Nuschka Filéäntess

News & Infos

C'est ici que vous trouverez les dernières infos du moment, les utiles et moins utiles.

Temps actuel

Effectifs

• Eryllis: 3
• Ladrinis: 9
• Eclaris: 5
• Prêtresses: 5
• Cavaliers de S.: 5
• Nérozias: 6
• Gélovigiens: 3
• Ascans: 0
• Marins de N.: 4
• Civils: 15

Lien recherché

- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

Code par MV/Shoki - Never Utopia



 
AccueilAccueil  FAQFAQ  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  


-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 Nuschka Filéäntess

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Nuschka Filéäntess   Nuschka Filéäntess Icon_minitimeVen 18 Juil - 23:32



De l'ombre à la lumière...
...à moins que cela ne soit l'inverse.



Nuschka Filéäntess
''Toi qui vas mourir, sache que mon âme est d'acier et que mon corps n'en est que le fourreau.
Je ne te tranche pas avec ma lame, je t'atteins avec mes mots.''


Surnoms L'Améthyste, ou plus communément Fil (by Malona!)
Age 21 années
Sexe
Peuple Yorka
Caste Ladrinis
Métier Voleuse, accessoirement assassin (seulement sous contrat)


• • • • • • • • • • • •

Armes principales



Plus jeune, Nuschka partait régulièrement en chasse, dans les forêts environnantes d'Elusia, la cité qui l'a vu grandir, sans grande réussite, il faut l'avouer. La jeune fille avait beaucoup de mal à manier l'arc, arme courante pour les péripéties chasseresses, trouvant sa taille démesurée comparée à son corps menu. Bien souvent, ses flèches manquaient leurs cibles et faisaient fuir le gibier. Nuschka avait beau s'entraîner, rien ne se fit : elle ne parvenait pas à manier l'instrument en bois, et ce malgré sa bonne volonté. Avec les derniers échecs vinrent les premières lamentations. En effet, elle se plaignait souvent à ses parents de ne pas trouver dans ses gestes la dextérité d'un bon chasseur, chose qui lui manquerait cruellement si elle décidait de partir un jour à l'aventure, comme elle se plaisait à dire. C'est ainsi que son père lui offrit son premier cadeau de valeur. A l'âge de ses neufs ans, il lui ramena d'un de ses voyages un objet, léger et fin, pour le moins surprenant. Une sarbacane toute faite de bois, recouvert de lacets de cuir croisés en spirales arachnéennes. Avec elle, Nuschka se fit offrir un petit carquois ornés de plumes multicolores, pouvant contenir plusieurs fléchettes, qu'on disait aussi fine qu'une brindille, d'où s'étirait un dard pointu. Néanmoins, un objet de cette taille, aussi beau soit-il, ne parvenait à tuer aucun animal que ce fut. Elle pouvait sans doute le blesser, bien que le maniement d'une telle arme requérait une expérience dûment acquise. La chasse ne fut pour elle que partie remise. Elle ne comprit que bien plus tard qu'en recouvrant les pointes de poison, soporifique, mortel et bien d'autres, elle pourrait aisément abattre n'importe quel animal. Animal, ou homme, qui sait...



Sharnaë (haut) et Kronos (bas)
Ses dagues, portées croisées dans son dos, elle les a reçu de Garrett, son maître-voleur, après s'être présenté devant le chef des Ladrinis. « J'ai reçu ses lames de celui qui m'a enseigné les rudiments du vol, et lui même les tenait de son prédécesseur. Tu es doué Nuschka. Quand tu le seras assez pour prétendre à l'entraînement d'un élève, tu les lui offrira, en gage de sa confiance. Et il devra faire de même par la suite. Je peux compter sur toi ? », lui avait-il dit ce jour là. Nuschka avait sentit le poids de la responsabilité envahir ses épaules : tenir entre ses mains les armes qui avait appartenu à tant de ses paires, de grands hommes qu'elle considérait comme ses modèles, faisait naître en elle une nouvelle fierté. Un nouvel orgueil. Elle voulait se les approprier. Les faire siennes pour avoir l'audace de laisser une trace dans l'histoire. Et pour cela, elle leur donna un nom. Son maître fut d'abord réticent : d'après lui, s’attacher aux objets était pire encore que s'attacher aux hommes, un esprit matérialiste n'avait rien d'une prérogative parmi les Ladrinis. Pourtant, Nuschka n'était pas matérialiste, juste un peu superstitieuse.
Ces noms, la jeune femme ne les avait pas choisi par hasard. Elle les voulait débordant de sens, pour qu'ils portent fièrement ses couleurs. Ils faisaient référence direct à deux Dieux du panthéon : celui de la guerre et celui de la mort, bien qu'elle ne soit fervente d'aucun des deux, elle avait juste trouvé logique de leur attribuer ses appellations, comme pour leur donner une âme.
La jeune femme avait appris, par réflexe et par pure décision d'en faire toujours plus, de se battre principalement avec Sharnaë, et de donner la mort avec Kronos.

Autres possessions

En dehors de ses armes de prédilection, Nuschka ne possède pas grand chose, du moins armement parlant, mis à part une lame qui lui a été donné par son père. C'est une épée simple, n'étant pas pour autant dénuée de beauté, mais la jeune femme trouve un certain mal à la manier. Elle préfère en effet les armes de corps à corps, une épée étant trop déséquilibrant. Un poignard est discrètement attaché à sa cuisse droite, éventuelle arme de secours.
Elle porte souvent un manteau, pareil à une cape, où elle dissimule plusieurs choses dans les multitudes de petites poches, au revers de celui-ci. On peut y trouver des crochets en fer pour les serrures, de petites étoiles crochetées pour de meilleures prises, les babioles qu'elle vole en chemin, des fioles de poisons, ainsi que plusieurs parchemins et l'une de ses plumes, qu'elle a fait tailler pour l'écriture, sans évidemment oublier l'encrier.
Énième cadeau de son père, elle portait en fin bandeau autour de son front un catalyseur, une pierre blanchâtre, dont elle a préféré céder les pouvoirs à Farouche, sa nature de Yorka lui permettant l'utilisation à son point culminant de sa magie.

Don



Transformation complète en son essence animale (Chouette effraie)

L'essence animal correspondant à Nushka est celle d'une chouette effraie. D'une taille raisonnable d'environ quatre-vingt dix centimètres d'envergure, elle possède de puissantes ailes, longues et étroites, aux plumes brunes pour les plus épaisse et gris cendré pour les autres, leurs extrémités sont blanchâtres et ourlées de noir. On retrouve sur le dessus de son corps les mêmes colories. Son poitrail est roussâtre, piqueté de taches grises, cernées de brun. Les caractéristiques veulent que les chouette effraie ait un masque facial en forme de cœur et des iris complètement noires, Nuschka ne déroge pas à la règle. Elle ne sort principalement que la nuit pour chasser à l'aide de ses serres résistantes et de son bec aiguisé, ses yeux lui conférant une vue nyctalope, mais on peut parfois la voir voler de jour.

De cet aspect métamorphe, la jeune femme ne garde que les tâches du poitrail, qui parcourent l'arrière de ses seins, s'élancent sur ses flancs pour finalement se perdre sur ses hanches.

Pouvoirs

Contrôle des ombres
Ce pouvoir, dont elle ne suspectait pas la présence avant qu'il ne se révèle au prix de sa rencontre avec Garrett, fut, du moins c'est ce qu'elle pense, une raison pour laquelle le Chef accepta de l'accueillir dans sa caste. Ses débuts furent pourtant laborieux. En effet, elle ne comprenait pas le concept de contrôler l'ombre en elle même, et encore moins les ombres des personnes l'entourant. Ce côté obscur de chaque choses restait inaccessible pour elle, qui avait grandi sous le soleil des plaines cebreniennes, jusqu'à ce que Garrett lui en ouvre les portes.
« Concentres toi. Tu dois percevoir la force qui sommeille en toi. Tu dois percevoir la parcelle de ton esprit qui ne t’appartient qu'à moitié. Tu dois apprivoiser cette matière sombre qui te suis à chaque pas. Tout le monde possède une ombre, mais celle ci est à toi. Tu es cette ombre, tu es l'ombre personnifiée. Fermes les yeux et sens ses bras sinueux te mener jusqu'à elle. Acceptes là et tu sauras comment la contrôler. »
En effet, l'ombre était propre à chacun. Nuschka découvrit la sienne. Son ombre était capable de la devancer : elle l'envoyait la plupart du temps en éclaireur et voyait de ses propres yeux ce qui l'attendait. La distance que son ombre, séparée de son corps originel, pouvait parcourir dépendait de son expérience et de sa forme. C'était, pour l'instant, ce dont elle était capable, au prix de ses efforts constant et de l'acharnement des entraînements.
Après les ombres, Nuschka apprit à manier l'ombre, ce qui s'avoua plus aisé, mais tout aussi utile. Au cours de ses larcins, cela lui permettait de se recouvrir entièrement d'une chape d'ombre et ainsi se cacher dans les recoins les plus sombres n'était plus qu'un jeu d'enfant. Personne ne pouvait la voir, mais l'entendre, la toucher ou même la sentir restait possible.

Contrôle du feu
C'est le pouvoir qu'elle a découvert en premier, pour sa sixième années précisément. Cela lui confère la création de petites flammèches du bout de ses doigts, pratique pour éclairer dans les zones d'ombres, guère plus. Elle peut également intensifier la chaleur d'un lieu, enfin, pour l'instant, d'une zone prédéfinie par une bougie ou une source de lumière. Elle a également développé une résistance naturelle contre les chaleurs extrêmes et, par conséquent, garde une certaine rétivité au froid. De plus, toucher une flamme ni ne la brûlera ou ne lui causera quelconques douleurs, il en est de même pour tout objets brûlants. Nuschka a laissé quelque peu de côté ce don naturelle, ne l’ayant pas étayer en compagnie de ses parents, et lui trouvant un réel désintérêt dans son métier de voleuse, même si cela lui permet parfois d’atténuer ou d'intensifier la lumière d'une pièce et d'ainsi agrandir ou réduire une zone d'ombre. Peut être un jour trouvera-t-elle le temps et surtout l'envie de se pencher un peu plus sur ses capacités.

Sens développés
Le développement de ses sens s'est principalement étendu durant ses heures de chasse. Même si ce n'était pas pur plaisir pour la jeune fille, la traque restait un bon moyen d'aiguiser sa vue, son ouïe, ou même son odorat. Ce don lui permet la plupart du temps de retrouver ses proies une fois leur trace perdue. Une marque indélébile rouge s'impose alors à ses yeux et la mène jusqu'à sa cible, auréolée d'une aura rougeâtre. Aucune dissimulation ne peut s'avérer alors possible pour la victime. Son odorat est décuplé, ainsi que son ouïe – elle peut écouter aux portes sans grande difficulté.

Spécialités
• Grande agilité
• Sens de l'orientation

• • • • • • • • • • • •

L'intronisation


Spoiler:

Les lourds battants de la porte massive grincèrent à leur ouverture, le bois craqua et vint s'entrechoquer contre les parois de pierre. Alors, deux êtres apparurent sur le seuil : l'un, pour ses comparses, était reconnaissable entre mille, capuche rabattu sur la tête. L'autre en revanche, plus petit, leur était inconnu. Il portait des vêtements de cuir, surmontés de quelques éparses pièces de métal. Les formes féminines se dessinant aux travers des habits sculptait un corps svelte et pourtant frêle, finement musclé par les quelques années d'exercices. On détacha le bandeau qui recouvrait son visage. S'esquissèrent des traits fins, encore pleins d'une inconsciente juvénilité, vigoureux mais marqués par la fatigue. Ses joues légèrement creusées et son regard droit lui donnaient pourtant la sévérité et la détermination des années qu'elle ne possédait pas. Des pommettes rosées et parsemées de quelques taches de rousseur s'estompaient fièrement entre un nez droit, des lèvres pulpeuses, de grands yeux verts améthyste, surmontés de sourcils taillés, soulignés de cernes légèrement bleutés. Des yeux, où miroitaient un désir mûrissant de liberté et brillaient la flamme incandescente de la vie, où se mêlaient le brasier ardent de l’impétuosité et une insatiable curiosité. Une mine altière auréolée  d'une cascade de cheveux roux et bouclés. On n'aurait su dire son appartenance à une race précise, tant sa taille marquée et ses traits finement dessinés étaient semblables à ceux des Sindarins, tant son visage ovale rappelait le commun des Terrans. Les rires des hommes assis à la table, qui trônait au centre de la pièce, se firent discrets. Elle ne tiendrait pas longtemps, pensait la plupart. Seuls deux d'entre eux restèrent de marbre : ils étaient assis au bout de la table et semblaient envahis d'une aura impitoyable, celle de la toute puissance. L'un d'eux plongea son regard gris dans celui, émeraude, de la prétendante. Les autres se turent.

Approche.

D'une démarche fébrile mais qui se voulait déterminée, la jeune femme s'avança. Ses hanches roulaient et se déhanchaient au rythme de ses pas, qui paraissait glisser sur le sol avec la féminité qui lui est dû et la furtivité d'un chat, porteurs d'une promesse de mort à celui qui sait voir. Son haut port de tête trahissait un orgueil mal dissimulé. Elle s'arrêta devant la table, en frôlant de ses mains le bois, comme pour se donner une contenance.

Qu'as tu appris de tes entraînements ?
Que commander sans être obéi, et menacer sans exécuter ne vaut rien.

Sais-tu ce que tu perds en finalisant tes vœux ?
Rien.

Non, par rien, mais la chance de vivre comme tout un chacun. Me fais-tu confiance ?
Plus que je ne me fais confiance à moi même.

Es-tu libre ?
Je le suis jusqu'à ce que ma liberté entre en contradiction avec vous.

Que penses-tu des conventions ?
Les conventions sont inexistantes. Et ceux qui les régissent sont des impuissants. Je me fiche des conventions, mon seul but est de m'élever contre elle.

Comment ?
En restant dans l'ombre.

Qu'est-ce que l'ombre ?
C'est ce qui me défini. Ce qui nous défini. Les voleurs s'élèvent parmi les ombres.

Il y a gloire et discrétion, que choisis-tu ?
La gloire n'est qu'un pâle reflet de mes actes alors qu'ils sont eux mêmes incarnés par la discrétion.

Tu n'as pas répondu à ma question, que choisis-tu ?
Les Ladrinis.

Les réponses fusaient puis, tout redevint silencieux. L'homme passa une main sur son menton, sur  sa face dure s'esquissa un sourire. Il hocha la tête.

Comment t'appelles-tu ?
Nuschka.


Les facettes du diamant


Les aspects de personnalité que l'on pourrait attribuer à Nuschka sont multiples. Il y a ceux qui sont faciles à discerner, ceux que n'importe quel œil avisé sait reconnaître au premier regard, aux premiers échanges, au premier contact. Ceux qui ne passe pas inaperçu puisque étant singulièrs, insolemment portés et participent au modelage d'un personnage haut en couleurs. Et puis il y a les autres. Ceux qu'on ne détecte pas. Qu'on ne soupçonne même pas. Qui reste enfouis au plus profond d'un cœur, et ne sont dévoilés qu’occasionnellement, voire quasiment jamais en ce qui concerne Nuschka. Rares sont ceux qui connaissent réellement la jeune femme.

Ce que l'on voit en premier lieu chez elle, c'est le regard arbitraire qu'elle porte sur le monde et ceux qui le arpentent. Elle ne fait que très peu appel aux décisions de groupe ou aux avis de chacun et, mises à part les quelques règles, sans grand fondement, que lui impose son statut de Ladrini, avise sans soucis particulier d'une justice – c'est pour l'argent qu'elle travaille après tout. L'arbitraire chez les hors-la-loi est chose courante. En cas de vols ou d’assassinats, la subjectivité d'un pouvoir détenu par une personne aux dépens d'une autre qui en est démuni est faite. Nuschka joue là dessus, en permanence. On dira d'elle qu'elle est capricieuse, et cela, la jeune femme le porte fièrement. Elle estime avoir ce qu'elle veut et ce qui lui est dû, sans pour autant faire les efforts destinés. Elle ne tient que trop peu d’importance à l'honneur, et se moque des maximes où ne comptent que les actes, Elle est également très axé sur le physique et marque souvent à la tête, ce qui lui confère cet aire hautain qu'elle arbore parfois, sans pour autant se soucier des qu'en dira-t-on. Ayant elle même subie les caprices de l'adolescence, elle se plaît dans ce corps, rendu vigoureux par son apprentissage, qui est désormais le sien.

C'est une jeune femme également très intransigeante, qui n'admet aucuns compromis à ses dires. Même si elle n'est pas en position de force, elle trouvera toujours un moyen de faire parler ses convictions, notamment dans sa relation de maître à élève. Ces questions sonnent la plupart du temps comme des ordres, sa rhétorique est sans faille et manquera d'en faire défaillir plus d'un. Sa tolérance a ses propres limites. Les erreurs ne sont pas choses permises. Dans un métier où la vie est continuellement en suspend, où les têtes sont mises à prix, la plus petites maladresses peut s'avérer fatale. Les fautifs seront spectateurs de son entrée dans une colère noire et, si pas mégarde, il se trouvait qu'elle soit elle même responsable d'une bavure, elle serait capable de se réprimander verbalement, comme on parle à un animal qui a désobéi, ou de s'infliger des supplices corporels,  des petites coupures au niveau des jambes par exemple. Avec les années, et le soutien de Garrett, les erreurs se font rares. Et les châtiments le sont encore plus.

Son caractère n'est donc plus à faire. En effet, du haut de sa vingtaine d'années, elle montre déjà une grande rudesse de comportement, et peut s'emporter aisément. Lorsque quelque chose ne lui plaira pas ou n'ira pas, elle vous le fera savoir. Soit en bougonnant, car au fond, elle sait avoir tord, soit en invectivant – les jurons sont son fer de lance – ou, pour les plus malchanceux, pas la force. Si elle n'aime pas quelque chose, ou quelqu'un, elle saura rapidement s'en défaire, car faire de la place est ce qui l'occupe le mieux. C'est pourtant ce côté rebelle et très animal qui plaît. La jeune femme prône la liberté de ses moyens et c'est pourquoi on se sent s'envoler à ses côtés. Elle est très réfractaire à la subordination et regarde d'un mauvais œil la hiérarchisation, même si elle si plie, et, malgré son respect pour ses aînés, elle se rebute souvent aux ordres – car oui, elle aime en donner, mais non en recevoir. Une lueur de défi illumine continuellement son regard, et remet en doute les positions de chacun. On ne pourrait la priver de sa liberté qu'en l'attachant et en la jetant au fond d'un trou.

Sa détermination est sans conteste. Toujours vouloir être la meilleure est une façon pour elle de se surpasser, libre à vous de vous y opposer. Et, en plus d'une ambition quasi salutaire, elle est aussi têtue qu'une mule. Tentez de la dissuader d'une idée qu'elle s'est mise en tête, vous échouerez.  Forgée par le fer et le cuir, elle est rodée pour ne jamais flancher sur une décision ou sur ses idéaux. Si quelqu'un parvient un jour à la faire changer d'avis, ou de position, il se peut que cette personne compte un allié de plus, car la jeune femme trouve sa force dans les mots et admire la façon dont ils peuvent percuter, et attend de pieds ferme ceux qui sauront la faire vaciller. Son amour de la langue en fait quelqu'un de loquace avec ceux qu'elle côtoie, et espiègle avec les autres. Le dynamisme de ses paroles tient d'ailleurs dans son cynisme éloquent.  

De manière plus générale, ce sera aussi une personne très discrète sur ses actions – dans sa façon de se déplacer, féline aux pas feutrés, gracieuse cambrure, de se battre, danse mortelle – qui peut être partout et nul part à la fois, sans possibilité d'être suivie, seulement par ses paires. A ceux qui savent mieux voir, dénoteront son goût pour la victimisation. La détresse qu'ils liront dans ses yeux sera le miroir de grandes souffrances. Pourtant cela a un bien autre but...

Car derrière les apparences, Nuschka est une jeune femme démunie, en proie à la peur du futur, du destin, qui n'agit par mépris qu'avec l'unique dessein de mieux se protéger elle même. Elle ne s'entoure pas beaucoup, Garrett étant le seul véritable ami en qui elle est une confiance aveugle, confiance qu'elle accorde d'ailleurs trop facilement par crainte de la solitude. Derrière son masque ingrat, elle cache un profond attachement pour ceux en qui elle croit, et ira même jusqu'à vouloir les surprotéger, pour ne pas les perdre eux aussi. On la verra certainement prier pour les siens. Bien que bonne fabulatrice, la jeune femme ne sait leur mentir, ou leur dissimuler ses sentiments. Si l'on doit lui attribuer quelques qualités, car elle n'en est pas dénuée, au contraire, on dira qu'elle est responsable et assume toujours ses choix, qu'elle est franche, loyale et ne saurait trahir ni ses vœux ni ses dettes, sauf si cela la dérange, ou courageuse et forte, et préférera la mort à un acte de lâcheté. Ceux qui auront l'audace de creuser au delà de sa carapace et faire preuve de tact auront sans doute des surprises, plus qu’agréables qui sait, puisque, tout bien pesé, elle n'est pas si odieuse que ça.



L'histoire


Chapitre 1 : Douce quiétude

« Je suis née un jour d'Enkilil, à Elusia. J'ai grandi dans la simplicité totale, parmi les quelques Yorkas de la Cité de l'Eau. Mon père voyageait beaucoup, exclusivement pour son commerce de peau, et je le voyais rarement. Comme pour se faire pardonner de son absence, il me ramenait souvent des breloques typiques d'autres régions. C'est donc ma mère qui a pris en charge mon enseignement. C'est sur elle que je pouvais compter quand, petite, j'ai appris à dompter l'animal en moi, à contrôler mes métamorphoses qui m'étaient douloureuses. Elle aussi qui me rassurait quand j'avais peur, comme lorsque, pour la première fois, mon don pour la maîtrise du feu s'est révélé. Je n'avais que six années à peine, une lumière éblouissante a jailli de main pour se transformer en flamme, a brillé pendant quelques secondes avant de s'éteindre aussitôt. J'ai pleuré, mon esprit d'enfant a directement fait le lien avec les histoires que les plus grands racontaient aux petits pour leur faire peur, qui narrait les châtiments du divin Sharna, de ceux qui brûlaient d'un feu intense et mourraient dans d'atroces souffrances, avant d'errer dans la noirceur des ténèbres. Ma mère m'a prit dans ses bras, m'a assuré que ce n'était pas le fruit d'une malédiction mais bien un don de la nature, que je me devais de le préserver et que mes cheveux flamboyants n'étaient qu'un pâle reflet de ce que je pourrai un jour faire. Et je l'ai cru. Oui, il fut un temps où j'étais naïve.
Ma mère ne travaillait pas et restait au foyer pour s'occuper de moi, jusqu'à ce que j'apprenne les rudiments de la vie en société et que je me fasses à l'éducation de la rue. Mes connaissances, c'est à elle que je les dois. Au rythme des chansons et des berceuses qu'elle me contait, des livres qu'elle me lisait, j'ai appris l'histoire de notre monde. J'étais comme fasciné par ce qu'un petit bout de terre pouvait endurer, la Grande Guerre m'atteignait avec tellement de légèreté. De mes yeux d'enfant, je ne mesurais guère les supplices des hommes et la monstruosité qui avait guidé leurs actes. Je restais en pâmoison face à toutes les choses qui avait mené ma civilisation à vivre ainsi. Je l'aimais, ma vie d’insouciance. Plus tard, mon savoir s'est accrue : je savais lire et écrire, reconnaître les plantes dans la nature, celle que l'on pouvait utiliser en décoction, celle qui soignait ou au contraire qui provoquait la mort. Dès mes plus jeunes années, j'ai compris que chaque personnes dans le monde était différente, qu'il n'y avait rien qui me rapprochais de telle ou telle personne. Cette conclusion, c'est des habitants d'Elusia que je l'ai tiré. Quand ma mère m'emmenait au cœur de la ville, ma main au creux de la sienne, j'observais attentivement les personnes qui m'entouraient. J'avais l'impression de voir le même homme, encore et toujours, ils avaient tous deux bras, deux jambes, comment les différencier ? Puis, plus je les regardais, plus les détails se faisaient vifs : l'un avait les cheveux d'un noir intense, l'autre une peau plus halés que la moyenne, et chose plus extraordinaire encore, certains avaient des écailles, des yeux entièrement noirs ou me paraissaient aussi grand que des géants. J'étais perdu dans mon incompréhension. Un jour de ma toilette, j'en ai fait part à ma mère.

Maman, c'est quoi ça ?, ai-je dit en montrant de mes dois boursouflés les taches qui courraient sur mes flancs.

Ça, ma chérie, me répondit ma mère avec l'extrême douceur qui la caractérisait, c'est la preuve que tu fais partie d'un peuple mais que tu es unique. Tout le monde ici possède quelque chose qui le définit. Tu dois comprendre que chacun est différent mais que nous appartenons tous à une communauté. Toi tu as ces taches parce que tu es un Yorka.

Et toi maman ?

Je me souviens encore du rire cristallin qui s'échappa de sa bouche avant de me répondre.

Moi, peut importe ce que je suis, je ferai toujours partie de toi, et toi de moi. Je serai toujours là.

Cette réponse laconique ne convenait pas à l'enfant curieuse que j'étais. Je continuais à lui poser question sur question. Je ne comprends que maintenant pourquoi elle restait aussi vague sur sa métamorphose. Dans une ville qui n'était régit que par l'autorité du plus fort, mieux fallait ne pas se montrer trop faible. L'essence divine de ma mère était celle d'une loutre, et mon père, celle d'un lapin, il était difficile de craindre des mammifères aussi petits. Heureusement, mes parents n'étaient pas dénués d'esprit, au contraire, et savaient toujours bien s'entourer. Ainsi, nous pouvions compter sur une famille qui logeait près de chez nous. Et dont la réputation n'était plus à faire. A cet âge, j'étais particulièrement proche de leur fils Fen, qui tenait son nom de la divinité que nous vénérions, et cette complicité s'est remaniée avec les années. »

Chapitre 2 : Sentiments

« J'atteignis l'âge de treize ans. Et Fen aussi. Les jeux qui nous divertissaient se murent en chasses et en combats amicaux. J'ai appris à me battre à ses côtés. La plupart des enfants de la ville, fille ou garçon, savaient se défendre au corps à corps avec une arme. Seulement je n'en possédais aucune. A part ma sarbacane, on ne m'avait pas fait cadeau d'arme, ma mère m'en avait interdit. Alors, pour compenser, j'excellais au combat à main nue, du moins contre les adversaires à ma taille. Je me suis fait une petite renommée parmi les enfants, ainsi naissait mon orgueil. Il faut croire qu'à cet âge déjà, j'avais une vie assez tumultueuse. C'est ce que me confie ma mère dans ses lettres. Avec mes premières batailles, si je puis dire, vinrent mes premiers jurons. Je suis quelqu'un de très franche et ma façon d'être, de parler, prend plus ou moins ses origines à cette période de ma vie. Je ne m'entraînais peu, voir pas, à la magie. Je n'arrivais pas à en faire l'usage. Mis à part mes sens que je savais développés, et les flammèches que je faisais jouer entre mes doigts, je n'étais pas très douée. Alors je continuais à me battre. J'explorais aussi, en compagnie de Fen. Les ruines d'Elusia faisait office de trésor inégalé. Nous escaladions les murs des battisses, nous nous faufilions à travers les débris et les pierres. Comme nous avions interdiction de sortir de la ville, Elusia restait notre seul terrain de jeu. Mais, nous nous prenions à rêver.  « Un jour, on sortira de ce trou à rat. Toi et moi, on sera des aventuriers, on parcourra le monde entier, tous les deux. On visitera toutes les anciennes villes, on rencontrera tous les peuples. On sera libre, et tous les deux. Tous les deux je te dis ! Je te le promets. » m'avait assuré Fen, un jour que nous étions perchés en haut des restes d'un mur. Je lui avais souri. Au fond de moi, je savais que c'était exactement ce que je voulais. Mais ce que j'aimais par dessus tout dans cette vie, c'était voler. La nuit, souvent, alors que ma mère dormait, je sortais par le petit trou qui servait de fenêtre à ma chambre. J'étais assez menue pour m'y glisser facilement. Et je m'envolais. Je faisais plusieurs fois le tour de la ville. J'appréciais le vent jouant dans mes plumes, je le sentais m'accueillir en son sein et me propulser un peu plus vers l'avant. Les Lunes me souriaient, j'avais l'impression de pouvoir les tutoyer, de pouvoir leur chuchoter mes envies. J'avais conscience de l'animal en moi et, dans ces moments là, je le laissais prendre le dessus. J'étais tellement moi. Je me faisais souvent surprendre par le lever du soleil, alors je devais rentrer, et vite.

J'ai grandi, encore. J'ai eu seize ans. La complicité qui me liait à Fen s'est accrue. Quelque chose de nouveau est né en moi. En sa présence, mon cœur battait un peu plus fort, ma respiration s'accélérait, mes mains devenaient moites. Et je n'osais en parler à personne, pas même à ma mère. Fen était devenu un beau jeune homme, grand, puissant comme le lion qu'il était. Ses cheveux blonds dorés, qu'il portait en dessous des épaules, encadraient un visage ravissant. Cela lui donnait un petit air efféminé – j'aimais beaucoup le charrier la dessus – qui, étrangement, plaisait. Je n'étais d'ailleurs pas la seule. Les filles se retournaient sur son passage, ce qui ne lui déplaisait pas, et très vite, il acquit une réputation de tombeur de ces dames. Et moi, toujours à ses côtés, j'étais partagée entre la fierté d'avoir avec lui une relation qu'il n'avait avec personne d'autre, et la jalousie envers les autres filles. Car je me trouvais laide. Mon corps, trop fin, ne dégageait rien de féminin : ma poitrine était menue, mes hanches disproportionnées par rapport à ma silhouette. Alors je jouais un rôle. Celle que rien n’atteint. Mais, même si j'étais bonne menteuse, Fen était de ces personnes à qui je ne pouvais rien cacher. Il confirma ma pensée un soir, alors que nous discutions de nos projets personnels.

Mon père voudrait que je reprenne son travail à la forge, me disait-il. Mais je ne suis pas sûr d'en avoir envie. Du coup, je ne sais pas trop où ça va me mener. Mais ce que je sais, c'est que peut importe où j'irai, je veux que tu restes avec moi.

Cette réflexion m'arracha un petit rire nerveux. J'aurai voulu lui crier que moi aussi je désirais être entièrement à lui. Qu'il m'importait bien qu'il devienne forgeron, cuisinier, ou qu'il voyage comme mon père, que je serai toujours là, à l'attendre. Car l'amour n'était pas une histoire de possession, et que je l'aimais.

Tu sais, on a beau être très amis, on est pas obligé de passer notre vie ensemble. Je tiens pas à finir avec un pot de colle passés mes vieux jours, fis-je en lui décochant un clin d’œil.

Il sembla réfléchir un instant. Et planta sur moi un regard que je ne lui connaissais que trop peu. Il prit ma main dans la sienne.

Tu joues les femmes fortes, mais tu es tout sauf forte.

Mes yeux s'écarquillèrent. Comment pouvait-il ? J'ai dégagé mes doigts de son étreinte.

Et toi tu joues les hommes coureurs de jupons, mais tu es tout sauf un homme.

Je ne l'ai pas croisé pendant plusieurs jours. Je ne voulais pas. Alors je l'évitais. Moi qui ne passais jamais un mois sans le voir, je trouvais mes journées extrêmement longues, et ennuyeuses. J'aidais ma mère dans ses tâches, je passais du temps avec mon père qui, entre deux voyages, nous accordait un peu plus d'attention. D'une certaine façon, j'avais trouvé un nouveau moyen d'occuper mes jours. Et, je dois l'avouer, ça ne me déplaisait pas plus que ça. Jusqu'au jour où j'ai entendu courir certaines rumeurs sur Fen. On disait de lui que son ambition, à son âge, dépassait l'entendement et que sa prétention était démesurée. Qu'il passait désormais ses journées avec tout ce qu'Elusia comptait d'ours, de fauves, de bêtes plus puissantes les unes que les autres, ceux qui pourraient prétendre un jour renverser le chef de la ville. En réalité, je n'ai pu m’empêcher de découvrir ses réelles motivations. Je l'ai trouvé chez lui, le regard perdu dans le vague, hagard. Mon seul but était de lui présenter mes excuses, ce par quoi il me répondit. « Tu veux que je sois un homme ? Alors je vais en être un. Un vrai. J'apprendrai ce qu'il faut de la bassesse des comportements humains. Je baiserai une à une les femmes de la cité. Je serai fort et je prendrai appui sur les faibles, jusqu'à les gouverner tous. Et je te mépriserai, je t’ignorerai parce que tu resteras inaccessible pour moi. Mais tout ça, je le ferai parce que tu le veux, parce que rien d'autre n'aurait pu m'y conduire à part toi. ». Je ne le reconnaissais plus. Sa hargne m'effrayait. Et j'étais impuissante face à ce que j'avais moi même déclenché. Je ne pouvais lui faire comprendre que je regrettais amplement mes mots, il ne m'écoutait plus. J'avais l'impression de le perdre. Je le perdais. Et je ne pouvais que m'en vouloir. A de multiples reprises, j'ai tenté d'aller chez lui, mais même ses parents ne le voyaient que très rarement : il partait tôt le matin et rentrait tard le soir. Alors je l'ai cherché dans toute la ville, et je le trouvais, avec tous ses gars aux muscles noueux qu'il tentait à tout prix d'éviter quelques jours plus tôt. Il riait à gorge déployée et trahissait ainsi les propos qu'il m'avait tenu. Et si c'était par simple envie ? Alors j'ai commencé à le haïr. Je le haïssais au même titre que je me haïssais moi. »

Chapitre 3 : Perte

« Nivéria pointa le bout de son nez. Le temps sembla suspendre son cours. Un épais manteau de neige recouvrait le sol. Les températures avait chuté, inexorables. Plus aucune végétation ne perçait à travers la couche immaculée, les arbres avaient perdu leurs feuilles, les oiseaux ne chantaient plus, même l'agitation qui régnait à l'intérieur de la ville s'était tarie. Tout était morne. Je ne sortais que très rarement de chez moi, le froid m'en dissuadait. J'ai toujours détesté le froid. Je ne m'y sens pas à mon aise, comme si quelque chose en moi bouillonnait et n'attendait que la chaleur des rayons du soleil pour éclore. Et je n'étais d'ailleurs pas la seule. Rare était les fois où l'on apercevait quelqu'un dehors, la nature animale de chacun prenant le pas sur tout autre chose. Quelques téméraires osaient cependant braver les caprices de la nature. S'il y avait quelque chose qui pouvait me sortir de la morosité qui était mienne à ces temps là, c'était les soirées au coin de feu. Lorsqu'on se racontait des histoires, avec Fen. Mais maintenant, c'était différent. C'est à cette période que je l'ai perdu, définitivement. Je ne me rappelle pas avec exactitude ce qu'il s'est passé ce jour là, comme si mon esprit et mon cœur endoloris avaient décidé d'en faire l'impasse. Si je peux en parler maintenant sans que mes mots ne se teintent d'une émotion quelconque, c'est que j'ai l'impression de n'avoir pas réellement vécu cet instant. Je vois juste une jeune fille au visage larmoyant, enfoui dans la crinière d'une lion baigné de sang. Comment ? Qui ? Pourquoi ? Un querelle de groupe sans doute, comme il en éclatait souvent à Elusia. Il faut croire que c'était la dure loi de la jungle. Ou de la ville. Mais, d'un côté, je ne préfère pas savoir. Sinon, je me sentirai obligé de tuer ceux qui ont fait ça. Et je ne veux pas retourner là bas. Et puis, le noir. Ma mère dit que je suis restée plusieurs semaines enfermée dans ma chambre, en ne me nourrissant que très peu, amaigrissant encore mon corps déjà frêle. Il est étonnant de voir à quel point le plus petit désagrément dans une vie peut disparaître à jamais de votre mémoire. Il ne passe pourtant pas un jour sans que le visage de Fen ne m’apparaisse, éclatant de vérité, de remord et de culpabilité. Je me suis sentie coupable. Je ne suis sortie de ma torpeur qu'au seul prix de l'effort. Pour lui. Pour mes parents. Mais surtout pour moi. Partout où j'allais, on murmurait sur mon passage, on me dévisageait. Je lisais la pitié dans leurs yeux, et ça me révulsait. Je me sentais de plus en plus à l'étroit dans cette ville. Je me sentais mourir à mon tour, mais à petit feu. Et puis, chaque parcelle de terre me ramenait à lui. Comme s'il suivait mes pas. J'ai ruminé mes pensées pendant encore un temps, avant que l'évidence ne s'offre à moi. Notre rêve à tous les deux avait été de quitter cette ville, et bien, je le réaliserai. Seule. J'en fis part à mes parents, un matin. Leur réaction fut sans appel : je ne partirai pas, pas maintenant, pas comme ça. Jusqu'à ce que je les convaincs. « Ma vie ici n'a plus aucun sens. Rien ne me retient. Je ne peux pas travailler ici, et je ne tient pas à passer d'autres années à rester cloîtré entre quatre murs. Si je ne pars pas, je vais devenir folle. A quoi bon me garder pour vous ? Êtes-vous égoïstes à ce point ? A quoi vous attendiez-vous ? Je ne resterai pas ici à m'occuper d'une maison, à attendre un homme que je n'aimerai pas, à élever des enfants que je ne désire pas ! Je ne pourrai le supporter... Alors je pars. C'est la seule chose qui me donne encore un peu d'espoir. » J'ai regardé ma mère pleurer, avec rien d'autres dans les yeux qu'une lueur de mépris. Envers moi même. Je savais que la seule façon de m'éloigner d'eux étaient de leur causer du tort. Et, d'une certaine façon, je trouvais le moyen de me priver de quelque chose, sans pour autant subir pires conséquences. Je n'aurai pu perdre quelqu'un d'autre sans en pâtir à nouveau.
Les préparatifs furent vite réglés. Je voyagerai avec une compagnie de marchand venus de Tyrhénium. La destination avait été convenu comme étant Hesperia. Arrivé là bas, je prendrai une chambre dans une auberge en échange d'un travail de serveuse. Le voyage ne connaîtrait qu'une escale, à Canopée. La perspective de rencontrer de nouveaux peuples m'enchantait. Les marchands étaient tous Terrans et, même si je savais devoir m'en méfier, je frétillais d'impatience de les rejoindre. Cela atténua ma douleur de quitter ma famille, la terre où j'avais vécu, avec Fen. Ma mère m'a demandé de répondre à chacune de ses lettres. Je leur ai promis de revenir, un jour. Peut être. Promesse que je n'ai pas encore tenu. Le jour du départ vint bien assez vite. La troupe marchande était pressée, les adieux furent brefs. Je me sentais libre. Mon esprit vagabondait à travers monts et vallées, en essayant d'imaginer les recoins d'un monde que j'étais sur le point de découvrir, comme poussé par le vent, l'esprit de Fen à ses côtés. »

Chapitre 4 : Fauvement tien

« Notre voyage vers Canopée dura quatre jours. Malgré un confort précaire, la charrette et les bœufs nous permettait de ne s'arrêter que le soir, lorsqu'il fallait trouver un endroit pour dormir et monter le camp. Les premiers jours, le paysage ne changea guère. Il restait le même qu'aux alentours d'Elusia : des forêts méridionales à perte de vue et, derrière nous, sur la ligne de l'horizon, les hautes formes des montagnes. Pourtant, l'odeur poussiéreuse de la pierre abandonné avait été remplacée par celle des pins, et de tous les arbres qui semblaient refermer leur branche touffues sur la caravane. Je me suis rapidement fait une place au sein du petit convois que nous formions. Marco, le chef commerçant, m'avait arrangé un coin, entre les sacs de jute et les provisions, à l'arrière de la charrette principale. Tu parles d'un luxe, j'étais ballottée par le mouvement lancinant des roues cognant contre les cailloux sur la route, et chaque heures étaient un calvaire pour mon fessier endolori. Seulement il fallait que je m'y habitue, car ça n'allait pas s'arrêter là.
Au bout du troisième jour, les arbres ont cédé leur place à plusieurs petites clairières fleuries, puis, ce fut les cascades. Je n'en avais que rarement entendu parler, mais m'avaient été décrites comme magnifiques , d'une beauté sans grand égale de par de monde. On ne m'avait pas menti. L'eau, limpide, ruisselait jusqu'à atteindre l'ampleur d'une rivière, avant de se jeter frénétiquement contre les roches. Tout semblait être appel à la sérénité et le calme apparent m'ouvrait ses bras comme autant de tentatrices. Canopée se dessina sous le soleil miroitant, majestueuse. Les Sindarins nous accueillir avec véhémence, même si la plupart ne nous pensaient sûrement pas digne de fouler leurs terres. Nous ne nous y sommes pas attardés. Plusieurs caisses de provisions ont été chargées et, après m'être penchée en dehors de la caravane, j'ai aperçu Marco échanger quelques pièces contre de longs manteaux de fourrure. Un doute s’insinua en moi. J'en fit part à Marco une fois qu'il fut revenu. Je ne comprenais pas la raison de tant d'achat : nous n'étions séparé d'Hesperia que par quelques jours de marche, et les températures d'Enkilil nous préservaient du froid.

Nous n'allons pas à Hesperia, du moins, pas tout de suite., finit-il par m'avouer.

Quoi ? Mon père a payé pour que vous m’ameniez à la Capitale. Qu'est-ce que vous racontez ?

Et bien, je n'te savais pas aussi dégourdie. En réalité, il était prévu que nous montions plus au Nord, tes parents ont du oublier de t'en parler. Rien de quoi s'alarmer, nous ferons juste un petit détour par Hellas, pour décharger nos caisses. Libre à toi de venir, mais tu peux toujours rester ici, avec nos charmants hôtes.

Je me suis senti prise entre deux étaux. Avais-je seulement le choix ? Nous sommes partis vers les territoire du Nord. Une dernière halte au cœur des Gorges de Paramis et les premières neiges vinrent parsemer la terre. Serpenter à travers les monts nous prit plusieurs jours, en pleine températures décadentes. Puis, nous avons atteint la cité de Hellas, nichée dans les montagnes. Contrairement à Canopée, Marco a loué des chambres dans une auberge, pour permettre aux voyages de se reposer un peu, à l’abri du froid ambiant. Je n'ai pas tenu à rester avec eux, du moins pendant la journée. J'ai marché à travers Hellas, sans vraiment savoir où aller, jusqu'à me retrouver au devant des portes massives de la cité. Je savais que Marco ne m'aurait pas permis de sortir des fortifications de la ville, ce pourquoi je ne lui ai pas demandé.
Les monts escarpés, d'où pointaient les neiges éternelles, s’étendaient à perte de vue, même en prenant un peu de hauteur. Mes pas s'enfonçaient dans la neige et, malgré le manteau passé sur mes épaules, je sentais le froid piquer ma peau. Les reflets du ciel sur la glace scintillaient, on y voyait rien. Une cavité creusée dans une combe reteint mon attention. Il y faisait sombre, et l'air y était encore plus frais qu'à l'extérieur. Le plafond était assez haut pour que je n'aie pas à me baisser. L'obscurité m'empêchait de discerner le fond de l'excavation. Pourtant, quelque chose m'y attirait, irrémédiable, comme une effluve. Bientôt, les ténèbres se refermèrent sur moi. Seul dans la pénombre, le halo blanc de la sortie diffusait sa lumière. Je fis briller une flamme entre mes doigts. Mes pieds butèrent sur un corps, mou. Le cadavre d'un félin reposait sur le sol, une corne – où du moins ce qui semblait l'être – rentrée profondément dans l'abdomen. Sur les poils recouverts de sang se discernèrent ceux, plus clairsemés, de deux petits léopards. Ils avaient dû mourir de faim peu après leur mère. L'odeur de mort qui régnait avait sans doute attiré plusieurs charognards, l'endroit n'était donc pas sûr. Alors que je m'apprêtais à repartir, deux billes noires scintillèrent à la lueur de ma flamme, à moitié dissimulées par le corps du grand félin. La tête d'un petit léopard se détacha un peu plus nettement, curieux de l'être qui se penchait sur lui. Il ne devait pas avoir plus de quelques jours. J'approchai doucement ma main vers lui. Ses poils se hérissèrent, les oreilles plaquées en arrière, il retroussa ses babines et émit un feulement caractéristique. D'une parfaite détente, il sortit les griffes et, d'un coup de patte, m'entailla le bout des doigts. La blessure était dérisoire, étant donné sa petit taille, mais j'enlevais ma main aussitôt. Dans ma précipitation, je n'avais pas pris le temps de le laisser renifler l'odeur de l'animal qui sommeillait en moi. Ma hâte m'avait peut être enlever la chance de le caresser un jour, pourtant je voulais retenter ma chance. D'un geste calme et sans quitter le petit des yeux, j'entrepris de défaire les couches de vêtements qui me recouvrait. « Tu vois, je suis comme toi. ». Les tâches sombres sur mon corps apparurent à la lumière. Qui eut cru qu'elles me serviraient un jour ? J'approchai de nouveau ma main, sans empressement cette fois, et laissais au petit le loisir de la sentir. Je l'attrapai par la peau du cou. C'était un mâle, d'un magnifique pelage gris tacheté, mais il était maigre et sûrement affamé. Ma première pensée fut que je ne pouvais le laisser ici, si les Dieux avaient épargné ce jeune téméraire, je me devais de prendre leur suite. Je sortis, avec, au creux de mes bras, le fauve qui se débattait. L'obscurité reprit ses droits dans la caverne et, avec elle, avala les corps de ceux qui furent sa famille.

L'accueil que reçut le léopard fut mitigé. On le trouvait ''à croquer'', mais il était aussi '' un prédateur ''. Ce fut Marco qui, le plus réfractaire, me fit comprendre qu'il n'avait pas sa place parmi nous.

Ta bestiole ne posera pas une de ses pattes dans le chariot, elle effraie mes bœufs ! Ce n'est pas un animal domestique gamine, c'est une bête sauvage, il va commencer à réclamer de la nourriture en abondance !

Ce n'est qu'un chaton, vieux bougre desséché ! Si tu ne t'accommodes pas à sa présence, alors très bien, rends moi mon argent, et j'irai à Hesperia par mes propres moyens. Puisque tu ne daignes pas m'emmener dans cette foutue ville.

Il s'était renfrogné, avait lancé deux trois jurons à mon égard avant de trancher. « Tu le nourriras, et gare à toi si je l'aperçois traîner près de notre garde-manger ! ».
Le voyage repris, sous l'agitation des vents du Nord. J'avais troqué ma place à l'arrière du chariot pour le banc du conducteur, près de Marco. Le monde s'offrait de nouveau à notre convois et, plus nous descendions vers le Sud, plus les températures se réchauffaient. Le petit léopard ne me quittait plus. Il continuait à craindre les autres voyageurs, et parfois, me craignait moi. Mais je persistais à penser que rien n'aurait pu me séparer de lui. Je le nourrissais à l'aide d'un torchon imbibé de lait. Je savais que ma manière de piocher dans nos provisions ne plaisait nullement à Marco, mais il restait silencieux, alors je continuais. Je ne savais pas trop comment décrire les sentiments qui me liaient au jeune fauve. Lorsque je le regardais dans les yeux, il me semblait apercevoir, luisant dans ses iris noirs, la douleur infinie de celui qui reste. Il me semblait partager avec lui la souffrance de tout un monde. Qui était mieux à même de le comprendre, si ce n'était moi ? S'il n'avait pas été dénué de parole, je suis sûre qu'il aurait pu affirmer la réciprocité de mon attachement envers lui. En réalité, je savais parfaitement qu'il remplissait un vide par sa présence, mais je ne voulais pas me l'avouer, car penser à lui, revenait à penser à ce que j'avais quitter, et ça, je ne me le permettais pas. Le félin avait remplacé tout ce que j'admettais comme une famille, comme un proche, à tel point que j'aurais voulu pouvoir le posséder un peu plus encore. Alors je lui ai choisi un nom. Farouche me semblait le plus approprié puisque, en y repensant, il n'avait pas hésité à me charcuter la main lors de notre première rencontre. Néanmoins, à le voir quémander sans cesse des caresses, il aurait pu être aussi farouche que moi bonne cuisinière.

Les tours d'Hesperia se dessinèrent dans la brume d'un matin. La route principale mena le convoi aux portes de la citadelle. Là, je me suis séparé du groupe de commerçant. J'avais finis par l'apprécier, cette troupe d'abrutis... Ils n'étaient pas toujours sincères, un peu lourdaud, mais étaient unis, et prenaient la vie avec bon sens. La perspective de rester avec eux et faire de ma vie une succession de voyages en leur compagnie s'insinua en moi. Ils étaient les premiers Terrans que je recontrais, et les derniers que j'apprécierai. Les habitants d'Hesperia n'étaient pas vraiment ce à quoi je m'attendais. Du moins, jusqu'à ce que je te rencontre. »

Jamais Garrett n'avait été curieux du passé de celle qu'il avait pris sous son aile, deux ans plus tôt. Il ne lui avait posé aucune questions, estimant le passé comme étant le passé. Mais, lorsque celle ci avait émis le souhait de se confier à lui ce soir là, il n'avait rien dit. Juste écouté. Jusqu'à ce qu'elle eut fini. Puis, il avait hoché pensivement la tête, sans rien penser d'autre. Sans rien faire passer d'autre. Il cernait juste un peu mieux son élève. Qu'aurait-il pu y voir d'autre, mis à part la détresse grandissante qui assombrissait son regard ?

Tu comprends maintenant, quand je te dis que je n'ai rien à perdre en vous rejoignant ?
 




QUI M'ACCOMPAGNE
Toi l'animal qui me suit



Prénom
Farouche
Race
Léopard des neiges
Sexe
Masculin
Pouvoir
Télépathie
Lorsque le pouvoir s'applique, Farouche acquiert la possibilité de converser avec Nuschka. Elle est la seule à l'entendre, puisque la voix résonne uniquement dans son esprit.
 
Description
Farouche est un puissant léopard des neiges d'un mètre vingt. Son corps musculeux est recouvert d'un poil long, gris et crème, parsemé de tâches foncées. Il est très agile et peut escalader les roches les plus escarpées : sa queue d'environ quatre-vingt dix centimètres (soit les trois quarts de sa taille) lui permet de garder l'équilibre.  
Il s'est lié entre Farouche et Nuschka une relation toute particulière et indéfectible, comme si la perte d'êtres chères les rapprochait un peu plus. Il est rare de les voir se quitter, et, si parfois cela leur arrive, ils ne se sentent pas en confiance. S'il le fallait, le félin tuerait pour sa maîtresse.




QUI ME PORTE
Toi ma vaillante monture



Prénom
Murmure
Sexe
Féminin
Description
Murmure est une jument souris : sa robe est gris uni, ses extrémités et son crin sont noirs. Elle est plutôt petite, et ne peut donc porter qu'un seul cavalier, sauf sur de courtes distances, mais trouve néanmoins son fort dans la rapidité, surpassant ainsi beaucoup des autres chevaux. Son galop est léger, pareil à un souffle de vent. Ses pupilles noires semblent receler une lueur d'intelligence et de malice, ce pourquoi elle plut autant à Nuschka. Leur relation ne fut pourtant pas toujours aussi complémentaire. Lorsque la jeune femme acheta la jument à un marchand, celle ci était assez caractérielle, et ne se laissait monter qu'après maints essais. Ce n'est qu'avec le temps qu'une certaine amitié naquit et qu'elles surent qu'une sincère complicité les réunissait.



Dernière édition par Nuschka Filéäntess le Dim 20 Juil - 14:08, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
:: L'Eryl ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Sighild
:: L'Eryl ::
Sighild
MessageSujet: Re: Nuschka Filéäntess   Nuschka Filéäntess Icon_minitimeDim 20 Juil - 11:31

Bonjour et bienvenue sur Istheria!

Personnage fort sympathique! Et j'aime beaucoup ton histoire. Tout me semble bon à part un tout petit détail concernant le pouvoir de ta panthère. "Intelligence accrue". L'intelligence n'est pas une "qualité" propre aux panthères. Une pierre de sphène ne fait qu'accroître une qualité naturelle j'ai chez eux. Comme c'est un félin, ça pourrait être l'agilité, un de ses sens.... Les exceptions sont la télépathie et le gigantisme (pour en faire des montures). Comme j'ai vu que tu parlais déjà de télépathie, je suppose que tu vas rester sur ça. Par contre, la télépathie ne lui fournit aucune intelligence particulière, et encore mois une humaine. Ils sont et restent des animaux, même dans leur comportement et réflexe.

Voilou. Il faudrait juste que tu corriges ce détail et c'est bon.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Nuschka Filéäntess   Nuschka Filéäntess Icon_minitimeDim 20 Juil - 14:12

Merci, heureuse que ma fiche te plaise !

J'ai apporté les modifications souhaitées en ce qui concerne Farouche :) Il a donc un pouvoir télépathique, et non une intelligence accrue !

En espérant que ça convienne !
Revenir en haut Aller en bas
:: L'Eryl ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Sighild
:: L'Eryl ::
Sighild
MessageSujet: Re: Nuschka Filéäntess   Nuschka Filéäntess Icon_minitimeDim 20 Juil - 21:09

Et bien c'est parfait!

Fiche validée!


Tu vas pouvoir dès à présent ouvrir ton compte en banque, ton journal, ta boîte aux lettres et ton inventaire.

Il te faudra aussi te recenser dans la zone évènementielle (lien jaune) et choisir ton rang personnalisable dans la même zone.


Bienvenue parmi nous et j'espère que tu t'amuseras bien!
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé

MessageSujet: Re: Nuschka Filéäntess   Nuschka Filéäntess Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Nuschka Filéäntess
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Le Curares [Nuschka]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Istheria, le monde oublié :: Gestion des PersonnagesTitre :: • Création de votre Personnage :: • Inscription & Présentation :: • Cimetière-
Sauter vers:  

(c) ISTHERIA LE MONDE OUBLIE | Reproduction Interdite !