Voyage, enseignement et amitié

Sujet: Voyage, enseignement et amitié Jeu 15 Nov - 1:59

[Flash Back]
[Cet épisode se situe après la désertion de Veto et bien avant l'assassinat des Maires.
Le militaire quitta son poste pour partir au secoure de l'une de ses camarades et ils furent tous deux séparés de leur équipe.
Baptisma Maverick les retrouva en perdition et avec son aide ils s'en sortirent.
L'équipe demeurant introuvable, le maître de guilde les invita à se soigner dans son village et proposa de les accompagner jsuqu'à Hesperia, ville destination de l'équipe.
Cet épisode raconte leur voyage et leurs remémorations de cette rencontre.]

Veto regardait par-dessus son épaule la tente montée derrière lui. Le voile rabattu devant en cachait l’intérieur mais il n’avait nullement besoin de le voir pour imaginer le visage d’Emmanuelle endormie. Maclov renâcla dans son coin, attaché à un arbre avec deux autres chevaux. La charrette qui servait à transporter la militaire encore faible était callait non loin et son attirail de militaire était posé à côté de lui. Ou du moins, ce qu’il en restait : épée brisée et armure de cuire lacérée, cape déchirée, heaume déformé, bouclier rayé. Il faudrait peut-être qu’il paie les dégradations faites à tout cet équipement prêté généreusement par la garnison.
À moins qu’il en soit décidé autrement… Alors le paiement serait tout autre. La crainte d’être accusé de désertion planait toujours dans son esprit et le remord bataillait ferme avec la certitude qu’il avait bien fait.
Il secoua la tête et chassa ces pensées douloureuses.

Entendant un bruit dans les fourrés, il porta une main à sa dague et scruta l’obscurité au-delà du cercle de lumière dessiné par le feu qu’il avait réussi à allumer. La nuit était tombée et il n’avait aucune idée de ce qui pouvait bien trainer dans la région des Gorges à cette heure.
Alors apparut la silhouette de Baptisma et il se détendit, reportant son attention au petit bûché et y remettant du bois. L’aventurier avait tenu à l’accompagner jusqu’à Hesperia. Veto avait un peu rechigné mais le maitre de guilde semblait y tenir. Pourtant, cet homme avait déjà tellement fait pour lui que Veto était gêné de le mêler encore plus longtemps à ses tracas. Après l’avoir sauvé dans les gorges, ce fils de riche paysan l’avait hébergé, avait fait soigner Emmanuelle, avait nourri son cheval, fait examiné ses propres blessures et…
La dernière partie était un peu moins glorieuse aux yeux de Veto cependant. En effet, l’extravagance de l’héritier Maverick l’avait poussé à lui enlever Emmanuelle et entraîné le jeune garde dans un jeu étrange de chasse au trésor, soit disant pour amuser tout le monde.

Veto, bien qu’ayant finalement découvert qu’Emmanuelle avait collaboré de son plein gré et qu’aucun mal ne lui avait été fait, n’avait pas vraiment goûté cet humour.
Mais qu’importait. Tout ceci était fini et aucune autre farce ne semblait devoir se présenter.

Baptisma venant le rejoindre au bord du feu, Veto se sentit obligé d’accueillir son hôte par quelques bonnes paroles. Tout en remuant les premières braises dans le foyer qu’il avait lui-même creusé, il chercha quoi dire, pourtant, le mélange d’émotion qu’il avait pour cet homme l’empêchait de savoir comment se comporter avec lui. Cette personnalité était assez difficile à cerner pour le garde à la pensée aussi carré que sa formation militaire l’impliquait.

« Que ramenez-vous ? » furent les seuls mots qu’il trouva décents. Il commençait à avoir faim et c’était là une façon comme une autre d’introduire l’idée qu’il faudrait peut-être se mettre à table.

De nouvelles égratignures venaient s'ajouter aux quelques cicatrices restantes sur son corps. Allez savoir pourquoi, Baptisma Maverick, plus grand aventurier que cette terre ait jamais porté et maître de la guilde des aventuriers ne marquait simplement pas. Du coup, les gens ne croyaient pas à la moitié de ses aventures et pensaient qu'il inventait le reste. Pourtant, ce qu'il leur disait était la pure vérité. Bah tant pis pour eux, il connaissait la verité et les rumeurs à son sujet allaient bon train. Par contre il voyait maintenant, le problème à porter le même nom sous ses deux corps. Et cette histoire de géant de deux mètres couvert de cicatrice. Y avait-il quelqu'un qui s'amusait à l'imiter? Cela risquait au mieux d'être ennuyeux au pire d'être une nuisance pour sa réputation.

Sa réputation, bon sang, il ne pensait pas qu,en moins d'un an les choses auraient accéléré à ce rythme. Lui, le prince fou avait maintenant une réputation et quelle réputation. Sorte de héros qui surgit pour d'un grand coup non seulement repousser mais détruire le mal, ce qui était surtout dû à ce combat contre le faux prophète trois jours après omnia, un jour après avoir révelé le palais des brouillards, rival du tourmenteur et ça c'est un nom qui inutile de le dire était connu, bien que celui-ci reposait sous une montagne, ayant appartenu à une guilde d'élite et créé une guilde encore plus suicidaire que la première. Il était aussi le protecteur de Dalma, son second foyer. Oui, il avait une sacré réputation. Et ses parents avaient été très fiers de lui. Mais jamais il ne s'était senti aussi digne que lors de la séparation d'avec l'épée du tailleur.

Il n'y avait pas que de la joie, le jour où il l'avait reçu, mais aussi un sentiment de devoir. Devoir honorer la mémoire de son grand père qui avait vécu avec dignité jusque dans la tombe. Devoir se montrer digne de ses parents qui avaient su devenir les seigneurs d'Oleira. Devoir envers ses frères cadets devant qui il devait montrer l'exemple. Devoir envers lui, vu tout ce qu'il portait il devait poser la prochaine pierre sur l'edifice de la famille Baptisma. Les exploits qu'il avait accompli, cette volonté d'aller toujours de l'avant même quand tout semblait perdu. Ce don enfin qu'il avait de retourner les situations les plus désesperées. Tout cela et bien plus encore prouvait sans l'ombre d'un doute qu'il avait rempli toutes ces attentes, qu'il était en tout point l'héritier des Baptismas, qu'il avait su se montrer digne de l'épée du tailleur et de tout ce qu'elle représentait. Il n'en avait maintenant plus besoin pour affronter son destin. Il était maintenant temps qu'un autre transporte cette preuve, ce témoignage, ces mémoires et qu'à son tour il forge son âme autour des principes que l'épée du tailleur inculquait.

Il fit un moulinet avec Trickster d'une main, l'autre transportait sur son épaule le festin de la soirée. Trickster était comme lui, elle avait plus d'un tour dans son sac. Si l'épée du tailleur représentait une finalité, Trickster était un commencement. Il avait enfin atteint la majorité, la vraie, mais comme Trickster, il avait encore ses preuves à faire. Certes son âme avait été forgée, mais à quoi sert une épée quand elle est forgée. on ne la forge pas pour la forger, on la forge pour qu'elle soit utile. On forge son âme ainsi qu'une lame pour couper le flot du destin et aller le plus loin possible. Même sa renommée, même sa guilde n'étaient que des atouts. Comme les diverses formes de trickster facilitaient le travail de son arme, sa éputation et celle de la guilde des aventuriers lui permettraient de rejoindre sa déstinée illustre celle du plus grand aventurier que cette terre ait jamais porté.

Que ramenez-vous ?

Il déposa son trophée devant le feu de camp et s'assit par terre. Il s'agit d'un animal de type canin, presque sans poil et à qui il manquait la tête. L'anecdote était qu'il était parti chasser, chose qu'il déteste le plus, mais s'était retrouvé chassé. C'était lui ou la bestiole, donc il n'avait pas vraiment le choix. Ce truc avait des griffes coupantes en plus, il était même la raison de ses lacérations supplémentaires.

-Criard... Tu as déjà goûté?

Son regard se posa ensuite sur la tente. Il n,avait pas mis longtemps pour comprendre les émotions du soldat pour la demoiselle...pardon soldate. Parce que vu comment il s'était fait enguirlander pour cette farce somme toute assez stupide mais amusante à souhait, il n,y avait aucun doute à avoir. Ça où ce cher Veto était beaucoup trop sérieux. Sérieusement, on n'était jeune qu'une fois. Enfin parler d'Emmanuel le mettait toujours dans tous ses états. Maintenant qu'il avait le temps, il allait astucieusement aborder un certain sujet.

-J'ai cru comprendre que tu arrivais pas à te servir de tes pouvoirs.

Veto regarda la bête avec une étrange moue : mi inquiète, mi intriguée. Ça pour sûr, il n’avait jamais rien goûté de semblable. Ces bêtes n’osaient pas vraiment s’aventurer dans le grand nord et il devinait pourquoi il n’en avait jamais vu à la carte d’aucun restaurant.

« Si c’est le cas, c’était à un âge que j’ai oublié. Même à Cimmerium, on ne risquait pas de proposer un chien au déjeuner… même sauvage… »

Mais il ne se découragea pas. Il n’était pas fine bouche et plutôt curieux de nature.
L’attrapant par une patte, il tira la bête devant lui alors qu’il se saisissait de sa dague, bien décidé à commencer par le gigot.
Mais déjà, l’aventurier lui posait une question.
Après un instant d’immobilité et de mutisme, il reprit son action. Après tout, à quoi bon en faire un secret. C’était ainsi.

« Non, en effet… La magie n’a jamais été mon fort. Les rares fois où j’ai essayé, ça n’avait rien de convainquant. Toujours des résultats inattendus, très inférieurs à ceux escomptés. Et je ne parle que des fois où cela a réussi. Pourriez-vous nous trouver de quoi faire des broches je vous prie ? »

La lame avait pénétré les chaires et trouva l’articulation qu’elle déboita et sectionna sans mal -mais non sans des craquements sourds et peu plaisant- nerfs, tendons, vaisseaux sanguins et autres…

Avec une légère grimace, il termina sa besogne et déposa sur une large pierre plate son premier trophée : une belle patte arrière entière.

« Je pense qu’il serait préférable de bien faire cuire cette pitance à l’odeur exotique… »

Il lança un sourire un peu dubitatif à son compagnon et reprit sa besogne, terminant ses explications.

« Voyant que je n’avais pas… de prédispositions dirons-nous… On a essayé de m’initier aux catalyseurs. Mais ça n’a jamais marché jusqu’à présent. Je me suis fait une raison : la magie n’est pas pour moi, voilà tout. »

La seconde patte arrière céda à son tour et il porta cette étrange chose près de son visage.

« Si je ne devais pas en manger d’ici peu, je trouverai presque cette ressemblance avec du lapin amusante… »

Il laissa échapper un petit rire timide et puis regarda le chasseur avec un sourire sincère, voulant lui signifier qu’il ne cherchait pas à le vexer.

« Je plaisante. Dépêchons-nous de faire cuire cette chose. J’ai faim ! Nous nous inquiéterons de son goût une fois repus. Je dois reconnaître que l’idée de la décapitation n’était pas saugrenue : elle nous aura évités d’attendre après l’avoir égorgé. Cette absence de poils est plaisante également. Mais je crains que nous ne finissions pas la bête dans son intégralité. »

Il jeta un œil à la tente.

« Je vais encore découper un morceau pour Emmanuelle. Vous en revoudrez après cette part, vous pensez ? »

Il avait déjà commencé à désossé la patte avant. Il s’y prenait mal et peinait à arriver à ses fins mais il se débrouillait. Après tout, lorsqu’on a déjà découpé un poulet cuit dans un plat, quelle différence peut-on trouver en s’attaquant à un chien prêt à cuire ?

Les yeux dans les flammes, il écoutait les craquements et les paroles se mélanger avec des souvenirs plus heureux, plus simples. L'époque où il était avec Silv et Sys. à la recherche d'un voleur de pierre de sphène. La seul quête qu'il n'était pas pressé d'accomplir. Où pouvaient ils bien-être depuis ce qui s'était passé à Lokram? Cela ne voulait pas dire qu'il n'écoutait pas le soldat, mais il aurait été difficile pour lui de ne pas se rappeler sa première expérience catastrophique avec la cuisine en voyage. C'est là que Silvero avait décidé de lui apprendre à chasser. C'était le bon temps. Mais c'était un temps révolu malheureusement ou peut-être heureusement? Il brillait au sommet de sa gloire et ne comptait pas s'arrêter, pas pour la celebrité ou ce genre de truc, mais pour l'excitation, le danger et la satisfaction de trouver ce que d'autres ot échoué à voir.

«Voyant que je n’avais pas… de prédispositions dirons-nous… On a essayé de m’initier aux catalyseurs. Mais ça n’a jamais marché jusqu’à présent. Je me suis fait une raison : la magie n’est pas pour moi, voilà tout.»

Est ce qu'il était sérieux? Vu le sourire triste signifiant ce n'est pas bien grave qu'il avait sur le visage, l'aventurier pouvait deviner son aliénation, un être sans magie au milieu de magiciens subissait le même sort qu'un magicien au milieu d'êtres sans magie non c'était pire que ça, il était impossible d'imaginer des êtres sans magies en ce monde, la magie différentiait l'Homme de la bête. Ce qui ne voulait pas dire que le soldat était une bête, loin de là! Mais plutôt que comme il était un Homme, alors il devait forcément y avoir un moyen pour lui de faire de la magie.

L'aventurier semblait impassible mais les propos du soldat l'avaient tellement choqué que ses yeux étaient passé au doré. En fait, la faible lueur provoquée par les flammes brûlait ses rétines et il fut obligé de cligner des yeux rapidement le temps que ceux-ci reprennent leur couleur de nuit. Puis il se mit à cligner des yeux plus lentement de façon plus contrôlée, une idée était en train de germer dans son esprit. Et quelle idée! La bonne nouvelle, c'était qu'il n'avait besoin de presque rien. En fait ils avaient déjà tout sur eux. L'heure n'était vraiment pas à la nourriture qui allait de toute facon prendre un certain temps à cuire. Et puis de toute façon son sourire sauvage était revenu, ce qui signifiait clairement que l'idée était mûre.

-Nan, j'ai pas trop faim. Met ça à cuire et je vais te raconter une histoire, de toutes façons on va en avoir pour un temps avat que ça ne soit près.

Il s'étira un coup et regarda son auditoire, oui même une personne constituait un auditoire. De toutes façon la magie restait la même un message qui de manère intemporel se rendait du locuteur à l'auditeur. Et cette méthode ne changerait jamais.

-En fait elle est un peu courte. Mon premier pouvoir s'est déclenché il y a peu comme hmm il y a un an facilement. Et, comme tu as dû te rendre compte, je n'utilise pas de catalyseur. Ça ne veut pas dire que je suis plus doué qu'un autre en magie, après tout mon don était pas mal tardif. Mais je te dis pas ça pour me vanter ou quoi que ce soit. Simplement, je pense que comme tu l'as dit, tu n'es pas fait pour ce gene de truc. Tu m'as l'air d'un type qui a pas besoin d'artifice de toute façons... Ce que je veux dire en gros c'est qu'avant de déclarer que la magie est pas faite pour toi, tu tu devrais essayer toute ses facettes. Si les catalyseurs marchent pas, pas de quoi en faire un fromage. Moi je pense que si ca marche pas c'est que tu en as pas besoin. En fait pour être honnête, j'ai eu le même problème avec une pierre de sphène...

Il ferma les yeux pour se remémorer tout l'incident de sa première aventure. Bor que ça semblait loin.

-Tu sais le temple où on a enfermé ces bestioles, c'était ma première aventure... J'avais rêvé de cet endroit et j'étais parti explorer, pour m'assurer qu'il existait.Chemin faisant j'ai rencontré un sylphide. Il était musicien et nous sommes devenus amis. Après un peu d'exploration, nous nous sommes retrouvés dans le temple de mon rêve.Il y avait des pièges dedans rien de nouveau. Mais j'ai voulu les anticiper et je me suis retrouvé hmm changé. C'était embarassant. Et surtout je savais pas comment y mettre fin. J'ai appris la méthode sylphide pour réguler ma magie. Mais ca m'a pris beaucoup de temps. Ce qui a mis fin à mes pouvoirs était un véritable hasard. Alors que je venais d'occire une sorte de taureau, une pierre de sphène est entré en contact avec ma peau. Et pouf ma magie s etait arrêtée. Enfin après cette petite histoire, on dirait bien que le criard est prêt et si tu veux bien, j'aimerais qu'on voit si tu vas réagir positivement à la technique sylphide après manger.

Veto finit de démembrer la bête et posa deux branches taillées sur des fourches au-dessus du feu. Les pattes vinrent y trouver une place qui ne tarda pas à faire roussir leur cuir.

Après avoir écarté le reste de la carcasse dont l’odeur n’était pas facile à occulter, le militaire à la poursuite de sa rédemption s’installa avec son mal être. Les pieds de chaque côté du feu, les genoux à demi-fléchi et le séant sur une pierre plate, il posa les coudes sur ses rotules. Dans sa main, une brindille titiller braises ou morceaux de viande ? Et par-dessus les flammes, son regard las venait croiser celui de l’aventurier dont les yeux pétillaient de ces étoiles que les doux souvenirs vous octroient. En l’espace de quelques mots, le maître de guilde était revenu un an auparavant et revivait cette aventure que l’on devinait sans mal pleine d’action. C’était inscrit sur son visage que cela lui plaisait.

Les lèvres de Veto s’étirèrent un peu et il esquissa un sourire. D’une certaine manière, il enviait un peu cet homme fou. Fou de sa vie folle ! En réalité, qu’est-ce qui avait poussé Veto à s’enfermer dans cette univers militaire sitôt parti de Cimmerium ? Il rêvait lui aussi d’aventures, de découvertes et, le hasard poussait même la ressemblance, il s’était lui aussi laissé guidé par ses rêves et ses songes. Qu’est-ce qui l’avait donc poussé dans cette enclave bien rangée ?

La peur.

Oui. Veto, quoi qu’il veuille montrer, manquait un peu de courage pour suivre ses rêves. Depuis qu’il était entré dans l’armée Cimmérienne, ses rêves ne s’étaient pas arrêter, lui montrant toujours cette forêt qu’il savait de son passée. Pourtant, il restait dans l’armée, se réveillait le matin en oubliant bien vite ces songes, cherchant à se convaincre qu’il ne portait cet emblème que pour amonceler le pécule nécessaire à son départ dans l’aventure.
Oui, car contrairement au jeune Baptisma, lui n’était pas le fils d’un riche paysan.

Et voilà… Encore une excuse… Il la rajouterait à la liste où figurait aussi Emmanuelle et la dette de vie qu’il avait à l’armée et aux prêtresses…

Il ne pouvait pas en être autrement : il était considéré comme déserteur. Son entreprise de vouloir retrouver son équipe était une idiotie. Il était avec celle qu’il aimait. Maverick à sa place n’aurait certainement pas hésité : c’était l’opportunité d’un nouveau départ, l’une de celle que l’on ne peut pas ne pas reconnaitre.

Pourtant, Veto se refusait cette chance, cette opportunité. Parce qu’il avait peur. Il préférait le jugement, la cours martiale et l’enferment à l’inconnu et l’aventure qui lui aurait peut-être offert les réponses sur son passé qu’il était parti chercher…

En plein travail sur lui-même, le garde écoutait d’une oreille à demi-attentive l’histoire de son compagnon de fortune.
Il n’était pas capable d’user de magie ou il avait peur de cette autre inconnue ?

Lorsque Maverick eut terminé et l’invita à manger, un léger mais tout à fait sincère sourire trônait sur les lèvres du garde qui mordit à pleines dents dans la viande fade et filandreuse. Dans ses yeux, une lueur de détermination brillait.

*

Veto s’était empiffré à une vitesse fulgurante –avec une certaine prestance tout de même –les deux pattes arrières du quadrupède et attendait que son maître termine. Il se leva, s’étira les jambes, vérifia qu’Emmanuelle dorme toujours et n’ait pas faim puis revint vers le professeur, faisant jouer ses épaules et craquer son cou. Il s’agenouilla solennellement à côté de lui et le regarda avec un sourire non-feint.
Il était décidé : ce soir, il découvrirait la manière de révélé la magie cachée depuis si longtemps au plus profond de son être.

« Avez-vous terminé ? Vous m’avez convaincu et il me tarde de savoir ce dont je suis réellement capable. »