Gahrrulfdor dict "Le vieux Gahrr"

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 Gahrrulfdor dict "Le vieux Gahrr"

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MessageSujet: Gahrrulfdor dict "Le vieux Gahrr"   Gahrrulfdor dict "Le vieux Gahrr" Icon_minitimeVen 7 Fév - 14:24



QUELLE PERSONNE ES-TU ?
Toi qui voyage sur ces terres oubliées



Gahrrulfdor
" Humpf ! "


Surnom(s) : Gahrr / Le vieux Gahrr (principalement connu en Phelgra, notamment auprès des parieurs, des
Cavaliers de Sharna et de quelques esclavagistes)
Âge : Plus ou moins deux cent cinquante ans
Sexe : Masculin
Peuple : Zélos
Caste : Civil
Métier : Forgeron / Mercenaire


• • • • • • • • • • • •

Armes principales :

Gahrr possède deux lames droites aux tranchants lourds et épais comme la tête d’un fendoir et d’une taille considérable (environ cinq pieds pour la plus longue des deux). Celle qu’il manie de la main droite, d’un acier gris anthracite, est ornée d’une garde à quillons droits en acier, d’une fusée de cuir noir, simplement travaillée d’un entrelacs de fils argentés et d’un pommeau  en croissant découpée. Elle est également légèrement plus longue que celle qu’il use de son autre main.

Cette dernière, plus simple, est en fer de très bonne facture et présente quelques éclats le long des tranchants. Sa garde est à quillons courbes pour bloquer les lames de ses adversaires et sa poignée, simplement recouverte de deux bandes de cuir noir et rouge croisées. Son pommeau est dit en « noix du Brésil ».

Autres possessions :

Un lourd marteau de forge en fer noir et une vieille breloque ayant appartenu à son père.

Don :

Force physique sur-développée.

Pouvoirs :

Mur de terre : En se concentrant sur la défense, Gahrr peut manipuler la terre afin de constituer une sorte de rempart épais, aussi grand et large que lui (voire un peu plus en cas de nécessité). Ce mur n'est hélas pratique qu'en cas d'attaque frontale et, n'étant pas mobile, ne peut pas plus d'une fois.
De plus, sans catalyseur, le mur n'est pas d'une grande résistance, s'effritant même par endroit dès les premières secondes.

Onde de choc : Si le Zélos projette sa force et sa magie dans un seul et puissant coup de poing ou de pied, il peut provoquer une intense onde de choc. Utilisée sur le sol, l'ennemi sera fortement déstabilisé ; employée directement contre l'ennemi, ce dernier sera projeté sur quelques mètres et, si sa constitution est celle d'une quelconque créature plutôt fragile, les fractures seront multiples.
Toutefois, sans catalyseur, le rayon de cette onde de choc projetée sur le sol, ne s'étend qu'à trois mètres autour du lanceur. Avec, la portée est plus ou moins doublée.

Lien télépathique : Bien qu'ignorant encore qu'ils partagent un même pouvoir, Gahrr et sa sœur ont pourtant la capacité de communiquer par la pensée. Le plus souvent, et parce que ce pouvoir n'est pas encore pleinement éveillé, la transmission se fait lors de leurs songes, de manière plutôt indirecte et codée.
À terme, peut-être arriveront-ils consciemment à se parler voire même davantage...

Spécialités :

Art de la guerre et Résistance de fer.

• • • • • • • • • • • •

Décris-moi comment je te vois...

Gahrrulfdor est l'exacte démonstration de l'iniquité naturelle. Alors que la nature permet à certains esprits des plus droits et des plus délicats de s'épanouir dans un corps à l'allure déliée, elle en contraint d'autres à patauger péniblement dans une carcasse aux dimensions grotesques et à la disgracieuse beauté. Gahrr, avec ses quelques sept pieds de haut, ses trois cents livres et sa peau couleur de granit, fait hélas partie de cette seconde catégorie. Mais s'il serait injuste de le dire « laid », quand bien même si décrire son physique serait comme dresser une liste sans fin d'imperfections, il faut objectivement admettre la rudesse de ses traits.

Ses bras, tout d'abord, sont longs, si longs qu'en vérité le bout de ses ongles gâtés atteint quasiment la bosse de ses genoux massifs et cagneux et ses jambes semblent si épaisses qu'on les croiraient constamment ancrées dans le sol que ses pas immenses foulent avec vigueur. Son torse, quant à lui, lourdement charpenté d'os solides, de muscles saillants, mais aussi de gras (indigne conséquence de son âge avancé), lui prête une allure presque trop imposante.  Enfin, son faciès aux lignes brutes et acérées ne se distingue que par son caractère plus grossier encore.
Ses yeux sont étroits et profondément fixés sous des arcades abruptes, tels deux éclats d'onyx ternes et noirâtres figés dans une pierre usée par le temps. Son nez, étrangement raboté, semble également évoquer les affres des siècles sur la roche. Du reste, de ses lèvres taillées à la serpe desquelles émergent deux courts crocs à l'aspect sauvage à ses oreilles partiellement déchirées, en passant par quelques protubérances grisâtres d'aspect lisse mais néanmoins disgracieuses, tout chez lui semble témoigner d'un injuste acharnement du destin, d'une illégitime inclémence.
Cela est d'autant plus vrai lorsque le Zélos se dévoile davantage et que l'on découvre alors l'étendue de ce que sa cruelle existence a laissé comme stigmates sur son corps titanesque. Partout où ne peut porter le regard d'autrui, sous les coutures des protections qu'il revêt, se tapissent des cicatrices d'une profondeur insondable, vestiges de son passé de combattant de Fosse.
Seule sa pilosité grisonnante ne dénote d'aucune ingratitude. Sa courte chevelure est fine et disciplinée, ses favoris, longs et soyeux. Le reste de son corps, quant à lui, n'est recouvert que d'un fin duvet blanchâtre à peine perceptible.

Pour finir, Gahrr est toujours sobrement vêtu d'un plastron, de jambières et de bottes d'un cuir brun (tirant fortement sur l'ocre) très épais, orné par endroits de plaques de bronze visiblement robustes. Le cuir, dont l'usure est toutefois apparente, ainsi que le bronze, sont d'ailleurs finement travaillés, ce qui contraste curieusement avec l'apparence grossière du Zélos.
Pour le reste, ses poignets sont cerclés de bracelets de bronze, bosselés par tant de coups que l'on pourrait croire à un véritable effet de style avant-gardiste, tandis que sa taille est enserrée d'une large ceinture (également de bronze) à laquelle pend une grande bourse en peau. Enfin, le long de ses flancs pendent deux fourreaux plutôt ordinaires, formés d'un cuir brun tout à fait commun.


Décris-moi comment tu penses...

Issu d'une très humble lignée de Zélos, Gahrrulfor a grandi dans un milieu mal aisé, pour ne pas dire miséreux. Forcé de travailler dès son plus jeune âge, il était alors d'une nature déterminée, vigoureuse, zélée et dévouée, bien qu'il fût également plus réservé que la plupart de ses congénères. Il s’acquittait toujours de sa tâche et ne s'empêtrait que très rarement dans les  ennuis et s'il n'était pas complètement dépourvu de fierté, il savait la faire taire au bon moment.
En vérité, sa famille passait avant tout, et surtout avant lui-même ; il possédait alors un sens des responsabilités exacerbé, probablement dû à son rôle d'aîné au sein de sa fratrie.

Après plus de deux siècles d'une existence âpre et sans concessions, il semble avoir conservé nombre de ces caractéristiques, mais son entrain d'antan, lui, n'est plus, remplacé par une sérénité apaisante pour certains ou par une morgue indolente pour d'autres. Ce qui est sûr, c'est qu'il n'est pas de ces Zélos à la fougue ardente et à la hardiesse tenace. Non, Gahrr est d'un calme vrai, d'un naturel posé et réfléchi, sans doute car le temps et les épreuves ont drainé son allant ; peut-être aussi parce qu'il possède une grande confiance en ses capacités martiales et que contrairement à la plupart de ses semblables, il n'éprouve guère le besoin de prouver quoi que ce soit à quiconque. Cette assurance, acquise au cours de sa longue expérience dans les Fosses de Phelgra, ne s'altère toutefois jamais en de vils défauts tels que l'arrogance ou l'orgueil, traits de caractère qu'il exècre profondément. Il est confiant mais ne sous-estime jamais celui ou celle qui lui fait face et montre parfois même un certain respect. D'ailleurs, il se révèle globalement d'une droiture presque vertueuse ; jamais il ne blesse par les mots, jamais il ne vole ni ne ment (ou bien excessivement peu et affreusement mal), jamais il ne frappe personne dans le dos ou à terre ni n'insiste sur le même point faible et, dans la mesure du possible, il évite de donner la mort.
Néanmoins, il sait aussi fort bien se montrer sans pitié, notamment envers ceux qui n'ont aucun honneur, qui usent de tromperies sournoises ou de mensonges honteux, ceux qui ne semblent montrer aucun remords.

Mis à part sa droiture, sa loyauté et ses quelques autres qualités, Gahrr possède de nombreux défauts.

Tout d'abord, n'étant clairement pas cultivé, ses connaissances s'établissent de manière purement empirique, ce qui lui vaut souvent d'avoir des idées bien arrêtées (à la limite du préjugé) et le conduit parfois à adopter des postures maladroites. Peu perspicace, pas spécialement vif d'esprit, il fait également la cible idéale pour les entourloupes bien ficelées ou les embuscades. Cette faiblesse d'esprit est néanmoins relativement compensée par le peu de confiance qu'il place dans les autres et par un instinct notable.
Il est également peu enclin à la générosité envers les autres, peut-être par simple égoïsme... ou plus probablement parce qu'il estime que les difficultés rencontrées par chacun doivent être affrontées seul et que la charité entraîne souvent dépendance et faiblesse. Toutefois, n'étant pas dépourvu d'empathie, il se laisse parfois happer par le malheur d'autrui. En ce cas, il cherche le plus souvent à aider le plus indirectement possible.
Par ailleurs, et s'il est étonnamment simple de l'approcher, il demeure mal aisé pour le commun des mortels de le côtoyer quotidiennement. S'il ose parler librement de son passé, s'il se risque à donner sa franche opinion (sans toutefois se perdre dans le débat, art pour lequel il n'a aucun talent et aucun goût) et s'il est tout aussi capable de questionner son interlocuteur, il n'est pas rare que la conversation s'entame et/ou se termine prématurément, de manière abrupte, ce qui peut être pour le moins perturbant.
À noter également que l'humour est quelque chose qui le dépasse complètement ; les comiques de situation et de répétition le laissent complètement indifférent, l'ironie et le sarcasme lui paraissent au mieux insultants, tandis que l'autodérision sonne pour lui, comme un désagréable mélange entre fausse modestie et pure insolence. Cependant, avec ses connaissances exclusivement, il peut arriver de l'entendre émettre un léger grognement en réponse à une plaisanterie (ou ce qu'il considère comme tel) ou bien de s'essayer gauchement aux facéties, preuve s'il en est qu'il s'agit plus d'inexpérience et de maladresse que d'un froid détachement.

Mais ce qui rend véritablement ce Zélos atypique, c'est sa secrète admiration pour la grâce, la finesse, le raffinement. Qu'il s'agisse d'art, de poésie, de musique ou de combat, il éprouve une grande admiration pour ces êtres dont l'existence semble dévouée à l'élégance. Il n'est pas impossible, au demeurant, de surprendre l'un de ses regards curieux et contemplatifs à l'égard de quelque artiste de rue, œuvre délicate ou étranger distingué.
Il s'agit bien là de sa plus grande faiblesse car son incapacité totale à la délicatesse est au moins égale à son admiration pour celle-ci, de sorte que s'il en éprouve une vive fascination, il n'en ressent pas moins une honte pénible ainsi qu'une amère jalousie.
Si occasion lui est donnée de contempler secrètement un spectacle délicat et gracieux, il se laissera aller à une douce mélancolie ; s'il est surpris dans son attentive observation, il se sentira contraint de montrer une indifférence exagérée voire du dédain ; et si jamais ses pas le conduisent à une confrontation directe face à l'un de ces « êtres », il ira même jusqu'à exhiber un mépris certain et cinglant (qu'il regrettera bien souvent par la suite). Ceci explique très certainement pourquoi il éprouve tant de difficultés au contact de la gent féminine, en dehors de celles affichant un franc côté « garçon manqué ».


Raconte-moi ce qu'a été ta vie...

I Jeunesse

Dans le nord de Phelgra, entre Thémisto et Umbriel, se trouve un village misérable, niché entre une chaîne de monts courtement escarpés et un fleuve aux flots tumultueux. Ce hameaux n'évoque rien sinon la peine d'une douloureuse existence de labeur. Les rues y sont tortueuses, maculées de poussière et de boue, les maisons, pour la plupart décrépies, forment un ensemble bizarrement bigarré et les murs d'enceinte sont même éventrés par endroits. De la fontaine ne coule plus qu'une eau croupie et les rations quotidiennes se limitent à du pain, quelques légumes biscornus et de la viande d'une fermeté sans pareille.
En ce lieu demeure une centaine d'individus tout au plus ; des Zélos, des Terrans égarés et quelques autres créatures. Tous partagent le même destin, tous luttent contre le même ennemi, tous connaissent le même malheur. Et pourtant, l'atmosphère y est pesante, loin de ce rapprochement qu'engendre habituellement le tourment d'une affliction partagée.
Voici donc le lieu où Gahrrulfdor a passé le plus clair de sa jeunesse, dans ce trou sordide où Zélos et esclaves se côtoient, travaillent et meurent côte à côte. .

Tantôt dans les carrières poussiéreuses, tantôt dans les mines obscures, ses parents travaillaient sans relâche depuis qu'ils avaient échouées dans cet endroit, qui pourtant leur avait été décrit comme étant « prometteur ». Prometteur... il l'était seulement pour ceux qui étaient assez cruels pour s'imposer par la force et pour exploiter les autres ; il l'était également pour ceux qui percevaient les « taxes », ceux qui possédaient le village, les mines et la région alentours.
Les parents de Gahrr, eux, qui n'avaient rien de cruels ou d'importants, s'exécutaient simplement afin de conserver les maigres privilèges que les moins que rien pouvaient avoir. De l'eau, de la nourriture, un abri. Les fortes têtes ne gagnaient rien, elles perdaient tout.

Pour leurs géniteurs, les naissances (non-désirées) de Gahrr et de sa petite sœur, Kahrrill, furent vécues comme une contrainte supplémentaire, comme une source de difficultés mais aussi de malheur. À dire vrai, s'ils étaient dévoués à la survie de leur famille, ils n'avaient ni le temps ni l'envie d'être de « bons parents ». Ainsi, le Zélos et sa sœur durent apprendre dès leur plus jeune âge à s'entraider, à se soutenir.
Leur lien, d'ailleurs, n'a jamais été clairement défini, pour l'un comme pour l'autre.
Gahrr était d'un naturel très protecteur, interdisant à quiconque d'approcher de celle qui avait partagé le ventre de sa génitrice ; sa sœur, elle, aimait le rendre jaloux, jouer avec lui, mais elle ne pouvait supporter d'être séparée bien longtemps de son frère. Liés par cette complicité fraternelle, mais également par quelque-chose de plus fort encore, ils semblaient parfois davantage partager une relation de couple.  

Dès qu'ils furent en âge, ils durent se mettre eux aussi à œuvrer pour la survie de leur famille. Comme leurs parents, ils trouvèrent - tant bien que mal - quelques emplois modestement rémunérés et bien évidemment, d'une abrutissante lassitude. Pendant quelques décennies, la vie se passa, sans trop de heurts ni trop de peine. Mais alors que leur père semblait peu à peu perdre de son allant et que les taxes, elles, augmentaient, la situation devint critique. La famille s'ébranla.
Gahrrulfdor, conscient de l'envergure de son nouveau rôle au sein de sa famille, multiplia les emplois, s'évertuant de pallier le manque à gagner qui était plus que considérable. Kahrr en fit de même ; elle s'employa ardemment à rendre la tâche plus aisée à son frère. Cependant, il était parfois difficile de se faire une place dans un lieu comme celui-ci... il fallait souvent se tailler une route parmi les cohortes de hères bataillant pour quelques postes à la scierie ou à la mine, négocier en toute occasion pour pouvoir survivre et parfois accepter des offres sordides.
D'ailleurs, nombres de propositions indécentes (au salaire toutefois conséquent), ne cessaient de lui être soumises. Il faut dire qu'elle ne possédait pas l'ingratitude physique de Gahrr, loin de là. Elle était alors plutôt petite, dotée d'une peau à la carnation bleutée, de traits d'une grande douceur et d'une grâce certaine ainsi que d'avantageuses courbes... Il était même singulier de voir à quel point le frère et la sœur étaient si disparates.
Toujours est-il que même si la perspective lui procurait frissons et nausées, Kahrr était tentée de céder lorsqu'elle voyait son frère exténué, affamé, lorsqu'elle pensait à l'éventualité de devoir rester dans ce cloaque toute leur vie.

Dans le même temps, Gahrrulfdor qui ne pouvait guère plus supporter l'idée même de sa sœur, forcée de devoir se donner pour la survie de la petite tribu, organisait en secret un plan qui avait ses chances, une solution qui pourrait au moins sauver Kahrrill de la servitude absolue.



II Esclavage

Régulièrement, des convois particuliers s'arrêtaient au village, chargés de vivres mais surtout d'esclaves, destinés à remplacer ceux qui mourraient de faim, de fatigue ou qui connaissaient la chance de partir dans un accident salvateur. Mais parfois, les convoyeurs sortaient leur bourse et faisaient grimper quelques esclaves dans leurs carrioles.
Son plan était donc simple : se présenter avec un complice aux esclavagistes et se faire vendre. Il savait qu'avec son gabarit et sa jeunesse, il intéresserait fortement et, pour avoir discuté quelque fois avec certains ilotes, il savait également qu'il serait envoyé à Thémisto ou Umbriel, pour y être renégocié.

Lorsque la caravane arriva enfin, il se présenta aux esclavagistes, se faisant passer pour un jeune prisonnier. Quelques regards pétillants, quelques rires gras et un rapide examen plus tard, l'argent se déversa dans une bourse, la bourse fût transmise au complice et Gahrr aussitôt enferré puis embarqué dans un vieux chariot délabré.

Le voyage fût long, bien plus qu'il n'aurait pu l'imaginer. Ils passèrent par toute une série de petits villages, comme le sien, sales et misérables. À chaque étape, le convoi se séparait de quelques esclaves, en prenait d'autres, à l'air éreinté, et repartait pour le prochain village.
Gahrr, lui, les yeux dans le vide, se laissait bringuebaler à travers Phelgra sans prêter grande attention à ce sombre spectacle. En vérité, il ne pensait qu'à sa sœur qu'il avait quittée sans un mot. Il se doutait qu'elle ne comprendrait pas tout de suite qu'il ne reviendrait jamais, puis qu'elle serait attristée et sans doute furieuse. Il s'en voulait quelque peu de lui causer tant de soucis, mais il croyait fermement qu'elle s'en sortirait, qu'elle quitterait le cloaque qui les avait vu grandir et qu'elle commencerait une nouvelle vie dans un endroit meilleur. C'était tout ce qui lui importait.

Finalement, comme prévu, la caravane s'arrêta à Thémisto et là il fût vendu à maintes reprises, échangé, comme on dispose d'un simple sac de blé. Les prix fluctuaient, globalement  à la hausse ; les gens semblaient plus qu'intéressés par ce géant docile. À la fin de la journée, il fût vendu à un propriétaire terrien qui avait besoin de bras épais pour entretenir ses terres. Pendant quelques années, laborieuses mais toutefois plus clémentes que jadis, il s'affaira à contenter son maître et ses exigences minutieuses. Rien ne se passa. Aucun contact avec les autres dévoyés, juste une solitude effroyable remplie tant bien que mal par des images de sa famille et quelques rêves étranges.

Quinze ans après son arrivée, l'exploitation connut des déboires et la plupart des esclaves furent revendus. Gahrr se retrouva alors au fin fond d'une mine d'argent, à détacher des pépites minérales de murs recouverts de suie. Encore une fois, les années défilèrent paresseusement. À dire vrai, le Zélos commençait à en perdre le compte. Il ne distinguait même plus le début du jour de sa fin, se contentant simplement de s'acquitter de sa tâche. Son corps lui était devenu étranger, comme un automate dont il n'avait plus le contrôle. Ses bras se balançaient, ses jambes s'ancraient dans le sol, ses épaules pivotaient et un morceau de roche se séparait de la paroi. C'était devenu son rituel. Taper en rythme, sans penser.
Sa vie passa ainsi, de maître en maître, de carrières poussiéreuses en mines fuligineuses, de tâches ingrates en labeurs abrutissants. Petit à petit, Gahrr se perdit lui-même. Il demeurait toujours la pensée de cette famille, qu'il imaginait en ville, dans une humble demeure, néanmoins, à part cette idée persistante, il ne restait plus rien de lui. Il était vide, tout au plus.  

Devant ce colosse au corps robuste mais à l'esprit vacillant, son maître d'alors décida de s'en séparer, de le céder aux Fosses qui payent généreusement pour les créatures les plus impressionnantes, les plus curieuses ou bien encore les plus agressives.



III Gladiature

Les Fosses. Sorte d’arènes crasseuses où sont organisés les combats les plus violents, les plus spectaculaires, mais aussi les plus illégaux. Lieu sombre où la vie se résume à une équation manichéenne : vivre ou périr.
Gahrr était désespéré à l'idée de se retrouver dans un tel milieu, lui qui n'avait jamais cédé à l'appel de la violence. Il ne s'était pour ainsi dire jamais battu, ni avec ses poings ni encore moins avec des armes, d'ailleurs l'éventualité même de devoir s'en servir ne le réjouissait guère. Gahrr n'était pas un guerrier et il le savait.

 À son arrivée dans les quartiers de la Fosse d'Umbriel, Gahrrulfdor découvrit ce qui allait devenir son quotidien. Les quartiers qu'il avait connu jusqu'à maintenant se résumaient la plupart du temps à une grange étroite ou à un dortoir délabré où les esclaves s'entassaient tant bien que mal pour y passer la nuit, mais là, dans le sous-sol, était creusé un dédale de chambres crasseuses et de salles sombres, les lits, taillés à même la pierre, semblaient pour le moins inconfortables et partout, une épaisse couche de saleté couvrait le sol. Une odeur âcre flottait dans cet espace troglodyte confiné tandis que déambulaient quelques gaillards à la mine basse et crispée.
Dès le lendemain matin, aux premières heures, il fût pris en charge par les instructeurs de l'« écurie », esclaves eux aussi, et formé aux rudiments du pugilat : les distances de combat, les gardes, les coups-bas. Et ainsi, jour après jour, il s'entraina durement afin de survivre au premier combat qui lui fût promis dès ses premiers échecs.

 Son premier combat justement, eut lieu dans une Fosse étroite, un peu à l'écart de Thémisto. Ses adversaires furent décidés au tirage au sort. Deux Terrans. Un injuste combat à mains nues dont le Zélos, malgré son inexpérience, s'en tira avec une certaine facilité. Cependant, et pour la première fois, il avait tué et cela le hanta pendant des semaines durant. L'atmosphère humide aux relents aigres de la Fosse, les hurlements des spectateurs déchaînés, le bruit des os rompus par ses propres mains... il n'avait jamais souhaité une existence telle que celle-ci. Ôter la vie d'autrui pour le plaisir de parieurs malsains et de spectateurs pervers.
Toutefois, bien forcé de se faire à la rudesse de ce nouveau rôle, Gahrr enchaîna les combats et les victoires, gagnant quelque peu en réputation, tournant dans tout Phelgra. Son équipement s'étoffa de même que sa renommée.
Le temps s'écoulant, il apprit aussi à manier les armes, à se mouvoir avec sa cuirasse ; il étudia également l'art de la forge et s'y réfugia d'ailleurs afin d'échapper à la grossièreté de son existence.
À raison de deux ou trois combats par mois, les décennies défilèrent et le Zélos, devenu vétéran, se perdit de nouveau. Il devint plus froid, détaché, seul moyen d'épargner ce qu'il restait de lui.

 Une « rencontre », toutefois, changea bien des choses. Alors qu'il était devenu un combattant émérite, au point d'attirer les foules et même l'intérêt des Cavaliers de Sharna, Gahrr, pour la première fois, tomba sous le charme d'une créature dont la seule présence en Phelgra était une aberration. Un être à l'élégance incommensurable et à la grâce éthérée.



IV Elle

Jamais il ne pourrait oublier, quand bien même il le souhaiterait de toute sa volonté, cette curieuse Sindarin. À ses yeux, elle avait tout de la plus grande des reines. Sa peau diaphane semblait d'une douceur au moins égale à sa finesse ; ses yeux en amande, d'un vert chatoyant, laissaient sourdre une apparente bienveillance ; ses lèvres légèrement pulpeuses paraissaient constamment étirées en un sourire léger ; ses oreilles, délicatement effilées, ajoutaient un aspect à la fois racé et sauvage à cet être d'une pureté fragile...  
Pourtant, cette « rencontre » ne dura que quelques brefs instants, le temps pour cet être magnifique de fendre une foule crottée silencieuse d'admiration. Le temps pour elle de passer devant le géant, sans un mot, sans un regard, avec un simple sourire emprunt de sérénité. Le temps pour elle de suspendre le cours même du temps.

En la voyant ainsi, Gahrr prit conscience de ce que la vie faisait de plus beau et par la même, de ce que la vie faisait de plus laid. En ce lieu, en Phelgra, et pour la première fois de sa longue existence, Gahrr côtoya l'irréel, l'absurdité de l'existence d'une telle dissemblance. Comment pouvait-il exister un si injuste écart entre elle et lui, entre le majestueux et le vulgaire ?
Cette prise de conscience aurait pu alors sceller le destin du Zélos, car il s'en trouva si fortement atteint, si profondément déstabilisé, que ses pensées s'en trouvèrent accaparées, nuit et jour, à la forge comme dans la Fosse. C'est d'ailleurs à cette période que son corps fût marqué de la grande majorité des cicatrices l'ornant aujourd'hui. Toutefois, Gahrrulfdor, qui avait toujours vécu dans un dévouement presque total et dont l'esprit n'avait que trop vacillé, sembla s'éveiller.

À cet instant, il ne voulut plus de cette vie résignée, de cette soumission docile, de ce contrat moral qu'il avait encore envers sa famille et qui l'empêchait de se laisser mourir. Il espéra alors voir l'Ailleurs, l'au-delà Phelgra... pour la première fois, Gahrr se mit à rêver.






QUI M'ACCOMPAGNE
Toi l'animal qui me suit

Prénom :
Le nom de votre animal
Race :
La race de votre animal
Sexe :
Masculin ou féminin
Pouvoir :
Vous pouvez avoir 1 pouvoir au choix, rendez vous dans la section approprié pour savoir à quoi il a droit
Description :
Si il s'agit d'un familier ayant un pouvoir, pensez à décrire la manière dont il porte son catalyseur





QUI ME PORTE
Toi ma vaillante monture

Prénom :
Le nom de votre animal
Sexe :
Masculin ou féminin
Description :
Donner une brève description de votre monture



Dernière édition par Gahrr le Sam 1 Mar - 21:41, édité 18 fois
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MessageSujet: Re: Gahrrulfdor dict "Le vieux Gahrr"   Gahrrulfdor dict "Le vieux Gahrr" Icon_minitimeJeu 13 Fév - 20:59

Bonjour et bienvenue - officiellement - sur Istheria!


Bonne continuation pour ta fiche et n'hésite pas si tu as la moindre question.
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MessageSujet: Re: Gahrrulfdor dict "Le vieux Gahrr"   Gahrrulfdor dict "Le vieux Gahrr" Icon_minitimeSam 1 Mar - 20:04

Bien, je crois avoir achevé ma fiche... Quel sera votre verdict, Dame Sighild ?
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MessageSujet: Re: Gahrrulfdor dict "Le vieux Gahrr"   Gahrrulfdor dict "Le vieux Gahrr" Icon_minitimeDim 2 Mar - 18:17

Très belle histoire que celle de ce zélos là!

Fiche validée!


Tu vas pouvoir faire une demande de rang personnalisé dans la zone évènementielle mais également te recenser (voir lien jaune).
Tu pourras aussi ouvrir ton compte en banque, ton journal, ta boîte aux lettres mais aussi ton inventaire.


Bon jeu et bienvenue parmi nous!
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MessageSujet: Re: Gahrrulfdor dict "Le vieux Gahrr"   Gahrrulfdor dict "Le vieux Gahrr" Icon_minitime

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Gahrrulfdor dict "Le vieux Gahrr"
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