† Naïla de Brumes †

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• Eryllis: 3
• Ladrinis: 9
• Eclaris: 5
• Prêtresses: 5
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• Gélovigiens: 3
• Ascans: 0
• Marins de N.: 4
• Civils: 15

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 † Naïla de Brumes †

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Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: † Naïla de Brumes †   † Naïla de Brumes † Icon_minitimeVen 18 Jan - 0:39


PRESENTATION
Naïla

† Naïla de Brumes † 719558bann
« L'illusion est la première apparence de la vérité. »


• • « – Identité & Informations de Bases ; »
.


  • NOM:
    Inconnu. Tout du moins, pour la plus part d'entre vous. C'est une information que je garde désormais secrète, et il n'y a encore que quelques personnes sur Isthéria qui la détienne. Aujourd'hui on a oublié jusqu'à mon existence, alors pour ce qui est de mon nom...Néanmoins, sachant que je dois pertinemment me soumettre à ce interrogatoire sans fin, je vous ferai l'honneur de vous dévoiler ce qui seconde mon Prénom. Il s'agit tout simplement de Nosäy. Un héritage familiale, si l'on peut dire... Vient-il de mon père ou de ma mère, je ne saurai le dire...Je ne l’ait pas connue. Ai-je seulement déjà eue une famille ? Peut-être que oui, peut-être que non...C'est un mystère qui ne sera jamais résolue. Toutefois, de nos jours, on m’appelle tout simplement par le nom « de Brumes. »
  • PRÉNOM:
    Tout comme son confrère, mon prénom est aujourd'hui peu connu de la population d'Isthéria. Quelques rares personnes privilégiés le connaisse, puisque j'ai pris pour habitude lors de rencontre, de me présenter sous une autre identité. Je me décline souvent sous d'autres prénoms pour prévenir le risque d'être pris en chasse. Pourquoi ? Lisez, vous comprendrez. Néanmoins, comme toute personne sur cette terre aillant vue le jour, j'ai ma propre identité, souligné par un mot, un seul. Il est court, il est bref, vous ne risquez pas de vous écorcher la langue à tenter de le prononcer. Et si un jour vous me démontrez que vous êtes digne de ma confiance, je me présenterai à vous sous le Prénom de Naïla. Simple et facile à retenir. Il est dit que dans un vieux langage aujourd'hui oublié de tous, la signification de ce Prénom est " Celle dont le travail est fructueux ". Étrange, ne trouvez-vous pas ?
  • SURNOM:
    Mon prénom étant relativement court, on peut difficilement le raccourcir ou lui donner un synonyme. Toutefois, si nos routes se sont déjà croisés, vous m'avez sans doute connue sous des Prénoms tels que Ménélia, Isobel, Amayëlle, Nola, et j'en passe... Tout cela dans le but de préserver ma réelle identité. Néanmoins, depuis déjà bien des vies, on m'a assimilé à une Légende des contrées de Cimmeria, ce territoire de glace. Ne sautez pas trop vite aux conclusions, ce n'est qu'une Histoire pour faire peur aux enfants le soir avant d'aller dormir, raconter par des vieillards qui auraient été témoin de mon errance aux limites des territoires de Cimmeria. Tout cela pour dire que plus couramment, on m'associe au conte de La Fille de Brumes, une femme qui, selon la Légende, chevaucherait la brume les soirs de pleine lune, sur les limites du Pays de Cimmeria. Si vous n'avez jamais entendue cette histoire, vous la découvrirez dans les lignes qui suivent...

  • SEXE:
    Certains diront que je suis un homme, d'autres une femme...Des pensées dur comme le roc mais un corps de jeune fille...La rose et l'épée, quand le corps et l'esprit s'oppose. À vrai dire, il m'est impossible de répondre à cette question. Bien que j'aurai tendance à me qualifier de Femme pour le commun des mortels, notre race à tendance à être qualifié d'asexué. Ainsi puis-je occupé un hôte mâle ou femelle, mon esprit continuera d'exister et fonctionneras tout aussi bien dans l'un que dans l'autre. Néanmoins, J'ai une nette préférence pour les hôte de type Féminin. Allez savoir pourquoi. Peut-être est-ce un quelconque besoin maternel, même si mon peuple est infertile et ne peut concevoir d'enfants ou de progéniture. Un triste destin, si vous voulez mon avis.
  • AGE:
    Inconnu. J'ai depuis longtemps franchis le cap du siècle, aillant derrière moi de nombreuses vies bien vécue. J'ai cessé de compter il y a longtemps déjà, aillant même oublié la date où j'ai vu le jour, me retirant la possibilité de célébré un quelconque anniversaire. Par ailleurs, l'enveloppe charnelle que j'occupe depuis quelques années semblent avoir atteint la petite vingtaine, peut-être prochainement la trentaine. Il déborde d'énergie et peut encore me servir pour plusieurs années. On vieillit, on ne rajeunit pas, ne l'oubliez jamais. Est-ce que j’ai 500 ans ou seulement 150, je ne saurai le dire... Le temps passe si vite lorsqu'on vit une vie de fugitive...Et le temps, quand on est éternel, croyez-moi, on apprend à ne plus s'en soucier...Surtout lorsqu'il n'a plus aucune emprise sur vous. Les secondes deviennent des heures, puis des jours, des mois, des années...Et on finit par oublier, comme tout être.
  • PEUPLE:
    Éternité et Immortalité. Sans doute la population la plus mystérieuse et la moins bien connue sur Isthéria. Les Sylphides. Certains disent qu'en chacun d'entre nous réside un fragment d'Éden, d'autres encore disent que nous sommes des étoiles tombées de leur perchoir céleste... Tout ça pour en venir au fait que nous avons une essence particulière, divine, selon certains. C'est ce qui nous offrirait l'Immortalité et la possibilité de se réincarner, de changer de forme comme de sexe, de personnalité comme d'enveloppe, de race comme de peuple...Bien que toutes les enveloppes charnelle du monde ne nous changeront pas. Nous sommes des êtres qui défions les lois de Chronos, du temps et l'espace. Quant à moi, je ne crois pas être née comme tout mortel, mais plutôt créée. Comment ? Pourquoi ? Je n'en sais rien. Mais s'il est une chose qui est vrai, c'est que j'atteindrai sans doute l'âge du monde, et de sa fin...
  • CASTE:
    Inclassable. Ou plutôt, si on suit une certaine logique, peut-être pourrait-on me répertorier dans les Civils. Je n'appartiens pas à la Royauté, ni à aucune Guilde quelconque. Toutefois...Oui, toutefois, je me souviens d'un temps lointain où j'appartenais à la famille des Prêtresses de Cimmeria...Oui, vous avez bien lue. J'appartenais. Ça n'est plus le cas de nos jours, et croyez-moi j'en suis heureuse...Il y a déjà bien longtemps que j'ai fuie les contrées glaciales de Cimmeria. Au risque d'y remettre les pieds, je serai sans nul doute immédiatement arrêtée et exécutée par la Grande Prêtresse Elerinna, que j'ai eu la chance de connaître pour très peu de temps, lorsqu'elle n'était encore qu'une simple prêtresse. Celle-ci doit encore mal digérer le fait que j'ai déserté leur "clan", il y a déjà bien des vies de cela. Néanmoins je ne regrette rien...C'était la bonne décision et j'accepte sans condition ma nouvelle vie qui m'oblige à fuir sans cesse pour ne pas être retrouvée.
  • MÉTIER:
    Vagabonde. Un fugitive en fuite, je vis une vie de Gitane, je ne reste jamais bien longtemps au même endroit. Je voyage à travers le monde, je découvre et redécouvre des mondes anciens ou nouveaux, des pays explorés ou inexplorés...Je fais des rencontres parfois intéressantes et plaisante, parfois dangereuses et périlleuses...Oui je n'aie rien à envié de ma vie, je la vis comme je l'entends, je vais où je veux, je suis mes instincts sans me préoccuper de ce qui peut m'arriver. Demain est un jour que je n'aie jamais prévue et il vient comme il le doit. J'affronte milles et un danger la tête haute, j'ai le goût du risque et une âme d'aventureuse. Ce qui est sûr mesdames et messieurs, c'est que pour tout l'or du monde je n'échangerais pas mon existence. C'est tout ce dont j'ai rêvé, ce pourquoi j'ai fuis Cimmeria. Je voyage, je visite des lieux nouveaux, des ruines d'anciennes cités. Oui, ma vie à tout lieu d'être envié.
    Car c'est une vie de liberté.


  • ARMES PRINCIPALES:
    Je n'aie jamais été douée avec mes poings, et encore moins si vous y mettez des dagues ou une épée. C'est une fatalité. Je ne suis pas douée au combat. Néanmoins, il y a une arme avec laquelle j'ai appris à me défendre. Malheureusement, celle-ci me permet uniquement de me protéger si je suis loin de mes potentiels ennemis. Il me faut un minimum de distance entre moi et eux, au moins 5 mètres. Car oui, bien que l'arc soit une arme redoutable et meurtrière, elle n'a aucune utilité si votre agresseur est près de vous. Il vous faut calculer la distance à laquelle l'ennemie approche, dédaigner une flèche, la mettre en position sur votre arc, bander celui-ci, viser, et finalement, tirer. Bien que tout cela prend au maximum quelques secondes, ces quelques secondes peuvent permettent à l'opposant de vous rejoindre et de vos assigner un coup fatal, vos organes vitaux étant bien exposé. Et pour ajouter de l'efficacité à mes flèches, il n'est pas rare que j'enduise leur pointe d'un poison paralysant. Un effet certes non-permanent, mais me permettant soit d'achever mes poursuivants, soit de prendre la fuite... Et sauf cela, je n'aie qu'un malheureux petit poignard, d'une quinzaine de centimètres, attaché à ma ceinture. Sait-on jamais...
  • AUTRES POSSESSIONS:
    Rien qui n'ait de la valeur...Aucun bijoux quelconque, seulement une petite bourse, un sac de voyage contentant des vêtements de rechange, une carte, quelques effets de toilettes, mais sans plus. J'ai un mince bagage, léger, non encombrant, et c'est parfait ainsi.

  • DON:
    De par ma race, je suis un être Immortel qui peut survivre à travers les âges et vivre de nombreuses vies, à travers de multiples enveloppes charnelles. Une sorte de réincarnation, direz-vous. Cette vie éternelle est toutefois ternie par l'impossibilité d'avoir une descendance, ou de quelconques enfants. De plus, les Sylphides sont couramment insensibles à toute douleur physique, bien que des lésions psychologiques, elles, puissent survenir n'importe quand. Certains on tendances à dire que les représentants de ma race ne peuvent avoir aucun sentiment à l'égard des gens, et donc, ne peuvent avoir aucun mal émotionnelle. C'est strictement faux. S'il est vrai que nos âmes sont éternels mais pas nos corps, nos cœurs, eux, le sont très certainement.
  • POUVOIRS:
    Le Jugement de Perséphone
    Qui n'a jamais rêvé d'imposer sa volonté à autrui ? Avoir le pouvoir de choisir les gestes et les actes de son adversaire, ou même, de ses alliés ? Les gens sont prêt à tout pour moi, de leur plein gré, ou non...Pour ce faire, je n'aie besoin que d'un contact visuel avec la personne, en autant que son regard capte le mien, et vice versa. C'est là que le pouvoir entre en scène. Il s'incruste dans votre cerveau et assimile absolument tout ce que je vous dis, sur une période de courte ou de longue durée. Par exemple, je peux vous demander d'inscrire votre nom tous les matins sur une feuille de papier, pour ensuite la brûler. Ainsi, chaque matin, vous ferez exactement la même chose, sans réellement vous en rendre compte, et sans soupçonné que se soit anormal. Lors de nombreuses expérience, j'ai réalisé que la durée de l'intrusion du pouvoir dans votre subconscient est encore présente après deux semaines. Il m'ait impossible de déterminé jusqu'à quel moment les effets disparaisse. Bien que ce pouvoir semble aux abords l'arme ultime, il a quelques limites à son envergure. Premièrement, il ne peut être utilisé deux fois de suite sur la même personne. Deuxièmement, les actes imposés sous l'emprise du regard peuvent être interféré par les sentiments du sujet. Par exemple, si je vous demandais de tuer la personne qui vous est le plus chère au monde, il se pourrait, et je précise, pourrait, que votre subconscient ne vous l'autorise pas. Par instinct, je présume. Également, les sujets victime du pouvoir ne se souviennent absolument de rien pendant l'opération du pouvoir. La dernière image qui leur revienne sont le contact visuel de nos deux regards, et reprennent contact avec la réalité après avoir accompli ce que j'ai ordonné. Une façon efficace de ne pas être découverte...

    Le Touché d'Héméra
    C'est à l'origine, un pouvoir de guérison, que je peux appliquer sur autrui autant que sur moi, même étant insensible à la douleur physique. Le miracle se produit quand je pause mes paumes sur une quelconque blessure, transférant une partie de l'essence de mon corps à celui de la victime. Il me faut faire attention, cependant. Sauver quelqu'un d'une mort certaine reviendrait à transférer toute l'essence divine de mon hôte à la personne blessé, et mon enveloppe charnelle, alors, se mourrait et il atteindrait donc la fin de sa vie. Il me faudrait alors retourner au Temple suspendus pour me façonner un autre hôte.

    Succubus
    Si je suis en mesure de vous transférer mon essence divine pour vous soigner, il m'est également possible de vous soutirer la vôtre jusqu'à votre épuisement, puis, peu à peu, jusqu'à ce que votre corps en soit complètement vidé, se résultant alors par votre mort. Plus souvent, néanmoins, j'use de ce pouvoir sur les plantes ou les animaux, afin de me soigner lorsque je suis trop affaiblie pour me régénérer par-moi même. Bien que ce pouvoir est utile, son utilisation me répugne quelque peu et je n'en fait usage qu'en cas de nécessité extrême.

  • SPÉCIALITÉS:
    N'étant pas doué au corps à corps, ni à de quelconque combat, je compense ce manque en étant une experte avec un Arc. Après des siècles d'entrainement, vous non plus, vous ne rateriez plus vos cibles. C'est devenue une sorte d'automatisme, je n'aie quasiment plus besoin de viser avec une infinie précision pour atteindre mon objectif de ma flèche. Mon arc est en quelque sorte une partie de moi, tout comme votre épée ou votre lance sont le prolongement de votre bras. Je guide simplement ma flèche, et elle atteint d’elle seule sa cible. Mais au-delà de cela, je dois avouer me débrouiller assez bien avec des Herbes médicinales ainsi que dans la confection de potions, autant qu'elles soient pour vous redonner des forces ou vous en retirez. Il m'arrive d'ailleurs parfois de créé des antidotes et des poisons, et de les revendre par la suite, mais attention. Je garde pour moi les poisons, je ne vends que les remèdes. Je ne procure rien à personne qui serait susceptible de nuire à autrui, quand bien même ceux-ci serait de proches amis à moi. Même si, encore que, amis reste un bien grand mot...


• • « – Histoire & Vie Antérieur ; »
.


  • HISTOIRE:

    • • « Prologue ; »

    † Naïla de Brumes † 167198bann2

    » C’était une nuit de pleine lune. Par cette étrange soirée d’automne, le cercle lunaire était d’une teinte flamboyante, comme s’il avait baigné dans une mare de sang. Du haut de son éminence, la lune projetait des ombres menaçantes sur mon chemin. Les branches semblaient s’étirer de leur tronc pour tenter de me happer et m’entrainer dans les profondeurs du boisé qui longeait de tous côtés les abords de la route. Il m’était impossible de voir plus loin que cinq mètres devant moi. L’air étant plus humide et frais que jamais, un brouillard c’était levé depuis la disparition du soleil, quelques heures plus tôt. Le silence nocturne n’était brisé que par la respiration rapide de ma monture ainsi que le résonnement rythmé de ses sabots foulant le sol qui volait sous nos pieds. Les pans de mon long manteau à capuchon ainsi que le voile qui dissimulait la partie basse de mon visage virevoltaient nerveusement dans le vent, claquaient comme un fouet à certains instants, le reste de mon accoutrement étant plaqué contre mon corps. L’air glaciale du soir pénétrait dans ma gorge, brûlait mes poumons et me piquait les yeux. Mon corps était penché contre l’encolure de la bête pour s’harmoniser avec sa course effrénée à travers la forêt, sa crinière d’encre caressant mon visage. Je sentais sous moi la puissance de l’animal, ses muscles se contractés, s'élancés vers l’avant, son corps en extension, ses membres solides retournant la terre sous ses sabots robustes. En cette nuit de Novembre, j’avais l’impression de chevaucher une ombre, qui elle-même en fuyait d’autres. C'était comme si le décor cherchait à nous absorber, à nous assimiler au paysage lugubre, cette ambiance oppressante. Cela faisait des heures que nous chevauchions à une cadence déchaîné dans cette forêt triste et sinistre. Bien que cela fasse déjà un long moment que je n'entendais plus les montures de nos poursuivants, je voulais mettre le plus de distance entre eux et moi. Il fallait bien l'avouer ; Cette fois-ci, j'avais été imprudente.
    Je tirai sur ma reine de gauche pour entamer un virage serré. Ma monture rassembla sa foulé, contourna l'énorme chêne qui marquait le tournant et repartie sur sa lancé, son souffle fort et régulier accompagnant sa folle course. J'entendais au loin le croassement des corneilles qui se rassasiaient sur une vieille carcasse, le hurlement d'une meute de loup en chasse, le cri strident des chauves-souris qui volaient au-dessus de nos têtes. La forêt semblait vivre d'une énergie bestiale, sauvage et primitive. Ce n'était peut-être que le fruit de mon imagination, mais il me semblait voir des yeux étincelant qui me fixaient à travers les branchages des arbres, comme si la forêt m'espionnait. Un long frisson me parcouru l'échine à cette idée, et je talonnai mon destrier pour que, rapidement, nous quittions ce boisé de l'horreur. À la simple pensée de rester coincé dans ce maudit endroit pour la nuit, j'en avais le sang glacé dans mes veines. Ma monture semblait du même avis, avec ses yeux grands ouverts, ses naseaux dilatés et ses oreilles bien droites, à l'affût de tous bruits étranges. Il me sembla même constater qu'elle tremblait légèrement. Imperceptiblement, je lui caressai l'encolure du bout des doigts, relâchant légèrement les reines pour sortir ma main de la longue manche qui la protégeait du froid. Je pris juste le temps de la rassuré d'une vive caresse, avant de ramener mes doigts dans la chaleur des tissus. Inutile de se le cacher, je supportai mal le froid. Je l'avais toujours détesté. Et celui de cette nuit était si mordant que j'avais peine à me concentrer sur ma route, au lieu de mes doigts congelés sous mon manteau et mes orteils glacés dans mes bottes. C'est pour cette raison, que je ne les ait pas vus venir.

    Je les entendis quelques secondes à peine avant de les voir. Le grincement de leur armure ainsi que le hennissement strident que leurs montures me glaça le sang. J'entendais le martèlement des sabots de leurs destriers, leur respiration rapide et puissante. Leurs yeux étincelaient dans la nuit, et je pus enfin distinguer leurs sombres silhouettes, galopant à travers les arbres, épées, haches et lances sous la main. Ils étaient neuf. Quatre sur ma gauche et cinq sur ma droite. Les sentiers étaient trop sinueux pour leur permettre une quelconque formation, ainsi se suivait-il les uns après les autres, avec un galop rapide pour le leader, et un modéré pour le dernier de ligne. Ainsi donc, leur tactique consistait à me rattraper par devant avant que nos trois sentiers ne se croisent, pour me fermer l'issu ;à l'avant, tout d'abord, et à l'arrière par la suite, lorsque la ligne se refermerait derrière moi. Ils cherchaient à m'encercler, et c'était un plan des plus calculé. Au vue de la densité de la forêt, il me serait impossible de me faufiler quelque part et m'enfuir en piquant à travers la forêt. Au mieux, je risquerais de me perdre et de m'enfoncer si loin que même au lever du jour, je ne puisse me repérer. Ma seule issue restait de garder la tête et de ne surtout pas laisser les cavaliers me distancer. Mais être au-devant d'eux comportait des risques. S'ils s'approchaient trop par derrière, il leur serait aisé de me poignarder par derrière, ou même de me faucher... S'ils étaient bien ceux que je soupçonnai, ils n'hésiteraient pas à me tuer. Pour le moment, il valait mieux rester en vie. J'avais déjà une idée derrière la tête pour me sortir de là. Restait à déterminer comment j'allai l'appliquer.
    Pour l'heure, il me fallait accélérer. Je plantai mes talons dans les flancs de ma bête et celle-ci répondit en écho en allongeant puissamment ses antérieurs devant elle, étirant son cou et filant comme le vent droit devant. Après quelques secondes, je pus constater avec satisfaction que les cavaliers de têtes avaient de la difficulté à suivre le rythme. Je pouvais entendre leurs jurons se perdent dans le vent alors qu'ils pestaient contre leurs chevaux. Bien que leurs armements étaient impressionnants et sans doute hautement protecteur, ils semblaient lourds et devaient les ralentir considérablement. Tandis que leur harnachement était principalement fait de métaux, le mien était exclusivement en cuir, et accommodé pour les voyages long et rapide, alors que le leur semblait avoir été conçus pour les combats. Néanmoins, leurs destriers étaient faits pour galoper sur de longue distance sans s'épuiser. Je doutais de pouvoir les semer à travers la forêt. Mon cheval risquait de s'épuiser bien plus rapidement que les leurs. Je sentais déjà qu'il se fatiguait.
    Il me fallait trouver un plan, et vite.

    Et comme si je n'étais pas assez en détresse, je vis au loin les deux sentiers se rapprocher rapidement du mien. Dans quelques instants, nos trois routes ne formeraient plus qu'une et ils seraient derrière moi, prêt à m'embrocher. Si seulement cette fichue forêt regorgeait de sentiers ! J'aurai aisément pus en emprunter un au hasard et les semer dans un labyrinthe interminable d'arbres et de chemins se ressemblant tous les uns des autres. Allez Naïla, réfléchis...Il devait forcément avoir un moyen d'échapper à cette bande de mercenaires ! Je regardai frénétiquement de tous les côtés. Aucuns sentiers ne piquaient à travers la forêt, et il ne me semblait pas que nous approchions d'un village. Le mieux pour l'instant était de tenter de les ralentir. Avec milles et une précaution, je lâchai les reines de mon destrier et retirai mes pieds des étriers. Il me fallait être extrêmement prudent. Si je tombai pendant ma manœuvre, je risquai de me rompre le cou. Je pris appuie sur le pommeau de ma selle et passai ma jambe gauche par-dessus le garrot de mon cheval pour qu'elle vienne rejoindre l'autre à ma droite. Ainsi, j'étais assise de côté sur ma selle, face à la forêt. Tout en tentant de ne pas laisser le rythme du galop me déséquilibré, je passai ma jambe droite par-dessus la croupe de ma monture et me retrouvait ainsi face aux cavaliers en armures qui galopaient ventre à terre pour tenter de me rattraper. Ils étaient encore à une bonne quinzaine de mètres. C'était parfait. Ils étaient juste assez loin de portée, et pas assez proche pour représenter une réelle menace à vie. Tout en gardant un équilibre fragile mais parfait, je levai mon bras pour aller chercher mon arc attaché dans mon dos. Je le dégainais et pris une flèche, que j'encochai et bandai mon arc. Les hommes en armures n'avaient pas ralentie leur cadence et ils ne semblaient guère menacés. Sans doute pensaient-ils leur armure suffisamment solide pour résister aux flèches. Peut-être avaient-ils raison...Ou peut-être pas.
    Je visai le chef de tête droit au cœur et tirai. La flèche partie comme un éclair vers son abdomen, et alors que je pensai l'avoir eue, la flèche ricocha contre son armure dans un bruit de choc métallique et tomba au sol. Ahuris, je fixai le dirigeant, toujours en selle, et pas le moins du monde ébranlé. Malgré la distance, je devinai que dans la fente de son casque d'argent, une lueur narquoise devait briller au fond de son regard. Secouant la tête, je repris mes esprits et encochai une seconde flèche. Cette fois, pensai-je, tu ne pourras pas rire. Je bandai mon arc et visai. Lui était trop loin pour remarquer que je ne le visai plus lui, mais sa monture. Si j'étais incapable de l'arrêter, alors j'étais certainement en mesure de stopper sa monture. Bien que l'idée fût triste, je n'avais pas le choix. J'attendis le bon moment, et tirai. La flèche partit se figer sous le genou droit de la bête. Elle poussa un hennissement déchirant et s'effondra sur le sol en catapultant son cavalier vers l'avant. Celui-ci tomba quelques mètres devant ses confrères, qui, dans leur vitesse folle, ne purent l'éviter. Il fut violemment piétiné et resta, inerte, sur le sol. J'esquissai un sourire sous mon capuchon et me remit correctement en selle. Tant pis si cet avant-goût ne dissuadait pas les huit autres cavaliers. J'avais désormais une échappatoire, et celle-ci ne tarderait pas à être en vue.

    Comme prévue, quelques minutes plus tard, alors que les cavaliers restant cherchaient toujours à gagner du terrain, on entendit plus clairement le son si victorieux à mes oreilles d'un cours d'eau qui coulait non loin. Une rivière, pensai-je. Et pas seulement une rivière.
    Un pont.
    Je tirai imperceptiblement sur les reines de ma monture. Celle-ci ralentit quelque peu, comme si elle se fatiguait enfin de sa longue et interminable chevauchée. Je crus entendre derrière moi une exclamation victorieuse. Le son des sabots se rapprochait peu à peu, bientôt ils seraient à ma hauteur. Il ne fallait pas les laisser s'approcher trop. Juste leur laisser penser qu'il m'atteindrait dans quelques instants. Je devais rester concentré et fixer droit devant moi, bien que j'eu une envie folle de regarder derrière moi pour m'assurer que mes poursuivants n'étaient pas à ma hauteur. J'aperçus quelques secondes plus tard, le fameux pont tant espéré. La rivière ne semblait pas très profonde, je ne risquai donc rien. Plus nous nous rapprochions du cours d'eau, qui n'était plus qu'à quelques dizaines de mètres, plus les cavaliers me semblaient proche, derrière moi. Et lorsque nous atteignîmes enfin la traversé, ils étaient plus que dangereusement proche. Concentrés sur leur lancé, ils ne virent rien venir. Au dernier moment, alors qu'ils pensaient que j'allai traverser le pont, je tirai de toutes mes forces sur ma rêne droite et descendis à toute vitesse la pente qui nous amena à la hauteur de la rivière. Je talonnai ma monture qui piqua à travers la rivière et nous nous éloignâmes à toute vitesse du pont. Je voulais mettre le plus de distance entre nous, tandis que les cavaliers avaient freinés des quatre fers leurs montures, n'ayant pas réussis à me suivre. Ils n'avaient pas réagi assez rapidement. J'avais déjà disparue à travers la forêt lorsqu'ils revinrent sur leur pas et suivirent ma trace en longeant la rivière. Mais je n'étais pas encore sauvé. Je n'étais pas assez loin d'eux pour me considérer comme sortie d'affaire. Pour le moment, il fallait rester immobile pour ne pas faire de bruit, et rester caché.

    Je stoppai Dastan, mon étalon, à travers plusieurs arbres qui nous camouflerait bien. Avec sa robe aussi noire que l'encre et mes accoutrements assortis, il était presque impossible de nous distinguer à travers la forêt. Il faisait nuit noire et on avait peine à voir un mètre devant soi. La seule chose qui pouvait encore nous trahir était les bruits. Je ne pouvais empêcher ma monture de respirer bruyamment. Après tout, elle galopait sans relâche depuis plusieurs heures déjà. Je me promis intérieurement que dès que nous serions sortis de ce beau drap, je lui offrirai une journée entière de repos. Mais pour l'instant, il fallait être prudent. J'entendais au loin des craquements de branches, des hennissements nerveux et des bruits d'armures s'entrechoquant. Ils me cherchaient. Ils c'étaient séparés pour couvrir plus de terrain. Parfait. Il me serait plus simple d'échapper à un seul individu qu'à un groupe. Néanmoins, il n'était pas exclus qu'ils puissent communiquer entre eux en dehors des paroles. Ma plus grosse erreur ce soir aurait été de les sous-estimer. Avec un peu de chance, je ne serais pas obligée d'engager un combat ce soir. Ils finiraient par se lasser de me chercher, se regrouperaient et retourneraient auprès de celle qui les avaient lancés à mes trousses. Encore que ça, c'était l'idéal. Il fallait me préparer psychologiquement à tout scénario contraire. Les sens en alerte, je guettai les moindres bruits, les moindres mouvements dans la nuit.
    Et soudainement, des bruits de craquements de branches se firent plus net, plus proches. J'entendais le souffle bruyant d'un cheval ainsi que les grincements du métal de son harnachement, le coup de fouet qui claqua dans l'air et le hennissement plaintif de la bête. Après quelques instants, je les vis, le cavalier et sa monture, se frayant un chemin à travers les arbres. Je doutai qu'il m'ait vue, ainsi restai-je immobile sur place, espérant qu'il ne m'apercevrait pas et continuerait leur route. Et tandis qu'il commençait à s'éloigner, Dastan souffla bruyamment des naseaux. Le cavalier s'arrêta net, tourna sa monture et revint sur ses pas. Marchant d'un pas rapide, il se dirigea droit sur moi. Il semblait me chercher à travers les arbres et finit par m'entrevoir, entre deux troncs. Il dégaina son épée, dont la lame semblait aussi tranchante que la lame d'un rasoir et fonça droit sur moi. Paniquée, il m'était impossible de le semer à travers la forêt. Elle était trop dense. Au dernier instant, j'abaissai mon capuchon et cherchai son regard. Alors qu'il n'était plus qu'à quelques mètres de moi, je vis ses iris scintiller au clair de lune, et je sus, qu'enfin, j'étais sauvé.


    « Arrête-toi. »

    Le cavalier tira brusquement sur ses rênes et sa monture s'immobilisa. Son épée, encore pointé droit devant lui, ciblait mon abdomen et n'était séparé de mon cœur que par quelques centimètres. Son regard couleur caramel brillait à travers son casque, accroché au mien et il était incapable de s'en détourner. Il semblait momifié, attendant patiemment sur place, comme si son corps semblait cristalliser de l'intérieur. Sa monture c'était, elle aussi, calmé. Leur deux respirations semblaient moins rapides, plus calme, j'étais à même de le ressentir à cet instant. J'attendis quelques instants, mes yeux captant ceux de mon opposant, et repris finalement la parole, d'une voix basse. Qui sait si d'autres rôdaient dans les parages.

    « Lorsque j'aurai terminé mes explications, je m'enfuirai, et tu ne chercheras pas à me rattraper. Tu prendras ton épée et tu t’affligeras une entaille au bras gauche, sous l'épaule. Ensuite, tu rebrousseras chemin et appellera tes confrères pour qu'ils viennent à ta rencontre et cessent les recherches. » je pris une courte pause, puis repris. « Lorsque tous tes compagnons seront rassemblés, tu leur diras que tu m'as trouvé à travers les bois. Nous avons engagé un combat, et j'ai réussis à m'échapper. Montre-leur ta blessure pour témoigner. Soulignes le fait que je serai déjà bien loin et qu'il sera alors inutile de tenter de me rattraper. Enfin, vous retournez auprès de celle qui vous a envoyé à ma poursuite. »

    Je me tus. Cela devait être suffisant. Après quelques secondes, le cavalier hocha la tête silencieusement. Il retourna son épée contre lui, la plaça sous son épaule gauche et se fit une profonde entaille, sans même hésiter un seul instant. Par la suite, fit pivoter sa monture et héla dans les bois des noms inconnus, sans doute ceux de ses congénères. À mon tour, je talonnai Dastan et m'enfonçai plus profondément dans les bois. J'entendais au loin les bruits des sabots des cavaliers qui se rassemblaient, sans doute au pont que nous aurions dû précédemment emprunter. Quant à moi, je longeai l'orée du bois, tentant de rester dissimuler tout en suivant le cours de la rivière, pour éviter de me perdre. Lorsque je serais certaine de ne plus courir aucun risque, je reviendrai à ce fameux pont et poursuivrai ma route.
    Lorsque le fameux cavalier reprendrait ses esprits, après avoir accomplis tout ce que je lui avais demandé, son dernier souvenir remonterait à ceux d'une paire d'yeux bleus aussi pâle que la mort...

    ----------




MONTURE
Dastan


† Naïla de Brumes † 871385bann3

  • PRÉNOM:
    Dastan.

  • SEXE:
    Masculin.

  • CARACTÉRISTIQUES:
    Dastan est un ancien cheval de ferme que l'on utilisait régulièrement pour le travail des champs, ce qui lui tailla une musculation hors du commun. Habitué aux longs travaux, il n'a donc aucune difficulté à supporter les longs voyages. Avec un peu de soins et d'attention, il aurait fait un excellent destrier de guerre, avec son corps imposant, son encolure musclée et sa tête busquée. Des jambes et des sabots solides ne l'empêche pas de marcher dans la boue, la pierre ou le roc. D'un tempérament doux et obéissant, il a toutefois une tendance à être constamment nerveux et requiert énormément d'attention, c'est pourquoi il n'a pu être prit dans la cavalerie de Cimmeria. Il ne supportait pas le port des armures étincelantes et leurs bruits métalliques. D'une robe d'un noir aile de corbeau, il s'harmonise parfaitement avec mes accoutrements sombres qui nous permettent de se camoufler lors de nos périples nocturnes. Bien qu'il ait constamment besoin d'être rassuré, il reste une monture agréable et on ne peut retenir contre lui ces caprices enfantins. La bête ne refuse jamais une bonne pomme sucrée, ainsi je pense à en avoir toujours sur moi.



Dernière édition par Naïla de Brumes le Ven 18 Jan - 18:48, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: † Naïla de Brumes †   † Naïla de Brumes † Icon_minitimeVen 18 Jan - 0:39

HJ : Je texte suivant contient des descriptions pouvant heurter la sensibilité de certains.

† Naïla de Brumes † Chapit11
• • « – Chapitre Un ; Épouses de brumes et de sang »

    » Innocence et virginité sont deux entités qui ne dépendent pas l'une de l'autre. Enfin. C’est ce que je pensais, autrefois. Aujourd'hui, il est évident que se se sont deux choses indissociables. Bien que certain pensent que l'innocence se résume à la pureté d'un corps, je pense qu'il en va de même pour l'âme. Il ne faut pas confondre les deux. Néanmoins, ils forment à eux deux un tout, un ensemble, que l'on peut posséder.
    Et perdre.

    -----------

    Le soleil s'éteignait sur les vastes contrées de Cimmeria. Bien que le printemps était déjà bien entamé, l'éternel glace persistait toujours à dominer les vastes plaines du pays. Une récente tempête avait balayé un souffle de neige sur la cité de Hellas, et celle-ci semblait baigner dans une léthargie profonde. Il n'y avait pour briser le silence que les bruits lointain d'éclats de rires et de voix, qui s'éteignait au fil du temps. Toute la ville s'endormait peu à peu, bientôt il règnerait un silence des plus complets. Déjà le temps semblait s'être arrêté au cœur d'Hellas, on ne voyait plus de marchands courir les rues ni de commerçant hélant les passants. La nuit prenait sa place, s'installant en reine et plongeait le royaume dans la noirceur. La lune était haute et presque pleine ce soir, les étoiles semblaient briller d'un éclat plus vif. Adossée contre une colonne du Temple, je fixai la voûte céleste avec attention, plus précisément, la ceinture de Kesha. Étai-je donc la seule parmi les miennes qui avait remarqué que la troisième étoile du nord brillait d'un éclat flamboyant ? Ce genre de symbole était présage de dévastation et de renouveau, rien de bon, et pourtant j'étais la seule parmi mes sœurs à m'en inquiéter. J'étais donc la seule à étudier chaque soir le ciel, à la recherche de signe tel que celui-ci ? Je soupirai et mon regard s'étira à l'horizon, se perdant dans les silhouettes mystérieuses des collines se dessinant à travers les brumes. Peut-être m'inquiétai-je inutilement...Peut-être cet éclat rougeâtre était le fruit de mon imagination...Pourtant, je ne pouvais ignorer le nœud dans ma poitrine, une douleur légère mais omniprésente depuis que j'avais aperçus la fameuse étoile, il y avait de cela quelques jours. J'avais un mauvais pressentiment, que j'avais déjà partagé avec ma fidèle amie et alliée Désia, Grande Prêtresse de Cimmeria. J'étais son bras droit et sa plus fidèle conseillère, bien que je ne fusse pas toujours en accord avec ses décisions. Néanmoins, elle nous menait, nous, Prêtresses de Kesha, justement et fièrement. Nous la considérions comme la plus grande dirigeante des servantes de la Déesse qu'il n'est eu depuis des siècles. Toutefois, je ne pouvais que regretter sa naïveté et sa façon candide de voir les choses.


    « Quelque chose vous tracasse, ma dame ? »

    Je me retournai soudainement pour découvrir le visage enfantin de la jeune Kayla, mon apprentie. Recrutée depuis peu avec une dizaine d'autres fillettes, elle représentait, avec ses consœurs, la prochaine génération des Prêtresses de Cimmeria. Pour l'instant toutefois, elle n'avait que quatorze ans et restait en formation jusqu'à l'âge de dix-huit ans, où elle serait officiellement proclamée Prêtresse lors d'une cérémonie. Et à son tour, elle prendra une apprentie qu'elle formera, et ainsi de suite...C'est de cette façon que nous transmettions le savoir des Prêtresses. Kayla était sur la bonne voie pour être un membre juste et bon dans nos rangs. Lors de son adhésion, elle n'avait pas hésité une seconde à faire vœux de chasteté et c'était, selon elle, son rêve depuis toujours d'être une servante de la déesse Kesha. Avec ses cheveux d'un blond vénitien et ses yeux noisette, elle était tout simplement adorable.
    Je lui souris doucement, face à l'expression d'inquiétude sur son visage pubère.


    « Ne vous inquiétez pas pour moi, douce enfant, » répondis-je en l'embrassant sur le front. « mais dites-moi ? Ne devriez-vous pas être à votre prière du soir par une heure si tardive ? »

    La jeune fille sourit, dévoilant des fossettes aux creux de ses joues roses.

    « C'est dame Désia qui m'a envoyée vous quérir. Elle demande votre présence pour cette prière-ci. Dame Elisa ne peut l'assister pour ce soir. »

    Je fronçai les sourcils. Elisa ne manquait généralement pas la prière avant le couché. Elle accompagnait habituellement toujours Désia lors de celle-ci. Il était étrange qu'elle ne fût pas présente pour seconder la Grande Prêtresse lors de la cérémonie. Qu'avait-il bien pus la retenir ailleurs ?
    Je cachai néanmoins mon trouble en hochant de la tête en souriant et suivit Kayla qui s'enfonçait déjà dans le Temple. Il était haut et vaste, soutenue par de stricte colonne dorique et fait d'un marbre aussi blanc que la neige. Des vitraux filtraient la lumière lunaire et projetaient des aurores sur les dalles du Temple. Tout en progressant à travers les couloirs, je redécouvrais l'architecture impressionnante du monument. Je ne cessai, depuis mon arriver au sein des Prêtresses, quelques années plus tôt, de m'émerveiller par l'enchantement de l'endroit. Ici, tout semblait calme, accueillant et serein. On aurait parié que le Temple de Kesha échappait à dures fatalités de la vie de tous les jours, dehors, à l'extérieur. La guerre, la violence, le massacre, le sang, la discrimination, la pauvreté...Nous échappions même à l'autorité royale. Bien qu'il fût égoïste, je préférai largement rester dans ce havre de paix, protéger du monde extérieur. Et lorsque je regardai Kayla, marchant joyeusement devant moi, je fus heureuse de constater qu'elle ne finirait jamais orpheline, courtisane ou voleuse...Elle était en sécurité, ici, au sein de notre famille, aussi longtemps qu'elle le désirait. Et pourquoi aurait-elle voulue autre chose ?
    Elle était, ici, chez elle.

    Nous finîmes par déboucher dans une grande salle de réception circulaire où il n'y avait pour seul meuble qu'un autel au fond de la salle où la haute silhouette de Kesha en marbre blanc dominait l'assemblée. Autour d'elle reposait des dizaines de chandeliers où brillaient encore d'avantage de bougies. L'ambiance était à la sérénité et au repos. Au moment où nous étions entrés, une vingtaine de petite tête se tournèrent vers nous, esquissant pour la plus part des sourires chaleureux ou timides. Elle était là, la prochaine génération. Tous sagement agenouillées devant l'autel, où Désia attendait de pouvoir commencer la prière. Kayla s'éclipsa et partie s'agenouiller auprès de ses camarades. Alors seulement, à mon tour, je contournai l'assemblée de fillettes et vins rejoindre ma fidèle amie sur l'autel, qui me regardait approcher avec un sourire radieux. Désia était non seulement une grande dirigeante, mais aussi une femme dangereusement belle. Ses cheveux d'un blond presque blanc tombaient en cascade sur ses épaules et terminaient leur course à la hauteur de ses seins. Son teint de pêche faisait ressortir le bleu électrique de ses yeux doux. Tout en elle respirait la grâce et la royauté, telle une reine. Elle n'avait pas besoin d'être ferme ou sévère pour obtenir ce qu'elle désirait. Désia inspirait naturellement le respect. Les fillettes l'admiraient et prenaient plaisir à lui obéir, bien qu'elle ne fût pas une femme difficile. Son apprentie, la jeune Eden, était la plus jeune de toutes, du haut de ses douze ans. Désia l'avait recueillie le jour de l'adoubement, alors que la petite tentait de voler du pain au boulanger. Bien qu'elle n’ait l'âge requit, la Grande Prêtresse n'avait pas hésité une seconde à prendre la petite sous son aile. Et aujourd'hui elle était là, parmi les autres apprenties, à dévorer sa tutrice du regard.
    Désia était presque une Déesse.
    Je la rejoignis enfin au pied de l'autel, où elle rayonnait dans sa tunique blanche de soie. Bien que nous portions toutes ce mince accoutrement, Désia avait, elle, une ceinture brodée de fil d'argent à sa taille qui démontrait subtilement son statut. Je lui adressai un sourire chaleureux, auquel elle répondit de la même manière. Nous nous enlaçâmes vivement, avant de nous contempler mutuellement.


    « Ma sœur, » retentit la voix mélodieuse de Désia. « Pardonne-moi d'interrompre tes observations céleste. Je sais à quel point tu prends plaisir à faire cette digne tâche. »

    « Il n'en est rien, » répondis-je avec empressement. « Il me fait plaisir de te seconder, ma sœur. Je suis certaine que bien des femmes voudraient être à ma place ! »

    J'accueillis la subtilité d'un clin d'œil à l'intention des fillettes à genoux. Celles-ci gloussèrent et Désia esquissa un sourire tendre. Elle n'eut pas besoin d'intervenir, que les fillettes se turent et gardèrent le silence pour la prière. Accompagnant les gestes de ma fidèle amie, nous prîmes des bougies, que nous distribuâmes à travers le petit groupe. Au final, chaque enfant tenait entre ses paumes une chandelle blanche où brillait une vive flamme. Notre tâche terminée, moi-même et Désia retournâmes au pied de l'autel pour commencer la première du soir.
    J'avais vue et revue Désia dire les fameuses paroles, accompagner de gestes, des dizaines de fois. Et pourtant cela m'émerveillais toujours. La Grande Prêtresse se tourna face à statut de marbre représentant notre bien-aimée déesse. Elle ferma les yeux et monta ses mains en coupe devant elle. Un silence s'installa sur l'assemblé et tout le monde ferma les yeux, baissant la tête pour accompagner Désia, qui s'adressait maintenant à Kesha..¸


    « En tant que filles et en tant que fidèles servantes, nous te saluons, Kesha, mère de tous les enfants, protectrices de toutes les âmes égarés, et souveraine des cieux. Nous venons à toi ce soir pour quérir ta bienveillance, lorsque nos yeux se fermeront sur cette nouvelle journée achevée. Digne mère, n'hésite pas à nous punir si un jour nous t'avons offensée, mais remercie nous de ta présence éternelle et rassurante, puisque nous te sommes à jamais loyale et fidèle, et puisse ta lumière ne jamais cesser de briller en nos seins, pour qu'à jamais, l'équilibre persiste dans nos rangs. Do sholas féin. »

    « Do sholas féin » répondirent en chœur les fillettes.

    Alors même que Désia achevait la prière, un courant d'air glacial balaya la pièce, et toutes les bougies s'éteignirent d'un coup, plongeant le temple dans le noir. Les enfants eurent quelques petits cris surpris, et certaines se tournèrent vers l'entrée de la salle. D'une voix rassurante mais autoritaire, Désia somma le calme et demanda aux filles de rester en place. Certaines s'étaient levées sous l'effet de la surprise, et elles se mirent de nouveaux à genoux aux côtés de leurs camarades. Un coup d'œil vers Désia attisa ma méfiance. Nous n'attendions aucune visite à cette heure et personne n'était autorisé à pénétrer le Temple, excepté les Prêtresses, et elles étaient tous dans le Temple à une heure pareil. Qui pouvait bien ?....
    Un cri strident résonnant à travers le temple me glaça le sang et m'arracha un frisson le long de l'échine. Ce cri provenait d'une de nos sœurs, il n'y avait pas à douter. Mais pourquoi criait-elle ?! L'agitation et la peur se propagea à travers les jeunes apprenties, qui se blottirent les unes autres les autres en gémissant. Je consultai Désia du regard. D'un hochement de tête, nous fûmes d'accord. Il était hors de question que l'une de nos deux aille voir ce qui se passait tandis que l'autre restait seule avec les fillettes. C'était trop risqué. Il fallait mieux se déplacer tous ensemble. Ainsi nous fîmes se lever les jeunes filles et nous les mirent en rang, Désia menant la marche, et moi, la fermant. Nous longeâmes les corridors du temple, les apprenties se tenant toute par la main, tremblantes et horrifiées, et derrière un masque d'impassibilité, j'étais aussi terrifié qu'elles. Qu'avait-il bien pu se passer pour qu'un tel cri retentisse dans le temple ? Nous ne tarderions pas à le savoir. Ainsi, après avoir traversé plusieurs couloirs, nous arrivâmes dans le grand hall du Temple, circulaire, avec son haut plafond fait de vitraux. À tour de rôle, nous nous arrêtâmes, l'une à la suite de l'autre, Désia menant toujours la troupe. Elle tentait d'identifier d'où venait la source du cri. Et soudainement, nous l'aperçûmes, étendue sur le sol au fond de la salle. La soudaine noirceur des lieux nous empêchait de la voir clairement, mais Désia n'hésita pas une seconde et accourus à ses côtés. Entre temps, d'autres Prêtresses avaient accourus, alerté, et restèrent auprès des fillettes tandis que je rejoignais Désia, déjà auprès d'Elisa.


    « Ma sœur...Qui a-t-il ? Pourquoi as-tu...Mais..Tu saignes ! » fit Désia en chuchotant, pour ne pas être entendue des autres.

    La tunique blanche d'Elisa avait une tâche foncée au niveau des cuisses, petite mais bien visible. Tandis que Désia cherchait une quelconque blessure, la pauvre jeune femme ne pouvait cesser de pleurer, une main plaqué sur son ventre. Elle n'arrivait pas à parler, les seuls sons qui sortaient de sa bouche étaient des gémissements et des sanglots. Tendrement, je pris son visage entre mes mains, fixant mon regard au siens, ce qui était difficile par cette noirceur, mais je vis ses prunelles larmoyantes briller dans les ténèbres.


    « Elisa, ma douce, ma sœur...Es-tu blessée ? Que t'est-il arrivé ? »

    Elle secoua la tête avec négation et inspira profondément pour tenter de reprendre ses moyens. Son corps tremblait, elle était secouée de sanglots incontrôlables qu'elle peinait à contrôler. Néanmoins, après instants, elle réussit à placer une phrase compréhensible.

    « Des hommes...Dans le temple...Il y a des hommes dans le temple...Ils...Ils m'ont... » elle ne termina pas sa phrase et explosa de nouveau en sanglot.

    Elle n'eût pas besoin d'en dire plus. Désia et moi nous lançâmes un regard horrifié. Qui pouvait donc être assez fou, assez barbare pour violer une Prêtresse !? Il n'y avait rien de plus sacré sur terre et rien de plus grave et impardonnable que de dépuceler une femme promise aux dieux. Bien que tout en moi me criai de consoler la jeune Elisa, je me levai et mon regard se promena partout dans la grande salle. Les apprenties ainsi que nos consœurs nous avait rejointes et la plus part s'agenouillaient pour aider Elisa à se lever, bien que celle-ci aurait sans doute voulue rester à terre, telle une épave et pleurer jusqu'à en être desséché. Mais elle devait être forte et garder la tête froide pour ne pas effrayer davantage les jeunes adolescentes. De plus, la menace planait toujours sur le temple...
    Nous n'eûmes pas à attendre bien longtemps. Soudainement, la lumière revint dans la salle ; Les chandelles s'allumèrent les unes après les autres, comme si elles étaient inter-reliées. Le tout ne prit que quelques secondes à peine, avant que la lumière ne dévoile le danger.
    Ils étaient là, devant nous, telle une meute de loup sortant des bois, encerclant leur proie. Une vingtaine d'hommes, aussi musclés que l'auraient été des taureaux, se tenaient devant nous, les yeux luisant d'hostilités, des sourires mauvais dévoilant des dents blanches et parfaitement alignées. Leurs accoutrements étaient dignes des mercenaires, et ils portaient encore sur eux leurs armes ; Épées, haches, poignards et fouets. J'entendis derrière moi le gémissement de peur des enfants qui semblaient reculer, effrayées, vers le fond du mur, ce qui eut pour effet d'élargir les sourires des hommes. Ils déposèrent leurs armes et équipements -sacs de voyages et autres-, sans perdre de leur hilarité. Je jetai un coup d'oeil derrière moi ; Je découvris avec satisfaction que les Prêtresses adoubés c'étaient positionnés en ligne, laissant les fillettes au centre, en sécurité. Tout du moins, pour l'instant. Elles ne le seraient pas tant et aussi longtemps que ces hommes n'allaient pas quitter le temple. Désia étant occupée à soutenir Elisa, je m'avançai de quelques pas vers les hommes, et j'entendis les maigres protestations des fillettes, bientôt réprimées par leur supérieur. Une rage froide coulait en moi et je n'avais plus qu'une envie : Découvrir qui avait osé mettre ses sales pattes sur Elisa et lui sauter à la gorge. Rien ne m'aurait plus satisfait à cet instant que de faire disparaître leur sourire cruel de leur visages, pour la plus part, marquer de plusieurs cicatrices. Certaines traversant toute la face en diagonale, d'autres plus subtiles mais bien visible. De quoi vous donner la chair de poule. Néanmoins, je dû me faire violence pour ne pas succomber à l'envie de me jeter sur eux, et m'arrêtai à quelques mètres, les poings serrés, le visage fermé.


    « Qui êtes-vous ?! De quel droit osez-vous, non seulement pénétrer en ces lieux, mais également de souiller l'âme de l'une de nos sœurs ! Pauvres inconscients, le viol d'une Prêtresse de Cimmeria est un crime punit de mort ! Lequel d'entre-vous a osé un jour lui voler sa pureté, qu'il soit justement punit ?! »

    L'un des mercenaires s'avança, la tête haute, les yeux brillant de fierté. Je me mordis la langue pour ne pas lui envoyer le font de ma pensée. Il était moins costaud que ses congénères, mais il restait musclé et impensable à provoquer. Il portait court ses cheveux d'un blond vénitien et ses prunelles étaient marron foncé, presque noire. Je reconnus dans son arrogance et sa façon de marcher, l'attitude d'un leader.
    C'était leur chef.
    La bête gronda en moi, et je fus incapable de la réprimander.


    « Vous et vos hommes, je vous conseille de disparaître de ma vue ! Vous allez regretter d'avoir un jour mit les pieds dans ce Temple. Je vous jure, que par la volonté de Kesha, je vous ferai pendre haut et court ainsi que tous les imbéciles qui vous ont aveuglément suivirent jusqu'ici. Si par malheur vous... »

    « Je me réserve celle-là, » me coupa-t-il en me fixant, son regard affamé dénudant sans pitié chaque partie de mon être. Sa voix témoignait d'une faim dévorante qu'il peinait à contrôler.

    Et là, tout bascula.
    La meute de loup se déploya comme un filet et fondit sur sa proie à toute vitesse. Je n'eus le temps que de me retourner pour voir des bras musclés se saisir de mes consœurs et des jeunes apprenties, les tirants en dehors du groupe et les isolants les unes après les autres. J'entendais les cris des plus jeunes alors que les hommes les plaquaient au sol et s'effaraient déjà a les débarrasser de leur tunique. Des envies de meurtre me traversèrent l'esprit, tandis que le sang battait à toute vitesse dans mes veines. Je voulue courir au secours d'une fillette dont l'agresseur l'avait déjà dépouillé de ses vêtements, mais deux mains se saisirent de ma taille et me plaquèrent contre un mur. Lorsque je levai les yeux, je découvris le visage couvert de cicatrices de l'homme qui c'était précédemment avancé. Il ne brillait plus sourire ni hilarité sur son visage, seulement une faim qui le dévorait de l'intérieur et qui ne demandait qu'à être rassasié. Sa bouche se mit à chercher en hâte mes lèvres, et je le frappai de coup de poing, dégoûté, tandis que son haleine empestant l'alcool envahissait ma gorge. À quelques reprises sa bouche avide trouva ma joue, mon cou, et ses mains se plaquèrent en hâte sur mes seins. Comme un interrupteur, je sortis griffes et crocs et mordis la première chose qui me tomba sous la main : Sa paume, en l'occurrence. Il cria de rage et je lui envoyai mon pied là où il risquait fortement d'avoir mal. Le souffle coupé, plié en deux, il recula en chancelant, vociférant insultes et jurons. Je profitai de cette occasion pour courir vers les couloirs du Temple. Tout autour de moi, des jeunes apprenties et des femmes étaient plaquées contre le sol, criant et pleurant, accompagné par les râles sans pudeur et les gémissent rauques des hommes qui allaient et venaient entre leurs cuisses. Il était trop tard désormais pour penser à les sauver...Je devais d'avoir pensé à me mettre en sécurité avant de pouvoir les aider. Le corps secoué de sanglot, les yeux aveuglé par les larmes, je courus vers les chemins sinueux du temple en priant Kesha de nous venir en aide. Déjà je voyais du coin de l'œil mon propre bourreau se mettre à ma poursuite.

    Je fus folle d'avoir un jour crus pouvoir m'échapper. En un rien de temps, il fut derrière moi, m'empoignant solidement et me jetant sur les dalles froides. Tenant d'une main au-dessus de ma tête mes poignets, sa main libre arrachait et déchirait le mince tissu qui recouvrait mon corps. Je hurlai, je criai, je frappai et griffai, mais rien n'y fit. Après quelques secondes, le dernier rempart de vêtement céda et je fus livrée à moi-même, n'aillant pour seule arme que mon propre corps. Je donnai de puissant coup de pied dans le vide, ne réussissant qu'à l'effleurer à peine. Mes coups de poings n'avaient pas la force nécessaire pour le blesser. Il prit entre ses lèvres la pointe d'un de mes seins et connue la honte de le sentir se dresser sous la caresse. Dans un cri de rage, je lui labourai furieusement la joue, enfonçant mes ongles dans sa chair. J'y mis du cœur, oh oui, si c'était la seule chose que j'étais en mesure de lui infliger, alors il allait bien la sentir...J'eus la satisfaction de l'entendre jurer, mais mon repos ne fut que de courte duré. Piquée au vif, il se redressa, à genoux sur moi, et m'assigna un claque retentissante en plein visage. Ma tête fit un quatre-vingt-dix degré et je restai, hébétée, à fixer la pièce à ma droite.
    L'un des mercenaires était couché sur une jeune fille, le visage perdue dans une chevelure blonde que j'identifiai aussitôt. Les mains de l'homme serraient les hanches de la prêtresse et, insensible à ses pleurs et ses protestations, s'enfonçait toujours plus loin en elle. La pauvre était impuissante, elle semblait avoir abandonnée l'idée de se défendre et ne pouvait que subir son sort en pleurant. Ce n'est que lorsqu'elle tourna la tête pour détourner le regard que je la reconnus pleinement. Ce fût comme un coup de poignard en plein cœur. Son beau visage habituellement joviale était couvert ecchymoses et du sang s'écoulait de son nez. Ses yeux qui brillaient toujours d'un éclat vif et enfantin n’étaient plus que deux lacs noir où la seule chose lisible était le désespoir. Qu'aurai-je bien pus faire pour la sauver ? Moi qui était chargé d'assurer sa sécurité, de veiller sur elle, c'était fait piégé et n'était pas en place de lui venir en aide. Alors douloureusement, simplement, je lui murmurai un " Pardonne-moi ", à peine audible, des larmes roulant sur mes joues. La petite fille ferma les yeux avec acceptation et hocha faiblement la tête, l'air de dire " Tu es pardonnée ".

    D'un puissant coup de rein, mon agresseur pénétra en moi, perçant sans difficulté le mince rempart de mon hymen. La douleur fut cuisante et brûlante, je hurlai en me débattant même si je savais la victoire désormais vaine. Il était trop tard, j'étais souillée, damnée, indigne...Douloureusement et puissamment, il se mit à se mouvoir en moi, son membre dur palpitant en moi. Les mains désormais inerte sur les dalles, je tournai la tête et fermai les yeux. Je n'aspirai désormais qu'à une seule chose : Qu'il en finisse le plus rapidement possible. Si seulement il envisageait de me tuer ! Rien ne serait plus jouissif que de quitter ce monde pour que cette humiliation cesse. Je sentais l'orgasme proche, tandis que la cadence effréné de son mouvement de va-et-vient s'accentuait au fil des secondes.
    Et lorsque la jouissance l'emporta, je rejetai la tête en arrière et poussa un long cri d'agonie.

    ----------



Dernière édition par Naïla Nösay le Ven 18 Jan - 2:01, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: † Naïla de Brumes †   † Naïla de Brumes † Icon_minitimeVen 18 Jan - 0:39

† Naïla de Brumes † Chapit12
• • « – Chapitre Deux ; La porte des Secrets »

    « Et si j'étais autre que ce que je suis, m'aimerais-tu malgré tout ? S'il n'existait plus de celle que tu as connu que l'ombre d'elle-même, deviendrais-tu son cœur ? Si elle renonçait à ses ailes pour toi, te damnerais-tu avec elle ? Je serai prête à valser avec le diable, en quête d'éternité... »

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    » Tapissée dans l'ombre, je scrutai avec attention la fin de la cérémonie. La pièce baignait dans une faible clarté, éclairée par quelques bougies qui se consumaient peu à peu. L'endroit était circulaire, soutenu par plusieurs piliers, derrière lesquels j'étais dissimulée. Personne ne semblait m'avoir aperçus, sans doute trop occupé à finalisé l'adoubement. Car oui, aujourd'hui était un grand jour pour nos apprenties. Elles avaient presque toutes atteinte l'âge de la maturité, sois dix-huit ans, et avaient terminées leur apprentissage. Désormais, elles s'élevaient au même rang que nous tous, sois des fidèles servantes de la Déesse Kesha. Et à leur tour, dans quelques années, elles prendraient sous leur tutelle de jeunes filles qu'elles éduqueraient, et ainsi de suite... Mais pour l'heure, je reportai mon attention sur la cérémonie. Il ne restait plus que quelques apprenties à adouber avant la fin de la cérémonie. C'était ici que nous faisions nos prières, autrefois. Aujourd'hui, seules quelques rares fidèles servantes de la déesse venaient encore s'y recueillir. Il fallait dire que bien des choses avaient changés pendant les quatre dernières années. Désia, la Grande Prêtresse et ma plus fidèle amie, était méconnaissable. Je m'en rendais compte en la fixant, se tenant debout devant l'autel où la statue en marbre de Kesha reposait. Bien qu'elle gardait son éternelle jeunesse, étant d'une race qui dépassait aisément les siècles, ses cheveux blonds claire semblaient avoir perdu leur éclat d'antan. Ses yeux bleus, autrefois éclatant et aussi vivant que l'océan, n'était que deux abysses profonds et sans fin. Sa peau semblait avoir pâlit et son corps semblait fragile. Néanmoins si son physique c'était affaibli par le temps, elle restait une femme dangereusement belle et son caractère ne c'était que raffermie. Elle dirigeait désormais les Prêtresses sévèrement et inflexiblement. Aucun écart de conduite, même chez les plus jeunes, n'étaient tolérés. Elle ne demandait plus mais exigeait, et il fallait bien l'admettre, personne n'osait se plaindre ou remettre son autorité en jeux. Sauf moi. Étant sa plus fidèle et proche conseillère, j'avais rapidement remarqué que quelque chose n'allait plus chez Désia. Ce n'était plus des sautes d'humeurs mais un réel changement de comportement, et ce, depuis la fameuse nuit où tout avait basculé.

    Bien qu'elle se terrait derrière une forteresse impénétrable, j'avais compris que Désia était celle qui souffrait le plus du massacre qu'il y avait eu cette nuit de Printemps, il y a de cela quelques années. Bien qu'elle le cachait bien, la Grande Prêtresse était l'une de celles qui ne s'était pas encore complètement remit de leur agressions. Désia corrigeait sévèrement toutes servantes de Kesha qui osait dire que la Déesse les avait châtiées et abandonnées depuis cet incident, prenant en compte cet évènement comme une punition de la Divinité. La jeune femme voyait en cette tragédie la preuve tangible qu'il était temps pour les Prêtresses de Cimmeria de s'endurcir et de former une élite de femmes que même les plus féroces devraient craindre. Bien que pour l'instant ses agissements barbares se résument à des sacrifices d'animaux pour la Déesse, je soupçonnais Désia de nourrir des ambitions et des projets bien plus sombres encore. Depuis quelques temps, elles et quelques autres Prêtresses de premier rang se réunissaient en secret la nuit pour discuter de sujets dont je n'étais pas informé. À vrai dire, Désia ne me portait plus la même affection ni la même confiance depuis qu'elle avait commencé à changer radicalement la politique au sein de nos rangs. Je m'étais fortement opposé à ses décisions, tels que cesser de faire les prières pour s'adonner à des occupations plus...Utiles. Elle avait commencé par déceler les pouvoirs chez quelques-unes des membres du groupe, pour par la suite leur trouver des fonctions dans l'ordre. Nous comptions désormais quelques médecins, gardiennes et plus discrètement, quelques espionnes qui quittaient parfois l'enceinte du temple pour aller vagabonder dans Hellas, à la recherche d'informations qu'elles pourraient se procurés discrètement. Désia tenta d'ailleurs plusieurs fois d'utiliser à son avantage mes propres pouvoirs, mais vue ma ténacité devant ses décisions prises et ma réticence à m'adonner à des occupations que je trouvai indigne des prêtresses de Cimmeria, elle préférait me mettre à l'écart. Elle craignait particulièrement que j'ose un jour utiliser mes propres pouvoirs sur elle. Mais ne savait-elle déjà pas que je détestai aller contre la volonté des gens, quand bien même leur volonté est mauvaise ?

    Je soupirai et reportai mon attention sur la cérémonie. Il ne restait plus qu'une apprentie à adouber. Celle-ci sortit de l'ombre et s'avança vers Désia, qui tenait dans une main une bague à l'anneau d'argent et à la pierre Améthyste. À son adoubement, chaque Prêtresses reçois une bague sertis d'une pierre précieuse qui lui est propre. Chaque pierre a sa signification, et elle est donnée en fonction du caractère de celle qui la portera. Mes yeux s'abaissèrent à l'anneau d'argent qui brillait à mon annulaire gauche. C'était la précédente Grande Prêtresse qui me l'avait offerte lors de mon propre adoubement. Elle était sertie d'un Saphir, qui signifiait la pureté et la force claire. Elle favorisait la dévotion et le recueillement, protégeait le l'envie et attirait les faveurs divines. Elle ne me quittait jamais. Je regardai quelques instants la pierre bleuté avant de jeter un œil vers la cérémonie. En reconnaissant la jeune apprentie, mes épaules s'affaissèrent et je fermai les yeux.
    Kayla était devenue une femme, désormais. Elle n'était plus la petite fille que j'avais connue. Ses longs cheveux dorés cascadaient sur ses frêles épaules, s'arrêtaient à la hauteur de ses seins bien développés. Sa taille fine et son corps léger lui donnait un air elfique, bien qu'elle fût Terran. Ses traits du visage avaient un aspect plus mature et sévère, elle avait perdu le petit éclat enfantin qui caractérisait autrefois son visage, qui avait désormais perdu les rondeurs de l'enfance. Ses yeux couleurs ambrés étaient dur et calme, regardait fixement Désia tandis qu'elle récitait dans un langage ancien une allégeance éternelle à Désia, aux prêtresses de Cimmeria, et enfin, à la Déesse Kesha. Lorsqu'elle se tut, Désia plongea ses doigts dans un bol d'argent, où baignait le sang d'un animal sacrifié, et elle traça sur le front de Kayla une croix dont la forme se défit après quelques secondes, coulant entre les deux yeux de la nouvelle Prêtresse. Avant la cérémonie, les jeunes apprenties c'étaient baignés dans un bain de sang pour purifié leur corps. Autrefois il fallait le faire dans une eau pur et claire, mais Désia avait radicalement changé l'aspect de l'adoubement. Je chassai toutes pensées de mon esprit et tentai de me concentrer sur l'achèvement du rite. La Grande Prêtresse prit la main gauche de Kayla et y passa la bague tout en prenant la parole ;


    « Au nom de toutes, je te nomme Prêtresse de Cimmeria. En gage de ton éternel dévouement, je t'offre ceci ; Porte-la toujours sur toi, elle te protègera du mal et préservera ton esprit et ton âme. De par ton caractère et ce que tu es, tu porteras la pierre d'Améthyste. C'est une pierre bénéfique symbole de tempérance et d'humanité. Elle contrôle les mauvaises pensées, affine l'esprit et te garde sobre. Elle est née d'Ametis, une belle nymphe qui, pour échapper à Bacchus, ivre de passion, se changea en pierre précieuse. C'est un fort talisman qui t'aidera à vaincre tes peurs et te gardera saine d'esprit. Qu'il en soit ainsi, puisque je le veux. Tu seras désormais Kayla, la Fidèle. »

    Kayla se releva, hautement et fièrement. Elle fit une légère révérence à l'intention de Désia, tourna les talons et quitta la salle en allumant la dernière bougie encore non-consumé, comme le voulait la coutume. Désormais, toutes les chandelles de tous les chandeliers étaient allumées, et la salle baignait dans une bienveillante lumière dorée. Je restai longtemps immobile, dans l'ombre, à fixer l'endroit où Kayla avait disparue. Dire qu'il n'y avait pas si longtemps, elle était encore la fillette que je devais traîner avec moi jour et nuit, éduquer comme mon propre enfant...Au fil des années, j'avais pu voir que je n'arrivai pas à l'empêcher de devenir un pâle reflet de Désia. Sa haine envers ce qui c'était passé était plus grande que sa fidélité envers la Déesse Kesha, ou même l'amour qu'elle me portait. Elle c'était nombre de fois plainte de mes interventions dans les décisions de Désia avec lesquels j'étais en opposition. La Grande Prêtresse avait d'ailleurs nombre de fois demandé à mon apprentie de me convaincre de les "rejoindre" dans leur nouvelle occupation. Néanmoins, je continuai de rester à l'écart et de venir prier chaque matin et chaque soir, observant les signes du ciel, en attendant vainement un présage qui pourrait tous nous sauvés. Nous n'étions plus une famille comme autrefois, mais bien une Guilde dont chaque membre nourrissait une haine brûlante au monde entier, et qui souhaitait ardemment une vengeance personnel. Il n'y avait plus d'amour ni de fraternité entre nous. Une froideur constante et éternelle c'était installé graduellement, jusqu'à devenir omniprésente dans nos vies.
    Et je commençai, peu à peu, à perdre la foi en mes sœurs et en les Prêtresses de Cimmeria d'antan.


    « Tu devrais être fière d'elle. » fit gravement une voix.

    Je sursautai et mon regard se tourna vers le milieu de la salle. Désia me fixait de ses tranquilles yeux bleus, immobile dans sa grande robe noire de soie. Autrefois nous ne portions que du blanc, qui signifiait la pureté, mais la jeune femme avait, encore une fois, repoussé ces coutumes et avaient autorisé le port du noire, et de toutes autres couleurs d'ailleurs. Nous n'étions que quelques Prêtresses à nous habillés encore de blanc.
    Je soupirai et m'avançai dans la lumière. Il était inutile désormais de faire semblant de ne pas l'avoir entendue. Personne n'échappait à l'emprise de Désia. Personne, excepté moi.


    « Je le suis. » répondis-je d'une voix détachée en descendant les marches une à une, pour aller la rejoindre au centre de la salle.

    Immobile l'une devant l'autre, nous nous observâmes en silence un long moment. Si nous avions été un jour l'une pour l'autre comme des sœurs de sang, nous ne pouvions, aujourd'hui, être plus distingue l'une de l'autre. Désia était une femme qui privilégiait désormais le pouvoir et la richesse des moyens, tandis que moi j'optai plutôt pour la bonté et la générosité de l'âme. Elle était comparable à de la glace, tandis que j'étais un feu vif, brûlant et bien vivant. Si nous étions à l'opposé l'une de l'autre psychologiquement, nous l'étions également physiquement. J'abordai une longue chevelure aussi noire que l'encre, qui tombait dans mon dos dans une multitude de boucles d'ébène. Elle, avait de longs cheveux blonds, presque blanc, qui descendait rapidement jusqu'à sa taille. Ses yeux d'un bleu océan s’harmonisaient avec son teint de pêche, tandis que les miens étaient d'une pâleur spectrale, d'un bleu cyan. Ma peau au teint pâle était contrastante avec ma chevelure sombre. Désia était une femme aux formes généreuses et bien proportionnée, tandis que j'avais peu de courbe. Son corps tout entier était fait pour la séduction, et le mien n'était, pour ainsi dire, inutile à tout divertissement. Tandis que j'étais mince, voir maigrichonne, elle avait une taille fine et élégante, des mouvements gracieux et agiles, tandis que j'étais peu à l'aise avec mon corps. Son visage était doux et expressif, le mien dur et fermé. Nous étions, pour ainsi dire, le jour et la nuit.
    Désia finit par arquer légèrement les sourcils, penchant sa tête sur le côté.


    « Ah bon ? Tu sembles pourtant beaucoup te préoccuper de son sort » fit Désia d'une voix sarcastique. « Nous crois-tu incapable de prendre soins d'elle ? »

    Je tentai le Diable et la défiai d'un regard noire.

    « Je n'aie aucune inquiétude à avoir tant qu'elle garde foi en Kesha. Elle seule saura prendre soin d'elle. ».

    Elle partit d'un rire cynique suite à mes paroles. Je ne cillai pas, le regard aussi accueillant qu'un désert. Je savais ma détermination inébranlable et ce n'était pas aujourd'hui que j'allai céder devant les caprices de Désia. Depuis qu'elle avait compris que je n'accepterai jamais sa nouvelle politique, elle ne cessait de m'agacer avec des répliques acides et implacables. Elle ne manquait jamais une bonne occasion de tenter de me mettre à vif. Elle espérait faire naître en moi la même haine qu'elle avait réussi à mettre au monde dans le cœur des autres. C'est ainsi qu’elles les avaient ralliés à sa cause. En les nourrissant de haine.

    « Croire aux dieux ne remplit pas le ventre, Naïla, » répliqua durement la jeune femme. « Dis-moi, où étaient-ils donc, tes protecteurs, lorsque ces mercenaires ont mis à sac notre bien-aimé Temple ? Où étaient-ils lorsque Kayla se faisait violer sous tes yeux ?! Hein !? Dis-le-moi !!!! »

    « Tu perds l'esprit Désia, tu es en train de nous mener à notre perte. Tu profanes ce que nos anciennes sœurs ont si chéris pendant des siècles ! Nous sommes les filles de Kesha, et en tout bonne mère, elle nous punit lorsque nous fautons. Toi devrais le savoir mieux que quiconque. »

    Désia serra les poings et me fixa cruellement. Ses yeux s'assombrirent imperceptiblement et elle sembla au bord de l'hystérie. Elle qui fut autrefois l'incarnation même du calme, il ne lui suffisait désormais qu'un affront pour être au bord de la folie. Elle dégageait une aura bestiale et sanguinaire, j'eus l'impression qu'elle fut sur le point de me sauter à la gorge et de me la trancher à main nue. Et malgré une envie folle de reculer, je restai immobile, restant calme, à la regarder tandis qu'elle tentait vainement de calmer la bête qui grondait furieusement en elle. Il était nettement visiblement sur son visage qu'elle luttait intérieurement pour garder son calme.
    Finalement, elle poussa un cri de rage, se retourna et fit tomber un chandelier sur le sol. Le bruit produit un véritable vacarme, avec le bruit métallique du chandelier entrant violemment en contact avec le sol. Les bougies éparpillèrent sur le sol et s'éteignirent au bout de quelques secondes.


    « Comment oses-tu !? Tu insinues que l'une d'entre nous aurait manqué à son allégeance envers Kesha ?! Nous étions tous vierges lorsque ces bâtards sont venus-... »

    « Cet homme que j'ai vue quitter en hâte le Temple hier soir...» la coupai-je le plus tranquillement du monde. « Qui était-il ? »

    La jeune femme hoqueta de surprise et recula, les yeux ronds comme des billes. Elle pausa le pied sur l'une des bougies qui avaient valsé au sol et tomba vers l'arrière, retombant sur ses fesses. Elle me fixait toujours, hébétée, comme un enfant qui vient d'être pris en flagrant délit.
    La porte des secrets venaient d'être ouverte.
    Ce n'était pas la première fois que j'avais vue cet homme errer autour du Temple. J'avais commencé à l'apercevoir quelques temps avant la fameuse nuit où le Temple avait été saccagé. Je le voyais toujours venir seul, en provenance des quartiers riches. Il était toujours vêtu élégamment. Je l'apercevais en début de soirée, tandis que je regardai la voûte céleste, et de nouveau au milieu de la nuit, lorsque tout le temple était endormi, redescendant vers le cœur de la cité. À l'époque, j'étais naïve et, il fallait bien l'avouer, un peu innocente et sotte. Je refusai de croire qu'une Prêtresse c'était amouracher d'un homme, au risque de tous nous mettre en disgrâce aux yeux de Kesha. Mais maintenant, l'évidence me sautait aux yeux. Après tout, nous n'étions tous que des femmes...Sensibles et émotives, on ne peut nous empêcher d'aimer. Néanmoins, je ne pouvais tout simplement pas excuser Désia. À cause d'elle, nous avions étés souillée par des hommes indigne, nous avions perdus notre virginité par sa faute. Étant la Grande Prêtresse, et de ce fait, la favorite de la Déesse, elle savait mieux que quiconque le châtiment qui nous attendait tous, mais elle avait décidé d'en faire fit, aveugler par l'amour.
    Son amour pour cet homme avait été plus fort que son amour pour nous.
    Sa propre famille.


    « J'en déduis donc que c'est ton amant... » fis-je en secouant négativement de la tête. « Je n'arrive toujours pas à y croire. Que tu nous aies sacrifiés pour ton propre bonheur. »

    Humiliée, Désia rougit et finit par se redresser, emportée dans son désespoir.

    « Silence ! Je t'interdis de prononcer ces mots, encore moins de porter de jugement ou de me critiquer !!! Dans toutes tes vies, n'as-tu donc jamais aimé, jamais été amoureuse !?! »

    Piquée au vif, je m'avançai vers elle, point serré. Arrivé à sa hauteur, je levai la main et l'abattis sur sa joue. Sa tête tourna à 90 degré sur la droite. Sidérée, elle porta une main à celle-ci et me regarda, ahuris. Mon regard lança des éclairs, et elle recula, impressionnée. Désia reconnaissait bien le regard d'une femme prête à arracher un cœur à main nue. Mais ce n'est pas ce qui la surprit le plus.
    Depuis que nous nous connaissions, je n'avais jamais été violente. Pour ainsi dire, je n'avais jamais levé la main sur elle. Jamais. Et il semblait que, jusqu'à lors, elle me pensait incapable d'un jour user de mes poings. Et ce n'était pas à cause de l'allusion à ma race, bien qu'elle fût la seule au courant que je fus une Sylphide, mais bien l'affront avec laquelle elle avait enchaîné ses paroles.


    « S'il m'est arrivé de m'éprendre d'un homme, je n'aie jamais mis la vie de toute une confrérie en jeu seulement pour le bien de notre union !!!! » m'écriai-je rageusement.

    Désespérée, elle s'effondra au sol et explosa en sanglot. Elle était pitoyable, pensai-je. Même si, à cet instant, elle semblait se rendre compte de sa faute, j'étais certaine qu'au lever du jour, elle serait de nouveau la Désia cruelle et sans pitié, qui dirigeait d’une main de fer et de sang les Prêtresses de Cimmeria. La preuve, même après avoir été violé par une bande de mercenaires, même après avoir été châtié pour sa faute, elle n'avait pas cessé de fréquenter ce noble. Encore aujourd'hui, elle passait de chaude nuit en sa compagnie. Elle tentait le Diable encore et encore, simplement par amour. Et parce que j'étais la seule à savoir, j'étais désormais une menace pour elle. Je connaissais Désia. Elle n'hésiterait pas à me faire pendre haut et court seulement pour être certaine d'avoir mon silence, car, elle le savait bien, il n'y avait aucune autre façon de me faire taire.
    Enfin, c'est ce qu'elle pensait.


    « Si la population venait à l'apprendre, ton bien-aimé serait mis à mort sur-le-champ, accusé de viol et de profanation. Sa famille serait en disgrâce pour des générations et des générations. » Devant la cruauté mais vérité de mes mots, elle gémit et leva un regard larmoyant vers moi. « Et toi ? Tu serais épargnée, bien évidemment. Néanmoins, tous tes pouvoirs, tous tes privilèges te seraient retirés. Tu serais exilée pour le restant de tes jours, peut-être même dans le labyrinthe de Zaléra, où tu croupirais jusqu'à mourir gelé, de faim ou de soif. Et c'en serait finit de tes ambitions de pouvoirs et de conquêtes. »

    Désia me regardait depuis le sol, tentant de comprendre le sens de mes paroles. Je me penchai vers elle et lui tendis-la même. Elle me regarda, ahuris.

    « Nous allons faire un marché, toi et moi. » fis-je dans un sourire cruel. « Je te promets de ne pas en parler, à quiconque. Tu seras libre de continuer de fréquenter ton bâtard si cela t'en dis, même à l'insu de nos sœurs. Je ne perturberai pas votre aventure, j'en fais la promesse. »

    « Et que désires-tu en échanges ? » s'enqui-t-elle d'une voix qui avait retrouvé son acidité. « Devenir Grande Prêtresse ? »

    J'eus un sourire ironique. Elle pensait que c'était, tout comme elle, le pouvoir qui m'intéressait. Néanmoins, elle se trompait sur tous les points. S'il y avait une chose à laquelle j'aspirai depuis ces quatre dernières années, c'était la liberté. Les prêtresses de Cimmeria avaient été pour moi un nouveau départ, une nouvelle famille, une nouvelle vie. Alors que Désia les avaient corrompus, je n'avais plus rien à faire ici, plus rien ne me retenait. Je m'étais promis d'attendre l'adoubement de Kayla, lorsqu'elle serait en âge de comprendre d'elle-même, bien que je doutais qu'un jour elle parvienne à trouver le bien fondée de mon geste. Toutefois, je ne pouvais qu'espérer qu'un jour, elle y parvienne. J'avais voulue attendre qu'elle soit pleinement une prêtresse, pour que personne d'autre ne l'influence que moi. Je pouvais être fière aujourd'hui ce que j'avais accompli d'elle, elle n'aurait pu avoir meilleur exemple au terme de fidélité. J'étais resté loyale à Kesha, et non à la Grande Prêtresse. J'espérais qu'un jour, elle comprenne que le pouvoir n'était pas aux hommes. Nous n'avions pas le pouvoir de punir les âmes, de décider du sort du monde, ni de décider de la vie des humains. Les dieux, eux, si. Et je me refusai de vivre dans un endroit où je serai injustement puni pour des crimes que je n'aurai jamais commis.
    Ainsi donc, je secouai négativement de la tête et souris devant une Désia plus que confuse.


    « Quand bien même tu me l'autoriserais, ma sœur... » dis-je ironiquement. « Tu payerais un assassin pour m'enlever la vie dès que j'aurai touché cette ceinture. » appuyai-je en pointant la ceinture de fil d'argent qu'elle portait à la ceinture, démontrant son statut de Grande Prêtresse. « Non...Ce que je désire, c'est de partir. Si loin que mon passage ici ne devienne qu'un mythe...Oui Désia, tu m'as bien comprise. Je vais quitter les Prêtresses de Cimmeria. Dès ce soir. Et tu ne chercheras pas à m'en empêcher. Lorsque je serai très, très loin d'ici, libre à toi si l'envie te vient de lancer des assassins à mes trousses. Fais donc, si la pittoresque idée de me savoir morte te satisfait. Fais donc. Mais crois-moi, se sera comme si je serai morte. Comme si je n'aurai jamais existé. »

    Elle me fixa un long moment, indécise, tandis que je restai penchée au-dessus d'elle, la main tendue. Je savais qu'elle allait accepter. Elle n'avait d'autres choix, de toute façon. Si elle ne voulait pas voir celui qu'elle aimait pendue au-dessus d'une corde, si elle ne voulait pas finir ses jours en disgrâce, elle devait accepter.

    « Tu vas laisser tes propres sœurs dans le secret ? Tu vas les laisser sous ma gouverne ? »

    « Ne t'inquiète pas, elles découvriront bien assez tôt tes petits secrets. Pour celles qui ont encore, comme moi, foi en Kesha et foi en la vie, elles feront comme moi, elles partiront. Je ne peux rien pour les autres. Comment sauver une âme qui est tombée amoureuse du Diable, hein Désia ? C'est impossible. Je ne risquerai pas ma vie à sauver des âmes déjà perdue. Je ne peux que souhaiter qu'elles réaliseront que tu es un beau monstre. Beau certes, mais un monstre tout de même. »

    Elle fit un gros effort pour ne pas me sauter à la gorge.

    « Et pourquoi n'es-tu pas partie plus tôt ? »

    Je secouai la tête avec négation. Il me fallait protéger Kayla.

    « Ça fais beaucoup de question, et j'ai hâte de m'en aller. Alors ? Marché conclu ? »

    Elle hésita encore une seconde, puis, pris ma main. Je l'aidai à se relever, et nous nous serrâmes la main en nous fixant longuement.

    « Tu n'auras de cesses d'être pourchassée. Tu mèneras une vie de fugitive, tu n'auras jamais de repos. Et je te fais la promesse que je te tuerai, un jour. Que ce soit dans cette vie ou dans une autre. Quelqu'un reprendra mon flambeau, et je te tuerai. » fit-elle en signe d'adieux.

    « Je t'aie aimé, Désia. Je t'aie aimé comme on aime une sœur. Mais cette sœur-là n'est plus aujourd'hui, et je ne peux, désormais, que la regretter. »

    Je tournai les talons sans un regard derrière moi et me dirigeai vers la sortie du Temple. Dehors, la lune était haute et blanche, illuminant comme un cristal la cité de Hellas recouverte de glace. Le vent siffla à mon oreille, me soufflant ses interrogations, et la lune éclaira le chemin du départ. Je m'arrêtai un instant, fixa droit devant moi, et dis tout bas, pour moi-même ;

    « Adieu, ma soeur... »

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Dernière édition par Naïla Nösay le Ven 18 Jan - 2:13, édité 3 fois
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: † Naïla de Brumes †   † Naïla de Brumes † Icon_minitimeVen 18 Jan - 0:40

† Naïla de Brumes † Chapit13
• • « – Chapitre Trois ; À l'aube d'une vie nouvelle »

    « Si j'étais immortelle, j'inventerais la mort pour avoir du plaisir à vivre ... »

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    » Les étoiles brillaient de mille feux cette nuit-là.
    La voûte céleste était si magnifique...Certains se plaisaient à dire que les étoiles représentaient l'âme de toutes personnes aillant un jour vécue sur cette terre. Mais dites-moi...Qu'en est-il des Sylphides ? Être condamné à vivre éternellement, s'élèveraient-ils un jour parmi les étoiles ? Brilleraient-ils un jour au côté de leurs semblables ? Rien n'était moins sûr. Les mortels rêvent d'être immortel, et les immortels rêvent d'être mortel, il en est ainsi depuis toujours. Quant à moi, je me demandais quel effet cela ferait-il de me coucher sur mon lit de mort en sachant que je ne me réveillerai jamais. Selon les hommes, c'était terrifiant, ou exaltant. Certains parlaient de sentir leur âme s'élever vers le ciel, de pouvoir regarder le monde d'en haut, de voir ce qu'auparavant personne n'a jamais vue...Étais-je donc condamnée à ne jamais voir le ciel ? Triste destin...J'aurai volontiers abandonnée mon immortalité pour avoir une mort paisible et douce. Mais qui a-t-il de mal à vivre sans repos, me direz-vous ? Aucun. Mais imaginez-vous, quel plaisir prendrez-vous à vivre ? Ce n'est plus une vie, mais plutôt une expérience. La vie est bien plus précieuse, lorsque l'on sait qu'elle a une fin. Sinon, les moments perdent de leur magie, on n'y prend aucun plaisir, puisque l'on sait que l'on pourra toujours recommencer, encore et encore, jusqu'à l'épuisement, et puis encore et encore, et pourquoi se soucier du temps ? Il n'a plus aucune emprise sur vous. Même aimer devient difficile.
    À supposer que vous savez ce qu'est l'amour.

    Il fallait l'avouer, j'avais eue, encore une fois, une belle vie bien remplie. Sans doute la plus...Surprenante et fascinante qu'il m'avait été de vivre jusqu'à lors. Hélas, mon enveloppe charnelle avait atteint ses limites. Celle-ci n'était plus en mesure d'être mon hôte. Il me fallait la quitter, pour qu'un autre cycle recommence. Je soupirai et fermai les yeux un instant. Étendue sur le sol dans une clairière reculé, au fin fond des contrées de Noathis, là où personne ne pourrait me déranger, j'observai le ciel avec attention. Lors des dernières années de vies de mon corps, je m'exilais toujours dans des endroits introuvables, pour que mon enveloppe puisse disparaître paisiblement et que mon esprit en intègre une autre, loin des yeux des mortels. Il était impératif, pour tout Sylphide, que les mystères de la réincarnation restent secrets de tous. C'était primordial. La découverte de nos méthodes pourrait déclencher des guerres, des croisades et des luttes pour le pouvoir et la connaissance. Il valait mieux pour les mortels ignorer ce qu'ils étaient incapable de comprendre et de contrôler.
    Néanmoins, je pouvais comprendre ce qui poussait un peuple tel que les Terrans, de vouloir bénéficier de l'immortalité, bien que mon accord ne fut pas partagé. Certains d'entre eux redoutaient la mort par-dessus tout ou bien désirait vivre éternellement auprès de quelqu'un qu'ils aimaient. Je soupirai et fermai les yeux quelques instants. Oui...Il était douloureux d'aimer quelqu'un en sachant qu'il allait mourir au bout de quelques années alors que vous, continuerai d'exister. Il m'était arrivé de m'éprendre d'un homme au cours de mon existence. Hélas, la mort avait fini par nous séparer. C'était depuis ce jour, que j'avais refusé de m'attacher de nouveau à quelqu'un, qu'il soit immortel ou non. Le mal d'amour est le plus douloureux des maux à endurer. Il ne cicatrice jamais entièrement, et devient omniprésent. Même le temps ne suffit pas à le guérir. On est alors condamné à vivre avec cette douleur pour l'éternité. Les mortels, eux, se débarrasse de cette maladie en s'élevant au ciel. Mais pas nous. Tel était le fardeau des Sylphides ; S'ils se permettaient un jour d'aimer, alors leur destin serait de vivre éternellement avec l'absence de leur âme-sœur.

    Son nom fût Nathanaël, un jeune homme issu de famille de noble. Bien qu'il fût promit à un brillant avenir dans la politique, il avait préféré s'engager dans l'armée d'Hesperia, la Capitale du royaume d'Eridania, où il était née. Cette décision soudaine lui avait valu le déshonneur de sa famille et la honte parmi les siens. Néanmoins, il n'en avait jamais tenue compte et était rapidement devenue un haut gradé dans les rangs de soldats. Ce fût à l'époque qu'il était Commandant que je fis sa connaissance. Poursuivis sans relâche par des envoyés de Cimmeria, il m'avait sauvé d'une mauvaise posture et m'avait escorté, lui et ses hommes, saine et sauve jusqu'à la capitale. Depuis, nous n'avions cessé de nous revoir. Ce fût un homme très charmant et très séduisant. Encore aujourd'hui je gardai un portrait de lui, que je sortis d'ailleurs de ma poche et examinai pour la millième fois. Il avait des cheveux mi- longs de la couleur de l'écorce, tombant légèrement devant son visage mais ne permettant pas d'être attaché dans sa nuque. Ses yeux étaient d'un vert électrisant, profond et pétillant d'intelligence. Il fût d'ailleurs un très grand stratège dans l'art du combat. Son corps disposait d'une bonne musculature pour la guerre. Étant plus petit que la majeur partie des soldats qu'il avait commandé, il c'était rattrapé avec une force et une vitesse de frapper incomparable.
    J'étais tombé amoureuse de lui quelques temps seulement après l'avoir rencontré. Nous passions nos nuits et nos journées ensemble, à sortir faire des chevauchées nocturnes, des dîners à la chandelle au bord d'une rivière, un soir de pleine lune, ou encore partir ensemble à la chasse. Toutefois, notre bonheur ne put durer éternellement...Un jour, lui et son bataillon furent appelés sur le front d'une bataille. Nous nous écrivîmes chaque jour pendant des mois, ne cessant de nous répéter que nous nous attendrions encore et encore, dans l'espoir d'être très prochainement réunis. Hélas, un beau jour, je cessai de recevoir de ses nouvelles. J'appris quelques temps plus tard qu'il avait péri sur le champ de bataille. Le corps nous fût amené à la Capitale, pour que Nathan puisse bénéficier des obsèques digne d'un noble. Je fus celle qui nettoya son corps et le prépara pour l'enterrement. La journée suivant celui-ci, je fis mes valises et quitta Hesperia, pour ne plus jamais y mettre les pieds.
    C'est à partir de cet instant, que je me promis de ne plus jamais me laisser aller à l'amour...

    Je ne regrettai rien de toutes mes vies passées. Je pouvais être fière de tout ce que j'avais accompli jusqu'à lors. Et désormais, j'avais une autre vie qui allait s'achever, pour faire place à une autre. Qu'est-ce qui m'attendais, cette fois, de l'autre côté de l'océan, à la fin du chemin ? Ne t'inquiète pas, me rassurai-je mentalement. Il y aura toujours plus à apprendre, à découvrir...

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Dernière édition par Naïla Nösay le Ven 18 Jan - 1:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: † Naïla de Brumes †   † Naïla de Brumes † Icon_minitimeVen 18 Jan - 0:40

• • « Épilogue »

    « Il est dit, dans les lointaines contrées de Cimmeria, qu'il existe un culte de femmes aux ambitions sombres et aux projets machiavéliques, se dissimulant derrière un masque d'innocence pour cacher leur véritables intentions à la cité qu'elle gouvernerait en secret...Cette cité est celle d'Hellas. Des femmes, que l'on dénomme les Prêtresses de Cimmeria, qui seraient les servantes dévoués de la Déesse Kesha. Des rumeurs courent que lorsque vous entrez dans cette Guilde de femmes fatals, vous n'en ressortez pas. Vous êtes condamnées à rester dans leur rang pour le restant de vos jours, quitte à sacrifier votre vie. La femme qui les mènent serait d'une cruauté sans égale, sans aucune pitié, et également, dangereusement belle...Prenez garde à ne pas tomber entre ses mains, car il paraîtrait qu'elle est habité par une haine envers les hommes qu’elles n’hésitent pas à bien faire sentir...
    Selon une ancienne légende des pays des glaces, il est dit que quelques fois par an, les soirs de pleine lune, il est possible de voir une silhouette obscure chevauchée la brume, arpentant les limites du Royaume de Cimmeria, narguant de loin les Prêtresses. Le mythe voudrait que se soit le fantôme d'une femme qui, on ne sait ni comment ni pourquoi, quitta jadis les rangs des Prêtresses et s'exila loin de leur terre. Cette fugue aurait mis l'ancienne Grande Prêtresse folle de rage, qui aurait envoyé des Assassins pour retrouvés, et tué l'infidèle qui aurait osé délaisser leur clan. D'après cette légende, cette femme détiendrait un terrible secret qui pourrait, à lui seul, défaire l'ordre des Prêtresses de Cimmeria et rétablir l'équilibre dans la cité d'Hellas. Bien des questions restent sans réponses : Qui est cette femme ? Pourquoi a-t-elle quitté sa confrérie ? Et surtout, quel est le terrible secret qu'elle garde jalousement ?
    Aujourd'hui encore nous ignorons si cette histoire est un mythe ou des évènements qui se sont réellement passés. Néanmoins, de nombreux témoignages de gens disent avoir aperçus la silhouette d'une femme encapuchonnée rôdé autour des frontières du Royaume. Si cela n'est que fondement, il est intriguant de voir à quel point les gardes sont attentifs tous les soirs de pleine lune, et font taire sévèrement toutes personnes relatant cette histoire. Au royaume de Cimmeria, il est devenue interdit de parler de ces évènements sous peine d'être sévèrement punit. Mais, dans quelques villages du pays, certains ont l'espoir. Peut-être cette femme aurait-elle la clé pour remettre l'ordre à Cimmeria ? Et si jamais c'était le cas, reviendrait-elle parmi ses anciennes sœurs ? Rien n'est moins sûr.
    Tout ce que l'on sait, c'est que malgré tout, la légende de la Fille de Brumes est sans cesse relatée, dans ces froides contrées... »

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MessageSujet: Re: † Naïla de Brumes †   † Naïla de Brumes † Icon_minitimeVen 18 Jan - 2:12

• • « Description Physionomique & Psychologique ; »
.


  • PHYSIQUE:

    » Ces jours-ci, tout le monde parle de la nouvelle venue en ville. Dans ce petit village éloigné dans les contrées de Noathis, les nouvelles circulent vite. Néanmoins, les gens semblent porter bien de l'attention sur cette jeune étrangère. Si les hommes en parlent comme d'une nouvelle conquête, les femmes, elles, semblent plutôt effrayées par la gente dame. Et vous, êtes bien curieux de découvrir ce qu'elle a de si particulier pour ainsi capter l'attention de tous...
    Un matin, alors que vous faites quelques courses au marché, il vous semble que l'ambiance est étrangement tendue. Les gens parlent peu et chuchotent entre eux, lancent des regards furtifs dans une direction bien précise. Intrigué, vous en faites de même, et découvrez enfin la source de toute cette tension. La nouvelle venue est afféré à examiner quelques fruits, au comptoir juste en face du vôtre. Ainsi, vous avez tout loisir de l'examiner de la tête au pied. Maintenant, il vous semble évident pourquoi toute la population n'a que son physique...particulier, aux lèvres. Tout d'abord, la jeune femme avait une longue chevelure aussi noire que l'encre, qui descendait en cascade jusqu'au milieu de son dos. Ils étaient bouclés et semblaient doux au touchée. Sous les rayons du soleil, ils envoyaient quelques reflets bleutés. Lorsqu'elle bougeait la tête pour observer autour d'elle, ils s'animaient tranquillement autour d'elle, tombant devant son visage ou dansant avec le vent. Bien qu'ils fussent longs, ils ne semblèrent pas l'agacer outre mesure, même si elle passa son temps à les replacer derrière son oreille pour mieux examiner les fruits qu’elle tenait dans sa main. La seconde chose que vous examinez est sa taille. De grandeur moyenne, même peut-être un peu petite, elle semblait mince et fragile, voir maigre, avec une taille de guêpe et un ventre que vous imaginiez plat sous sa tunique. Ses longues jambes musclées étaient à moitié dissimuler par sa tunique en satin couleur bleu pastel. Elle portait à sa talle une ceinture en cuire, avec un étui pour une lame qu'elle ne portait pas sur elle. Sa peau était aussi pâle que la neige, bien qu'elle ne sembla pas souffrante. Bien que son accoutrement dissimulait une bonne partie de son corps, vous n'aviez aucun mal à imaginer une bonne musculature sous une peau sans impureté. Son corps athlétique semblait témoigné que la jeune femme montait souvent à cheval, au vue de ses mollets musclés et la façon dont elle se tenait bien droite. Son visage, quant à lui, était une vrai œuvre d'art. Un nez droit et fier, des pommettes rondes et hautes, des lèvres roses et pleines, un menton peu prononcé et des sourcils noirs parfaitement symétriques. Seuls ses yeux restaient encore un regard, puisque ses paupières étaient quasi fermées, examinant une dixième pomme qu'elle finit par payer et mettre dans son sac. Enfin, elle sembla remarquer votre examen et leva les yeux vers vous. Votre sang ne fit qu'un tour. Ses yeux étaient de la couleur de la glace, infiniment pâle, avec leur discrète teinte bleuté. Miroitant, ils semblaient appartenir à un spectre. Fascinée malgré vous, vous restez figé sur place, tandis qu'elle vous envoya un sourire chaleureux, dévoilant une rangée de dents blanches parfaitement alignés. Votre regard s'abaissa à la hauteur de son buste. Elle avait une poitrine peu développé, mais cela n'arrêtait guère les hommes... À son cou pendant un médaillon à la chaîne d'argent et au pendentif en forme de Triquetra. Hypnotisé, vous voulez lui demander son nom, mais déjà que vous ouvrez la bouche, elle disparue dans la foule.

  • PERSONNALITÉ:
    » Naïla est en soi un étrange personnage qu'il est difficile à cerner... On ne sait trop où la placer entre la frontière du bien et du mal, ainsi nous plaît-il de la considéré comme étant neutre. Au cours de ses multiples années de vies, on remarqua chez elle un besoin très important de liberté et d'indépendance. Ainsi servira-t-elle d'abord et avant tout sa propre cause, bien qu'elle se plaise à utiliser ses dons pour le besoin des autres. D'un tempérament aux abords aussi froid que la glace, elle dissimule une partie d'elle qui est aussi bouillante et brûlante qu'un volcan en éruption. Elle a, si on peut dire, deux personnalités bien distinguent. Tantôt l'aimable guérisseuse qui aidera votre nourrisson ou votre bien aimé à se guérir d'un mal inconnue, elle peut rapidement passé à la fugitive poursuivie luttant pour sa propre survie. Attention âme naïve et innocente, il est fortement déconseillé d'entretenir une quelconque relation avec la chère dame ! Elle vous réserve bien des surprises, attaché bien votre ceinture. Bien qu'elle possède un caractère fougueux et aventurier, elle reste la majeur partie du temps une femme très terre à terre et en maîtrise d'elle-même. Elle aborde souvent des airs de petit ange, avec une voix calme et posé, une gentillesse et une générosité incomparable. Mieux vaut ne pas trop s'attacher à elle, car elle risque d'avoir déserté la journée suivante. Âme indomptable, Naïla repousse catégoriquement l'idée de s'ancrer quelque part. Habitué à voyager et à fuir sans relâche, elle a développé un mode de vie nomade et purement solitaire. Son côté impétueux lui donne la réplique facile, ainsi n'hésitera-t-elle pas à vous casser en deux d'un commentaire cynique ou acide. Elle défendra sa propre vie jusqu'à la mort, et ce, même au détriment de la vôtre.
    Ne vous emballez pas trop vite ! Elle ne sacrifiera pas aveuglément une vie pour la sienne, mais autant dire pour ses ennemis ; Prenez garde de ne pas la contrarier....Habile de ses mains -vous pouvez y voir le sous-entendue-, elle ne prendra pas le temps de réfléchir si vous êtes hostile et pourrai facilement pour planter une flèche entre les deux yeux. Distante, elle rejette catégoriquement toute attache sentimentale. Ainsi, jeunes hommes, évités d'être trop entreprenant ! Les plaisirs charnels ne sont pas l'une de ses occupations, préférant d'avantage s'affairer à la concoction de remède qu'elle revend par la suite ou bien à soigner les personnes malades ou blesser. C'est ainsi qu'elle a apprit à gagner sa "vie".
    Prenez garde, vous risquez de vous piquer à trop vous y frotter !


Dernière édition par Naïla Nösay le Ven 18 Jan - 2:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: † Naïla de Brumes †   † Naïla de Brumes † Icon_minitimeVen 18 Jan - 2:39

Voilà, il me semble avoir terminée !

C'est la même présentation que mon ancien compte, si ça n'est que je me suis relue pour corriger quelques horreurs et pour tourner des phrases qui sonnaient plutôt mal autrement ^^.

Oh, et serait-il possible de modifier mon pseudo pour " Naïla de Brumes " ? Merci infiniment d'avance à celui ou celle qui s'en chargera, et pardon du dérangement ._.
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MessageSujet: Re: † Naïla de Brumes †   † Naïla de Brumes † Icon_minitimeVen 18 Jan - 13:54

Tout me semble aussi correct que la première fois! XD

Par contre il y aurait un petit détail qu'il faudrait que tu arranges, mais c'est principalement une question de forme. Ton pouvoir de "Le Touché d'Héméra". Je sais que la première fois je te l'avais validé tel quel en sachant que c'est un pouvoir 2 en 1, mais est-ce que tu pourrais aujourd'hui véritablement me le scinder en deux? Le pouvoir de soin et l'absorption d'essence divine? C'est pour correspondre simplement au fait d'avoir 3 pouvoirs de départ, parce qu'après, beaucoup ferait pareil, et je m'en sortirais pas! XD

Après, juste au cas où, tu as relu la fiche descriptive de la race des sylphides? C'est par rapport à leur "faux corps". J'ai fait plus de précision les concernant et c'est plus réglementer vis à vis de leur acquisition. Si c'est fait, impeccable dans ce cas. Et si tu as des questions, n'hésite pas (c'est parce qu'il y a eu sans doute des remaniements depuis ton départ dessus).


Voilà!!!!
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MessageSujet: Re: † Naïla de Brumes †   † Naïla de Brumes † Icon_minitimeVen 18 Jan - 18:37

Pas de soucis pour les pouvoirs, je modifie cela de ce pas !

Et oui, j'ai relu la notice des Sylphides, juste pour être certaine de bien (re)comprendre la race ! Je ne saurais trop dire ce qui a changé depuis par contre...Peut-être le fait de posséder un organisme vivant qui est une loi proscrite chez les Sylphides ? Un alors le fait qu'aucun d'entre eux vivant encore aujourd'hui ne dépassent/n'a atteint le millénaire ? Enfin bref, j'ai relus la fiche des Sylphides pour me remettre au jus, et celle des Syliméas ^-^

J'apporte les modifications nécessaires !

EDIT: Modifications apportées! =)
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MessageSujet: Re: † Naïla de Brumes †   † Naïla de Brumes † Icon_minitimeDim 20 Jan - 19:43

Et bien je crois qu'officiellement tout est bon!

Fiche validée

Tu vas pouvoir faire une demande de rang personnalisé mais aussi ouvrir ton compte en banque, ta boîte aux lettres et ton journal de bord!!!

Bon retour parmi nous!
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MessageSujet: Re: † Naïla de Brumes †   † Naïla de Brumes † Icon_minitime

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