du temps, et du temps c'était justement ce dont elle manquait.


« Heureusement que moi je ne me formaliserai pas, grand maître. Je connais de nombreuses demoiselles qui auraient frémi par une telle proximité. Mais j'imagine qu'en même temps que mes lettres vous avez du recevoir des centaines d'autres, regorgeant de poésies enflammées vantant votre grâce. »

Il n'y avait curieusement pas d'ironie dans ses paroles, même si elle n'avait pu s'empêcher d'ajouter sa petite dose de mordant, se reflétant en fait comme une sorte de taquinerie. Il la jugerait peut être de mauvais goût, mais après tout il l'avait cherché. Il la provoquait sur son terrain en jouant avec elle... il exploiterait toutes les failles qu'il pourrait apercevoir, alors quoi de plus naturel qu'elle ne fasse de même ? Œil pour œil... dent pour dent. Lui souriant en lui rendant son sourire complice, elle se moqua du fait que leur comportement si « complice » ne fasse passer un message erroné. Que les gardes sindarins pensent ce qui leur chante, cela lui était égal.

« Oui effectivement, il a déjà eu la gentillesse de me faire goûter au meilleur des thés qui soit il y a quelques temps, lorsque nous avions besoin de nous réchauffer par une nuit froide. » Ce n'était évidemment rien de sentimental et encore moins de lubrique, mais là encore, il pouvait en tirer les conclusions qu'il lui plaisait. « C'est d'ailleurs auprès de lui que je suis allée acheter ce produit. Bien sûr j'ai créé de nombreuses tisanes à l'efficacité indéniable, mais j'avoue que je n'ai jamais pris le temps de sélectionner mes plantes pour leur saveur. »

C'était la vérité, même si cela pouvait paraître stupide ou simplet. Irina était une personne pragmatique, confrontée à la mort et à la maladie au quotidien. Son temps était précieux, et comme sa vie était destinée à être courte, elle ne pouvait pas se permettre de s'occuper des trivialités. Si ses décoctions étaient efficaces, elle s'en fichait pas mal qu'elles sentent mauvais et aient le goût d’œufs pourris. Ce qui ne voulait pas dire qu'elle ignorerait le progrès apporté par les livres ou par quelqu'un d'autre, si jamais cela venait à se produire !
Guidant Kenian vers une salle plus petite sur l'aile est du bâtiment, qui avait été spécialement préparée pour leur thé, Irina essayait de se rassurer comme elle pouvait. Si déjà Kenian avait jugé bon de la toucher ainsi, cela voulait dire qu'elle était digne d'intérêt à ses yeux, et certainement une Terran qui avait réussi à s'extirper à la destinée normale et infiniment insignifiante qui était originellement la sienne. Peut être. Ou peut être pas.

De sa main libre, la rouquine désigna la pièce sobrement décorée de blanc et or. Leur table avait été dressée devant la fenêtre donnant sur le jardin fleuri du domaine, resplendissant de verdure et de couleurs. C'était un spectacle éblouissant, et depuis qu'elle était entrée ici, Irina y passait le plus clair de ses journées. Elle n'avait en effet pas le loisir de voir pareille merveille à Hellas, qui était couverte par la neige les trois quart de l'année. Quoi qu'il en soit deux tasses fumantes tout juste servies les attendaient, ainsi que de nombreux mets dont des gâteaux au miel et d'autres mises en bouche. Les sylphides n'étaient pas connus pour avoir un grand appétit, mais sur un malentendu on ne sait jamais...


« Je vous en prie, prenez place. Vous devez être fatigué, vous restaurer vous fera du bien j'en suis sûre. Alors racontez moi, le voyage n'était-il pas trop pénible ? »

La question pouvait paraître idiote, mais elle était de circonstance, et ne pas la poser serait impoli. De plus bien que la Serpentine n'ait pas oublié la mention d'un cadeau, elle se voyait mal le réclamer. La curiosité était un vilain défaut... Surtout aux yeux d'un être centenaire.
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Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Vénérable sagesse, imprudente jeunesse   Vénérable sagesse, imprudente jeunesse Icon_minitimeVen 4 Mai - 22:20

"Essayez vous d'être à ma hauteur Irina Dranis? Dites moi pourquoi? Pourquoi ne pas être vous même? Essayez vous de m'impressionner pour obtenir quelque chose de moi? Cependant j'apprécie les efforts que vous faites sachez le."

Kenian avait gardé ce ton sobre et clair, même son visage semblait impassible et il l'était. Mais Kenian appréciait réellement ce que faisait la jeune femme bien qu'il préférait la nature propre de chaque être, le Grand Maître n'était pas dupe et étrangement derrière ses traits impassible de sylphide il posait les questions franchement, l'honnêteté dont il était pourvu était sans conteste bien différente de celle de la plupart des membres de son peuple. Peut être était ce pour cela qu'il était le Grand maître, parce qu'il ne cachait rien, parce qu'il ne taisait rien et que cela lui avait permis de veiller sur les siens pendant plus de 700 longues années, des siècles durant lesquels il avait été un souverain éclairé, parfois sévère mais toujours juste. La décision qu'il avait prise de ne pas prêter main forte à Taulmaril était pleine et entière mais surtout il l'assumait et ne s'en cachait pas, bien que jamais il n'expliqua pleinement les raisons de son choix il avait été approuvé par les sages de son conseil, en légitiment cet action il offrait indirectement à Kenian la possibilité de faire quiconque à sa volonté.


Lorsque Irina fit mention de la gentillesse d'Ision, le guide spirituel n'en cru pas un seul mot, à moins que le Lord ait mieux caché son jeu qu'habituellement mais le lord lorindiar bien qu'il ne fut pas particulièrement proche de Kenian ne lui était pourtant pas inconnu et la gentillesse ne faisait pas partit de ses prérogative...


"Vous avez certainement fait forte impression au Lord Lorindiar pour que ce dernier vous offre ses faveurs, à moins qu'il ne possède quelque chose que vous désirez par dessus tout..."

Kenian n'était pas le genre d'être à penser lubricité à chaque mot prononcé, il ne s'abaissait pas à ce comportement purement Terran qu'il dénigrait ouvertement. Les offrandes charnelles n'étaient pas faite pour être discuté en société. Bien entendu le Grand Maître avait connu les bras d'une femme mais elle était à chaque fois sylphide et jamais les main du guide ne s'était égaré de cette règle qu'il s'était fixé se donner à une autre espèce qu'une sylphide était à ses yeux perdre la pureté de son peuple.

"Je ne doute pas de l'efficacité de vos tisanes Dame de Kesha mais permettez moi de les apprécier si un jour vient où je serai souffrant comme vous avez prodiguez vos soins au Lord. Néanmoins je vois que vous avez bon goût de le choisir. Bien que nous ne sommes pas ici pour discuter de ce pair je dois lui reconnaitre un sens avisé du commerce qui a sû lui profiter..."

Kenian suivit avec sa grâce naturelle les pas d'Irina jusqu'à une salle plus petite, le Grand Maître appréciait sa présence, car elle lui offrait un plaisir des yeux mais ce qui lui importait à présent était de savoir si les connaissance de la prêtresse seraient aussi bon que ses vêtements et qu'elle ne se limitait pas à l'art de bien écrire.

Lorsqu'il pénétra dans la pièce qui leur avait été préparé le Grand Maître observa les couleurs de la pièce, blanche et or des couleur certes pas choisit pour l'occasion mais la pièce en elle même très certainement, soyons clair, Kenian était loin d'être dupe et savait que chaque chose était placé là pour lui plaire et obtenir ses faveurs, néanmoins il était sylphide et bien qu'il soit attaché au bon gout et au luxe, tenter de reproduire sa perfection était peine perdue, mais l'intention était là et était appréciée à sa juste valeur.

Il observa la fenêtre et les deux tasses de thé encore fumantes...


"Permettez" il lâcha la main d'Irina et se dirigea vers la fenêtre qu'il ouvrit de sa main gantée. Chez lui, à Cimmerium Keinian passait des journées entières à sa fenêtre pour toute sorte de choses.
"Nombreuses sont les lettres qu'un dirigeant reçoit, rare sont celle de femmes enflammées surtout s'adressant au Guide de tout un peuple. Les lettres protocolaires sont nombreuses, celles semblables aux votres venant d'autre personne que des sylphides sont rare car rare sont les gens qui ont l'audasse de passer par de tels moyens pour me contacter."

Une fois la fenêtre ouverte, Kenian prit une tasse de thé et la tendit à Irina, attendant qu'elle la prenne et il se saisit de la deuxième et se dirigea vers le balcon où il s'assit simplement à genoux, oubliant les chaises, al table et les gâteaux qui étaient présent, il invita de sa main la prêtresse à venir le rejoindre...

"Canopée est une belle citée et la vue sur vos jardins est délectable. Pourrais je vous demander de m'y accompagner tout à l'heure si l'envie vous en dit? En ce qui concerne mon voyage, je suis certes de constitution fragile mais n'allez pas croire que je suis impotent. Les voyages fait partie intégrante de ma vie au cours de nombreuses décennies durant lesquelles j'ai appris à connaitre de nombreux peuples. En ce qui concerne mon trajet jusqu'ici je n'ai pas été interrompu et ma chevauchée vers vous et vos paroles s'est faite sans encombre je vous en remercie. Pardonnez la rudesse de mes propos mais l'on me prend trop souvent pour un de ces monarques enfermé dans sa tour d'ivoire, me comparant aux dirigeants terrans ou même Sindarin, j'essaye juste de faire comprendre que je ne suis en rien comparable à eux et à leur... passivité."

Kenian porta à ses lèvres la fine tasse qui paraissait un objet bien pâle entre des mains si purs et même ses gestes semblaient parfait sans être millimétré, il semblait qu'il n'avait rien préparé et pourtant exécutait chaque chose à la perfection.


"Maintenant dites moi Irina, qu'attendez vous de moi?"

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MessageSujet: Re: Vénérable sagesse, imprudente jeunesse   Vénérable sagesse, imprudente jeunesse Icon_minitimeMar 8 Mai - 19:35

La question était des plus pertinentes évidemment, mais elle était aussi assez désarmante. Irina n'avait pas l'habitude d'une franchise pareille lorsqu'il s'agissait de politique, et si l'on prenait en considération le fait que cela vienne d'un haut dignitaire, cela n'en était que plus surprenant. Cependant elle ne comptait pas se laisser impressionner par si peu, d'autant plus qu'ils n'avaient pas encore ne fusse qu'effleuré le cœur du sujet qui les avait amenés là, tous deux si loin de leurs foyers. Certes la prêtresse n'était pas la plus expérimentée en ce qui concernait les tractations diplomatiques, toutefois elle avait témoigné d'un bon nombre de choses pendant sa courte vie, et les intrigues de pouvoir en faisaient grandement partie, notamment au sein de son propre groupe, les prêtresses, qui au final étaient encore plus cruelles entre elles qu'avec les gens extérieurs. Depuis son plus jeune âge, Irina avait témoigné des plans les plus retors, elle y avait assisté sans jamais y prendre part, surtout parce qu'Alana l'avait toujours protégée à sa façon, quitte à la mettre un peu trop à l'écart.
Seulement le temps de sa mentor était fini, elle aussi mise à mort par un jugement frauduleusement mis en place pour sceller son sort. C'était pourquoi aujourd'hui elle était là, prenant tous les risques, d'une manière que personne ne pouvait imaginer ou mesurer, afin de s'assurer que l'Ordre serait préservé, pour être certaine qu'au moins tant qu'elle serait sur cette terre, ce dernier vivrait encore dans la gloire qui l'avait fondé. Cela paraissait enfantin, mais c'était loin d'être chose aisée à cause de la direction que voulait lui donner Elerinna, actuelle garce à la tête des prêtresses. Nul besoin de préciser le fond de la pensée de la Serpentine, tout cela est bien assez clair. Elerinna serait écartée du pouvoir le plus vite possible et par tous les moyens... Quitte à mettre fin à son existence si nécessaire. Néanmoins de telles mesures ne seraient pas prises à la légère, et demeuraient un dernier recours malgré la tentation de tous les instants.

Se forçant à revenir à une pensée structurée et clairement dirigée vers le sujet qui l'occupait présentement, la rouquine inspira profondément mais ne semblait pas en mauvaise posture pour autant. Elle ne comptait pas mentir à Kenian... Même si bien entendu elle ne lui livrerait pas toutes les raisons qui la poussaient. Il ne pourrait pas comprendre, ou du moins c'est ce dont elle était persuadée. A ses yeux les sylphides pouvaient appréhender bien des choses qui n'étaient pas à portée des Terrans ou des autres mortels, seulement en retour il y avait certains concepts qu'ils ne pouvaient discerner. Leur insensibilité, qu'Irina voyait généralement comme étant autant physique que morale, était la plus grande barrière les empêchant d'atteindre le paroxysme ultime de la connaissance, le garde fou imposé qui pour toujours les accompagnait.


« Vous avez tort de penser que parce que je vous reçois comme il se doit, dans un cadre qui présente un minimum de confort, je ne suis plus moi-même. Pour un Terran être soi-même est quelque chose de bien plus complexe qu'une simple question d'apparences. Ceci dit si ce que vous attendez de moi c'est de me montrer de la façon dont je travaille chaque jour que la Déesse fait, cela ne me coûte en rien. J'ai bien conscience dans ma lucidité que jamais je ne pourrai égaler les vôtres, ni dans leur savoir, ni dans leur élégance. Ce n'est pas de la démagogie de ma part, simplement une vérité. J'ai fréquenté assez de Sylphides pour m'en rendre compte par moi même sans être offusquée par la vanité... »

Joignant le geste à la parole, Irina posa une main sur l'arrière de sa nuque et tira une paire d'épingles qui tenaient sa coiffure sophistiquée en place. Ses cheveux retombèrent alors en cascades libres sur ses épaules, de manière naturelle mais ne ternissant en rien sa beauté. Tel un château de cartes le travail de Clypsène disparut en quelques secondes à peine, sans pour autant qu'Irina semble s'en formaliser. En fait elle s'en fichait comme d'une guigne, ce n'était pas elle qui avait voulu tout ceci et l'idée de la robe et tout le barda n'était pas la sienne. Ce que Kenian pouvait en penser elle s'en fichait... Car au fond ce n'était pas pour un concours de beauté qu'il était venu jusque là.
Les traits de la demoiselle se durcirent un peu, demeurant tout aussi francs mais se parant maintenant d'un mur de froideur. Certes c'était avec la meilleure des intentions qu'elle avait fait l'effort sur son apparence, passant outre sa retenue naturelle et le sentiment d'être déguisée. Seulement ce n'était pas parce qu'elle n'était pas coquette qu'elle n'avait pas d'amour propre, et aucun homme, aussi sylphide soit-il, ne le piétinerait jamais. A jouer à ce genre d'insinuations Kenian ne gagnerait rien si ce n'est la braquer, et quand bien même elle n'avait pas senti de méchanceté dans sa voix, elle ne prendrait pas de risques. Se méfier des Sylphides ce n'était pas une façon de faire... C'était la règle de survie numéro un. Elle poursuivit donc sa phrase, parlant avec la même désinvolture de toujours, même si on ne pouvait pas lui faire le moindre reproche pour ce qui était de ses manières.


« Essayer de vous impressionner pour obtenir quelque chose de vous ? Bien sûr. Ce n'est pas ce que font tous ceux qui demandent une entrevue ? Je suis même sûre que c'est le cas de la plus grande partie des gens qui vous visitent 'pour des raisons personnelles'. Seulement depuis le départ je ne l'ai sciemment jamais caché, et ce que je vous propose n'est rien d'autre qu'un échange équivalent. C'est donc à vous de juger si cela vous convient, si c'est également dans votre intérêt ou non. »

Irina n'était pas dupe, et encore moins stupide. Elle était consciente de ses propres limites ainsi que du fait que tromper et mentir à quelqu'un d'aussi clairvoyant que lui serait la pire des erreurs. L'enrobage poétique qu'on pouvait faire de cette situation était sans importance, et se présenter habillée comme une noble lui demanderait moins de travail que de se présenter habillée de guenilles. A lui de voir ce qu'il préférait... Cela lui était bien égal.
Regardant par la fenêtre d'un air un peu absent, la Vipérine était sérieuse et pensive. Elle avait effectivement du mal à ne pas se sentir insultée par les paroles peu délicates du grand maître, quand bien même elle savait que cela ne lui apporterait rien. De plus elle ne s'attendait pas à des excuses, et n'en voudrait probablement pas de toute façons. Le mal était fait, et comme il était trop tard, il ne servait à rien d'en faire à ce sujet. Ce n'était pas dans l'espoir d'obtenir quoi que ce soit qu'elle agissait de la sorte. Irina n'était plus si jeune et faire semblant la fatiguait assez vite. Raison pour laquelle malgré sa tenue différente de l'uniforme n'y changeait rien à sa façon de penser ou d'agir. Changeant de sujet, elle sourit à l'objectivité de Kenian. Ou était-ce de l'ironie ?


« J'ai sauvé la vie de son fils, et je lui ai évité la cécité en traitant ses yeux en attendant qu'il trouve un médecin sylphide, je pense que ça répond à votre question. Ision n'a rien qui m'intéresse, et je ne suis pas vraiment du genre à vendre mes services, peu importe le prix. »

Et cela voulait tout dire. Ision était probablement l'un des hommes les plus riches qui soit, et pourtant il n'avait pas réussi à dompter la fougue et l'impétuosité brute d'Irina, ni avec sa fortune, ni avec ses biens, ni même avec ses informations. Leurs relations n'étaient d'ailleurs pas qualifiables de mauvaises, mais le moins qu'on puisse dire c'est qu'elles étaient tumultueuses. Aucun des deux n'était prêt à céder sur le moindre point, alors forcément ils en arrivaient assez vite à un point mort. Cependant jusqu'à un certain point ils avaient décidé de se faire confiance, même si cela était naturellement sujet à caution. Rien d'étonnant puisqu'ils étaient tous les deux extrêmement méfiants... Et puis d'une façon ou d'une autre les fils du passé semblaient entrelacer leurs destinées...

En outre, de par la manière ou Kenian mentionna Ision, Irina eut la ferme impression que leurs relations n'étaient pas proches. Elle n'irait pas jusqu'à affirmer qu'ils se détestaient, mais elle eut le pressentiment que cela ne devait pas être facile tous les jours. Enfin en même temps personne ne pouvait maintenir de bonnes relations avec Ision sur le long terme... Pas sans s'écraser lamentablement à ses pieds. Tous ceux qui avaient l'intelligence et le cran nécessaires pour lui tenir tête ne pouvaient être ses amis, et puis Irina allait même jusqu'à douter qu'il connaisse le sens de ce mot. C'était ce qu'elle était en train de se dire lorsqu'elle entendit le bruit du loquet de la fenêtre, désormais grande ouverte, laissant filtrer les rayons du soleil sindarin.
Souriant à la manière dont Kenian repoussait le contact extérieur, même par missive, Irina s'installa et attendit que le 'jeune' homme prenne place à ses côtés. Elle n'en croyait pas un traître mot de ce qu'il venait de dire, du moins en ce qui concernait le courrier féminin. Bien sûr les lettres protocolaires devaient constituer la majorité de son courrier, seulement cela lui paraissait inconcevable qu'il n'ait aucune adoratrice de par le monde. Non, avec une telle prestance c'était tout simplement impossible. Il devait certainement avoir un serviteur qui faisait le tri... Cela expliquerait bien des choses.


« L'audace de passer par de tels moyens ? Alors je suis une espèce d'hérétique audacieuse parce que j'ai eu le toupet de vous envoyer mon propre messager vous remettre le tout en mains propres ? »

Elle haussa un sourcil inquisiteur, pas certaine de savoir si il venait de faire de l'humour ou bien si il était sérieux. Seulement elle n'eut guère le temps de s'en assurer puisque son hôte décida de complètement ignorer la table et ses mets pour s'installer au sol, avec un naturel qui démontrait que ce n'était pas du tout la première fois qu'il agissait de la sorte. Surprise, elle le regarda pendant quelques secondes, se demandant si il faisait cela parce qu'à nouveau les choses n'étaient pas à son goût. Pourtant sans broncher et sans protester, la demoiselle prit simplement sa tasse et une grande assiette de mets traditionnels qu'elle disposa entre eux. S'adapter à toutes circonstances faisait partie de ses dons, et pour le coup même si elle était incertaine du sens de tout ceci, elle savait aussi que le contrarier n'apporterait rien de plus. Ce n'était pas elle que ça allait déranger de manger à même le sol, après tout elle avait déjà vécu en de bien pires conditions.

« Bien sûr, je ne dis jamais non à une ballade en bonne compagnie. De plus les jardins sont magnifiques... C'est bien l'une des rares choses que je regrette que nous n'ayons pas à Hellas. Le temps ne permet pas une telle diversité, car malheureusement le froid ne laisse que les espèces les plus fortes survivre. »

De nombreux sens pouvaient être prêtés à ses paroles, quand bien même au départ elle parlait bel et bien des jardins du manoir. Mais au final cela valait pour plein de sujets différents, notamment le fait que seuls les plus forts et les plus robustes pouvaient survivre dans un milieu aussi difficile. Souvent les plus esthétiques étaient les plus fragiles, ce qui les rendait d'autant plus rares et précieux. Cependant Irina ne se considérait pas comme une de ces fleurs rares, au contraire. En fait elle était plutôt commune et tenace. Un chardon. Une plante suffisante, indépendant, et presque impérissable.
Se mettant à genoux à même le sol, Irina laissa la longue robe choir autour d'elle comme une rivière blanche. Posant les mains jointes sur ses cuisses, elle était très droite et pourtant il n'y avait là aucune tension ou excès de bienséance. C'était son habituelle position de prière, alors il n'y avait rien d'étonnant à voir qu'elle pouvait la maintenir pendant des heures et des heures sans jamais se plaindre ou bouger. Par ailleurs en ce moment elle se sentait un peu blasée, ayant un mauvaise pressentiment au sujet de tout ceci. Elle doutait finalement de pouvoir faire comprendre à Kenian le pourquoi de ses actes ainsi que leur but. Et il ne voudrait sûrement pas l'aider si il l'ignorait de toute façon...


« Et en quoi êtes vous donc différent, grand maître ? Éclairez donc ma lanterne de néophyte. »

Il n'y avait pas d'ironie dans ses mots, même si il est vrai qu'elle se retenait in extremis de se mettre encore plus sur la défensive. La vérité était que son humeur aussi changeante que le vent hivernal s'était dégradée, et pour la remonter il lui faudrait un minimum de nouvelles capables de rétablir l'équilibre. Peu probable à l'heure actuelle donc. De plus sa question, bien plus complexe qu'il n'y paraissait au premier abord, était destinée à faire parler Kenian, afin que lui même se définisse comme il l'entendait sans influence extérieure. C'était beaucoup plus intéressant et révélateur que si quelqu'un d'autre se chargeait de le faire pour lui...
Et puis lui non plus ne se gênait pas pour poser des questions compliquées. Souriant faiblement, Irina sirota un peu de son thé avant de répondre sans se presser, d'une voix calme et légèrement rauque.


« Je ne vous ai rien caché lorsque je vous ai contacté pour la première fois,votre grâce. Je désire tout simplement en apprendre plus sur les Sylphides. » Avant qu'il puisse protester, elle leva une main afin qu'il la laisse continuer. « Non, pas ce genre de choses là. Ce que les Sylphides font et défont au sein de Cimmérium ne me regarde pas et ne m'intéresse pas. Les vôtres continueront d'exister bien des millénaires après que je sois disparue. Ils sont destinés à vivre alors que je ne serai que poussière, par conséquent les secrets qu'ils renferment ne sont pas de mon ressort, et les résoudre n'est pas dans mes projets. Je voudrais me consacrer à une problématique bien plus terrestre, bien plus préoccupante. »

Par dessus la tasse qu'elle avait dans les mains elle le regardait, assurée mais fragile, nappée d'une grâce qui était peut-être celle de Kesha, et en même temps drapée d'une vulnérabilité mortelle qui était assez spéciale.

« Ce que je veux, c'est la connaissance qu'il me manque. Je veux que vous m'ouvriez les portes de la médecine Sylphide. Que vous me donniez votre aval pour que je puisse étudier avec les plus grands et agrandir mon savoir concernant les soins. Je n'aurai pas 'l'audace' de vous demander en personne pour cela, mais évidemment je ne suis pas intéressée par les cours de la part d'un toubib de bas étage. Je veux que malgré mon existence écourtée par la nature je puisse être aussi bonne si ce n'est meilleure que les plus vertueux des Eclaris. La médecine est plus qu'une science pour moi, elle est le fondement de mon être, ce qui me permet de m'accomplir plus que toute autre chose. Apprendre à guérir toutes les races, même les sylphides, cela fait partie du but que je me suis fixé. Beaucoup de mortels refusent de soigner les Sylphides une fois qu'ils connaissent leur nature, et bien entendu ils ne peuvent les soigner correctement si ils ne savent pas comment traiter leur nature si particulière. Par conséquent je vous propose d'allier nos savoir afin de perfectionner les techniques les plus avancées de soins. Je sais comment soigner jusqu'à un zélos les yeux fermés. Donnez moi une chance, et je sauverai bien plus que les yeux de vos pairs. »

Elle s'était penchée en avant, parlant de plus en plus vite même si c'était tout à fait articulé et compréhensible. Seulement Irina avait abordé le seul sujet capable de émerveiller malgré les horreurs qu'elle voyait tous les jours. Sa seule passion, éternelle, cruelle, dévorante. Son petit discours n'avait pas été préparé, il n'avait pas été feint ni faux. Il transpirait l'amour qu'elle avait pour son métier, mais aussi l'ambition assez folle que représentait son projet. Bien sûr elle se doutait que tout cela aurait un prix, et elle y avait déjà songé longuement. Il était évident qu'elle n'avait pas préparé tout ceci sans penser à une série d'engagements qu'elle devrait prendre. Irina comptait bien en parler, c'est certain... Mais déjà il lui serait nécessaire d'attendre la réaction du premier intéressé. Attrappant un gâteau du bout des doigts, Irina interdit à sa main de trembler, et ordonna à son visage d'ignorer le fait qu'ici et maintenant, en quelques instants à peine, se jouait celui qui pourrait être le grand accomplissement de sa vie toute entière.
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MessageSujet: Re: Vénérable sagesse, imprudente jeunesse   Vénérable sagesse, imprudente jeunesse Icon_minitimeSam 19 Mai - 16:58

Kenian eut un petit sourire sur la longue tirade d'Irina, il la voyait se débattre entre politesse face à celui qu'il était et véritable pensée qu'elle avait pour les sylphides. Le mot vanité sembla presque l'amuser tout comme le fait qu'elle face retomber a chevelure, dommage, c'était mieux avant lorsque tout était en place, lorsque tout était contrôlé. Mais il ne dit rien et rien dans son comportement ne laissa présager qu'il en prenne ombrage.

"Un échange équivalent?"

Qu'est ce qu'une terran pouvait posséder qui justifierai un échange équivalent avec l'être qu'était Kenian, elle avait réussit à piquer sa curiosité, chose suffisamment rare pour être noté. Qu'on le veuille ou non, le Grand maître était une source de savoir mais également un être de science, un médecin reconnu à l'intérieur de Cimmérium, le seul endroit où il daigne faire part de ses talents de guérisseur. Soigner les sylphides? Il savait le faire et nombreux étaient ceux qui avaient voulu à travers les siècles s'approprier ses gestes mais il s'était toujours refuser à prendre un apprentie, pourquoi un être immortel tel que lui en aurait besoin? Alors qu'il allait encore en personne chercher herbes et essences dont il avait besoin, ne déléguant cette tâche à aucun être même sylphide ou encore membre du conseil. Les mystères du Grand Maître étaient plus que nombreux, son savoir et sa sagesse étaient parmi les plus grands.

"Comme toute servante de Kesha qui se respecte. Cependant j'ose espérer que le Lord Ision a sû se montrer reconnaissant des soins que vous lui avez prodiguez. Cela serait regrettable dans le cas contraire et peut être me permettrez vous de réparer l'offense qui vous a été faite. Ne prenez pas ombrage de mes propos Dame Dranis, les lettres que nous avons échangés étaient sincères mais il y a trop de faux semblant en ce monde pour que je puisse accorder du crédit aux choses que je vois lorsque l'on m'acceuil, osez pardonner mon attitude cavalière."

Une menace à demi voilée envers Ision? Peut être ou peut être simplement pour voir commet réagirait Irina. Cependant le Grand maître tenait à ce que chaque sylphide assumant son rôle comme tel répande le savoir vivre de son peuple comme il se devait. Et dernière ses manières parfaites et ses gestes si mesuré, mieux valait ne pas s'attirer les foudres du grand maître, cependant jamais il n'avait eut à employer la totalité de sa puissance ni même à punir un sylphide sous son autorité, le simple fait de mentionner Kenian suffisait à la plupart des sylphides à se rappeler d'où il venait et de qui ils dépendaient et surtout de qui dépendait leur réincarnation.


"Hahaha"

Le simple son de la voix de Kenian entrain d'esquisser un rire rendait encore plus forte sa voix parfaite et son timbre si doux. Il avait rit lorsqu'elle s'était mentionné en tant qu'hérétique, cette manière de se définir était tout à l'honneur de la Dame et il ressentait cette pointe d'acidité quelle avait en elle et qui ne demadnait qu'à ressortir à la moindre des possibilités...

"Dame Dranis, la plupart de ceux qui veillent sur ma sécurité considère tout être en dehors du Cimmérium comme un hérétique. Il y a de nombreuses règles dans la citée des sylphides et votre corbeau les a toutes enfreintes en me faisant parvenir ce courrier."


L'aigle de Kenian qui était jusqu'à présent resté sur son épaule commença à bouger lorsque son maître se plaça sur le balcon avec la tasse de thé à la main. Le Grand Maître le regarda et lui signifia d'un simple hochement de tête qu'il pouvait partir. L'animal majestueux déploya alors ses ailes sur la rembarre de pierre et s'envola à travers les jardins.

"Mais je suis là aujourd'hui, preuve que votre initiative a eut l'effet escompté."

Une ballade? Oui bien que Kenian n'aurait jamais employé ce terme, le grand maître avait pour habitude de se promener dans ses propres jardin de Cimmerium et d'y retrouver ce que l'on pourrait nommer sa "favorite" bien que le terme soit complétement hors de propos. La jeune sylphide était cependant la propriété du Grand Maître et il était le seul à en connaitre son existence. Mais comment Irina pourrait elle le deviner. Et cela serait certainement une bonne occasion pour voir ce que valait véritablement la jeune terran.

"Mais les plus belles choses de ce monde ne se mérite t elle pas Irina? L’écrin de glace dans lequel se trouve Hellas est prompt à resceller de merveilleux joyaux dont vous ne pouvez que faire partie."


La mots de Kenian étaient sincère et la manière de les prononcer également bien qu'il fut difficile à un novice de pouvoir le voir. Est ce que Irina plaisait à Kenian, sans aucun doute...

"En quoi suis je différent ? (il eut un petit sourire) peut-être en rien à vos yeux, si ce n'est que je ne suis ni roi, ni empereur, ni seigneur et que je ne suis pas sur un trône regardant de haut quiconque voudrait contredire mon opinion. Je ne suis pas un souverain ni même un dirigeant, je n'ai jamais porté ce titre et celui que le peuple sylphide m'a donné n'est autre que celui de Guide bien que ma fonction me désigne comme Grand Maître il y a pourtant un fossé entre ces deux termes, n'est ce pas? Ce que je suis Irina? Un être qui ne veut que le bien des siens, survivre dans ce monde, tout comme vous à Hellas."


Kenian ne s'était jamais considéré comme un Roi, il savait que sa fonction lui procurait de nombreux avantages et non négligeable, pourtant au cimmerium il n'était aps rare de le voir arpenter les rues, même marchandes de la citée de parler avec le peuple, de se mêler à lui comme un simple citoyen. Il répondait aux questions qu'on lui posait, sur l'avenir, le temps, la médecine et n'avait jamais refusé d'apporter son aide depuis le début de ses nombreux mandats à la tête des sylphides.

Elle commença à lui expliquer ce qu'elle désirait réellement, les secrets? Quels secrets pensait elle que Kenian puisse détenir plus qu'Ision ou un autre sylphide? Cependant il l'écouta, sans aucune expression sur son visage, se contentant d'attraper l'un des gateaux au miel qui était posé sur le plateau, et comem il est agaçant de le voir chez ce genre de personne quand Kenian prenait un biscuit ou un gateau aucune miette ne tombait, rien qui ne puisse entacher sa pureté, comme si cette saloperie de biscuit se disait "je ne dois pas faire de miette c'est kenian qui me mange", bref il le savoura réellement, il aimait les choses sucrés avec du miel ou peut être lui avait on dit qu'il aimait cela?

Ainsi elle était là la vanité de cette jeune femme, son extrême confiance en elle résidait en la médecine, comme poutre étant la seule capable de soutenir l'édifice Irina, un seul geste pouvant ébranler ce pendant de son existence et tout s'effondrait...

Quand elle eut fini il se contenta de boire un peu de thé et de lui répondre...


"Mon peuple est méfiant Dame Dranis, envers tout ce qui vient de l'extérieur et je ne peux le lui reprocher. Apprendre qu'une terran s’intéresse à lui pourrait avoir plusieurs tranchants. Car vous n'êtes pas sans savoir que la plus curative des potions peut devenir le plus mortel des poisons. Ne vous méprenez pas, je ne ferme nullement notre discussion mais il faudra des preuves aux sylphides de votre bonne foi. Qui plus est rare sont ceux qui seraient à même de prendre une apprentie... alors dites moi qu'êtes vous prêtes à offrir en échange de ces secrets?"
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MessageSujet: Re: Vénérable sagesse, imprudente jeunesse   Vénérable sagesse, imprudente jeunesse Icon_minitimeLun 21 Mai - 18:13

Tout dans l'attitude de Kenian, de ses silences en passant par ses manières irréprochables était une évocation constante de sa condition. C'était un rappel destiné à rappeler au commun des mortels où était leur place, si besoin était. Quand à Irina, cette mesure latente et peut être involontaire était totalement superflue. Quand bien même sa position de prêtresse lui procurait un certain prestige, la jeune femme s'en fichait comme d'une guigne. Ce n'était pas la noblesse qui l'avait hissée à ce niveau, ce n'était pas un titre qui avait fait d'elle l'une des meilleures médecins du monde civilisé. Certes elle n'était pas de ceux qui criaient leur talent sur tous les toits, et ses essais, bien que scientifiquement remarquables, demeuraient secrètement entreposés au temple.

Quoi qu'il en soit, pour en revenir à cette entrevue mille fois imaginée, la demoiselle ne savait pas sur quel pied danser. S'il lui paraissait normal que Kenian veuille assurer ses arrières en testant ses intentions ce n'en était pas moins compliqué à gérer et à expliquer. De plus il avait bien sur ses raisons... Il était difficile d'offrir quelque chose de nouveau à quelqu'un qui semblait déjà tout avoir. Pourtant malgré le doute et les sautes d'humeur, la prêtresse y croyait,... que ce soit par prétention, par naïveté ou par espoir importait peu.


« Comme toute servante de Kesha qui se respecte, je n'attendais rien en retour de mon geste. » Dit elle calmement, sans faire de sous entendus sur la question. Il est vrai que la gratitude d'Ision était toute théâtrale, exagérée et créée de toutes pièces, mais elle s'en fichait. Après tout elle les avait aidés lui et Veto davantage pour qu'ils la laissent tranquille que par réelle empathie. Tout cela n'était que détails. Et si bien sur elle ne dirait pas non à un certain dédommagement, elle n'était pas assez hypocrite pour aller jusqu'à le réclamer. « Oui, un échange équivalent, ou qui se veut l'être le plus possible en tout cas. J'ai conscience que bien peu de choses sont hors de votre portée, et encore moins vous sont inconnues. Cependant je me lance le défi de pouvoir non seulement en trouver pour vous, mais également vous les fournir autant que faire se peut. »

La Serpentine le regardait dans les yeux, impressionnée par sa prestance et son éloquence, mais bien décidée à ne pas se laisser surprendre davantage... Du moins pas plus que de raison. Il était évident qu'elle pesait le pour et le contre de cet accord qu'elle-même avait voulu négocier. Son instinct de survie lui criait de s'écarter de cet homme, de courir le plus loin possible en oubliant ce pari insensé... Et pourtant.... Pourtant elle ne pouvait s'y résoudre. Les choses n'étaient pas simples c'est certain, mais abandonner maintenant ne l'aiderait pas à s'en tirer. Il lui paraissait encore plus ridicule de ne pas tenter de négocier alors que le sylphide avait fait le déplacement ; que d'essuyer un refus parce qu'il en exigeait plus.

« Peut être, bien que cela n'ait nullement été mon intention première. Cependant je n'ai pas porté atteinte à votre sécurité. »

Elle ne l'avait pas dit, mais le fait est qu'elle s'en foutait complètement d'enfreindre les règles. Si elle allait à l'encontre de celles de son propre ordre, ce n'était pas pour s'encombrer de remords à cause de celles des autres. Et puis après tout si Raven avait pu s'approcher et pénétrer leurs murs, c'était que leur sacro-sainte sécurité n'était pas aussi au point qu'ils voulaient le laisser croire. Tant pis pour eux, voilà tout.
Toujours assise sur ses talons à même le sol, Irina semblait empreinte d'une sérénité que rien ne pouvait troubler. Était-ce le fait d'avoir vu de ses yeux deux anciennes divinités qui l'avaient personnellement touchée jusqu'au plus profond de son être, dans tous les sens du terme ? Entrelaçant ses mains sur son abdomen, elle dégageait quelque chose de résolument mystique... et ce n'était pas uniquement à cause de Kesha.


« Vous êtes au contraire, très différent. Dans le cas contraire je ne m'adresserais pas à vous. J'ai beau être Terran et donc mortelle, je pense aussi avoir le droit de faire preuve de bon goût. »

Elle sourit mystérieusement, faisant de l'humour malgré les risques que cela comportait. De toute façon s'inquiéter ne mènerait à rien, car dans toute cette opération... c'était quitte ou double. De plus la Vipérine ne désirait pas ses explications sur sa façon de régner. Cela ne l'intéressait pas, ou du moins pas maintenant. Sa façon de diriger regardait les sylphides et ceux qui vivaient ou voyageaient jusqu'à Cimmérium, ce qui jusqu'à preuve du contraire n'était pas son cas et ne le serait sans doute jamais. Ce n'était pas qu'elle dédaigne ses paroles ou qu'elle les juge inintéressantes, seulement ce n'était pas le moment, tout simplement. Ignorant les mets et sirotant seulement son thé, Irina était d'une pâleur maladive, encore plus que les immortels d'albâtre.

" Je peux vous offrir différentes choses dans des domaines variés, et bien entendu j'ignore ce qui suscitera le plus votre curiosité. Cependant en premier je vous offrirai un accès total aux archives, recherches et ouvrages de ma bibliothèque personne, ainsi qu'à celle de l'Ordre, ce qui à ma connaissance serait une grande première. Vous n'êtes sans doute pas sans savoir que seules les prêtresses de haut rang peuvent espérer obtenir un tel privilège... qui est d'office refusé aux novices ainsi qu'aux civils. Certains livres sont si vieux que seuls des sortilèges de conservation nous ont permis de les garder intacts... D'autre part je vous ferai également d'une copie de mes écrits... Trente Sept volumes de recherches diverses, centrées sur l'alchimie, la botanique, et l'usage d'intras à des fins thérapeutiques, entre autres choses."

C'était surtout en ce dernier domaine ainsi que dans l'étude des poisons que ses découvertes avaient été le plus surprenantes et la raison en était assez simple : Irina était une pionnière en la matière. Veto n'avait pas été sa première « expérience » c'est vrai, mais il avait toutefois été le premier patient à recevoir des soins sans réelle préparation préalable. Il était la preuve que sa méthode, bien que très dangereuse et extrêmement compliquée à contrôler, pouvait sauver les vies de ceux dont les organismes affaiblis ne pouvaient supporter les traitements conventionnels.
En outre, bien qu'Irina ait confiance en son savoir faire ainsi qu'en l'originalité de ses recherches, ce n'était pas sur cela qu'elle misait le plus. Regardant Kenian avec franchise, elle semblait s'insuffler une nouvelle force, un nouveau courage. Elle tenait à lui faire voir ce dont elle était capable, mais craignait qu'il ne voit pas les choses de la même façon. Lui expliquer ne serait pas possible, alors le plus naturellement du monde, comme si c'était une évidence, elle lui dit.


« Depuis ma naissance, je possède plusieurs dons assez particuliers. J'ai très vite compris que je n'étais pas comme les autres, même si je n'ai pas tout de suite réalisé pourquoi. Contrairement à ce que l'on pourrait croire ce n'est ni de visions ni de prophéties que j'ai hérité. En fait je possède un trait qui pourrait être comparé à une certaine forme d'immortalité... »

Elle le fixa dans les yeux, lui prouvant par son regard que non seulement elle ne mentait pas, mais qu'en plus elle avait sûrement amoindri la vérité. Son argument serait en tout cas à double tranchant, et elle le savait. Car de deux choses l'une : soit le Grand Maître serait offensé de voir que la nature l'avait dotée d'un pouvoir semblable aux caractéristiques sylphides,... Soit il essaierait de comprendre comment une telle chose avait pu se produire, quitte à devoir se pencher sur son cas assez longuement. D'un autre côté il ne la croirait pas sur parole... Mais pour cela elle n'était pas inquiète.

Remontant pudiquement les pans de ses manches bouffantes jusqu'au coude, la rouquine dévoila des traces profondes de brûlures, qui serpentaient de manière irrégulière sur son avant bras, s'arrêtant juste avant son poignet. Le grand maître serait sûrement horrifié par une telle laideur, mais le fait est que ces cicatrices n'étaient que temporaires, même si il ne le savait pas encore. Néanmoins cette vision valait mieux que mille paroles. Il ne fallait pas beaucoup d'efforts d'imagination pour voir qu'un Terran normal aurait gardé des stigmates à vie après pareille blessure, sans parler du fait qu'un sylphide aurait lui perdu l'usage de son membre ou pire, il aurait pu succomber faute de soins appropriés.


« Une légende raconte que Kesha aurait sauvé un enfant lors du plus long hiver que Hellas ait connu. Lorsque déguisée en mendiante elle foulait la terre des hommes, la déesse aurait rencontré une enfant qui a su voir par delà sa laideur factice, lui offrant le peu qu'elle possédait. En échange, on dit que cette dernière lui accorda sa protection éternelle, la préservant des maladies et de la mort qui depuis toujours la pourchassaient. Depuis cette nuit les deux larmes que Kesha aurait versées en se séparant d'elle constitueraient une armure invisible qui serait capable de guérir chacune de ses blessures. »

Parlant lentement et d'une voix si harmonieuse qu'elle ressemblait à un chant ancien – ce qui était peut être le cas – Irina avait tout d'un coup une grâce qui était comparable à celle des sylphides. Elle était même assez semblable, si l'on omettait la fragilité intrinsèque à sa condition de mortelle. Et puis nul besoin de préciser de qui cette légende si ancienne parlait...
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MessageSujet: Re: Vénérable sagesse, imprudente jeunesse   Vénérable sagesse, imprudente jeunesse Icon_minitimeJeu 14 Juin - 12:18

L'aigle du grand maître poussa un cri strident, Kenian se contenta de poser sa tasse et de lever sa main pour faire taire Irina. Il se leva sans dire un seul mot et regarda par dessus la balustrade dans le jardin, quelque chose avait attiré son attention. Ces légendes sur Kesha il les avait entendu un millier de fois, la prêtresse était une femme belle et dangereuse, mais elle n'avait pas encore assez vécu ou peut être pas posé les bonnes questions au Grand Maître, il avait vécu l’ascension du pouvoir divin sur terre et participé à l'écriture de certaines des légendes de ce monde. Elle avait un raisonnement purement Terran, même s'il avait son intérêt n'atteignait finalement que peu Kenian...

"Irina..." se contenta t il de dire avant de quitter la pièce avec un léger soupire... il n'était pas courroucé, du moins ne le paraissait il pas car il avait été attentif jusqu'à la fin du discours de la jeune femme. Lorsqu'il quitta la pièce l'un de ses serviteurs se précipita vers lui, si la moindre chose arrivait au guide spirituel des sylphide qui sait ce qui pourrait arriver à la société toute entière de leur race, mais le Grand Maître lui fit signe de ne pas s'inquiéter et demanda la direction du jardin à l'une des prêtresses encore présente, cette dernière le lui indiqua.
Kenian continuait son chemin avec grâce et beauté mais avec un pas légèrement plus rapide que tout à l'heure. Il se rendit dans l'immense propriété se dirigeant vers l'un des buissons du jardin, des fleurs qui semblaient anodines et qu'un homme s'apprêtait à arracher.


"Laissez cela. Reculez." Ces mots bien que prononcés sur son ton calme habituel sonnèrent comme un ordre et l'homme arrêta tout et fit ce que Kenian lui ordonna, regardant un peu perplexe les prêtresses qui avaient voulu voir où se dirigeait le Grand Maître. Le sylphide posa genoux à terre dans l'herbe grasse et verte. En tendant sa main vers le buisson, il en sortit un minuscule oiseau, ce dernier ne semblait pas effrayé par le sylphide au contraire, et même si Kenian n'avait aucune force de contrôle sur la nature, son calme et la paix qui entourait l'être qu'il était. L'oiseau est minuscule, de la famille des colibris, le grand maître le tendit en direction d'Irina qui était arrivé entre temps. Sur son visage était un magnifique sourire, pas ce même sourire que pouvait avoir Ision et qui dissimulait bien des choses, non, en toute circonstance,d ans ses actes, ses paroles et ses émotions le Grand Maître ne pouvait paraitre que sincère. Comment un être si pur pouvait il tenir un peuple aussi longtemps décrié entre ses mains? L'apparente fragilité infantile de Kenian n'était pas un masque, mais en 900ans le sylphide avait apprit à profiter de simples moments comme celui ci.

L'oiseau s'envola avant que la prêtresse ne puisse le tenir entre ses mains, Kenian reporta alors son attention sur le buisson que l'homme allait arracher. Il en cassa une feuille et en fit sortir la sève...


"Quelques gouttes pour vous soulager, quelques unes de trop pour vous tuer. Telle est la devise de cette plante, je l'ai longtemps cherché dans la citée de l'eau, mais il semble que la plupart des specimen en ait disparu. Accepteriez vous que j'en prélève un pied, pour le cimmerium, le dernier a été épuisé voilà quelques semaines et sans plante femelle pour l'aider il ne pourra pas se consolider?"

Kenian se releva alors et regarda Irina, il savait ce qu'elle voulait, il n'avait rien dit ni même répondu...

"L'accès à la bibliothèque hein... et vos écrits... c'est un début, mais pensez vous que c'est véritablement cela que je recherche? Venez marchons un peu..."

Il emboita le pas et commença à marcher à même le sol, en appréciant les aspérités et les imperfections.

"J'aimerai pouvoir me vanter d'avoir un aussi beau jardin au Cimmerium, hélas mes appartements ne me permette pas d'avoir une place aussi grande et aussi vaste. Néanmoins si un jour vous vous rendez dans la citée de mon peuple j'espère pouvoir vous montrer mes jardins."

Au cœur de son jardin se tenait son plus précieux trésor, sa nymphe, sa muse gardé jalousement comme un joyau et que personne n'avait jamais contemplé si ce n'est lui. Elle ne pouvait entrer ni sortir, elle était là, magnifique, simple, parfaite.

"L'immortalité s'acquière de diverses manières, Dame Dranis, elle oscille selon les mentalité, les pays et les Lois. Les stigmates qui parcourent votre corps démontre votre force, celle là même qui est propre à tout vos semblables. Nombreuses sont les légendes sur Kesha, nombreux sont les Dieux en ce monde qui sont vénérés, nombreux sont les mensonges, rares sont les vérités. L'on entend également dire que votre, comment dois je le qualifier si ce n'est d'ami... votre alter égo hum non... Némésis, le Lord Lorindiar serait issu d'une des larmes de Kesha, pouvez vous simplement croire que cela soit possible ou qu'il s'agisse d'une légende monté de toutes pièces? Avant de vous répondre sur mes souhaits et désirs concernant votre... apprentissage... savez vous seulement dans quoi vous voulez mettre les pieds? Je vais donc vous poser une question, simple et la réponse devra être sincère et pure : Qui suis je ?"

Bien entendu la réponse se voulait aisé, il était Kenian, seigneur des sylphides, mais était c la réponse que voulait entendre cet homme qui n'avait jamais voulu du pouvoir, cet homme qui aurait préféré passer sa vie à chercher des remèdes et des poisons. Mais voilà, il avait été élu, et pour le bien de son peuple il ne comptait pas abdiquer, après tout, seuls les Rois abdiquent, lui n'était pas un Roi, il était seulement un guide qui voulait mener son peuple vers la lumière de ce monde.
Il n'était certain que Irina puisse lui offrir quoique se soit, du moins quoique se soit qu'elle ait réellement envie de lui donner, Kenian voulait entendre les réponses à ses questions avant d'aller plus loin, avant de lui faire sa propre proposition et surtout, il voulait voir si elle méritait l'honneur qu'il lui ferait, l'apprentissage serait long et douloureux, elle passerait maintes fois par la mort mais à la fin ne pourra t elle pas se vanter d'être une sylphide elle même?... Le Grand Maître aurait aimé voir la chevelure enflammée d'Irina se transformer en un tapis de neige étincelant.
Il savait que son comportement envers Irina irriterait la jeune femme, mais il avait aussi remarqué une chose étrange, elle retenait quelque chose, elle avait en elle une folie qui lui rappelait étrangement la sienne, bien des siècles auparavant, lorsqu'il avait connu cette jeune elfe. Mais voilà, on ne pouvait en vouloir à Kenian, du moins pas physiquement, il avait cette aura à tel point qu'il aurait pu nommer Kesha "sœur" sans que cela ne gêne qui que se soit... Le Grand Maître était il un Dieu? Non certainement pas, ce serait l'insulter que de prétendre une telle chose.


"Avant que vous ne me répondiez, sachez que je ne veux pas malveillant envers vous, Dame Dranis, si je ne vous estimais pas je ne prendrai pas de telle précaution envers vous. J'apprécie votre persévérance et votre sens de l'intelligence et du savoir, rare sont les personnes avec votre fougue, mais je crains qu'elle ne vous coûte beaucoup, cependant si vous êtes prête à cela alors, nous pourrons continuer notre conversation."
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MessageSujet: Re: Vénérable sagesse, imprudente jeunesse   Vénérable sagesse, imprudente jeunesse Icon_minitimeVen 15 Juin - 23:39

Beaucoup pourraient penser qu'étant donné le caractère volcanique d'Irina, elle aurait mal pris l'inexpressivité ainsi que les étranges manières de Kenian, et pourtant il n'en était rien. En effet elle était encore là, digne dans sa fragilité mortelle, s'exposant sans crainte à ce qui viendrait puisqu'elle ce sentiment lui était étranger. Le fait qu'elle soit encore là sans trembler ni se dérober était un exploit en soi, mais ce n'était rien comparé à l'épreuve de patience qu'elle traversait. Cependant derrière l'apparence irréprochablement impeccable se trouvait un capharnaüm d'idées et de doutes se battant allègrement au gré de sa folie jusque là endormie. Lorsque Kenian se leva, Irina se contenta de le suivre simplement du regard, se demandant ce qu'il faisait sans prendre la peine de poser de questions.
Si bien entendu elle était curieuse, le fait est qu'elle était quelque peu intriguée par ses réactions. Pour quelqu'un qui tenait tant à la politesse il venait de briser le protocole à de nombreuses reprises, d'une façon qui aurait vexé et insulté n'importe quel hôte. Seulement bien que ce comportement laisse à désirer, d'autres choses étaient plus inquiétantes... Notamment le peu d'intérêt que son discours semblait éveiller chez lui. La jeune femme ne s'attendait certes pas à déclencher son euphorie, mais ça... ça c'était autre chose. Le regardant s'agenouiller dans la terre sans prévenir, elle fut à moitié médusée et à moitié blasée. Si même jouer dans le jardin lui paraissait plus passionnant que leur conversation, qu'était elle sensée faire ?

C'est à cause de ce questionnement qu'elle ne réagit pas lorsque le sylphide s'écarta des serviteurs. Il était inutile de gaspiller sa salive là dessus, de toute façon il n'en ferait qu'à sa tête. Lorsqu'un des gardes sylphides lui lança un regard interrogatif, elle haussa les épaules, lui signifiant qu'elle ignorait le but de son entreprise, ce qui n'était après tout que la stricte vérité. Même la manière dont il avait murmuré son prénom voulait tout dire et rien dire à la fois. Et le fait qu'elle en ait frémi n'avait rien de naturel, elle en était persuadée. Aucun homme ne lui avait jamais fait cet effet... Et inutile de préciser qu'elle n'était pas séduite, quand bien même elle devait lui accorder une beauté certaine, presque féminine.
Quoi qu'il en soit Irina finit par le suivre, davantage parce qu'elle se demandait ce qui se passait que parce qu'elle l'escortait jusque dans un endroit qu'il n'avait pas encore été invité à visiter. Haussant un sourcil elle aperçut alors un petit oiseau coloré perché sur les doigts du Grand Maître... Mais ne sut pas quoi dire. C'était assez dur à croire qu'il se donne en spectacle comme Ision l'aurait fait, et d'un autre côté, c'était tout aussi étonnant de penser qu'il se donnerait tant de peine pour un si petit animal. Et pourtant... Ce sourire. Le fixant avec la tranquillité de quelqu'un qui vient de surprendre une scène intime mais aussi avec la maladresse de celui qui a peur de tout gâcher, la prêtresse n'essaya pas pour autant de saisir l'oiseau rescapé. La liberté était le don premier donné aux vivants, et il n'y avait pas de raisons qu'elle mette cet être en cage puisqu'il n'était pas blessé. Levant donc les yeux pour suivre du regard son envol comme un ultime adieu, elle ne dit mot, comme si soudainement elle était devenue muette. Il est vrai que malgré ses nombreux défauts, la rouquine était une femme qui savait quand parler... mais surtout comment écouter et se taire. Finalement c'est lorsque Kenian parla de botanique qu'elle retrouva la parole, n'usant pas d'un seul mot de plus que nécessaire.


« Si nous pouvons contribuer à vous faciliter la tâche à vous et à vos frères, je n'y vois pas d'inconvénients. »

Les lèvres pincées par la froideur qui l'avait envahie, Irina était un glacier éternel. Lisse, insubmersible, imprenable. Personne ne pourrait la conquérir, et en même temps elle avait cette beauté immuable qui attire les regards. Sa froideur n'était pas pour autant synonyme de dédain ou d'indifférence. C'était simplement une armure des plus efficaces contre toutes sortes d'agression dont les imprévus faisaient parti. Depuis sa plus tendre enfance, elle savait que personne ne pouvait la protéger... que la seule personne qui le pouvait, c'était elle même. Alana était une preuve de sa théorie, si besoin en était encore. Suivant silencieusement Kenian, plus lentement que lui, elle se tenait droite et fière, sans pour autant en devenir pédante. C'est juste qu'elle ne comptait pas se presser ou se comporter comme inférieure, et bien qu'elle soit plus jeune, cela ne voulait pas dire qu'elle en soit moins capable. Après tout les Sylphides de son âge n'étaient sûrement pas très différents. Et puis qu'importe ce qu'il pensait, ce n'était pas là l'important... Surtout que son avis n'était pas près de changer.

Écoutant parler son invité, la demoiselle sourit vaguement. Non par béatitude stupide de ce qu'il était en train de lui dire et de l'attention qu'il lui accordait, mais plutôt avec l'ironie de quelqu'un qui en sait plus qu'il n'en dit. De fait elle avait mentionné les légendes de manière volontaire et intentionnelle. Bien sûr elle était au courant des ragots qui couraient au sujet des origines d'Ision... Sans y prêter la moindre once de crédibilité. De la même manière, elle ne se jugeait pas non plus reliée à Kesha, si ce n'est peut être par sa propre foi. Seulement les qu'en dit on l'amusaient beaucoup, surtout ceux qui la concernaient. Ce n'était pas par vanité ou par orgueil, mais simplement parce qu'elle savait que peu importaient les explications, les faits eux étaient là, pérennes et indéniables. Les stigmates qu'elle portaient n'était pas si vieux. Il n'étaient ni les premiers ni les derniers qu'elle connaîtrait elle le savait... Et pourtant ils n'étaient qu'une infime partie des cicatrices qui ne se voyaient pas, subies par son corps, mais aussi et surtout par son esprit. Peut être que lui aussi se reconstruisait doucement, retardant l'échéance de cette folie dévorante. Toutefois au delà de tous ce vécu et tous les autres secrets, elle répondit à son interlocuteur sans prendre le temps de réfléchir, avec la spontanéité de la réflexion qui vient de l'esprit même et non des apparences.


« Un Sylphide. Un dirigeant. Un homme de science. Un Homme. Dans cet ordre là. »

Sa réponse fut en fait assez courte, et pour une raison qu'elle ne s'expliquait pas, elle semblait se suffire à elle même ; comme si en peu de mots elle contenait la façon dont elle le voyait. Pourtant contrairement à ce qu'on pourrait penser, sa réponse bien que concise, était loin d'être stupide. Avant tout Kenian était un Sylphide, membre du peuple avant d'être leur meneur. C'était la position qu'il occupait, bien qu'elle ne sache dire si au delà de la fierté il y avait le plaisir d'occuper ce rang. Elle était bien placée pour savoir que c'étaient deux chose bien différentes, et opposées la plupart du temps. Le devoir et l'ambition étaient deux motivations complètement distinctes. Et au fond elle sentait que tout comme lui c'était le premier qui les avait désignés et non la seconde.

« J'ai bien entendu une opinion plus personnelle et objective, mais je doute que ce soit ce qui vous intéresse. Mon opinion n'a aucune importance pour déterminer qui vous êtes, car vous êtes vous même déterminé par des circonstances et des concepts qui vous dépassent. Nul ne peut contrôler qui il est. Ce qu'il est. »

Ses yeux se perdirent dans le vague de la végétation ambiante, ses sandales fines s'encrassant de terre sans qu'elle n'y prête attention. Elle soupira avec calme et finalement baissa les yeux, jetant un regard mélancolique à la bague d'obsidienne qui ornait son doigt. Quelque part au fond elle ressentait encore la présence millénaire d'Exanimis comme un fantôme persistant, et ce bien qu'il soit désormais retourné dans les abysses de l'oubli collectif. Celui de tous, sauf le sien et celui de Simalia. L'espace d'une seconde, ses pensées lui furent destinées, avant qu'elle ne revienne rapidement à ce qu'elle était en train de faire... Au moment présent, loin de moments anciens qu'elle avait partagés au travers de cette entité distincte de son être et à la fois si semblable. Kenian la verrait peut être différemment si elle venait à lui révéler la vérité à ce sujet. Et pourtant elle ne le ferait pas, parce que certaines choses n'étaient pas faites pour êtres dites. Le fait qu'une simple humaine ait abrité un ancien dieu en rajoutait à l'ironie qui l'habitait déjà, rajoutant à la conviction que sa demande était légitime.

« Je suis flattée de votre prudence et de vos égards, mais soyez rassuré... J'ai pensé à tout cela depuis longtemps déjà. Je me doutais bien que ma requête aurait un prix, comme l'a toute chose en ce bas monde. Si je n'étais pas prête à faire des concessions, à entendre des choses dont je me passerais, bref, si je n'étais pas disposée à prendre des risques, je n'aurais jamais envoyé de missive ce jour là. Mais et si pour changer c'était vous qui répondiez à l'une de mes questions... Tout d'abord je vous retourne votre judicieuse question. Qui suis je ? »

Irina se tourna vers lui l'espace d'un instant, le regardant bien en face. Elle était prête au meilleur comme au pire venant de lui... Elle avait conscience que sa question était à double tranchant, et elle l'attendait quand même. La douleur ne lui faisait pas peur, en fait elle y était habituée. Ce qui était une énigme pour les sylphides était pour elle une compagne de tous les instants. En tout cas c'est avec une force si pointue et présente dans ses yeux qu'elle en paraissait mystique qu'elle fixait Kenian. Qui sait, peut être que cette détermination était vraiment inspirée par Kesha. Ou était ce Exanimis ? Ce qui est sûr c'est qu'il n'y avait en elles aucune trace de peur. Aucune retenue. Corps et âme la jeune femme savait ce qu'elle voulait. Il n'y avait pas de doute, juste l'attente. Pas l'attente de quelque chose en particulier, non. Mais plutôt l'attente d'un dénouement, dans un sens ou dans l'autre. La fin d'un point d'interrogation.

« Ensuite, et comme je sais qu'il est dans votre habitude d'être le plus sincère possible, je vous prierais de faire de même, comme vous l'avez fait jusque là.... Qu'attendez vous de moi ? »

Sa question avait bien plus de sens qu'on ne pouvait le penser. Son but n'était pas de savoir ce qu'il voulait d'elle au départ, puisque évidemment c'est elle qui avait proposé quelque chose. Mais une chose était sûre... Kenian avec raison ou non, voulait quelque chose en échange... La question était de savoir quoi, au delà de ce qu'elle pourrait lui offrir. Après tout il n'était pas question qu'il garde le dessus indéfiniment. Irina était une battante, une amazone... et même si elle était décidée à supporter l'enfer pour parvenir à ses fins, il n'était pas question de se laisser écraser. Qu'il l'aime ou non, cela n'y changerait rien... Car elle n'abdiquerait pas de ce qu'elle était pour lui faire plaisir. Pas encore tout du moins.
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MessageSujet: Re: Vénérable sagesse, imprudente jeunesse   Vénérable sagesse, imprudente jeunesse Icon_minitimeDim 17 Juin - 2:08

"Merci Dame Dranis, je me chargerai de la prélever moi même si vous n'y voyez pas d'ombrage je préfère faire les choses en personne"

Dire merci n'était pas un obstacle pour Kenian, il le faisait avec sincérité et sans arrière pensée. La politesse était une manière pour lui de vivre et de respirer, bien que beaucoup auraient pu prendre son action pour de la témérité et un sens peu commun de la bienséance il avait pourtant fait cela en connaissance de cause pour amener Irina a l'endroit qu'il voulait pour la conversation qu'il désirait, un jeu politique il faut l'avouer mais où il était facile de se perdre entre mensonge et vérité. Cependant le grand maître n'était pas enclin au mensonge, il stipulait clairement lorsqu'il ne voulait pas répondre à une question et évitait de parler de certain sujet pour ne pas être forcé à l'aborder.

Il l'écouta alors répondre à sa question, il baissa légèrement la tête avec un petit sourire...


"Une réponse courte et claire... voilà ce que j'apprécie."

A vrai dire Kenian s'était plus intéressé à la forme qu'au fond, quel intérêt pouvait il trouver dans l'attention que lui portait une simple terran? Absolument rien, il écoutait son peuple et était capable de changer pour lui mais pas pour le reste du monde. C'était la manière dont elle avait répondu, froide, direct sans tergiverser elle lui avait plu, elle n'avait pas cherché à le flatter ou à dissimuler une quelconque vérité. Elle apprendrai bien vite à changer l'ordre de cette définition à vrai dire le terme d'homme l'avait plutôt interloqué sans qu'il ne le montre pour autant quoique se soit, considéré Kenian comme un homme était une aberration autant dans les termes que dans la forme, certes le Grand Maître avait un corps d'homme malgré son apparence androgyne très prononcée mais homme en terme humain et terran... non il n'avait rien de tout cela, son corps d'origine étant créé sur un modèle Sindarin il y a fort longtemps de cela.

"Votre opinion ne détermine pas qui je suis mais qui vous êtes..."

Il laissa planer cette phrase, effectivement Kenian n'avait que faire de l'avis d'une non-sylphide mais une fois encore il lui prouvait que c'était à travers ses propores paroles qui pouvaient sembler anodine qu'elle laissait une part d'elle même se découvrir, même si, le Grand Maître l'avait bien compris, Irina était comme Hellas, inébranlable, une beauté dans son cercueil de glace qu'il ne fallait pas réveiller. Mais si elle voulait travailler avec lui, elle allait devoir lui montrer plus que cela, comment pourrait il l'introduire dans les arts sylphides si elle ne se montrait pas comme elle était réellement.


"Est ce donc un si grand risque que de parler avec l'un des miens? Ne prenez pas le cas de Sieur Lorindiar pour une généralité, si le monde connaissait mieux les sylphide il serait sans doute plus enclin à nous accepter. Mais pour le bien de mon peuple et de part sa volonté ce n'est pas ce que nous désirons."

Il ne lui avait toujours pas répondu à qui était elle, habile retournant de situation qui le fit sourire, il répondit alors en soutenant son regard, ses pupilles allant au fond de celles d'Irina...

"Une élève douée mais impatiente. (Il laissa de longues et interminables secondes s'écouler) Ce que vous tentez de cacher à la face du monde doit être une blessure si profonde que moi même serait capable de la ressentir. J'espère que votre esprit parviendra à trouver le repos un jour Irina, je pourrai vous y aider, si jamais vous le souhaitez, cela sera long et douloureux, mais alors peut être seriez vous toujours impatiente mais encore plus douée. Vous êtes une femme forte et la seule chose que vous craignez pourrait être une cage aussi dorée soit elle, une cage vous privant d'être ce que vous êtes et pourtant vous y vivez sans vous en rendre compte."

Il se tue, laissant là planer le silence, il n'était pas certain qu'elle soit préparé à entendre ce qu'il lui avait dit. Comment savait il tout cela? C'était un petit oiseau qui lui avait dit et qui planait encore au dessus d'eux et ce qu'il avait observé d'elle même; ce qu'on lui avait dit et ce qu'il continuait de voir. Pourtant en allant cherché Kenian elle devait enfin comprendre qu'il lui offrirai un savoir gigantesque mais que les contreparties seraient énormes.

"Vous m'avez offert le savoir des prêtresse de Kesha, je ne peux le refuser... Ce que j'attends de vous... comprendre un monde au sein duquel je n'ai pas évolué depuis trop de siècles. Mon peuple recherche l'ouverture mais je ne sais comment la lui offrir et ce pour son propre bien. Mais je crains que les conditions qui serons les miennes vous satisfasse... je consent à accéder à votre requête pour le bienêtre des sylphide, mais pour cela vous devrez exister aux yeux des miens et qu'ils vous accepte, vous vous conformerez aux Lois sylphides et vous répondrez de vos actions et de vos actes devant notre conseil si cela doit aller jusque là. Ce que vous apprendrez ne sortira pas du Cimmerium, nous déciderons de ce qui devra être transmis au monde ou ce qu'il ne devra pas être.Là sont les points essentiels sur lesquels je ne pourrai revenir, pour le bien de mon peuple. Et ne pensez pas que je désire faire de vous une marionnette ou un jouet je n'ai nullement le temps pour ce genre d'enfantillages pour lesquels j'ai passé l'âge. Je vous offre ce que vous désirez en échange je vous demande de servir le peuple sylphide autant que moi... non... plus que moi sans cela, aucun d'entre eux ne vous fera confiance. Vous le savez tout comme moi, nos charges ne peuvent souffrir de nos envies personnelles. Pourtant en acceptant de nous associer nous faisons avancer nos peuples plus que vous ne pouvez l'imaginer."

Malgré ce qu'il venait de dire, de manière droite et impartiale et qui ne souffrirai d'aucun refus car ce n'était là que les consignes dans leurs grandes lignes. Oui Kenian délivrait pour ainsi dire la prêtresse de sa charge de seconde de l'ordre, mais c'était là la condition, enfin pas tout à fait. Mais il avait préféré être brutal, inutile de passer une quelconque pommade, l'honneur qui lui était fait était bien trop grand pour prendre ce qu'il venait de dire comme un ordre. Elle pourrait accéder à son rêve mais les sacrifices seraient bien trop nombreux. Avant qu'elle n'eut le temps de répondre, ils arrivèrent devant l'autel de Kesha, enfin l'un des autel, au fond du jardin proche d'un petit cours d'eau, il y avait déjà de nombreuses offrandes. Kenian posa ses genoux à terre sans prendre en considération le sol à ses pieds, il sortit de sa manche quelques petits gâteaux qu'il avait prit sur la table tout à l'heure, il les enroula autour d'une herbe rare qu'il avait amené du Cimmerium. Kenian exécuta geste et prière avec perfection avant de se relever, il découvrit alors que sa main était pleine de poussière dans laquelle il venait de s'agenouiller...

"Il semblerait que Kesha ait voulu laisser sa marque sur moi" dit il en souriant, ce même sourire sincère qu'il avait eut alors qu'il tendait l'oiseau à Irina tout à l'heure. Mais il sentait que dans l'air planait encore les conditions qu'il lui avait donné. Il prit alors à sa ceinture une petite boite d'une vingtaine de centimètre de long et l'ouvrit devant elle.

"Un présent pour me faire pardonner de l'épreuve que je vous fais subir" A l'intérieur du coffret en bois précieux était une panoplie complète de chirurgien, des outils perfectionnés et surtout très finement ciselé dans un acier brillant sous le soleil, ils devient valoir peut être 2000 ou 4000 dias à la revente. C'était un présent d'exception.

"Je vous prie de le croire, Dame Dranis celui que vous voyez aujourd'hui est le même sylphide que celui à qui vous avez envoyé vos lettres il y a quelques semaines à présent."

Il ne s'inclina pas mais il lui tendit le coffret, c'était un cadeau indépendant de la demande. Mais voilà les cartes étaient sur la table, à Irina de jouer, Kenian ou les fantômes de son passée trop présent?
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MessageSujet: Re: Vénérable sagesse, imprudente jeunesse   Vénérable sagesse, imprudente jeunesse Icon_minitimeDim 17 Juin - 4:43

Une fois encore, Irina acquiesça sobrement, montrant qu'elle ne s’enorgueillissait pas bêtement d'un coup de main filé à quelqu'un qui avait du en demander bien rarement. En d'autres circonstances elle aurait sans doute cherché à en tirer le meilleur profit, quitte à rouler les gens dans la farine pour son propre profit. Mais la demoiselle n'était pas assez stupide pour tenter un coup pareil avec lui, surtout que ce genre de manœuvres n'était clairement pas le genre de mouvement qui lui serait profitable. De la même façon elle avait fréquenté suffisamment de nobles et de haut placés pour savoir qu'un compliment dissimulait souvent d'autres choses bien moins flatteuses. Dans un discours positif il y avait souvent un 'mais', et de la même façon les bons points que monsieur le professeur voulait bien lui donner ne voulaient pas dire qu'elle avait passé son épreuve.
Silencieuse à nouveau, la rouquine regardait le paysage plutôt que lui, non par manque de respect, mais parce que cela l'aidait à se concentrer. Cela avait toujours été comme ça. Irina était une personne qui avait besoin de se dépenser, quelqu'un qui était plus doué sur le terrain que derrière un bureau, quand bien même elle puisse s'acquitter de cette tâche lorsqu'elle en avait décidé ainsi. Seulement sa jeunesse passée dans la rue avait créé des racines nomades en elle, des débuts difficiles qui l'avaient préparée au pire mais également rendue plus forte. Ce qui l'avait poussée à se battre pour être qui elle était maintenant, pour le meilleur et le pire.


« C'est bien pour cela que vous ne répondez pas à ma question, même si j'ai fait l'effort de le faire de mon côté. »

Il n'y avait ni reproche ni surprise dans sa voix, seulement un constat simple, dénué de déception bien qu'en réalité elle soit bien présente. Comment ne pas être déçue de voir que Kenian ne se pliait pas au jeu qu'il voulait lui même jouer. Il ne la traitait pas comme son égal, et bien que cela soit peu étonnant, c'était blasant. Il n'était pas transparent comme il le prétendait. Jetant un regard vers l'un des côtés du jardin, où siégeait une immense fontaine, Irina soupira. Tout ceci perdait de son sens si elle était seule à jouer cartes sur table. Et il n'y avait nul doute qu'elle n'ouvrirait pas le jeu si elle était seule à miser. Tout ce qu'il gagnerait à l'analyser en se basant sur le superficiel serait de la braquer et de la faire se refermer comme une huître. Mais qu'importe après tout c'était lui qui croyait gagner à l'avance.

« Je n'ai à priori pas de problèmes à tenir une conversation avec qui que ce soit, grand maître. Mais je n'apprécie guère le son de ma propre voix. »

Il en penserait ce qu'il voudrait. Si il voulait croire qu'elle se détestait, il pourrait... Bien qu'il soit loin du compte. Certains messages ne devraient pas avoir besoin d'être explicites pour être compris après tout. Et elle n'avait pas envie de se fatiguer sur des détails alors que les enjeux étaient aussi élevés. Entrelaçant ses mains dans son giron, Irina marchait sans conviction à ses côtés. Elle ne dit mot concernant ses conclusions, ne confirmant ni n'infirmant ce qu'il disait. Quand quelqu'un était persuadé d'avoir raison, aucune explication ni aucune vérité ne pouvaient le contrarier. Soit. Qu'il la juge instable et folle en se fondant simplement sur leur brefs échanges, c'était son droit. Cela lui arracherait il une seule mimique ? Pas le moins du monde.

« Je ne laisse rien entraver ma soif de connaissance. »

Cette phrase expliquait tout à elle seule c'est vrai, bien que comme les quelques observations plus tôt, elle soit lapidaire. Mais pourquoi faire long et se livrer alors que cela ne la menait nulle part ? Elle avait l'impression d'être jugée quoi qu'elle puisse dire, alors cela la dissuadait de dire quoi que ce soit. Irina ne pouvait rien faire pour empêcher la lecture sommaire et vague de Kenian, mais cela ne voulait pas dire qu'elle était obligée de l'apprécier. Se sentant blasée par la pseudo omniscience sylphide, elle faillit tourner des talons et quitter cet endroit une bonne fois pour toutes. Mais quelque chose au fond l'en dissuada... pour l'instant. Quelque chose dans la manière voilée de parler de l'immortel la dérangeait. Était ce le fait qu'il voulait lui faire prendre des engagements qu'elle ne comprenait pas, ou bien cette condescendance emplie de noblesse qui commençait à lui taper sur le système ? Peut être les deux.

« Êtes vous en train de me demander de quitter mon Ordre ? » Là encore, il n'y avait aucune émotion dans sa voix. Si à différents niveaux elle avait beaucoup à apprendre des sylphides, au niveau de la capacité à se contrôler et à moduler ses prestations, elle n'était pas très loin de leur maîtrise. Regardant vers lui pour s'enquérir davantage de ce qu'il voulait vraiment au delà de ce qu'il ne disait pas, la demoiselle ne dissimulait pas son scepticisme. Cela ne voulait pas dire qu'elle se méfiait de lui (bien que ce soit le cas), mais selon elle il n'était pas possible de prendre une décision sérieuse si l'on n'était pas capable de juger la situation jusque dans ses extrêmes. « Avant de me prononcer, je tiens à savoir au moins dans les grandes lignes quelles sont ces lois. Et que voulez vous dire par 'servir le peuple sylphide'. J'ai voué ma vie à servir tous les peuples de manière égale. Je ne comprends donc pas le sens de cette remarque. »

Suivant lentement son invité, Irina plissa les yeux pour le regarder à distance. Elle ne l'interrompit pas dans sa prière, mais ne le joignit pas non plus. Elle ne comprenait pas pourquoi il se donnait la peine de faire ce genre de choses alors qu'il ne nourrissait aucune foi véritable. Comme la plupart des sylphides d'ailleurs. Dans leur suprématie ils se pensaient séparés des dieux, peut être même s'imaginaient ils leurs égaux... Enfin cela lui était égal, elle n'était pas là pour discuter théologie.

« Kesha laisse sa marque sur tous les êtres vivants, à différents degrés. »

C'est avec calme qu'elle avait parlé, ne laissant pas deviner si elle disait ça par véritable foi ou bien par simple habitude. Souriant intérieurement lorsque Kenian lui offrit un autre cadeau, la jeune femme se demanda si il avait pour habitude de faire autant de présents. Elle se doutait que non, mais honnêtement elle ne comprenait pas pourquoi elle. Ce n'était clairement pas par intentions douteuses sur le plan amoureux... Il n'espérait pas la séduire, alors pourquoi ? Fixant le métal brillant prisonnier de cette boite, elle l'effleura de ses doigts sans pour autant le toucher vraiment. Elle ne voulait pas y laisser de traces de doigts...

« Je vous remercie de votre sollicitude, ainsi que de vos cadeaux. C'est une bien délicate attention. » Mais ce n'était pas assez pour la détourner de ce qui l'intéressait vraiment. Soyons clairs, elle était loin de dévaloriser cette panoplie qui lui serait des plus utiles. Mais toute la valeur marchande du monde n'était rien comparée à l'importance de cette 'négociation'. Respirant profondément elle en sentait sa tête lui tourner, probablement le contrecoup de tout ceci ainsi que de la chaleur ambiante, étrangère à quelqu'un qui comme elle vivait tous les jours par des températures négatives les trois quart de l'année. S'adossant discrètement à un pilier de marbre qui ornait le jardin l'air de rien, Irina tenait le coffret de ses deux mains de peur que celui-ci ne lui échappe. Ses mains dissimulées dans ses manches dissimulaient la lueur pâle qui venait de sa bague, mais rien ne pouvait dissimuler la pâleur soudaine qui tordait ses traits pourtant encore et toujours calmes.
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MessageSujet: Re: Vénérable sagesse, imprudente jeunesse   Vénérable sagesse, imprudente jeunesse Icon_minitimeMer 27 Juin - 0:09

"Je n'ai pas répondu? Vraiment? Ou est ce vous qui n'avez pas écouté?..."

Kenian l'avait dit avec un petit sourire aux lèvres, ce même sourire que pourrait avoir un tuteur envers son élève. Le Grand Maître avait répondu à la question, n'avait il pas dit qu'elle est une élève douée mais impatiente? Il le pensait réellement, la particularité physique d'Irina faisait d'elle quelqu'un d’intéressant en de nombreux points même si le guide des sylphides ne lui avait pas fait ouvertement remarqué, enfin si, il l'avait fait à sa manière, celle d'un homme bien trop vieux pour être surpris même par le plus complexe des phénomènes. Kenian s'était penché sur de nombreux sujet du plus gros à l'infiniment petit, grâce à un ingénieux procédé il avait créé une sorte de longue vue pour observer la matière invisible à l’œil nu, une invention encore imparfaite mais qui se suffisait pour le moment.

Le Grand maître n'avait pas prononcé cette phrase de manière condescendante, à vrai dire il ne 'lavait pas été depuis le début de leur entretien, ni même dans leur échange de lettre. Pourquoi un tel homme était il à la tête de ce peuple que l'on disait être imbus de sa propre personne? Peut être que le peuple était différent que ce que l'on imaginait ou était ce l'homme qui était différent de son peuple? Peu importait à ses yeux, car Kenian n'était pas homme à penser à lui même, on pouvait le rabrouer ou penser de lui ce que l'on voulait, du moment que l'on ne s'en prenait pas à son peuple. C'était pour cela qu'il était ainsi, si cérémonieux, si parfait, par pour se vanter de lui même, mais pour que jamais, le peuple sylphide qu'il représentait ne soit irréprochable et que l'on ne puisse jamais médire de son peuple à travers lui.


"Vous avez tort prêtresse, votre voix est agréable, elle me rappel celle de la rosée, le matin en haut de la tour du gouvernement. Tout en haut se trouve un immense cerisier dont chaque perle de rosée émet un son parfait lorsqu'elles glissent sur ses feuilles puis le long de son tronc pour enfin trouver le sol de la cours blanche... l'on se demande encore si cela est du fait de la rosée ou du cerisier. Quoiqu'il en soit, ils sont dans une symbiose parfaite, une harmonie naturelle qui produit le son parfait..."

Kenian aimait ce cerisier, par dessus beaucoup de chose à Cimmerium, il aimait s'en approcher et s'asseoir près de son tronc, prendre un instrument de musique, sa flute ou sa lyre et en jouer pour que le notes qui s'en échappent soient le plus pur possible.
Lorsqu'il racontait cette historie, le grand maître semblait absorbé, pourtant il n'avait pas quitté sa citée depuis longtemps mais elle semblait lui manquait, rien à ses yeux ne trouverait grâce en ce monde que sa cage d'ivoire. Les mots d'Irina le firent redescendre sur terre, lorsqu'il eut offert son présent à Keisha il alla se laver les main dans l'eau d'une fontaine qui coulait là. Sur la pierre courait un petit lézard, visiblement le Grand maître semblait l'avoir déranger dans son chez lui...


"Très bien, Dame Dranis... il est temps de vous dire la vérité. Les sylphides sont comme ce petit reptile, curieux et avide de savoir qui pourrait leur permettre de perdurer dans ce monde en ruine. En fermant les portes de la citée depuis de nombreux siècles, j'ai décidé d'isoler notre civilisation de totues les autres pour la faire grandir et s'épanouir plus qu'il ne fut donné à aucune des grande citée et cela grâce à son peuple qui toujorus m'a soutenu et c'est pour lui que j'ai offert à Cimmerium tout ce dont elle rêvait. Mais voilà, tout comme ce petit être, le monde extérieur les a appelé et les marchands sont arrivés. Croyez le ou non, Irina... les enfants de Cimmerium sont méfiants et veulent par dessus tout que notre citée, notre mère soit préservé de ce monde emplie de sang et de larme. Dans notre citée nous ne connaissons ni faim, ni douleur, ni tristesse, ni mort... votre présence, ils doivent la tolérer, puis l'accepter, je ne décide et ne fais les choses que pour eux et eux seuls. Si vous m'accompagnez, vous deviendrez comme moi, une servante du peuple, vous agirez par le peuple et pour le peuple, vous n'existerez plus en tant qu'individu propre, vous serez un rouage, une partie de la grande équation, car tel est l'un des fardeau de mon rôle et de ma charge... Kenian n'existe pas, Dame Dranis, c'est un nom parmi les noms, un nom choisis pour que le monde sache qui sont les sylphide et ce qu'ils sont... mais Kenian n'est rien ni personne."

Le Grand maître ne semblait pas désolé d'être ainsi, au contraire, pour la première fois il semblait y avoir une sorte de passion et de fierté dans la voix de cet être éternel qui avait vu maintes fois vu le soleil se lever et les ombres de la nuit disparaitre.

"Je suis une vieille créature Irina, que cela se remarque ou non, j'ai vu bien des choses que les hommes ne souhaiteraient plus voir, j'ai lu, entendu plus de contes et de légendes sur les dieux et les hommes toutes se contredisant jusqu'à un certain point... (il prit alors le pommeau de sa canne et le montra à Irina) j'ai imaginé bien des créatures qui n'ont jamais foulé le sol de ce monde. Je sais que je ne peux vous demander de quitter votre ordre, même si cela résoudrait bon nombre de problème. Mais entrer à Cimmerium signifie ne pas en sortir avant un très très long moment... excepté... si je vous accompagne. Ces moments seront rares car comme vous le savez nombreuses sont les charges qui m'incombent, néanmoins cela vous permettra de revoir vos apprenties et de... gérer au mieux les prêtresses; et peut être prendrez vous un peu de temps pour montrer au vieillard que je suis, les beautés de ce monde. (Il lui sourit) Bien entendu vous ne prendrez aucun écrit de vos découvertes et vous ne les transmettrai pas, vos recherches sur les sylphides resteront pour vous, dans cette vie et vivront à travers la mémoire des sylphides mais aucun autre médecin n'y aura accès à l'exception du conseil et de moi même. Le peuple sera mis au courant de vos agissements et des recherches que nous effectuerons. En échange de quoi, je vous accorderai une confiance et un crédit suffisant aux yeux des miens pour qu'ils n'exigent pas sur vous une surveillance constante mais également ma parole qu'un médecin d'une autre race que sylphide sera formé à chaque génération pour servir le peuple que je m’efforce de protéger et je vous offre la possibilité de choisir le premier d'entre eux qui prendra votre relais après votre mort, choisissez bien, car la personne après vous qui franchira les portes de la citée banche, n'en ressortira jamais. Les règles concernant, le vol, les meurtres et ce genre de choses sont encore plus réprimandé que dans les autres citées. Vous subirez une épreuve de passage que je vous imposerait, je n'ai pas encore décidé laquelle, mais ma parole sera suffisante pour vous faire entrer dans la citée. Vous ne serez jamais une sylphide et vous naspirez pas à en devenir une, vous traitez chaque race avec parité et équité, mais si vous voulez connaitre et accéder à ces connaissances il n'y a pas d'autre choix possible... ma question va peut être vous paraitre hypocrite, mais j'ai pour habitude d'assumer mes propos... avez vous en tête quelque chose qui puisse améliorer votre séjour?"

Irina devait comprendre que ce que Kenian lui proposait étaient loin d'être une cage contrairement à ce qu'il aurait exigé de n'importe qui d'autre. Qu'il parlait pour son peuple et part son peuple... il avait été honnête et droit comme à son habitude. Peut être cela paraitrait trop à une terran, mais c'était Irina, sa soif de connaissance serait elle suffisante à lui faire accepter ces conditions?

"Ma sollicitude et mes cadeaux sont sincères et ne sont pas là pour acheter quoique se soit, soyez en certaine. C'est un cadeau d'un médecin envers un autre. Jamais une vie ne doit être laissé de côté à cause d'un manque de formation ou d'un matériel défectueux"

Kenian se remit à marcher en direction de la demeure, allait elle lui répondre sur le chemin? L'arrêter? ou attendre d'être rentré? il n'en savait rien, mais il avait parlé, désormais c'était à son tour...

"Oh une dernière chose... pour répondre à votre question... vous êtes une terran mais avant toute autre chose, un médecin que je me dois de respecter peu importe son origine.Vous êtes une consœur."
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MessageSujet: Re: Vénérable sagesse, imprudente jeunesse   Vénérable sagesse, imprudente jeunesse Icon_minitimeJeu 28 Juin - 0:03

A la question de Kenian, Irina haussa simplement un sourcil sans rien dire. Elle ne s'énerverait pas parce que cela n'avait pas lieu d'être en pareilles circonstances, mais il est certain que ne pas réagir lui demandait beaucoup de self-control. Ce n'était pas qu'elle interprète ces mots comme étant provocateurs ou vexants, seulement cela lui semblait juste hors de propos. Au contraire elle entendait et écoutait ce que lui disait le grand maître, seulement cela ne voulait pas dire que ses réponses lui suffisaient. La jeune femme était aussi exigeante envers les autres qu'envers elle-même, et c'était autant un défaut qu'une qualité. On ne pourrait jamais lui reprocher d'être paresseuse ou incapable, car c'était un trait qu'elle ne supportait de toute façon pas. Les incompétents l'horripilaient, et de son côté elle s'évertuait à apprendre toujours plus, à combler les vides de son éducation par l'absolu de la science.
Seulement la rouquine était aussi de ses êtres qui peuvent être tout et son contraire, qui peuvent passer d'un état d'esprit à l'autre sans prévenir... basculant du trop plein d'émotions à un vide complet et insondable. C'était sûrement effrayant et incompréhensible pour les autres, mais le fait est que cela lui avait sauvé la mise à de nombreuses reprises... Lui évitant sûrement de s'abandonner à la folie. Les ténèbres étaient dévorantes, et bien qu'elles soient sombres il serait simpliste de les considérer comme maléfiques. Pour l'instant tout le pouvoir incontrôlé ne consumait qu'elle, mais un jour... un jour peut être elle serait maîtresse de quelque chose d'immensément grand qui pourrait faire trembler jusqu'aux fondations d'Isthéria.

En attendant l'énigme Kenian commençait à prendre du sens, même si bien entendu toutes les subtilités étaient encore loin d'être percées à jour. Un peu mal à l'aise suite aux compliments du sylphide, elle avait simplement acquiescé en rougissant sans que sa vanité en soit enflée. Elle savait qu'une telle comparaison venue de quelqu'un qui avait vécu aussi longtemps et vu tellement de choses avait bien plus de sens qu'elle ne pouvait probablement imaginer. Et ses joues rosies étaient bien la preuve que d'une façon ou d'une autre Kenian avait réussi là ou Ision avait échoué : elle croyait en sa parole. Elle avait le sentiment qu'il ne mentait pas même si il rechignait à tout dire, ce qui était déjà une bonne chose, un agréable changement par rapport aux aux autres membres de sa race.


« Je vous remercie de tant de poésie. Je reconnais bien là la plume qui m'a tout de suite montré que vous étiez à la hauteur de votre réputation. »

Ayant besoin de garder les pieds sur terre pour ne pas s'éparpiller et se laisser distraire, Irina s'avança et s'assit tranquillement sur le rebord de marbre de la fontaine, regardant son hôte se laver les mains dans l'eau claire. Il y avait beaucoup de simplicité dans ce geste, et pourtant il suffisait de rencontrer une fois le grand maître pour se rendre qu'il n'y avait en lui rien de simple, rien d'ordinaire. Écoutant donc son analogie, elle fut assez étonnée qu'il compare le peuple sylphide à un lézard. Elle s'attendait à une métaphore et l'utilisation d'un animal n'était pas surprenante... Seulement une bestiole rampante et aussi peu populaire ? Ça c'était curieux. Souriant amusée par cette analogie, elle ne l'interrompit pourtant pas.
Elle comprenait bien ce qu'il lui demandait tant qu'il était question d'abnégation, de renoncement de soi pour se consacrer à autrui. A vrai dire cette partie là de la clause ne la dérangeait pas plus que ça, étant donné que c'était déjà ce qu'elle faisait en opérant au temple jour après jour.
Ce fut alors que le reste des conditions furent énoncées, sonnant comme le glas de sa liberté. Que l'on pense ou non le contraire être contrainte de rester à Cimmérium serait une prison, une cage dorée qu'elle n'avait déjà pas enviée, et qui apparemment lui était destinée. Douce ironie. Bien sûr dans les premiers temps rester cloîtrée à faire des recherches et étudier les ouvrages qu'on lui donnerait serait un épanouissement. Seulement cela ne compensait pas la perte du travail sur le terrain, qui faisait partie de ce qu'elle était. Son regard se voilà d'une silencieuse tristesse, car elle savait que peu importe la beauté dont regorgeait Cimmérium, elle ne pourrait remplacer la splendeur glacée et éternelle de Hellas.


« Qu'il en soit ainsi. Lorsque le moment sera venu et après que je me sois adaptée à mes nouvelles charges, je choisirai quelqu'un pour me remplacer après ma mort. J'aimerais juste que les recherches que j'aurai effectuées lui soient transmises par vos soins quand je ne serai plus là pour le faire, afin que mon prédécesseur ne perde pas de temps. Accorder un savoir n'a aucun sens s'il ne peut pas bénéficier au peuple, et si mon remplaçant recommence ce que j'ai déjà accompli, ce serait absurde. Je vous laisse cependant juger si cette personne en sera digne lorsque le jour viendra. » Son ton était totalement indifférent lorsqu'il fut question de son décès, comme si elle s'en fichait comme d'une guigne. Et en effet il était bien compliqué de feindre la peur quand on était totalement incapable de la ressentir.

« Je passerai volontiers les épreuves que vous jugerez nécessaires lorsque vous l'aurez décidé. Pour mon séjour je n'ai besoin de rien d'autre que mes affaires personnelles. Je ne possède presque rien si ce n'est des livres, alors je pense que cela ne devrait pas poser souci. » En tant que prêtresse Irina ne possédait que très peu d'objets personnels. Sa garde robe était très peu variée, constituée de quelques paires de tenues civiles seulement. Le reste de ses biens était essentiellement du matériel médical, que ce soient des outils de chirurgie ou des fioles de décoctions diverses. D'un autre côté, la demoiselle ne voyait pas trop quoi demander d'autre. Ayant toujours été une gamine dépouillée de tout, même le plus basique, il lui était difficile d'imaginer une quelconque exigence. Peut être au fond d'elle pensait-elle qu'il risquait de tout lui retirer à la moindre incartade, tout comme on punit un enfant rebelle de son trop plein d'insolence.
Cependant une idée lui vint à l'esprit... Une idée qui pourrait peut être apporter un consensus raisonnable à la confidentialité que lui demandait Kenian. De plus si cela marchait, ce serait un moyen de renforcer leur confiance mutuelle d'une façon durable, ce qui étant données les circonstances ne serait pas négligeable. Faisant signe à une servante qui passait dans le jardin avec des draps sur les bras, elle lui parla tout bas, non pour user du secret, mais parce que telle était son habitude tout simplement. Après tout l'endroit qu'elle fréquentait le plus était un temple et l'aile qui leur servait d'hôpital,... et il n'y avait nul besoin d'expliquer pourquoi le moins de bruit possible y était de mise. En outre le fait qu'il la considère comme une consœur l'intriguait quelque peu. C'était une drôle de définition, même si en tant que tel cela ne l'étonnait pas vraiment. Elle n'était ni déçue ni particulièrement joyeuse... En fait cette réponse neutre avait du bon et du mauvais à la fois.


« Que diriez vous si... Si j'engageais ma vie comme caution de mon honnêteté ? »
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MessageSujet: Re: Vénérable sagesse, imprudente jeunesse   Vénérable sagesse, imprudente jeunesse Icon_minitimeJeu 26 Juil - 18:36

« Ma réputation?... Je me demande bien à quoi elle peut ressembler au delà des murs de mon peuple... je dois certainement être vu comme une sorte de... quel mot emploient les terrans déjà?... Ha oui, phénomène de foire ou de monstre... n'est ce pas là le qualificatif que la plupart d'entre eux donne à ce qu'ils ne comprennent pas? Mais je ne peux pas les blâmer je ne suis jamais aller à leurs rencontres et il est rare qu'un dirigeant m'invite à partager sa table, la peur de l'inconnue a une grande influence sur le peuple et les accords commerciaux en ont avec les dirigeants. »

Kenian n'était pas las, ni même chagriné par ce qu'il disait. C'était la simple vérité, l'avoir autour d'une table mettait la plupart des gens mal à l'aise, roi, empereur ou simple noble, le Grand Maître n'avait jamais eut l'occasion d'être invité dans une demeure appartenant au simple peuple, tout du moins pas depuis qu'il avait accédé à son poste voilà plus de 700ans de cela. Qu'on le veuille ou non, il était un être étrange et il le savait, peu lui importait le regard que l'on pouvait porter sur lui du moment que cela n'entachait pas son peuple. Cependant il savait que indirectement, sa manière d'être, de s'habiller et de parler faisait de lui une référence en matière de sylphide pour la plupart des peuples qui ignoraient même ce à quoi ils pouvaient ressembler.

Mais en était venu l'heure du choix pour Irina, celui de rester et de pouvoir défendre les prêtresses ou celui de se lier à Kenian et de penser à elle. Le Grand Maître ne savait en vérité que peu de chose sur la véritable Irina, mais cela lui plaisait assez de se lancer à l'aventure avec elle, tant que son peuple ne courrait aucun danger, elle lui rappelait quelque peu cette elfe qu'il avait connu, séduisante, voluptueuse et surtout, mystérieuse. Bien que le mystère Irina soit plus ou moins forgé parce que les gens pensait d'elle et non parce qu'elle était réellement, Kenian ne voyait là qu'une femme, forte et fragile à la fois, mais voilà, il la pensait altruiste bien plus que les rumeurs qui la dépeignait comme une prêtresse froide et uniquement professionnelle.


« Comme vous le souhaiterez, une fois à Cimmerium vous aurez accès à votre propre laboratoire, je ferai en sorte que votre partie et les votre vous manque le moins possible. Vous serez traité avec le respect que nous devons à nos rares invités. »


Kenian parlait bien évidemment de l'après « test », oui ce serait difficile et mettrai en jeu la plupart des compétences de la jeune femme, mais c'était l'un des nombreux prix à payer pour accéder à ce que le monde moderne se devait de considérer comme étant un puits de science. Bien que le dialogue aille visiblement en faveur du grand maître, sa position était loin d'être évidente, cette décision mettrai en jeu sa crédibilité même aux yeux de son peuple et le moindre écart de la part d'Irina pourrait lui coûter son poste, à vrai dire cela il s'en moquait mais il ne se moquait pas de qui pouvait le remplacer, et très peu pouvaient se vanter d'être élu par le peuple sylphide.

Néanmoins Kenian s'arrêta lorsque la jeune femme proposa de mettre sa vie en jeu, comment pouvait elle mettre une chose aussi unique. Que le Grand Maître propose cela aurait été quelque part plus logique, car l'importance du flux de vie et de mort étaient tout différent d'un point de vue sylphide, était elle si peu attaché à sa vie ou justement mettait elle ce qu'elle avait de plus précieux en jeu?
Le Grand Maître reprit sa marche, ils étaient bientôt de nouveau arrivé dans la demeure, il ne stoppa pourtant pas ses propos, sa garde ne l'attendait pas à chaque coin de porte même si elle ne relâchait jamais sa vigilance. Ses hommes et femmes étaient bien plus entrainé qu'ils ne le paraissaient, outre des combats ils étaient avant tout des cerveau et chacun d'eux avaient été pour ses habitudes à manier l'essence divine de telle manière à ce que rien ni personne ne puisse toucher le Grand maître à moins que ce dernier décide du contraire.


« Votre vie? Voilà qui est bien courageux pour une terran qui possède ce don si précieux. Néanmoins j'aimerai savoir ce que vous entendez derrière cette phrase, car même si je suis tenté d'accepter, l'évocation de votre mort tout à l'heure n'a pas eut l'air de vous toucher, j'ai conscience qu'un médecin se doit d'être détaché de tout, mais chez la plupart des terrans, même l'évocation de leur propre mort semble contrarier les plus grands combattants, alors que vous... pas le moins du monde. Aussi il me paraît légitime de me poser la question de la valeur que vous accordez à cette vie et ce que vous compter en faire pour prouver cette honnêteté, non à mes yeux, mais à ceux du peuple sylphide. Vous savez Irina, plus que tout autre chose, un guide se doit de préserver la liberté de son peuple, là où un Roi d'une seule parole peut l'anéantir... »


Encore et toujours le peuple, Kenian était certes les yeux des sylphides sur ce monde ainsi que leur garant, mais il ne leur avait jamais imposé sa vision, ni même sa façon de penser bien que indirectement elle prédominait chez la plupart des siens qui n'avaient jamais quitté Cimmerium.
Il franchit la porte de la demeure le premier, il fut aussitôt accueillit par l'un de ses serviteur qui lui proposa une tunique propre, la sienne ayant visiblement eut les assaut de la terre et de la nature de tout à l'heure, il l'a prit entre ses doigts avec plaisir et remercia son garde avant de se tourner vers Irina...


« Pardonnez moi de vous demander cela, mais pourrions nous reporter quelque peu le repas et pourriez vous m'indiquer une salle d'eau où je pourrais me laver et me changer s'il vous plait. »

Il était rare qu'il fasse de telles choses en dehors du Cimmerium, mais une fois encore il en allait de son peuple et de l'image qu'il en reflétait, être sale, même un peu ne pouvait pas être toléré, quand bien même ces marques venaient de la nature. Deux femmes attendaient non loin, des gardes que Kenian avait également fait venir avec lui et qui avait pour habitude de prendre soin du corps du Grand Maître pendant ces moments de détente, mais pour le moment elles n'intervenaient pas et à les voir ainsi, personne ne pouvait le deviner, il ne savait pas encore, s'il allait leur demander de venir.
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MessageSujet: Re: Vénérable sagesse, imprudente jeunesse   Vénérable sagesse, imprudente jeunesse Icon_minitimeLun 30 Juil - 17:52

« Ce serait mentir de prétendre que vous ne déclenchez pas la curiosité de nos contemporains. Cependant je ne pense pas qu'ils vous voient comme un phénomène de foire ou un monstre. Je dirais qu'ils vous voient plutôt comme un dirigeant compétent et classieux. Je pense qu'ils aimeraient certainement que leurs suzerains fassent preuve d'un tel comportement. Il est vrai que l'humain craint ou méprise la plupart de ce qu'il ne comprend pas. Mais quelque chose me dit que ce n'est pas le cas pour vous. L'admiration prend le dessus je suppose. »

Dans la voix de la prêtresse il n'y avait qu'une conclusion, une suite de raisonnement et pas de flatterie. Elle jugeait ne pas avoir besoin de cela pour avoir ses faveurs. En fait elle pensait même que cela aurait l'effet inverse, ce qui la poussait à être honnête, même si elle gardait une partie de ses pensées pour elle, évidemment. Comme le fait qu'elle était elle-même une source de ragots pour la population de Hellas, ainsi que certaines personnes en dehors qui avaient eu la (mal)chance de la rencontrer ailleurs. Toutefois quant il s'agissait de sa personne, les gens avaient visiblement choisi la peur plutôt que le mépris ou l'admiration. Irina avait une personnalité juste mais forte, qui était peu encline à se faire aimer, même si aussi surprenant que cela puisse paraître, elle se faisait aisément respecter. Le règne de la terreur... Qui en plus n'avait pas de lien avec ses pouvoirs. Ces derniers la rendraient trop expéditive et volatile, lui faisant perdre de sa superbe, ce qui n'avait pas d'intérêt au fond.

« Je suppose que les autres dirigeants ont malgré tout conscience du fait que malgré tous les dias du monde ils ne peuvent fabriquer l'aisance et la maîtrise, l'expérience de celui qui a traversé les tourmentes. Le bleu cherche toujours à imiter le vétéran, espérant qu'il obtiendra le savoir faire qu'il a toujours envié. Ce n'est pas pour autant que son désir pressant est réalisable. Car il lui faudra comprendre les cicatrices de l'ancien plutôt qu'admirer son art pour s'approcher de son idéal. »

Irina avait parlé en réfléchissant mais avec une telle spontanéité que s'en était inattendu de sa part. Sa logique quant à elle était certes étrange mais se tenait. On dirait en fait qu'elle avait déjà étudié ce genre de « problématique », ou plutôt cette thématique, une bonne paire de fois, pour user d'un bel euphémisme. En fait malgré le fait qu'elle se voie comme une scientifique avant tout, la jeune femme n'en était pas moins intéressée par la théologie et des sujets plus philosophiques. Elle n'était juste pas forcément encline à le partager et à l'admettre la plupart du temps, c'est tout. Mais en compagnie de Kenian elle sentait que rien n'était stupide, rien n'était futile. Que tout ce qui existait pouvait être étudié sans que cela soit considéré comme une perte de temps. Après tout lui il avait du temps à revendre, alors peut être serait il plus patient qu'Alana ne l'avait été en son temps. Tout aussi exigeant sans doute, mais plus patient.

Souriant brièvement, d'une certaine façon comme un condamné à mort qui marche vers l'échafaud, Irina n'était pas capable d'éprouver une joie immense, malgré la satisfaction d'un accord qui est en bonne voie. Seulement plus qu'abdiquer de sa vie indépendante, elle abdiquait de ce qu'elle avait de plus cher, ce à quoi elle n'avait jamais renoncé auparavant. Sa liberté. Bien sur sa condition restait celle d'une femme libre et non d'un esclave, mais à certains égards la frontière entre les deux était bien mince. Cela ne voulait évidemment pas dire qu'elle abandonnait tout ce pourquoi elle se battait, seulement il était clair qu'adaptation serait le maître mot durant les prochaines années.
Irina devrait s'adapter à une culture qui était aux antipodes de la sienne... Accepter qu'inévitablement elle serait la tâche d'huile dans l'océan d'eau de Cimmerium, peu importe les efforts fournis. En outre il lui faudrait aussi s'adapter pour pouvoir continuer d'exercer un minimum d'influence sur le destin de l'Ordre tout en se tenant à distance, ce qui constituait un défi colossal. Ce serait dur et l'impuissance serait probablement sa compagne de tous les instants, mais il n'était pas question de laisser tomber sa cause entre les mains d'Elerinna, ou d'un autre pouilleux uniquement désireux de pouvoir. Repensant au complot du maire et de son mystérieux associé, Irina serra les poings. Un jour elle l'attraperait... Et il n'y aurait aucun garde du corps et nulle justice pour le sauver. Elle l'abattrait sans sommation, sans préavis... sans remords. Se forçant à détourner ses pensées de ses pulsions vengeresses, elle continua de marcher lorsque Kenian s'arrêta, bien qu'elle diminue considérablement le rythme.


« Et comment comptez vous faire en sorte que ma patrie et les miens me manquent le moins possible ? »

Pure curiosité c'est vrai, mais pour le coup elle se demandait comment il pensait y parvenir, malgré tous les moyens dont il disposait. Mais n'était-ce pas un peu présomptueux de sa part de penser qu'il pouvait remplacer tout le reste ? Car oui Irina était souvent absorbée par ses recherches. Est-ce que pour autant elle en oubliait le reste ? Non, ce n'était pas totalement vrai. Simplement se couper du monde ne voulait pas dire qu'on y était indifférent. Après tout ne fallait-il pas un certain recul pour posséder une objectivité suffisante à l'étude ?
Voyant qu'ils approchaient à nouveau de l'immeuble, Irina baissa la voix pour n'être entendue que de lui. Ce n'était pas une question de honte car elle pensait ce qu'elle disait et l'assumait complètement, seulement elle tenait à sa vie privée, et certaines choses n'étaient pas faites pour être dévoilées à n'importe qui. Souriant quant au scepticisme légitime du grand maître, Irina semblait amusée. Elle n'avait jamais caché son absence de peur, que ce soit de la mort ou d'un destin bien pire. Sa réaction lui paraissait donc logique, même si cela n'avait pas lieu d'être.


« Les dangers sont faits pour être bravés, autrement ils perdraient leur raison d'être. La Mort ne me touche pas, vous avez raison. Mais elle risque de toucher ceux que je protège. Ce n'est donc pas à titre personnel que l'idée de mourir me serait préjudiciable. En fait il serait plus exact de dire que l'idée me déplaît... mais je ne le crains pas car je sais que cela arrivera fatalement un jour. » Elle marqua une pause puis le regarda, quelques mèches ardentes lui retombant sur les yeux. « Je ne suis peut être pas celle qui brandit le sceptre et la tiare, d'ailleurs je ne convoite pas cette position. Néanmoins ce n'est pas parce qu'on est pas en haut de la pyramide que l'on ne peut servir les siens. C'est la purification et non les honneurs que je cherche. Ma vie toute entière a été vouée à la connaissance qui me permettrait de mieux faire mon devoir, de mieux exercer le seul de mes talents. » Elle s'arrêta, pensa à son don pour la danse, mais se tut. « Si je meurs maintenant je perdrai non seulement l'avancée de mes thèses, mais aussi toutes les informations essentielles que j'ai réunies dernièrement. Et si de pareils secrets s'en vont avec moi dans la tombe, alors les prêtresses... Non, alors Hellas sera perdue. Et aussi égoïste que je sois, je ne mets pas ma vie au dessus de ma ville sur ma liste de priorités.» Pour une fois une profonde tristesse apparut dans ses yeux, bien qu'aucune trace d'orgueil mal placé ne vienne y poindre. Hantée qu'elle était par les ténèbres, Irina ne cherchait pas l'absolution car elle ne pensait pas cela possible. Simplement l'espoir qu'elle avait vu dans les yeux d'Anima la mouvaient plus que toute autre chose. Si la déesse pouvait lui pardonner, alors il lui serait peut être possible de faire autre chose que détruire.
Encore en proie à ses souvenirs, la demoiselle caressa distraitement sa bague d'obsidienne avant d'acquiescer sobrement.


« Oui bien sur... Juniel vous y accompagnera. Je vous attendrai dans la même salle de tout à l'heure. »

Le fait qu'elle ne fasse aucun commentaire sur son envie irrépressible de de se nettoyer en disait long sur son état de confusion... Si besoin en était encore de trouver une preuve évidente.
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MessageSujet: Re: Vénérable sagesse, imprudente jeunesse   Vénérable sagesse, imprudente jeunesse Icon_minitimeJeu 2 Aoû - 1:22

Kenian eut un petit moment d'hésitation et regarda Irina lorsqu'elle prononça ces paroles...

"L'admi...ration..." avait il alors murmuré. Jamais il n'aurait put ainsi se définir, oui peut-être était ce cette réponse qu'il avait toujours attendu de la jeune femme. Cependant oui il était sylphide, mais entendre une telle description de lui le mettait étrangement mal à l'aise sans que cela ne puisse se voir sur son visage, il avait simplement hésite avant de mettre un pied devant l'autre. hésiter, un terme que Kenian ne connaissait pas, en tant que Grand maître et surtout guide de son peuple il n'avait jamais hésité, il avait prit des décisions sans jamais les regretter pas même celle de Taulmaril, malgré le nombre de vie que cela avait coûté. Mieux valait une autre citée, un autre peuple plutôt que les siens, plutôt que son peuple. Il avait fermé les portes de sa citée à la mort et avait laissé le sang des étrangers venir cogner contre les très hautes murailles tel un océan de cri et de souffrance qu'il n'avait pas voulu entendre, une douleur qu'il ne pouvait pas comprendre, une citée terran était tombé mais combien de ces êtres parcouraient encore le monde? Alors que s'il avait ouvert les portes à ce moment il n'y aurait plus de sylphide à la surface d'Isthéria... il avait fait ce qui devait être fait pour que les siens ne souffre pas, pour que leur sang ne coule pas, même si cela signifiait passer pour le pire des lâches.

Et Irina parlait d'admiration... étrange concept... il la regarda d'un air cependant légèrement absent, il sentait la caresse du vent se faire sur son visage bien qu'il ne pouvait pas l'apprécier à sa juste valeur, comme chaque chose en ce monde, alors pour chacune d'entre elle il ne cessait de se dire qu'elle était plus belle que la manière dont il la voyait.

"Et vous Irina, est cela que vous pensez de moi?"

Il lui avait simplement sourit avant de retomber dans les pensées du passé, avant de se retrouver une nouvelle fois sur son trône de Grand maître et les différents messagers lui rapportant la situation extérieure... Ision... Baltor... Calixte... il les avait abandonné au profit du plus grand nombre. Qu'il était seul ce Grand Maître, ce guide, il entendait les supplices car jusqu'à Cimmérium arrivaient les cris des enfants que l'on égorgeait à Taulmaril et pourtant il ne bougeait pas, imperturbable, il répondait à chaque fois par la même phrase "que les portes restent closes". le conseil avait voté cette décision. Combien de vie auraient été sauvée s'il avait ordonné à l'armée de Cimmérium de marcher sur Taulmaril et en échange de combien de vie sylphide? Non... c'était inconcevable, il avait prit la bonne décision.

"Le Maître qui se croit maître n'a pas besoin de l'esclave pour lui rappeler que sans lui son pain ne serait pas sur sa table chaque matin... aisance, maîtrise, expérience... sont les résultantes d'états d'âmes, les dictateurs ne prêtent pas attention à ce genre de chose. Le désir et l'envie dépassent bien souvent le cadre de la raison."

Il ne parlait pas pour lui, Kenian était certes un sylphide mais il n'avait jamais été un dirigeant ou même un Roi et il ne désirait pas de ce titre, il était un homme du peuple élu par le peuple et pour le peuple, pour que resplendisse à jamais l'aura des sylphides dans un monde torturé et en proie à la peur. Il viendra un jour où ce sera l'heure des sylphides, mais pas maintenant, pas tout de suite, il fallait être patient car il n'y avait que derrière les murs de leur citée qu'ils étaient en réelle sécurité, il devait trouvé l'équilibre le plus adapté pour eux, une énigme insoluble même après 9 siècles... peut être devrait il se sacrifier pour que ce peuple puisse vivre. Oui... et alors?

Il eut un demi sourire lorsqu'elle lui demanda comment il comptait faire pour qu'elle se sente chez elle à Cimmérium, il répondit alors d'une voix calme mais qui semblait sincère...

"Hum... vous avez raison, peut être ais je été un peu trop présomptueux... je ne sais pas encore faire tomber la neige... (il eut un moment de latence) je trouverai un moyen, tôt ou tard, Irina, c'est une promesse."

Puis il continua à marcher, mais étrangement il semblait pensif, depuis qu'elle lui avait fait mention d'admiration, non décidément, il n'en voulait pas et ne pouvait pas être admiré. Car il est bien plus facile d'être détesté que d'être aimé... l'amour, comment pouvait il seulement évoquer cette notion même en pensées alors qu'il ne parvenait pas à en donner une définition autre que totalement scientifique.

"Dites moi Irina... quelle est la définition de l'amour pour une terran?"

Il avait sérieusement posé cette question alors qu'elle semblait amusée par sa réflexion sur la mort. Oui il avait été sceptique et comptait bien avoir une explication, ce qui ne tardait pas à venir, finalement elle n'était pas si différente de lui, elle engageait sa vie et la perte de cette dernière entrainerai l'écroulement de son peuple, certes à moindre échelle puisqu'il ne s'agissait que de quelques personnes.

"Comme une mère pour ses enfants... on m'a raconté que lorsqu'une mère meurt les gens sont tristes, ses enfants sont tristes et deviennent orphelin, si elle n'a pas eut le temps de les préparer alors ils deviennent errant, mourant en quelques sortes aux yeux de la société et d'eux même. Je n'ai jamais jugé quelqu'un sur son apparence, contrairement à ce que beaucoup de gens pense, je ne m'en préoccupe pas. Mais nous n'en sommes pas encore là, nous avons beaucoup de temps devant nous n'est ce pas?"

Il lui sourit avant qu'elle ne réponde à sa question concernant la salle d'eau, il ne se considérait pas comme souiller, mais il allait apparaitre en public, il devait être propre sans tâche pour que les gens continue de... comment avait elle dit déjà... oui... l'admirer.
Kenian avait remarqué la bague d'obsidienne que la jeune femme portait au doigt, longtemps il avait étudié la légende des pierres jumelles, longtemps il avait cherché à les obtenir mais finalement il y avait renoncé, vouloir les obtenir était se corrompre en quelque sorte, elles devaient venir à leur porteur.
Le Grand Maître se tourna vers la servante que la rousse venait de lui indiquer puis ferma lentement les yeux et lui fit signe de lui montrer le chemin, néanmoins il ne partit pas sans un dernier mot...


"J'avais espéré que se soit vous qui m'y accompagnez, Dame Dranis. (Il marqua une pause alors qu'il lui tournait désormais le dos pour suivre la servante, il n'y avait rien de lubrique dans sa voix, Kenian était bien au dessus de ce genre de notion) n'ayez crainte, je ne vous l’enlèverai pas."

De quoi parlait il? D'exanimis? D'Hellas? De sa vie? Peut être un peu de tout ça à la fois. Il la laissa réfléchir quelques instant tout en suivant la servante jusqu'à la salle d'eau. C'était une grande pièce munie de bains dans lesquels Kenian avait suffisamment de place pour se détendre si le besoin s'en faisait sentir, une sorte de centre thermal dont on vantait les mérite pour la rééducation des patients. Il s'agissait d'un bassin en extérieur, parfaitement camouflé par des hautes herbes et creusé à même la roche, l'eau semblait y être presque constamment à bonne température.

Lorsque la servante voulu l'accompagner dans la salle Kenian s'y opposa préférant resté seul, non pas que sa nudité eut une quelconque importance, il se moquait de cet état que beaucoup de Terran considéraient comme pudique, il n'avait nullement honte de son corps.
Il retira chacun de ses vêtements précieusement, le nombre de couche de tissu était impressionnant, pour ne laisser finalement qu'un homme de belle taille très légèrement musclé sans un seul gramme de trop, son corps nu était grand et élancé, il détacha ses cheveux blanc comme la neige qui vinrent dévaler son dos jusque dans le creux de ses reins. Ses bras, ses jambes, tout était fin et semblait fragile, pourtant Kenian ne frissonna même pas.
Il rentra dans l'eau, le bassin était relativement profond, il s'y plongea jusqu'à ce que ne dépasse de lui que la moitié supérieur de son visage, ses cheveux, flottant sur l'eau comme un tapis neigeux en hiver, il ferma les yeux pour se détendre et repensa à son voyage, le début de cette journée, à Irina.
Oui peut être que cette pièce, ce bain aurait été propice à plus de confidence, il l'attendrait si elle décidait finalement de venir, pour le moment il profitait de ces quelques instants seuls...

L'eau fit finalement couler le Khôl autour de ses yeux, se rependant sur son visage comme des larges rouges et noir, même les arcanes sur son ongles furent emportées par les eaux. Il sortit alors de l'eau et demanda au travers de la porte...


"Pourrait-on me faire amener de quoi me changer entièrement?"

Il entendit une simple réponse puis se replongea dans l'eau, alors seulement au bout de longues minutes il entendit une voix féminine frapper à la porte du patio qui menait au bain...

"Entrez..."

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MessageSujet: Re: Vénérable sagesse, imprudente jeunesse   Vénérable sagesse, imprudente jeunesse Icon_minitimeVen 3 Aoû - 21:40

C'était loin d'être facile car tout ce qui touchait aux sylphides était passablement différent des autres races, mais lentement Irina commençait à se faire aux manières détachées et terriblement hermétiques de Kenian. Et à défaut de percevoir son malaise, elle put aisément percer l'hésitation dans son langage corporel... Une information qui trahissait souvent les gens, avant leurs décisions ou leurs mots. Ne faisant pas mine de s'arrêter, elle poursuivit comme si elle n'avait rien vu. Parfois il valait mieux ne pas laisser les gens comprendre à quel point on était perspicace... Cela évitait un bon nombre de problèmes, et c'était toujours un petit avantage à garder dans sa manche. Comme ceux qui resteraient dans les siennes face au grand maître ne seraient pas légion, elle comptait bien les préserver.

Cependant elle n'était plus une enfant depuis longtemps. -L'avait-elle jamais été?- C'était avec l'expérience qu'elle avait appris à décrypter les mentalités diverses, même si évidemment celle des Terrans était celle qu'elle connaissait le mieux. En tant que tel, elle les avait souvent étudiés comme si ils étaient différents d'elle, ce qui était vrai jusqu'à un certain point. Il était donc une évidence pour elle que les humains avaient souvent tendance à vénérer le mystique sans réellement le comprendre... Kesha en témoignerait. Seulement si il lui paraissait raisonnable de vénérer une déesse guérisseuse, qui était l'origine de la médecine et de l'Ordre, il lui paraissait beaucoup moins normal de vénérer un autre être vivant, aussi sylphide soit-il. Car oui la jeune femme respectait Kenian... sans pour autant que cela tienne de l’idolâtrie, ce qui était une toute autre chose. Répondant donc naturellement, elle avait cette franchise brute qui n'usait pas du mensonge, hormis pour des questions de vie ou de mort. En cela elle était peut être bien gardé un peu de son innocence... bien que ce trait soit contrôlé et totalement conscient.


« Non. » Dit-elle simplement, se demandant si il attendait des explications. Rien que pour l'esprit de contradiction elle fut tentée de ne rien ajouter, mais finalement elle haussa les épaules. « L'admiration revient pour moi à juger quelqu'un comme m'étant supérieur. Ce n'est pas que j'en sois incapable, simplement je ne juge rien ni personne comme étant supérieur par défaut, sur base de rumeurs et qu'en dit-on. Je veux constater le tout de mes propres yeux. Alors et alors seulement j'y penserai, si cela a lieu d'être. En attendant je vous respecte. » Et c'était déjà bien plus que la moyenne, puisque la plupart du temps elle ne prenait pas la peine de s'encombrer de cela. D'un autre côté elle se voyait mal se lier d'une quelque façon que ce soit à quelqu'un qu'elle méprisait... Comme beaucoup l'auraient sans doute fait.

La Seconde était en train de réfléchir aux mots de son interlocuteur, se disant qu'ils ne parlaient sans doute plus de la même chose tous les deux, lorsqu'il parla de manière étonnamment lucide et avec une humilité encore plus surprenante. Arrachant un petit sourire sincère à la rouquine, il parvint à la faire s'interroger sur la nature de cette étrange promesse. En fait cette dernière lui paraissait aussi prétentieuse que la phrase première, mais elle ne s'en formalisa pas. Par expérience elle savait qu'un sylphide était toujours arrogant, même lorsqu'il tentait de ne plus l'être... Mais en l’occurrence il lui était possible de lui donner le bénéfice de l'intention. Continuant de marcher alors qu'ils entraient à nouveau dans le bâtiment, elle fut tellement surprise par sa question qu'elle trébucha sur la petite marche de marbre et dut se rattraper au cadre de la porte. Elle évita la chute de justesse, et remercia silencieusement le ciel que personne ne l'ait vue. Personne hormis Kenian, ce qui était déjà bien assez humiliant. Tentant de rassembler ses moyens, elle prit son temps avant de rétorquer.


« Je suis loin d'être bien placée pour répondre à une telle question. Ne l'ayant jamais expérimenté moi-même toutes les informations que je pourrais fournir à ce sujet s'en retrouveraient biaisées. Je pourrais toutefois vous présenter l'optique standard de ce que j'ai pu entendre à ce sujet si nécessaire. »

Sa réponse était claire et détachée, somme toute formelle et se rapprochant d'un compte-rendu scientifique. C'était ainsi qu'elle l'avait voulu, et à vrai dire c'était le plus raisonnable à faire. D'un autre côté elle avait éprouvé jusque dans ses tripes les sentiments d'Exanimis... Mais est-ce que cela pouvait être compté comme une vraie expérience ? Après tout elle était incapable de déterminer ce qui venait d'elle et ce qui venait de lui. N'était-ce pas la même chose ? Personne ne pourrait le dire, et hélas il n'était plus là pour répondre à ses questions, pour lui apporter la certitude réconfortante qu'il ne servait à rien de lutter contre les parties sombres d'elle-même.
Entendant l'exemple qui lui fut donné, Irina arbora pour la première fois le rictus sarcastique et effrayant qu'elle avait la plupart du temps au quotidien. Un linceul de ténèbres et d'autres émotions négatives qui l'entourait et la protégeait telle une armure invisible. C'était presque drôle qu'il aborde le sujet de cette façon, car cela lui rappelait douloureusement une série de choses qu'elle s'efforçait d'oublier. Ne lâchant pas encore le cadre de la porte auquel elle s'était accrochée, Irina le serrait de sa main fragile comme si sa vie en dépendait, à tel point que ses jointures devinrent blanches.


« C'est ce que pensent les autres... Je ne suis pas les autres.» Elle marqua une pause, visiblement pensive. « Mais vous avez en partie raison. Les enfants sont tristes et deviennent orphelins, mais parfois la mort de leur mère n'en est pas la seule raison. Ils deviennent alors errants, mourant aux yeux de la société ou étant chassés elle. Parfois ils le méritent, parfois non. Nous ne sommes jamais que le fruit de ce qu'on a fait de nous à travers les années. C'est là que réside la pénible vérité. »

Acquiesçant face à sa question qu'elle jugeait purement rhétorique, Irina sourit avec ironie. Non ils n’avait pas beaucoup de temps devant eux. Lui en avait peut être, mais pas elle. L'urgence inspirée par sa condition lui échappait alors elle ne lui en tenait pas rigueur... ce qui ne voulait pas dire que ces mots tombaient dans l'oreille d'une sourde. Soudainement arrachée à ses pensées au son de la voix du sylphide, Irina ne comprit pas ce qu'il voulait dire. Pourquoi voulait-il qu'elle l'accompagne ? Il n'y avait pas lieu de s'offusquer car l'Ordre ne faisait pas vœu de chasteté -au contraire selon certains de ses membres- mais d'une certaine façon c'était son cas. Non qu'elle soit en émoi devant un corps masculin, puisqu'elle n'était pas mal à l'aise face à la nudité. Seulement ils n'étaient pas dans un cadre médical, loin de là. Et hors de ce cadre, elle avait très peu de repères. Posant donc des questions comme cela lui venait, elle se soucierait des conséquences plus tard.

« Pourquoi l'espériez-vous ? »

Bien sûr la serpentine était aussi curieuse de savoir ce qu'il disait 'ne pas lui enlever', mais c'était son désir premier qui l'intriguait le plus. Et comme chaque chose viendrait sûrement en son temps, il valait mieux établir un ordre de priorités. Le pragmatisme avant tout, toujours. Néanmoins son idée première constituait à se dire qu'il parlait de sa virginité en tant que prêtresse. En outre elle ignorait l'idée que les gens de l'extérieur se faisaient sur leur foi, étant donné que les prêtresses avaient la réputation d'être des femmes redoutables à bien des égards. Entre soigneuses inégalées et femmes fatales, la frontière était mince. Ceci dit cela ne s'appliquait pas à Irina, qui n'avait jamais touché ou été touchée par un homme de toute sa vie.
Laissant donc Kenian s'apprêter comme il le désirait tout en se dirigeant vers ses appartements où l'attendait probablement une Clypsène impatiente, Irina fut arrêtée en chemin par Juniel qui revint bredouille, gentiment renvoyée par le grand maître. Prévenue qu'il avait préféré se passer de l'aide proposée, la jeune femme fut tiraillée par son obligation en tant qu'hôte. Si d'un côté elle était sensée s'assurer qu'il avait tout ce qu'il lui fallait, elle se voyait mal interrompre quoi que ce soit. D'un autre côté il l'avait implicitement invitée à le rejoindre... Sans préciser ce qu'il attendait exactement. Irina se demandait quoi faire lorsque la voix de Kenian lui parvint à travers la porte qu'elle rechignait à franchir.


« Oui, monseigneur. » Répondit Juniel à sa place, rassurant celui qu'elle devait servir.

Pourtant ce fut sa maîtresse qui prit les vêtements de ses mains et entra, passant la porte mais restant à l'abri derrière les hautes herbes qui dissimulaient le bassin, créant une alcôve protectrice ne laissant rien voir. Elle avait décidé sur un coup de tête de prendre des risques pour en savoir plus et prolonger la conversation seul à seul, avant que les affres de la bienséance ne les expose à la présence des gardes du corps et autres contraintes.
La question demeurée en suspens plus tôt lui bourdonnait encore aux oreilles, et de multiples réponses possibles flottaient dans son esprit. Il ne voulait logiquement pas d'une servante puisqu'il en avait déjà plus que ce qu'il ne pourrait compter. Il ne voulait pas d'une compagne ni des faveurs puisqu'il lui suffirait sûrement de claquer des doigts pour avoir la plus belle des femmes. Ce contact prolongé jusqu'à un pareil moment n'avait rien de professionnel... Alors les explications qu'elle y trouvaient peinaient à suffire. Lui tendant les affaires soigneusement pliées, sans trembler mais toujours aussi intriguée, Irina ne laissait voir que ses mains. Elle n'avait aucune intention de regarder cet homme nu, aussi empli de perfection soit-il. Elle n'était pas ce genre de femme, et elle le laisserait bien clair si nécessaire. Sachant qu'il pensait encore que c'était Juniel qui était venue, la demoiselle parla enfin, répétant simplement la même question de manière différente. C'était important pour elle de savoir, même si cela pouvait paraître anodin.


« Pourquoi avez vous requis ma présence et pas une autre, grand maître ? »
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Vénérable sagesse, imprudente jeunesse   Vénérable sagesse, imprudente jeunesse Icon_minitimeLun 13 Aoû - 19:34

Kenian eut un léger sourire lorsqu'elle répondit par ce « non » simple, franc, sincère, irinaesque. Les terrans étaient une race facile à comprendre, même si Irina était au dessus de la normale. Cependant Kenian avait vécu trop longtemps et vu beaucoup trop de personne pour ne pas les connaître toutes et pourtant, il avait accepté cette invitation car il pensait qu'au bout de 950ans, une terran pouvait être encore capable de le surprendre. Pourquoi pas après tout ? Il savait énormément de chose mais ne pensait pas tout savoir, il pensait qu'un être ne pouvait pas regrouper tout le savoir de l'univers, mais un lieu... oui un lieu c'était peut être possible. C'est ce qu'il avait voulu avec la bibliothèque de Cimmerium, accessible à tout sylphide. Pour ce peuple qui ne sortait jamais de la citée il voulait des ouvrages qui puisse lui expliquer le monde, des ouvrages capable de ne pas prendre partie ou alors si c'était le cas, il avait cherché à se procurer son inverse également. Oui il cherchait la neutralité la plus extrême, depuis longtemps il avait comprit qu'il ne la trouverait pas, il n'était pas dupe et ne cherchait pas à obtenir des chimères comme le faisait Ision ou bon nombre d'autres sylphides, néanmoins il voulait que son peuple puisse avoir le choix.

« supérieur... inférieur... quoique cela puisse signifier, ces mots sont trop lourd de conséquences pour que l'on puisse les utiliser quand cela nous chante. Beaucoup de personne se jugent comme supérieur mais ont elles seulement pensé au nombre de personne qui pensait être bien plus au dessus encore ?... Ces concepts sont terriblement erroné... Taulmaril en fut le plus grand exemple. »

Kenian parlait rarement de Taulmaril, mais il jugeait la citée bien trop imbue d'elle-même, beaucoup faisait de Cimmerium sa sœur jumelle, et peut être qu'ils avaient raison sur certains points. Mais voilà, le faste de la citée sylphide était cachée. Rares étaient ceux capable de se vanter d'en avoir vu la beauté, elle était dans son écrin protecteur, bienfaiteur, salvateur. Taulmaril avait voulu offrir au monde une opportunité qu'il n'était pas prit à saisir, elle en avait subit les conséquences direct.

Le rand Maître n'était pas humble, il ne voyait tout simplement pas l'intérêt de faire étalage de ce qu'il savait comme étant supérieur aux autres races. Pour quoi faire ? Se vanter ? C'était bien mal le connaître. Il voulait simplement comprendre et savoir, tout cela n'était pas possible si i se basait sur le monde avec le regard d'un dieu.

Lorsque Irina trébucha, il n'intervint pas, non par impolitesse, mais une femme tel qu'Irina préférait sans nulle doute ne pas perdre la face à être supportée par un invité, aussi lui laissa t il le temps de se remettre droite et ne laissa rien paraître, il avait continué d'avancer, comme lorsqu'elle l'avait fait quand il avait marqué plus tôt un temps d'arrêt.


« l'optique standard ? Tiens donc... j'aurai juré qu'il n'y avait aucune règle ni même aucune norme quand à ce mot... je pensais que les sentiments terran n'étaient pas quantifiable... »

Il n'insista pas, peut être parce qu'il avait eut la réponse à laquelle il aspirait derrière cette question qui pouvait paraître anodine ou peut-être ne la jugeait il pas capable d'y répondre... qui sait ?. Quoiqu'il en soit, il ne dit rien de plus. Mais au départ il se l'était sincèrement demandé, l'amour n'était pas un sentiment qui pouvait se définir dans le langage sylphide, on parlait au mieux d'affection ou d'affinité et encore cette traduction dans le langage terran était terriblement erroné. Parler d'échange équivalent ou de symbiose d'âme était certainement beaucoup mieux, mais Kenian ne le faisait pas face à de simple terran, leur expliquer aurait été bien trop compliqué.

Il l'observa néanmoins lorsqu'il parla de la comparaison avec une mère, n'était ce pas là, le point d'origine de tout terran ? Une famille, un père, une mère... un autre concept que les sylphide ne pouvaient pas concevoir et c'était peut être pour cela que la société était à ce point structuré et solide, car tous prenaient soin l'un de l'autre sans faire de différence. Et lorsqu'elle lui répondit qu'elle n'était pas les autres le grand maître se contenta de cligner très lentement des yeux comme signe d'approbation et pourtant la phrase qui suivit fut tout autre...


« N'est ce pas aussi, ce que disent tout les autres également ? »

Il marqua une pause, il n'était pas fatigué, mais pourtant ce silence fut plus long que les autres, comme si pour la première fois, il devait réfléchir...

« Pénible ? En quoi est ce si pénible ? Nous autres sylphide dépendons les uns des autres tout au loin de notre existence, sans pour autant nous jalouser ou avoir ce genre de sentiment... nous le peuple, formons un tout, unis et avec des liens profond. Chacun de mes pairs qui m’accompagne aujourd'hui est prêt à donner son corps pour moi, comme je suis prêt à donner le miens pour les défendre tous. Votre société est bien différente de la notre, n'est ce donc pas possible pour un terran, une fois adulte de changer ce que l'on a fait de lui, pour devenir quelqu'un d'autre ? »

C'était une question purement philosophique, Kenian n'était absolument aps étonné ou même dérangé par l'idée, il semblait simplement y réfléchir pour tenter de véritablement cerner tout ce que voulait dire les mots d'Irina. Après tout, il n'avait pas côtoyé les autres civilisations depuis très longtemps maintenant hormis pour quelques dîners t autres invitation ennuyeuse d'aristocrate qui ne sont pas le reflet d'un peuple.
Le terme de temps était différent pour Kenian et Irina, les deux s'en rendaient compte sans véritablement comprendre peut être ce que cela signifiait pour l'un et l'autre. Il avait prit conscience de la mortalité de son interlocutrice, pourtant il pensait encore avoir le temps, tout du moins suffisamment.
Lorsqu'elle demanda pourquoi il espérait qu'elle l'accompagne, il n'avait pas répondu, se contentant de marcher vers la salle qu'on lui indiquait.

Kenian fit donc connaissance avec la salle d'eau, une salle qu'il apprécia à sa juste valeur. L'air qui y entrait était frais, pendant plusieurs minutes il resta ainsi, debout à sentir le vent souffler sur son visage, du moins essayait il d'en percevoir la sensation. C'était si infime... ce corps ne ressentait rien, tout comme lui, tout comme les sylphides en règle générale. Cependant les siècles s'étaient écoulé, et en gardant le même corps à chaque résurrection, Kenian en avait percé certain défauts, trop subtile pour être compris en une seule vie. Aussi désormais il arrivait à sentir le vent, la douceur des plumes d'un oiseau, de son aigle notamment. Il ne cherchait pas à devenir terran ou quoique se soit de ce genre, il voulait seulement savoir ce que cela faisait de ressentir. Mais pas plus, il ne voulait pas connaître la douleur, la haine et ce genre de sentiments triviaux qui viendraient obscurcir son jugement.

Finalement ce rendez vous avec Irina se passait comme prévu, la jeune femme était intelligente et intéressante, ce qui n'allait pas toujours de pairs, d'autant plus que cette obscurité en elle avait piqué Kenian, mais ce dernier avait déjà prévu de s'en prémunir au cas où... il ne voulait pas risquer son peuple entier sur un coup de tête.

Lorsque la servante assura lui apporter le matériel nécessaire pour décorer à nouveau ses traits il hocha la tête à travers la porte et retourna dans l'eau, cachant son corps dans le liquide à la fois chaud, bien qu'il avait des difficultés à en sentir la température, et salvateur. Il vit des mains fines passer à travers les herbes pour lui apporter vêtements et nécessaire, cependant lorsqu'il entendit la voix d'Irina il se contenta de sourire en silence, décidément les terrans étaient bien curieux, trop peut-être. Mais il n'était pas le genre d'homme à être surprit par si peu. Il se contenta de tendre le bras pour prendre une serviette dont il entoura sa taille en sortant de l'eau.


« N'avions nous pas une conversation en cours ? Il aurait été dérangeant que nous ne puissions la terminer à cause de l'interruption à laquelle je vous ai obligé, non ? »

Le Grand maître resta derrière les herbes jusqu'à ce qu'il ait fini de changer de tunique, elle était bien plus ample et soyeuse que la première qui finalement n'était qu'une tenue de voyage. Presque entièrement blanche, elle ne possédait qu'un col dans les verts clair et une ceinture le rappelant également. Cette tenue cachait ses formes masculine bien plus que la première. Lorsqu'il fut enfin visible on ne pouvait plus réellement dire s'il était un homme ou une femme, était il seulement encore humain ? Cette tunique le transformait en ce qu'il était réellement et pour tout les sylphides : le Grand Maître.

Mais il lui manquait encore ce regard coloré, en effet, le maquillage sur son corps s'était dilué dans l'eau. Il s'approcha d'une vasque avec un miroir au dessus. L'eau de la vasque était froide, mais il s'en servit uniquement pour se relaver les mains. Puis il se tourna vers Irina...


« Veuillez me pardonner, rare sont les personnes me voyant ainsi, je vais arranger cela tout de suite... mais vous désiriez peut-être une réponse. »

Kenian prit alors le matériel des mains d'Irina et le disposa à côté de la vasque. Se tournant de nouveau vers elle il la regarda dans les yeux, il était bien plus grand qu'elle du haut de son mètre quatre vingt dix. Il apposa alors sa main sur le front d'Irina avant de descendeur jusqu'à sa joue. Sa main était d'une extrême douceur, presque semblable à celle d'un enfant, et son geste était tendre et délicat comme chacune des manière de cet homme...

« Vous avez dû vivre bien des choses qu'une enfant ne devrait jamais ne serait ce que voir. Je ne peux vous plaindre, je n'ai pas été fait pour être sensible à ce genre de choses, néanmoins, vous avez désormais en vous un grand pouvoir... »

Sa main descendit jusqu'à celle d'Irina, il était extrêmement rare pour Kenian de toucher quelqu'un ou même quelque chose sur une durée aussi longue. Il ne portait plus l'étrange gant qu'il avait tout à l'heure et alors autour de lui émanait une force considérable, une force qui était sans aucun doute retenue par le sylphide lui même. Il effleura alors du doigt exanimis et il sourit sincèrement à la jeune femme...

« Je n'ai jamais été digne de recevoir l'un des anneau jumeau, je les aient longtemps cherché, en vain. J'espère que vous accepterez de m'en parler, un jour. Pour le moment, laissez moi faire cette promesse d'arrogant sylphide que je suis... si vous le désirez, je vous apprendrai à maîtriser votre pouvoir... tout votre pouvoir. J'espère sincèrement que vous tenez plus que tut à la personne qui a hérité du don d'Anima... »


Puis il ne dit plus rien, se retournant vers son miroir, il plongea délicatement ses doigts fin dans les différents petits flacons qu'il avait devant lui et traça rapidement des traits autour de ses yeux, d'un khôl vert d'eau pour le dessous des yeux, son maquillage fut léger et discret mais néanmoins il donnait encore plus de grandeur à cet être. Puis il se lava les mains pis dessina d'étranges symbole sur ses ongles avec le même vert. Ses cheveux étaient détachés d'une blancheur impressionnante ils étaient également terriblement long. Il s'assit alors sur un banc, un pique à cheveux en argent entre ses doigts qu'il tendit à Irina...

« Voulez vous bien m'aider, s'il vous plaît ? »


Mettre en place une telle chevelure était difficile, bien que ses cheveux étaient fins et aisément manipulable, il confiait habituellement cette tâche à l'une de ses pairs, mais pourquoi se donnerait il cette peine, Irina était là et il ne lui avait en rien ordonné.
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MessageSujet: Re: Vénérable sagesse, imprudente jeunesse   Vénérable sagesse, imprudente jeunesse Icon_minitimeVen 31 Aoû - 0:55

Si Irina avait pu avoir accès aux pensées de Kenian, elle se serait sûrement demandée en quoi les Terrans étaient plus faciles à comprendre que les autres races, mortelles ou immortelles. Ce n'était à son sens pas parce qu'ils vivaient moins longtemps qu'ils en étaient moins dignes d'intérêt, au contraire. D'une certaine façon ils étaient les seuls à pleinement vivre, pleinement ressentir. Ils étaient les seuls pouvant être poussés par d'autres motifs que la gloire personnelle ou l'égoïsme, car leur temps était réduit, ce qui les rendait plus vrais, n'ayant pas de temps à perdre en fioritures. C'était uniquement pour cela que leur sincérité parfois épineuse était unique, mais aussi pour cela qu'il ne fallait pas la méprendre pour de la simplicité. A tel point qu'il était légitime qu'elle se demande si l'objectivité extrême des sylphides ne les coupait pas totalement d'un point de vue subjectif qui était lui aussi nécessaire à l'analyse et l'étude. Comment comprendre un organisme avec lequel on n'a rien en commun ? Comment investiguer l'histoire lorsqu'on ne peut partager un point de vue, une émotion ?

« Le problème n'est pas pour vous qu'ils soient lourds de sens, le problème c'est que vous ne parvenez pas à le peser. Tout est relatif et je suis d'accord, la supériorité ou infériorité est une affaire de point de vue. Néanmoins je ne serais pas si encline à blâmer les concepts plutôt que ceux qui les utilisent. Lorsqu'un duel prend fin... qui est coupable ? L'épée qui a plongé dans la chair, ou celui qui la brandit ? N'importe quelle lame, même la meilleure qui puisse exister peut être détournée... Et il en va de même pour les idées. »

Avait-elle dit calmement, non en se présentant comme une donneuse de leçons, mais en exposant simplement son avis sur la question, qui était plus théorique, plus idéologique qu'il n'y paraissait. C'est pour cela qu'il était clair dans sa façon de se tenir et de s'exprimer que la rouquine n'avait pas parlé de la sorte par vanité ou par arrogance. Sa vision des choses était simplement basée sur le mérite et la confiance, deux choses qu'elle accordait difficilement et jamais à deux reprises.
Avançant en se reprenant aussi vite que possible, elle réfléchit à la question de Kenian. Il est vrai qu'en tant que Terran c'était un peu étrange de s'intéresser à la nature de l'Amour, car elle pourrait potentiellement l'expérimenter elle-même, ce qui rendrait toute spéculation désuète. Ceci dit cela n'avait pas encore été le cas et pour des raisons qui lui étaient propres, Irina ne cherchait pas à y remédier, au contraire. L'Amour n'avait à ses yeux aucun intérêt, aucune utilité. C'était un sentiment stupide et aveuglant, capable d'obscurcir le jugement et de faire oublier les principes. Par conséquent au même titre que les relations charnelles, cela la repoussait. Bien que ce ne soit pas du tout une coutume imposée par l'Ordre, elle s'en était écartée depuis toujours, les fuyant comme la peste même si elle ne les craignait pas... Impossibilité naturelle y faisant.


« C'est exact. Mais vous comprendrez en temps voulu que je ne dis rien à la légère. Si c'était le cas, vous l'auriez su... Et vous n'auriez pas fait le déplacement jusqu'en dehors de votre cité bien aimée. »

Là encore il y avait quelque chose de froid mais de terriblement cru, une vérité sans ornements ni prétentions. Par ailleurs la prêtresse ne serait pas morte de chagrin si elle avait été quelqu'un de commun. La gloire et l'attention du peuple ne l'attiraient pas, et c'était aussi pour cela qu'elle avait choisi de se dévouer à la science plutôt qu'à sa vie personnelle, qu'elle n'avait pas cherché à s'enrichir plus que de mesure, ou à monter socialement grâce à sa position. Irina était née pauvre et mourrait pauvre, aussi bâtarde qu'il est possible de l'être, et aussi sans terre également. Tout ce qu'elle avait acquis au cours des années irait un jour au nom de l'Ordre et à personne d'autre, Alix étant listée comme héritière de ses affaires personnelles et d'une somme raisonnable qui lui permettrait de vivre correctement mais sans chichis.
Écoutant Kenian avec attention, Irina sourit ironiquement. Non ils n'avaient pas 'ce genre de sentiment', mais en même temps quel sentiment avaient-ils tout court ? Elle les avait observés assez longtemps pour savoir que très peu de choses pouvaient leur parvenir vraiment. Mais la vision que Kenian avait des siens était tellement naïve à ses yeux qu'elle avait du mal à croire qu'il le pensait. Si d'un côté elle ne doutait pas qu'il puisse effectivement donner sa vie pour son peuple et sa cause, elle avait beaucoup de mal à imaginer que tous fassent la même chose. En fait c'était tout simplement impossible. Qu'il aient un sens de la collectivité c'est une chose, mais de là à ce que tous -absolument tous- ses membres fassent de même, ce n'était pas de l'ordre du possible. Repensant un instant à Ision et Baltor, Irina faillit en rire. Des êtres aussi arrogants et individuels ne possédaient pas l'altruisme nécessaire à de pareils actes.


« Nous sommes très différents c'est vrai, mais vous savez bien que dans un cas comme dans l'autre, il est impossible qu'il n'y ait pas d'exceptions. 'Il y a toujours un ver dans la pomme', comme dirait notre cher lord Lorindiar. » Elle sourit, repensant aux manières hautaines et égocentriques de ce dernier. « Bien sûr qu'il est possible de changer, encore que ce terme soit incorrect, ce que je veux dire c'est que la société dans laquelle on vit et vieillit a une grande influence. Si toute sa vie vous conditionniez l'un des vôtres à penser que sa raison d'être est de servir ses semblables, alors il est peu probable que ce dernier devienne un leader ou un dirigeant. Cette simple logique comportementale s'applique à n'importe quelle société, même la votre, j'en suis persuadée. »

Irina ne parlait pas de déterminisme mais de conditionnement... une notion difficile à expliquer à quelqu'un avec si peu de similitudes sociales avec elle. Quelqu'un qui n'était jamais pressé par la fin imminente de son existence. Ils voyaient certainement mieux sur le long terme, mais pour ce qui était des décisions immédiates, ils avaient un grand handicap. C'est aussi pour cela qu'elle ne s'attendait pas à ce qu'il comprenne correctement le fait qu'elle le suive dans la salle d'eau. C'est également pour cela que la raison qu'il invoqua à son appel lui parut terriblement futile et bancale, même si elle se garda de le faire remarquer. C'était le genre de motifs qu'un terran en mal d'excuses douteuses aurait trouvé, pas ce qu'une personne telle que lui aurait dit. Mais après tout il dérogeait déjà à pas mal de règles, alors pourquoi pas celle-là en plus ?

Lorsqu'enfin il fut habillé et un tant soit peu prêt, Irina ne put s'empêcher de remarquer le temps qu'il avait mis. Si elle mettait autant de flegme à se laver et à ce genre de tâches quotidiennes si routinières, elle y aurait très certainement passé la moitié de sa vie. Pourtant lui ne s'en souciait pas et se jouait de cette urgence sans même une pensée sur le sujet. Ce n'était pas surprenant mais cela demeurait déroutant, car après tout cela marquait l’abîme de différences entre eux. Tandis qu'il approchait Irina se maintint immobile, faisant un effort intérieurement pour ne pas se dérober. Elle n'avait pas l'habitude de toucher quelqu'un hors du milieu professionnel, et quelque chose lui disait que toucher Kenian serait différent. Inconsciemment elle avait l'impression que quelque chose se produirait... Qu'il se brûlerait, qu'elle sentirait un picotement... Quelque chose. Mais rien ne se produisit au toucher de sa main, et elle de détendit un peu. La peau chaude de la demoiselle ne sentit rien de particulier à ce contact, qui était agréable mais loin de la perfection omniprésente de cet homme. En un sens ce fait là la conforta.
Néanmoins ses paroles la laissèrent dubitative, s'interrogeant sur ce dont il parlait. Oui elle avait vu des choses que beaucoup ne devraient voir, à bien des égards, probablement beaucoup plus que ce qu'il pensait. Qu'il s'agisse des différents aspects du vivant, des profondeurs inavouables de son passé, ou bien de l'Histoire qui ne paraissait dans aucun livre à travers les yeux d'Exanimis, la liste était longue. Cependant elle choisit d'interpréter selon cette dernière version, car c'était le moins compliqué et révélateur. Tout le long la demoiselle ne bougea pas, comme si son corps malgré sa chaleur corporelle élevée paraissait de glace. Pas par indifférence, mais plutôt à cause de l'immobilité soudaine.


« Vous employez bien le mot « recevoir », et il est terriblement juste. J'ai reçu de nombreuses choses, et j'en ai perdu d'autres. Mon regard sur le monde lui même a changé que je le veuille ou non... Et j'ai bien peur que ma connaissance mystique en soit encore accrue. Sans doute un peu trop soudainement pour que je puisse me rendre compte de l'ampleur de cette dernière, mais ce ne serait tarder car si je sais être patiente, tel n'est pas le cas de tout le monde. »

La prêtresse ne parlait bien entendu pas de lui, mais plutôt de cette présence effacée mais obsédante d'Exanimis lui même, qui malgré sa disparition avait laissé des traces indélébiles... qui elle en avait la certitude inexplicable, lui survivraient. Elle ne savait ni ou, quand ou comment, mais son sentiment était si vif qu'il ne servait à rien de le combattre. Et puis leurs natures étant désormais mêlées, elle ne pouvait dire où commençait ce qui venait d'elle ou et où commençait ce qui n'en venait pas. Fermant les yeux brièvement, la demoiselle sentit cette nature mixte remonter à la surface lorsque Kenian effleura son anneau, qui silencieusement se mit à luire d'un éclat sombre. Il brillait sans briller, car ce qu'il exhalait était justement un manque de lumière si profond qu'il pouvait tout engloutir. Pourtant il n'y avait là rien d'hostile... Plutôt un témoignage latent de ce qui vivait encore, par delà la mort.

«Et pourquoi devrais-je tenir tant que cela à la personne qui a hérité d'Anima? Et que savez vous exactement sur le sujet ? Je serais ravie de compléter votre instruction, qui je n'en doute pas, est partielle et lacunaire. »

Elle voulait savoir jusqu'à quel point il était informé sur la question mais aussi à quel point ce qu'il pensait savoir s'avérait exact. Ce serait important pour la suite car cela lui permettrait de savoir à quel point elle pouvait en révéler, à quel point elle pouvait lui apprendre la réalité. Il était peut être Grand Maître mais il n'était pas infaillible... et les livres sur la légende des anciens dieux n'abondaient pas. Sans parler du fait qu'entre une légende et la vérité il y avait toujours un écart. Plus ou moins grand certes, mais un écart quand même. Pour ce qui était de son aide à contrôler ce pouvoir... Cela lui semblait à la fois déplacé et précipité de sa part de se proposer. Aussi ironique que ce soit, elle ne lui faisait pas confiance pour cela. Non qu'elle le pense ambitieux assez pour tenter de lui voler l'anneau, puisque de toute façon il ne lui répondrait jamais... Mais parce que contrairement au projet d'aller à Cimmérium qui n'engageait qu'elle, l'idée de le laisser en savoir plus sur ce pouvoir là engageait aussi Simalia... et l'héritage laissé par les dieux. Reculant de deux pas lorsqu'il s'attela à son maquillage et manucure, Irina ne comprit pas pourquoi il prenait tant de peine. C'était superflu, un artificiel dont il n'avait pas besoin, une aberration. Néanmoins aucun mot ne franchit ses lèvres et s'est doucement qu'elle s'assit sur le banc de pierre derrière elle, les mains croisées dans son giron. La jeune femme fut alors surprise par la demande étrange de son hôte qui la prit au dépourvu, mais tenta de se reprendre. Fronçant les sourcils, elle répondit avec une honnêteté aussi déroutante que d'habitude. Les courbettes et les artifices n'étaient pas pour elle, quand bien même elle était plus que capable d'en faire usage.

« J'ignore comment faire une telle chose, et hormis les coiffures traditionnelles que portent les prêtresses lors des rituels les plus importants, je ne connais rien d'assez sophistiqué. Par conséquent sauf si vous tenez tout de même à ce que j'essaye malgré le résultat aléatoire, je pense que Juniel s'y prendra beaucoup mieux que moi. Qu'en décidez vous? »

Cette option était à ses yeux la plus raisonnable, celle qui s'approchait le plus d'un compromis. D'un côté elle pensait ainsi parce qu'elle ne devait rien de plus à Kenian que le respect, l'obéissance (aveugle ou non) n'étant même pas envisageable. D'un autre côté c'était par sincérité et non par paresse qu'elle avait proposé que quelqu'un la remplace. Question de principes... Si elle était franche sur certaines choses, elle le serait sur tout dans la mesure du possible. Irina espérait seulement que c'était un accord tacite mutuel.
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MessageSujet: Re: Vénérable sagesse, imprudente jeunesse   Vénérable sagesse, imprudente jeunesse Icon_minitimeDim 14 Oct - 11:07

Kenian n’était pas un Dieu et il le savait certainement mieux que quiconque. Bien que beaucoup de Terran et d’autres races l’aient un jour considéré comme tel. Néanmoins le maître sylphide n’était dupe ni de sa nature ni de ses lacunes. Il était semblable à tout les sylphides, comme chacun des siens lui était semblable. C’était en cela que la vision de la plupart des Terrans étaient erronées. Là où chacun des terrans étaient plus ou moins résistant plus ou moins fort etc. les sylphides eux souffraient d’une égalité parfaite en ce qui était de leur constitution aussi bien physique qu’essentiel, ils venaient du point originel de l’univers, le commencement et la fin de toute chose, si les gens avaient su la vérité ils les auraient certainement traité de parasite ou autre abomination. Et même si ce genre de qualificatif ne pouvaient que effleurer l’égo de Kenian, il ne tenait pas à ce que tous les siens puissent être stigmatisé, d’autant plus qu’un tel secret révélé signerait immanquablement la fin des sylphides et de tout ce qu’ils représentaient. Le Grand Maître n’était pas dupe, il y aurait sans doute un roi, un seigneur ou un quelconque dirigeant qui prendraient les armes à l’encontre de la citée et se croiraient en position de force vis-à-vis de la « faiblesse » sylphide. Cependant Kenian n’avait jusqu’à ce jour encore rencontré aucun de ces hommes capable de supporter son regard plus de quelques secondes.

« Vous avez omis quelqu’un dans votre équation… que faites vous de celui qui a vendu l’épée ? »

Kenian pensait que chacun des êtres de ce monde était responsable de ses actes, mais que lorsqu’il s’agissait des sylphides les actes prenaient alors bien plus de sens que chez le commun des mortels. Il ne pensait pas que le vendeur soit plus responsable que celui qui achetait l’épée, mais qu’il devait se douter ce que ferait l’homme qui lui achetait cette épée. Bien qu’il puisse discourir encore de nombreuses heures sur cette question, peut être même des jours si son interlocutrice avait l’esprit adéquat, il décida de ne pas revenir sur cette question.
Il se contenta de hocher la tête lorsqu’elle lui dit qu’elle ne disait rien à la légère, cela il l’avait comprit lors de leur premier courrier et c’est également pour ça qu’il lui avait répondu, pour sa spontanéité, son audace, parce qu’elle représentait ce peuple qu’il voulait découvrir autrement qu’à travers les livres de la citée blanche.


« Le Lord Lorindiar a toute la confiance du peuple sylphide et du Grand Maître. Le ver et la pomme, voilà donc comment il considère le monde… nous avons eut cette conversation un jour lui et moi, je lui aie alors répondu que si cela arrivait c’était pour que les autres pommes puissent mûrir en toute quiétude. Vous devez me trouver bien naïf dame Dranis, mais nous en reparlerons, je n’en doute pas. »

Le lieu et le moment ne se prêtait pas à cette discussion, cependant, Kenian avait une grande confiance en Ision tout comme il avait confiance en chacun des sylphides, qu’ils se soient éloignés ou non de la citée, peut être de l’arrogance ou une trop grande confiance en lui. Le Grand Maître pourtant savait qu’aucun sylphide ne viendrait à s’opposer à lui, c’était là l’avantage de ce contexte démocratique dans lequel il se trouvait, le Lord Lorindiar avait le droit de siéger au conseil et d’y dire ce qu’il pensait sans être jugé et s’il était suffisamment convaincant, ses idées pouvaient être appliquées, alors dans ce cas, pourquoi fomenter une révolte ?

« Et pourtant je suis là et à la place que j’occupe, ce qui ne m’empêche nullement d’écouter le peuple car j’en fais toujours partis. » avait il simplement répondu lorsqu’elle avait évoqué le fait de ne jamais pouvoir devenir un leader.
Kenian n’y repensa même pas lorsqu’il était dans la salle d’eau, oui il était un leader, un homme qui avait élu par le peuple et pour le peuple, remettre en cause cette vision du monde était remettre en cause la société sylphide dans son ensemble mais après tout, comment Irina pouvait elle savoir ? Même le moyen des sylphides de gouverner était tenu secret et faisait plus état de mythe et de légende que toute autre chose.

Il pensa longuement à tout ce qu’il pourrait faire avec Irina, aux progrès de la science et de la médecine. Peut être le Grand Maître était il trop plongé dans ces arts pour se rendre compte de l’état de la citée, pourtant… non. Il pouvait paraitre une nouvelle fois arrogant mais il savait ce qui se passait à l’intérieur de ses murs.

Il sourit lorsqu’elle lui demanda pourquoi elle devait tenir à la personne possédant Anima. Il marqua alors une pause après son maquillage.


« Voilà pourquoi nous devions nous voir ici, car personne ne peut nous entendre ou nous voir. Parce que je ne puis montrer mes faiblesses devant les miens ou les vôtres. Peut être ne devrais je pas vous les montrer mais vous semblez décidément les avoir déjà percé à jour. Je suis un érudit des manuscrits, j’ai lu et écrit nombre d’entre eux, pourtant, un voile s’est jeté sur mes yeux il y a des années de cela, je me suis détourné du monde pour le bien de mon peuple, j’en suis le seul responsable, mais je ne peux avouer aux miens cette faiblesse. Anima et Exanimis, je ne peux nier les avoir cherché durant mes premières vies. Je me souviens encore de cette phrase…
Qui détiendra les anneaux jumeaux seront lié à jamais, car toujours par deux ils vont.
Nombreux sont les poèmes et les récits que j’ai en mémoire. Mais de tout ceux là, seule cette phrase permet d’appréhender la réalité et c’est lorsque je m’en suis rendu compte, que j’ai pris conscience que ma vie serait dédié à mon peuple et à sa sécurité, je ne pourrais jamais posséder l’un de ses anneaux et que je ne pourrais jamais les laisser me posséder. »


Kenian n’en dit pas plus, hochant de la tête lorsque Irina lui proposa l’aide de Juniel, il se contenta de poser sa broche et d’attraper un ruban de la même couleur que sa ceinture, il forma une sorte de queue de cheval haute avec ses cheveux et transperça le tout d’un simple pic en argent qui à lui seul valait certainement une fortune tellement il était travaillé.
Il remit son gant en dernier, cette chose à son bras rappelait justement exanimis, cette dualité entre Kenian, le Dieu tout puissant et le démon. Des notions finalement très proches l’une de l’autre, dieu et démon, quelles différences ? Aucune… le monde était assez grand pour croire aux deux. Lorsqu’il eut fini il se releva et continua…


« Pardonnez moi, pour le contact de tout à l’heure, je ne voulais pas vous blesser. (Il marqua une pause) avant que nous quittions cette pièce, avez-vous donc une question qui vous brule les lèvres et à laquelle je pourrai répondre dans la mesure de mes moyens ? »
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MessageSujet: Re: Vénérable sagesse, imprudente jeunesse   Vénérable sagesse, imprudente jeunesse Icon_minitimeVen 19 Oct - 7:20

« Je me doutais que vous diriez quelque chose de ce genre. » Dit-elle simplement, avec un petit sourire sur les lèvres. Ce n'était pas qu'elle ne partage pas la façon de voir de Kenian dans le fond, mais elle avait le sentiment qu'il se sentirait obligé de la reprendre, de la corriger comme si il était le seul à y avoir pensé. Étonnamment elle ne s'en offusquait pas, jugeant que cela faisait partie de l'esprit sylphide en général, tout comme de sa nature spontanément didactique. En fait elle avait l'impression que les sylphides, aussi égaux clament-ils être, développaient un esprit de compétition qui parfois était disproportionné. Il était toujours question d'être le plus intelligent, le plus beau, le plus parfait. Ce n'était pas toujours accompagné de mauvaises intentions, comme dans le cas du grand maître, ce qui n'en était que plus étrange. Certes il était un candidat idéal au pouvoir puisqu'il ne pensait qu'au collectif... Ce qui était intriguant était qu'il parvienne à diriger sans se faire corrompre par les diverses tentations, qu'il ne soit pas poussé vers la facilité qui le détournerait de sa route idéale.

« Je ne l'ai pas mentionné, mais cela ne veut pas dire que je l'ai omis. Enfin, je suppose que nous disposons d'un temps certain pour poursuivre cette intéressante conversation. »

Effectivement ce n'est pas que le sujet soit lassant, seulement entamer ce genre de sujets les amènerait à une digression qui les éloignerait de leur préoccupation première, ce que la jeune femme ne désirait pas. Il était déjà suffisamment complexe d'aborder certains sujets sans commettre d'indélicatesse pour en plus se compliquer ainsi la tâche. Par ailleurs les remarques du grand maître au sujet de ses entretiens philosophiques avec Ision la firent réfléchir. Kenian avait une vision intéressante des choses, bien que comme toute autre elle soit discutable. Avec aigreur elle se dit que l'envie de soigner et sauver cette pomme était peut être liée à la condition même des Terrans, et ce même si le prix à payer était élevé. C'était en tout cas ainsi dans sa vision des choses... Car elle ne laisserait jamais l'Ordre être corrompu sous prétexte que d'autres milieux seraient préservés. Il lui était inconcevable de faire preuve d'une telle résignation, d'une telle inaction. Et après tout Kenian n'essayerait-il pas de sauver son peuple si certains de ses membres s'avisaient de le souiller ? A ce moment là son joli discours fleuri changerait sûrement.

« Vous avez compris ce que j'ai dit et dans quel sens je l'ai dit. Je ne dis pas qu'un leader, qu'il soit roi, maire ou tout autre titre que voudrez leur donner ne peut exercer tout en servant ses pairs. Un militaire par exemple sera aisément capable d'allier les deux, même si il n'est pas tout en haut de l'échelle hiérarchique. Je parlais de servitude au sens le plus littéral et le plus basique. Servir n'a rien de péjoratif à mon sens d'ailleurs. Simplement le servant conditionné pour l'être sera dénué d'ambition... Ce qui n'est pas forcément un mal. »

Kenian lui aussi avait forcément des gens qui le suivaient et le secondaient, qui appuyaient sa position en le soutenant moralement, logistiquement ou politiquement. Ce n'en étaient pas moins des serviteurs et un soutien... Mais ils étaient conditionnés afin de ne pas changer de situation, destinés par la société à rester ce qu'ils étaient. Haussant finalement les épaules en se disant que si son interlocuteur ne comprenait pas avec ces explications, alors il ne pouvait comprendre tout court, Irina renonça à s'étendre sur la question.
Toujours assise sur l'un des rochers qui servait de siège naturel dans le jardin, la demoiselle semblait pensive mais toujours bien présente.
Elle sourit d'ailleurs lorsqu'il lui confia avoir cherché à mettre la main sur les anneaux, car elle avait appris lors de sa quête qu'il était inutile de les désirer ou les convoiter. Les anneaux étaient bien plus que de simples bijoux... Ils étaient des artefacts oubliés d'une puissance insondable dotés d'une vie propre, au sens littéral du terme. C'étaient eux, par le biais de leurs anciens propriétaires qui avaient choisi Simalia et Irina pour prendre la relève, et ce malgré leurs réticences. D'un autre côté il lui était difficile de tout comprendre. En fait presque tout lui échappait si ce n'est le sentiment d'être complète, malgré le poids insoupçonné de ce fardeau. Car s'en était un et cela le resterait... Sans parler de l'effet que toute cette épreuve avait eu sur son self-contrôle. Est-ce que les ténèbres tapies en elle étaient plus denses et plus menaçantes, ou au contraire apaisées par le savoir faire d'Exanimis ? C'était une très bonne question, seulement le concerné n'était plus là pour la guider. Fort dommage, car ils avaient beaucoup en commun.


« On ne possède pas les anneaux, ce sont eux qui nous possèdent si on peut dire. Et non il n'y a pas de raisons de craindre qu'il prenne le dessus ne vous en faites pas. » Ils ne pouvaient prendre le dessus car quelque part ils étaient déjà partie intégrante de leur âme... Mais ça elle ne comptait pas l'expliquer ni le détailler. Distraite elle passa sa main libre sur la pierre qui brilla doucement, comme pour lui assurer de sa présence. « Enfin je ne peux le fuir et il ne peut me fuir, car aucune autre personne ne peut le porter, aussi fort soit son désir, intéressé ou non. Je pense que je ne pourrais le déléguer même si je le voulais. A ma mort il disparaîtra sûrement, car celle-ci est sa dernière vie. Ainsi me l'a-t-il dit. »

Ses propos étaient des plus énigmatiques bien que ce ne soit pas sa volonté première. La rouquine avait parlé sans réfléchir si l'on peut dire, comme si ses paroles étaient inspirées de mystique quand il était question d'Exanimis. Et qui sait ? Les possibilités étaient infinies, surtout depuis que son esprit embrouillé avait rencontré celui de l'ancien déchu. Des portes fermées depuis toujours avaient été brisées dans leurs gonds, et une frontière avait été franchie, des barrières éclatées. Irina qui n'avait jamais eu le moindre don de vision se trouvait depuis parfois prise de pressentiments aussi flous que persistants. Alix les qualifiait d'oracle, même si cela avait le don de l'irriter au plus haut point. Elle qui n'avait jamais vraiment pris ce genre de choses au sérieux était prise au piège. Pour le moins ironique.

« Je ne suis nullement blessée. » Elle brûlait de lui dire qu'elle n'était pas fragile comme il semblait le penser, mais n'en dit rien. « J'ai bien envie de savoir une chose, de votre point de vue personnel... Soit indépendant de votre rôle. Qui en Cimmérium est digne de confiance, et qui ne l'est pas ? Quelles sont les personnes qui vous sont chères, et quelles précautions je devrai prendre à leur égard ? »
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MessageSujet: Re: Vénérable sagesse, imprudente jeunesse   Vénérable sagesse, imprudente jeunesse Icon_minitimeJeu 1 Nov - 23:09

Kenian était devenu un de ces êtres de légende, portant des vêtements lui ôtant toute trace de genre, ne laissant que ce qu'il était réellement : le maître des Sylphides. Il était en quelques sorte aérien s'il n'avait pas eu ce gantelet qui le rattachait irrémédiablement au monde dans lequel vivait Irina et les autres Terran.

Il n'eut qu'un simple sourire lorsqu'elle lui expliqua ce qu'étaient Anima et Exanimis, il ne connaissait ni le sens du terme convoitise et encore moins la définition du mot jalousie. Il savait pourtant que les humains étaient emprunt de ce genre de sentiment, disons seulement qu'il regrettait que de tels anneaux ne soient pas tombé entre des mains immortelles, mais Irina faisait une erreur, les anneaux immémoriaux reviendrait quand le moment se ferait sentir...


« Ainsi ils n'ont pas changé depuis tout ces siècles. Je ne doute pas que vous en prendrez soin, Dame des glaces. »

Inutile de lui en dire plus, la rouquine savait ce qu'elle avait à faire pour que cette « communion » se passe au mieux et il était inutile de lui préciser les liens que lui même avait avec l'anneau, c'était un passé qu'il avait enterré, il y avait maintenant presque 9 siècles qui le séparait de cette histoire. La traque et l'emprisonnement d'exanimis et d'anima. Il était plus facile de les croire divin et immortels des êtres qui s'étaient simplement aimés.

Lorsqu'elle lui posa la question qu'il lui avait demandé Kenian sembla hésiter quelques secondes puis se mit à regarder son gant, comme si finalement c'était lui le seul véritable ami et frère en qui il pouvait avoir confiance. Avec lui il pouvait manipuler le peuple ou lui rendre sa liberté, il pouvait détruire ou créer, tout simplement il faisait de lui un maître incontesté sur sa race et les siens, pourtant, jamais il ne l'avait utilisé pour manipuler son peuple ou les élections, mais il lui permettait de protéger les siens... à n'importe quel moyen.


« Nous sommes une démocratie dame Dranis. Quand je prétend être l'un des membre du peuple c'est à prendre au sens premier, j'ai été élu par les sylphides pour les diriger, mais je ne suis pas celui qui prend et dirige tout tel un Roi ou un Empereur... hum... nous verrons tout cela plus tard. Je ne puis vous mentir Irina, une fois dans la citée, fiez vous à deux personnes : Diao Gwilal et Ma Chaos, la première est... comment l’appelleriez vous ?... Ma garde du corps, l'autre est l'un des quatre généraux de notre armée. Pour ce qui est du conseil... vous en connaissez le membre le plus éminent. »

Ision Lorindiar... était le seul conseiller présent, par conséquent il était actuellement le seul capable de s'opposer aux décisions du Grand Maître, mais bientôt les choses allaient changer, les élections rendraient une partie de l'équilibre dans la citée, bien que l'harmonie tout comme les règles n'avaient pas été mise à mal, Kenian n'aurait pas supporté de voir son peuple ou sa citée sombrer dans une espèce de chaos politique contre lequel il se défendait.

« Mais avant toute chose, Irina, fiez vous à votre instinct, car aucun de ces êtres immortels ne sait exactement ce que vous pouvez représentez, ils voudront vous connaître et en cela, vous aurez l'avantage sur eux. En ce qui concerne les personnes qui me sont chères... vous aurez l'occasion de les rencontrer mais pas dans l'immédiat, vous pourrez leur faire confiance, mais il est peu probable que vous les croisiez. »


La femme et la confidente de Kenian n'étaient que très rarement vu en publique, la première restant dans ses quartiers et la seconde étant gardé par Kenian avec la volonté de cette dernière, dans le jardin botanique de sa demeure.


« Si vous n'avez pas d'autre question... »

Le Grand Maître désigna la porte et lui tendit sa main pour l'accompagner et rejoindre le monde extérieur, il ôta sourire ou autre mimique sur son visage, disparaissant dans l'être qu'il était et le rôle qu'il se devait de tenir, l'heure de dîner était arrivé, il passerait la nuit ici et le lendemain il reprendrai la route vers sa citée et son peuple.
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MessageSujet: Re: Vénérable sagesse, imprudente jeunesse   Vénérable sagesse, imprudente jeunesse Icon_minitimeSam 10 Nov - 14:00

Irina avait acquiescé au commentaire sylphide, haussant les épaules avec légèreté. Elle n'allait pas perdre un temps précieux à débattre sur ce qu'étaient Anima et Exanimis avec quelqu'un qui ne voulait ni écouter ni apprendre. En cela Kenian était assez semblable à Ision, même si évidemment ce dernier était le champion concernant l'arrogance. En vérité c'était quelque chose d'inhérent à leur race, car ils étaient tout à fait incapables d'imaginer ne fusse qu'un instant que quelqu'un d'autre, un mortel qui plus est, puisse engranger plus de savoir ou d'informations qu'eux. Kenian était ainsi certain de savoir de quoi il était question, grand bien lui en fasse. Au jeu du plus têtu il gagnait peut être, mais Irina repartait avec la satisfaction de connaître la vérité dénuée de toute trace d'égoïsme ou de vanité.

Plutôt que de se centrer sur un passé difficile à expliquer et à appréhender même pour les esprits les plus éclairés, il valait mieux se focaliser sur un avenir prometteur pour lequel il fallait se battre. Regarder en arrière ne lui apporterait rien, et cette conversation tournant en rond, infructueuse à cause de ce qui était un dialogue de sourds, non plus. Un air blasé mais calme était lisible sur son visage sans même qu'elle cherche à le cacher.
Par ailleurs la vision des choses du grand maître commençait à la lasser. Ce n'était pas de l'irritation ni même de la colère, seulement une grande lassitude. Pour elle la façon dont s'exprimait ce dernier n'était rien de plus qu'une façon détournée de fuir une réponse honnête et franche. Abdiquer de soi et de sa personnalité pour favoriser la communauté c'était une chose, mais se cacher derrière cette dernière afin de ne pas se mouiller, c'était tout juste pathétique. Favoriser les autres ne voulait pas dire ne plus exister en soi et pour soi. Appelez ça différence culturelle, philosophique ou quoi que ce soit d'autre, peu importe puisque le résultat était le même.

Il avait certes donné deux noms qu'elle retiendrait sans nul doute, mais pour le reste pourquoi lui parlait-il du conseil ? Elle n'avait absolument pas abordé le sujet, puisque de toute façon ce n'était pas quelque chose qui l'intéresse plus que ça. Le conseil elle préférerait l'éviter autant que possible, même si bien sûr elle se doutait qu'il serait inévitable qu'ils se rencontrent. Probablement chercheraient-t-ils à la connaître et la tester... Qu'importe, elle ne les craindrait pas même si elle pouvait éprouver ce sentiment, ce qui n'était pas le cas.
Peut être cherchait-il à l'avertir entre les lignes contre le pouvoir d'Ision au sein des hautes sphères sylphides. Oui il avait raison sur ce point, Ision chercherait à lui mettre des bâtons dans les roues et de nombreuses raisons pouvaient le pousser. La vengeance, l'ennui, le pouvoir, ou même l'amusement. En fait il n'avait pas besoin de raison particulière si ça se trouvait. Mais pour l'évincer et annuler son départ pour Cimmérium il lui faudrait argumenter et convaincre les autres du bien fondé de sa décision. De simples raisons personnelles ne suffiraient pas et il lui faudrait invoquer le bien être ou la sécurité des siens, ce qu'il n'aurait aucun mal à faire. Irina était consciente que sans l'appui inconditionnel de Kenian elle n'irait nulle part. Mais plus le temps passait et plus tout cela lui apparaissait comme une option et non comme une étape obligatoire. Il faudrait une mûre réflexion sur tout ceci avant de commettre une précipitation qui lui serait fatale dans tous les sens possibles.
La dame des glaces sourit tout de même au conseil de Kenian. C'était bien gentil à lui de lui dire l'évidence. Car oui elle avait voulu avoir des noms des gens proches de lui, ne fusse que pour savoir à qui elle avait à faire et quel genre de personnes étaient ses proches. Pour le reste elle aurait tout le temps nécessaire pour se faire sa propre idée le moment venu. Prenant donc sa main pour passer à la suite, Irina se releva et fit signe à Juniel d'ouvrir les portes qui les mèneraient à la salle à manger déjà prête pour eux.

La décoration blanc et or était simple mais élégante, et l'argenterie fine brillait sur la table en attendant que le repas soit servi. Selon le souhait des gens qui accompagnaient le Grand Maître une grande table avait été dressée à part pour eux, afin qu'ils ne dérangent pas le repas et la discussion de leur dirigeant. Le souhait avait certes paru étrange à Irina étant donné qu'ils prônaient l'égalité entre eux, mais elle n'avait pas tardé à accéder à leur requête. Elle ne tenait pas à être perturbée par un silence pesant autour d'elle, et puis ne pas devoir inquiéter des oreilles indiscrètes ce n'était pas plus mal. Se dirigeant lentement vers la table ronde qui avait été dressée à côté de la fenêtre donnant sur la fontaine, elle prit place en même temps que son invité.


«Si vous n'y voyez pas d'inconvénients, j'aimerais en savoir plus sur vous. Vous les sylphides et non vous personnellement. » Elle n'arrivait pas à déterminer si les choses posées sur le plan personnel étaient problématiques parce qu'il en était gêné ou parce qu'il ne comprenait pas le sens de sa question. « D'après mes observations, vous ne pouvez procréer. Comment maintenez vous alors votre population, étant donné les nombreux décès qui malheureusement ont lieu à cause de votre constitution fragile ? »
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